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 (marvin) • trouble on the way.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeLun 8 Aoû 2016 - 22:34

I see bad time today.
— marvin smedry & isolde saddler —

••••••••••••••••••••••••••••••••••••

Etre maire de Radcliff, c’était le genre de boulot qui venait avec son lot de problèmes. Ce n’était pas pour rien sans doute que jamais dans les ambitions d’Isolde, elle n’avait voulu se lancer là-dedans. Elle avait été comme tous les gamins du monde, à vouloir faire un boulot un jour, puis un autre deux semaines plus tard. Mais maire, ou quoi que ce soit dans la politique, ça n’avait jamais été dans ses objectifs. Quelques années plus tôt, elle avait voulu se diriger vers un métier artistique, avant de finalement se retrouver dans la police de Radcliff et quand bien même c’était éloigné de ses rêves de base, la police, elle avait toujours su s’y sentir à sa place. C’était un peu différent avec la mairie. Elle passait la plupart de ses journées le nez dans les papiers et quand ce n’était pas ça, elle participait à des tonnes de réunions ou devaient écouter tous les gens du coin qui décidaient de se plaindre pour un oui ou pour un non, en oubliant qu’y avait des problèmes plus importants partout à Radcliff que Monsieur un tel qui ne ramassait jamais les crottes de son chien ou les gosses de la famille bidule qui faisaient un peu trop de bruit à l’heure du feuilleton de l’après-midi. Clairement, être maire de la ville, c’était des fois très chiant. Heureusement, y avait aussi des avantages, elle avait une position de puissance sur laquelle elle n’allait pas cracher, elle qui aimait qu’on la respecte, elle avait fini à la tête de la ville, c’était forcément le genre de truc qui lui faisait plaisir et puis, elle avait eu l’occasion d’utiliser son statut pour faire des choses bien, remplir des petit bout d’objectifs à atteindre qu’elle n’aurait jamais pu seulement effleurer du bout du doigt quand elle avait été dans la police. Savoir quelques hunters en prison parce qu’elle avait fait changer les choses dans cette ville, ça suffisait à lui rappeler que son boulot, il pouvait être cool, quand on ne venait pas l’emmerder pour des crottes de chien ou des enfants bruyants. Qu’est-ce qu’elle pouvait contre ça de toute façon ? Les chiens continueraient de chier quoi qu’elle fasse et elle avait tendance à penser que le mot enfant était synonyme du mot bruyant.

Inéluctablement, y avait des journées plus faciles que d’autres et aujourd’hui, ça faisait partie de ces journées compliquées, pas parce qu’il s’était passé un énième drame à Radcliff qui retenait toute son attention, mais parce que les gens semblaient décidé à profiter du calme qu’il y avait à Radcliff pour venir l’emmerder. Au moins, elle pouvait se réjouir d’avoir un bureau tout neuf maintenant que la mairie était enfin reconstruire. Et puis, elle n’était pas déçue de la décoration, c’était moins pompeux que quand Lancaster avait été maire de la ville, forcément hein, sans prétention, elle avait meilleur gout que lui. On avait pas été loin de la déco avec des têtes de transmutants placardés aux murs quand ça avait été lui, après tout, comme les chasseurs de gibiers, les hunters pourraient peut-être finir par se mettre à la taxidermie, on savait jamais jusqu’où pouvait aller la folie avec des types comme ça. Mais, maintenant qu’elle était maire de la ville, ces cinglés faisaient un peu moins parler d’eux. Victoire. Cela dit, ils avaient quand même réussi à libérer une bête sauvage sur la ville. Une affaire heureusement classée, ça avait donné du fil à retordre à de nombreuses personnes à Radcliff et ça avait encore tué des gens – bien entendu, que serait Radcliff dans sa rubrique nécrologie si bien garnie ? – mais c’était fini. Y aurait bien vitre autre chose. Entre les décisions pourries du gouvernement qui soulevait des manifestations et les hunters qui ne manquaient pas d’imagination, y aurait autre chose. Mais il n’était pas question de se concentrer là-dessus alors qu’y avait des problèmes tellement importants, comme des gamins bruyants et des merdes de chiens. Elle avait juste envie de rentrer chez elle de retrouver sa fille et Cesare, puisque le seul avantage de ce qui avait pu lui arriver récemment, c’était qu’elle pouvait le retrouver tous les soirs en rentrant chez elle et quand plus elle n’avait plus besoin de laisser Clara à une nourrice ou à la crèche. Au point où elle en était, elle s’efforçait de voir des points positifs même dans les pires trucs. Une chose était sûre, elle serait mieux chez elle à s’occuper de sa fille et de Cesare plutôt que des affaires dont elle se fichait éperdument. Elle soupira en regardant ses piles de dossiers, elle avait au moins rangé ça de façon stratégique, une pile pour ce qu’elle jugeait important, qui pour une fois n’était pas très haute, une pile concernant les aspects financiers de la ville, qu’elle préférait gérer plus tard, quand elle serait parfaitement calme, parce que ça aussi ça l’agaçait en un rien de temps, puis y avait une pile de dossiers qu’elle jugeait inutiles ou intéressant, pas capitales en tout cas et celle-là, elle était haute. Elle soupira, après tout, elle n’était pas toute seule à bosser dans cette mairie, c’était elle le boss et elle avait envie de rentrer tôt ce soir. Alors, elle attrapa sa pile de dossier, avant de tirer sur sa jupe, elle avait tellement pas l’habitude des tailleurs qu’elle avait l’impression que ça remontait toujours trop haut, avant de quitter son bureau et de commencer à distribuer certains des fameux dossiers à ses collègues.

Si elle arrivait à refiler à quelqu’un les trois dossiers qui lui restaient en mains, elle aurait qu’à emporter quelques un des plus importants qui étaient sur son bureau histoire de se donner bonne conscience et elle pourrait rentrer chez elle. Qu’elle bosse chez elle ou dans son bureau, qui est-ce que ça pouvait gêner de toute façon ? A part elle-même qui, forcément avait moins de mal à rester concentrer ici, sans Clara et sans Cesare pour lui donner envie de délaisser le boulot. En tout cas chez elle, elle pourrait se débarrasser de cette jupe qui la serrait, des talons qui commençaient sérieusement à lui faire mal aux pieds et de sa chemise qui l’empêchait presque de respirer. Elle voulait retrouver un bon jogging, un t-shirt trois fois trop grands et marcher en chaussettes dans sa baraque sans personne pour la juger. Elle s’avança alors vers un des bureaux, elle n’avait pas laissé de dossier ici, alors, merde hein, elle pouvait bien se le permettre, y avait pas qu’elle qui était censé bossée là-dedans. Mais le bureau il était vide. Il avait déjà été vide, une demi-heure plus tôt quand elle était partie se chercher un café et puis ce matin quand elle était arrivée et à midi aussi, quand elle était sortie manger et encore quand elle était revenue. Y avait quelqu’un pourtant pour occuper ce bureau, elle en était certaine. « Quelqu’un a vu Smedry aujourd’hui ? » Peut-être qu’il était malade après tout, ça arrivait, surtout avec l’automne qui s’était bien installé, le temps se refroidissait rapidement. « Pause-café, encore. » Elle posa les yeux sur le collègue qui venait de lui répondre, d’un air exaspéré. Il y passait sa vie à la pause-café ce type. Elle soupira en observant le bureau sur lequel elle attrapa le journal, posé dessus et bien évidemment ouvert à la page des mots croisés. « Sérieusement ? » Elle leva les yeux au ciel avant de se rendre dans la salle de repos d’un pas pressé, pour retrouver Marvin en train de ne rien faire, évidemment. Elle balança le journal juste devant son nez. « En huit lettres, se dit d’un type qui n’en branle pas une de la journée. » Puisqu’il était si doué avec les mots croisés, peut-être bien qu’il pourrait le deviner, il n’était pas bien compliqué celui-là. « Est-ce qu’il t’arrive de prendre des pause-boulot dans ta journée à rien foutre ou bien ? Parce que chez les gens normaux, c’est quelques pauses-café  au cours d’une journée de boulot. Pas le contraire. » Elle passait déjà son temps à courir à droite à gauche pour les affaires importantes de la journée, elle n’allait pas avoir en plus besoin de s’amuser à courir après les mecs censés travailler pour la mairie, sinon elle n’était pas sortie de l’auberge, elle avait déjà un enfant à charge, elle n’en avait pas besoin de plus.

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Marvin Smedry
Marvin Smedry

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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeSam 20 Aoû 2016 - 22:19

Trouble on the way
Isolde & Marvin



Beaucoup d’adjectifs peuvent me qualifier. Introverti, franc, direct, agressif, sarcastique, rancunier en font partie. Et j’imagine que si on demande à mes parents d’en rajouter, ils vont pouvoir trouver économe, coriace ou têtu, selon si c’est ma mère ou mon père qui parle, et sûrement qu’ils rajouteront avec un sourire légèrement asocial, en référence à mes années de lycée où, sans être totalement marginal, je préférais partir courir deux heures plutôt que de faire de pied de grue avec mes potes pour fumer une clope et regarder passer le temps. Beaucoup d’adjectifs peuvent me qualifier mais avant mon accident, je ne crois pas qu’on ait pu un jour me qualifier de flemmard. Et maintenant… maintenant j’en ai fait ma nouvelle vocation. La paresse, ai-je lu quelque part, c’est de se reposer avant la fatigue. Et c’est exactement ma nouvelle philosophie, dans cette dérive qui m’entraîne loin de mon ancienne routine de soldat vers celle bien moins plaisante de fonctionnaire, mari et père dans une petite maison cosy, au milieu d’une petite ville provinciale, dans un pays d’adoption dont je ne connais que l’efficacité de ses Navy Seal avec qui je me suis plus d’une fois entraîné. Avant.

