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 (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.

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Ezekiel Blackwell
Ezekiel Blackwell

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SUR TH DEPUIS : 23/05/2014
MessageSujet: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 19:07


you take his misplaced heart. it is heavy on your hands. nobody will say it out loud, so you scream at yourself;
one day this will end.

Les essuies-glaces battaient la mesure, de plus en plus vite, de plus en plus fort à mesure que le déluge s'abattait sur les routes, brouillait sa vue un peu plus encore. Il y avait ces foutus cachets, ceux contre lesquels il n'avait eu de cesse de pester depuis que Ciaran les lui avait prescrit, qu'il avait refusé de prendre, même lorsque Gabriela avait pris le relais sans qu'il ne soit plus réceptif au bien fondé de ce traitement. C'était un patient chiant, c'était un fait, raison pour laquelle il n'était pas non plus de ces médecins qui insistaient sans chercher à comprendre lorsque les gens refusaient de suivre leur ordonnance. C'était encore pire avec les psychiatres, aussi méritants soient-ils, de là ne venait pas le problème. Il se souvenait des effets secondaires, lorsqu'il était môme et qu'on s'était mis en tête de calmer ses hallucinations. Les cachets fourrés entre les lames du radiateur de l'orphelinat pour ne pas se sentir amorphe toute la journée, pour que les autres gosses arrêtent de prendre l'avantage sur lui en sport, arrêtent de se moquer de lui tout court. Il n'avait jamais suivi les recommandations et c'était déjà une grande première pour lui de se tenir à une thérapie, sérieusement, sans se contenter de faire office de présence pour continuer à exercer au sein de l'hôpital sans qu'on ne vienne l'emmerder. Après le décès de Constance, ç'avait déjà été toute une épopée pour qu'on le laisse passer le seuil des urgences, repris bien avant l'heure pour soulager le sous-effectif en acceptant de suivre une thérapie, en contrepartie. Parce qu'il avait déjà un lourd dossier, avec ce suivi dont il avait bénéficié depuis tout môme, depuis qu'on l'avait enlevé à sa mère sans qu'il n'ait à l'époque bien compris pourquoi. On s'inquiétait de savoir s'il ne risquait pas de craquer, un jour ou l'autre, avec la pression permanente qui reposait sur ses épaules. Et il avait fait ses preuves, le médecin, en remontant la pente sans pourtant écouter un foutu mot de ce que son vieux psychiatre pouvait avoir à dire, hermétique à ses paroles, avare en révélation. Les choses s'étaient améliorées d'elles-mêmes, et ce n'était pas à eux qu'il le devait, parce qu'il n'avait fait l'effort de se livrer qu'à une seule personne et que celle-ci n'avait pas ce diplôme encadré chez elle. Elle l'avait arraché à cet état de stress post-traumatique là où nul autre aurait pu y arriver, parce qu'avec elle ça avait semblé valoir la peine de parler, d'exprimer ses plus profonds ressentiments et d'extirper une à une les émotions qui pourrissaient au fond de ses tripes. Avec elle, il avait enfin repoussé cette culpabilité démesurée qui gangrénait la moindre de ses pensées, cessé d'accepter le sort qu'on lui réservait comme une fatalité. C'était le menton relevé et le coeur plus léger que le médecin avait redoré son nom, décroché la chefferie de service, abouti à ce qui semblait désormais inaccessible, alors qu'aucun regard apitoyé ne se posait plus sur lui depuis des mois. Elle l'avait aidé, et peut-être bien qu'elle l'avait sauvé, aussi. Qu'elle avait évité à ses délires de devenir trop réels, de l'entraîner vers le fond, de là où il n'aurait plus cherché à émerger parce qu'il songeait finalement le mériter. Il n'avait pas eu besoin de cachets, de parler alors qu'il n'en avait pas envie. Mais aujourd'hui tout était différent, et c'était l'oeil moins alerte et les muscles moins vaillants qui guidaient le médecin sur cet itinéraire qu'il n'avait pas emprunté depuis longtemps. Parce qu'elle n'était pas là, plus là. Et qu'il avait bien fallu rentrer dans le rang. Accepter d'écouter ce que les psys avaient à dire, lorsqu'ils l'avaient reçu alors qu'il portait encore les points de suture que Merry lui avaient fait, que son visage n'avait pas encore achevé de retrouver son apparence habituelle. Un accident de voiture en se rendant à ce congrès auquel il devait aller le vingt septembre, là où personne ne l'avait vu, où les inquiétudes avaient été soulevées avant de s'intensifier tout au long du mois, en ne le voyant pas revenir. C'était ce qu'il avait pretexté, ce qui expliquait assez bien cet état lamentable dans lequel il était revenu, encore convalescent et incapable d'exercer. On lui avait refusé le droit de reprendre du service, même lorsqu'il avait accepté d'être suivi, on n'avait plus voulu de lui, c'était ce que son esprit dépassé avait compris avant qu'il ne pète littéralement un plomb au beau milieu de la salle d'attente bondée des urgences. C'était l'urgentiste en chef, hein, qu'est-ce-qui donnait le droit à quiconque de décider à sa place ? Pourquoi tout le monde le regardait comme ça, parce qu'ils n'avaient pas l'habitude que le gentil Blackwell ouvre sa gueule, se défende ? Que ça faisait dix ans qu'on le prenait pour une carpette, c'était ça, alors, sa récompense ? Foutu en congés forcés parce qu'il avait eu le malheur de rencontrer un arbre sur sa route, de se manger le fossé de sa vie en s'y paumant au passage, parce que se prendre ça en pleine gueule non, ça faisait pas du bien, ça remettait tout en question, ça foutait tout en l'air. Il avait continué pendant vingt bonnes minutes avant qu'on ne le contentionne et qu'on ne lui injecte un sédatif, après qu'il ait collé son poing dans la mâchoire d'un des infirmiers. C'était ce qu'on lui avait raconté, après coup. Ce qu'il avait mis une bonne semaine à croire, après que des épisodes de ce genre n'aient eu de cesse de se répéter. Et la pitié s'était de nouveau installée dans les yeux des gens. Les entretiens s'étaient enchaînés, sans qu'on ne le laisse approcher le moindre patient. C'était parce que ça allait faire deux ans, c'était toujours difficile les anniversaires de ce genre-là, v'voyez. C'était ce qu'on murmurait, ce qui le poussait à se retrancher chez lui sans mettre le pied à l'hôpital, déambulant de long en large de sa maison sans y trouver son chemin, un but suffisant à redéclancher en lui cette impulsion vitale qui manquait cruellement. A se demander s'il n'aurait pas mieux valu qu'elle ne le retienne pas, cette nuit-là. Que tout s'achève dans cette chute mortelle, parce qu'il ne restait déjà pas grand chose de lui à ce moment-là, que son frère avait déjà suffisamment mélangé les pièces de son esprit pour que le puzzle ne soit jamais plus complet. Il s'en était assuré, durant ces journées irréelles, ne se doutant qu'à peine du bordel qu'il pouvait créer, n'ayant qu'à appuyer à certains endroits pour tout retourner, faire remonter à la surface les traumatismes oubliés. Forçant le Blackwell à contempler ce passé qu'il avait si bien éludé, à se souvenir de la mère, à regarder d'un autre oeil les images d'une enfance que l'âge rendait bien plus cruelles encore. Joachim l'avait brisé, et il n'y avait eu personne pour le réparer. Pas cette fois-ci. Peut-être que de toute manière, l'homme n'aurait laissé faire personne. A se complaire dans ces états d'entre deux qui noyaient sa réalité. A embrasser la souffrance comme une vieille amie, celle qui à elle seule lui donnait encore l'illusion d'être en vie, malgré ce coeur qui s'était arrêté cette nuit-là.

Mais avant-hier, il les avait pris. Les médicaments qui attendaient patiemment dans la salle de bain. Il les avait pris parce qu'il avait besoin de garder l'esprit clair, même si les hallucinations avaient commencé à s'estomper depuis deux semaines. A croire que de discuter avec les psychiatres avait fini par porter ses fruits, apaisant les troubles sans pourtant les balayer. Le problème, c'était que quand il avait fini d'imaginer sa mère, Constance, par intermittence, il n'y avait plus rien pour le retenir de penser à elle. Quand ses nerfs tendus s'apaisaient et cessaient d'être une menace pour tous ceux qui l'entouraient, il n'y avait plus aucune barrière le retenant de se rappeler son visage, sa voix, toutes ces fois où ils avaient été ensemble, jusqu'à la dernière. Et quand la panique libérait son coeur qui se remettait à s'agiter moins rapidement, celui-ci se mettait à pulser de travers, pauvre muscle en souffrance, aux battements presque ridicules. Il était totalement détraqué, et c'était pas d'un psychiatre, pas d'un cardiologue dont il avait besoin. Il y avait un truc qui ne fonctionnait plus à l'intérieur, qui creusait le vide un peu plus chaque jour, à lui tordre les viscères sans qu'il ne cherche à aller mieux. Parce qu'il y avait la colère qui revenait en parallèle, les reproches, l'incompréhension. Tout ce qu'il aurait dû lui dire si son frère ne s'en était pas mêlé, n'avait pas décidé de l'utiliser pour jouer avec elle, comme un vulgaire jouet piétiné par un gamin trop turbulent. Et elle ne revenait pas non plus, ne donnait pas le moindre signe. Il aurait tout aussi bien pu disparaître depuis la dernière fois, succomber à ses blessures, qu'elle n'en aurait probablement rien su. Et peut-être que ça lui importait peu, finalement. Qu'elle avait cessé de jouer, que plus rien ne l'intéressait à son propos. Elle avait déjà réussi à retourner Dan contre lui, trahi sa confiance sans plus de considération que pour n'importe qui. Peut-être que finalement, rien n'avait jamais eu tant d'importance que la cause. Que c'était en souvenir de ce temps-là qu'elle avait entrepris de ruiner sa vie, finalement, après avoir si bien prétendu l'aimer durant tout ce temps. Il n'avait pas quitté le rang si rapidement qu'il l'aurait dû, alors elle s'était mise à avouer le secret de son engagement à ses proches. C'était ce qui revenait, par les soirées les plus sombres, pensées insupportables qui le plongeaient dans une rage innomable, douleur insurmontable le laissant à l'agonie. C'en était devenu si violent qu'il s'était mis aux médicaments, pour tâcher de faire la part des choses, de se calmer au moins un temps. Une prise, et il était toujours prêt à prendre la voiture pour partir sur la route, malgré la nuit tombée et le temps maussade. Lorsque le traitement avait cessé de faire effet, ses poings s'étaient mis à s'écraser contre le mur de son salon en réalisant qu'il avait égaré la seule clé qui lui restait. Une deuxième prise, et c'était devenu une idée fixe, parce qu'inaccessible. La clé avait été retrouvée un jour plus tôt et le doute s'était immiscé. La troisième prise avait été décisive, le laissant hésiter alors qu'une tornade était annoncée sur le Tennessee. Il était parti le lendemain, alors que l'alerte s'accentuait, que les pilules ne faisaient plus qu'à moitié effet.

Le désespoir au coeur balayait la prudence alors que la voiture s'élançait sur l'asphalte, le pied écrasé sur l'accélérateur malgré la pluie qui effaçait tout. Il ne voyait pas grand chose, et pourtant les heures défilaient sans que rien n'entrave son chemin. Il aurait aimé que le temps passe plus vite, qu'il soit déjà arrivé, trop certain de ne trouver qu'une maison vide, cette idée le laissant à demi-suffoquant, les mains crispées sur le volant. Il la revoyait s'éloigner dans la nuit, disparaître sur sa demande. Le laisser au milieu de la forêt, là où elle ne l'aurait probablement jamais laissé faire auparavant, pas dans cet état. Pas alors que lui-même songeait crever là, laissant le sort décider de la présence d'Elias ou non, suspendant sa vie à ce détail unique. Parce qu'à la voir s'éloigner, il y avait ce pressentiment pesant que c'était la dernière fois. La dernière fois qu'il la voyait de sa vie. Et que mourir n'était pas la solution la plus désagréable à cet étau qui achevait de se refermer sur sa poitrine. Les prunelles brûlantes braquées sur la ligne oscillante qui se dessinait sous son regard, il n'y avait plus rien pour le retenir. Pas même les bourrasques qui menaçaient d'emporter le véhicule, parce que finalement, ce ne serait peut-être pas si grave. Que c'était peut-être mieux que de se rendre compte qu'elle n'était pas là. Qu'il ne la reverrait pas. Et subitement les minutes passaient bien trop rapidement à son goût. Les lacs se dessinaient, de plus en plus vastes, de plus en plus noirs sous le soleil absent. Il voulait la voir. A s'en faire mal au coeur, plus encore que ce n'était déjà le cas. La nausée s'installait à mesure que ce besoin prenait une ampleur de plus en plus démesurée, que la voiture vrombissait entre les arbres alors qu'il s'engageait sur les routes embourbées de la forêt. Il approchait, et plus il approchait, plus l'urgence de la voir s'amplifiait. De savoir, d'être fixé. Abandonnant sa voiture à une dizaine de minutes à pied, incapable de poursuivre sur les sentiers inondés, Zeke jeta son sac sur son épaule et s'élança dans la nuit sans réfléchir, lampe de poche braquée sur le chemin qui ralentissait encore sa progression.

