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 we're gonna break the night ~ pv Ben

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Harvey Sunderland
Harvey Sunderland

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SUR TH DEPUIS : 01/03/2015
MessageSujet: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeSam 20 Aoû 2016 - 14:39

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
Tes pensées te rendent distraites, Clémentine, il faudrait peut être que tu songes à te vider l’esprit parce qu’à ce train là, si tu t’obstines à ne pas quitter ta salle de classe tant que tu n’auras pas terminé de corriger toutes tes copies, tu aurais mieux fait d’apporter avec toi un sac de couchage. Tu n’es clairement pas rendue, ma pauvre fille, avec ta poignée, infime, de copies corrigées en plus d’une demi-heure. A ta montre, les aiguilles se traînent pour pointer les dix-neuf heures passées. Rien d’étonnant à ce que tu sois aussi peu productive lorsque l’on sait qu’à chaque copie tu t’interromps pour soupirer et relever les yeux en direction des rangs désormais vides de tout élève qui te font face. Et tu les vois, tes élèves, tu les vois soupirer, t’écouter, ne pas t’écouter, prendre des notes, en pas prendre des notes, bavarder, se passer des mots avec la discrétion qui les caractérise. Tu te les imagines, non sans une certaine exactitude. Et tu les entends. Tu l’entends, surtout, ton petit Hunter, qui te regarde souvent avec ce petit sourire qui te met mal à l’aise. Cette année va être compliquée, si compliquée pour toi, ma princesse… et follement amusante de mon côté. Quand, Clémentine, quand te décideras-tu à me rejoindre une nouvelle fois, quand accepteras-tu ta véritable nature de spectre et mettras-tu le feu à tes os saupoudrés de sel pour te chasser de cette réalité que tu hantes depuis bien trop d’années, voire de décennies ? Tu as trente-deux ans, Clémentine, trente-deux ans et tu es névrosée, de la tête aux pieds, avec tes tics, avec tes tocs, avec ta tare que tu traînes sans parvenir à t’en débarrasser. Et tu ne comprends pas, tu ne parviens pas à comprendre ce que ton mari peut bien lui trouver, à ton anormalité, pour qu’il soit si réticent à ce que tu te vaccines. Alors que, d’ailleurs, tu ne peux même pas te vacciner… quelle ironie merveilleuse, qui joue dans mon camp, qui joue pour moi et marque des points chaque jour un peu plus. Tic, tac, toc, Clémentine, tic, tac, toc, c’est bien dommage pour toi. Tic, tac, toc

Clémentine, réveille toi ! Tu te redresses brusquement. Tu étais en train de mordiller ton stylo et dans quelques poignées de minutes, ton imbécile de mari va s’exciter sur ton téléphone où s’accumuleront des messages parce que tu ne lui auras pas donné de nouvelles ! Tu clignes des yeux, laisses tomber ton bic sur la table pour mieux rassembler tes copies, tout faire glisser dans ton sac dans quelques mouvements précipités, empiler quelques livres et fermer la porte de la pièce à clé, le tout juste avant, bien évidemment, de te diriger vers la salle des profs.

Tu sors ton portable de ta poche, explique moi quelle était l’utilité de le ranger dans ce cas ?, pour prévenir Dhan que tu rentreras effectivement plus tard ce soir. Alors tu vas vraiment rester ici pour travailler ? Tu comptes simplement changer d’environnement ? Un tel dévouement pour un travail que tu n’aimes pas, certains hésiteraient entre qualifier ça de courageux ou de ridicule. Voire de carrément masochiste. Je t’avoue que j’ai ma petite idée à ce sujet, mais tu ne veux pas l’entendre, ce qui est très vexant. Tu pousses la porte de la salle, sans t’attendre à croiser qui que ce soit. En même temps, vu l’heure tardive, c’est toi l’anomalie et tu le sais. C’est d’ailleurs certainement pour ça que tu lâches un petit cri de surprise lorsque ton regard accroche une silhouette, que toutes tes affaires te traversent, que tu te retrouves invisible et nue en une fraction de seconde. Oh, et rouge, aussi. Confuse, comme toujours. « Oh non, non, non, non… » Tu rassembles frénétiquement tes affaires, te concentrant pour rester invisible alors que des oh non paniqués se percutent, se chevauchent, s’encombrent dans tes lèvres. Ta mutation, ton inexistence, ta spectralité, quoique ce soit, tu la contrôles sans la contrôler. Avec la rapidité due à l’expérience, tes sous-vêtements se replacent, ton pantalon se noue à ta ceinture, ton tee-shirt retombe sur ton torse et couvre un peu mieux ce que tu es. Dommage pour lui, tu as su être efficace et il n’a pas dû profiter du spectacle bien longtemps. Dommage pour lui, tant mieux pour toi, te murmures-tu à toi-même alors que tu vires au cramoisi. Et que tu te forces à respirer, tremblante. A ton poignet, un bracelet en argent ne t’a pas quitté, lui, tout comme ton alliance, et tu le tritures pour te détendre. Bon sang. « Benjamin, qu’est ce que… je ne m’attendais pas à te voir… je pensais que j’étais la dernière… qu’est ce que tu fais là ? » Il faut vraiment que tu te reprennes. Que tu inspires. Que tu expires. Je crois que mes éclats de rire te distraient, ma petite puce, tu ne m’en voies absolument pas désolée. Parce que malgré toutes ces années, tu m’entends encore, tu me vois encore rouler contre ce mur pour faire s’écraser notre voiture, tu m’entends encore te traiter de fantôme. Et tu vois encore la lame traverser ton poignet, l’année de tes seize ans. Tu n’as jamais récidivé, étrangement. Pourtant, en dehors de Dhan, je ne vois pas ce qui te retient. Pas un manque d’envie, ça c’est certain.

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Benjamin Moreno
Benjamin Moreno

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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeMer 7 Sep 2016 - 18:16

I forget sometimes just how to breathe
— clémentine stevens & benjamin moreno —
And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

Benjamin aurait dû partir du lycée depuis un moment. Ce n’était pas comme s’il avait grand-chose à faire quand les élèves étaient partis. Il n’avait pas de copie à corriger, pas grand-chose de particulier pour préparer ses cours à venir. Il aurait probablement dû se contenter de rentrer chez lui, ou chez Scarlett, puisqu’il partageait son appartement à présent, au moins, ça lui permettait de se sentir moins seul. Scarlett avait un don pour remonter le moral des autres. Malgré tous les problèmes qu’il rencontrait dans sa vie en ce moment, il pouvait au moins se dire, qu’il avait encore quelqu’un sur qui compter. Y avait plus grand monde autour de lui, alors qu’il avait quitté sa famille depuis longtemps, ne recevant d’eux que des lettres  qui depuis le temps devaient s’empiler dans la boite aux lettres d’une maison dans laquelle il n’avait plus remis les pieds depuis plus d’un an, depuis la mort de son fils, depuis qu’il s’était lancé sur les routes de pays à la recherche du mutant qui lui avait arraché son enfant. Pendant longtemps, il y avait eu que Nissa et lui contre le reste du monde. Il savait à présent que devenir un hunter pour essayer de venger son fils avait été une idée complètement débile, il savait qu’il avait fait du mal à des innocents pour une vengeance qui ne lui ramènerait même pas son enfant. Mais pourtant, il aurait juré que tout avait été plus simple à cette époque. Il avait eu Nissa. La femme qu’il avait attendu quand elle s’était engagée dans l’armée, celle qu’il avait épousée, celle qu’il aimait encore à l’heure actuelle, mais qui ne voulait plus entendre parler de lui, elle voulait juste divorcer et pour quels motifs ? Parce qu’il était un transmutant, juste pour ça, parce que du jour au lendemain, y avait eu cette anomalie pour naitre dans ses veines et qu’est-ce que ça changeait ? C’était une question qu’il se posait souvent, sans jamais trouver de réponse. La logique, la haine qu’il portait en lui depuis la mort de son fils le poussait à se dire que ça faisait de lui un monstre, mais s’il devait analyser le problème, est-ce que le monstre n’était pas plutôt le hunter qui avait tué des transmutants pendant des mois et des mois ? Il ne savait plus vraiment, c’était devenu trop compliqué et la vie n’avait plus beaucoup de sens à présent.

Il se disait que si seulement il avait pu se vacciner, ça aurait pu arranger les choses, au moins, il ne serait plus un transmutant alors, forcément ça le soulagerait d’un poids qu’il avait vraiment beaucoup de mal à porter à présent. Il serait de nouveau normal et ça lui permettrait d’arrêter de se poser mille et une question. Mais non évidemment, il n’arrivait même pas à s’injecter ce fichu vaccin dans les veines, parce qu’y avait toujours cette fichue mutation qui l’en empêchait. Il ne contrôlait rien, y avait sa peau qui changeait pour lui éviter les blessures, comme si son corps décidait lui-même de le protéger alors qu’il n’en avait pas la moindre envie. Il empêchait le vaccin, mais il empêchait aussi les solutions plus radicales. Parce qu’au moins où il en était, il avait essayé bien des choses pour ne plus avoir à supporter tout ça, mais toujours son pouvoir était venu le protéger de toute égratignure qu’il pourrait subir. Même mourir, il semblait que ce n’était pas possible pour lui. Pourtant, à part sa vie, il avait l’impression qu’il n’avait plus rien à perdre, alors qu’il avait déjà perdu sa famille, son fils, son épouse, la vie qu’il s’était construite. Il avait tout lâché, il avait eu une belle maison à Phoenix et il s’était retrouvé à vivre des mois et des mois dans une chambre de motel toute pourrie, avant que Scarlett ne lui vienne en aide. Il avait été joueur de hockey professionnel, avec une carrière prometteuse et maintenant, il se retrouvait prof de sport dans le lycée d’une petite ville perdue au fin fond du Kentucky. Il avait été marié, père de famille et malgré l’alliance encore attachée à son doigt, tout ça, s’était terminé, il était juste tout seul, à lutter pour il ne savait même plus quelle raison. Peut-être bien que c’était parce que malgré tout, y avait du monde qui l’avait accepté et ça lui permettait d’avoir encore un peu d’espoir quelque part en lui, trop bien dissimulé sous des couches de pessimisme pour qu’il puisse lui-même s’en rendre compte. Ouais, dans le fond, même ici dans la petite ville de Radcliff, y avait encore quelques personnes pour tenir à lui, il avait encore des amis, des collègues dans ce lycée, des alliés chez Uprising et peut-être que ça valait encore la peine de se battre, au moins pour tout ça, quand bien même sans Aaron et Nissa, ça semblait compliqué, voire même impossible.