Flemmard. Et grand consommateur de café. Et procrastineur, aussi, une discipline que je découvre à peine mais dans laquelle je me pressens un grand avenir. Ma main se hisse vers le bouton, je contemple le café, infect d’ailleurs, qui éclabousse le gobelet en plastique jusqu’à la dernière goutte, agrémenté pour finir d’une touillette qui chute dans un plouf d’une remarquable beauté. Un soupir, j’attrape le tout, le coince entre mes cuisses dans un rituel rodé par l’expérience avant de rejoindre mon petit fief, une table posée dans un coin, et de m’installer confortablement avec un comic emprunté à Josh la veille et dont je ne comprends ni les tenants, ni les aboutissants mais qui me permet d’ignorer pendant une vingtaine de minutes le tic tac trainard de l’horloge. Je suis concentré pour comprendre l’intrigue et les quinze dimensions qui s’imbriquent, avec des personnages de bien trop d’époques à mon goût, lorsqu’un journal s’interpose, agrémenté d’un  « En huit lettres, se dit d’un type qui n’en branle pas une de la journée. Est-ce qu’il t’arrive de prendre des pause-boulot dans ta journée à rien foutre ou bien ? Parce que chez les gens normaux, c’est quelques pauses-café  au cours d’une journée de boulot. Pas le contraire. » qui me laisse perplexe, une fraction de seconde. Je ne relève même pas la tête, un coup d’œil sur le côté et le silence éloquent dans la pièce me suffisant pour avoir une idée de l’identité de la personne. Huit lettres ? Je fais mine de réfléchir, sans me démonter. Mes doigts comptent sur la table, mes lèvres articulent les chiffres silencieusement mais ostensiblement. Je me décide à fixer Madame la Maire avec une moue dubitative. « Smedry, y’a que six lettres. Glandeur, Branleur ? » Je repousse le mot croisé, avant de m’installer comme je peux dans mon fauteuil, et de croiser mes mains dans ma nuque, dans l’attitude assumée du flemmard de compétition. Un sourire est posé sur mes lèvres, clairement amusé. « J’ai gagné quelque chose ? Un chocolat ou un sourire, peut être ? » J’attrape mon café pour en avaler une gorgée, remuant lentement ma touillette avant de la caler entre mes dents et de la mâchouiller. « Vous chavez, ch’est une bonn’i’ée, ‘es pauses-bou’ots ! » Ma touillette la pointe avec un mouvement appréciateur. « Je vais y réfléchir, ça me semble quand même compliqué à mettre en place, je vous ferai un rapport à ce propos. Besoin d’autres conseils pour les mots croisés ? J’ai un univers intersidéral à sauver, ça n’attend pas ces petits choses là… » Je lui offre une moue complètement confuse. Elle est chanceuse : elle a droit à du Marvin des grandes journées, celui qui s’est engueulé avec Helen la veille, qui a dû aller chercher Josh à l’école primaire ce midi, lui préparer à manger et le ramener, le tout dans un délai de deux heures, qui se sont transformés en quatre. Elle a droit à un Marvin d’humeur exécrable, à bout de nerf parce qu’il s’est retrouvé face à son incapacité de préparer des pâtes pour son fils. En bref, un Marvin qui a besoin d’un punching-ball.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 22:20

I see bad time today.
— marvin smedry & isolde saddler —

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Isolde était une bosseuse, elle n’était pas du genre à s’arrêter, elle s’était souvent complètement noyée dans le boulot à l’époque où son père était mort, enchainant entre ses cours à l’université et son job au café, elle n’avait jamais passé beaucoup de temps à ne rien faire de ses journées, ça lui avait permis bien souvent d’oublier que son père lui manquait qu’elle avait envie de le retrouver mais qu’il était mort et enterré à cause d’elle, parce qu’elle était une transmutante, parce qu’elle avait fait confiance à la mauvaise personne et qu’évidemment, son père avait décidé de donner sa vie pour sauver celle de sa fille unique. Cette habitude de trop bosser, elle lui était restée quand enfin, elle était entrée dans la police. Elle avait voulu faire les choses bien, alors elle n’avait jamais lésiné sur les efforts et ça avait été encore plus important quand, après l’élection de Thaddeus Lancaster en tant que maire de Radcliff, le poste de police avait été infesté par les hunters, alors elle avait eu l’impression d’être obligée de travailler double pour pallier aux problèmes que les hunters créaient au sein de la ville, un travail qui n’avait jamais été efficace, parce que toujours contrecarré par quelqu’un. Alors, à un moment, y avait eu besoin de voir plus grand, elle avait marqué le coup avec l’explosion de la mairie, bâti Insurgency, un groupe qui lui demandait encore plus de boulot, parce qu’il fallait bien quelqu’un pour gérer les choses. Elle n’avait qu’à peine profiter de son congé maternité, avant la naissance de Clara, elle avait été obligée de s’investir dans Insurgency pour éviter de rester chez elle à rien faire, après la naissance de la petite, elle avait sauté sur l’occasion de se présenté à la mairie, oubliant presque qu’elle avait accouché un mois plus tôt. Entre la campagne et son élection, les explosions et toute la merde que Lancaster avait fait en ville, du boulot, y en avait des tonnes, alors du point de vu d’Isolde, ce n’était toujours pas le moment de prendre du temps pour se reposer. Certes, elle avait pris des vacances au mois d’aout pour se casser en France l’espace de deux semaines, mais le premier qui viendrait la juger là-dessus, elle lui dirait probablement d’aller se faire torturer à cause de son job, voir si ça lui donnerait pas envie de prendre du recul.

Deux semaines de congé, ce n’était pas grand-chose de toute façon, comparé au boulot qu’elle avait toujours fourni au cours de sa vie – à part au lycée, mais ça c’était vraiment trop vieux maintenant – au-delà de ça, elle était du genre ponctuelle et elle restait souvent au boulot plus tard que prévu, alors qu’elle avait un bébé avec qui elle avait envie de passer du temps et un petit ami qui maintenant était chez elle à longueur de journée et avec qui elle avait envie d’être, plutôt que de rester ici à se taper le boulot de personnes qui étaient de toute évidence payées à gouter le café de la machine. Ça méritait pas un salaire aussi haut d’après elle de gouter la merde de la machine, ou alors, ça mériterait qu’il fasse le tour de la ville, voire de l’état ou du pays pour leur trouver une machine à café qui ferait un excellent café. En attendant, ça avait tendance à l’exaspérer, de savoir qu’y avait au moins un des employés de cette fichue mairie qui en branlait pas une. Y en avait peut-être d’autres et si c’était le cas, elle finirait par les retrouver pour les engueuler elle aussi. Merde, elle se souvenait bien de s’être engueulée avec Cesare, l’autre jour à l’hôpital parce qu’elle avait peur qu’à chaque congé qu’elle prenait on lui reproche de ne pas faire grand-chose de ses journées. Bha finalement, les deux jours qu’elle avait pris quand Cesare avait été à l’hôpital – qui étaient relativement justifiés, son petit ami avait été poignardé – et le jour qu’elle avait l’intention de prendre pour son anniversaire, ils n’avaient aucune raison de la faire culpabiliser pour quoi que ce soit, parce que là, en face de Marvin Smedry, elle constatait que même si elle ne faisait que bosser deux heures par jour plutôt qu’une journée complète, elle bosserait toujours plus que certains de ses employés. Elle ne pensait pas que parce qu’elle était à la tête de cette fichue mairie ça lui donnait le droit de bosser moins qu’eux, elle n’était vraiment pas du genre à penser comme ça, mais elle estimait qu’elle n’avait pas à se taper quinze tonne de paperasse pourrie, parce que les autres jugeaient bon de ne rien glander et de passer la journée à la machine à café. Ça avait tout pour être rageant cette situation et Isolde, elle était loin d’être une fille calme et patiente.

