between the bars  

« Pour moi, ça l'est. » S'il devait quitter cet ville, il se montrerait dans l'incapacité d'abandonner cet objet. Cela avait un sens pour ceux qui en cherchaient, pour lui cela avait une explication, qu'il ne prendrait pas le temps de détailler. Chaque photo, comprenait un numéro. Le dit numéro, était un jour de sa vie. Son compte à rebours déglingué et déglinguant sa mémoire à force de se perdre dans la futilité de l'apprentissage de masse. Cela expliquait la présence massive des cadres : les photos demandaient à être regardées, mais elle reflétaient une chronologie qu'il cachait avec attention et tout cela avec une grande finesse. Il ne le racontait, pas cet esprit abimé par le vaccin, qui venait à perdre sa temporalité, à craindre de se tromper de jour ou même pire : de devoir investir dans un calendrier avec des rugbymans dessus – il existait même des calendriers pour les roux dans l'espoir de sauver cette espèce en voie d'extinction. Ce point, n'allait pas s'approfondir, inutile de rentrer dans une discussion anormalement longue sur la nature de sa passion pour la photo à l'ancienne, préférant en venir directement au but ultime : faire croire qu'il allait la baiser, mais sans le faire malgré la vaine tentative il y a de cela six – toute une subtilité. Faut suivre un peu.  La demoiselle ne lutta pas spécialement contre, préférant à commenter, lui faisant hausser les sourcils. Elle n'espérait pas lui faire croire qu'elle était insensible à ses charmes ? Il avait un événement comme preuve du contraire – vilaine petite menteuse. La brune continua ses petites remarques, mais la seconde le fit doucement ricaner, retenant un rire purement moqueur en se pinçant les lèvres et en mimant une toux puant le faux volontaire. « Pour toi, en ta présence, considère que je suis le meilleur-ami gay. Une fille m'a frustré y a six mois, j'ai changé de vocation : homosexuel du baby girl. » Il fallait le prendre avec un second degré, mais une surprenante réalité. Avec elle, il pourrait jouer tout ce qu'il voulait. Poser les mains où ils voulaient, l'embrasser là où il voulait – avec l'accord de Sam -, qu'il ne ressentirait jamais rien de plus qu'une amitié sincère et légèrement sexualisée sans jamais dépasser le vice pour devenir pêché. Un jeu, d'une certaine façon, mais qui viendrait à se perdre avec le temps – il n'en doutait pas.

Elle vint à le toucher – il n'allait pas venir s'en plaindre – , tout en lâchant un petit commentaire qu'il décida de ne pas renchérir. Elle savait qu'elle fréquentait la team puceau ? Enfin, elle ferait bien de regarder ses autres fréquentations. Si n'était pas culturiste, elle ne pouvait pas se vanter de fréquenter des Hercule en puissance.  « Oui si je voulais du glamour j'aurais tourné un porno de luxe avec tintin et dora l'exploratrice.   » Non, cette phrase n'avait aucun putain de sens : mais elle sonnait vachement bien dans sa tête et il avait une imagination débordante lorsqu'il était question de culture. Il aimait les relations simples, le brun. Cela ne semblait pas évident, mais les relations tordues, les amours déchirants et les haines profondes ne furent jamais de son ressort. Il n'en fut pas inculqué, de cette idée de haine, mais plutôt de supériorité par rapport à l'autre, mais toujours dans une forme de respect. Cela pouvait sembler paradoxale pour un gamin formé à mentir aux autres pour une société, mais il avait toujours compris que pour gagner, il ne fallait pas mentir : mais faire du mensonge une vérité absolue. Salomé, mentait, souffrait, et tout cela n'était pas un problème humain, mais plutôt de proportion anormale de faits foncièrement anodins. Le brun ne jugeait pas, mais une fille qui se vexait pour une « nuit ratée », devait avoir drôlement de problèmes dans sa vie et un sacré caractère… et il trouvait ça plutôt sexy et assez drôle il fallait bien l'avouer. Cela était pour cela, que cette photo ferait jparler : parce qu'ils étaient tous les deux beaux et drôles et que tout le monde allait se jeter dessus dans l'espoir d'obtenir un petit ragot, une information vague qui deviendrait précise au fil des racontars pour devenir un honteux mensonge à la fin de ce triste téléphone arabe. Le jeune homme se préparait à faire un regard ténébreux, un petit sourire en coin alors que la jeune femme se préparait à céder à la demande… et finalement ! En bonne chieuse, elle revint sur sa décision, entraînant un soupir chez le jeune homme qui devait porter mademoiselle anorexique. « C'est impossible deux photos avec le même angle. » Elle était chiante, il le serait aussi. Elle croyait qu'il en avait beaucoup des photos avec une fille contre un mur ? Franchement. Néanmoins, la potentielle chasseuse décida d'en venir a prendre les décisions et sans réellement le pouvoir ni le vouloir, le brun se laissa entièrement faire. Lui laissant le temps d'afficher son petit regard ténébreux face à la dominance de la demoiselle – mensonge honteux dont elle ne pourrait pas se vanter longtemps. La photo fut prise, sortie et la demoiselle s'en empara bien vite. Le jeune homme hocha la tête avec une bouche en coeur sur la remarque du couple, qui ne surprendrait personne en final. Jek' avait quitté les bancs de l'université, et elle était sans doute restée plus proche des étudiants que lui de par une présence plus importante que celle du brun. Jekyll ne s'était éloigné que trois semaines après sa vaccination, il fut toujours un membre présent actif mais jamais lorsqu'elle était là. Par délicatesse, sans doute.  « Tu ne commandes qu'au lit, tu imposes les heures pour dormir.  » Elle était facile, et alors ?