Il ne savait pas depuis combien de temps la cloche marquant la fin des cours avait sonnée, quand enfin, il lâcha la salle de sport, les machines de musculation, les tapis de courses et tout le reste, pour filer sous la douche. L’avantage du lycée, c’était qu’il avait tout ça à portée de main sans avoir besoin de prendre un abonnement dans une salle de sport. Ancien joueur de hockey, il restait très sportif et tout dans sa carrure suffisait à le montrer. Le sport, c’était un bon moyen d’évacuer les problèmes, d’arrêter de trop penser et ça faisait un bien fou. En plus, à cette heure-là, y avait plus personne au lycée, alors il avait tendance à penser qu’il avait la paix. Y avait personne dans les vestiaires, personne dans les douches. Il avait pris la sienne sans personne pour l’emmerder, une fois habillé et ses affaires réunies dans le sac de sport qu’il avait sur l’épaule, il avait prévu de quitter le lycée et peut-être de s’arrêter au bar boire quelques bières avant de rentrer, l’avantage depuis qu’y avait plus le couvre-feu, c’était qu’il était possible de sortir le soir sans être fiché comme un criminel. Ses clefs de voiture en mains, il avait commencé à traverser les couloirs, quand une porte s’ouvrit le surprenant tout autant que le cri qui passa les lèvres de la jeune femme qui sortait de la pièce. Clémentine. Il l’avait reconnue rapidement, avant de détourner le regard face à la scène se jouant devant lui. D’un coup, le mur du couloir était devenu très intéressant. Il reposa le regard sur la jeune femme seulement quand il entendit sa voix et tout semblait bien revenu en place. « J’étais encore dans la salle de sport, j’ai pas vu le temps passer. » Il n’avait pas grand-chose de mieux à faire non plus, maintenant qu’il avait plus de femme, enfin si, techniquement, il n’était encore marié, mais elle voulait divorcer, alors c’était tout comme s’il n’avait plus d’épouse. « Et toi ? Encore des copies à corriger ? » Elle, elle avait un mariage qui semblait bien marcher, alors à part des copies, qu’est-ce qui pouvait bien la retenir plus longtemps que prévu dans le superbe lycée de Radcliff ? Peut-être qu’au fond, c’était juste comme lui, un besoin d’oublier tout ce qui n’allait pas, tout ce avec quoi, elle n’avait pourtant pas le choix de vivre, ils se comprenaient bien au moins, tous les deux.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 11:04

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
Allez, ma princesse. Inspire, expire, ce n’est pas compliqué, c’est bien l’une des rares choses que tu sais faire et bien faire à mon grand désespoir, et au tien j’en suis certaine. Reprendre contenance, en revanche, voilà qui te semble bien plus ardu. La force de l’habitude te permet au moins de te rhabiller en vitesse, tes cheveux - blonds depuis peu, cette teinte te va à ravir - se glissent devant tes yeux pour mieux te faire disparaître. Ca ne marche pas comme, pourtant, et tu le sais bien, petite puce. Disparaître te demande bien moins d’efforts… juste davantage de… spontanéité. Là, tu déploies toute ta concentration pour faire la timide. Ce qu’il fait là ? A ton avis, ma princesse: il vit sa vie, voilà tout. Et tu devrais vivre ce que tu penses être ta vie, au lieu de venir hanter les honnêtes gens, et les moins honnêtes. « J’étais encore dans la salle de sport, j’ai pas vu le temps passer. » Ta bouche s’arrondit dans un « Oh » qui pourrait être adorable s’il ne te conférait pas la crédibilité d’une enfant de six ans. « Et toi ? Encore des copies à corriger ? » Des copies ? « Oui » Tu as une petite voix, Clem, quelque chose à cacher ? Qu’est ce qui te retient ici, en dehors des inepties de tes élèves ? Un besoin de solitude, peut être ? Tu ne le sais pas vraiment, et si tu ne le sais pas vraiment, ma chérie, je suis désolée de t’apprendre que moi non plus, je l’ignore, et que je ne peux donc pas te souffler de réponse. Tu vas devoir te débrouiller toute seule sur ce terrain là.

Et pour te débrouiller toute seule, tu sais y faire: la preuve, ton élève Hunter, tu n'en as parlé qu'à Dhan pour le moment. Alors même qu'il t'a encouragé à en parler à tes collègues. A la directrice de l'établissement. Tes doigts s’entortillent dans tes cheveux dans un mouvement songeur qui, je te reconnais bien là, traduit à la perfection le trouble qui t'agite. Qu'est ce que tu attends Clémentine ? Tes copies ne vont pas se corriger toutes seules, il a certainement une vie après le travail malgré l'heure presque tardive, il a certainement mieux à faire que de te regarder tenter péniblement d’imprimer à tes cheveux une torsion pour les rendre bouclés. « Benjamin, je peux te poser une question ? »

Je n'arrive pas à déterminer qui t'a voix vient de surprendre le plus. Moi, vraisemblablement. Pourquoi lui ? Parce qu'il est là, déjà, parce que tu lui fais confiance, ensuite, parce que tout comme toi le vaccin lui est interdit, enfin. « S’il y avait un de ces Hunters dans l'établissement, que tu le savais sans avoir de preuves ni envie qu'il lui arrive quoique ce soit, qu'est ce que tu ferais, toi ? » Des hypothèses qui n'en sont pas, un cas de figure auquel tu es déjà confrontée: sais-tu ma jolie que ta formulation ne va tromper personne ? Et qu'il va te dire la même chose que Dhan ? Tu murmures un « Il faudrait peut-être que j'apprenne à me défendre... » sans savoir à qui tu le destines. Tu as la violence en horreur mais plus encore tu as l'impuissance en horreur. Savoir que Dhan, ton Dhan, ton si précieux Dhan a été à la merci d'un de ces monstres qui hantent tes cauchemars et à présent tes jours t'a bien plus bouleversée que tu ne le pensais, mon poussin. Reste, une nouvelle fois, à savoir ce que tu vas faire. Si tu vas continuer à te terrer derrière ta spectralité pour disparaître au moindre problème, au moindre élément de surprise, ou si tu vas faire l’idiotie de te sentir impliquée dans tout ça, de te sentir suffisamment impliquée pour chercher à inverser la tendance et cesser de te voir comme une petite proie.


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Benjamin Moreno
Benjamin Moreno

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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeVen 14 Oct 2016 - 13:03

I forget sometimes just how to breathe
— clémentine stevens & benjamin moreno —
And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

Il n’avait pas grand-chose à faire de sa vie dans le fond Benjamin, maintenant qu’il avait tout perdu. Il n’avait plus son fils, ce dernier lui avait été arraché de la pire des façons possibles. Tué par un transmutant, un jour comme un autre alors qu’il était juste parti jouer avec des amis. Il avait perdu sa femme aussi, parce qu’elle avait décidé de tuer tous les transmutants qui passeraient sur sa route, parce que pour une raison qu’il ne comprenait plus aujourd’hui, elle pensait que comme ça, elle pourrait obtenir sa vengeance. Ils ne pouvaient plus être ensemble, maintenant qu’il était ce qu’il était, si semblable à celui qui leur avait arraché leur enfant. Il n’avait pas non plus sa famille, les contacts qu’il avait avec ces derniers se résumant à quelques mails échangés de temps en temps, quelques coups de fils mais rien de plus. Ils étaient partis depuis trop longtemps de toute façon, il avait eu seize ans, quand il avait décidé de ne plus suivre leur mode de vie et ça ne les avait jamais dérangé. A partir du moment où il avait eu Aaron, ça lui avait semblé encore plus invraisemblable d’en arriver à partir en abandonnant son fils derrière lui. Ça n’avait pas dérangé ses parents et dans le fond, il ne leur en avait jamais vraiment voulu, il s’était contenté de faire avec, de poursuivre sa vie et d’en faire ce qu’il en avait envie. Alors, il avait eu une épouse parfaite, avec qui il avait fondé une famille, il avait eu ce fils qu’il avait tant aimé et puis une carrière qui en valait la peine. Sa vie, il l’avait vraiment aimée comme elle avait été et maintenant, il avait tout perdu, maintenant, il était ce pauvre type qui restait des heures et des heures au boulot – un nouveau job qui était à des années-lumière de sa carrière de joueur de hockey professionnel – parce qu’il n’avait plus rien vers quoi retourner le soir après une longue journée de boulot. Il y avait bien Scarlett, avec qui il partageait un appartement, le petit Garrett qui était vraiment adorable, mais ce n’était pas pareil, ils n’étaient pas sa famille, elle était son amie, la meilleure qu’il avait, sans conteste dans cette ville et Garrett c’était un petit bout de bébé qu’il avait envie de protéger, mais ce n’était pas Aaron, ce n’était pas Nissa et sans eux, la vie semblait avoir perdu beaucoup de son intérêt.

Alors, c’était pour ça qu’il était encore là, au lycée malgré l’heure tardive, parce que sa vie était merdique et ne valait pas la peine qu’il quitte cet endroit pour retrouver quelque chose de meilleur. Parce que bien souvent, il ne savait pas à quoi ça rimait de continuer à vivre comme ça, mais qu’y avait ce pouvoir en lui qui lui ôtait la possibilité de s’ôter la vie, à part peut-être s’il se mettait à boire de la javel et encore, il se disait, qu’à l’image de sa peau qui se protégeait d’elle-même des attaque extérieures, ses organes devaient bien se protéger eux aussi. C’était peine perdue tout ça, il ne pouvait ni se vacciner pour se débarrasser de ce pouvoir qu’il ne supportait pas, ni même mettre un terme définitif à sa vie, à croire que le calvaire était voué à durer encore longtemps, pour toujours, jusqu’au moment où ce serait la vieillesse qui l’emporterait. Comme si avec tout ça, il avait vraiment envie de vivre encore une cinquante d’années ou plus. Lui il aurait juste voulu que tout s’arrête une bonne fois pour toute, mais comme c’était impossible, il faisait de son mieux pour continuer et sans juste passer pour le type le plus déprimer du monde. Alors, face aux autres, face à Clémentine, il pouvait encore faire comme si ça allait, comme s’il n’avait juste pas vu le temps passer et pas comme s’il avait juste plus rien de mieux à faire de sa vie. Peut-être qu’elle comprendrait elle pourtant. Mieux que n’importe qui, parce qu’elle partageait une grande partie de sa situation. Ce pouvoir semblable à une malédiction qu’ils n’avaient pas d’autres choix que de se le trimballer parce que la nature en avait décidé ainsi. Peut-être bien qu'elle n’était pas encore là juste parce qu’elle avait des copies à corriger, c’était la question que l’intonation de sa voix avait soulevé dans l’esprit de Benjamin, une question qu’il ne posa pas pourtant, trop conscient qu’elle n’avait peut-être pas envie de parler de tout ce qui pouvait la retenir dans ce fichu lycée. N’importe qui aurait demandé quelque chose du genre ‘tout va bien ?’ mais ce genre de question, c’était parfois agaçant, insupportable même, alors lui, il préférait encore la retenir cette fameuse question. Elle était parfois susceptible de faire plus de dégâts que d’apporter une véritable aide.

