your skin knew battle before it knew war + charlie
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Priam Mikaelson
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Sujet: your skin knew battle before it knew war + charlie Jeu 28 Juil 2016 - 23:28
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
La nuit était tombée sans un bruit, dévorant le firmament dont elle avalait l’éclat, et avec elle la température automnale avait dramatiquement chutée, laissant les personnes présentes frissonner face à la fraicheur nouvelle. Les mains enfoncées dans les poches de son manteau légèrement trop large, la moitié de son visage caché par l’écharpe le protégeant du froid, Priam observait les quelques chasseurs avec lesquels Graham l’avait jeté se déchirer quant à la marche à suivre. Comme à son habitude, pareil à un maître indolent s’amusant de voir son jouet courir au moindre de ses souhaits, le Styne n’était pas là pour observer son animal s’échiner au cœur de la nuit. Le pyrurgiste s’imaginait bien la pourriture allongée dans son lit à profiter de la chaleur de sa demeure et du calme de son empire. Les poings serrés, écoutant de mauvais cœur les professionnels, le mutant observait les fourrées les séparant d’un champ à découvert. Quelque part de l’autre côté de cette cachette naturelle se trouvait la ferme abandonnée de Radcliff ainsi que le spécimen que toutes les personnes présentes souhaitaient appréhender. Le dos vouté, sur ses épaules reposant le poids d’être forcé de prendre part à ce pugilat, le Mikaelson se refusait à ouvrir la bouche en présence des pourritures s’amusant de son statut. Ça se trouvait, Graham avait peut-être perdu un pari, offrant les services de son larbin le temps de quelques heures au plus grand damne de ce dernier. A l’image d’un animal sauvage désireux de se faire oublier, le brun faisait de son mieux pour retenir les élans fiévreux de ce cœur impétueux ne demandant qu’à gronder, qu’à déverser sa fureur sur les êtres présents en sa compagnie. Ils l’avaient sommairement arraché à ses affaires, pareils à des envoyés de Dieu lui offrant une mission qu’il ne pouvait refuser. Même si la marionnette se promenait librement à travers la ville, cette dernière n’avait pas oubliée les liens à ses poignets, cette laisse à son cou qui l’empêchait de respirer correctement parfois. Malgré la rage nouant ses entrailles, Priam n’était rien de plus qu’un cabot soumis aux désirs d’un maître sporadique dans les soins qu’il lui procurait. Certaines nuits étaient plus douces, laissant au jeune homme l’impression de ne pas faire de mal. Certaines nuits étaient insupportables, l’ancien prisonnier se retrouvant à vendre sa chair au prix de la vie d’autres. L’ancien gamin des rues ne manquait pas de noter l’ironie de la chose, lui qui n’était pas prêt à sauver le monde et encore moins à se soumettre au joug d’une peur primitive. Sans y penser, ses prunelles dansaient le long des ombres que la lune laissait apercevoir entre les arbres dépouillés de la vie les animant en journée. Son regard vint naturellement se poser sur l’autre mutante de cette partie de chasse. Rien de plus qu’une silhouette fluette cachant un caractère auquel Priam refusait de se frotter. De mauvais cœur, il continuait d’écouter les balivernes que s’échangeaient les maîtres d’un soir tout en réajustant sa tenue définitivement pas adaptée pour une de ces soirées où il devait choisir entre courir et céder. « On va vous laisser y aller à deux et si vous êtes pas fichu de faire votre travail… on le cueillera à la sortie. » Comme un élastique qui claque, l’attention du Mikaelson fut happée par le bruit sec que fit le commentaire du chasseur bedonnant sur un ton rieur. L’océan de ses prunelles virèrent à l’orage alors qu’il toisait du regard l’homme s’amusant d’ainsi mettre en pair les deux objets de foire ensemble, s’amusant certainement encore plus de l’issue qu’il imaginait figée dans le marbre. Même s’il savait qu’il était dans son intérêt de se taire, ne pas vocaliser les pensées, aussi sensée furent elles, qui lui passaient par la tête, le brun ne put retenir l’appel à l’aide s’échappant de ses lèvres immédiatement. « Moi… avec Charlie ? Vous pouvez pas me mettre avec elle… » Malgré lui, ses propos paraissaient plaintif, presque le gémissement de déplaisir d’un animal envoyé à l’abattoir. Dans le fond, il n’était pas totalement à côté de la plaque. « Pourquoi ? » Le ton du chasseur était cassant, désintéressé, mais surtout sans appel. Priam avait bien compris que plus il se débattrait face à l’inéluctable plus le chasseur prendrait un malin plaisir à l’associer à la mutante. Peut-être croyait-il que le pyrurgiste avait un problème avec les êtres de son espèce, peut-être pensait-il qu’il ressentait de la culpabilité à entrer dans la vieille ferme à deux contre un. Le jeune homme ne savait pas vraiment. Néanmoins, il savait que l’homme grassouillet s’amusait de voir que ses choix lui déplaisaient. Gardant le silence, il reposa ses prunelles sur la jeune femme lorsqu’on lui ordonna d’avancer, la nuit filant sans qu’ils ne s’en rendent compte, en se demandant comment tout cela allait bien pouvoir finir. Il n’avait aucunement confiance en Charlie, persuadé que cette dernière avait dû mettre un arrêt de mort sur sa tête et n’attendait qu’une chose, le voir craquer. Il était certain que la jeune femme s’amusait de son malheur et qu’elle allait certainement encore rire de l’embarras dans lequel elle le pousserait certainement une fois arrivée à la vieille ferme. Se retrouvant à découvert, plus qu’à quelques centaines de mètres de la bâtisse, il leva les yeux au ciel persuadé que rien ne se passerait comme il faut avec elle comme partenaire.
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Jeu 4 Aoû 2016 - 18:32
La fleur au fusil et le diable au corps
Charlie avait été mise au courant en début de matinée qu’elle était de mission le soir même. Elle avait reçu un texto, lapidaire mais concis, qui lui indiquait l’heure et le lieu, ainsi que l’attirail à ramener. Elle avait d’ailleurs répondu d’un bête émoticone pouce en l’air, comme le faisait les jeunes cools de nos jours, apparemment, puis avait fini sa grâce matinée dans les bras d’Ivory. Elles s’étaient prises une chambre dans un hotel hors de la ville pour la nuit, avaient payés en liquide la suite et les pizzas. C’était un peu devenu un truc entre elles deux, les pizzas. Quant au reste… C’était un peu plus inédit, mais ça lui convenait plutôt pas mal. En général, elles ne parlaient surtout pas de choses sérieuses. La situation était bien trop compliquée pour ça. En revanche elles s’embrassaient beaucoup, et riaient tout autant. C’était important, parce que le reste du temps, Charlie ne se marrait pas beaucoup. Les journées passaient et se ressemblaient de plus en plus, en compagnie de Roman le plus souvent, bien que ce dernier ne soit pas spécialement présent dernièrement, bien trop occupé avec son tout nouveau trésor de fille chérie. Gnagnagna. En attendant, sa traque de Seth Kohara piétinait terriblement, ce qui l’agaçait un peu, et la baisse d’activité des hunters de la ville par la même occasion : sous prétexte qu’il y avait un nouveau maire en ville, ils ne faisaient plus leur job ? Sous prétexte que, quoi, c’était illégal ? Et parce qu’avant, ça ne l’était pas peut être ? Cette hypocrisie exaspérait un tantinet Charlie : soit on chasse, soit on ne chasse pas, mais on joue pas les danseuses à faire des ronds de jambes et des entrechats dès que la situation se corse un peu, non mais. Il faut savoir ce que l’on veut, dans la vie. Toujours était il qu’elle était persuadée d’être arrivée pile à l’heure au point de rendez vous, et quand elle vit que les autres étaient déjà sur place, elle décida que si elle était en retard, c’était plutôt les autres qui étaient un peu en avance. Dans le lot des têtes qui dépassaient de cette scène, elle reconnut pas mal de collègues, qu’elle appréciait pour la plupart, mais pas tous. Aussi surprenant que cela puisse paraitre, certains avaient encore du mal avec l’idée qu’elle puisse être réellement dans leur camp. En réalité ils n’avaient pas tout à fait tort, elle n’avait pas particulièrement de respect pour cette bande de gros machos plein de testostérones : elle ne faisait qu’obéir à Roman, un point c’est tout. Si ce dernier se recyclait dans la couture, elle ferait surement du point de croix avec autant d’enthousiasme qu’elle coupait des gorges. Elle n’était pas contrariante, la ptite Charlie. Elle arrivait au niveau des autres chasseurs de la soirée, et attrapa la réponse dépité du petit jouet de Graham Styne à la volée. Ahhh, ce cher Priam, toujours en train de chougner, c’était terrible comme ce garçon était taciturne. Puisqu’il n’avait pas le choix, pourquoi ne faisait il pas contre mauvaise fortune bon cœur ? Il n’y mettait pas beaucoup du sien.
