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 no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)

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Salomé Callahan
Salomé Callahan

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MessageSujet: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 22:19

nothing else would save her.
lorcan wolstenholme & salomé callahan.

Elle avait oublié de raccrocher, reposant simplement son portable sur la table de la cuisine avant d'aller enfiler sa veste mécaniquement et de chausser ses bottines. Elle n'avait de toute manière pas été capable de parler bien longtemps, lorsque Lorcan l'avait appelée. Quelques mots confus, presque incapable de lui expliquer quoique ce soit. Il fallait qu'elle quitte ces lieux, au plus vite. Elle ne savait même pas si elle lui avait clairement demandé de l'accueillir, ou de la rejoindre. Plus rien n'avait d'importance.

Une légère bruine avait commencé à descendre sur Radcliff lorsqu'elle sortit enfin de son appartement, désorientée, dévalant les escaliers en manquant de se retrouver à les descendre sur les fesses, poussant la porte de toutes ses forces pour se retrouver à l'air libre. Gonflant ses poumons d'une profonde inspiration, persuadée que la fraîcheur du soir allait apaiser le feu qui carbonisait sa poitrine, elle agonisait. Un poids écrasait ses côtes, prenant son coeur en étau en entravant chaque battement. Elle n'avait pas le temps de réfléchir, elle ne pouvait pas prendre le risque qu'on la trouve là, à déambuler dans les rues avec les veines chargées d'alcool, d'apparence totalement inconvenable, bien loin de la Salomé qu'elle s'évertuait à représenter en temps normal. Le couvre-feu était passé depuis plus d'une heure, et Callahan ou non, elle n'avait pas envie que l'on rapporte à son père l'état dans lequel on avait pu la surprendre. Il avait déjà bien assez de soucis comme ça, inutile d'ajouter son nom au tableau de ses problèmes. Alors, le chemin jusqu'à l'appartement de Lorcan s'était imposé sous ses pas, laissant les ruines de son existence s'effondrer dans son dos, pressant le pas comme pour éviter de s'y faire engloutir, avant de tout bonnement commencer à courir lorsque le ciel chargé commença à s'animer de plus belle, la pluie battant son visage et brouillant ses yeux. Tant et si bien qu'elle s'était à peine rendue compte que les larmes s'étaient remises à couler, incontrôlables, incapables de s'arrêter.

Les lèvres tremblantes, comme si elle allait se mettre à pleurer là, tout de suite, dès qu'il aurait ouvert la porte, Sam attendait, le regard hagard, paumée au milieu des pensées qui semblaient chercher à aspirer son cerveau. Prêtes à n'y laisser qu'un grand vide, une carcasse à peine soutenue par quelques muscles rendus douloureux par sa course folle, par les meubles qu'elle avait percuté ci et là en tanguant dans son appartement.  Abattant une nouvelle fois sa main contre la porte, le poing écorché d'avoir trop cogné les murs, ravivant la douleur dans les phalanges tandis qu'elle frappait, encore, encore, à s'en briser les os. Il n'y avait plus que ça à faire. Se retrouver cassée en mille morceaux, éparpillée aux quatre vents, et surtout, surtout ne jamais rassembler tous les souvenirs de ces dernières heures, oublier jusqu'au son de la voix de Noeh, pour ne plus jamais entendre ses mots résonner à l'intérieur de son crâne. Pourtant, cette simple idée lui filait le vertige. Littéralement. S'adossant au mur de l'appartement, y appuyant sa tête violemment, sa gorge se nouait de plus en plus. A l'en étouffer. Ce fut à ce moment précis que la porte s'ouvrit. Pivotant sur ses talons pour se retrouver face à Lorcan, son regard tomba dans le sien et s'y figea quelques secondes, sans que la moindre parole ne daigne sortir. Sûrement que ses cheveux emmêlés, ruisselant d'eau de pluie en emportant avec eux les dernières gouttes de ses tempes griffées à sang suffisaient à lui donner l'air d'une allumée. Incapable de laisser s'échapper le moindre son, de prononcer cette vérité qui lui déchirait le ventre sans que celle-ci ne redevienne subitement bien trop réelle, Salomé se sentait paumée, se rappelant à peine des raisons l'ayant amenée sur son palier. Pourtant son coeur n'avait cessé de s'affoler, ses mains de se tordre et ses jambes de se liquéfier sous le poids de son corps. Elle était restée muette, avant de subitement s'engouffrer par l'ouverture laissée entre la porte et lui, s'introduisant à l'intérieur de l'appartement sans la moindre explication. Avançant à l'aveuglette derrière ses cils humides retenant difficilement ses larmes, aucun mot ne daignait sortir. Progressant dans les pièces en oscillant d'un côté puis de l'autre, la brune ne parvenait à s'arrêter de marcher, comme si s'immobiliser à nouveau allait amener aux explications, trop vite, comme si déambuler lui occupait suffisamment l'esprit pour ne pas avoir à prononcer la moindre explication. Elle retardait l'échéance autant que possible, l'esprit embrumé repoussant tant bien que mal la marée montante des réminiscences. Glacée jusqu'aux os, elle retira sa veste trempée pour la poser maladroitement sur un siège du salon, avant de se diriger machinalement vers la salle de bain pour aller essorer ses cheveux au dessus du lavabo. Lorcan pouvait parler, dire n'importe quoi qu'elle ne l'entendrait pas. Plongée avec détermination dans un état second, chaque geste s'effectuait mécaniquement, comme si chaque muscle prenait le contrôle de la situation, lui octroyant la liberté de ne plus penser à rien. Rassemblant ses longues mèches brunes d'un même côté de son cou, son regard tomba une seconde sur le reflet que lui renvoyait le miroir, crispant ses mâchoires et serrant ses poings. Vision qu'elle pouvait à peine soutenir, sans pourtant parvenir à détourner les yeux de ses traits pâles. C'était elle, pourtant. Presque le même visage qui lui faisait face chaque matin dans la glace de sa propre salle de bain. Quelque chose manquait, pourtant. Elle avait l'impression de contempler une vulgaire étrangère, presque certaine que si elle observait les doigts de son doubler s'élever pour toucher sa joue, comme ça, caresser l'égratignure creusée par ses griffures, elle n'allait rien sentir du tout. Parce que ça ne pouvait pas être elle, ça. Ce fantôme aux yeux trop clairs, trop vides, c'était pas elle. Elle pouvait pas l'accepter, pas s'dire que c'était bien son visage. Tant et si bien persuadée qu'un frémissement hérissa sa peau lorsqu'elle sentit le contact de son doigt sur ses traits, demeurant immobile, le coeur battant à tout rompre, déchargeant quelques montées alcoolisées à son cerveau, les derniers verres ingurgités avant de partir, lui tournant la tête. C'était elle. Ce à quoi elle devait ressembler sans Noeh. Noeh qu'elle avait perdu. Pour toujours.

