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| (billie) we'll feel distant embraces. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (billie) we'll feel distant embraces. Jeu 8 Déc 2016 - 21:22 | |
| we'll feel distant embraces billie & vitali. Il avait changé. C'était le premier constat qui s'était imposé, alors que son visage émergeait sous les pulsations qui dispersait le vaccin dans ses veines. Il fallait dire qu'il se souvenait à peine de la forme qu'avaient pu avoir ses traits, avant de les retrouver. Parce qu'il n'avait jamais été de ceux qui s'attachaient aux photos, et qu'il n'en avait pas gardé la moindre de lui-même. Après trois ans à éprouver toute sorte de physique sans être foutu de revenir à sa version originelle, il avait presque abandonné l'idée de se revoir un jour dans le miroir. Et c'était franchement perturbant de s'observer à nouveau, version familière et pourtant si différente de ce dont il se souvenait. Il y avait les cicatrices, d'abord, qui ne s'effaçaient plus d'un battement de cil, qui laissaient apparaître sur sa peau l'historique des rencontres ayant mal tourné, des clients insatisfaits et des hunters l'ayant frôlé de trop près. Et puis, ses traits qui s'étaient affirmés, balayant doucement ses airs de gamin indiscipliné qu'il s'était traîné toute sa vie. Trois ans dans la gueule, voilà ce qu'il s'était pris en retrouvant son apparence, et toutes ces autres années encore à ne jamais rester bien longtemps dans son propre corps. Se perdre avait finalement été bien plus aisé que de se retrouver, amer constat l'ayant habité tout au long de ces deux dernières semaines à ne pas oser mettre le nez dehors. C'était qu'il connaissait des gens, en ville, et que c'était bien plus facile de s'y promener en parfait inconnu que de prendre le risque d'être reconnu. Qu'on lui demande ce qu'il était devenu, depuis ces douze années d'absence. S'il avait des nouvelles de ses parents. Que tout le monde avait été surpris de ne pas le voir revenir pour les funérailles des vieux de ses parents. De ne pas le voir revenir tout court. S'il était passé à la boutique. S'il savait qu'elle l'avait reprise. Comme on se rappelait d'eux à l'époque, du gamin qui n'avait de cesse de la suivre. Il n'avait pas envie qu'on lui dise comme il n'avait pas été là, comme le temps avait passé, l'arrachant à cette ville pour qu'il n'y revienne qu'en étranger. Pas alors qu'il peinait déjà à renouer avec lui-même, à mettre en sourdine les échos de tous ces personnages qu'il avait pu incarner, pour finir par s'oublier, oublier tout ça, qu'il n'était plus vraiment là. Une éternité qu'il attendait, un an que ça le travaillait sérieusement, depuis qu'il l'avait revue. Depuis qu'il n'avait pas eu le courage de lui dire que c'était lui, malgré cette tronche qui ne lui ressemblait pas le moins du monde, qu'il n'avait su que la regarder un peu trop fort avant de tourner les talons. A garder sous les paupières ce qu'il avait mis tant de force à retenir, plus encore que son propre visage à lui, à s'imaginer revenir sans jamais parvenir à se retrouver. Maintenant qu'il se ressemblait, qu'elle pouvait le reconnaître et que la possibilité de la revoir pour de bon lui filait le vertige, il ne savait plus trop, Vitali, s'il n'allait pas être un peu lâche quelques jours encore. Tiraillé entre l'impatience et l'appréhension, lui qui n'avait eu de cesse de foncer droit devant se révélait bien moins téméraire lorsqu'il s'agissait d'Arabella. Parce qu'il ne s'était autorisé à penser à elle qu'au passé depuis des années, incapable d'assumer son interminable départ, de lui avouer comme il avait merdé, comme il n'était même plus capable de retourner ses transformations. Peut-être qu'elle aurait gueulé, que ç'aurait presque été rassurant de recevoir ses foudres, mais que la peur de se heurter à ses glaces était bien plus intimidante que le reste. Que de se rendre compte qu'il ne la connaissait peut-être plus, après avoir été si proches, serait plus insupportable que de ne jamais passer les portes de sa boutique.