Si Clémentine avait envie de parler de quoi que ce soit, elle pouvait le faire sans que personne n’ait à la pousser à le faire et sa réplique en était bien la preuve. « Bien-sûr. » Qu’il répondit. Elle pouvait lui poser une question, le gros lourd par excellence, aurait répondu que de toute façon, elle venait de le faire, poser une question. Heureusement pour elle, Benjamin, il n’était pas comme ça. Il arqua un sourcil suite à ses propos, ce genre ‘d’hypothèse’, qui il le savait, n’en était pas vraiment. Si elle disait ça, c’était probablement qu’il y avait un hunter dans le coin. « Je sais pas trop. Si le type tue des gens, je suppose qu’il faudrait en parler à la police. » Il haussa les épaules, dans cette façon de penser, lui aussi il devrait aller en prison, Nissa aussi, il aurait dû aller parler d’elle à la police, mais c’était de toute évidence quelque chose qu’il ne ferait jamais. « Est-ce que quelqu’un t’as menacée ? » S’il fallait qu’elle apprenne à se défendre comme elle l’avait dit, c’était peut-être que son hypothétique hunter était venu s’en prendre à elle. Dans ce cas-là, il fallait bien faire quelque chose, il n’avait pas trop envie qu’il lui arrive quelque chose à Clémentine. « J’peux t’aider si tu veux. A apprendre à te défendre. » Il haussa les épaules, il savait le faire ça, se défendre lui. Il savait le faire au corps à corps, sans trop de souci en principe, il était grand et pas mal musclé, il savait aussi utiliser une arme à feu, parce qu’il avait appris, parce qu’il avait été hunter lui aussi. Alors niveau self-défense, il maitrisait plutôt bien. Il avait de la chance sans doute que son apparence physique de toute façon, suffise à intimider certaines personnes. Des fois on pourrait dire qu’il avait de la chance aussi, que son pouvoir le rendre insensible aux coups, aux blessures, aux balles, ça le rendait encore plus efficace quand il devait se défendre, ou défendre quelqu’un d’autre, comme il avait pu le faire avec Scarlett. Il ne voyait pas ça comme une chance, ni comme un avantage, quand c’était pour lui, pour sa survie à lui, mais quand c’était pour les autres, c’était une autre histoire.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeMer 2 Nov 2016 - 23:14

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
Non, tu ne peux pas lui poser de question. D’ailleurs, tu vas aller te pendre, ce sera mieux pour tout le monde. Ou juste… casse-toi, Clémentine, tu l’agaceras certainement moins, et… comment ça, ma princesse, tu n’es pas d’accord ? C’est toi qui lui demandes si tu peux lui poser une question - et ce faisant, d’ailleurs, tu réponds à ta propre question en t’octroyant de toi même le droit de la lui poser, non ? -, ne m’en veux pas si je réponds à sa place devant la bêtise de tes propres interrogations. Regarde toi, à faire des conférences poussées en biologie cellulaire, à être invitée à des congrès un peu partout dans le pays, et même au-delà des frontières, qui t’excuse presque d’exister à chaque fois qu’on te surprend. Oui, tu t’excuses d’exister, et pour cause, tu doutes même de ta propre existence, et cette fois, ce n’est pas moi qui le dis, c’est toi qui le penses. Oh, tu peux le regarder avec tes grands yeux craintifs et ahuris, ça ne changera rien. Et tu peux tourner ta question soi-disant rhétorique et bien évidemment dénuée de toute réalité et de tous fondements, ça ne changera rien non plus à tout ce qui est vrai : il y a un, sûrement plusieurs, Hunter dans l’école, et tu ne sais pas comment le gérer. Si tu écoutais ton mari, et ton instinct, tu aurais déjà fait remonter ton problème jusqu’aux oreilles de la directrice, tu le sais bien, alors pourquoi est-ce que tu t’obstines à chercher une autre solution ?

Inspire, ma Clémentine, respire, berce toi de l’illusion que tu peux respirer, berce toi de l’illusion que tout trouvera sa solution, que rien ne dégénèrera, que ce n’est pas toi, la dégénérée dans l’affaire, que tu contrôles la situation, que tout se passe bien dans le meilleur des mondes. De quoi te plains-tu, après tout ? Regarde le, Benjamin ? Tu ne sais pas grand-chose de lui, mais tu sais l’essentiel : il ne semble avoir personne dans sa vie, personne pour l’attendre chez lui lorsqu’il rentre le soir, personne pour le prendre dans ses bras. Et toi, tu te plains parce qu’un élève t’a menacée, parce que ton stupide mari a proposé un bol de céréales à une Huntress, parce que tu as des copies à corriger ? Et tu viens en plus l’embêter avec tes questions et tes hypothèses grotesques ?

Tu sais quoi, Clémentine ? Et bien tu ferais mieux de le laisser tranquille, ce brave imbécile, tout le monde ne s’en porterait que mieux, tu sais ? « Je sais pas trop. Si le type tue des gens, je suppose qu’il faudrait en parler à la police. » S’il tue des gens ? Tu as un frisson qui parcourt ton épiderme, ce frisson de terreur qui rime avec lâcheté. Aussitôt, d’ailleurs, tes mains se croisent et agrippent tes avant-bras comme pour te protéger, te recroqueviller, t’enfermer dans un cocon protecteur. Il hausse les épaules, mais… « Est-ce que quelqu’un t’as menacée ? » Tu ne peux pas t’en empêcher : tes yeux cherchent les siens dans un affolement que tu ne contiens que difficilement. Ses doigts se crispent, tes ongles cherchent à écorcher ta chair mais ne font que glisser sur le tissu qui te cache. Clémentine, pour disparaître, ce n’est pas la bonne méthode, tu sais ? « J’peux t’aider si tu veux. A apprendre à te défendre. » Il hausse les épaules, encore, et toi, tu fais tomber devant tes yeux une mèche de cheveux comme pour chercher un autre moyen de te cacher. Quel âge as-tu, ma princesse, pour réagir comme ça ? Faut-il qu’on corrige ta carte d’identité pour qu’on lui retranche ces vingt bonnes années que tu n’assumes pas, que tu redeviennes une gamine guillerette de douze ans ?

Tu relèves la tête, dans une expiration décidée : je vois que quelque chose dans mes propos a enfin eu de l’effet. Peut être l’allusion à tes trente-deux ans, à moins que ce ne soit l’idée qu’il arrive quelque chose à Dhan et que, pour la seconde fois, tu sois d’une inutilité désarmante. « Tu saurais faire ça ? » Ton étonnement pourrait être si mignon, si charmant, si désarmant si tu avais douze ans… mais dans ta bouche, il ne parvient qu’à te faire passer pour plus pathétique encore, je me dois de te le dire. Et arrête de me dire de me taire, tu n’y arriveras pas tant que tu n’y mettras pas toute la conviction du monde. Et tant que tu n’admettras pas que je n’existe pas. Pas plus que toi. D’une main maladroite, tu tentes de briser cette protection que tu t’es créée, tu détaches tes doigts et tu montes glisser derrière ton oreille tes cheveux. « Un élève »

Sérieusement Clémentine ? Ton crétin de mari a dû piétiner pendant le triple de temps, au moins, pour t’arracher un aveu, et lui, ce grand benêt, il n’a qu’à se montrer détestablement gentil, et redoutablement taiseux pour te faire parler ? Ah, ça, si ton Dhan en avait vent, il ne serait pas très content. Peut être même serait-il jaloux de savoir que tu vas vraiment voir ailleurs. Ce n’est pas très bien, ça, Clémentine. « Il a tenu des propos… extrêmement limites à mon encontre, en début d’année, et depuis, j’essaye de gérer la chose comme je peux. Je ne pense pas qu’il passera à l’acte, mais… je dois t’avouer que ça m’inquiète un peu… après… après ce qui est arrivé à Dhan. » Tu oscilles encore, Clémentine. Tu as beau avoir relevé la tête, tu n’as pas encore l’assurance que tu affiches pendant tes cours ou tes conférences, tu restes ce petit chaton fragile et tremblotant que l’on a envie de noyer dans un bassin. N’est-ce pas, monsieur Moreno ?

« Je ne veux pas le dénoncer, je doute que ça fasse autre chose que le radicaliser encore plus. J’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je t’avoue qu’aucune solution ne m’a parue satisfaisante pour le moment. Tu penses que j’ai tort ? » Dhan t’a dit d’en parler à Malachi, que te faut-il de plus, petite puce ? D’autres avis, d’autres opinions ? Ou ne cherches-tu au final qu’à avoir, enfin, un avis allant dans ton sens, comme pour te prouver que non, tu n’es pas stupide ou lâche, mais que oui, tu as peut être raison, quelque part, de te terrer et de croire que le silence et l’inaction auront le moindre effet. « Je ne comprends pas comment on peut avoir peur de moi. Je suis… ma… ce que je sais faire, c’est totalement inoffensif, Ben. Pareil pour toi. Je ne sais pas comment on pourrait les convaincre, tous ces fous, que nous ne sommes pas des menaces. »

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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeMer 30 Nov 2016 - 16:13

I forget sometimes just how to breathe
— clémentine stevens & benjamin moreno —
And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

Les hunters, c’était un sujet que Benjamin connaissait bien. Parce qu’il avait été l’un d’entre eux, alors il savait bien à quel point ils pouvaient être dangereux. Il avait lui-même tué des transmutants. Il avait ôté des vies de ses mains, parce que ça lui avait semblé être la chose la plus juste à faire. Son fils était mort, il avait été tué par un transmutant. Lui, il avait été un gamin innocent qui n’avait rien demandé à personne, mais, un transmutant était passé dans le coin et avait décidé de l’éliminer. Y avait rien au monde qui ne pourrait jamais justifier ou pardonner ce qui était arrivé à son fils, parce qu’il s’agissait bien là d’une injustice, avec laquelle il était difficile de vivre au quotidien. Alors, Benjamin, il avait cru que ce serait normal, de tuer les transmutants, parce qu’ils étaient dangereux et qu’il fallait à tout prix éviter que d’autres personnes aient à souffrir comme Nissa et lui. Devenir un hunter, tuer des transmutants, ça avait été un excellent moyen d’évacuer toute la colère, la frustration, la haine qu’il ressentait en lui alors qu’on venait de lui prendre son fils. Son enfant, la chaire de sa chaire, un être complètement innocent qui aurait dû avoir une belle et longue vie. Aujourd’hui, Benjamin, il avait compris l’ampleur de ses erreurs. Il savait bien à présent, qu’il avait fait une erreur, que les transmutants qu’il avait tués avaient été innocent et qu’il était le seul monstre de l’histoire, il savait que ça n’avait rien changé, parce qu’il était encore en colère, frustré, malheureux, à cause de ce qui était arrivé à Aaron et qu’en plus, il avait du sang sur les mains à présent, des traces indélébiles d’un passé dont il ne se déferait jamais. Il était un tueur et c’était lui qui méritait qu’on le tue d’une balle dans la tête, si seulement c’était possible.

