Sujet: (fst, jim) of breathe and bone Dim 1 Mai 2016 - 5:26
– of breathe and bone –
JIMMY ET JIM / When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails
Jimmy n’était pas du genre à aimer écumer les bars à tout bout de champ. S’il était très sociable et tout à fait à son aise en toutes circonstances, on pouvait aussi dire qu’il avait un côté un peu vieux jeu et qu’il ne crachait jamais sur une soirée au calme chez lui, à lire un livre après avoir cuisiné quelque chose – et s’il se sentait un peu trop paresseux, il avait repéré un très bon traiteur qui faisait des livraisons jusqu’à chez lui. Sinon, une pizza faisait tout autant l’affaire ; il faisait attention à ce qu’il avalait, certes, mais il ne résistait pas toujours à un vrai repas bien gras. De toute façon, à gambader dans les rues de Radcliff pour aller récupérer des mutants égarés ou bien pour briser les crânes de chasseurs un peu trop zélés, il brûlait bien assez vite les calories qu’il pouvait ingurgiter. Ce soir cependant, pas de pizza, pas de traiteur, et pas encore de repas ; il avait réussi à avaler quelque chose de solide trois heures plus tôt, mais visiblement, il était encore un peu trop tendu pour arriver à refaire un vrai repas. Après tout, apprendre qu’il avait une fille dont il ignorait totalement l’existence, ça avait de quoi retourner. Il n’en avait pas encore parlé à qui que ce soit, mais il ne faisait aucun doute que William finirait par avoir droit à un aveu marmonné rapidement entre deux missions. S’il y avait bien une seule personne au monde à laquelle il faisait suffisamment confiance pour lui parler de ce genre de choses, c’était lui, et il faudrait bien qu’il le fasse à un moment ou l’autre si jamais Ellie pointait le bout de son petit nez au mauvais moment. Réfléchissant à la situation, passant la main à l’arrière de sa nuque, Jimmy avait l’air du parfait quarantenaire en pleine crise, assis à ce bar avec son verre de bourbon devant lui, ses lunettes de vue vissées sur le nez. D’habitude, il ne les mettait que pour lire, mais il était parti de chez lui en oubliant de les enlever, trop perdu dans ses pensées, et puisqu’il n’avait pas leur étui avec lui, autant les garder quelque part où elles ne s’abimeraient pas. Jouant avec l’une des bagues qu’il portait – elles n’avaient aucune signification, elles n’étaient là que pour faire joli – il but tranquillement une gorgée de son verre tout en voyant du coin de l’œil une silhouette s’écrouler à moitié sur le tabouret à côté de lui. Jimmy sourit un peu et jeta un bref coup d’œil au nouvel arrivant.
- C’était une si dure journée que ça ?
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Sujet: Re: (fst, jim) of breathe and bone Dim 1 Mai 2016 - 21:24
– just a little more –
JIM ET JIMMY / I'm creeping my way out so you can see me, I'm crawling my way around 1,000 cities. You all stop and stare, I don't need your pity, I'm living my life in this hell. Now I'm crawling away cuz the stress has killed me, I feel like I fell from a 10 story building. – ESCAPE THE FATE.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était moins une.
C’était moins une, mais il avait réussi. Pas la moindre trace de son poursuivant, pas le moindre cri de haine significatif. Le type avait tout bonnement disparu, et bien que l’irlandais eût une conscience absolue que la situation ainsi stabilisée était aussi précaire que temporaire, il n’en avait pour le moment rien à secouer. Un dernier regard par-dessus son épaule confirma ses impressions d’être désormais seul ; sans se faire prier, il poussa la porte du bar à sa droite, s’y engouffrant comme une ombre. Une ombre sacrément essoufflée, mais qu’importe ; le principal, c’était qu’il lui ait échappé.
Maintenant, fallait s’asseoir. S’asseoir, commander un bon thé glacé particulièrement désaltérant, et réfléchir. Réfléchir à la prochaine étape, réfléchir à la manière dont il pourrait se sortir de tout ce merdier. C’était un schéma classique, dans lequel il semblait que toutes les affaires où il trempait s’inscrivaient. Au début, les choses se passaient bien. Puis l’intelligence de l’intermédiaire faisait grincer les dents, surprenait, ou effrayait. Il lui suffisait d’un pas de trop, d’un mot de travers, d’un chantage ou d’une proposition pour doubler ses employeurs premiers, et tout partait toujours à vau-l’eau. Le miracle dans ce genre de combine, ce n’était presque plus la tendance quasi-instantanée qu’avaient les choses à vouloir foirer. Le véritable miracle, c’était la manière dont il arrivait à toujours s’en tirer en limitant la casse, avec toutes ses dents, et en satisfaisant promptement tout le monde. Il savait néanmoins que ce n’était qu’à chaque fois un nuage de plus à s’amonceler au-dessus de sa tête. Et c’qu’il savait aussi, c’était que son ciel commençait à être particulièrement chargé.
