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 between the bars (jek)

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MESSAGES : 4164
SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
MessageSujet: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeMar 4 Oct 2016 - 12:27


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

- décembre 2014 -

Le lieu. La demande, nette et concise. La formule de politesse. Les doigts tremblants s'animaient et déjà s'envolait l'appel à l'aide, ce message jeté dans le vide qui régnait entre eux depuis des mois, depuis qu'elle n'avait plus été foutue de répondre lorsqu'il la contactait, de capter son regard lorsqu'ils venaient malencontreusement à se croiser, fait excessivement rare étant donnée l'application de Salomé à l'éviter. Il n'y avait pas eu d'autre issue pour la demoiselle qui s'était égarée par cette nuit-là, pour celle qui ne savait dissocier les étreintes langoureuses du malaise qui s'ensuivait inévitablement. Elle n'avait jamais été capable de faire la part des choses, lorsque son corps s'emballait avant son coeur et elle aimait à se dire qu'elle se respectait bien trop pour se donner de cette façon là, pas sans être assurée des intentions plus profondes de ceux qui se tenaient à ses côtés. Elle n'avait jamais eu de longues relations, de beaux projets à s'imaginer à deux, seulement ces histoires qui duraient en moyenne quatre mois avant qu'elle ne se lasse. Il n'y avait la plupart du temps pas de véritable attache, d'amour naissant au fond de sa poitrine, et c'était peut-être hypocrite que de se dire qu'elle valait mieux que les filles comme Marcie, parce qu'elle ne se livrait aux passions que dans le cocon de ces couples qui ne voulaient en général pas dire grand chose. Elle se dupait sans doute elle-même, et se compliquait la vie, comme aimait le lui répéter celui qui fut son tuteur, à se torturer pour avoir eu le malheur de céder à des pulsions lui semblant justes sur l'instant. Tu devrais vivre, et arrêter de réfléchir. Il avait tout de même fallu attendre près de six mois pour que l'esprit se libère suffisamment pour la laisser recomposer son numéro, au moment où il était sans doute le seul à pouvoir lui venir en aide, le seul qu'elle aurait laissé approcher. Parmi la liste de numéros qui s'étendaient sous ses yeux, ceux qu'elle aurait pu contacter se tenaient bien loin dans la liste, laissés pour compte depuis la fête des Fondateurs, depuis que les liens s'étaient tant et si bien étirés que la brune n'était pas certaine d'avoir envie de savoir ce qu'il en restait. Aspen, c'était le silence forcé, cette fausse rancune qui apparaissait dès qu'elle pensait à sa meilleure amie, qui rendait plus supportable cette distance maintenue dans son propre intérêt. Lorcan, c'était les mots durs qui revenaient, sa joue sous ses phalanges et cette colère viscérale à son égard, éveillée par ce qu'il avait pu faire, dire à Noeh, plus facile à retenir que le fait qu'il lui manquait, malgré tout. Et Noeh... Noeh, c'était encore toute autre chose. Finalement, de tous ceux qui se trouvaient de part et d'autre de ces trois-là, il n'y en avait pas un que la Callahan aurait pu appeler. Jusqu'à y prêter davantage de réflexion. Et là, c'était lui qui s'était imposé comme une évidence.

Il ne jugerait pas, ne poserait pas un regard sombre sur l'état dans lequel il la retrouverait. Elle n'espérait pas échapper à quelques sarcasmes qui seraient bien doux en comparaison à ce qu'elle en pensait de son côté. Elle ne l'avait pas réellement revu depuis que tout avait vraiment commencé à se casser la gueule. Sûrement que cette nuit et son aptitude à s'enfuir comme une voleuse au petit matin ne serait qu'un vague souvenir, délaissé au profit de ce pas qu'elle faisait vers lui, contrainte et forcée. Elle était dans un état merdique, Sam, et si son physique irréprochable criait le contraire - si ce n'était ces kilos perdus qui creusaient ses hanches et marquaient la ligne de ses pommettes - elle n'en demeurait pas moins au bout du rouleau. Adossée à l'un des murs d'enceinte de cette boîte de nuit perdue sur le chemin menant au campus, cela faisait peut-être dix minutes qu'elle se tenait là, à en perdre la notion du temps. Ce n'était pas la première fois qu'elle sortait seule, allant la plupart du temps déambuler sans réelle soirée en vue, sans invitation et sans accompagnement. Ce n'était pas franchement dans ses habitudes, avant, d'aller se perdre dans les dédales de routes mal signalisées pour se retrouver à pénétrer seule dans l'arène. Et c'était pourtant devenu un rituel familier depuis des semaines et des semaines, à attendre les soirs trop lourds pour s'en aller, enfiler ces robes qu'elle n'avait plus ressorti depuis des mois et se parant de ces airs de princesse qui sonnaient de plus en plus faux, si l'on creusait un peu. Mais personne ne creusait. Personne n'était susceptible de le faire, parmi la masse inconnue dans laquelle elle se perdait allègrement. Elle ne cherchait nulle compagnie, nulle conversation. Tout au plus ces esprits qui s'ouvraient sous son influence, qu'elle violait d'une impulsion psychique et dont elle se nourrissait toute la nuit durant. C'était toujours le même schéma qui semblait se répéter. Quelques verres déjà bien entamés avant même qu'elle ne quitte son appartement, une cigarette écrasée avant de poser le premier pied dans les locaux bondés et assourdissants, les basses résonnant à ses oreilles et guidant les pulsations du myocarde. Ses pas animés par la musique qu'elle écoutait à peine, les paupières closes à se balancer au gré des notes électroniques, jusqu'à ce qu'elle n'entende son propre coeur, qu'elle ne le laisse assourdir ses tympans, accueillant la douleur comme une vieille amie, celle qui avait un goût salvateur depuis quelques temps. Et puis, il y avait les mots qui s'invitaient un à un, le brouhaha des pensées qui venaient lentement envahir son crâne, jusqu'à en étouffer les siennes, les rayer de son esprit durant ces heures à n'écouter que ces autres, à s'imprégner de leurs réflexions alcoolisées, s'hébétant à l'outrance jusqu'à s'y oublier. Que cette merde serve au moins à quelque chose, après lui avoir pourri la vie durant une demi-année. Que son usage allège au moins les sales souvenirs qui lui restaient en travers de la gorge en songeant à ce que sa vie était devenue, à cette solitude qui l'étreignait depuis qu'elle s'était isolée. Ce n'était qu'une consolation de quelques heures, une libération qui ne persistait pas, qui rendait la réalité plus difficile encore à accepter au petit matin, dès que les portes de son esprit achevaient de se refermer, de l'enfermer avec elle-même à nouveau. C'était pourtant devenu aussi addictif que ces verres qui s'enchaînaient lorsqu'elle restait seule trop longtemps dans son appartement, à rechercher ces heures de néant, de calme dans le coeur et d'inconnus dans la tête. Jusqu'à ce que cette nuit, quelque chose ne déconne. Qu'à trop s'égarer, elle n'ait commencé à peiner à se détacher de ces esprits qu'elle parasitait en silence, en oubliant de commander son propre corps, sa propre voix. Ne prenant conscience qu'après quelques minutes de latence de ce type éméché qui se tenait trop près, des mains sur ses reins et de son visage qui semblait s'être déjà rapproché à quelques reprises sans qu'elle ne le repousse. Aveuglée par les lumières stroboscopiques, rendue sourde à ce qui se déroulait autour d'elle, ses propres gestes lui semblaient d'une lenteur insupportable, à élever ses mains devant ses yeux, à les contempler comme si elles ne lui appartenaient plus. C'était la sensation presque familière de ces migraines ophtalmiques qui lui rayaient la rétine, de celles qui déformaient ses sens en picotant sa peau, paralysant sa chair, et pourtant la panique tardait à monter, décalage parfait entre ses pensées presque inexistantes et ce corps qui ne réagissait que de travers.

Elle avait eu besoin d'un bon moment avant de parvenir à s'éloigner de la piste, à retrouver le chemin de la sortie, oubliant sa veste au vestiaire au passage sans même s'en appercevoir, malgré la morsure glaciale que l'hiver laissa sur ses bras nus. Contemplant l'écran de son portable en attendant une réponse, sans réaliser qu'à appuyer trop longtemps sur le bouton elle venait juste de l'éteindre, elle devait avoir le visage aussi pâle que cette fille qui se tenait à quelques mètres d'elle, qui n'avait pas l'air d'avoir consommé que de l'alcool, et qui lui renvoyait parfaitement l'image qu'elle devait également donner aux gens qui passaient sous ses yeux. Là encore, il lui fallut quelques minutes pour comprendre qu'elle contemplait son propre reflet sur l'une des portes battantes. Il devait venir. Il ne devait pas la laisser, il devait comprendre qu'à l'appeler malgré tout, c'était que c'était important. Il fallait qu'il vienne, ou elle avait la sensation qu'elle ne rentrerait pas, qu'elle allait se retrouver elle-ne-savait-où au petit matin parce que sa tête aurait refusé de reprendre le contrôle sur ses muscles de chiffon.


Dernière édition par Salomé Callahan le Dim 23 Oct 2016 - 22:00, édité 1 fois
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Jekyll Stevenson
Jekyll Stevenson

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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeMar 4 Oct 2016 - 21:17

 between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


60 nuits, sans dormir, le record mondial. 11 nuits, était le plus récent et le mec était mort. Pour Jekyll, il s'agissait de son troisième soir, à boire plus de café que nécessaire, à engorger son organisme et à étouffer ses sens pour parvenir à ne pas clore ses pupilles. Le brun dormait deux ou trois nuits par semaines, depuis la chute, depuis le renouveau de sa vie. Il fallait bien l'admettre, que son cycle en souffrait, mais il le devait, il ne pouvait vivre autrement. Dormir était une crainte, un vide, un moment où ses paupières et son esprit découvraient l'inconnu. Impossible, une torture qu'il ne pouvait supporter, un vide, une inutilité qu'il devait combler. Le travail, il s'acharnait, il avait extirpé des cas, des années passées bordel. Déterrant des archives de l'université les dossiers, allant jusqu'à s'intéresser aux plus grands psychopathes de l'histoire. Tuer le temps, tuer l'oubli. Les écouteurs glissés, des chiffres griffonnés, il avait oublié le jour, il avait perdu son compte à rebours. Le gosse était bien, pourtant, plongé dans des cas différents, venant nourrir sa curiosité, prenant des notes à l'écoute des entretiens des plus grands cas de l'histoire américaine. Les archives étaient une bénédiction. Le brun, sembla pourtant brutalement taire sa réflexion d'un geste net, redressant son regard, quittant sa table de séjour. Fixant ses prunelles dans le vide. Le brun ne cligna pas des yeux un seul instant, abandonnant sa chaise pour se balader en boxer dans son appartement dans un silence antique. Prenant direction de sa salle de bain, allumant la lumière d'un geste calme pour s'installer face à son miroir, prenant une grande inspiration. Jekyll n'était pas complexé, il n'était pas non plus superficiel au point de venir s'admirer dans la glace pour le plaisir de le faire. Ses pupilles fixaient son reflet, son visage, cet esprit qui se savait arraché à son ancienne vie. Il ne regrettait pas, mais oui, les effets secondaires étaient difficiles à supporter, et ce n'était que le début. Pourquoi ? Pourquoi souffrait-il autant à l'approche des fêtes ? Le ténébreux repensait à ces années, à cette solitude qui allait venir le dévorer pour la première fois de l'année, parce que sa famille était loin, la seule qui était sa famille était loin. Loin des yeux loin du coeur ? Elle était là ce soir, mais son coeur était absent, dans un autre état, au nord sans doute. Le psychologue ne quitta pas ses prunelles, fixant le reflet. Dressant sa main droite, glissant son pouce contre sa paume, puis saluant d'un geste délicat. Puis, il vint serrer ses doigts fins contre sa paume, qu'il glissa contre coeur, dénudé de tout tissu effectuant un geste rotatif doux tandis qu'il n'abandonnait jamais son reflet, rendant ses gestes visibles. Finalement, il décrispa ses doigts, portant ses derniers contre ses lèvres et finalement, ses doigts semblèrent s'abandonner au vide. Ce n'était qu'un au-revoir bercé dans les excuses, et les remerciements. La force des mots pour ceux ayant perdu le sens du parlé ou de l’ouïe, était de ne rien dire, mais de montrer. La présence s'envola, son regard s'imbiba des lèvres et de cette solitude, de cette promesse : qu'elle vive, et que la perte de sa mutation ne soit pas vaine. Dans l'écho sourd du silence, la sortie de l'enfance.

Glissante, elle fut, la larme qui coula sur son visage, lorsque sa présence s'éloigna, le quittant brusquement, à sa demande. Le brun inspira, coupant finalement toute contemplation de son regard pour admirer son corps, forgé pour plaire, et il devait l'avouer : il plaisait. Jekyll fit craquer sa nuque  et s'extirpa de cet espace clos pour prendre à nouveau direction de son salon, venant prendre à nouveau position sur la chaise de son salon, venant se saisir de son téléphone et ce fut avec une surprise déconcertante que le numéro de sa boudeuse-frustrée-mère thérésa favorite pointa le bout de son nez. Il pourrait lui en vouloir, reprocher de s'être barrée comme une voleuse pour ensuite soigneusement l'éviter. 6 mois, longue période. La laisser dans sa merde, cela serait simple, mais ce n'était pas dans sa nature. Surprenant, pour un mec fabriqué à donner de l’égoïsme, belle histoire, beau retournement de situation. Le jeune homme afficha un sourire, se redressant pour prendre direction de sa chambre, enfiler un t-shirt,un jean, des chaussettes et un gilet pour finalement se glisser dans un trench, chaud pour l'hiver pour lequel il n'avait aucun amour. Le fraîchement humain, attrapa finalement son téléphone, le coinçait entre son épaule et son oreille tandis qu'il glissait ses pieds dans des chaussures d'hiver. Messagerie, directement, sans doute qu'elle avait toujours cette habitude d'éteindre son téléphone comme une cruche. Qu'importait, le brun vint à se saisir de ses clés, buvant son café d'un geste brusque, ne prenant pas le temps d'éteindre et préférant ne pas laisser la nuit inonder sa propriété. Lançant la radio, le trajet se fit de manière assez vive, par inquiétude, parce que c'était plus fort que lui de s'inquiéter, pas que pour elle, elle n'était qu'un exemple. Il fallait néanmoins avouer qu'il ne ferait pas l'effort de se déplacer pour tout le monde, et par moquerie, s'il était méprisant : il se serait contenté d'envoyer les urgences pour gérer une gamine bornée. Elle l'était, mais elle était sa gamine bornée, et il l'appréciait pour ça, son petit air de princesse connasse qui devrait apprendre à vivre. Le chemin ne fut pas long, il se gara de manière tout aussi « délicate » que ses démarrages : d'un geste habile et brusque… un mec au volant en fait.

