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 they say people come, they say people go

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MessageSujet: they say people come, they say people go   they say people come, they say people go Icon_minitimeDim 4 Déc 2016 - 1:46


They say people come, they say people go.


En entendant la mélodie retentir à ses oreilles, Maxim se dit que son esprit lui jouait des tours. Elle lui était bien trop familière, et un frisson le parcourut. Poussant un soupir, il ne put s’empêcher de se diriger vers l’endroit d’où elle émanait. Il se souvenait très bien de la dernière fois qu’il l’avait entendu : elle n’avait été jouée que pour lui. Il n’avait pas souvenir d’avoir entendu Moira l’apprendre à quiconque, lui qui avait passé des heures à l’écouter lorsqu’elle venait jouer pour les orphelins (et un peu pour lui, puisqu’il appartenait également à ce groupe maudit), mais il était curieux de savoir qui avait appris la même mélodie. Peut-être était-elle connue d’ailleurs ; sa culture en musique classique était limitée  à ce que Moira avait eu le temps de lui apprendre avant de périr. Mais alors qu’il parcourait les couleurs de l’orphelinat, il se trouva devant la salle de musique, et nerveux, l’ouvrit. Les yeux clos, il appuya sur la poignée, s’attendant presque à apercevoir la chevelure rousse qu’il aimait tant. Son cœur était lourd, si lourd… Lorsqu’elle avait péri, Maxim avait eu l’impression d’être orphelin une seconde fois. Au fil des années, il s’était attaché à la violoniste comme un enfant peut s’attacher à une maman, et que cela soit vrai ou non, il avait l’impression d’avoir une relation unique avec elle. Elle lui avait appris beaucoup de choses et notamment à ne pas être constamment en colère contre le monde entier. Les larmes lui montèrent aux yeux et il poussa un soupir avant d’ouvrir la porte. Maxim faisait partie des gens doublement maudits : d’une certaine façon, il avait été deux fois orphelins – en perdant ses parents, puis en perdant Moira. Mais ce qu’il vivait était vraisemblablement un rêve puisque Moira se trouvait devant lui. Tombant des nues, il mit quelques secondes à réaliser que ce n’était pas qu’un rêve. Partagé entre la surprise de la retrouver et l’incompréhension, il ne fut pas réellement quoi dire, et se contenta de l’observer. Elle ne l’avait pas entendu rentrer apparemment et ce ne fut que lorsqu’elle termina de jouer que leurs regards se croisèrent. Comment pouvait-elle être là ? Elle était morte, et enterrée. Et elle était là, et bien vivante. Evidemment, la version officielle est qu’elle avait quitté les lieux, mais Maxim n’était plus un enfant et avait tout de suite compris ce que cela voulait dire. Ou avait cru comprendre. Le sujet n’avait jamais été abordé avec Aaron ; cette perte était quelque chose qu’il n’avait pas voulu vivre avec quelqu’un. Sa douleur était-elle qu’il avait préféré la garder pour lui. « Je ne comprends pas. » dit-il, la colère qui s’emparait de lui faisant des trémolos dans sa voix. Il avait eu besoin d’elle pendant tout ce temps, et s’il avait trouvé une certaine forme de réconfort en allant parler devant sa tombe, cela n’avait absolument rien à voir, surtout comparé à la chaleur qui émanait de son sourire. Mais elle savait tout ça, elle savait combien Maxim avait besoin d’elle. Et Maxim avait cru qu’elle aussi, qu’elle s’était attachée autant à lui. Vraisemblablement, la vérité était toute autre. La main toujours sur la poignée, il sentit cette dernière se briser entre ses doigts. Jetant un rapide coup d’œil à celle-ci, il la laissa tomber sur le sol, maudissant encore plus son pouvoir – et ses adultes qui n’avaient de cesse de l’abandonner. Quelle allait être la prochaine mauvaise nouvelle ? Lui annoncerait-on bientôt que ses parents n’étaient jamais décédés et qu’eux aussi, se cachait droit devant lui ?
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: they say people come, they say people go   they say people come, they say people go Icon_minitimeDim 4 Déc 2016 - 20:00

They say people come, they say people go
Moira & Maxim



La première fois qu'on m'avait mis un violon dans les mains, j'avais été persuadée qu'en sachant lire mes notes et en connaissant les positions de doigts par cœur, je deviendrais une grande violoniste. Ça avait l'air simple sur le papier ! Douze notes, quelques octaves, un peu de virtuosité... Je m'étais naïvement dit que finalement, être musicienne, c'était à la portée de la première venue. A quel point m'étais-je trompée ? Oh... A peu près sur toute la ligne. Savoir lire des notes et les interpréter, ce n'était que la surface émergée de l'iceberg et pas la plus belle, vous pouvez me croire.
Les premiers temps, la première professeure que j'avais eu m'avait fait apprendre des pages et des pages de gammes, des études à n'en plus finir, destinées à faire travailler le mécanisme de mes doigts, jusque ce que je sache jouer comme un parfait petit robot le moindre trait d'orchestre.

