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 goodbye my friend I don't need you (quatuor)

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Noeh Callahan
Noeh Callahan

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SUR TH DEPUIS : 15/03/2015
MessageSujet: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 23:34


Il est presque 18h30. Affalé sur son lit, Noeh fixe les chiffres rouges qui viennent s'imprimer au plafond en provenance de son réveil. Il est ni tôt, ni tard, mais il est déjà prêt à se foutre sous sa couette et à ruminer avant de succomber au sommeil. L'étudiant a juste envie que ce mois de juin se termine pour passer à autre chose. Entre son anniversaire étrange qu'il a eu l'idée d'aller célébrer là où il se rendait tout le temps avec Sam et sa rencontre fortuite avec Pietra à la bibliothèque, sans parler du fait qu'il joue les fantômes depuis qu'il a revu Aspen après que Sam... bref, il est temps que juillet arrive pour balayer tout ça. Enfin, il sait bien que ça marche pas comme ça, la vie, mais il peut toujours espérer un peu. Juste un peu quoi. Son téléphone se met à vibrer sur sa table de chevet alors qu'un « bip » strident résonne dans toute sa chambre dénuée de bruit. D'un geste las, il s'en saisit avant d'observer le contact qui s'affiche à l'écran : Sam. Poussant un soupir, Noeh repose le portable brusquement sur la table de chevet et secoue la tête. Il n'a pas envie de savoir ce qu'elle veut, il a pas envie de la voir. Encore moins si c'est pour qu'elle déconne avec sa- son- enfin, merde, ce qu'elle fait avec ses pensées quoi. Le truc c'est que comme il n'a pas ouvert le sms, son téléphone fait des siennes en bipant à nouveau. « MERDE SAM ! MERDE ! » Agacé, Noeh ne met pas cent ans à remettre la main sur son téléphone qu'il manque balancer dans le mur le plus proche avant de se retenir. Ce serait con de ruiner son téléphone maintenant. Mais pour Noeh qui déteste être poussé à faire quoi que ce soit, c'est déjà l'alerte de trop. Il sait que c'est même pas sa jumelle qui renvoie quelque chose, c'est juste le petit appareil qui fait tout le boulot à sa place. La fonction rappel, c'est de la pure connerie, mais sur le moment, Noeh y perçoit malgré lui un espèce de signe du destin. Ce dernier préfère sûrement le voir regarder ce qu'a envoyé Sam plutôt que de continuer à se prendre la tête sur... rien du tout. Du vent. Il fout rien, si ce n'est déprimer, présentement, alors il peut faire l'effort de regarder son écran de téléphone, c'est ça ?! Se calmant aussi vite que son coup d'éclat n'est survenu, l'ancien pianiste se met à lire le bref sms. La rejoindre sur le toit du lycée ? Pour quoi faire encore ? Et s'il a pas envie ? Ni de la voir, ni d'aller sur le toit du lycée, ni de sortir de sa chambre ? Ouais, c'est con, il est têtu. Ce qu'on veut le voir faire, il le fait pas, et ce qu'on veut pas le voir faire, il le fait. Là, c'est demandé si gentiment... qu'il commence à se lever. En plus d'être borné, Noeh est peut-être un brin curieux, et comme Sam est pas super bavarde par sms, autant qu'il se bouge. Il l'appellera pas. Il déteste appeler, qui que ce soit. Soit il écrit à la vitesse de l'éclair sur le tactile de son téléphone – enfin, ça, c'était plus avant quand il pouvait encore se servir de ses deux mains à sa guise – soit il se déplace. Il sait que le principe premier d'un téléphone c'est de pouvoir téléphoner sauf qu'il aime pas ça alors qu'on lui fiche la paix. Puis ça fera plaisir à Sam qu'il se bouge. Peut-être. Il sait pas trop en fait. L'étudiant a plus l'habitude de faire plaisir aux autres puisqu'en temps normal il cherche à les éviter pour qu'ils se retrouvent pas confrontés à sa connerie, alors « faire plaisir » c'est une notion qu'il est plus trop certain de connaître désormais. Poussant un soupir, Noeh se relève de son lit, s'avance vers le dos de sa porte où il se saisit de son blouson en cuir noir pour se le coller sur le dos et sort de sa chambre, direction le lycée.

Noeh est content parce qu'il commence à faire des progrès au niveau de sa démarche. Il avance plus vite, même si toujours aidé de sa bonne vieille amie la béquille, et peut-être que bientôt il pourra se débrouiller sans. C'est tout ce qu'il souhaite parce qu'il peut plus la voir en peinture malgré tout ce qu'elle a fait pour lui jusqu'ici. Mais un jour leurs routes se sépareront et Noeh sera le plus heureux des mecs. En attendant, il se débrouille pour monter les escaliers extérieurs du bâtiment principal du lycée de Radcliff, pour atteindre l'immense toit. Il fait plus ou moins de bruit dans la manœuvre mais une fois parvenu en haut, il jette un coup d'oeil à toutes les marches qu'il vient de grimper et il est pas peu fier de son exploit. A présent, il doit trouver Sam. Quand ils étaient ados, ils longeaient tout le toit avec Lorcan et Aspen pour aller se perdre derrière une espèce de petit cagibi qui abritait du matériel sportif défectueux ou des câbles électriques inutilisables. Un véritable fourre-tout qui leur permettait d'être en paix, masqués à la vue de tous, durant leurs heures d'études – et Noeh y avait peut-être embarqué Aspen pour autre chose, une ou deux fois, mais passons. « Sam ! », qu'il appelle une première fois. Il continue d'avancer jusqu'à leur ancien point de rendez-vous, tout en jetant des coups d'oeil à la dérobée pour tenter de l'apercevoir avant qu'elle n'ait à se manifester. Se stoppant à un ou deux pas du cagibi, il penche la tête en arrière, frustré de ne pas obtenir de réponse. « J'suis là, tu veux quoi ?! » Lorsqu'un bruit se fait entendre non loin, il termine sa route avant qu'un sourire n'étire ses lèvres et qu'il ne secoue la tête. C'est quoi ces conneries ? « Qu'est-ce tu fous là ? Tu t'es perdu ? », qu'il balance à ce cher Lorcan qui semble attendre tout comme lui une réponse de Sam qui ne viendra pas. Elle voulait qu'il les prenne en flagrant délit de fricotage sur le toit du lycée ou quoi, d'ailleurs ? Ça lui a pas suffi de lui balancer le souvenir de leur baiser dégueulasse en pleine tronche le jour de leur anniversaire, faut qu'elle en rajoute une couche ce soir ?
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Lorcan Wolstenholme
Lorcan Wolstenholme

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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 21:24

Lorcan la sentait mal, cette histoire. Quand il avait reçu le sms de Salomé, il avait tout de suite pensé que c’était une très mauvaise idée et qu’il n’avait vraiment pas envie d’y aller. Il pouvait prétexter n’importe quoi pour ne pas y aller. Il était malade, il avait des devoirs, il devait remplacer un collègue au pied levé … Ce serait passé sans problème quelques mois plus tôt et il serait resté peinard chez lui, seul comme toujours, mais sans aller chercher à rajouter des ennuis sur ceux qui lui pourrissaient déjà la vie. Seulement il n’était plus quelques mois plus tôt, les choses avaient changé. Il avait promis à Aspen qu’il arrêterait de jouer au con et qu’il ne l’éviterait plus. Il avait promis à Salomé qu’il serait là pour elle si elle avait besoin d’aide pour n’importe quoi concernant son jumeau. Alors bon, refuser de fêter l’anniversaire des Callahan, ce serait briser ses deux promesses d’un seul coup, même s’il se trouvait une excuse béton. Si ça n’avait pas été pour leur anniversaire – et encore, quand il disait leur il pensait surtout à celui de Salomé, parce que celui de Noeh … – il aurait eu plus de facilités à esquiver. Juste boire un verre dans un bar, là il aurait passé son tour. Mais il savait pourquoi Salomé avait soudain pris l’idée de fêter son anniversaire, alors qu’il était passé déjà depuis pas mal de jours, et Lorcan devait prendre sur lui. Faire un effort. Sourire et essayer d’oublier que la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés tous les quatre réunis, il avait tout mis en œuvre pour démolir les restes de leur amitié. Enfin, il n’avait pas été le seul à s’y mettre, Noeh avait pas mal aidé. Et avec les dernières histoires qui avaient éclaté dans leur petit groupe, il n’était pas sûr de vouloir remonter sur le ring pour un deuxième round. Pourtant, il avait fini par accepter, et il s’était dit que de toute façon, les filles seraient sans doute dans le même état d’esprit que lui : faire bonne figure en essayant de tout mettre en œuvre pour que ça se passe bien. Ils devaient passer un bon moment, essayer de faire revivre un peu le passé. Aspen et Salomé s’étaient revues, Salomé et Noeh avaient repris contact, Lorcan et Aspen étaient en bonne voie pour retrouver la complicité qu’ils avaient toujours eu, bref, normalement les choses devaient être moins tendues que la dernière fois.

C’était sur cette pensée qu’il avait préparé quelques trucs pour la fête, et sur cette pensée qu’il s’était mis ensuite en route pour le lycée. Ca, au moins, ça avait eu le mérite de le faire sourire. Salomé avait eu une drôle d’idée, à les rassembler dans leur ancienne planque, sur le toit où ils avaient passé de très longues heures à passer du bon temps. Ca n’aurait plus le même charme à présent, mais ce serait toujours plus sympa que d’être dans un bar où ils auraient été nerveux à l’idée que des hunters s’approchent de trop près de leur table … Et bien entendu, ça valait cent fois mieux qu’une scène de carnage après une explosion lors d’une fête de la ville. Pas de foule, pas de hunters, pas d’attentats : cette fois, ils seraient tranquilles. C’était assez exceptionnel pour être notifié. Il monta l’escalier menant au toit sans faire attention aux bâtiments autour de lui : chaque marche franchie de plus le rapprochait d’une réunion qu’il était de moins en moins sûr de souhaiter. Et quand il parvint en haut, pour ne trouver que le silence d’un toit vide, il se renfrogna. Il ne s’attendait pas à être le premier, il ne voulait pas poireauter en attendant les autres. Il déposa son sac dans un coin et enfonça ses mains dans ses poches, avant de faire le tour du toit, jetant de temps en temps des coups d’œil par-dessus la rambarde, vérifiant s’il ne voyait pas Aspen ou Salomé arriver. Ou Noeh. Bizarrement, il ne parvenait pas à intégrer Noeh à tout ça, comme s’il avait été rayé de l’image à un moment et qu’il ne pouvait pas y revenir. C’était injuste de penser à lui de cette façon, ils avaient été très proches à une époque, et d’une certaine manière, Lorcan ne demandait qu’à le redevenir. Mais il ne se voyait pas du tout en train de plaisanter avec lui comme ils avaient pu le faire avant … Il eut un sourire en coin en passant devant un renfoncement où justement, il était venu avec Noeh pour se soûler, une fin d’après-midi où ils avaient décidé de ne pas rejoindre les filles à l’entraînement que leurs pères avaient préparés. Ils étaient restés là un moment, à ricaner comme des gosses en ignorant leurs téléphones qui vibraient sans discontinuer sur le sol, et il ne se souvenait même plus comment ils avaient fait pour redescendre les marches sans se rompre le cou. Un bon souvenir parmi beaucoup d’autres … Il était en train de se dire qu’il s’ouvrirait bien une bière en attendant les autres, en souvenir du bon vieux temps, quand une voix derrière lui le fit sursauter. « J'suis là, tu veux quoi ?! » Sur ces douces paroles, il vit apparaître un Noeh qui n’avait plus rien à voir avec celui qu’il avait évoqué dans sa mémoire. Immédiatement, il en perdit toute envie de sourire, tandis que Noeh, au contraire, lui adressait un rictus torve. « Qu'est-ce tu fous là ? Tu t'es perdu ? » Lorcan serra les poings dans ses poches : ça commençait particulièrement bien. « Putain. T’as chopé la rage ou quoi ? T’as pas eu ta piqure antirabique ? » C’était vraiment charmant. Charmant de se faire agresser comme ça alors qu’il était venu pour fêter son putain d’anniversaire à lui. Salomé ne l’avait pas prévenu qu’il serait là aussi ou quoi ? Si c’était une surprise party pour son frère qu’elle voulait préparer, elle s’était plantée quelque part. « T’sais que si tu veux pas nous voir, tu peux aussi bien te casser hein, moi ça me dérangera pas de faire ça sans toi. Je peux imaginer facilement que Salomé n’a jamais eu de jumeau et ça passera sans souci. Y’aura une part de gâteau en rab’, parfait. » Il s’était cassé le cul à préparer un truc bien, et il se faisait recevoir comme s’il était l’invité indésirable sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit, ça faisait vraiment plaisir. « Mais te force surtout pas pour moi, la sortie c’est par là. » Lâcha-t-il en désignant du pouce l’escalier qui redescendait vers la cour.
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeLun 7 Mar 2016 - 23:53

Got a degree in awesome
|► Aspen préparait cette soirée depuis des semaines. Littéralement. Elle avait passé des heures dans les magasins pour trouver LA robe parfaite, LA paire de chaussures parfaite, LE rouge à lèvres parfait et surtout, surtout, les cadeaux parfaits pour les jumeaux Callahan. Elle avait proposé, enfin, imposé à Lorcan la répartition des tâches : elle se chargeait de trouver les cadeaux, parce que si il le faisait, il allait surement les couvrir de ridicule, et elle lui laissait le soin de s’occuper des gateaux. Non qu’elle soit mauvaise en pâtisserie, mais il était clair que là-dessus, il était bien meilleur. Et puis, elle avait bon espoir pour qu’il y ait des fraises dans l’histoire. Elle avait même pris un jour de congés pour prendre la route, Elspeth sous le bras, pour aller écumer les librairies, les magasins d’antiquités et autres lieux un peu insolites pour trouver les présents qu’elle voulait. Elle avait une idée bien précise de ce qu’elle voulait offrir à chacun des jumeaux, et elle était prête à faire des kilomètres et d’y mettre le prix pour être sure qu’ils comprennent tout ce qu’elle voulait transmettre à travers ses attentions, petites et grandes. Même les papiers cadeaux elle les avait fait elle-même, dans un papier cadeau graphique noir et blanc brillant, avec un joli nœud mat. Oui, elle était très fière de ses cadeaux, et elle avait hâte de les offrir, pour des raisons bien différentes.

