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| (billie) we'll feel distant embraces. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: (billie) we'll feel distant embraces. Jeu 20 Oct 2016 - 14:18 | |
| We'll feel distant embraces. arabella wolff & vitali chapman Il avait changé. C'était le premier constat qui s'était imposé, alors que son visage émergeait sous les pulsations qui dispersait le vaccin dans ses veines. Il fallait dire qu'il se souvenait à peine de la forme qu'avaient pu avoir ses traits, avant de les retrouver. Parce qu'il n'avait jamais été de ceux qui s'attachaient aux photos, et qu'il n'en avait pas gardé la moindre de lui-même. Après trois ans à éprouver toute sorte de physique sans être foutu de revenir à sa version originelle, il avait presque abandonné l'idée de se revoir un jour dans le miroir. Et c'était franchement perturbant de s'observer à nouveau, version familière et pourtant si différente de ce dont il se souvenait. Il y avait les cicatrices, d'abord, qui ne s'effaçaient plus d'un battement de cil, qui laissaient apparaître sur sa peau l'historique des rencontres ayant mal tourné, des clients insatisfaits et des hunters l'ayant frôlé de trop près. Et puis, ses traits qui s'étaient affirmés, balayant doucement ses airs de gamin indiscipliné qu'il s'était traîné toute sa vie. Trois ans dans la gueule, voilà ce qu'il s'était pris en retrouvant son apparence, et toutes ces autres années encore à ne jamais rester bien longtemps dans son propre corps. Se perdre avait finalement été bien plus aisé que de se retrouver, amer constat l'ayant habité tout au long de ces deux dernières semaines à ne pas oser mettre le nez dehors. C'était qu'il connaissait des gens, en ville, et que c'était bien plus facile de s'y promener en parfait inconnu que de prendre le risque d'être reconnu. Qu'on lui demande ce qu'il était devenu, depuis ces douze années d'absence. S'il avait des nouvelles de ses parents. Que tout le monde avait été surpris de ne pas le voir revenir pour les funérailles des vieux de ses parents. De ne pas le voir revenir tout court. S'il était passé à la boutique. S'il savait qu'elle l'avait reprise. Comme on se rappelait d'eux à l'époque, du gamin qui n'avait de cesse de la suivre. Il n'avait pas envie qu'on lui dise comme il n'avait pas été là, comme le temps avait passé, l'arrachant à cette ville pour qu'il n'y revienne qu'en étranger. Pas alors qu'il peinait déjà à renouer avec lui-même, à mettre en sourdine les échos de tous ces personnages qu'il avait pu incarner, pour finir par s'oublier, oublier tout ça, qu'il n'était plus vraiment là. Une éternité qu'il attendait, un an que ça le travaillait sérieusement, depuis qu'il l'avait revue. Depuis qu'il n'avait pas eu le courage de lui dire que c'était lui, malgré cette tronche qui ne lui ressemblait pas le moins du monde, qu'il n'avait su que la regarder un peu trop fort avant de tourner les talons. A garder sous les paupières ce qu'il avait mis tant de force à retenir, plus encore que son propre visage à lui, à s'imaginer revenir sans jamais parvenir à se retrouver. Maintenant qu'il se ressemblait, qu'elle pouvait le reconnaître et que la possibilité de la revoir pour de bon lui filait le vertige, il ne savait plus trop, Vitali, s'il n'allait pas être un peu lâche quelques jours encore. Tiraillé entre l'impatience et l'appréhension, lui qui n'avait eu de cesse de foncer droit devant se révélait bien moins téméraire lorsqu'il s'agissait d'Arabella. Parce qu'il ne s'était autorisé à penser à elle qu'au passé depuis des années, incapable d'assumer son interminable départ, de lui avouer comme il avait merdé, comme il n'était même plus capable de retourner ses transformations. Peut-être qu'elle aurait gueulé, que ç'aurait presque été rassurant de recevoir ses foudres, mais que la peur de se heurter à ses glaces était bien plus intimidante que le reste. Que de se rendre compte qu'il ne la connaissait peut-être plus, après avoir été si