Le damoiseau quitta son véhicule en prenant direction de la boite, un trou en réalité. Jekyll ne fut jamais un adepte des boîtes de nuit, pas sobre, en tout cas. L'amusement ? Oui, mais avec de l'alcool, il fallait bien l'avouer qu'il était plutôt dopé à la caféine que bourré avec de la vodka. Bien vite, elle traversa son regard et il s'en approcha avec gentillesse. Ce fut un sourire rassurant et légèrement moqueur qui sembla naître sur son regard, mais aucun jugement. Il ne la jaugea pas, il ne prêta aucune attention à ses vêtements où même à la tronche de dépressive qu'elle semblait tirer. Selon lui, il était hypocrite de venir faire la morale le lendemain des faits, et donc, il fallait le faire de suite ou bien se taire : il n'était pas moralisateur, il était le chauffeur ce soir. L'ami, selon lui, mais elle pouvait décider qu'il n'était là que pour l'accompagner, elle était la raison de cette séparation. Jekyll n'allait pas se reprocher son attitude, et il valait mieux pour elle qu'elle prenne l'entière responsabilité de ce silence long d'une demi-année. Il ne restait qu'un mètre entre eux, il hocha positivement la tête. « Bonsoir Lindsay lohan, j'ai toujours rêvé d'avoir un autographe.  » Le jeune homme secoua négativement la tête en venant retirer son trench pour venir le glisser sur les épaules de la demoiselle, ne prenant pas le temps de glisser les manches, mais serrant fermement la ceinture au niveau de la taille.  « Un manteau qui sent Chanel contre un autographe, mon offre est plutôt généreuse.  » Affichant un sourire taquin, se glissant finalement à ses côtés pour glisser une main derrière son dos, à mi-hauteur pour l'inviter à avancer.  « La limousine est sur le parking. »




acidbrain
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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SUR TH DEPUIS : 29/04/2014
MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 14:01


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

C'était vide. Entièrement vide. Comme si le néant avait pris possession de ce qui séparait ses deux tempes, qu'elle n'en avait plus vraiment conscience dans le fond, parce qu'elle n'avait pas l'air plus inquiète que ça. C'était que ça avait sûrement fonctionné pour de bon, à vouloir engourdir son esprit de ces pensées alcoolisées, répugnantes, qui se promenaient entre les quatre murs de la boîte de nuit. Ce n'était pas beau, pas même agréable d'entendre ces inconnus, mais ça restait tout de même moins dégueulasse que ce que son crâne pouvait formuler spontanément, sans cesse, à longueur de journée. Se retrouver avec un gouffre au fond des pupilles, l'air absent et incapable de faire deux pas sans avoir l'air de ne plus savoir marcher, c'était loin d'être une solution, mais elle n'était pas suffisamment lucide pour le réaliser. Son dernier instant de réflexion remontait à une vingtaine de minutes, alors qu'elle était parvenue à reconnecter ses neurones le temps de chercher de l'aide, de comprendre que tout allait mal se terminer si elle ne prenait pas son courage à deux mains pour appeler quelqu'un. Appeler Jekyll. A laisser sa fierté maladive de côté, ses beaux principes, pour laisser son sort entre ses mains. Comme quoi, rien n'avait suffisamment entaché sa confiance à son égard, celle qu'elle ne s'expliquait pas, gardant cette certitude qu'il pouvait être là pour elle comme il l'avait été par le passé, qu'il ne comptait pas lâcher. Qu'il savait exactement de quelle manière l'aborder sans qu'elle ne l'envoie sur les roses, comme c'était bien trop souvent le cas en ce moment.

Vingt minutes, et elle en avait déjà oublié ce qu'elle foutait là, les omoplates ancrées aux briques glacées, à attendre sans bouger, sans même répondre à ceux qui lui lâchaient trois mots sans qu'elle n'en comprenne le sens. Elle en avait même oublié qu'il devait venir, à en juger par le regard qu'elle posa sur lui alors qu'il s'approchait, comme si le voir ici était la chose la plus improbable de la nuit.  Elle le fixait, maintenant qu'elle avait quelqu'un sur qui concentrer son attention, incapable d'arquer un sourcil ou même d'hausser les épaules face à son expression à lui. C'était pas beau à voir, elle le savait bien, elle avait envie de le lui dire pour éviter qu'il ne lui fasse remarquer à quel point ses traits semblaient javellisés. Si sa langue avait daigné s'animer sur ces mots qui venaient danser dans l'abîme de sa boîte crânienne, avant qu'il ne prenne la parole en premier. Elle méritait sans doute la comparaison, bien plus que la dernière fois, pourtant l'amertume se promenait au bord de ses lèvres muettes sans qu'elle ne parvienne à rétorquer. A croire que même son répondant avait été mis sur pause, qu'elle allait continuer à se taire à cause de cet état de transe qui parasitait son corps tout entier. Pour lui dire quoi, au juste ?   « J'suis même pas ivre, en fait. J'ai arrêté de boire il y a un nombre incalculable d'heures, une éternité même, et j'ai absolument rien pris d'autre. Je passe juste mon temps libre à entrer dans la tête des gens, et des fois ça déconne, et j'deviens juste aussi vive qu'une marionnette accrochée au fil de leurs pensées. » Non, il n'y avait rien à dire. Elle ne tenait pas à le faire entrer dans le cercle si select des personnes mises au parfum pour ce gène mutant qui se promenait dans son ADN, à voir comme ça lui avait réussi de se confier à ce propos. Elle n'en demeurait pas moins seule, au bout du compte, et repousser la dernière personne susceptible de l'aider n'était clairement pas dans ses plans. « D'accord. » Réponse inadaptée, loin de cette ironie qui aurait pu l'enrober, tanguant quelques secondes sur ses jambes après s'être décollée de son support, le temps de se remémorer comment tenir debout. Avant qu'elle n'ait pu assimiler le geste de Jekyll, la chaleur de sa veste venait déjà se glisser le long de sa peau, première sensation agréable à laquelle elle s'accrocha en venant attraper le col pour le serrer davantage autour de son cou. « Cool. » Secouant vaguement la tête sans réellement se rendre compte qu'elle s'enfonçait dans cette image de fille défoncée qui ne lui allait pas du tout, elle s'arrêta de marcher en sentant un poids dans son dos, jetant un regard au-dessus de son épaule, puis un regard à Jekyll, et une fois de plus au-dessus de son épaule en venant tâtonner son échine pour y trouver une main. « Généreuse. » Répétant machinalement après lui, à se rendre d'autant plus flippante qu'elle ne semblait toujours pas émerger, ses grands yeux vinrent à nouveau se poser sur lui, détaillant son visage, le mouvement de ses lèvres sur les paroles qui ne parvenaient à trouver leur sens dans son esprit. Sa main à elle s'éleva, venant se poser sur son épaule à lui, comme pour s'assurer qu'il se tenait bien à côté d'elle, que ce n'était pas un simple souvenir remonté à la surface. « Mer-ci. » Articulant en lui adressant un regard qui se voulait sincère, ses yeux se fermèrent un instant, comme si elle se concentrait plus facilement sur la parole en éteignant les signaux de ses sens. « Pour la limousine. Merci. » Elle sentait encore sous ses doigts la maille de son gilet, la chaleur sous sa paume et le froid de l'autre côté, ses mèches brunes s'agitant à mesure que le vent d'hiver se glissait dans sa nuque. « Je sais pas ce que j'ai. » Déjà son front venait rejoindre sa main, s'écrasant sur son épaule alors qu'elle baissait la tête, prise de court par les signaux de ses muscles, de ses nerfs. « Je sais pas. » Un murmure, un mensonge, parce qu'elle se doutait bien dans le fond que l'abomination avait gagné du terrain, jusqu'à ne laisser qu'une ombre de ce qu'elle était vraiment dans son sillage. « Je voulais pas t'appeler toi mais j'avais pas envie de me retrouver perdue. » Relevant le front en replantant son regard livide sur lui, sa langue se déliait durant une vague prise de conscience, à se dire que tout au plus c'était bien lui, qu'au pire elle se retrouvait à parler dans le vide, ou à un parfait inconnu. « Je crois qu'un type en a profité. » Réflexion soudaine, prononcée à haute voix, se détachant lentement sans pour autant le lâcher, cherchant du regard le fameux type qui l'avait sûrement embrassé quelques fois avant qu'elle ne s'extirpe de son crâne, comme s'il allait apparaître dans l'allée déserte d'une minute à l'autre. Bouche bée, elle reporta son attention sur Jekyll après quelques secondes de latence, fronçant les sourcils. « Mais pas comme toi, hein. Toi je sais que t'as pas profité. Même si ç'aurait été plus facile de plus t'voir en te détestant. » Et à nouveau, son visage venant s'enfoncer dans son torse alors qu'elle se laissait aller contre lui comme s'il s'agissait d'un matelas, seul moyen de conserver son équilibre.
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Jekyll Stevenson
Jekyll Stevenson

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SUR TH DEPUIS : 06/10/2015
MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 9 Oct 2016 - 16:13

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Comment allait « sa cadette » ? Cette question, tomba, tellement de fois. Le brun avait quitté les bancs de l'école, mais il ne s'en était jamais détaché et avait conservé des relations amicales avec la plupart de ses camardes. Il y avait cette règle stupide, celle qui ne durait qu'un an : toujours se retrouver une fois par mois au restaurant pour manger, faire semblant, penser à la jeunesse et se répéter que tout cela est révolu et que rien n'est à regretter. Cette question était tombée, ce qu'elle devenait, s'il lui parlait toujours, et il répéta à chaque fois « elle va bien, toujours fidèle à elle-même ». Jekyll avait découvert pour la première fois de sa vie, ce que signifiait l'expression « Salomé Callahan est une fille inaccessible », une surprise faussement amer, respectant le choix de la demoiselle, il ne fut pas éduqué pour la rancune, alors il ne pouvait pas en ressentir. Salomé ne fut jamais sa chose, son objet, sa propriété, elle fut son amie – et étant donné son départ cela était désormais discutable sur la réciprocité de cette relation. Il le vivait bien, il n'en souffrait pas, elle était la seule à souffrir de cette terrible soirée qui ne fut pas une « erreur », mais simplement un moment de respiration. Salomé Callahan agonisait, et pour lui, cette soirée fut simplement un moment pour inspirer le l'air en paix, et rien de plus. Jek' ne disait pas posséder la clé, il donnait simplement ses impressions. Le brun ne vint donc pas avec du mépris, ni même de la colère, mais avec son caractère. Ces derniers mois étaient un égarement temporel, rien de plus, une fuite du temps. L’horloge avait cessé de tourner dans cette relation, durant six mois, mais pour lui désormais il était simplement question de venir le récupérer, la déposer chez elle, et le monde reprendrait son cours, sa fuite, et son chemin apocalyptiquement fatalisme. Ce fut sans doute son idée lorsqu'il arriva, lui lançant une énième phrase sarcastique pour ponctuer qu'il ne lui était pas hostile pour ensuite montrer de la tendresse qui n'était là que parce qu'il était protecteur – pauvre petit chose nommée Salomé Callahan. S'il savait, peut-être qu'il viendrait à la détester, peut-être. Jekyll vivait bien le conflit contre les hunters, mais même un être aussi calme que lui, se montrerait colérique à la suite d'une défense des valeurs de ces pseudo-médecins itinérants.

Il ne lui donna pas une marge de manœuvre, venant s'affirmer, et enfermant la demoiselle dans un manteau qui semblait la préparer pour s'enfuir lors d'une air glacière. Il fronça légèrement les sourcils, les réponses courtes n'étaient pas nécessaires celles désirées. Elle ressemblait à une putain de junkie. Mais si, la junkie totalement cliché des nanars des années 80 qui venait de se faire sauver par Stalone. Le jeune homme la voyait se dorloter contre la veste, comme un chat ou une enfant en perdition. Six mois, et elle était tombée dans la drogue ? Cela semblait peu probablement, puisque Papa Callahan devait veiller au grain, de même que ses frères. Jekyll connaissait l'état de la famille, et il ne comptait pas spécialement se renseigner plus qu'il ne savait déjà. Il avait fait le choix de limiter ses connaissances, ce fut les premières représailles, et il était hypocrite de venir dire qu'elle devrait lui être reconnaissante. Elle ne fit aucune demande, cela était son choix, et il l'assuma en observant lentement Mère Théresa s'éloigner dans son couvent. La main de Jek ne sembla pas plaire, venant entraîner un arrêt brutalement, un regard totalement perché ainsi qu'une répétition robotique d'une simple phrase. Le jeune homme ne la quitta pas, il l'observait, celle qui voyait peut-être un éléphant rose en train de planer. La jeune fille déposant une main sur l'épaule de l'ancien mutant avec une pudeur enfantine. Le psychologue ne la quitta pas des yeux, cette errance, cette nuance désastreuse qui semblait briller dans ses pupilles, égarée entre éloignement et rapprochement. Son esprit était là, pourtant, il sentait qu'elle était absente.  Des paroles incohérentes, des phrases qui s'égaraient, des mots emboîtés et qui donnaient simplement une impression de justesse et rien de plus. Elle abandonna le regard du brun, tandis qu'il l'écoutait attrapant toutes les mots, les sons, les intonations comme une corne d’abondance épuisée depuis six mois. Ce fut simplement, à son affirmation sur le fait de le contacter lui, qu'il sembla ressentir un besoin de lui répondre, par envie autant que par véritable besoin. Il fit pourtant taire ce besoin d'user d'humour à la suite des affirmations.  « Plaît-il ? » Jekyll avait toujours une capacité à rester calme, même si la surprise était désagréable et que le ton de sa voix ne pouvait le cacher avec un sourire masquant difficilement la colère.

