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 You remember me, old friend ? [Parridan]

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Aidan Hamilton
Aidan Hamilton

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SUR TH DEPUIS : 09/08/2016
MessageSujet: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeSam 3 Sep 2016 - 2:44


I don't believe in anything, and especially not in coincidence.
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Si s’enfuir de l’hosto comme un voleur, pour aller s’enivrer au bar, n’était pas la meilleure des idées qu’il ait put avoir, y retourner ne l’enchantait absolument pas. Surtout que ses excès avaient bien manqué le renvoyer d’où il venait. Boire en étant à jeun c’est bien connu que ce n’est pas l’idée la plus lumineuse qui soit, alors dans son état n’en parlons pas. Non content d’être déjà diminué physiquement, il l’était aussi physiologiquement. Parce que tu crois franchement, connard, que ton corps va suivre après un an de procrastination ? Comme si c’était comme un film qu’on mettait sur pause. Ce serait trop beau sinon. Se réveiller tel un diable sortant de sa boite et courant les routes à l’image de Béatrix Kiddo. Quand tu ne t’appelle pas Wolverine, une balle ça te fout sur le carreau, et t’as juste à fermer ta putain de gueule, pour avoir chaud à tes putain de dents, le temps de t’en remettre.
Pas que ça l’étonnait vraiment, au point qu’il en tombe de sa branche, cependant ça avait le don de l’énerver… Mais rien qu’un peu… Surtout de se prendre la remontrance de l’infirmière derrière. Putain, il était trop vieux pour se faire engueuler, comme un gosse qui aurait cassé le vase de sa mère. Vraiment trop vieux pour ces conneries… Ils voulaient faire quoi maintenant ? Après les calmants la camisole de force ? Qu’on l’approche avec une seringue, ou le moindre médoc et il allait se lever ficelle de sa putain de chaise. Bien plus rapidement qu’un chrétien criant au miracle.
De toute façon il l’avait comprit maintenant : un peu comme pas la maman, pas les habits pour les racailles, avec le personnel médical c’était : pas les poings, pas les insultes. Du coup l’homme rongeait simplement son frein en serrant les dents, affichant des sourires pincés et lançant des regards à la "tu m’touche, j’te bouffe".

Le seul avantage qu’il avait put trouver dans tout ça, c’est qu’il avait pour la première fois, depuis longtemps, put se retrouver seul dans l’intimité, redécouvrant ce corps qui lui était étranger. Un vrai roman photo. Sa chair portait des impacts de balle dont il pouvait aisément deviner le calibre, et lesquels se trouvaient être les plus vieux des plus récent. Une ancienne brûlure recouvrait toute son omoplate droite et une bonne partie de l’épaule. A senestre il était lardé de fin stigmates, s’étendant de la cuisse jusqu'au flanc, évoquant des impacts d’obus. Ça et là des traces d’armes blanches. Il redécouvrit jusqu’à la cicatrice perdu dans ses cheveux, au sommet de son crâne, jusqu’à celle qui, maintenant, lui donnait des migraines à s’en taper la tête contre les murs. Quelqu’un avec autant de blessure de ce type ne pouvait être que militaire, ou alors mercenaire. Pas possible autrement. Mais l’autre question qui s’imposait à son esprit, c’est comment diable il pouvait bien savoir tout ça, alors qu’il ne se reconnaissait même pas dans une putain de glace ? Qu’on l’ait troué au vingt-deux ou au neuf millimètre y a belle lurette il s’en foutait pas mal. Ce n’était pas franchement ça qui l’intéressait. Si ses blessures le renseignait sur ce qu’il aurait put être, ses alliances à l’annulaire lui indiquait qu’il avait été marié. Sans se tromper sur l’emploi du temps. On ne portait pas deux anneaux comme ça quand on l’était toujours.
Si William, car tel semblait être son nom, se trouvait être autrefois un homme patient, aujourd’hui il ne l’était absolument pas, et sur rien du tout. Frustration étant le maitre de ses humeurs. Il voulait retrouver tout, et tout de suite. Ce qui ne l’empêchait pas de continuer de s’échapper à la vigilance de tout le monde, quand ils avaient le dos tourner.

C’est dans le parc que ses déambulations l’avait conduit en ce milieu de mâtiné, offrant sa mine refrogné, et peu encline à tailler le bout de gras, aux piafs de passage. Con de piaf l’observant de leur petit yeux de merlan de frit, comme s’il avait cinq kilos de graines dans ses poches. L’homme n’avait même pas un quignon de pain… Ah s’il avait put, il aura volontiers flanqué un bon coup de pied à ce pigeon, un peu trop dodu, dandinant ses formes au milieu des moineaux curieux.
- « Va rouler du cul plus loin la boule. Maugréa-t-il. J’ai l’air d’une vieille à chat ? J’ai rien à te donner à bouffer. Vie sur tes réserves, t’as assez pour l’hiver. Et toi c’est pas la peine de me faire des yeux de chèvres mortes. Si j’ai pas pour un, j’ai pas pour deux. Barrez les vautours miniatures. »
Se penchant en avant, il fit de grands gestes pour les chasser, agacé. Les oiseaux s’envolèrent, pour se poser à peine quelques mètres plus loin, reprenant leur incessant  sautillement et dodelinage. L’homme soupira en se laissant retomber dans son siège. C’était bien peine perdu de toute façon. Autant gueuler après les nuages. Ils reviendront de toute façon. Rien d’étonnant que la nature ne les ait pas placé au sommet de la chaine alimentaire…  
Un soupir s’échappa de ses lèvres, pas le premier et certainement pas le dernier de la journée. Sa tête partie s’appuyer sur le haut du dossier, ses yeux bicolores se perdant dans les feuilles et leur coloration automnale. Il porta ses mains à ses tempes, massant ce maudit crâne qui se remettait à faire des siennes. Pas de répit pour les braves comme on dit hein ? Encore une connerie d’expression qui l’agaçait tiens. Puis quel brave il faisait là ? A prendre la tangente pour cacher ses émotions. N’était-ce pas à ça que lui servait ce psy à la noix ? Sans doute, en théorie. Dans la pratique, il détestait simplement étaler ses sentiments devant un inconnu, comme on barbouille une toile. Et quelque chose lui disait bien que ça ne datait pas d’hier. Que pouvait-il lui dire à par qu’il était frustré et en colère ? Pas besoin d’un diplôme pointu en psychanalyse pour ça. Même la gosse l’avait remarqué, ça se lisait sur son visage, comme si c’était inscrit en toute lettre sur son front. Pas franchement ça qui allait l’aider à retrouver sa mémoire…
Epuisé, ses paupières finirent par tomber toute seule, et Will se prit à se demander quelles étaient les chances pour qu’une connaissance tombe comme ça – telle une mouche dans le lait – comme une putain de providence à laquelle il ne croyait même pas. Même si des fois, faut vraiment faire attention à ce que l’on souhaite.


