Si Elie avait retenu quoique ce soit de ces vingt dernières années, c'était certainement que la vie était étrange jusqu'à un point difficilement compréhensible à l'âme humaine ou plus exactement à la sienne. Depuis la nuit d'horreur qui avait vu brulé ses parents et l'avait laissée seule et terrifié au milieu de la seule pièce que le feu avait à peine touchée, tout était parti en eau de boudin. C'était une époque où les mutants, s'ils existaient déjà depuis bien longtemps, n'étaient pas reconnu pour ce qu'ils étaient. Lorsque les pompiers avaient découverts la petite fille en larme, intouchée dans sa chambre rose, ils n'avaient pas bien su quoi penser. Son cas fut bien vite clos lors de l'entretien avec un psycholoque. En effet, Elie alors âgée d'à peine une dizaine d'années n'avait pas encore appris que certaines choses ne se disaient pas, déjà éduquée par ses parents de façon à être parfaitement honnête, elle ne tarda pas à raconter à la psychologue comme ses amis étaient de petites flammes qu'elle produisait souvent dans des accès d'émotions et combien ses parents avaient été heureux de les voir. La psychologue fut plus intéressée par ses pseudos tendances pyromanes que par le fait qu'elles se produisaient spontanément.  Ce qu'ignorait la psychiatre, c'est que les parents de la petite Elehiel n'étaient tous des humains classique. En effet, son père et son grand-père étaient de fiers mutants et sa mère était au courant des dons de ses derniers depuis bien longtemps déjà, c'était donc avec joie qu'ils avaient accueilli le don de combustion moléculaire de la petite fille, qui, bien que partiellement éveillé, promettait peu de nuits tranquilles.
Toujours était-il que la jeune Elehiel finit dans l'aile de pédopsychiatrie d'un hopital pour aliénés mentaux d'une petite ville d'Angleterre. Elle n'y reçut que deux visites, les deux premières années : Andrew Thatcher, son grand-père dont Elie se souvient à peine et qui n'avait pas vraiment essayé de comprendre. Il venait de perdre son fils unique et sa belle fille dans un même incident et il connaissait les dons de la petite Elie. Malgré son petit âge, il ne réussit pas à passer outre et décida de simplement payé pour que la petite soit prise en charge le mieux possible.
Ce qu'il faut retenir des années psychiatriques de la jeune Elehiel, c'est que Flim et Flam firent plus d'une apparition et que cela dura un long moment. Elehiel n'était pas coopérative et refusait de dire "la vérité". Elle devint un élément particulièrement belliqueux et plus d'une fois, elle tenta de s'enfuir de cet endroit. Plus elle tentait, plus les traitements se faisaient invasifs, plus elle voulait s'en aller. Le problème lorsqu'on met une personne saine chez les fous, c'est qu'elle finit par déclencher certains traits qui finissent par confirmer une forme ou une autre de folie. Chez Elehiel, elle commença à déclencher de vives crises d'angoisse incontrôlables quelque peu destructrices pour le mobilier. Il n'était pas rare de la retrouver enfermée dans un placard à en gratter l'intérieur dans un état second; inconsolable, paniquée et régressant dans un état très proche de ce qu'elle était en arrivant dans cet hopital.
Et puis, un jour, quelques années auparavant, soit à l'aube de ses dix-sept ans, par un miraculeux concours de circonstances qu'elle ne s'explique toujours pas et qui très sincèrement ne l'intéresse pas plus que ça dans le détail : elle parvint à s'échapper. Tout ce dont elle se rappelle dans cet état second de fuite fut de courir beaucoup. Elle se souvient avoir eu mal au pied, avoir vu une voiture s'arrêter, être montée et avoir été lâchée dans le grand Londres.