-Bah oui, pourquoi pas moi Porcinet ? J’te plais plus c’est ça ? Tu préfères les garçons maintenant ?
Ca lui allait bien au jeune homme, Porcinet, lui qui était toujours en train de couiner et qui flippait dès que ça devenait un peu sportif. En plus, pendant un temps, elle avait pensé vraiment que l’on appelait les petits du cochon les porcinets, et non les porcelets. La déception avait été terrible quand on lui avait annoncé la vérité. Les hommes se retournèrent de concert, alors qu’elle faisait un petit coucou de la main à l’assemblée, tout sourire. Elle savait qu’ils la trouvaient tous complètement barjo. Et elle s’en fichait royalement. Elle avança quand on lui dit de le faire, haussant juste un sourcil comme pour demander si ce ton cérémonieux et autoritaire était nécessaire. Elle n’aimait pas qu’un autre que Roman lui dicte sa conduite, et normalement, les chasseurs le savaient. Ou alors ils avaient la mémoire courte et avait déjà oublié qu’elle avait déjà fait exploser le doigt d’un chasseur qui avait eu le malheur de la bousculer, une fois. Oui, exploser, littéralement, avec des débris et tout. Arrivée à portée de vue de la vieille grange, elle arrangea un peu ses cheveux pour qu’aucune mèche ne vienne gêner sa vue, puis tourna la tête vers Priam, un petit sourire carnassier aux coins des lèvres :
- Tu flippes un peu non ? T’as peur qu’ils te bottent les fesses en face ? ça doit être des méchants en plus, sinon ils auraient pas mis leurs chairs à canon en première ligne pour essuyer les platres. On va prendre cher, ça va être marrant !
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Dim 7 Aoû 2016 - 20:59
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
Comme d’habitude, même s’il ne la connaissait pas encore bien, Charlie avait réussi à faire une entrée en fanfare. Les commentaires de cette dernière arrivant à irriter le mutant sans qu’elle ne fasse le moindre effort en ce sens. La fusillant du regard, autant pour ce surnom idiot dont elle venait de l’affubler sans une seconde pensée que ses remarques déplaisantes, il se demandait comment elle arrivait à lui taper sur les nerfs aussi instantanément. Les deux dégénérés n’étaient rien de plus que deux face d’une même pièce. Deux exemplaires d’un même jouet qu’on jetait en premier ligne afin de faire le sale boulot. Priam s’était vite rendue compte que bien qu’ils ne se ressemblaient en rien, il n’était pas si différent de la jeune femme. Malheureusement, leurs différences étaient monumentales et là où la Monroe semblait n’avoir aucun problème à réaliser ce qu’on attendait d’eux, le Milkaelson n’avait de cesse de trainer les pieds en grognant. Trop contestataire que pour docilement fermer sa gueule, le pyrurgiste était bien trop égoïste que pour sacrifier sa vie pour le prix d’une autre. Le brun faisait partie de ces personnes moyennes, ni trop bonnes, ni trop mauvaises. Il faisait partie de ces gens incapables de faire le premier geste, rattraper la balle en plein vol ou rentrer dans les maisons en flammes. Il n’était rien de plus qu’un spectateur, un de ceux qui se noyaient dans une norme de personnes lâches et indolentes passant leur vie à contempler le monde avancer de loin. Il n’avait pas l’étoffe d’un guerrier, juste celle d’un survivant. Pour un gars comme lui, marqués à vie par les ruelles qu’il avait trop souvent foulés de ses converses usées, c’était plus qu’assez. Néanmoins, les prunelles posées sur les hommes leurs ordonnant d’avancer, il ne pouvait s’empêcher de se demander ce que ça ferait de franchir cette ligne –là. Tant d’autres avaient perdus espoirs avant lui, à la lueur de la lune, talonnant Charlie comme s’il était devenu son ombre, il s’imaginait sans mal contempler les flammes danser sur les corps convulsant de douleur des chasseurs les envoyant à l’abattoir. La tête dans les nuages, il manqua de peu de manquer la jeune femme alors que cette dernière ralentissait le pas, arrangeant sa coiffure à croire qu’elle s’apprêtait à sortir en boite et non traquer un autre être tel un animal de foire. Les prunelles de la belle dansant le long de ses traits, Priam sentait la bile remonter dans sa gorge alors que Charlie s’amusait d’avance du chaos qui allait tomber sur la ferme abandonnée sous peu. Les traits tirés, autant par l’énervement que par l’inquiétude le déchirant de l’intérieur, le brun haussa les épaules avec une nonchalance feinte. Il savait pourquoi on les envoyait en éclaireur. Il savait à quel point leur vie était insignifiante pour ces mégalomanes persuadés de réaliser une mission divine ou n’importe quelle autre connerie du genre. Il savait à quel point il ne valait rien pour ces enfoirés et malgré lui ça le consumait de l’intérieur. Malgré lui, le Mikaelson semblait toujours être le prisonnier de ces sauvages désireux de faire couler le sang à tout prix. Les chasseurs semblaient avoir dirigés la majeure partie de sa vie et ça l’irritait de voir comme ses années lui filaient entre les doigts à cause d’eux. « T’es toujours aussi excitée par ce genre de conneries ? Je vois vraiment pas ce qu’il y a de drôle à l’idée d’aller risquer sa peau pour des connards incapable de faire leur sale boulot. » Le souffle froid, ses prunelles céruléennes ne laissant s’échapper de ses iris rien de plus qu’une mer glacée, il la contemplait avec de l’incompréhension plein les yeux. Les deux avaient beau se ressembler, ils n’étaient pas fait de la même étoffe. Là où Charlie trouvait du plaisir à l’idée de la suite des évènements, Priam redoutait ce qui allait pouvoir se produire. Là où la mutante s’imaginait certainement jouir de son don et profiter de l’étendue de celui-ci, le mutant craignait ce qu’il lui faudrait faire pour s’accrocher un peu plus à sa vie. « Et non, je ne flippe pas, histoire d’être bien clair. Puis c’est con ce surnom débile ? Porcinet ? Sérieusement ? » Se plaignit-il en levant les yeux au ciel définitivement excédé par la Monroe et ses réflexions. Prenant la tête de cette exposition de mauvaise fortune, le pyrurgiste remonta les manches de sa veste tout en s’approchant de la bâtisse avec célérité. Même si cela faisait longtemps que le brun ne pouvait réaliser avec des voleurs de l’étoffe d’Octavia, ce dernier n’avait pas perdu l’agilité de ses jeunes années. Les yeux rivés vers la ferme abandonnée plongée dans le noir, il ne put s’empêcher de pester contre Charlie autant que contre lui-même. « J’en reviens pas que je vais aller risquer ma vie aussi débilement. » Mordant nerveusement sa lèvre en s’approchant d’une des fenêtres éclatées du bâtiment, le mutant n’était plus certain de ce qu’il avait entendu concernant la personne à appréhender. Comme bien souvent, les informations lui ayant été fournies avaient été lacunaires et confuses. A croire qu’il ne méritait pas plus que quelques mots jetés à la volée sans plus de cérémonie. Charlie étant arrivée après lui, il ne doutait pas qu’elle n’avait pas plus d’informations que lui sur la question. Au fond de lui, Priam espérait juste qu’il ne s’agirait pas d’un gosse, ce dernier incapable de trouver la force en lui de vendre son âme au diable lorsqu’il devait affronter les prunelles trop pleines d’un gamin du même genre qu’il avait été autrefois. Les poings serrés, Charlie s’étant approchée de la porte, il en fit autant en plantant ses prunelles dans celle de sa partenaire d’un soir. Le cœur battant la chamade, l’ichor consumant ses veines ne demandant qu’à psalmodier leurs cantiques, il sentait l’adrénaline l’envahir un instant avant que cette nuit ne se transforme en véritable bordel.