Alors, les hunters, il arrivait trop bien à les comprendre. Tout ce qui pouvait les motiver, toutes les croyances qu’ils pouvaient avoir, la façon dont ils se persuadaient, bien souvent, d’agir pour le bien commun, tout ça, ça avait été des idées que Benjamin, il avait partagées à un moment. Il savait aussi à quel point ils pouvaient être dangereux. Il ne les craignait pas particulièrement, alors que la mort était une salvation qu’il cherchait depuis bien longtemps maintenant, sans être capable de l’atteindre. Son pouvoir, il le protégeait des coups, des balles, des attaques de ses potentiels ennemis, alors il n’avait aucune raison de s’inquiéter de la présence d’un hunter, ici dans ce lycée ou n’importe où ailleurs. Pas pour lui en tout cas. Mais, il ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’avoir un hunter dans le lycée, c’était pas le meilleur truc du monde. Il était certain, Benjamin, qu’il y avait plusieurs gamins qui allaient à un moment où à un autre – si ce n’était pas déjà fait – se révéler être transmutants. Alors, ils n’étaient pas en sécurité ceux-là, si y avait un hunter dans le coin. Il y avait aussi des transmutants parmi les enseignants, Clémentine en était la preuve, il en était la preuve aussi, alors ouais, il pouvait facilement le voir le danger. Alors, il pouvait l’aider Clémentine si elle en avait besoin. « Oui, je peux. J’ai jamais été prof de self-defense, mais je pense pouvoir m’en sortir. » Parce que lui, il savait se battre, il en avait toujours été capable et son passage chez les hunters, l’avait d’autant plus renforcé. Alors même si ce n’était pas son domaine de prédilection, il pourrait s’en sortir. Il n’était même pas prof à la base, juste joueur de hockey professionnel et pourtant, il n’avait pas l’impression d’être si mauvais que ça, en prof de sport. Il serait bien évidemment, ravi de rendre service à la jeune femme.

Il arqua un sourcil alors qu’elle évoquait un élève. Le gamin devait être jeune du coup, ça ne le rendait pas moins dangereux, y en avait des hunters, qui étaient entrainés à tués à peine sorti du berceau. Lui qui avait été père, il avait du mal à comprendre ça. Lui, il avait passé du temps à apprendre à Aaron à manier une batte de baseball, jamais il n’aurait envisagé de lui apprendre à tuer à la place. « Qu’est-ce qui lui est arrivé à Dhan ? » Qu’il ne put s’empêcher de demander. Il ne connaissait pas forcément le mari de Clémentine, mais ça avait attiré sa curiosité cette réflexion, même si évidemment, savoir ce qui était arrivé à son époux, n’allait pas régler le problème du gamin hunter qui se baladait dans les couloirs du lycée. Si elle ne voulait pas le dénoncer, il n’allait pas forcer à le faire, tant que le gamin ne passait pas à l’acte, c’était déjà ça, mais c’était une menace qu’il ne fallait pas non plus trop prendre à la légère. « Les autres gamins sont en danger s’il y a un hunter dans le coin. » Même si lui ne semblait pas vouloir passer à l’acte, qu’est-ce qui l’empêcher d’aller prévenir d’autres hunters de la présence de transmutants dans le coin. « Mais il est encore jeune, alors peut-être qu’il faudrait trouver un moyen de l’aider. » Il n’était pas encore un tueur et il savait que même les plus désespérés pouvaient être aidés. Sans Uprising, il serait encore un hunter, parce qu’il n’aurait jamais vu l’étendue de ses erreurs. Sans Scarlett, il serait encore complétement désespéré. Il n’était jamais trop tard, alors peut-être qu’y avait encore quelque chose à sauver chez ce gamin. Il laissa échapper un léger soupire aux remarques de Clémentine. « Y en a certains qui changeront jamais. » Tout autant qu’il pouvait dire qu’y en avait pour qui ce n’était pas trop tard, des comme lui, il savait aussi que l’inverse était vrai. « J’ai été l’un d’entre eux à un moment, parce qu’un jour, un transmutant a tué mon fils. » Il n’en parlait pas beaucoup de tout ça, mais son appartenance aux hunters, ça devait commencer à se savoir, chez Uprising sans doute ; son fils, c’était autre chose. « Ça semblait logique du coup. Un transmutant a tué mon fils, alors ils sont dangereux. Quand on est en colère, on cherche pas plus loin et ça aide de penser comme ça, ça donne un genre d’explication logique à ce qui s’est passé. C’est mieux que juste ‘mon fils était au mauvais endroit au mauvais moment’. » Pourtant, c’était peut-être ça, la seule vérité. Aaron avait été au mauvais endroit au mauvais moment et si ça n’avait pas été un transmutant, ça aurait pu être un chauffeur fou, le fauchant alors qu’il traversait la route. « Puis quand j’ai découvert mon pouvoir, c’était la pire chose au monde, ma femme m’a quitté, persuadé que je valais pas mieux que le type qui a tué notre enfant. » Nissa, elle devait bien penser comme ça, encore aujourd’hui, et ça lui faisait un mal de chien, de se dire qu’elle le mettait dans le même sac que la personne ayant tué leur enfant. « Mais y avait Uprising, des gens comme toi comme moi et ils m’ont montré que les transmutants, c’était pas juste l’assassin de mon fils. Peut-être qu’y en a d’autres, qui sont encore capable de voir qu’y a du bien et du mal partout, mais qu’on peut pas juste faire d’un cas une généralité. » Il voulait y croire Benjamin, pour les autres, pour les innocents, pour ce gamin qui qu’il soit, parce que devenir un tueur pour soit disant empêcher des meurtres, c’était un paradoxe insensé, pas une solution et une longue descente aux enfers, dont, il l’espérait, ce gamin pouvait encore être sauvé.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeVen 23 Déc 2016 - 10:35

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
« Oui, je peux. J’ai jamais été prof de self-defense,  mais je pense pouvoir m’en sortir. » Se battre. L’idée ne te serait jamais venue à l’esprit sans l’agression de ton mari. Elle ne t’aurait pas effleurée une seule seconde, où seulement pour en rire et t’esclaffer devant une perspective aussi… risible. Tu n’as jamais été une très grande sportive, de toute manière. Tu cours dans les escaliers pour alléger ta conscience, tu vas parfois faire un footing avec ton mari mais il te dépasse bien vite, te lâche bien vite et au bout d’une demi-heure, tu rentres chez vous pour lui préparer un petit déjeuner. Tu n’es pas une battante, Clémentine, tu n’es pas une agressive, tu n’es rien de tout ça, tu es juste une docteur en biologie cellulaire qui s’est reconvertie en professeur, tu es juste une jeune femme dont les principales préoccupations ne devraient pas dépasser les courses de la semaine, la soirée de ce week-end et les vacances que vous vous prévoyez à deux, Dhan et toi. Tu ne devrais pas avoir à apprendre à te battre, tu ne devrais même pas te soucier d’un élève comme tu le fais. Et tu ne devrais pas te faire du souci de la sorte.

Pourquoi, bon sang, pourquoi donc êtes-vous venu dans cette ville ? Cette question te torture, cette question tourne et tu sais, tu sens, tu pressens que Dhan se la pose lui aussi en silence. Vous vous comprenez, tous les deux, vous vous comprenez même lorsque vous ne vous parlez pas, parce que vous n’en avez pas, vous n’en avez plus besoin, depuis toutes ces années. Pourquoi donc êtes-vous venir dans cette ville ? Parce que c’est vers Radcliff que le vent vous a portés, parce qu’il y a quatre ans, la ville était agréable, parce que ta mutation était encore personnelle, parce que personne ne menaçait ta vie. Et te voilà, maintenant, à songer à te battre, à songer à apprendre à te défendre comme une grande. Que de changements, ma petite princesse, que d’évolution dans ta vie. Que de mouvement, aussi. Il peut t’apprendre, et toi, tu souffles un « Merci » pour le moment orphelin de tout complément. Merci, merci de quoi, Clémentine ? Merci d’être là, bien évidemment, merci d’accepter de te supporter, merci de te proposer ça, merci d’accepter, merci de bien des choses. Et toi, Clémentine, pour quoi pourrait-on te remercier ? D’exister ? Tu doutes de te propre réalité. De ton doctorat en biologie ? Pour ce que tu en fais, ton père aurait mieux fait de t’offrir des études dans un tout autre domaine. Le fait est que tu ne sers pas à grand-chose, au final, ma princesse. Tu ne sais même pas avouer ce qui te turlupine, tu ne sais même pas gérer correctement un enfant chasseur…

Bon sang, ta survie jusque là est un miracle, un miracle qui s’appelle ton père, un miracle qui s’appelle Dhan. Dhan, justement, qui mériterait peut être un miracle à son tour, et non un lourd boulet accroché à son père par ces alliances et ces consentements que vous vous êtes échangés il y a quatre ans. « Qu’est-ce qui lui est arrivé à Dhan ? » Tu te mords la lèvre, mal à l’aise comme toujours en de telles circonstances. Ce qui est arrivé à Dhan, tu le sais, est de ta faute. Et uniquement de ta faute. « Une chasseuse… elle nous a trouvés, elle s’en est prise à lui quand j’étais en conférence à New-York. » Tu secoues la tête, comme pour chasser de ta mémoire des images qui n’y sont pas. « Malachi nous a cachés, mais… » mais tout est dit. Il n’y a rien de rassurant à savoir que de telles personnes tournent autour des mutants, que de telles folies s’enracinent… Tu ne comprends pas les hunters, Clémentine, parce que tu ne vois pas ce qu’on peut te reprocher, ce qu’on peut craindre de ta part. Ah ça… niveau dangerosité, tu es loin d’être en haut de la pyramide. « Les autres gamins sont en danger s’il y a un hunter dans le coin. Mais il est encore jeune, alors peut-être qu’il faudrait trouver un moyen de l’aider. » Tu relèves la tête, surprise de découvrir en Benjamin un allié, un allié qui pense comme toi, en quelque sorte. « Je suis bien d’accord. Ca me rassure de ne pas être la seule à… à le penser. » Les mutants, en général, ne t’inspirent pas plus de confiance que les hunters, que les autres personnes, parce que tu crains ce que tu penses, ce que tu sais être, parce que tu crains de te faire remarquer, malmener. Parce que tu n’es qu’une trouillarde, Clémentine, une trouillarde et une lâche qui se terre derrière une spectralité partielle.