La reconnexion fut brutale, si brutale qu'en voulant s'échapper loin du miroir, elle percuta Lorcan de plein fouet. Où exactement, elle n'en savait foutrement rien, peut-être bien qu'il l'avait suivie dans la salle de bain, ou peut-être que c'était dans le couloir. De toute manière, tout tournait bien trop pour qu'elle se repère. Reculant brutalement avant de le contourner, un premier sanglot secoua sa cage thoracique alors qu'elle plaquait sa main sur son ventre, enfonçant ses doigts dans la chair de son abdomen, comme si cela allait suffire à réprimer les flots, à confiner la douleur au plus profond d'elle-même pour l'empêcher de ressortir. Elle s'agitait, bien trop, incapable de se focaliser.  « Les bracelets. C'est ces putains de bracelets. » Propos d'apparence incohérents qui jaillissaient hors de ses lèvres, alors que l'horreur la frappait de nouveau de plein fouet. Son père en portait certainement un aussi. Et sa mère. Et Matthias. Et n'importe quel client du bar. Et n'importe quel patient du cabinet. Elle faisait les cent pas, vagabondant entre cuisine et salon. « S'ils en ont aussi, c'est foutu. Tout est terminé, y'a plus rien à faire. Plus rien à faire du tout. Matthias s'en chargera. C'est Matthias qui s'en chargera. » Reniflant en dégageant sa vue du revers de son poignet, chaque nerf encore susceptible de se calmer lâchait doucement. « J'espère qu'il verra pas ça, j'espère qu'il sera pas là quand ça arrivera, même s'il sera soulagé, je.. j'veux pas qu'il le voit faire, même si c'est lui qui est parti, faut pas qu'il voit ça, il serait encore capable de se sentir coupable et... et c'est pas de sa faute, c'est pas de sa faute, c'est de la mienne, juste la mienne mais.. Comment... Comment on a pu être cons à ce point. » Elle s'était arrêtée enfin, prenant appui dans l'encadrement d'une porte en retenant son souffle, tenant à peine sur ses jambes tremblantes. Et lorsque ses yeux tombèrent enfin sur Lorcan, comme si elle redécouvrait sa présence, comme si elle était presque surprise de le trouver ici, ses traits achevèrent de se décomposer. « Il sait. Noeh, il sait, il sait et j'le verrai plus jamais. » Et elle éclata en sanglots pour de bon.



Dernière édition par Salomé Callahan le Ven 11 Mar 2016 - 12:38, édité 1 fois
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 21:16

This hurricane's chasing us all underground
Crash, crash, burn, let it all burn. The quiet silence defines our misery, the riot inside keeps trying to visit me. No matter how we try, it's too much history, too many bad notes playing in our symphony, so, let it breathe, let it fly, let it go, let it fall, let it crash, burn slow.
 
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Elle l’avait laissé sur une tonalité absente sans même lui donner d’explication, et il était resté collé à son téléphone comme si ces notes répétitives pouvaient l’éclairer, le rassurer, lui dire quoi faire. Lorcan avait cru saisir quelques mots, si peu, mais il n’avait pas eu le temps de poser la moindre question, ou même d’essayer de calmer Salomé. Aussi confuse que dans les deux sms qu’elle lui avait envoyés, elle n’avait pas réussi à aligner une phrase correcte, et elle avait raccroché. Et il était resté là, perdu, à se demander ce qui venait de se passer. Il avait relu ses sms, comme s’ils allaient soudain lui apparaître dans une grande netteté – que dalle. Il avait rappelé Salomé, mais était tombé sur son répondeur. Et là, il avait vraiment commencé à paniquer. Il s’était déjà inquiété en voyant qu’elle semblait mal, mais il n’avait pas réussi à déterminer à quel point, et encore moins pourquoi. Certes, il y a quelques mois de ça, ils avaient plus ou moins pris l’habitude de finir leurs soirées complètement torchés, une bouteille de whisky vide entre eux. Mais ils étaient ensemble, et ça se finissait plus facilement dans des ricanements débiles que dans des crises de larmes. Ecluser des bouteilles d’alcool fort pour oublier la merde qui régnait dans leur vie, c’était un bon remède tant qu’ils ne prenaient pas l’habitude de le faire dans leur coin. Si Salomé s’était soulée, toute seule, c’était que quelque chose avait du lui arriver. Et c’était très mauvais signe. Ils ne s’étaient pas beaucoup revus depuis la fête de l’hiver, mais ils n’étaient pas en froid, pas à ce point … Si elle avait voulu discuter, s’épancher, elle savait qu’elle pouvait débarquer chez lui n’importe quand, pour éviter justement de finir comme une loque alcoolisée. Qu’est-ce qui avait bien pu lui arriver ? Et qu’est-ce qu’il devait faire ?? Aller chez elle ? Il ne savait même pas si elle y était. Il tenta une nouvelle fois de l’appeler, sans succès. Il dut donc se résoudre à attendre. Attendre qu’elle l’appelle, attendre qu’elle réponde à ses appels, attendre qu’elle refasse surface d’une façon ou d’une autre. Il lui donna une demi-heure, pas plus, avant qu’il ne sorte lui-même pour la chercher, où qu’elle puisse se trouver.

Et cette satanée demi-heure fut la plus longue de toute. Il était déjà à cran, Lorcan, sans avoir besoin de ça en plus. Il avait arrêté le NH24 depuis quelques jours, il ne dormait plus, il avait les nerfs à vif, et voilà qu’à présent il se demandait ce qui était arrivé à Salomé. Les minutes s’égrenaient avec une lenteur incroyable, et il était absolument incapable de faire quoi que ce soit. L’attente, c’était le pire. Ne pas savoir ce que l’avenir proche réservait, espérer que la réponse vienne rapidement, mais ne rien voir venir, et essayer de calmer les battements de son cœur tout en restant les yeux rivés aux aiguilles … Son estomac faisait des nœuds, son imagination carburait sans discontinuer. Il y avait des tas d’explications au comportement bizarre de Salomé. Et pas forcément que des mauvaises, non ? Mais les bonnes, il ne parvenait pas à les trouver. Trop habitué à voir les calamités s’enchaîner, il savait par avance que rien ne servait d’espérer à une fabuleuse nouvelle. Il bondit soudain hors de son canapé en entendant frapper à sa porte, et par réflexe, il jeta un regard à son portable, toujours muet. Depuis que Calista avait été vaccinée par son père, il faisait des mini-crises cardiaques à chaque fois qu’on frappait chez lui … Et aujourd’hui ne faisait pas exception. Mais il s’empressa d’aller ouvrir, quand même. Si c’était Salomé … Ce n’était pas Salomé. Elle avait sans doute été Salomé, à un moment, mais la jeune femme qu’il trouva à sa porte n’avait plus rien de commun avec elle. Elle était trempée, elle avait les traits tirés et le visage griffé, elle paraissait sur le point de pleurer, autant de détails qu’il nota presque sans les voir. La seule chose qu’il voyait, c’était son regard vide. Ses yeux étaient sans âme, il y manquait l’étincelle de vie qui l’aurait rendue reconnaissable. Sans ça, elle n’était qu’une coquille vide. Le choc de cette vision lui fit l’effet d’un uppercut au creux de l’estomac. « Salomé … » Elle lui passa devant sans le voir, sembla-t-il, et il la suivit sans savoir que faire d’autre. « Qu’est-ce … » A quoi bon lui parler ? Elle était sous le choc. Le choc de quoi, il n’en avait pas la moindre idée, mais elle déambulait comme un automate et il réalisa très vite qu’elle n’avait même pas conscience de sa présence. Il essaya de l’arrêter, mais elle lui glissa entre les doigts sans même qu’il ne puisse la toucher et il eut peur de la brusquer, alors il la laissa faire. Dans la salle de bain, il attrapa une serviette propre tandis qu’elle s’essorait les cheveux, mais il se tint derrière elle sans rien dire, attendant qu’elle fasse un geste vers lui ou qu’elle lui donne l’autorisation de lui présenter la serviette. Il avait l’impression que s’il l’interrompait, s’il la touchait ou juste s’il rompait le silence, elle allait se briser.