Elle avait convoqué… Invité Sam à se préparer chez elle dès le milieu de l’après midi, histoire qu’elles soient prêtes et tirées à quatre épingles pour le soir même. La complicité fraichement retrouvée avec la grande brune ne demandait qu’à être renforcée, et retrouver ce genre de petits rituels de préparation pré soirées, à base de smoothies, des manucures et de potins lui convenaient parfaitement. De plus, la dernière fois qu’elle avait vu Sam, elle n’avait pas pu s’empêcher de remarquer que cette dernière se laissait clairement aller niveau look depuis qu’elle ne la fréquentait plus. Pour Aspen, c’était juste invraisemblable : son apparence, c’était la seule chose qu’Aspen avait sous contrôle quand tout allait mal, alors le jour où vous la verrez le teint blafard et les poches sous les yeux en public n’est pas encore arrivé. Aussi elle s’était donnée comme mission de redonner à Sam son éclat et son charisme écrasant d’antan, celui dont elle était d’ailleurs tellement jalouse. Elle n’aurait pas beaucoup de mal à retrouver ça chez Sam, tant que cette dernière se laissait faire, et se fut le cas. Aspen la martyrisa allègrement à coups de pince à épiler, de masque à l’argile, de pinceaux sur les ongles, en écoutant des vieilles chansons du début des années 2000 façon girlpower –toute leur adolescence-, jusqu’à ce qu’elle considère avoir retrouvé sa presque sœur telle qu’elle l’avait laissé il y a quelques mois : elle enviait le visage fin et félin de son amie, ses yeux légèrement en amande, sa moue naturellement boudeuse et sensuel. Si elle avait aimé les filles, elle serait surement tombée amoureuse de Sam au premier regard, tellement elle la trouvait belle, et elle tirait une immense fierté d’avoir une fille aussi jolie comme amie. Son enthousiasme en prit un coup quand Sam sortit de son sac la tenue qu’elle comptait mettre ce soir : un jean, un tshirt. Et c’est tout. Sérieusement ? C’était leur première soirée tous les quatre depuis presque un an, et elle lui sortait un pauvre jean ? Aspen l’avait fusillé du regard en claquant sa langue contre son palais d’un air accusateur : C’est mort ma cocotte, jamais de la vie tu ne sortiras de cette chambre fagotée comme ça. Sam avait du ranger son pantalon fissa, harponnée par le tornade rousse qui l’emmenait déjà dans les profondeurs de son dressing. Parce qu’Aspen avait un dressing, un vrai, l’équivalent d’une petite chambre remplie de vêtements et de chaussures. Ça avait même été une de ses exigences au moment de choisir l’appartement. Après plus d’une heure d’essayage, Sam avait trouvé la tenue parfaite dans les multiples ensembles de la jeune architecte : elles avaient à peu près le même gabarit, à part peut être les jambes plus longues de Sam, mais il n’était pas trop compliqué de trouver de quoi plaire à la brunette dans ce dressing. Pour sa part, elle avait jeté son dévolu sur une robe totalement blanche, scindée d’une fine ceinture de cuir caramel et doré, qui matchait parfaitement avec la coulleur de ses sandales à petit talon. C’était à la fois très estival et très flatteur pour sa silhouette, raffinée sans en faire trop. Elle était parfaite, cette robe, et Aspen en avait bien conscience. Au final, les filles s’étaient pomponnées, avant de partir bras dessus, bras dessous, comme deux amazones prêtes à en découdre avec la nuit.


Elles arrivèrent pile au bon moment, timing parfait. En effet, Lorcan venait de poliment enjoindre Noeh à prendre la porte si il n’était pas content. Aspen coula un regard entendu à Sam : Elle avait espéré un instant arrivé avant les garçons, ou alors au moins avant l’un des deux, histoire d’éviter la confrontation, au moins. Loupé. Tant pis.

- On arrête d’avoir trois ans 5 minutes Messieurs et on vient dire bonsoir aux deux plus belles filles de la ville s’il vous plait !

Elle donna un coup de coude à Sam pour qu’elle prenne la pause avec elle, avant d’aller embrasser son frère avant qu’il ne puisse ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit, avant d’aller se planter devant Noeh qui n’avait pas encore bougé d’un pouce, probablement frappé par leur apparition imprévue. Surpris, trésor ?

- … Tu croyais quand même pas qu’on allait te laisser dépasser le quart de siècle comme ça, sans feux d’artifice ni cadeau ? Sérieusement ?
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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeSam 19 Mar 2016 - 23:37

keep your head up.
the twins.

I spent my time watchin' the spaces that have grown between us. ✻✻✻ Docile, la brune l'avait été, s'évertuant à conserver son calme et sa contenance tandis que la rouquine s'évertuait à lui redonner une mine convenable. Cela faisait près d'un an qu'elles ne s'étaient plus adonnées à ce genre d'activité, elles qui prenaient pourtant toujours un soin particulier à se préparer ensemble en prévision des moindres événements, aussi minimes soient-ils. C'était avec une certaine nostalgie que Salomé avait reçu l'appel de son amie plus tôt dans la journée, ravivant ces souvenirs si éloignés et pourtant encore si frais de ces après-midi d'insouciance à se répendre en potins tout en prenant soin l'une de l'autre. C'était si inattendu de se retrouver désormais, elle qui avait cru devoir rayer son amie de son existence définitivement en s'embourbant de plus en plus dans les ennuis, Aspen était revenue dans sa vie au moment où elle l'attendait le moins, au moment où elle n'attendait plus grand chose. La revoir avait ravivé un soupçon d'espoir chez la Callahan, sans quoi n'aurait-elle sûrement pas fait un nouveau pas vers Noeh le jour de leur anniversaire - aussi catastrophique ait-il pu être - et sans quoi cette soirée n'aurait jamais été envisagée. Comme si cette reprise de contact inespérée avait aidé à adoucir certaines incertitudes pessimistes, portant la serveuse à croire à nouveau en une possible réconciliation avec sa moitié. Les sms étaient partis tous seuls, sans y réfléchir davantage, comme si elle risquait de changer d'avis en hésitant trop longuement sur la formulation de celui qu'elle enverrait à son frère. Elle s'était focalisée sur ces retrouvailles avec ténacité, en oubliant un instant le reste, comme si tout allait se jouer ce soir, incertaine quant à la manière dont il pourrait voir les choses. Dont ils pourraient voir les choses, une fois réunis tous les quatre après le fiasco de la fête des fondateurs. Beaucoup de non-dits demeuraient présents au sein du groupe, compliquant sans doute les choses dès le départ. A commencer par la nature de mutant de Lorcan, inconnue de Noeh, et puis Aspen qui n'avait aucun doute en ce qui concernait son humanité à elle. Il y avait ce conflit persistant entre les jumeaux Callahans qui éveillerait sûrement quelques interrogations chez la rouquine, si Noeh venait à témoigner publiquement de ses réticences à côtoyer sa soeur, ou tout du moins, celle qui fut sa soeur avant que la vérité n'éclate entre eux et ne les sépare. Et toutes ces autres choses, encore, qui conduisait malgré tout la brune à appréhender ce moment, tentant d'en faire abstraction tant bien que mal en se concentrant sur le maquillage qu'Aspen disposait sur ses traits fatigués, camouflant les cernes, rosissant ses pommettes pour en arriver à l'illusion parfaite d'une mine éclatante de santé, contrastant avec ses prunelles désespérément songeuses, perdues dans un ailleurs empli de questions existentielles qu'elle tentait de camoufler. Revoir son visage prendre forme dans le miroir, pour elle qui avait toujours été si coquette avant que tout ne commence à s'effondrer autour d'elle, ça la touchait en plein coeur, rassemblant quelques morceaux éparpillés de la confiance qu'elle pouvait avoir en elle-même, rendant son reflet si souvent évité de nouveau acceptable. Fouiller la garde-robe de son amie n'était pas non plus pour lui déplaire, elle qui avait férocement lésiné sur le shopping depuis des mois, ce qu'Aspen n'avait pas manqué de pratiquer aisément pour deux étant donné le nombre de nouveautés que Sam dénicha dans son dressing. Jetant finalement son dévolu sur la robe qui lui seyait le mieux, d'un noir d'encre contrastant entièrement avec le choix d'Aspen, la brune s'octroya quelques minutes de réflexion devant l'une des nombreuses glaces en se détaillant sous toutes les coutures. Parfaitement ajustée, empiécée d'une fine dentelle ornant le décolleté, une fois chaussée la brune se laissa aller à penser qu'elle n'avait plus arboré d'allure si ravageuse depuis bien trop longtemps. A en oublier qu'elle pouvait être belle, lorsqu'elle ne se contentait pas de traîner son seul malheur pour aura de séduction.

La poitrine gonflée d'un soupçon d'orgueil fraîchement ravivé par ces quelques heures de préparation, Sam s'était engouffrée dans la nuit au bras d'Aspen, l'échine droite et le port de tête altier, comme si toute une année venait de subitement s'envoler en les ramenant brutalement en arrière. Comme si rien n'avait changé. A cette simple pensée, la brune avait légèrement resserré son bras autour de celui de la rouquine, lui glissant un regard en biais assorti d'un sourire empli d'une reconnaissance qui valait mille mots. Parce qu'elle n'avait sûrement pas idée d'à quel point elle avait pu faire pour elle, et qu'à ce moment précis, ça valait tous les remerciements du monde. Pourtant, aussi assurée ait-elle pu être durant le trajet, apprivoisant de nouveau le port de talon du haut de ses sandales avec une aisance qu'elle n'était pas peu fière de toujours maîtriser à la perfection, gravissant les marches les menant au toit comme en territoire conquis, tout sembla se dégonfler dès qu'elle se retrouva postée en haut de leur ancien QG, son regard tombant sur son frère en s'y figeant un instant. Les mots de Lorcan ne présageaient rien de bon, ce à quoi elle s'était plus ou moins préparée, s'imaginant pourtant que son frère aurait la rancune moins tenace vis à vis de son ancien meilleur ami étant donné qu'elle s'imaginait que toute sa colère se retrouvait déployée contre elle. Pourtant, le voir ici, en chair et en os, ça libérait des tas d'émotions contraires dans son coeur, entre la crainte d'être confrontée à son regard et l'apaisement de savoir que malgré son absence de réponse, il était venu. Il s'était déplacé pour elle, parce qu'elle le lui avait demandé, et un instant elle en oubliait tout le reste, le ton acerbe de Lorcan, la peur, tout. Avant de détourner le regard pour reporter son attention sur Aspen en ne réprimant pas un sourire en coin, rentrant dans le jeu avec plaisir en arborant sa plus belle pause, regain d'insouciance destiné à ne perdurer que quelques fractions de seconde avant de la sentir se détacher, la laissant prendre les devants en sentant son coeur s'alourdir. Traînant légèrement à sa suite pour lui laisser tout le loisir de saluer Noeh avant elle, elle arriva en bonne deuxième devant Lorcan, posant machinalement sa main sur son épaule pour venir déposer une bise sur chacune de ses joues. Avec l'étrange sensation que le temps ralentissait autour d'elle, lui faisant prendre conscience du moindre micro-mouvement qu'elle pouvait exécuter, comme si chaque détail apportait avec lui son pesant de réflexion. Forcément. Parce que lorsque Noeh avait malencontreusement eu le loisir de recevoir quelques souvenirs d'un baiser volé en pleine tête, la brune s'était retrouvée à devoir gérer cette réminiscence, elle aussi. Se retrouver en face de Lorcan ramena une fois de plus dans son esprit ces images qu'elle avait tenté d'oublier et qui lui étaient revenues un peu trop souvent ces derniers jours. Se détachant rapidement tandis que son dos se crispait en sachant Noeh à quelques pas tout au plus, un sourire légèrement gêné monter à ses lèvres, ne sachant plus sur quels pieds danser, appréhendant chaque réflexion que pourrait se faire son frère si elle demeurait un peu trop longtemps à proximité du Wolstenholme. « C'est vraiment cool d'être venu. » Insistant presque imperceptiblement sur ce qui s'avérait presque être un remerciement en sentant le malaise qui pouvait planer entre les deux garçons, un sourire plus sincère accompagna ses mots tandis qu'elle se détournait presque à contre-coeur pour voir Noeh entrer dans son champ de vision. Se tendant un peu plus encore dans le dos d'Aspen, la brune glissa un bref coup d'oeil à Lorcan en se demandant si la tension nerveuse qui commençait à l'envahir sautait aux yeux, la brune se fit violence pour regagner un semblant de confiance tout en rompant la distance la séparant de son frère et d'Aspen. « Salut. » Le ton léger, comme si de rien n'était, parce qu'elle ne voulait pas que tout cela transparaisse, elle ne voulait pas que les jumeaux s'en rendent compte, bien que Lorcan soit déjà au courant. Les voir assister au malaise régnant entre Noeh et elle était inimaginable pour Sam, Sam qui déjà s'osait à glisser un bras autour des épaules de sa moitié pour le saluer d'une étreinte trop brève, trop distante, de peur qu'il ne la repousse tout bonnement devant tout le monde. « Bon, on prend un verre ou quoi ? » Se tournant vers les autres en arquant un sourcil tout en se forçant à sourire et à oublier un instant ses gestes mécaniques. Parce qu'il faudrait au moins ça, pour commencer à détendre l'atmosphère. Au moins.


✻✻✻
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 20 Mar 2016 - 12:58

Noeh continue de sourire comme un l'idiot provocateur qu'il peut être parfois. Plus Lorcan s'agace, plus il continue sur sa lancée. Il peut pas croire qu'ils se trouvent tous les deux là à la demande de Sam, ça le dépasse. Secouant la tête, l'étudiant offre son plus beau regard noir à son « meilleur ami » avant de faire un geste large du bras pour le gracier de sa demande de le voir se barrer maintenant. De toute manière, même sans se l'entendre réclamer à voix haute, Noeh aurait sans doute pris la décision de partir. Dans quelle galaxie aurait-il envie de tenir la chandelle à Sam et lui, franchement ? « Faut pas me le di- », qu'il commence à rétorquer, avant que son premier pas loin de Lorcan, de ce toit et de cet instant soit contrecarré par l'arrivée de sa jumelle... et d'Aspen. En robes, évidemment, on est en été depuis quelques jours après tout... Maudite soit cette rousse qui le poursuit. Partourt. Dans ses pensées, ses conversations, jusque sur ce putain du toit. Noeh aimerait reprendre ce qu'il était en train de faire, partir sur-le-champ et pas se retourner, cogner l'épaule de Sam au passage pour lui signifier que c'est vache de faire ça, que c'est trop tôt pour lui ce genre de conneries, sauf que son regard tombe d'abord dans celui de sa soeur, puis dans celui d'Aspen, avant qu'il ne s'autorise à détailler un peu plus cette robe qu'elle a mise, qui lui va si bien, et qui le ramène inévitablement à la dernière fois où ils se sont vus. Et son nouveau silence radio depuis, aussi. Quand les filles se mettent à prendre la pause, Noeh se retient de lever les yeux au ciel. « Dites-moi que je rêve... », qu'il ronchonne, agacé de se sentir piégé. Sortez-moi de là, sortez-moi de là, sortez-moi de là, sortez-moi de là. A force de le répéter, de supplier de toutes ses forces, il se dit que ça va fonctionner. Qu'il va disparaître d'un coup, dans un « pop » bruyant, et qu'il sera libéré de cette soudaine obligation placée sur son chemin. Mais non, ça marche pas. Même après un énième clignement de paupières, il est toujours sur ce même toit, appuyé sur sa béquille, face aux trois autres. Dément. Son attention se retrouve malgré lui accaparée par les gestes enjoués d'Aspen – qui tranchent tant avec son côté statique – et il pourrait presque la remercier de se pointer devant lui pour lui éviter d'assister à un nouveau rapprochement de sa soeur et Lorcan si elle n'avait pas pris ce petit air satisfait qui l'agace. Ainsi que le fait qu'elle soit trop près, aussi, alors qu'elle a mis une robe qui lui va à ravir et qu'elle doit se douter qu'il a remarqué - ça aussi, ça l'agace. Ne parlons alors même pas de sa question. Il a une tronche à avoir envie de feux d'artifice et de cadeaux ? « Si. » Pas besoin de s'étendre sur toute la mauvaise humeur qui aurait pu accompagner cette brève réponse, Noeh peut pas être plus clair. Et le moment qu'il redoute arrive. Il voit Sam approcher, elle le salue et il n'arrive pas à répondre. Seul son regard s'accroche au sien mais rien de sympa ne veut passer ses lèvres. Il aimerait pouvoir lui dire que ça reviendra, un jour, qu'il sera de nouveau capable de ne pas la regarder bizarrement ou de se demander si elle est en train d'écouter ce qui se passe dans sa tête – sauf qu'il est trop tôt. Comme pour cette mini-fête ou quoi que ce soit. C'est trop tôt. C'est toujours trop tôt pour Noeh, depuis qu'il est sorti de l'hôpital, depuis qu'Adriel est mort. Sentiment tenace qui ne fait qu'une nouvelle fois son job aujourd'hui, alors que les autres semblent être... contents ? d'être là. Ça le dépasse. Et ça n'a pas le temps de plus l'affliger que le bras de sa sœur vient entourer une micro-seconde ses épaules. Par chance, Aspen est de dos, il se fout de ce que Lorcan puisse en penser vu que monsieur se permet de dépasser les limites du raisonnable avec Sam – Noeh est un adepte du « fais pas ce que je fais » - alors il peut ne pas retenir le bref regard nerveux – noir ? - qu'il lance à sa moitié en guise de réponse à son étreinte éclair. Vraiment ? Le « salut » ça suffisait pas ? C'était très bien pourtant, pas besoin d'en rajouter une couche. Il a compris le concept – tout le monde est beau, tout le monde est gentil, on est sur le toit comme quand on était jeunes, lalala, l'occasion est parfaite pour resserrer les liens... Bein non. Non, non, non. Noeh pas d'accord, Noeh refuse, Noeh n'obtempère pas. Il étouffe dans cette situation où il se sent autant en conflit avec lui-même qu'avec chacune des personnes présentes. Alors les bras autour des épaules, on évite. Secouant la tête, l'étudiant serre les dents et détourne son attention de sa jumelle. Elle a encore bien trop l'étiquette « mutante » qui lui barre le front, ça lui brûle la rétine. Il pourrait exprimer à voix haute le fait que sa sœur est jolie comme ça, que ça lui va bien parce qu'elle a toujours été la plus belle, sauf que s'il parle maintenant, il va évoquer tout sauf son style vestimentaire. Mais il acquiesce sans attendre sa proposition de boire quelque chose. N'importe quoi, même un truc non-alcoolisé, ça lui ira – tant qu'il peut essayer de se noyer dedans. « Donnez-moi une bouteille. » Son murmure ne sonne même pas comme une blague ratée, tant dans sa voix se ressent une fatalité évidente. Poussant un soupir, alors qu'il prend place sur le banc qui se trouve à quelques pas, s'embête à faire tenir sa béquille contre le banc, avant de faire glisser vers lui la poche où il suppose que de quoi supporter ce moment se trouve. L'étudiant attrape la première bouteille qui lui tombe sous la main et entreprend de l'ouvrir seul. Le premier qui a rien que l'idée de venir l'aider, il le bouffe. D'où son regard qui préfère se concentrer sur son œuvre plutôt que sur les autres. « On l'a déjà fêté, notre anniversaire. C'était génial », qu'il annonce platement. Ouais, vraiment génial. Tant que ça se ressent dans le creux de ses mots et que son visage fermé prouve que c'est un souvenir qu'il n'oubliera pour sûr jamais – parce que 26 ans, ça se fête. « Notre plus bel anniversaire, même, rien que tous les deux. » Il hausse les épaules, alors que le craquèlement du goulot de la bouteiller d'alcool se fait entendre sous les doigts de sa main gauche. « Pas vrai ? » Il interroge ouvertement Sam, pour le coup, vu qu'elle veut donner l'illusion que tout va bien. Il relève enfin son regard perçant pour le planter dans le sien. Ça va, l'effort, comme ça ? Il en fait peut-être trop ? C'est clair que l'enthousiasme le ronge, là. Bien vite agacé de ne pas pouvoir parler qu'à sa jumelle, Noeh s'intéresse de nouveau à Aspen et Lorcan. Ça ne dure pas longtemps avant qu'il ne préfère donner l'illusion de causer avec sa bouteille d'alcool, dont il avale une première gorgée. « Alors... », qu'il reprend. « Qui a eu cette super idée de nous réunir aujourd'hui alors que notre anniversaire, c'était il y a... » Il fait mine de méditer. « Cinq jours ? » Si c'est Sam... il comprend pas. Si c'est Lorcan... il comprend pas. Si c'est Aspen... il comprend pas. Et il est certain de pas être à l'initiative du truc – ou alors il a la mémoire très courte, voire carrément des pertes de mémoire. Non, vraiment, cette réunion le perturbe plus qu'autre chose, alors il a besoin d'un ou d'une coupable. Juste pour pas avouer qu'au fond, au fin-fond du fond du fond, ça lui fait plaisir d'être là – rien qu'un peu.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 20 Mar 2016 - 21:40