Elle n’était pas venue jusqu’à la salle de repos pour avoir une discussion calme et posée avec Marvin, s’il avait besoin de ça pour se motiver, il pouvait toujours prendre rendez-vous chez le psy, ce n’était pas son rôle à elle, alors elle avait déposé le journal devant son nez sans la moindre délicatesse et elle laissa échapper un long soupire avant de lever les yeux au ciel suite à sa réplique. Au moins, il avait répondu juste, c’était bien au mot ‘[i]glandeur[/u]’ qu’elle avait pensé. Si bien qu’elle se permit d’applaudir la performance, d’un geste qui transpirait l’ironie. « Au moins, si je te vire, tu pourras toujours postuler au journal de la ville en tant que cruciverbiste. » Créer les grilles de mots croisés du journal, ça lui irait bien comme boulot, s’il avait besoin, elle leur écrirait une belle lettre de recommandation, pour expliquer qu’avec le temps qu’il passait à faire des mots croisés au lieu de bosser, il était un expert dans le domaine. Elle attrapa rapidement la touillette qu’il avait coincée entre les dents pour la casser en deux entre ses doigts avant de la balancer dans la poubelle. Il avait été élevé où celui-là pour avoir aussi peu de respect ? Pour ce qu’elle en savait, il avait été dans l’armée, c’était pas censé apprendre la discipline et le respect de la hiérarchie ça ? « Ce qui n’attend pas, c’est la pile de dossiers posée sur ton bureau. Aux dernières nouvelles, t’es pas payé à lire des comics dans la salle de repos. » Si ça avait été un job ça, ce serait sûrement cers ça qu’elle se serait tournée dans elle avait été au lycée, après tout, elle avait toujours beaucoup aimé les comics. « Mais si t’estime que les comics, les mots croisés et la glandouille dans la salle de repos c’est plus important, alors tu risques de plus être payé pendant bien longtemps. » Elle n’aurait aucun remord à le virer, après tout, c’était ce qui devait arriver à ceux qui ne faisaient pas grand-chose et c’était elle qui était à la tête de la mairie, une position de pouvoir qu’elle aimait tout particulièrement, si seulement elle avait pu virer qui elle voulait quand elle avait été dans la police, elle aurait viré beaucoup de monde ; ce qu’elle avait plus ou moins fait en arrivant à la tête de la mairie, y en avait eu des flics hunters qui avaient pris la porte après son élection, d’autres qui avaient fini en prison, si on oubliait la paperasse chiante, elle l’aimait vraiment son nouveau job. « Depuis combien de temps tu bosses ici Smedry ? » Assez longtemps, elle l’espérait pour savoir que si elle menaçait de le virer, elle ne le faisait pas pour plaisanter, s’il continuait comme ça, il prendrait la porte et peut-être qu’elle pourrait employé quelqu’un d’efficace à sa place, ce serait pas du luxe de toute évidence.
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 11:08

Trouble on the way
Isolde & Marvin



Si mes anciens supérieurs, superviseurs, collègues et frères d’arme me voyaient, à cet instant, non seulement ils feraient la queue pour me tacler et gentiment me massacrer, mais en plus ils m’enverraient directement chez un psychologue en se demander avec inquiétude ce qui ne va pas chez moi. Sauf que ceux qui pourraient faire ça sont morts, pour la plupart, ou ont d’autres chats à fouetter que d’aller prendre des nouvelles d’un ancien gradé devenir totalement inapte au service. Helen m’a tout pris, tout volé d’une seule injection. Elle a tout ruiné et je suis bien décidé à ne plus faire le moindre effort. Elle m’a trouvé un job que je déteste, pour m’occuper d’une part, pour que je continue à ramener du fric à la baraque d’autre part. Un job aux antipodes de ma carrière militaire. Etrangement, je n’arrive même pas à voir là une coïncidence, je n’arrive qu’à être certain qu’elle m’a trouvé ce job précisément parce qu’il n’a strictement rien en commun avec l’adrénaline et l’atmosphère des SASR. Ce qui explique en partie ma nouvelle passion pour le café, la lecture, les mots croisés, les pauses déjeuners, le bavardage, les médisances et tout ce qui peut me permettre d’égayer mon quotidien d’handicapé.

Glandeur. Le terme est si bien trouvé que je pourrais culpabiliser de ne strictement rien foutre de mes journées si je n’en avais pas rien à carrer. Mes yeux ont rapidement délaissé le journal, mes doigts l’ont même décalé sans aucune honte pour rendre visible les pages du comic que j’étais en train de lire, et si j’ai fini par lever le regard vers ma supérieure, la big boss, c’est juste pour répondre avec une insolence dont je n’aurais jamais, ô grand jamais, fait preuve quatre mois plus tôt. Quatre mois. Déjà. A peine. Une éternité. « Au moins, si je te vire, tu pourras toujours postuler au journal de la ville en tant que cruciverbiste. » J’hausse un sourcil, un sourire moqueur aux lèvres. « Ce serait tout de même un mauvais plan pour la mairie, de virer un cruciverbiste, j’aime ce mot, aussi doué. » Me virer, ce serait une si bonne idée que je me demande pourquoi elle ne l’a pas déjà fait. Peut être qu’elle a gardé espoir que je change d’attitude, peut être qu’elle ne se rend compte que maintenant que c’est ce que j’attends depuis le début, peut être qu’elle est tout simplement amie avec Helen et qu’elle fait partie de ce magnifique complot qui ne vise qu’à faire de ma vie un enfer. Ou peut être qu’elle est juste sympa. Dans tous les cas, si elle pense m’intimider… j’suis d’une humeur si jouasse aujourd’hui que je lui souhaite bien du courage.

D’un ton désintéressé, courant sur l’insolence et la provocation, je mâche ma touillette, envisage sans le moindre sérieux de changer d’attitude et de m’initier aux pauses boulots, finis par choisir de sauver l’univers de la menace de je-ne-sais-plus-qui, parce que ça, voyez vous, ça n’attend pas, elle en conviendra sans aucun doute. Ma touillette arrachée des mains, brisées en deux et balancée dans la poubelle me fait noter, dans son agonie, que je me suis trompé et que contre toute attente, Saddler n’en convient pas du tout. Zut alors. « Ce qui n’attend pas, c’est la pile de dossiers posée sur ton bureau. Aux dernières nouvelles, t’es pas payé à lire des comics dans la salle de repos. » Je fronce les sourcils avant de faire l’offusqué. « Oulalah, c’est grossier tout ça. Et dire que vous êtes maire et mère, c’est très vilain de dire des méchants mots… vous savez ? » Des dossiers, une pile de dossiers même… Quelque part, mon sens du devoir me pousse à les gérer malgré tout, mais je le musèle comme je peux en me repassant dans mon esprit l’explosion de mon hélicoptère. « Mais si t’estimes que les comics, les mots croisés et la glandouille dans la salle de repos c’est plus important, alors tu risques de plus être payé pendant bien longtemps. » L’explosion, pense à l’explosion, Marvin. Ton incompréhension, lorsque ton hélicoptère part en morceaux, lorsque le souffle te projette en arrière, annihile tout simplement tes camarades qui n’ont même pas eu le temps de s’éjecter, de sauter, de sortir, que tu as abandonné dans une téléportation instinctive dont tu ne voulais pas. Je me mords la lèvre. Si les comics, ma glandouille et mes mots croisés sont plus importants ? « Il faut bien quelqu’un pour sauver le monde, Saddler. » Je dis ça d’un ton très sérieux, en la regardant dans les yeux, avant de me souvenir que de toute manière, tout ce qu’elle veut, c’est que je relise des formulaires A38 pour que le gosse de madame truc obtienne une place en crèche et que monsieur bousin puisse faire renouveler son visa, ou une connerie dans le genre. « Depuis combien de temps tu bosses ici Smedry ? » Depuis combien de temps ? Je fais pivoter mon fauteuil en délaissant mon reste de café, mon comic, son journal. Mes doigts pianotent sur l’accoudoir, je fais semblant de réfléchir comme un peu plus tôt. Combien de temps ? « Hum… laisse moi compter… juin, juillet… » Ma vaccination est ancrée dans ma chair, mon réveil à l’hôpital, surtout, à la mi-juin. Mon arrivée à Radcliff, début juillet. L’obtention du travail, à mi-temps, début août, plus ou moins. Je la regarde dans les yeux. « Soixante-huit jours, ou si on prend en compte le mi-temps, moitié moins. Et quelques heures, du coup. Pourquoi ? » Mes doigts continuent de pianoter sur l’accoudoir. « Virez moi si vous voulez. Vous êtes en sous-effectif, et les gens partent de Radcliff plus qu’ils n’y viennent. L’administration de la ville est sans dessus dessous, avec les multiples destructions de votre mairie, sans compter que ça vous ferait vraiment, mais alors vraiment une mauvaise image auprès de vos principaux détracteurs si vous commencez à virer les personnes à mobilité réduite. » Ca ne vient pas de moi, ça, c’est du Helen tout cracher. Ou du moins, je suis à peu près certain que c’est un discours que tiendrait Helen sans la moindre hésitation devant un tribunal. Si je n’ai pas pu refuser ce travail, c’est bien parce que ça serait lui donner des armes pour qu’on me refuse la garde de Josh. Alors que Saddler se démerde aussi avec ça. « Et je vous ferais remarquer que tous les dossiers que j’avais hier, je les ai torchés ce matin, donc bon… comment Josh m’a dit ça déjà… ah oui ! pouet pouet camember. »

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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeMar 11 Oct 2016 - 13:50

I see bad time today.
— marvin smedry & isolde saddler —

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Elle avait passé des années de sa vie à obéir aux ordres qu’on pouvait lui donner, presque sans poser de questions Isolde, parce qu’elle comprenait le sens de la hiérarchie et qu’à une époque, elle n’avait été qu’un membre de la police parmi tant d’autres. Elle avait obéit sans broncher, juste en prenant le temps de rappelait à certains de ses collègues, les rois des machos, que si elle était payé moins qu’eux, c’était juste parce qu’elle avait un vagin et pas une paire de couilles et que quelque part quelqu’un avait décidé que ça méritait un salaire plus bas. Mais ça ne voulait pas dire qu’elle n’était pas à la même place qu’eux, alors s’ils avaient besoin d’une photocopie ou d’un café, ils n’avaient qu’à aller se le chercher eux-mêmes, parce qu’elle, elle n’était pas là pour ça. Elle avait lutté, pendant des années, contre cette image qu’on pouvait avoir d’elle, la flic dans un milieu majoritairement masculin – surtout dans une ville comme Radcliff où les mentalités n’évoluaient pas très vite. Elle avait eu cette volonté d’obtenir le respect de ses collègues et qu’on arrête de la prendre pour une pauvre petite créature sans défense, alors qu’en réalité, elle aurait pu éclater la tronche à chacun de ses collègues sans le moindre problème. Parce qu’elle était forte, physiquement comme psychologiquement, un cadeau de la nature qu’elle appréciait tout particulièrement. Y avait tout un tas de personnes qui prétendrait d’être un transmutant, c’était vraiment le pire truc du monde et que ça faisait des monstres et blablabla, elle laissait ces discours à des types comme Thadeeus Lancaster et Rafael DeMaggio, parce que pour elle, être une transmutante, c’était une force et un atout qu’elle aimait beaucoup. Elle était fière de ce qu’elle était et si un jour il fallait que quelqu’un lui injecte une seringue de NH25 dans les veines, elle en deviendrait folle, sans aucun doute. Les longues semaines passées sous l’influence du NH24 avaient déjà été compliquées, mais une solution plus radicale contre ce problème qu’était sa mutation aux yeux de certains, elle ne le supporterait pas. Elle était forte, c’était un avantage qu’elle avait toujours su utiliser à une époque où on l’avait prise pour une incapable, parce qu’elle était une femme.