Mais soudain, alors qu’elle semblait s’être perdue dans la contemplation de son reflet, de ces grands yeux emplis de larmes qui faisaient un mal de chien à Lorcan sans même qu’elle n’ait besoin de les poser sur lui, elle se retourna. Et elle lui rentra dedans. Cette fois elle sembla se rendre compte de sa présence, mais elle s’écarta vivement, tout son corps trahissant une souffrance qu’il n’était pas en mesure d’appréhender. « Les bracelets. C'est ces putains de bracelets. » Une expression d’horreur brute se peignit sur les traits de Lorcan à ces mots, et il sentit ses entrailles se glacer. A présent il savait. Il n’y avait pas besoin de plus d’explications sur ces fameux bracelets, il savait très bien de quoi il s’agissait. Immédiatement, il imagina Salomé face à son père, premier tout en haut de la liste de ceux qui étaient susceptibles de posséder un bracelet hunter. Il avait du apprendre qu’elle était une mutante, forcément. Il frissonna, secoué par la terrible vision de cette scène. C’était de son propre père que Lorcan avait le plus peur quand il s’agissait des hunters, et il lui semblait logique que c’en soit de même pour Salomé, mais elle le contredit très vite. « S'ils en ont aussi, c'est foutu. Tout est terminé, y'a plus rien à faire. Plus rien à faire du tout. Matthias s'en chargera. C'est Matthias qui s'en chargera. » Matthias. Effectivement, il avait oublié Matthias, mais son simple nom suffisait à reléguer le paternel Callahan au second plan. Matthias était bien pire qu’Alexander, pour ce qu’en savait Lorcan. « J'espère qu'il verra pas ça, j'espère qu'il sera pas là quand ça arrivera, même s'il sera soulagé, je.. j'veux pas qu'il le voit faire, même si c'est lui qui est parti, faut pas qu'il voit ça, il serait encore capable de se sentir coupable et... et c'est pas de sa faute, c'est pas de sa faute, c'est de la mienne, juste la mienne mais.. Comment... Comment on a pu être cons à ce point. » Dans le silence qui suivit cette déclaration hachée, Lorcan tenta de donner un sens à tout ça. Il avait peur de comprendre, de trop bien savoir qui était ce il dont elle parlait avec tant de peine et qui semblait être la seule chose qu’elle avait en tête. Quand elle posa enfin ses yeux sur lui, il avait déjà saisi, et l’expression qu’elle eut, ce terrifiant portrait qui n’exprimait que la douleur la plus pure, le ramena quelques mois plus tôt quand il avait vécu la même chose. « Il sait. Noeh, il sait, il sait et j'le verrai plus jamais. » Elle éclata en sanglot, et Lorcan s’avança vers elle. Les contacts entre eux avaient été proscrits, mais il n’y songea pas une seule seconde, et il passa ses bras autour d’elle pour la serrer contre lui. Il avait l’impression que c’était la seule chose qu’il pouvait faire, juste être là … Juste l’enfermer dans son étreinte pour qu’elle se souvienne qu’elle n’était pas complètement seule, même si pour l’instant, elle devait avoir l’impression que plus personne d’autre n’existait autour d’elle. Il n’avait rien d’autre à lui offrir, aucune certitude à lui présenter.

Il la serra contre lui sans rien dire pendant un moment, caressant doucement son dos pour essayer de la calmer un peu. « Je suis désolé. » Ces mots semblaient bien dérisoires, et ils réveillèrent un drôle d’écho en lui. N’était-ce pas exactement ce qu’elle lui avait dit, quand il lui avait raconté pour Aspen ? Etre désolé, ça ne changerait rien pour elle, mais c’était la simple vérité. Il savait parfaitement ce qu’elle ressentait. « Tu ne l’as pas perdu. Pas encore. C’est Noeh, et c’est toi qu’il aime plus que tout. » Qu’est-ce qu’il en savait ? A vrai dire, il disait ces mots pour se rassurer autant qu’elle, parce qu’il avait vu la réaction d’Aspen après, et qu’il avait compris qu’elle ne pouvait pas le détester malgré sa mutation.  Mais Noeh n’était pas Aspen. Il fallait pourtant qu’il soit comme elle. Il le fallait. Sans la lâcher, il entraîna Salomé jusqu’au séjour, et il la fit s’asseoir sur le canapé. Là où ils avaient joué, comme des ados, à contrôler sa mutation. Ca lui paraissait bien loin, et bien dérisoire à présent … « Je sais, pour les bracelets. Mais ils en ont pas tous. » Qu’est-ce qu’il essayait de dire ? Qu’ils n’étaient pas encore morts, qu’ils avaient encore un peu de sursis ? Pour le coup il n’y croyait pas du tout. Du moment où il croiserait son père, il serait mort. Pareil pour Salomé si elle croisait le sien, sans doute …  Ou Matthias. « Tu me racontes ? »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 22:56

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Elle sentit les bras de Lorcan se refermer autour d'elle alors que ses jambes cotonneuses menaçaient de la lâcher pour de bon, et elle s'y effondra littéralement, s'affaissant contre son torse en laissant sa tête venir se loger sur son épaule. Posant machinalement ses mains dans son dos en s'accrochant à son t-shirt sans même s'en rendre compte, étouffant ses sanglots sourds en perdant tous ses derniers repères, toute notion d'espace, de temps, comme si le monde s'était mis à tourner à l'envers, que plus rien  n'avait de sens. Bousculée par des émotions qu'elle ne contrôlait pas, par cette sensation d'avoir été déchirée en deux, un grand vide se creusait dans sa poitrine au fil des minutes. Et elle s'accrochait à Lorcan comme s'il allait pouvoir l'empêcher de tomber, de sombrer avec toutes ces sales idées, cette envie de tout lâcher en abandonnant ses dernières parcelles de courage. Elle oubliait la distance qui s'était établie, comme ça, dans un battement de cil salé, pour quelques minutes au moins, parce que tout ce qui importait c'était qu'il soit là, qu'il la soutienne tant physiquement que mentalement parce que toute seule elle ne pourrait pas le faire, elle allait se foutre en l'air. Elle ne pouvait pas le dire, la télépathe, elle en avait pas besoin sûrement, parce qu'il n'y avait personne de mieux placé que lui pour la comprendre, lui qui avait vécu la même chose et qui tenait toujours debout, qui avait tenu seul, sans personne. Si la situation n'avait pas été si grave, si pressante, sûrement qu'elle se serait à nouveau excusée de ne pas avoir été là lorsqu'Aspen l'avait appris, parce que si elle s'était doutée des difficultés de la situation, elle ne l'avait pas encore réellement compris. Mais c'était chose faite, désormais que son propre jumeau était parti sans se retourner, et elle ne savait pas comment gérer ça seule, incapable de formuler des solutions convenables, même incapable de le retenir lorsqu'il s'en était allé. Tu ne l'as pas perdu, dans la voix de Lorcan ça aurait pu lui donner la force de relever la tête, de le croire aveuglément sans chercher à rétorquer, parce qu'il devait savoir de quoi il parlait, mais elle n'arrivait pas à l'entendre, pas alors qu'elle était persuadée du contraire. Mais elle n'avait pas la force de protester, se contentant de garder le silence en tâchant d'oublier le regard que Noeh avait pu porter sur elle, les mots qu'il lui avait adressé. Se laissant guider vers le salon comme un automate, alignant mécaniquement un pas devant l'autre en vacillant légèrement tandis que son sens de l'équilibre précaire tentait de se délier de son emprise alcoolisée, elle se retrouva assise sur le canapé sans réellement comprendre comme elle y était arrivée. Réagissant à moitié aux paroles de Lorcan, avec un léger décalage, elle hocha la tête à sa réflexion sur les bracelets en sentant son coeur se serrer. Elle ne pouvait pas envisager qu'ils en aient, les autres, et pas seulement sa famille, mais ses collègues aussi, ces clients qu'elle pouvait servir, ces étudiants qu'elle croisait à l'université. Si Noeh angoissait à l'idée de se demander si son bracelet n'allait pas démasquer un mutant à proximité, la situation inverse n'avait rien de plus alléchant.