Il s'était taillé les cheveux, en l'absence de Valentina, et la barbe aussi. Il avait fait ça pour être sûr qu'elle ne doute pas en le voyant, qu'il ne soit pas le seul à se planter là comme un con, comme un gosse qui aurait vu un fantôme. Qu'elle soit sous le choc, comme lui, parce qu'il avait beau être celui qui la prenait par suprise, il n'en serait pas moins tétanisé en la revoyant. Il avait regretté sur l'instant, à avoir l'impression de retrouver ses putains de traits juvéniles, à se dire que finalement ç'aurait peut-être été mieux de la retrouver avec sa gueule d'homme, qu'il l'aurait peut-être plus perturbée, que ça lui aurait laissé le temps de trouver quoi dire. En s'enfonçant dans la nuit tombante, c'était ce qu'il se disait, Vitali. Qu'il ne savait foutrement pas quoi dire. Qu'il allait débarquer, laisser tinter la cloche de la porte et puis quoi ? Il ne savait pas, comment l'on disait bonjour à une vieille amie, à une fille dont on avait été amoureux à s'en crever la poitrine. Surtout pas lorsqu'elle risquait de se mettre en colère. Ou qu'elle était susceptible de l'avoir oublié. C'était avec cette peur fermement vissée au fond de l'estomac qu'il tourna au coin de la rue, ralentissant la cadence de son pas à mesure qu'il apercevait la vitrine encore illuminée. Il se concentrait sur sa démarche, redressant sa nuque, levant le menton, de ces airs d'envoyer le monde entier se faire foutre sous les regards appuyés des passants. Il avait une sale mine, il le savait, c'était comme ça depuis le vaccin, à emmêler toutes ses idées et pâlir ses traits comme s'il allait vaciller d'une seconde à l'autre. Il aurait dû attendre, être patient, revenir lorsqu'il aurait retrouvé de son allure, de ce panache qui lui serait familier. Il se mettait à regretter, à mesure qu'il s'approchait encore, et pourtant, il était incapable de rebrousser chemin, de renoncer à ce qu'il attendait depuis trop longtemps. Il avait toujours eu ce côté impulsif qui le poussait à faire n'importe quoi, et à réfléchir après. Avec elle plus qu'avec quiconque. C'était visiblement quelque chose qui n'avait pas changé.
Les mots se bloquèrent dans sa gorge alors qu'il finissait par s'arrêter devant la boutique, à coller son front à la vitre en plissant les yeux pour tenter de la repérer derrière les bouquets, à laisser l'air glacé embuer le tout sans qu'il ne distingue plus rien. Se reculant deux secondes, laissant apparaître son propre reflet, un sursaut du coeur gronda derrière ses côtes, toujours un peu surpris de retrouver son visage, passant une main dans ses cheveux en se maudissant de se les être coupé tout seul. Avant que sa coupe ratée ne devienne une excuse suffisante pour se barrer, un dernier soupçon de courage l'envoya pousser la porte battante, rassuré de la trouver encore ouverte malgré l'heure presque trop tardive. La clochette battit la mesure dans son dos, accélérant son rythme cardiaque alors qu'il avançait de quelques pas, avant de se planter au beau milieu des étendues florales. Il y avait ce mélange de parfums qui lui rappelait cruellement son odeur à elle, celle qu'elle traînait dans son sillage à l'époque lorsqu'elle aidait à la boutique, qu'il venait la cueillir à la sortir pour l'emmener déambuler en ville. Quelque chose qui lui serra la poitrine, prémices d'une douleur qui le frappa de plein fouet alors qu'elle apparaissait enfin dans son champ de vision, que les mots s'évadaient avec bien trop de facilité, pour ne surtout pas laisser le silence commencer à peser un peu plus derrière ses côtes. « Salut. Jolie boutique. » C'était con, c'était naze, mais il ne pouvait retenir ce petit sourire qui montait au coin de ses lèvres, comme s'il pouvait se le permettre, comme s'il n'avait pas laissé douze années les séparer. Fourrant les mains dans les poches de son manteau, haussant les épaules en la contemplant, le voilà qui reprenait de plus belle. « T'as l'air étonnée ? J't'avais bien dit que j'reviendrais. » Et le culot dans le regard, pour engloutir la détresse de cette rencontre, le soulagement de la revoir, la terreur de ses réactions, à ne pas la trouver si changée, à ne pas vouloir trop l'observer pour ne pas qu'elle voit à quel point il la trouvait belle, à quel point elle lui avait manqué, et comme il s'en voulait encore plus maintenant qu'il se retrouvait planté à quelques mètres d'elle. |
| | | | Sujet: Re: (billie) we'll feel distant embraces. Ven 9 Déc 2016 - 23:13 | |
