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 (isolde), no matter what.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 46349
SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeDim 7 Aoû 2016 - 17:34

— cesare demaggio & isolde saddler —
freeze time Before it turns cold
•••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••
Where do we go when we walk on light Who do we call at the edge of night. Carry me close like the tear drops in your eyes. All I can give you is memories, Carry them with you and I'll never leave. I'll lay my head down But when I lay my head down, Don't let me go. Hold me in your beating heart. I won't let go, Forever is not enough. Let me lay my head down on the shadow by your side. Don't let me go, Hold me in your beating heart. — don't let me go.

Ils auraient dû avoir l’habitude, Cesare et Isolde, que les choses puissent dégénérer si vite entre eux deux. Pendant plusieurs mois, ils n’avaient eu que ça, les disputes incessantes. Toutes les fois où ils s’étaient croisés pendant tout le temps de sa grossesse et jusqu’à la dernière seconde de cette dernière, ils avaient toujours trouvé un moyen de se prendre la tête, comme si communiquer normalement était devenu trop difficile. Il avait fallu qu’elle se retrouve à accoucher dans sa chambre au motel pour que les choses se calment. Aucun d’eux ne pouvaient dire ce qui se serait passé si jamais les contractions avaient décidé de venir bien plus tard, au moment où elle aurait finalement décidé de rentrer chez elle parce que se prendre la tête avec Cesare ça n’avait rien de particulièrement constructif. Elle ne voulait pas savoir de toute façon Isolde, bien contente que ce soit arrivé pile à ce moment. Pour eux deux parce que ça les avait réuni, pour elle-même parce qu’elle n’avait vraiment pas eu envie d’être toute seule quand ça commencerait. Il avait été là et cet imprévu était venu faire taire les disputes. Sans doute que cette fois encore, si Clara avait dû se mettre à pleurer dans son berceau, les tensions se seraient apaisées parce que le plus important ça aurait été d’aller s’occuper du bébé. Mais la petite n’avait pas pleuré, encore bien silencieuse dans son lit, cette fois, elle avait décidé de laisser ses parents se débrouiller eux-mêmes avec cette dispute qu’ils étaient venus placer entre eux. Elle aurait voulu l’éviter Isolde et sans doute que Cesare aussi, ce n’était pas comme s’ils avaient l’habitude de vouloir des disputes après tout, ils n’étaient pas encore fous à ce point. Mais ils n’avaient pas réussi à l’éviter alors que dès que les choses devenaient tendues, ils avaient plus souvent l’habitude d’être sur la défensive que de chercher à communiquer sereinement. Elle le savait bien Isolde, qu’elle avait tendance à s’emporter beaucoup trop facilement. C’était devenu un genre de mécanisme de défense au fil des années et là de toute évidence, elle avait bien besoin de ça pour faire face à une réalité qu’elle n’avait pas envie d’affronter. Tout avait été plus simple, plus idéal, plus beau quand ils avaient été en France et maintenant, fallait laisser tout ça de côté pour revenir aux habitudes qu’ils avaient eues ici dans la ville de Radcliff. Elle n’en avait pas envie et après tout ça, ça lui semblait beaucoup trop dur, au-delà de ses forces même. Alors elle s’était énervée, elle s’était emportée et ça avait été absolument incontrôlable. Elle ne voulait pas qu’il parte, elle ne voulait pas avoir à se replonger dans son quotidien aussi rapidement, mais elle n’avait pas le choix. Cesare parti, ça voulait dire se retrouver seule dans cette baraque, recommencer à lutter contre ses craintes, cette paranoïa qui allait lui retomber dessus, s’occuper de Clara toute seule, retourner bosser à la mairie, se replonger dans les histoires d’Insurgency, trop de choses d’un coup, mais y aller progressivement n’était de toute façon pas en option, malgré tout ce qu’elle avait pu croire avant de voir Cesare prêt à partir.

En retrouvant le calme de la chambre pour quelques minutes, Isolde avait pu au moins se donner la peine de remettre de l’ordre dans ses pensées, ce qu’elle aurait été incapable de faire en continuant de se prendre le bec avec Cesare. Si elle avait été encore en face de lui, ils auraient probablement continué dans la même lancée, alors prendre un peu de recul, ça ne pouvait pas leur faire de mal. Elle avait été attentive aux bruits qui venaient du rez-de-chaussée, au moins histoire d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir et se refermer si jamais Cesare prenait la décision de partir. Elle ne se sentait pas prête à s’endormir pour le moment de toute façon, ses pensées étant trop occupées à tourner dans sa tête encore et encore, liées à son appréhension, parce qu’évidemment, elle n’avait pas envie de s’endormir pour découvrir en se réveillant que Cesare était parti et qu’elle n’avait même pas pu lui dire au revoir correctement. Elle n’avait pas envie qu’il quitte cette maison sur une dispute. Maintenant qu’ils arrivaient à se quitter sans que ce soit dans les larmes autant pas que ça commence à se faire sur des disputes. Y en avait d’autres des couples pour lesquels ça devait se passer comme ça pourtant. Une dispute et l’un des deux qui va dormir sur le canapé ou carrément chez un ami, histoire de couper court à une discussion qu’ils ne pourraient pourtant pas éviter. Mais ça, ça concernait les couples normaux, ceux qui pouvaient bien se permettre d’avoir un tel comportement, parce qu’ils savaient qu’ils se retrouveraient bien rapidement, ils savaient qu’ils ne partaient pas pour prendre des risques qui pourraient bien finir par les séparer définitivement. Eux deux, ils ne pouvaient pas se permettre ça. Si jamais il lui arrivait quelque chose à Cesare et que le dernier moment qu’ils avaient passé ensemble, ils l’avaient passé à se disputer ? Cette pensée lui donna l’envie de se relever du lit pour descendre et simplement le prendre dans ses bras, parce qu’elle ne voulait pas que leurs derniers moments ensembles soient gaspillés dans une dispute. Les souvenirs des bons moments passés avec Cesare, ils l’avaient aidé à tenir bon, elle, quand elle avait été torturée. Ils avaient été beaux, lui donnant l’envie d’en avoir d’autres, lui donnant les moyens de résister pour qu’ils puissent en avoir d’autres. Si jamais tout ce qui lui était revenu en tête avait été une dispute trop fraiche à sa mémoire, peut-être que les choses auraient été différentes. Elle ne savait pas trop, mais pour lui, comme pour elle, se quitter sur une dispute, ça ne pouvait pas être une bonne chose, pas un truc qu’ils régleraient vite en se retrouvant le lendemain, parce que si Cesare partait, elle ne savait pas s’ils se reverraient le lendemain. Terminer comme ça, ça avait des allures de dix mois plus tôt quand rien n’allait entre eux deux et pourtant, ça allait mieux maintenant, alors ce serait idiot d’en rester là. Il aurait dû lui parler plus tôt, histoire qu’ils profitent des derniers moments ensemble mieux que ça et elle aurait dû savoir que de toute façon, chaque moment ensemble pouvait être un dernier moment, parce qu’il allait partir. Si elle avait été capable de voir ça, sans doute que les choses auraient été beaucoup moins compliquées ce soir.

Elle fut soulager de le voir rejoindre la chambre, ça voulait au moins dire qu’il n’était pas trop tard pour rattraper les choses et que s’il quittait cette maison ce soir, y avait encore une chance pour que ce ne soit pas sous une énième dispute. C’était pas facile à prédire, vu la façon qu’ils avaient l’un comme l’autre de s’énerver au moindre truc qui n’allait pas. Ce qu’elle savait en revanche, c’était qu’elle avait appris, au fil des mois à ne pas hausser la voix quand Clara était dans les parages et là, elle était juste à côté. Les murs étaient assez épais pour retenir un certain volume sonore, mais certainement pas les cris, sans quoi, Isolde serait rarement réveillée au beau milieu de la nuit par ceux de Clara. Quand bien même une fois endormir, Clara avait tendance à dormir profondément, pendant quelques heures au moins, de plus en plus longtemps alors que les mois avançaient, ça lui semblait normal, de ne pas se mettre à hurler quand Clara était proche. C’était peut-être un truc qui lui venait d’un instinct maternel qu’elle était en train de se construire. En tout cas, ça lui permettrait de rester calme, si jamais les choses devaient prendre une pente encore bien dangereuse. Plus tôt, elle avait préféré redescendre, sachant très bien qu’elle allait finir par s’agacer, mais pas cette fois. De toute façon, maintenant qu’il était là, qu’elle s’était retrouvée dans ses bras, elle n’avait plus du tout envie de crier. Elle avait juste envie de rester dans ses bras, de s’endormir comme ça et de ne plus penser au reste. Mais ils n’avaient pas le choix, fallait bien y penser au reste et en parler avant qu’il ne soit trop tard. Quand il s’éloigna pour s’asseoir au bord du lit, elle se laissa retomber sur le dos, sans le lâcher du regard avant de hausser légèrement les épaules à cette question. « J’crois que j’avais juste pas imaginé que t’allais partir. » C’était débile, elle le savait bien, parce que c’était Radcliff, venait tous les problèmes qu’ils avaient laissés de côté quand ils étaient partis. « J’étais pas prête. » Elle ne l’était toujours pas, mais elle n’allait pas le retenir et elle n’avait pas envie qu’il reste parce que la pauvre Isolde n’avait pas envie de se retrouver toute seule, qu’elle avait vraiment une peur bleue à cette idée, mais qu’y avait bien un moment où faudrait qu’elle les affronte ses peurs. Elle n’avait jamais eue envie de dépendre des autres et c’était ce qu’elle faisait là, elle avait besoin d’avoir du monde auprès d’elle et y avait eu Cesare pendant tout ce temps, elle s’était beaucoup trop reposer sur lui pour chasser des démons contre lesquels au final, elle devait lutter par elle-même. Parce qu’elle était indépendante, qu’elle voulait l’être et qu’elle ne pouvait de toute façon pas exiger de Cesare qu’il reste avec elle pour toujours alors qu’y avait plein d’autres trucs à gérer, dont cette histoire de bébé qui était forcément plus importante que ses peurs à elle, elle avait presque vingt-six ans, elle, elle pouvait se débrouiller. « Je suis okay avec tout ça. Clara et moi, on va s’en sortir, on est en sécurité. Ce bébé l’est pas et il peut même pas s’en sortir tout seul, moi je peux et peut-être être que je dois essayer de le faire. » Parce qu’elle l’avait toujours fait jusqu’à présent. C’était facile de se dire que tout allait bien, que Cesare était là et de s’accrocher à cette idée pour s’en sortir, mais si ça voulait dire qu’elle paniquait comme elle venait de le faire dès qu’il envisageait de s’éloigner, ça n’allait pas la mener bien loin. Elle n’avait pas envie de flipper dès qu’elle se retrouverait toute seule dans la rue et de toute évidence, même s’ils avaient été un couple vivant ensemble et sans contraire, elle se retrouverait quand même souvent toute seule dans la rue ; quoi qu’il arrive, elle ne pouvait pas rester collée à lui indéfiniment. L’idée était tentante, mais impossible. « On m’a toujours appris à m’en sortir toute seule … » Heureusement sans doute que ça faisait partie de son éducation, sans quoi elle serait pas allée bien loin juste après la mort de son père. « Mais je pourrais pas le faire si jamais il devait arriver quelque chose à Clara, alors je peux comprendre qu’elle ait besoin d’aide et si t’es parti sans rien dire, c’était pour moi … Alors tu devrais aller l’aider elle maintenant. » Elle avait probablement plus besoin d’aide qu’elle en ce moment. Et puis cette Gabriela elle avait l’air d’être une partie de sa famille qui ne craignait pas, alors c’était important. « Moi ça va aller. A condition que tu ailles bien toi aussi. » Qu’il soit prudent dans tout ça et qu’il lui revienne en forme, parce qu’elle l’avait dit plus tôt, loin de lui, elle savait rien de ce qui pouvait lui arriver et elle n’avait pas la possibilité d’aller vérifier d’elle-même si tout allait bien pour lui. Elle avait su lutter contre cette sensation jusqu’à présent, mais maintenant qu’elle s’était perdue dans ses peurs, elle n’arrivait plus à lutter contre celle-là non plus. 
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeMer 10 Aoû 2016 - 3:53



LET ME COME HOME TO YOU            
     DON'T LET ME LOSE YOU TOO    
- ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO -
i'm halfway gone. we fought long enough, we were holding ropes but untied to love. if we had a moment we could ignite. instead it seems we're trying hard to start a fight. along these streets you read my words in the night, you hear me call ⓒtopic| h o m e.

S’il y avait bien eu une chose que ses derniers relents de relation avec sa sœur avaient prouvé, c’était que Cesare, il n’était pas très doué pour gérer les crises. Partagé entre ses propres ressentiments, l’incompréhension, la culpabilité, la distance- la peur, le grand-frère toujours adapté à la situation et apte à tirer profit de n’importe quelle mauvaise-passe, s’était envolé, au profit de quelqu’un qui avait pour ambition de tout contrôler, tout calculer, tout maîtriser, comme si ça pouvait effacer les maux et chasser les dangers. Il aurait bien eu envie de parler avec Aria, lui, ou au moins écouter – ç’aurait été un indéniable signe selon lequel sa sœur serait alors apte à ouvrir la bouche pour se livrer à lui, chose qu’elle n’avait finalement jamais vraiment faite, préférant prendre la fuite dans des fêtes imprudentes ou avec des inconnus, plutôt qu’à compter sur lui. Est-ce qu’il l’avait mérité, ce traitement glacial et impitoyable, jusqu’à la toute fin ? Il l’avait bel et bien désertée pendant des mois entiers, sa sœur – presque une année, si on n’comptait que son absence de la maison familiale et plus de cinq ans, quand on comptait tout l’temps qu’il avait passé à la repousser, de peur qu’elle ne découvre sa nature de dégénéré. Ça, elle l’avait appris, Aria ; au bout d’un moment, lors d’une de leurs disputes – elle l’avait appris, que ça faisait cinq longues années, qu’il se savait être un transmutant, et qu’il n’avait rien dit : ni à leurs parents, évidemment, mais ni à elle. Et pourquoi ? Pourquoi, lui avait-elle demandé. Une réponse qu’il avait été bien incapable de lui donner – c’n’était pas faute d’avoir creusé : est-ce que celle-ci était simple comme bonjour, celle qu’il avait si vivement retenue entre ses lèvres, coupant court à la confrontation ? Etait-ce parce qu’il n’lui avait pas fait confiance, tout simplement ? A elle, Aria, l’intouchable, l’éternelle, l’immuable ; Aria, son brin d’humanité, sa survivance de conscience et de contenance. Sur tellement de points, il aurait juré être totalement capable de vouer sa vie à sa sœur les yeux fermés, et à compter sur elle pour le sortir de n’importe quelle situation – la pratique, peut-être, aurait toujours été différente de cette théorie, alors même qu’il aurait juré sur tous les saints que c’était cette conviction-là qui était profondément ancrée en lui. Et peut-être que le temps aurait fini par arranger les choses – peut-être aurait-il fait sa magie, en avançant tout simplement, calmant les nerfs et refermant les plaies. C’était c’que Cesare avait, intérieurement, fini par se dire ; avait-il jeté l’éponge ? Non, mais encore et encore, il s’était juste, contenté de serrer Aria dans ses bras quand elle se réveillait en pleurs, ou quand quelque chose qu’elle ne voulait pas expliquer n’allait pas. Il s’était nourri de ça, ces infimes moments où il aurait pu jurer retrouver sa petite-sœur ; il avait eu tort. Jamais il n’l’avait retrouvée – pas comme ils avaient été avant, pas d’cette façon inclusive et idéale, où ils s’disaient tout, même les choses potentiellement gênantes, ou compliquées, ces trucs que leurs parents seraient incapables de comprendre. Parfois, maintenant, quand il creusait dans sa mémoire à la recherche d’un souvenir avec Aria, il ne trouvait que les derniers moments, les choses récentes ; ce qu’il avait ressenti quand il était rentré dans cette chambre de motel, et qu’Aria n’avait pas été là. Encore une fois. Ce qu’il avait ressenti pendant la fête foraine, quand les premières explosions s’étaient déclenchées. L’hésitation qui l’avait littéralement cloué sur place, quand il avait entendu l’appel à l’aide de cette inconnue, pour voir la guichetière qui lui avait vendu son billet d’entrée, coincée dans sa cabine. C’était incroyable, au fond, la netteté avec laquelle cette soirée revenait dans sa tête, alors même qu’il luttait aujourd’hui pour se souvenir du son de la voix de sa sœur, ou du mielleux de son regard, quand elle l’avait observé avec amour et confiance. Y’a bien longtemps, maintenant.