« Il est passé chez moi pour que... pour que je l'aide à... à enlever le bracelet que mon père l'a forcé à mettre et... et moi je savais pas encore que ça existait et... et ça arrêtait pas de sonner dès que je m'approchais et.. » Les mots sortaient entre deux sanglots, entre deux essais pour reprendre son souffle, inspirations brûlantes la dévorant de l'intérieur tandis que les échos lointains du bracelet revenaient marteler son crâne. Glissant ses deux mains sur son visage jusqu'à en masquer sa vue, les larmes ne s'arrêtaient plus de ruisseler sur ses joues glacées, frigorifiant ses os, piquetant ses doigts de fins tremblements qui ne cessaient pas. C'était difficile de se remémorer ce qu'elle avait essayé d'oublier à grand renfort de boisson, ces souvenirs encore trop vifs, trop incisifs qui lui retournaient le coeur. Lorsqu'enfin la brune se décida à découvrir ses yeux, posant une main sur son diaphragme comme si ça allait aider à alléger ses respirations, son regard se perdit quelques secondes. A en parler comme ça, il n'y avait plus d'échappatoires, plus de moyens de se dire que tout n'avait été qu'un rêve, quelque chose qui ne tarderait pas à disparaître, ou qu'elle ferait disparaître d'une manière ou d'une autre. Pensive, ses doigts vinrent se déposer sur sa joue droite, glissant sur les égratignures, s'imprégnant de la sensation désagréable qui émanait de ce geste, picotements sur sa chair qui lui arrachèrent un frisson. Son esprit tendait à se protéger, à retourner se confiner derrière ses barricades improvisées, la laissant à demi absente, conjurant la douleur tant bien que mal. Jusqu'à ce que ses prunelles ne retombent sur Lorcan. Lorcan qui n'avait cessé de l'ancrer à la réalité depuis des mois et des mois, à qui elle s'était accrochée désespérément pour ne pas sombrer, pour ne pas faire de conneries, ce soir encore. Lorcan dont elle ne pouvait ignorer la présence, malgré ses efforts pour se déconnecter, ce qui avait quelque chose de dérangeant sur l'instant, ce moment où il aurait été plus facile de se perdre que de le laisser la trouver, l'empêcher par sa simple proximité de s'en aller définitivement. Sûrement que c'était inconscient, que là se trouvait le véritable moyen pour se protéger, d'aller frapper à sa porte en sachant qu'il allait l'aider, sûrement le dernier recours de son instinct de survie. « J'ai pas pu m'y préparer, j'ai rien pu faire, et il a tout compris, il a tout compris et j'crois que j'aurais jamais pensé être capable de lui faire autant de mal... » Le ton monocorde n'avait tenu que deux secondes, s'effritant dès que les mots s'étaient assemblés, brisant sa voix à nouveau tandis qu'elle frappait son front de sa paume d'un coup sec. C'était tout ce dont elle avait besoin, depuis près d'une heure, se faire du mal, se blesser profondément pour se punir de lui avoir infligé ça, comme si la douleur qui lui arrachait le ventre ne suffisait pas. « C'était la première fois que je le revoyais depuis.. Depuis qu'un dégénéré à détruit la moitié du Manoir et.. » Ce sublime moment où elle s'était retrouvée à l'engueuler, à lui faire la morale sur la dangerosité des dégénérés, manquant de remettre Adriel sur le tapis, de lui hurler qu'il serait pas capable d'en reconnaître un s'il venait à en croiser. Parce qu'il ne l'avait pas reconnue elle, après tout. Sa soeur, sa jumelle, la personne qu'il était censé connaître le mieux au monde. Il n'avait jamais douté de son humanité, sûrement que la simple idée d'un gène défaillant ne lui avait même jamais effleuré l'esprit. Il n'y avait qu'à repenser à sa réaction, à son effroi et à son incompréhension pour réaliser qu'il ne l'aurait pas deviné seul, qu'il n'aurait jamais pu imaginer qu'elle en était. « Et j'aurais jamais ouvert si.. Si j'avais su qu'il avait ce bracelet, jamais, parce que maintenant tout est perdu Lorcan, si tu l'avais vu, si t'avais entendu ce qu'il a dit... » Crispant ses mains sur le canapé en marquant une pause, éprouvée par ses révélations successives, il lui fallut quelques secondes avant de réussir à s'exprimer à nouveau, reportant son regard brouillé dans celui de Lorcan. « Jamais il me pardonnera, pas après Adriel, pas maintenant qu'il sait que j'peux entrer dans sa tête. » L'horreur la frappa une nouvelle fois, tétanisant ses traits, s'imaginant tous les scénarios que son frère allait se faire à ce propos, lui donnant la nausée tandis que sa main s'enfonçait dans le dossier du canapé pour l'empêcher de s'y effondrer, sa tête n'ayant de cesse de lui tourner. Le détail s'ajoutant à cette situation malsaine qui lui hérissait le poil. La confession de sa télépathie qui s'était greffée à la déjà bien trop lourde révélation. Pinçant ses lèvres pour réprimer les sanglots en baissant un instant ses yeux rougis avant d'oser regarder à nouveau Lorcan, la brune appréhendait sa réaction, craignant de lire sur ses traits qu'il n'était pas plus confiant qu'elle à propos de Noeh, à propos des temps à venir. Ces temps qu'elle n'osait pas imaginer, se bornant au présent, à ce moment précis, assise sur le canapé de Lorcan en tanguant légèrement à chaque mouvement un peu brusque, l'esprit légèrement anesthésié, loin de son appartement.  Loin de son frère.
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Lorcan Wolstenholme
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MessageSujet: Re: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 20:24