proches, serait plus insupportable que de ne jamais passer les portes de sa boutique. Il s'était taillé les cheveux, en l'absence de Valentina, et la barbe aussi. Il avait fait ça pour être sûr qu'elle ne doute pas en le voyant, qu'il ne soit pas le seul à se planter là comme un con, comme un gosse qui aurait vu un fantôme. Qu'elle soit sous le choc, comme lui, parce qu'il avait beau être celui qui la prenait par suprise, il n'en serait pas moins tétanisé en la revoyant. Il avait regretté sur l'instant, à avoir l'impression de retrouver ses putains de traits juvéniles, à se dire que finalement ç'aurait peut-être été mieux de la retrouver avec sa gueule d'homme, qu'il l'aurait peut-être plus perturbée, que ça lui aurait laissé le temps de trouver quoi dire. En s'enfonçant dans la nuit tombante, c'était ce qu'il se disait, Vitali. Qu'il ne savait foutrement pas quoi dire. Qu'il allait débarquer, laisser tinter la cloche de la porte et puis quoi ? Il ne savait pas, comment l'on disait bonjour à une vieille amie, à une fille dont on avait été amoureux à s'en crever la poitrine. Surtout pas lorsqu'elle risquait de se mettre en colère. Ou qu'elle était susceptible de l'avoir oublié. C'était avec cette peur fermement vissée au fond de l'estomac qu'il tourna au coin de la rue, ralentissant la cadence de son pas à mesure qu'il apercevait la vitrine encore illuminée. Il se concentrait sur sa démarche, redressant sa nuque, levant le menton, de ces airs d'envoyer le monde entier se faire foutre sous les regards appuyés des passants. Il avait une sale mine, il le savait, c'était comme ça depuis le vaccin, à emmêler toutes ses idées et pâlir ses traits comme s'il allait vaciller d'une seconde à l'autre. Il aurait dû attendre, être patient, revenir lorsqu'il aurait retrouvé de son allure, de ce panache qui lui serait familier. Il se mettait à regretter, à mesure qu'il s'approchait encore, et pourtant, il était incapable de rebrousser chemin, de renoncer à ce qu'il attendait depuis trop longtemps. Il avait toujours eu ce côté impulsif qui le poussait à faire n'importe quoi, et à réfléchir après. Avec elle plus qu'avec quiconque. C'était visiblement quelque chose qui n'avait pas changé. Les mots se bloquèrent dans sa gorge alors qu'il finissait par s'arrêter devant la boutique, à coller son front à la vitre en plissant les yeux pour tenter de la repérer derrière les bouquets, à laisser l'air glacé embuer le tout sans qu'il ne distingue plus rien. Se reculant deux secondes, laissant apparaître son propre reflet, un sursaut du coeur gronda derrière ses côtes, toujours un peu surpris de retrouver son visage, passant une main dans ses cheveux en se maudissant de se les être coupé tout seul. Avant que sa coupe ratée ne devienne une excuse suffisante pour se barrer, un dernier soupçon de courage l'envoya pousser la porte battante, rassuré de la trouver encore ouverte malgré l'heure presque trop tardive. La clochette battit la mesure dans son dos, accélérant son rythme cardiaque alors qu'il avançait de quelques pas, avant de se planter au beau milieu des étendues florales. Il y avait ce mélange de parfums qui lui rappelait cruellement son odeur à elle, celle qu'elle traînait dans son sillage à l'époque lorsqu'elle aidait à la boutique, qu'il venait la cueillir à la sortir pour l'emmener déambuler en ville. Quelque chose qui lui serra la poitrine, prémices d'une douleur qui le frappa de plein fouet alors qu'elle apparaissait enfin dans son champ de vision, que les mots s'évadaient avec bien trop de facilité, pour ne surtout pas laisser le silence commencer à peser un peu plus derrière ses côtes. « Salut. Jolie boutique. » C'était con, c'était naze, mais il ne pouvait retenir ce petit sourire qui montait au coin de ses lèvres, comme s'il pouvait se le permettre, comme s'il n'avait pas laissé douze années les séparer. Fourrant les mains dans les poches de son manteau, haussant les épaules en la contemplant, le voilà qui reprenait de plus belle. « T'as l'air étonnée ? J't'avais bien dit que j'reviendrais. » Et le culot dans le regard, pour engloutir la détresse de cette rencontre, le soulagement de la revoir, la terreur de ses réactions, à ne pas la trouver si changée, à ne pas vouloir trop l'observer pour ne pas qu'elle voit à quel point il la trouvait belle, à quel point elle lui avait manqué, et comme il s'en voulait encore plus maintenant qu'il se retrouvait planté à quelques mètres d'elle. |