Parfois, quand il regardait Clara, Cesare s’disait que c’était dommage, qu’elle ait hérité de ses yeux sombres, que les ténèbres soient venues jusqu’à dévorer ses prunelles – elle avait le regard innocent, cet aspect fragile qui lui enserrait le cœur d’une inquiétude palpable. Mais ses yeux à lui, ils n’étaient rien comparés à ceux d’Isolde, ceux d’Aria ; ils avaient toujours été emplis d’une lueur qui était morte dans les siens depuis belle lurette – alors il s’était dit que ce serait mieux pour Clara, d’tirer ses gênes de c’côté-là au moins. Mais aurait-il seulement supporté de regarder sa fille, et d’être encore et encore, rappelé vers sa sœur, morte trop tôt, à cause de lui ? Peut-être qu’en y réfléchissant, la tournure des choses n’était pas si mauvaise, et la génétique lui épargnerait d’autres douleurs, en plus de tout c’qu’elle lui avait déjà infligé. Parce que bordel, comme il l’avait déjà dit mille fois, dans son fonctionnement d’esprit infiniment glacé, sa vie aurait été plus simple s’il n’avait pas été un dégénéré du jour au lendemain- s’il n’avait pas eu cette chose en lui pour le pousser à s’éloigner des siens, et à n’plus se sentir appartenir à la fière famille des DeMaggio. Ce nom qu’il s’était vu perpétrer et faire survivre pendant des décennies, orgueilleusement, sans même tenir compte d’en quoi ça le transformait, que de s’attirer la confiance et la fierté de ses parents. Cette toute nouvelle conscience qu’il s’était éveillée en lui-même, elle faisait un mal de chien. Et il n’pouvait pourtant pas la renier, puisque c’était cette partie-là d’lui-même qui l’avait amené sur le chemin d’Isolde, l’esprit et le cœur ouverts pour la laisser passer toutes les frontières qui l’avaient séparé du monde, et arriver jusqu’à lui. Ouais, en chasseur, sa vie s’rait plus simple, moins faite de remords et de vieux souvenirs couverts de sang, sur lesquels il portait désormais un œil critique et acerbe. Mais il n’aurait pas Isolde. Il n’aurait pas Clara. Mais peut-être qu’Aria serait encore vivante. Ou peut-être qu’il aurait été tellement con qu’il l’aurait lui-même tuée, pour être une transmutante, et il aurait froidement tourné la page ; parce que c’était c’qu’il avait été à l’époque, froid, impétueux, distant. Inhumain. Bien plus que maintenant, avec sa capacité monstrueuse à plier tout métal à sa volonté, et la dangerosité qui coulait dans ses veines. Et malgré les silences, les secrets dans lesquels il tombait dès qu’il était question de quitter Isolde, passer la porte de son appartement ou d’sa maison pour repartir vers chez ses parents, il regrettait chaque matinée qui le ramenait à la réalité, bien plus qu’elle. Il y avait ses propres démons, dans les couloirs de cette maison ; il y avait ses torts, ses cauchemars, ses peurs, ses doutes- tant d’choses desquelles il n’avait jamais eu l’habitude de parler. Certainement pas à ses parents, qui avaient probablement fini par croire qu’à force de lui balancer des coups dès qu’il faiblissait, il était devenu ce genre de machine qui n’ressentait rien. Les rares bribes de sentiments qu’il avait laissé transparaître, ç’avait parfois été avec Aria, parfois avec Skylar. Parfois avec Ellie, ou celles à qui il livrait son cœur, en retenue, en pointillés, sans jamais s’laisser totalement conquérir. Et Cesare, des années plus tard, il avait cru qu’il avait fait les choses différemment avec Isolde. Mais peut-être pas. C’était déjà un progrès en soit, qu’elle sache qu’il était un chasseur – mais c’n’était pas quelque chose qu’il lui avait dit, assis autour d’une table, à la regarder droit dans les yeux, prêt à affronter la chose. C’était une sentence qui lui était tombée dessus, en même temps que la trahison, le deuil, la hargne, la tristesse. Et à elle de connecter les rares informations qu’elle avait glanées, des points par-ci, par-là, qu’elle avait tant bien que mal assemblés les uns avec les autres. Comme ce soir, probablement : quelles idées aurait-elle pu se faire, en le voyant mettre sa veste, prêt à embarquer sans un véritable mot, vers elle ne savait où ? Vers une destination qu’elle n’pouvait que trop bien deviner, puisqu’encore et encore, ç’avait été cette zone tabou qui n’avait eu de cesse de les séparer.

Il savait, alors, il ne savait que trop bien pourquoi elle s’énervait, pourquoi c’était normal et légitime. Pourquoi c’était lui qui s’plantait, comme il s’était planté avec Aria ; peu importait c’qu’ils avaient décidé des semaines – des mois – plus tôt, lorsque les circonstances l’avaient exigé. Cette fois, ils s’étaient promis d’faire les choses différemment, et même si la situation n’était pas encore idéale, ou parfaite, ou l’avenir dégagé juste devant leurs yeux comme un horizon clair, ils pouvaient toujours faire les choses bien. Parce que les mots d’Isolde, ils avaient une certaine façon d’être blessants – c’n’était pas c’qu’elle voulait, ni c’qu’elle sous-entendait, ni ce qu’elle incluait : elle acceptait, elle endurait, encore. Toute seule. Ce fut sûrement ce qui le ramena le plus sur terre, lui faisant serrer les dents ; lui aussi, il était tout seul, la plupart du temps. Peut-être parce que c’était d’sa faute, qu’il poussait les circonstances dans cette voie-là. Parce qu’il se fiait aux mauvaises personnes, et n’disait jamais assez. « T’es pas toute seule, okay ? » c’est tout ce qu’il trouva à dire, dans un premier temps, trouvant le regard de la jeune femme dans la pénombre, forçant un léger sourire à effacer la tension qui montait en lui, culpabilisante. « Jamais, avec moi. J’suis désolé… si t’as pensé ça. Je-… j’sais pas trop c’que ça peut vouloir dire de nous, si-… si quand t’es avec moi, tu crois que t’es… exclue, ou je sais pas. » une remarque dont la sévérité était dirigée vers lui, bien plus que vers elle. « Je sais que-… que j’sais pas trop, parler des choses qui peuvent être importantes. Parfois j’finis par me persuader qu’elles n’en ont pas. Et qu’on peut faire sans. » c’n’était pas une question d’elle, c’n’était pas une question d’Aria non plus alors – c’était lui. Lui qui irrémédiablement, avait repoussé sa sœur hors de sa vie, comme il avait repoussé toutes ses relations précédentes ; toutes, elles avaient lâché prise à un moment donné, tournant la page par elles-mêmes. Ç’avait été douloureux pour l’temps que ç’avait duré, mais ç’avait été pour le mieux. Combien d’fois s’était-il répété ça ? Il avait même commencé à le faire avec sa propre sœur, pour se convaincre lui-même de trouver un moyen de lui faire quitter la ville : le truc qu’il n’avait pas vu venir, c’était qu’elle avait réussi à s’faire à l’idée par elle-même, et que ç’avait été un projet si concret, qu’elle avait plié bagages le soir de sa mort. Si vite. Si clairement. Mais il n’était pas stupide, Cesare, il savait qu’Isolde elle parlait aussi d’une question de logistique : pour le temps où il serait avec Gabriela, il n’serait pas , dans la maison, à ses côtés- elle serait seule. Comme elle ne l’avait pas été depuis des lustres – un des nombreux, indéniables, merveilleux avantages qu’ils avaient eus à l’autre bout du monde – un problème qu’il n’pouvait clairement pas effacer complètement, parce qu’il maîtrisait le métal, et non pas la capacité de se cloner. Comme quoi, y’avait pas que pour les fantasmes érotiques que ça pouvait être utile. « T’es en sécurité ici, Isolde. C’est ta maison. Y’a personne qui viendra ici. Et-… tu sais que si tu m’appelles, ou m’fais un message, même un message vide, j’rappliquerai aussi vite que j’peux. » et sa main glissa le long du bras de la mutante, pour trouver sa main, l’enserrant doucement ; « C’était-… c’était débile, d’dire qu’on pouvait pas s’voir, ou pas s’parler, au début de toute cette histoire. Manifestement, on n’a jamais respecté ce-… marché entre nous. » il eut un vague ricanement, qui mourut bien assez vite, au profit d’un sérieux auquel il s’accrocha, pour regarder la blonde droit dans les yeux, continuant ses caresses sur sa main. « J’m’en fiche de c’que ça peut vouloir dire pour-… pour je sais même plus quoi, si j’dois accourir juste sous le nez de mon père pour t’aider, ou n’importe quoi. J’m’en suis toujours foutu… je-… j’me disais juste que c’était-… évident, alors que ça l’était peut-être pas, en fait. » parce que bon, c’n’était pas comme s’il l’avait dit en des mots clairs, ou vraiment démontré à un moment donné. Il pensait l’avoir fait, encore et encore. Mais peut-être pas assez. « Peu importe c’qui arrive… t’es jamais toute seule, okay ? » rien que par la pensée, chaque pression de son cœur contre son poitrail, il avait été bien plus souvent avec Isolde qu’avec ses propres parents, vraiment concentré sur sa tâche et ses objectifs. Tout ça, ça n’avait été qu’une comédie dans laquelle il avait trop vite, trop drastiquement agonisé, sans cesse rappelé par c’que ses volontés demandaient, chaque jour un peu plus. Il serait devenu fou, si en tous ces mois, ils s’étaient effectivement évités, et n’s’étaient pas vus du tout : tout autant qu’il s’était dit que c’était imprudent au moment d’ces retrouvailles avec la jeune femme, maintenant, il savait que ç’avait été indispensable. Comme un gros bol d’air frais au milieu d’une noyade constante vers les abysses. « Tu sais-… tout c’temps qu’on a perdu… tout c’que j’ai fait, pour trouver Moren et-… ces trucs que j’croyais indispensables. J’pensais que-… que c’était une bonne raison. Peut-être que cette fois, c’est une bonne raison, au moins. » c’était c’qu’il aimait se dire, du moins- ce qu’il s’était répété depuis de longues minutes dans cette même chambre avant qu’elle n’ arrive, et fasse ses propres conclusions. « J’en ai pour deux heures, maximum ce soir-… j’dois juste aller parler à Gabriela, voir ce qu’on peut faire. J’retourne pas chez mes parents. Je-… je sais juste pas c’qu’on va faire, après. Alors-… est-c’qu’on en parle maintenant, ou après ? J’étais pas-… pas prêt à partir moi non plus. » même pour juste deux heures, juste arpenter les rues de Radcliff lui semblait… trop. « On est rentrés, et j’avais laissé ce téléphone derrière, avec-… l’attirail du parfait hunter que j’suis censé être. Et quand j’ai vu tous les messages qu’elle m’avait laissés. J’l’ai appelée. Et depuis-… depuis j’ai un peu passé mon temps à tourner en rond dans cette chambre en m’demandant quoi faire. » s’il devait parler simplement, c’était bien tout ce qu’il avait à dire, comme quoi, c’n’était pas si compliqué ou casse-tête, de trouver les mots. « Je savais que pour toi-… ce serait assez évident, d’savoir quoi faire. Même si ça peut-… encore une fois, venir entre nous, ou repousser c’qu’on peut avoir prévu. » elle avait accepté l’idée qu’il privilégie une vengeance stupide, contre leur histoire à eux deux, parce qu’elle avait pensé à lui avant d’penser à elle, ou eux deux, ou ces si bons sentiments qui survivaient quand ils étaient ensemble. Parce qu’Isolde, elle était comme ça, altruiste, volontaire-… et pourtant, elle méritait mieux. Ils méritaient mieux. « J’avais juste besoin d’arriver à cette conclusion, moi aussi. » admit-il à nouveau, baissant vaguement le regard, ses mâchoires se joignant étroitement ; il s’était jeté tête la première dans une volonté de vengeance bien plus grosse que lui, mais il avait tout un débat interne quant à sauver un gamin d’un an à peine, de l’emprise de types aussi malsains que ses parents à lui. Dans un soupir, il eut un grognement, las avant l’heure, faisant tout un tas d’acrobaties pour se hisser par-dessus Isolde, et parvenir à s’allonger à côté d’elle. « J’suis désolé. » qu’il répéta, parce que c’n’était jamais assez. « Et manifestement-… y’a des trucs auxquels t’as pensé, et que j’avais même jamais vraiment envisagé. » dans un vague sourire, il haussa les sourcils ; à force d’amasser les cicatrices, à survivre à un peu tout et n’importe quoi, il n’craignait plus particulièrement la mort. Y’avait même eu des époques où il s’était volontiers jeté dans n’importe quelle situation, pour la voir venir un peu plus vite, persuadé que ça simplifierait bien des choses. Mais il avait Isolde, maintenant. Et ils avaient Clara. Peut-être bien que connaître son père, ou savoir ce qui lui était arrivé s’il devait lui arriver quelque chose, pouvait être un bon moyen d’garantir à la petite un avenir plus stable que l’inverse. Ç’avait été hypocrite, pourtant, d’penser comme ça – c’était un peu comme à l’époque où Isolde lui répondait qu’elle ne mourrait pas, ou ‘que si elle mourrait, ce serait au moins pour une bonne cause’ quand il s’inquiétait pour elle. Comme quoi, y’avait toujours tout un tas d’trucs qu’il n’prenait pas en considération, quand il pensait à l’avenir ; il n’était pas encore très doué pour ça, trop occupé à survivre à chaque journée, comme le lui rappelait si bien Radcliff.


Dernière édition par Cesare DeMaggio le Dim 11 Sep 2016 - 3:23, édité 1 fois
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeJeu 11 Aoû 2016 - 1:46

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Where do we go when we walk on light Who do we call at the edge of night. Carry me close like the tear drops in your eyes. All I can give you is memories, Carry them with you and I'll never leave. I'll lay my head down But when I lay my head down, Don't let me go. Hold me in your beating heart. I won't let go, Forever is not enough. Let me lay my head down on the shadow by your side. Don't let me go, Hold me in your beating heart. — don't let me go.

Ces vacances en France, ça avait été une échappée dont Isolde avait eue besoin avant de s’enfoncer complètement dans les méandres de ses pensées.  Elle en avait passé du temps à se perdre dans ses propres songes, à se fermer complètement au reste du monde parce que ça n’allait pas et qu’elle ne savait pas comment gérer tout ça. En parler avec Cesare, ça avait déjà été compliqué en France, loin de tout ce qu’ils connaissaient ici, alors, s’il avait fallu qu’ils restent là, les choses auraient été encore plus compliquées, c’était certain. La France, même pour le peu de temps qu’ils y étaient restés, ça lui avait fait du bien. Mais le retour était difficile, bien évidemment. Elle l’avait su au moment où elle avait pris la décision de rentrer, mais y avait tellement de choses ici auxquelles elle ne pouvait pas tourner le dos. Y avait ses amis, elle avait du mal à s’imaginer les laisser derrière elle et dans le fond, ils n’avaient pas nécessairement besoin d’elle pour s’en sortir, mais ils étaient ses amis et c’était difficile de s’imaginer les laisser au beau milieu du chaos pour continuer sa vie ailleurs. Elle avait un sens de la loyauté qui semblait la pousser à tout défier pour ceux en qui elle tenait. Elle avait eu un choix à faire entre une vie tranquille avec Cesare et Clara et une vie moins facile, mais dans laquelle elle ne ferait pas faux bond à ses amis ou à ceux qui pouvaient croire en elle. Radcliff, c’était au moins l’option qui ne la forçait pas à choisir nettement entre ses amis et son couple, parce que ça clairement, c’était le genre de choix qu’elle était incapable de faire. Léda l’avait fait elle, le choix de privilégier sa famille plutôt que ses amis, elle était partie, elle était rentrée à la Nouvelle-Orléans, avant même qu’elle, elle ne remette les pieds aux Etats-Unis. Elle n’en voulait pas à Léda d’avoir pris cette décision, même si clairement, elle était triste de ne pas avoir pu lui dire au revoir avant qu’elle ne parte et que ça faisait partie des mille et un trucs qui allaient rendre la vie à Radcliff plus compliquée que si elle avait décidé de la refaire ailleurs en compagnie de Cesare. Elle ne savait pas pourquoi elle, elle en était incapable, elle aimait sa fille sans doute autant que Léda aimait son fils. Elle avait envie de la protéger, de lui offrir la meilleure vie qui soit et pourtant, elle était coincée à Radcliff, incapable de tout laisser tomber pour s’en aller. Apprendre le départ de Léda, ça avait ajouté une question de plus à celles qu’elle se posait déjà depuis quelques temps. Elle avait cru que tout ce qu’elle faisait, ça faisait d’elle quelqu’un de bien et que c’était ce qu’elle voulait être, que c’était pour ça qu’elle n’arrivait pas à quitter Radcliff. Mais elle en arrivait maintenant à se demander si ça ne faisait pas d’elle juste une fille complètement folle ou une mère pas assez attentive aux besoins de son enfant. Peut-être qu’elle avait trop tendance à penser à ce qu’elle voulait, à ses ambitions avant de penser à Clara. La France, bien évidemment, ça avait été beaucoup plus simple. Ça avait été une évidence de tout repousser, de simplement se dire que c’était des vacances et qu’elle voulait juste en profiter pour se détendre et pour oublier tout ce qui n’allait pas. Mais à trop oublié, sans doute qu’elle avait oublié de se préparer au retour à Radcliff et maintenant qu’elle se retrouvait confrontée à cette réalité c’était dur, vraiment très dur.