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Assis sur le canapé, fixant Salomé plongée dans un silence qui durait et qui n’était pas pour le mettre à l’aise, Lorcan ne pouvait s’empêcher de voir son imagination galoper. Il s’était passé quelque chose de terrible, et s’il n’avait pas les détails, il remplissait facilement les blancs par des images qui lui venaient avec un naturel forgé par l’expérience. Noeh qui découvrait la mutation de sa jumelle, l’horreur se peignant sur ses traits, le dégoût emplissant chacun de ses mouvements. Le recul, la défiance, les mots qui jaillissaient et qui, chacun, touchaient plus profondément que le précédent. Il n’y avait qu’à regarder le visage de Salomé pour deviner, pour comprendre. Il ne l’avait jamais vue comme ça auparavant. Peut-être aurait-il pu, s’il ne s’était pas lâchement enterré chez lui quand il avait appris que Noeh s’était jeté par la fenêtre. Il avait soigneusement évité Salomé pendant des semaines au lieu de courir la voir pour lui apporter un peu de soutien, alors qu’elle en avait cruellement besoin. Là, il aurait sans doute assisté à une scène similaire, il aurait déjà vu ces yeux morts, cette expression si douloureuse. Ca rendait les choses pires encore. D’avoir déjà vécu ça une fois, d’avoir déjà perdu son jumeau, d’avoir traversé l’enfer en ignorant si elle le reverrait jamais … Et après avoir retrouvé sa moitié, diminuée, aigrie et aux abois, après des mois de relation houleuse … Elle le perdait à nouveau. Lorcan avait mal pour elle, il ne pouvait que se mettre à sa place, serrer les poings et s’enfoncer les ongles dans les paumes, mais absolument impuissant face à elle. Sa détresse, il ne pouvait pas l’alléger. Il aurait voulu, peut-être, la prendre encore dans ses bras, mais à quoi bon ? Il n’était pas celui qu’elle voulait voir, il n’y avait que Noeh qui pouvait l’aider réellement. Et il se passerait beaucoup de temps avant que ça n’arrive … Lui, il ne pouvait qu’être là, pauvre substitut d’un frère qui s’était détourné d’elle. Mais il ferait de son mieux pour essayer de la soulager, d’une façon ou d’une autre. Il ne savait pas encore comment … Ca viendrait, il le fallait.

Et puis, brisant le silence, Salomé se mis à raconter. Les mots semblaient lutter pour sortir, et Lorcan songea un instant que ça n’avait pas été l’idée du siècle, de lui demander de lui expliquer. Elle avait bu avant de venir, elle voulait oublier. Lui, il la forçait à se souvenir. Ce n’était pas très brillant … Mais il fallait qu’elle exorcise tout ça, et qu’elle se confie pour alléger un peu le poids qui la terrassait. « Il est passé chez moi pour que... pour que je l'aide à... à enlever le bracelet que mon père l'a forcé à mettre et... et moi je savais pas encore que ça existait et... et ça arrêtait pas de sonner dès que je m'approchais et.. » Lorcan ne pouvait plus détacher son regard d’elle, de ses larmes qui s’étaient mises à couler sans discontinuer, de son visage meurtri où elle passa une main tremblante – il ne voulait pas songer à l’idée que c’était elle qui s’était fait ces scarifications – de ses lèvres frémissantes. Elle était dévastée, et chacun de ses mots le replongeaient dans une situation similaire, d’où il était pourtant sorti. Et la dernière chose qu’il aurait souhaité à Salomé, c’était qu’elle vive le même calvaire … Lui n’avait pas attendu qu’Aspen ait un bracelet, ou qu’elle le découvre d’une façon ou d’une autre, il avait avoué de son plein gré, mais la faute était la même. Trop d’années de mensonge aggravé, et puis la sentence qui tombait : coupable pour ce génome indésirable, peine maximale. Et enfin le couloir de la mort, l’obscurité, le silence. La solitude quand on n’a jamais connu autre chose que la vie à deux. Et dire que c’était la seconde fois qu’elle vivait ça … Mais cette fois il était là, il ne fuirait pas. Lorcan ne voulait plus la laisser seule pour faire face à l’absence de Noeh. « J'ai pas pu m'y préparer, j'ai rien pu faire, et il a tout compris, il a tout compris et j'crois que j'aurais jamais pensé être capable de lui faire autant de mal... C'était la première fois que je le revoyais depuis.. Depuis qu'un dégénéré à détruit la moitié du Manoir et.. » Il écoutait sans rien dire, le visage fermé. Il savait comment Noeh avait pu réagir, lui qui se défiait si violemment des mutants. Ca allait au-delà de la simple histoire d’enfants de hunters, qui se retrouvaient finalement à devoir faire face à la mutation dans leur propre sang. C’était la trahison, quand il savait qu’il ne pourrait plus jamais croire en aucun mutant. Noeh avait trop souffert par la main d’un seul mutant, et maintenant, il y avait sa jumelle … Bien sûr qu’elle avait voulu lui éviter ça, mais elle ne pouvait pas. Pas éternellement, c’était impossible, même s’ils l’avaient tous les deux souhaité. « Et j'aurais jamais ouvert si.. Si j'avais su qu'il avait ce bracelet, jamais, parce que maintenant tout est perdu Lorcan, si tu l'avais vu, si t'avais entendu ce qu'il a dit... Jamais il me pardonnera, pas après Adriel, pas maintenant qu'il sait que j'peux entrer dans sa tête. » Lorcan ne put s’empêcher de grimacer. Parce qu’en plus elle lui avait dit ce qu’elle pouvait faire ? Merde, ça craignait encore plus. Il aurait mieux valu qu’elle ne dise rien, quitte à ce qu’il la déteste de toute façon … La télépathie, c’était pas le genre de trucs le plus facile à avouer, encore moins à Noeh.