Il détourna son regard dans la même direction que la cadette, cherchant du regard avec la bouche entrouverte. En réalité, il fut incapable de comprendre la logique de la cadette, qui venait ensuite évoquer les souvenirs de la dernière soirée. Salomé mélangeait-elle sincèrement les événements ? Difficile à dire, il se préférait à croire qu'elle était simplement défoncée, et qu'elle n'était pas dans un état si grave qu'elle perdait la notion du temps entre aujourd'hui et il y a six mois. Le brun glissa ses mains dans le dos de sa cadette, l'autre se glissant tendrement derrière la tête de la demoiselle, alors qu'il perdait son regard dans le vide.  « Je suis un garçon trop sexy pour être détesté, ça serait fatiguant.  » Le brun se détacha d'elle, se penchant pour venir saisir les jambes de la brune qui tenaient en équilibre comme par magie. Tandis qu'une main venait saisir fermement le haut du dos de l'étudiante, l'autre venait agripper les cuisses en laissant les jambes se promener dans le vide. La première sensation, sembla presque évidente : elle était légère, trop légère et il pourrait presque deviner combien de kilos il manquait depuis la dernière fois.« j'allais pas t'abandonner, je pourrais pas, même si je le devais. » Renoncé à son devoir par amitié, il l'avait fait, il recommencerait pour elle – encore. Le jeune homme porta la demoiselle jusqu'à sa voiture, ne préférant pas prendre le risque de la regarder s'écrouler et de s'ouvrir le crâne dans un moment d'incertitude. Il arriva pas moins de cinq minutes après à la fameuse limousine, déposant Salomé sans la lâcher et en la gardant contre lui en la comprimant presque trop malgré lui. Ouvrant la portière passagère avant pour y installer la demoiselle en position assise. Desserrant la ceinture du trench pour l'ouvrir d'un geste brusque et vérifier que ses vêtements étaient intactes : aucune déchirure, rien de froissé, rien d'anormal, mais il serait crédule de croire qu'il allait s'arrêter à une simple vérification vestimentaire. Finalement, il déposa ses deux paumes sur le visage. Claquant des doigts une première fois.  « Tu te focalises sur ma voix, uniquement sur ma voix. C'est Jekyll le mec trop sexy pour toi, tu es en sécurité. » Le brun esquissa un léger sourire qui se voulait rassurant. Le brun détourna son regard vers le tableau de bord qui indiquait l'heure et la date même sans moteur. S'il venait tenter de balancer un jour, elle serait incapable de comprendre. « Salomé, on est le 14 décembre. Il est minuit passé, on est en hiver, nous sommes l'année 2014. Il y a 20 minutes, tu m'as envoyé un message qui m'indiquait de venir te chercher. Tu vas te focaliser sur les 40 dernières minutes, et tu vas me dire avec qui tu étais et ce qui s'est passé exactement. Maintenant.  » Pire qu'un flic.




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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 20:29


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

Chaque mot qu'elle prononçait sans réflechir semblait s'éclaircir après un temps de latence, dès que sa bouche s'ouvrait à nouveau, la laissant raconter n'importe quoi pour ne le réaliser qu'après. Elle se rendait bien compte qu'elle n'était pas très sympa, à lui faire comprendre qu'elle ne voulait pas spécialement qu'il vienne la ramasser. Mais ce n'était pas qu'elle ne voulait pas le voir. Enfin, pas vraiment. C'était vrai qu'elle n'avait pas spécialement tenu à le revoir durant ces six mois, à oublier son numéro, à tâcher de ne plus y penser. Ce n'était pas pour ça qu'il était sorti de son esprit. Qu'elle ne s'était pas demandé ce qu'il devenait. Où il en était, avec son travail, à quoi ressemblait ce cabinet qu'elle n'avait jamais visité, au final. Ce qu'il pouvait faire, parfois, lorsque l'envie de sortir lui prenait et qu'elle aurait aimé partager sa soirée avec lui, parce qu'il n'y avait bien que lui qu'il était capable de la faire danser comme si rien ne comptait, comme si personne ne regardait. Il lui avait manqué, ç'aurait été hypocrite de prétendre le contraire, et elle préférait ne pas en parler. Pas même lorsque leur groupe d'amis commun lui demandait des nouvelles de ce cher Stevenson, lui qui semblait vénéré de tous, même après son départ. Le tout assorti d'un petit sourire moqueur, les premières semaines qui avaient suivi la rentrée, tout le monde étant resté sur la soirée de fin d'année et leur départ précipité. Ils s'étaient tous demandés ce qui avait bien pu se passer, à lui lancer quelques piques avant de la fermer face à ses regards sombres, lui rappelant la raison pour laquelle elle préférait rester loin de lui, quand bien même avait-elle envie de le voir, besoin de le voir. Besoin de cette manière de prendre soin d'elle, de lui éviter de se laisser sombrer, de ces attentions qui la rassuraient alors que ses bras l'entouraient, à rompre d'un simple geste cette affreuse sensation de solitude qui ne la lâchait pas. Il était clairement en train de la couver, elle le savait inconsciemment en sentant sa main se poser derrière sa tête avant qu'il ne la soulève soudainement, la portant pour lui éviter de se casser la gueule. Ce n'était pas vraiment une chose que la Callahan appréciait particulièrement, d'être ainsi maternée, clamant qu'elle pouvait se débrouiller seule, sans l'aide de quiconque. Visiblement, pas ce soir. Ce soir, elle n'était pas contre un peu de bienveillance, exceptionnellement. Comme si elle avait vraiment la possibilité de choisir, de toute façon.

Elle comprenait tout avec quelques secondes de décalage, pour quelle raison elle ne sentait plus le sol sous ses pieds, pourquoi elle se retrouvait à se déplacer sans bouger ses jambes, à appuyer sa joue contre son épaule avant de finir par fermer les yeux. « C'est ça, pour ça que je t'ai appelé. J'étais en manque de sexy. » Marmonnant dans son cou comme si cette réplique nécessitait un effort démesuré de sa part, le tout se termina par un soupir qui venait du fond du coeur, comme si elle se retrouvait à porter le monde sur ses épaules. Dans sa tête, ça se dégageait légèrement, trop lentement pour qu'elle n'y voit clair, suffisamment pour qu'elle retrouve vaguement l'usage de la parole sans mettre cinq secondes à prononcer chaque syllabe. Une vague de culpabilité mêlée à un éclat de tendresse percuta brutalement ses côtes, sursaut du coeur recommençant à envoyer quelques battements, à oxygéner suffisamment son cerveau pour qu'elle enregistre bien ses paroles, ses paupières se soulevant alors que ses yeux se posaient sur lui, le détaillant dans une reconnaissance sans borne. Son second bras s'enroula autour de son cou pour bien s'accrocher à lui, venir poser son front contre sa joue affectueusement, rester bien docilement dans ses bras en prenant conscience de la douceur de ses paroles, de ces mots qui comblaient le grand vide qu'avait laissé son isolement dans sa poitrine. Le manque de tous ceux qui lui étaient chers, repoussés à force de disputes ou de déceptions, de précaution aussi. Le retrouver lui, c'était déjà quelque chose. Être rassurée en l'entendant lui dire ces choses là, ce n'était pas rien non plus. Et si une petite voix lui disait qu'elle était en train de se ramollir et de se transformer en guimauve, ce n'était pas si grave. Ce n'était pas son genre, de s'attendrir de la sorte, et sûrement qu'il lui faudrait du temps avant de recommencer à agir en étant fidèle à son tempérament bien plus réservé, mais pour le moment, elle avait juste envie de le remercier. De lui faire promettre de rester avec elle. Peut-être même de s'excuser. Si elle était capable de dire quelque chose, et de ne pas simplement s'endormir pendant ces cinq minutes à regagner la voiture. Son souffle se coupa quelques secondes, les côtes écrasées contre lui alors qu'il ouvrait la portière, à manquer de lui dire qu'il était en train de l'étouffer, à finalement recommencer à respirer normalement une fois assise. Tout se déroulait trop rapidement pour qu'elle parvienne à suivre, encore sonnée par son expérience télépathique, avec la sensation qu'elle avait passé la soirée à resserrer un étau de part et d'autre de sa tête, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien.

Un premier grognement de pur mécontentement s'échappa alors que le froid revenait envahir sa peau, ses yeux déjà ensommeillés s'ouvrant pour se poser sur lui, d'un air accusateur, avant que sa tête ne se tourne à nouveau en fermant les yeux. C'était naïf de s'imaginer qu'il allait la laisser tranquille, maintenant, et un juron étouffé lui échappa alors qu'il prenait son visage dans ses mains, la laissant sursauter à son claquement de doigt qui résonna quelques secondes dans son crâne. « T'es chiant. » Clignant des yeux en tentant de s'exécuter, ses prunelles renfrognées se focalisèrent sur lui, à tenter de le fixer sans que sa tête ne retombe sur son épaule. « J'veux dormir. » Mais il n'allait pas la laisser dormir, apparemment. Et ça l'emmerdait bien, tout à coup. Dormir, ça lui aurait bien plu. Plus que de se concentrer sur sa voix. Il fallut qu'il reprenne la parole pour que son humeur ne change à nouveau. Qu'à l'entendre lui fournir quelques points de repère, elle ne se souvienne d'où elle se trouvait, où elle avait passé la soirée. Pour quelle raison elle l'avait appelé, pourquoi elle se trouvait dans sa voiture alors qu'elle ne voulait soi-disant plus le voir. Ses yeux s'étaient écarquillés en l'écoutant, légèrement effrayée par cette manière solennelle de s'adresser à elle, lui laissant penser que tout ça était important, très important. « Je sais plus. » Incapable tout d'abord de répondre autre chose, Sam le contempla d'un air franchement impuissant, à vouloir lui donner une réponse pourtant, dans l'idée de lui faire plaisir. « T'es arrivé et c'est tout. » Le regard perdu, le contemplant en sentant une vague de panique submerger son coeur, ses pensées ne semblaient pas vouloir remonter plus loin, à ne capter que quelques bribes de la soirée, désordonnées. « J'étais toute seule. J'suis venue ici parce que je me sentais seule, Jek, y'avait personne avec moi. » La gorge nouée et le regard humide, à ne décidément pas retenir la moindre émotion, elle était bien loin de ces grands airs qu'elle pouvait toujours avoir, de cette fierté maladive qui la poussait à sourire en sa présence, même lorsqu'il lisait les mensonges derrière son regard, même lorsqu'il savait que ça n'allait pas. Elle arrivait déjà à peine à s'exprimer, et donner le change ne semblait pas être une option. « C'est pathétique, hein. » Anticipant pour la première fois de la soirée une potentielle réplique de son ancien acolyte, la brune se laissa un instant aller à fermer les yeux à nouveau, comme si cette réponse allait suffire, comme s'il allait la laisser tranquille. Il y avait pourtant quelques images qui lui revenaient derrière ses paupières closes, quelques souvenirs qui s'immisçaient d'entre les ondes anormales de sa mutation. « J'ai dansé et y'a un mec moche qui m'a embrassée. » Si elle avait pu, elle aurait accompagné cette révélation d'un plissement de nez, se contentant à la place de venir tourner légèrement son visage contre la main de Jek pour s'y essuyer la bouche d'un vague mouvement de tête. « L'avait un monosourcil. » Et un nouveau petit mouvement vers la main de Jek, comme si y frotter ses lèvres allait suffire à effacer le souvenir de son visage trop près du sien alors qu'elle émergeait. « J'suis dégoûtée. » La plainte venait du coeur, déchirant sa voix alors qu'elle toussait légèrement dans le vide, arquant son dos contre le siège en inclinant légèrement la tête sans prendre la peine de se couvrir la bouche, avant de reprendre comme si de rien n'était. « J'sais pas où j'avais la tête. Je l'ai même pas vu approcher. Pourtant avec la taille de son nez j'aurais pas dû le louper.  » C'était ce dont elle se souvenait le mieux. Son visage, cet éléctrochoc qui l'avait poussée à fuir les lieux comme s'il s'agissait de quelque chose de dramatique. Parce que ça l'avait bien fait flipper, de s'être ainsi laissée planer, submergée par le grésillement de sa mutation qui lui brouillait l'esprit. « Je sais même plus combien de temps j'suis restée là-dedans.  » Gigotant sur le siège pour tâcher de se redresser, la brune finit par réouvrir les yeux, regarder Jekyll à nouveau, se rappelant sa présence à nouveau après son vague monologue. « J'ressemble à rien, hein. » Il était presque inutile qu'il lui réponde, tant son crâne hurlait déjà de douleur, la laissant imaginer sans peine la tronche qu'elle devait avoir.
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeLun 10 Oct 2016 - 23:51

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Elle le tuerait, si elle savait, qu'il était retourné vers elle. Déjà, en refusant d'entrer dans sa tête, son ombre blonde favorite vint lui taper sur les doigts. Il s'en était bien sortie, annonçant que Salomé Callahan n'avait « rien à offrir après des recherches intensives dans ses rêves ». Jekyll avait inventé quelques rêveries, se nourrissant de ses moments avec la demoiselle et des nombreux ouvrages dont il fut abreuvé dans sa folle et tristement stricte éducation. Elle ne réaliserait sans doute jamais, combien cet échec fut lourd à porter. STANTUM ne retira sans doute jamais Salomé du paysage des cibles potentielles, mais jamais, elle ne fut à nouveau évoquée et pourtant, le brun s'était assuré de laisser traîner ses oreilles. Jekyll était perpétuellement resté sur cette même phrase : Le cas Callahan n'a rien à offrir. Il ne mentait pas, et sans doute que les circonstances furent utiles : Jekyll fut évité à continuer son enquête s'il le souhaitait, mais pour ne pas mettre l'entreprise en danger il fut prié de s'éloigner de la famille Callahan… Salomé fut sans doute plus sensible à cette demande que le jeune homme qui n'avait nullement apprécié cette demande. Cela fut meilleur, pour elle, comme pour lui au final. Le ténébreux était un menteur né, et sa nature de ténébreux enjôleur lui offrait des portes diverses et variées, mais l'amitié était une chose qui ne pouvait nullement se cacher derrière des mensonges, ni même un sourire – il cite desperate housewives là. Il fallait également avouer une seconde chose : il était plus sociable que mademoiselle la chieuse, mais elle avait plus de relations proches. Jekyll était, par nature, distant avec la plupart des gens qui n'étaient pas de l'entreprise. Salomé n'était pas un cas unique, cela serait grossir le trait et faire grossir son orgueil par la même occasion, mais il devait reconnaître qu'elle était différente de ses relations habituelles. Après tout : elle ne rentrait pas dans la case des collègues, puisqu'elle était encore en études. Néanmoins, elle n'était pas une amie, puisqu'elle avait la capacité farouche de se vexer comme une moule face à des cas sociaux, alors ne parlons même de la nature de plan cul, puisque les plans culs de Jek' avaient au moins la délicatesse de lui concéder qu'il était beau. Bref, toute une histoire. Néanmoins, il était là ce soir en train la porter comme une alcoolique notoire, alors qu'elle venait néanmoins reconnaître qu'il était sexy. Cela vint à lui arracher un large sourire.   « C'est bien, tu as encore conscience de la réalité, pas besoin d'appeler les urgences. » Il fallait savoir prendre les choses avec humour, mais il valait mieux pour elle que la suite de la conversation prenne sens : sinon il allait la déposer dans un hôpital en prenant simplement soin de prévenir son père – cela lui vaudrait définitivement le statut d'ancien ami indigne et il le savait. En tout cas, la demoiselle ne semblait pas hostile à l'idée de se faire porter comme un bébé, et elle semblait plutôt supporter cette position. Lui embrasser le front fut envisagé, il devait lui avouer que cela lui avait manqué, mais il se ravisa : il était le chauffeur, rien de plus, le moralisateur n'était là que pour être assuré qu'elle ne se réveille pas avec un gosse dans le ventre dans 9 mois.