Elle n’avait qu’à peine penser à tout ce qui pouvait la tracasser, avant de voir Cesare avec sa veste, prêt à partir et c’était un torrent d’émotions et de pensées qui s’étaient imposées à elle d’un coup, la poussant à péter un câble alors même qu’au fond d’elle, elle l’avait toujours su que Cesare allait finir par partir. Mais elle avait nié l’évidence tout autant que le reste, bien contente de rester dans sa bulle là où tout était beaucoup plus facile. C’était pas juste sans doute de s’en être pris comme ça à lui alors même que ça n’aurait rien dû avoir d’une surprise. Elle aurait voulu savoir plus tôt ce qu’il avait en tête et c’était peut-être légitime comme demande, mais elle aurait très bien pu lui expliquer ça calmement et sans que ça parte dans un tas de reproches qu’il ne méritait pas. D’un coup, y avait tout qui devenait trop dur à gérer, ça faisait trop d’un coup et elle ne savait pas comment faire pour s’en sortir avec tout ce qu’elle ressentait, autrement qu’en se mettant à gueuler sur tout le monde et y avait eu que Cesare dans les parages, Cesare qui était, celui qui en un rien de temps l’avait ramenée à la réalité. Alors d’une certaine façon, dans les coins les plus dérangés de son esprit ça semblait logique de s’en prendre à lui, tout comme ça avait été logique à une époque de simplement s’arrêter au fait qu’il était un DeMaggio, donc il était chasseur, donc, il avait tué ses amis parce que c’était ce qu’il faisait, tuer des transmutants. Une façon de penser trop simple, trop erronée qui l’amenait toujours à faire n’importe quoi. Ouais Cesare l’avait ramenée à la réalité, mais en toute logique, y avait dû ne s’en vouloir qu’à elle-même, parce qu’elle n’avait pas été capable de l’envisager d’elle-même la réalité. Il était douloureux le retour à la réalité et elle savait très bien que ça n’avait pas été dans les attentions du DeMaggio de lui faire du mal. C’était elle toute seule qui était responsable de ce qu’elle ressentait et c’était plus simple d’arriver à cette conclusion seule au fond de son lit plutôt qu’en face de Cesare. Il allait peut-être falloir qu’elle essaie d’arrêter de s’en prendre à tout le monde et à n’importe qui dès qu’un truc n’allait pas, plutôt que de se remettre en question.  Parce que c’était injuste, alors elle était désolée de la façon dont elle avait réagi. Elle aurait voulu éviter cette crise, mais y avait déjà trop de truc qui lui tordait les tripes pour que ce soit évitable. Elle avait peur de tellement de trucs d’un coup, pour elle-même à cause de ce qui s’était passé quelques semaines plus tôt, pour Cesare aussi, parce que justement, ce qu’elle avait vécu quelques semaines plus tôt, ça lui donnait l’impression que le danger, il était partout et lui, il flirtait avec, aux côtés de son père. Ce type, il avait tué Anthea, il avait tué son père, alors, y avait toute une partie, peut-être trop pessimiste d’elle, qui se disait qu’y avait pas grand-chose pour l’empêcher de tuer Cesare. Ne serait-ce que pour la faire chier, ou parce qu’il était un transmutant, ou parce que ce type était un tueur en série. Elle avait trop peur de le perdre lui aussi et si un malheur devrait arriver, y aurait toujours cette petite voix au fond de sa tête pour lui rappelait que, d’une certaine façon, c’était de sa faute à elle, parce qu’elle était celle qui l’avait ramené à Radcliff alors qu’il détestait cette ville et qu’elle se doutait bien que lui, il avait envie de partir et qu’il restait à cause d’elle.

C’était une raison de plus pour ne pas vouloir qu’il parte. Elle pourrait lui en livrer une liste longue comme le bras de raisons pour lesquels elle ne voulait pas qu’il parte. Mais y avait un moment où ça ne dépendait pas d’elle. Elle ne savait pas comment faire pour être la fille égoïste qui quitterait la ville sans se retourner, en laissant ses amis là-bas, en laissant des gens qu’elle ne connaissait pas, être en danger ; elle voulait aider tout le monde elle, sans doute même un tas de personne qui à sa place, la laisserait crever sans en ressentir le moindre remord. Alors, bien entendu, elle ne pouvait pas non plus être la fille égoïste qui retiendrait Cesare alors que la vie d’un bébé était en jeu. Y avait des moments où elle aurait voulu pouvoir l’être, là en cet instant sans doute, elle voudrait juste pouvoir le supplier de rester avec elle, lui dire qu’elle aussi elle avait besoin de lui et que Clara aussi. Elle aurait même voulu pousser le vice en lui disant qu’elles avaient forcément plus besoin de lui qu’une cousine venue de nulle part et un bébé qu’il ne connaissait même pas. Parce qu’elle était sa petite-amie et Clara était sa fille. Mais non, elle n’arriverait jamais à dire un truc pareil, ni même à le penser, quand bien même ça pourrait peut-être simplifier un tas de trucs dans sa vie parfois de se montrer égoïste. Au lieu de ça, elle était la fille qui courait quand il s’agissait d’aider les autres et qui prétendait bien volontiers pouvoir s’en sortir toute seule. » Peut-être qu’on devrait juste trouver un moyen de tout se dire. » C’était pas ce que les autres couples faisaient ? Ils se racontaient tout et l’autre pouvait lui-même choisir ce qui était plus important dans le flot de parole. « Y a peut-être aussi des trucs que je dis pas parce que je me dis que c’est pas important ou que j’ai juste pas envie de venir avec mes histoires alors que t’as plein de trucs à gérer de ton côté. » Peut-être que lui, il jugerait ça important, ce qu’elle ne racontait pas juste parce que ça semblait inutile à ses yeux. Ça avait peut-être été une des raisons pour lesquelles elle avait écarté Cesare de sa décision de se présenter à  la mairie. Il avait d’autres choses à gérer que ses histoires à elle. « J’sais pas, la dernière fois que je suis allée chez le médecin pour Clara, il a dit qu’elle était au-dessus des normes développementales pour les bébés de son âge, et j’ai pas jugé important de t’envoyer un message pour te dire ‘hey, notre fille est une petite intello’ mais peut-être que ça l’est. » Peut-être bien qu’il avait envie de savoir ce genre de trucs et elle ne savait pas si l’exemple était particulièrement bien choisi, mais c’en était un parmi tant d’autres. « C’était pas important parce que c’était pas grave. Pourquoi est-ce qu’on a pris cette habitude de juste se parler de ce qui va pas, ou d’juste d’attendre de l’autre qui nous parle de ce qui va pas ? » Elle la connaissait presque trop bien la réponse à cette question, parce que c’était compliqué et qu’il fallait qu’ils évitent de passer trop de temps ensemble, alors bien souvent ce genre de trucs ça passait à la trappe. Parler de tout, ce serait quand même mieux non ? Forcément plus simple. « J’dis pas qu’on devrait se raconter nos journées tout ça … mais au moins les trucs qui changent un peu de la routine … » Parce qu’elle n’exigeait pas de lui qu’il lui raconte tout ce qu’il faisait avec son père et elle se doutait bien que si elle commençait à lui raconter tout ce qu’elle pouvait faire à la mairie, il finirait par s’endormir avant qu’elle ait fini son discours. Mais voilà, les petits trucs comme ce que le médecin disait de Clara ou une cousine qui sortait de nulle part, peut-être que ça pouvait être plus important à raconter qu’ils ne voulaient bien l’imaginer et que s’ils voulaient faire les choses différemment, mieux, ils devaient peut-être envisager de creuser de ce côté-là. Ce serait pas forcément naturel pour eux deux, parce qu’ils avaient pas l’habitude mais ils pouvaient sans doute y arriver, progressivement et au bout du compte, ça ne pourrait que rendre les choses plus simples.

Ça leur ferait pas de mal d’essayer de simplifier un peu les choses au lieu de toujours se justifier en des c’est compliqué. Ce serait presque plus simple de dire ça encore une fois, pour pas avoir à lui dire ce qu’elle ressentait à la seule idée de se retrouver toute seule dans cette baraque. « Je sais. T’es toujours venu quand j’avais besoin d’aide, sans que j’ai besoin de le demander. » Il était venu quand elle avait été blessée, alors qu’elle lui avait juste demandé une trousse de soin, au pire, elle aurait pu avoir eu une écharde dans le doigt et pas une plaie faite au couteau, qu’il serait venu en courant. Il était venu quand elle avait été détruite par le mort d’Anthea, puis quand Moren avait voulu la tuer et encore une fois quand elle avait été torturée par ce type. Alors, elle savait qu’il viendrait toujours pour elle. « Okay. » Elle hocha la tête, esquissant un léger sourire. « C’est peut-être débile, c’est juste que, quand y a personne, vraiment là, genre, physiquement là, je commence à avoir peur de tout et j’ai tellement évité ça ces derniers temps que je sais pas comment ça va se passer quand tu pas vraiment là … » Elle savait bien qu’il reviendrait si elle avait besoin de lui, mais au moment où il allait passer cette porte, elle sentait qu’elle allait retomber dans les mêmes frayeurs des premiers moments après tout ça, ceux qui l’avaient poussé à toujours demandé à quelqu’un de rester avec elle. Et c’était débile, parce qu’il avait raison, y avait personne qui allait débarquer ici pour s’en prendre à elle, y avait quasiment personne qui savait qu’elle habitait là. « C’que j’veux dire, c’est que, j’ai toujours appris à gérer ma vie par moi-même, encore plus quand mon père est mort, parce que j’avais pas vraiment le choix. Il était plus là pour dire que tout irait bien et pour protéger en cas de danger et pourtant, j’avais jamais réalisé que le monde pouvait être aussi dangereux avant qu’il se fasse tuer. » Son père, il lui avait toujours dit d’être prudente, de faire attention, qu’y avait des gens qui tuait les personnes comme elle, mais ça n’avait été que des mots, avant que ces gens, ils ne le tuent lui. « J’ai su gérer tout ça à l’époque et j’avais pas peur qu’on vienne à ma porte pour finir le boulot et j’étais toute seule, j’avais pas besoin que quelqu’un soit là pour me protéger et là, j’ai perdu ça. J’ai peur qu’on vienne terminer le boulot et d’pas être capable de défendre toute seule. » Parce qu’elle avait pas été capable de le faire à ce moment-là, comme quoi la superforce, elle avait des limites. « Je sais que tu viendras toujours pour moi. Mais ce que je voulais dire par le fait de me débrouiller toute seule, c’était que je voudrais retrouver ce sentiment d’être en sécurité même quand y a personne dans la maison avec moi, ou à côté de moi dans la rue et que tout c’que j’fais en ce moment, c’est me reposer sur toi en me disant que t’es là, alors quoi qu’il arrive ça ira et j’voudrais juste être capable de m’dire que ça va, je gère aussi toute seule. » Et peut-être bien que pour ça, elle avait besoin de vraiment se retrouver toute seule. Elle ne savait pas ce qu’il fallait pour que ça revienne cette sensation, mais elle voulait la retrouver, c’était comme une partie de son égo qui s’était envolée et dont elle avait besoin à présent. Ça n’excluait pas le fait qu’elle pouvait compter sur Cesare quoi qu’il arrive ou qu’elle savait pas qu’elle n’était jamais vraiment toute seule grâce à lui. Ils avaient tous les deux des trucs à régler de toute évidence. Forcément, de son point de vue à elle, ce que Cesare voulait faire, c’était mieux qu’une histoire de vengeance, parce que la vengeance, elle ne comprenait pas franchement. « Tu parles à la fille qui s’prend des coups de couteaux pour sauver des inconnus et qui se retrouve incapable de faire quoi que ce soit de concret contre l’type qu’a tué son père et sa meilleure amie … » Elle laissa échapper un léger soupire. Non, elle n’allait pas lui dire que c’était une mauvaise raison, c’était certain. « Je devrais survivre deux heures quand même. » Elle haussa légèrement les épaules. Deux heures, c’était pas grand-chose et s’il n’allait pas chez ses parents alors tout allait bien. « Et si jamais y a un changement de programme, appelle moi ou envoie moi un message. Ça ira comme ça. » Elle ferait de son mieux pour que ça aille en tout cas. Elle pouvait le faire, parce que ouais, pour elle, c’était une évidence de sauver ce bébé. « C’est peut-être mieux d’avoir besoin de réfléchir plus longtemps avant de courir au secours de la veuve et de l’orphelin. Ça peut-être éviter les coups de couteau, ou de finir par te faire soigner une plaie par balle par un vétérinaire au beau milieu d’une morgue. » Elle en passait d’autre, elle n’avait jamais été très réfléchie comme fille, plutôt du genre à foncer tête baissée pour secourir les autres. Alors ouais, réfléchir un peu ça ne faisait de mal à personne. Quand il passa au-dessus d’elle pour s’installer à ses côtés, elle vint se blottir contre lui la tête contre son épaule, la main sur son torse. « C’est pas grave … » C’était passé maintenant et elle était tout aussi coupable que lui de la situation dans laquelle ils avaient été quelques minutes plus tôt, alors c’était pas grave, c’était pardonné et elle ne voulait plus se prendre la tête avec lui. « Ah ouais ? Comme quoi ? » Qu’est-ce qu’elle avait pu prendre en compte qui ne l’avait pas inquiété lui ? Elle ne savait pas trop, dans le flot des choses qu’elle avait pu dire quelques minutes plus tôt, ce qu’il avait pu retenir d’important auquel il n’avait jamais pensé lui. Elle en avait dit des choses, certaines trop rapidement, d’autres complètement injustifiées, d’autres qu’elle avait vraiment pensées. Elle n’avait pas encore complètement fait le tri dans ses propres propos pour le moment. 
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 5:00



LET ME COME HOME TO YOU            
     DON'T LET ME LOSE YOU TOO    
- ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO -
i'm halfway gone. we fought long enough, we were holding ropes but untied to love. if we had a moment we could ignite. instead it seems we're trying hard to start a fight. along these streets you read my words in the night, you hear me call ⓒtopic| h o m e.

Il aurait bien voulu se rendre dans ce lit avec Isolde, pour s’y endormir paisiblement, comme ils en avaient pris l’habitude à l’autre bout du globe, en oubliant le monde et les tracas amenés par le quotidien propre à Radcliff. Il aurait voulu pouvoir fermer ses yeux, serrant la femme qu’il aimait contre lui, caressant tendrement sa peau jusqu’à ce que le sommeil ne vienne le prendre, bien moins hostile et rempli d’ennemis que les cauchemars qu’il avait eu l’habitude de faire pendant des mois. Ouais, si ce soir, là maintenant, n’était qu’une question de choix, tout serait évident. Cesare, il n’avait pas voulu revenir à Radcliff pour à nouveau se faire dépasser et noyer par les circonstances, les ‘c’est compliqué’ et la vie tout autour. Il n’avait pas juré à la Saddler qu’ils revenaient ensemble pour changer les choses et finalement oublier tout ça, renoncer à toutes ces promesses dès la première difficulté. Il n’avait même pas prévu que toute cette histoire avec Gabriela n’empiète sur le couple qu’il essayait de construire avec la mutante. Il l’avait presque oublié, ce passé ténébreux dans lequel sa cousine était venue lui rendre visite pour la première fois, lui demandant trop de faveurs pour la ruine d’homme qu’il avait été à l’époque. Sans Isolde, sans sœur. Sans avenir en stock, sans même l’ombre d’un espoir pour cela. Sans vengeance. Et sans passé à chérir sans que l’arôme amer de l’échec n’assombrisse ses songes. Cesare non plus, il n’voulait plus imaginer sa vie sans que son quotidien ne se construise avec Isolde. Il n’voulait plus avoir un demain duquel elle ne ferait pas partie, pour une raison ou une autre. C’avait été injuste, qu’elle pense même pour un instant, que juste après leur retour de France, comme ça, il puisse accepter d’avoir cette option. Quoiqu’il ait pu faire ou dire pour lui laisser croire ça, il n’avait certainement pas l’intention de le refaire. Mais ils étaient toujours comme ça, hein : aptes à s’énerver avec volonté et ardeur pour ne rien lâcher, et exprimer ces pensées habituellement trop dangereuses ou trop blessantes pour être formulées. Ouais, il semblait bien qu’il y avait plein de choses qu’ils ne se disaient pas : des responsabilités qui dictaient leurs vies, aux ressentis lovés dans leurs tripes. Isolde aussi, d’après ce qu’elle avait dit un peu plus tôt dans le salon, il y avait eu des choses qu’elle avait gardées pour elle. Et dans l’océan de leur incompréhension, aucun n’était plus coupable que l’autre. Alors prendre le temps de souffler, respirer un peu contre les oreilles, c’n’était pas une si mauvaise idée que ça : si le DeMaggio n’avait pas envie de se disputer avec Isolde maintenant, ce n’était pas juste afin de ne pas réveiller Clara. Pour commencer, il n’avait même pas eu l’intention de s’engueuler avec elle sur quoique ce soit, ou d’laisser les paroles acerbes dépassées les limites difficilement tracées de son esprit : les choses avaient commencé à s’envenimer de là, alors que le brun n’avait pas su quoi faire avec les informations qui lui étaient si brutalement tombées sur la gueule. Certes, il avait aussi enfilé sa veste, et avait semblé prêt à glisser dans le couvert de la nuit sans rien dire ; mais la plupart des idées qu’Isolde avait eues, elle se les était construites d’elle-même. Jamais, avant ou après leur voyage à Paris, avant ou après la torture qu’elle avait subie, il n’aurait fait que passer la porte sans se retourner, profitant du fait qu’elle ait le dos tourner pour ne pas lui rendre de compte. Parfois, lorsque les séparations avaient été lourdes de sens et difficiles, ç’aurait presque été une bonne solution, que d’faire comme ça : profiter de l’aube, alors qu’elle dormait encore, pour disparaître comme un amant qui abandonnait sa conquête sans crier gare – mais il n’l’avait jamais fait. A chaque fois, ils s’étaient séparés en se regardant droit dans les yeux. Ils s’étaient dit au revoir de la manière la plus douloureuse qui soit, affrontant les blessures visibles dans les prunelles de l’autre, entendant la voix qui s’étouffait, ressentant leurs cœurs qui se brisaient.