Il s’effondre sur un tabouret libre, au comptoir, sans ménagement. Essoufflé, les cheveux collés à ses tempes légèrement humidifiés par sa course effrénée. Ses deux coudes se posèrent sur le bois vernis, et il passa ses mains dans ses boucles noires, ramenant la masse vers l’arrière en inspirant et expirant le plus profondément possible. Reprendre son souffle. Se calmer. Faire comme si tout ça, dans l’fond, ça n’était jamais arrivé — faire en sorte que si son poursuivant entrait, les gens se demandent suffisamment longtemps qui était le type qu’il recherchait, avant de tourner leurs regards curieux vers lui.
Les mots de son voisin de comptoir lui font lever le nez. Son premier réflexe, en voyant le gabarit du type à sa droite, est de chercher s’il le connaît. Chercher s’il est en danger, et s’il vaudrait mieux qu’il recommence à courir maintenant, en espérant ne pas croiser son agresseur en sortant. Mais non ; rien. Ce visage ne lui dit rien. C’est p’t-être juste un gars aussi sociable que lui, ou qui s’ennuie. Qu’importe. « Si vous saviez. J’ai toujours su qu’apprendre à courir vite s’rait pas perdu. » Le sourire qui fend ses traits est à mi-chemin entre l’ironie et le soulagement, agrémenté d’une pointe de malice. Ses yeux se posent sur le barman qui passe à sa portée. « Un grand verre de thé glacé. » L’autre hésite un instant, avant d’acquiescer et de s’éloigner. Le O’Callaghan se redressa, soupirant brièvement. « Sympa vos lunettes. J’aime vot’ look. » Il lui semblait que son cœur était en train de se calmer, que l’adrénaline retombait. Son sourire revint, alors qu’il jetait un nouveau coup d’œil à la large silhouette de son vis à vis. S’asseoir dos à la porte d’entrée du bar ne lui avait jamais paru être une aussi bonne idée — avec un peu de chance, si l’autre entrait, il ne le reconnaîtrait pas.
James Archer
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Sujet: Re: (fst, jim) of breathe and bone Sam 7 Mai 2016 - 4:57
– of breathe and bone –
JIMMY ET JIM / When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails
A le voir, avec sa tête de quarantenaire à lunettes, sa chemise en plaid, son t-shirt noir et son jean usé, on pourrait croire que Jimmy est le parfait américain de classe moyenne habitant une jolie petite maison en banlieue d’une grande ville, avec une voiture, une femme, deux enfants et un chien. Il y avait sur son visage quelque chose d’étrangement sympathique, une lueur dans ses yeux bruns et une manière de sourire qui cachait admirablement bien sa nature bien moins amicale et beaucoup plus guerrière. C’était un soldat, certes, et il avait un goût assez prononcé pour aller au-devant de l’action et à prendre les choses en main, et pourtant il était particulièrement sociable. Il ne fallait pas venir l’emmerder lorsqu’il n’avait pas la tête à ça, voilà tout. Sauf que ce soir, il avait très envie de se changer les idées. Il avait beaucoup à penser, et sortir ne lui ferait absolument pas de mal. De toute façon, il aurait probablement tourné en rond dans sa grande maison comme un lion dans sa cage, alors quitte à errer sans véritable but, autant le faire en extérieur. Il en profiterait pour visiter un peu la ville comme ça. Après tout, il n’était pas là depuis plus de quatre mois, alors il avait encore beaucoup de choses à voir. Mais pour le moment, il était très bien là où il était, assis à ce bar, avec son verre et ce drôle de drille venu s’échouer un tabouret plus loin. Le mutant l’écouta et haussa un sourcil en souriant, amusé. Il ne savait pas pourquoi, mais il était persuadé que courir était une chose qui devait arriver souvent au grand personnage aux bouclettes d’un noir de jais.
- C’est un sport que vous pratiquez souvent, nan ?
Il sourit et but tranquillement une gorgée, appréciant la morsure de l’alcool le long de son œsophage. Il n’était pas du genre à boire à outrance, mais là, spécialement ce soir, il avait envie et besoin d’un verre. Il n’irait pas jusqu’à se souler, mais si ça pouvait lui embrumer l’esprit suffisamment pour qu’il arrête de se triturer la cervelle dans tous les sens, ça lui irait parfaitement. Faire la conversation l’aiderait probablement à dévier ses pensées vers autre chose – un autre bon point à rajouter à l’inconnu qui lui arracha un léger rire.
- Le style fuyard, ça vous va bien aussi. Sympa les cheveux, soit dit en passant.
