i. êtes-vous originaire de radcliff ?
Qui pourrait croire une telle chose au vu de son nom ? Sa famille n’a jamais quitter la Normandie. Ils ont trouvé le pays qui leur correspondait et surtout celui dont il parle la langue sans aucun problème.  Ils n’ont jamais été fort doués pour s’exprimer dans des mots et des grammaires qui ne leur sont pas familières. Heureusement que ce n’est pas avec eux qu’il a appris l’anglais. Bien qu’il conserve un léger accent français qu’il aime exagérer pour draguer auprès de certaines filles.  Il n’a jamais compris pourquoi ça marche mais ça le fait. C’est la seule raison qui pourrait le pousser à rester à Radcliffe une fois son contrat pour un journal français terminé. Et ce n’est pas suffisant. Pas pour l’instant en tout cas. Il se voit plutôt finir avec une française, trouver son petit confort et faire une armée de gosse. Sait-on jamais, la vie lui réserve peut-être des surprises.

ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Des hunters, il en connait. Enfin pas personnellement. Il en a déjà vu, il en a déjà interrogé. Seulement qui se sont porté volontaire. On se doit d’être juste dans un journal. Le point de  vue de tous compte, même quand on n’est pas d’accord sur celui-ci. Peut-être qu’ils avaient tués, peut-être qu’ils connaissaient des autres qui l’avaient fait,… En attendant, il a simplement pris leur avis sans jugement. L’exclusivité fait vendre, le meurtre et le danger aussi surtout quand c’est d’actualité.
En action, il n’en a croisé aucun si ce n’est ceux qui ont voulu l’attaquer lorsqu’il était en présence d’un transmutant. La seule fois où ils étaient bien content d’avoir eu un garde du corps avec lui.
iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
L’utiliser c’est un bien grand mot. Il n’en a pris connaissance que récemment. Et les fois où il apparait c’est plus contre sa volonté que le contraire.  Surtout lorsqu’il s’agit de son camouflage. Il est obligé de le cacher quand il n’arrive pas à le stopper. Ça lui donnerait presque peur de sortir avec tous les phénomènes transmutant dont il a entendu parler. Il ne veut pas se faire tuer pour un truc inutile qu’il n’a jamais demandé. Il ne veut pas en entendre parler, il ne l’entraine, il ne le voit pas. Il fait la politique de l’autruche à ce sujet. Ce serait bien trop gênant. Utile mais gênant. Déjà les fois où il louche trop fortement, les regards méfiants se tournent vers lui, alors il ne veut pas connaitre l’avis de la population sur le côté plus apparent de sa mutation.
iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
Si les mesures mises en places seraient vraiment suffisante, on n’entendrait plus parler de crime commis sur les transmutants. Ils n’ont pas diminué avec une nouvelle politique. Les règles sont établis pour qu’on ne puisse pas dire que rien n’est fait mais en réalité tous le monde ferme les yeux. Une punition de temps à autres en preuve d’exemple et le reste on le tait. En réalité Siméon pense bien plus que l’état est pour les chasseurs, ils leur permettent de s’en débarrasser sans devoir créer de grande salle à gaz. Pourquoi d’autres auraient-ils besoins d’un recensement sinon ?

Naissance, enfance, adolescence. Tellement banale et rien d’intéressant à dire. Un bébé comme les autres, deux bras, deux jambes, une tête, des organes qui fonctionnent,…. Rien à signaler, aucune complication à l’accouchement. Juste un bébé peu accroché à la vie. Deux heures après, il a fait un arrêt respiratoire, rattrapé par les médecins sans séquelles. Il en a fait un autre quelques jours après que l’aide respiratoire soit débranché. Certains ont commencé à dire à ses parents qu’il ne pourrait sûrement pas vivre sans un coup de pouce médical. Et pourtant il l’a fait. Du moins au niveau de la respiration. Plus besoin d’aide, juste quelque fragilités assez remarqué pour qu’il attrape toutes les maladies qui étaient à sa portée. Rhume, pharyngite, bronchite,… Il a été jusqu’aux pneumonies avant l’âge de dix ans. Il a été le bébé choyé, l’enfant surprotéger sans que ça ne lui en fasse partir à l’école ou avec les autres.  Même au contact des maladies, il était mieux qu’isolé à l’hôpital. Il a pu faire ses propres expériences, explorer le monde à sa manière avec ses yeux d’enfant alors que sa mère inquiète lui courrait derrière. Il a toujours voulu voler de ses propres ailes.  C’est peut-être ce qui a permis à son système immunitaire de se renforcer avec les années. Un peu moins malade mais plus souvent égratigner à cause de ses exploration partout où il le pouvait, sa mère a relâcher un peu la pression et lui a permis d’avoir une vie plus normale. Que ce soit en cours, à la maison ou avec les filles. Elle s’est toujours doutée de tout et pourtant il ne lui a jamais parlé de rien. Les cours c’étaient trop communs, la raison des bleus trop inquiétant et puis les filles… Les filles c’étaient trop personnel. Que ce soit dans les premiers baisers, les premiers gestes ou simplement les première fois où son cœur a émis un battement irrégulier. Rien de tout ça n’a un jour franchi ses lèvres et pourtant la femme connaissait tout à la plus grande surprise des hommes de la famille. Elle les décodait parfaitement...