| | | | Sujet: Re: (billie) we'll feel distant embraces. Jeu 20 Oct 2016 - 19:19 | |
| Arabella soupire, passe le dos de sa main sur son front et fronce les sourcils. Les plans qui se trouvent devant elles ont l’air malade, et elle ne comprend pourquoi : si c’est encore son fournisseur qui a essayé de l’arnaquer, elle se fera un malin plaisir de lui faire regretter d’être venu au monde. Pourtant, elle n’est pas des plus violentes, au contraire. Mais elle déteste qu’on se fiche d’elle, de quelque manière que ce soit et après, il faut qu’elle fasse part de son mécontentement. De manière poussée, bien sûr. C’est comme ça. C’est Billie. Surtout qu’elle n’est pas née d’hier et qu’elle sait très bien comment s’y prendre avec des types qui pensent pouvoir l’entuber. Si elle a l’air fragile et candide, elle est en réalité loin d’être bête et bien souvent, on a tort de la sous-estimer. Comme maintenant, par exemple. Alors elle lève les yeux au ciel et met les plants de côté, se promettant de les rapporter directement à l’envoyeur le lendemain. Avec quelques insultes bien senties en prime, évidemment. Aujourd’hui, tout est assez calme dans la boutique : quelques personnes sont venues lui acheter des plantes, ou bien quelques fleurs. Elle sourit en se rappelant un moment bien spécifique de la journée : c’était le matin-même, à neuf heures tapantes. Comme tous les jours, Billy a ouvert la boutique et il est entré cet homme. Il doit avoir dans les quatre-vingt ans, mais il tient apparemment une forme olympique. Et toutes les semaines, le même jour, il vient ici pour acheter un lys blanc. La fleur préférée de sa femme. Il se lève tôt et vient pour être sûr de pouvoir l’apporter avant qu’elle ne se réveille. Et ça fait des années que ça dure. Même du temps où les parents de Billy tenaient encore la boutique et qu’elle ne se contentait que de vendre les produits, il était toujours là. Toutes les semaines, à la même heure, commandant la même chose. Aujourd’hui, Billy s’est habitué à le voir et elle sourit toujours en pensant à sa venue. Elle n’a jamais vu de preuve d’amour aussi pure que celle-là : même les maris achetant des fleurs pour leurs femmes lors de la Saint Valentin ou d’un quelconque anniversaire n’arrivent pas à la cheville de cet homme. Voilà pourquoi, sachant qu’il viendra, elle garde toujours la plus belle fleur de côté pour lui. Il n’a même plus besoin de demander, le Lys est même emballé lorsqu’il passe les portes de la boutique, à neuf heures pile.
Et quand elle le voit parler de sa femme, quand elle voit le sourire qui illumine son visage à chaque fois qu’il vient acheter sa fleur, Billie ne peut s’empêcher de se demander si un jour, elle rendra quelqu’un aussi heureux. Si à la seule pensée d’acheter quelque chose qui lui plait, son mari aura l’air aussi épanoui. Puis elle revient sur terre et passe une main dans ses cheveux, la faisant ensuite traîner sur sa nuque. Pourquoi penser à quelque chose qui n’existe pas ? Pour arriver à avoir une vie comme celle qu’elle s’imagine, il faudrait d’abord qu’elle arrive à s’ouvrir un peu plus…Et ça, ce n’est pas gagné. Parce que, comme beaucoup d’autres femmes avant elle, Billy a fait entrer une personne dans ce cœur, et celle-ci l’a piétiné. L’a arraché de sa poitrine et l’a serré fort avant de la lâcher et de le laisser s’écraser sur le sol. Voilà pourquoi elle préfère nettement être seule maintenant et ses relations avec des hommes n’ont pas été nombreuses après coup. Elle n’était pas prête. Mais l’est-elle plus maintenant ?