Glacé jusqu'aux os, sentant à peine la morsure de la pluie qui s'immisçait sous ses vêtements, les mains tremblantes glissèrent le long du trousseau, attrapant la bonne clé après quelques secondes d'hésitation. Poussant la porte au bois gonflé en s'aidant de son épaule, sans un regard pour les alentours, pour le lac qui s'agitait au pied de la bâtisse, l'orage tonnait déjà dans son dos alors qu'il faisait quelques pas à l'intérieur de la maison. Claquant la porte dans son dos en s'avançant à l'intérieur, son souffle se stoppa alors qu'il entrait dans le salon, que son monde entier s'effondrait. Parce qu'il était incapable de dire quoique ce soit. Ne serait-ce que son nom. Un bonsoir. Rien. Laissant tomber son sac dégoulinant à ses pieds dans un bruit sourd, son regard restait braqué sur elle, écho du désastre qui se logeait dans ses iris, bien plus expressif encore que n'importe quel mot au monde.
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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 13 Nov 2016 - 20:58



if i burn, get out  




« J'aurais voulu, raconter mon histoire. Laisser traîner mes pieds, j'en étais incapable. Me persuader de pourquoi, j'étais là. Me mentir, sur pourquoi j'étais las. Bordel de merde, que j'aimerais, juste cette fois, me taire, que les derniers fragments de mon âmes viennent draper ma peur. Que j'aurais voulu, danser une dernière fois, mourir dans des bras, m'envoler loin de tout ça, me briser dans l'amour, rien qu'une fois. Écorché ma peau sur du verre brisé par terre, réduire à néant mon avenir pour vivre mon présent. J'aurais tellement à dire, à chuchoter, tellement à expliquer, à vous hurler. Je pensais pouvoir le faire, puis je me suis demandé, de quoi j'aurais l'air. Vous racontez mes déboires, mes désespoirs, et mes lueurs d'espoir. Tout cela, ne serait pourtant, qu'un mensonge de plus. Vous racontez mon histoire, serait prétendre que je suis importante, un être unique dans ce monde, mais cela n'est qu'illusion. Je ne suis rien, sans un autre, quel qu'il soit. Je pourrais raconter ma lutte, pathétique, pour faire fuir ce qui m'approche. Je pourrais venir m'amuser de l'idée farfelue, que la culpabilité pourrait venir me caresser la nuit, mais c'est faux, je me fiche des remords et ils me le rendent bien en m'ignorant encore. Je pourrais expliquer, pourquoi, j'ai sombré, et j'ai refusé de me lever dans la dignité. Si je suis minable, ce soir, promis je m'enfoncerai dans un couloir baigné du noir de vos idées, égaré entre espoir et pouvoir. Tout ce que j'ai fait, je l'ai fait par amour, par égoïsme, par narcissique ou par désir de puissance. Parce que j'existe, mais je disparais, à mesure des jugements des autres, et je m'en suis vanté, et je m'en vanterais encore. Je ne raconterai jamais mon histoire, parce que je ne suis pas Dieu, je suis une fille qui s'est perdue dans vos jugements, ses conneries et ses passions. Je ne raconterai pas mon histoire, je n'en suis que la spectatrice, victime idéalisée de mes pulsions, de mes rêves et des mes vices. Celui qui se hurle maître de sa vie, est l'esclave de son orgueil. Ce soir, j'invite le silence de la solitude à se faire entendre, pour à nouveau, fourbement, venir me retrouver à l'aube. Mon histoire, vous pensez la connaître. C'est bien cela, la raison de ma victoire sur les jugements : vous penserez, sans jamais comprendre. Rassurez-vous, parfois, je m'endors en me rappelant, pourquoi je ne me suicide pas, et je ne trouve pas. Mais, bien à vous : j'ai brûlé mes ailes et arraché le malin qui noyait mes tripes. Je ne suis rien, et je le vis bien. »


Une main close, serrant tout ce qu'elle imaginait la tuer, ou l'y pousser. La pluie battante se déversait, assise sur le rebord d'une fenêtre. Perdue, ailleurs et partout. Faith Cunningham n'était pas tombée, elle ne s'était pas relevée, mais elle avait lentement creusé une tombe qui porterait le nom de celle qu'elle était ; pas ce mensonge hideux qu'elle affichait avec force, bordel elle y croyait cela était bien le pire. L'égocentrisme de « cette fille » s'était révélé, ce soir là, ces mois écoulés. Se foutre en l'air aurait réglé le problème, de façon plutôt simple et belle, très pudique : un couteau venant caresser sa gorge, déversant son sang, se vidant de ses pêchés et venant nourrir la pourriture de l'humanité qui était à terre, déjà glissée dans la tombe de celle qui ne méritait pas d'être nommée. C'était cela qu'elle se disait, le regard abandonné, admirant ce monde désert, celui qu'elle écumait depuis plusieurs jours, sans parvenir à se demander ce qu'elle attendait. Elle espérait, voir débarquer la police, peut-être. Lui tirer une balle dans le dos, venir lui retirer ce cœur artificiel qui la maintenait debout. Ce fut cette idée qui traversa la blonde. L'idée farouche qu'elle allait crever, parce qu'elle savait qu'attendre n'était qu'une illusion. Ce soir, demain, ou jusqu'à son départ de cette maison de merde : elle ne reviendrait pas, elle y laisserait bien plus que sa morale, déjà évaporée avec le poids des jours écoulés. Ce fut dans cette idée, qu'elle n'était ni belle, ni douce, ni amorale et certainement forte qu'elle attendait. Délicatement, elle vint à abandonner la pluie, desserrant son poing, tenant en ses mains le vaccin, qui même s'il n'était que temporaire, viendrait la perdre assez de temps pour renier tout amour propre. Se l'infliger, cela semblait désespéré, idiot, et même stupide, mais ce qu'elle donnerait pour retrouver ses bras, comme lors de la première vaccination. Lui rappeler cette sensation, étrange, de se sentir en sécurité dans des bras. Faith ne pourrait jamais prétendre, être capable de renoncer à sa mutation dans son intégralité, mais elle donnerait quelques semaines de sérénité pour s'oublier, juste une seconde, dans un romantisme niait à faire pleurer des madeleines. Le regard dédaigneux, laissant l'objet l'éviter en détournant son regard vers l'intérieur de la pièce, observant le cadavre dressé de son mentor, les yeux crevés, la gorge tranchée et cette même allure qui le caractérisait pourtant. Face à cette image, elle en vint à laisser la seringue se glisser entre ses doigts, alors qu'elle refermait fermement sa poigne, pour quitter son perchoir avec la seringue inutilisée, mais présente elle l'était cette saloperie. Fermant la fenêtre pour observer, lentement se dessiner de l'autre côté de la vitre son mentor, main plaquées sur le mur. Elle ne réagissait même pas, se contentait d'afficher le regard digne d'une teigne avec un mépris dont elle se moquait royalement. Il était là, depuis la sortie de cette putain de chambre – avait-il réellement abandonné totalement la demoiselle serait la vraie question.

Prenant direction de son sac, rangeant l'aiguille dans une boite métallique pour la fondre dans sa trousse à maquillage. La blonde ne s'était pas installée : elle se traînait avec un sac, ce pull qui mettait en avant sa jolie poitrine par un col intéressant, mais qui faisait plus office de cache misère, que de réel attrait. Elle dormait sur le canapé, elle n'allait pas ailleurs : elle ne s'imposait pas, jamais selon elle. La mutante s'enfonça alors dans le canapé en observant la pièce, dans un silence insatiable, morbide et glauque comme cela se devait. Ses cheveux longs étaient attachés, parce qu'elle ne supportait plus cela, de s'admirer les cheveux détachés. Son repère temporel, fut ses cheveux, et elle avait l'atroce sensation de se perdre. Cela faisait depuis sa sortie que Faith n'avait pas laissé ses cheveux épousés ses épaules dans un mouvement délicat. La jolie mutante n'était pas laide, au contrairement, elle semblait peut-être plus attractive que lorsqu'elle paradait dans des robes, difficile à dire, puisqu'il fallait se faire un avis sur le maquillage de pute camée en comparaison de fille citadine.  La mutante se pencha finalement sur son sac pour en extirper une radio, petite, qu'elle traînait avec elle depuis longtemps. L'allumant, cette dernière tourna pendant dix minutes, créant un fond sonore. Cela n'était pas pour de la musique, ni pour les informations, mais pour que le néant de ses pensées vienne se faire envelopper par le besoin maladif des gens de s'informer. Ce fut une simple phrase, qui sembla parvenir à faire sortir la blonde de son atroce neutralité, de son absence totale de passion : une tempête, un ouragan de faible puissance, mais qui se dirigeait néanmoins vers l'est. Elle ne se concentra même pas sur le nom donné. La blonde donna un coup violent dans la table, observant l'objet tomber et exploser – vieux truc, fragilité difficile à égaler – sur le sol. Se redressant pourtant pour prendre direction de la cuisine, fouillant les tiroirs à la recherche d'un simple objet : scotch. Faith Cunningham était née dans un monde où les catastrophes naturelles n'étaient pas un problème, mais elle avait surmontée un monde où les attaques armées étaient le fruit de la haine. Cherchant plusieurs minutes, se dirigeant finalement dans la cave, trouvant du scotch de déménagement, en rangeant le bordel ambiant de la pièce dont elle était la cause rapide. La blonde se dirigea vers les différentes pièces, en commençant par la pièce qui était sans doute la chambre du médecin, parce qu'elle avait cette étrange sensation qu'il dormait là, les rares fois où il osait abandonner ce monde dont il était l'objet. Tirant un morceau de scotch d'un geste sec. Ce fut ce son, désagréable, qui vint lui rappeler la captivité de son ancien amant dont elle était la cause et elle lâcha impuissante l'objet en l'observant tomber sur le sol alors qu'elle venait mordiller son poing en occultant cette image : l'abandonner.

Le laisser, elle l'avait fait. Il n'était pas mort, elle le saurait, parce qu'elle n'était pas idiote et que la rubrique nécrologique était accessible à tout le monde. Elle y croyait, plus que tout. Elle fut faible, idiote et minable ce soir-là. S'en souvenait-il ? Elle espérait que non, après tout, cela serait pas plus mal si cela était le cas. Il était trop tard pour regretter, pour se plaindre, et alors elle récupéra le scotch en faisant le tour de la fenêtre et en prenant soin d'encadrer la fenêtre. Cela fut un rituel, qu'elle répéta pour toutes les pièces de la maison, fermant toutes les portes, coupant tout ce qui pouvait l'être, débranchant tous les appareils qui n'étaient pas utiles. Faith n'était pas douée, pour ces choses là. Faith, n'était pas douée, pour trop de choses dans ces moments là. Cela dura sans doutes quinze minutes, tandis qu'elle revenait dans le salon, déposant le scotch, redressant la table basse en venant prononcer une injure à son encontre. Ce fut pourtant, le son de la porte qui venait de s'ouvrir qui attira le regard de la demoiselle. La porte était solide, elle ne pouvait pas s'ouvrir. Elle resta immobile, observant, écoutant la porte se refermer, et il vint se révéler à elle. Il était vivant, debout, chose qu'elle pensait désormais impossible. Le sac venait rejoindre le sol, la mutante se crispa rapidement au son. Ne pas s'écrouler, elle savait ce qu'elle devait faire, et ce qu'elle faisait naturellement. L'échange de regard, sembla trop long, parce qu'elle voyait trop de choses, les dommages collatéraux. Il la haïssait, ou du moins, il n'en était pas loin. « La clé que tu m'as donné, est dans la cuisine.  » Parce que Faith ne partait pas perdante, parce qu'elle l'était déjà et que ce soir elle n'était pas là pour sauver les pots cassés. « Te sauver, je l'ai raté, mais au moins je vais assumer ce que j'ai semé, je te le dois. » Faith ne voulait pas sauver les pots cassés : elle voulait suffisamment attiser la haine, pour qu'il la dégage. Pour qu'il la vire, qu'il récupère sa vie, qu'il l'oublie. Elle voulait lui donner le choix, une nouvelle fois dans sa vie : il serait guidé vers un choix. Liberté, ce mensonge de société viendrait couler Faith ce soir, une dernière fois. Liberté, peut-être qu'il pourrait l'embraser, lui.




© TITANIA
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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 22:42


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one day this will end.

La trouver là, face à lui, c'était un soulagement et une torture à la fois. L'espoir mêlé à l'appréhension qui l'avaient étreint depuis des jours et qui ne savaient toujours pas de quel côté faire pencher la balance. C'était un bordel sans nom qui lui ravageait la poitrine, effusion d'un coeur trop enragé, trop malmené, alors que le médecin demeurait immobile, les mains tremblant d'une colère qui montait crescendo derrière ses cils. Parce qu'il n'y avait bien que l'amour pour le pousser dans de tels retranchements, que c'était un mal à l'âme qui ne figurait dans aucune notice d'aucun traitement. il n'y avait aucune pilule susceptible de diminuer ce symptôme là, aucun remède miracle qui l'aiderait à se sentir plus léger. Peut-être que ça permettait d'oublier, pour quelques jours, mais pour ça encore fallait-il accepter de s'oublier au passage, de n'être qu'une ombre sans visage, inexpressive et vidée de toute émotion. Ne rien ressentir, ce n'était pas dans ses cordes, loin d'être ce à quoi il aspirait, préférant aller se heurter à la douleur et ne pas en perdre une miette. Subir, se laisser démollir, subir encore, jusqu'à accepter l'idée de lui en vouloir, de ne pas oublier ce pourquoi il l'avait blâmée en silence sans avoir l'opportunité de la confronter à ce propos. Il aurait pu, si les obstacles ne s'étaient pas hissés entre eux, sur ce chemin qui l'avait menée à elle par l'intermédiaire de Joachim. L'interroger directement. Lui laisser le bénéfice du doute, comme il l'avait toujours fait, ne baissant jamais les bras lorsque cela l'approchait de près ou de loin. Il avait été tendre, jamais implacable, et il en avait été parfaitement conscient jusqu'au dernier moment, ne le regrettant jamais. Parce que ça en valait la peine, avec Faith. Ça en valait toujours la peine. Aucune égratignure du coeur n'avait été vaine, et c'était avec cette idée en tête que le doute n'avait jamais trouvé sa place dans l'esprit conquis du médecin. Mais le temps s'était écoulé, les blessures s'étaient accumulées. Tenant le silence face au bourreau, la préservant jusqu'à l'ultime seconde, à lui demander de l'abandonner au pied d'un arbre, lucide dans sa presque inconscience. Il ne voulait pas crever sous ses yeux. Lui laisser un souvenir bien terne de ce qu'il avait pu être avec elle. Qu'elle tourne les talons en le songeant entre de bonnes mains, si le coeur lui en disait. Parce que si elle se détournait, c'était la souffrance qu'elle laissait dans son dos, celle qu'elle aurait pu ressentir si son coeur battait encore un peu pour lui, si ses aspirations clâmées sous la lune ne l'avaient pas déjà suffisamment éloignée à l'aube. La voir partir, ç'avait été difficile, lorsque le souvenir lui était revenu un matin, lorsque le sang s'était remis à inonder ses veines en ramenant avec lui tout ce qu'il avait oublié de cette nuit-là. Ce qui s'en était suivi, ça n'avait été qu'une série de catastrophe dont il n'était pas certain de pouvoir se relever. La honte l'assaillait dès qu'il se rappelait de ces crises qu'on lui avait dépeinte, de ce qu'il avait pu dire et faire, bête sauvage lâchée dans l'hôpital sans aucune retenue. Et c'était sûrement déjà trop tard, pour s'imaginer la revoir, s'inquiéter pour elle, sans que la rancoeur ne vienne griffer ses côtes. Cette discussion qui n'avait plus lieu d'être, car elle n'avait sûrement plus de comptes à lui rendre, et l'inverse était certainement vraie aussi. Lui dire qu'il lui en voulait, chercher à comprendre les raisons l'ayant poussée à agir de la sorte, avait-ce encore la moindre importance, étant donnée l'absence qui creusait encore un peu plus le fossé entre eux deux ? Cela ne pouvait plus se faire en douceur, pas avec tout ce qui s'était passé ensuite. Parce qu'à la déception et l'impuissance taillée dans sa chair après avoir discuté avec Dan, compris qu'elle l'avait vendu auprès de son frère sans davantage de considération, s'était ajoutée l'idée qu'elle s'en foutait bien, au final. Que celle-ci était plus infernale que tout le reste, bouillonnant au fond de son crâne alors qu'il avait tout le loisir de la contempler. Qu'au bonheur dévastateur de la savoir en vie se greffait trop vite les affres d'un coeur blessé, qui ne souffrait pas la moindre faiblesse. Il l'avait déjà trop été, visiblement. A ne plus s'incliner devant les hunters, pour ne trouver qu'un nouveau maître. Était-ce donc l'aboutissement de cette année ? L'issue sordide de ces espoirs trop souvent effleurés, trop peu capturés ?