Ca commençait parfaitement bien. Lorcan n’avait pas revu Noeh depuis novembre, à la fête des fondateurs, mais il avait l’impression d’avoir été propulsé en arrière à l’exact moment où ils avaient commencé à se foutre allègrement sur la gueule. Absolument rien n’avait changé, il avait toujours autant envie de mettre son poing dans la figure de Noeh – juste comme ça, pas besoin de raison cette fois – et il avait toujours autant envie que ça se termine rapidement. Il aurait mieux fait de traîner en chemin et de s’assurer que les filles étaient arrivées avant de se pointer comme une fleur sur le toit, parce qu’un tête à tête avec Noeh, c’était une vraie torture. Elle était loin, l’époque où ils se voyaient constamment, et où ils n’avaient pas besoin de leurs jumelles pour passer du bon temps. Il n’avait plus envie de passer la moindre seconde avec lui. Mais vraiment plus. Voir son air constamment maussade ne l’amusait plus du tout, il avait envie de le secouer un bon coup pour lui faire comprendre qu’à un moment, il fallait aller de l’avant et oublier un peu le passé. C’était ce qu’ils faisaient tous, sauf lui. Lui, il préférait geindre de son côté … Et c’était exaspérant. Mais peut-être que Lorcan avait gagné quelque chose si Noeh acceptait vraiment sa proposition de s’en aller. Bon, Salomé et Aspen allaient lui en vouloir, mais il n’avait fait que pousser un peu le destin, rien de plus … Malheureusement, le bel élan de Noeh pour dégager fut stoppé net par l’arrivée des deux jeunes femmes, et Lorcan du réprimer un soupir fataliste. Bien évidemment, elles n’avaient rien manqué de son aimable proposition à Noeh, ça aurait été trop beau, et il eut une grimace d’excuse à sa jumelle – pas vraiment sincère – pour faire bonne figure. Et puis, Aspen tira Salomé pour prendre la pose, et alors seulement, Lorcan détourna ses yeux de sa sœur pour les poser sur son amie. Il n’avait jamais remarqué qu’elle avait des jambes aussi interminables, avant de les voir sous cette robe noire qui rendait justice à sa taille de guêpe d’une façon admirable. Vraiment, admirable. Et Lorcan ne se priva pas d’admirer. Ca faisait combien de temps qu’il ne l’avait pas vue habillée comme ça ? Il avait beau chercher dans sa mémoire, il n’y avait rien qui lui venait. Néant total. Dans les décombres, elle était habillée comme en plein hiver, ça c’était certain. Et à la fête des fondateurs, elle portait cette robe ridicule qui la couvrait des pieds à la tête. Mais avant ça ? Elle avait bien du en porter d’autres, des robes comme ça. Il se souvenait parfaitement d’avoir vu Aspen en robe, mais en même temps, elle en portait constamment et il ne les remarquait même plus. Mais Salomé … C’était différent avec Salomé. Elle était magnifique dans cette robe, et il serait sans doute resté planté là à la regarder si Aspen ne s’était pas avancée pour l’embrasser, le faisant revenir sur terre. Il lui adressa un sourire, puis vit que Salomé s’était elle aussi avancée. Quand elle posa sa main sur son épaule, cela lui rappela un peu étrangement la façon dont elle s’était tenue loin de lui après … après leur baiser. Il fit de son mieux pour ne plus y penser, puisqu’elle avait si bien réussi à oublier ce passage, elle. Cette fois, elle ne se contenta pas d’un tapotement d’épaule lointain, et il lui serra légèrement le bras quand elle lui fit la bise : il savait que les choses n’étaient toujours pas résolues entre Noeh et elle, et connaissant l’oiseau qui lui servait de frère, elle n’allait sans doute pas passer le plus merveilleux des moments. Il aurait voulu lui parler, sans trop savoir quoi dire, mais ils n’étaient pas seuls, et il garda ses mots pour lui.

Le malaise qui régnait entre les jumeaux Callahan était si palpable que Lorcan eut envie de disparaître quand Salomé enlaça son frère à la vitesse de l’éclair. Il ne voulait vraiment pas assister à ça, c’était trop bizarre, trop dérangeant. Il ne les avait jamais connus aussi distants l’un envers l’autre … Il jeta un coup d’œil à Aspen pour voir si elle avait remarqué quoi que ce soit, et il fut ravi quand Salomé leur proposa de boire un coup pour détourner leur attention. Immédiatement, il se dirigea vers le sac de bières, d’où il tira une bouteille qu’il décapsula sans attendre. Il avait grandement besoin de ça … Et vu la hargne que Noeh mis à ouvrir la sienne, il n’était pas le seul. Il aurait d’ailleurs préféré qu’il la boive en silence, sa bière … Lorcan se crispa quand Noeh reprit la parole, évoquant son anniversaire avec Salomé. Il le fusilla proprement du regard quand il eut le culot de se foutre de sa gueule, là, devant elle, en le décrivant comme leur meilleur anniversaire. Lorcan serra plus fortement sa bière entre ses doigts, résistant à l’envie de la lui faire passer à travers les dents. « C’était pas mon idée. » Grogna-t-il en réponse à la question de Noeh. « Je vais me répéter, mais encore une fois, si ça te faisait chier de venir et de faire plaisir à ta sœur, pourquoi tu t’es déplacé jusqu’ici ? » Il inspira profondément. Il fallait quand même qu’il se calme et qu’il tourne sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler, sinon les choses allaient dégénérer aussi  vite que la dernière fois. Mais s’il détestait vraiment Salomé, le plus simple aurait été de ne pas venir. Avec sa béquille, il avait du galérer pour monter jusqu’ici, il n’avait quand même pas fait ça juste pour pouvoir insulter sa jumelle, non ? Il avait forcément du avoir envie de venir, au moins un peu, même s’il n’allait pas l’avouer. « Bon allez, bouhou, on va pleurer un bon coup sur ton sort et ensuite on peut faire semblant de s’intéresser cinq minutes à autre chose ? » Lâcha-t-il en soupirant. « Ouais, on sait, t’as eu une année de merde, un anniversaire de merde, mais si tu t’étais intéressé un peu plus, tu saurais que t’es pas le seul dans ce cas. Et si on est là, c’est pour effacer un peu tout ça. Tu sais, essayer de se souvenir de ce que ça fait de pas râler tout le temps. » Il leva sa bière en direction d’Aspen, puis de Salomé. « Merde hein. Les filles, vous êtes magnifiques. Et je veux pas laisser passer ma chance de passer la soirée avec les deux plus belles filles de Radcliff. » Lâcha-t-il avec un sourire bien plus franc, reprenant la phrase d’Aspen par la même occasion.
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 20 Mar 2016 - 23:23

Got a degree in awesome
|► Elles étaient décidément arrivées pile au bon moment, juste avant que Noeh et Lorcan reprennent pile là où ils s’étaient arrêtés, quelques mois plutôt. Aspen leva les yeux devant leurs réaction de cour de récré : alors quoi, ils étaient incapables de se parler sans s’agresser, maintenant ? C’était beau, les meilleurs amis du monde, tiens. Quand elle sentit Salomé se raidir à coté d’elle, elle lui pressa le bras d’un geste rassurant : Courage ma belle, ça va bien se passer, tu sais bien qu’il aboie, mais qu’il ne mord pas, ton frère. Ah, si seulement elle savait que Sam pouvait entendre ça, elle aurait surement continué son peeptalk jusqu’à la remonter à bloc. Elle vit Lorcan lui adresser une grimace vaguement contrite, à laquelle elle répondit d’un sourire indulgent : elle était remontée à bloc, la rouquine, et elle ne laisserait rien ni personne lui gacher cette soirée. Et surtout personne. Et surtout pas Noeh.

Quand elle avait posé ses yeux chargés de mascara sur le Callahan, son regard s’était allumé d’un éclat étincelant qui ne présageait rien de bon pour l’intéressé : Noeh, ce cher Noeh, ce traitre de Noeh. Elle s’était plantée devant lui, ses petits poings manucurés sur sa taille fine, le regard presque défiant : elle l’a Vu les fixer une demi seconde, l’air pantois, alors qu’elles débarquaient comme deux amazones sur ce lieu de quasi pelerinage, QG de leur adolescence. Elle avait vu ses yeux sombres s’attarder sur ses jambes, sur les plis fluides de cette robe légère. Tu vas souffrir, Callahan, parce que j’en ai décidé ainsi. Elle accueillit le « Si » lapidaire de Noeh de son sourire éclatant et carnassier, celui qui découvrait ses dents d’un blanc impeccable et si parfaitement alignées : Evidemment qu’il n’avait rien vu venir, et ce n’était qu’un début.

- Tant pis pour toi, parce que j’ai bien peur que tu sois coincé avec nous pour la soirée.

Traduction : Essaye seulement de te sauver, et je te plaque au sol jusqu’à ce que tu cries grâce. La rouquine fit volte face pour s’installer près de son frère, lui passant la main dans le dos d’un geste réconfortant : elle était contente de le voir, lui aussi, et c’était pour son jumeau et pour Sam qu’elle voulait que cette soirée soit parfaite. Elle avait réussi tant bien que mal à se rabibocher avec ces deux là, alors autant dire qu’elle ne comptait pas les lâcher de si tôt, ni l’un, ni l’autre. Après tout, ça avait toujours été son rôle dans leur petit groupe, de contraindre de manière plus ou moins violente les trois autres à faire des trucs ensemble, à passer du bon temps etc. Maintenant qu’elle en avait à nouveau l’occasion, elle ne boudait clairement pas son plaisir, tapant dans les mains après la proposition de Sam :

- En voilà de sages paroles !

Elle attrapa une des bouteilles de bières pour la plaquer contre la poitrine de Noeh : elle lui aurait bien lancé la bouteille, mais ça aurait pu être perçu comme un acte malveillant, rapport à ses capacités de manchot, tout ça, mais finalement il avait trouvé la boisson tout seul comme un grand, dommage. Elle se rassit à coté de Lorcan, le séparant ainsi physiquement de Noeh, juste au cas où, et sortit pour elle et pour Sam des bouteilles en plastique remplies d’un punch particulièrement corsé qu’elle avait concocté avant qu’elles ne sortent de chez elle : hors de question de passer la soirée à roter, c’était dégoutant. Elle roula exagérément les yeux au ciel devant les jérémiades de Noeh, mais Lorcan ne lui laissa heureusement pas le temps de continuer plus de deux minutes. A la question du grand brun, Aspen tourna la tête vers lui en battant des cils, sortant son plus joli sourire de pompom girl, avant de répondre avec aplomb tout Aspenien :

- C’est moi bien sur. On a rien fait pour Notre anniversaire, à Lorcan et à moi, ça aurait été dommage qu’on loupe le votre ! Et comme ses messieurs dames n’avaient pas d’excuse à la con du genre « j’ai des partiels à passer, Aspen », je me suis dite que ça nous ferait une bonne occasion de se retrouver, puisque tout le monde a été si occupé toute l’année.

Occupés à m’éviter, bande de lacheurs. Aspen leva alors sa bouteille en plastique vers celle en verre de son frangin pour trinquer, avant de surenchérir sur le même ton que lui

- Merci bien ! encore un tout petit effort vestimentaire, et on pourra vous retourner le compliment !

Fallait dire que lorsqu’elle n’avait pas un œil sur lui, Lorcan s’habillait comme si il avait encore 17 ans, alors bon. Quant à Noeh. Non, pas de commentaire, elle s’était promis de ne pas en faire. Pas tout de suite. Pas en public. Elle avait suffisamment ramé pour récupérer pour tout gacher en déversant trop rapidement sa bile sur le Callahan. Chaque chose en son temps, et si elle se débrouillait bien, elle n’aurait pas besoin de le faire frontalement. Quand elle vous disait qu’elle la préparait depuis des semaines, cette soirée…

- Bon ! Comme je sens que si on ne le gâte pas tout de suite pour lui montrer à quel point il est spécial à nos yeux, Noeh va essayer de se noyer dans sa bière, et qu’aucun d’entre nous ne le désire ardemment,  je propose qu’on fasse la distribution des cadeaux tout de suite. Lorcan, mon sac !

Oui, parce que son énorme sac à main était derrière son frère, et elle n’allait pas se retourner et se casser le dos à le récupérer. Elle le posa sur ses genoux, et parce qu’il fallait d’abord faire honneur aux dames, elle tendit un magnifique petit cadeau carré à Sam, emballé dans un papier blanc et noir brillant et enrubanné par ses soins.

- Cadeau de la part de Lorcan et moi. Bon anniversaire ma belle.