La ville était bruyante, grouillante et le monde des adultes lui paraissait particulièrement lointain et dissonant de là où elle était. Si elle n'était pas encore adaptée au monde extérieur, c'était une forte tête qui avait appris à encaisser avec un certain brio. Elle était chétive et se distinguait des autres par de grand yeux noisettes brillants. Ayant conscience qu'il ne lui faudrait pas bien longtemps pour être retrouvée sans un moyen de subsistance, elle ne mit pas très longtemps à tomber dans de petits boulots mais force était de constater que rien de tout ça ne gagnait beaucoup. C'est alors qu'un soir, elle discuta avec un  prostitué, un jeune asiatique aux cheveux peroxydés qui vivait de ça depuis bien longtemps. Il devait avoir dans les 25 ans et Elie, toujours ouverte à la discussion, quelque soit la personne en face d'elle, posa bien des questions au jeune homme. Elle fut parfaitement choquée d'apprendre combien cet homme se faisait par jour rien qu'en se laissant tripoter. A partir de ce moment-là, elle tenta sa chance sur le trottoir. Son objectif était simple : se barrer de la Grande-Bretagne et se barrer très, très vite. Le soucis... C'est que difficile de s'en aller et de prendre un avion quand on a pas de papier et encore plus difficile quand les seuls papiers qu'on a sont ceux d'une aliénée mental du nord de l'Essex. Il fallait faire disparaître Elehiel avec quelque chose, mais quoi?
La réponse vint un soir où l'un de ses clients décida de la payer pour l'exhiber à une soirée, moins prostituée qu'escort girl ce soir-là. Elle n'avait pas la moindre idée de comment se comporter et essayait aussi fort qu'il lui était possible. Elle pensait très honnêtement s'en être tiré avec les honneurs jusqu'au moment où une jeune femme aux yeux bleus et au regard très sévère lui dit de manière très détournée et discrètement que ça suffisait et qu'il fallait calmer sa joie. Cette femme, élégante et distinguée  était l'escort girl et futur compagne de James Brook, Theodora Atkins. Elle devint son mentor et lui apprit toutes les ficelles du métier et lui enseigna combien il était important pour une escort d'avoir ce qu'on appelait un sugar daddy en plus de clients réguliers, comment se défendre pour fuire, quelques notions d'éducation et comment faire croire à qui que ce soit qu'on savait parfaitement de quoi on parlait alors qu'en fait pas du tout. Elle entra dans un monde d'argent et de stupre qui dépassait totalement l'entendement pour le plus grand plaisir de James Brook et Theo qui la chambrèrent bien plus d'une fois à ce sujet.
Le truc pratique avec Theodora à l'époque de Londres, c'était qu'elle avait le plus gros réseau de contacts dont on pouvait bien rêvé grace à James et obtenir des papiers, américains qui plus est, avait été un jeu d'enfant, une fois la somme  demandée par James pour ce genre de travail réuni. C'est donc 3 ans plus tard soit à l'orée de ses 21 ans que la jeune femme s'envola pour les Etats-Unis avec toute l'excitation due aux nouveaux départs. Elle laissait derrière elle l'Angleterre, les HP et un sugar daddy dont elle gardera la passion pour l'horlogerie.
Elle avait un rêve désormais! Devenir horlogère. Elle deviendrait même la meilleur horlogère de toute la planète, bordel! Elle se posa quelques mois à la Nouvelle Orléans et elle y  fit quelques recherches et décida d'aller s'enterrer dans une petite ville, Radcliff, qui possédait un bon programme d'horlogerie. C'est aussi à ce moment-là qu'elle réalisa combien coutait mes études aux Etats-Unis et même si elle avait une confiance absolue dans le travail de Brook et Theo, elle ne voulait pas aller voir une banque pour un prêt autant pour ne pas éprouver ses faux papiers que pour éviter de commencer sa vie avec des dettes. C'est pour cette raison qu'elle se trouva un squat dans un quartier défavorisé de la ville et qu'elle remit son corps à la vente, n'oubliant pas les leçons de Théo qui lui permettaient de gagner des sommes astronomiques qui lui paraissaient astronomiques à une vitesse folle. Vu le prix des études, ces sommes étaient toutes plus ou moins investies dans des bouquins, la nourriture et les frais de scolarité. Elle ne prenait pas autant de clients qu'en Angleterre, travaillait dans un bar de danse exotique pour repérer les clients fortunés et pour avoir la protection adéquat en cas de soucis. La vie était ric-rac mais c'était la sienne et même si tout n'était pas parfait et qu'elle ne souhaitait pas se prostituer at vitam, elle l'aimait, cette vie. Elle commençait à prendre un tournant qui la remplissait d'espoir et ça n'est qu'au bout de quelques mois qu'elle réalisa combien ça se passait mal pour les mutants. Elle garda profil bas sur ses dons, dont elle se servait dans son squat pour généré ce qu'il fallait pour le chauffer et manger autre chose que des salades, parfaitement loin de ce douter que son don était capable de produire autres choses que des flammes.