Dernière édition par Aidan Hamilton le Ven 14 Oct 2016 - 19:30, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeLun 12 Sep 2016 - 14:17

Parrish lacha un billet de dix dollars un peu gras dans le main d’un caissier à la chevelure tout aussi huileuse, qui lui tendit sans effort un sandwich au thon et à la mayonnaise et une bouteille de Soda. Il n’était même pas l’heure d’envisager un tel repas sans une once de dégout, mais le chasseur n’avait pas fermé l’œil de la nuit alors forcément, il avait faim. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, être chasseur ne pouvait être un job à plein temps que pour ces putains de gosses de riches qui se prenaient pour batman, ou un autre justicier à la con. Lui, clairement, cela ne le nourrissait pas, et il s’était trouvé un job de quelques semaines en tant que gardien de nuit dans un des entrepôts en bordure de la ville. Rien de bien excitant comme boulot, mais au moins ça payait son loyer et ça lui permettait de mettre deux trois sous de côté, au cas où. En revanche, ça lui laissait nettement moins de temps pour la traque, et c’est vrai que ça, c’était plutôt chiant. Du coup en attendant, il entrainait quelques recrues parmi les chasseurs, histoire d’en faire des combattants dignes de ce nom. C’était assez marrant, pour le moment il n’avait que des gonzesses sous son commandement, à croire que les mecs de la génération d’après avait moins de cran que leurs sœurs. Enfin, lui ça le dérangeait pas hein, il préférait de loin une fille courageuse à un gros bébé plein de lait qui se fait dans le froc au moindre coup dur. Bref. Toujours était il qu’il ne pouvait pas courir après les méchants depuis quelques semaines, et que ça le démangeait, un peu. Il travaillait sur quelques pistes, mais uniquement via son ordinateur et les échanges de mails qu’il avait avec d’autres chasseurs, rien de bien concret. La seule chose qui lui avait un peu chatouiller le bide récemment, c’était d’avoir enfin reçu le portrait robot actualisé d’un des mutants qu’il traquait depuis quelques années maintenant. Un foutu mutant qui leur glissait entre les doigts comme une anguille boueuse, enchainant les mauvais coups sans qu’aucun d’entre eux n’ait réussi ne serait ce qu’à lui mettre la main dessus une seule fois. Un véritable défi sportif pour Parrish, qui s’était promis de l’enfermer entre quatre planches avant le réveillon. On était déjà en Octobre, il faudrait peut être un peu se botter le cul. En tout cas les rumeurs disaient qu’il avait été aperçu dans l’Etat. Les rumeurs disaient parfois tout et son contraire, mais Parrish avait du flair. Ce type là était surement dans le coin, il le sentait.

Son sandwich désespérément gras dans la main, Il s’était décidé à s’allumer une clope et à marcher un peu dans le parc avant de retourner dans le trou qui lui servait de piaule. Il faisait encore doux pour le premier mois de l’automne, bien que le fond de l’air fut plus frais que celui de la veille. Il saluait au passage quelques vieilles qui promenaient leur chien, quelques chiens qui promenaient leur vieille, maugréant de ne voir aucun banc de libre : elles pouvaient pas marcher pour faire pisser leurs cabots, non, c’était trop dur de laisser les honnêtes gens s’asseoir pour becqueter en paix ? du coin de l’œil, il repéra un type qui somnolait sur son bout de siège, avec un air partagé entre le clodo et le hipster. Au choix, 50/50. Il s’approcha pour réclamer son du –à savoir un bout de place sur le sacro saint banc-, shootant dans un pigeon avec ses grosses rangers dans une cacophonie de roucoulements courroucés. Il s’installa sans discrétion, avec un soupir de contentement après ses heures de ronde chiantes, et surtout debout, et décapsula sa boisson pour en boire la moitié d’un trait. Retenant un rot in extremis dans son poing, il défroissa le papier d’emballage de son sandwich pour mordre avidement dessus. Ce n’était pas de la grande gastronomie, mais quand on crevait la dalle et qu’on manquait de sommeil comme lui, c’était juste parfait. Il jeta un coup d’œil au gonz qui remuait à coté de lui, prêt à lui envoyer une mandale pour le retourner s’endormir. Coup d’œil qui s’attarda un peu, alors que les petits rouages de son esprit se mettaient en branle à mesure que la tête du type lui revenait. Clairement, il l’avait déjà vu quelque part, mais où.

- Hey toi, on s’connait non ?
* qu’il dit, la bouche pleine de thon à la mayo * ta tête me dit quequ’chose … On s’est croisé quequ’part non ?

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Aidan Hamilton
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeMer 21 Sep 2016 - 3:20