Une vie de famille calme et reposé en somme. L’université n’y a rien changé, si ce n’est un déménagement dramatique pour une collocation exclusivement masculine. Il y a eu d’autre genre d’expérience à partir de ce moment-là. Certains concernant les filles, d’autres les garçons. Il  y a eu les fêtes, les sorties, l’alcool et surtout la drogue. Il a dû surestimer l’évolution de son système immunitaire à un point inimaginable. Fumer avec des problèmes de poumons, ce n’était pas une bonne idée mais alors se droguer ça l’était encore moins.  Un nouvel arrêt respiratoire sans gravité est venu refaire surface pour montrer toute l’irresponsabilité dont il a pu faire preuve à ses parents. Il faut dire qu’à 19 ans il n’était pas fort responsable. Ça ne serait sans doute pas arrivé si il n’avait pas testé tout ce qu’on lui a proposé en deux semaines. Et pourtant il n’y sentait aucun besoin, aucune dépendance, il avait juste cette envie d’expérience, de découvrir le monde autrement que par les on dit. Cette expérience a pourtant eu le mérite de l’assagir. Il s’est contenté de faire parfois des recherches au lieu de mettre en pratique pour connaitre les phénomènes qui pourraient se passer. Mais vous connaissez bien l’expression, c’est le calme avant la tempête. Les conquêtes s’enchainent à la place des drogues. Il y a une fille qui a attiré son regard en particulier. La seule à laquelle il a promis fidélité. Plus de partenaire féminin ou masculin. Plus qu’elle au centre de toutes les accélérations de son corps. Douce, frêle et belle. A 24 ans, ils ont eu tout le loisir de se laisser guider par leur jeunesse et leur fougue. Les rendez-vous se finissant le plus souvent au lit. Il n’en a pas perdu l’objectif de vue, celui de finir avec un diplôme de lettre pour le journalisme. Chose qu’il a réussi avec succès. Il n’a même pas eu besoin de chercher longtemps pour l’ emplois. Il s’était déjà fait remarquer par un petit journal sans prétention. La vie parfaite. Plus de problème. Tout est stable. Et pourtant ce n’est jamais comme ça. Pas aussi directement…