Elle parlait, elle parlait et la lame se retournait encore et encore entre ses poumons, et elle parvenait à l'achever de quelques mots, alors même qu'il songeait déjà être descendu au plus bas depuis des semaines. La clé, dans la cuisine. L'information se fixa entre ses tempes, alors qu'il se bornait sur ses paroles, celles qui s'inscrivaient parfaitement dans la continuité de tout ce qu'il avait pu craindre, maudire, ce qui prenait forme sous ses yeux à mesure qu'elle poursuivait, qu'il peinait à lire la moindre émotion sur ses traits. Le cauchemar prenait vie, la fin était proche, et ce fut en gardant ses distances que le médecin préserva les dernières parcelles de son être qui vivaient encore. « Tu me le dois ? » Les côtes secouées d'un rire qui n'avait rien de joyeux, l'homme passa une main tremblante sur son visage, venant repousser ses mèches trempées de son front, détournant le regard, le temps à ses pensées de s'assembler, à la panique que lui inspirait cet instant de s'estomper. « Tu dois rien à personne. » Lèvres amères, les iris de nouveau braqués sur elle, remontant les manches de sa chemise dans un geste machinal qui ne servait qu'à tarir la nervosité de chacun de ses mouvements. « T'as même pas besoin de répondre. J'ai bien retenu tes leçons, et j'ai plein de choses à dire. » Les lèvres tordues par le désarroi qui s'instillait dans sa gorge en évoquant le début, les premières rencontres, en tâchant de repousser la peine en bloc, parce que celle-ci n'avait pas lieu d'être ce soir, ni aucun autre soir. Il avait été sincère avec elle, dès qu'il était parvenu à l'être envers lui-même. Il avait tenu ses promesses, celle de ne jamais la lâcher, de ne jamais lui faire de mal. Celles qu'il avait été à peine capable de tenir auprès de sa soeur, qu'il avait mis un point d'honneur à respecter avec Faith, trop dévoué, trop amoureux, trop accro à celle qui avait capturé son coeur comme nulle autre auparavant. Pas même Constance. Il l'avait aimée à s'en détruire, trop profondément, il avait fallu que tout se casse la gueule pour qu'il le réalise enfin. Jamais il n'avait aimé de la sorte, jamais. Ironiquement, la douleur était montée crescendo, n'atteignait son summum qu'une fois qu'il lui faisait face, là où l'envie de se taire et de simplement la regarder ne parvenait à lutter contre la détresse d'un être à la recherche de la vérité. Mais il ne voulait pas l'entendre, trop terrifié à l'idée que les mots qu'il avait tant ruminé sortent de sa bouche, alors il ne la laissait pas parler, laissait la fureur le galvaniser lentement pour mieux se livrer. « Tu voulais que je prenne le contrôle de ma vie, qu'on arrête de décider pour moi, que j'arrête de me laisser faire parce que je le méritais, hm ? Qu'est-ce-que tu penses avoir fait exactement, en contactant mon frère ? Qu'est-ce-que tu penses sincèrement valoir de mieux qu'eux, à m'avoir fait ce coup-là alors que j'te faisais confiance ? J'te faisais confiance, merde, est-ce-que tu sais au moins ce que ça veut dire ? J'croyais que t'étais la mieux placée pour savoir à quel point ça se donne pas comme ça, ce genre de chose, alors de quel droit tu m'as fait ce coup-là, Faith, de quel droit ?! » Et c'était plus fort que lui, il s'était approché, parce que le grondement qui emplissait sa poitrine se mettait à déborder et que qu'il n'entendait plus rien d'autre que sa propre voix, l'écho de ses pensées répétées, encore et encore, sans cesser de le tirailler. La contournant en conservant un bon mètre et demi de distance, l'homme ne cherchait pas le moins du monde à contenir ce qui vibrait derrière ses cordes vocales, se foutant bien de la fierté qu'elle avait déjà piétiné, des airs qu'il aurait pu se donner pour ne pas lui montrer à quel point elle l'avait terrassé. « Tu sais ce que c'était, ton plan tordu ? Le pire des coups bas. Le pire là dedans, c'est que j'aurais pu comprendre, au début, y'aurait même eu une certaine logique dans la démarche de me balancer à mon frère, de me foutre dans la merde comme ça. » S'immobilisant en réalisant qu'il faisait les cent pas comme un lion en cage, un lion n'ayant de cesse de tourner autour d'elle parce qu'il n'y avait bien qu'elle pour le retourner de la sorte, Zeke figea son regard dans le sien, y noyant ses glaces, les laissant fondre sous les flammes d'une douleur plus vive encore. « Mais c'était sûrement plus difficile à l'époque de mettre la main sur mon portable. » Comme s'il n'y avait eu que ça, au centre de cette histoire qui s'effritait. Un but poursuivi par la belle, dont il n'avait jamais eu vraiment conscience. Et les voilà, les mots qui témoignaient de cette certitude insupportable ancrée au plus profond de ses tripes, celle de savoir pertinemment à quel moment elle avait pu profiter de sa crédulité des plus totales, en repassant le fil de leurs rencontres, en se rappelant de cette photo qu'elle avait laissé dans l'appareil. Les mâchoires serrées, tétanisé par les tourments qui s'éveillaient encore et encore dans sa cage thoracique, un geste de la main balaya l'air comme si finalement, tout cela n'était pas si grave. « T'as réussi ton coup, en tout cas. Je t'ai jamais demandé de me sauver, surtout pas si c'était pour prendre la place de ces fils de pute. Tu peux dormir sur tes deux oreilles, t'es pas la dernière des manipulatrices. Tu t'en sortiras toujours, et j'espère au moins t'avoir apporté ce que tu cherchais, que ça ait valu la peine pour un de nous, au moins. » La cruauté sur la langue qui ne déversait que ce qu'il songeait véridique, que ce que l'esprit torturé avait compris en se remémorant chaque parole, chaque retrouvailles, à lire entre les lignes et à s'en vouloir tout autant à lui même, pour n'avoir au final jamais cessé de n'être qu'un imbécile.
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Faith Cunningham
Faith Cunningham

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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeLun 14 Nov 2016 - 23:58



if i burn, get out  




Elle ne devait, faire qu'une chose : se taire. Faire taire, ce qu'elle était, et alors elle pourrait se vanter de sa réussite. Elle ne devait, faire qu'une chose : faire comme avec son père. Elle devait, rester stoïque, ne pas s'emporter, ne jamais s'embarquer, croire en ce qu'elle disait et ne jamais laisser les émotions lui voler ce moment, ce fragment de vérité qui viendrait sans doute acheter des mois écoulés à se chercher en vain. Il fallait, répéter ce même schéma, qu'elle répéterait pour la troisième fois dans sa vie. Pour son père, elle fut l'esclave d'un corps et de l'idée monstrueuse qu'elle était laide à l'intérieure, alors qu'il n'avait même pas conscience qu'il la brisait à petit feu. Pour Elijah, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, de s'être jetée tête baissée dans la gueule du loup. Faisant office de jolie fille, avec un petit plus il fallait bien l'avouer, avec des capacités et une belle gueule. Faith, n'aurait pas besoin de cela ce soir, elle allait emprunter un chemin qui la ferait quitter son confort, celui dans lequel elle n'aurait jamais dû s'installer, se blottir dans des bras qui finiraient comme tous les autres : trop lourds, elle s'en irait sans prévenir. Ce regard, que déjà, elle trouvait insupportable. Elle mourrait d'envie de lui demander d'arrêter, de regarder ailleurs, de ne pas la fixer. Elle en avait l'habitude, de ces regards, mais lorsque cela venait de lui, elle se sentait totalement nue, comme incapable de jouer – pourtant elle devrait jouer sa dernière représentation en sa compagnie, ce soir. Cela devint plus grave encore, face à la voix de son ancien amant, qui répondait avec une question rhétorique et un air moqueur qu'elle ne pouvait pas lui reprocher. Venant balancer des propos, comme s'il se pensait meilleur en venant ressortir des mots du passé. La blonde, resta de marbre, continuant de le fixer dans un air totalement neutre : elle ne céderait pas, ni à la colère, ni à la peine, et encore moins à la compassion. Il tirait toujours ses manches, lorsqu'il était nerveux, elle le savait et l'avait toujours remarqué. Cela avait la même valeur que Faith qui se rongeait les ongles : ce n'était pas un secret, il fallait simplement deux minutes sur la question pour observer plus en détails ce qui sautait aux yeux. Parce qu'elle le pensait, et qu'elle le voulait sincère : se barrer. Elle ne faisait même pas semblant. Faith était là, non pas par bonté, mais bel et bien pour lui accorder quelques réponses vides. Elle pensait lui répondre, mais ce dernier ne lui laissa pas le temps. Le bal des vacheries, était officiellement ouvert. Encore une fois, Ezekiel réaliserait trop tard qu'il jouait tout seul, et qu'il n'aurait pas le plaisir de voir la demoiselle monter le ton, comme il le ferait.

Il répéta, pourquoi, elle s'était battue pour lui. Il lui offrait le rôle de la méchante, et cela ne serait que plus simple encore. Il cita, Faith, comme une référence. Cela était presque drôle, d'attendre et d'entendre, ce qu'elle savait déjà. Dan, fut le sujet qui tomba. Elle était la cause, d'un énorme, conflit avec son frère. Faith, ne regrettait pas son acte et elle n'irait jamais présenter des excuses, parce qu'elle se pensait sincère en disant qu'elle voulait l'aider et non pas l'enfoncer en prenant contact avec un membre de la famille du médecin. Un coup bas ? Oui, cela l'était, peut-être. Ezekiel pouvait dire ce qu'il voulait, mais elle fut toujours franche sur le sujet : elle ferait tout, pour le sortir des hunters. Son erreur fut de la sous-estimé, et rien de plus. Sa phrase sembla se terminer par une question, qui n'en était pas vraiment une. Le regard de Faith s'égara quelques secondes sur la porte d'où il était apparu, écoutant le craquement du sol, cette ombre passante, dégoulinante de sang, qui s'en alla aussi rapidement. Bien vite, elle replongea son regard sur le médecin, suivant ses mouvements, en observant la distance qui se résumait à un mètre. Il continua, elle écouta, et en silence elle se posa la question : savait-il, ce qu'elle était réellement ? Au début, elle l'aurait tué. Aujourd'hui, elle était prête à le sauver. Il se trompait, ou alors tout simplement, il ne partageait pas la même définition d'amour que la blonde. Cela n'était pas grave, cela n'était qu'une différence de plus à cocher. Ce fut néanmoins un, qui sembla plus difficile « plan tordu », mais Faith ne cilla pas, se contentant d'un rictus en coin en baissant légèrement la tête pour l'observer à nouveau dans le blanc des yeux. Bien évidemment, l'accusation du téléphone sembla tomber comme justifiée, puisqu'elle ne pouvait pas nier que cet acte était déloyale. Les dernières accusations, étaient plus sincères, plus vraies. Elle n'était pas la dernière des manipulatrices ? En effet Joachim pouvait se vanter d'avoir un talent inné dans ce domaine que même Faith au top de sa forme ne parviendrait pas à égaler. Faith n'égalerait pas les hunters, parce qu'elle fuyait ces gens, depuis des années. Dormir sur ses deux oreilles ? S'il savait. Finalement, cela tomba dans des accusations faciles, et la demoiselle savait qu'elle devait rentrer dans ce jeu, prétendre y jouer en tout cas : il fallait jouer un rôle, avec lui, une dernière fois. La demoiselle laissa un silence, posséder la pièce pour venir récupérer son plein droit de parole, calmement et avec une froideur qui la caractérisait visiblement. « J'ai contacté ton frère, parce que j'étais incapable de te sortir des hunters. Tu m'avais dit protéger tes proches, et c'est faux. » La demoiselle encaissait les critiques, il allait devoir faire de même. « Tu as choisis ça, pour soulager ta conscience et pour trouver une excuse. Ton frère, je ne l'ai pas utilisé pour te faire du mal, loin de là. » La demoiselle afficha un sourire en coin en venant hausser les sourcils alors qu'elle abandonnant les yeux azurs de son amant, pour bien vite y revenir. « Je pensais qu'il allait parvenir à t'aider, te réconcilier avec l'idée de vivre. Et comme tu adores me citer, on va revenir sur la situation que tu disais compliquée : ton frère, est quelqu'un de gentil, mais ton frère, mal entouré, il aurait terminé chez les extrémistes à tuer les gens que tu soignais - pardon ceux que tu soignes encore. » Penchant la tête, parce qu'elle n'inventait rien : Dan l'avait dit, il hésitait avec le groupe pro-mutant extrémiste. « Alors, quand tu prétends, protéger les gens que tu aimes, faut l'faire, pas juste le dire. Tu peux dire, que mon acte est une trahison, mais je préférai ça que de rester passive face à ce que je voyais, et tu le savais, que j'irais loin. » Faith allait appuyer, enfoncer un couteau, sans jamais hausser le ton ni même se vanter d'une bonté dont elle n'était pas dotée.


La demoiselle commença à s'éloigner de lui, marchant sans jamais le quitter du regard en laissant ses bras ballants. « Ton téléphone, je pouvais te le voler au bal des fondateurs, faut arrêter les conneries. » Il était presque mort par terre putain ! Il croyait quoi ? Que cela l'éclatait de torturer des gens ? Visiblement. La blonde cessa sa marche, instaurant une distance qu'elle jugeait raisonnable, largement suffisante. « Et moi, je ne t'avais pas demandé de m'aider lors de ma vaccination. Tu regrettes j'espère, parce que ta vie aurait été tellement plus simple. » La demoiselle pouffa alors en croisant les bras et en l'observant avec ce nouveau visage neutre, ni bon, ni mauvais, ni rien. « Tu n'es pas un persécuté, tu peux te faire passer pour une victime devant moi, mais tu as contribué à ce que tu es. Tu veux qu'on recompte ? Qu'on recompte les nombreuses fois où j'ai clairement énoncé, que je te ferais du mal ?  » La demoiselle haussa les sourcils, elle ne pourrait jamais oublier, toutes les fois où elle s'était exprimée sur le sujet. « Je n'ai rien gagné dans cette histoire, alors non, cela ne valait pas la peine, mais si je devais : je recommencerai, parce que voulais que tu réalises, que des gens, valaient la peine. » La demoiselle soupira alors. « Mais qu'on soit bien clair: jamais, tu n'as été manipulé pour une raison. Tu n'as, jamais été un jouet pour moi. Tu n'as, jamais été un pion pour atteindre un but. J'ai pas besoin de tes discours, pour savoir si je m'en sortirai, alors continue à balancer ta rage, on sait que ça ne m'atteint pas. » Elijah avait insulté Faith de bien des façons : son corps, son âme, ses valeurs, son intégrité et même ses joies. Son père, avait insulté sa nature profonde. Elle était toujours debout, elle le resterait. Il devait continuer, il fallait achever cette histoire, et elle lui offrait le loisir d'être libre d'elle, dans son intégralité.