Il installa la brune sur le siège, venant jouer le rôle qui n'était pas le sien – il le fut à une époque. Le psychologue l'écouta, cette réponse qui n'était pas la bonne : il le savait déjà qu'il était chiant, et il le serait encore plus s'il la laissait sur le rebord de la route comme une merde avec pour seule solution de retourner dans ce night club de merde. Néanmoins, la seconde réflexion fit sourire le jeune homme, parce qu'elle n'était pas assez intelligente pour éviter de lui lancer une perche aussi énorme.  Le brun pencha légèrement la tête sur le côté avec un sourire narquois.  « Dormir, tu l'as déjà fait, c'est ta spécialité inutile de le faire dans ma voiture. » Ceci serait la dernière trace d'humour dont il serait l'investigateur avant d'avoir obtenu les réponses nécessaires. Salomé ne tarda néanmoins pas à se faire entendre, une nouvelle fois, avec une phrase qui n'était pas la bonne réponse et le regard insistant de l'aîné n'allait pas le quitter. Ne lui laissant pas le temps de reprendre, elle continua sur sa lancée, et cela était plus appréciable que de lui tirer les vers du nez. Le brun n'était pas magicien, il ne pourrait lui faire cracher le morceau ni même combler un souvenir perdu – fut un temps il le pouvait, mais cette époque était révolue désormais. La mutante – inconnue – ne s'arrêta pas en chemin, venant opter pour une franchise assez désagréable : seule, encore. Jekyll ne comptait pas les nombreuses fois où cette demoiselle s'était retrouvée toute seule. Cette pauvre fille n'avait même pas le mérite d'être associable, mais simplement des fréquentations de merde. Cela semblait triste à dire, mais pour en venir à appeler le mec qu'elle fuyait depuis six mois… il fallait tomber bien bas. Le brun ne parvenait pas à se persuader qu'elle était insupportable au point de faire fuir son entourage au complet, après tout, même lui avait réussi à la supporter. Où elle était ? Cette allure, cette fière allure, cette fièvre qui lui donnait de l'allure, des airs malins, d'une sale gosse pour sûr, mais un air qu'il pourrait dévisager sans cesse tant Salomé Callahan lui inspirait une sympathie inexplicable. Ce fut d'ailleurs cette même gamine perdue, qui semblait lui répondre, lui voler ses mots, enrober des maux. Le jeune homme afficha un sourire moqueur en déposant une main sur la joue de la gamine qui pourrait passer pour une enfant tellement sa faiblesse brillait dans ses pupilles. « Pathétique, tu l'es, mais ceux qui ne sont pas là pour te sortir de là le sont plus encore. » Et la main de l'ancien mutant s'envola comme elle était venue, parce qu'encore une fois : il venait simplement la transporter en un seul morceau.

Salomé sembla finalement se perdre dans ses souvenirs, donnant quelques informations, qui possédaient une logique, même si cela semblait se perdre dans une incohérence. Jekyll baissa la tête : un mec l'avait embrassé. Finalement, elle était toujours aussi prude, ceci était plutôt une bonne nouvelle puisqu'elle était fidèle à elle-même de cette façon. L'étudiant vint à se perdre dans une description, qui portait doucement à sourire, mais il l'observait, dans son air médiocre. Salomé était tombée, violemment, et il se demandait si un jour il saurait pourquoi. Non, il ne le saurait jamais, parce qu'il ne le voulait pas, au fond, cela ferait plus de mal que de bien de la savoir en souffrance pour l'admirer s'éloigner à nouveau vers le rejet et la fuite du seul ami apte à venir la chercher – peut-être que sa team puceau n'avait pas le permis. Jekyll fut incapable de relever de l'humour, préférant sourire, parce que cela le portait réellement à rire, mais l'idée que cette sortie n'était pas la première venait à lui faire croire que même cette image d'épave n'était qu'un mensonge, qu'ancré, il y avait bien plus dramatique. L'ancien mutant se redressa néanmoins alors qu'elle venait s'exprimer sur le temps passé dans cet endroit et qu'elle remettait en cause sa propre apparence. Le brun l'écoutait tout en prenant soin de la glisser à l'intérieur du véhicule, attachant sa ceinture par la même occasion. Une fois cela fait il vint à se saisir de la portière. « tu pues la sueur et le parfum, donc tu es resté trop longtemps, et ça répond donc à ta deuxième affirmation. » Le brun claqua la porte avec un sourire moqueur au bord des lèvres pour faire le tour de son véhicule et se glisser sur le siège avant conducteur en observant quelques secondes Salomé. Jekyll glissa ses clés dans le contact, prenant soin de retirer son gilet : les bouffées de chaleur. Cela pouvait porter à rire, mais son organisme semblait souffrir d'un dérèglement depuis la vaccination – ironique étant donnée sa nature volage. « Une fois dans ton lit tu pourras dormir, tu verras demain ça ira mieux. » Jekyll enclencha la contact en s'attachant à son tour, activant la marche arrière d'un geste aussi sec qu'à son habitude. « Tu devrais changer tes fréquentations Salomé, parce que si ces gens tenaient à toi, tu ne serais pas dans cet état, et tu serais encore moins avec moi. » Jekyll observa la sourire avec un sourire légèrement moqueur, en glissant sa langue entre ses dents pour mordre cette dernière en soupirant. « Tu ressembles à beaucoup de choses pour moi, faut juste savoir aller plus loin que ce que tu donnes à voir. » Et il démarra, prenant direction de chez mademoiselle l'emmerdeuse.






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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 22:04


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

Ouvrant un oeil en arquant un sourcil à sa remarque, Sam parvint à coordonner ses gestes de manière à lui planter son majeur sous le nez, un sourire amer aux lèvres. « Si j'm'étais pas endormie, j't'aurais pas appelé. » Trop exténuée pour rétorquer de manière insolente à la provocation, seule la vérité s'échappa de sa bouche alors qu'elle se détournait déjà de ce sujet-là. Parce qu'à force de chercher avec appréhension ce qui avait pu se produire cette nuit-là, après qu'il se soit eclipsé, et de ne parvenir à se souvenir de rien du tout, la brune avait fini par en conclure qu'il ne s'était sans doute rien passé de plus. Que l'alcool avait suffisamment embrumé son esprit pour la laisser plonger dans les bras de Morphée, l'empêchant d'aller plus loin, de le regretter ensuite. La remarque de Jekyll confirmait les doutes qui avaient fini par germer dans son esprit face au néant qui remplaçait ses souvenirs, et elle aimait autant recevoir une pique que de devoir vivre avec l'idée qu'ils aient pu coucher ensemble, qu'elle ne s'en souvienne même pas, que cela la replonge dans sa gêne sans qu'elle ne puisse le revoir. C'était l'ami qui lui avait manqué, et pas le potentiel amant d'un soir. Elle laissait volontiers cette facette du Stevenson à celles et ceux qui étaient prêts à se prosterner à ses pieds pour obtenir son attention, espérer un peu plus. Elle n'avait jamais recherché ce genre de relation, et encore moins avec lui, pas alors qu'ils s'entendaient si bien, qu'aucun ne semblait avoir eu besoin de plus hormis ce soir-là. Ce qui lui avait manqué, c'était cette manière d'être toujours là lorsqu'elle en avait besoin, à ne pas jouer les moralisateurs, à  ne jamais lui manquer de respect. Et puis, il y avait toujours ces gestes doux, à prendre soin d'elle, ce qui n'avait pas disparu, ce qui la laissait encore plus apprécier sa présence qu'auparavant. Peut-être parce que le temps et l'absence lui avaient permis de réaliser ce qu'elle perdait, en se détournant de lui. Et que malgré son comportement, il avait répondu à l'appel. Le fixant avec davantage de ténacité en sentant sa main se poser sur sa joue le temps de quelques mots, le regard de la Callahan s'assombrit à ses paroles, finissant par baisser les yeux en sentant la honte mordre son coeur. C'était sûrement facile de tout leur mettre sur le dos, de prétendre qu'en effet, ils n'étaient pas là pour elle, que c'était à eux de s'en vouloir, certainement pas à elle. Si laisser croire à Jekyll qu'il avait raison était possible, cela n'en demeurait pas moins faux, les torts étant partagés, sa loyauté l'empêchant d'acquiescer. « 'Faut dire que j'sais pas non plus s'ils vont bien. J'suis pas là pour eux non plus. » La voix légèrement rocailleuse laissa les mots filer dans l'habitacle, vérité prononcée pour la première fois alors qu'un regard plus dur se reposait sur Jekyll. Parce qu'il n'avait pas à la ménager, qu'elle n'était pas une simple victime dans l'histoire, malgré ses grands yeux tristes et cette solitude qui lui rongeait les os. Que ce n'était pas parce qu'il se foutait bien de son entourage, qu'il espérait la protéger, qu'elle n'était pas capable du pire de son côté, et il était sans doute bien placé pour le savoir, lui qui la connaissait bien mieux qu'elle ne l'aurait escompté au début. Peut-être parce qu'ils se ressemblaient beaucoup, avec leurs grands airs, que malgré les apparences il n'avait jamais semblé être question d'un lien superficiel, que c'était lui qu'elle avait fini par appeler ce soir. C'était aussi pour ça qu'elle ne comptait pas mentir, faire mine de s'apitoyer sur son sort en hochant tristement la tête à ses mots. « J'suis pas l'amie du siècle, ces derniers temps. » Un constat prononcé de manière assez froide, à tenter de reprendre une contenance sans attarder son regard sur Jekyll, bien que la remarque lui soit inévitablement adressée aussi. Plissant le nez d'un air dédaigneux à l'adresse de cette pique qu'il lui lançait, la brune tâcha de se remettre bien droite contre son siège alors qu'il venait à démarrer la voiture, lui arrachant un grognement alors que la ceinture retenait brutalement la rudesse de sa manoeuvre. « Toujours aussi pressé de me mettre au lit. » Un air narquois alors qu'elle lui jetait un coup d'oeil en biais, comme si elle pouvait plaisanter à ce propos en rappelant leur dernière soirée sans s'en sentir gênée. Ce qui ne serait sans doute plus le cas une fois totalement inhibée à nouveau.

Encore frissonnante de ces minutes passées à l'extérieur, un air suspicieux se braqua sur son t-shirt. « T'as pas froid ? » Des choses simples, des détails sur lesquels focaliser le peu d'attention qu'elle parvenait à rassembler avant que son regard ne retourne se perdre sur le paysage nocturne défilant à la lueur des phares. « Y'a juste tout qui merde, c'est pas que de leur faute. » Surtout pas celle d'Aspen, d'ailleurs, qui n'avait rien fait du tout pour mériter un tel traitement. Peut-être bien que s'il n'y avait pas eu la fête des fondateurs, elle ne se serait jamais mise dans cet état, et que même si ç'avait été le cas, elle aurait commencé par appeler Lorcan. Lui qui savait, qui était l'un des seuls à connaître ce secret si lourd à porter, à qui elle avait eu le sentiment de pouvoir tout dire, absolument tout, sans ne jamais être jugée. Le coeur s'alourdit un peu plus encore à cette pensée, la colère à son égard s'estompant le temps d'un élan fugace de nostalgie, avant que la rancune ne revienne déraciner ses états d'âme. « T'appeler, c'était pas la pire chose du monde. » Continuant à fixer le vide en continuant à s'exprimer de manière totalement maladroite, un haussement d'épaule qui se voulait nonchalant accompagna ses paroles. « Bon, tu m'as manqué. » Les mots mirent quelques secondes à sortir, d'un ton trop détaché pour que sa gêne ne transparaisse pas malgré tout. A croire que même dans un état second, le sentimentalisme ne faisait toujours pas partie de ses cordes, pas lorsqu'elle se savait en tort, que sa fierté peinait à lui arracher des excuses. « Et je suis désolée. D'avoir fait ma conne sainte-nitouche. » Bon, là, c'était peut-être encore son esprit lessivé qui lui octroyait une telle liberté d'expression, à oublier sa fierté pour quelques maigres secondes, sans pourtant parvenir à le regarder à nouveau. Les mots avaient mis plus de temps à sortir qu'il n'y semblait, et lorsque son débit de parole au ralentissement extrême s'interrompit pour de bon, les rues se faisaient déjà familières, le point d'arrivée plus proche. « Tiens. » Laissant sa tête retomber sur son épaule en tentant de la tourner simplement vers lui - la coordination motrice n'était visiblement pas encore rétablie - sa main laissa tomber son trousseau de clés quelque part entre le torse et les jambes de Jekyll, sans qu'elle ne parvienne à les garder en main. « T'pourras ouvrir comme ça, j'y arriverai pas. » Plutôt lucide quant à sa condition désastreuse, la brune s'acharna une bonne poignée de secondes sur la portière une fois la voiture arrêtée, avant de tenter de sortir sans prendre la peine d'ôter sa ceinture. « J'suis coincée. » Presque lucide.
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 23 Oct 2016 - 23:31

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Pour une nuit, une seule, elle se serait barrée comme une connasse. Ces mots furent durs, presque impossibles à avaler tellement cela était atroce de penser que pour quelques ébats, elle se serait barrée dans un silence sordide pour ne laisser que ce souvenir sur des draps. Salomé sembla, lâche, durant quelques secondes, il ne pouvait dire le contraire, il ne pouvait penser autrement malheureusement. Cela ne dura que quelques secondes, mais cette pensée fut présente assez longtemps pour venir lui rappelé qu'elle était le genre de fille qui ne s'attachait finalement pas tant que ça. Il avait du mal à y croire, il n'y croirait sans doute jamais, mais il fallait bien l'avouer que cette annonce brutale de sa capacité à foutre en l'air une amitié pour si peu. Cela valait-il le coup ? De perdre une chose précieuse pour un événement qui venait se fondre dans la masse des souvenirs, qui deviendrait une anecdote avec le temps ? Pour elle, cela semblait être possible, pour lui non, mais l'éducation ne fut jamais la même. La vie de Jek fut événementielle, et sexuelle, donc il ne pouvait pas comprendre ce que cela représentait pour elle, même avec son diplôme et ses connaissances, cela lui échappait. Pour elle, il ne serait devenu que l'amant potentiel, effaçant les souvenirs d'une amitié. Jekyll en était incapable. Il savait passer à autre chose, relativiser, mais il était incapable de délaisser quelqu'un simplement en venant hurler qu'il était vexé. La brun, se demandait si la relation entre un gamin qui avait été prisonnier dans un sous-sol, ne serait pas totalement incompatible avec l'histoire d'une fille qui fut éduquée avec papa et maman avec une jolie maison. Jekyll ne croyait pas à la théorie que l'éducation faisait tout, et pourtant, elle fit le choix de s'en aller, parce qu'elle fut éduquée avec des valeurs différentes. Cela se confirma doucement, quand elle vint affirmer qu'elle n'était pas là pour eux. Le brun esquissa un sourire en fixant ailleurs.  « Alors vous êtes tous des amis indignes… genre, un scooby gang, mais qu'avec des amis indignes. Si ça pète pas la classe. » Jekyll préférait user d'humour plutôt que de tomber dans la conversation qui frôlerait le scénario du téléfilm pour les adolescentes sur une chaîne câblée. L'ancien mutant n'avait rien d'un humoriste, mais il n'était pas monsieur dépression, et parler des sujets lourds de la société avec de la musique classique en fond pour venir vanter une valeur de merde… juste non. Il fallait savoir se remettre en cause et réaliser que les défauts étaient des défauts – sauf Jekyll qui était merveilleux.

