Slade avait raison, bien sûr : ils n’auraient rien pu faire dans cette fête pour arrêter le mutant. A eux deux face à un dégénéré capable de causer des hallucinations pareilles, ils étaient démunis. Ils n’avaient aucune arme, pour commencer, et ils auraient mis un temps fou à démasquer ledit mutant parmi la foule – à supposer qu’ils y arrivent. Mais Meredith ne pouvait s’empêcher d’y penser et d’avoir des remords. Cette personne était dangereuse, elle en était persuadée. Et Merry détestait laisser derrière elle un mutant dangereux sans tenter de l’arrêter. Elle avait été formée pour les reconnaître et pour ensuite s’occuper d’eux, et elle s’était juré de tout faire pour éliminer ceux qu’elle pouvait atteindre. Elle avait du mal à accepter de tourner le dos et de faire comme si elle n’avait rien vu, ça allait à l’encontre de ses principes. Tous ces gens qui étaient encore à la fête, étaient-ils en train de subir ses hallucinations ? La jeune fille se mordilla l’ongle du pouce, nerveuse à cette idée. Elle hocha distraitement la tête quand Slade proposa d’enquêter plus tard : oui bien sûr, c’était une bonne idée … Il faudrait qu’ils le fassent. Mais cette histoire la mettait très mal à l’aise. La peur, le froid, et maintenant le sentiment de ne pas avoir fait son travail : tout ceci lui sapait le moral. Heureusement ils changèrent vite de sujet, et leurs tentatives d’humour allégèrent un peu l’atmosphère. Il valait mieux qu’elle arrête de penser au mutant et à la soirée, et elle essaya de plaisanter avec Slade du mieux qu’elle put. « Oui, mais c’est toi qui a commencé. » Rétorqua-t-elle avec un petit sourire sûr d’elle, comme si cela résolvait parfaitement leur différend. Après tout, s’il ne l’avait pas jetée à l’eau, elle n’aurait pas eu à le faire plonger à son tour ! Et ils ne seraient pas glacés jusqu’aux os comme ils l’étaient à présent … Mais ni l’un ni l’autre n’aurait pu imaginer qu’ils quitteraient aussi tôt la soirée, sans même prendre le temps de se sécher. Merry avait beau se plaindre, elle avait quand même trouvé ça drôle, ils avaient passé un bon moment, bien que cela n’ait pas duré. Sil n’y avait pas eu le mutant … Elle secoua la tête. Ca ne servait à rien de se perdre en conjectures, il y avait eu le mutant et ils avaient du partir trop vite, point. Maintenant ils étaient trempés, gelés, mais ils allaient vite rentrer pour se sécher. Merry proposa à Slade de monter avec elle : elle avait pitié de lui et du chemin qui lui restait encore à faire, et elle n’avait pas envie qu’il s’en aille aussi vite. « Mon pauvre lapin … » Se moqua-t-elle en lui tapotant doucement la joue. « C’est difficile de conduire avec les chaussures trempées ? Oh … » Elle prit un air faussement attristée pour lui, avant de se mettre à rire doucement. « Allez viens, attrape tes vêtements secs et on monte, je vais me changer en glaçon si ça continue. » Elle posa sa main sur la portière et fit une grimace. « A la une, à la deux … » Elle ouvrit la porte de la voiture et s’élança dehors, dans la nuit glaciale. Le froid la mordit violemment et elle courut jusqu’à la porte, qu’elle déverrouilla aussi vite qu’elle le put. Elle la tint ouverte pour Slade et referma derrière lui, puis s’engouffra dans les escaliers qu’elle monta en courant. Pas question d’attendre l’ascenseur !