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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeJeu 17 Nov 2016 - 21:39


you take his misplaced heart. it is heavy on your hands. nobody will say it out loud, so you scream at yourself;
one day this will end.

Elle souriait et son sourire n'anéantissait qu'un peu plus le médecin, lui qui l'observait, égarant son regard à la recherche désespérée de quelque chose de familier, loin de cette sale impression qui lui collait aux tripes depuis des semaines, qui ne faisait que se confirmer au fil des secondes. Il était venu avec la certitude de s'y blesser au passage, attendant la douleur comme si chaque nouveau coup au coeur garderait ses pieds sur Terre quelques secondes de plus. Le venin qui cheminait dans ses veines à mesure que Faith s'ouvrait à ce qu'il ne pouvait considérer que comme une nouvelle bassesse, c'était pas ce qu'il voulait, vraiment pas, et pourtant il l'écoutait, avec ce côté masochiste qui ne lui seyait jamais si bien qu'en sa présence.  Protéger ses proches, c'était le but même de son existence, sans quoi sa vie ne rimait à rien, parce que la solitude ne lui convenait pas, que la culpabilité encore moins, malgré cette manie de s'y embourber sans broncher. Entrer chez les hunters, ç'avait été l'erreur d'un coeur trop jeune, trop naïf. Conduite dictée entre les battements de cils qui faisaient vriller son âme sur les traces de celle qui deviendrait sa femme. Une belle connerie qu'il avait amèrement regrettée, dont il n'avait pourtant su se détacher qu'à moitié, jamais en totalité. Garder un pied dans le rang, pour être certain de connaître leurs mouvements à l'avance, tendre l'oreille en guettant les noms, mettant les mutants de son entourage à l'abris. C'était entièrement assumé, ce qu'il avait déjà répété à Faith à de nombreuses reprises. Si cela pouvait s'avérer passif, bien loin de ses agissements très engagés à elle, ça n'en demeurait pas important à ses yeux. L'entendre parler de Dan suffisait déjà à emmêler ses nerfs, l'envie de lui dire de la fermer se faisant de plus en plus pressante à mesure que l'inquiétude griffait son regard, qu'elle faisait mouche en abordant les extrémistes et que sa poitrine ne manquait pas de se serrer. Il le savait, il l'avait su après, après elle sans doute, avant que son frère ne quitte la ville sans qu'ils n'aient pu réellement s'expliquer, sans que Zeke n'ait pu lui faire entendre que non, ce n'était pas par conviction qu'il se trouvait parmi eux. C'était pour Meredith, évidemment, ce que le frère pouvait comprendre bien mieux que n'importe qui, bien que le lien entre le Blackwell et la Quinn ait toujours été très fort, plus peut-être encore qu'avec le petit dernier de la famille. Les lèvres serrées en l'écoutant détruire ce qu'il avait pu avancer, ce qu'elle ne considérait que comme de vagues excuses, la colère s'engouffrait lentement dans ses veines, brûlait son sang alors que ses prunelles s'enflammaient. « Des excuses, ouais, ça devait être ça, parce que j'aimais tellement faire partie de ce groupe avec tout ce que ça impliquait. » Un grondement au fond de sa poitrine, supplique du myocarde qu'il n'écoutait pas alors que sa langue se déliait, que les mots qu'il s'était interdit depuis si longtemps lui échappaient. « Tu t'es juste plantée de gamin dans la fratrie. T'as misé sur Dan, mais c'était pas pour lui que je restais avec eux, j'avais pas de raison de le faire, et je l'ai jamais mis en danger en leur appartenant. » Les mots appuyés, durs, parce que c'était ce qu'il avait été pendant longtemps, leur chose, sur commande. « La personne pour qui j'pourrai jamais quitter les hunters, c'est pas lui, c'est personne que t'ais pu trouver dans mon répertoire, et à ce niveau j'avais peut-être bien raison d'être paranoïaque. » Ce n'était pas à elle qui ne faisait pas confiance à ce moment-là, mais désormais, c'était autre chose. Parce que le numéro de sa soeur, il le connaissait par coeur, qu'elle ne faisait plus partie de son répertoire depuis qu'il avait appris qu'elle chassait elle aussi, et qui plus est dans le même groupe que lui. Depuis qu'à être leur propriété, tout leur appartenait, et que l'idée que le lien soit fait entre eux deux le tétanisait. Il avait fini par être fait, inévitablement, nouveau moyen de pression sur le médecin alors que les plus tordus se mettaient à vanter la beauté de la brune près de lui,  goguenards quant aux chasses qu'ils mèneraient ensemble, à éveiller ses envies assassines, celles de leur gueuler que jamais ils ne la toucheraient, pas tant qu'il serait dans les parages, et il comptait le rester longtemps. Il y avait eu les effusions violentes, lorsqu'on le cherchait trop à parler de sa soeur, chantage que le médecin ne tolérait pas, pour lesquels les coups avaient secoués ses poings et ses côtes à plusieurs reprises jusqu'à ce qu'ils arrêtent de bavarder à ce sujet. L'on ne parlait plus de Merry, plus pour le provoquer, mais l'épée de Damoclès se trouvait bien là, suspendue dans sa nuque au moindre mouvement suspect. Il ne pouvait pas partir, pas lorsque ça engageait sa sécurité à elle auprès de certains membres du groupe. C'était un risque qu'il n'était pas prêt à prendre. Il aurait pu le dire, cracher la vérité, aller plus loin en évoquant sa soeur, mais la seule idée de ce qu'avait fait Faith en contactant Dan lui donnait bien trop vite la nausée, bouclant ses lèvres sans que le prénom jamais ne s'échappe. Elle pouvait le trouver seule, ce nom, mais jamais le médecin ne l'associerait de son plein gré à ce mouvement tant aborrhé par la mutante. « Si c'était pas pour sa sécurité à elle, je me serais tiré de la seule manière qu'ils connaissent depuis longtemps. » Une balle entre les yeux, anéantir le traître, nombre brûlait de le faire depuis cette nuit fatidique. Une seconde de flottement et il pouvait l'entendre, ce murmure si lointain et si proche à la fois. C'est mon frère qui s'en occupera. L'étincelle blonde vrillant le coin de son regard sans qu'il ne prenne la peine de la regarder, un grognement s'échappant de ses lèvres alors qu'il secouait la tête. « Dégage. » Presque inaudible, le murmure jeté à l'épouse, alors que le bleu de ses yeux venait s'accrocher à Faith, avec la furieuse envie de ne plus la regarder non plus. « De toute façon, t'es pas en position de juger.  T'aurais mieux fait de t'occuper de ton frère avant de venir t'intéresser au mien. » Elle était là, la colère tonnant derrière ses cordes vocales, éveillant les vieilles douleurs qui couraient toujours sa peau le long des plaies à demi-cicatrisées. S'il fallait appuyer là où ça faisait mal, il ne serait pas en reste, et l'homme jetait le sujet sans plus de considération pour les états d'âme de la mutante, ceux qu'il jugeait désormais inexistants, certain de se donner en spectacle en vain, de n'être une fois de plus que le pantin dont on s'était bien joué. Certes, elle pouvait aller loin, mais il n'était pourtant pas prêt à accepter l'affront de l'avoir fait dans son dos, pas quand ça touchait à la famille, pas quand ce sujet était si sensible et précieux pour lui, lui qui n'avait eu qu'eux, ces liens tissés au fil des années créant ce sentiment d'appartenance qu'il avait cherché durant toute son enfance.

Ses mains tremblaient et l'oxygène venait à manquer, l'observant se figer alors que ses paroles continuaient à tourner en boucle dans son crâne, à l'en rendre fou. Il y avait bien trop de maux à libérer, encore et encore, tant qu'il ne savait plus par où commencer, que son esprit bouleversé peinait à organiser ses pensées. « Et toi t'as toujours pas compris que j'en avais rien à foutre que tu me fasses du mal, que cette relation nous fasse du mal à tous les deux ! » La discussion se composait lentement au passé et dilacérait un peu plus sa poitrine, les efforts suffoquants pour poursuivre lui coûtant ses dernières couleurs, ses traits livides se faisant presque translucides, à menacer de laisser sortir toutes les émotions contraires qui étouffaient sous sa chair. « J'aurais jamais persisté, si tu crois que je me sentais persécuté, que j'avais pas envie de me faire de mal avec toi, j'me serais barré cette nuit-là, ouais, je t'aurais jamais accompagnée chez toi et j'serais pas resté toute la nuit en comprenant que je m'étais beaucoup trop attaché à toi ! » Les vociférations à travers les dents serrées, les révélations qui ne s'étaient jamais vraiment faîtes à voix haute, même si c'était bien cette nuit là que tout avait achevé de basculer. Même après les os brisés, la colonne fracturée, qu'elle ait manqué de le laisser paralysé, qu'il s'en soit sorti par magie, qu'il lui ait pardonné, parce que cette relation avait été forgée dans la douleur, dans la difficulté desquelles l'amour était né comme ça, comme un coup en pleine poitrine qui l'avait mis KO sans qu'il n'ait cherché à lutter. Du mal, elle lui en avait fait, la réciproque était également vraie, et il n'avait pas cherché à fuir, jamais. Il n'y avait qu'une chose qui demeurait en travers de sa gorge, celle qu'il n'évoquerait plus qu'une fois de ce ton éteint et éreinté qui lui cramait les lèvres. « Mais t'as raison, faut croire que j'ai été niais, même complètement con à ce stade, pour avoir la naïveté de croire que tu m'estimais assez pour pas me manipuler. » C'était parti pour être sarcastique, avant que cela ne finisse par s'imposer en cruelle vérité entre ses lèvres. Celle à laquelle il ne voulait pas croire, qu'elle ne repoussait pourtant pas. Peu importait le but final de tout ce stratagème, la manière de procéder était trop douloureuse pour celui qui avait déjà subi par le passé, à croire que les histoires d'amours ne pourraient que se conjuguer sur ce schéma, condamné à se répéter une deuxième fois, une dernière fois, parce qu'il ne restait plus rien de ce coeur qui était par miracle parvenu à se ranimer dans sa poitrine. T'es fait pour ça, Kiel. Un regard perdu sur sa droite, à chercher la silhouette maternelle, perdant la notion du temps alors que les minutes s'égrénaient. Pas réel. « Je sais. » Le chuchotement perdu à ses lèvres, le regard délavé repoussant cette vision du passé, venant s'accrocher au sol alors que l'humidité naissait au coin de ses cils. « Tu m'étonnes, que ça t'atteint pas. » C'était à son tour de sourire, des crampes naissant à ses pommettes alors que ses zigomatiques se remettaient péniblement en marche. « T'es contente ? D'avoir raison, t'es contente ? » Ce mot adressé à elles, mais surtout à elle, parce que des trois c'était celle qui avait achevé de le détruire, de détruire tout ce en quoi il avait tâché de croire à ses côtés, l'espoir s'envolant sous ses mots de plus en plus acérés. « J'ai mal, tu veux que je te dise sincèrement ? J'ai mal à en crever, c'est ça que tu veux entendre, que je le savais d'avance, que c'est ma responsabilité ? Que t'allais me faire mal, que tu l'as fait, sois fière, mais putain si c'est ça que t'appelles aimer, si c'est ça Faith, me faire des coups comme ça et me montrer clairement que t'as pas été foutue de me faire confiance alors que j'étais prêt à tout, à tout... Alors t'aurais mieux fait de pas me ramasser cette nuit-là. » La nuit du bal, ou la nuit de la chute, peu importait à ce stade où rien n'aurait su combler le vide béant qu'elle avait laissé dans sa poitrine, qui engloutissait progressivement chaque parcelle de son être. Il s'était approché, jusqu'à lui faire entièrement face, baisser les yeux vers elle et la fixer de cette ténacité proche de la perte de contrôle, de son esprit torturé qui ne tournait plus rond depuis qu'ils s'étaient séparés cette nuit-là. « T'aurais mieux fait de pas venir, de jeter la clé parce que là c'est encore pire. J'aurais trouvé la maison vide et y'aurait rien eu de plus à dire. » Les mots sortaient sans filtre alors que l'âme se déchirait, que le traitement cessait de faire effet, que plus rien ne le retenait au bord de ce prépicipe qui tanguait derrière ses pupilles.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeJeu 17 Nov 2016 - 23:16



if i burn, get out  




L'accuser, toujours et plus encore. Il fallait le pousser, plus que la mépriser, mais bel et bien la détester. Faith ne, pouvait pas faire semblant avec lui, cela était trop difficile, impossible même. Elle avait de l'envoyer valser, et cela lui offrirait une paix intérieure, une solitude qu'il finirait sans doute par regretter. Lors de ces regrets, il croiserait une autre fille, gentille si possible - mais pas aussi belle que Faith parce que cela n'existait pas, - qui le respecterait et ferait de lui un être complet. La blonde en était incapable, parce que pour elle, il luttait en vain et elle ne pouvait tolérer cela. Par égoïsme ? Sans doute. Elle ne vanterait jamais son altruisme, parce qu'elle ne mentirait pas sur son envie d'être avec lui, sans se demander si elle risquait de se faire remarquer par un hunter un soir. Oui, elle pensait à elle, mais elle avait imaginé comme elle serait avec lui. Il fallait parfois, rompre des promesses, ne pas tenir des paroles et mentir. Faith le savait, elle ne pourrait jamais retourner en arrière. Qu'importait, ce soir il était trop tard pour venir songer aux regrets, et s'excuser signifiait simplement avouer qu'elle ne faisait pas avancer l'histoire. Un pardon, il n'en avait pas besoin, il ne l'écouterait sans doute pas et il aurait bien des raisons de taire ses écoutilles et de continuer à l'incendier. La blonde, se lança sur le chemin de Dan. Parce qu'elle l'appréciait, elle ne le cachait pas, et elle n'avait pas honte de ressortir des dossiers simplement pour mener la danse quelques pas, juste un moment, un dernier instant. Elle la perdrait, rapidement, cette mainmise sur le petit débat de ce soir, peut-être qu'elle réaliserait trop tard qu'elle n'avait pas l'avantage, qu'elle ne l'avait jamais eu d'ailleurs. Ce n'était qu'une illusion, une sensation de contrôle que la demoiselle allait admirer s'embraser au fil de la conversation. Néanmoins, il le brun avait raison : il n'avait jamais aimé les hunters. La mutante le savait, et elle ne comptait pas lui retirer cela. Faith ne comprenait juste pas, ce besoin maladif de rester pour une seule personne. Pourquoi souffrir autant ? La question se posait sérieusement. La mutante l'écouta parler, et elle sembla confuse : elle n'avait pas contacté Dan, parce qu'elle pensait qu'il était la cause du problème. La blonde ne cacha pas son incompréhension face à cette idée totalement hors sujet. Il se vanta, par la suite, d'être assez paranoïaque pour avoir protégé la cause de son maintient chez les hunters, mais là n'était pas le sujet aux yeux de la demoiselle. Il ne réalisait pas, il ne voulait pas comprendre et faisait la sourde oreille. La blonde se disait qu'insister ne servait à rien, lui faire un long discours serait totalement futile, et sans doute que cela ne ferait que relancer une colère qui était justifiée. Faith ne serait pas gagnante sur ce terrain, elle devait reculer pour mieux avancer par la suite. Ce qu'elle ne réalisait pas, est qu'elle allait reculer durant tout le reste de cette triste et fade conversation baignée dans la colère d'Ezekiel. « Ton frère avait besoin de quelqu'un avec qui discuter, alors crois-moi, cela ne fut pas une perte de temps.   » Parce que Faith avait une ouverture d'esprit très large lorsqu'elle le voulait.  « Je ne voulais pas trouver la raison qui te poussait à rester chez les hunters. Je voulais trouver, quelqu'un qui m'aiderait à t'en sortir, quelqu'un qui aurait plus de valeur que n'importe qui. Avec le temps, ton amour pour la famille fut plutôt évident.   » Elle ne défendait pas son action, mais elle mettait en lumière la raison de son choix. Il pouvait hurler aux nuances futiles, mais pour elle la différence était là et elle ne pouvait pas renoncer à cette idée, qu'elle, ne pourrait jamais enfermer quelqu'un dans une cause simplement pour obtenir de l'aide en cas de besoin. Il refusait de comprendre, et il avait bien raison de le faire. Elle perdait du terrain, mais il gagnait en rancœur plus qu'elle ne pouvait l'espérer.