Et ce soir, n’aurait pas été différent de toutes les autres fois, si seulement il avait pu avoir le temps de faire sa paix avec cette idée, et d’avoir l’opportunité de s’construire une contenance, pour au moins paraitre serein à l’idée de partir déjà. Il pouvait lui dire, à Isolde, que c’n’était que pour deux heures, que c’n’était que pour aller voir Gabriela et se rendre compte de ce qui s’était passé : en son for intérieur, le chasseur ressentait déjà à quel point c’était trop – trop longtemps, trop lointain, trop dangereux. En deux heures, beaucoup d’choses pouvaient se passer, surtout à Radcliff. Et en deux heures, beaucoup d’choses pouvaient changer. L’injustice qu’il sentait gronder en lui en une protestation brûlant ses entrailles, il savait qu’il n’devait pas la formuler à haute-voix : ça ferait de lui la personne la plus égoïste qui soit, à volontiers balancer tous les autres aux oubliettes, sous prétexte qu’il avait Isolde maintenant, et qu’il était heureux, serein, et qu’il avait une chance d’faire les choses bien avec elle. Combien de fois avaient-ils lutté ? Combien de fois avaient-ils oscillé entre inassurance et insécurité ? Et pourtant, il avait beau creuser, mais Cesare n’voyait pas en quoi il rendait aux autres ce qu’ils lui avaient donné : parce que Gabriela, concrètement, elle n’lui avait jamais rien donné, jamais rien rendu comme faveur. Hormis le fait d’être brusquement entrée dans la rue où il avait été, laissant s’enfuir la proie qu’il avait eue ce soir-là, dans sa traque frénétique à la recherche du tueur de sa sœur. Non, concrètement, c’qu’on semblait attendre de lui ce soir, c’était qu’il renonce à Isolde, à leur petit bonheur si difficilement érigé, et pourtant si simple – qu’il claque la porte de cette maison, comme s’il était sûr de vouloir sacrifier tout ça au nom d’une démarche totalement altruiste d’aider quelqu’un. Alors que l’monde, lui, il n’l’avait jamais aidé, jamais sorti du néant, jamais apaisé : Cesare, il avait dû se sortir de chaque merde de sa vie tout seul, il avait lutté, enduré, encaissé, souffert. Et eux deux, Isolde et lui, ils s’étaient retrouvés au prix de tellement de sacrifices, tellement de moments douloureux, tellement de luttes ; et le Destin, les autres, ou l’reste du monde n’les avaient jamais aidés. Et pourtant-… pourtant, c’qu’ils devaient faire maintenant, c’était juste se dire au revoir, comme si c’était la chose la plus normale qui soit ? C’était injuste – ouais, c’était bien tout ce que le jeune homme avait à dire sur toute cette histoire. Elle était injuste, et malgré lui, avait déjà commencé à couler à travers tout son corps, une rancune incandescente. Pour le coup, il aurait bien eu envie d’être encore de l’autre côté de cette planète, à n’penser à rien. Ou encore dans l’avion, ou sur la route : il y avait eu l’appréhension pour teinter ces deux semaines merveilleuses, d’une noirceur réflexe, mais ç’avait toujours été moins pire que ça. Ca – la réalité palpable et désagréable, déchirée entre le devoir et la volonté ; s’il s’écoutait, Cesare s’arrangerait surtout pour n’jamais plus avoir à croiser son père, sa cousine, ou n’importe quelle personne de sa famille. Comment était-il censé guérir de quoique ce soit, se remettre, s’reconstruire – ou se construire tout court – s’il était sans cesse ramené à son autrefois, soi-disant par des gens bienveillants, qui n’demandaient de lui qu’un coup de pouce qui mettait toute sa vie, tout son bonheur, tout c’qu’il avait, en danger imminent ? Qu’est-ce qui lui disait, qu’en répercutions pour ce qu’il ferait avec Gabriela ce soir ou dans les jours à venir, Rafael DeMaggio et Eleazar Rivera n’viendraient pas lui prendre sa fille à lui ? Et qu’est-ce qu’elle ferait, Gabriela, dans ces circonstances-là ? Il avait bien du mal à croire aux gens nobles, Cesare ; y’avait Isolde, évidemment, mais dans l’inhumanité qu’il avait toujours côtoyée, elle avait été la seule lueur rassurante et apaisante. La seule à marquer son esprit. La seule à éveiller son cœur presque mort. Les autres, ils avaient toujours été indignes de confiance – aisément traitres ; et Gabriela, inconnue comme elle était, elle faisait partie de cette foule-là. Alors est-ce que Gabriela l’aiderait à retrouver sa fille, elle, si les rôles étaient inversés ?

Ces pensées sévères sur le monde, le chasseur préférait les garder pour lui, pour ce soir. Et pourtant, ç’allait à l’opposé de tout ce qu’ils se disaient, là maintenant. Peut-être devraient-ils trouver un moyen de tout se dire, ouais ; elle n’avait pas tort. Mais il y répondit uniquement par un sourire pincé, faute de mieux. Au-delà des idées impitoyables qui se construisaient dans sa tête, y’avait des choses dans le tout dont il n’avait pas envie de parler. Des choses qu’elle ne voulait pas entendre, non plus. Avec du recul, l’expérience, leur histoire, il savait que, peut-être, ça n’changerait pas ce qu’elle ressentait pour lui, qu’il délie sa langue et livre ses pensées ou ses expériences à haute voix. Mais quand même. C’était trop dur. Douloureux, même ; des mois ou des années plus tard – des cicatrices qui restaient ouvertes bien plus longtemps que les anciennes plaies qu’elle pouvait voir sur sa peau, à chaque fois qu’elle glissait ses doigts ici ou là. Elle avait pourtant toujours le talent de le faire sourire, Isolde, dès lors que ses songes se retrouvaient engloutis par la réalité. Il en rit, même, pour le coup : et dire que pendant toute la grossesse de la blonde, il avait fui, craint, appréhendé ce ventre rebondi qu’elle exhibait fièrement avec le temps – maintenant, il se découvrait totalement conquis, amoureux de sa fille, amoureux du fait d’être père, et de sentir cette humanité pure vivre en lui, à travers Clara. Il aimait parler d’elle – de leur fille ; il aimait la prendre dans ses bras, la sentir s’endormir au creux de ceux-ci ; un peu comme sa mère, Clara avait cette magie unique en elle, qui agissait sur lui avec une efficacité diable. Elle était parfaite, évidemment : combien de fois par jour le disaient-ils environ ? « J’suis sûr qu’elle a hérité ça de toi plus que d’moi. J’avais déjà pas vraiment compris grand-chose à ‘au-dessus des normes développementales’. » le brun en roula des yeux ; il exagérait un peu, quand même. Quoique. Son premier réflexe aurait probablement été de s’inquiéter face au médecin qui lui aurait annoncé un charabia pareil. « Merci de préciser pour moi. » il pinça les lèvres d’une moue amusée, le regard baigné de c’genre de bonheur tout simple, qui avait coulé en lui en un flot continu, quand ils avaient été en France. Il aimait, du coup, découvrir que ces sensations-là pouvaient survivre en lui, même à Radcliff. Et évidemment que c’était grâce à Isolde avant n’importe qui d’autre. « J’avoue que ce genre de message m’aurait fait sourire. » il n’en était pas à se sentir exclus de la vie de sa fille, c’était déjà ça. Et puis, plus il y réfléchissait, plus il se disait qu’alors que son nom était absent de tout papier officiel concernant la petite, il n’avait pas grand-chose à dire. « Si t’as envie de me raconter ta journée, tout ça… tu sais que tu peux, hein ? » il demanda, dans une caresse, avant de sourire à nouveau. Peut-être que ça viendrait petit à petit, en tâtonnant, creusant dans les trucs qui leur paraissaient anodins ; peut-être que c’était bien plus simple aussi, que l’fait qu’ils soient un hunter, et une mutante – un paria dans sa famille, et elle une toute nouvelle maire. Ça faisait aussi partie du fait d’apprendre à vivre en couple ; et il allait aussi falloir qu’ils apprennent à s’raconter des trucs au-delà des exploits de Clara, sinon ils deviendraient aussi c’genre de parents qui ne vivaient qu’à travers leur enfant. Ils en avaient la possibilité, hein – il se souvenait bien d’une époque où ils s’étaient envoyés des sms plutôt intéressants. « Ouais, c’est mieux que de s’parler que quand c’est la catastrophe, ou quand on se dispute. » c’était vraiment grossir le trait, évidemment, mais l’idée était là. La dispute, parfois, ça semblait quand même être leur petite recette miracle et réflexe pour enclencher une discussion qui n’avait que trop tardé : c’était stupide, et ce serait irrémédiablement plus destructif que constructif. Mais leurs réconciliations en valaient toujours la peine : pour le coup, la discussion qu’ils commençaient à avoir, là, elle se passait bien mieux que tous les scénarii qu’il avait construits dans un coin de sa tête, quand il avait été seul, à tourner en rond dans cette chambre. Il aurait bien eu envie de sauter l’étape de la dispute douloureuse pour en arriver là dès le début, parce qu’il aurait mieux choisi ses mots ou parce qu’elle aurait moins eu de conclusions hâtives. Mais-… mais ils y arriveraient. Si ça devait passer par eux parlant de leur journée, eux deux vantant les exploits de Clara, eux deux se retrouvant entre les draps d’un lit, à se caresser tendrement la main pendant qu’ils parlaient, qu’y avait-il à n’pas vouloir, là-dedans ? C’était fou, cette façon qu’elle avait, Isolde, de l’faire l’aimer encore plus, à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche, à chaque fois qu’elle le regardait, à chaque fois qu’elle lui confiait quelque-chose. C’était fou, cette façon qu’elle avait de se préoccuper du monde autour d’elle, alors qu’elle s’en était prises, des raclées douloureuses, et qu’elle avait, elle déjà, son lot de problèmes à même de la pousser à devenir la plus égoïste des personnes. Tant de qualités qu’elle possédait, et dont il était dépourvu, lui. Et s’il savait pourquoi il l’aimait, lui, pourquoi il n’pouvait pas décrocher son regard d’elle dès qu’elle entrait dans une pièce ou parlait – il avait bien du mal à voir c’qu’elle lui trouvait. Probablement que tout ça arrivait surtout parce que l’amour rendait aveugle, et qu’Isolde, elle, elle avait une façon d’ignorer tous ses défauts, comme personne n’l’avait jamais fait avant. Cesare s’en retrouva alors pris au dépourvu, à la question de la blonde, ses mâchoires s’enserrant l’une à l’autre, alors qu’un rapide bilan d’sa vie toute entière se dressait dans sa tête. Il en haussa les épaules, cillant pour concentrer son attention sur les doigts de la jeune femme, entremêlés aux siens à lui, une union qu’il avait dressée à hauteur de son visage pour admirer les caresses qu’il égarait sur ses phalanges. « Y’a-… y’a jamais eu trop d’gens, pour s’inquiéter de c’que j’pouvais devenir. » il confia enfin ; plus que jamais maintenant, il doutait même du fait que sa sœur en ait eu quelque chose à faire, à un moment, de c’qu’il aurait pu éprouver si elle l’avait laissé derrière sans se retourner. En avait-elle eu quelque chose à faire, au moment de fermer la porte de leur chambre de motel une dernière fois, avec la volonté de n’jamais y retourner ? Ses parents, évidemment qu’ils avaient voulu qu’il vive – pour perpétrer le nom et l’héritage de leur famille, bien plus que parce qu’il était Cesare, et qu’il avait le droit de vivre, et qu’ils s’préoccupaient de lui de manière légitime, comme le feraient n’importe quels parents. « J’ai jamais pensé à-… à c’qui pourrait rester, si j’étais plus là. » et soudainement, le brun s’en sentit coupable, ses tripes se nouant alors qu’il osait relever les yeux vers Isolde, enfin. « J’pense que tout l’monde qui a toujours fait partie d’ma vie aurait juste-… continué à vivre, comme si ça avait pas d’importance. Alors-… » il avait de nouveau envie de s’excuser – mais il savait déjà que c’était redondant, à force. « J’sais que j’te l’ai dit plein de fois, moi. Et que j’te l’ai reproché, même… » de n’pas être assez prudente, de n’pas faire assez attention, de dire ces mots suicidaires comme si le reste n’avait pas d’importance. Mais il n’avait pas été mieux, franchement. Il prit une inspiration, enfin, se décidant à sortir de la torpeur de ses songes, pour esquisser un maigre sourire, faussement sardonique, quand bien même toute cette réalité était plus blessante qu’autre chose : « Le truc c’est-… c’est qu’y’aurait même personne là-bas, qui aurait l’idée de s’préoccuper de qui pourrait en avoir quelque chose à faire. Et-… personne qui sait, pour toi. » pas ses parents, pas Rayen. Pas même Gabriela. Aria non plus, n’avait pas su. Et il n’pouvait pas prétendre avoir une troupe d’amis, des confidents, des alliés. Y’avait-… y’avait. En se hissant légèrement par-dessus Isolde, se dressant sur un de ses bras, Cesare put atteindre la table de chevet, et un stylo qui se trouvait là, que la jeune femme utilisait souvent pour trainer son boulot jusque dans le lit, selon les soirs. En attrapant le dos de la main d’Isolde, il écrit un numéro, qu’il avait mémorisé assez facilement : « Tu sais que j’vais revenir. Ce soir, et tous les autres soirs. » il l’observa, honnêtement, sans ciller ; il y croyait, lui. Mais si ça pouvait aider Isolde, la rassurer ; c’n’était jamais de trop, évidemment. « Elle ne saura pas ce qui m’est arrivé, s’il m’arrive quelque-chose. Mais elle pourra t’aider. » évidemment qu’il s’agissait de Skylar. Y’avait bien qu’elle qui savait pour Isolde – bien qu’elle qui en avait quelque chose à faire ; bien qu’elle qui faisait partie de sa vie parce qu’elle se préoccupait de lui. Bien qu’elle qui avait réussi à l’atteindre, et à tenir bon ; elle et Isolde. Et parfois, quand il s’demandait si elles s’entendraient, il s’disait qu’y’avait plein de qualités qu’elles avaient, qu’il n’avait vues qu’en elles deux, en vingt-sept ans de vie, à écumer le pays et à côtoyer une humanité décharnée.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeDim 11 Sep 2016 - 22:25

— cesare demaggio & isolde saddler —
freeze time Before it turns cold
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Where do we go when we walk on light Who do we call at the edge of night. Carry me close like the tear drops in your eyes. All I can give you is memories, Carry them with you and I'll never leave. I'll lay my head down But when I lay my head down, Don't let me go. Hold me in your beating heart. I won't let go, Forever is not enough. Let me lay my head down on the shadow by your side. Don't let me go, Hold me in your beating heart. — don't let me go.