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Dim 14 Aoû 2016 - 23:08
La fleur au fusil et le diable au corps
Ce n’était pas tant que Charlie n’avait pas peur. La peur, elle connaissait bien, très bien, trop bien même, à tel point qu’elle s’en était faite une amie intime, une douce compagne qui lui enserrait le cœur, mais uniquement pour lui rappeler qu’il battait vite et bien. Elle vivait constamment avec, pour des tas de raisons, depuis un aussi jeune âge que celui de Priam. Simplement, l’incarcération de la petite mutante avait été un peu plus … prolongée que celle du pyrurgiste. Treize belles (non) et longues (oui) années d’expérimentation, d’abus physiques et émotionnels, de maltraitance et de privation, qui avait dénaturé l’humanité de la demoiselle pour en faire la semi sociopathe qu’elle était à présent, à l’empathie défaillante et aux réactions totalement décalées de la norme des mortels. Déviant, on ne lui disait que cela depuis sa plus tendre enfance. Monstrueuse petite fille, terrifiante adolescente, meurtrière demoiselle. C’était elle et elle avait appris, bon gré mal gré, à s’aimer ainsi. Et tant pis si cette émotion n’était pas partagée.
La tête de Priam valait bien toutes les entrées fracassantes de la terre. Pourtant, elle n’avait pas le souvenir d’avoir été un jour particulièrement odieuse avec lui : elle était tout au plus juste elle-même en présence du joujou de l’autre chasseur hyper friqué dont elle ne se souvenait pas toujours du nom, mais avec un prénom de céréale, genre Golden Grams ou un truc du genre. Elle était pas marrante, la situation de Priam, mais elle n’avait pas l’impression qu’il était terriblement à plaindre non plus : il avait une belle gueule, signe qu’on n’avait pas du non plus lui taper sur le nez avec trop d’acharnement, et au regard de son pouvoir, les chasseurs devaient pas non plus s’amuser à lui faire des croches pattes par derrière. Son seul problème, au petit Porcinet, c’était qu’il était bien, bien, bien trop gentil. Pour Charlie, il n’avait pas cramé suffisamment d’hunters crétins pour leur rabattre le caquet : elle-même en avait troué un ou deux avant qu’ils ne la considèrent plus comme le chien de garde de Roman. Enfin en tout cas maintenant, ils n’osaient plus le lui dire en face. Mais il était trop mignon, le Porcinet, et il avait bien trop d’états d’âme pour tuer des humains, aussi infects soient-ils. C’était bien dommage pour lui. Charlie accorda un demi sourire confiant au pseudo chef de la descente de soir, qui lui donna quelques instructions lapidaires avant de lui proposer d’ouvrir la marche. Enfin, elle savait que cette politesse n’était que pour la forme, et qu’il n’était pas question de répondre par la négative : le but était qu’ils attrapent la bestiole qu’il y avait dans cette ferme abandonnée, qu’elle qu’elle soit, et qu’au mieux ils la descendent, et au pire la fatiguent suffisamment pour qu’elle commette une erreur et que la cavalerie vienne la cueillir juste derrière. Une fois seule avec Priam, alors que faisait craquer ses doigts comme on ôte la protection sur un flingue, elle gloussa des remarques pleurnichardes de ce dernier, lui jetant un coup d’œil gentiment moqueur. Mais quel gros bébé :
- Hey, c’est mon job, tu sais qu’en plus, je suis, genre, payée pour ça ? Parce que si toi c’est pas le cas, vas te plaindre à un syndicat d’esclaves mutants, c’est quand même assez scandaleux. Et puis je préfère faire moi-même le taff proprement que de laisser des bras cassés l’entamer et devoir rattraper les conneries. Surtout qu’arriver en seconde vague, ça peut aussi être hyper salissant.
Elle leva les yeux au ciel alors qu’ils avançaient toujours d’un pas discret en direction de leur cible, et que les rares lumières autour d’eux s’éteignaient à mesure que la mutante aspirait l’énergie autour d’eux.
- Oui oui oui petit Porcinet, tout mignon tout rose. Peut être que tu as la queue en tire bouchon aussi ? Non, laisse, je veux pas savoir. Et repète donc ça autant que tu veux, si ça peut t’empecher de faire dans ton slip kangourou en temps voulu … Allez, maintenant ferme ton bec chouchou, ce serait con de se faire gauler maintenant. Tu veux que je te tienne la main ou ça va aller ?
Sans attendre la réponse du pyrurgiste, Charlie passa devant lui, en bonne camarade, pour se faufiler au sein de la bâtisse délabrée, se remémorant les informations qu’elle avait, contrairement à Priam : ce n’était pas un, mais deux mutants, un couple de pseudos hippies qui passaient de ville en ville en se prenant pour des bonnie et clyde dégénérés, suffisamment bêtes pour apparaitre dans le viseur des hunters du coin. Tant pis pour eux, tant mieux pour elle : si elle les choppait, c’était au minimum une paire de chaussure de créature, au mieux, un très joli chèque et des bijoux de créateur, selon l’humeur romantique ou non du Patron. Et si il y avait des cadeaux, elle les partagerait discrètement avec Ivory. Ça, ça la motivait pas mal. Toujours devant Priam, elle avançait sur la pointe des pieds, lui faisant un geste de la main pour qu’il la rejoigne contre un des murs, lui désignant une pièce en contre bas de leur position :
- Apparemment ils sont deux, dont un avec une capacité offensive. Faut qu’on réussisse à repérer lequel des deux, et le troncher avant qu’il ait le temps de nous repérer. T’es prêt pour ça ? une petite flammiche et tu peux retourner à la maison têter ton bib’ !
Est-ce qu’il allait se dégonfler, le petit mutant, alors qu’il avait un ascendant évident sur leurs proies ? Ce serait clairement du gâchis, mais elle lui laissait le choix de faire ses preuves. Et puis, elle avait un peu envie de le tester, pour une fois. Voir si il était si débrouillard que ce qu’on avait pu lui dire, ou juste chanceux …
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Mer 17 Aoû 2016 - 0:18
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
Charlie avait le don de faire s’hérisser les poils de l’échine du pyrurgiste. Ce dernier désarçonné en permanence par les éclats de la jeune femme et cette manière qu’elle avait d’accepter tout ce qu’on lui demandait de réaliser. Epris de liberté, fervent défenseur du libre arbitre, l’idée d’avoir une laisse autour du cou le rebutait d’autant plus qu’il avait passé trop de temps coincé derrière des barreaux. Contrairement à la mutante, Priam n’avait rien perdu de sa bienveillance et de ses états d’âmes une fois derrière les barreaux. Il avait le cœur trop tendre pour oser passer outre ses pires réticences. Il avait déjà goûté au meurtre une fois et, même si les conditions requéraient qu’il fasse un choix, il gardait a l’esprit l’amertume ressentie d’ainsi jouir du décès d’autrui. Ainsi, le Mikaelson n’avait rien d’un meurtrier de sang-froid, tout du contraire. Il avait des prunelles trop grandes, un cœur trop exsangue. Peu importait les belles paroles qu’on lui offrait, peu importait si ça lui faciliterait la vie, il était incapable de donner le coup de grâce. La vie du brun aurait surement été plus aisée si ce dernier avait la capacité de faire taire sa conscience au moment venu. Peut-être qu’il aurait jamais eu à quitter Lexington. Peut-être que Graham ne lui serait jamais tombé dessus. Contemplant avec amertume ce qui risquait de se produire dans la vieille ferme abandonnée, il aurait souhaité avoir un interrupteur à éteindra fin de ne rien ressentir l’espace d’une soirée. Posant son regard sur la Monroe, Priam n’en revenait pas d’entendre qu’elle était payée pour ce qui s’apparentait à un massacre. Le reste de ses propos lui passa au-dessus de la tête, le mutant trop interloqué par le fait qu’un chasseur puisse la payer afin de réaliser ce qu’on l’obligeait sous la contrainte à faire. C’est avec beaucoup de colère que le brun se rendait compte que là où il n’était rien de plus qu’un prisonnier, Charlie était libre dans la mesure de ce que son maître lui autorisait. L’obscurité se faisait envahissante plus ils avançaient, les yeux posés sur sa partenaire d’un soir à intermittence, cette dernière avait un don pour l’irriter. Il luttait du mieux qu’il pouvait afin de ne pas réagir puérilement à ces remarques que Charlie lui envoyait avec la subtilité d’une gamine de douze ans. Néanmoins, déjà de piètre humeur face à ce que sa soirée lui réservait il avait bien du mal à supporter cette juvénilité inhérente à l’autre mutante. « Tu peux pas te retenir deux secondes de dire des conneries ? C’est trop dur d’être