| Les derniers clients étaient maintenant partis depuis longtemps tout comme les employés mais elle, elle ne pouvait plus se permettre de laisser la boutique après une longue journée de travail. Non, il faut d'abord finir de tout ranger. Une action qu'elle accomplit sans vraiment d'envie, un mal nécessaire tout comme le fait de gérer les comptes. Alors, elle est là, tard dans la nuit tandis que le monde vaque à ses occupations et pourtant, elle ne laisse pas transparaitre son énervement. Elle compte Billie, elle compte comme le ferait n'importe qu'elle autre personne dans son cas. Elle n'est pas différente des autres, pas totalement, juste un peu. Elle attend, là bien sagement, elle attend et surtout elle profite de la situation, de ce qui est en train de se passer, elle profite de chacune des sensations, de tout ce que ça lui fait. Elle profite sans rien chercher d'autres parce que c'est ce qu'il faut faire dans ce type de situation non ? Quand tout ne va pas dans le bon sens, il faut tenter d'en tirer le meilleur ou le moins pire, cela dépend de la situation. Une soirée comme tant d'autre, une soirée où rien ne change si ce n'est ce bruit de clochette qui se fait finalement entendre. Ce bruit de clochette si particulier, ce bruit mettant en avant l'arrivée d'un client. « Je suis désolé le magasin est fermé. » Qu'elle crie un peu de loin, avant de voir qui est la personne qui lui fait face. Elle crie avant de savoir à qui elle à faire, avant de savoir qu'elle n'aurait jamais parlé de la sorte en le sachant. Elle ne sait pas qui vient de la retrouver, elle ne le sait pas encore, elle le découvre, trop vite à son gout sans doute...« Salut. Jolie boutique. » La voix, elle revient, comme une vieille mélodie, comme une mélodie coincée dans son esprit depuis longtemps. Un air qu'elle ne sait se sortir de la tête tout en pouvant le rechanter à nouveau. Mais ce n'est pas que les mots, c'est le physique, différemment et en même temps ressemblent. Un homme qu'elle a connu, un homme qu'elle a préféré oublier maintenant, qui mérite d'être oublié. Son coeur manque un battement, son être se perd tout en observant chacun de ses traits. Il a l'air étrange, il n'a pas l'air bien et puis sa peau, elle est remplie de cicatrice et cette impression. Non, il n'était plus l'homme qu'elle avait connu plus totalement, il était différent. Tout d'abord, sa coupe de cheveux, elle ne ressemble en aucun cas à ses souvenirs, cela en est même très loin... Un regard perdu dans le sien, un regard perdu parce que c'est tout ce qu'elle peut faire, se perdre. Se perdre dans un passé qu'elle ne désirait en aucun cas retrouver. Les secondes passent et rien ne change pas pour lui en tout cas, cela semble malheureusement impossible...Malade, est-il malade ? Son tient le lui faisait penser sans qu'il ne sache vraiment pourquoi, tout est compliqué dans ce face à face. Billie ne sait comment s'en sortir, comment agir, tout est bien trop difficile, bien trop compliqué, le revoir, elle ne s'y attendait pas...Et puis, une fois le choc du physique venait celui des mots. Rien de mieux ? Il n'avait rien trouvé de mieux pour te revoir ? Il n'avait rien trouvé de plus impressionnant. Il est là, devant toi, les mains dans les poches et tout ce qu'il dit c'est jolie boutique. Ton coeur se serre, ton coeur meurt dans ta poitrine tout simplement... « T'as l'air étonnée ? J't'avais bien dit que j'reviendrais.» Et c'est la phrase de trop, la phrase qui l'a fait partir en vrille. La phrase qui ramène à la surface des années de souffrance, des années à l'attendre pour un néant complet, pour qu'il se ramène de la sorte, pour qu'il pense rien qu'un instant que tout est pardonné, qu'elle va lui sauter dans les bras. Sans plus lui prêter la moindre attention, Billie range son carnet de compte, ferme la caisse, met son manteau et prend ses clés. Elle ne va pas lui parler, elle ne va pas lui accorder la moindre importance, le considérer comme quelqu'un c'est déjà bien trop. L'indifférence pour cacher ses souffrances, de la rancune pour empêcher son coeur de s'éparpiller en millions de morceaux. « Le magasin est fermé, merci de repasser pendant les heures d'ouvertures. » Elle l'a reconnu et il le sait également qu'elle l'a reconnu mais non, elle préfère l'ignorer, le rendre aussi important que le néant, elle préfère cela à laisser son coeur se briser dans sa cage thoracique. « Je vais fermer et je suis attendue ailleurs. Veuillez sortir sur-le-champ où je serais contrainte d'appeler la police. » Le traiter comme n'importe qui... C'est sans doute la plus redoutable des preuves de sa rancune. Billie, elle ne peut pas écouter ses excuses, elle ne veut pas écouter ses