La blonde resta bouche bée, incapable d'agir face à ce qu'elle disait, son regard devint suppliant, comme l'évidence qu'admirer son cadavre la tuerait. Ce fut un vague mot, embrouillé qui attira par la suite son regard, venant l'écarter encore plus de la réalité quelques secondes. La blonde s'accrocha brutalement au monde réel, pour y entendre des mots qui firent bondir dans sa poitrine une souffrance, un battement, puis un second, comme une sérénade dans sa poitrine, lente et agonisante. Joachim, forcément. Le sujet était inévitable, parce qu'il fallait en parler, mais elle s'attendait à présenter ses excuses, et nullement à devoir subir une remarque de ce genre. « Je croyais qu'il était mort, avec ma mère et mon père. La faculté de survie dans ma famille est prodigieuse, et crois moi que j'en suis la première attristée. Je voulais te protéger, ce fut un fiasco, et crois-moi que j'y pensais, tous les jours dans ce manoir.  » Parce qu'elle n'allait pas revenir sur le sujet : elle savait pour les tortures physiques. Elle ignorait le reste, et il ne devait pas savoir grand-chose sur la captivité de Faith non plus, donc cela était une bonne nouvelle : cela ne ferait que grandir l'écart qui se creusait déjà entre eux. Cette conversation n'avait même pas le mérite d'être sincère, parce qu'elle ne pourrait jamais estimer la souffrance dont il fut la victime, mais elle donnerait tout pour avoir été à sa place. La promenade sur les souvenirs, sur les bouts de verres et les morceaux déchirés du passé. Cette relation était brûlante, et elle fut désastreuse lors de sa genèse, les quelques mois de bonheurs furent brefs et ils le savaient, ils le hurlaient à haute voix pour la première fois depuis des mois. La difficulté de la vérité était arrachée. L'histoire du vaccin était la cause de Faith, qui pointa instinctivement son regard sur sa trousse de toilette, un bref instant, quelques secondes égarées. La douleur du moment. La haine qui l'avait abandonné. La rage qui s'était envolée et le brin d'humanité qui s'était glissé entre sa chair, terriblement humaine en cette triste soirée qui devint étrangement belle dans l'azur des yeux du médecin. « C'est bien ça, quand moi je suis au bord du gouffre, je dois accepter que tu m'aides. Sauf que toi, quand tu as été battu à mort, j'ai su que pour moi c'était trop difficile de savoir que tous les jours, tu pouvais te faire tuer parce qu'ils en avaient envie et ne rien faire était synonyme de t'abandonner.  » Il ne la croyait pas, mais elle le dirait, toujours.

Le pire, fut à venir. Des mots douloureux, saignaient sa peau, martyrisant son cœur et venant le peu de conviction de le repousser et de le faire fuir qu'elle avait. Elle s'écroulait à cette idée, qu'elle n'était qu'une manipulatrice. Tout le monde, sauf lui. A force de jouer un rôle, elle en payait les conséquences, et son corps semblait venir se tordre de douleur. « Quoi ?  » La voix faiblarde, ne laissant paraître aucune colère, ne laissant paraître rien, que de l'agonie, un moment tristement égaré. Elle fut incapable de réaliser, repensant au passé à ces moments rares avec lui. Son cœur s'écroulait, sa conviction s'éventrait. Elle le releva même pas, l'absence totale de son ancien amant, qui parla dans le vide, elle tombait de haut, elle creusait désormais bien bas en réalité. Même la suite, elle sembla incapable de prononcer un mot, supportant en silence la première nouvelle attaque, incapable de réagir, de pleurer ou même de répondre dignement. Il souffrait et cela la tuait d'autant plus à l'intérieur, comme une sensation étrange qui lui offrait le malheur de subir sa peine. Le coup de grâce : cette nuit là. La demoiselle fit rapidement le lien avec chez Joachim, par instinct et par la suite logique de la conversation de son esprit. Le rapprochement du médecin ne sembla que plus douloureux, devoir le regarder, tandis qu'elle était incapable de fixer une distance naturelle. Le recul ne se fit pas, parce qu'elle devait imaginer ce qu'il avait subit, mais plus encore : ce qu'il pensait d'elle. Il la fixait, elle avait l'impression qu'il allait la tuer, venir lui prendre un dernier souffle de vie.  Par miracle, le déclic sembla se faire dans la dernière parole : ne pas être là. Il le voulait vraiment ? Il le pensait ? Il l'aurait. La demoiselle le fixa quelques secondes, se reculant en lui tournant le dos, plaçant une main sur son ventre dans une douleur vive en prenant son souffle pour à nouveau se détourner et l'observer, prenant le temps de revenir au point de départ. « Je t'emmerde, Ezekiel.  » Cela sortit tout seul, comme une phrase froide. Reculant de quelques pas sans cesser de le fixer. « C'est moi ? La salope qui est à l'origine de la trahison ? Pourtant c'est toi, qui pense que je mens, depuis des mois, donc le manque de confiance ne vient pas que de moi.   » La demoiselle respira péniblement en mimant un sourire. « Tu peux dire que je mens, mais si tu étais si futile, j'aurais tué Joachim et en effet, je t'aurais laissé crever. Ce soir-là, je venais pour toi, parce que l'idée de savoir que par ma faute tu souffrais, était atroce.  » La blonde sembla se perdre entre tristesse et colère. « Je ne suis pas ta putain d'ex-femme. Te regarder te battre, dans une cause qui n'était pas la tienne, me rendait malade. Je ne suis pas contente, parce que si tu penses que je suis mesquine à ce point, c'est que tu n'avais rien à foutre avec moi ces derniers mois. Si pour toi l'amour c'est juste rester passif, et regarder l'autre sombrer, alors en effet, ce n'est pas ma définition et ça ne sera jamais cette dernière et je vais pas la changer pour toi. » La blonde se retourna finalement en prenant une inspiration, s'éloignant pour saisir sa veste qui traînait, se retourner et avancer de quelques pas vers son ancien amant, les yeux imbibées de larmes, qui se libérèrent. « J'vais continuer dans les citations. Le si est l'ami du peut-être. Alors peut-être que tu fus trahis...  » elle méprisait toujours autant les hypothèses. La blonde quitta le regard azur de son amant, pour se perdre dans l'ombre de la pièce, observant son mentor l'observer, caché derrière le seul qu'elle avait aimé. « Mais si c'était moi, qui était retombé dans l'extrémisme terroriste. Tu aurais fait bien pire, pour me sortir de là. Je rectifie, pardon monsieur l'homme du sacrifice.  » Avançant de quelques pas, toujours en laissant des larmes couler. « Si, je retombe, dans l'extrémisme terroriste, tu feras bien pire. » La demoiselle soupira alors. « Tu es ma cause, la cause pour laquelle j'avance putain. Je suis amoureuse de toi, j'étais, je suis, qu'importe putain on s'en fout visiblement puisque je mens. J'suis une putain de menteuse, en tout cas. » Lui tournant le dos en enfilant sa veste d'un pas décidé. « Fous moi dehors si tu veux, j'ai juste un sac. Je pars demain matin, mais je vais t'abandonner en bonne salope amoureuse que je suis pour te foutre la paix quelques heures et prendre l'air. le bon côté, c'est que tu restes le gentil, ça m'arrange on va revenir aux bonnes vieilles habitudes. j'temmerde tellement, putain.  » Elle avait besoin de prendre l'air, de respirer, de se dire qu'elle n'aimait pas dans le vide. Ce vide, qui embaumait sa poitrine, se déliant brutalement. Elle fut bercée au prince charmant, l'idée qu'on viendrait la sauver, l'aimer et s'envoler en se foutant royalement de la réalité. La rage, la haine profonde venait à nouveau s'abattre et s'enraciner dans ce vide qui ne demandait qu'à se remplir. La fuite était vaine, la haine l'avait retrouvé et comptait bien faire taire ses désirs et joies. La haine coulant dans les artères, les rêves oubliés, cela sembla tourner, recommencer, redémarrer. Elle avait à nouveau 17 ans avec la colère inépuisable qui la bouffait.  




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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 4 Déc 2016 - 20:14


you take his misplaced heart. it is heavy on your hands. nobody will say it out loud, so you scream at yourself;
one day this will end.

Aveuglé par cette rancune qui n'avait pu s'extérioriser avant ce jour, Ezekiel était incapable d'entendre, d'apaiser l'acrimonie qui l'empêchait d'écouter clairement, de calmer son coeur quelques secondes, le temps que ses mots fassent leur chemin et qu'il comprenne. Qu'il lui accorde le mérite d'avoir essayé, usant probablement de recours qui seraient les derniers dans cette situation impossible. A croire qu'elle y mettait plus de volonté que lui-même. Mais il ne parvenait à accepter la manière, ne faisait aucun effort pour que ce soit possible. Elle aurait pu lui expliquer ses raisons durant des heures qu'il ne les aurait pas plus entendues, pas quand l'animosité étirait ses traits épuisés, que son esprit n'était pas suffisamment au clair pour réaliser sur quel terrain dangereux ils avançaient. A croire qu'il s'était déjà résigné, qu'il n'était venu abattre ses foudres que pour la forme, pour libérer quelques minutes sa poitrine de cet étau qui l'étouffait. Parce qu'arranger les choses, qu'est-ce-que ça pouvait encore vouloir dire ? Comment réparer ce qui avait fissuré les moindres recoins de son âme ? C'était avec un certain fatalisme que le médecin se tenait en face d'elle, persuadé que ce schéma n'aurait de cesse de se répéter, que si la première l'avait presque détruit, la deuxième l'achèverait pour sûr. Les lèvres frémissantes de cette rage qui se ravivait à l'évocation de Joachim, alors qu'il lançait lui-même les hostilités, que les réponses de Faith n'y changeait pas grand chose. La blâmer pour ce désastre, c'était injuste, il en avait pertinemment conscience pour avoir pu entrevoir quelle dynamique rythmait le lien fraternel. L'attaque injustifiée lui brûlait les lèvres alors qu'il l'observait se débattre avec ses explications, contemplait ses réactions, sans en tirer le moindre plaisir pour autant. Il ne réflechissait plus aux mots qui sortaient dans le désordre, négligeant leur impact, blessé au point d'envoyer les coups par méfiance, hérissant son bouclier pour ne pas qu'elle l'atteigne. Pas plus qu'elle ne l'avait déjà fait. Persuadé que cette discussion finirait par leur causer un peu plus de tort encore, les conduire au point de rupture qui finirait par le briser, le médecin abattait toutes ses cartes, agonisant de ces révélations qu'il extorquait de ses veines, qui surinaient un peu plus encore sa poitrine.  Bien en face d'elle, supportant son silence alors que le maigre espoir qui animait encore ses prunelles s'éteignait lentement, il achevait les reproches, ravalait cette voix qui avait fini de remuer ses craintes les plus viscérales. Celle d'avoir imaginé l'équilibre d'une relation qui lui avait semblée si douce, avant que tout ne s'effondre. Celle de voir les souvenirs s'éparpiller, usés par l'incertitude qui leur donnait une toute autre teinte. Croire que tout n'avait pas été aussi fort qu'il l'avait pensé, qu'ils avaient finir par ressentir leur histoire sans s'accorder, c'était trop douloureux pour qu'il parvienne à l'accepter, provoquant la mutante en attendant une riposte, un signe qui enverrait valser ces grandes théories qui s'étaient imprimées à même sa chair. Partant au front les mains pleines de ces reproches qui semblaient assumés, l'homme laissait pourtant une place à l'espérance de se tromper. Parce que seul, il n'était convaincu que du pire, de ces hypothèses qui le rebutaient sans que personne ne puisse les remettre en cause. Ce qui avait sonné comme une évidence avant que son esprit ne s'endorme artificiellement, bercé par ces pilules qui laissaient moins de place aux coups de sang.