I don't believe in anything, and especially not in coincidence.
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Sa tête partant en arrière, son esprit lutta contre un sommeil que son être réclama à corps et à cri. Sommeil qu’il se refusait, depuis qu’il avait ouvert les yeux sur le damier blanc que formait le faux plafond de l’hôpital. Ça pouvait sembler stupide, mais au fond de lui régnait une peur sourde : celle de ne pas se réveiller à nouveau s’il se laissait glisser dans les bras de Morphée. Puis bon, il avait quand même assez dormit, quel besoin son corps avait à vouloir dormir encore bon sang ? Cependant, ce n’est pas franchement en s’en empêchant qu’il serait moins fatigué, et que ses migraines s’apaiseront. Les médecins étaient sûr de lui avoir retiré cette foutue balle ? Parce que par moment, il n’en avait pas l’impression. William autorisa son esprit à vagabonder vers une semi conscience, ressentant faiblement ces piafs insupportables revenir tenter une approche, la prudence vaincu par leur ventre affamé. Comme quoi leur dire qu’on n’avait rien à leur filer à bouffer ne servait à rien. Sans doute trop habitué aux vieilles leur lâchant un quignon de pain. Pas moyen d’être tranquille, autant gueuler après le vent.
Et c’était peu dire. Car visiblement il n’y avait pas que les volatiles qui se montraient particulièrement envahissant. Il n’avait pas réagit à l’approche de l’homme, pensant naïvement qu’il ne ferait que passer devant lui, et le restant du banc inoccupé, sans s’arrêter. Ressentant la détermination dans son pas, semblant aussi las que lui. Dure nuit mec ? Bah va donc te reposer un peu plus loin. Non pas qu’il revendiquait le restant libre comme lui appartenant, mais il tenait un minimum à sa tranquillité, et surtout son à son espace vital, avant sa séance de torture physique, après la torture mental de ce matin. Cependant, ça aussi ça semblait visiblement trop demandé. Bon… Gardant ses râleries pour lui, le comateux ne pipa mot et ne bougea pas non plus quand l’autre pris ses aises. Même si un sourire infime étira le coin de sa lèvre en l’entendant shooter le pigeon. Ce qu’il avait envie de faire depuis tout à l’heure ! Il se prit même à le remercier mentalement.
Il remua néanmoins que très légèrement pour réajuster sa position, c’est qu’au bout d’un moment le vieux bois n’était plus si confortable que ça. Enfin ça c’était avant que Will ne sente son regard, un peu trop insistant, sur sa personne. S’il n’y avait put avoir que le regard… Le relent du sandwich thon mayo qui assaillit par la suite ses narines, suivit d’une question sonnant plus à ses oreilles comme une agression verbale, il s’en serait bien passé. Surtout s’il s’agissait de ces sandwichs préparés dans des chariots et trimballé tout le jour à travers la ville, comme celui qu’il avait vu en entrant dans le parc, non merci. Comment pouvait-on concevoir de faire ingurgiter ça à son estomac, sans craindre hausse de cholestérol, ou un séjour prolongé sur les toilettes ? Non. Et non merci. Qu’il se le garde bien son sandwich à la provenance douteuse. Surtout à cette heure de la matinée, alors que lui n’avait rien qu’un café et une clope dans l’estomac. Puis merde, demander à un mec qui pionce si on le connait ça c’est vu ? Deux secondes un peu qu’il émerge.
Ouvrant un œil, puis l’autre, ses paupières jouèrent aux clignotants et papillonnèrent quelques instants, le temps que sa vue ne se raccommode à la lumière. Il se massant les yeux du pouce et de l’index, avant de sa pincer l’arrête du nez et de pousser un léger soupir. Sa main étouffa un bâillement et il renifla en daignant tourner la tête vers lui, et lui octroyer un regard, détaillant son visage comme il venait de le faire sans aucune gêne. Peut être que des fois il devrait faire attention à ce qu’il pense, si c’est pour récolter ce genre d’hurluberlu. Ses sourcils se froncèrent considérablement, à mesure qu’il tentait quand même de creuser sa mémoire désespérément vide, ses doigts faisant machinalement tourner les alliances autour de son annulaire.
- « Je ne pense pas avoir eu ce plaisir de rencontrer votre tête. Bien que je me serais passé du déplaisir de la proximité de ce mauvais sandwich. » Lâcha-t-il la voix posée et quelque peu pâteuse, son regard tombant sur la miette de thon qui s’était échouée sur son épaule.
Miette qu’il balaya d’une chiquenaude, avant de plongé ses mains à la recherche de son paquet de clope. Clope qu’il s’octroya un peu de façon salutaire, histoire de ne pas partir au quart de tour comme une pendule remontée à bloque. Tirant une longue latte, Will attrapa la sèche entre le pouce et le majeur et reposa sa main sur sa cuisse, tapotant le cul du filtre dans un geste machinal et naturel. Comme s’il avait toujours fait comme ça, d’une façon qui n’appartenait qu’à lui.
Leur échange aurait put s’arrêter là. Les deux hommes tolérant la présence de l’un et de l’autre, le temps d’un instant de repos, avant que l’un ne reprenne sa route avant l’autre. Ou que le type ne revienne à la charge et qu’il l’ignore tout simplement, où le renvoi chier. Cependant, sa curiosité le tiraillait. Si le hasard avait mis la gamine sur sa route, ce pourrait-il que la chose se réitère ? C’était un peu comme croire au père noël, ou jouer avec le feu, néanmoins poser la question ne lui coûtait rien. Hormis se reprendre un peu de thon mayo dans la face en plus – c’est cadeau - peut être se faire envoyer paitre, comme il venait si non subtilement de le faire.
- « Mais je dois avouer que ma mémoire me fait cruellement défaut en ce moment. Où, celons-vous, nous aurions put nous rencontrer ? » Interrogea-t-il finalement sur le même ton calme, avant de reporter la cigarette à ses lippes.
William ne s’attendait pas franchement à une réponse de sa part. Mais s’il pouvait rebooster sa mémoire, il n’allait pas cracher dessus.
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeVen 14 Oct 2016 - 22:00


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Parrish, il fallait l’avouer, était plutôt physionomiste. Il l’avait toujours été, une fois qu’il voyait un visage, qu’il rencontrait une nouvelle personne, tout cela venait se loger dans un petit coin de son cerveau. Pour les noms, c’était une autre histoire, idem pour les dates d’anniversaire, ça il était totalement nul. Mais les visages, ça, c’était son truc, il était bon à ça. C’était pour cette raison que malgré le temps qui avait passé depuis leur dernière rencontre, malgré la barbe qu’il n’avait pas auparavant, il avait reconnu Aidan, ou en tout cas, il était persuadé de l’avoir croisé. Peut être pas à Radcliff, surement ailleurs, même si il n’arrivait pas encore à trouver où. Il s’amusa de la moue dégoutée de son interlocuteur devant son petit déj un peu odorant et ses manières rustres, mais en même temps, un clodo n’avait aucune leçon à lui donner, n’est ce pas ? Si ce n’était pas un clodo, il restait un pauvre type débraillé avec un petit air de famille qui somnolait sur un banc public dans un parc, donc bon, niveau jugement, ça allait aller deux seconde hein.

- Il est très bon mon sandwich. Odorant, mais succulent. Ça supporte pas le bon air marin de bon matin ?

Il était goguenard, peut être un peu trop mordant de familiarité face à ce parfait inconnu qui ne le lui semblait pas l’être tant que ça, mais bon, c’était Parrish et il ne se formaliserait pas de se faire envoyer paitre de toute manière. Reprenant une bouchée de son sandwich odorant mais savoureux, il jeta un coup d’œil de coté quand l’autre s’alluma une clope, la  fumée grise lui volant dans la figure sans même lui faire froncer les narines. Il avait vu pire, et ce geste sembla trouver écho dans son esprit. Cette façon de tenir le filtre, de pincer la cigarette entre ses lèvres et de souffler la fumée dans un presque soupir … Oui, maintenant il en était sur, ce gonz là, il l’avait déjà vu quelque part, il en était intimement convaincu. Sauf que voilà, à peine son sandwich avalé qu’il lui avouait ne pas pouvoir l’aider, une histoire de mémoire défaillante. Se tenait il face à un gars sorti d’un asile ? Echappé de l’hôpital ? Parrish plissa le nez, froissant le papier gras qui enveloppait son sandwich en une boule de papier serrée dans son énorme point, avant de se tourner un peu plus franchement vers son interlocuteur en retenant un bâillement.

- Selon moi ça pourrait être un peu n’importe où, pour tout te dire mon bon camarade. T’as pas un ptit nom sinon ? Une carte d’identité ? Avec un petit effort, je suis sur que ça finira par tilter dans mon cerveau, parce que bon là, je sors d’une nuit de boulot, alors j’ai plus tous les neurones connectés, et ceux qui restent me disent qu’on s’en fout de qui t’es et qu’il faut aller pioncer, alors forcément ça aide pas.

Au moins, ça avait le mérite d’être clair, non ? A son tour, l’ex militaire sortit un petit cigarillo d’une boite métallique de la poche intérieure de son blouson, avant de l’allumer d’un Zippo aux mêmes décorations. Cette boite, ce Zippo, il les avait depuis des années, il les avait au Moyen Orient, il les avait ramené, avec quelques fantômes et autres traumas aussi. Il inspira la fumée parfumée de son cancer en barre, avant de faire claquer sa langue contre son palais :

- T’as fait de la taule ? Des combats illégaux ? T’étais dans l’armée p’t’être ? Allez, sois pas timide, je suis à peu près sur d’être dans le vrai sur un des trois trucs.