Mais aujourd’hui, elle était maire de cette ville. Elle avait battu Lancaster à plate couture, alors même qu’elle n’était qu’une femme inexpérimenté et que lui, il avait des années de carrière derrière lui et des atouts qui faisaient que forcéééééément, il valait mieux qu’elle d’après la société pourrie dans laquelle ils évoluaient. Elle était maire de cette ville parce qu’elle avait gagné à la loyale ces élections et elle estimait que ça valait bien un peu de respect, parce que maintenant c’était elle qui dirigeait et se retrouver en face de quelqu’un – d’un homme qui plus est – qui se permettait de lui manquer de respect comme Smedry, ça la rendait complètement folle. Pourquoi est-ce qu’il se comportait comme ça lui ? Juste parce que c’était un gros chieur qui avait décidé de ne rien glandé de ces journées ou bien parce que c’était un homme et que forcément monsieur avait le droit de faire ce qu’il voulait – en l’occurrence ici, ne rien faire – parce que son chromosome Y lui en donnait la permission ? C’était un réflexe chez elle de penser comme ça, que les hommes, ils se permettaient de manquer de respect aux femmes parce qu’ils se croyaient supérieur. Fallait dire qu’elle n’avait jamais rencontré ce même genre de problème avec une femme, alors c’était à se demander si c’était vraiment qu’une coïncidence, que ce soit un mec qui la gonfle en cet instant.  « Heureusement qu’on a pas besoin de cruciverbiste dans une mairie. » Ça le rendait tout à fait dispensable au bon fonctionnement de la mairie, encore plus s’il passait plus de temps à glander qu’à bosser, au pire hein, elle pouvait le virer et utiliser l’argent qui servait à le payer pour augmenter un peu les payes des autres employés de la mairie, comme ça, ils seraient récompensés pour le boulot supplémentaire qu’ils se tapaient à cause de leur collègue qui préférait faire des mots croisés ou lire des bandes-dessinés au lieu de faire le boulot qui lui était attribué. Virer ce type, de toute évidence, ça arrangerait absolument tout le monde dans cette mairie, surtout elle, dont la patience était limitée et mise à rude épreuve en face d’un type pareil.

Elle avait envie de lui coller son poing en pleine figure, mais ce serait vraiment pas professionnel comme attitude, alors fallait bien se retenir. Elle n’allait pas tarder à s’acheter un punching ball pour pouvoir se défouler le soir en rentrant chez elle. Il lui faudrait plus qu’un punching ball sans doute, alors qu’en face de ce genre de trucs au moins, elle n’aurait pas besoin de contrôler sa mutation. « J’ai rien dit de méchant, j’ai même pas été vulgaire. Je suis quelqu’un de gentil Smedry, mais je ne suis pas très patiente, alors méfie-toi, vraiment. » Parce qu’elle pouvait le virer si elle en avait l’envie, elle était maire de cette ville, elle ne s’octroyait pas autant de pouvoir que Lancaster, lui qui avait exécuté une nana sur la place publique, mais elle estimait qu’elle avait quand même le droit de virer un employé, surtout si elle avait de bonnes raisons de le faire. Entre l’insolence et le fait qu’il n’en glandait pas une, des bonnes raisons, elle en avait à la pelle. « Crois-moi, c’est pas en lisant des comics dans la salle de repos que tu vas sauver le monde. » Qu’il prenne exemple sur le type de la bande-dessiné qu’il était en train de lire. Après tout, un type comme Batman, il ne sauvait pas le monde en faisant des mots croisés et en buvant du café. D’après ce qu’il disait, il n’avait jamais travaillé avec Lancaster, alors son problème ne venait même pas d’une habitude qu’il aurait pu prendre avant le changement de maire. Non, il avait été militaire lui avant de bosser ici, alors par quel jeu de hasard il se retrouvait à rien glander ? La frustration, le traumatisme ? Qu’il aille voir un psy pour régler ça, mais qu’il se secoue les puces quand il était dans cette fichue mairie. « Alors tu devrais savoir que je ne suis pas le genre de personne qui apprécie la fainéantise. » Les autres, ils l’avaient bien compris, alors pourquoi pas lui hein ? Parce qu’il n’en avait pas envie, sans doute. « C’est pas comme s’il y aurait une grosse différence dans la charge de travail des autres si tu devais être viré. » Que les effectifs soient un peu limités ces derniers temps ou pas, sans lui, la différence serait moindre. Elle faisait de son mieux elle, pour que l’administration se passe bien, que les choses s’améliorent depuis la merde créée par Lancaster, mais elle ne faisait pas de miracle. « J’ai passé une grande partie de ma vie à me faire rabaisser parce que j’étais une femme. J’ai lutté avec l’espoir qu’un jour, on apprenne à juger les gens sur leurs capacités et pas sur leurs différences, qu’elles soient sexuelles, ou physiques. Alors ton argument, tu l’adresses vraiment à la mauvaise personne. » Son chemin elle, elle l’avait fait en bossant, malgré son ‘handicap’ à elle qui se résumait à être une femme dans une société pourrie, alors qu’il fasse avec le sien à lui, chacun sa merde de toute évidence, d’autant plus que c’était pas sa mobilité réduite qui l’empêchait de bosser, mais bien le fait qu’il n’en avait pas grand-chose à faire. Elle s’en fichait elle, ce qu’elle voulait, c’était des employés qui travaillaient bien, le reste, femme, homme, blanc, noir, hétérosexuel, homosexuel, à mobilité réduite ou même cul-de-jatte, ça n’avait pas la moindre importance. « Je pourrais presque applaudir le taux de maturité. » Elle croisa les bras sur sa poitrine, un sourcil arqué d’un air complètement blasé. « C’est fantastique si en réalité, ton job, tu le fais juste en retard et mal qui plus est. » Parce que le problème quand on ‘torchait’ le boulot, c’était qu’en général, y avait trois dossiers sur quatre sur lesquels quelqu’un d’autre allait devoir repasser. « Alors, moi, je vais te faire remarquer que la prochaine fois que tu ‘torcheras’ ton travail, à la traine, ou que tu dépasseras ton temps de pause, ou que tu seras juste à ton bureau en train de faire des mots-croisés, tu seras viré. » Point final, c’était pas la récréation ici après tout, malgré ce qu’il avait l’air de penser. « Est-ce que c’est clair ou est-ce qu’il faut que je te le répète à la façon d’un enfant de cinq ans pour que ça rentre ? » Elle ne le ferait pas, alors ça avait plutôt intérêt de rentrer dans sa caboche, parce qu’elle n’allait pas passer sa vie à lui râler dessus, elle n’en avait vraiment pas la patience.
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Marvin Smedry
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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeLun 31 Oct 2016 - 17:49

Trouble on the way
Isolde & Marvin



En d’autres circonstances, je pourrais avoir pas mal de respect pour elle. Déjà, pour avoir éjecté un mec comme Lancaster, ensuite pour s’être hissée aussi jeune, aussi haut. En d’autres circonstances. Dans les faits, je n’arrive pas à être impressionné ou quoique ce soit. Elle a eu de l’ambition, elle a eu le cran de l’assumer, d’aller au bout de ses idées et de s’imposer et elle a atteint la place qu’elle voulait. C’est bien, c’est chouette, mais si elle s’attend qu’en réponse à ça, je lui baise les pieds et je l’applaudisse, elle se fourre le doigt dans l’oeil jusqu’à l’omoplate. Du respect, avec un peu moins de rancoeur envers tout le monde pour ce que je suis devenu, je pourrais en avoir pour elle. De l’admiration, pas la moindre. Ce serait presque plus insultant pour elle que des remarques sexistes, d’ailleurs. Mais voilà. Je suis coincé ici sans la moindre envie, Helen m’a foutu à ce travail pour que je continue à ramener de l’argent au ménage, je suis incapable de savoir ce que je veux faire de ma vie et je suis même incapable de savoir si sauver mon mariage est une possibilité ou si j’ai bien raison de m’obstiner dans cette procédure de divorce qui traîne, s’enlise et m’étouffe lentement mais sûrement. Alors dommage pour le respect que Saddler mérite, je ne suis vraiment pas d’humeur à faire le moindre effort.

