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 — wasted lives (marius&cassie)

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MessageSujet: — wasted lives (marius&cassie)   — wasted lives (marius&cassie) Icon_minitimeMar 14 Fév 2017 - 19:52

Le petit Sam est en train de faire la sieste. Cassie est installée sur le divan du salon et regarde la télévision, le regard vide. Elle n'arrive pas à croire que Cressy est morte. Cet appartement est étrangement vide et bien trop silencieux. Être mutant est aussi dangereux qu'avant, même avec l'absence de Lancaster à la mairie. Pendant une seconde, elle baisse les yeux sur la seringue qu'elle tient entre ses doigts depuis une heure si ce n'est pas plus. Cressy avait réussi à la convaincre de cesser de s'empoisonner pour réprimer son pouvoir. Elle l'aidait à s'accepter, à mieux se contrôler et ne plus se voir comme une bête qui a tué ses parents tant d'années plus tôt. Elle se disait que si elle arrivait à vivre en compagnie de Cressy et de son fils, peut-être qu'éventuellement elle pourrait retourner à la maison sans avoir peur de son don. Elle fixe le sérum qui lui arrache ses pouvoirs temporairement. La seule chose qui lui permet de ne pas avoir peur d'elle-même. Elle doit résister à l'envie de se l'injecter. Pour Cressy. Elle est extrêmement triste d'avoir perdu son amie... comme une soeur pour elle. Un soutien constant dans sa vie. Sans elle, ça lui fait bizarre de vivre dans cette demeure dans laquelle elle a été accueillie quand elle était à son plus bas. Elle commence à songer qu'il serait préférable qu'elle change d'appartement. Elle n'a pas envie de vivre ici, avec le fantôme de son amie.

L'animorphe finit par se lever et aller jeter dans la poubelle la seringue. Maintenant qu'elle doit s'occuper de Sam, se serait irresponsable et risqué. Après tout, la dernière fois qu'elle a pris le vaccin temporaire, elle a fait une crise cardiaque. Les effets secondaires agissant sur son coeur de façon agressive. Elle ne doit pas perdre conscience avec un bébé dans la maison. Elle revient donc dans le salon les mains vides mais tremblantes. Comme une droguée ayant résisté à sa dose. Elle recommence à fixer la télévision sans vraiment faire attention aux nouvelles. Vêtue de son pyjama couvert de visages de petits carlins, on pourrait croire que c'est une soirée comme les autres. Mais ce ne l'est pas. Elle est en deuil, elle est brisée. Soudain, on cogne à la porte et elle sursaute. Elle sent ses instincts vouloir prendre le dessus et le désir de se transformer en animal la prend. Mais elle résiste et doit fermer les yeux pour essayer de reprendre le contrôle sur sa mutation si intimement liée à ses émotions. Elle se doute que ça doit être Marius et quand elle ouvre la porte, elle ne s'est pas trompée. « Salut Marius. Tu viens pour récupérer Sam ? » Il faut avouer qu'elle est soulagée que le blond soit là. Elle ne sait pas comment elle aurait réagi s'il avait fallu qu'elle s'occupe de Sam plus longtemps. Elle a fui Clark et Ayden pour une raison... Avoir la responsabilité de son neveu ne fait que l'angoisser. Mais maintenant que le père du petit bébé est là, elle se sent déjà mieux.

Elle fait un pas sur le côté pour laisser entrer le jeune homme. Elle connait un peu le Caesar mais pas plus que cela. Elle n'a jamais été très bavarde et quand il passait pour voir Sam autrefois, elle ne restait jamais longtemps dans les parages. Non seulement pour laisser Cressy et lui discuter tranquillement sans elle mais aussi car elle n'est pas du genre à aimer qu'on la remarque. Ce n'est pas pour rien qu'elle aime beaucoup se trouver sous une forme animale et ne pas avoir à interagir avec les autres humains. Mais après tant d'années à avoir été une bête, elle doit bien réapprendre à être humaine. Elle n'y serait pas parvenu sans Clark mais elle a encore une partie d'elle qui est sauvage. Tout de même, elle est assez polie pour savoir que ce n'est pas bien de laisser un invité sur le pas de la porte alors elle lui fait signer d'entrer.
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: — wasted lives (marius&cassie)   — wasted lives (marius&cassie) Icon_minitimeDim 19 Fév 2017 - 21:32

Wasted lives
Cassandra & Marius



Il y a certains appels dont on se passerait bien. Du genre de ceux qui foutent une vie en l’air, de ceux qui vous annoncent qu’une vie a été foutue en l’air, ce genre-là… Il y a certains appels dont je me passerais bien, et celui que je viens d’avoir… et bien il en fait partie, il est même dans le top dix, voire trois, voire dans le top un pour le moment. Bordel. Je ne raccroche même pas: je reste encore une poignée de seconde avec mon portable collé à mon oreille et la tonalité qui m’indique que je n’ai plus personne en face. Il y a quelque chose de… surréaliste. En plus, ce n’est même pas comme si on était proche, elle et moi. Enfin… on a couché ensemble une fois, ouais; on a vaguement eu un gosse ensemble, ouais. Mais après, autour de ça… j’ai les jambes qui flanchent, il faut que je m’assois sur le premier support qui se cale sous mes fesses, à savoir le dossier du canapé, pour que je ne m’écroule pas. Crescentia est morte. Crescentia a été tuée. Et ça me semble si surréaliste que j’ai du mal à comprendre ce que ça veut dire, que j’ai du mal à appréhender ce que ça implique, que j’ai du mal à vraiment prendre conscience de tout ce que ça va entraîner. Je récupère la garde de Samuel. Naturellement. Naturellement. Muet, j’arrive à bouger, à lâcher mon téléphone pour le ranger dans ma poche. Muet, je commence à comprendre. A me rendre compte de tout ça. Muet, je crois que ça fait vingt minutes maintenant qu’ils ont raccroché. Vingt minutes et je recommence tout juste à me mettre en mouvement. Mes pensées s’entrechoquent, jurent des putain de merde en continu et forcément, machinalement, je compose le numéro de Martial avant de m’arrêter, le doigt sur le bouton pour appeler. Martial ne me répondra pas, vu qu’il en a assez de mes conneries, comme l’a si justement pointé du doigt Aspen.