Et puis, elle avait commencé à me parler d'expressivité. Qu'est-ce dont que ça ? A l'époque, je devais avoir huit ou neuf, tout au plus, et je ne voyais pas vraiment ce qu'elle voulait dire par mettre du corps et de l'émotion dans mon jeu. C'était des notes, pas une déclaration d'amour ! A mon arrivée en France à tout juste quatorze ans, je m'étais retrouvée dans les couloirs du plus grand conservatoire parisien, entourée d'ado bien plus vieux, qui me regardaient tous de travers alors que je tentais de m'exprimer maladroitement dans un français très inégal. Je me croyais à l'abri, lorsqu'on m'annonçait que de toute cette ribambelle de jeunes violonistes tous plus talentueux les uns que les autres, je faisais partie des trois sélectionnés. Je pensais avoir passé le plus dur... Et je me trompais.

Je me souviens encore de ce violoniste qui me terrifiait, avec ses gros sourcils noirs et sa voix grave, de cet homme massif avec qui il fallait que je me déboîte les cervicales pour le regarder dans les yeux, ce musicien aux mains immenses qui était pour capable d'une virtuosité sans pareille, doué d'une grâce et d'un son inimitables, qui pouvait m'arracher des larmes en quelques traits, et qui me fit comprendre ce que ça signifiait, de faire de la musique. « Arrête d'aligner des notes au kilomètre, ce que tu fais, n'importe qui peur le faire. Mets-y tes tripes, tu ne dois plus faire qu'un avec ton instrument, et c'est là... Seulement là que tu commencerais à faire de la vraie musique. »

Mon violon délicatement posé entre mon épaule et mon menton, je me répétais ce petit speech à chaque fois que je jouais quelque chose. La mélodie qui s'élevait à chaque coup d'archet n'avait jamais la même émotion ni le même timbre, suivant mon état d'esprit. Pourtant, cette pièce je la connaissais par cœur, depuis des années, mais je me rendais compte qu'elle ne sonnait plus pareil, depuis quelques semaines. Elle ne sonnait plus pareil, car pour la première fois depuis des années, je me sentais bien. Vraiment bien. Je me sentais soulagée d'un poids, comme si j'avais fait la paix avec certains de mes plus vieux démons, comme si j'avais accepté d'avancer, tout en n'ayant pas conscience de ce qui pouvait être à l'origine de tout ça. Aveugle, je l'étais, et ce sourire béat sur mes lèvres n'aurait trompé personne à part moi. J'allais bien parce qu'il était là, parce que sa présence me rassurait, me réconfortait, parce que son soutien avait quelque chose de différent des autres, comme si... Comme si je commençais à m'attacher à lui comme je me l'étais interdit pendant six ans. Je ne pensais pas que parler de sentiments aussi tôt pouvait se justifier, mais chaque fois que je croisais le regard d'Aaron, je me sentais en sécurité, comme libérée d'un poids.

Cette allégresse se ressentait dans mon jeu, dans l'émotion que je mettais dans chaque note, et j'étais si concentrée sur ma prestation en solitaire que je n'entendis pas la porte s'ouvrir derrière moi. J'étais arrivée tôt, les enfants n'étaient pas rentrés de l'époque pour leur petit concert de la semaine, et j'avais suffisamment baissé ma garde pour sursauter lorsque nos regards se croisèrent. Aussitôt, un sourire radieux se dessina sur mes lèvres et je posais violon et archet pour m'approcher de lui. Maxim faisait partie de ces orphelins que j'avais toujours eu en affection, plus que les autres. Je n'aimais pas avoir de chouchoux, mais entre lui et Amance, c'était difficile de ne pas faire de favoritisme. C'était un gamin maltraité par la vie, qui s'accrochait tant bien que mal à un radeau en pleine tempête, un jeune homme qui avait toujours eu un intérêt particulier pour ma musique, qui m'avait écouté en silence avant de me bombarder de questions, un petit que j'avais envie de serrer dans mes bras à cet instant, tant j'étais heureuse de le revoir.