Clairement, il doutait fortement d’avoir croisé ce grand gaillard-là dans un mercerie en train d’acheter ses pelotes pour tricoter un pull.

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Aidan Hamilton
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeDim 30 Oct 2016 - 14:51


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Un faible sourire fendit ses lèvres à sa réplique, s’autorisant un léger rire, échappé dans un souffle en même temps que la fumée de sa bouche ainsi que son nez. C’est que c’était un petit comique celui-là. Quelque chose lui disait qu’il avait supporté pire. Comme sa compagnie par la passé, pour exemple. Et que rire un peu ça ne lui faisait aussi pas de mal. Au moins il oubliait quelque seconde sa condition.
- « Je doute fort que ce poisson là ait un jour vu la mer. » Ne put-il s’empêcher de souligner, un peu à retardement.
Du coin de l’œil, il surveillait qu’aucune miette ne vienne de nouveau s’échouer sur ses vêtements, avant que son regard ne tombe sur le sol terreux. Les ventres gloutons, attirés par le petit déjeuné improvisé de son interlocuteur, vinrent de nouveau fureté autour de leurs pieds. Bien trop affamé pour craindre un énième coup de pompe de leur part. En tout cas ce n’était pas de William qu’ils devraient l’appréhender. Malgré quelques spasmes musculaires, ses jambes refusaient toujours de bouger. Du moins, pour le moment. Son esprit se concentra sur son extrémité à senestre, ainsi que sur la vermine à plume évoluant tout contre. Allé quoi, juste une petite chiquenaude de rien du tout. Putain de jambe !
Obnubilé par l’oiseau, il en aurait presque oublié son voisin de banc, ainsi que de se débarrasser de la cendre, qui lui tomba sur les genoux. Mais ce fut le bruit du papier froissé qui le fit régir. Sortit de sa torpeur, il eut un léger sursaut et son pied se souleva quelque peu, faisant bondir le piaf. Finalement cette cause n’était pas complètement perdue.
Ses doigts balayèrent les reliquats de clope, avant de tapoter le cul du filtre et de le pincer de nouveau entre ses lèvres. Sa familiarité le faisait quelque peu grincer. Si par le passé ça pouvait l’amuser, aujourd’hui il semblait avoir perdu la grande patience qu’il devait avoir, ainsi que son envie de se fendre allègrement la poire. Enfin, c’était surtout ses questions, et la façon de les poser que l’homme n’appréciait pas. Il était de la police ou quoi ? Avec les révélations que lui avait faites la gamine, il devait rester sur ses gardes. Et surtout faire attention à ce qu’il disait. Du moins avant qu’il ne recouvre la mémoire. L’imitant, Will se retourna un peu plus vers lui, posant son coude sur le dossier du banc.
- « Et c’est une simple discussion entre deux inconnus ? On un contrôle d’identité, monsieur l’agent ? Parce ce que je crains d’avoir laissé mes papiers dans mon autre manteau. Dit-il en s’efforçant d’être le moins possible sur la défensive. Et mon petit nom c’est Will. »
Franchement, pourquoi insister vu qu’il avait vraiment l’air de s’en foutre ? C’est bien pour ça qu’il ne lui retourna pas ses questions. Retrouver la mémoire il en avait envie, mais au détriment de la prudence, fallait pas trop le prendre pour un bleu. Ce type lui avait l’air bien trop dangereux, surtout compte tenu de son état actuel. C’est bien pour ça qu’il employait William et non Aidan. Bien que son identité lui soit revenu au bar, comme on flanque une claque.

Cependant, la boite accompagnée du zippo qu’il sortit attira son attention. Déjà, ce n’était pas anodin les personnes rangeant leurs clopes dans une boite. Mais c’était étrange. Ce malheureux bout de métal lui semblait pour le moins familier. Il avait déjà vu sa surface briller comme aujourd’hui, sous un soleil de plomb à en faire cuir un œuf sur un crâne. Le vent changea momentanément de sens, soufflant sa propre fumée, et lui envoya la sienne en plein visage. Ça le dérangea absolument pas, mais cette odeur… C’était comme si elle allumait un phare en plein brouillard. Il la connaissait. Elle avait emplie ses narines tellement souvent par le passé, tout comme sa gorge quelque fois. Soudain il eut comme un flash. Un désert brulant, des rires, son corps revêtu d’une tenue militaire, mais différente de celle de l’homme qui l’accompagnait. Pas le même grade non plus. L’image fut brève, mais il en était persuadé. Le type avec lui dans son souvenir, c’était celui qui lui menait un interrogatoire en règle.

Sa langue claqua, le sortant de sa torpeur, et lui faisant prendre conscience qu’il le dévisageait de façon bien trop insistante. Ses sourcils se froncèrent nettement à la suite des ses questions, tandis qu’il sentait un mal de crâne poindre pour la première fois de la journée. C’était comme ça chaque fois que sa mémoire se trouvait sollicité. A croire que quelque chose en lui ne voulait pas qu’il se souvienne, quelque chose bloquait. Et c’était agaçant. C’était à se demander s’il ne lui avait pas laissé la balle là-haut.  
Et peut être valait-il mieux qu'il ne se souvienne pas… William aurait souhaité se réveiller avec toute sa tête, ne pas lire cette tristesse dans le regard de la gamine, lorsqu'il avait prononcé ces sept malheureux mots. Cependant de quoi se plaignait-il ? Ne ressortir qu'avec une amnésie rétrograde c'était pas cher payé, compte tenu des séquelles qu'il aurait put avoir. L'homme aurait préféré mourir que de finir légume…

Honnêtement il ne savait pas quoi répondre à ce type. S'il se basait sur le flash qu'il venait d'avoir, ils se connaissaient. Mais comment être sûr que c'était bien lui, et pas de l'auto persuasion ? Il ne devait pas être le seul milouf à fumer ça, par contre pour la boite, c'était moins sûr. Et s'ils se connaissaient, étaient-ils amis ? Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas vu, et dans quelles circonstances leurs chemins se sont séparés ? Visiblement depuis assez longtemps pour qu'il ne le remette pas. Encore une fois tant de questions, et aucune réponse pour soulager son pauvre crâne qui menaçait d'exploser.