Combien de fois déjà est-ce qu’ils s’étaient disputés Isolde et Cesare ? Comme si ça avait été leur seul moyen de communication parfois. Ils n’avaient pas su parler calmement à une époque. Elle s’en souvenait bien Isolde des nombreuses disputes qu’ils avaient pu avoir tous les deux. Cette incapacité qu’ils avaient eu de se dire les choses calmement, clairement et comme le faisait les autres gens. Ça aurait pu briser bien des problèmes qui s’étaient glissé entre eux, mais il leur en avait fallu du temps pour réussir à avoir une vraie conversation, sans cri, sans phrases qu’ils ne pensaient pas vraiment, sans reproches injustifiés. Mais ils avaient réussi au bout du compte et c’était bien pour ça qu’ils étaient là aujourd’hui, ensemble, parce qu’au bout d’un moment, ils avaient quand même réussi à briser l’épaisse couche de glace qui s’était dressée entre eux deux. Alors c’était évident sans doute que communiquer était la clé pour qu’ils puissent s’en sortir tous les deux. C’était quelque chose qui était probablement évident pour beaucoup de gens, mais c’était compliqué pour eux. Parce que de base, ce n’était pas dans leurs habitudes. Isolde, elle s’était souvent confiée à Anthea, à Léda, à Aldrich, sans que ça ne lui pose vraiment de problème, mais y avait un truc qui était différent avec Cesare. Parce que ce n’était pas juste son ami, c’était son petit-ami et elle avait beau l’aimer de tout son cœur, c’était une relation à laquelle elle n’était pas habituée. C’était bien la première fois de sa vie qu’elle avait une histoire d’amour aussi sérieuse que celle-là, aussi importante que celle-là et aussi compliquée que celle-là aussi. Alors y avait des moments où communiquer, ça semblait plus compliqué à faire que ça pouvait en avoir l’air et pourtant, ça aurait dû être une chose absolument évidente. Parler c’était pas bien difficile, ils savaient le faire tous les deux, ils avaient appris à le faire comme n’importe quel autre gamin alors ça aurait dû être quelque chose de vraiment facile. Mais c’était loin d’être le cas. Elle avait beau aimer Cesare et ne pas douter de l’amour qu’il avait pour elle, y avait toujours ce truc entre eux qui rendait la conversation difficile et les faisait exploser, comme si s’engueuler, c’était plus simple que de simplement se parler. Ça avait presque l’air d’un moyen défensif qu’ils avaient mis en place pour communiquer sans avoir besoin de trouver le bon moyen pour venir se confier à l’autre. C’était débile, mais assez efficace pour qu’ils continuent de cette façon.

Cependant, dans toutes les choses qu’ils avaient la vocation de mieux faire, la communication devait aussi en faire partie. Elle espérait bien qu’à un moment, ils trouvent un moyen de se parler sans se retrouver à se gueuler dessus juste avant. Elle aurait voulu qu’ils arrivent à parler directement et peut-être que là, c’était juste une histoire de mauvais timing. Si elle était montée plus tôt, avant qu’il n’enfile cette veste qui semblait poser tant problème alors qu’elle avait été aux yeux d’Isolde, le symbole d’un départ imminent. S’il était descendu plus rapidement aussi, peut-être qu’ils auraient pu communiquer patiemment sans que ça n’éclate. C’était encore une série de si qui pouvait refaire l’histoire, en théorie, mais certainement pas en pratique. Maintenant, ce qui était fait était fait, ils ne pouvaient pas revenir dans le passé pour mieux agir et depuis le temps, ils devaient bien l’avoir compris. Le mieux, c’était d’apprendre de leurs erreurs et d’éviter de les commettre de nouveau, mais peut-être bien que ça leur prendrait plus de temps qu’ils ne l’auraient voulu. En même temps, faire les choses mieux, peut-être bien que ça ne se faisait pas du jour au lendemain, mais après un certain temps passé à apprendre comment s’y prendre. Au moins, pour l’instant les choses s’étaient calmées, ils avaient retrouvé leur tranquillité, là dans la chambre. Elle aurait pu s’endormir, maintenant qu’elle était avec lui dans ce lit, ça aurait été si facile, plus facile que quand il serait parti, qu’elle se retrouverait seule avec ses pensées et qu’elle aurait juste envie d’attendre qu’il soit rentré pour fermer l’œil, parce que sans lui, elle aurait probablement l’impression que quelqu’un venait d’entrer dans la maison, au moindre petit bruit qu’elle entendrait et avec les deux chiens qui étaient au rez-de-chaussée, y avait toujours du risque d’avoir du bruit au beau milieu de la nuit. Mais, puisqu’il allait partir tôt ou tard, elle n’avait pas envie de juste dormir et de se réveiller quand il ne serait plus là. Tant pis, comme elle se le disait bien souvent quand il était question de Cesare, elle pourrait toujours dormir plus tard. C’était devenu une habitude après tout, à force de se séparer au petit matin, de vouloir rester éveillés le plus longtemps possible pour pouvoir profiter du temps qu’ils avaient ensemble, ils avaient pris l’habitude. Elle n’avait plus aucune difficulté à lutter contre la fatigue quand cette dernière s’imposait à elle maintenant. Elle n’avait jamais été une grosse dormeuse, mais leur histoire, elle l’avait rendue encore plus résistante. Alors, elle resterait éveillée là, alors qu’elle était au lit, dans ses bras et elle resterait éveillée pour le reste de la nuit s’il le fallait, le temps qu’il revienne jusqu’à elle. Elle savait déjà qu’elle allait restée accrochée à son portable jusqu’à avoir des nouvelles de lui de toute façon, c’était absolument inévitable.

Pour l’instant, il était encore là et elle ne savait pas trop si c’était vraiment le moment idéal pour entrer dans les grandes discussions parce qu’au bout d’un moment, il devrait partir et peut-être qu’il fallait mieux éviter qu’ils soient coupés en plein milieu de ce qu’ils pouvaient avoir à dire. Au moins, peut-être qu’ils pourraient engager un processus qu’ils auraient l’occasion de mieux exploiter quand ils auraient plus de temps devant eux, là tout ce qu’elle voyait c’était qu’il allait partir et pour une fois, ce ne serait pas le lendemain matin. C’était plus imminent que ça, mais au moins, si ce n’était que pour deux heures ça irait. Et puis, l’entendre rire la rassurait, au moins, il n’allait pas quitter cette maison sur une dispute. « Si ça peut te rassurer, cette phrase était assez claire pour moi uniquement parce que j’ai passé les derniers mois à lire des tonnes de bouquins sur les bébés. » Les normes développementales des bébés, dit comme ça, ça ne voulait pas dire grand-chose hein, mais avec tout ce qu’elle avait pu lire pendant sa grossesse, elle avait gagné un certain nombre de connaissances dans le domaine, même si elle s’était rendu compte qu’y avait une grosse différence entre la théorie et la pratique. Mais elle espérait quand même qu’elle s’en sortait pas trop mal en tant que mère. Elle avait vu la même chose en politique dans le fond, parce que pendant sa campagne, elle en avait lu aussi un certain nombre aussi de bouquin sur la politique et maintenant qu’elle était maire, elle voyait la marge entre la réalité et les bouquins, ça rendait parfois les journées plus compliquées qu’elle ne l’aurait voulu. « C’est toujours que j’ai l’impression qu’on perd du temps si je me mets à parler de trucs qui peuvent paraitre un peu ennuyeux. » C’était pour ça qu’elle ne parlait pas de ses journées avec Cesare quand ils étaient ensemble, parce qu’ils n’avaient pas le temps. Y avait toujours plus important à dire du côté des catastrophes, des drames et des problèmes que dans les trucs absolument anodins. C’était comme ça qu’ils avaient construit les choses en tout cas et peut-être qu’il était temps de creuser de ce côté-là pour les améliorer. « Je suis sûre qu’on peut s’améliorer. » Ils l’avaient déjà fait à de nombreuses reprises, alors y avait pas de raisons, ils pouvaient continuer comme ça. Au moins maintenant leurs disputes ne se terminaient pas avec l’un d’eux claquant la porte pour aller voir ailleurs. Ils arrivaient à se calmer et à se parler. Le mieux maintenant, ce serait de réussir à parler sans avoir à se disputer avant. Elle savait qu’ils s’aimaient assez pour y arriver. Elle l’aimait vraiment Cesare et ce qu’il racontait, ça la rendait triste. Dès qu’il évoquait sa vie loin d’elle de toute façon, y avait des trucs qu’elle trouvait triste. Elle l’aimait tellement Cesare, que c’était impossible de pas avoir un pincement au cœur, quand il lui racontait ce passé dans lequel il avait été tellement négligé par ses parents, tellement seul. Elle lâcha sa main, pour pouvoir aller la poser contre sa joue, y déposant une caresse tout en fixant son regard. « Moi je m’inquiète de c’que tu pourrais devenir et je pourrais pas continuer sans toi. » Tout autant que lui, il avait la certitude qu’il deviendrait fou si elle devait mourir, elle, elle savait que si elle devait le perdre elle n’aurait plus aucune volonté. Elle n’avait jamais couru après la vengeance elle, elle avait toujours fait en sorte de rester forte malgré les pertes, mais sans lui, elle ne pourrait pas. « T’es plus tout seul maintenant et tu le seras plus jamais, j’te le promets. » Elle était là maintenant et y avait Clara aussi et toutes les deux, elles n’allaient nulle part, il avait sa parole, elle lui avait dit, elle n’avait pas envie de mourir bêtement, comme elle avait pu le prétendre à une époque. Les heures qu’elle avait passé à se faire torturer, elle, ça l’avait poussé à réfléchir à ce qu’il resterait si elle n’était plus là et elle ne voulait pas abandonner Cesare ou leur fille. Elle se laissa retomber contre l’oreiller pour laisser Cesare aller attraper le crayon sur la table de chevet, avec lequel il nota un numéro de téléphone au dos de sa main. Elle acquiesça à sa réplique. « Oui, je sais. » Elle lui faisait confiance, il reviendrait, elle ne pouvait pas imaginer un monde sans lui de toute façon, alors elle ne pouvait pas douter du fait qu’il reviendrait. Mais il pouvait quand même se passer tellement de choses qu’elle ne pouvait pas non plus s’empêcher de s’inquiéter. S’il devait ne serait-ce que se fouler la cheville de toute façon, elle s’inquiéterait. « Okay. » Elle noterait ce numéro dans son téléphone, histoire de ne pas le perdre parce qu’il se serait effacé de sa peau, mais elle ne savait pas ce qu’elle devrait noter comme nom dans son répertoire, quoi que si, dans le fond elle savait. « Skylar ? » C’était le seul nom qu’il avait déjà placé dans une conversation. Il lui avait dit qu’elle était la seule à savoir pour eux et pour Clara et qu’il lui faisait confiance, alors c’était pas bien difficile d’imaginer que c’était son numéro à elle qu’il venait d’inscrire sur sa main.  
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeDim 27 Nov 2016 - 17:44



LET ME COME HOME TO YOU            
     DON'T LET ME LOSE YOU TOO    
- ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO -
i'm halfway gone. we fought long enough, we were holding ropes but untied to love. if we had a moment we could ignite. instead it seems we're trying hard to start a fight. along these streets you read my words in the night, you hear me call ⓒtopic| h o m e.

Si ce soir n’avait été qu’une question de désir ou d’envies, Cesare saurait exactement de quoi cette nuit serait faite. Au moins d’un dernier brin d’oubli, et d’évasion avec Isolde et Clara. Après tout, fallait bien qu’ils récupèrent du décalage horaire, avant de se laisser rattraper par le reste du monde. Mais sans doute avaient-ils fui depuis trop longtemps : si les messages de Gabriela avaient dû avoir une quelconque utilité, ce serait celle-là. Celle de rappeler au DeMaggio qu’il avait fui – juste fui, sans le moindre égard pour qui que ce soit. Pourtant, il s’était souvent répété dans le procédé que c’n’était pas une si mauvaise chose ; qu’il n’commettait pas un crime en embarquant dans un avion direction l’autre bout du monde, sans prévenir qui que ce soit. Les autres, hein, ils vaquaient à leur vie également, sans lui rendre de compte non plus : depuis combien d’temps exactement, n’avait-il pas vu Gabriela ? Leurs relations jusque-là, se limitaient au tête-à-tête qu’ils avaient eu, alors même qu’elle avait débarqué au milieu de sa traque revancharde, à la recherche du tueur d’Aria. Elle n’savait rien de lui, sa cousine, et il n’avait certainement pas l’intention d’laisser son existence être écrite par des devoirs tels que celui que la loyauté du sang lui imposait. Ils savaient tous les deux l’un autant qu’l’autre, c’que ça pouvait être aussi, la fidélité filiale, l’importance de la famille avant tout l’reste : l’un comme l’autre, ils avaient été nourris par des paroles comme ça, le cerveau lavés par des devoirs de c’genre pendant des années et des années. Tout ça pour quoi ? Pour que la brune s’fasse voler son enfant, parce que ses géniteurs n’l’avaient pas jugée digne d’être mère ? Parce qu’ils voulaient la punir ? Et lui, tout ça, tout c’qu’il avait fait pour les DeMaggio, ç’avait été pour quoi ? Pour qu’son père envoie sans remord et sans égard, des tueurs aux trousses de sa petite sœur ? Qu’il laisse Aria entre les mains de types comme Kingsley Moren ?! Pour qu’il soit obligé d’vivre comme un fugitif qui avait commis le pire crime de l’humanité, parce que dans les gènes que ses propres parents lui avaient transmis, il y avait eu le génome mutant ?! Pendant c’temps-là, Rafael avait caché bien des secrets, des crimes qu’il avait commis par choix, bien plus que parce qu’un phénomène chimique s’était joué dans ses veines : Cesare, il avait déjà parlé de Kaisa à Isolde, dès qu’il avait découvert le lien de parenté sorti d’nulle part, qui le liait à la jeune femme. La jeune femme lui avait sauvé la vie ; il le savait assez bien pour l’avoir reconnue dès le premier regard, son cœur tombant comme du plomb dans son poitrail, alors qu’il s’demandait c’qu’elle pouvait bien foutre dans les couloirs de la maison familiale. Et puis, il avait découvert qu’elle était sa demi-sœur en fait, une pâle copie de c’qu’il avait pu avoir avec Aria ; rien qui n’pourrait jamais appartenir aux siens, quand bien même le patriarche, lui, semblait déterminé à affuter Kaisa comme une arme tranchante. Il l’avait définitivement méritée, sa trêve à Paris ; Cesare, il voulait y croire, il n’voulait pas se sentir coupable – pas parce que Gabriela n’avait pas attendu, qu’elle s’était jetée dans la gueule du loup, et qu’elle avait été blessée : combien d’fois, lui, avait-il été blessé sans qu’elle n’vole jamais à son secours ? S’il fallait que ce soit une question d’équité… il lui avait dit d’attendre, et même s’il n’avait pas entretenu de rapports réguliers avec la Rivera, il était resté à l’affut du moindre signe concernant le gamin de sa cousine, pendant qu’il avait vécu directement sous le nez de son père.