Ce fut pourtant, la véritable auto-critique que mademoiselle osa faire pour la première fois de sa vie qui détourna légèrement le regard du brun en direction de la faible du soir – oui le mot faible était le meilleur étant donné la triste situation dans laquelle elle était. Il l'observa alors, quelques brèves secondes.  « l'ami du siècle, c'est moi, que veux-tu. » Esquissant un sourire taquin, pourtant ce fut une véritable onde de tristesse qui se glissa sous les veines du brun. Lui, pour des « connasses » à chaque fois, il avait remué ciel et terre, osant à chaque fois le pire pour regarder ces dernières partir. Il le vivait bien, mais parfois il se disait que jamais il ne pourrait demander en retour, parce qu'il était un mec orgueilleux et qu'il était trop détaché pour demander cela de la part des autres. Il afficha néanmoins un rictus et laissa s'évaporer un rire tandis qu'elle venait commenter indirectement sa conduite, ainsi que son attitude de manière générale. « Pressé de me débarasser de toi, de te foutre dans une couverture et de mettre la belle au bois dormant pour t'aider à faire un gros dodo. » Oui, parce que Salomé se comportait comme une enfant : il la mettait donc au niveau qu'elle demandait et cela ne le dérangeait pas plus que cela d'ailleurs que de venir rappeler à mademoiselle qu'elle était une grande fille et qu'il était temps de se prendre en main même dans les moments difficiles. Le brun continua pour autant sa conduite, alors que madame venait donner de son petit commentaire. Salomé était vraiment observatrice, elle semblait toujours avoir une remarque à faire sur le t-shirt de monsieur – preuve qu'elle ne le trouvait pas repoussant puisqu'elle s'attardait toujours sur son torse couvert. Néanmoins, il n'allait pas venir lui parler du vaccin, des efforts secondaires qui offraient des bouffées de chaleur au brun comme s'il était une femme ménopausée. Il préférait donc, opter pour le petit sourire narquois tout en prétendant se concentrer sur la route. L'absence de réponse n'était pas une attaque, mais l'idée qu'elle puisse se faire des films le faisait doucement rire, et il fallait bien mettre un peu d'humour dans tout cela.


« Ton caractère de bitch est donc mêlé à tout cela ? Mon dieu, je ne m'y attendais tellement pas. » Salomé avait passé un contrat : l'appeler, en prenant le risque d'avoir un ami saoulant, et non pas un ami qui viendrait lui faire la morale sur le bien et le mal dans ce bas monde. Puis, elle vient néanmoins souligner une vérité : l'appeler, n'était pas une connerie. Il était vrai, que Jekyll était assez sado-maso pour venir voir une fille qui fut totalement absente de sa vie pour une obscure raison de fesse. Néanmoins, pas le temps de sortir une petite pique puisque madame se lance dans le sentimentalisme – et ça marche, fourberie que ceci la voici. Le pire, ne fut sans doute pas l'absence de réaction de Jekyll, mais plutôt sa façon narquoise de sourire tout du long, tandis qu'elle venait pourtant sincèrement s'ouvrir. Le brun pencha légèrement la tête avec un son approbateur quand elle vint se présenter comme une sainte-nitouche. Il observa les clés tombés sur lui, et la délicieuse tentative de Salomé de sortir de la voiture comme une loque. Le brun l'observa alors avec un sourire légèrement moqueur, venant glisser les clés de salomé dans la poche arrière de son jeans – clairement si elle venait les récupérer il porterait plainte pour agression sexuelle sur sa formidable petite personne. « Et c'est tout ?  » Le brun plissa légèrement les yeux avec quelques légers mouvements du haut de son corps. « J'ai même pas droit à une chorale, un tapis rouge ou même un joueur de triangle pour tes excuses ? Rien ? Le minimum, aurait été au moins d'enregistrer. Tu sais quand j'aurais été triste, j'aurais réécouté cette douce phrase...  » Partant allègrement à rire, laissant échapper un fou rire, en réalité. Une pression qui retombait totalement. Néanmoins, il n'offrit pas à la Callahan de s'exprimer, actionnant la marche arrière pour effectuer le même geste vif qu'à son habitude et se retrouver à nouveau sur la route pour ne pas laisser le temps à mademoiselle de venir le frapper. « Tu vas dormir chez moi ce soir, sur mon canapé, j'te paye un chocolat chaud pour fêter tes premiers mots dans le monde des adultes. » Il n'allait pas s'amuser à la taquiner plus que cela, elle avait assez gobé ce soir.

Une fois devant son appartement, le jeune homme vint à se garer, sortant de sa voiture en récupérant ses affaires et en faisant signe à sam-handicapée de ne pas bouger – elle serait capable d’abîmer la voiture. Ouvrant la portière en venant se pencher sur elle pour retirer la ceinture de sécurité et venir saisir la brune pour la sortir du véhicule comme elle était entrée. La prenant comme une gamine de 12 ans – sa mentalité durant les douze derniers mois – il la traîna jusqu'à la porte d'entrée en poussant cette dernière avec son dos. Ce fut en réalité l'ascenseur qui sembla le plus long, parce qu'il était coincé durant 6 étages avec un poids sur les épaules, tandis que ses voisins avaient la joie et l'honneur d'observer le brun tenir une fille couverte presque intégralement d'un trench trop grand – Jek étant assez délicat, il avait eu la bonté de venir camoufler le visage de mademoiselle pour ne pas salir son nom de famille avec quelques rumeurs hasardeuses qui reviendraient à l'oreille de papa. La guidant jusqu'à l'appartement dans un silence interminable, poussant la porte avec cette même lumière qui brillait durant son absence, baignée de lumière cet appartement l'était depuis 6 mois. Il déposa finalement Callahan sur le canapé. « Salomé je te présente canapé à 2000 dollars, Canapé à je présente Salomé avec Trench à 200 dollars. Vous allez passer la nuit ensemble, je sens que le feeling passe déjà. » Oui, bon, autant se moquer jusqu'au bout.










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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2016 - 14:40


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

Se faire infantiliser par Jekyll, c'était peut-être susceptible d'être un électrochoc pour la fière Callahan, ce qui aurait pu lui arracher une réplique piquante si elle n'avait pas tant apprécié le confort du siège dans son dos et le ronronnement du moteur berçant ses oreilles. Là, seule une main s'éleva dans la direction du conducteur, venant lui faire signe de se taire dans un geste des plus puériles, appuyant ainsi cette image qui ressortait dans ses paroles. Elle pouvait bien être traitée comme une gamine ce soir qu'elle ne s'en offusquerait pas, pas tant qu'elle arrivait à bon port et pouvait fermer les yeux en sachant que le lendemain serait inévitablement meilleur. « J'ai pas un caractère de bitch. » La bouche empâtée par ces mâchoires qui s'activaient toujours avec une certaine lenteur, la brune tâcha de rassembler ses idées pour une ultime contre-attaque. « J'ai juste ma fierté, c'tout. » C'était ce que lui avait dit sa mère, à l'époque, lorsque du haut de ses onze ans la brune lui avait demandé pourquoi certaines personnes la qualifiaient de froide. D'hautaine. Parce qu'elle n'avait pas l'impression de l'être, que ce n'était pas son but, que ça l'avait intriguée à force d'entendre ces adjectifs revenir à ses oreilles. Non pas que ça l'ait emmerdée. Il fallait dire qu'elle n'en avait jamais eu grand chose à faire, de ce que les autres pouvaient penser, hormis son cercle d'amis proches. C'était plutôt une requête, l'envie de savoir pourquoi elle semblait renvoyer cette image-là aux gens. Si c'était dans son regard, dans la forme de sa bouche, dans son ton. Pourquoi certains la voyaient comme une gosse de riche se pavanant de ses grands airs, là où elle se contentait d'être, sans même les remarquer. Tu as ta fierté, Sallie. Ce n'est pas le cas de tout le monde, et peut-être pas le leur, d'ailleurs, c'est sûrement pour ça qu'ils s'y méprennent. C'était vrai, qu'elle avait toujours été fière, farouchement fière même. Le notifier à Jekyll n'était d'ailleurs pas nécessaire, pas quand il avait une parfaite conscience de cet amour-propre qui pouvait la parer d'une certaine arrogance, aux yeux de ceux qui ne la connaissaient pas suffisamment. Lui qui savait par conséquent à quel point cela devait être difficile pour elle de formuler des excuses.

Évidemment, il se foutait de sa gueule. Peut-être qu'elle aurait pu le voir venir au moment même où elle commençait à admettre ses torts, si elle l'avait regardé avec son petit sourire, ou si elle avait été en état d'anticiper. Désormais, il n'y avait plus qu'à subir ses secondes de jubilation en gardant la tête haute, surtout sans l'enfoncer dans ses épaules comme sa nuque en coton le lui demandait. Le menton levé. Voilà. C'était qu'elle aurait presque eu l'air naturelle, si ses paupières ne s'étaient pas abaissées sans relâche en tentant de l'entraîner dans les limbes du sommeil, ou de l'inconscience - à ce niveau, elle ne savait plus vraiment. Avant qu'elle n'ait pu rétorquer quoique ce soit, son échine se retrouvait déjà plaquée au siège en lui arrachant une protestation. Dormir sur son canapé. Intégrant l'information durant les minutes qui suivirent, Sam manqua à deux ou trois reprises de lui signaler à quel point elle n'avait pas besoin de son canapé, ni même de son chocolat chaud. Tentatives se soldant par ses lèvres restant entrouvertes quelques secondes avant de se refermer. Elle en avait sûrement un peu besoin malgré tout, étant donnée sa difficulté à tenir debout qui se confirma encore au moment de descendre du véhicule. « Génial, merci. » Manquant de se vautrer sur Jekyll alors qu'il prenait l'initiative de la porter à nouveau, la Callahan ne trouva même pas la force de protester, acceptant lentement d'être le boulet de la soirée. C'était un rôle qu'elle n'avait jamais occupé, auparavant, plus souvent garde-fou que poids mort que l'on se trimballait de pièces en pièces. Elle avait toujours bien tenu l'alcool, et sa résistance s'était encore intensifiée au fil de ces mois à forcer sur la bouteille. Elle n'avait jamais été la fille qui vomissait en soirée, qui trébuchait à chaque pas du haut de ses talons, voire même qui s'endormait au moment crucial. Tout ça, ça n'avait rien à voir avec la boisson. Tout ça, ça avait commencé en même temps que cette merde germait de part et d'autre de sa boîte crânienne. S'accrochant vaguement à Jekyll sans se formaliser des personnes qu'ils étaient susceptibles de croiser, ses yeux se fermèrent alors qu'ils pénétraient dans l'ascenseur, destinés à ne s'ouvrir à nouveau qu'en passant les portes de l'appartement.

« Salut. » La voix rauque et les prunelles ensommeillées, Sam arqua un sourcil d'un air moqueur à l'égard de Jekyll, faisant mine de saluer le canapé, avant de reprendre d'un ton plus mordant. « Arrête d'en profiter pour t'foutre de moi. » Ronchonnant en se redressant en position assise sur le canapé, tirant sur les pans du trench pour s'assurer une parfaite couvrance du haut de ses cuisses, son regard parcourut lentement la pièce. Son esprit ne manqua pas de laisser remonter à la surface quelques bribes de ses derniers souvenirs ici, et elle se figea en posant les yeux sur l'un des murs en particulier. « Joli sans cartons. » C'était la première remarque qui s'était évadée de ses cordes vocales étranglées par les réminiscences, détachant son regard pour venir le reposer sur lui, pour ne pas lui donner l'impression de ressentir la moindre gêne. C'était peut-être son escapade télépathique, le froid ou encore l'alcool ayant arrosé le tout, mais le malaise ne venait finalement pas autant qu'elle l'aurait cru. Tout du moins, pas de ce qu'elle aurait imaginé être la cause de bien des airs embarassés. Ce qui s'était passé, ça lui semblait finalement loin, si étrange à cette heure-ci que ça n'avait plus la moindre importance. Reposant ses yeux sur Jekyll, avant de lorgner le mur une fois de plus, un sourire idiot venait étirer ses lèvres alors qu'un rire lui échappait. Un rire franchement soulagé, à vrai dire, de réaliser à quel point elle se foutait bien de leurs étreintes, parce que ce qui l'emmerdait vraiment ce n'était pas ça. C'était plutôt cet état dans lequel elle s'était mise, pour en arriver là. Continuant à pouffer derrière ses mèches en bataille, elle se mit bientôt à agiter l'une de ses mains devant son visage pour aérer ses traits brûlants. Un nouveau regard vers son hôte, réalisant qu'elle venait sans doute d'aggraver son cas à ses yeux, ses traits rieurs tentèrent de regagner leur sérieux alors qu'elle enfonçait son dos dans le canapé, croisant ses mains sur son ventre. « Désolée. C'est juste que d'revenir ici bah... c'était pas si grave, tout ça, en fait. » S'humectant les lèvres avant de prolonger à haute voix ces réflexions qui s'assemblaient doucement. « J'm'en fous, en fait. J'croyais que c'était ça le problème, mais non. » Ce n'était pas ce rapprochement qui l'avait poussée à le fuir, et c'était peut-être assez triste de le réaliser si tard, finalement. « J'allais pas bien, hein. » Question rhétorique, à oser repenser à la détresse qui avait hanté sa cage thoracique tout au long de cette soirée. Question ironique, étant donné l'état dans lequel elle était ce soir. « J'voulais pas qu'on en parle. Ni me rappeler comme ça allait pas. » Oublier, toujours oublier, sans se retrouver plus avancée des mois plus tard. Plus facile de contempler le passé, que de réaliser que les choses ne s'étaient pas arrangées. Un nouveau rictus lui échappa alors que la cause de son fou-rire nerveux lui revenait, la brune se faisant violence pour lever ses fesses du canapé, tenir debout, trouver un équilibre précaire. « T'imagines même pas à quel point j'ai plus du tout envie de toi, Stevenson. » Et elle souriait de plus belle. Parce que malgré l'improbabilité de cette révélation, c'était une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle, parce qu'elle ne comptait plus le lâcher de sitôt.
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeJeu 27 Oct 2016 - 21:46

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Elle était fière. Fièrement éduquée, fièrement elle finirait dans la terre qu'elle trouvait des excuses, sans qu'il ne s'en amuse, et pourtant il semblerait évident qu'elle en abusait. Peut-être qu'il faudrait lui couper ses ailes, lui prendre tout ce qu'elle avait, pour comprendre qu'elle ne trouverait jamais rien d'autre que du mépris pour l'humanité dans sa fierté. Il était bien mal placé pour critiquer, mais il ne pouvait croire que cette fille avait plus de fierté que lui, et contrairement à elle, il savait s'en accommoder, en faire une force de son charme et non un point noir sur un tableau qui se voudrait parfaitement blanc. Si elle abonnait, cet qui ne venait que la rendre plus vipère que son coeur ne pouvait le supporter, alors elle découvrirait enfin le bonheur d'être apaisé quelques instincts, brèves secondes, mensonge de paix dans un monde qui se mourrait. « Voyons jusqu'où cette dernière te fera descendre. » Nullement une histoire de morale, mais simplement cette franchise doucement désagréable, mais baignée dans le réalisme d'une vie qui fut bafouée durant plusieurs jours, à supporter cette douleur de supporter la capacité de voir s'écrouler un monde. Lors de la perte de sa mutation, il ne daigna quémander l'aide à personne, ni ses amies, ni ses « proches », et encore moins à venir retrouver une fille qui pouvait disparaître aussi facilement qu'un poil sous une pince à épilée. Jek' ne s'était pas remis en cause, loin de là, mais il avait parfaitement conscience qu'il ne fut pas apte à mettre en évidence ses faiblesses face à un monde qui lui ferait la peau sans craindre des remords. Il était tombé, mais il était remonté, et sa fierté il pouvait la tirer de ce minuscule principe : il était hautain parce qu'il était partie de rien, elle, elle était trop fière parce qu'elle était née avec des pantoufles de verre et des rêves à en faire mourir les miséreux. La différence était là, mais il ne lui ferait pas la morale : elle était grande, il était temps d'agir comme une fille responsable, et non ce qu'elle montrait désormais.