Elle pénétra enfin dans son appartement et poussa un petit soupir d’aise en sentant la tiédeur de l’air. Elle attrapa son plaid qui traînait sur le canapé et s’enroula dedans, sans se soucier de le tremper : tant pis, elle le laverait demain avec tout le reste. Elle avait tellement froid que plus rien ne lui importait, elle avait l’impression d’être gelée jusqu’aux os et elle tremblait de tous ses membres malgré tous ses efforts pour se réchauffer. « Tu veux que je te fasse un truc chaud ? Un café, un thé ? Une tisane pour mieux dormir ? » Ajouta-t-elle avec un petit sourire moqueur. Sans attendre sa réponse, elle le laissa planté là et alla chercher ses deux plus grandes serviettes de bain, et elle en lança une à Slade. « Tiens, sèche toi avant de mourir dans mon salon. Je vais aller enlever mes vêtements mouillés, mais fais comme chez toi. » Aussitôt dit, aussitôt fait : elle retourna dans la salle de bain pour enlever ses vêtements et enfiler son pyjama. Elle avait toujours l’impression qu’il faisait un froid polaire, mais au moins le tissu ne lui collait plus désagréablement à la peau. Quand elle revint dans le salon, elle s’était à nouveau emmitouflée dans son plaid. « Ca va ? J’ai l’impression que je vais mourir de froid, j’arrive pas à me réchauffer. »

Merry était bien contente d’être rentrée dans son appartement. Ici la lumière ne tressautait pas, il régnait une douce chaleur, et les murs familiers avaient un côté rassurant. Elle était chez elle, tout allait bien. Bien mieux que dans cette maison où elle avait cru mourir, noyée d’abord puis déchiquetée par un fou furieux à la tronçonneuse. Elle avait beau être hunter depuis plusieurs années maintenant, il n’en restait pas moins qu’elle craignait les manifestations de ces mutants. Et la peur viscérale qu’elle avait ressenti là-bas, elle avait toujours l’impression de la sentir lui grignoter les entrailles. Le froid qui la gelait jusqu’aux os ne jouait sans doute pas en sa faveur, et empêchait qu’elle se détende complètement. Elle avait beau plaisanter avec Slade, tous ses muscles restaient crispés et elle était transpercée de tremblements qu’elle ne parvenait pas à calmer. Elle avait envie de se rouler en boule et de ne plus bouger, sans trop savoir si ça améliorerait les choses. Mais elle ne voulait pas rester seule, pas encore, et si elle commençait à se coucher sur la moquette, elle avait peur que Slade ne file sans demander son reste. C’était un risque et elle ne voulait pas le prendre.

« Et avec ça, vous prendrez aussi un Big Mac et des frites ? » Fit-elle en riant quand elle ressortit de la salle de bain, en réponse à sa requête pour un chocolat chaud un peu amélioré. Juste un peu ! Elle n’était déjà pas bien sûre d’avoir de quoi faire un chocolat chaud, ne parlons même pas de cannelle et de chantilly. Elle préférait le thé, de manière générale, mais elle trouverait bien quelques carrés de chocolat noir à lui faire fondre dans du lait, ce serait bien meilleur que de la poudre. Dans tous les cas, ils avaient bien besoin de boire quelque chose de chaud – de brûlant, même. L’hiver n’avait pas encore commencé, et il ne faisait pas si froid que ça, mais le plongeon dans la piscine, ajouté au taré à la tronçonneuse et à l’air frais du dehors, tout ceci avait transi Merry jusqu’aux os. Une fois assurée que Slade avait moins froid qu’elle, elle tourna les talons pour se diriger vers la cuisine et leur préparer leur remontant, mais elle s’arrêta quand il reprit la parole. Elle se retourna vers lui, et pendant quelques secondes elle eut une expression incertaine sur le visage. Cette phrase, qu’il avait lancée sur le ton de la plaisanterie, n’aurait jamais du la faire douter le moindre instant. Mais Merry, pendant une poignée de secondes, ne sut ni comment réagir, ni comment prendre cette phrase pourtant si innocente. A croire que le mutant était encore là pour jouer avec son esprit … Et après ce qui lui sembla un temps bien trop long pour avoir une réaction normale, elle eut un sourire et haussa les épaules. Au diable les réflexions douteuses ! Pourquoi est-ce qu’elle se prenait soudain la tête ? C’était complètement stupide. « Pourquoi pas ! » Répondit-elle d’un ton espiègle, avant d’ouvrir les bras et de le serrer contre elle, sans lâcher son plaid. Il avait voulu la taquiner avec sa proposition idiote, et bien elle était encore plus idiote que lui et elle n’avait pas l’intention de le laisser s’en sortir comme ça. « T’es pas si chaud que ça. » Fit-elle remarquer au bout de quelques instants d’une voix étouffée, le visage plaqué contre lui.