mots, elle ne veut pas le voir revenir comme si tout allait bien comme s'il n'avait pas tout détruit. Elle ne veut pas le voir revenir et lui ouvrir les bras, pas après qu'il a tout détruit, qu'il l'a détruite. Non, elle ne peut pas. Elle voudrait qu'il s'en aille, elle voudrait qu'il la laisse, qu'il lui offre au moins cela mais c'est trop lui demander sans doute. C'est trop attendre de lui... Alors, elle se plante devant lui, le toucher, elle en a pas la force, parce qu'en ce moment, toute son énergie est concentrée à ne pas montrer la moindre émotion, à ne pas laisser ses larmes atterrir dans ses yeux, à ne pas laisser son monde se retrouver détruit une fois de plus par la faute de Milan. Non, ne rien montrer, c'est la seule solution qui lui reste, le seul acte de liberté qu'elle possède encore dans cette situation qui la dépasse, dans ce moment qui fait battre son palpitant bien trop fort... |
| | | | Sujet: Re: (billie) we'll feel distant embraces. Dim 11 Déc 2016 - 20:35 | |
| we'll feel distant embraces billie & vitali. Sa voix résonnait encore au fond de ses oreilles. Elle bourdonnait et l'assourdissait, comme si c'était là le premier son qu'il entendait de sa vie, qui venait trouver son écho au fin fond de son esprit. Tentant de ramener des choses à la surface, des choses que les années l'avaient contraint à mettre de côté. Il l'avait pas oubliée, sa Billie, jamais. Il l'avait pas oubliée, pas même quand il avait fallu construire de nouveaux visages et se laisser de côté. S'il ne se rappelait plus ses propres traits, à trop jouer, son visage à elle n'avait eu de cesse de se redessiner sous ses paupières, portrait gravé bien des années auparavant qu'il n'avait jamais été capable d'effacer. Pas même lorsque ç'aurait été plus facile, qu'à trop regarder ses gueules changeantes, à trop abandonner son corps à ces autres qui l'exploitaient par désespoir ou amusement, il aurait pu y laisser le souvenir de ses lèvres à elle, de son souffle dans son cou et de son reflet dans ses grands yeux. Quand Milan avait semblé n'être que le fruit d'une imagination trop fertile, faciès parmi tant d'autres, personnage qu'il fut un temps sans réellement se rappeler si cette vie avait réellement été sienne. Elle avait toujours été là, dans un coin de sa tête. Là où il l'avait enfermée, quand à trop se transformer il avait fini par y barricader sa véritable identité. Le Milan qui n'avait jamais eu d'yeux que pour cette fille bien trop belle pour un gars comme lui. Le Milan qui avait été foudroyé sur place, au point d'en rester con pendant un instant, à ne plus savoir quoi dire. Elle lui avait volé son souffle et le coeur avait suivi. Ce gamin là, ça faisait longtemps qu'il l'avait perdu en route au profit de Vitali. Longtemps que Braam avait bien effacé le doute qui arrondissait ses pensées, gommé dans la menace ses envies de rejoindre Radcliff. Longtemps aussi que Sorcha avait fait irruption sournoisement dans son existence, bienfaitrice qui avait fini par ranimer la hargne au fond des tripes de l'adolescent devenu grand. Il la regardait, et il la revoyait un an plus tôt, lorsqu'il avait eu le culot de venir la voir ici même, de lui acheter des fleurs sous ces traits qui ne lui appartenaient guère. La douleur d'avoir dû tourner les talons une fois de plus s'ensuivit, lui nouant une seconde la gorge alors qu'il s'évertuait à la fixer, à la regarder approcher comme si elle s'apprêtait à partir. Il allait protester, parce qu'il ne comptait pas rester de marbre alors qu'elle lui faisait ce coup-là, ce coup qu'il lui avait pourtant fait à de trop nombreuses reprises déjà. S'il se tenait là, c'était parce qu'il comptait bien rester, quite à tout lui expliquer, lui déballer ce qu'il avait fait durant toutes ces années. Ce dont il avait été si fier auprès de Sorcha, à duper le monde comme il semblait avoir toujours été destiné à le faire, à se remplir les poches au dépens des gens trop cons pour ne pas se laisser faire. Et puis, la chute, à comprendre à quel point il avait pu être con. Comme ç'avait été difficile de ne plus se reconnaître, de ne même pas être capable de mettre le doigt sur le moment où tout avait commencé à partir en vrille. Il avait merdé, et si Milan l'aurait toujours su, il en était autrement pour Vitali. Il avait des milliers de mots au bord des lèvres et la douleur dans les veines alors que son indifférence le heurtait de plein fouet. Il l'avait bien mérité, ouais, il s'en doutait. Ce n'était pas la première fille de passage, Billie, et elle n'avait foutrement pas changé de caractère.