J’ai juste envie de me laisser aller, juste envie de faire chier le monde pour faire payer au reste ces nuits de terreur que j’enchaîne et ces journées qui ne sont pas beaucoup mieux, à se morfondre sur une chaise et à laisser mon cerveau croupir dans sa propre inactivité et se liquéfier sous la connerie environnante. Au moins, faire des mots-croisés a le mérite d’un brin stimulant, autant que tenter de comprendre l’enchevêtrement spacio-temporel des comics ou les dossiers montés par nos avocats respectifs, à Helen et moi. « Heureusement qu’on a pas besoin de cruciverbiste dans une mairie. » J’hausse les épaules. « C’est peut-être parce qu’il ne pensait pas en avoir besoin que le précédent maire s’est fait jarter. Il ne faut pas être aussi catégorique, on sait jamais... » J’ai un demi-sourire, en me demandant à quel moment exactement elle va craquer. Je suis d’une insolence rare, je suis d’un aplomb à la hauteur de ma formation. Et même si je doute qu’on ait plus de six, sept ans de différence, je n’arrive pas vraiment à la prendre au sérieux, au contraire des trois femmes que comportait mon unité. Peut-être parce qu’elle me donne l’impression de taper du pied quand elle fait un caprice. Peut-être aussi parce que je suis loin, très loin, d’être impressionnable ou intimidable, et que la menace d’un licenciement ne m’effraie pas plus que ça.

Je joue avec elle, comme je joue avec Helen, comme je joue avec la patience et le self-control du personnel soignant qui est chargé de me remettre sur pieds - aussi ironique que puisse être cette expression. Je joue avec elle parce qu’à partir du moment où elle a décidé de se souvenir que j’existais, sûrement pour une sombre affaire de dossiers et de délation, elle s’est transformée à mes yeux en punching-ball. Même si on avait tous la même formation à la base, même si nous étions tous, en bon SASR, suffisamment polyvalent pour pouvoir prendre la tête de n’importe quel régiment si le besoin s’en était fait sentir, même si l’état d’esprit même des SASR visait à faire de nous des soldats d’élite, spécialisés dans tous les domaines sans la moindre exception, on avait tous notre terrain de prédilection. Et moi, ce n’était ni la communication, ni la diplomatie. Dommage pour Radcliff. « J’ai rien dit de méchant, j’ai même pas été vulgaire. Je suis quelqu’un de gentil Smedry, mais je ne suis pas très patiente, alors méfie-toi, vraiment. Crois-moi, c’est pas en lisant des comics dans la salle de repos que tu vas sauver le monde. » J’hausse les épaules une nouvelle fois. « Peut-être, mais c’est une grande source d’inspiration. Après tout, le professeur X a bien le cul vissé dans un fauteuil et pourtant il sauve le monde. J’essaye de comprendre comment il fait. Il a sûrement commencé en lisant des comics dans une salle de repos, à s’inspirer des épopées du professeur W. Vous pensez que professeur Z, ça m’irait bien ? Quoiqu’il faudrait que je me rase… et je tiens à mes cheveux. » Un soupir dramatique, pas si surfait que ça. Parce qu’en soi, j’ai beau raconter de la merde, je ne pense pas moins ce que je dis. Un peu. Xavier avait une mutation pour compenser son handicap, quelque chose comme ça. Comme l’autre, là, le crétin d’avocat. Moi… moi je me lamente sur mon sort parce qu’en définitive, c’est ce qu’il y a de plus intéressant dans ma vie, et de plus palpitant. Avec ce conflit que je nourris avec Helen, bien sûr.

Depuis quand je travaille ici ? Depuis une éternité. A peine deux mois et demi, guère plus. Joie absolue. Si elle me virait maintenant, j’en connais une qui serait ravie d’attaquer la mairie en justice, ou une bêtise dans le genre. Ma femme, ma plus fervente défenseuse. Si ce n’est pas risible. Dans tous les cas… dans tous les cas quoi ? « Alors tu devrais savoir que je ne suis pas le genre de personne qui apprécie la fainéantise. C’est pas comme s’il y aurait une grosse différence dans la charge de travail des autres si tu devais être viré. » Là dessus, mon sourire amusé trahit ce que je pense. «Pas faux. » Même vrai. Bon, dans les faits, puisque je fais mon boulot, bon gré mal gré, comme une réminiscence du soldat que j’étais, soldat qu’insupportait les comptes rendus bâclés, les ordres hasardeux, les situations laissées au flou le plus complet, dans les faits, la charge de travail de mes collègues serait bien plus conséquente. Mais… que Madame la Maire pense ce qu’elle pense… « J’ai passé une grande partie de ma vie à me faire rabaisser parce que j’étais une femme. J’ai lutté avec l’espoir qu’un jour, on apprenne à juger les gens sur leurs capacités et pas sur leurs différences, qu’elles soient sexuelles, ou physiques. Alors ton argument, tu l’adresses vraiment à la mauvaise personne. » Je plisse les yeux, instantanément.

Vraiment ? Elle vient vraiment de me sortir le laïus de la femme opprimée ? Alors que je venais juste de lui rappeler ce que les gens pourraient éventuellement être amené à croire si elle me virait ? Mais c’est quoi son problème, elle me prend pour le grand méchant Homme qui veut la voir faire la popotte et pas à la mairie ? Elle est sérieuse ? Seul ce qui subsiste de mon sens de la hiérarchie m’évite de lui faire remarquer avec tout le mépris que je ressens à cet instant qu’elle est non seulement pitoyable mais aussi, voire surtout, qu’elle vient de se décrédibiliser complètement à mes yeux. Je préfère encore lui faire remarquer que mes dossiers, ils sont bouclés. Je n’ai peut être pas passé cinq heures dessus, mais le fait que je sache toutes mes lettres et épeler mon nom doit pas mal aider.

Sans compter que j’ai été formé pour être efficace. Surtout lorsque je n’ai pas d’être humain à emmerder en face de moi. « Je pourrais presque applaudir le taux de maturité. C’est fantastique si en réalité, ton job, tu le fais juste en retard et mal qui plus est. Alors, moi, je vais te faire remarquer que la prochaine fois que tu ‘torcheras’ ton travail, à la traîne, ou que tu dépasseras ton temps de pause, ou que tu seras juste à ton bureau en train de faire des mots-croisés, tu seras viré. Est-ce que c’est clair ou est-ce qu’il faut que je te le répète à la façon d’un enfant de cinq ans pour que ça rentre ? »

Cette fois, je ne rétorque pas immédiatement tout le bien que je peux penser de son autorité. J’ai passé une grande partie de ma vie à me faire rabaisser parce que j’étais une femme. Si elle compte rester bloquée là-dessus encore des années, et bien… j’ai de la peine pour elle. Tout comme j’ai de la peine pour moi lorsque les rares matins où je ne suis pas rongé par l’amertume, je regarde ce que je suis devenu. « J’avais sept ans quand j’ai décidé que j'intègrerai les forces spéciales de mon pays. J’avais moins de vingt-deux ans que je me suis présenté pour la sélection des SASR, j’avais près de 10 d’écart avec le plus âgé des autres candidats, j’en avais 6 avec le deuxième plus jeune du commando. Les instructeurs ont passé toute la durée de la sélection à vouloir me prouver, ainsi qu’à l’officier qui m’avait recommandé, que j’étais beaucoup trop jeune. Alors ne pensez pas que parce que vous êtes une femme, vous avez plus de mérite que moi à être arrivée où vous en êtes. Et arrêtez de mettre ça en avant, c’est d’un ridicule sans nom, ça ne fait que dévaloriser votre fonction et votre réussite. Et ne montez pas sur vos grands chevaux parce que j’ai peut être supposé que, tout comme une femme flemmarde et incompétente peut facilement se faire passer pour la victime lorsqu’elle est virée pour faute professionnelle, un paraplégique peut totalement attirer la compassion des médias parce qu’il a été injustement expulsé alors qu’il peinait à se remettre du traumatisme d’un accident grave tout en conciliant vie de famille et travail à des années lumières de ses capacités. Je n’agresse en rien votre royale personne, je dis juste que certain, voire certaine, pourrait sauter sur l’occasion pour vous décrier et pousser facilement une partie de la population à retirer leurs votes. »

Je n’ai pas à me forcer à me taire, mes mots se tarissent d’eux-mêmes lorsque je prends conscience de deux choses : je ne suis pas du genre à parler, en règle générale, bien au contraire. Plutôt taciturne, plutôt introverti, je ne suis vraiment pas du genre à me lancer dans des diatribes politiques, encore moins du style à défendre mes idées et à les imposer, à les détailler et à les transformer en harangue, je ne suis pas de ceux qui vont avoir à cœur de convaincre les autres ou d’autres conneries dans le genre. En général, je pense ce que je pense, je me la ferme ou je ne sors que deux, trois mots visant à faire comprendre mon avis dans son idée, puis je change de sujet. Là, je me suis laissé emporter, et je n’arrive pas à savoir pourquoi. Je prends conscience de deux choses : je m’adresse à mon supérieur. Et c’est contre-nature pour moi, vraiment contre-nature, à partir du moment où j’ai admis qu’elle était au-dessus de moi dans la hiérarchie. Dans les forces spéciales, on nous encourageait à donner notre avis quoiqu’il arrive, en partant du principe que la seule chose qui nous différenciait de l’officier supérieur, c’était la quantité d’informations à laquelle on avait accès, et pas nos capacités d’analyse. Mais sinon, l’obéissance est au cœur de la vocation de militaire. Et en la trahissant, je ne peux pas m’empêcher de savoir que je me trahis moi-même. Quand bien même mon travail me tue à petits feux. Mes mains impriment à mon fauteuil un mouvement de recul, le soldat reprend momentanément le dessus sur le mutant vacciné. « Je me suis oublié, désolé. Mon boulot est fait, bien fait, fait juste efficacement, madame. Et je m’emmerde, à écouter les ragots de mon voisin et de mes voisines. Donc autant prendre des pauses cafés. » Je cherche son regard, en me parant d’une nonchalance complètement factice, que trahissent et mon regard, et ma mâchoire crispée. « Croyez-moi, j’aimerai faire un autre boulot. Le problème, c’est non seulement que je ne suis plus bon à rien, mais qu’en plus, j’ai un fils à élever et une femme qui apprécie tellement son petit confort de vie qu’elle n’envisage pas une seule seconde de bosser. »