Parce qu’elle ne se donne pas l’impression d’avoir évolué tant que ça depuis l’adolescence. La perte de son frère a changé son caractère, l’a rendue plus hargneuse et bourrue. Elle s’est à nouveau plus ou moins attendrie au contact de Milan. Et l’avoir vu partir lui aussi…Oui, ça l’a faite retomber dans ses travers et depuis, elle est restée la bonne vieille Billie. Une harpie aussi gentille que pénible, qui ne mâche pas ses mots, qu’on adore ou qu’on déteste. Quoi que. La seule chose qui a changé chez elle, ce sont ses pouvoirs. Elle les a acquis tard, mais ne les a pas gardés aussi longtemps qu’elle l’aurait cru : aujourd’hui vaccinée, elle essaie de vivre sans et se rend compte qu’elle ne s’en sort pas si mal, bien que ça lui fasse un vide au quotidien. Elle s’était habituée à entrer dans l’esprit de certaines personnes à essayer de les toucher en reprenant une émotion quelconque. La journée se termine, et le soleil est déjà couché, remplacé par la lune. Tout est sombre au dehors et Billy soupire en sachant qu’elle va devoir marcher toute seule une fois de plus, pour rentrer. Ou au moins pour aller jusqu’à sa voiture. D’accord, elle n’a pas à se plaindre, mais elle est toujours plus rassurée quand Callie vient la chercher. C’est assez rare, surtout depuis que madame est fiancée avec son petit ami de longue date, mais bon… Soudain, une sonnerie la tire de sa rêverie et elle sursaute en sentant son téléphone vibrer dans sa poche. Tiens, quand on parle du loup… « Quoi, encore ? » A l’autre bout du fil, sa meilleure amie éclate de rire. « Bonsoir à toi aussi ! » Malgré elle, Billy sourit et pose ses coudes sur le comptoir, qui se situe tout près de l’entrée de la boutique. « Bon, je t’appelle juste pour te rappeler que demain soir, tu es censée passer à la maison. Tu n’as pas oublié, j’espère ? » Oublié ? Mais comment est-ce que Billy pourrait oublier ça, alors que Callie se fait un malin plaisir de lui rappeler ce dîner tous les jours depuis une semaine ?! « …J’suis obligée ? » « Oui. Et tu le sais. C’est mon dîner de répétition avant le mariage, donc tu as intérêt à te pointer, sinon je serais capable de te tuer ! » « Et risquer d’aller en prison alors que tu vas bientôt vivre ta grande journée ? Désolée si j’ai du mal à te prendre au sérieux », répondit Billy, plus amusée qu’impressionnée. Callie soupire et son amie devine qu’elle lève les yeux au ciel. « Ha ha. Bon, sois là pour 20 heures et, par pitié, mets une robe. Ou quelque chose de joli. » Billy arqua un sourcil et se redressa, ses coudes quittant la surface plane du comptoir en bois. « Qu’est-ce que c’est censé vouloir dire, ça ?! » Callie pouffe de rire et Billy baisse les yeux vers son jean, ses converses noires et son haut gris perle. C’est basique, mais efficace, selon elle : et ce genre de tenue ne ferait pas l’affaire ? Dire qu’elle devra déjà mettre une robe pour le mariage, pourquoi faut-il qu’elle subisse ça aussi le lendemain ? « Allez, sois sympa ! En plus, il y aura quelqu’un que je veux que tu rencontres. » Oh non. « Ne me dis pas que tu veux me présenter à un mec ? Putain, Cal’, on en a déjà parlé ! », s’exclame Billy en prenant la direction de l’arrière-boutique pour éviter qu’on l’entende parler, si jamais un client venait à se montrer. « Je sais, je sais, mais écoutes moi avant de monter sur tes grands chevaux ! Il s’appelle Matt, il est interne en chirurgie pédiatrique et il est vraiment bien. Je te jure, il vaut le coup. D’ailleurs, si je n’étais pas déjà fiancée… » Arabella