mature ? » Mais déjà la Monroe venait de disparaître à l’intérieur du bâtiment de taille réduite. Etouffant un juron face à ce bout de femme qui arrivait véritablement à le faire enrager, c’est en trainant les pieds qu’il lui emboita le pas. Elle devait le faire exprès, le pyrurgiste en était persuadé. Personne dans sa vie n’avait jamais réussi à tant l’irriter en ouvrant la bouche, à part Graham. Cependant, le cas de Graham était une toute autre histoire. Avec le naturel d’un individu qui possédait ce talent ancré dans les gènes, le brun rentra aisément dans son rôle de voleur. Ses pieds glissaient sur le sol avec légèreté et célérité alors qu’il suivait Charlie. Restant à l’abri des regards, tapis dans l’ombre et les angles aveugles de la ferme, lorsque Priam arriva au flanc de la mutante il observa l’endroit qu’elle lui indiquait du doigt avant de tendre l’oreille. Ses prunelles rencontrant celle de Charlie, il ne se doutait pas de ce que la belle avait en réserve pour lui. Au contraire, pour la première fois ce soir, elle arriva à ouvrir la bouche sans que le brun ne souhaite se crever les tympans à cause de sa puérilité. « Ca m’étonne que tu me proposes pas de faire bruler toute la baraque. » Sans rien ajouter de plus, s’approchant de la rambarde afin d’observer les deux personnes installées au centre de la pièce, il s’étonna de voir un couple tendrement enliassé à même une paillasse de fortune, se murmurant des mots que le pyrurgiste ne pouvait percevoir. A contrecœur, désolé face à cette évidence glacée que même la fuite ne pouvait sauver les êtres de leur étoffe, il serra les poings alors qu’un mal de crâne fendait son cerveau. Invoquées à partir du néant, dociles servantes prête à se pâmer d’amour face au cantique battant dans les veines du Mikaelson, des flammes s’échappèrent du plancher autour des deux individus alors qu’ils se levaient d’un bond, complètement désorienté. Pareil à un Dieu l’espace d’un instant, il regardait les âmes en contrebas lutter contre ces flammes venues des tréfonds de l’enfer que rien ne semblait pouvoir éteindre. Ils étaient pareils à des souris torturés par un laborantin exerçant ses pouvoirs sur eux. Avec perversion, Priam resserra son emprise sur les deux être gesticulant vivement, les flammes se faisant plus épaisses l’espace d’un instant, l’anneau de feu se resserrant autour des deux mutants tel un collet menaçant de les étrangler. Devenu tout ce qu’il méprisait, le brun ignora Charlie se déplaçant dans son dos jusqu’à ce qu’une des planches en bois dans son dos ne craque dans un bruit sec. Le mutant ne perdit pas une miette du spectacle se déroulant devant ses yeux, ses deux proies d’un soir levant les yeux vers la source du bruit avec une rage qu’il avait semée là. Poussé par un instinct primaire, il se déplaça sur sa gauche, toujours dans le flou quant aux pouvoirs de ces individus. Néanmoins, la femme ne le manqua pas, stoppant sa progression net alors qu’une bourrasque de vent le fauchait en plein torse, l’envoyant percuter le mur dans son dos. Ses poumons rejetèrent tout l’air se trouvant là, laissant le brun suffoquant une seconde alors qu’il rencontrait le sol, les fils invisibles cousus à même son étoffe ne le tenant plus immobile. Les muscles du pyrurgiste se mirent à gronder sous la douleur, ses côtes toujours fragile suite à son interaction avec un hunter presque six mois plus tôt, le manque de soin leur ayant été alloué n’ayant pas aidé leur guérison. Malgré tout, il se redressa vivement, cherchant une protection contre les bourrasques violentes menaçant de le souffler comme une brindille. « Bordel, tu fous quoi ? » Siffla méchamment le Mikaelson en tentant du mieux qu’il pouvait de retrouver le contrôle de sa personne et du feu en train de mourir en contrebas. C’était presque sans étonnement que Priam se rendit compte qu’il était seul à s’être fait repérer, se retrouvant forcé d’éviter les alizés envoyés en sa direction. « T’entres comme une putain de gazelle sans un bruit et puis t’es pas fichue de faire attention où tu marches ?! »
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Mer 24 Aoû 2016 - 22:45
La fleur au fusil et le diable au corps
La petite mutante blonde était consciente que son histoire, sa situation interrogeait et dérangeait beaucoup de monde, notamment chez les chasseurs. Elle avait déjà intercepté leurs regards, parfois interrogateurs, souvent un peu réprobateur aussi, et même aussi teintés de pitié : que foutait elle dans cette galère, à exterminer les siens sans la moindre hésitation dans le geste ? D’aucun pensait qu’elle était complètement folle, il y avait peut être un peu de vérité la dedans. D’autres se demandaient juste pourquoi elle restait attachée à Roman Griske avec autant de ferveur. Certains savaient tout ce qu’ils avaient traversé ensemble, d’autres étaient sans doute loin de se l’imaginait, mais la conclusion était la même, troublante : ils savaient que Charlie aurait pu tuer Griske depuis des mois, surement des années. Elle n’aurait probablement pas eu de gros efforts à faire, après tout le chasseur n’était pas un surhomme, il lui arrivait de dormir, d’aller au trône ou de prendre la douche, bref d’être vulnérable, sans flingue à portée. Elle aurait pu le trouer lors de l’un de ces moments, et pourtant, il était toujours bien en vie, en pleine forme. Et ça, ça restait une grosse interrogation pour les brutes épaisses du coin, mais Charlie s’en fichait. Ils ne pouvaient pas comprendre. Personne ne pouvait comprendre ce qui les liait, Roman et elle. Tant pis pour eux, Priam y compris. Elle haussa les épaules, ses petites canines pointues captant le peu de lumière de la lune, façon vampire de poche.
- Dur non. Chiant, assurément. Si en plus on doit prendre la mort au sérieux, on est clairement pas rendu mon chou, crois moi, je sais de quoi j’cause…
Parce que la mort, elle s’en était faite une amie, avec le temps. Pas vraiment une confidente, plutôt ce genre de compagnie qui fait sentir sa présence dans votre nuque, suave, humide, froide souvent. On s’y habituait, plus ou moins, on se permettait de blaguer dessus, parce qu’elle est pas vraiment du genre susceptible la mort. Pas causante, c’est tout, contrairement à Priam qui lui, semblait avoir besoin de verbaliser son stress et la présence de cette chère faucheuse :
- Cool, on est pas encore tombé dans la routine comme un vieux couple si j’arrive encore à te surprendre. Ça veut dire que l’amour n’est pas mort entre nous. Pour ces deux là, ça devrait pas tarder par contre.
Elle avait discrètement désigné d’un coup de menton le couple qui dormait paisiblement plus bas. Des proies faciles, presque du gâteau. Trop facile. Priam fit son office, sans le moindre plaisir d’ailleurs, et Charlie trouva cela particulièrement chiant. Il n’y avait pas de difficulté, pas de challenge, ce n’était pas une chasse, c’était une bête exécution, sans saveur. Elle n’avait pas annulé une soirée avec sa chérie pour ça, ça non, mais alors que faire ? Ajouter de la difficulté, bien sur. Et pour ça, rien de tel qu’un peu de bruit pour réveiller l’instinct de survie des bêtes traqués, et mettre le petit Porcinet en difficulté. Pour le sport, bien sur. Cela ne manqua pas, le jeune mutant se retrouva projeté contre le mur, juste à coté d’elle, alors qu’elle ne dissimulait même pas un petit pouffement amusé. Il était quand même pas bien dégourdi, le joujou de Styne. Aussi mou qu’un ours en guimauve enrobé de chocolat, tendre et fondant, miam. Il aurait pu les incendier eux directement, les calciner, et pourtant il avait préféré les entourer de flammes, plutôt que de les mordre avec. Ça manquait de professionnalisme tout ça, et c’était sa façon de lui faire savoir.
- Je fous quoi ? interro surprise, mon ptit pote, qu’on sache si tu veux la peine qu’on te garde ou pas, tu saisis.
C’était faux, mais pour une fois qu’elle pouvait rigoler un peu hein…
- Donc on a un ventilo géant, s’te bonne blague. C’est pas fort méchant, à part si elle te souffle sur la flammiche, c’est ça ? Allez bouge toi Priam, me force pas à dire à tonton Graham que tu sers à rien, il sera vexé après et tout… Et je suis sure qu’il devient désagréable quand on lui dit que ses joujous sont has been…
Un sourire gourmand, alors qu’elle lui prenait le poignet pour l’envoyer valser… lui permettant d’esquiver une autre salve de bourrasques, celles-ci perçant même le mur de bois derrière eux. Ça aurait pu faire mal, ça.