A l’intérieur du petit écrin, Sam découvrirait bien vite un collier d’argent fin, à la maille si fine qu’elle disparaitrait presque sur sa peau. Attachée à cette dernière, un pendentif d’ambre précieux et délicat, ni trop petit, ni trop imposant. Aspen connaissait les gouts de sa meilleure amie en termes de bijou, et elle avait également remarqué qu’elle n’en portait aucun, le jour de leurs retrouvailles, ce qu’elle trouvait proprement scandaleux. Si elle n’avait pas d’homme dans sa vie pour la couvrir d’or, au moins elle aurait Lorcan et elle pour le faire. Enfin, Lorcan qui la commissionnerait pour choisir pour deux, mais ça revenait au même. Elle laissa le temps aux trois compères d’admirer la perfection de ce bijou, avant de se tourner, physiquement et entièrement cette fois, vers Noeh, son cadeau dans les mains.

- J’ai eu un mal de chien à trouver le tien, je t’avoue. Je voulais être sure de taper dans le mile, aussi j’ai demandé un coup de main pour celui-ci…

Elle tendit le paquet rectangulaire et lisse au Callahan, sans le lâcher des yeux, tout le temps qu’il mit à ôter les rubans et à déchirer le papier cadeau. Sous l’emballage brillant, Noeh pourrait découvrir un magnifique ouvrage de Léonor de Recondo, jeune violoniste et auteure française. Le livre était traduit, bien sur, et racontait l’histoire de Michel-Ange, artiste arrogant et tourmenté par la mort d’un prête dont la beauté l’avait touché comme la grâce. Tout ce qu’aurait du aimé Noeh l’étudiant en histoire, en théorie. Et puis sur la couverture, sous la représentation du célèbre tableau de l’artiste et le nom de l’auteur, on retrouvait le nom du livre, comme une sentence : « Pietra Viva ».

- … C’est la bibliothécaire qui me l’a conseillé. Il parait qu’il faut l’avoir lu et vu pour le croire. De quoi changer votre vision des gens pour toujours.


Spoiler:
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeSam 26 Mar 2016 - 23:41

keep your head up.
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I spent my time watchin' the spaces that have grown between us. ✻✻✻ Son échine s'était tétanisée aux paroles de Noeh, bien avant qu'il ne s'adresse directement à elle. Se figeant dans le mouvement effectué pour se diriger vers le banc où tout le monde s'installait, divers scénarios traversaient déjà son esprit. Il allait tout balancer, maintenant. Tout déballer, sans état d'âme. La gorge nouée d'angoisse, le coeur lourd de l'entendre ironiser ouvertement sur ce sujet sensible, la brune s'apprêtait à se détourner pour tenter de camoufler son embarras. Bien décidée à ne pas entrer dans ce qui devait sembler n'être qu'un jeu, ce qui ne l'était pourtant pas, pas à ses yeux à elle. Alors, elle ne put s'empêcher de braquer son regard tout droit sur lui, emprisonnant le sien dans ses prunelles le temps de deux secondes tout au plus, sans ciller, sans se détourner, pas cette fois. Et dans le bordel d'émotions qui pouvait y résonner, surnageant au dessus de la peine viscérale que son comportement pouvait lui causer, les échos lointain d'une colère naissante vrillaient ses iris malgré elle, malgré ce self-control de fortune qu'elle pouvait s'évertuer à maintenir depuis son  arrivée. Les mâchoires fermement serrées, pour éviter à toute réplique de s'en échapper, la voix de Lorcan résonna dans son dos en la libérant sans le savoir de l'emprise que son frère pouvait avoir sur elle d'un simple regard, d'une simple parole. Gardant le silence, la brune attrapa d'un geste la bouteille que lui tendait Aspen avant d'en retirer le bouchon, la levant à son tour vers les jumeaux Wolstenholmes en esquissant un sourire en coin à la remarque de Lorcan. Incapable de reporter son regard sur son frère, et certainement pas de pousser le vice au point de trinquer avec lui, la brune partit donc s'installer loin de sa moitié, prenant place à l'exacte opposée du banc en s'asseyant à côté de Lorcan, prête à recevoir son cadeau, espérant du fond du coeur que celui de Noeh adoucirait son humeur. Bien loin de se douter de la réalité, tandis que ses mains à elle déballaient déjà son propre paquet.

« Il est magnifique. » Un sourire franc aux lèvres en reportant son regard sur Aspen, parce qu'elle ne doutait pas une seconde que le choix venait bien d'elle, la brune se tourna vers elle en glissant son bras autour des épaules de son amie pour la remercier d'une accolade et d'une bise sur la joue avant de la laisser s'adresser à Noeh. Noeh sur lequel son regard ne se posa plus une seule seconde, craignant d'y lire des choses qui la blesseraient inévitablement. Ses yeux se posèrent sur Lorcan, à la place, vision plus plaisante et qui avait le mérite de n'éveiller aucune émotion négative au fond de ses entrailles. C'était même plutôt le contraire, alors qu'elle le gratifiait de la même étreinte, légèrement plus appuyée que celle qu'elle avait pu donner à Aspen, marquant une légère pause près de son oreille dans un murmure. « Merci. Pour tout à l'heure aussi. » Référence inévitable à sa prise de position face au tempétueux Noeh. S'écartant précautionneusement, la brune passa encore quelques secondes à détailler le bijou comme s'il s'agissait de la plus jolie chose qu'elle ait vu de sa vie, avant de rassembler sa chevelure d'un même côté de ses épaules pour tenter de l'attacher à son cou. Tenter, seulement. Doigts tremblants sur la chaîne fine, bien trop fine pour son agilité mise à mal par ses nerfs à vif, la brune avait beau s'appliquer à chercher à enclencher le fermoir, se mordant la lèvre inférieure dans l'effort, rien n'y faisait. Pestant intérieurement de ne pas parvenir à exécuter ce geste si simple, Noeh venait de réceptionner le présent d'Aspen lorsqu'elle en profita pour se tourner vers Lorcan. « Tu peux m'aider avec ça ? » Jetant un coup d'oeil au dessus de son épaule en désignant d'un geste du menton les deux parties du collier qu'elle tenait toujours dans sa nuque, elle acheva de lui tourner entièrement le dos en attendant qu'il prenne les choses en main. De préférence avant que son jumeau ne reporte son attention sur eux et ne recommence à s'agacer pour rien - en apparence. Parce que la brune était très au fait des pensées assassines qui pourraient traverser l'esprit de sa moitié en surprenant le moindre rapprochement avec le Wolstenholme, première spectatrice de la joie qui avait pu le traverser en assistant au souvenir de leur bref rapprochement. Et puis, il valait mieux aussi que son jumeau garde sa langue dans sa poche durant les minutes qui suivraient, le temps que son coeur à elle cesse de battre ses côtes comme les lointains tambours de son courroux. Parce qu'elle n'avait pas le droit d'être en colère contre lui, même s'il s'avérait odieux, même si son seul regard la désarçonnait dans la seconde et la jetait sur la défensive. Noeh aurait pu tout se permettre qu'elle n'aurait rien pu dire, hein ? C'était bien ce qu'il devait penser, pour ainsi l'attaquer en public. Il fallait dire qu'elle n'avait pas répliqué la dernière fois, s'écrasant encore et encore, elle qui n'avait pourtant jamais hésité à lui tenir tête, à l'affronter sans se détourner lorsqu'il le fallait. Et puis il fallait croire qu'elle avait dû aimer, pour y revenir cinq jours après, pour s'obstiner à s'écraser contre son indifférence et ce mépris qu'il parvenait si bien à lui communiquer quelques minutes plus tôt. Ses mains se crispèrent sur ses cuisses à cette pensée tandis que les muscles se tendaient entre ses omoplates, dans sa nuque. Elle ne devait pas se fâcher, elle ne devait rien rétorquer, parce que c'était de sa faute à elle, uniquement. Piétinant les miettes de sa fierté avec un sale sentiment d'amertume pendu aux lèvres, prêt à rompre son apparence de calme et de maîtrise d'elle-même. A tel point qu'elle gardait pour elle l'espoir muet que le cadeau d'Aspen ferait mouche auprès de son frère, suffisamment pour qu'il l'oublie quelques secondes, et puis Lorcan aussi par la même occasion.

En pensant à Lorcan, la brune réalisait doucement qu'elle ne lui avait pas réellement donné de précisions quant à ce fameux merveilleux anniversaire que Noeh et elle avaient pu passé quelques jours auparavant. Elle l'avait prévenu pourtant de ces retrouvailles improvisées, lorsqu'elles avaient eu lieu. Rapidement. Sans s'épancher. Juste suffisamment pour que l'organisation de cette soirée ne lui paraisse  pas trop surréaliste. Elle s'était bien doutée qu'il ne s'y rendrait pas de gaieté de coeur, pas après l'altercation de la fête des Fondateurs, pas après que les poings et les mots ne soient tombés si lourdement entre les deux garçons. Alors, peut-être qu'elle n'avait pas vraiment tout dit sur le désastre de ce vingt juin. Peut-être aussi parce qu'il y avait certains reproches que pouvait lui faire son frère qu'elle n'avait pas envie de confier à Lorcan. Parce qu'il y était intimement lié, sans le savoir. Qu'elle n'était pas censée s'être souvenue de ça. Pas après avoir feint l'ignorance à ce propos durant les quatre derniers mois. Pourtant, il faudrait peut-être le lui dire, un jour ou l'autre. Cette simple pensée lui glaça l'échine tandis qu'elle rabattait machinalement ses cheveux dans sa nuque en se tournant un peu trop rapidement vers lui. « Merci, c'est sympa. » Sympa. Une légère grimace manqua de déformer sa bouche tandis qu'elle portait sa bouteille en plastique à ses lèvres pour noyer toute nouvelle expression gênée qui pourrait en sortir. C'était qu'elle avait le feu aux joues, tout à coup. Et elle commençait à peine à siroter son punch. Corsé, le punch, d'ailleurs. Pas tant pour celle qui avait pour habitude de déboucher le whisky très tôt dans la journée. Mais un parfait alibi à ses traits subitement tendus. « Elle a toujours la main leste sur le rhum, ta soeur. » Un léger rire lui échappa tandis qu'elle osait un coup d'oeil sur sa droite en songeant croiser le regard d'Aspen, se ravisant pourtant en notant que Noeh semblait toujours occupé à autre chose qu'à prêter attention à eux, reportant son regard sur la bouteille qu'elle tenait toujours entre ses mains, grattant le plastique nerveusement du bout de son ongle. C'était peut-être le seul moment de répit qu'elle aurait ce soir. Le seul où elle pourrait s'exprimer sans qu'on ne prête attention à ses dires. Alors, regroupant tout son courage, la brune replongea son regard dans celui de son ami, prête à laisser quelques mots s'échapper, parce qu'à défaut de pouvoir parler sans retenue dans son crâne, elle pouvait toujours trouver quelques moyens détournés de s'exprimer. « J'aurais jamais cru qu'on se retrouverait là, tous les quatre. Aujourd'hui, comme ça. Même... même toi et moi. T'avais raison, depuis le début. » Laissant la brise nocturne venir chatouiller ses traits et mêler quelques mèches devant son visage, la télépathe les dégagea avec nonchalance tout en savourant de nouveau quelques gorgées de punch. « On n'est pas que ça. » Murmure se noyant dans l'air. Pas que des dégénérés. Inutile de préciser. C'était ce qu'il avait dit, près d'un an plus tôt. Ce dont elle tentait farouchement de se convaincre, malgré le regard de Noeh, malgré tout. Parce que si elle y croyait suffisamment pour deux, peut-être qu'il finirait par le voir à son tour. Un léger sourire s'imprima au coin de sa bouche sans qu'elle ne l'ait senti venir, tandis que son regard se posait sur l'une des extrêmités du toit. Pointant l'endroit du doigt, en attirant Lorcan par le bras vers elle pour qu'il soit suffisamment incliné pour le voir lui-aussi, elle lui coula un regard en biais en tentant de faire taire les signaux que lui envoyaient son cerveau visiblement bien trop conscient de cette proximité. « Tu te souviens, au bal d'halloween ? » Ce n'avait rien eu de glorieux, à vrai dire. Mais elle se revoyait encore, du haut de ses dix-sept ans, attendre patiemment du haut de son territoire que son connard de cavalier se pointe dans la ruelle du dessous, cette poufiasse de vampirette à son bras, prête à les bombarder de ces bombes gluantes qu'elle s'était retrouvée à fabriquer durant les dernières dix minutes. Parce que personne n'humiliait Salomé Callahan. Personne ne l'invitait à se rendre au bal pour finalement se retrouver à batifoler avec son ex. C'était Lorcan qui l'avait surprise, alors qu'elle arrivait à bout de son douzième ballon empli de cette substance dégoûtante servie durant la soirée. Après s'être bien foutu d'elle, il était parvenu à lui tirer les vers du nez. Pour finalement se retrouver à ses côtés au moment de monter au front pour éjecter les projectiles sur le couple. Un éclat malicieux dans le regard, s'attardant une seconde de trop peut-être en détaillant ses traits en attendant qu'il se souvienne, la brune finit par détacher ses doigts de son avant-bras en réalisant qu'elle le tenait toujours insoucieusement.

✻✻✻
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Dernière édition par Salomé Callahan le Lun 16 Mai 2016 - 22:14, édité 1 fois
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Noeh Callahan
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeLun 28 Mar 2016 - 16:59