« Maxim ! Je suis tellement contente de te voir ! »

Seulement, les larmes qui menaçaient de franchir le rempart de ses paupières et le trémolo d'émotion et de colère qui fit vibrer sa voix me stoppèrent net dans mon mouvement. Le sourire se fana et la honte assombri mon visage. « Je ne comprends pas. » Il ne savait pas. L'évidence s'imposa à moi immédiatement, et je restais muette pendant un moment, incapable de trouver les mots justes pour m'expliquer, m'excuser ou simplement comprendre. Maxim ne savait pas que j'étais toujours en vie, voilà où était le problème.

« Aaron ne t'a rien dit ? »

Bien sûr qu'Aaron ne lui avait rien dit, ce n'était pas à lui de le faire ! C'était à moi d'assumer les conséquences de mes actes, à moi d'aller me faire pardonner auprès de tous ceux qui m'avaient pleurée et maudite lorsqu'on avait mis un cercueil vide en terre. Seth m'en avait voulu, Artur avait été au courant dès le début et avait très mal vécu la situation, Theodora avait lutté pour ne pas me hurler dessus et Marius... Marius c'était différent. Il criait fort pendant trente secondes et il pardonnait ensuite. Mais Maxim... Allait-il m'en vouloir ? Me tourner le dos ? Me traiter de menteuse ? M'accuser de l'avoir abandonné ? Cette effroyable idée me donnait la nausée.

« Je... Je suis désolée, Max, vraiment, je... Tout est allé si vite que je... Je n'ai pas eu le temps de réaliser tout ça, ni de me dire que certains ici ne seraient pas dupe et n'avaleraient pas l'histoire d'un départ soudain... »

Il m'en voulait... Ou du moins, il allait m'en vouloir, et je ne pouvait décemment pas le lui reprocher. Je lui désignais alors une table basse et quelques fauteuil au cuir élimé dans un coin de la pièce.

« Tu veux bien qu'on s'assoit ? Je te dois quelques explications... Que t'a dit Aaron exactement, quand... Quand tout ça est arrivé ? »

Avait-il été présent à l'enterrement ? Etait-il venu voir cette détestable et glaciale tombe de marbre noire sous laquelle j'étais censée reposer, mon ancien fiancé à mes côtés pour parfaire un cliché écœurant ? Je me laissais tomber dans un fauteuil et me passais maladroitement la main dans les cheveux. Avant même qu'il n'ait le temps de mettre ses idées en ordre pour me répondre, je changeais honteusement de sujet.

« Tu vas bien ? »

Bien sûr qu'il va bien, il te regarde avec tout le reproche du monde dans les yeux et il se retient de pleurer... Bravo Sherlock, tu en as d'autres des comme ça ?



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MessageSujet: Re: they say people come, they say people go   they say people come, they say people go Icon_minitimeMar 27 Déc 2016 - 1:07