- Allez, une nouvelle flambée et on en parle plus. Si tu te loupes encore, promis je les descend moi proprement. Mais ça veut dire que t’auras pas la moyenne. Ce qui serait un peu con quoi. Courage Porcinet, moi je crois en toi !
Elle l’applaudit, façon pompom girl, puis le poussa à nouveau, direction le rez de chaussée. Maintenant il n’avait pas le choix, l’impératrice venait de le lancer comme un gladiateur dans l’arène….
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Sam 27 Aoû 2016 - 22:09
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
Malgré ce qu’il avait vécu, malgré ce qu’il était, Priam avait toujours réussi à conserver une part d’innocence qu’il gardait jalousement au plus profond de sa chair. En dépit des horreurs, de la réalité d’une enfance passée à jouer des poings et des coudes afin d’exister, il avait toujours eu la possibilité de se cacher derrière des idéaux plus grand que sa frêle silhouette. Contrairement à ce qu’il laissait entendre, son père lui avait épargné le pire, lui apprenant la vie à un âge où il était assez malléable que pour prendre les coups, apprendre ses leçons et remonter au front sans broncher. Ainsi, Le Mikaelson avait grandi sans se briser, forçant sur ses genoux afin de porter son existence et celle de sa moitié. Atlas d’un instant, titan portant l’univers à même les muscles endoloris de son dos, il lui arrivait de se sentir millénaire. Usé par une vie qui ne lui fit pas de cadeau, désespéré tentant de son mieux d’avancer malgré les bâtons dans ses roues, il apparaissait telle l’antithèse de Charlie. Alourdi par sa conscience, réprimé par ses croyances, peut-être qu’il avait tort sur toute la ligne. Peut-être qu’elle avait raison la mutante, riant de tout, principalement de cette vie dans laquelle elle ne semblait posséder aucunes limites. La Monroe lui donnait parfois l’impression de se détacher du monde, portée par cette folie fébrilement accrochées à ses os, elle ressemblait à une funambule défiant le précipice de l’avaler. Elle ressemblait à une Icare au féminin demandant au soleil de la consumer. Même s’il fit de son mieux, Priam ne put réprimer la manière dont ses lèvres s’étirèrent à la remarque de Charlie. Il s’imaginait mal la jeune femme être prévisible en quoique ce soit. Elle lui paraissait si changeante, comme soufflée par le vent en permanence. Elle ressemblait à un alizé incapable de rester sur place, toujours poussé vers d’autres rivages, cherchant à balayer d’autres visages. Sa remarque sur la mort prochaine du couple en contrebas arriva néanmoins à figer le sang du brun. Malgré tout dégouté par cette légèreté avec laquelle elle pouvait accepter la réalité de leur situation, bien trop sensible que pour ne pas au moins feindre l’incompréhension. Il n’avait jamais eu le cœur à la lutte. Peu importe s’il rendait coup pour coup, le Mikaelson n’avait jamais été poussé par cette force faisant se mouvoir vers l’avant ces hargneux prêt à détruire des nations afin de marquer l’histoire de leur nom. Priam aspirait à moins que ça, tellement moins que cela. C’était pourquoi son don ressemblait si souvent à un fardeau, pourquoi il peinait à réduire en cendres le couple en contrebas alors que d’un claquement de doigt leur destinée aurait pu être scellée. S’étant abrité à la droite de Charlie, le ton condescendant de cette dernière arriva à animer sa rage alors qu’il ne rêvait que de s’attaquer à elle et non ces personnes qui n’avaient rien demandée. « Et toi t’as pas envie de te frotter un peu au ventilo géant ?! » Pris au dépourvu par les gestes de la Monroe, il tituba à reculons difficilement alors que le bois éclatait sous une bourrasque de vent définitivement destinée à transpercer sa carcasse. Ne lui laissant pas même le temps de reprendre contenance, Charlie apparue dans son dos le pressant sans ménagement vers les escaliers afin qu’il entre dans cette arène presque conçue par les soins de sa psyché tordue. Le bruit du claquement de ses mains dans son dos faisait d’autant plus enrager le Mikaelson qu’il s’imaginait, à tort, la Monroe conter à Graham la manière dont il ne faisait pas son office. Dévalant les marches quatre à quatre, la rampe d’escalier ne résistant pas au souffle impitoyable de la mutante l’attendant au rez-de-chaussée. Les yeux plantés dans ceux de la jeune femme l’affrontant du regard, l’homme piètrement protégée par sa silhouette fluette, il s’imaginait sans mal dans le rôle de l’être traqué. Il gardait à la mémoire, souvenir brûlant dont il ne pouvait se défaire, l’urgence qu’il avait ressenti les chasseurs à ses trousses. Ces bêtes prêtes à tout pour l’attraper, quitte à retourner tous les gens du quartier contre lui, s’approcher de plus en plus dangereusement de la seule famille qu’il avait. Le regard triste, les poings serrés à son flanc, il n’avait pas le choix cette nuit-là, il en venait à se demander s’il avait jamais eu le choix d’être autre chose que ce monstre que ses gênes avaient créé. Levant une paume vers l’avant, il se retrouva plaqué contre le mur avant d’avoir pu faire quoique ce soit. Priam c’était pas un guerrier, il n’avait rien d’un gladiateur prêt à entrer dans l’arène, défendre sa vie au prix de celle d’autrui. Pourtant, les doigts tendus malgré cette pression menaçant de rompre ses os, c’était empli d’une rage destinée à lui-même qu’il arriva à s’arracher ce feu dans ses veines. Les traits tirés par cet effort inhumain qu’il fournissait afin de faire sorti toute l’horreur de son être il contempla la scène avec un désintérêt froid. Les flammes naquirent sous les pieds du second mutant, ce dernier cherchant à protéger sa moitié sans véritablement savoir de quoi il la protégeait. Servantes insidieuses , elle marquèrent la chair du pauvre condamné alors que ce dernier poussait un premier cri. Sa moitié, prise au dépourvu, ne put réfréner ce besoin de penser à l’autre avant de penser à elle-même. Contemplant le reflet de sa propre vie, s’imaginant sans mal à la place de cette inconnue, c’est sans étonnement que Priam sentit la pression sur ses membres s’envoler alors qu’il faisait un pas vers les deux. Avec l’impétuosité d’un Ares persuadé d’avoir gagné la guerre, il les contemplait dieu perdu face à ces créatures si infimes qu’il lui aurait suffi d’un mouvement de main pour en effacer l’existence. « [b]Arretez ! Qu’est-ce que vous voulez ?! Arrêtez il souffre ![/color] » Les yeux perdus sur le visage de la mutante, celle-ci ayant perdue tout de sa superbe, l’odeur de chair calcinée le ramena en arrière. Toutes ces années en arrière, à l’époque où l’homme n’avait pas eu le temps de plaidoyer en faveur de sa vie, cette époque où aucune supplique n’aurait pu le sortir d’affaire. Il ne fallait pas leur laisser le temps d’ouvrir la bouche, pas laisser le temps de s’énerver contre lui de la même manière qu’il rageait contre lui-même. Il voulait le faire. Il voulait que ça s’arrête, cette morsure au poignet, ce don qui n’était qu’une plaie, ce double jeu l’ayant emprisonné dans un cauchemar auquel il ne pouvait échapper. Levant les yeux vers Charlie qui contemplait la scène avec ce détachement qu’il n’arrivait à ressentir, il eut à peine le temps de remarquer sa mine désapprobatrice qu’une bourrasque de vent le fauchait au creux de l’estomac, sa tête rencontrant la pierre du mur alors qu’il s’écroulait de tout son long sonné par le choc. « Putain, Charlie ? » Les mots s’échappèrent de ses lèvres sans qu’il n’y songe, persuadé que la mutante devait y être pour quelque chose ou bien qu’elle s’amusait de le voir se faire malmener de la sorte. Dans tous les cas, c’était de sa faute à elle s’il ne pouvait pas simplement rester en retrait en laissant les autres faire le sale boulot. Elle l’obligeait à se salir les mains, l’empêchant d’être juste un petit con de collabo n’ayant pas même la force d’assumer la portée de ses actes.
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Ven 2 Sep 2016 - 18:11
La fleur au fusil et le diable au corps
Il était chou, Priam. Il lui faisait l’impression d’un agneau, celui qui attendrit les adolescentes et qui finit sur un autel en sacrifice pour un dieu quelconque. Elle ne doutait pas une seule seconde qu’il y avait une ou deux jeune filles en fleur pour s’extasier devant ses grands yeux humides et son sourire un peu de guingois, tout comme il était certain qu’un ou deux couteaux l’attendaient dans l’ombre, prêts à lui trancher la gorge quand l’opportunité se présenterait, au meilleur moment. Pauvre pauvre petit agneau, il donnait l’impression qu’il ne vivrait jamais suffisamment longtemps pour que des cornes lui poussent sur la tête pour se défendre efficacement. C’était le cycle de la vie, probablement.