Néanmoins Salomé se laissa à un geste d'affection plus fort qu'il ne pouvait s'y attendre. L'appareil venant à s'allumer une nouvelle fois alors qu'il venait à se perdre à fermer les yeux quelques secondes. Il avait oublié, le contact d'où d'une amie dans ses bras. L'affection totale d'une personne, qui en savait trop. Il laissa néanmoins échapper un sourire face à la remarque sur marcie. Sam n'avait pourtant rien contre cette pauvre fille d'habitude. Le brun laissa échapper un sourire alors qu'il la décollait du mur sans prendre le soin de la lâcher.  Se dirigeant vers son lit pour la déposer avec un air moqueur. Tombant comme un piquet sur le lit, la laissant venir épouser les draps alors qu'il la surplombait avec un sourire taquin. Déposant ses deux mains par dessus les épaules de la demoiselle, la position était suspecte il fallait l'avouer tant il l'encadrement totalement dans une tenue qui n'avait rien de politiquement correcte. Le brun attrapa alors la photo où elle jouait la dominatrice, l'observant en conservant son équilibre. Son regard se reposa sur la cadette alors qu'il glissait cette dernière dans le col du t-shirt de la demoiselle.  « Tu me rendras cette photo, quand tu auras récupéré les kilos qui se sont envolés. Quand tu viendras ici pour le plaisir d'y venir, et ce jour-là tu pourras noter le nombre de jours écoulés depuis qu'on se connaît, et ton poids lors de cette photo et le jour où tu me la rendras. Ça compte pour moi, alors fais-le.  » Le jeune homme vint à se saisir de la seconde avec un air plus joyeux, approuvant la pose, mais venant cette fois-ci déposer la photo sur le t-shirt de la demoiselle au niveau de son coeur.  « Celle-là, tu la gardes sur toi. Le jour où tu auras mal à cause d'un mec, tu te pencheras sur cette photo et tu te souviendras que souffrir pour un mec, ça sert à rien.  » Le brun fit une pause en mimant une réflexion. « Et que je suis beau. Sexy. Gentil. Vraiment sexy. Mais mieux, que je suis-là. Un ami, un vrai, ne part pas.  »

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« Les souffrances de jeunesses, forment, mais ne définissent pas. » Le jeune homme ne voulait rentrer dans des débats philosophiques, pourtant au bord de ses lèvres venait à se porter la question : pourquoi jouer la fille forte ? Elle la jouait, l'était sans doute, mais ne parvenait pas à se dire qu'elle était sincère avec elle-même. « Tu en connaîtras d'autres, on ne se prépare jamais assez à la vie, sinon elle n'aurait pas le mérite de se vivre. » Parce qu'il pensait tous ses mots, qu'il savait qu'il avait raison et qu'elle devait le savoir. Elle était une chasseuse, même s'il aimer prétendre à sa propre conscience qu'il avait des doutes à ce sujet. Elle pouvait se préparer à toutes les batailles, toutes les guerres et tous les malheurs du monde : jamais, elle ne saurait faire face à la souffrance du monde, le vrai. Salomé vivait, tout comme Jekyll, dans un univers doré bien loin de certaines réalités. La souffrance sentimentale, ne pouvait s'éviter lorsque la personne y croyait. Croire, c'était prendre le risque de connaître des déceptions. Le brun était sauvé de la souffrance perpétuelle du sentimentalisme romantique, parce qu'il ne fut jamais éduqué dans cette optique, et qu'il ne parvenait pas à s'imaginer quelques minutes dans sa vie devoir s'attacher à quelqu'un plus que dans l'amitié. La fraternité, serait un jour sa déception et cela finirait sans doute par lui causer des problèmes. L'ironie dans tout cela, était que cette histoire était cliché. Elle pourrait être la fleur fragile, rêvant d'affection sincère qui ne souffrirait que par cela. Lui, l'idiot incapable de réaliser que parfois il fallait basculer dans plus que du sexe, de l'amitié ou du mépris. Jekyll avait de la bonté en lui, parce qu'il était persuadé d'agir au nom d'une cause juste et sans doute que si la brune était réellement chasseuse : elle croyait en ses convictions, sinon, elle n'était qu'une imposture. Ce ne fut pourtant pas sur ces pensées qu'il vint à s'endormir, observant la demoiselle se perdre dans un sommeil dont elle avait définitivement besoin. Effectuant une caresse naturelle sur sa joue. Il resta dans cette position, le temps de la laisser s'endormir paisiblement, jusqu'à ce que la respiration de la brune ne devienne suffisamment calme pour paisiblement l'abandonner quelques minutes. Se redressant, en venant prendre soin de la couvrir d'une couette et de délicatement déposer sa nuque sur un oreiller pour éviter un désagrément lors de son réveil. Le jeune homme s'approcha finalement de l'interrupteur en récupérant au passage son ordinateur, quelques dossiers et son magnétophone qui traînait. Observant Salomé d'un œil bienveillant avec un sourire au bord des lèvres. Il ne viendrait dormir, que par la force, et elle n'en saurait rien de cette chaleur ardente qui venait le bouffer. Ce n'était pas du désir, pas de la sexualité de l'amour, mais sa mutation qui s'embrasait pour ne plus jamais prendre feu. « Fais de beaux rêves. » Le noir fut.

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