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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeLun 28 Nov 2016 - 16:38

I see bad time today.
— marvin smedry & isolde saddler —

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C’était pas le moment de la faire chier Isolde. Elle n’avait pas la réputation d’une fille très patiente à la base, elle avait toujours été du genre grande-gueule, à l’ouvrir dès qu’on l’emmerdait un peu trop et en plus, elle avait la chance d’être dotée d’assez de force pour casser le nez au premier qui jugerait bon de l’emmerder un peu trop longtemps. Isolde, elle était comme ça en principe, elle réagissait vite parfois trop vite, dans des réactions parfois exagérées, mais toujours justifiées – d’après elle en tout cas. Mais ces derniers temps, c’était pire sans doute, parce qu’il s’était passé trop de trucs pour ajouter de l’angoisse dans sa vie. Alors, elle avait bien des raisons d’être stressée, fatiguée et de ne pas avoir envie qu’on l’emmerde trop. Elle avait bien envie des fois de poser de nouveau des vacances, pour se barrer encore avec Cesare et Clara pendant quelques temps. Mais fallait bien bosser aussi et même si les dernières vacances qu’elle avait prises étaient dues à plusieurs longues heures à se faire torturer par un hunter ; elle avait également pris quelques jours quand Cesare avait été à l’hôpital alors, là c’était trop tôt pour en prendre encore, d’autant plus qu’elle avait bien l’intention de prendre quelques jour pour noël et mine de rien, la fin de l’année approchait à grand pas. Alors il fallait bien qu’elle prenne son mal en patience et qu’elle tienne le coup, mais ce n’était pas facile tous les jours. Et fallait croire qu’aujourd’hui, c’était l’une de ses journées ou trop c’était trop et elle avait juste envie de balancer tous les dossiers à travers la mairie avant de se barrer pour rentrer chez elle. Elle était assez raisonnable, mine de rien, pour simplement se dire que s’ils s’y mettaient à plusieurs, les dossiers seraient vite traités et tout le monde rentrerait chez lui rapidement.

Marvin, clairement, il n’était pas là pour simplifier les choses. Il n’aurait pas pu être juste à son bureau en train de bosser comme tout le monde ? Non, il fallait qu’il soit là, en train de lire des bandes dessinées, comme si c’était tout à fait normal. Elle n’avait pas particulièrement envie de se prendre la tête avec qui que ce soit Isolde, dans le fond elle aurait préféré juste lui dire d’aller bosser et de lui foutre la paix, mais non, il avait fallu que les choses se barrent en couilles. Peut-être que c’était de sa faute, parce qu’elle était arrivée en râlant, mais elle estimait que c’était légitime aussi. Après tout, elle n’aurait pas eu besoin de râler s’il avait été à son poste après tout. Maintenant, elle sentait les nerfs qui commençaient à la lâcher. En général elle ne pétait les plombs souvent à la mairie, moins qu’elle avait pu le faire à la police, mais fallait croire que les mauvaises habitudes avaient la vie dure, alors garder son calme, c’était parfois difficile. Là, ça l’était beaucoup, elle en lâcha un soupire explicite à la remarque du jeune homme. « Ouais, c’est sûrement ça. » Elle leva les yeux au ciel. Lancaster avait été viré parce qu’il était un idiot mégalo qui avait fait plus de mal à cette ville qui ne l’avait aidée et la population de Radcliff en avait eu marre de devoir le supporter. Il continuait Marvin, à croire qu’il voulait vraiment la voir taper du poing sur la table et devenir rouge de colère, elle ne savait pas trop et peut-être que par orgueil, elle aurait voulu lui prouver qu’il ne pouvait pas la pousser à bout, mais c’était comme demander à Clara d’aller se préparer son repas elle-même ; impossible. « Professeur Xavier bosse, lui au moins. » Pourquoi elle répondait à ça en plus sérieusement ? Ça n’en valait clairement pas la peine. C’était plus fort qu’elle, merde, des fois elle se détestait pour ça. Elle en avait marre, vraiment marre d’être là dans des débats sans intérêt qui en plus lui faisait perdre du temps. Finalement, elle allait rentrer tard ce soir, tout ça parce qu’elle était en train de se prendre la tête avec l’un de ses employés dans la salle de repos. La perte de temps était flagrante là ; si elle avait été en train de faire ces fameux dossiers, au moins, elle aurait été productive.

Elle pouvait le virer si elle en avait l’envie. Elle était la patronne de toute évidence et tiens, elle n’avait jamais viré personne de sa vie, ça devait donner une certaine impression de pouvoir, qui ne pouvait certainement pas être désagréable Avec ou sans lui de toute façon, la différence ne serait pas des plus évidente Quoi que, la salle de repos serait plus souvent vide. Les bras croisés sur la poitrine, elle arqua un sourcil alors qu’il venait de se mettre à parler, un long discours auquel elle avait bien envie de simplement répondre ‘je m’en fiche’ parce que c’était le cas hein, elle s’en fichait. Elle voulait que ces putains de dossiers soient traitées avant l’année prochaine, rien de plus. Elle voulait rentrer chez elle, retrouver son bébé et son petit ami et non passer encore cent-vingt ans à la mairie à faire des heures supplémentaires. « J’ai pas dit que j’avais plus de mérite que vous. J’ai dit qu’on avait tous nos problèmes, nos difficultés mais qu’il fallait se bouger le cul pour passer outre. » Alors qu’il le bouge le sien de cul, parce qu’elle n’allait pas garder un élément inutile, point. « J’me fiche de ce qu’on peut penser Smedry. Le dernier maire a tiré une balle dans la tête d’une pauvre fille sur la place public, virer un type, ça devrait passer assez bien après ça. » Qu’il soit handicapé ou non. Elle voulait juste que cette mairie fonctionne bien elle, elle voulait que le travail soit fait et que les habitants de cette ville maudite sachent qu’ils pouvaient compter sur la mairie. Mais clairement, elle ne pouvait pas faire ça toute seule, elle n’avait pas le pouvoir de se multiplier. « Bien. Y en a encore du boulot. Alors prouve le moi que tu peux être efficace, comme ça j’aurai plus de raison de râler, tout le monde sera content. » Lui parce qu’elle aurait fini de lui casser les pieds comme elle le faisait, elle parce qu’avec un peu de chance elle serait chez elle avant que Cesare ne mette Clara au lit. Elle laissa échapper un soupire, elle ne savait pas si c’était pas compassion ou par exaspération, un genre de truc entre les deux. « Je suis pas conseillère en emploi, mais je suis certaine que tu peux trouver autre chose si ça, ça te plait pas. » Elle en parlait souvent avec Cesare de boulot ces derniers temps, alors bon, peut-être qu’il ne pourrait jamais atteindre ses vocations, si ces dernières concernaient l’armée, vu sa situation, mais ça ne voulait pas dire que tout était perdu. « Pour l’instant, le mieux c’est faire en sorte de garder ton boulot pour pouvoir mettre du pain sur la table. » Elle haussa les épaules. Y avait que lui qui pouvait gérer sa vie, alors qu’il la prenne en main, qu’il cherche autre chose si la mairie ne lui plaisait pas, mais en attendant, fallait bien bosser. M’enfin, elle n’avait pas l’intention de lui filer des conseils non plus, c’était pas son job à elle et il l’avait assez gonflé comme ça, s’il avait besoin d’aide, il pouvait toujours prendre un psy, ce serait plus efficace qu’elle, sans aucun doute.
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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeDim 18 Déc 2016 - 22:08

Trouble on the way
Isolde & Marvin



Il y a des moments comme ça, où il ne faut pas m’emmerder. Et des sujets, comme ça, sur lesquels il ne faut pas m’emmerder non plus. Alors lorsque quelqu’un commet la connerie ou l’erreur folle de se promener à un mauvais moment sur un mauvais sujet, je suis capable de partir dans des diatribes totalement inutiles et parfaitement vaines mais qui font du bien et qui ont le mérite de me faire sortir de ma réserve naturelle. Et de me faire sortir hors de moi, aussi. Je n’ai pas fini de parler que je m’attends à un très mérité rien à battre de celle qui est condamnée à être ma supérieure, tant qu’elle n’aura pas franchi le pas du licenciement. J’ai bien conscience que me la fermer aurait été pour une fois pertinent. Je prends aussi conscience du changement qui s’est opéré en moi ces derniers mois. Au sein de l’armée, aurais-je un jour osé m’adresser de cette manière à mon supérieur ? Aurais-je un jour osé outrepasser mon grade, la hiérarchie, pour railler, être insolent, m’énerver, m’emporter, et tout ça pour quoi ? Juste une journée de merde, une matinée de merde, un travail aussi inintéressant qu’épuisant, tout ça parce que ma rancœur est telle qu’elle supplante tout le reste. Jamais. Ma vocation de militaire est inscrite dans mon âme, dans ma nature, ma vocation de militaire m’a forgé depuis mon adolescence, a forgé mon corps, ma volonté, ma manière d’être jusqu’à ma façon d’aborder la vie, mon avenir et ma réalité. Ne pas se marier, ne pas avoir d’enfants pour ne laisser derrière ni veuve ni orphelin, c’était une certitude que j’avais lorsque j’avais posé ma demande pour intégrer les SASR, c’est une certitude qu’Helen a outrepassée et que je n’ai pas eu le courage d’imposer. Une grave erreur. Et une erreur qui m’a conduit à ce fauteuil, devant cette table, à côté de cette machine à café, face à ces comics, face aussi à ma propre dépression que je ne veux ni admettre, ni reconnaître.