- Ben pas avant que tu ais donné tout ce que tu as mon petit, sinon c’est de la triche. On appelle pas la cavalerie quand l’infanterie est encore debout, on t’a rien appris à l’école ?
Apparemment pas puisqu’il ne semblait pas avoir compris la référence. Et pourtant elle-même n’était pas allée à l’école, mais ça on lui avait appris. Peut être parce que c’était une métaphore martiale, mais c’était resté dans sa tête. Ça faisait longtemps qu’elle n’avait pas eu l’occasion d’utiliser cette expression de manière aussi littérale, d’ailleurs. Toujours perchée à l’étage, Charlie s’était accoudée à une rambarde pour observer le spectacle : Priam était descendu sans enthousiasme, mais au moins il faisait le job : il avait mis le feu à l’un des mutant, tenant l’autre en respect de son autre main. Son pouvoir avait quelque chose de spectaculaire et d’esthétique pour quelqu’un comme elle qui avait vécu dans l’obscurité aussi longtemps : il avait recouvert l’un des dégénérés de flammes éblouissantes et dévorantes, alors que les hurlements de douleur emplissaient la grange. Ses victimes à elle ne hurlaient jamais, un trou dans le crane ou dans la poitrine ne laissait pas le temps à quelqu’un de souffrir. Sauf si elle les loupait et touchait une zone non vitale, mais ça n’arrivait pas souvent. Roman disait souvent que c’était pour cela qu’il l’envoyait au charbon : c’était la solution la plus humaine que de laisser Charlie chasser. La mort était immédiate si elle ne jouait pas avec eux comme un chat avec une souris. Elle était sa méthode la plus propre et expéditive, et elle n’en était pas peu fière. Elle fixait le brasier, totalement fascinée, jusqu’à ce que l’autre mutante se mette à hurler. Elle pouvait pas se tenir tranquille celle là non, et lui laisser profiter du spectacle ? Probablement pas. C’était chiant quand même. Quand Priam tourna la tête vers elle, avec son air de chiot égaré –allait il réussir à incarner tous les bébés animaux de la ferme en une seule soirée ?! – elle fit la moue, l’air peu convaincue : pourquoi n’en avait il pas déjà fini avec ces deux là ? avait il besoin d’avoir vraiment peur pour sa vie pour se bouger ? Peut être bien, on allait voir ça. D’un geste de la main, Charlie avait aspiré les flammes qui entourait la mutante aux pouvoirs aériens, faisant virer ses prunelles au noir charbon et surtout, permettant à cette dernière de réagir. Elle ne perdit pas une seconde, expulsant Priam à l’autre bout de la pièce dans l’espoir que la douleur éteindrait les flammes sur son petit ami à moitié carbonisé. Trop tard. Priam avait beau être hors service, les flammes avaient eu le temps de lécher l’intérieur du pauvre homme et s’attaquer à ses chairs et ses poumons. Charlie elle s’était assise sur la balustrade, les pieds pendants dans le vide à plusieurs mètres du sol, l’air mi ennuyé, mi inquiétant.
Quand l’aérokinésiste n’eut pas le temps de lever les yeux vers Charlie que cette dernière avait déjà fait son œuvre : perchée au dessus de Priam, ce dernier était au premier rang pour voir à quoi ressemblait une exécution en bonne et due forme. Chargée à bloc par les flammes de ce dernier, Charlie avait tendu sa main vers la mutante, paume ouverte, sourire torve sur les lèvres. Il y eu un flash, une sorte de bourdonnement, puis le souffle creux de la victime : en lieu et place de la poitrine, il n’y avait plus qu’un trou béant et sec, comme si l’énergie avait cautérisé la plaie au moment même de l’impact. Il n’y avait plus rien dans un cercle de quinze centimètres de diamètre, Priam pouvait littéralement voir au travers du torse de la mutante. Plus de cœur, une partie de poumons totalement arrachée et calcinée. Elle hoqueta une fois, deux, avant de s’écrouler auprès de son compagnon, qui agonisait lentement dans la fumée émanant de son corps. Charlie baissa la main, prit appui sur celle-ci et sauta, pour atterrir comme un chat au pied d’un Pyrurgiste encore groggy :
- Bon, 1-1, c’est pas pire mon ptit Porcinet. Enfin, 1- 0,95, parce que l’tien il a pas totalement canné encore … ça va, t’as un bleu sur le derrière ou ça va ?
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Mar 13 Sep 2016 - 1:11
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
Charlie toisait la scène avec la distance d’une déité que le sang coulant de ses doigts n’arrivait à pleinement souiller. C’était lui le gladiateur, lui l’offrande que tous regardaient en attendant qu’il ne soit sacrifié. Il n’avait rien d’un combattant le Mikaelson, pas même la soif de vivre pour le pousser à faire le nécessaire. Pas pour lui en tout cas. C’était tellement plus facile de vivre pour les autres. Se cacher derrière de belles paroles et de belles idées pour justifier des actes qu’il n’avait pas le cœur de poser sans pour autant avoir la force de lutter. Elle parlait Charlie. Elle parlait et tout ce que le brun entendait était le grincement désagréable que provoquaient ses cordes vocales en s’activant. Il n’était pas con. Pourtant Priam se sentait particulièrement stupide en la présence de la Monroe. A croire que ses valeurs étaient désuètes, à croire qu’il était dépassé par un monde au rythme duquel il ne pouvait s’adapter. C’était pour ça que Charlie le poussait vers l’avant, le jetant dans l’arène. Dans le fond, elle devait vouloir lui faire comprendre la réalité des choses. Tuer ou être tué. Pourtant, le brun s’échinait encore à trouver une issue de secours, jusqu’à l’instant où le choix ne serait plus sien. Jusqu’au moment où la mutante décida de le bousculer un peu, s’amusant surement de son malheur et de son incompétence. Il n’avait pas pleinement conscience, le brun, que déjà l’homme n’était plus qu’une plaie à vif ne demandant qu’à devenir cendre. Il croyait le tenir à distance, il espérait lui faire assez mal que pour que la cavalerie s’impose et qu’il puisse arracher à sa mémoire ses gémissements plaintifs. Avachi contre le mur sur lequel la mutante l’avait projeté, ce fut avec une clarté insoutenable qu’il vit cette dernière rendre son dernier souffle. Les yeux vitreux, un voile trouble couvrant ses prunelles, lorsque Charlie fit son office, il n’arriva pas à étouffer la plainte s’échappant de ses lèvres. Dégouté par cette plaie béante au centre de la poitrine de l’inconnue, il détourna le regard alors que, pareille à un félin, la Monroe atterrissait à côté de lui. Les yeux clos, une main pressée contre ses paupières dans l’espoir d’effacer l’image du pantin sans vie s’étant écrasé au sol à quelques mètres de lui, seul les mots de sa partenaire d’un soir arrivèrent à l’arracher à la nausée le menaçant. Posant son regard sur cette dernière, il grimaça alors que les gémissements de sa victime créaient un bruit de fond insoutenable : « Ca va, j’ai pas trop envie que tu joues à l’infirmière avec moi. J’aurais trop peur de finir plus amoché. » Passant une main dans ses cheveux, il frotta longuement l’endroit où son crâne avait percuté le mur avant de se remettre sur ses jambes. Bien qu’il tentait d’apparaître le plus assuré possible, souhaitant faire taire autant Charlie que l’autre mutant refusant de pousser son dernier râle d’agonie. D’une démarche incertaine, malgré tous les efforts qu’il faisait, Priam s’approcha de l’être n’étant qu’agonie tout en répliquant « Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle tu prends autant de plaisir à me pourrir la vie. Mais t’es définitivement douée pour ça. » Arrivé à la hauteur du mutant déjà à moitié mort, il posa un genou à terre tout en regardant la pauvre chose continuant à se débattre malgré la douleur. Le Mikaelson sentait Charlie dans son dos et s’imaginait sans mal cette dernière rouler des yeux à l’observer penché au-dessus de leur proie d’un soir. Néanmoins, faisant de son mieux pour justifier son acte, il posa une main sur la trachée de la pauvre chose à qu’il s’apprêtait à offrir la clémence d’une fin moins douloureuse que cela. Le brun se rappelait bien des premières morts ayant jonchées son sillage, l’aisance avec laquelle ses émotions avaient pris le pas sur sa logique alors que des vies s’éteignaient entre ses doigts. Il semblait alors plus miséricordieux qu’à cet instant où sa victime peinait à respirer, ses poumons calcinés de l’intérieur. Resserrant ses doigts sur la trachée de celui qui était presque qu’un animal mourant, il ferma les yeux alors que les flammes embrasaient le mort en devenir. Lorsque ses prunelles se posèrent à nouveau sur le mutant, il ne restait plus que des cendres entre ses doigts. Après un instant, le temps pour le pyrurgiste de reprendre contenance, celui-ci ouvrit la bouche pour dire avec autant d’aplomb qu’il lui était possible à cet instant : « Un – Un. J’espère que t’as bien profité du spectacle… » Parce qu’il espérait ne pas avoir à réitérer l’expérience, l’insoutenable jouissance de tenir une vie entre ses doigts le dégoûtant au plus haut point. Il se haïssait de souffrir pareil don, seulement capable d’amener la destruction là où n’avait jamais eu le cœur d’un soldat. Il était fait pour créer, fait pour voir grandir. Pourtant, on lui avait offert le pouvoir de donner la mort. Le pouvoir de détruire tout sur son passage. On lui avait imposé le poids de la faucheuse sur les épaules sans penser à protéger son cœur de la noirceur ne demandant qu’à s’infiltrer par tous les trous. Les yeux toujours posés sur les restes fumants de sa victime, Priam se redressa avant de faire face à Charlie, incapable de camoufler l’ambivalence tatouée le long de ses traits. « Maintenant qu'on a fait leur sale boulot, on peut rappeler les hunters, à moins que tu ne prennes ton pieds autrement qu'en tuant des gens qui ont rien demandés. » Malgré la morsure dans ses mots, ce n’était pas Charlie qu’il détestait à cet instant.