Lorcan attrapa la main tremblante de Salomé, qui s’avéra glacée contre sa peau bouillante. Il la serra légèrement, espérant calmer ces tremblements irrépressibles qui la transperçaient. « Tout n’est pas perdu, Sam. Je … » Il avait failli faire une promesse, s’était arrêté à temps. Il ne pouvait pas vraiment promettre quoi que ce soit, hein ? « Tu ne pouvais pas le lui cacher éternellement. Si t’avais pas ouvert aujourd’hui, ça aurait été demain, ou après-demain. Et avec le temps, ça aurait été pire encore. » Ca, il en était certain. Lui aussi, aurait préféré qu’Aspen ne sache jamais rien, mais avec le recul, il savait maintenant que ça n’avait pas été le truc le plus intelligent qu’il avait fait dans sa vie, de le cacher à sa jumelle si longtemps. Pour lui, ça s’était arrangé, il fallait que Salomé comprenne que c’était possible pour elle aussi. Sinon, sa vie s’arrêtait là, maintenant. C’était hors de question. « Je me suis réconcilié avec Aspen, moi. Elle m’a pardonné, quoi. » Fit-il avec un maigre sourire. Rendons à  César ce qui est à César. « Et tu sais ce qu’elle m’a dit ? Que j’avais été un con fini de ne pas lui avoir dit plus tôt. Et c’était ça qu’elle arrivait pas à pardonner, les mensonges incessants. Il n’y a que ça qu’elle a retenu, et c’est la seule chose qu’elle m’a foutu dans la gueule quand on s’est revus. Que j’avais été vraiment trop con de ne pas lui faire confiance. » Il serra un peu plus fort la main de Salomé dans les siennes. « Et pourtant, t’aurais vu sa tête quand je lui ai dit que j’étais mutant … C’était pas franchement évident de deviner qu’elle allait accepter ça sans rien dire, hein. » Cette fois, il grimaça. Le souvenir restait douloureux, il le resterait sans doute toujours. « C’était pas facile pour elle, et elle l’a pas encore complètement accepté je crois, mais … J’ai jamais été aussi heureux que quand je l’ai revue. Elle m’a accepté moi, avec ma mutation. Parce que c’est ma jumelle, tu sais. » Il aurait pu en rajouter des tonnes là-dessus, tout le blabla qui décrivait leur relation et qui était si difficile à expliquer aux autres, à ceux qui étaient nés seuls. Mais Salomé savait parfaitement de quoi il parlait, cette relation fusionnelle qu’ils ne partageaient qu’avec leur jumeau respectif et qui était la meilleure chose qui soit, mais aussi la pire, en cet instant précis. « C’est pas la même chose avec Noeh, je sais, avec l’histoire d’Adriel … Mais c’est ton jumeau, tu crois qu’il va pas réussir à s’en souvenir ? » Il n’attendit pas la réponse de Salomé, se rappelant trop bien de ce que lui-même avait pensé quand il s’était posé la question. « Réponds pas à ça. » Fit-il précipitamment. « Tu crois qu’il a brisé le lien et qu’il préfère ça plutôt que d’être avec toi maintenant qu’il sait ce que tu peux faire, mais c’est des conneries, okay ? Il a eut peur et c’est normal. Il va lui falloir du temps mais c’est normal aussi, et même s’il lui faut des mois et que ça va être … putain de difficile à supporter … » Il serra les dents, l’argument était mauvais, mais c’était la réalité. Il avait cru qu’il en crèverait, d’être loin d’Aspen et d’imaginer que c’était fini, qu’elle ne serait plus jamais à lui, avec lui, pour lui comme elle aurait du l’être … Mais il n’en était pas mort, et le meilleur dans l’histoire, c’était que ça s’était arrangé. Il croyait dur comme fer que ce serait pareil pour Salomé. Quel autre choix avait-il que d’y croire, de toute façon ? « Il reviendra. C’est obligé qu’il revienne. Il peut pas vivre sans toi lui non plus, et il trouvera le moyen de t’accepter comme tu es. » Vu son caractère foutrement compliqué depuis sa sortie de coma, il y avait fort à parier qu’il aurait du mal à accepter Salomé. Ca allait être difficile, pour elle autant que pour lui, de supporter les prochains mois. « Crois-moi, j’ai retrouvé Aspen et je sais que tu retrouveras Noeh. D’une façon ou d’une autre, okay ? » Il mit toute la conviction dont il était capable à prononcer ces mots, plongeant ses yeux dans ceux de Salomé, et si elle rentrait dans sa tête à ce moment, elle ne verrait rien d’autre qu’une vraie confiance là-dedans. Il la lâcha finalement, se leva et attrapa la serviette qu’il avait laissée de côté. Il drapa les épaules de Salomé avec, lui attrapa doucement les cheveux et les reposa sur la serviette pour éviter qu’ils ne trempent davantage ses vêtements. « T’es glacée, putain. Tu veux boire un truc chaud ? Tu veux prendre une douche, sinon ? Ca te fera peut-être du bien … Je te prêterais des fringues sèches si tu veux. »
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Salomé Callahan
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MessageSujet: Re: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeSam 2 Juil 2016 - 16:52

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Dès que Lorcan avait commencé à la rassurer, Salomé n'avait pu s'empêcher de boire ses paroles, de rassembler toute son attention pour ne rien perdre de ce qu'il était en train d'avancer. Savoir qu'il s'était réconcilié avec Aspen, les seuls reproches que la rouquine lui avait fait par la suite, ça tendait réellement à dédramatiser la situtation mais.. Mais Noeh n'était pas Aspen, loin de là. Et la brune connaissait bien trop son jumeau pour parvenir à croire que les choses seraient si simples. Elle s'imaginait sans peine qu'une fois que le contact serait rétabli - s'il l'était un jour - Noeh n'aurait de cesse de lui renvoyer en pleine figure ce qu'elle lui avait fait. Car c'était bien le problème. Être sa soeur, et être dégénérée. La télépathie n'avait été que la cerise sur le gâteau, le sommet de cet instant d'horreur gravé sur les traits de sa moitié. Il était déjà effaré, lorsqu'il avait compris grâce au bracelet. Noeh semblait le prendre comme un affront personnel, là où la brune n'avait franchement rien demandé. Il n'avait pas cherché à comprendre, trop bouleversé pour s'attarder. Et il était si têtu, si pénible lorsqu'il s'y mettait, qu'elle s'imaginait sans peine le combat acharné qu'elle devrait mené pour lui faire entendre raison. Elle était prête à prendre les armes, Salomé, ce n'était pas ce qui l'effrayait. Elle avait peur de son silence, qu'il la raye définitivement de sa vie. Qu'elle ne soit plus qu'un nom placé dans la même catégorie qu'Adriel. C'était ce qu'elle avait cru comprendre, en assistant à sa colère. Et son ventre se tordait en y repensant. Il n'y avait que les mots de Lorcan pour la garder éveillée, l'empêcher de se monter des scénarios tous plus macabres les uns que les autres. Lorcans avait de quoi il parlait, et elle ne pouvait qu'accorder de l'importance à ce qu'il avançait, quand bien même son esprit demeurait borné dans son pessimisme. « J'aimerais que ce soit vrai. Non en fait, j'aimerais pas. J'ai besoin que ce soit vrai, sinon.. » Sinon, quoi ? Préférant taire ses pensées les plus sombres en détournant le regard, la brune inspira profondément en songeant calmer la brûlure de ses poumons. « Je sais même pas comment j'aurais réagi si ça avait été l'inverse. C'est facile de se dire que je l'aurais accepté, que je l'aurais pas repoussé. Mais ça me fait peur de me dire qu'au final, j'aurais peut-être réagi exactement de la même manière. » Soupirant en frottant machinalement son avant-bras, la Callahan reporta enfin son regard dans celui de Lorcan. « Et dire que c'était censé être le seul qui aurait pu comprendre dans ma famille. » Cela en disait long sur les trois autres, si même son propre jumeau, le seul maillon détaché des coutumes hunters, n'était pas capable de tolérer sa présence de dégénérée. Levant les yeux au ciel en chassant déjà cette idée qui jugeait un peu trop Noeh, et qu'elle regrettait déjà, la brune s'oublia un instant dans ses pensées, mêlant mentalement les paroles de Lorcan à la scène qui s'était jouée chez elle. Et lorsqu'elle eut fini d'acquiescer aux dires de son ami, elle avait de plus en plus de difficultés à y croire.