Le trajet fut court, et ce n'est qu'une fois déposée dans le canapé qu'il sembla soulagé, venant rire de la situation. En réalité, Jekyll riait, mais il crevait, la chaleur venait étouffer son corps, pénétrer ses veines.  La chaleur, devenue quotidienne depuis sa vaccination, et même le plus froid des glaçons – non il n'est pas question de Salomé voyons petit coquinou – ne parvenait pas à apaiser les mœurs du jeune homme. Cela n'était pas extérieur, ce n'était pas le monde autour de lui, mais bel et bien son corps qui créait une réaction profondément anormale. Tout le monde trouverait ironique, qu'un mec formé à baiser crève de chaud sans raison, mais cela ne le faisait que modestement rire il fallait bien l'avouer. Néanmoins, Salomé était la pleurnicharde, lui, non – enfin moins qu'elle. Il afficha un large sourire face à la remarque sur les cartons : cela remontait à loin désormais cette installation. Le jeune homme se souvenait encore du bordel qui traînait et qui fut rapidement rangé, mais elle était trop absente pour réaliser le changement. Salomé était sans doute la seule qui n'avait pas droit à « sa photo souvenir » sur un mur, et cela était d'ailleurs plutôt triste, mais le jeune homme préférait ne pas relever cette absence qui sonnerait comme une pique.  « Je sais, on me le dit souvent que je porte mal le carton. » Après tout, mademoiselle lançait une conversation : il n'allait pas se priver pour répondre de manière enfantine – se promener dans un carton serait étrange.

Le brun se dirigea vers sa table à manger pour commencer à ranger les dossiers qui traînaient sur la table ainsi que les vieux enregistrements. Salomé pouvait penser qu'il s'agissait de cas du psychologue, et elle aurait peut-être la délicatesse de ne pas poser des questions en rapport avec le secret médical dont elle connaissait la valeur. Remballant tout cela dans un carton avec délicatesse en gardant un œil sur son alcoolique – droguée, junkie, lâche, emmerdeuse, chieuse et fière – favorite. Elle perdait en tout cas toute forme de sensualité lorsqu'elle s'enfonçait dans ce canapé qui était son meilleur-ami de la nuit, mais qu'elle continuait de prendre la parole. Le jeune homme n'avait rien à répondre, et si ce n'est lui offrir la sensation qu'il était un pervers : cela n'aidait en rien à rendre la situation plus simple qu'elle ne l'était. Finalement, il s'agissait plus d'une réflexion philosophique dont il était le spectateur et non pas l'interlocuteur direct – elle parlait toute seule donc. Répondant elle-même à des questions, qui dataient de six mois : elle allait mal, il l'avait fait remarquer et elle s'était braquée. Se faire frapper pour avoir le plaisir d'entendre mademoiselle hurler au complot et à l'acharnement ? Certainement pas. « Ma chère Salomé, ça date de six mois. Tu devrais te demander ce que tu fuis au temps présent, dans six mois il sera trop tard pour y repenser. » Parce qu'il était facile de venir réaliser les erreurs du passé, mais elle reproduisait le même schéma : finir en boite seule était bien pire que d'être en boîte avec Jek' et de finir la soirée chez lui. Alors oui, il fallait peut-être se remettre en cause aujourd'hui, pas la personne qu'elle était une demi-année avant. Alors qu'il attrapait le carton en s'approchant, il admira la demoiselle en train de se soulever, avec difficulté, pour venir lâcher une phrase qui fit rire le jeune homme alors qu'il se retournait avec un rictus. « Mon coeur est brisé, délaissé par Lindsay Lohan, que vais-je devenir. »


Le brun se dirigea vers sa chambre, abandonnant son sourire, déposant la caisse sur son lit, respirant plus fort, rien ne se voyait sur lui : tout était interne, comme s'il implosait. L'ancien mutant se dirigea néanmoins vers sa commode, et durant plus de dix secondes, resta immobile, incapable de se souvenir quel était le tiroir qu'il désirait ouvrir : mémoire qui déraille, pagaille, une aiguille dans la paille. Cela ne dura finalement pas, oubliant sa douleur qui venait marteler légèrement son cerveau, ouvrant un tiroir, saisissant exactement le septième t-shirt, totalement blanc. Direction le salon, pour à nouveau retrouver mademoiselle en détresse. Se plaçant face à elle. « L'individu doué de conscience aime se plaindre, c'est comme ça, pour ça que moi c'est pas mon genre. » L'ancien étudiant déposa le t-shirt sur une épaule de la demoiselle. « Ceci est un t-shirt XXL, il est trop grand pour moi, un cadeau raté, il sera parfait pour dormir. De plus, étant donné que j'aimerais que mon canapé profite encore et toujours d'une odeur douce, je t'invite à prendre la direction de la salle de bain. Tu y trouveras du maquillage, démaquillant, des soins, et des conneries... » Ce n'était toujours pas à lui, même si, personne ne viendrait les récupérer cette fois-ci. « Donc la salle de bain est toute à toi, je vais m'occuper de préparer ton lit en attendant. Oust saperlipopette. » Faisant des mouvements vifs, en mimant un lapin avec ses dents et un petit son pressant en soufflant entre ses dents.









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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 17:51


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

« Ha-ha. » Rire mollement, appuyer les syllabes en tanguant entre exagération et simple tentative de s'accrocher un peu plus à la réalité. Donner le change, elle n'y parvenait qu'à moitié, en se remettant sur pied alors que son corps entier n'aspirait qu'à se fondre dans le canapé. Même les vérités énoncées avec sincérité résonnaient encore comme de malheureuses bouteilles jetées à la mer, à attendre qu'il les saisisse, se détachant du présent pour court-circuiter un mal-être qui ne s'oublierait effectivement pas au petit matin, qui ne s'oublierait pas tout court. Où se trouvait le panache, le courage qui la caractérisaient depuis toujours et qui avaient fait d'elle la fierté du paternel, à arracher des étoiles d'admiration aux regards du plus grand nombre, de jalousie aussi. Il n'y avait plus grand chose à jalouser, chez la Callahan, pas quand sa vie ne s'avérait être qu'une vaste blague, comme si toutes ces années à garder la tête haute ne la destinaient qu'à aboutir au moment où elle ne décollerait plus le regard du sol pour ne plus croiser son reflet dans le miroir. Comme s'il n'y avait eu que trop de renforcement de son égo pour mieux la briser, à l'aube de ses vingt-cinq ans. Elle qui n'avait jamais cru au karma, à ce genre de connerie que certains sortaient à tout bout de champ de manière fataliste, il y avait des soirs où ça l'avait vaguement effleurée. Se demandant ce qu'elle avait pu faire de si mal pour que les choses tournent de cette manière-là. A faire l'inventaire de ses mauvais comportements, sans que celui-ci n'équilibre jamais la balance. Le gène mutant, c'était sûrement pire que tout ce qui aurait pu lui arriver, exception faite de ce qui aurait pu arriver à Noeh, lui qui était plus important que tout le reste encore. Cette abomination ancrée sous sa peau, c'était un coup si difficile que c'était le seul dont elle ne parvenait à se relever, elle qui avait tendance à croire qu'elle pouvait tout encaisser, que rien ne la submergerait jamais. C'était une situation dans laquelle elle perdait pied, entièrement, à se laisser sombrer en songeant gagner du temps, tâcher de reprendre le contrôle. C'était que ça fonctionnait assez, toutes les nuits précédentes, que se laver le cerveau avec les pensées des autres faisait son petit effet sur le moral, à laisser ses prunelles vides scintiller le temps de quelques heures. Alors que Jekyll lui parlait, que les mots faisaient leur chemin, la perspective d'avoir perdu cet échappatoire la heurta de plein fouet, à lui en donner le tournis. Peut-être qu'elle n'y arriverait plus, pas sans se sentir aussi mal que ce soir. Que cette solution de fortune à tous ses maux n'en serait plus une. Arquant un sourcil alors que sa vue se stabilisait de nouveau sur lui, ses lèvres se tordirent légèrement. « Si tu crois que j'y pense pas. » Articulation machinale alors que sa langue se déliait sur quelques mots supplémentaires, toujours désinhibée par cet état de choc qui la congelait jusqu'aux os. « J'sais c'que je fuis. Bien pour ça que j'le fuis. » Fuyait, au passé, peut-être, sans doute. Il y aurait bien de nouvelles issues de secours à cette tare qui la rongeait, si ça ne fonctionnait plus. Elle trouverait bien un moyen de gagner encore un peu de temps avant que sa mutation ne lui explose à la gueule, emportant tous ses proches avec elle. Serrant légèrement les poings en tâchant de chasser ces pensées qui la terrorisaient, la brune dégagea d'un mouvement de tête sec les mèches brunes qui bataillaient sur ses joues. « Tu peux appeler Britney, elle attend que ça. » Rebondissant sur l'humour pour oublier à quel point cette nuit ne prêtait pas à rire, la brune le suivit un instant des yeux avant de laisser ceux-ci balayer avec plus de soin les contours de son salon. S'attardant sur quelques détails qu'elle n'avait pas noté auparavant.

Baissant la main en entendant Jekyll revenir, ses doigts cessèrent de déambuler sur les angles des cadres qui peuplaient la pièce, à observer les visages sans jamais y reconnaître le sien. Elle ne prêtait pas une grande importance aux photos qui pouvaient être exposées chez les gens, d'ordinaire, indifférente au fait de figurer ou non sur le papier glacé que ceux-ci se plaisaient à regarder chaque jour jusqu'à les y oublier. Parce qu'il n'y avait pas besoin de ça, pour penser aux gens, que retirer les photos de sa famille qui se trouvaient dans son propre appartement n'avait pas rendu les heures moins douloureuses, les souvenirs moins présents. S'attacher aux instants figés derrière la glace, c'était encore autre chose, arrachant des sourires en ramenant à la surface les moments plaisants. Ne pas se trouver exposée parmi tous ceux qui l'étaient sur ses murs, c'était sûrement mérité. Mais à cet instant précis, ça faisait mal quand même, avec ce petit côté masochiste qui la poussait à continuer à explorer les cadres en étant de plus en plus certaine de ne pas s'y trouver. La courbe de ses épaules s'était affaissée, et se détourner alors que son hôte réapparaissait était sans doute la meilleure des solutions. Surtout après avoir eu le loisir de détailler le sourire mièvre de Marcie sur l'une des photos, prise dans leur bar de prédilection. Malgré l'état d'entre-deux dans lequel la brune continuait à déambuler, la moutarde ne manqua pas de lui monter au nez en contemplant Jekyll. Glissant une main sur son épaule pour y récupérer le T-shirt, le serrer entre ses doigts avant de laisser son bras retomber le long de son corps, la Callahan ne s'attarda pas sur les piques, rongée par l'amertume. « C'est vrai que t'as la carrure d'un XXL.» Sous-entendu, fallait vachement bien te connaître pour se tromper à ce point. Moi j'me serais pas trompée. Peut-être bien une de ces personnes qu'il n'appréciait même pas, au sourire colgate placardé sur un mur, là où elle n'y figurait pas. C'était qu'elle n'en démordait pas, cette déception qui la tenait entre ses griffes, alors qu'un regard au échos d'un ressentiment certain venait capter le sien. « J'vais faire mon possible pour le bien-être du canapé, et de tous ceux qui passeront dessus. » Le ton aurait pu être à l'humour, ce genre de réplique salace à laquelle elle ne réflechissait jamais en sa présence, si la contrariété n'avait pas pris tant de place dans sa gorge. Prenant le chemin de sa salle de bain en tâchant de s'en sortir en un seul morceau, Sam oscilla vaguement sur les quelques mètres la séparant de la porte, avant de la refermer et d'y appuyer son dos. Les paupières closes pour quelques secondes, quelques minutes peut-être, notion du temps se faisant la malle alors que son corps récupérait de cet effort à la marche. Elle aurait presque pu en chialer de dégoût, envers tout, cette soirée, ce qui l'avait déclenchée, l'incapacité à formuler ses pensées, la peur qui ne la lâchait pas, et les fameuses photos qui finissaient par prendre une tournure bien plus dramatique qu'elles ne l'auraient dû. La pointe de culpabilité qu'elle avait ressenti un peu plus tôt, en réalisant à quel point son absence aurait pu sembler odieuse aux yeux de n'importe qui et qu'il s'était déplacé malgré tout, lui revenait en sourdine, aussi. Et c'était encore pire, de devoir gérer ces reproches qui tournaient dans son crâne. S'était-elle excusée ? Oui, probablement. Il fallait avouer que la dernière demi-heure tendait déjà à se faire oublier, à disparaître dans les limbes de son inconscient.