Les vociférations s'arrêtèrent alors qu'elle finissait par se détourner, qu'un coup douloureux du myocarde heurtait ses côtes dans une pulsation incontrôlée. Le souffle coupé, immobile alors que sa peau glacée par la pluie ne cessait de trembler, un hochement de tête ponctua les premières paroles de la belle, alors qu'il arrachait son regard au sien dans une incompréhension cruelle. Penser qu'elle mentait, c'était la seule explication plausible. La seule qui s'était dessinée alors qu'il ne parvenait à saisir les raisons l'ayant poussé à agir dans son dos, à entailler cette confiance aveugle qu'il avait placé entre ses mains. Le fossé se creusait un peu plus dans sa poitrine alors qu'il reportait son regard sur elle à l'évocation de cette soirée. Elle était revenue, elle l'avait sauvé, et pourtant le médecin ne parvenait à rendre justice à son acte, pas quand le reste torturait autant ses pensées. Ses mâchoires se crispèrent à l'évocation de Constance, de ce fantôme qui hantait chaque recoin de son champ de vision et dont la voix se faisait de plus en plus pressante. Les sourcils froncés alors que les mots se bousculaient dans sa gorge, le silence seul s'imposait face aux paroles de la blonde, lui cédant une part de terrain alors qu'il se condamnait à écouter. Et ça lui faisait mal, jusque dans les os, alors que l'amour se trouvait défini de bien des manières, les éloignant alors qu'ils s'incendiaient en remettant en cause tout ce qui avait pu les lier jusqu'à présent. Céder en lui lançant qu'il ne changerait pas non plus, que rien ne changerait et qu'ils s'étaient bien trompés, ça lui cramait la gorge alors que ses iris vrillaient dans la détresse. Il ne pouvait pas tenir, pas en contemplant les vestiges de ce qu'ils avaient été, en contribuant à en anéantir les derniers fondements en demeurant muet. Sa poitrine le tiraillait alors qu'elle s'éloignait encore, que la fin se laissait pressentir à mesure que ses gestes s'enchaînaient, qu'une dernière oeillade s'abattait dans sa direction en restant en apnée. Comme si la moindre inspiration allait accélérer les choses, achever de balayer les chances d'entendre ce que l'autre avait à dire, de refuser que les chemins se séparent pour ne jamais se retrouver. Entre ses lèvres, que des vérités, celles qui venaient le heurter de plein fouet alors qu'il se mettait un instant à sa place, plongé de force dans une situation qu'il n'aurait su gérer avec plus de précautions. Qu'elle retombe dans ces vieux travers, et il en serait devenu dingue. Qu'elle s'éloigne dans cette voie, et il en aurait retourné la ville. Parce qu'il n'avait jamais su être raisonnable, qu'il n'avait jamais promis de l'être. Déchiré par ses paroles dont il n'était pas capable de se détourner, pas quand elle visait juste et que ses propres torts lui revenaient en pleine gueule, ses lèvres se crispèrent alors que les larmes se mettaient à tanguer devant ses iris délavés.

Qu'elle s'éloigne et n'assiste pas davantage au désastre qui se noyait dans ses yeux. Qu'elle tourne les talons et qu'il puisse laisser son être déchaîner ses émotions. Se contenir était difficile, de plus en plus, alors que le trouble s'insinuait un peu plus profondément dans son crâne, que la douce folie qui l'animait depuis cette nuit s'annonçait à grand coup de poing dans le coeur. Gérer la douleur, se maîtriser, il ne savait plus comment faire, Zeke. Alors qu'elle se tire, qu'il respire quitte à briser tout ce qui se trouvait dans cette maison, qu'il explose entre les murs et qu'il n'en reste rien au petit matin. La nervosité oprimait sa cage thoracique alors qu'il la laissait partir, qu'il se faisait violence pour ne pas même se retourner. « C'est ça. Tire toi. » Les dents serrées crachant les mots hâchés, la ferraille s'infiltrant sur ses lèvres alors que les crocs s'y enfonçaient. Museler la souffrance, c'était plus dans ses cordes, pas depuis qu'il lui fallait avaler des médocs pour espérer se calmer. Attendant que les pas disparaissent, tenu en haleine par cette démarche qui ne tarda pas à passer la porte, l'air glacé s'engouffra dans une bourrasque qui lui secoua l'échine. Lui rappelant le déluge qui grondait là dehors, le chaos qui menaçait de s'abattre sur les rives du lac, les messages radios qui n'avaient eu de cesse de défiler. Pour la première fois depuis son arrivée, son regard se porta sur ce qui l'entourait. Les fenêtres protégées. Le scotch parfaitement disposé. Ses yeux restèrent captifs de cette vision durant de longues secondes, alors qu'un pas nerveux finissait par l'emmener faire le tour de la demeure, retrouvant ce même schéma dans chacune des pièces. Revenant au salon, le médecin étouffait. Oppressé par les murs qui l'entouraient, à trop chercher le calme qui ne s'annoncerait pas, l'humeur assombrie par la tempête qui sifflait dans l'embrasure de la porte s'emporta soudain un peu plus encore. Les yeux rougis par la peine qui lui dévorait le coeur, Zeke ne prit pas la peine de changer de vêtements, d'enfiler sa veste, de refermer derrière lui alors qu'il se retrouvait pris sous l'averse. La brume noyant la ligne d'horizon, épais voilage semblant laisser le lac partir en vagues de fumée, l'homme ne tarda pas à dévaler les marches, à faire le tour de la bâtisse, à se mettre à courir ci et là, la gorge nouée des sanglots qui disparaissaient sous le grondement du ciel.

Dans la grisaille qui semblait tout engloutir, il ne semblait rien y avoir. Rien, ni personne. Plus de notion de temps, ni d'espace. Le crâne meurtri et la raison balayée, il semblait que le médecin se retrouvait à tourner en rond, à courir après une chimère qui s'était déjà envolée, qu'il n'avait finalement jamais été capable de retenir. Les branchages battant ses bras alors que son regard cherchait désespérément à s'accrocher à la lumière de sa silhouette, le décor n'était que pénombre, paysages déséspérément similaires. Le souffle court, les nuances violacées se dessinant sur sa chair et ses lèvres gelées, il ne sut pas exactement combien de temps s'écoula avant qu'il ne pose enfin son regard sur elle. Peut-être était-il parti trop loin avant de tout bonnement revenir. Peut-être était elle revenue avant même qu'il n'ait achevé de partir. Ses pensées désordonnées achevaient de brouiller sa réflexion alors qu'il s'avançait dans sa direction, calquant son pas sur le sien en accélérant la cadence. Refermant sa main sur son bras en la stoppant sans s'inquiéter de ce qu'elle pourrait en dire, le médecin la retourna d'un geste vif pour lui faire face et s'assurer qu'elle se tenait bien là, que son esprit ne lui jouait pas des tours en le laissant inventer sa présence. « Arrête toi. » Un ordre rauque assorti d'une supplique, curieux mélange se dessinant à voix haute alors qu'il ne la lâchait pas. Que son ton s'élevait pour couvrir la violence des intempéries. « J'voulais pas te lâcher, je l'avais promis. » L'aveu dilacérant ses cordes vocales d'une complainte sincère, grondement qui vibra jusqu'à ces doigts qui empoignaient toujours fermement son bras. « Même en essayant, j'ai pas pu te laisser partir. Tu m'tues, mais je peux pas. J'pourrai jamais. » Titubant d'un nouveau pas vers elle, avec la détresse d'un noyé s'agrippant à sa bouée de sauvetage, Zeke secoua la tête en ayant un regard pour le ciel assombri qui se dessinait entre les arbres. « J'peux pas arrêter de t'aimer, Faith, pas même quand on se fait trop de mal. Jamais j'pourrai. » Abaissant son regard sur elle en sentant sa gorge se nouer, les confessions s'intensifiant alors que sa poitrine s'entrouvrait pour que s'en extirpe les certitudes qui lui restaient. « Même quand j'voudrais que tout s'arrête, j'peux pas. Même quand j'me dis que s'aimer ne suffira pas, j'peux pas. Et même quand ça fait mal de t'aimer. J'peux pas. » Torture paradoxale lui nouant les tripes alors que ses lèvres grelottantes rendaient leur ultime déclaration. « C'est toi, Faith. Je sais que ç'aurait été plus simple autrement, mais j'peux rien y faire. C'est toi. Jamais ça n'a été personne d'autre. Même pas elle. C'est toi, et j'pourrai jamais changer ça. » Libérant son bras, la laissant maîtresse des actes et des décisions qu'elle prendrait, le portrait fantômatique du médecin se contenta de tenir là, sur ses deux pieds, son coeur en miettes livré à ses mains, parce qu'il n'avait cessé de lui appartenir, même dans les pires tourments.
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 4 Déc 2016 - 22:13



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Le corps abîmé, par la vie, le temps, les entraînements. Cette vie, qui fut son quotidien durant son enfance. Elle fut belle, cette gamine, à s’enchaîner à son quotidien, par peur, par amour, et par incapacité à se trouver. Ce fut son père, qui lui claqua la première fois la porte au nez, en réponse à son comportement. La trahison, ne fut pas celle d'être l'esclave d'une vie. La trahison, fut plus douce, cette demande que sa mère lui murmura implicitement, en refoulant la mutation de la demoiselle sans jamais oser prononcer le nom « au moins, tu me survivras ». ce jour-là, ce fut sa famille que la gamine, abandonna, et en retour : la porte claquée de sa maison, son foyer et les vestiges de son bonheur. Ce dernier soir, passé avec sa mère, elle s'en souviendrait, trop longtemps. Ces longs cheveux blonds, légèrement bouclés, ce regard maquillé gracieusement avec parcimonie. Une robe rouge. Un cliché, et pourtant, de sa vie : elle gardait de ce souvenir seulement un bracelet avec une fleur, et il n'était, même pas chez elle. Cette fleur, ce bracelet, cette métaphore, elle était chez un autre, parce qu'elle s'était peut-être trompée. Bien après, une année plus tard, ce fut sous-alimentée, désespérée, et prête à tuer, blesser et à poignarder tous ceux qui se trouvaient entre elle et la sortie. La porte d'un asile, d'un centre, d'une prison pour le plaisir de l'élan lyrique. Son obsession, poignardant, et s'élevant hors du système avec ces mots en tête « tu es dangereuse, skylar », ce tutoiement que s'était octroyé son docteur. Ce jour-là, ce soir-là, 365 jours plus tard, elle claqua la porte sur son humanité, son désir d'exister dans un monde apaisé. Ce jour-là, elle quitta la haine d'un seul homme, pour ouvrir la porte d'un homme qui ferait d'elle, ce qu'elle était. Cette fille droite, jolie, belle, intéressante et qui devait pourtant vivre avec un seul objectif : atteindre, l'épuisement, en raison d'une mutation qui pouvait faire bien mieux que faire déplacer quelques couteaux dans une cuisine. Ce ne fut qu'un couloir, sa vie ne fut pas un labyrinthe : le libre arbitre, elle n'en fut pas privée, mais elle le refoula. De cette vie, pleine de rage, de dédain, de mépris et de rage : elle s'échappa par la grande porte. À feu et à sang, ce monde, elle vint à s'en échapper avec quelques doux murmures « comment savoir si tu veux vivre ? Laisses-toi couler, et remonte si le poids de ton coeur ne se noie pas dans tes rancœurs, sinon, meurs. Sky', tu vas sauter du toit. » quand bien plus tard, il viendra lui le redire : tu es à moi. L’incendiaire ? Non, mais l'opportuniste : inlassablement. Une nouvelle fois, une porte sembla se clore, sur sa vie, son passé tandis qu'elle partait avec un sac, une cicatrice et une veste. Tout cela, était encore chez elle, comme des présents. Ce fut la porte ouverte, sur le monde américain que personne n'aime à regarder : celui où payer son loyer, cela marchait mieux en étant jolie. Faith, Skylar, l'ombre qu'elle était, avait claqué plus de portes qu'elle ne pouvait en citer. Elle le savait, elle ne le reniait pas, loin de là. Par amour pour ce qu'elle fut, si tenté qu'il était envisageable de croire qu'elle s'était aimée un jour. Aujourd'hui, elle claquait une porte qui semblait sonner comme un retour en arrière, rebrousser chemin. Cette baraque, n'était que le cadre. Cela pourrait être sa mère, son père, son docteur, Elijah, son frère, sa demi-sœur ou même tous ces mutants, tous ces innocents tués parce qu'ils avaient un point commun : de trop près, ils avaient eu un bref aperçu de qui, était Faith Cunningham. Parfois, un mensonge qui en disait long. Souvent, cela signifiait juste d'admirer son regard, avant de mourir, sous une explosion. Tous, s'étaient retournés sur Faith Cunningham. Tous, ils avaient admiré bien des choses chez elle : la prunelle de ses yeux, sa mutation, son corps, ses longs cheveux, son caractère bien trempé, sa faculté maladive à détester le monde entier ou encore, ce besoin maladif de trouver de l'amour en cherchant désespérément à le contrôler – en vain. Rares, étaient ceux qui avaient réellement regardé, Faith Cunningham. Sa mère, l'avait fait, et à l'exception de cette dernière : Ezekiel, pointait dans cette triste liste.

Quitter cette maison, n'avait donc rien d'extraordinaire : un trait de plus sur le reste de sa vie. Le regard détaché, avançant l'âme livide. La blonde pensait, plus qu'elle ne le devrait. Incapable de saisir le monde qui l'entourait, sentant le vent la fouetter, incapable de s'arrêter dans sa course lente, vers le rien : ce qu'elle fut, et qu'elle serait. Ce fut le pas délicat, observant le monde, incapable de marcher droite, que la mutante sembla poursuivre son chemin vers le passé. La pluie battante, une météo typique de sa ville natale, de ces nuits à s'entrainer, parfois dans les plus graves météos pour le plaisir d'un seul. Elijah avait toujours aimé la pluie, appréciant le camouflage que cela offrait à sa personnalité. Sa queue de cheval, ne tenait pas, devenant totalement plate et soufflant au vent. Ce fut en croisant le regard de son père, que d'un geste vif, elle retira sa veste pour  la laisser tomber à terre avec un regard perdu dans la colère.  « Ton souffle de vie, contre une vie de souffrance. Je recommencerai.  » Le traversant d'un geste brusque, presque avec un sourire innocent au coin des lèvres. Elle ne le haïssait pas, Faith n'avait pas la force de haïr cet homme, elle n'en fut jamais désireuse, en réalité. La mutante sembla continuer sa route, la pluie battante venant nourrir son pull et effleurer sa chair, caressant sa peau devenant humide. Elle tourna, brutalement, face au reflet de sa mère, poursuivant dans une autre direction, venant promener sa main dans le vide en sentant les feuilles lutter contre le vent, dans le sens opposé, luttant contre un élément qui la dépassait.Elle savait, jusqu'où son don pouvait la guider. Ce fut le corps ensanglanté de son médecin, sur lequel elle marcha, qui la fit ralentir, baisser son regard. « J'aurais dû sauver les patients, plutôt que vous poussez au suicide, mais je recommencerai. » Ses pieds traînant dans le sang, la mutante retira alors ses chaussures pour poursuivre son chemin. Les pieds venant se heurter au froid, à la pierre et au bois, taillant sa peau avec des égratignures qui arrachaient des crissements dans le regard de la mutante qui ressemblait plus à un chien mouillé qu'à une fille – franchement. Elle tomba à nouveau face à sa mère, venant la faire arrêter son chemin, se stoppant, contre le vent, la pluie venant totalement la bouffe, le froid se glissant dans sa chair. Au-dessus du lac, comme un mythe arthurien, comme une légende folklorique. Cela l'arrêta. Tourner en rond . Elle n'en savait rien, mais elle s'approcha avec un regard inspirant bien plus que la répugne, que de la peur. Faith faisait pitié, et nullement de manière compatissante « J'allais mal, j'allais, putain de mal. J'aurais tout donné, pour qu'une fois, rien qu'une fois, être vraie avec toi. » Hurlant ces mots, incapable de saisir pourquoi, du comment, de si elle rêvait, de si elle allait mourir, de si tout cela avait un sens. Cela était nécessaire ? Non. La vie était-elle logique ? Bien évidemment que non, sinon, autant se pendre, vendre son corps et arrêter de peindre un mensonge honteux. Elle resta dans cette position, plusieurs minutes, nul doute que cela dura quatre minutes, minimum, peut-être 4 minutes et 32 secondes, difficile de le dire tant le temps avaient une notion étrange dans son esprit. Elle sembla reprendre sa marche vers le lac, pour se laisser couler, peut-être, pour remonter, mais ce fut une main qui vint la stopper.