Moira avait cessé de jouer. Pourtant, Maxim connaissait tellement cette mélodie qu’il continua d’entendre le reste de celle-ci. Chaque note était à jamais gravée dans son esprit. Il ne comptait plus le nombre de fois où il avait pu l’entendre dans ses rêves, où il avait eu l’impression de l’entendre en se promenant dans la rue. Et surtout, chaque fois qu’une étape lui avait semblé insurmontable (et entre la vaccination de Celeste, la découverte de son pouvoir, et la disparition de Moira, il en avait eu des étapes difficiles à traverser), il avait entendu la voix de celle qu’il avait toujours considérée comme sa mère de substitution surplombée la mélodie. Elle avait toujours les mots, Moira. Du moins, elle les avait toujours eu. Mais désormais, alors qu’elle se trouvait devant lui et devait lui expliquer quelque chose qui n’avait aucun sens, Maxim doutait sincèrement qu’elle puisse trouver une solution à son problème. Il n’y avait pas pire trahison que celle qu’elle avait faite. Lui faire croire qu’elle avait péri alors même qu’elle était encore en vie et qu’elle n’avait pas même quitté la ville… La peine causée par cette trahison était aussi grande, sinon plus, que l’idée de l’avoir perdue. Il fronça les sourcils, encore plus agacé, lorsqu’elle s’étonna qu’Aaron ne lui ait rien dit. Et ce pour deux choses. La première : comment osait-elle rejeter la faute sur quelqu’un d’autre de la sorte ? La seconde, parce que cela signifiait qu’Aaron avait disparu et n’avait jamais pris la peine de dire quoique ce soit à ce sujet. Maxim aurait dû faire le lien, puisqu’elle était à l’orphelinat. Mais le choc était tel qu’il n’arrivait pas à réfléchir correctement. Même respirer normalement s’avérait compliqué. Poussant un soupir, il ne dit rien, essayant simplement de recouvrer ses esprits. Il cherchait aussi à se souvenir des premiers mots qu’elle avait prononcé, avant qu’il n’exprime son incompréhension. Parce que l’espace d’une seconde, alors que son palpitant agonisait, il lui avait semblé avoir le droit à un répit. Il se souvenait, maintenant. Elle lui avait dit qu’elle était contente de le voir. Et il en était flatté, heureux comme un fils est heureux de voir la fierté dans le visage de sa mère. Mais la peine, la douleur avait très rapidement remplacé ce sentiment. Craignant que ses mots ne dépassent sa pensée, il préféra continuer à se taire. Ce n’était pas la dureté des propos qu’il pourrait tenir qui l’effrayait. Maxim était bien trop inquiet à l’idée de dévoiler combien il avait besoin d’elle, combien il lui pardonnait tout, et lui pardonnerait toujours, pour oser ouvrir la bouche. Il était hors de question que Moira s’en sorte si facilement – et de même pour Aaron, même si c’était un point sur lequel il s’attarderait plus tard. « Je m’appelle Maxim, pas Max. » l’interrompit-il, cherchant à lui montrer combien elle devrait travailler si elle souhaitait obtenir un jour son pardon. Il la laissa continuer, reculant contre le mur le plus éloigné de la rouquine. Il ne pouvait faire quoi que ce soit d’autres que de tourner la tête de droite à gauche tant la surprise était immense, et la scène pitoyable. Puisqu’elle avait eu l’idée de se faire passer pour morte, pourquoi n’avait-elle pas prévu des explications pour ceux qui la retrouveraient par la même occasion ? Il explosa d’un rire aussi jaune que mauvais lorsqu’elle lui demanda s’il allait bien. Pour qui se prenait-elle, exactement ? S’imaginait-elle qu’elle avait le droit de savoir ce genre de choses ? « Je pourrai être mourant que cela ne te regarderait pas, Moira. Et ne me fais pas croire que tu ne connais pas la réponse à ta question ! Je suis certain qu’Aaron te tient au courant de ce genre de choses ! » Maxim pouvait se voir retomber dans ses mauvais travers. Il était froid, glacial même, et surtout, il était cinglant. Avant tout autre chose, Maxim tenait à faire du mal à Moira, autant qu’elle lui en avait fait. Il détestait se voir régresser de la sorte, avoir autant de haine en lui et plus que tout, vouloir faire du mal aux autres. Il s’approcha, avec la ferme intention de se comporter en adulte, de ne pas laisser la haine s’infiltrer en lui, et d’avoir une discussion à ce sujet. Mais la violence qu’il avait toujours eue en lui était d’autant plus présente depuis que son pouvoir s’était manifesté, et il mourrait d’envie de frapper dans quelque chose. Hors de lui, il envoya valser les chaises et la table près de laquelle Moira était installé. Mais pour une fois il se moquait de ne pas maitriser ses pouvoirs. Les meubles en bois et velours vinrent s’écraser contre le mur, sans pour autant toucher Moira. Si Maxim en fut soulagé, il avait à peine conscience de ne plus rien maitriser. Ce ne fut que le regard effrayé de Moira qui le fit prendre conscience de ce qu’il venait de faire. Il ferma les yeux quelques secondes et s’éloigna à nouveau, craignant sa prochaine réaction. « Ce qui compte, c’est que toi, tu n’as rien dit. » Il n’avait même pas eu à prononcer une seule syllabe pour que sa voix se brise totalement. Il suffisait de le voir pour savoir combien il souffrait, et l’entendre ne faisait que confirmer le tout. Il ne dit rien d’autre, incapable de mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Ses émotions étaient trop complexes, trop contraires et trop vivaces pour que des mots ne leur fassent justice. Maxim n’était de toute façon pas artiste, il n’avait jamais su utiliser les mots pour faire comprendre ses émotions, et son adolescence chaotique en était le parfait exemple. « Pourquoi ? » C’était la seule question qui comptait réellement. Pourquoi lui avoir fait subir ça, et à tous les autres ? Avait-elle dit la vérité à certains d’entre eux ? Etait-il le seul dindon de la farce ? Et puis, ce fut plus fort que lui. Il n’était qu’un enfant après tout. Du haut de ses dix-sept ans, il se plaisait à faire mine d’être un adulte, d’être capable de se gérer seul, et de pouvoir gérer sa vie et ses émotions. Mais il n’était qu’un enfant, dont un autre pan de son monde venait de s’écrouler. Tout ce dont il aurait eu besoin, c’était des bras de l’un de ses parents autour de lui. Mais ils étaient morts, et ceux qu’il avait eu pour pitoyable substitut, était des menteurs invétérés. « Je croyais que tu m’aimais. » susurra-t-il, entre ses lèvres. Elle ne pouvait pas l’entendre, c’était certain. Mais une mère ne savait-elle pas lire dans le cœur dans son enfant ? Maxim se sentait terriblement stupide. Moira et lui avait beau avoir été proches, leur lien n’avait rien à voir avec cela. Au mieux, ils étaient amis… Etaient.
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Moira Kovalainen
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MessageSujet: Re: they say people come, they say people go   they say people come, they say people go Icon_minitimeJeu 29 Déc 2016 - 22:46