Rien ne parvenait à la sortir de son état catatonique, perdant son seul point d'ancrage lorsque Lorcan s'éloigna quelques secondes. Son regard perdu ne parvenait à se fixer, et ses épaules se crispèrent avant de s'affaisser à nouveau lorsqu'il y déposa une serviette. Se laissant faire alors qu'il prenait le soin d'y déposer ses cheveux trempés, la brune sembla émerger quand il reprenit la parole. Boire un truc chaud, son estomac se tordait rien que d'y penser, incapable d'ingurgiter quoique ce soit et le lui signifiant d'un vigoureux mouvement négatif de la tête. A la suggestion d'une douche, en revanche, la jeune femme ne put que replanter ses iris troublés dans les siens. Peut-être que c'était une bonne option, la douche. Que ça allait lui rafraîchir un peu les idées et la faire décuver en même temps, ce qui ne serait pas de refus étant donné l'état de flottement dans lequel elle se trouvait désormais. A croire que son dernier verre avait attendu cet instant précis pour lui monter à la tête. « Une douche, je veux bien. » Peut-être que ça adoucirait un peu ce portrait qu'elle lui offrait depuis son arrivée, à se mettre dans des états pas possible et à le laisser se débrouiller avec. Maintenant qu'elle y réfléchissait, qu'elle se revoyait dans le miroir à ne pas se reconnaître, ce qui lui restait de fierté en prenait un sacré coup, persuadée qu'il ne pourrait pas détacher cette image de son crâne, pas plus qu'elle ne le pourrait. A cette pensée déplaisante, Salomé se décida enfin à se lever, trop rapidement sans doute pour ne pas tanguer sur place et effectuer deux pas avant de parvenir à se stabiliser. Réalisant que le pilier auquel elle venait de se rattraper de justesse n'était autre que l'épaule de Lorcan dans laquelle elle avait enfoncé ses doigts de bon coeur, elle s'empressa de desserrer sa prise en lui adressant un regard désolé. S'assurant qu'aucun étourdissement n'allait la gagner, la brune rassembla toutes les forces que lui laissait l'alcool qui parcourait son sang pour regarder Lorcan le plus sérieusement du monde. « Merci pour la douche. » Cela n'avait pas vraiment de sens, et sûrement que c'était le premier truc qui lui était passé par la tête en repensant à leur conversation avant de se rappeler ses vêtements glacés qui lui paralysaient les os. Sans plus attendre, elle se dirigea dans le couloir emprunté un peu plus tôt, oscillant d'un mur à l'autre avant de s'engouffrer à l'intérieur de la salle de bain et de refermer la porte dans son dos. Là, il lui fallut quelques minutes pour stabiliser les battements de son coeur et commencer à retirer ses vêtements qui lui collaient à la peau. Les éparpillant dans la salle de bain à mesure qu'elle cheminait vers la cabine de douche, la brune déployait ses efforts pour ne pas perdre l'équilibre ou recommencer à pleurer. Ce ne fut qu'une fois sous le jet d'eau tiède, recroquevillée sur elle-même, que Salomé laissa de nouveau les sanglots la gagner, étouffés par le bruissement de l'eau, libre de décharger son coeur de ce poids qui ne partirait sûrement jamais. Elle essayait pourtant de se focaliser sur ce qu'avait pu lui dire Lorcan, éloignant la fatalité tant bien que mal alors que les frissons abandonnaient lentement sa peau. Essuyant ses yeux du revers de la main alors qu'elle finissait par se relever, coupant le jet et sortant de la douche en attrapant une serviette propre, la brune s'approcha du miroir avec une certaine anxiété. Bouche bée, ses doigts se portèrent à ses tempes tandis qu'une grimace faisait frémir ses traits au contact des griffures. Essuyant ses cheveux avant de les natter rapidement pour contenir leur humidité, elle arrangea une ou deux mèches de manière à dissimuler ses égratignures, gestes vagues qui grignotèrent encore quelques minutes supplémentaires.  Resserrant la serviette autour d'elle en la nouant soigneusement, la brune ramassa ses vêtements avant de les déposer dans le lavabo, pour éviter de tremper un peu plus encore la salle de bain. C'était déjà tout juste si elle n'avait pas inondé les alentours de la douche. Réalisant qu'elle avait filé avant même d'avoir pensé à récupérer de nouveaux habits, la brune effectua le chemin inverse, ouvrant la porte de la salle de bain en s'y acharnant quelques secondes avant de réaliser qu'elle l'avait fermée à clé, progressant dans le couloir en tenant fermement sa serviette par précaution. « Lorcan ? » Une petite voix qui la surprit elle-même, alors qu'elle l'éclaircissait vaguement en le cherchant des yeux. « Lorcan ? T'as mis où les vêtements propres ? » Son débit de parole semblait légèrement moins hasardeux qu'à son arrivée, et seule une intense fatigue persistait à travers ses mots. « Je crois que j'ai un peu mis de l'eau à côté. » Se grattant le front machinalement, alors qu'elle avait la sale impression de passer dans la catégorie des bourrés assistés, Salomé tenta de retrouver une certaine prestance alors qu'il réapparaissait dans son champ de vision. « Désolée. J'crois qu'on va pouvoir commencer un palmarès des soirées les plus merdiques de notre existence. » Mais elle était bien trop tendue pour que sa remarque résonne comme une blague, détournant déjà le regard sur ces mots-là. « Je peux te piquer ton canapé pour cette nuit ? Promis, j'vais pas vomir. » Elle le pensait sincèrement, en plus de ça, alors qu'un regard innocent se reposait sur lui. Elle n'en menait pas large, la jolie, malgré ses tentatives d'humour infructueuses. Et si elle était à peu près certaine qu'il n'allait pas la renvoyer chez elle, l'entendre serait toujours plus rassurant. Il lui fallait du concret, des idées simples auxquelles se rattacher. Prendre les choses une par une, et ne surtout pas se projeter.
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MessageSujet: Re: no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan)   no matter how many breaths that you took, you still couldn't breathe. (lorcan) Icon_minitimeJeu 25 Aoû 2016 - 21:15