Mais qu’est-ce qu’il aurait fait, hein, s’il avait dû revenir pour découvrir que Gabriela était morte, et que le fils de celle-ci avait disparu, embarqué par ses grands-parents ? Aurait-il été capable d’faire comme si de rien n’était, comme si c’n’était pas de sa faute ? Comme si sa présence n’aurait pas fait la moindre différence, quoiqu’il en soit ?! Aurait-il pu continuer sa vie, aurait-il pu être un père pour Clara, avec cette culpabilité pesant sur ses épaules ? C’était injuste, c’qui arrivait à Gabriela, c’qui arrivait à son fils. Mais dans son orgueil également, le DeMaggio voulait bien admettre que c’était injuste aussi, qu’elle ait fait peser un tel scénario potentiel sur le sommet d’son crâne, juste parce qu’il essayait tant bien qu’mal de vivre, d’se construire ou s’reconstruire. Isolde, elle les avait mérité ces vacances, elle l’avait méritée cette trêve ; parce que ce qui lui était arrivé, ces trop longues heures de désespoir et de torture avec un hunter, ç’avait été injuste tout autant. Fallait savoir trouver une place pour toutes les injustices, sans doute ; mais ça n’avait été que deux semaines – et peut-être bien qu’ça aussi, c’était injuste, mais à l’égard d’cette cousine si brutalement entrée dans sa vie, si rarement dans son quotidien, Cesare n’pouvait s’empêcher d’éprouver un sursaut de rancœur. Elle n’avait pas eu l’droit d’lui faire ça. Elle n’avait pas eu l’droit d’leur faire ça… Combien d’fois déjà, Cesare et Isolde s’étaient-ils repoussés l’un l’autre, avaient-ils laissé leur histoire de côté, avaient-ils sacrifié leurs sentiments ou leurs moments passés ensemble ; pour quelqu’un d’autre, une cause plus grande ?! Finalement, toutes ces causes s’avéraient toujours stupides et dangereuses. Ce soir serait-il seulement une exception ? Y’avait bien l’habitude dans les entrailles du brun qui lui laissait entendre le contraire, quand bien même il promettait que ça n’prendrait qu’une poignée d’heures, qu’ils n’allaient faire qu’un travail de reconnaissance, aucune attaque réelle et dangereuse. Y’aurait forcément quelque-chose qui tournerait mal… comme toujours, à Radcliff. Alors oui, s’il pouvait avoir le choix, il n’avait plus honte d’admettre qu’il vivrait dans ce déni qu’il avait tant détesté chez les autres, à une époque. Ce serait plus facile à faire, à des centaines, voire des milliers d’kilomètres d’ici – mais même dans cette ville, quand il était avec Isolde, c’était une tâche qui s’avérait bien plus facile que tout c’qu’il avait pu croire. C’était aisé, ouais, d’oublier l’reste du monde, d’être égoïste et de n’penser qu’à soi, quand on était heureux. Il avait découvert toute l’étendue de leur potentiel à être heureux et bien tous les deux, quand ils avaient été à Paris ; les jours avaient été lents, paisibles, reposants. Probablement même que Cesare n’avait jamais aussi bien dormi d’sa vie que là-bas, habité par un sens de sécurité qui était tout neuf : pour lui, pour tous ceux qui l’entouraient, les personnes qu’il aimait. Là-bas, il n’y avait pas eu d’secret, pas eu de hantise, pas eu de retenue ; il avait pu s’promener avec Clara dans la rue, il avait pu prendre la main d’Isolde. Des trucs si simples, presque stupides, presque trop niais ; des petits gestes et moments tout simples, desquels il n’voulait plus se passer, maintenant. Il avait su, pourtant, peut-être bien dès le moment où il avait eu cette idée, quand ils avaient plié leurs bagages pour partir, quand ils avaient été sur le chemin de l’aller – qu’forcément, ils feraient ce trajet en sens inverse. Il n’voulait pas retourner chez son père, Cesare ; maintenant, ça lui semblait même physiquement impossible de se réveiller le matin sans enlacer Isolde, sans avoir Clara pas très loin, avec ses sourires, avec ses gazouillements, cette innocence dans les yeux pour apaiser les âmes. Elle devait bien le savoir, hein, Isolde, que si c’n’était qu’une question de ses envies à lui, ses désirs ancrés aux tripes, la problématique serait au contraire, infiniment simple ? Ce serait elles, elles avant le reste du monde, sans l’ombre d’un doute, sans retour en arrière.

C’n’était pas facile, alors ; il le savait, et il le sentait dans ses tripes lui aussi – c’n’était pas facile d’garder contenance, de faire comme si tout allait bien. Comme si on avait l’espoir que tout irait bien – que ce n’serait bel et bien que l’histoire de quelques heures avant que les choses n’reviennent à la normale. Isolde et lui, ils étaient devenus plutôt experts dans ce domaine : et peut-être bien qu’un jour, ça finirait par payer. Les choses tourneraient enfin comme ils pouvaient le vouloir ou l’espérer, dans ces recoins trop optimistes de leur tête. Penser à Clara, parler de Clara, songer à eux trois, ç’avait été encore si facile quelques heures plus tôt ; maintenant, il semblait que la peur lui tordant les entrailles lui faisait même mal au cœur. Pourtant, la peur, c’était nouveau ; et pour l’avoir appris à la dure lors de ses entrainements, c’n’était pas le bon sentiment à emmener en mission. Comme si c’était l’meilleur moyen de s’faire tuer. Mais elle semblait plus tenace que quelque volonté que ce soit lovée en lui – il n’pouvait pas, n’pas revenir ce soir. Il n’pouvait pas laisser Isolde toute seule, n’jamais voir Clara grandir – tout autant que Gabriela n’pouvait pas laisser son fils entre les mains des Rivera, et accepter l’fait de n’jamais le voir grandir ou faire partie de sa vie. Il était bien placé pour savoir ça, maintenant. « Je sais pas si ça me rassure… ça prouve surtout que j’y connais vraiment rien, et qu’à part mon article wikipédia sur les accouchements, j’ai pas lu grand-chose. » il ricana ; comme si se souvenir de cette nuit-là en particulier avait quelque-chose d’agréable. Ils avaient été bien occupés à s’engueuler comme des dégénérés, avant qu’elle n’accouche. Comme quoi, ils savaient c’que c’était, le pire, et tout ce qui pouvait suivre, et qui n’était pas si mal en fin d’compte : sans cette nuit-là en particulier, ils n’seraient pas là, là maintenant. Ça voulait forcément dire quelque-chose, non ? Au moins, il était capable de faire preuve d’humour vis-à-vis de tout ça, plutôt que d’se jeter dans un océan de reproches. Il apprenait, et tous ces mois déjà, lui avaient prouvé qu’il pouvait s’en sortir, pas si mal que ça, contre toute attente ? Il apprenait à être un père, à être un petit-ami à temps-plein, qui n’avait qu’un désir là maintenant, celui d’pouvoir s’projeter dans le futur pour se voir déjà revenir d’ici deux/trois heures, pour honorer toutes ses promesses. Un petit-ami qui ne s’défilait pas, qui ne mentait pas, et espérait pour la première fois d’sa vie en ses chances d’avoir un bonheur simple et reposant, après toutes ses épreuves. Il savait que c’était réciproque, évidemment ; quand il était avec Isolde, Cesare sentait l’évidence couler dans ses veines, se communiquer entre leurs peaux quand ils se touchaient, ou dans leurs regards quand ils s’observaient. Mais ils étaient des habitués de cette relation en suspension qu’ils avaient toujours eue jusque-là, à cause des autres, à cause du reste du monde. Il les subissait lui aussi, les dommages de cette trop longue période chaotique. « J’ai jamais… l’impression de perdre mon temps, quand j’suis avec toi, quoiqu’on fasse. » admit-il, avec un sourire tendre, empli de la mélancolie culpabilisante amenée par les mots de la blonde. « Tout c’que j’sais, c’est qu’avec toi… j’suis heureux. J’suis reposé. Et-… » dans sa recherche de mots, il haussa les épaules, avant de regarder Isolde. « Le temps que j’passe avec toi… c’est pour être avec toi. Même d’la façon la plus simple et non-constructive qui soit. » après tout, quand ils passaient la nuit à réveiller les voisins, ça pouvait aussi avoir l’allure d’une perte de temps, parce qu’ils n’parlaient pas de choses révolutionnaires ou il n’savait quoi. Il avait pendant bien longtemps, enduré une vie avec un sens – ou ce qu’on lui avait présenté comme tel – et Cesare en gardait l’expérience évidente que c’était avec Isolde, avec Clara, quand il ressentait si intimement et logiquement les choses en lui, que son existence avait un sens. « Et j’te promets que j’fais tout pour que bientôt, on ait plus besoin de… calculer l’temps qu’on passe ensemble. » et Paris le lui avait prouvé ; il n’voulait plus de promesse lointaine, plus de ‘un jour quand tout sera fini’, il n’voulait plus de futur qui s’éloignait progressivement à chaque merde qui s’imposait à eux. Il voulait, au-delà de l’évasion, d’une fuite de devoirs – il voulait se réveiller le matin avec elle, vivre simplement, avec Isolde, avec Clara. Quitte à c’que tout passe pour une constante perte de temps vis-à-vis des grands buts qu’ils avaient toujours faits passer avant eux jusque-là. « Le temps que j’passe loin d’toi… à cause des responsabilités, ou par prudence. Ça, c’est la vraie perte de temps. » sa vie, il lui semblait qu’elle avait commencé quand son cœur, son âme s’étaient mis en branle avec Isolde ; il n’voulait certainement pas que ça se finisse maintenant. Il n’était plus seul maintenant, ouais, et il n’avait même pas réalisé avant tout ça, eux trois, que c’était la seule chose qui pouvait avoir de sens dans sa vie ; il s’en fichait, maintenant, qu’y’ait jamais eu personne pour se préoccuper de son sort avant tout ça. Y’avait Isolde maintenant ; la seule qui pouvait faire pulser son cœur si évidemment contre ses côtes. Il sourit donc, tendrement, serrant ses doigts entre les siens, un sourire retroussant le coin de ses lèvres. « T’auras jamais à continuer sans moi. » il garantit, avec volonté – s’il devait utiliser cette peur sortie de nulle part, inédite et nouvelle dans son crâne ; ce serait pour ça, évidemment. Pour rentrer à la maison, quoiqu’il arrive. Le numéro de Skylar, alors, Cesare il espérait presque qu’Isolde n’aurait jamais à l’utiliser. Quoique ; peut-être que s’il arrivait à arranger une rencontre entre elles deux, elles seraient capables de s’entendre. Encore aujourd’hui, pourtant, une telle ambition semblait disproportionnée. Il hocha la tête, pour répondre à Isolde, gardant la main de la jeune femme entre ses doigts à lui, au moment de l’observer à nouveau ; « Elle t’aidera. » promit-il d’un air songeur, caressant doucement la paume de sa main, déviant son regard sur ce qu’il faisait, pendant de longues secondes, avant de revenir vers elle. Il s’faisait bataille, littéralement, pour puiser en lui-même la motivation de tenir ses promesses vis-à-vis de Gabriela ; mais s’planquer comme ça, ce serait littéralement lâcher prise, et pas dans l’bon sens du terme, sans doute : « J’suis désolé. » il se dut d’ajouter à Isolde, d’une voix tendre, « D’imposer ça, comme ça… si vite. » il était presque désolé pour lui autant que pour elle. Il n’aimait pas, l’effet domino, qui entrainait toujours leur couple à être le dommage collatéral de tout ça. C’était tant d’mandé, d’juste pouvoir être heureux ? C’était compréhensible, que Gabriela, n’soit jamais capable d’être heureuse sans son fils avec elle. Mais les montages-russes de sentiments, que l’reste du monde leur imposait, à Isolde et lui, il voulait bien croire que c’était la pire injustice qui soit, après tout c’qu’ils avaient déjà essuyé.
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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeMer 21 Déc 2016 - 13:25

— cesare demaggio & isolde saddler —
freeze time Before it turns cold
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Where do we go when we walk on light Who do we call at the edge of night. Carry me close like the tear drops in your eyes. All I can give you is memories, Carry them with you and I'll never leave. I'll lay my head down But when I lay my head down, Don't let me go. Hold me in your beating heart. I won't let go, Forever is not enough. Let me lay my head down on the shadow by your side. Don't let me go, Hold me in your beating heart. — don't let me go.

Après avoir passé deux semaines avec Cesare et Clara, à ne se préoccuper de rien, Isolde, elle avait bien du mal à revenir dans le monde réel. Pourtant, elle avait eu le choix, entre tout laisser tomber loin de Radcliff et revenir jusqu’ici pour se retrouver de nouveau face à tout ce qu’elle avait pu fuir pendant ces deux dernières semaines. Elle n’était pas le genre de personne à fuir bien longtemps Isolde, alors ça avait été presque une évidence, que son choix, ce serait de rentrer à Radcliff et de commencer tout ce qu’elle avait pu commencer, parce qu’elle était bien incapable de laisser tout ça en plan, pour ne garder en elle qu’une amère impression d’inachevé. Du coup, peut-être qu’elle aurait dû être prête à voir Cesare partir, qu’ils reprennent leurs vie exactement de la même façon qu’ils l’avaient laissé quelques semaines plus tôt quand ils avaient décidé de partir pour Paris. Elle avait su, au plus profond d’elle-même, qu’au bout d’un moment, les choses redeviendraient ce qu’elles avaient eu l’habitude d’être, depuis déjà tant de mois. Mais elle n’avait pas envie d’y penser à tout ça, elle n’avait pas eu envie de se dire que Cesare devrait bien partir, à un moment ou à un autre, parce que ça avait toujours été comme ça et qu’y avait encore rien qui pouvait changer ça. Elle n’avait pas pu penser comme ça Isolde, alors qu’elle ne se sentait désormais en sécurité que lorsqu’il était dans les parages, une sensation nouvelle, pour une fille comme elle qui avait bien souvent crier à la face du monde qu’elle s’en sortait et qu’elle s’en sortirait toujours très bien toute seule. Une erreur qu’elle pouvait regretter désormais, alors qu’elle pourrait probablement citer de nombreuses raisons pour lesquelles elle savait qu’elle avait besoin de Cesare. La première dans la liste étant sans doute cette impression qu’il lui manquait une partie d’elle-même dès lors qu’ils n’étaient pas ensemble. C’était bien ce qu’on disait sur les âmes-sœurs après tout, que c’était deux personnes qui se complétaient si bien que séparés, il leur manquait une partie d’elles-mêmes. Elle avait cette impression désormais Isolde que sans Cesare dans sa vie, y aurait ce vide, impossible à combler et elle le ressentait trop bien ça, à chaque fois qu’ils devaient se séparer. C’était pas juste alors, qu’ils ne puissent pas rester simplement l’un avec l’autre, comme ça semblait pourtant être la destinée de ces fameuses âmes-sœurs.

Ils le voulaient pourtant tous les deux,  rester ensemble et emmerder le reste du monde. Ça leur avait été bien facile pendant deux semaines, c’était facile aussi, à chaque fois qu’ils se retrouvaient l’un avec l’autre à profiter pleinement de ce peu de temps qu’ils avaient ensemble. Pourtant, à la longue, elle savait bien qu’Isolde, à trop laisser de côté le reste du monde, elle finirait par s’en sentir coupable. Déjà, pour cette cousine de Cesare qu’elle ne connaissait pas, dont elle entendait parler seulement ce soir, Isolde, elle avait cette pointe de culpabilité en elle, à chaque fois qu’elle se disait ‘tant pis pour cette fille, on ne la connait même pas’. C’était vrai pourtant, cette cousine, elle sortait de nulle part et Cesare semblait bien avoir ignoré son existence pendant pas loin de vingt-sept ans de sa vie, alors pourquoi est-ce qu’ils devraient s’en soucier après tout ? Elle aurait voulu être complètement égoïste Isolde et être capable de penser comme ça, mais dès lors que des pensées comme celle-là faisaient surface dans son esprit, elle était capable de les démonter bien rapidement. Parce qu’elle savait Isolde, pourquoi c’était important de venir en aide à cette fille. Parce qu’elle en avait besoin, parce que c’était humain de tendre la main à son prochain, parce que ce serait dégueulasse de la laisser crever alors que tout ce qu’elle voulait c’était retrouver son fils. Elle était mère aussi maintenant Isolde, bien placée alors pour savoir que si on lui retirait sa fille, elle n’hésiterait pas à tenter le truc le plus suicidaire du monde pour la retrouver, parce que c’était sa fille et qu’elle avait la certitude qu’elle ne pourrait pas vivre sans elle. Tout comme elle savait maintenant qu’elle ne pourrait plus continuer sa vie si Cesare devait en faire partie. Elle avait cette impression Isolde que Cesare et Clara, ils étaient sa plus grande faiblesse, ceux pour qui elle sacrifierait facilement tout le reste de sa vie et paradoxalement, ils étaient aussi sa plus grande force, parce que c’était bien en pensant à eux, en ayant la volonté de les revoir, de les serrer dans ses bras, qu’elle avait tenu le coup quand elle avait été torturée. C’était probablement pareil pour cette Gabriela, elle pourrait crever pour son fils, mais sa volonté de le retrouver la poussait à faire tous les efforts du monde. Alors un petit coup de main, ça ne pouvait pas être une mauvaise chose. Au-delà des quelques pensées égoïstes qui lui traversaient l’esprit à Isolde, fallait croire que ce n’était définitivement pas dans sa nature de vraiment l’être, alors ce soir encore, elle était prête à mettre de côté son histoire avec Cesare, son bonheur à elle, le leur à eux deux, à eux trois même,  pour une inconnue. Elle avait envie qu’il reste avec elle Cesare, mais bien évidemment, qu’elle se contenterait de ravaler cette envie pour le laisser partir, même si ça devait lui donner une nouvelle fois, l’impression que son cœur se brisait en tout un tas de petits morceaux, qui resteraient en miettes jusqu’à ce Cesare revienne.