They say people come, they say people go
Moira & Maxim



Elle était palpable, la détresse sur son visage, physique sa douleur, frappante sa colère, et son mouvement de recul me figea dans le mien. J'avais fait tant de mal, en disparaissant... Tant de mal et je m'en rendais chaque fois un peu plus compte. Tout le monde n'avait pas accepté la chose comme Marius ou Aaron, tout le monde n'était pas prêt à accepter un tel mensonge. Et j'en souffrais, mais ce n'était rien comparé à la souffrance que j'avais pu infliger à ceux qui comptaient sur moi. Des gens comme Maxim, avec qui j'avais une relation toute particulière. Il m'avait confié ses idées noires, ses doutes, ses joies, nous avions longuement discuté, et c'était un adolescence pour lequel j'éprouvais une affection toute particulière, à mi chemin entre celle d'une sœur pour son cadet et celle d'une mère pour son enfant. Maxim, c'était l'enfant que j'avais trahit en croyant bien faire, le jeune homme trahit qui n'allait pas me pardonner si facilement, quand bien même le souhaitais-je ardemment. Mais Maxim avait toutes les raisons du monde de m'en vouloir, car j'avais mentis, m'était cachée, et réapparaissais comme une fleur sans avertir qui que ce soit. J'avais peur, j'étais terrifiée, même, et c'était sûrement pour ça que je restais aussi discrète. Ma main tendue vers lui se rétracta tandis que mon visage se fermait sous l'effet de la tristesse. Je n'avais pas le droit de me laisser aux larmes moi aussi, pas le droit de donner l'impression d'être celle qui avait besoin qu'on la réconforte. La remarque cinglante de Maxim me frappa si violemment que j'en fis un pas en arrière.

« Je... Je suis désolée, Maxim, je... Laisse-moi t'expliquer... »

Lui expliquer quoi, au juste ? Que j'avais fuis ? M'étais faite enterrer dans un écœurant cliché de journée pluvieuse ? Que j'avais mentis à tout le monde avant de refaire surface deux mois plus tard la bouche en cœur ? Je me sentais coupable, ça oui, mais je sentais aussi une boule de colère naître en moi. Car ce discours, ces reproches et ces « tu as mentis », je les subissais depuis des mois. A aucun moment on ne m'avait demandée pourquoi j'avais fait ça, personne ne s'était dit que j'avais une bonne raison et que ce n'était en aucun cas un caprice de ma part. On ne souciait pas de ce que moi je pouvait ressentir. Car si je respirais et me mouvais que n'importe quel être humain bien en vie, une partie de moi était morte ce jour-là. Une partie qui tentait de ronger le reste comme une insidieuse gangrène, un pan de ma perso que je peinais à repousser. Alors je serrais les poings et me forçais à me calmer, pour ne pas hurler cette colère sur Maxim, qui ne la méritait aucunement.

« Aaron n'était pas au courant, Maxim. Je ne l'ai revu pour la première fois qu'il y a quelques semaines, ne le blâme pas, s'il te plaît. »

Lui dire que je me faisais du souci pour lui n'aurait servit à rien, de même que l'envoyer bouler. Alors qu'il s'approchait de moi, je restais de marbre, m'attendant à ce qu'il s’asseye, mais poussais une exclamation de surprise lorsqu'il renversa la table et les chaises qui m'entouraient avec une violence inouïe pour un adolescent de son âge. Je me levais précipitamment, jetais un œil effaré à ce triste spectacle de bois verni en morceaux, puis relevait les yeux vers Maxim. Depuis quand était-il devenu aussi costaud ? Il avait pourtant toujours l'air assez fluet, et j'identifiais cette violence inouïe non pas comme la présence évidente d'une mutation mais plutôt comme l'expression brutale de sa colère.