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Jeu 22 Sep 2016 - 22:56
La fleur au fusil et le diable au corps
L’odeur de la chair calcinée avait ce petit quelque chose de la madeleine de Proust pour Charlie. Vous savez, ce genre de parfum qui vous ramène à l’enfance, à un million et demi de souvenirs. Charlie revoyait parfois, dans des flashs troubles, le visage de son père dans les flammes, alors qu’il périssait dans l’incendie de leur maison. Il l’avait poussé à bout ce jour là, toute petite enfant qu’elle était, elle avait perdu le contrôle, comment contrôler tant de puissance à 5 ou 6 ans ? Ensuite elle voyait passer des images de ses années en Russie aussi, des matons qu’elle avait réussi à attirer dans sa cellule pour les faire exploser à leur tour. Attention, c’était toujours et uniquement des gens qui l’avaient mérité, elle n’était pas totalement dingue non plus ! et puis bon, enfermée entre quatre murs 24h/24, en pleine crise d’ado, qu’avait elle d’autres que les tentatives de meurtre pour se distraire ? Ben elle vous le donne en cent, elle vous le donne en mille, pas grand-chose. Et puis il y avait toutes les fois, jusqu’à ce soir, où elle avait humé cette bonne odeur de couenne cuite et carbonisée après une traque rondement menée. Et qui disait odeur de cuisson à point, disait succès de sa mission, disait jolie nouvelle paire de pompe ou un ticket d’avion pour une île de son choix, elle était pas belle, la vie ? Mais bon, évidemment, tout ça, Priam ne l’avait pas vécu, et c’était surement pour cela qu’il ne comprenait pas. Le pauvre, quel dommage. Alors qu’elle se rapprochait de Priam pour vérifier qu’il n’était pas trop amoché – pas trop envie d’avoir à lui servir de mini béquille-, elle ne se formalisa pas de son mouvement de recul, ni même de sa remarque acerbe : elle en avait entendu des tellement, tellement pires qu’au final, ça ressemblait presque plus à une petite taquinade d’ami qu’à une véritable insulte.
- Pour ta gouverne, à force de taper dedans, je sais où sont les organes vitaux, les grosses artères et tous ces trucs importants pour pas crever, j’ferais une méga bonne infirmière, qui te fait même les cicatrisations à chaud à l’index. Plus précis tu fais pas. T’es vraiment sur d’avoir rien d’abimé, parce que t’as quand même fait deux ou trois vols planés assez stylés !
Pour de vrai, elle espérait qu’il ne s’était pas fait trop mal. C’était que mine de rien, elle l’aimait bien le petit Porcinet, il était plus marrant de le titiler lui plutôt que les gros tas de muscles sans une once de finesse et de second degré qui l’accompagnaient le plus souvent. Lui, au moins, il avait un peu plus de répondant, et puis il était chou. Oui, voilà, c’était surement pour ça qu’elle l’aimait bien. Il était chou.
- Tu sais, si j’aimais vraiment te pourrir la vie, tu serais déjà en train de pourrir tout court, en fait.
Le pire, c’était qu’elle lui avait annoncé ça comme elle aurait pu lui dire qu’il allait se mettre à pleuvoir. C’est vrai, Charlie ne s’était jamais vraiment embarrassée de ce que d’autres appelaient les principes moraux. Personne ne lui avait appris, fallait dire, alors forcément, ça restait très conceptuel, dans sa tête. En plus, il ne semblait pas se rendre compte d’à quel point elle lui avait sauvé les miches aujourd’hui. Peut être qu’il avait besoin qu’elle lui explique, alors qu’elle venait subtiliser les papiers d’identités des deux macchabées. Cramés ET sans papiers, bonne chance à la fliquaille qui devrait les identifier. Ça leur ferait les pieds, tiens.
- J’aime bien foutre le feu, et regarder les trucs brûler aussi. Je suis sure que t’aimes bien aussi, fais pas genre. Mais là, vu comme les flammes prennent derrière toi, vaut mieux qu’on se carapate avant de se prendre une poutrelle dans la tronche. Parait que c’est pas hyper agréable. On rentre à la niche !
Elle attrapa le bras de Priam sans lui laisser l’occasion d’initier le moindre mouvement de recul, abandonnant les deux défunts à leur triste sort. Charlie inspira de l’air frais à plein poumons, une fois sortie, puis fit s’enfoncer Priam sur le sentier de terre qui les ramènerait aux autres hunters. Toujours agrippée à lui, elle leva les yeux vers le ciel d’un air songeur :
- Tu sais qu’ils voulaient te faire une blague ? Les autres, ils voulaient t’envoyer tout seul, pis appeler les flics. Parce que t’es un mutant, pis qu’ils savent que de toute manière ton chef là, le riche agaçant, il te ferait sortir après. C’est moi qui ai pas voulu. J’trouvais ça nul, alors je leur ai dit que j’venais avec toi, et que si yavait la moindre sirène de police, ben j’irais tous les chercher un par un dans leur maison pour tuer leurs animaux. Puis les tuer eux. Ou alors tuer leur femme, mais avec leur flingue avec leurs empreintes dessus, pour voir si ils trouvaient ça marrant. Ils m’ont dit que j’avais pas d’humour, du coup.
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Dim 2 Oct 2016 - 15:10
My bones are smoldering And my knuckles are bloody. Forgive me. Forgive me.