« Y en a certains qui changeront jamais. » Tu complètes dans ta tête que certains, au contraire, changent, et que c’est cela qui est le plus important, non ? « J’ai été l’un d’entre eux à un moment, parce qu’un jour, un transmutant a tué mon fils. Ça semblait logique du coup. Un transmutant a tué mon fils, alors ils sont dangereux. Quand on est en colère, on cherche pas plus loin et ça aide de penser comme ça, ça donne un genre d’explication logique à ce qui s’est passé. C’est mieux que juste ‘mon fils était au mauvais endroit au mauvais moment’. » Tu restes silencieuse, Clementine, silencieuse et concentrée pour ne pas disparaître par réflexe sous cet aveu qu’il t’offre, un aveu glaçant, un aveu que tu cueilles dans tes mains comme un cadeau précieux qu’il te fait. Peu de personnes d’Uprising, peu de membres du personnel de l’établissement doivent être au courant de ce qu’il vient de te confier. Il a été l’un de ces croque-mitaines qui hantent tes nuits. Certains qui ne changeront jamais. Ton murmure t’est plus destiné à toi-même qu’à ton collègue. « Mais tu as changé, tu es revenu sur tes pas... » Perdre son enfant, tu refuses d’envisager une seule seconde ce que ça peut bien vouloir impliquer. Tu veux être mère, Clémentine, mais tu as peur de le devenir précisément pour cette raison : tu ne veux pas risquer de perdre le fruit de tes entrailles. « Puis quand j’ai découvert mon pouvoir, c’était la pire chose au monde, ma femme m’a quitté, persuadé que je valais pas mieux que le type qui a tué notre enfant. Mais y avait Uprising, des gens comme toi comme moi et ils m’ont montré que les transmutants, c’était pas juste l’assassin de mon fils. Peut-être qu’y en a d’autres, qui sont encore capable de voir qu’y a du bien et du mal partout, mais qu’on peut pas juste faire d’un cas une généralité. » Tu t'approches, ma Clementine, tu t'approches toi qui avais reculé dans un premier temps. Ta main a la consistance de la brume lorsque tu cherches à la poser sur son épaule.  « J’imagine que tout ce que je pourrai dire ne saura alléger ta peine, mais je tiens à te dire que... » Que tiens-tu donc à lui dire ? Tu ne le sais toi-même même pas, j’en suis certaine. Tu rapatries tes bras, pour les serrer contre ton petit corps, ce petit corps que tu es incapable de traverser. « C’est rassurant, dans tous les cas. C’est rassurant de voir qu’on peut garder espoir, qu’on peut espérer une certaine paix, une remise en question… dans les deux sens. »

Dans les deux sens, ma Clémentine ? Tu souffles, comme un secret, comme un secret que garderont les murs de l’établissement. « Tu sais, j’ai moi-même peur de ce que nous sommes. C’est Dhan qui a tenu à me faire rencontrer d’autres… comme nous. » L’une de tes mains se dégagent, glissent derrière ton oreille une mèche qui vient de s’échapper. « Ta femme, si toi tu as pu comprendre, si toi tu as su t’ouvrir, chercher à voir les choses d’un autre point de vue, peut être qu’elle saura ouvrir les yeux, non ? Je suis sûre que c’est une femme bien. » Tu ne la connais même pas, tu ignorais jusqu’à son existence, ma Clémentine, alors pourquoi t’embarques tu donc sur ce terrain miné ? Parce que tu ne sais que dire d’autre. « Je vais essayer de parler à mon élève. Je ne sais pas si tu l’as en cours, il s’agit de… il s’agit du petit Dreger, Michael Dreger. Il est un peu turbulent, un peu chahuteur... » Un peu menaçant, aussi, et exagérément déterminé.  « Mais je suis sûre qu’il garde un bon fond. »

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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeVen 20 Jan 2017 - 19:10

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And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

Benjamin n’était pas vraiment un combattant, il n’avait pas été entrainé à ça. Contrairement à Nissa, il n’avait jamais été un militaire, il n’avait jamais été envoyé à la guerre. Non, ce qu’il pouvait dire Benjamin, c’était qu’au final, il avait eu une vie plutôt tranquille, avant qu’on ne lui arrache son fils. Il avait choisi sa propre voie, même si pour ça, il avait été obligé d’abandonner sa famille et leur façon de fonctionner. Mais, à la longue, il avait fini par faire sa vie tranquillement, loin des problèmes et des trucs compliqués, il avait eu une vie plutôt normale, avec sa femme et son fils et logiquement aucune bonne raison de s’entrainer au combat. Tout ce qu’il avait connu dans sa vie avant tout ça, c’était plus ou moins des petites batailles de bistrot, rien qui puisse vraiment faire de lui un combattant. Mais on lui avait arraché son fils, il avait fait ce qu’il pouvait pour essayer de le venger, d’obtenir justice à sa façon. Il avait appris à se battre, à se défendre et à tuer parce qu’il avait cru que c’était ce qu’il devait faire. Il avait cru que ça l’aiderait à faire son deuil, à se sentir un peu mieux après la mort de son fils, mais il s’était trompé. Ça n’avait jamais aidé et maintenant, il avait juste le poids de la culpabilité pour l’accompagner dans son quotidien. Personne sans doute ne devrait avoir besoin de devenir un guerrier, que ce soit pour se défendre ou avec la volonté de trouver justice, ou vengeance, peu importait. Mais le monde était pourri alors il fallait bien s’adapter et il était bien placé, Benjamin, pour savoir que face aux hunters, les tranmutants avaient plutôt intérêt à s’entrainer, à apprendre à se battre s’ils voulaient avoir une chance de s’en sortir.

Alors, il pourrait aider Clémentine, il ne savait pas s’il était particulièrement doué pour apprendre ça à quelqu’un, au final, il était bien incapable de dire s’il valait quelque chose même en tant que prof. Il faisait ça parce qu’il avait besoin d’un job, mais dans le fond, il avait toutes les raisons du monde de douter de ses propres capacités. Mais il ferait de son mieux pour aider Clémentine. Il avait pu remarquer qu’elle faisait partie de ces transmutants qui ne méritaient d’être chassés à cause de ce qu’ils étaient. Comme la plupart d’entre eux sans doute. Ça avait été une erreur de se lancer dans la chasse, une erreur de croire que ça ferait une différence et une erreur, bien évidemment, que ça n’avait rien changé et que le sang qu’il avait sur les mains était celui de personnes complètement innocentes. « Y a pas de quoi. » Qu’il répondit à la jeune femme, un léger sourire sur les lèvres. Il aurait voulu pouvoir lui dire qu’t avait un autre moyen pour s’en sortir que celui-là, mais il n’en avait pas les moyens, non, au contraire, à l’heure actuelle, le meilleur moyen de s’en sortir, c’était d’apprendre à se battre. Ils s’en prenaient vraiment à n’importe qui les hunters, de toute évidence. Le mari de Clémentine n’avait probablement rien fait qui justifiait qu’on s’en prenne à lui. « Désolé, j’espère que ça va aller pour lui. Pour vous deux. » Elle avait parlé d’une chasseuse, fallait se méfier, ils n’étaient pas du genre à lâcher l’affaire, quand ils avaient une cible en tête, ils se donnaient la peine d’aller jusqu’au bout, alors ce ne serait pas surprenant que cette fille, finisse par revenir à la charge, encore plus si le mari de Clémentine avait vu son visage. C’était le genre de risque qu’un hunter ne prenait pas, sans doute encore moins maintenant qu’ils avaient un peu moins les moyens de se protéger, depuis que le maire de la ville avait changé.

Mais peut-être que pour certains hunters, y avait encore moyen d’arranger les choses, de faire en sorte qu’ils ne soient pas juste des meurtriers en puissance. Pour un gamin encore jeune, il devait bien y avoir encore de l’espoir. Le tout, c’était encore de lui faire comprendre qu’il était sur la mauvaise voie et ça, bien entendu, ce n’était pas gagné d’avance. Clémentine était d’accord avec lui, une remarque qui lui arracha un sourire à Benjamin. Peut-être que ça faisait juste d’eux, deux personnes complètement cinglées et aveuglée par l’espoir, mais tant pis, c’était quand même une idée à laquelle il avait envie de s’accrocher Benjamin. Lui il avait réussi à changer après tout. Il était revenu sur ses pas comme elle disait Clémentine. Aux répliques de la jeune femme, il haussa les épaules. Non y avait sans doute rien à dire pour alléger sa peine, rien à faire non plus. Il avait perdu son fils et il n’était pas sûr qu’il s’en remettrait un jour sans doute que c’était complètement impossible. « Ouais, maintenant y a juste à espérer qu’y en aura d’autres pour penser de la même façon. » Si les gens pouvaient arrêter de se tuer les uns les autres pour des raisons à peine justifiées, ce serait pas mal. Il le savait lui que dans ses victimes y avait eu personne qui avait vraiment mérité son sort alors que lui, ce qu’il avait voulu c’était retrouver celui qui avait tué son fils. « Je comprends … » Ouais, il comprenait qu’elle puisse craindre les transmutants, lui-même, il avait tendance à détester ce qu’il était et si seulement y avait un moyen de mettre un terme à sa vie il aurait choisi cette voie depuis un moment. Mais on n’avait pas voulu lui accorder cette chance. Il laissa échapper un rire, imbibé d’ironie suite à la réplique de la jeune femme. Nissa, c’était une histoire plus compliquée, elle était bouffée par la haine et plus le temps passait plus il avait l’impression qu’elle ne changerait jamais d’avis. « Nissa elle … » Il haussa les épaules, pas certain de savoir quoi dire. « J’en sais trop rien. Peut-être que ça l’aide de voir les choses comme ça. » Et qu’il ne pouvait rien changé, parce qu’elle le détestait lui aussi à présent et que ça devait bien l’arranger de haïr ce type qui lui rappelait son enfant. Il ne savait pas s’il pouvait espérer que ça change un jour. Lui, il avait cru qu’ils se soutiendraient toujours quoi qu’il arrive, il avait eu tort. « Je vois qui c’est. » Il hocha la tête. « Je pense qu’à nous deux, on peut l’aider. » S’ils s’en donnaient la peine, y avait pas de raison pour qu’ils ne puissent pas. Elle l’avait dit plus tôt, Clémentine, l’important dans tout ça c’était de garder espoir.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeSam 4 Fév 2017 - 15:35

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
« Désolé, j’espère que ça va aller pour lui. Pour vous deux. » Tu serres tes bras autour de ta poitrine, comme pour mieux te protéger. Tenter de te protéger. T’imaginer être protégée. Te voilà qui offres un sourire à Benjamin. Que cherches-tu, Clementine ? Le convaincre qu’il n’a pas à s’en faire, qu’effectivement, ça va aller ? « Merci » murmures-tu de ta petite voix et tu le penses. Tu le penses sincèrement. Tes mains sont crispées sur tes bras, tes épaules sont tendues, tes pensées frémissent à la seule idée que la chasseuse vous retrouve mais tu le crois, vraiment, lorsqu’il t’affirme qu’il espère que ça va aller. En même temps, que pourrait-il dire d’autre ? Qu’il espère qu’elle va vous retrouver et vous égorger dans votre sommeil, quand ton organisme sera trop profondément endormi pour se souvenir qu’il n’appartient pas à cette réalité ? Qu’il n’en a finalement strictement rien à faire et que c’est votre problème ? Que c’est bien fait pour ton imbécile de mari, que de toute manière, Benjamin ne doit certainement pas supporter comme toute personne sensée ? Voyons, Clémentine, personne n’est suffisamment honnête pour te dire ça, alors non, il n’aurait rien pu te dire d’autre. Ce sont des phrases toutes faites, qu’il t’offre, cesse donc de t’émerveiller pour un rien de t’émouvoir pour un rien, de t’apeurer pour un rien. Tu es une petite fleur fragile, ma Clémentine, tu es une lâche sans pareille, tu es une enfant terrifiée qui se recroqueville pour un rien. Regarde : Malachi vous cache, la bonne affaire. Et tu laisses un hunter traîner dans les couloirs de l’établissement sans oser le dénoncer, juste parce que… parce que quoi ? Tu ne veux pas heurter sa sensibilité ? Du nerf, Clémentine, quand apprendras-tu à prendre des risques ? Jamais, si j’en crois ce que j’entends, et de toute évidence, Moreno ne te fera pas changer d’avis puisque lui aussi prône le silence apparemment.