grogne et grommelle dans sa barbe. Bon sang, elle déteste quand sa meilleure amie essaie de jouer les entremetteuses, comme ça ! «…Tu sais que je te déteste ? J’te préviens, que si c’est encore un taré, ce sera moi qui te tuerai. Et personnellement, j’ai rien à perdre alors la prison me dérangera pas. » Callie, loin de prendre la menace au sérieux, assure à Billie que c’est un type bien et qu’elle ne le regrettera pas. Se sentant acculée, la jeune femme ne sait pas quoi faire d’autre que de se masser les tempes du bout des doigts. Puis, la sonnerie caractéristique de la porte de la boutique retentit, surprenant Billie. Un client, à cette heure-ci ? « Bon, j’ai un client, j’dois raccrocher. Mais crois-moi, on va en reparler ! » Sans attendre, Arabella coupe la communication, fourre son téléphone dans la poche arrière de son jean et retourne dans la boutique, tout en lançant un léger « Bonsoir ». Et là, tout se passe comme au ralenti. Comme si quelqu’un arrivait à étirer le temps à l'infini. Billy lève les yeux vers le client et se fige quand son regard croise le sien. Son sang se glace lorsqu’elle entend sa voix, simultanément. Depuis qu’elle a seize ans, elle s’est souvent passé la scène de ses retrouvailles avec Milan dans sa tête. Plus qu’elle ne l’aurait voulu, d’ailleurs. De tous les scénarios qu’elle a pu voir, jamais elle n’aurait imaginé que son cœur allait battre aussi fort. S’arrêter un instant et ensuite reprendre vie, comme si il voulait mener une course. Figée, abrutie par le choc, Arabella ne bouge pas. Elle se contente de regarder cet homme qui se tient là, à quelques pas d’elle. C’est Milan, sans l’être. Physiquement, il n’a pas tant changé que ça : mais c’est un adulte maintenant. Comme elle. Alors que dans l’esprit de Billy, l’image qu’elle avait de lui était toujours celle d’un gamin de seize ans. Il n’avait plus cet air juvénile, ce visage poupin. C’est un homme. Sans réellement l’entendre, elle laisse les mots glisser. En réalité, elle n’écoute que sa voix, qui n’est plus vraiment la même. Elle est plus profonde et plus grave.
Arabella met un peu de temps à analyser et comprendre ce qu’il se passe. Qu'il est là. Vraiment là. Ce qu’il lui dit. Et là, elle la sent enfler en elle. La colère, la rancœur. La possessivité. La tristesse. L’angoisse. Tous ces sentiments négatifs qu’elle avait enfoui depuis le départ précipité de son ami. Ces sentiments qui l’ont empoisonnée, qui ont au final, fait naître ses pouvoirs. Finalement, elle prend une inspiration, se rendant compte qu’elle avait totalement cessé de respirer, et serre les poings. Comment ose-t-il ? Comment ose-t-il venir ici et la regarder droit dans les yeux ? Comment ose-t-il lui parler comme ça, comme si ils ne s’étaient quittés que deux minutes et non pas plus de dix ans ? Et comment se fait-il que la seule chose qu’elle veuille faire en réalité, c’est le prendre dans ses bras et le serrer fort, à l’en étouffer ? Pourtant, Bill n’en fera rien, elle le sait. Elle est bien trop fière pour ça. Alors elle se contente de défier de son regard perçant, l’une des personnes qui a compté le plus au monde pour elle, avant de s’avancer. Enfin, lorsqu’elle se trouve face à lui, Billy ne peut se retenir et lui assène une gifle puissante et retentissante, dont l’écho fait le tour de la boutique. Les yeux brûlants de larmes, le cœur gonflé et meurtri, Arabella répond simplement, d'une voix brisée : « Ça, c’est pour être parti. »
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