Une dépression qui prend la forme d’un je-m’en-foutisme des plus complets et des plus odieux, une dépression qui a des pics de violence et de colère, une dépression qui se morfond, une dépression qui se noie dans l’affliction, une dépression que j’étouffe de mon déni et de ma mauvaise foi. Une dépression qui doit se voir, vu comme le personnel soignant insiste pour que j’aille voir un psychologue, une dépression que je camoufle derrière un monceau d’armures en morceaux. « J’ai pas dit que j’avais plus de mérite que vous. J’ai dit qu’on avait tous nos problèmes, nos difficultés mais qu’il fallait se bouger le cul pour passer outre. J’me fiche de ce qu’on peut penser Smedry. Le dernier maire a tiré une balle dans la tête d’une pauvre fille sur la place public, virer un type, ça devrait passer assez bien après ça. » J’hausse les épaules. Elle peut peut-être s’en foutre, il n’en reste qu’elle se planterait une sacrée épine dans le tendon d’Achille, et une bien mauvaise presse, surtout si je révèle après coup ces gênes mutants qui ont été réduits au silence dans mon ADN. Elle serait bien belle, la maire qui a fait tomber Lancaster, après ça. Bien belle et elle passerait pour une sacrée cruche, aussi. Je lui souris, d’un sourire appuyé et insistant, tout en gardant mes pensées pour moi-même. Je lui souris, en prenant sur moi pour ravaler tous ces commentaires que rien, au final, n’est supposé me faire taire. Je lui souris, tout en laissant l’ombre du soldat, l’ombre de l’officier, l’ombre de ce que j’ai toujours été, prendre le dessus. Et m’excuser, faire marche arrière. Je ne suis pas un homme étouffé par son orgueil, j’ai au moins cette qualité de savoir quand j’ai eu tort, et surtout savoir le reconnaître. « Bien. Y en a encore du boulot. Alors prouve le moi que tu peux être efficace, comme ça j’aurai plus de raison de râler, tout le monde sera content. Je suis pas conseillère en emploi, mais je suis certaine que tu peux trouver autre chose si ça, ça te plait pas. Pour l’instant, le mieux c’est faire en sorte de garder ton boulot pour pouvoir mettre du pain sur la table. » Je la fixe en haussant un sourcil.

Je brûle d’envie de lui faire remarquer que je peux bien lui prouver que je peux être efficace, que je peux bien lui prouver que je veux garder mon boulot, mais le fait est que… le fait est surtout que si je perds mon boulot, je perdrai des points sur l’échiquier de mon divorce, que si je garde mon boulot, je fais garder des points à Helen sur l’échiquier de notre mariage, que quoique je fasse actuellement, tout ne me mènera qu’à un échec-et-mat des plus… violents. Et douloureux. Je ne suis pas un homme orgueilleux, mais je reste un homme fier, et un homme qui ne tient que par ses convictions, que par ses objectifs et un but à atteindre. « Il n’y a rien qui puisse me plaire et que je puisse faire, malheureusement. Alors je me traîne ce boulot pourri dans une mairie pourrie dans une ville pourrie et dans un pays pourri. » Tout comme je ne suis pas un homme orgueilleux, je ne suis pas non plus un hypocrite et encore moins un menteur. « Vous êtes peut-être pas conseillère en emploi, mais en tant que patronne, vous êtes pas supposée veiller au bien-être de vos foutus employés ? » J’ai envie de l’emmerder, et cette envie ne veut pas me quitter pour la simple raison que… « Oh et puis merde, oubliez-ça. » J’imprime un mouvement de recul au fauteuil. « Qu’est-ce que vous voulez, au juste ? Si vous êtes venue jusqu’ici, c’était que vous me cherchiez, si vous me cherchiez, c’était pour une bonne raison. Vous avez des dossiers à me filer, c’est ça ? » Depuis le début, mes doigts de la main droite pianotent sur l’accoudoir du fauteuil. Depuis le début, ils bougent sans discontinuer. Et là, ils viennent de s’arrêter, ils viennent surtout d’arrêter de répondre à mes injonctions. Engourdis. Fourmillement dans les phalanges qui vont et viennent, et qui s’estompent.

Ma paralysie ne touche la plupart du temps que tout le bas de mon corps, mais tout comme elle va et vient à son gré, me rendant parfois ma mobilité, elle va et vient et submerge parfois d’autres membres, remonte jusqu’à mes mains, descend jusqu’à mon coude, s’étend dans mes épaules. Je suis gaucher, mais avec un bras droit inopérant, autant pour l’efficacité qu’elle me réclame. Et autant je peux chercher à utiliser mon handicap officiel comme une excuse, autant là… le poids du secret de la véritable raison de ma paralysie pèse sur mes pensées lorsque je prends sur moi pour faire comme si de rien n’était. Mes doigts retombent mollement sur l’accoudoir. Ma mobilité commence à être vraiment réduite. C’est con, j’étais parti pour retourner bosser ; avec un bras hors service, je vais être réduit à tourner en rond. Ou à trouver une nouvelle excuse pour ne toujours pas plier. «  J’imagine qu’ils peuvent attendre la fin de ma lecture ? »

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeLun 9 Jan 2017 - 13:46

I see bad time today.
— marvin smedry & isolde saddler —

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Isolde, elle s’était toujours donné les moyens de réussir dans sa vie, quoi qu’il arrive et elle avait déjà été confrontée à tout un tas de difficultés. Déjà, elle était née dans le fin fond du Kentucky, dans une ville plutôt conservatrice, dans laquelle y avait probablement encore trop de gens qui pensaient que les femmes étaient plus à leur place dans la cuisine en train de faire le repas et de s’occuper des enfants. Comme pour ne vraiment pas faire ce qu’on attendait d’elle dans une ville pareille, elle était complètement athée et avait une orientation sexuelle qui pourrait presque choquer ici, au fin fond du Kentucky. Elle avait, en plus, travaillé pour la police, le genre d’endroit où il y avait plus d’hommes que de femmes et pourtant, elle avait su montrer qu’elle était aussi douée – voire plus douée – que la plupart des hommes de ce commissariat. Maintenant qu’elle était maire, elle se retrouvait dans le domaine de la politique et là encore, c’était un domaine qui semblait concerner davantage les hommes que les femmes et pourtant, elle avait l’impression d’être meilleure à ce poste qu’un Lancaster complètement rongé par la haine des transmutants qui tuait n’importe qui sans se soucier des conséquences. Elle passait ses journées à essayer de nettoyer la merde que Lancaster avait laissée derrière lui et c’était clairement pas facile, mais Isolde, elle faisait de son mieux. Si bien que des fois, elle restait au boulot bien plus tard que prévu et que ça lui coutait des moments avec sa fille. Y en avait des journées comme ça, où elle partait de bonne heure, si bien que Clara dormait encore et qu’elle n’avait pas le cœur à la réveiller et qu’elle rentrait le soir et que la petite était déjà couchée et que là aussi, il n’était pas question de la réveiller.