Misère, que vous êtes ridicule. Certains ne changeront jamais, peut-être que ce gamin ne changera pas, peut-être a-t-il déjà pris goût à l’intolérance, à la peur et à la discrimination. Qu’en savez-vous, tous les deux ? Te penses-tu réellement capable d’assumer la responsabilité d’une agression au beau milieu du lycée, si jamais… et bien, si jamais ce petit ramène ses parents passer une leçon à l’un de tes semblables ? Tu en doutes, Clémentine, et tu as bien raison. Parce que je te connais : toi, tu ne changes pas. Tu restes enfermée dans tes peurs, dans tes terreurs, dans ces manies et ces tocs qui te rassurent, tu restes enfermée dans ta routine pour mieux te protéger, tu restes enfermée dans tout cela par peur d’égratigner ta vie à la réalité. C’est triste, c’est si triste. Benjamin, lui n’a rien dû souhaiter et pourtant, la vie l’a écorché, l’a marbré de cicatrices. Hunter, mutant, père, endeuillé…

Sais-tu, ma petite Clémentine, que je t’ai toujours aimée ? Tu en doutes, peut-être est-ce bien normal compte tenu des inepties qu’a pu te raconter ton père. Mais même lorsque je te croyais morte, je t’aimais, ma princesse. J’aurais pu accomplir l’impossible, le pire et l’inhumain pour toi. Je l’ai fait, d’ailleurs: mon suicide n’a-t-il pas été une preuve d’amour, un sacrifice fait pour te rejoindre de l’autre côté de la barrière ? Pour toi, ma princesse, j’ai été jusqu’à mourir; pour te convaincre que tu n’étais qu’un souvenir, j’en suis devenu un. Alors, ma petite puce, alors, qu’y-a-t-il d’étonnant à ce que Benjamin, martelé de la douleur d’un fils perdu, ait pu perdre toute lucidité ? Ait pu chercher dans tous les recoins un coupable, quelqu’un sur lequel déverser sa colère et sa douleur ? Tu ne peux pas le comprendre, Clémentine, parce que tu te refuses à la maternité de peur, justement, d’un jour te retrouver dans la compréhension de véritablement le comprendre. Tu ne peux pas l’aider, tu ne peux en rien soulager une peine que tu es loin, très loin de pouvoir concevoir. Et tu le sais. Tu ne le sais que trop bien: tu as longtemps été de l’autre côté de la barrière, à contempler sur mes yeux les ravages que causait ta seule non-existence. Tu ne peux pas le comprendre mais tu te sens capable de compatir, d’essayer de te projeter à sa place. Enfin… tu le penses, du moins. Tu l’espères. Ta vie, au final, ma petite princesse, ne se résume qu’à ça : espérer. Croire. Te contenter de croiser les doigts et de te dire que tout se passera bien. Non mais écoute toi… tu as changé, blablabla, c’est rassurant de voir qu’on peut garder espoir, blablabla… Mais secoue-toi, ma fille, secoue-toi ! Il a perdu son fils, il a perdu sa femme, il a perdu son ancienne vie alors d’où, Clémentine, d’où te permets-tu de dire qu’il y a de l’espoir en face de lui ? Regarde-le hausser les épaules, regarde-le vous supporter, toi et tes propos ridicules ! « Ouais, maintenant y a juste à espérer qu’y en aura d’autres pour penser de la même façon. » Heureusement qu’il est gentil, heureusement qu’il sait réfléchir, heureusement qu’il me semble bien plus intelligent que toi, ma petite imbécile de Clémentine, parce qu’un jour, à force de vouloir t’embarrasser de remarques comme celles-là, tu vas finir par te prendre des coups. Et je les savourerai tout particulièrement. Non mais… en plus, tu ne t’arrêtes pas là… tu sais, j’ai moi-même peur de ce que nous sommes… écoute-toi ! Bien sûr que tu as peur de ce que tu es, parce que tu ne sais pas ce que tu es. On te dit mutante, je te dis fantôme, on te dit vivante, je te dis morte. Bien sûr que tu as peur de ce que tu es, parce que tu n’es pas. Parce qu’un jour, les gens découvriront la vérité à ton sujet, parce que… « Je comprends … » Il comprend ? Et bien grand bien lui fasse. Et cesse donc de sourire, Clémentine. Tu lui souris, d’un petit sourire timide, comme si tu n’osais pas être soulagée, encore une fois, de trouver en Benjamin un allié. Tu lui souris, quand une mèche retrouve sa place derrière ton oreille sans trop tarder. Tu lui souris, tu essayes à ton tour de le rassurer, lui. Mais vous n’êtes pas en train de jouer au ping-pong, Clémentine, vous n’êtes pas en train de jouer au volley ou à quoique ce soit : ce n’est pas l’heure de s’échanger cordialement des amabilités.

« Nissa elle… J’en sais trop rien. Peut-être que ça l’aide de voir les choses comme ça. » Te voilà qui fronce les sourcils, peu encline, étrangement, à rester sur un échec. C’est un bel ace qu’il vient de faire : renvoie-lui donc la balle, ma princesse, puisque tu y tiens tant, mais rends-toi compte qu’il n’a peut-être pas envie que tu le fasses. Vas-y, qu’est-ce que tu attends ? « C’est dommage ». Joli résumé. C’est dommage, oui, tout est dit, et tu embrayes sur le fond de la discussion, parce que tu n’oses t’attarder sur un terrain où tu n’es certainement pas la bienvenue. Michael Dreger. « Je vois qui c’est. Je pense qu’à nous deux, on peut l’aider. » Tu lui souris, une nouvelle fois. D’un de ces sourires étrangement sereins que tu accordes à Dhan, que tu accordes à tes amis les plus proches, que tu accordes aussi aux élèves qui progressent, ceux que tu apprécies, ceux qui se donnent du mal pour réussir ; ceux qui, finalement, te font penser à toi des années plus tôt. Ceux qui ont les clés pour te comprendre, ceux dont tu as les clés pour les comprendre. Intéressant. « Je pense aussi. J’y ai réfléchi, je tourne le problème dans tous les sens à ce propos et… » Et ? Ne nous laisse pas dans l’expectative comme ça, Clémentine, tu sais bien que je n’aime pas le suspense et encore moins lorsqu’il vient de toi, de tes pensées, de tes plans et de tes petites machinations ridicules. Tu t’adosses au mur le plus proche. « On pourrait peut-être proposer à la directrice d’organiser des… discussions ? Avec des mutants, où les élèves pourraient nous poser des questions, ça pourrait peut-être faire réfléchir et surtout le faire réfléchir lui ? Peut-être qu’il y a trop de tabous sur le sujet, trop de… silence, et le silence, finalement, ça invite à la diabolisation, non ? »

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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeSam 11 Fév 2017 - 12:49

I forget sometimes just how to breathe
— clémentine stevens & benjamin moreno —
And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

Ça n’avait pas grand-chose de surprenant au final, un hunter entrant chez quelqu’un pour lui tirer dessus, qu’il soit humain ou pas, y en avait qui s’en fichaient complètement. Il le savait Benjamin, pour avoir fréquenté des hunters pendant de nombreuses années. Ce qu’il en retenait aujourd’hui, c’était que bien souvent, ils étaient plus dangereux que ceux qu’ils se disaient vouloir arrêter pour le bien du reste du monde. Il le ressentait de plus en plus, jour après jour, que ce qui le rendait monstrueux, ce n’était pas nécessairement ce gène dans ses veines, mais bien tout ce qu’il avait pu faire depuis la mort d’Aaron. Il avait tué, souvent des gens qui ne le méritait pas, parfois des personnes dangereuses. Mais, s’il fallait y repenser maintenant, est-ce que ça ne manquait pas quand même de logique tout ça ? Qui était-il après tout, pour décider qui devait vivre et qui devait mourir ? Personne n’avait le droit de prendre de telles décisions et pourtant, c’était ce que les hunters faisaient tous les jours. Sans doute qu’il avait eu de la chance, le mari de Clémentine, de ne se prendre qu’une balle dans la jambe, alors qu’on aurait presque pu imaginer que celle qui avait tiré, aurait pu viser la tête sans chercher à comprendre. Parce qu’ils étaient comme ça les hunters, ils ne cherchaient pas à comprendre et souvent, ils éliminaient ceux qui essayaient de leur barrer la route sans se poser plus de questions que ça. Il regrettait d’avoir été avec eux, d’avoir participé à cette cause qui n’avait aujourd’hui plus de sens pour lui. Il regrettait le sang qu’il avait sur les mains et la culpabilité qui pesait dans son cœur, mais il semblait bien qu’il n’était pas prêt de s’en défaire. Il ne pouvait pas effacer ce passé, il fallait alors qu’il s’efforce de vivre avec et comme il ne pouvait pas faire de miracle, tout ce qu’il pouvait faire, c’était espérer que les choses aillent mieux, pour Clémentine et son mari. Espérer, ce n’était pas grand-chose, dans un monde comme celui-là.