A ce rythme, ils allaient finir par se faire un petit goûter tardif dans son salon, sous un fort en couvertures, et ils termineraient ainsi la soirée. Ils seraient au chaud, rassasiés, et peut-être même qu’ils mettraient un film jusqu’à ce qu’ils s’endorment … ? Ca paraissait être un très bon programme pour Merry, qui était même prête à mettre un film d’horreur pour coller à la soirée, tant que Slade ne partait pas trop vite de chez elle. Ca, elle n’avait pas envie. Elle n’avait pas eu envie de terminer cette soirée toute seule, depuis le début. Elle voulait juste passer un bon moment pour oublier un peu ses idées noires, c’était ça le but de cette soirée, de ses efforts pour se déguiser et pour aller jusqu’à la maison de Mrs Greene. Et finalement, tout avait très mal tourné, et le seul point positif dans tout ça, c’était la présence de Slade avec elle. Elle n’osait pas imaginer ce que ça aurait été, si elle ne l’avait pas trouvé dans cette piscine. Est-ce que les monstres seraient apparus si elle avait été avec des inconnus ? Peut-être, sans doute. Et ça aurait été bien pire. Là au moins, elle pouvait se changer les idées en plaisantant avec lui. Elle était vraiment heureuse de l’avoir retrouvé, et pas seulement ce soir. A chaque fois qu’elle avait le cafard, elle savait qu’elle pouvait compter sur lui. Son amitié lui avait manqué, pendant ces quelques années où ils s’étaient perdu de vue, et il était un ami précieux en ces temps difficiles, où elle avait du mal à faire la part des choses entre sa vie normale et celle avec les hunters.

Leur amitié avait toujours été spontanée, et basée sur le fait qu’ils ne se prenaient pas vraiment au sérieux. Ainsi, malgré son trouble pendant un très court laps de temps, Merry n’avait pas eu d’autre idée en tête en se blottissant dans ses bras que de continuer une blague qu’il avait lui-même lancée. Et puis, ce n’était pas la première fois qu’ils se faisaient un câlin, non ? Elle avait besoin de chaleur, il pouvait lui en apporter. Mais elle avait besoin de plus de chaleur que ça et il était tout aussi gelé qu’elle … C’était tout ce qu’elle avait voulu dire par sa petite pique taquine. Bon, d’accord, elle savait qu’il prendrait au vol la perche qu’elle lui tendait en répliquant d’une autre pique, c’était un mâle et il avait un égo à flatter, mais elle ne s’attendait absolument pas à ce qu’il l’embrasse. Leurs lèvres se joignirent et Merry resta pétrifiée, le cœur battant. Elle n’eut pas le temps de réaliser que déjà il s’était éloigné, mettant fin au baiser et à leur étreinte, ne lui laissant plus qu’une fugace impression sur les lèvres. Elle attrapa les coins de son plaid qu’elle réajusta nerveusement sur ses épaules sans y prêter attention, les yeux fixés sur Slade. Quand il reprit la parole, elle eut un léger sourire, un peu forcé. Il fallait qu’elle réagisse, au lieu de rester plantée là comme si le ciel venait de lui tomber sur la tête. « Moi, je t’ai provoqué ? » Demanda-t-elle en secouant la tête, incrédule. « Désolée de te décevoir … Je suis toujours gelée, c’est pas avec un petit bisou de rien du tout que tu vas faire monter la température. » Techniquement, non. Mais elle avait clairement senti ses joues s’embraser quand il l’avait embrassée, et elle avait bien moins froid que quelques secondes plus tôt. Mais elle n’avait pas l’intention de lui concéder ce point. S’il voulait jouer, elle allait jouer, et elle lui adressa un regard plein d’innocence, attendant de voir ce qu’il répondrait à ça.