Se rendant compte que ses mains tremblaient, il s'autorisa une aspirine. Le bruit si significatif des gélules qui s'entrechoquent dans leur boite, à la sortie de la poche, lui parut salutaire. Bien que pas autant qu'une flasque d'un bon vieux tord boyaux. Sortant une seconde clope pour se calmer les nerfs, il consentit à répondre après un long silence, à moitié contemplatif.
- « Rien de tout ça… Quoi que, peut être que j’aurais put être militaire, dans une autre vie. Dit-il de façon un peu vague. A ce qu’on dit, mis à part les réflexes et quelques traumas ramener du sablistan, la discipline est quelque chose qu’il est difficile à oublier. »
De toute façon avec une mémoire inexistante, difficile d’être plus précis que ça.
Sans savoir pourquoi, il était sûr de ne pas avoir fait de prison. Pour ce qui était des combats illégaux, alors là rien n’était sûr. Peut être bien, peut être pas…
William aurait put se limiter à ces quatre premiers mots et taire le reste. Néanmoins, sa curiosité le tiraillait. Bien que sa conscience l’exhortait à la prudence, rien ne l’empêchait de tâter le terrain. Que risquait-il à part se prendre un mur ? Qu’il finisse par s’en prendre à lui ? Certainement pas. Ce qui le sauverait de cette éventualité, résidait dans le simple fait que ce parc avait une forte fréquentation familial. Et puis, comme l’attestait le fauteuil replié à côté de lui, ce n’était pas l’infirme temporaire qu’il était qui lui ferait grand mal.
Décidément, l’amnésie rendait plus parano que prudent…
Il porta de nouveau la clope à ses lèvres, de la même façon mécanique que tout à l’heure, son attention se portant sur ces vermines à plumes, avant que son regard ne soit attiré de nouveau par la boite.
- « C’est marrant… Je crois me souvenirs qu’un de mes amis rangeait les même clopes dans le même style de boite. Il l’avait tout le temps sur lui. Je me demande d’ailleurs ce qu’est devenu cet ami… »
Certes là il faisait plus l’effet d’un vieux chnoque faisant partager ses pensées tout haut. Mais comme on dit, on n’a rien sans rien.
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeDim 6 Nov 2016 - 10:41


I don't believe in anything, and especially not in coincidence.
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Ils avaient beaux faire les marioles depuis quelques minutes, tous les deux, Parrish avait quand même l’impression tenace de connaitre le type à coté. Pas facile, direz vous, de remettre un nom, un souvenir bien précis sur un visage quand, comme lui, on a passé une partie de sa vie à battre la campagne et le sable du désert, à croiser des gens pour quelques heures parfois. C’était qu’il s’était pas posé au même endroit longtemps pendant des années, en dehors de ces quelques années d’amour paisible avec Bianca, et encore. Alors forcément, ce type il avait pu le croiser n’importe où, même dans une foutue pub pour du shampoing, pour ce qu’il en savait.

Son sandwich englouti, Parrish sentit tout le poids de sa nuit de veille lui retomber sur les épaules et sur les paupières : il était claqué, la soirée avait été d’un ennui mortelle alors tout ce qu’il avait envie de faire, c’était fumer une clope, se doucher puis piquer un bon gros roupillon jusqu’à la fin de l’après midi. C’était bien là l’intérêt de vivre seule dans une garçonnière qui puait le tabac : il y faisait ce qu’il voulait, comme il voulait, sans que qui que ce soit ait quoi que ce soit à en redire, et c’était plutôt le pied. Alors qu’il expirait sa première bouffée de nicotine, il remarqua le changement d’humeur de son interlocuteur, haussant un sourcil puis levant les mains en signe d’apaisement : ça ne servait à rien de s’engrainer comme ça, il n’avait clairement pas envie de se foutre sur la gueule de bon matin.

- Hey, on se détend hermano, j’en ai rien à branler de qui t’es en vrai, c’est pour faire la conversation. Avec ta vieille gueule de paumé, ça doit pas être souvent qu’on t’adresse la parole, mais pas besoin d’être désagréable.

C’est vrai quoi, il pouvait s’appeler Will, Jean-Claude ou Josiane, ça lui changerait pas la vie. Quoi que, à tout prendre, il avait pas trop une tête à s’appeler Will, soit dit en passant. Parrish retira une latte interminable sur son cigare, enveloppant ses neurones dans un brouillard épais, cotonneux. Agréable. Il se laissa emporter quelques instants par les volutes qui s’enrobaient autour de sa fatigue et alourdissaient ses paupières. Il tourna la tête vers l’Autre, et se rendit compte que ce dernier était en train de le fixer, les mâchoires serrées, le regard dans le vide. Ça ressemblait au regard d’un type qui avait vu un fantôme, ou un truc du genre. Il supposait que ça devait être fréquent, quand on avait un pet au casque genre amnésie, de se perdre dans son propre cerveau. Ca devait être bien chiant, aussi. Les sourcils un peu froncés, machouillant la queue de son cigare à présent bien entamé, Parrish attendit que « Will » atterrisse, pour lui donner un semblant de réponse, mais qui eut toute son importance. Le « Sablistan », c’est comme ça qu’ils appelaient la zone de combat, en mission, parce qu’il y avait tellement de sable ou de poussières qu’ils étaient bien incapables de déterminer dans quel pays ils étaient, quand ils patrouillaient aux frontières. Ça ne voulait dire qu’une seule chose, ou plutôt deux : premièrement, il avait raison de se dire qu’ils se connaissaient, et deuxièmement, ce type avait faire la guerre. Ça affinait quand même pas mal le faisceau d’indices, malgré tout. Il contempla son zippo, allumant la flamme en jouant avec du bout des doigts de sa main libre, avant de marmonner entre ses dents, la diction massacrée par le mégot entre ses crocs :

- Yup, ça s’peut bien, j’l’ai depuis un bail ce truc là. Très pratique pour allumer des feux en pleine cambrousse, entre autres. Y en a bien un ou deux qui ont essayé de m’le piquer, mais ils se sont fait marraver la gueule comme il faut, juste histoire de décourager les z’autres à faire pareil. C’est un de mes derniers souvenirs de l’enfer, avec ma plaque.

Sa plaque, il la gardait toujours autour du cou, et il la jeta sur les genoux de son voisin il y avait là tout un pan de la vie de Parrish : son nom, son grade, son numéro de régiment. C’était une bête plaque de métal, et pourtant il ne la quittait pas. c’était même une partie de lui. Alors qu’il le laissait décrypter la plaquette, il écrasait son mégot sous sa godasse épaisse, s’étirant comme un gros chat paresseux avant de s’installer plus confortablement au fond du banc. La température était douce, c’est vrai qu’il aurait pu s’endormir, comme ça, ici même. Sablistan… Putain, mais c’était lequel, ce type … C’était forcément soit un gars de son équipe, soit un autre chef d’escadron… Il avait l’air trop vieux pour faire partie de sa propre équipe, donc forcément, c’était un autre chef de la cavalerie et … Parrish leva son regard sombre dans celui du type, et enfin ça tilta dans son crâne. Ça avait mis son temps, mais il avait enfin percuté. Pas trop tôt.

- Et sinon en vrai, ton ptit nom ce serait pas Hamilton, en vrai ? Genre, Aidan Hamilton, genre tu plaisais vaguement aux gonzesses à l’époque, avec tes putains de lunettes d’aviateur et ton accent venu de j’sais pas où. Ouais… Hamilton. Sacré gonz, mais ça colle. J’savais même pas que t’étais pas mort tiens. T’étais pas sensé être planqué chez les caribous et les suceurs d’érables toi ?