La réponse de Lorcan fait presque grincer les dents de Noeh. Il demande que ça, de pouvoir se barrer, sauf qu'Aspen vient de lui préciser à l'instant qu'il a pas intérêt à tenter sa chance, et il a aucune envie de l'entendre brailler. Le jumeau Wolstelholme termine enfin sur un compliment au sujet des filles. Une mine dégoûtée traverse les traits de Noeh avant qu'il ne secoue la tête. Ce à quoi il assiste est à vomir. Il aurait jamais dû regarder son portable. Il aurait dû le balancer dans le mur pour ne plus l'entendre. Sa soirée seul en tête à tête avec lui-même aurait été plus intéressante que cet étalage de bons sentiments répugnants. L'étudiant n'a pas le temps de murmurer pour lui un « je vais le... » que la bouteille de bière que lui cogne Aspen dessus le stoppe dans son élan. Évident, il ne répond pas par une politesse mais par un simple regard noir pour lui faire comprendre le fond de sa pensée. « Comme c'est étonnant... », qu'il ronchonne en serrant les dents, une fois que la réponse à sa question s'est faite entendre. Y'a qu'Aspen pour avoir des idées aussi pourries. A l'image de son cher jumeau, cette dernière lance une nouvelle pique à l'intention du cadet Callahan qui penche la tête en arrière d'agacement. « Me noyer dans ma bière raaah... », qu'il marmonne. Comme si son crétin de meilleur ami en avait pas envie, qu'il se noie dans sa foutue bière. Ce qu'ils peuvent lui prendre la tête, tous les deux, quand ils s'y mettent. La fin de l'annonce le freine néanmoins dans son apitoiement. Des cadeaux ? L'idée de se noyer dans sa bière paraît pas si mal aux yeux de l'ancien pianiste finalement. « J'en veux pas de cadeau... » Noeh râle encore, alors que le centre d'attention n'est autre que sa sœur qui se pavane avec son nouveau collier. Enfin, le cadet Callahan croit que c'est un collier, il s'en balance et regarde à peine par-dessus l'épaule d'Aspen pour confirmer ou infirmer sa perception de la chose. Le regard perdu à sa droite, il se dit que, s'il refuse de regarder Aspen à sa gauche, elle et son cadeau disparaîtront comme par enchantement. L'idée lui plaît tellement qu'un sourire manque détendre ses lèvres, ces dernières venant se courber autour du goulot de sa petite bouteille de bière pour boire une nouvelle gorgée d'alcool. Mais non, loupé, dans son champ de vision s'invite le paquet noir et rectangulaire de la rousse et il répond d'abord à son initiative d'un regard noir. S'il peut essayer de la dissuader jusqu'au bout, il n'est pas prêt de se priver. Puis il a déjà eu un cadeau : le jour de son anniversaire, quand Sam s'est mise à lui envoyer de jolies images dans la tête, où elle dansait pas la farandole avec Lorcan mais pire que ça, ni ne diffusait aucune onde positive dans son ancienne chambre d'hôpital, c'était bien un cadeau. Franchement bizarre, glauque, percutant, mais une sorte de cadeau quand même. Et pour cette année, Noeh s'en serait largement contenté. Juste le temps de s'en remettre. Toutefois, l'impression d'avoir le temps de rien étreint l'étudiant une nouvelle fois. Avalant une autre gorgée de sa bière pour se donner du courage, cette dernière se retrouve à côté de l'ancien pianiste sur le banc avant qu'il ne s'acharne à ouvrir le paquet qu'il a sur les genoux. Ça l'agace d'être obligé de le faire, ça l'agace d'être observé comme ça par Aspen, ça l'agace de ne pas y arriver du premier coup. Il ne dit rien, cependant, jette juste un regard ou deux à la jeune femme qui semble bien trop fière de ce qui se cache sous le papier pour se préoccuper d'autre chose en attendant. Et, soudain, Noeh comprend pourquoi. Son visage perd toute trace de couleurs lorsque son regard passe une première fois sur le Pietra qui pare la couverture du bouquin. Les explications d'Aspen à ses côtés lui coupent le souffle. Il capte surtout le terme « bibliothécaire » et ça le fait bouger doucement la tête de droite à gauche. C'est pas possible. Elle peut pas savoir ça. Puis qui lui aurait dit ? Elle est pas... « Aspen, je- » Sa réponse s'embrouille dans son esprit, de base, mais est surtout privée de sortie par une bouche devenue tout d'un coup étrangement sèche. Peut-être est-ce aussi car il n'a rien à répondre à ça ? Rien du tout. Des excuses ? Ça lui travers l'esprit mais Noeh sait même pas faire. Il s'est toujours pas excusé pour la fois où ils se sont engueulés plus jeunes, mais alors là... lui-même s'explique pas ce qui se passe entre lui et Pietra, alors exposer le tout à Aspen c'est au-delà d'impensable... Tout ce que Noeh sait, c'est qu'il comptait pas lui parler de ça, jamais, ou du moins pas avant d'avoir mis de l'ordre dans ses idées. Seulement l'étudiant entrevoit soudain sous la carapace d'ange de sa jolie Aspen son côté bien plus sombre, et ça ne lui dit rien qui vaille. Il ose enfin relever son regard dans le sien. Fronçant les sourcils, suspicieux, il cherche à comprendre pourquoi elle fait ça maintenant. Elle a organisé tout ça pour ça ? Juste pour pouvoir lui signaler qu'elle est au courant pour Pietra, qu'elle sait des choses (qu'elle a vu des choses ?...), et qu'elle est quoi ? Déçue ? Le cœur de Noeh se serre. Ça le fait chier de la décevoir sauf qu'une partie de lui ne supporte pas ce petit air supérieur qu'elle affiche... et sait pas s'expliquer ni s'excuser. C'est un fait. Et il le fera surtout pas maintenant. Pas quand elle est comme ça, qu'elle ne l'écoutera pas ou qu'elle cherchera à mettre les deux autres gugus assis sur le banc de son côté. C'est-  Mesquin ?, de faire ça. A la hauteur de sa connerie à lui ? Ouais, sans doute. « C'est parce que je t'ai pas rappelé ? T'es frustrée ? », que Noeh lui murmure sèchement. Sa meilleure défense étant l'attaque, l'étudiant prend ce chemin avec un naturel déconcertant. Hors de question de lui montrer que ça le touche, ça lui ferait peut-être trop plaisir. Il sait que ça le rend encore plus coupable, menteur, complètement con pour le coup de réagir comme ça, toutefois se sentir aussi piégé l'angoisse d'une force nouvelle et ravageuse. Il est venu ici pour voir Sam à la base, pas pour se prendre un tel revers dans la tronche. Peut-être espérait-il ne pas le voir arriver si tôt, ce coup du destin qu'il devinait pourtant imminent... « Jalouse peut-être ? », qu'il siffle avec un nouveau regard noir. Noeh s'en veut déjà de dire ça. Au fond de lui, il se frappe avec sa propre béquille pour se passer l'envie de dire une autre connerie dans le genre... sauf que ça ne marche pas. Il sait pourtant à quoi ça a bien pu les mener, avant, de se prendre la tête comme ça, à cet éloignement douloureux et incompréhensible, inoubliable même, pourtant l'étudiant fout les deux pieds dedans. C'est peut-être ce qu'Aspen veut, d'ailleurs, qu'il parte dans une nouvelle extrême pour pouvoir crier au monde entier que Noeh Callahan n'est qu'un bon à rien s'étant rapproché d'une mutante et s'étant fait chopper comme un gros novice. « J'en veux pas », qu'il tranche d'une voix plus forte, histoire que Sam et Lorcan comprennent eux aussi, s'ils en ont envie. Ses prunelles sont toujours ancrées au fond de celles de son ex-petite-amie, même lorsqu'il prend le loisir de balancer le livre au loin. On entend un bref bruit de déchirure ; le livre vient peut-être de perdre une page ou deux, mais Noeh ne s'en préoccupe pas. « Tu peux le jeter ou le garder, j'en ai rien à foutre. » Histoire de rester dans le rôle de celui que rien n'atteint, l'ancien pianiste offre son plus beau regard blasé à la jeune femme, avant de lui sortir son fameux sourire en coin. Ça ne dure pas longtemps, juste une ou deux secondes, avant que son visage ne se referme, que son regard ne se détache du sien, et que sa main ne vienne se saisir de sa bière pour la porter à ses lèvres. « T'as jamais été douée pour les cadeaux de toute façon, c'est pas nouveau. » S'orientant sur sa droite, l'étudiant se débrouille pour se mettre sur ses deux jambes, avant de s'éloigner du banc où sont les trois autres, l'air commençant à lui manquer de façon critique.
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeMar 29 Mar 2016 - 0:15

And Now You gonna listen to me
|► Pour être tout à fait honnête, Aspen s’était tellement concentrée sur la mise en scène de sa petite vengeance, certes mesquine, mais qu’elle trouvait malgré tout somme toute assez inoffensive, qu’elle ne savait pas vraiment ce qu’elle attendait comme réaction de la part du Callahan : Bien sur, dans ses rêves, il souriait d’un air gêné, lui disait qu’elle faisait erreur, que ce n’était absolument pas ce qu’elle croyait, et il lui servait la meilleure des excuses pour justifier les étreintes et les embrassades dont elle avait été témoin. Il se serait amusé de sa « jalousie », lui aurait dit qu’elle aurait du lui en parler, ce que n’était qu’un malentendu, qu’il n’y avait qu’elle. Sauf que ça, ce n’était pas la réalité, et Aspen le savait bien, alors qu’elle fardait le Callahan de son regard implacable, alors que son visage se décomposait lentement. Il avait compris, il savait qu’Elle savait. Il avait galéré à déchirer le papier cadeau, et Aspen en avait tiré une satisfaction un peu déplacée. Il secoue la tête lentement, et elle le connait suffisamment pour savoir qu’il ne sait pas quoi faire de toutes les informations qui remontent à son petit crâne de piaf. Il était en train de mesurer l’ampleur de ses conneries, et ne savait pas comment se sortir de là sans perdre la face devant tout le monde. Peut être était il même en train de se demander si elle en avait parlé aux deux autres, ce qui n’était pas le cas. Aspen avait beau être mauvaise, elle aimait bien trop Sam et Lorcan pour les mêler à leur histoire pourrie. Cette fête était pour eux, réduire Noeh en miette, ce serait simplement la cerise sur le gâteau d’anniversaire. Elle entend à peine ce qu’il marmonne, mais elle le devine presque, lisant sur ces lèvres qu’elle avait si souvent fixées avec envie. Elle esquissa un demi sourire, alors que ses yeux se plissaient comme ceux d’un félin en chasse : « C’est ça, l’attente était juste, tellement insoutenable… Fallait bien que je m’occupe, et quoi de mieux que la lecture pour ça ?»  Le sarcasme, c’était leur sport national à tous les deux, et pourtant il y avait un fond de vérité dans leur persiflage. Bien sur qu’elle avait guetté ses messages, les jours suivant cette fameuse nuit, comme une espèce de Bridget Jones désespérée, où chaque jour muet ne faisait que l’enfoncer dans la honte et de dégout d’elle-même : elle s’était imaginée assez forte pour coucher à nouveau avec lui, une fois, comme ça, et réussir à ne plus rien attendre de lui. Ils avaient rompu depuis presque huit ans, bon sang, elle avait connu d’autres choses, d’autres hommes, alors pourquoi elle s’acharnait à espérer comme ça ? Au final, peut être qu’elle se méprisait autant que Noeh, dans cette histoire. Elle lui en voulait au final de ne pas avoir tenu les promesses qu’il ne lui avait jamais faites. C’était assez risible, en y réfléchissant bien. La seconde remarque la transperça comme une des dagues avec lesquelles elle achevait ses ennemis : Jalouse. Jalouse. Jalouse. Quel enfoiré. Elle serra les dents en le fusillant du regard : il n’aurait pas pu la fermer, juste la fermer, accepter muettement sa faute, qu’il s’était fait pincé et qu’il avait honte. Bien sur que non, puisque c’était Noeh, et Noeh ne la fermait jamais.
Alors Aspen jeta un coup d’œil vers Sam et Lorcan, tous deux concentrés sur le mécanisme de fermoir du collier de la jeune femme, et en profita pour se pencher vers le Callahan, comme s’ils regardaient tous les deux la couverture de son cadeau, pour lui siffler dans un claquement de langue : « Pour être jalouse, il faudrait que je sois amoureuse de toi, Noeh. C'est pas parce qu'on a couché ensemble une fois en huit ans que je n’ai pas plus d'ambition dans ma vie, ne t’imagine pas être plus que ce que tu es. » Menteuse. Qui de nous deux arrive le plus à croire à ses propres balivernes ? Aspen s’accrochait à ses excuses, jouant l’égo et l’arrogance peste dont elle s’enveloppait quand elle se sentait vulnérable. Elle le laisse balancer le bouquin, stoïque. Ce à quoi elle ne s’attendait pas en revanche, c’était qu’il lui tourne le dos et se lève pour s’éloigner d’eux. Elle fronça les sourcils : non mais il faisait quoi là ? C’était pas le moment de faire la comédie. Il s’était pris sa torgnole, il lui avait craché sa bile à la figure, elle lui avait craché la sienne. Maintenant, il n’avait plus qu’à fermer son clapet et se concentrer sur l’important : leurs jumeaux qui à cet instant fixaient Noeh qui s’éloignait, sans comprendre ce qui avait pu se passer entre lui et la rousse. Aspen se leva d’un bond devant le regard vaguement inquiet des deux autres, et haussa les épaules d’un air décomplexé : «  ton frère est définitivement une tronche de cake, Sam. Jamais content. La prochaine fois Lo’, tu choisiras le cadeau, j’me casserai moins la tête. Je vais le secouer un peu et je reviens, je crois qu’il est trop dans l’émotion, il gère plus rien. »
Elle leur fit un clin d’œil, histoire de dire Vous inquietez pas, je gère, puis tourna ses ravissants talons pour rejoindre Noeh qui s’était déjà éloigné de plusieurs mètres. Parfait, d’ici, ils étaient hors de la vue des bisounours qui leur servaient de jumeaux, et surtout hors de portée de voix. D’un geste tout sauf doux, Aspen lui empoigna le col et l’envoya valse contre le grillage avec une force peu commune pour une demoiselle de son gabarit. Il n’avait aucun moyen de l’esquiver, elle se tenait près, très près de lui, et ses petits talons effaçaient un peu l’écart de taille entre eux, alors que lui-même semblait rentrer la tête dans les épaules pour se faire plus petit devant l’ire de la rousse « Alors maintenant qu’on est entre quatre yeux, Noeh Callahan, tu vas m’écouter, parce que tu n’auras pas d’autre choix que de le faire. Si tu penses dans ton petit esprit étriqué et égocentrique que tu es la seule justification de l’organisation de cette PUTAIN de soirée que j’ai mis des semaines à organiser, c’est que tu es encore plus aveugle que je le pensais. » Elle attrapa les joues du jeune homme entre son pouce et son index, et le força à regarder Sam et Lorcan au loin, alors qu'elle poursuivait sans crier, mais la voix chargée d'une colère à peine contenue  : « Tu les vois ces deux là ? C’est pour eux que j’ai fait tout ça. Pour ta sœur, parce qu’elle a eu une année de Merde et qu’elle a besoin de se sentir aimée et importante, tout comme mon frère, et que c’est pas avec nos parents de Merde qu’ils vont sortir de leur sinistrose. Alors tu sais quoi ? fais ta vie, juste me prend pas plus longtemps pour une conne, c'est tout. Que ça te plaise de retourner dans les mêmes schémas de relations tordus tout en rejetant les gens qui tiennent vraiment à toi et qui veulent ton bien, c’est parfait, fais toi plaisir, ce ne sera plus mon problème. Mais en attendant, là ça dépasse nos histoires, je te parle de Lorcan et Sam. Alors tu vas bouger ton petit cul de comédien del arte, et tu vas profiter de cette soirée comme si c’était la dernière de ta vie. Parce que si tu gâches Leur plaisir, je te jure, Noeh, que ce sera belle et bien la dernière. Alors maintenant tu Souris, et tu viens.»
Elle fixa une demi seconde les lèvres de Noeh qu’elle venait de libérer de l’emprise de ses doigts vernis, peut être une demi seconde de trop, et puis elle lui attrapa son poignet libre pour le trainer à nouveau jusqu’au banc, dans la plus grande tradition Aspénienne. Tout allait bien se passer, tout allait BIEN se passer, parce que si Noeh était un petit con avec elle, il aimait surement beaucoup plus Lorcan et Sam qu’elle, et il se tiendrait bien. Elle le laissa s’asseoir, adressant un sourire rassurant à son frangin, avant de s’asseoir à coté de Noeh, si près à nouveau qu’il ne pourrait pas se redresser sans prendre le risque qu’elle lui brise une cote d’un coup de coude accidentel. « Drama clos, Apparemment le livre était déjà lu, l’histoire déjà connue. Ça m’a donné faim tout ça, du coup. Lorcan ? »Donner du rythme, toujours, ne laisser aucun silence pesant s’installer. Aspen savait faire. Elle l’avait fait des années durant, et elle y mettait toujours autant de cœur. Ce soir elle jouait pour Sam et Lorcan, elle aurait le temps de s’effondrer après la représentation…
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeJeu 31 Mar 2016 - 1:09

Visiblement, ce que Lorcan pouvait dire, Noeh n’en avait rien à carrer. Rien de nouveau sous le soleil, autant parler à un mur tant il était buté. Pourquoi est-ce qu’ils se faisaient encore chier à s’adresser à lui ? Voilà un mystère que Lorcan aurait aimé qu’on lui explique. Mais il fallait faire avec, sourire, serrer les dents, et se conduire correctement, au moins pour Salomé et Aspen. Il n’avait pas eu beaucoup de nouvelles sur ce fameux anniversaire que les deux Callahan avaient fêté, mais il était au moins certain que ça avait été un fiasco. Pas du même niveau que chez les jumeaux Wolstenholme, puisque la nouvelle de la mutation avait déjà éclaté, mais ça avait du être chargé émotionnellement, là aussi. Et pas de réconciliation en vue, contrairement à Aspen et lui. Noeh aurait vraiment eu besoin d’un bon coup de béquille sur le crâne, et Lorcan se portait volontaire pour le lui asséner, s’il fallait une bonne âme pour se sacrifier … Il suffirait d’un mot d’Aspen et Salomé, et il se dévouerait. En attendant, c’était Aspen qui se dévouait pour essayer d’arranger les choses. Comme toujours. Elle n’aimait pas le froid qui s’était installé dans leur petite bande, et elle mettait toute son énergie à récupérer les morceaux pour essayer de les recoller. C’était un effort louable, mais Lorcan avait envie de lui dire que ça ne servait à rien, rien du tout. Noeh était une cause perdue, ils ne pouvaient pas faire d’effort pour lui. Mais peut-être qu’elle avait raison, peut-être que c’était uniquement lui le pessimiste, et qu’elle arriverait à améliorer la situation si elle continuait dans ses efforts. Avec Salomé qui était abattue par le comportement de son frère, et Lorcan qui avait envie de gueuler un bon coup, Aspen était de toute façon la seule à pouvoir arranger les choses.