Elle aurait pu pourtant passer la nuit à parler avec lui, de toutes ces petits choses qu’ils ne prenaient pas assez le temps d’échanger, parce qu’y avait toujours quelque chose de plus important à raconter ou qu’ils n’avaient juste pas assez de temps pour ces petits trucs là, alors que le temps filait bien trop vite dès qu’ils étaient ensemble. Même ces deux semaines, maintenant qu’elles étaient finies, il lui semblait bien qu’elles étaient passées à la vitesse de la lumière. C’était déjà fini, cette petite bulle de bonheur infinie, maintenant, fallait revenir sur Terre et mine de rien, la chute elle faisait un mal de chien. Pourtant, elle avait encore la force de lui sourire à Cesare. « Heureusement que tu l’avais lu cet article. Moi, je faisais que paniquer. » Même s’ils avaient été au beau milieu d’une dispute, Isolde elle avait l’impression d’avoir été au bon endroit, quand les contractions avaient commencées ; avec Cesare qui l’avait aidée, il avait été là avec elle quand elle avait était complètement apeurée, comme si la certitude de ne pas être prête était venue ravager tout le reste. Il avait été cette main qu’elle avait serrée pour tenir bon, il avait été celui à même de calmer ses larmes et ses doutes. Sans lui, ça aurait été définitivement beaucoup plus dur cet accouchement. Peut-être qu’elle avait été toute seule dans la salle et qu’elle n’avait pas forcément pensé à l’éventualité qu’il était resté tout ce temps dans le couloir de l’hôpital, mais au moins, ça avait été grâce à lui que toutes ses peurs n’étaient pas venues exploser quand elle avait été toute seule là-dedans ; au moins, elle avait su que s’il lui arrivait quelque chose, Clara, elle ne serait pas toute seule. Il ne fallait pas qu’elle se retrouve toute seule un jour Clara. Elle savait trop Isolde, la peine que ça pouvait représenter ça, puisqu’elle n’avait jamais connu sa mère, cette dernière étant morte en couche et que son père lui, avait été tué dix-huit ans plus tard. Ce qu’elle voulait le plus pour Clara, c’était qu’elle soit heureuse, en bonne santé et avec ses deux parents pour être à ses côtés et l’aimer pendant de très nombreuses années de sa vie. « Non, moi non plus j’ai pas l’impression de perdre mon temps quand je suis avec toi. » C’était pas ce qu’elle avait voulu dire bien évidemment. Elle était trop heureuse quand elle était avec lui pour voir ça comme une perte de temps. « C’est juste que, comme on en a pas beaucoup du temps ensemble, j’ai pas envie de le gaspiller avec des trucs pas très importants ou de le gâcher en ramenant les choses compliquées. » Ils n’avaient pas besoin de ça quand ils étaient ensemble après tout. « Y a qu’avec toi que je suis vraiment heureuse. » Et comme c’était pas assez souvent, pas assez souvent, elle n’avait jamais envie de ramener le reste venir tenir ça. Si elle devait être triste, ou en colère, vexée, effrayée, ou n’importe quoi d’autre de négatif, mieux valait que ce soit avec les autres. Après tout, est-ce qu’elle n’avait pas déjà gâché une partie du peu de temps qu’ils avaient encore ensemble, avec sa crise de nerfs ? Elle en avait bien l’impression maintenant. « Okay. Bientôt, alors, ce sera plus simple. » Elle lui adressa un sourire plein de conviction, parce que s’il le promettait Cesare, elle ne pouvait que le croire. Elle était bien incapable de douter de lui, après tout, avant ça avait été ‘un jour’ et elle y avait cru dur comme fer et au bout du compte, le temps avançant, les choses s’étaient quand même améliorer entre eux deux. Alors, si maintenant il disait bientôt, alors ça voulait dire que bientôt, les choses iraient encore mieux. « Au moins, ces deux semaines elles, elles sont vraiment pas perdues. » Non au contraire, elle était vraiment contente d’avoir eu ces deux semaines avec lui et Clara, ces petites vacances à ne penser qu’à leur petite famille, ça avait été vraiment agréable et tellement agréable et reposant, qu’elle se disait qu’ils devraient absolument retrouver un moment pour refaire ça. « Toi non plus, tu auras pas à continuer sans moi. On est coincé l’un avec l’autre, peu importe tout le reste. » Elle avait un sourire sincère sur le visage. Coincé, c’était pas vraiment le terme le plus approprié, parce qu’elle ne se sentait pas coincée avec lui, bien au contraire, mais l’idée était là, ils étaient ensemble maintenant et ils le resteraient. C’était tout ce qu’elle voulait Isolde. Elle acquiesça alors, si jamais elle avait besoin d’aide, elle lui ferait confiance à cette Skylar, tout autant qu’elle faisait confiance à Cesare. « C’est pas grave. » Ça l’était au fond, grave,  qu’ils soient obligés de se séparer comme ça, mais ce n’était pas de la faute de Cesare et elle n’avait pas l’intention de lui en vouloir. « T’inquiète pas, tout va bien. » A croire qu’elle se disait ça à elle-même, tout autant qu’elle le disait à lui. Mais elle ne pouvait pas le laisser franchir cette porte inquiet ou  en se sentant coupable ou en pensant qu’elle pouvait lui en vouloir. « Je désolée moi, d’avoir foutu cette  soirée en l’air en criant comme une hystérique. » Elle avait réagi au quart de tour, elle avait complètement explosée et sans doute que c’était un trop plein de trucs qu’elle avait laissé de côté les deux dernières semaines et qu’au bout d’un moment elle avait eu besoin de tout lâcher et malheureusement pour lui, Cesare avait été sur le passage. « T’es coincé avec une femme cinglée, bonne chance à toi. » Elle laissa échapper un léger ricanement, de toute façon, il devait bien savoir avec quel genre de femme il s’était engagé Cesare. Il connaissait la Isolde des bons jours et celle des pires jours alors, il savait qu’elle s’emportait facilement, mais s’il était encore là avec elle, c’était qu’il avait dû s’y faire avec le temps, tant mieux, parce qu’elle n’avait pas envie de le voir partir parce qu’elle avait trop mauvais caractère et puis mine de rien, Cesare, il faisait partie des chanceux après tout, elle était finie, l’époque où elle passait vraiment ses nerfs sur lui. Elle lui avait dit plus tôt, maintenant, quand elle était avec lui, elle était heureuse, indéniablement, ça changeait de l’état d’esprit dans lequel elle avait été, en sa présence, à l’époque où ils ne faisaient que s’engueuler.  
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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeMar 14 Fév 2017 - 23:41



LET ME COME HOME TO YOU            
     DON'T LET ME LOSE YOU TOO    
- ISOLDE SADDLER & CESARE DEMAGGIO -
i'm halfway gone. we fought long enough, we were holding ropes but untied to love. if we had a moment we could ignite. instead it seems we're trying hard to start a fight. along these streets you read my words in the night, you hear me call ⓒtopic| h o m e.

L’épuisement, c’était sans doute ce qu’il avait le plus fui dans sa vie, Cesare. On lui avait appris à toujours aller de l’avant, à n’pas trop regarder dans le passé, à n’pas tourner et tourner encore au même endroit dans l’existence. Probablement l’avait-on poussé à être comme ça pour qu’il n’se mette pas à trop réfléchir à ce qu’il faisait, ou plutôt, ce qu’il n’avait jamais accompli. Y’avait quelque-chose de terriblement lancinant, après tout, dans le fait d’avoir un passé tel que le sien : on lui avait martelé des préceptes qui aujourd’hui bourdonnaient dans sa tête, le laissant abasourdi par tout ce qu’il avait bien pu croire. On lui avait fait penser qu’à tuer des gens, il accomplissait quelque-chose, qu’il sauvait l’humanité, protégeait les siens, protégeait tous les gens qui n’avaient rien demandé à Radcliff. Evidemment aussi, on n’lui avait jamais fait croire non plus que la vie était toute blanche ou toute noire : on lui avait juste dit que c’qu’il faisait, c’était un mal nécessaire qu’il était assez brave de prendre pour lui, d’endosser lui-même, et que bien peu de gens étaient déterminés à faire à sa place. Parce que l’humanité était égoïste, qu’elle vivait selon ses propres lois, et que chez les DeMaggio, on avait voulu se dresser au-dessus de ça pour être mieux. A force de progresser, alimenté par un orgueil renouvelé par chaque victoire, Cesare n’avait jamais laissé la moindre place à l’épuisement, le vrai. Celui qui paralysait plus que les os et les muscles, celui qui se faisait un trajet jusqu’à l’esprit : littéralement, Cesare, s’il avait pu plier tous ses bagages pour un aller simple direction Paris, il l’aurait fait, sans l’ombre d’un doute. C’était à croire qu’il devait faire de la volonté d’Isolde la sienne, au moins pour un temps : n’était-ce pas ça, la vraie fatigue ? Il aurait envie de rester allongé sur ce lit pour le reste de la nuit, et le lendemain encore, et encore et encore, si ça pouvait lui permettre d’accéder à tout ce dont il avait envie : ses désirs n’s’étendaient pas plus loin que ce qu’il y avait entre les murs de cette maison. Et s’il n’avait jamais eu assez de temps avec elles pour s’en rendre compte pleinement jusque-là, après deux semaines passé coupé de ses habitudes et de tout ce qui lui était familier, juste avec Isolde et avec Clara, Cesare pouvait désormais dire qu’il était sûr, que rien n’valait mieux dans son cœur qu’elles deux, et chaque seconde, chaque minute qui valait la peine d’être vécue à leurs côtés. Pourtant, à Paris, ils n’avaient sauvé la vie de personne, ils n’s’étaient pas jetés au beau milieu d’un événement violent et dangereux qui aurait exigé tout leur courage ; ils avaient juste été des touristes un peu idiots, probablement comme tous ceux que les français dévisageaient dans leurs rues de leur capitale. Ils avaient juste été Isolde et Cesare, et Clara, suivant son rythme bien à elle, peu importait ce qui se passait autour d’elle : des choses simples comme ça avaient perduré malgré les kilomètres parcourus – Clara avait toujours eu besoin de faire ses siestes, Isolde avait toujours été la même, se révélant même être totalement apte à juste lézarder sur une plage au soleil ; et lui, il s’était découvert un esprit qui n’avait besoin que de ça. De ces toutes petites choses, alors qu’il avait été capable de se concentrer uniquement sur Isolde, uniquement sur Clara, uniquement sur chaque minute qui n’avait pas le moindre sens.

Les autres êtres humains, c’était comme ça qu’ils vivaient, fallait croire ; ils ne laissaient pas d’empreinte particulière sur le monde, ils n’avaient pas le moindre renom planant au-dessus de leur tête. Ils étaient juste des gens. Et la lassitude de Cesare l’avait poussé à se fondre totalement dans cet environnement-là : après tout, tout ce qui lui avait paru être une victoire dans sa jeunesse, n’était maintenant à ses yeux qu’un énième crime duquel il devrait tôt ou tard payer le prix. Tous les choix qu’il avait faits, avaient presque été des erreurs : et pourtant, à force de rembobiner des années en arrière, le DeMaggio n’savait pas vraiment ce qu’il aurait fait différemment. Il n’avait jamais eu des envies d’études, des désirs d’avenir au-delà de celui qu’on lui avait enfoncé dans le crâne d’aussi loin qu’il s’en souvienne. Malheureusement, il n’avait pas été le fils regardant par la fenêtre en rêvant de tout ce qu’il y avait au-delà, du jour où il pourrait se défaire de juste la tyrannie de ses parents pour se révéler être une meilleure personne qu’eux. Non, il avait été comme eux ; peut-être que Paris alors, ç’avait été juste un moyen de fuir. Peut-être que plein de choses, avaient été juste un moyen de fuir. Des sentiments ambigus qu’il n’avait pas à l’égard de Clara, à l’égard d’Isolde : il pourrait presque jurer avoir deux cœurs dans son poitrail, celui qui échangeait avec le monde, celui qui n’appartenait qu’à la famille qu’ils avaient tous les trois. Ouais, Isolde n’était pas une fuite en avant, elle n’était pas le déni de sa nature, la course désespérée d’un Cesare hanté par les remords : elle était Isolde, et probablement que beaucoup de gens auraient du mal à croire qu’un type comme lui puisse aimer aussi férocement et aisément une autre personne. C’était pourtant le cas ; il lâcherait tout pour elle, pas pour fuir, pas pour nier ce qui s’était passé : juste parce qu’il le voulait, juste parce que ça pouvait leur offrir tellement plus, tellement de quantité de bonheur évident et doucereux. Il était fatigué, lui, de tout ce qu’il avait eu à subir pendant des années ; les chagrins, la réalité qui réécrivait toute son histoire. Peut-être qu’aucun sacrifice n’en valait la peine, alors : peut-être que d’ici quelques années, Isolde verrait chaque acte qu’elle avait commis comme des erreurs, elle aussi. Pas dans le même sens du terme, évidemment, mais l’avenir avait une façon de s’écrire qui était bien imprévisible et cruelle. Lui, il avait cru que sa sœur serait sauve, s’il n’lui disait jamais qu’il était un transmutant, s’il n’lui livrait pas ce secret et s’il s’éloignait d’elle : somme toute, une action emplie de bonté, d’amour, d’affection, de précautions – une petite pierre à l’édifice de la solitude de sa cadette, et des circonstances qui l’avaient amenée à faire, seule, face à leurs parents. Egoïstement, par lui-même alors, le DeMaggio serait bien prêt à penser comme ça, à fonctionner comme ça, et à écrire le reste de sa vie comme ça : de toute manière, que lui restait-il ? A aspirer à être meilleur, ou à accepter le fait que ça n’puisse pas arriver – si tel devait être le cas, autant qu’il finisse directement à moisir dans une cellule de prison, il n’accepterait pas d’autre sort que celui-ci. Quand il était retourné chez ses parents, il n’avait pas eu envie de l’faire pour redevenir un hunter ; quand il avait écouté les conseils de son patriarche, ça n’avait pas été avec la confiance aveugle d’autrefois : quelques-unes des leçons cruelles imposées par les circonstances, pour ces derniers mois. Au moins, Cesare pouvait se targuer d’avoir retenu ça. Et rien que pour ça, il avait envie, vraiment, de s’montrer égoïste : peut-être aurait-il dû ne pas décrocher son téléphone, ne pas s’inquiéter pour les messages qu’il avait reçus pendant son absence. Peut-être aurait-il dû faire comme si de rien n’était ; ou peut-être que ça n’lui ressemblait pas, qu’importait ce qu’il pouvait dire.