Ouais, Hamilton. Pour une surprise …


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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeDim 20 Nov 2016 - 22:51


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Le regard perdu dans la contemplation silencieuse des pigeons, le manège de son voisin de banc se trouva observé d'un coin d'œil assez attentif. Bien que William s'efforçait de ne pas trop paraître sur la défensive, il ne restait pas moins alerte. Même si le langage corporel de son interlocuteur n'indiquait clairement rien de visiblement offensif. Un faible sourire trouva même son chemin sur ses lippes, s'autorisant un léger rire, expiré dans un souffle. De quoi pouvait-il bien avoir l'air d'autre que ce qu'il était ? Parce que oui, il avait mit le doigt dessus, de son tact qui paraissait légendaire: il n'avait pas que la gueule d'un paumé. Il l'était. Difficile de ne pas l'être avec la tronche comme une passoire, forcé de quémander des réponses auprès des autres. Et on lui disait de se montrer moins exigeant avec lui même. Ta gueule pour voir si t'as plus chaud aux dents !
Machinalement ses doigts passèrent dans sa barbe un peu broussailleuse. C'est vrai qu'il ne devait pas franchement ressembler à grand chose aux yeux des autres, qu'à un clodo pétant les gonades aux honnêtes citoyens souhaitant se poser, en squattant ainsi un banc. Et lorsqu'il ira enfin faire un ravalement de façade, il ne sera plus qu'à l'image d'un pauvre type en fauteuil, à l'air dépressif. La dure réalité des jugements de valeurs… Dont son voisin ne se privait pas. Et pas comme s'il en avait réellement quelque chose à foutre, comme lui de son nom… Il était juste venu là pour s'aérer l'esprit avant sa séance, les gens pouvaient bien penser ce qu'ils voulaient de sa dégaine, il n'en avait absolument rien à cirer.
C'est marrant, mais à bien les regarder, les deux hommes se trouvaient dans le même état d'esprit. En y prêtant l'oreille, on aurait presque put entendre les rouages de leur cerveau se mettre en branle dans un même accord. Dans l'idée, William voulait juste tâter le terrain sans se douter que ça ferait réellement mouche. Cependant, plus il respirait cette fumée et plus il avait cette certitude de l'avoir inhalé bien plus d'une fois. C'est pour cette raison qu'il lui l'écoutait en demeurant silencieux, tirant sur sa mémoire comme sur sa clope, faisant fit de la migraine qui le guettait derrière à l'image d'un charognard. Y avait pas franchement besoin d'un connard de psy pour se douter que ces douleurs là n'étaient que psychologique. Restait plus qu'à prendre le taureau par les cornes. Enfin ça, plus facile à dire qu'à faire. L'homme ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait. Sans doute à mettre un nom sur son visage. Un lieu… Quelque chose de plus concret que la vague vision de deux types en treillis se marrant en plein désert. Mais rien ne lui vint. S'en était frustrant.
Fronçant les sourcils face à sa caboche récalcitrante, ses yeux furent hypnotisés par la flamme, jusqu'à ce qu'elle disparaisse, et qu'un autre objet ne fasse éruption dans son champ de vision. L'éclopé ne s'attendait pas vraiment à se que son interlocuteur lui envoi ses plaques sur les genoux comme ça. Quelque peu surprit, il lui lança un regard en coin avant de s'en saisir. Tout lui était si familier. La forme, le poids, la taille… Jusqu'au son si caractéristique du métal qui s'entrechoque. Son pouce passa sur le relief des écritures, lisant tout ce qui s'y trouvait. Parrish Kane… L'homme enregistra ce nom dans un coin de sa tête et le laissa tourner, des fois qu'une petite lumière ne finisse par s'allumer. Parce que pour l'instant c'était le désert de Gobie. Il devait certainement en avoir lui aussi, cependant il ignorait où elles pouvaient être. Ni si il les avait emporté. Puis si ça se trouve, ils ne se connaissaient même pas et Will aura juste passé le temps avec un inconnu. Puis, se sentant observé, son regard se planta dans le siens, le soutenant silencieux. Et contre toute attente, ce fut la mémoire du su nommé Parrish qui fut plus rapide.
Il se sentit un peu bête sur le coup de lui avoir donné un "faux" nom, alors qu'il le connaissait bel et bien. Mais prudence oblige… Enfin faux… Ce n'était certes pas son nom de baptême, mais il se trouvait sur son acte de naissance, donc qu'importe.
Ses doigts passèrent un peu nerveusement dans ses cheveux à ses paroles, et il lui tendit ses plaques. Si on voulait chipoter, la mort il l'avait embrassé et pas qu'une fois. S'il devait comptabiliser tous les infarctus de son réveil et très certainement ceux qu'il avait put avoir sur la table, dont les médecins ne lui avait parlé, sans doute pouvait-il affirmer d'être mort au moins cinq fois.
- « Compte tenu de mes dernières casseroles, je crois pouvoir m'estimer heureux de ne pas l'être. Finit par lâcher l'éclopé avec une certaine ironie, brisant son mutisme. Disons que j’avais envie de voir du pays, et la vie et ses aléas est passé par là. Sa main tapota sur le fauteuil replié à côté de lui, en même temps que son doigt sur le filtre. Du coup navré de ne pas me souvenir de vous… toi ? On s’en fou… J’ai la tronche pire qu’une passoire. »
Et changer de passe temps par la même occasion. Du tourisme de banque si c’était le moins qu’on puisse dire. Mais ça il le garda bien pour lui. C’était entre lui et la gamine et c’était mieux que ça reste ainsi. Machinalement son pouce faisait tourner ses alliances autour de l’annulaire en même temps que les mots de son voisin. Plaire aux femmes… Compte tenu de ce qu’il portait à sa senestre y a qu’à une seule femme qu’il avait vraiment plut. Ou inversement. Pour ce qu’il en savait aujourd’hui.
Puis quelque chose tilta au service central. Ça avait mit le temps aussi mais dans son cas c’était normal. Fallait croire que les associations d’idées ça fonctionnait plutôt bien. Même si ça semblait quand même échapper à toute logique.
- « Et… Vous… Tu… n’auras pas été mon témoin pour nos dix ans de mariage ? Ça avait fait une histoire avec… mon frère ?... C’est pas vrai. »
Son front s’écrasa sur sa main. S’il avait put il en aurait pleuré de désespoir. Cette fichue amnésie était incompréhensible. Comme pouvait-il se rappeler de chose aussi anodine alors que le prénom de celle qui avait partagé sa vie si longtemps ne lui revenait même pas ? Se souvenir ainsi d’avoir eu un frère sans vraiment s’en rappeler. Il allait devenir fou si ça continuait, cette histoire le rendait vraiment dingue. Qu’on lui rende sa vie une fois pour toute… L’autre allait vraiment les prendre pour un échappé de l’asile. Pour ce que ça pouvait changer.
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeDim 4 Déc 2016 - 18:27