Elle faisait des sacrifices pour les gens de cette ville, pour essayer d’arranger les choses et de faire en sorte que sortir dans la rue ne semble pas aussi risqué qu’au temps de Lancaster, quand franchir le couvre-feu devenait un crime. Alors, elle n’avait clairement pas envie d’entendre dire qu’elle pourrait passer pour la pire personne au monde pour avoir viré quelqu’un de son équipe, qu’il soit handicapé ou pas, ça n’avait pas d’importance, après tout. Elle faisait ce qu’elle faisait pour cette ville ; elle s’était même faite torturée pour Radcliff, alors franchement, elle espérait bien que les gens ne seraient pas là à lui faire un scandale pour un employé viré. Sinon, elle serait, sans aucun doute, la première à leur rappeler ce que Lancaster avait fait lui. Entre cette fille tuée sur la place publique ou ceux qui avaient perdu la vie dans les explosions qu’il avait soigneusement préparées pour sa défaite aux élections, c’était lui le monstre de Radcliff, certainement pas elle. Enfin, qu’il s’estime heureux, Marvin, qu’elle soit assez tolérante pour ne pas le virer tout de suite. Ce n’était pas qu’elle en avait quelque chose à faire de son image et des conséquences qu’une telle action pourrait avoir, c’était juste qu’elle essayait d’être compréhensible, patiente et de laisser plus de chances aux gens. Un exploit, pour une fille comme elle, des efforts qui, bien évidemment, n’étaient pas non plus remarqués. Elle laissa échapper un soupire suite aux propos du jeune homme. « On a rarement ce qu’on voudrait dans la vie, faut apprendre à s’adapter et à revoir à la baisse ses ambitions. Alors c’est peut-être pas évidemment, mais faut le faire. » Personne ne pourrait le faire à sa place, alors fallait qu’il se reprenne lui-même en mains, avant de juste se retrouver sans emploi parce qu’il aurait abusé de la patience de sa patronne, qui non, n’était définitivement pas là pour veiller au bien-être de ses employés. « Non, mon job c’est de faire en sorte que les choses tournent bien dans cette ville, au-delà de ça, faut pas compter sur moi pour vous brosser dans le sens du poil. » N’était-ce pas plutôt l’inverse ? Particulièrement ici, aux Etats-Unis ? Dans le pays du capitalisme, c’était bien aux employés de satisfaire le patron, s’ils ne voulaient pas prendre la porte. Une chose était sûre, si elle devait virer quelqu’un, comme Marvin, ce serait parce que le boulot n’est pas fait, pas pour une question de handicap.

Elle leva les yeux au ciel au finalement aux propos de son interlocuteur, plus les secondes passaient, plus ça devenait difficile de garder son calme, il pouvait toujours s’estimer heureux de ne pas avoir eu le droit à une Isolde vraiment en colère, en face de lui. Fallait encore qu’il fasse en sorte de ne jamais la croiser celle-là et ça ne dépendait que de lui. « Ouais, pour ça et qu’on soit au moins d’accord sur le fait que bosser, c’est plus important que de glander dans la salle de repos. Ce que les gens de Radcliff veulent, c’est que cette ville pourrie soit un peu plus vivable et ça se fera pas en lisant des comics. » Et que s’il voulait garder son job, il allait devoir comprendre cette idée, parce que franchement, elle n’allait pas revenir sur tout ce qu’elle avait dit plus tôt de crainte qu’on lui reproche d’avoir viré un handicapé. Il ne serait pas le premier de l’histoire à se faire virer parce qu’il ne glandait rien et pas parce qu’il était handicapé, fallait pas voir de l’injustice partout à la fin et elle était certaine que les gens de Radcliff étaient capable de s’en rendre compte, d’autant plus qu’ils les attendaient les changements et qu’ils savaient bien que ça ne venait pas par magie, mais bien parce qu’y avait des gens pour bosser derrière. Au pire, c’était un premier avertissement ça, pour le deuxième, peut-être qu’elle le forcerait à aller voir un psy, s’il voulait garder son boulot – parce que clairement, il en avait besoin – et le troisième, ce serait la porte, fin de l’histoire. « A vous de voir. Du moment qu’ils se retrouvent ce soir, traités, sur mon bureau, avant que je parte. » Elle haussa les épaules avant de regarder sa montre. « Ça vous laisse quelque chose comme deux heures. Quoi qu’à force de faire le boulot des autres, je n’ai pas vu ma fille hier soir, ni ce matin. Alors donnez-vous une heure plutôt. » Et la pile de dossier sur son bureau avait de quoi l’occuper pendant une heure, s’il voulait son avis. Elle s’apprêtait à quitter la pièce quand elle s’arrêta, se retournant vers le jeune homme. « Et j’veux pas de boulot torché. Merci. » Sur ces mots, elle quitta finalement la pièce. Il pouvait compter sur elle pour vérifier si le boulot était bien fait à l’arrivée, même si pour ça elle devait encore perdre un petit peu de temps ; ce soir peut-être chez elle, ou demain au plus tard, mais qu’importait, ces dossiers, elle les voulait quand même avait de partir et ce soir, elle avait décidé de partir suffisamment tôt pour pouvoirs profiter de sa soirée, n’en déplaise aux glandeurs qui allaient devoir faire eux-mêmes leur boulot ce soir.
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Marvin Smedry
Marvin Smedry

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MessageSujet: Re: (marvin) • trouble on the way.   (marvin) • trouble on the way. Icon_minitimeDim 22 Jan 2017 - 22:42

Trouble on the way
Isolde & Marvin



Une part de moi a honte de mon attitude, a honte de mon comportement face à ma supérieure hiérarchique. Une part de moi se demande comment j’ai pu tomber aussi bas. Plus jeune militaire intégré aux SASR depuis des années, militaire dans le sang, militaire dans l’âme, militaire jusqu’aux bouts des ongles, avec le respect de la ligne de commandement qui va avec, le respect des ordres, le dévouement et la confiance qui suivent, et pourtant, me voilà à lambiner, à tirer au flanc et à répondre, avec une impertinence doublée d’une insolence à la limite du supportable. Une part de moi soupire et me demande ce qu’il m’est arrivé. Dommage que cette part soit écrasée par ma paralysie, dommage que cette part soit étouffée par une dépression que je nie avec force et conviction. Dommage, finalement, qu’elle n’ait pas son mot à dire. Bien sûr que je pourrais changer de boulot, bien sûr que je pourrais me trouver autre chose à faire. Le problème, c’est que la seule chose que je me voie faire dans ma vie est désormais inaccessible. Le seul domaine dans lequel je peux me projeter est rayé de mes possibilités, rayés de mes perspectives d’avenir. Si j’avais tendance à tomber dans le mélodrame larmoyant et pathétique, j’aurais même tendance à pleurer que je n’ai pas d’avenir. Si. Mais le mélodrame, franchement, très peu pour moi. Je préfère être honnête. Amusant de la part d’un homme qui refuse d’accepter avoir besoin d’être suivi psychologiquement. « On a rarement ce qu’on voudrait dans la vie, faut apprendre à s’adapter et à revoir à la baisse ses ambitions. Alors c’est peut-être pas évidemment, mais faut le faire. Non, mon job c’est de faire en sorte que les choses tournent bien dans cette ville, au-delà de ça, faut pas compter sur moi pour vous brosser dans le sens du poil. » J’hausse un sourcil. « Mince alors, je tombe des nues. Vraiment, je crois que je vais pleurer… » J’ai un petit sourire moqueur sur les lèvres. Revoir à la baisse ses ambitions, il n’en a jamais été question dans mon esprit. Jamais. Et ça ne sera jamais le cas, quoiqu’elle puisse penser. Patienter, oui, mais jamais viser plus bas. Et c’est presque une envie de lui prouver que je n’ai pas à mettre de côté mes objectifs – même si actuellement je n’en ai pas vraiment – qui me pousse à arrêter là la conversation d’un éloquent oh et puis merde. Ca, et mes doigts, qui s’engourdissent au bout de ma main droite, qui perdent en sensibilité et qui, finalement, cessent de répondre. Détourner la conversation, rebondir sur autre chose. Couper court, tout simplement à la discussion. « Ouais, pour ça et qu’on soit au moins d’accord sur le fait que bosser, c’est plus important que de glander dans la salle de repos. Ce que les gens de Radcliff veulent, c’est que cette ville pourrie soit un peu plus vivable et ça se fera pas en lisant des comics. A vous de voir. Du moment qu’ils se retrouvent ce soir, traités, sur mon bureau, avant que je parte. » Là, on va avoir un sacré problème, mais je suis muré dans un silence murmuré à l’oreille par le chantage d’Helen. C’est sûr que remplir des dossiers d’inscription en maternelle ou de pertes de papiers d’identité, ça va secouer le merdier des mutants, chasseurs et de toute la clique de ceux qui se pensent au-dessus des lois, vraiment. « Ça vous laisse quelque chose comme deux heures. Quoi qu’à force de faire le boulot des autres, je n’ai pas vu ma fille hier soir, ni ce matin. Alors donnez-vous une heure plutôt. Et j’veux pas de boulot torché. Merci. » Je ne cherche même plus à répondre, je me contente d’hausser les épaules et de la suivre du regard.

Le ton est clair, l’injonction est éloquente. Et surtout, surtout, je n’ai pas encore suffisamment piétiné mes dix-sept ans dans l’armée pour ne pas reconnaître un ordre à ne pas discuter et surtout le vous pouvez disposer sous-entendu dans toute sa tirade finale. Parfait. Une heure pour bâcler ses foutus dossiers ? Et comment je fais si je ne peux pas me déplacer ? Mon fauteuil est prévu pour un paraplégique qui a envie de faire fonctionner ses bras, pas pour un tétraplégique. Sauf que… je la regarde partir dans un soupir. Bon et bien… il va falloir que je trouve un ordre boulot, parce que ses dossiers, elle peut toujours se torcher avec, vu qu’elle semble apprécier le terme et puisque je ne peux plus me déplacer. Du bout du doigt, je cherche un soupçon de sensibilité sur tout mon bras droit, sans succès. Je finis même par y renverser de frustration mon café presque fini, pas assez chaud pour m’ébouillanter mais suffisamment pour me faire réagir en temps normal. Et rien. Et merde. Ma main valide cherche mon portable, j’ai plus qu’à chercher une bonne patte pour me faire rouler jusqu’à mon bureau. Ou appeler Helen histoire qu’elle me rapatrie chez nous. Et merde pour Saddler, je ne suis pas dévoué au point d’aller chercher ses dossiers en rampant.

RP terminé

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