Sa copine est tombée enceinte. Elle était enceinte d’un bébé non désiré mais qui ne les dérangeaient pas. Leur famille, ils l’avaient quitté depuis un moment et l’entre deux était une situation parfaite pour se consacrer à l’éducation d’une progéniture. Ils l’ont regardé pousser dans le ventre de la maman sans regret. Une nouvelle que leur famille respective ont plus ou moins bien pris. Trop tôt selon eux alors que les deux jeunes adultes trouvait ça idéale. Ils  ne les ont simplement pas écoutés. Siméon pouvait bien travailler pour deux, ça ne le dérangeait pas tant que ça. Même s’il a veillé à reporter la proposition d’augmentation qu’on lui a faites quelques mois avant la naissance. Il ne voulait pas partir sur le terrain alors que son bébé risquait d’arriver d’un instant à l’autre. Il les a laissé attendre deux mois, le temps de pouvoir aider sa copine et la soulager un peu de ses contraintes de femme enceinte. Il lui a laissé le temps de se reposer en faisant connaissance avec le petit gars qui partageait son sang. Un père gaga de son fils, c’est sûrement le meilleur qualificatif de son attitude. Sa copine n’a même pas su la première fois s’il était plus triste de laisser son fils ou elle-même, la première fois où il a dû quitter le pays. C’est peut-être ça qui a fait vaciller les base de leur couple.  Il n’aurait pas dû partir. Il aurait changé de job ou simplement l’appeler plus souvent et demander moins après les progrès du bébé. Ça aurait peut-être évité les disputes incessantes à la maison, la tendresse trouvée seulement après la tempête. Les mots doux se sont oubliés plus souvent qu’avant. La vie de jeunes parents était plus rude que ce que leur imagination leur a laissé apercevoir. Sa blonde était douée pour les reproches. Mais pas seulement. Si la nuit porte conseil, certains ferait bien de dormir plus.  Il se souviendra toujours de cette nuit. Vingt-cinq an et un pour s’habituer à gérer une famille. Il a simplement senti le poids de sa copine sur lui et lorsqu’il s’est décidé à ouvrir les yeux, il s’est retrouvé nez à nez avec cette dernière, le couteau de cuisine ensanglanté à la main. Il a du éviter de se prendre un coup, essayer de la calmer. Et l’éloigner un peu de la maison pour qu’elle fonde en larme et lui raconte enfin ce qui s’était passé. Elever un gosse presque seule était trop dur pour elle, elle ne voulait plus de cette vie. Elle a agi avec la première chose qui lui est passé par la tête. Se libérer des deux poids morts qui la trainait vers une vie non-désirée. Il lui en a voulu, il lui en veut encore mais sur le moment il n’a rien dis. Il a juste chercher à la calmer sous le coup de la peur qu’elle se retourne contre lui. Ils ont passé le reste de la nuit à l’hôtel dans la plus grand hypocrisie. Il n’a pas fermé l’œil de la nuit. Il s’est posé un tas de question avant de se décider à appeler la police au petit jour. Vivre avec une tarée capable de lui octroyer un coup fatale en plein milieu de la nuit, ce n’est pas ce qu’il voulait ni ce qu’il prévoyait pour une future famille.

Il s’est fait épaulé par sa famille. Le contact encore assez fusionnel pour qu’ils s’occupent de tous les préparatifs de l'enterrement. Il a compris que personne ne pourrait supporter la mort de son enfant, et les raisons qui ont poussé sa mère à le surprotéger. Mais il ne voulait pas y penser. Il s’est plongé dans le travail. Nuit et jour. Il a attendu qu’on lui propose de repartir visiter du pays, sans se soucier des conseils de sa mère sur la tristesse et les «  on dirait que t’es devenu à force de rester enfermé, il faudrait que tu sorte plus. ». Des sujets moins dramatiques. Le plus actuel et divergent étant l’apparition de transmutant il s’est vu envoyé en Amérique. Là où on a parlé le plus ou en tout cas des mesures sont prise le plus fréquemment. Il s’est installé de studio en studio. Il a vu un peu de pays, avant de s’installer à Radcliffe. Des informations intéressantes à ramener au pays, l’esprit toujours trop ailleurs pour s’aventurer sur des terrains plus dangereux. C’est la première fois qu’il a pu envoyer son adresse et la clé d’un appartement à ses parents. Juste au cas où ils auraient envie de lui rendre visite sans trop d’espoir qu’ils le fassent un jour. C’est tout en oubliant sa mère ça. Surprenante. Elle ne l’a prévenu de rien. Ils ont débarqué à l’improviste en fin de matinée, alors qu’il venait de parvenir à trainer son corps hors de la cabine de douche. L’eau froide après une cuite, ça fait du bien. Plus que les pas dans les pièces adjacente quand on attend personne. Il a eu la frousse. Une grosse frayeur, longer les murs avec le moins de bruit possible pour arriver à la porte de la salle de bain et essayer d’entrapercevoir la manière de se sortir de ce piège. Le cœur qui bat la chamade, les idées brouillées par la panique, les voix familières se sont enfin fait reconnaitre. Bien trop tard pour ne pas le chambouler. Les émotions à vif, il leur a simplement crié d’attendre. Heureusement que ses yeux n’avaient pas encore rejoint le miroir dans lequel il a vu son physique. Identique au mur, aucun changement. La main éloignée de celui-ci tout est redevenue normal à l’exception de teinte bleuté. Il a fallu attendre longtemps que tout se calme pour oser enfin se montrer à ses parents. Taire se secret, comme celui de prendre des notes en suivant la télé sans cligner des yeux ou tourner la tête. Il aimerait bien que ce soit simple. Seulement il y a Leon qu’il a rencontré dans un café-théâtre, petit gars qu’il comptait bien mettre dans son lit. Mais ça s’est rapproché de l’amitié et depuis il sent son cœur perdre le compte des battements en sa présence. Il a peur que tout se dérègle qu’il perde le contrôle face à lui. Son malheureux secret doit rester cacher,  il ne veut pas être pris pour un monstre, il sait bien ce qu’on fait aux monstres.