Se retournant brusquement, contre son gré, ce fut Ezekiel qui pointa le bout de son nez. Il avait vraiment le chic, il n'avait pas de la vaisselle à faire ? Ou se faire les ongles ? Visiblement, non. L'ordre sonna comme un écho insupportable dans son esprit, venant lui arracher le brin de sérénité qui lui restait. La réalité ? Sans doute, mais, pour elle : la réalité, elle était loin, ici, ce n'était pas chez elle. Il vint à ressortir une promesse, puis quelques jolies paroles, il fallait bien le dire. Cela sonnait simplement, comme un vide dans son cœur, comme un écho lourd qui pesait dans sa poitrine. Elle n'en retenait que le mauvais, venant chercher des interprétations qui n'avaient pas de sens. La mutante, ne ferait pas la même erreur que lui : elle n'allait pas se faire des idées et lui les cracher à la gueule, mais conserver cela en mémoire. Lui dire que la toucher était devenu une chose insupportable, que le seul qui était parvenu à le faire était Cesare lors d'une brève accolade qui fut là simplement pour donner l'illusion à la blonde de se porter comme un charme. Et tout cela, ne changea pas, sous les belles paroles de son ancien amant. Sincère ? Peut-être qu'il l'était. Il était dans un état plus minable qu'elle, parce qu'elle se disait fière et que même avec un costume licorne elle trouverait un moyen de se rendre charmante. Ce fut, cette idée factice qui fit sourire Faith : elle. Constance, cette femme dont il ne prononçait jamais le nom, et dont il ne pourrait jamais se débarrasser. Il la lâcha, les regards se croisèrent et quelques secondes durant, elle détourna le regard dans son dos, incapable d'admirer à nouveau le portrait de sa mère, mais sentant sur ses épaules le poids des mains avides de son mentor, lentement venir se nouer à son cou comme une corde le ferait, comme une lame de bourreau le pourrait.  Cette sensation, se perdait dans les tremblements de la météo, du contexte, et de l'idée fausse que tout cela connaîtrait une fin glorieuse. « Quand je suis là, présente, la chanson n'est pas la même que lorsque je m'en vais. C'est parce que j'étais acquise, que tu réagis en me voyant partir ? A tes yeux, je l'étais ?    » La question était prononcée assez forte pour se faire entendre. Faith sentait les molécules de sa peau se tordre, sa propre peau entrer en souffrance, deux mains se dessinant sur son cou sous ce pull immonde.   « Tu sais, je connais mes défauts.  » Elle afficha un sourire triste en l'observant, le regard humide en se remémorant ces vacances, trop courtes.   « Mais, moi, jamais, je ne fus assez conne pour remettre notre relation en doute. Je voulais plus, je l'admets, mais pas en te brisant. Je voulais être avec toi,  ce toi, pas ce que tu joues avec eux. » Secouant les bras en venant le repousser d'un geste humain contre son torse, le poussant à reculer d'un pas tandis qu'elle en faisait un.   « T'es qu'un pauvre con. Tu le sais Zek' ? » La mutante passa une main sur son visage, incapable de saisir pourquoi, tant pis, parce que. Tant mieux. Elle voulait oublier.   « Mais le pire, c'est que dans l'histoire, c'est moi, la conne qui continue de croire tes belles paroles. J'en ai ma claque, de pleurer à ce moment là. Tu comprends ?  » Un bref moment de silence, pour mieux reprendre.   « Je suis, fatiguée, de fuir. Je ne veux pas, aimer encore, dans le vide. Alors si c'est un jeu, arrête-le, ou assume tes paroles jusqu'au bout.  » Toute cette colère, revenait, et le pire : elle ne le réalisait, pas encore. Les règles du jeu allaient changer: il comprendrait, ce que cela faisait de voir sombrer l'autre dans les travers vicieux de l'humanité. Cela la consumait, depuis sa sortie et elle embraserait à nouveau ses vices. Kiss me or kill me.




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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 18 Déc 2016 - 12:56


you take his misplaced heart. it is heavy on your hands. nobody will say it out loud, so you scream at yourself;
one day this will end.

Ses traits se décomposèrent un peu plus encore alors que Faith répondait. Que ses mots lui déchiraient les entrailles pour en extraire une colère amère, l'homme scellant ses lèvres pour ne laisser aucun mot s'en extirper, luttant pour garder un silence qui pesait lourd dans ses prunelles. Un grognement vibrant au fond de sa gorge alors qu'il s'arrachait à sa contemplation pour perdre ses iris dans la brume environnante. Belle jouant de ses paroles, de ses regards, laissant les blessures de la bête s'enflammer à nouveau, venir ronger chaque parcelle d'épiderme rongée par les lames, par l'étreinte sourde des phalanges contre sa trachée. Acquise, jamais, et le médecin sentait lentement la sincérité de ses dernières paroles se briser dans sa poitrine, à les voir piétinées sans être capable d'aller plus loin qu'il ne l'avait déjà été. Tout penser, tout ressentir, tout dire, c'était ce qu'il avait fait durant les secondes passées. Se laisser aller à prononcer des vérités qui remettaient tout en question, toutes ces certitudes qu'il avait pu avoir en prenant Constance pour épouse, en s'imaginant une vie entière à ses côtés. Toutes ces fois à se résigner, à ne même plus envisager de renouer avec quelqu'un un jour les liens qu'il avait pu tisser avec elle. Tout avait été balayé par ces mois passés à l'aimer, cette mutante qui l'avait longtemps agacé comme personne, à le pousser dans ses retranchements sans voir qu'en lui ce gentil médecin que tout le monde appréciait, qui se laisserait bousculer mille fois avant de sortir les crocs, si toutefois il était seulement capable de le faire. Se contenir, c'était devenu impossible, alors qu'une nouvelle salve de douleur factice naissait entre la chair de son torse et ses mains à elle, celles qui le repoussaient, qui bloquaient les mots au bord de ses lèvres. Le sol se fendait sous ses pas incertains et il ne tarderait pas à sombrer, alors que la pénombre achevait de s'abattre autour d'eux. Il allait disparaître dans la nuit sans que les rayons du soleil ne le laissent émerger à nouveau. Il ne resterait rien, plus rien de ce médecin qui avait pratiquement cessé d'exister sur cette chaise, étouffé par ses liens, à ne tenir bon que pour elle, à ne fermer sa gueule que pour sa sécurité à elle. Elles tanguaient devant ses yeux, ces silhouettes incertaines qui se dessinaient de part et d'autre de la mutante alors qu'il relevait un regard blessé vers elle, à les observer une à une, ces femmes qui scellaient cette fin qui semblait se dessiner depuis qu'il était môme.

Des séquelles. Rechercher des séquelles. Ces petits morceaux de lui éparpillés avec le temps. La naïveté d'un enfant face à sa mère. La naïveté d'un homme face au premier amour. La naïveté d'un coeur glacé se fondant dans ses flammes, sans craindre la brûlure. Pas après pas vers une folie contre laquelle on avait tenté de le préserver dès que la vie avait commencé à donner ses premiers coups, c'était comme s'il comprenait enfin, Zeke, à les regarder droit dans les yeux, le coeur réglé sur chaque mot que la plus vivante des trois continuait à asséner, comme autant de lames plongées dans les failles du myocarde. Peut-être qu'il avait été con, en effet. Trop con de pleurer, de pester après ceux qui l'avaient traîné loin de sa génitrice, de gueuler après Valentina parce qu'elle avait eu le bon sens de rapporter à ses parents ce qui pouvait se passer dans la maison d'à-côté. Ses iris trop plein scrutaient chaque contour de ce visage émergeant de ses souvenirs, celle qu'il n'avait jamais revue, pas même en retrouvant la trace de son dossier psychiatrique en fouillant les archives de l'hôpital. Parce qu'à lire les rapports, à contempler son enfance à travers ce regard externe qui posait les mots sur le papier, il en avait eu le vertige, Zeke, et il avait refermé le dossier.  Il avait fallu qu'il soit roué de coups pour que sa mémoire se mette à protester contre ces limites qu'il s'était imposé, que la mère refasse irruption dans son crâne des années après. Il avait été con aussi, trop con avec Constance, dont le fantôme posait ses grands yeux sur lui, l'air de dire je te l'avais bien dit. Celle qui ne revenait jamais si bien que depuis que la présence de Faith ne la tenait plus à distance de sa vie. Con avec Faith, apparemment, d'avoir remis en doute cette histoire qu'il ne pouvait conjuguer au passé. Pas encore.Et la hargne ronronnait au fond de ses tripes alors que la pâleur de ses iris finissait par se poser sur elle. A n'en distinguer qu'à peine ces autres qui se tenaient dans chaque coin de son champ de vision, parasitant ses pensées fatiguées, mélangeant un peu plus son esprit alors que ses mâchoires crispées se desserraient enfin, prête à la riposte.

« J'aurais pu lui donner raison, prononcer ton nom dès qu'il a commencé, si j'm'en étais foutu à l'époque, si je t'avais considérée acquise. T'auras beau dire que j'suis masochiste, que j'étais pas franchement aux anges quand j'étais chez lui, à le laisser faire tout ce que son esprit tordu pouvait imaginer à chaque fois qu'il passait cette foutue porte ! Mais j'l'ai fermée et si ça n'a rien changé, j'l'ai fermée parce que j'savais pas ce qu'il allait te faire si j'commençais à laisser entendre que j'te connaissais. Alors putain, me redis jamais que je te pensais acquise, pas après toute la merde qui nous est tombée dessus en un an, jamais. » S'écorchant les lèvres à coup de mots enflammés, le brun ne s'approchait pas, ne la retenait pas, prêt à la voir partir à tout moment, cependant certain qu'elle n'en ferait rien. La fureur envenimait chaque parcelle de sa peau alors que les tourments d'une passion trop dévastatrice causait un peu plus de ravages encore le long de ses traits défaits. « T'es belle avec tes reproches, Faith, et toi, quand c'est moi qui m'en vais, qui risque de m'en aller pour de bon, qu'est-ce-que tu fais au juste ?! » Des tremblements dilacérant sa voix, la peine s'infiltrant dans sa gorge en la revoyant tourner les talons dans la nuit, ne jamais redonner le moindre signe de vie, la douleur s'évadait par tous ses pores alors qu'il ne marchait plus qu'à ça, qu'il ne tenait plus debout qu'à ça, cette rage déchirante qui rythmait son coeur. « Si c'est de belles paroles pour toi, alors va-t'en, parce que moi non plus j'peux pas aimer dans le vide, j'peux plus, et ce sera sûrement pas le cas avec toi ! » Et ça lui ruinait un peu plus le coeur, d'ainsi se déchaîner, de laisser les vannes s'ouvrir sur les maux qui n'avaient eu de cesse de le ronger. « De toute ma vie, j'ai jamais joué, j'ai jamais été de ceux-là et si tu viens à en douter, c'est que tu me connais pas. » Passant une main nerveuse le long de ses traits, repoussant l'humidité pour que la pluie ne s'abatte qu'un peu plus fort encore sur son visage, une impulsion du coeur l'approcha d'elle, alors qu'il se tenait si proche que son souffle se perdit un instant sur son visage. « C'est toi qui me repousse et je devrais encore ramper, j'devrais croire que chaque parole est sincère alors que tu renies les miennes, et j'devrais jurer de ne pas jouer quand tu sembles le faire depuis que j'suis arrivé. » N'esquissant pas le moindre geste, se contentant de cette proximité presque insupportable alors qu'aucune parcelle de son corps ne touchait le sien, que sa nuque ne s'en hérissait pas moins à vouloir reculer autant que la toucher. « Tu voudrais que j'te dise quoi de plus ? Comme j'ai été con par le passé, depuis tout môme, et qu'il y a bien qu'avec toi que je l'ai pas été ? Comme tu m'as réparé bien plus que tu l'imaginerais, parce que j't'ai parlé de Constance mais qu'il faudrait que je te parle de ma mère pour que tu mesures à quel point tu l'as fait ? Et là seulement, peut-être que t'arrêterais de remettre en question tout ce que je dis pour deux secondes, avant de repartir ? Parce que t'es pas foutue de croire que je t'aime quand je te le dis, et que je devrais encore le prendre sans broncher ? » Détachant son regard de ce face à face douloureux, un frisson s'anima sur sa peau alors que l'eau glacée ruisselait encore et toujours le long de sa nuque. « J'en ai rien à foutre. De tout. Faut croire qu'un passage chez ton frère fait relativiser les choses. » Les sourcils froncés en sentant la brûlure des cicatrices, le regard perdu dans le vide, les mots s'évadaient seuls alors que Zeke finissait par la regarder à nouveau. « Y'a que toi qui est restée ancrée là, et j'aurais eu beau avaler un flacon entier de leurs médicaments que tu serais toujours restée là. » Un premier geste vers sa tête, le second s'emparant de sa main à elle sans prévenir, pour venir la poser sur sa chemise, du côté de ce coeur qui battait à l'envers. « J'peux pas te promettre que tu voudras de cet homme-là. J'sais même pas qui il est. J'peux pas te promettre monts et merveilles et te dire que tout ira bien comme c'était le cas avant. J'peux juste te dire qu'arrêter de t'aimer, j'en ai pas été capable, et que j'te donnerai tout ce qu'il reste à prendre de moi, peu importe ce que ça peut encore vouloir dire. »
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Faith Cunningham
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeDim 18 Déc 2016 - 14:46



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Il lui aurait donné son nom. Il en serait mort. Pour le bon plaisir d'admirer Faith s'écrouler à nouveau, cet espoir peut-être vrai que cela la briserait de l'intérieur à nouveau. Quel jeu mesquin, que de venir se prétendre joueur, défier la mort, honteusement faire patienter cette dernière. Joachim s'était offert un privilège, qu'il allait regretter. Faith n'était qu'une porteuse de mort, celle qui offrait à cette dernière de quoi vivre et nullement elle se disait la maîtresse du juste équilibre entre ce monde et celui suivant – qui n'existait de toute façon pas. Il serait mort, sa vie était presque foutue face à Joachim. La demoiselle le savait, à l'instant même ou il fut question de devoir le sauver lui et non pas de devoir prendre la fuite. Quel manque de cran, de s'en aller. Quel absence de réalisme, que de revenir le chercher. Cela, fut le premier pas vers l'acceptation totale de l'idée affolante qu'elle  était apte à aimer. Cela semblait fou, mais tous ses amours furent abandonnés : sa famille, elijah et même la cause qu'elle défendait dans le vide avec un fond pourtant sincère. Dans l'ordre des choses, Ezekiel devrait être mort et elle ne serait même pas donné la peine de pleurer son corps. Ce fut, l'ordre des choses durant bien des années. Sa mère, son père, son mentor, et bien des gens qu'elle ne prendrait pas le temps de nommer. Tous, étaient morts, et elle n'avait pas pleuré ces derniers. Il fallait bien avouer, qu'elle passait pour une belle connasse et cela n'était pas vide de sens. Pourquoi s'était-il accroché ? L'idée était d'abord la survie individuelle, cet aspect de l'esprit humain qui luttait pour préserver son propre corps et la sérénité d'un esprit qui avait tout de dérangé parfois. Pourtant, elle savait qu'il vivait pour les autres bien plus que pour les autres. Il fallait donc bien l'admettre, que cette vaine accusation, ne valait pas grand-chose. La blonde cherchait à se défendre, à se cacher, comme d'habitude ou presque. Qu'elle était la différence entre le moi et le je ? Le moi, était cette notion d'apparence, l'idée changeante comme un style vestimentaire ou même le caractère qui se voulait évoluant avec la maturité et les expériences. Le je, était l'expression intime des fondamentaux d'une personnalité. Faith, masquait cette partie de sa vie, tel un objet précieux, comme si quelqu'un était apte à lui voler. Ce je, était devenu tout ce qu'elle refoulait, oubliait. Si le trou béant dans sa poitrine était devenu si fort, ce fut par sa capacité à aspirer la moindre faiblesse pour mieux s'en débarrasser. Si elle était debout, ce n'était que par la force de son apparence, bordé par quelques principes que tout le monde pouvait oublier en claquant des doigts. Lui, en outrepassant sa relation perverse avec les hunters, il avait des principes, ancrés en lui. La différence était là : Faith, cherchait le juste équilibre, ce besoin de protection et de se faire protéger sans créer des dommages collatéraux. Sauf qu'Ezekiel, en tentant de lui offrir ce qu'il demandait, était devenu un dommage collatéral oubliable, une âme qui faisait office d'arme pointée contre Skylar. Qui s'excuse s'accuse disait-elle, et peut-être, qu'elle devrait se laisser avoir à s'excuser en appliquant ce principe : admettre, ce qui brûlait au fond.