Lorcan tendit à sa jumelle le sac où elle avait mis les cadeaux, et regarda avec curiosité Salomé ouvrir le sien. Il n’avait aucune idée de ce que sa petite rouquine avait choisi aux jumeaux Callahan, même s’il était censé avoir participé à l’effort. Il eut un sourire en voyant le magnifique collier que Salomé tira de son paquet. C’était simple, mais il n’y aurait même pas songé, et il se félicita d’avoir laissé à sa sœur le soin de faire les boutiques. Elle adorait ça, de toute façon … Il enlaça Salomé quand elle se pencha vers lui pour le remercier, espérant par ce geste la réconforter un peu de cette soirée qui commençait plutôt mal pour elle. Il se pencha ensuite pour regarder le cadeau de Noeh, mais fut interrompu par Salomé qui requérait son aide. Il se leva, déposa sa bière sur le banc, et tandis qu’elle lui présentait sa nuque, il s’échina avec le délicat mécanisme pour l’actionner. Ses doigts ripèrent plusieurs fois et effleurèrent le dos nu de Salomé, mais il réussit finalement à vaincre le bijou et il se recula rapidement. « Voilà ! Magnifique. » Fit-il sur un ton un peu trop brusque, le soudain malaise qui l’avait envahi lui donnant envie de se trouver n’importe où sauf ici. Il enfonça ses mains dans ses poches, se traita une ou deux fois d’idiot, et releva les yeux pour croiser le regard de Salomé. Il n’avait pas vraiment envie de se trouver ailleurs, il ne savait juste pas comment se comporter ici. Et bizarrement, ça semblait aussi être le cas de Salomé, vu l’expression on ne peut plus commune qu’elle lui servit en remerciement. Sympa. Ouais, c’était très sympa. Depuis quand est-ce qu’ils étaient sympas, hein ? Depuis quand est-ce qu’ils se regardaient en chien de faïence comme s’ils avaient peur que l’autre ne se mette à mordre ? Mais il se faisait des idées. Il devait forcément s’en faire. Il se faisait des films pour rien, sur un mot qui ne signifiait rien et qu’elle avait prononcé comme elle aurait pu dire n’importe quoi d’autre. Et ce n’était pas la gêne qui lui faisait détourner le regard, hein ? C’était le punch, voilà. Un punch un peu trop corsé. « Ca nous change du whisky, il faut varier les plaisirs même quand on est alcoolique. » S’entendit-il répondre avec un sourire narquois. Il fallait dire qu’ils avaient pris de sacrées mauvaises habitudes, tous les deux, et qu’ils éclusaient les bouteilles un peu trop rapidement quand ils se retrouvaient seuls dans la même pièce.

Lorcan suivit le regard de Salomé quand elle retourna son attention sur leurs jumeaux respectifs. Noeh était en train d’ouvrir un cadeau qui ressemblait bien trop à un bouquin pour intéresser le moins du monde Lorcan. Aspen avait du lui choisir un truc personnalisé, il ne s’inquiétait pas de ce côté-là. Il reporta son attention sur Salomé quand elle reprit la parole, et sentit une petite pointe de panique l’envahir à ses derniers mots. Toi et moi ?? Qu’est-ce que ça voulait dire, ça ? Il ne se souvenait absolument pas de ce qu’il avait pu dire qui lui donne raison sur ce point, des plus obscurs en ce moment précis. Il y avait encore ce baiser qui s’imposait dans sa tête, mais il avait beau chercher, il ne voyait pas pourquoi Salomé évoquerait ce … truc, alors qu’elle l’avait si bien évité jusque là. Mais après un silence plein de confusion pour Lorcan, elle précisa sa pensée, et il poussa une petite exclamation soulagée. « Ah ! Oui. Non, bien sûr. » Bon, il ne savait plus du tout quoi répondre, il se sentait complètement con à avoir pensé à quelque chose de si éloigné de ce qu’elle avait en tête. Bien sûr qu’elle parlait de leur mutation, pas du reste. « Y’a pas de raison qu’on s’arrête de vivre à cause de ça. Même Noeh, il finira par comprendre, il a juste besoin de plus de temps pour … pour réaliser. Mais il a toujours eu besoin de plus de temps, c’est ce qui fait son charme j’imagine. » Ajouta-t-il avec une grimace un peu moqueuse, petite tentative pour détendre l’atmosphère comme il le pouvait. « Aspen se charge de le mettre de meilleure humeur, elle sait mieux faire que nous, j’imagine. Beurk. » Il frissonna exagérément, bien que l’idée de sa sœur avec son meilleur ami soit toujours aussi perturbante qu’au premier jour. Okay, c’était il y a longtemps, okay, c’était du passé … N’empêche. Mais heureusement que Salomé préférait penser à des choses plus réjouissantes, et le visage de Lorcan s’éclaira d’un sourire quand elle l’entraîna vers le rebord du toit, évoquant des souvenirs qui eux, pour une fois, étaient tous sauf problématiques. Il eut un petit rire en se remémorant leur lancer de projectiles dégoûtants sur l’ex de la jeune fille. Mémorable. « Carrément ! Je me souviens même de m’être dit que j’éviterais de te foutre en rogne après ça … Bon, après j’ai oublié ma bonne résolution, mais même quand t’es bien en rogne, tu m’aimes trop pour me faire un coup pareil. N’est-ce pas ? » Lâcha-t-il d’un ton innocent en lui flanquant un petit coup de coude dans les côtes. Il avait régulièrement oublié qu’il ne fallait pas l’énerver, mais il savait comment elle était quand il la cherchait un peu trop, et la plupart du temps, ça le faisait plus rire qu’autre chose – comme cette fameuse fois où il avait triché lors de l’entraînement et qu’elle n’avait jamais pu le prouver. Le bon vieux temps, quoi.

Ils furent tirés de leur petit moment d’immersion dans le passé – bien plus agréable que le présent merci bien – par la voix de Noeh, et Lorcan sentit immédiatement sa mauvaise humeur revenir au galop quand il comprit l’intention du Callahan. Il eut à peine le temps de se retourner pour voir voler le livre qu’Aspen venait de lui offrir, geste assorti d’un joli compliment tout à fait digne du connard qui avait pris sa place depuis quelques temps et qui ne comptait pas laisser l’ancien Noeh revenir. Lorcan serra les poings, mais le temps qu’il hésite sur la façon dont il allait s’occuper de son ancien meilleur ami, Aspen s’était levée à son tour, et fidèle à son habitude, promis de régler ça elle-même. Elle se détourna d’un geste aérien en suivant Noeh, et Lorcan du se forcer pour ne pas lui emboîter le pas immédiatement, ne serait-ce que pour entendre ce qui allait se dire et s’assurer que Noeh reste correct avec sa jumelle. « Trop dans l’émotion, c’est ça. Il a surtout besoin d’une paire de baffes. J’espère que c’est ce qu’elle est partie lui offrir, parce sinon c’est moi qui m’en occupe. Gentiment. » Ajouta-t-il avec un rictus adressé à Salomé. La dernière fois, elle n’avait pas trop apprécié qu’il frappe sur son frère, et il n’avait pas envie de repasser par là … Le traitement du silence, c’était pire que les bombes gluantes du lycée. Lorcan s’avança pour ramasser le bouquin que Noeh avait jeté, y jeta un coup d’œil puis le tendit à Sam. « C’est vrai que je ferais peut-être mieux que ça si c’est moi qui m’occupe du cadeau la prochaine fois. » Ironisa-t-il. Peut-être que le cadeau était personnalisé, il n’en savait rien, mais lui, il n’aurait pas non plus été ravi de recevoir ça. Ca avait l’air assommant comme tout. « Bon, qu’est-ce qu’ils foutent ? Il faut qu’on aille les séparer ou … » Aspen le coupa dans son grommellement en revenant, radieuse comme si rien ne s’était passé, tirant derrière elle un Noeh toujours aussi peu … radieux. Lorcan décida de l’ignorer de son mieux, et saisit au vol la proposition d’Aspen. Faim ? Parfait ! Là, il pouvait faire quelque chose. Il récupéra son sac et en sortit un grand plat qu’il avait soigneusement emballé avant de partir. S’il n’avait pas préparé de cadeau, et qu’il avait eu moyennement de motivation pour venir, il y avait quand même quelque chose dans lequel il s’était impliqué pour cette petite fête improvisée. « Joyeux anniversaire les p’tits Callahan ! » Fit-il en soulevant le papier qui recouvrait le plat, dévoilant le gâteau sur lequel il avait passé une bonne partie de la journée. « Mille-feuilles aux fraises. » Annonça-t-il, non sans fierté. Il s’était creusé la tête un moment pour trouver une recette appropriée, oubliant les basiques gâteaux au chocolat et autres tartes aux fruits. Mais il était vraiment satisfait d’avoir trouvé cette recette là, qui devrait faire plaisir au moins à deux des personnes présentes autour. Voilà, il ne lui en fallait pas plus pour le remettre de bonne humeur. Il attrapa le couteau et commença à couper les parts, puis tendit la première à Noeh, non sans l’assortir d’un regard noir. « Ne penses même pas à le foutre par terre, celui-là, sinon tu vas bouffer à la paille un moment. »

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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeVen 22 Avr 2016 - 16:47

keep your head up.
the twins.

I spent my time watchin' the spaces that have grown between us. ✻✻✻ La remarque de Lorcan en ce qui concernait les aptitudes d'Aspen à détendre son frère lui hérissèrent le poil, littéralement. « Arrête, ça me dégoûûûte. » Remarque plaintive à peine exagérée tandis qu'elle plaquait sa main sur son visage comme pour faire passer cette vision d'horreur. « T'as de la chance toi, t'as rien vu. » C'est vrai, quoi, c'était elle qui s'était retrouvée en première ligne de leurs pensées dégoulinantes de souvenirs et de sentiments lors de leur dernière soirée tous ensemble. Finalement, elle comprenait peut-être mieux pour quelle raison ils avaient tant tenu à garder ça secret. Les voir s'embrasser en vrai, c'était juste inconcevable. Encore un peu, et ça lui aurait même filé la nausée. Elle prit la résolution de soigneusement éviter tout coup d'oeil à leurs jumeaux respectifs durant les minutes qui suivraient, le temps de penser à autre chose parce que là, c'était vraiment pas possible. Dardant un regard malicieux sur Lorcan lorsque celui-ci commenta ce fameux bal d'Halloween, elle n'hésita pas une seconde à lui rendre son coup de coude, avant d'arborer un sourire menaçant. « Hm, franchement, ça dépend à quel point tu me mets en rogne Wolstenholme. Si j'étais toi, je serais pas si sûr de moi. » Mais sûrement qu'elle avait suffisamment grandi pour ne plus avoir recours à ce genre de vengeance puérile. Non, décidément, il aurait véritablement plus de soucis à se faire désormais, la brune ne manquait jamais d'ingéniosité pour ce qui était d'assouvir sa rancune. « D'ailleurs, les projectiles du genre, c'est surfait. J'suis sûre que je trouverais bien plus ingénieux pour te faire payer un sale coup. T'es prévenu, t'as plus d'autres choix que d'être le plus gentil du monde maintenant. » Battant des cils pour regagner en innocence après ces pseudo-menaces portées sur le ton de la plaisanterie, Sam en aurait presque oublié un instant qu'ils n'étaient pas seuls. Presque.

La voix de Noeh claqua sèchement sur sa droite, la tirant bien loin de ces souvenirs qui lui avaient fait oublier un instant que l'atmosphère était loin d'être aussi légère qu'elle l'aurait souhaité. Haussant les sourcils en croisant le regard de son frère, la brune se pencha légèrement en avant pour apercevoir ce qu'il tenait encore entre ses mains. Seul le titre s'imprima dans sa rétine avant que le bouquin ne s'envole violemment, lui arrachant un sursaut ravivant instantanément son état de nerf. Elle était bien au fait de son énervement, s'en croyait l'unique responsable, mais elle était pratiquement certaine de n'avoir rien à voir avec la réaction furieuse à laquelle elle venait d'assister. Peut-être qu'elle y avait légèrement contribué, en le mettant de mauvais poil en premier lieu, en allant le saluer d'une manière presque naturelle qui l'avait immédiatement effarouché. Mais ce geste là, elle ne se l'expliquait pas. Elle ne savait pas vraiment en quels termes étaient désormais Aspen et son frère, c'était une question qu'elle avait tenu très éloignée d'elle pour éviter de se rappeler les images affreuses qui avaient traversé son esprit à la fête des fondateurs. Alors, lorsque la rouquine les rassura comme si cela n'avait rien de surprenant, Sam était tentée de s'en tenir à cette version. Le cadeau ne lui avait pas plu. Son frère pouvait parfois avoir des réactions puériles, certes, mais là.. Là, malgré ses efforts, elle avait du mal à y croire. Pourtant, elle n'avait pas envie. Vraiment, vraiment pas envie de continuer à fixer son attention sur son jumeau, à laisser son regard le suivre désespérément jusqu'à ce qu'il ne disparaisse à l'autre bout du toit, comme si elle avait peur de ne pas le voir revenir. Toutes ces questions qui naissaient dans son crâne, elle n'en voulait pas non plus, mais malgré ses tentatives pour se concentrer sur toute autre chose, elle ne parvenait à s'en défaire.