L’univers possédait un humour tragique. A l’image d’une boucle dont il ne pouvait se défaire, le mutant semblait toujours retourner à l’horreur de ses origines, aux profondeurs cataclysmique de sa nature. Les mots de Charlie arrivaient à fracasser Priam en un bourdonnement insoutenable, ce dernier aux prises avec cette vision d’horreur s’étendant sous ses prunelles bouleversées. Au clair-obscur du tranchant de ses songes, rien d’autres que de la cendre entre les doigts, il ne savait plus véritablement ce qui le détachait de tout ce qu’il avait fui. De cette nature profonde accrochée à ses gênes comme une maladie ayant pourrie son être au point qu’il ne puisse ignorer ses miasmes musqués et le poids de ses symptômes. Peu importait s’il avait toujours fini dans cette course sans fin, tendant l’autre joue au lieu de serrer les poings. Peu importait ses plus grands efforts et ce besoin lui enserrant le cœur d’être différent, de se défaire de cette nature lui ayant volé le peu d’innocence qu’il avait soigneusement protégé tout ce temps. La prison n’avait été qu’un échappatoire temporaire, une erreur de parcours lui ayant volé des fragments de cette vie ne lui appartenant pas pleinement. A l’image de cet épave lui ayant servi de père, ce mauvais exemple lui ayant appris tout ce qu’il ne devait pas faire. Ce reflet auquel il ressemblait de plus en plus, incapable de lutter contre ce que son engeance lui avait transmis, ce poids uniquement capable de prendre des vies. Même s’il faisait face à Charlie, son faciès défait dévoilant à la jeune femme l’étendue de ce trouble lui nouant douloureusement les entrailles, le Mikaelson n’arrivait à s’arracher cette vision d’effroi s’étendant en son dos. La cendre semblait partout, restes consumés d’une vie que le brun avait interrompue sans aucune difficulté. Il n’y aurait dû avoir d’hommes assez puissant que pour posséder un pouvoir pareil. Il n’y avait pas d’Atlas assez puissant que pour ne pas voir son échine se briser sous ce poids insoutenable. Personne n’aurait dû être affublé de pareille tare, lui encore moins que les autres. Déversant le poids de ses remords comme il le pouvait sur la Monroe, la morsure de ses mots bien incertaine comparée à son aplomb habituel, dans le fond Priam enviait simplement son indifférence. Cette aisance avec laquelle elle accomplissait sa tâche en parfaite bête de somme ne rechignant pas face à celle-ci. « Aimer ça ? » L’interrogation défroissant ses traits semblait bien faible face à l’aplomb avec laquelle Charlie balaya le brun et ses protestations. Il pouvait bien être offusqué en sauvant sa peau, au lieu de rester au cœur de cette désolation de son cru. Goûtant l’air frais et défait de cette odeur fétide de chair calcinée, le Mikaelson n’esquissa pas un geste de recul face à la mutante toujours pendue à son bras à le trainer vers l’avant. Dans le fond, il trouvait cela rassurant de s’accrocher à la vie, aussi folle soit elle, plutôt que de s’attarder au flanc de la faucheuse glaçant ses os. Et si c’était Charlie qui lui offrait ce réconfort-là, Priam n’était pas en position de lutter pour une fois, l’air peinant à se frayer un chemin jusqu’à ses bronches tant il avait l’impression de boire la tasse, submergé par ses remords. Arraché à sa langueur par les mots de la mutante, le silence fermement coincé au creux de sa gorge, il restait dubitatif face à ce que la Monroe était en train de lui expliquer. Observant le profil de cette dernière, il ne comprenait pas pourquoi celle qui semblait toujours si farouchement prêt à le pousser dans les situations les plus précaires avait pu se décider à assurer ses arrières pour une fois ? « Pourquoi tu t’es donné le mal de les empêcher ? Tu me donnes généralement l’impression de faire partie de ceux qui veulent me voir clamser d’une ou l’autre manière. » Un sourcille haussé, l’océan de ses prunelles posées sur la jeune femme qu’il ne semblait cerner que de moins en moins avec le temps, il ne savait que faire de cette plaie étonnamment attachante à cette instant. « Je comprends véritablement rien de ce qui se passe dans ton esprit de taré Charlie. » De la jouissance qu’elle prenait à lui mettre des bâtons dans les rues à cette ingénuité avec laquelle elle venait de lui empêcher un retour à la case prison. Lui offrant un sourire penaud, se défaisant de sa prise alors que les rires gras des hunters s’élevaient de plus en plus clairement dans les nues. Après avoir pris une longue inspiration, désireux de ne pas montrer une once de vulnérabilité à ces pourritures s’amusant du malheur qu’elles infligeaient, c’est le cœur au combat qu’il s’avança de manière impétueuse vers les hunters présents. Sans réfléchir, sans même s’inquiéter des répercussions de son acte, le pyrurgiste attrapa le col du chef de la bande avant de lui retourner une droite en pleine dents. Porc surpris par la vivacité de son cadet, il lâcha l’homme au nez ensanglanté après lui avoir craché au visage. « C’est pour vous faire passer l’envie d’avoir des idées la con. » D’abord déconfits, les hunters présents brandirent machinalement leurs armes vers le mutant silencieux qu’ils avaient pris l’habitude de malmener sans jamais craindre un retour de flamme. Le cœur battant au rythme des tambours de guerre, Priam tendit ses paumes ouvertes vers ses assaillants avant de poser ses prunelles vers Charlie. Il ne s’étonna même pas de voir la jeune femme sourire face à cette bravade que son porcinet venait d’afficher brièvement. Encore moins de voir cette nonchalance qu’elle ressentait face aux armes levées en la direction du Mikaelson. « Je pense sincèrement que Graham ne serait pas content de me voir rentrer criblé de balles. » Son souffle était court, même s’il défiait les hommes présents du regard, s’amusant tout particulièrement du porc essayant d’éponger le sang coulant de ses narines. « Puis, j’ai peut-être l’espoir fou que Charlie vous décapite tous si vous veniez à tirer. » Rajouta-t-il en espérant parier sur le bon cheval. Il comprenait seulement maintenant la nature de cet affrontement de pouvoir, cette opposition entre mutants et chasseurs forcés de cohabités. Percevant à peine les nuances de cet équilibre ténu où la crainte de l’autre leur permettait de coexister. Peut-être qu’il venait enfin de taper du poing sur la table, prenant part à ce ballet qu’il refusait depuis trop longtemps déjà. Au risque de s’y perdre.
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie Lun 17 Oct 2016 - 19:57
La fleur au fusil et le diable au corps
Je comprends véritablement rien de ce qui se passe dans ton esprit de taré Charlie. Cette phrase tira un sourire sibyllin à la petite blonde, qui ne répondit rien. Personne ne comprenait ce qu’il se passait dans son petit cerveau détraqué, pas même elle, parfois. On lui disait qu’elle était différente, parfois même qu’elle était folle, dingue, tarée, zinzin, siphonnée, des tas d’adjectifs pour une seule finalité : anormale. Elle n’avait jamais eu la sensation de normalité, à aucun moment de sa vie, alors ça ne la dérangeait pas plus que ça. Freaky Charlie, c’était elle, cela avait toujours été elle, et elle s’y était faite. Elle ne voulait être personne d’autre qu’elle-même. Elle s’aimait beaucoup comme elle était.
Une fois arrivée au niveau des autres chasseurs, Charlie devina qu’ils étaient presque déçus de les voir débarquer tous les deux et en un seul morceau. Dommage, la purge totale des rangs hunters n’était pas pour ce soir, ils avaient le cuir dur, Porcinet et elle. D’ailleurs, ce dernier ne manqua pas une seconde pour se jeter sur celui qui se présentait comme le chef de la petite bande comme un animal enragé. La mutante étira un sourire fier et presque tendre en entendant le bruit de craquement émis pas les os brisés du nez du chasseur qui s’effondrait sur le sol dans un grognement : ça, c’était son petit Porcinet. Lui aussi il était un peu foufou, quand il se décidait à se lâcher. Adossée à la portière d’une voiture, elle laissa Priam faire son show sans bouder son plaisir : il était plutôt bon là dedans, quand il s’y mettait. D’ailleurs, quand il mentionna son nom dans la conversation, elle fit un petit signe de la main à ses collègues, faisant virer ses yeux au noir d’encre pour accentuer le petit effet dramatique à la situation. Qu’ils essayent de l’emmerder, son Porcinet, et elle sortirait les crocs à son tour, et ces derniers étaient bien, bien plus aiguisés que ceux du jeune mutant. Les chasseurs encore debout s’échangèrent des regards mi agacés, mi inquiets, leurs armes toujours braquées sur Priam. Techniquement, ils auraient le temps d’abattre le pyrurgiste avant que ce dernier ne puisse répliquer, mais ils savaient que Charlie derrière ne les manquerait pas. Pire encore, elle les exterminerait sans le moindre état d’âme. Pas sur que le jeu en vaille vraiment la chandelle…
- Vous faites chier les dégénérés… sérieux vous faites chier… Bon on s’casse, faudrait pas que les flics nous choppent là.
Charlie hocha la tête, puis attrapa à nouveau le bras de Priam pour l’amener jusqu’à la voiture. Sa voiture, un petit sourire aux lèvres :
- Bravo Porcinet, tu viens de passer au niveau Tigrou. Bien trop mignon, Rrrrr… Bon, j’te dépose quelque part, ou on va manger un burger quelque part ?
Oui, elle venait bien de lui proposer de venir manger au fast food avec elle, malgré la tension qu’il y avait entre eux, malgré le fait qu’il venait de la traiter de folle quelques minutes plus tôt. Parce qu’elle avait faim, et parce qu’elle n’était pas contre encore un peu de compagnie …
Spoiler:
Pour moi c'est fini, byebye charlie
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Sujet: Re: your skin knew battle before it knew war + charlie
your skin knew battle before it knew war + charlie