Je supprime les numéros pour envoyer un SMS à Moira, en me concentrant pour retenir des tremblements. En me concentrant, aussi, pour ne pas m’effondrer. Ou paniquer. Pendant un instant, j’envisage de prévenir Aspen, avant que les messages précédents dans notre fil de conversation ne me foutent une claque des plus violentes: je craque en envoyant un je t’aime à Astrid. Et là, seulement, là, je prends vraiment conscience que… ”Il faut que j’aille chercher Samuel” Un coup de poing dans l’estomac. Un coup de poing qui s’abat sur tout ce qui m’entour dans un périmètre peut être restreint mais déjà largement suffisant. Kartoffel couine dans son coin en s’échappant loin de moi et de sa densité augmentée. Je ferme les yeux pour prendre bien le temps de respirer. De me calmer. De tenter de contrôler cette mutation que je déteste chaque jour un peu plus. Et lorsque j’ai l’impression que ça s’est calmé, lorsque j’ai l’impression qu’elle reste en moi, à aider mon coeur à battre, j’attrape ma veste et mes clés de voiture.

Combien de fois, cette dernière année, j’ai fait des aller-retours chez Crescentia ? Mes mains agrippent nerveusement un volant que je maîtrise, pourtant, bien plus que tout le reste de ma vie. Je ne sais pas trop. Des dizaines, centaines de fois, à n’en pas douter. En voiture, en moto, en taxi ou en voiture… j’ai l’impression que c’est hier qu’elle est venue m’aborder dans le bar pour m’annoncer qu’elle était enceinte de moi. J’ai l’impression que c’est hier qu’on m’a appelé en catastrophe parce qu’elle accouchait, avec beaucoup trop d’avance, d’une petite crevette. D’une crevette blondinette qui tend maintenant ses mains vers moi avec des papapapapa adorables avant de babiller des mamamamamama en direction de Crescentia. J’ai l’impression que c’est hier qu’il a fait ses premiers pas, alors que ça remonte déjà à un bon mois et demi. J’ai l’impression que c’est hier qu’elle m’a amené mon fils pour que je reprenne goût à la vie, au fond de ce lit d’hôpital où mon coeur s’est arrêté. C’est fou, tout de même, de s’imaginer que Crescentia est celle qui savait le plus de choses de moi. Elle savait pour mon coeur, pour ma mutation, pour mon père, pour mon affection pour les maths, bien plus grande que ce qu’on pourrait croire. Elle savait pour mes angoisses, mes faux sourires, elle savait pour mon inquiétude quant à la mutation de notre crevette. Elle savait tout ce que ne savait pas Aspen, elle savait tout ce que ne savait pas Moira. Et bien avant elles. Elle savait, aussi, pour Astrid. Mes mains se crispent davantage, ma conduite d’ordinaire plus que fluide se fait nerveuse et je suis bien comptant d’arriver.

Lorsque je me gare, j’en suis à me faire la remarque qu’au final, Crescentia était mon jardin secret, celle que je gardais éloignée d’Astrid, Moira, Aspen, Seth, celle que je gardais éloignée de tout ce qui constitue maintenant la tempête de mon existence. Lorsque je me gare, je me rends compte que même ce jardin secret, on me l’a piétiné. Et que maintenant, je suis le seul parent vivant de Samuel. Et que lorsque je vais mourir - parce que soyons honnête, ce qui est arrivé à Aspen ne m’a clairement pas donné envie de survivre - Samuel sera tout seul.

Je frappe à la porte dans un soupir. J’attends encore le coup de fil qui m’annoncera que tout ça n’est qu’une vaste blague, j’attends encore… Cassandra se tient devant moi. Et je me sens blêmir comme jamais. Je m’attendais à ce que Crescentia m’ouvre, pousse un soupir, lève les yeux au ciel avec un petit sourire, je m’attendais à ce que… « Salut Marius. Tu viens pour récupérer Sam ? » J’ouvre la bouche pour aussitôt la refermer sans avoir prononcé un mot. ”Oui.”, c’est tout ce que j’arrive à articuler. Avant de déglutir. Je mets une fraction de seconde pour bouger lorsqu’elle se décale, j’entre dans la pièce sans trop savoir… Je m’appuie au mur le plus proche. ”Je… c’est con, je m’attendais à la voir, comme si… on vient de m’appeler, j’ai… je… c’est fou, j’ai encore du mal à… à réaliser. Tu… Cassie, tu… ça ? Samuel dort ?” Marrant comme faire une phrase complète devient une tâche impossible lorsqu’on ne sait pas quoi dire. Je regarde autour de moi. Oui, c’est con, je cherche encore Crescentia. ”Je suis le père de Sam. Du coup, c’est moi qui récupère sa garde. Je suis le père de Samuel.” Je sais bien que Cassandra le sait, mais… j’ai besoin de me le répéter. ”Il va falloir que… je récupère… ses affaires. Du coup. Sauf si... “ Sauf si quoi, Marius ? Sauf si rien. Je suis le seul en charge de Samuel. Et je commence à paniquer, lorsque petit à petit, j’assimile ça. “Comment est-ce que je vais faire ?”


© Grey WIND.
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— wasted lives (marius&cassie)

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