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Lorcan ne pouvait qu’offrir son empathie à Salomé, mais il n’avait pas beaucoup de possibilité de l’aider plus concrètement. Il espérait que sa propre expérience avec Aspen serait suffisante pour donner un peu d’espoir à son amie, et qu’elle cesse de penser que c’était bel et bien fini entre Noeh et elle. A ses yeux, il était impossible que ce soit complètement terminé, le lien qui existait entre eux était beaucoup plus fort que ça, mais … Mais il avait douté, lui aussi, quand il s’était trouvé dans la même situation. Il avait cru lui aussi qu’Aspen ne le regarderait plus jamais de la même façon, et il avait plongé dans un désespoir similaire à celui que Salomé vivait ce soir. Il ne revivrait ça pour rien au monde, et il aurait vraiment souhaité que Salomé ne passe jamais par là … Mais il fallait croire qu’ils y étaient destinés, par leur sang souillé et par leurs antécédents familiaux. Dans un autre contexte, dans une autre vie, ils auraient mieux vécu leur mutation et n’auraient jamais eu à la cacher à leur jumeau … Mais leur existence était ainsi faite que jamais ils n’avaient souhaité se jeter tête la première dans ce qu’ils savaient être la pire épreuve de leur vie. Pour Lorcan, les moments les plus durs étaient derrière lui. Pour Sam c’était une toute autre histoire. Mais peut-être qu’en voyant qu’Aspen l’avait accepté lui, elle pourrait mieux appréhender le futur. Et il ne restait qu’à espérer que Noeh, avec son caractère de cochon et ses souvenirs brutaux du dernier mutant qui l’avait côtoyé, ne mettrait pas en péril cet espoir … Il n’y avait malheureusement aucun moyen de le savoir à ce stade. En disserter toute la soirée ne les aurait sans doute menés à rien, mais Lorcan ne voulait surtout pas laisser Salomé seule avec ses pensées. Elle avait un côté autodestructeur, comme l’attestaient sans mal les griffures qu’elle avait au visage, et il craignait qu’elle ne fasse bien pire s’il n’essayait pas de la détourner de ses sombres abîmes. Le pire, il savait ce que c’était, et il ne la laisserait jamais faire ça. Il s’était toujours refusé à l’envisager pour lui-même, même dans les pires moments, et il allait faire en sorte que même si l’idée lui venait, à elle, elle ne puisse pas le faire, pas pour de bon. Il fallait qu’il réussisse à l’occuper, d’une façon ou d’une autre, même si dans l’état où elle était, ses possibilités étaient restreintes. Mais la douche, elle l’accepta. Ca ne pourrait lui faire que du bien, à son sens. Il se leva mécaniquement en même temps qu’elle, et il s’en félicita quand elle se raccrocha vivement à lui, prise de ce qui sembla être un vertige. Elle n’avait plus rien de la battante qu’il connaissait depuis toujours, elle n’était plus que le pâle reflet d’elle-même et c’était désolant. Avant qu’ils ne découvrent leur mutation, il n’y avait rien qui pouvait la faire baisser les bras, elle se battait toujours comme une furie contre l’adversité pour prouver au monde, et sans doute à elle-même aussi, qu’elle était plus forte que ça. Et même quand Noeh avait failli mourir, elle avait utilisé cette rage pour détruire le responsable plutôt que de s’effondrer dans le désespoir. Mais la jeune femme qui se dirigea d’un pas mal assuré vers la salle de bain était une totale étrangère. Elle avait trouvé son pire ennemi et ce n’était autre qu’elle-même, elle ne pouvait pas combattre sur ce terrain … Mais Lorcan aurait tout donné pour qu’elle retrouve son mordant et qu’elle aille de l’avant, malgré sa mutation. Surtout qu’elle ne s’enfonce pas dans la fatalité, ou elle n’en ressortirait pas. Il fallait qu’elle tienne, pour voir le jour où Noeh comprendrait qu’elle restait sa jumelle et qu’il avait besoin d’elle, autant qu’elle avait besoin de lui.

Lorcan entendit le jet de la douche s’actionner et le bruit le sortit de ses pensées moroses. Il tourna comme une âme en peine dans son salon pendant encore un bon moment avant de se souvenir qu’il devait sortir des vêtements propres pour Salomé, et alla déposer un t-shirt devant la porte de la salle de bain. Il retourna ensuite s’asseoir dans le canapé et attrapa un magazine, qu’il reposa rapidement en se rendant compte qu’il ne parvenait pas à se focaliser dessus. Il resta là à attendre, incapable de penser à la moindre chose constructive à faire, et il se leva d’un bond quand il entendit Salomé sortir de la salle de bain. « Lorcan ? T'as mis où les vêtements propres ? » Il se dirigea vers elle mais tourna vivement la tête en se rendant compte qu’elle était nue, seulement couverte d’une serviette de toilette. Il s’appliqua à fixer un point à côté d’elle, soudain empli d’une gêne qu’il ne s’expliquait pas. Ce n’était vraiment pas le moment ! « Je te l’ai mis par terre à côté de la porte. » S’efforçant de maintenir une certaine politesse, il ramena ses yeux sur elle, ignorant soigneusement tout ce qu’il y avait en-dessous de son cou. Mais ce faisant, il remarqua à nouveau ses griffures sur le visage, et ses traits tirés. La douche ne semblait pas lui avoir fait tant de bien que ça. « Je crois que j'ai un peu mis de l'eau à côté. » Il eut un geste vague de la main, signifiant clairement qu’il n’en avait rien à faire. Il n’était pas le roi du ménage, et ce soir c’était encore moins dans la liste de ses préoccupations. « Désolée. J'crois qu'on va pouvoir commencer un palmarès des soirées les plus merdiques de notre existence. » Lorcan esquissa un rictus et haussa les épaules, pas vraiment désireux d’entrer dans le même engrenage fataliste qu’elle … Mais il fallait bien avouer que dans le genre pourri, ils avaient déjà pas mal d’évènements à lister. Entre les attentats où ils se retrouvaient coincés et leurs ennuis familiaux, ils étaient vraiment vernis. Mais plus il y pensait, et plus Lorcan se disait qu’il pouvait encore y avoir bien pire que ça. Il n’allait pas dire à Sam que ce qu’elle venait de vivre avec Noeh n’était qu’une broutille, c’était loin d’être le cas … Mais ils étaient encore tous vivants et en bonne santé, avec tout de même l’espoir que Noeh réfléchisse (mais si, c’était possible !) et que ça s’arrange. Il fallait juste espérer que cela s’arrange effectivement … Et que les choses ne se mettent pas à empirer, comme elles le faisaient graduellement depuis des mois. « Bah … Au moins on est deux là-dedans. Si tu devais faire ton palmarès toute seule, ce serait vachement plus triste. Demain … ou quand t’auras dessoulé, on rédigera ça avec une bouteille de whisky, ça nous rappellera le bon vieux temps. » Il fallait croire qu’ils aimaient ça, boire pour ensuite rire de leurs problèmes sans les avoir résolu le moins du monde. Ca avait au moins l’avantage de les alléger un moment. Mais pour ce soir, Salomé semblait avoir bien assez bu. Lorcan n’était pas du genre raisonnable, mais vu son état, il préférait éviter d’en rajouter.  « Je peux te piquer ton canapé pour cette nuit ? Promis, j'vais pas vomir. » Est-ce qu’elle avait vraiment cru qu’il la laisserait repartir chez elle dans cet état ? Sans doute que oui, puisqu’elle se sentait obligée de demander. Mais il n’avait pas l’intention de la laisser seule. « Arrête, tu vas pas dormir sur le canapé … Tu vas prendre mon lit, et moi je resterais dans le salon. Je vais t’apporter une cuvette juste au cas où, mais tu seras mieux dans un vrai lit. » Il ne faisait pas totalement confiance en ses capacités à ne pas vomir, et son petit sourire en coin l’attestait assez, mais il redevint sérieux pour l’accompagner jusqu’à sa chambre. Elle connaissait parfaitement le chemin, mais elle n’aurait pas idée de râler, comme ça. Et il voulait s’assurer qu’elle se couche … Peut-être même qu’elle dorme. Il resta derrière la porte longtemps après qu’elle l’ait fermée derrière elle, guettant il ne savait quel signe, et il finit par s’éloigner silencieusement. Il ne savait pas si elle réussirait à dormir, et il ne savait pas quoi faire de plus. Mais lui resta éveillé encore un long moment, hanté par son visage dévasté.

FIN
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