Pourtant, c’était tout ce qu’ils avaient l’espoir. Celui que les choses s’améliorent pour Dhan, pour Clémentine. Celui que d’autres hunters puissent être capable de se réveiller et de voir la réalité sous un autre angle, comme il l’avait fait lui. Il n’était pas né dans le milieu, il n’avait pas été endoctriné depuis son enfance. Non, Benjamin lui, il avait rejoint le mouvement un peu plus d’un an plus tôt, quand son fils avait été tué. Mais qu’est-ce qu’il en était pour ce gamin ? Est-ce que c’était ses parents qui avaient fait de lui ce qu’il était, est-ce qu’ils l’avaient aveuglés avec toutes ces idées qui faisaient des hunters ce qu’ils étaient ? Il ne pouvait pas le deviner Benjamin, alors ouais, tout ce qu’ils pouvaient faire pour le moment, c’était espérer qu’il ne soit pas trop tard pour lui et qu’y ait moyen de le ramené sur la bonne voie, avant qu’il ne soit trop tard et qu’il porte sur sa conscience plus de morts qu’un être humain n’était capable d’en supporter. Benjamin, il dirait facilement que ce pas était franchi dès la première victime. C’était ce qu’il ressentait à présent. Toute cette culpabilité qui le hantait et brisait chaque jour un peu plus ce qui restait de sa vie. Sa vie elle ne ressemblait plus à grand-chose à présent. Il n’était plus un hunter, tout ce qu’il gardait de cette vie-là, c’était les regrets et le fardeau de la culpabilité. Il n’était pas non plus un transmutant capable d’accepter ce qu’il était. C’était compliqué à gérer, cette impression d’avoir le cul entre deux chaises. Il savait que les hunters étaient dangereux et que certains transmutants pouvaient également l’être. Après tout, l’un d’eux, avait assassiné son enfant. Alors, ce n’était pas compliqué pour lui de comprendre ce que Clémentine pouvait ressentir. Ils pouvaient être effrayant aussi les transmutants, mais tous les tuer n’était de toute évidence pas la meilleure solution pour régler le problème. Il ne savait pas si y en avait une de solution, mais une chose était sûre, le meurtre, ça ne marchait pas des masses. Ça ne faisait sans doute qu’entraîne un cercle vicieux de vengeance qui ne menait à rien.

Nissa, elle était en plein dedans, incapable d’entendre raison. Lui aussi, il voulait que le tueur de leur fils le paie de sa vie. Mais les victimes à côtés, celles qui ressemblaient plus à des dommages collatéraux qu’autre chose, il ne pouvait plus les supporter. Combien d’envies de vengeance avaient-ils créées sur leur chemin ? Beaucoup trop sans doute et Nissa, il ne savait pas si elle verrait un jour toutes les erreurs qu’ils avaient pu commettre et qu’elle continuait de faire. C’était dommage alors. Il haussa les épaules à la remarque de la jeune femme, laissant échapper un léger soupire. « Ouais, c’est dommage. » Ça résumait bien la situation sans doute. Il avait perdu son fils, son mariage ne ressemblait plus à rien et pourtant, il l’aimait Nissa, il l’aimait encore, peut-être qu’il l’aimerait toujours, mais il avait l’impression de ne plus rien pouvoir faire pour elle. C’était déjà trop tard, elle était ancrée dans la haine des transmutants, plus qu’il ne l’avait jamais été lui-même, quand bien même être un transmutant lui avait donné envie de se tirer une balle dans la tête, un geste qu’il avait répété plusieurs fois, sans résultat. Peut-être qu’ils pouvaient encore aider ce gamin, Clémentine et lui. Se raccrocher à cette idée ne pouvait de toute évidence pas être une mauvaise chose. La proposition de Clémentine semblait être un bon début pour décoincer les mentalités, des fois parler, ça pouvait aider. « Je pense que c’est une bonne idée. On en parle pas assez de tout ça. Si dans sa famille on déteste les transmutants, pas étonnant que ce soit son cas à lui. » Il était encore jeune après tout et c’était difficile souvent de sortir de cette façon de penser créée dans le cercle familial. « Le lycée, c’est le moment où on essaie de s’éloigner de ses parents, c’est le moment idéal pour se forger son propre opinion, alors ça peut marcher. » Là encore, il parlait en connaissance de causes Benjamin. Parce que, pendant des années, le mode de vie de sa famille, avait été le seul qu’il avait connu, le seul dans lequel il pensait pouvoir évoluer. Pourtant, un jour, au lycée, il avait voulu faire les choses autrement, passer de cette vie de nomade, qui lui avait valait de nombreuses déceptions, des pertes, des insultes, à une vie de sédentaire. Peut-être que ça avait été principalement parce qu’il n’avait pas voulu quitter Nissa, mais le fait était que le lycée, c’était ce moment où on détachait plus facilement sa vie de celle de ses parents, alors ça pouvait aider ce gamin, d’entendre d’autres avis sur les transmutants et ça pouvait probablement aider les autres aussi, crever un abcès avant qu’il ne soit trop tard. A croire que c’était comme les tabous sur le sexe, fallait en parler au lycée pour éviter le pire.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeJeu 2 Mar 2017 - 22:50

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
J’ai réfléchi. Si on y réfléchit deux minutes, ma princesse, cette phrase tout simplement magnifique. Tu as réfléchi. Bien. Et à quelles conclusions cette merveilleuse et si pertinente réflexion t’a-t-elle menée ? Aucune. Et pourquoi ? Pour la simple raison que, Clémentine, tu ne sais pas réfléchir. Tu as retourné le problème dans tous les sens ? Et bien, les hunters doivent déjà en faire des cauchemars, les intolérants et vos principaux détracteurs doivent déjà être à leur bureau à tirer la langue pour vous écrire des lettres d’excuses et demain tes élèves te rendront tous leurs devoirs faits et bien faits, dans les temps et soigneusement, sans aucune triche ni aucun retard. Tu as réfléchi, tu as tourné le problème dans tous les sens… quelle sera la prochaine étape, un PowerPoint ? Termine ta phrase, ma princesse, va au bout des choses, cesse de t’arrêter en si bon chemin, regarde : nous sommes tous pendus à tes lèvres. Explique-nous, quelle est ta merveilleuse idée ?

En parler. Ah. Tu te sens bête et pourtant extrêmement pertinente - deux sentiments bien différents, amusant non ? - lorsque tu t’écoutes formuler à haute voix ce que ton petit cerveau a pondu comme nouvelle ânerie. Tu as peur de ce que tu es, comment pourrais-tu en discuter avec tes élèves, sentir peser sur toi leur curiosité, leur mépris, leur dégoût ou leur amusement ? Tu as peur de ceux qui sont comme toi, ils te terrifient, par leurs capacités, comment pourrais-tu les défendre contre des adolescents pétris de comics et d’amalgames, prompts à répéter ce que leurs parents disent ou, bien au contraire, à en prendre le contre-pied juste pour s’affirmer dans une crise d’ado dont tout le monde se passerait bien ? Le silence, le silence est l’engrais de la diabolisation, oui. Mais franchement, de mauvais interlocuteurs le sont tout autant et tu devrais peut-être songer à consulter ou à faire le point sur ce que tu es vraiment avant d’émettre de telles idioties et avant de te ridiculiser en public.

Je suis d’ailleurs certaine que c’est ce qu’il va te dire. Regarde-le, là, avec ses yeux de merlan : il a pitié de toi, c’est évident ; il va te rire au nez, ça l’est encore plus. N’est-ce pas ? « Je pense que c’est une bonne idée. On en parle pas assez de tout ça. Si dans sa famille on déteste les transmutants, pas étonnant que ce soit son cas à lui. » Et ben ça… il est donc d’accord avec toi. Soit il est stupide, soit il n’a pas encore vu à quel point tu n’es pas crédible mais sur ce plan-là… ça ne saurait tarder. « Le lycée, c’est le moment où on essaie de s’éloigner de ses parents, c’est le moment idéal pour se forger son propre opinion, alors ça peut marcher. » Tu lui souris, tu savoures ta victoire sur mes insinuations mais tu n’as pas gagné la partie, Clémentine. Il trouve que c’est une bonne idée ? Tu le penses toi aussi ? Merveilleux… et après ? « C’est exactement ça… c’est l’âge où on doit les pousser à commencer à réfléchir par eux-mêmes, à ne pas juger immédiatement mais à réfléchir avant d’émettre un avis… » Et blablabla, et blablabla, tu es ennuyeuse, ma puce. Tais-toi.

« Si tu veux, je peux en toucher deux mots à Elizabeth… à moins que tu préfères le faire ? Je… c’est comme tu veux, mais on peut monter ça ensemble ? Je vais en parler à Dhan, je suis sûre qu’il serait plus que content… » Et d’ailleurs, en parlant de Dhan, tes doigts glissent naturellement vers ta poche, à la recherche de ton téléphone portable. Tiens, tu te souviens que tu as un mari ? Dommage, je pensais presque m’en être débarrassée. J’ignore peut-être encore si ton collègue a davantage qu’un pois chiche dans ce qui lui tient lieu de cerveau mais au moins a-t-il un physique presque avantageux, ce qui serait déjà une bonne chose. Tu peux hurler, Clementine, tu peux me hurler que j’ai tort, que Dhan est ton mari, ton amant, ton âme sœur ou tout ce que tu veux, mais ça ne changera rien au fait que j’ai raison, non ? Non. « Je vais devoir te laisser, à ce propos, je doute arriver à quoique ce soit niveau correction. » Tes doigts cachent une mèche de tes cheveux à ton oreille, réflexe qui revient systématiquement lorsque tu es mal à l’aise. Inutile de préciser qu’il est omniprésent. « Merci encore… pour tout. La proposition, la discussion… » Et pour le remercier, tu l’abandonnes pour aller retrouver ton mari alors que lui ne peut pas retrouver les bras de sa femme ? Tu en serais presque plus sadique que moi, ma princesse… je ne t’en pensais pas ça capable, très honnêtement. Tu doutes maintenant ? Parfait, voilà qui est bien fait pour toi. « Est-ce que ça te dirait de venir dîner à l’appartement, un de ces soirs ? »

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Benjamin Moreno
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeDim 26 Mar 2017 - 17:28

I forget sometimes just how to breathe
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And for the longest time I knew There was nothing left for us to do But I tried, oh, I try. And in this quiet company. There is nothing staring back at me I'm in need of the sound. Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you, Voices disappear when you are speaking, in somber tunes. I will be the wolf and when you're starving, you'll need it too Hungry for the kill, but this hunger, it isn't you. — hunger.

C’était presque bizarre de passer du côté de ceux qui essaie d’aider les autres, alors même qu’il avait passé un certain temps à simplement tuer les transmutants. Il savait Benjamin, que ce qu’il avait fait avec Nissa, après la mort de leur fils, ça avait été une erreur. Il avait cru pourtant à l’époque que tout ce qui était arrivé à Aaron ou à Nissa, parce qu’elle avait fait confiance à un transmutant, tout ça, ça avait suffi à justifier chacune de ses actions. Il y avait cru dur comme fer que les transmutants étaient tous des monstres et qu’ils méritaient de mourir, comme si chacun d’entre eux avait été responsable de la mort de son fils. C’était injuste de penser comme ça, de se dire que parce qu’ils étaient transmutants, ils étaient forcément mauvais, alors même qu’y en avait qu’un seul dans le lot qui avait tué son fils. Le raccourci de pensé avait simplifié bien des choses dans sa vie et il n’allait pas mentir, à une époque, ça lui avait clairement permis de se sentir mieux, que de tuer chaque transmutant qui avait croisé sa route. Mais aujourd’hui, c’était différent. Il ne savait pas si c’était parce qu’il en était devenu un du jour au lendemain ou si c’était parce qu’il avait ouvert les yeux sur pas mal de chose, mais il savait qu’il s’était trompé. Il avait du sang sur les mains maintenant, celui de personnes innocentes et en attendant, le meurtrier de son fils lui, il continuer de courir. Alors elle était où la justice dans tout ça ? Lui il avait cru que c’était ce qu’il faisait avec Nissa, mais si celui qui avait tué leur enfant était toujours dehors, alors c’était complètement bidon. Ils n’avaient fait justice à personne en devenant des chasseurs. Ils n’avaient fait que participer à un conflit, dans lequel ils étaient devenus des tueurs.