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Parrish n’avait pas besoin d’être diplomé en psychologie, ni même particulièrement observateur –ce qu’il était, pourtant- pour se rendre compte que le type à coté de lui était en pleine perdition. Pour dire, il entendait presque le flot de ses pensées percuter avec violence le barrage qui s’était érigé autour de son cerveau amnésique. C’était pas gagné pour en tirer quoi que ce soit. Bon, en soi, il s’en foutait un peu, mais… si ce type était vraiment Aidan, il était curieux de savoir ce qui avait pu le mettre dans un état pareil. Alors il attendit, presque patiemment, que les petites pièces de son puzzle mental trouvent leur place … un peu en vain. Le type semblait chercher quelque chose sur ses traits, sur son visage, n’importe quoi à quoi sa mémoire défaillante aurait pu s’accrocher. Parrish se sentait un peu con à attendre comme ça, et si ce type n’était pas un fantôme de son passé –et quel fantôme ! – il se serait probablement déjà levé, aurait salué le type avant de se barrer pour retrouver ce lit qui l’appelait avec insistance depuis des heures. Mais vu la tête défaite de celui qui était peut être un de ses anciens camarades de galère… il pouvait faire l’effort de se tenir éveillé encore une petite heure. Une heure maxi, hein, fallait pas déconner non plus …

- La vie et ses aléas … Flash info, t’étais pas Rimbault non plus hein, donc ça sert à rien de faire des putains de phrases qui en jettent. Et niveau de la tronche, franchement ça va, j’ai vu largement pire. C’plutôt sous le crâne que ça à l’air d’être Bagdad. Enfin, façon de parler. Et pas de souci, y a pas grand monde qui se souvient d’moi.

Ou plutôt, les gens étaient bien plus enclins à essayer de l’oublier qu’à vouloir renouer avec les souvenirs qu’ils avaient de lui. Sa propre famille lui avait tourné le dos, sa fiancée avait plié bagages, deux fois, pour se tenir le plus loin possible de lui, sans lui laisser ne serait ce que la chance d’avoir une conversation posée et sérieuse. Quant aux autres… il n’y avait pas beaucoup d’autres, en dehors des mutants qu’il avait traqué, tué ou vacciné. Pas vraiment des gens qui devaient avoir un bon souvenir de leur rencontre, alors non, vraiment, il ne pouvait pas en vouloir à un amnésique de ne pas le remettre dans son cerveau en gruyère. Il se contenta alors d’hausser les épaules alors que soudain, l’ex militaire semblait remettre enfin sa trombine dans un contexte particulier. C’était plutôt bon signe, même si le souvenir n’était pas le plus prégnant pour Parrish :

- Euh, oui, oui j’étais bien là, il y avait un peu de la famille de ta femme, euh … Sarah, et l’histoire de ton frangin, Ethan , j'crois, c’était qu’on s’était battu lui et moi, parce que c’était un gros con, mais on a fini par se marrer et boire ensemble … Après, je peux pas t’en dire grand-chose de plus, parce que bon, on avait pas mal bu ce jour là, et puis tu es parti peu de temps après, alors … J’crois même que c’était la dernière fois que j’ai vu ta Sarah, c’est pour dire…

Là, il était surement au max du détail, et c’était tant mieux : à voir la tête de l’amnésique, il semblait à deux doigts d’imploser, et il n’avait pas spécialement envie de faire un détour pour aller le border à l’hosto. Encore une fois, l’appel du lit, tout ça …

- Enfin bon, ça remonte à un bail tout ça, j’suis pas sur que ça te fera avancer ton schmilblick… parce que t’as bien du faire autre chose pendant ces dernières années … T’as rien trouvé, j’sais pas, dans un téléphone portable, un ordinateur, rien ? T’m’as même pas dit pourquoi t’avais atterri dans ce patelin paumé, alors… Enfin, si tu sais pourquoi t’es là …



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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeLun 2 Jan 2017 - 23:38


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C'était dur de l'admettre, vraiment. Si Aidan avait dû le dire à haute voix, ça lui aurait très certainement arraché la gueule. Seulement rien que de le penser, lui coûtait déjà. C'était dire tout l'estime que l'homme avait pour cette profession. Mais oui, il l'admettait sur un point que le psy avait raison. La mémoire corporelle, et dans ce cas olfactive, est effectivement une bien grande allié quand on souffre d'amnésie rétrograde. Si rien que l'odeur de ces cigares avait enclenché un pan de sa conscience, il serait prêt à fumer un paquet entier, d'un seul coup, si ça pouvait lui rendre ses souvenirs. Le blond préférait encore se souvenir de tout, même des pensées les plus pénibles, que de savoir que ça c'était passé, sans avoir sa propre version. Et puis c'était insupportable de voir des gens qui en connaissaient plus sur sa propre vie que lui même. Ce qui en soit est logique, lorsque l'on côtoie quelqu'un d'amnésique. Cependant du point de vue du dit amnésique, c'est grandement frustrant.
Les mots de son interlocuteur eurent au moins le mérite de le faire rire. Même si ça pouvait sembler un peu forcé. Ça devait être ça qui lui avait plus chez lui, par le passer : son franc parlé et son côté brut de décoffrage. Quelque part il se souvenait de lui, même si c'était des choses infimes encore. On oubli pas un ami comme ça…
- « Désolé, c'était pour pas épiloguer sur une bête histoire d'accident. Et là dedans, ça pourrait au moins égaler Kaboul ouais. Dit-il le plus naturellement du monde, comme s'il s'en souvenait vraiment, en désignant son crane.
Valait peut être mieux dire ça qu'une balle dans la caboche. Après tout il ne savait pas ce qu'il faisait maintenant. Ami ou non, va savoir dans quelles circonstances ils s'étaient quittés.
- Sarah… Répéta-t-il presque à demi mot. C'est marrant quand même. Je sais que j'ai été marié, quatorze ans, je sais qu'elle est morte. Mais je ne suis toujours pas capable de me souvenir de son nom ou de son visage…»
S'il avait été seul, sans doute aurait-il pleuré. Mais en ce moment il était rarement seul. Puis ses larmes semblaient s'être taries depuis longtemps. C'était une chose qui lui faisait un peu peur d'ailleurs. La façon dont certains souvenirs allaient lui revenir. Devoir les affronter une seconde fois, refaire son deuil. Et s'ils lui revenaient d’ailleurs… On lui avait dit qu'il se pourrait que quelques pans de sa vie soient définitivement perdus en route.
C'est de là également que devait venir ses migraines. Quelque part il ne souhaitait pas se souvenir. Pas de la totalité en tout cas. Mais ça faisait partit des choses qu'il ne voulait pas écouter. L'homme vivait dans le déni le plus total. Mais quand on ne s'en rend pas compte, à quoi bon s'en soucier ? Nan il voulait tout récupérer, le bon comme le mauvais. A commencé par elle. Sarah…
D'ailleurs ce devait être elle qu'il avait vu dans sa première réminiscence. Ce moment à la fête foraine avec le lapin. Oui, c'était sûr que c'était elle. Même si c'était bien là tout ce don il s'était souvenu de sa défunte femme jusqu'à présent. Et les mots de Parrish n'avaient fait que resserrer un peu plus ce nœud qu'il avait à l'estomac.
Il aurait put lui demander s'il savait comment elle était morte, cependant ses lèvres demeuraient scellées. C'était bien là un moment que l'homme préférait garder pour lui. Qu'il préférait redécouvrir seul… Bien qu'il n'est jamais vraiment bon de rester seul dans ce genre de moment. Seulement son voisin de banc ne semblait pas enclin à lui tenir la main, ou même lui tendre un mouchoir. Et lui ne l'était pas pour pisser dans les violons. Même si c'était un petit peu fait, mais il ne réclamait ni attention, ni compassion, et encore moins de la pitié. De qui que ce soit.
Il était loin ce temps des accolades franchouillardes, des tapes dans le dos au coin d'un feu de fortune en plein désert, ou avec une bonne bière autour d'un barbecue. Lointain mais également révolu. Bien que ça, il ne le savait pas encore.
D’ailleurs à y repenser, c'était un miracle qu'il se souvienne de son frère, alors qu'il ne se rappelait toujours pas d'avoir également une sœur. Il est vrai que c'est toujours plus facile de se rappeler de celui avec qui on fait les quatre cent coups, que de celle qui leur tiraient les oreilles derrières. On peut aisément parler de mémoire sélective… Et en parlant de sa sœur, si l'ancien soldat se souvenait qu'elle lui avait avoué être amoureuse de Parrish, à l'époque ou son mariage battait sérieusement de l'aile, sans doute qu'il en aurait rit pour lui même. Néanmoins ce passage resta pour le moment dans l’oubli, et à ses dernières paroles il soupira simplement.
- « Bah, franchement j'ai plus avancé en évoquant l'passé comme deux vieux machin aigris sur un banc, à respirer comme avant ta saloperie de cigare, qu'avec ce foutu con de psy. D'ailleurs c'pas un truc de milouf ça, de détester les psy ?
William tournait pas mal au tour du pot depuis le départ. Mais il restait tout de même un peu méfiant, ne sachant pas trop ce qu'il pouvait dire, ou non. Il avait bien compris, de la part de la gamine, qu'il valait mieux évité d'évoquer ce qu'il était, et même de citer le mot. A savoir : mutant. Puis était-il judicieux de parler de la gamine ? Dans son propre intérêt, peut être pas.
- Et non, j'ai pas trouvé grand chose. Je crois que tout a été démolit dans l'accident. Et puis cette ville n'a pas l'air si mal. Il haussa les épaules. Bien pour une retraite… Et toi qu'est-ce tu fous ici si t'as pas l'air de porter l'endroit dans ton cœur ?
Ses yeux scrutèrent son visage aux traits tiré par la fatigue, comme s'il pouvait y lire toutes les réponses à ses questions.