Il en avait pourtant assez, vraiment assez, de devoir vivre et revivre encore ces mêmes moments avec Isolde : ceux qui clôturaient un moment idyllique passé ensemble. Ç’avait commencé dans son appartement à lui, autour d’un café, et il avait vraiment cru que ce serait la seule et unique fois qu’ils devraient se livrer à une mascarade si douloureuse. Mais ils l’avaient refait, encore et encore, parce qu’ils n’avaient pas pu s’empêcher de s’revoir : et tout aussi parfaits, au fond du fond, ces moments avaient-ils été, peu importait ce qu’ils avaient dû vivre ces fois-là, la séparation avait juste été douleurs. Ils avaient laissé les larmes s’exprimer pour eux, parfois, ou le silence être leur accord. Ils avaient tenté les sourires, l’espoir de garder bonne figure. Ils avaient tout essayé, au fond, à force de pouvoir diversifier les pratiques ; ils étaient probablement devenus experts. Ce soir, Cesare se découvrait avoir atteint le point de non-retour : il n’pouvait plus le faire, il n’voulait plus le faire. On lui avait appris à être endurant, à tenir bon ; mais sa volonté s’était effilochée un peu plus, à mesure que son cœur avait crevé sur place dans ces moments-là. Ce soir, ça semblait être la fois de trop – et le plus triste, c’était que tout c’qu’ils pouvaient espérer, ce soit que les circonstances les écoutent au moins, et qu’elles les jugent comme ayant assez sacrifié pour n’plus avoir à souffrir comme ça. Quelle ironie : il avait tué des gens, elle avait fait exploser des bâtiments, mais ils cherchaient quelque-part un genre de compassion qu’ils n’avaient que trop rarement donnée aux autres. Cesare, il avait toujours su qu’il n’méritait rien de ce qu’il obtenait – ce fait, jamais plus juste qu’avec Isolde elle-même. Lire un article wikipédia sur l’accouchement pendant les sept mois où il avait nagé en plein déni vis-à-vis de cette grossesse, alors, ça n’avait pas été un acte si brave que ça – il aurait pu faire largement mieux, ça, c’était sûr. Et combien de fois pouvait-il réécrire cette histoire en particulier dans sa tête ? Tout ce qu’il fit là, c’est avoir un sourire contrit à l’adresse d’Isolde : « J’suppose que ça aurait été compliqué, d’toute manière pour toi, de faire quoique ce soit d’autre… » il savait qu’Isolde était brave, et féroce et pleine de volontés – pourtant, ça devait être totalement humain de paniquer à l’idée qu’un autre être humain, même bébé, soit en train de sortir d’entre ses entrailles. Et ça, ça n’avait été qu’un élément parmi tant d’autres dans toute cette nuit. Il n’avait pas aidé non plus, au début : « J’ai-… j’avais pas mal pris le temps de paniquer, moi aussi. » qu’il admit, détournant le regard, de honte probablement. Parce que lui, il n’parlait pas de cette nuit-là en particulier. Il avait été brave pour quelques heures ou quelques minutes, tenace au moins assez pour tenir des heures et des heures dans le couloir de l’hôpital à attendre des nouvelles. Mais pendant sept mois, il avait complètement perdu pieds, pendant qu’Isolde, elle, elle avait été celle qui faisait les choses bien. Ou un tant soit peu bien ; il n’pouvait toujours pas dire qu’aller poser des bombes ou aller chasser du hunter en étant enceinte avaient été de bonnes idées. Ils pouvaient toujours se dire qu’ils se rattraperaient pour la prochaine fois : peut-être était-ce encore une promesse bien ambitieuse, mais Cesare, il s’faisait toute une bataille avec lui-même pour avoir la conviction que ces promesses-là, elles auraient un fond de vrai. Peut-être bien qu’une fois toutes les histoires avec Gabriela réglées, ils pourraient enfin-… il n’osait même pas y penser, de peur qu’on vienne tout foutre en l’air. Y’avait toujours quelque-chose comme ça, après tout. « Tu peux me parler… de tout c’que tu veux. De tout c’dont tu as besoin. » ses prunelles chargées d’honnêteté ayant retrouvé le regard bleu d’Isolde, il caressa une mèche de ses cheveux, un geste tendre pour contrebalancer peu importe quoi d’autre. N’était-ce pas ça, la promesse d’un couple qui voulait se marier, vivre ensemble, envisager tout un futur ensemble ? Pour le meilleur et pour le pire, tout ça ? Il avait cru que ça pouvait ressembler au mariage de ses parents, ‘le meilleur et pour le pire, parce qu’ils avaient toujours été une équipe, sans prendre en compte le reste, sans compter, sans laisser leurs sentiments se mettre en travers du chemin. Avec Isolde, Cesare avait découvert une toute autre façon de percevoir le mariage ; c’était une alliance, ouais, mais pas maintenue par l’honneur ou les promesses. Rien d’autre que le désir, tout simple et pourtant immuable, de les tenir, de les faire durer le plus longtemps possibles, à chaque battement de cœur, chaque souffle avalé dans les poumons. « Bientôt. » répéta-t-il avec conviction pour répondre à ses songes autant qu’aux paroles de la blonde. Il n’savait pas si c’était terriblement ambitieux de penser comme ça ; Isolde n’était probablement pas une femme qui peignait dans sa tête un avenir similaire à celui qu’il avait lui dans le crâne. Peut-être qu’avant de penser aussi loin, ils devaient déjà faire en sorte d’avoir un vrai présent, ensemble. « Non, ces deux semaines, elles sont pas perdues. » et Cesare, il ne put s’empêcher de sourire : il pourrait très facilement se laisser tenter par le désir de rester avec Isolde sur ce lit, pour parler, parler aussi longtemps que possible de ces deux fameuses semaines. De tout le bonheur né des choses simples qu’ils avaient vécu. Il pourrait vraiment ressasser tout ça pendant toute la nuit, et la journée du lendemain. Probablement, alors, que tout ce qui avait eu un écho dans leur mémoire, dans leurs tripes, n’était pas perdu : ces deux semaines, et chaque brin d’histoire qu’ils avaient déjà partagé ensemble. Qu’ils soient donc, coincés ensemble, le ricanement qu’il eut ne put que prouver qu’il n’avait aucun problème avec cette perspective. C’était le reste, qui était chiant, le fait qu’ils doivent être là non pas pour ressasser leur voyage, mais pour déjà appréhender l’avenir qui s’annonçait déjà moins facile. Cesare ne put résister à venir se hisser vers Isolde, trouvant ses lèvres pour partager avec elle un baiser tendre, passionné tout autant : « Ca va… t’es une femme cinglée, mais j’arrive plutôt bien à te gérer. C’est signe que tu dois rester avec moi. » il n’la pensait pas cinglée, lui : pour être honnête, si les rôles avaient été inversés, si elle avait été appelée par Insurgency ce soir ou il n’savait quoi, il aurait pété un câble lui aussi. Il essayait de garder bonne figure – après tout, contre qui pourrait-il s’énerver ? Gabriela, dont la seule envie était de revoir son fils ? Ce serait injuste. Lui, il n’pouvait plus vivre sans Clara ; il n’pouvait pas envisager un jour de sa vie à venir sans l’empreinte d’Isolde dans celle-ci. Il connaissait bien trop l’ardeur d’une réalité solitaire pour pouvoir souhaiter ça à qui que ce soit – surtout à sa seule cousine à peu près normale. « T’as déjà crié plus fort, t’en fais pas. » le brun ne put retenir un rire, juste avant de consoler l’égo d’Isolde avec un autre bisou. S’il commençait à se laisser aller à l’embrasser en boucle, comme ça, il serait perdu à jamais. Mais même dans sa tête, même dans ses tripes, aucun courage quel qu’il soit n’valait la peine de laisser tout ce qu’il avait là.
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MessageSujet: Re: (isolde), no matter what.   (isolde), no matter what. - Page 2 Icon_minitimeMer 15 Fév 2017 - 17:43

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freeze time Before it turns cold
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Where do we go when we walk on light Who do we call at the edge of night. Carry me close like the tear drops in your eyes. All I can give you is memories, Carry them with you and I'll never leave. I'll lay my head down But when I lay my head down, Don't let me go. Hold me in your beating heart. I won't let go, Forever is not enough. Let me lay my head down on the shadow by your side. Don't let me go, Hold me in your beating heart. — don't let me go.

Elle n’avait pas envie que Cesare s’en aille. Elle n’avait pas envie qu’il soit de nouveau loin d’elle, dans un univers qui lui semblait bien hostile à Isolde. Souvent, Cesare lui avait assuré qu’il ne craignait rien tant que son père était encore convaincu de l’allégeance de son fils, tout autant qu’elle avait envie de croire en Cesare, elle n’arrivait pas à en faire de même concernant son père. Rafael DeMaggio était l’homme qui avait détruit sa vie à Isolde. Il avait tué son père, alors qu’elle n’avait été encore qu’une adolescente, sans doute trop naïve encore, pour craindre les hunters, contre lesquels pourtant, son père l’avait mise en garde. Il avait tué Anthea aussi, une mort encore trop récente et quand bien même elle avançait sans se laisser abattre, y avait des jours où, inévitablement, elle sentait le poids de l’absence de sa meilleure amie se faire plus imposant que jamais. Elle le détestait le père de Cesare, elle ne pouvait pas le nier et il devait bien le savoir Cesare, que son père était la personne qu’elle détestait le plus au monde. Alors c’était toujours horrible de laisser le jeune homme repartir vers son père, vers ce type en particulier. Elle avait l’impression Isolde qu’à chaque fois que Cesare rentrait chez son père, c’était comme si Rafael lui-même trouvait un énième moyen de lui briser le cœur. Elle avait l’impression qu’il gagnait à tous les coups, Rafael et qu’elle, elle serait toujours la pauvre imbécile qui était incapable de faire en sorte qu’il n’ait plus jamais la moindre chance de la briser elle, ou de faire du mal à Cesare. Quand bien même ça aurait été difficile de laisser partir Cesare où qu’il ait besoin d’aller, elle était certaine que c’était encore pire, cette situation, parce qu’il s’agissait de Rafael. Maintenant, elle avait envie de revenir deux semaines plus tôt, au moment où ils avaient quitté Radcliff pour partir en France, quand ils avaient tout laissé derrière eux pour profiter de quelques semaines de vacances, bien méritées. Ça avait été, évidemment plus simple de partir que de rentrer. Mais maintenant, ils étaient à Radcliff, de retour au centre de leurs problèmes, ceux qui au moins, n’étaient pas venus les emmerder pendant deux semaines, c’était déjà ça sans doute. Maintenant qu’ils étaient rentrés, ils devaient retourner à leurs habitudes, aussi déplaisantes soient elles. Elle se sentait idiote maintenant Isolde, d’avoir cru pendant l’espace d’un instant que Cesare pourrait rester, qu’ils n’avaient pas à repartir chacun de leur côte. Elle se détestait pour avoir pensé comme ça depuis qu’ils étaient rentrés, depuis trop de temps, alors qu’accrochée à cette idée, la chute n’en était que plus douloureuse, au point de lui faire péter les plombs. Si elle avait réfléchi à tout ça convenablement et qu’elle avait pensé de façon réaliste et non pas en fonction de ce qu’elle voulait, elle ne se serait pas offusquée comme elle l’avait fait, elle se disait au contraire, qu’elle se serait contentée de serrer Cesare dans ses bras, après être montée dans la chambre quelques instants plus tôt.

Elle aurait voulu être capable de réagir comme ça, au lieu de compliquer encore plus ce qui l’était déjà bien assez comme ça. Mais Isolde, elle n’avait jamais été une femme très calme. Elle s’énervait pour un rien et Cesare en avait déjà fait les frais, ce soir n’était qu’une preuve de plus de tout ça. Elle aurait pu prétendre mettre ça sur le dos de la fatigue, le décalage horaire qu’ils devaient essuyer maintenant qu’ils étaient de retour aux Etats-Unis, mais dans le fond, ça ressemblait surtout à un genre de désespoir, une angoisse qu’elle n’avait pas su faire alors que pour bien des raisons, elle ne voulait pas que Cesare reparte. Rien que cette idée, elle était énervante, après tout, pourquoi est-ce qu’ils ne pouvaient pas être ensemble ? Ce n’était pas parce que les rues de Radcliff étaient maudites et que tant qu’ils étaient dans cette ville ils n’avaient pas le droit d’être ensemble. Isolde, elle ne pouvait pas croire que c’était juste parce que c’était Radcliff. Elle n’arrivait de toute façon pas à trouver une réponse valable, parce que même en se disant qu’à cause du père de Cesare, c’était compliqué, elle se disait bien souvent que le père de Cesare, il avait tellement peu fait attention à son fils pendant toutes les années de sa vie – l’entrainer à tuer, n’était, de toute évidence pas une marque d’attention – qu’il aurait dû n’en avoir rien à faire de ce que son fils faisait de sa vie aujourd’hui. Y avait rien de juste, rien de logique dans ce qu’ils étaient obligés de subir Isolde et Cesare et pourtant, ils n’avaient pas le choix. C’était toujours la conclusion qui semblait s’imposer à eux, dès qu’ils y penser à toute cette histoire. Ils n’avaient pas le choix, ils devaient se séparer dès le matin pointait le bout de son nez, ou là maintenant, après deux semaines complètes à être ensemble, rien que tous les trois. C’était une habitude qui venait bien trop vite sans doute, d’être toujours avec Cesare, de partager son quotidien avec lui plus que pendant quelques heures, quelques mois dans le mois, le plus régulièrement possible, mais jamais assez. Elle s’y était très vite habituée Isolde à ce quotidien qu’ils avaient eu là-bas en France et revenir à tout ce qu’ils avaient eu avant, c’était vraiment compliqué. Mais voilà, c’était comme ça, ils n’avaient pas le choix, alors ça ne servait à rien de résister sans doute. Cesare allait partir et pour le coup, la cause était noble, c’était sa cousine, c’était la vie d’un enfant et Isolde elle savait bien que c’était égoïste de se dire tant pis pour eux et de vouloir juste garder Cesare auprès d’elle. Mais y avait une partie d’elle qui ne pouvait pas s’en empêcher. Après tout, sa cousine, elle était apparue très récemment dans sa vie apparemment, alors qu’eux deux, ça fait des mois et des mois qu’ils souffraient de devoir se séparer. Isolde elle, elle le connaissait depuis longtemps Cesare et elle ne s’était pas intéressée à lui uniquement pour lui demander de risquer sa vie pour elle. Elle était la mère de sa fille à lui, et Clara, elle méritait bien d’avoir son père à ses côtés.

Mais évidemment, il s’agissait là de pensées que la blonde s’efforçait à faire taire. Parce qu’elle était ce genre de personne qui avait trop souvent fait passer les autres avant de s’intéresser à elle. Elle était celle qui avait déjà risqué sa vie pour tout un tas d’inconnus sans rien demander en retour, alors elle ne pouvait pas demander à Cesare de laisser tomber sa cousine pour rester avec elle. Elle ne pourrait pas se le pardonner Isolde, si jamais quelque chose devait arriver à cet enfant, tout ça parce qu’elle avait supplié Cesare de rester avec elle. Elle n’était pas égoïste et pourtant, y avait vraiment des moments comme celui-là où elle aurait voulu l’être. Elle ne le serait pas, mais pour le temps qu’elle avait encore avec lui, elle préférait encore le faire comme ils étaient là, tranquillement, posés, plutôt qu’en train de se crier dessus comme ça avait pu être le cas quelques minutes plus tôt. « J’aurai peut-être pu écouter un peu plus les médecins, ça aurait peut-être pu aider, à ce moment-là. » Mais évidemment, y avait vraiment des tas et des tas de trucs qu’elle avait décidé de ne pas écouter, et l’accouchement, fallait croire que ça lui avait fait suffisamment peur pour qu’elle refuse catégoriquement d’entendre quoi que ce soit là-dessus. Ça avait du bon au moins, alors qu’on avait dû clairement lui dire qu’à ce stade de grossesse, mieux valait qu’elle reste tranquillement chez elle au lieu d’aller crier sur Cesare. Un détail qu’elle était contente maintenant, de ne pas avoir écouté. Elle déposa sa main contre sa joue, pour la caresser doucement, du bout du pouce. « Faut dire qu’il doit y avoir de quoi flipper, quand ton ex te balance la nouvelle en te criant dessus dans le couloir de son immeuble. » Elle n’avait pas annoncé la nouvelle de la meilleure façon possible, c’était certain. Mais elle avait toujours su au fond d’elle, qu’il fallait qu’elle trouve le moyen de lui dire, parce que même s’ils avaient été en froid, il était le père de cet enfant et il avait eu le droit de savoir. « Remarque j’ai aussi longtemps hésité à juste envoyer un sms, j’sais pas ce qui est le mieux. » Entre le sms et le fait de lui gueuler dessus au beau milieu du couloir, aucune des deux options n’étaient idéales. Peut-être que si elle avait été capable de faire son égo pendant quelques minutes, elle aurait trouvé mieux que ça, elle aurait trouvé le moyen de lui annoncer la nouvelle d’une façon passable. Enfin, ce qui était fait était fait, ils auraient beau en reparler, encore et encore, ça ne changerait rien à tout ça. Peut-être qu’un jour, ils auraient l’occasion de faire mieux que ça, mais dans le fond, ce qui comptait vraiment, c’était qu’ils avaient Clara maintenant, qu’elle était parfaite et qu’ils l’aimaient tous les deux. « Okay. » Qu’elle répondit aux paroles de Cesare, un léger sourire sur les lèvres. Pour l’heure, elle n’avait rien de particulier à raconter, mais ça marcherait pour les prochains moments qu’ils pourraient passer ensemble. « Toi aussi, tu peux me parler de c’que tu veux. » S’il avait besoin, elle était là, il saurait toujours où la trouver et s’il avait besoin qu’elle vienne à lui, elle le ferait sans hésiter, comme lui il l’avait fait, toutes les fois où elle en avait eu besoin. Et Bientôt, tout ça serait plus simple, qu’il disait Cesare, bientôt, ils n’auraient plus besoin de grappiller des moments ici et là, ils seraient ensemble aussi longtemps qu’ils le voudraient. Elle voulait y croire Isolde, elle en avait besoin sans doute, pour le laisser partir ce soir. « Faudrait qu’on fasse ça plus souvent. » Partir comme ça, quelques jours, loin du reste de Radcliff, loin du quotidien, loin des responsabilités, pour pouvoir souffler un peu, même si ça devait être dans une ville voisine et non pas dans un bel hôtel parisien. Elle avait bien envie d’être vraiment coincée avec Cesare, Isolde, que rien ne vienne plus jamais les séparer. Elle avait envie de pouvoir profiter encore de sa présence à ses côtés, de ses étreintes, des baisers comme celui qui déposa contre ses lèvres et qui suffisait à rendre le monde plus beau. « Tant mieux, j’avais pas l’intention d’aller voir ailleurs. » Non, évidemment que ce n’était pas une option ça. Elle voulait rester avec Cesare, elle ne voulait que lui, de toute façon, y avait bien que lui pour la supporter, alors c’était très bien comme ça. « Bha, maintenant faut bien faire attention à ne pas réveiller Clara. » Elle n’était pas certaine d’avoir pensé à ça au moment de hausser le ton, heureusement pour Clara les cris n’avaient pas suffi à la réveiller. « Je t’aime. » A son tour, elle vint déposer un baiser contre ses lèvres, comme une suite logique à ces quelques mots. « Tu feras attention à toi hein ? Même si je ne possède que vingt pourcent de ton corps, je tiens à en revoir les cent pourcent. » Elle lui adressa un sourire, mais malgré tout, elle était sérieuse, il fallait vraiment qu’il soit prudent, parce qu’avoir le numéro de son amie pour ne pas être laissée sur la touche s’il devait lui arriver quelque chose, ça n’ôtait pas la peur qu’elle pouvait ressentir à chaque fois qu’elle le laissait partir. 
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(isolde), no matter what.

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