Les vêtements retirés laborieusement, le T-shirt enfilé dégringolant sur ses cuisses, les traits pâles apparaissant avec un peu plus de vigueur une fois le maquillage ôté, sans que la brune ne sache exactement combien de temps elle resta enfermée dans la salle de bain. Il n'y avait plus d'artifices susceptibles de camoufler les émotions qui tiraillaient son visage, qui imprimaient son regard de ce chagrin viscéral qui ne déclinait pas. Plus de jolie robe pour détourner le regard des gens sans que ceux-ci ne s'attardent trop sur la mélancolie ancrant chaque geste. Ses longs cheveux bruns cascadant le long de ses pommettes marqués n'accentuaient qu'un peu plus encore le tableau de ce reflet qu'elle ne daignait regarder que par intermittences, ne rendant la préparation qu'un peu plus longue encore. Une main appuyée contre les murs du couloir pour se guider, s'arrêter à l'entrée du salon dans une sensation de vide intense, loin de ses airs vindicatifs précédents. « Jek. » La gorge nouée, la voix cassée, et rien à faire pour rappeler l'interpellation, pour enrober le tout d'un air assuré qui ne payerait de toute manière pas de mine. Elle s'était bien vue, une minute plus tôt, elle l'avait vu cet abattement qui hantait chaque parcelle de son visage, et y'avait rien à faire pour l'estomper, pas ce soir. Pleurer devant les gens, pleurer tout court, ça n'avait jamais été son genre, ravalant les larmes avant même que celles-ci n'aient pu dessiner la lisière de ses cils. Devant Jekyll, encore moins. Lui adresser ne serait-ce qu'un regard un peu trop brillant, c'était la première fois, se présenter à lui dans une telle détresse également. Pinçant ses lèvres en stoppant les tremblements qui s'y installaient dangereusement, le trop plein d'émotions négatives qui pesait derrière ses côtes commençait à sérieusement menacer de déborder. « J'ai fini ton dentifrice. » Prenant une profonde inspiration en braquant son regard dans le sien, l'épaule appuyée contre le mur et les bras ballants, laissant une phrase sortir, décalage total avec cet état plus que merdique dans lequel elle se trouvait. Parce qu'il n'y avait rien de plus à dire que ce que son corps hurlait à lui tout seul, qu'une phrase bidon semblait la meilleure des solutions pour éviter de se briser un peu plus encore.
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeSam 5 Nov 2016 - 20:45

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


« Alors lara croft américaine, il serait temps d'arrêter de courir et de peut-être te retourner pour être sure que tu fuis pour les bonnes raisons. » Parce que cela ne marchait pas, ce doux mensonge, cette idée qu'il était possible de réchapper de la réalité simplement en venant tourner le dos. La vie, elle, revenait toujours frapper, les dossiers dans le placard ne le restaient pas et venaient à nouveau fracasser une vie tôt ou tard. Jekyll avait toujours vécu sa vie de cette façon : avancer, commencer un dossier, le classer, et finalement poursuivre son quotidien. Cela pouvait sembler sectaire, mais un démon n'existait que parce que son hôte acceptait cette position de faiblesse dans son propre corps. Sans doute, que c'était la capacité du brun à calculer les possibilités, qui faisait de lui un mec qui parvenait à classer aussi vite ses problèmes. Quel mal ? A toujours sourire pour les autres, et d'en plus, sincèrement croire à qu'il ne souriait pas pour que dalle. Jekyll Stevenson était formaté, éduqué comme cela et pour lui cela ne sonnait pas comme un erreur, mais plus comme une distinction comportementale : les gens aimaient se faire du mal, ce n'était pas son cas. Toujours repenser aux conneries, et pourtant, ces abrutis venaient à parler de conscience et de morale ? La morale était le fait d'agir de façon à respecter ses valeurs, au mieux, il pouvait s'agir d'une remise en question, mais le brun ne comprenait pas ce plaisir malsain de venir constamment fuir des choix, une vie et tout ce qui s'en suivait. Jekyll voyait les choses d'une façon plus simple : une erreur, était le fruit d'une mauvaise décision. Le reste n'était pas une erreur, puisque tout cela était indépendant de la volonté de la personne. En effet, exemple simple : coucher avec quelqu'un qui avait une MST était peut-être bête, mais ce n'était pas une erreur puisque c'était à la personne d'annoncer son problème et non au partenaire de la deviner. Bien évidemment, il fallait nuancer toute cette histoire, sinon il finirait sur un boulet de démolition et se retrouverait à lécher un marteau en petite tenue. Le comportement humain fascinait le brun, et il adorait, s'amuser à jouer avec les conceptions de la vie, les troubles du comportements que cela entraînait par la suite et le besoin maladif de justifier tous les actes. Pourquoi user d'humour pour balancer une vérité aussi sèche à la brune ? Parce que personne ne ferait ça pour elle, et que tout le monde l'avait toujours fait pour lui et qu'il connaissait la valeur de la réalité sur le monde. Ce dernier n'était pas noir, ni blanc, il n'était question qu'un gris acre qui se distinguait en plus de 50 nuances. Jekyll n'avait jamais vérifié ses doutes sur la nature de la demoiselle, mais il en savait assez sur sa famille pour imaginer l'éducation manichéenne de la brune, qui fut sans doute plus une victime future de la société : enfermée dans des concepts et des idées vieilles comme le monde. Le jeune homme n'allait pas s'amuser à faire son portrait psychologique, parce qu'autant il ne pouvait pas réellement la considérer comme une véritable « amie », au jour d’aujourd’hui, mais l'état pitoyable dans lequel elle se trouvait lui pinçait le coeur et venait lui arracher l'idée farfelue de pouvoir lui reprocher ses choix. Cela expliquait, pourquoi il ne se donnait même pas la peine de répondre à sa petite réplique sur Britney.


Il s'en alla, avec ses souffrances, qui ne se voyaient jamais. La souffrance, la vraie, clouait au lit : il était debout et il le resterait. Il revint avec ce même esprit autoritaire qu'il adoptait depuis le début de la soirée : des ordres et elle devait suivre le mouvement sans venir trop grogner. Elle ne semblait pas spécialement hostile, mais elle ne se montrait pas non plus en joie de devoir écouter les ordres d'un mec qui était d'un an son aîné et qui avait toujours misé sur une « fausse inégalité » : elle était sa cadette, mais ce fut longtemps la seule distinction et il ne l'avait jamais réellement traité de la sorte – rapprochement naturel, la beauté attire le beau. Néanmoins, elle trouva cela intéressant de venir commenter la taille du t-shirt, de manière presque drôle. Cela le fit sourire d'ailleurs, presque rire : parce que Jekyll était bien foutu, mais s'il abandonnait le sport… cela changerait. En réalité, ce cadeau venait d'Echo et était une pure moquerie de sa part, un cadeau gag en fait. « Si j'avais la carrure d'un XXL, les 3/4 des photos qui seraient dans cette pièce ne seraient pas là. La beauté fait beaucoup, le cadeau se voulait drôle je présume.  » Jekyll voulait atteindre le haut de la société, mais il savait que l'intelligence ne suffirait pas, mais bel et bien que la beauté serait un plus majeur. La remarque sur la canapé se voulait drôle et méchante, justement rendue puisqu'il avait ouvertement dit qu'elle ne devait pas le salir, donc qu'elle l'était. Jek' n'allait pas lui donner la main, alors qu'il avait un doute sur le fait qu'elle soit totalement droguée. Était-elle réellement bien placée pour venir prononcer une remarque du genre ? Clairement pas, mais il n'allait pas lui faire un scène puisqu'elle ne faisait que dire la vérité. Il préféra opter sur l'humour alors qu'elle s'éloignait en direction de la salle de bain. « Tu me diras si tu aimes le t-shirt, tu le porteras plus que moi.  » Il ne l'avait jamais porté, ou une heure pour la forme, mais cela ne fut jamais de bon cœur pour ne rien cacher malgré toute son auto-dérision.

Quittant le salon en soupirant. Le jeune homme s'appliqua à retirer les coussins de son canapé, déposant ces derniers sur les fauteuils. Ce fut pourtant dans un geste brusque qu'il se dirigea vers la cuisine, ouvrant le robinet en plaçant l'eau sur le plus froid qu'il était possible, alors que ses mains brûlaient, que sa peau parfaitement blanche semblait s'envoler tristement sous son incapacité à contrôler sa vie : rien de tout cela n'était réel, mais bel et bien à l'intérieur. Humidifiant son visage dans une respiration sèche, il inspira et expira plus fort que nécessaire, encore et encore pour se persuader que cela allait passer. Cela continua, sa gorge nouée, ses yeux en venaient à cligner dans un rythme infernal qu'il ne parvenait même pas à justifier logiquement. Se dirigeant vers son petit congélateur par dessus son frigo pour en extirper des glaçons, venant cogner délicatement l'objet, avec cette même finesse qui le caractérisait malgré la douleur pour finalement glisser un morceau de glace entre ses lèvres, pour tenter de calmer cette saloperie qui le rongeait, comme la peste. Il quitta finalement sa cuisine, rangeant calmement en prenant soin de laisser le glaçon fondre lentement pour que l'eau froide vienne se glisser dans sa gorge. Prenant direction de la chambre, il extirpa une couette ainsi qu'un oreiller d'un placard. Prenant le temps de mettre une tête d'oreiller, il déposa le coussin moelleux sur un couette du canapé en déployant la couette tout du long. Ce fut lorsque son prénom fut prononcé, qu'il avala les restes de glaçon pour se détourner avec le même sourire moqueur qu'à son habite, pour tristement perdre ce dernier en voyant l'état de la demoiselle : malheureuse plus que pitoyable, elle l'était. Il n'avait même pas besoin de la détailler, il suffisait de voir ses traits, son visage, sa maigreur qui semblait plus voyante que jamais avec ce t-shirt. Il s'attendait à bien des remarques, mais pas à celle-là. Le brun soupira alors en constatant que même son humour semblait l'avoir abandonné. Ce fut par instinct, parce que c'était plus fort qu'il se dirigea vers elle. « Salomé Callahan, je vais porter plainte pour abus sur mon dentifrice.  » le brun afficha un sourire moqueur, mais il n'en avait même pas la force. S'approchant d'elle sans prendre le temps de lui demander son avis, glissant une main dans son dos tandis que l'autre main venait se déposer sur sa joue, son visage venant se nicher contre elle, déposant une bise sur sa joue en l'enlaçant délicatement. « T'es pas toute seule, je suis là. Ça va, je suis là, je pars pas t'es en sécurité, ça va Baby Girl. »




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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 18:38


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.

Elle manqua de sourire, de rire bêtement à la menace de Jekyll, mais c'était un effort de plus, l'un de ceux que son corps ne daignait produire, alors que le fond de ses yeux restait désespérément vide. « J'ai un bon avocat, tu sais. » Son père. Évidemment. Même la répartie se faisait du bout des lèvres, sans grande conviction. A croire que les joutes verbales, ce n'était définitivement pas pour ce soir. Avant qu'elle n'ait ajouté le moindre mot, il était devant elle, et déjà l'enlaçait. Ses paupières se fermèrent tandis qu'un baiser trouvait sa joue et que ses bras à elle s'enroulaient autour de son cou. C'était rassurant, un peu comme lorsqu'il l'avait portée un peu plus tôt, et ça ne faisait pas mal pour une fois de se laisser aller, d'accepter de se sentir en sécurité dans ses bras. Ses cils s'humidifièrent encore un peu à ses mots, rassurants et la touchant en plein coeur. Tout ce qu'il avait pu dire auparavant lui revenait aussi, alors qu'elle devait admettre qu'il avait raison. Toutes ses stratégies pour oublier étaient vaines et il faudrait bien regarder les choses en face un jour ou l'autre. Elle n'était pas seule, pas quand lui était toujours là, quand elle pouvait cesser de le repousser sans craindre que les choses ne s'aggravent. Ce n'était pas le cas avec Aspen, avec qui la situation ne serait jamais simple. Pas quand la rouquine pouvait lire en elle comme dans un livre ouvert depuis l'école maternelle, et qu'elle ne pourrait lui mentir indéfiniment. Le silence radio, c'était la seule solution que la Callahan avait trouvé pour leur éviter une confrontation trop douloureuse, sans demander son avis à sa meilleure amie, contrainte à subir sans en connaître les motifs. De tout ce qui la rongeait, Sam, c'était sans doute le pire. D'avoir mis de côté celle qui n'avait rien demandé à personne. De n'avoir que cette culpabilité au fond du coeur, sans aucun reproche à lui faire. Avec Noeh, c'était différent, même si elle se doutait bien dans le fond qu'ils allaient finir par se rabibocher, comme d'habitude. Lui faire la gueule, c'était désormais plus pour la forme qu'autre chose, une punition pour lui avoir caché cette relation qu'il avait pu avoir - qu'il avait encore ? - avec la Wolstenholme. Et Lorcan, c'était encore autre chose. Parce que pour la peine, les torts étaient sans doute partagés, bien répartis même. Que leur fierté respective ne les pousserait pas l'un vers l'autre, qu'aucune plate excuse ne serait prononcée, et que ça pourrait durer des mois sans que l'un ne se décide à faire le premier pas. Elle ne pouvait pas dire que ça ne lui pesait pas, ça non plus, surtout pas après ces mois passés à se soutenir, lui qui avait toujours été son ami et qui s'était imposé en pilier. Sans eux, elle chancelait, en manque de repères dans une situation qui lui échappait déjà bien trop à la base. Mais pour Jekyll, elle ne pouvait vraiment s'en prendre qu'à elle-même. Se lamenter d'être seule après l'avoir repoussé lui, c'était complètement con, et elle s'en rendait bien compte à mesure que tout se reconnectait dans sa tête.

C'était devenu si facile, de repousser le monde pour se protéger, et de se retrouver prise au dépourvu en remarquant que le monde ne l'attendait pas forcément. C'était le cas avec les photos, son absence sur celles-ci, douloureux constat qui lui pinçait encore le ventre alors que ses yeux s'ouvraient, apercevant le salon. Serrant un peu plus ses bras autour de lui, comme s'il allait la lâcher, elle releva légèrement le menton de son épaule pour mieux se faire entendre. « Après avoir été contre ton mur, j'espèrais avoir ma photo souvenir dessus, moi aussi. » Marmonnant en se permettant même de blaguer sur ce sujet qui fut pourtant si épineux à ses yeux, Sam ne bougea pas d'un poil, comme si la remarque allait se perdre sans forcément attendre de réponse. C'était qu'elle avait besoin de le dire, de rompre avec ses derniers zestes d'amertume, franche comme à son habitude lorsque cela concernait ce qui lui déplaisait. « Tu vois quand même la face de Marcie tous les jours. » Relevant ce détail d'un ton neutre, malgré les échos moqueurs qui vrillaient ses cordes vocales fatiguées, la brune esquissa un sourire avant que les restes de sa migraine télépathique ne viennent se bousculer derrière son front. Ses mains se crispèrent dans son dos alors que ses ongles s'y enfonçaient légèrement, ses mâchoires se crispant alors que ses jambes devenaient incertaines. A trop jouer avec le feu, elle s'y brûlait les tempes et ce depuis des semaines, à provoquer la douleur en oubliant à quel point celle-ci pouvait la terrasser. « Me laisse pas toute seule. » Un murmure, au bord de la supplication, alors que la danse étoilée reprenait sous ses paupières, qu'elle espérait que ça allait passer, et ne surtout pas la torturer toute la nuit. C'était difficile de donner le change lorsque la mutation s'en mêlait, qu'elle tâchait de la repousser de toutes ses forces pour ne surtout pas entrer dans sa tête à lui, pas maintenant que les choses n'avaient plus à être compliquées. « Jamais. » Ni cette nuit, ni n'importe quel jour de n'importe quel mois. « Promis, je recommencerai pas. » Des airs d'enfant dans un discours d'adulte. Dans la sincérité qui ne s'exprimait que rarement, surtout lorsqu'elle se savait en tort. L'esprit embrouillé par la migraine, elle finit par s'appuyer à nouveau de tout son poids contre lui, lui laissant la tâche ardue de trouver que faire d'elle, de l'aider à se déplacer, en bon boulet qu'elle assumait d'être pour la fin de la soirée.
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Jekyll Stevenson
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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 21:04

between the bars  
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.