Fronçant légèrement les sourcils à l'égard de Lorcan, la brune se détendit légèrement tandis qu'il apportait une légère précision à ses paroles.  « Ouais, on va éviter les baffes, l'ambiance est déjà suffisamment pourrie pour ce soir. » Et puis, surtout, malgré tout ce qui avait pu se passer, elle ne supporterait pas de revoir Noeh malmené par Lorcan. Par qui que ce soit, d'ailleurs. Elle n'aurait sûrement pas aimé non plus de le voir ainsi bousculé par Aspen, quand bien même l'eut-il certainement mérité. Elle n'avait jamais toléré qu'on l'emmerde, son frère, et s'était à de trop nombreuses reprises rangée de son côté, sans chercher à comprendre s'il n'était pas tout de même celui en tord. A croire que certaines choses étaient destinées à ne pas changer, ou bien qu'elle n'avait toujours pas compris la leçon. La première hypothèse demeurant la plus appréciable à son sens. « Puis d'ailleurs, c'est sûrement de ma faute aussi s'il joue au sale con, là. Je sais pas à quoi je pensais, franchement. Surtout après ce qui s'est passé la dernière fois. » Mais ce n'était pas le moment d'en parler, pas alors que les deux (anciens ?) tourtereaux risquaient de revenir à tout moment. « Il faudra que je te raconte en détail, à l'occasion, comme notre anniversaire était génial en effet. T'en croiras pas tes oreilles. » Ironisant comme pour oublier à quel point ça pouvait faire mal, ses mains se refermèrent sur le livre que lui tendait Lorcan. « Tu sais si.. » Une légère grimace difficile à réprimer tordit ses lèvres avant qu'elle n'ait pu poursuivre sa phrase. C'était encore plus affreux de le dire à voix haute, si bien qu'elle poursuivit d'une voix à peine audible, se dépêchant de laisser les mots sortir comme s'ils lui brûlaient les lèvres. « S'il y a encore un truc entre eux ? » Portant la bouteille en plastique pour s'enfiler une rasade de punch qui ne suffit qu'à peine à désinfecter sa bouche après cette question immonde, Sam agita sa main dans l'air avant que Lorcan ait pu répondre quoi que ce soit. « Non, en fait, oublie, j'préfère pas y penser. » Mais ça restait quand même là, dans un coin de sa tête, à mesure que se rejouait le départ précipité de son frère et la nonchalance d'Aspen à ce propos. Et puis, il y avait toujours le livre que Lorcan venait de ramasser et de lui filer, la laissant sourire en coin à sa remarque. « C'est vrai que c'est pas dingue, comme cadeau. » Pourtant, alors que ses yeux s'attardaient un peu plus longtemps sur la couverture, quelque chose commençait sérieusement à la déranger. Peut-être qu'elle cherchait trop à comprendre, qu'il lui était insupportable de se dire qu'elle ne le connaissait plus assez pour pouvoir prétendre deviner l'objet de sa colère. Ou peut-être que c'était ce fichu bouquin, avec sa couverture inintéressante et ce titre qui n'en ressortait que davantage. Certainement qu'elle prendrait la peine d'y réfléchir plus tard, à tête reposée, car déjà les pas des deux autres se rapprochaient, ne lui laissant que le temps de caler le livre sous le banc pour ne pas raviver la furie de son jumeau. Le dévisageant quelques secondes tandis qu'Aspen se chargeait de clore l'épisode d'une vague explication, la brune se força à se détourner pour reporter toute son attention sur Lorcan. Elle ne pouvait de toute évidence même pas lui demander quel était le problème, ni même si ça allait, sans prendre le risque de recevoir une énième remarque désobligeante. Et franchement, non, ce n'était pas le moment, pas alors que Lorcan leur présentait leur gâteau d'anniversaire et que la brune réalisait à quel point ils avaient pu se donner du mal, tous les deux. Du mal pour eux deux, eux qui n'avaient franchement pas été les meilleurs amis qui soient au cours des derniers mois, depuis que tout était officiellement parti en vrille début novembre. Alors, elle ne pouvait réprimer le sourire qui avait trouvé refuge au coin de ses lèvres, ni éteindre les quelques étoiles qui s'étaient mises à danser dans ses prunelles. « T'as vu juste, Wolstenholme. » Parce que les mille-feuilles, c'était définitivement sa pâtisserie préférée. La remarque adressée à Noeh tua dans l'oeuf toute tentative de relaxation de sa part, la contraignant à serrer les dents en adressant un regard fortement réprobateur à Lorcan. Soit il allait lui donner des idées, soit l'encourager dans sa lancée, dans tous les cas la provocation ne réussissait pas à son frère, du tout. En fait, ça n'avait jamais été le cas, et de telles paroles l'aurait conduite à tendre le dos déjà des années auparavant, où Noeh rivalisait d'ingéniosité de manière royale en terme de conneries. Mais désormais, oh.. Le garçon était tellement imprévisible et mal luné qu'elle n'avait aucune envie de découvrir comment il réagissait aux piques de ce genre-là. Surtout venant de Lorcan. Lorcan qui n'avait aucune idée d'à quel point son cas avait pu s'aggraver dans la tête de Noeh, par sa faute à elle. Et elle avait envie de disparaître, tout à coup, tandis qu'elle réceptionnait sa part et se chargeait d'en tendre une à Aspen. Lorsque sa main s'empara de l'assiette en plastique dans laquelle se trouvait celle de son frère, la brune marqua une hésitation nettement perceptible. Avant de se tourner bien trop lentement sur sa droite, plongeant son regard dans celui de son frère comme pour le supplier de se détendre, de ne pas créer de nouvelles effusions de voix. L'idée qu'il lui envoie le mille-feuilles en pleine tronche l'effleura un instant, ne laissant à son sang le temps de ne faire qu'un tour avant de lui tendre précipitamment l'assiette pour se réinstaller correctement, le dos bien ancré contre le dossier du banc comme si elle allait se retrouver loin de la potentielle ligne de mire de son jumeau. C'était dire à quel point il pouvait la faire psychoter, ce soir. Ou peut-être que c'était aussi les effluves corsées du punch qui commençaient à exacerber ses moindres craintes. Se penchant légèrement sur le côté dans un chuchotement uniquement audible de Lorcan. « Évite de lui donner des idées. » Plus les secondes s'écoulaient, et plus elle avait la sensation que chacun devait faire profil bas pour ne pas réveiller le fauve.

✻✻✻
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 11:56

Noeh a besoin d’air. Aspen l’étouffe, de son regard, avec son cadeau, sa capacité à le foutre dans des situations inextricables et prises de tête. L’étudiant n’assimile juste pas encore le fait que, ce qui vient de se passer, est entièrement de sa faute. Il sait qu’il n’aurait jamais dû aller voir Aspen cette nuit-là, parce qu’avant de la revoir, Noeh voulait redevenir lui. Un petit peu. Il voulait donner une image d’un mec réparé, normal, en aucun cas affaibli par un fichu accident. Une fois que ça aurait été fait, il serait venu s’excuser pour la dernière fois. Après toutes ces années, et même si ça lui aurait arraché le palais au passage, il aurait quémandé son pardon pour toutes les conneries qu’il a pu lui sortir le jour où elle a annoncé toute heureuse qu’elle partait. Mais il y a eu la fête des fondateurs où il a eu le don de foutre l’ambiance en l’air, son long silence ensuite, puis ce fameux soir d’avril où Sam a annoncé qu’elle pouvait lire n’importe laquelle de ses pensées. Et ça, ça a foutu la trouille à Noeh, et quand Noeh a la trouille, il se protège en faisant les pires conneries. Comme celle d’aller voir Aspen le même soir pour évacuer toute la panique et la colère qu’il avait accumulé depuis la découverte de la mutation de sa jumelle, plus tôt, et sans doute pour faire disparaître enfin cette envie de la voir ou juste de lui parler un peu. Si Sam a gâché une partie de la confiance qu’il peut avoir en elle (il soutiendra que c’est toute sa confiance qui s’est envolée en fumée, mais c’est faux), elle a aussi bousillé ses maigres espoirs de pouvoir réparer les choses avec Aspen plus tard. Dans un futur très très lointain. Faut bien trouver des coupables. Et maintenant voilà que la plus jolie des rousses sait à propos de lui et Pietra, et ça, c’était pas prévu au programme. Alors ouais, elle l’étouffe, avec sa connerie de fête d’anniversaire juste pour faire ça, parce qu’en ce moment... bein c’est pas le moment, Aspen Wolstenholme. En plus, ils peuvent même pas se parler comme ils en ont envie, ici... Enfin, ça, c’est la minuscule pensée qui a le temps de traverser l’esprit de l’ancien pianiste avant que son dos ne vienne confronter le grillage derrière lui. Ses prunelles émeraudes se relèvent dans celles d’Aspen alors qu’elle ne lui laisse plus aucune chance d’en placer une. Ce n’est que lorsqu’elle l’oblige à tourner la tête en direction de Sam et Lorcan, plus loin, planqués derrière une partie de mur de là où ils se trouvent, que Noeh arrive à reconnecter le tout. C’est qu’avec la puissance du coup et la surprise de subir cette presque prise d’il-ne-sait-quoi, le Noeh, il n’a pas alimenté ses poumons en air durant plusieurs longues secondes. Peut-être a-t-il aussi été subjugué par ce regard féroce qui a désarmé le sien. Dans tous les cas, il écoute enfin. Un peu. Les mots le percutent de plein fouet, mais il n’en laisse rien paraître. Qu’est-ce qu’elle croit ? Qu’il y tient pas à Sam et Lorcan ?! Qu’il n’aime plus sa soeur ni son meilleur ami ?! Il aimerait que ça soit le cas, il aimerait pouvoir plus jamais penser à eux, leur foutre la paix, leur éviter d’endurer sa présence comme eux supportent la sienne, mais ça semble impossible dans ce monde de fous. Pourtant, c’est pas si compliqué, non ? D'éviter d’inviter la bombe à retardement qu’il est ? Juste pour un moment ? Juste le temps qu’il encaisse la nouvelle facette de sa jumelle, par exemple ? Vu ce que ça a donné l’autre jour, il sait même pas ce qu'il fout là. Avoir employé des mots toujours trop durs envers Sam a peut-être motivé une partie de lui à faire un truc bien et accepter son invitation, obligeant tout le reste, fortement contre, à se mettre un peu en veille. Pas pour longtemps, mais Noeh peut se targuer d’avoir réussi juste deux secondes au début ? Et si Aspen savait que c’est pas lui le meilleur comédien de cette bande de bras cassés qu’ils sont, il est certain qu’elle aurait du mal à en rire comme lui a soudain envie de le faire. Est-ce que c’est pour ça que malgré la peine qui se devine au fond de son regard, porte ouverte pour la jeune femme à ce qu’il peut vraiment dans la tête, il laisse un fin sourire venir tout gâcher dès qu’elle le relâche ? “J'te crois pas...”, qu’il souffle d’une voix rauque. Il a remarqué son regard, et c’est celui-là même qui a orienté ses propres prunelles en direction de ses lèvres à elle, présentement crispées. Malheureusement, ça ne dure pas plus d’une seconde, et le contact de sa peau au niveau de son poignet ranime de façon instantanée la rancœur de Noeh contre l’instant. Ça le brûle, littéralement, qu’elle ose faire ça et l'entraîne à sa suite comme un gosse contraint de rester auprès de sa mère après avoir été puni. D’où son essai de se dégager sur le chemin du retour jusqu'au banc. “Lâche-moi”, qu’il marmonne autant qu’on sent la menace planer dans sa voix. Mais c’est qu’elle s’y accroche, à sa main. Elle a peur qu’il se foute à flotter dans l’air comme un ballon ou quoi ? Quoique, ça serait pas le pire truc qui pourrait lui arriver aujourd'hui. Une fois sur le banc, elle est trop proche. Et en plus elle déblatère une excuse débile quant à son coup d'éclat et s’agite dans tous les sens pour afficher tout son talent d’hypocrite aux yeux des deux autres. Pourquoi elle lui a pas offert ce livre en privé ? Ils auraient pu en parler. Là, il a juste envie qu’elle la boucle. “Décale, t'm'bouffes mon air là.” Noeh essaye de se décaler un peu sur le côté, mais s’il le fait plus, il se casse la gueule. Quelle journée de merde. Ou alors il tombe et, par chance, il se fracasse la tête sur le béton. Rapide, efficace, et ça aurait le mérite de soulager toutes les personnes présentes. Si ça, ça serait pas le rêve... La tentative d’évasion surréaliste de Noeh est piétinée par la voix de Lorcan. Pourquoi on lui dit jamais rien à lui quand il est agressif ? Peut-être qu’Aspen devrait pas être la seule à la fermer un peu. Se saisissant d’un geste sec de l’assiette qu’on lui tend, l’étudiant observe le gâteau qui trône en son centre d’un air las. En vérité, il a l’air vraiment bon ce foutu gâteau. Mais Noeh a pas faim avec toutes ces conneries. Déposant le gâteau sur ses genoux, il entreprend de le détailler sous toutes les coutures, alors que sa réponse à son meilleur ami ne tarde pas plus. “Détends-toi un peu, c'est mon anniversaire, un truc supposément joyeux, et toi t’oses dire à voix haute devant les filles que t'as envie de me frapper jusqu'à ce que mes mâchoires répondent plus d'elles. C'est pas très sympa. Ni poli.” Un petit sourire satisfait et provocateur vient redessiner le bas de son visage, alors qu’il entreprend de faire tenir l’assiette en plastique à moitié sur et dans sa main droite, même si le plastique qui griffe sa peau la blesse un peu en passant, avant... de se saisir de sa petite cuillère pour se débarrasser d’une première fraise. Il se fout de savoir si les autres lui portent la moindre attention. C’est son anniversaire, il a 26 ans, il a bien gagné le droit de jouer avec la bouffe, pas vrai ? Chaque fraise éjectée du gâteau et tombée au sol s’associe à un mot dans son esprit. Le tout forme une phrase qu’il ne prononce pas à voix haute mais qui se comprend très bien à travers ses gestes maîtrisés à la perfection. On pourrait presque penser que Noeh a fait du jeter de fraises toute sa vie. Je. Déteste. Les. Fraises. Conna- Ah non, il lui manque un dernier morceau de fruit pour terminer. Dommage, c'était drôle. Une fois son manège terminé, l’ancien pianiste se saisit d’une infime part de son gâteau avant de la mettre en bouche. Ouais, bon, franchement excellent, mais il n’en soufflera pas le moindre mot à Lorcan. Ce qu’il veut, Noeh, c’est obtenir le droit suprême de pouvoir se barrer d’ici. Et les mots accablants d’Aspen n’ont fait qu’aggraver son cas. Il les rend plus malheureux qu’autre chose en étant ici, alors pourquoi continuer à être aussi sympa ? Le seul moyen qui s’offre à l’étudiant pour décrocher son passe-droit, c’est de démontrer que s’ils ont besoin d’être sur les nerfs pour réussir à le supplier de partir, il suffit de demander. Ou pas. Comme si Noeh avait jamais eu besoin du moindre aval pour faire un truc. “Est-ce que je suis le seul à me rendre compte que ça fonctionne pas, tout ça ?” , qu’il balance, à la dérobée, d’un ton si naturel et détendu qu’on devine que tout ce qui va suivre... ne va pas plaire. Aspen doit avoir raison, quel acteur ! Et quel idiot, à ne pas être capable de suivre les indications reçues il y a à peine dix minutes de ça. Noeh se lève enfin, bousculant son adorable rouquine au passage, avant de se foutre à quelques pas du banc, sous les regards des trois autres. Foutu pour foutu, autant leur balancer les trucs en face plutôt que de rester planqué à une extrémité de banc. Histoire que la pilule ait vraiment du mal à passer. Le cadet Callahan s’en veut déjà, et s’il s’écoutait, il laisserait son regard crier tout le contraire de ce qu’il s’apprête à baver. Sauf que les remords, ça sera plus tard. Bien plus tard. Pour le moment, il doit foutre encore plus cette « fête » en l’air pour éviter d'y reprendre goût. Une peur incompréhensible le motive plus qu'autre chose une fois que son regard se rehausse en direction de sa jumelle, Lorcan et Aspen. Un regard amusé, moqueur, qu’auparavant il n’aurait jamais porté sur eux, ou en tout cas pas de façon aussi mesquine. “'fin, je sais pas, vous sentez bien que cette idée était merdique dès le départ. Pourquoi vous avez ce... ce besoin de vous acharner ?” Haussant les épaules, il jette un bref coup d’oeil à son pauvre gâteau dégarni. “Ou alors vous – vous deux, parce que Sam, je crois que ça a jamais été son truc, enfin je pense, dis-moi si je me trompe, après tout on se parle plus non plus – vous aimez en prendre plein la gueule ? C'est ça ? Vous êtes assez stupides pour penser que les choses vont s'arranger en essayant de faire...” Son assiette fait un mouvement circulaire pour englober tout ce qui l’entoure : les poches de cadeaux, les bouteilles d’alcool au sol, le gâteau, Sam et les jumeaux Wolstenholme sur le banc. De faire ça ? “J'ai même pas les mots pour vous dire à quel point c'est minable”, qu’il ricane bêtement.  “Même le gâteau a pas servi à rattraper tout le reste. Ça me rend triste. J'en chialerais si seulement j'en avais quelque chose à foutre.” Le déposant sur un truc en béton surélevé qui se trouve à deux pas de lui, Noeh repose enfin son regard dans celui des autres. Un à un, il les sonde, pour savoir si, enfin, leur part de jugeote vient de se réveiller. Il reste moins longtemps que les autres dans celui d’Aspen, parce qu’il sait au fond de lui que la déception est double pour elle en ce jour si singulier. “Est-ce que maintenant, je peux y aller, ou est-ce que l'un d'entre vous y voit la moindre objection ?