Tétanisée par son geste comme je l'étais depuis quelques temps face à la moindre marque de violence, je le fixais en tremblant. La peur, elle était là, vivace, m'enserrant les entrailles et me faisant frémir à chaque soupir de Maxim. Pourtant, je luttais contre et me redressais tant bien que mal. Lui dire que j'étais désolée ne changerait rien, pas plus qu'il ne me laisserait approcher pour que je le prenne dans mes bras et le rassure comme avant. Il était hors de ma portée, si proche et pourtant si loin... J'avais trahis sa confiance et son affection, et je n'avais même pas conscience d'épouser parfaitement cette figure maternelle à laquelle il tenait tant. Quelle mère aurait cachée tout ça à son enfant ? Perdue dans mes pensées, c'est ce « pourquoi ? » qui me ramena à la surface. Pendant un long moment, je fixais Maxim.

Lui voulait savoir, comprendre, peut-être pas pardonner mais au moins apprendre. Et ça changeait tout. Le récit de mon altercation avec le fils DeMaggio, je ne l'avait encore jamais fait et pourtant, les images étaient gravées dans mon esprit. Mais il y avait eu cet accord tacite avec Marius : il ne m'expliquait pas pourquoi il avait des impacts de balle dans l'abdomen, je ne lui racontais pas mon histoire, Seth n'avait pas souhaité le savoir, d'autres ne m'avaient même pas posé la question... Maxim, lui, voulait savoir. Et... Il le méritait, quand bien même la seule idée d'évoquer cette histoire m'effrayait-elle. Plongée dans mes pensées, je relevais les yeux lorsqu'il marmonna quelques mots que je ne compris pas. Il y avait des larmes et de la colère dans ses yeux, une rage de comprendre, de savoir, et peut-être y verrais-je la lueur du pardon, un jour. Un jour... Oui mais quand ? Déglutissant avec difficulté tant ma gorge était sèche, je fis quelques pas pour aller m'asseoir sur le rebord de la fenêtre.

« D'accord... Seulement... Jure-moi que tu ne raconteras pas toute cette histoire à tout le monde. Elle est suffisamment difficile à accepter et tu... Tu es le premier à qui je la raconte. Je ne suis même pas sûre d'être capable d'aller au bout. »

Ma voix tremblait déjà, mais je poussais un profond soupir pour me calmer et commencer mon récit. J'allais devoir en avouer, des choses ! À commencer par l'existence de ma mutation... Étant donné la violence dont avait fait preuve Maxim, j'étais sceptique. Et si entre temps c'était devenu un chasseur en herbe ?

« J'ai déjà dû te parler d'Artur, mon petit frère. Depuis quelques années il... Il chasse les mutants. Jusqu'ici j'ai toujours cru qu'il souhaitait faire régner la justice en faisant arrêter et emprisonner les plus dangereux, mais je me suis trompée. Il y a quelques mois de ça, mon frère a assassiné une jeune mutante. Il avait simplement oublié qu'elle avait un frère aîné, et que la famille a bien plus de valeur que tout le reste. Alors il... Ce frère, ce mutant lui aussi, il s'est mis à me suivre, à m'épier et il... Il s'est introduit chez moi quand je rentrais. Il avait tout préparé, tout mis en scène, tout orchestré... Il voulait qu'Artur me voit mourir comme sa sœur, alors il l'a appelé et m'a... Il m'a tirée dessus. »

Chaque image, chaque seconde de cette effroyable me journée me percutait avec la violence d'un train lancé à vive allure, c'étaient comme des flashs aveuglants et terrifiants qui venaient marteler mon cerveau jusqu'à m'en donner la nausée. Je sentais mes mains trembler, mon cœur s'accélérer et la peur me saisir à nouveau la gorge. J'étais humaine, et comme tous les humains, j'avais peur de mourir. Mais cette peur s'était décuplée maintenant que j'avais failli y passer.

« J'ai pris deux balles dans les genoux, comme la sœur de ce mutant, et quand Artur est arrivé, il a usé de sa mutation pour... Pour faire glisser les balles jusqu'à mes poumons. Si j'ai été déclarée morte, ce n'est pas pour rien, Maxim. Je devrais l'être, je... Je me suis noyée dans mon propre sans, tout ça pour venger un acte que je n'ai pas commis. Tout ça parce qu'Artur a chassé la mauvaise mutante, tout ça parce que je suis sa sœur, tout ça parce que je suis une mutante moi aussi, sauvée uniquement par un putain de lien filial qui ressemble davantage à une épée de Damoclès qu'à autre chose. »

La colère était venue supplanter la peur, et ce n'est que lorsqu'une écharpe vint entamer la pulpe de mon index que je me rendis compte que je serrais le lambris comme une forcenée.