Son père. Forcément. Il avait une sacré réputation, une réputation qui avait sans doute ouverte des portes à sa chère fille unique. Jekyll serait mal venu de venir parler de favoritisme, mais il se le permettait sans trop rougir : il considérait qu'il avait été construit, mais qu'il avait influencé sa construction par son caractère. Il devait sa vie à des ombres, des gens qui n'avaient pas de noms, de l'argent parfois, dérobé sur la misère des désespérés. Salomé avait de la chance, d'une façon. L'idée surfaite, était que la culture générale naturelle offerte par les parents jouaient un rôle majeur. Pour certains, cela était le symbole même des inégalités, représenté parfaitement par le système scolaire américain : des écoles publiques qui n'enseignaient même pas la géographie, alors que les écoles privées soulevaient les élèves avec une éducation particulièrement intègre et avec des professeurs de haut niveau avec une méthode disciplinaire adéquate. Le brun avait connu l'enseignement à domicile « officiellement », puisqu'il fallait s'enregistrer auprès de l'état. Donc il avait, selon son dossier : profité d'un enseignement à domicile par son père adoptif ou un substitut, et après la mort de ce dernier, par la compagne de ce dernier. Le brun pouvait se vanter d'être hors du système et pourtant d'être parvenu à sortir chez les meilleurs. Sa mémoire fut un pion dans tout cela, lui offrant une réflexion riche et une capacité d'apprentissage rapide et plus forte que la moyenne. Tout le monde n'avait pas le même monde, mais Salomé Callahan était née dans un monde où il lui fut donné une chose simple : une chance de s'en sortir.  Elle ne le réalisait peut-être pas encore, et même qu'elle ne le saurait que trop tard, lorsque ses parents ne seraient plus de ce monde. Il avait toujours, la certitude qu'elle fut le fruit d'une forme de manipulation contre les mutants, mais il préférait ce dire qu'il se trompait, et que cela ne ferait jamais d'elle ce qu'elle était ce soir – une fille pleurant donc. Pourquoi lui dire tout cela ? En avait-elle besoin de plus sur la conscience, sur la chance qu'elle avait et qu'elle oubliait. Non, parce que malgré tout cela, il se disait, que la vie de Salomé n'était pas assez belle pour lui ressembler.


Il ne la quitta pas, la chaleur humaine de la brune venant pourtant désagréablement se joindre à celle qui dévorait déjà le coeur du jeune homme de façon outrageusement insoutenable. Il ne pouvait pas prétendre que cela ne comptait pas, parce que Jekyll gérait la souffrance du vaccin comme il le pouvait, et il fallait bien avouer autant d'habitude il appréciait le contact, mais pour une fois il se le serait épargné – sauf pour elle. La remarque de la petite brune sembla triste, mais il fallait dire que tout cela était sa faute et que Salomé ne pouvait qu'admirer son absence matériellement. Le temps ne s'était pas arrêté pour lui. Il avait fêté sa remise de diplôme, il avait ouvert son cabinet et il avait fêté l'ouverture de ce dernier, sans elle. Il avait pleinement emménagé, sans elle. Il avait continué à sortir, sans elle. Il s'était vacciné, sans elle pour la soutenir. La vie était faite ainsi, mais la rancune n'offrait pas le plaisir de vivre. Il n'osa pas répondre, parce que toutes les réponses lui feraient du mal, et qu'il n'était sûr qu'elle en espérait véritablement une. La seconde réplique, se porta plus à l'humour, même si elle reflétait une réalité sans doute difficile à avaler pour Salomé. Marcie, oui, mais Marcie était venue ici plus qu'elle. Jek' ignorait, si elle s'était coupée de l'intégralité du groupe ou simplement de lui. Le brun avait évité le sujet, ne demandant jamais de nouvelles après les deux semaines sans réponses de la part de la demoiselle. Tout le monde avait sans doute réalisé qu'il était inutile de lui parler de Salomé, parce que cela ne ferait qu'un plus de mal à son cœur, et qu'il se verrait dans l'obligation de mentir. Les amitiés de Jek' étaient précieuses, tout le monde le savait, et il ne l'avait jamais caché. « Parce que pour Marcie il me faudrait un jour pour l'oublier , quand toi une vie ne suffirait pas. » Beaucoup, regrettaient que Jekyll soit incapable de prononcer des mots comme ça à autres que ses ami(e)s. Cela sonnait comme des mots d'amours pour nombreux individus, alors que pour lui cela n'était pas probable. Cette idée ne pourrait même pas lui venir à l'esprit. La plus belle relation, était l'amitié, alors à tous ceux qui pensaient que l'amour était la clé de la réussite : il disait à ces derniers d'aller se faire foutre. Un amour s'oubliait, par la force, ou par le temps.


Il pensait le mal être envolé, mais non, il sembla s'ancrer en elle à nouveau – et dans le dos de Jekyll. Nouvelle supplication. Insoutenable pour lui, à ses oreilles. Son regard impuissant, incapable de l'aider. « Pas mon style.  » Il répondit cela comme une évidence, occultant la force qu'elle mettait à se soutenir à lui alors que son corps semblait totalement la lâcher.   La demoiselle ne manquait pas de sincérité, venant insister sur le fait qu'il ne devait pas l'abandonner. Ironique, mais tant pis, il oublierait bien vite les six derniers mois. Des excuses suffisaient, et elle parvenait à tenir ces dernières avec véracité – exploit pour mademoiselle fierté qui ne supportait pas une remarque dans un amphithéâtre vide. La sentant se lâcher pleinement, incapable de tenir sur ses jambes. « Tu n'as jamais autant mérité ton surnom. » Laissant échapper un sourire, glissant ses mains sur ses cuisses, la portant en plaçant les jambes de mademoiselle sur ses hanches. Il l'escorta en silence jusqu'à sa chambre en la déposant sur le lit délicatement. Le brun vint à saisir tous les dossiers ainsi que son ordinateur déposés sur les draps – non il n'allait pas la coucher tel un bébé et encore moins la laisser s'endormir. Le brun déposa les affaires sur sa commode. Le jeune homme occulta en réalité totalement la jeune femme durant quelques brèves secondes. Retirant son t-shirt en le lançant sur la tête demademoiselle-je-suis-faible. « C'est pas l'heure de dormir, on reste avec moi » Le brun se laissa soigneusement tomber sous son lit pour en extirper une boite en métal qui n'avait pas encore trouvé de meilleure place. En tailleur sur le sol, il déplaça vaguement son regard vers la junkie du jour. « Tu savais que le premier appareil photographique instantané date de 1948, et il était encore en noir et blanc il faudra attendre 1963 pour qu'une version couleur ne voit le jour.  » Extirpant le dit appareil en sortant par la même occasion un cadre en bois qui traînait dans la boite pour le jeter sur le lit. « La plupart des gens pensent que le nom commun est Polaroid, mais c'était le nom de la première entreprise à le commercialiser et non pas la définition même de l'appareil. Tu parles de Polaroid à un japonais, il va penser que tu veux le voler.  » La brun esquissa un sourire moqueur en revenant vers Salomé. L'attrapant à nouveau, venant la saisir pour la redresser en position assise pour lui foutre la dragonne – pas du tout d'époque - de l'appareil photo au poignet, et la porter à nouveau avec ses mains sur ses cuisses. Et il vint à reproduire la scène, la collant contre un mur de sa chambre avec un sourire en coin. « Je suis pas culturiste et ce soir t'es trop anorexique à mon goût, donc si tu veux éviter de faire ta Marcie, essaye de prendre un angle sympa et je te laisse choisir la pose.  »










acidbrain
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: between the bars (jek)   between the bars (jek) Icon_minitimeDim 11 Déc 2016 - 11:16


With your hands in the air, waiting to finally be caught. Stay up all night, with the things you could do, you won't but you might. The potential you'll be, that you'll never see, the promises you'll only make. Drink up with me now, and forget all about the pressure of days. Do what I say and I'll make you okay, and drive them away, the images stuck in your head. People you've been before that you don't want around anymore, that push and shove and won't bend to your will, I'll keep them still.
Les derniers mots de Jekyll tournaient encore dans sa tête alors qu'elle se laissait porter comme une enfant, effaçant lentement de sa mémoire tout ce qui avait pu précéder son arrivée, tout ce qui avait pu se passer dans la boîte, cet état dans lequel elle avait terminé. Se concentrer sur ce qu'il lui disait, sur ces mots qui la touchaient en plein coeur, c'était si agréable que Salomé en oublia un instant tout le reste. Se retrouvant assise sur son lit, son regard balaya machinalement la pièce, réalisant qu'elle n'en avait que quelques souvenirs flous sans réellement se rappeler des lieux, ni de ce qu'ils avaient manqué d'y faire. Secouant négativement la tête à ses explications, son regard suivit avec curiosité chacun de ses mouvements, détaillant l'appareil sans feindre l'intérêt que ça pouvait éveiller chez elle. « C'est une relique, dis donc. » Un sourire en coin alors qu'elle l'observait de plus près, il lui fallut quelques secondes pour comprendre où il voulait en venir, alors qu'il attachait l'appareil à son poignet et qu'une de ses mains se refermait dessus. Pas le temps de prononcer le moindre mot supplémentaire qu'il l'attrapait à nouveau, brusquant l'état de fatigue dans lequel elle se trouvait alors qu'un marmonnement lui échappait. « Arrête, tu vas me faire de l'effet. » L'air morne et la moue pincée s'assortissaient parfaitement avec son ton peu convainquant. Un sourire moqueur ne tarda pas à se glisser au coin de ses lèvres alors qu'elle accrochait in extremis ses bras à sa nuque pour ne pas basculer en arrière quand il la souleva. « Tu sais que t'es le dernier à m'avoir prise comme ça en six mois ? J'crois que c'est le truc le plus déprimant de la soirée. » Ne pouvant camoufler le rire qui lui échappa à ce constat, Sam secoua vaguement la tête sans réaliser à quel point ses propos pouvaient encore se révéler bien plus désinhibés que d'ordinaire. Au point de faire de l'auto-dérision sur sa vie sexuelle, ce sujet si souvent moqué par le jeune homme, comme s'il ne s'agissait que d'une bonne blague sortie entre deux larmes. Plissant le nez au terme anorexique, sa main heurta son torse alors qu'elle faisait mine de se vexer.  « Pas culturiste, effectivement. » Jetant un oeil à sa main comme si la mollesse de ses pectoraux  la laissait réellement songeuse - là où elle devait bien admettre qu'il n'avait pas vraiment perdu en muscle pour autant, Sam finit par le regarder dans un soupir mêlé à un sourire. « Cette photo sera tout sauf glamour, m'enfin. »

Entre le pas si culturiste et ses joues creusées, sans doute que le moment qui s'immortaliserait sur le mur de Jekyll résonnerait de souvenirs bien plus lourds que ne le laissait présager leur position sacrément ironique. Comme un rappel à la douleur d'une nuit, ayant permis de les réunir à nouveau. Mais aussi - et surtout, la brune l'espérait - à cette main tendue qu'il n'avait pas repoussée, scellant cette amitié qu'elle ne comptait remettre en danger pour rien au monde. Parce que ce serait plus facile avec lui. Que la crainte d'entendre ses pensées ne serait jamais aussi forte qu'avec le reste de son entourage. Qu'elle contrôlerait pourtant les dérives de la mutation qui rongeait son ADN, pour ne pas s'introduire dans sa tête, respectant ses secrets et ne tenant pas à compliquer à nouveau les choses. Il n'y aurait pas de discussion concernant les dégénérés, ni même les hunters. Des choses simples qu'elle avait oublié durant ces mois à graviter autour de la question de cette télépathie. Il n'y aurait pas de peur, jamais. Juste l'idée rassurante de savoir où le trouver, d'être certaine qu'il répondrait toujours, puisqu'il n'avait pas tardé une seconde à attraper au vol cet appel au secours.  De pouvoir passer des heures à discuter sans peser ses mots, car les sujets qui semblaient délicats  pour elle ne seraient jamais amenés sur le tapis, lui laissant oublier à quel point elle avait songé se résumer à cette nouvelle condition qu'elle n'accepterait pas. Oui, ce serait simple, avec Jekyll. C'était cette certitude qui se dessina dans ses iris après quelques secondes de réflexion, avant que ses muscles ne s'éveillent. « Peu importe l'angle, cette photo fera jaser. » Activant l'appareil avant de tendre le bras en tentant de stabiliser sa main, le levant le plus haut possible pour essayer de cadrer l'angle au mieux, Sam reporta son regard sur Jekyll alors qu'elle se plongeait dans une intense réflexion. « Attends j'repasse en revue toutes les photos pour être sûre qu'aucune ne ressemble. » Ses pensées sortant toujours à haute voix alors qu'elle en reprenait le contrôle bien trop lentement, elle poursuivit en appuyant sa tête contre le mur, sans se soucier du poids qui pouvait peser sur les hanches de son hôte. « Ok. » Dégageant d'une secousse de tête les ondulations brunes qui se mêlaient sur ses joues, soulevant le menton de Jekyll d'une main pour l'orienter dans sa direction alors qu'elle le surplombait légèrement, la brune sortit son plus beau regard de braise assorti d'un sourire de pure dominatrice. Pas le temps de répliquer quoique ce soit que le déclic retentissait, laissant une première photo sortir alors qu'elle l'attrapait et la secouait machinalement entre ses doigts. « Comme ça, tout le monde saura qui commande dans le couple. » Un sourcil arqué alors qu'un rire lui montait déjà aux lèvres, parce qu'à de trop nombreuses reprises le groupe avait pu s'interroger au sujet du parrain et de sa filleule de promo, allant chercher ce qui n'avait pas lieu d'être, ce que la brune avait fini par arrêter de démentir en juin dernier. Qu'ils épuisent leur salive en commérage, si ça les occupait, même si de vieux couple les deux bruns n'avaient à l'époque que cette propension à se charrier sans merci. Et puis, une impulsion, l'attirant entre ses bras pour l'étreindre en nichant son nez dans son cou, pour activer une seconde fois l'appareil avant de rester quelques secondes de plus attachée à lui. « Celle-là c'est parce qu'il faudra au moins deux photos de moi pour compenser la présence de Marcie dans ton salon. » Et puis, c'était peut-être aussi parce qu'elle en avait envie, de cette photo plus sérieuse qui représentait assez bien ce qu'ils étaient, ce qu'ils redeviendraient. De véritables amis, malgré ce qui avait pu se passer.
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