Ca faisait un petit moment que Merry n’avait pas eu de relation avec un homme. A vrai dire, la dernière fois qu’elle avait eu des sentiments pour quelqu’un et qu’ils avaient été réciproques, tout s’était très mal terminé quand elle avait appris qu’il était mutant. Un mutant dangereux qui plus est. Tout s’était terminé très vite, sans même qu’elle n’ait pu prendre de décision à son sujet, et elle avait appris qu’il s’était fait tuer. Elle en avait été soulagée, parce qu’elle n’avait pas eu à le faire elle-même, et cette pensée lui causait des remords infinis. Il lui manquait encore, énormément, et elle ne savait pas si elle pourrait un jour passer outre son souvenir. Elle aimait à se dire que c’était à cause de ça qu’elle ne parvenait pas à avoir de nouvelles relations, simplement parce qu’elle regrettait encore Selwyn et qu’elle avait peur de refaire les mêmes erreurs. Slade était bien différent de Selwyn, mais il était devenu tout aussi important que lui, à présent. Son amitié était solide, et Merry avait besoin de lui. L’embrasser, c’était une expérience inédite, qui lui rappela forcément le baiser qu’elle avait échangé avec Selwyn avant que tout ne dégénère. Mais c’était juste un bisou, rien de plus. Elle l’avait provoqué et il avait répliqué, mais ça n’avait rien à voir avec Selwyn, et ça n’irait pas plus loin que ça. Pourtant, forcément, cela avait remué quelque chose en Meredith, qui ne savait plus très bien où elle en était. Peut-être parce qu’elle n’avait pas embrassé qui que ce soit depuis longtemps, peut-être parce que le dernier homme qui avait posé ses lèvres sur les siennes était aussi son meilleur ami … Peut-être aussi parce qu’elle n’avait jamais été très forte à ce jeu, qu’embrasser n’avait jamais été anodin pour elle, et qu’elle avait beau se donner de grands airs, elle restait d’une timidité effarante quand il s’agissait des hommes …

Elle eut un petit rire quand Slade évoqua toutes les femmes qui étaient tentées de l’embrasser – et plus si affinité – mais au fond, elle était mortifiée. C’était fini, le jeu, elle avait du pousser le bouchon un peu trop loin en continuant de le provoquer et en sous-entendant qu’il devait aller plus loin pour prouver qu’il était chaud. Il était très clair, il n’avait pas envie de jouer, et elle eut envie de protester haut et fort qu’elle n’avait pas du tout eu envie de jouer, elle non plus. Que c’était lui qui avait détourné leur câlin sans qu’elle n’y ait songé le moindre instant, et que jamais … jamais elle n’avait suggéré quoi que ce soit de plus entre eux. Clairement, elle était à présent transie d’un froid qui n’avait plus rien à voir avec la piscine et la température extérieure. Il avait raison, c’était soudain devenu très embarrassant. « Calme-toi Don Juan, j’étais pas en train de te proposer une séance pelotage. » Répliqua-t-elle finalement, la gorge encore serrée par cet embarras cuisant qui ne voulait pas la lâcher. Elle devait faire bonne figure, quand même, pour ne pas trop montrer à quel point son refus net l’avait blessée. Elle ne savait même pas pourquoi elle se sentait comme ça, d’ailleurs. C’était lui qui s’était fait des idées, pas elle. « T’as le sang qui te monte vite à la tête ! Moi tout ce que je te demandais, c’était un câlin, hein. » Ironisa-t-elle. « Ce serait hyper bizarre qu’on fasse quoi que ce soit ensemble, ouais. Je préfère ne pas imaginer. » Mais forcément, elle imaginait. Etait-il possible qu’après ça, elle ne visualise pas ce qui se serait passé s’il n’avait pas mis un terme à leur petit jeu, et s’il était allé plus loin … ? S’il l’avait encore embrassée, par exemple. S’il l’avait reprise dans ses bras, et s’il avait laissé ses mains se balader … Merry sentit le rouge lui monter aux joues une nouvelle fois, et elle se racla la gorge en tentant de faire disparaître les images de sa tête. Elle ne trouvait pas ça si bizarre que ça, mais c’était bien ça qui la perturbait ! « Hem. Bon. Je vais faire le chocolat chaud, au lieu de penser … de dire des bêtises. » Elle n’avait plus si froid que ça, après avoir eu ces idées déplacées, et elle abandonna le plaid sur le canapé avant de filer dans la cuisine pour faire chauffer le lait et le chocolat.