Ils devaient être bien tous les deux, installés tel deux vieillards, prêts à s'endormir pour servir de perchoir à ces satanés pigeons, qui continuaient à leur tourner autour d'ailleurs. Ce qu'ils pouvaient le faire suer ces maudits emplumés !
Farfouillant dans ses poches, l'homme trouva les vestiges de ce qui devait être, par le passé, un crayon à papier, ainsi qu'un ersatz de feuille. Il sortit également son portable de fortune, qu'il savait à peine utiliser que grâce à la gamine, et chercha son propre numéro. Bah ouais, fallait pas trop lui en demander question mémoire… Galérant un peu pour noter, le canadien marmonna dans sa barbe dans sa langue maternelle.
- J'ai pas trop envie de donner dans le mélo hein, mais j'pense que le fait qu'on se soit retrouvé c'est pas une coïncidence. Et avec tout ce qui c'est passé… Bref, la vie est courte, et quoi qu'il ait put arriver entre nous…
Marquant une courte pause, il prit le temps de se traiter mentalement d'idiot dans toutes les langues qu'il pouvait connaitre.
- Bref ce que j'essaie de dire comme un pauvre imbécile, c'est qu'on a toujours besoin d'ami. Donc… Fait en ce que tu veux. Il lui tendit le papier, coincé entre l'index et le majeur. Parce que là en faite t'as juste l'air de vouloir aller dormir, alors je m'en voudrais de te tenir la jambe comme un vieux croulant en manque de visite. Peut être qu'on pourrait se retrouver plus tard, une fois plus frais, autour d'un verre. »
Bon, là William espérait qu'il ne lui rit pas au nez. Il se sentait assez stupide comme ça, là ce serait le summum. Qu'il refuse à limite il s'en fichait, mais qu'il se moque un peu moins. D’ailleurs il ne savait pas trop ce qui lui avait prit de lui proposer une chose pareil, sachant qu'il jouait la prudence, voir même la paranoïa, depuis le début. Enfin ce qui était fait était fait, et advienne que pourra, comme dirait l'autre.
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MessageSujet: Re: You remember me, old friend ? [Parridan]   You remember me, old friend ? [Parridan] Icon_minitimeDim 8 Jan 2017 - 17:23


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Parrish fixait l'homme cabossé à coté, et si il n'y avait pas de pitié dans ses yeux ensommeillés, il compatissait tout de même avec Aidan dont la vie avait éclaté en mille morceaux. Il se demandait si, à l'instar de son ancien collègue, personne ne viendrait le chercher à l'hopital, si il perdait la mémoire. Ses parents, sa sœur … Il ne faisait pas d'illusion, ils seraient bien contents de se faire oublier pendant un long, long moment. Pour ce qui était de ces collègues chasseurs... Il y aurait peut être Roman, ou Sorcha, pour le tirer de son amnésie, et encore, leur influence serait probablement bien limité : il ne s'était pas franchement étalé sur sa vie personnelle auprès de ses collègues, et même avec toutes leurs connaissances, ce serait de large pan de sa vie qui disparaîtraient définitivement dans les limbes d'une amnésie. C'était assez flippant, quand on y réfléchissait, en fait.

- Ouais, j'imagine que c'est chiant. J'saurais pas quoi te dire mon gars, j'ai pas de photos de ta femme, ce serait tordu... et pour les psys, bah... Quand on s'engage dans l'armée longtemps, c'est qu'on a déjà à la base un grain, hein ? Normal qu'on les aime pas.

Il ne retint pas un baillement, alors que ses paupières lui brulaient de plus en plus. Il avait juste envie de dormir, bordel de merdre... Ce qu'il comptait faire très vite, d'ailleurs. S'appuyant sur ses genoux, il se redressa du banc dans un grognement, alors qu'Aidan continuait à déblatérer des trucs que Parrish n'écoutait qu'à moitié : des histoires de vies trop courtes, du carpe diem etcetera. Bon, en soi, il était pas tout à fait contre, mais là, il était vraiment claqué en fait. Il attrapa la carte sans douceur, une moue plaquée sur ses lèvres fines, avant d'hausser les épaules et de ranger la carte dans sa poche :

- Ouais, qui c'est c'que la vie nous réserve hein mon ptit pote... Ouais, un verre, pourquoi pas, qui sait... Je suis souvent au Flanigan's, si jamais ça te branche de te trainer jusqu'à là bas... Bon, allez, à plus... Peut être.

Un hochement de tête, puis Parrish disparut sans plus de cérémonie. Il ne lui restait plus qu'une chose à faire : rentrer chez lui, boire un coup, fumer une clope, et s'endormir du sommeil du juste, enfin. Et demain, ce serait exactement la même chose. Peut être échangerait il le thon mayo par du poulet avocat, soyons fou …



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