« C'est un autre mutant et mon père qui m'ont sauvée la vie. Sans eux, je ne serais pas là pour te parler, et tu as raison quand tu dis que tout ça est ma faute... J'avais le choix après ça. Quitter la ville sans me retourner, ou me faire passer pour morte. Je n'ai pas eu le cœur à partir, à tout laisser derrière moi, à laisser Artur sans protection, même si on me répète qu'il ne le mérite pas... Je ne voulais pas que vous me preniez pour une lâche, à partir sans raison... Finalement, je suis lâche de n'avoir pas su dire non aux deux options. Je... J'ai constamment peur de le recroiser... Cet homme, qu'il sache que je suis toujours en vie, qu'il sache qu'Artur s'en sort finalement mieux que lui... »

Sans que je fasse quoi que soit pour les stopper, les larmes s'étaient mises à couler sur mes joues, et je maudissais cette hyper émotivité qui me faisait soit pleurer, soit sauter partout pour un rien.

« Je te jure que je suis désolée, Maxim... Je n'ai jamais voulu que tout ça arrive, je préférerais pouvoir sortir de chez moi sans craindre que tout cela ne recommencer, je préférerais ne pas m'en faire pour tous mes proches... J'ai cru tous vous mettre à l'abri en ne disant rien, je... Je ne m'en remettrais pas s'il t'arrivait quelque chose à cause de cette histoire... A cause de moi... »

Maxim était trop proche de moi, j'avais placé trop de mon affection en lui pour qu'il soit épargné s'il devait y avoir des représailles. Et j'aurais voulu qu'il me pardonne, ou au moins qu'il accepte cette histoire, qui me retournait tant que je me jurais de ne plus jamais la raconter. J'avais beau avoir fait l'impasse sur certains détails, c'était déjà trop pour moi.
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MessageSujet: Re: they say people come, they say people go   they say people come, they say people go Icon_minitimeMer 10 Mai 2017 - 1:22