C’était complètement ridicule, de se sentir comme ça après un simple baiser, une bêtise, un jeu. Merry n’avait pas l’intention de laisser cette drôle de sensation s’installer plus longtemps en elle, et elle allait la repousser de son mieux. Avec Slade, elle se sentait vraiment très bien, c’était son meilleur ami et elle n’avait aucune envie de le perdre. Depuis qu’ils chassaient ensemble et qu’ils partageaient leurs expériences chez les hunters, Merry avait réellement l’impression qu’un poids avait été ôté de ses épaules. C’était bien différent d’avec Ezekiel, qui ne partageait pas ses convictions sur la chasse et qui avait toujours cet air désapprobateur quand elle lui en parlait, même s’il faisait de louables efforts pour rester neutre. Il ne serait jamais neutre : il ne voulait pas que sa petite sœur soit une hunter et ça ne changerait pas. Alors que Slade était comme elle, ils avaient la même vision des choses. Et puis, ils passaient du bon temps ensemble même en dehors des hunters, comme quand ils étaient ados. Elle savait qu’elle pouvait l’appeler n’importe quand si elle voulait voir un film, ou juste discuter. Il était hors de question de le perdre pour une bête histoire de bisou. Elle n’avait pas demandé à ce que ça aille plus loin, il n’avait pas l’intention de faire aller ça plus loin. Ils étaient donc bien d’accord, et cela ne servait à rien de se prendre la tête plus longtemps. Inutile aussi d’en vouloir à Slade pour avoir initié tout ça alors que, clairement, il n’en avait pas envie … Pourquoi faire ça, dans ce cas ? Elle était en droit de se poser la question. Elle aurait voulu lui poser la question. Mais elle se la ferma, et elle préféra passer à autre chose. Oublier, tant qu’à faire. Parce qu’elle se connaissait, et si elle y pensait un peu trop, cela risquait de devenir pire encore. Elle allait cultiver ses doutes, son ressentiment, sa gêne, et bien d’autres petites choses désagréables … Mais elle n’avait plus quinze ans, elle était adulte, mature, hunter, elle savait faire la part des choses, et surtout elle ne s’affolait plus comme une gamine au moindre baiser volé. Du moins, elle l’espérait !

Elle s’éclipsa dans la cuisine pour préparer le chocolat chaud, et profita de ce moment où Slade n’était pas là pour reprendre un peu contenance. Elle prit son temps pour faire bouillir le lait, préparer le chocolat, et se concentra sur les détails de la soirée – la soirée qui s’était déroulée avant qu’ils ne rentrent chez elle. La fête, la maison hantée, la piscine, les visions terrifiantes … Le mutant potentiel qui était derrière tout ça. Merry préférait chasser de son esprit l’instant de gêne entre Slade et elle pour se concentrer sur le dégénéré qui avait bien failli la noyer. Et cette pensée était définitivement plus grave qu’un baiser volé. « Le chocolat de monsieur est avancé ! » Quand elle revint dans le salon pour poser devant Slade une tasse fumante, elle avait bel et bien remisé leur petit interlude au fond de sa tête avec la ferme intention de ne plus y songer. Par contre, elle était prête à discuter d’un plan d’attaque pour retrouver le mutant. Merry n’avait plus si froid que ça et elle ne voulait pas aller se coucher. Puisque discuter de quoi que ce soit d’autre avec Slade lui semblait encore un peu trop dangereux, elle préférait revenir sur un terrain professionnel et parfaitement sûr. Elle s’assit sur le canapé, sa tasse chaude entre les doigts, et replia ses jambes sous elle. « Bon, ça suffit les bêtises, demain il faut qu’on se concentre sur ce mutant hallucinogène. Je te propose qu’on se retrouve à la maison de Mrs Greene pour commencer, ça te va ? Qu’elle soit là ou non la vieille, je veux revoir sa piscine, parce que c’était vraiment trop bizarre. »

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