Elle s'était approchée, et la voir de plus près renversa une fois de plus le pauvre morceau de muscle qui battait maladroitement ses côtes. Crispant vaguement les mâchoires de ce vieux tic qui ne l'avait jamais quitté, premier gage de sa contrariété malgré ses traits d'apparence impassible, le mutant s'efforça de se concentrer pour qu'aucun autre ne s'immisce dans sa tête. Que ces visages tant joués par le passé reste cloisonné par le vaccin. Qu'aucun effet secondaire ne vienne rendre ce moment plus insupportable encore. La figure fermée, seuls ses yeux semblaient enclins à laisser filer quelques émotions, le roublard se retrouvant bien incapable de se contenir, de tromper la seule qui ait jamais réellement su qui il était. C'était bien la seule à pouvoir sauver ce qui restait de ce môme qui n'avait de cesse de lui courir après, de jouer de sa folie pour l'impressionner. La seule à éveiller derrière ses côtes cette brûlure qu'elle y avait laissé, qui ne l'avait jamais quitté. Parce que c'était peut-être bien la première fille qu'il ait aimé. La seule, d'ailleurs, Milan, et ce constat brutal se ravivait au fond de ses pupilles alors qu'il la détaillait. « Appelle les flics, alors. T'sais qu'ils m'ont jamais fait peur. » C'était vrai à l'époque, ça l'était d'autant plus aujourd'hui, lorsqu'à force d'arnaque il ne comptait plus le nombre de fois où il avait pu être poursuivi. Le sourire était sur le déclin, alors que l'amertume tissait ses mots, son regard fermement braqué sur elle sans pourtant bouger d'un poil. « Tu comptes faire quoi, en attendant qu'ils arrivent ? J'vais pas bouger d'ici. T'peux toujours essayer de me traîner dehors que j'pense que t'y perdrais ton énergie. T'as jamais fait le poids, Billie. » Croisant les bras pour bien lui signifier qu'il ne comptait pas se bouger du tout, un sourcil arqué se fit ouvertement provocateur, jetant cette vieille réplique comme s'il pouvait encore se le permettre. Tu fais pas le poids, ç'avait été si récurrent à l'époque, et pourtant à le dire maintenant, il se rendait bien compte qu'il abusait, que c'était pas franchement le bon moment pour la jouer de cette manière. « J'crois que tu peux prévenir ceux qui t'attendent ailleurs que tu vas être en retard, ce serait quand même plus poli. » Mais il ne s'arrêtait pas, il n'avait jamais su, surtout pas quand ça la concernait elle. « D'ailleurs si c'est comme ça que t'accueille les retardataires en général, j'sais pas comment tu fais encore tourner la boutique. Dans le genre aigri et parano, c'est quand même pas mal. » Il continuait, quite à la pousser à bout, tant qu'elle finissait par lui parler comme elle était supposée le faire, comme il s'était dit qu'elle le ferait. « M'enfin c'est juste un conseil. Parce qu'appeler les flics direct, c'est quand même un peu extrême face à un pauvre gars qui vient acheter des fleurs après le boulot. J'plains les clients, tu dois leur foutre sacrément les jetons avec tes grandes répliques de film. » Qu'elle l'engueule, qu'elle le frappe, mais tout sauf cette manière de le regarder comme un étranger. Parce que ça, c'était pas possible qu'il puisse le supporter. |
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