Une réponse, atroce à entendre  autant que sa coiffure qui donnait un air de rat mouillé lustré avec du blond. Elle le méritait, elle le savait, et elle encaissait en se disant que de toute façon : quoi de pire, que les derniers mois écoulés. Pire encore : que pourrait-il arriver de mieux qu'une année à se perdre dans un espoir désespéré ? Rien, alors autant achever définitivement cette histoire avec un couteau dans le coeur. Lui tourner le dos, aurait été plus simple, plus apaisant avec le temps, plus acerbe sur le moment. Une année de merde comme il disait, et elle était toujours là. Faith avait supporté 16 ans, il la sous estimait s'il pensait que quelques épreuves représentaient réellement des embûches. Le vrai problème, ne fut jamais le monde extérieur. Ce ne fut pas Constance, pas Elijah, ni un frère, ou l'autre. Le problème sincère, était la capacité de dire « jusqu'où se livrer à l'autre ». Quelle était la limite de l'acceptable pour lui ? Quand, l'explosion d'une école suffisait à lui faire porter un regard différent. La sincérité avait des limites, qu'elle avait peur de franchir.  Il vint à soulever un problème, un vrai qui était la preuve ultime de l'hypocrisie de Faith : pourquoi lui, ne pourrait-il pas se battre pour elle, quand elle allait jusqu'à mentir pour le sauver ? La réponse de Faith ne lui conviendrait jamais, mais elle répondrait avec un sourire sincère aux lèvres : je ne manquerais à personne. Il rétorquerait Diana, et elle lui dirait que Faith avait un mépris trop grand pour son propre sang. Avec le temps, il aurait sans doute prononcé le nom de Cesare, et elle se serait contentée de rire, en venant se réjouir du bonheur mérité de son ami d'enfance. Faith était oubliable, parce qu'elle avait massacré, ceux qui se souvenaient de son nom. Ezekiel, mettait néanmoins une évidence discrète : Faith, s'oubliait. Ceux qui connaissaient le nom de Skylar, se rappelaient, de ses méfaits. Bipolaire presque, ou simplement assez intelligente, pour repartir du bon pied avec le poids du passé. Le silence chez elle continuait, le laissant librement parler en admirant une souffrance dont elle était la cause. Pas le cas avec elle ? Avec Constance non plus, parce qu'il l'avait aimé, à en crever le petit étudiant en médecine.


Jouer. Encore, et encore. Les règles, toujours différentes. Elle l'avait dit : elle ne jouait plus avec lui, depuis qu'elle avait foi en lui. Cela ne sembla que devenir pire encore en l'observant se rapprocher. La souffrance sur son visage se lisait, il souffrait et elle était tellement centrée sur ce qu'elle pensait juste, qu'elle occultait l'idée qu'elle pourrait être le pire des remèdes – une fois encore. Haussant les sourcils en baissant légèrement la tête : elle le repoussait, mais il avait osé lui demander de l'abandonner dans une forêt au bord de la mort. La différence était qu'elle le faisait explicitement, et pas lui. Qu'importait, inutile de remettre ce triste moment sur le tapis, elle acceptait l'attaque et ne prendrait pas le temps d'y répondre. Pour la première fois de sa vie, il parlait de sa mère. Par respect, elle n'alla jamais chercher plus loin dans son passé. Surprenant, mais elle s'était contentée des dernières années de sa vie, trop occupée à l'idée qu'une seule personne suffisait à briser un individu. Cela sonnait comme une semi-révélation, ces semi-révélations dont elle était une fanatique. Il parlait de remise en cause, quand ce fut lui, qui accusait la demoiselle de mentir sur ses sentiments. L'un trouverait toujours un moyen de rejeter la balle dans le camp de l'autre. A la vie comme à l'amour, mais l'amour n'était pas une guerre ouverte, et cela ne pouvait se résoudre avec un fusil à pompe, une flèche, un poignard ou une corde. La relativisation, de par son frère, fit tristement sourire Faith qui redressa pleinement le regard vers lui, incapable de saisir s'il était question d'humour. De même pour les médicaments, comme une forme de révélation perchée, entre sincérité et blague. Les pupilles surveillants activement ses gestes, parce qu'elle n'avait pas envie qu'on la touche, plus encore qu'avant. Se laissant néanmoins faire, malgré un geste de résistance légèrement perceptible, adoucie par la paume du médecin qui avait une attractivité familière. Ce fut sur son cœur, que la main fut posée. Le laissant terminer de s'exprimer, en silence, et en écoutant ce cœur battre, à un rythme humain.  « Ma famille est morte, mon frère est mort avec eux. Joachim va mourir, et je l'enterrerais là où il devrait être.  » Cela pouvait choquer, mais ce fut une phrase anormalement calme qu'elle prononça en quittant le regard d'Ezekiel, en augmentant la pression sur son coeur, en sentant sa respiration s'apaiser. « Tu essayes d'avaler un flacon, que je te ferais vomir l'intégralité de ce dernier. C'est l'expérience qui parle. » Elle ne l'avait jamais caché, l'asile et son évasion. Elle mettait simplement en évidence par des actes, son dédain profond du corps médical.


La mutante continuant de fixer son coeur, pas par honte, mais parce qu'elle n'avait pas besoin de regarder ses yeux, pour éprouver une étrange sensation de sincérité. « Il n'est pas question, d'une possibilité. Cette fois-ci, tu as été torturé par ma faute, et tu peux dire ce que tu veux : c'est ma faute, avant d'être la tienne si tu oses te croire coupable.  » Crispant légèrement son visage, venant se mordre les lèvres. « J'avais oublié, j'avais occulté ça, zeke.  » Laissant couler quelques larmes, qui ne se voyaient pas avec la pluie. « La culpabilité. 9 ans, sans ressentir cette saloperie et là, j'étais incapable de l'oublier, cette culpabilité. Alors, je suis restée. Parce que pour que j'en arrive, à préférer venir te sauver, plutôt que m'enfuir, c'était que je savais que je perdrais mes valeurs en chemin et pire encore, que personne ne te remplacerait toi. » Redressant la tête en passant une main sur son visage en souriant bêtement. Son corps hurlait, mais venir lui hurler que la culpabilité la dévorait, encore, que cela la brûlait. « Je ne veux pas monts et merveilles, mais simplement croire que c'est vrai. Le problème, ce n'est pas  les hunters, ou mon caractère, enfin disons que ce n'est pas que ça. » Laissant échapper un rire nerveux, mais qui retomba aussi vite en s'approchant de lui, abandonnant tout bonnement la distance, venant glisser ses bras autours de son cou. Fondant brutalement en larmes, comme une victime d'un mauvais film, incapable de contrôler ce qui l'habitait. « J'ai peur que tu partes, que ce que je suis au fond devienne atroce à tes yeux. J'ai peur d'être abandonnée, encore une fois, et je croyais que ça serait plus facile de partir. J'y arrive pas, j'y arrive plus zek'. »




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Ezekiel Blackwell
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitimeLun 9 Jan 2017 - 13:30


you take his misplaced heart. it is heavy on your hands. nobody will say it out loud, so you scream at yourself;
one day this will end.

Elle se laissa faire, les muscles suffisamment contractés dans la paume du médecin pour témoigner pourtant de la réticence de ses nerfs alors qu'il glissait ses doigts sur sa chemise. Qu'elle ressente la brûlure qui consumait sa chair, passant outre la glace qui gelait son épiderme. Nul frisson aussi fort que celui qui martela sa peau sous la main de la mutante, le tiraillant jusqu'au fond des entrailles alors que le contact était presque douloureux. Qu'elle le ressente, là où les mots étaient allés plus loin que jamais, tout ajout semblant dérisoire alors qu'un seul regard trahissait les sentiments profonds du médecin, d'une sincérité sans pareille. Il l'aimait encore, toujours, il ne se débattait pas, cédant tout entier sans que la moindre rancune ne soit capable d'ébranler les fondements même de ce qu'il ressentait pour elle. A jamais, sans doute, parce qu'il ne pouvait décemment souffrir et revenir de plus belle sans que cela ne scelle un amour éternel. C'était la débandade des pensées qui parcouraient son esprit, celles qu'elle ne pouvait entendre, et tant mieux peut-être. Car aucune étiquette de romantique ou de niais ne siérait au médecin, que ce serait plus facile de l'attifer de ces qualificatifs que d'accepter la profondeur de son adoration à son égard. Il se contentait d'un regard, d'un souffle entravé par la proximité, d'un silence qui en disait plus que de simples paroles.

Lui proposer son aide pour enterrer son frère, c'était peut-être de mauvais goût, pourtant l'homme ne put réprimer un hochement de tête à ses mots. Il comprenait, maintenant, même si l'idée qu'il avait pu se faire de sa famille à travers ses dires n'avait jamais été positive. Les mots allaient loin, pourtant ce lien ne ressemblait guère à l'idéal fraternel, en faisant un ennemi, au point d'en faire oublier qu'ils partageaient le même nom. Malgré ses dires, le médecin ne parvenait à associer ce type à Faith dans sa tête, incapable de les imaginer grandir ensemble, s'apprécier un jour, être un minimum nécessaire à l'autre. Ce ne furent que de brèves paroles qui répondirent, scellant la discussion à l'égard de Joachim. « J'ai jamais cru aux liens de sang. C'est pas censé ressembler à ça, une famille, un frère. » Le ton était plus doux, moins emporté malgré ses iris injectés par la fatigue qui lui donnait des airs de zombie, ou de camé. Il fallait dire que le seul lien de sang se résumait à sa mère, et la famille à ceux qui l'avaient choisi lui, pour faire partie des leurs. Son père, sa mère ne portaient pas son nom, son frère et ses soeurs non plus. Et lorsqu'Isobel était partie, la douleur s'était révélée aussi intense que lorsqu'on était venu le chercher, l'arracher à sa génitrice qui ne semblait pourtant vouloir le lâcher. Il avait consolé Merry, pleuré avec Dan, laissé la soeur adoptive s'en aller sans que l'idée de souffrir moins, ou différemment de sa soeur ne l'ait effleuré.

Ses lèvres s'entrouvrirent avant de se refermer alors qu'elle rebondissait sur les médicaments, parce que c'était de bonne guerre. « Je vais nous éviter ça à tous les deux, t'en fais pas. » Incapable de sourire, se contentant de cette demi-promesse visant à la rassurer, parce qu'il n'avait jamais songé à se foutre en l'air. Juste à s'endormir, tout au plus. Mais il n'avait pas envie d'en parler, de s'épancher davantage sur ce qui faisait de lui un homme auquel plus personne n'aurait rien à envier, un demi-homme tâchant de tenir debout sans s'effondrer. Il ne voulait pas, et surtout pas alors qu'elle évoquait pour la première fois sa culpabilité. Ezekiel la fixait, mesurant l'importance de chaque mot alors qu'il demeurait immobile, se faisant violence pour entendre là où c'était pourtant encore difficile. Elle ne culpabilisait pas, d'ordinaire, et lui à outrance, et l'observer dans cette posture similaire pour lui - étrangère pour elle - n'avait rien de plaisant. Il se forçait, pourtant, parce qu'entendre n'était pas si complexe que d'avouer, et que malgré son envie de la contredire ou de la rassurer, il restait entièrement muet. Parce qu'à défaut d'admettre que c'était de sa faute, indirectement, il pouvait envisager sa réflexion, en tant que responsable en chef de tous les malheurs du monde. « Mais je t'en veux pas. » Honnête jusqu'au bout, sans chercher à adoucir ses maux, Zeke glissa une main audacieuse jusqu'à sa joue, venant cueillir les larmes qui se mêlaient à la pluie. « Je t'en veux pas, Faith. » C'était sûrement con, d'avoir lancé le sujet Joachim en premier lieu pour la blesser, et encore un peu, c'était lui qui allait finir par se sentir coupable à nouveau. Une caresse du bout du pouce le long de sa pommette, le coeur s'animant de plus belle aux paroles de la belle, à ses gestes la rapprochant alors qu'il scellait ses bras autour d'elle en réponse parfaite à ses mots. Gardant son visage à hauteur du sien alors qu'il l'inclinait vers elle, dévorant son regard et ses mots en sentant la déchirure au fond de sa poitrine alors qu'elle lui dévoilait ses craintes, l'étreinte ne fit que s'accentuer davantage alors que sa chaleur se dispersait contre lui. « Je t'abandonnerai pas, Faith. T'as pas à avoir peur, j'serai avec toi, toujours, je te le promets. » Il ne pouvait en être autrement. La certitude brûlait au fond de ses pupilles, désespéré à l'idée de lui faire entendre à quel point ce serait vrai, comme il ne s'éloignerait pas, comme même la mort ne serait pas foutue de les séparer. « J'suis avec toi, à jamais. » Avec toi, à toi, à nous, ensemble, et ses lèvres vinrent heurter les siennes dans la violence du tourbillon des sentiments.
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MessageSujet: Re: (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.   (faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you. Icon_minitime

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(faithzekiel) you would have gone to hell for him, but he would have stayed to burn with you.

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