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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeDim 24 Avr 2016 - 15:43

And Now You gonna listen to me
|► Des saloperies, Noeh lui en avait balancé qui aurait fait pâlir le plus zen de moine bouddhiste depuis le temps qu’ils se connaissaient. Il y avait eu les piques d’enfant, les tirages de langue et de queue de cheval, puis les blagues sur le physique, sur ses airs de première de la classe… Et puis en grandissant, les joutes s’étaient faites plus féroces et acerbes, exacerbées par la tension sexuelle entre eux, parles hormones et surtout par leurs deux foutues caractères de têtes de mule refusant de céder le moindre centimètre à l’autre. Que Noeh la vexe, la froisse parfois, c’était déjà arrivé, bien sur, plutôt deux fois qu’une, et elle savait qu’il tirait une certaine fierté de voir son regard se troubler et ses lèvres se pincer quand c’était le cas, signe qu’il avait réussi à passer au travers de l’armure de fierté de d’égo de la Wolstenholme. Mais cette fois-ci, elle n’avait pas envie de jouer ce soir, et encore moins maintenant qu’elle savait qu’il n’était plus le partenaire de jeu qu’elle aimait tant affronter. Alors quand Noeh la traita à demi mot de menteuse, elle plissa les yeux à la manière d’un félin près à se jeter sur la gorge de sa proie :

- Si ça t’aide à t’endormir le soir …

Qu’elle siffle froidement avant de ramener le garçon de force jusqu’au banc, s’asseyant à coté de lui malgré son envie irrépressible de lui arracher la tête. Il faut qu’elle se calme, malgré tout ça, parce que ce n’est pas lui, le plus important dans l’histoire. Alors elle regarde Lorcan, puis Sam, et leurs regards un peu inquiets finissent d’éteindre son humeur rageuse et vindicative. Voilà, Lorcan et Sam, juste eux, parce qu’ils méritaient, eux, de la voir sous son meilleur jour, celui qui les réconfortait et les faisait sourire, quoi qu’il pourrait lui en couter. Elle reprit d’ailleurs une rasade d’alcool cul sec, comme si la boisson effacerait la présence de Noeh dans son esprit, avant de prendre une part de gâteau avec un sourire : au moins, Lorcan et ses pâtisseries ne la décevront jamais, et ça, c’était précieux. Et puis il y avait Sam à coté, qui elle, au moins, semblait apprécier les attentions, et ça aussi c’était important. Parce que si elle avait eu clairement dans l’idée de mettre Noeh dans l’embarras, Sam en revanche, elle s’était pliée en quatre pour son cadeau, et elle voulait vraiment lui montrer qu’elle était contente d’être à sa compagnie. D’ailleurs quand cette dernière avait remercié Lorcan pour le gateau, la rousse s’était penchée vers son amie avec un sourire, sa propre cuillère déjà remplie de mousse fruitée :

- Tu verras, il y a mis de l’extrait de vanille, c’est juste une tuerie… Bon on a pas les bougies, mais l’intention y est, hein ?

Elle embrassa Sam sur la joue avant d’avaler la première bouchée de gateau, qui confirma que Lorcan y avait probablement mis tout son cœur. C’était une tuerie, ce gateau. Tout aurait pu s’apaiser à partir de ce moment là, ils auraient pu se remettre à papoter tranquillement dans une ambiance presque festive, si elle n’avait pas senti Noeh s’agiter à ses cotés, alors qu’elle voyait avec appréhension ses lèvres s’étirer avec un air mauvais. Du mauvais Noeh. Elle décida que, quoi qu’il pourrait dire à présent, ce n’était plus son affaire. Il ne tirerait plus rien d’elle, ni en bon, ni en mauvais. Toute son attention serait concentrée sur Sam et Lorcan, et uniquement sur eux, comme ça sa cuillère ne trouverait pas le chemin de l’œil du Callahan. Il était déjà manchot, elle n’allait pas l’énucléer en plus promis, juré. Aussi, elle se contenta d’avaler un nouveau bout de gateau qu’il se lançait dans son monologue, sa main libre plaquée très sagement sur son genou là où, d’ordinaire, elle aurait choppé le jeune homme à la nuque pour lui écraser les jugulaires et l’empêcher de poursuivre sa ridicule tentative de tout gâcher. Elle jeta un regard désolé aux deux autres, comme un « désolé les gars, j’aurais fait tout ce que j’ai pu », avant d’attraper une fraise avec les doigts en fixant le Callahan, sans rien dire. Maintenant qu’elle lui avait craché ses quatre vérités à la figure, elle le trouvait juste risible, en pseudo grand méchant. Il dégoulinait le mal être, pas la méchanceté. Quel genre de méchant aurait il été de toute façon, avec son corps en kit et son esprit à peine plus en forme ? La seule chose que sa frêle poigne pouvait briser, c’était le cœur de la Wol’, et il l’avait déjà allégrement fait, alors que s’imaginait il pouvoir faire de plus ? Les monter les uns contre les autres ? Les faire pleurer ? Pour sa part, elle avait déjà donné, ce n’était pas comme si elle risquait de lui dédier un seul de ses sanglots dans les quarante prochaines années, au bas mot. Alors elle se contenta d’hausser les épaules en le fixant, après avoir dégluti un autre bout de gateau :

- Que veux tu, il existe des éternels optimistes sur Terre…

Elle parlait plus pour elle que pour Lorcan, qu’elle avait eu à convaincre du bien fondé de toute cette organisation. Elle y avait cru dur comme fer à leurs grandes retrouvailles, aux rires, aux effusions de joie, à la nostalgie. C’était bien son problème, à Aspen, de toujours s’imaginer que tout finirait pas s’arranger, par aller mieux, parce qu’ils valaient mieux que des bouderies mesquines et des silences blessants. Même à Noeh, elle aurait pu lui pardonner, dans une certaine mesure, avec l’aide de Sam et de Lorcan, et à la place elle se contentait de le regarder d’un air blessé, presque plus que tout à l’heure, quand il lui crachait sa bile fière à la figure. Son Noeh était mort, définitivement mort peut être, et il n’y avait plus que ce type là, qui s’amusait à les rabaisser et à les prendre pour des idiots, eux qui l’avaient vu grandir depuis le bac à sable. Peut être n’était ce pas plus mal qu’elle assiste à cette débauche de méchanceté et de mauvaise foi, ça l’aiderait surement à passer à autre chose que de se dire qu’il n’était plus, ne serait plus jamais l’homme dont elle avait été tellement amoureuse. Elle n’avait plus voix au chapitre, aussi elle ne répondit rien de plus pouvant envenimer la situation, coulant un regard vers les deux autres comme pour leur laisser le total contrôle de la situation… Pour une fois qu’elle n’en rajoutait pas une couche …
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MessageSujet: Re: goodbye my friend I don't need you (quatuor)   goodbye my friend I don't need you (quatuor) Icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 18:25

« Je sais pas hein, il a l’air de détester la terre entière, pas juste toi si tu veux mon avis. » La mutation de Salomé jouait sans doute un rôle très important dans l’humeur massacrante de Noeh, mais ça ne faisait pas tout. Des mois plus tôt, il était déjà exactement le même, on ne pouvait pas tout justifier par sa peur de la mutation de sa jumelle. Lorcan ne parvenait pas à comprendre les réactions de Noeh, vraiment pas, et ça l’énervait bien plus qu’il ne le montrait – ce qui n’était pas peu dire. Il aurait voulu pouvoir faire quelque chose, n’importe quoi, pour que ça aille mieux, mais il y avait un fossé bien trop important qui s’était creusé entre eux, il ne savait plus comment le franchir. Si on ajoutait à ça la relation secrète qu’il avait eue avec Aspen, la façon dont ils en étaient venu aux poings ensemble la dernière fois, puis la mutation, l’éternel problème de la mutation … Lorcan se sentait impuissant, et il ne pouvait qu’encaisser en grinçant les dents. Il voulait bien croire que c’était mille fois pire pour Salomé, sans même savoir en détail ce qu’ils s’étaient dit lors de leur fameux anniversaire. Par contre, il ne parvenait pas à comprendre d’où venait son animosité envers Aspen. Elle, elle n’avait rien fait … Normalement. Lorcan eut une grimace mi-figue mi-raisin à la question de Salomé. « Non, y’a plus rien, elle m’a dit que ça s’était passé y’a huit ans, et que c’était fini depuis longtemps. » Elle ne lui aurait pas menti sur ça, hein ? Et une histoire vieille de huit ans, c’était du passé, du vrai et du bien enterré. Depuis, ils s’étaient largement réconciliés. « Je sais pas pourquoi il a l’air de tellement la détester. Ca me fait chier. » Bon, voilà, c’était dit. Il en avait vraiment sa claque de voir Noeh traiter sa jumelle comme une moins que rien. Comme lors de la fête des fondateurs, quand il avait explosé à cause d’un sous-entendu sur Aspen … Lorcan voulait bien faire des efforts, mais pas quand il s’agissait d’Aspen. Elle ne méritait pas ça. « J’ai pas envie qu’ils se jettent dans les bras l’un de l’autre hein ! Mais c’est comme s’il venait juste de la larguer quoi. » Il s’était forcément passé quelque chose, à moins que l’accident de Noeh l’ait juste rendu tragiquement con et insensible au reste du monde, même envers ceux qu’il était censé encore apprécier.  Ce n’était même pas impossible, selon Lorcan. Ca expliquerait beaucoup de choses à ses yeux, même si c’était carrément triste. Quand est-ce que ça s’arrêterait, cette spirale infernale où Noeh les entraînait tous à sa suite ?

Par chance, il y avait toujours Aspen, qui faisait des efforts louables pour garder Noeh sur un chemin pas trop déviant … Lorcan n’était pas certain que ce soit efficace très longtemps, mais il fallait quand même profiter de cette mini-trêve. Et quoi de mieux qu’un superbe millefeuille aux fraises pour ça ? De ce côté-là, il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, il savait que le millefeuille était le dessert préféré de Salomé – il en fut récompensé par un sourire qui lui fit chaud au cœur – et il savait qu’Aspen ne résistait jamais à tout ce qui comportait des fraises, son fruit préféré. Il n’y avait que Noeh … Toujours Noeh … Avec qui, forcément, il n’avait jamais fait de gâteau ou partagé un moment à se goinfrer de pâtisseries comme il avait pu le faire par le passé avec l’une ou l’autre des filles. Mais il ne pouvait décemment pas détester cette petite merveille qu’il avait mis si longtemps à fabriquer, non ? Même avec son humeur de chien, il allait bien réussir à apprécier son dessert, non ? Néanmoins, quand il croisa le regard de mise en garde de Salomé, il commença à se dire que ce n’était pas si certain que ça. Mais si Noeh avait envie de faire valser sa part de gâteau, ça allait chauffer pour lui. Lorcan ne plaisantait pas avec la nourriture … Il eut un rictus quand Noeh le chambra sur sa supposée impolitesse, presque surpris de n’avoir droit qu’à une répartie verbale et non pas à un vol plané de sa part de millefeuille. « C’est que tu pètes tellement la joie que j’en oublie que c’est ton anniversaire … » Grinça-t-il entre ses dents serrées. « Profite de … » Il s’arrêta au beau milieu de sa phrase quand Noeh éjecta hors de son assiette sa première fraise, puis la seconde, et ainsi de suite. Il fixa les mains de Noeh, puis remonta jusqu’à son visage, et crispa les poings. Il comprenait parfaitement ce petit geste, ce petit sourire en coin, cette mine d’autosatisfaction insupportable. Il n’en avait plus rien à faire, que Salomé et Aspen aient eu l’air si contentes de son dessert. Il n’y avait que ces fraises qui volaient … les unes après les autres … hors de cette assiette en plastique … rien que pour le narguer. Avec un immense effort de volonté, il détourna la tête et planta son regard dans celui de Salomé. Il la fixa plusieurs secondes sans rien dire, mais son expression devait parler pour lui : s’il ne lui explosait pas la tronche maintenant, c’était juste par respect pour elle. Il en avait même perdu l’appétit, et il reposa son assiette à côté de lui sans y avoir touché. Il bouillait à l’intérieur, ses oreilles sifflaient, il avait envie de se lever et de se casser pour mettre le plus de distance possible entre Noeh Callahan et lui. Entre son meilleur ami et lui, bordel ! Il n’en revenait pas que les choses soient devenues aussi merdiques entre eux. Mais il était loin de s’attendre à ce que Noeh leur réservait encore.

Sa première phrase fit relever à Lorcan la tête, et il le regarda d’un air mauvais. Qu’est-ce que c’était encore que ces conneries ? Y’avait rien qui fonctionnait, de toute façon, mais il en était le seul responsable. Est-ce qu’il venait d’être frappé soudain d’une illumination divine et leur présenter ses excuses ou … Mais non. Monsieur Callahan avait décidé de jouer au con jusqu’au bout. Ce qu’il faisait là, c’était purement et simplement du sadisme. Il enfonçait la tête de Salomé et d’Aspen sous l’eau alors qu’elles se noyaient déjà, et il avait l’air d’y prendre son pied, en plus ! Lorcan se disait qu’il n’en avait rien à foutre, que c’était surtout pour les deux filles que ça devait être le plus dur, mais c’était faux. Il se prenait tout ça dans la gueule, lui aussi, et ça faisait un mal de chien. Minable, merdique, stupides, Noeh s’en donnait à cœur joie pour décrire la façon dont il les voyait. Il se la jouait orateur, il leur demandait même leur avis. Il voulait leur avis, alors ? Et bien Lorcan allait le lui donner. Avec grand plaisir. Ca faisait trop longtemps qu’il gardait ça pour lui. Mais juste avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, Aspen prit la parole, et Lorcan la regarda avec un air surpris. Il s’était attendu qu’elle soit bien plus véhémente que ça, et sa retenue lui sembla être un très mauvais signe. Quand elle était comme ça, c’était qu’elle avait abandonné le combat. C’était très mauvais, pour tout le monde. « Pourquoi t’as besoin de poser la question, Callahan ? C’est pas parce qu’on a passé une année de merde, tous de notre côté à pas s’adresser la parole, qu’on a envie que ça continue comme ça. » Pourquoi il croyait qu’ils s’étaient réunis malgré tout ? Pour faire joli ? « J’aime pas m’en prendre plein la gueule, surtout quand ça vient de toi. T’es devenu sacrément con et je supporte même plus quand t’ouvres la bouche, parce que je me souviens pas de la dernière fois que t’as dit un truc agréable ou même juste gentil. » Là, il savait que Noeh allait se foutre de sa gueule et de sa niaiserie, mais tant pis. C’était la stricte vérité. Il avait toujours connu Noeh comme le caustique de la bande, celui qui n’allait jamais dans le même sens que les autres et qui aimait jouer avec les points sensibles, mais pas comme quelqu’un qui se plaisait à faire du mal à ceux qu’il aimait. Qu’il était censé aimer. « Mais j’avais quand même un minimum espoir que ça se passe mieux qu’à la fête des fondateurs parce que j’aime pas cette merde qu’il y a entre nous quatre depuis un an. Je vais pas te foutre un pain, c’est bon. Je suis désolé de t’avoir frappé la dernière fois, même si tu le méritais et que j’aurais pu t’en foutre un de plus parce que tu l’avais sacrément mérité. Je suis désolé mais putain, j’en ai marre que tu sois aussi con, et qu’on puisse pas t’adresser la parole sans que tu retournes ça contre nous. Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu nous détestes comme ça ? Qu’est-ce qui t’es arrivé, franchement ?? C’est pas moi qui t’ai fait ça. » Dit-il en le désignant dans sa globalité, sous-entendant ce qui lui était arrivé quand il s’était jeté de sa fenêtre. « C’est pas Aspen et c’est pas Sam non plus. Nous on essaye juste d’améliorer les choses. On veut pas te laisser à l’écart, c’est pas le but. Crois-moi, j’avais pas envie de te voir aujourd’hui, mais j’ai fait un effort parce que je voulais que ça s’arrange et que ça me fait chier qu’on soit juste à trois alors qu’avant on était à quatre. Maintenant si t’es pas capable de faire un effort sur toi, dégage. Perso j’en ai plus rien à foutre. » Pas vraiment la vérité. Si Noeh sortait pour de bon de leur petite bande, rien ne serait plus pareil, et Lorcan savait qu’il le regretterait. Mais il n’allait pas ramper à ses pieds, pas alors qu’il était aussi imbuvable.
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