Maxim était dévasté. Cette nouvelle aurait dû le ravir et pourtant, elle le ramenait à ses pires craintes, ses pires souvenirs. Poussant un soupir, il essayait de se contenir du mieux qu’il le pouvait. Depuis qu’il avait découvert sa mutation, Maxim se demandait de quoi il était capable. Il avait remarqué que ses pouvoirs étaient plus difficilement contrôlables lorsqu’il était en proie à des émotions intenses. Et il ne faisait aucun doute, dans son esprit, qu’il s’agissait de l’une de ses situations. Ainsi, son attitude était une mixture de tout de ce qu’il pouvait ressentir : il était en colère, triste et perdu à la fois mais il avait également peur de ne pas savoir se contrôler et de blesser Moira. Malgré tout le mal qu’elle lui avait fait, et qu’elle lui faisait encore, il ne voulait jamais lui faire du mal. Une part de lui voulait évidemment se venger à travers les mots mais la blesser physiquement était hors de question. A dire vrai, même en ce qui concernait sa vengeance, Maxim n’avait pas réellement envie de blesser Moira. Il voulait, tout au fond de lui, lui pardonner, apprendre à lui faire confiance à nouveau et que tout redevienne comme avant. Car, avant, il avait eu l’impression de trouver un équilibre, une certaine stabilité. Il n’était absolument pas le genre de gamin qui faisait son petit bonhomme de chemin sans choisir chacun des mauvais embranchements mais d’une manière ou d’une autre, le jeune Prescott avait toujours retrouvé son chemin. Son entourage y était pour beaucoup, il ne lui viendrait jamais à l’idée de leur retirer. Mais si même cet entourage commençait le pousser vers des chemins plein d’orties et d’arbres épineux, comment allait-il s’en sortir ? Il ne voulait pas qu’elle lui explique, et il en crevait d’envie à la fois. Maxim était une boule de contradiction et il ne sait quoi faire de lui-même. Une part de lui ne put s’empêcher d’être rassuré lorsqu’il apprit que Aaron n’avait pas été au courant depuis le début de cette entourloupe. Il ne l’avait pas trahi, pas totalement en tout cas. « Ouais, j’vais voir ce que j’peux faire. » répondit-il pourtant de manière cynique. Il était en colère, et Maxim n’avait jamais été particulièrement doué pour cacher ses sentiments. Mais lorsqu’il voulait les montrer… là, il ne se loupait pas. Il avait tout à fait conscience d’être injuste, de ne pas se comporter en adulte. Mais il était tout simplement incapable d’agir autrement. Maxim n’était qu’un gamin paumé, que l’on venait de perdre un peu plus. Il finit cependant par prendre sur lui et par poser la question qui lui dévorait l’estomac à un tel point qu’il aurait un ulcère s’il ne la prononçait pas dans la minute. « Pourquoi ? » Pourquoi tant de choses. Il y avait forcément une explication. La colère de Maxim n’était pas telle qu’il était incapable de se rendre compte de cela. Cependant, tout ce qu’il voulait entendre, ce n’était pas de sa faute, qu’elle n’avait pas eu d’autres choix que de le laisser dans l’ignorance. Il s’était éloigné d’elle, autant que la pièce le permettait. Pourtant, il aurait voulu être à quelques centimètres d’elle, pour mieux lire ses émotions, pour pouvoir la regarder dans les yeux et savoir si elle lui disait réellement la vérité. « Je te le promets, Moira. » Cette fois, sa voix était sérieuse, et rien de plus. Moira avait changé en lui demandant de faire cette promesse. Ce n’était pas uniquement sa voix qui s’était brisée, comme lorsque l’on a quelque chose de difficile à dire, mais son visage avait changé aussi. Sa stature, tout. A travers la colère, Maxim avait parvenu à le voir, et cette fois, s’il souhaite être plus prêt de Moira, c’est pour pouvoir lui dire que tout ira mieux. Maxim ferma les yeux quelques secondes, s’interrogeant sur la suite des événements. Il était terrorisé à l’idée de ce que Moira allait dire, mais il voyait bien qu’elle n’était pas tout à fait rassurée non plus.
Un frisson parcourut l’échine de Maxim lorsqu’il entendit le récit de Moira. Etrangement, il était loin de toutes les considérations de colère et d’égo blessé. Tout ce qu’il entendait dans cette histoire, c’est que l’on avait voulu blesser l’une des personnes qu’il aimait le plus au monde. Moira était comme sa mère, et s’il la détestait au moins autant qu’il l’aimait à l’heure actuelle, ce n’était pas pour ça qu’il tolérerait qu’on puisse lui faire du mal. Cette seule idée le mettait hors de lui, alors que ce soit vrai… Maxim sentait ses pouvoirs se réveiller. Ils parcouraient ses veines à une vitesse affolante et si l’énergumène dont elle parlait s’était trouvé devant lui, Maxim n’aurait pas hésité une seule seconde à lui ôter la vie. Il n’était même pas certain qu’il ne le ferait pas. Pour l’heure, sa mère de cœur était en larmes, et il devait la consoler. Il devait être là pour elle, même si la réciproque n’avait pas été vraie. Il s’approcha d’elle alors qu’elle terminait ses excuses, et hésitant, attrapa doucement l’une de ses mains. Il avait peur de la blesser et n’était pas non plus certain de vouloir la toucher pour autant. « Tu as eu tort, Moira. » Son ton était dur à nouveau, mais Moira avait su toucher Maxim en plein cœur en disant qu’elle ne se pardonnerait pas s’il lui arrivait quelque chose. Ainsi, elle n’était pas tout à fait indifférente à son sort. « Tu aurais dû nous en parler. » Par nous, il entendait évidemment tous les gens qui composaient son entourage, notamment Aaron et lui, mais surtout lui à dire vrai. Maxim souffla, soulagé de voir qu’il ne lui avait toujours pas brisé la main malgré lui. Il retira sa main de celle de Moira et s’éloigna légèrement à nouveau. Comme si parler de son pouvoir pouvait le réveiller. « On peut te protéger, Moira. On le fera. » Et par « on », encore une fois, il voulait dire qu’il le ferait. Maintenant qu’il connaissait la cause de cette disparition aussi douloureuse que prématurée, il était hors de question qu’il laisse la moindre chance qu’il lui arrive quoi que ce soit. Ou, en tout cas, il s’évertuerait à tout faire pour limiter ce genre de situation. Il devait également s’occuper de Celeste. Il ferma les yeux une seconde. « Je ne veux pas que tu crois que le fait que je te parle, veut dire que je te pardonne. » Et il était sincère. Il sentait encore la rage et la douleur de l’abandon brûlait en lui. Mais il refusait qu’elle puisse ressentir le même sentiment d’abandon. « Je suis un mutant aussi, Moira. Et je peux te protéger. » Il ouvrit à nouveau les yeux, et s’éloigna encore un peu. Juste au cas où. « Je n’ai pas compris ce qu’était ton pouvoir. Ni comment tu es revenue la vie. » Si Maxim ne l’avait pas relevé plus tôt, il avait été réellement surpris de cette nouvelle. Mais ce n’était pas le plus important, à ce moment-là, et il lui aurait paru particulièrement malvenu de l’interrompre à ce moment de l’histoire. Il se détestait de le penser de la sorte, mais… c’était bon de retrouver, Moira. Malgré les circonstances. Il préférait la détester, que pleurer sa mort.

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