Y en avait plein des hunters, qui en étaient arrivés là pour les mêmes raisons et franchement, il y avait forcément des transmutants, dans les groupes de résistants, qui étaient là parce qu’ils avaient envie de tuer le plus de hunters possible, parce qu’un d’eux leur avait pris un être cher. Ça ressemblait à un genre de cercle vicieux qui ne s’arrêtait jamais. Une guerre entre deux camps qui étaient bien décidé à s’éliminer, sans forcément faire attention aux victimes qui traineraient ici et là, comme si ce n’étaient que des dommages collatéraux. Il ne savait pas s’il y avait une solution miracle pour arrêter tout ça Benjamin. Il ne savait même pas ce qui faisait qu’il s’était réveillé du jour au lendemain, avec cette impression d’avoir commis une multitude d’erreurs depuis qu’il s’était lancé dans cette vendetta. Il savait en tout cas que si y avait plus de hunters qui étaient capable de changer et de laisser tomber, le monde n’en serait que meilleur. Mais il savait aussi qu’y avait des transmutants qui étaient vraiment dangereux, celui qui avait blessé Nissa après l’avoir escroquée en lui faisant croire qu’il pourrait ramener son fils à la vie, celui qui avait tué Aaron aussi. Alors c’était facile aussi de comprendre que d’un certain point de vue, les hunters étaient utiles. Y avait des transmutants qu’il était impossible de maintenir enfermé dans une cellule et qu’on ne pouvait pas non plus laisser en liberté, parce qu’ils avaient la volonté d’utiliser leurs pouvoir pour faire le mal, alors qu’est-ce qu’y avait à faire contre ça ? Ces histoires, c’était des questions difficiles auxquelles Benjamin savait qu’il ne trouverait jamais de réponse, de toute façon, même s’il en avait une, il n’était qu’un pauvre type, paumé au milieu de nulle part, que personne n’oserait jamais écouter, alors mieux valait qu’il arrête de trop penser à tout ça. Ce serait pas lui qui changerait le monde, il n’en avait jamais eu l’envie de toute façon.

Mais dans tout ça s’ils pouvaient au moins raisonner un lycéen pour éviter qu’ils deviennent un tueur, est-ce qu’ils ne devaient pas au moins essayer ? Peut-être que parler, ce serait pas suffisant, peut-être que c’était déjà trop tard pour ce gamin, qu’il était endoctriné depuis son plus âge, mais peut-être que c’était pas le cas aussi et qu’avec un peu de bonne volonté ils pourraient lui permettre d’avoir une vie normale, loin de la violence et du meurtre, c’était aussi à ça que devait servir les profs après tout nan ?  « Ouais, parait que ça servait à ça la philo au lycée. J’crois que j’ai toujours pensé que c’était juste l’heure de la sieste. » Il laissé échapper un léger rire, dans le fond, oui, il s’était souvent laissé endormir par les cours de philo, mais si on y réfléchissait bien, y avait derrière ceux-là, une volonté de pousser à la réflexion et ce n’était pas un hasard si on donnait ces cours au lycée, alors peut-être qu’ils avaient besoin qu’on les pousse à réfléchir, sans pour autant les assommer à coup de citations de grands philosophes à analyser en long et large et en travers. « C’est ton idée, j’te laisse aller lui en parler. » Il n’allait pas lui voler les mérites après tout. « Mais oui, on pourra s’en occuper ensemble. » Si en plus ça rendait son mari content, alors que demander de plus ? S’il devait lui, dire à Nissa qu’il se lançait là-dedans, elle aurait certainement encore plus envie de le tuer. M’enfin, comme il ne parlait de toute façon plus à Nissa depuis un moment, ce n’était pas un problème. Il lui adressa un sourire, alors qu’elle disait qu’elle allait devoir le laisser. Il était tard, elle avait un mari, alors elle ferait définitivement mieux de rentrer. « Okay. Y a pas de quoi. » Il haussa légèrement les épaules. « On reparle de tout ça plus tard, alors. Passe une bonne soirée. » Lui, il allait rentrer chez Scarlett, si elle était là, il pourrait peut-être lui parler de tout ça, si elle n’était pas là, il se contenterait probablement de boire, en broyant du noir. Il fut un peu surpris de la question que Clémentine lui posa, mais ça lui arracha un nouveau soupire. « Hm, oui, pourquoi pas. Merci, c’est gentil. » Il n’avait pas l’habitude qu’on l’invite comme ça, ça faisait combien de temps qu’il n’avait pas partagé un dîner avec des amis ? A part avec Scarlett, il devait bien avouer, que ça remontait à avant la mort d’Aaron, quand il avait eu une vie normale. Ça fait un bail du coup, presque trop longtemps pour qu’il se souvienne d’avec qui c’était.
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Harvey Sunderland
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MessageSujet: Re: we're gonna break the night ~ pv Ben   we're gonna break the night ~ pv Ben Icon_minitimeSam 1 Avr 2017 - 23:54

we're gonna break the night
benjamin & clémentine
La discussion touche à sa fin, n’est-ce pas ma princesse ? Une discussion comme tu les aimes. Qui commence avec toi nue comme un ver et qui s’achève par une déclaration d’amitié et un magnifique projet pour rendre le monde meilleur qui fout la larme à l’œil de toutes les mauviettes et suscite un soupir exaspéré pour toutes les personnes en tant soit peu sensées. C’est beau. Maintenant que vous avez non seulement convenu que l’école a une utilité quelconque dans la formation des esprits et des adultes de demain, maintenant que vous avez réhabilité la tolérance – splendide de la part d’une femme qui a peur de ses pairs et d’un homme qui les a tués – comme quelque chose d’indispensable dans le monde où vous vivez – tant d’originalité, c’est époustouflant, maintenant que vous avez fait tout cela, quelle est la suite du programme ? Un cycle de conférence pour porter au reste du monde la bonne nouvelle miraculeusement découverte après une séance de nudisme et de confessions intimes dignes d’un plateau de télévision ? Visiblement. « Ouais, parait que ça servait à ça la philo au lycée. J’crois que j’ai toujours pensé que c’était juste l’heure de la sieste. » Son sourire réveille le tien, tu t’amuses de la présentation qu’il fait de la philo, je le sens. En même temps, ma Clémentine, si mes souvenirs sont exacts, tu n’étais guère plus attentive toi non plus. Tu préférais, de loin, et ça se justifie, lancer de petits regards complices en direction de Dhan, tu préférais aussi faire tes exercices de portugais et griffonner des schémas dans la marge de ta feuille plutôt que de te pencher sur les propos d’un Nietzsche ou d’un Rousseau. « Une pensée très répandue, je crois bien, si je m’appuie sur mes propres souvenirs… » Un léger rire frissonne à son tour sur tes lèvres. Ton rire est cristallin, si clair, si franc, si spontané parfois, comme à cet instant, qu’il m’arrive par moment de regretter de t’avoir brisée. Et qu’il t’arrive d’oublier, aussi, que je t’ai brisée, que j’ai brisé la confiance que tu avais en toi, brisé même jusqu’à ton identité la plus profonde, la certitude de ton existence, de ta réalité. Tu te demandes souvent si tu ne vis pas uniquement dans un songe dépourvu de tangibilité, de véracité. Mais lorsque tu ris, tout simplement, comme à cet instant, juste de connivence avec une connaissance, un collègue, très certainement un ami même par bien des points, tu m’oublies.

Tu ne doutes plus, Clémentine, tu les oublies tes doutes, tu te décharges de ce fardeau sans même y réfléchir pour être, en toute simplicité, celle que tu aurais dû devenir, celle que tu es devenue grâce à Dhan et ton père, celle que tu seras toujours. Ça se sent dans ton petit rire, ça se sent dans ton assurance, dans ta proposition d’en parler toi-même à Elizabeth, la directrice de l’établissement, dans ces idées que tu as proposées sans trop y réfléchir mais que tu considères maintenant avec le plus grand sérieux. « C’est ton idée, j’te laisse aller lui en parler. » C’est ton idée, en effet, et ton sourire illumine une nouvelle fois un visage pourtant si souvent assombri par ton anxiété. « Mais oui, on pourra s’en occuper ensemble. » Faire ça tous les deux, y mêler Dhan en plus, tout cela prend forme dans ton esprit, me relègue dans un coin, réduit mon espace vital, m’étouffe et va même jusqu’à m’étrangler pour nier cette part de moi qui subsiste en toi. Un peu de dynamisme, un peu de vitalité. Beaucoup de joie et d’espérance : qu’allons-nous faire de toi, Clémentine, si la perspective de parler sur ta mutation devant des jeunes te réjouit à ce point, alors que tu te réveilles en pleurs toutes les semaines parce que tu crains pour ta vie, en t’imaginant martyrisée soit par ceux qui te chassent, soit par ceux qui clament te ressembler ? Tu es incohérente. Incohérente jusque dans tes actes et tes propos. Il y a quelques dizaines de minutes, tu parlais de rester dans l’établissement pour corriger tes copies : voilà que tu te souviens que la bague à ton annulaire n’est pas qu’une décoration et que ton homme t’attend chez vous. Tu vas devoir couper court à cette discussion achevée. Tu vas devoir couper court à ta tentative de correction vouée à l’échec. Ton visage se fait contrit, désolé, mal à l’aise comme cette main qui, comme toujours, replace une mèche derrière ton oreille. En espérant qu’il comprendra, n’est-ce pas ? Ta vie n’est qu’une succession d’espoirs, déçus pour la plupart. « Okay. Y a pas de quoi. On reparle de tout ça plus tard, alors. Passe une bonne soirée. » Tes épaules se détendent légèrement. « Merci ! Toi aussi, Benjamin. Et oui, on en reparle… » Tu as ta voix douce habituelle. Une voix en confiance. Si en confiance que tu rajoutes à tout ça une invitation, après un soupçon d’hésitation. Est-ce de la pitié ou une vraie demande que tu fais là ? Je suis certaine qu’il se pose la question de son côté, ou s’il ne le fait pas, il devrait. « Hm, oui, pourquoi pas. Merci, c’est gentil. » Toi, naïve comme pas deux, tu te contentes de lui sourire en retour – sais-tu fais autre chose, on se le demande – et reculer d’un premier pas, comme par politesse, avant d’en faire un deuxième puis un troisième. « Parfait alors, j’en parle avec Dhan et je te dis ça le plus vite possible ! » Inutile de lui dire de bien rentrer, de prendre soin de lui : il est au courant. Toi, tu t’empresses de rejoindre ton mari.

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