Il vida ce qu’il restait au fond de son verre et fit tourner les glaçons à moitié fondus dans le fond du contenant. Il avait presque oublié que le monde pouvait avoir l’air si net avec une paire de lunettes. Cela dit, elles lui étaient surtout utiles pour lire. Le reste du temps, il pouvait très bien s’en passer. Mais quitte à les avoir, autant les garder juchées sur le nez.
- Qui est-ce que vous vouliez semer comme ça ?
Il se tourna vers lui et haussa les sourcils en souriant.
- Sauf si vous aviez vraiment très envie de c’thé glacé, là j’avoue admirer votre enthousiasme.
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Sujet: Re: (fst, jim) of breathe and bone Lun 18 Juil 2016 - 8:04
On avait des surprises tous les jours. Et l’étrange sociabilité de ce type, assis au comptoir de ce bar, en était une comme une autre. L’espace d’un instant, l’irlandais s’était demandé ce que pouvait bien lui vouloir ce type. S’il le connaissait, s’il l’avait déjà arnaqué, ou si l’autre l’avait déjà cogné. Sa mémoire des visages était plutôt impressionnante, et était une part entière de sa capacité à la survie. Mais rien à faire : ce type, il n’arrivait pas à le replacer. Ce type, il était persuadé de ne jamais l’avoir rencontré. Aucune raison, donc, de ne pas se lancer dans la conversation que l’autre avait si sympathiquement démarrée. Y avait rien pour le retenir, rien pour lui promettre une mauvaise issue à cette soirée — du moins, rien dans les mots du géant qui ne pouvait le laisser présager. Il avait laissé le mauvais augure derrière lui, et espérait l’avoir semé dans une ruelle. Il se doutait qu’il n’en était rien, et que ce n’était qu’une question de secondes avant que les ennuis ne le retrouvent. Et c’était précisément pour cette raison qu’il comptait profiter pleinement de ces-dites secondes, avant de ne devoir se remettre à fuir.
« Si je vous disais non, je mentirais. » Courir, c’était un peu devenu sa spécialité. Il n’aurait pas eu l’arrogance de s’inscrire à un marathon pour le prouver, mais si son endurance était un fait avéré, il en était autrement de la vitesse. Il se faisait généralement rattraper plus souvent qu’à son tour, et il songeait parfois que la vitesse était un point à essayer de perfectionner. « Merci. J’en prends soin, vous savez. De mes cheveux, je veux dire. » Le style fuyard, ça vient avec le reste de la panoplie.
Il remercie le barman d’un signe de tête, alors que celui-ci pose un verre de thé glacé devant lui. Une gorgée, deux. Bon sang, c’que ça fait du bien. « Qu’est-ce qu’on ferait pas pour un verre de thé glacé, hein. » Rebondir sur la plaisanterie n’était qu’un passe-temps comme un autre, un jeu auquel il adorait se prêter depuis toujours. Il savait que l’autre ne marcherait pas, mais il préférait pour le moment taire ses problèmes — ou à tout le moins, les contourner. Pas besoin d’alerter les potentiels loups qui pouvaient traîner dans l’établissement : il n’avait pas la moindre envie de se retrouver déjà encerclé lorsque les ennuis débarqueraient. « Pour être tout à fait honnête avec vous, j’espère que vous n’aurez jamais le plaisir de rencontrer ces messieurs. Tout à fait charmants, mais parfois un petit peu… Consanguins, si je puis dire. » Une seconde de flottement. « … Sanguins, pardon. » Mauvais mot. Une petite moue, un haussement d’épaules. « Quoique, sûrement consanguins aussi. » Et qu’il absorbe une nouvelle gorgée de thé glacé, peu soucieux du monde autour d’eux, guettant plutôt un éventuel bruit de porte fatidique. « Je ne juge pas. Il faut de tout pour faire un monde. » Des loups et puis des brebis, comme se plaisaient à dire ces abrutis qui couraient encore dehors. Lui aurait plutôt utilisé le terme de renards et de poulets. Deux petites appellations qui forçaient bien souvent à reconsidérer la distribution des surnoms animaliers, lorsqu’il se tenait dans les parages.
James Archer
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Sujet: Re: (fst, jim) of breathe and bone Sam 23 Juil 2016 - 18:59
– of breathe and bone –
JIMMY ET JIM / When the devil calls I'm gonna ride that train, Gonna lay my bullets down, Gonna send him back to his grave. When the devil calls you better hide 'Cause hell's coming down these bloody rails
Démarrer une conversation avec un parfait inconnu n’était pas le genre de chose qui effrayait Jimmy – au contraire, lorsqu’il était dans de bonnes dispositions, c’était l’une de ses activités préférées. Avenant, sociable et sincèrement curieux, il était toujours ouvert à la discussion, sachant très bien qu’il pouvait en être quitte pour une agréable surprise ; et dans le cas de figure où il se trompait, il savait toujours mettre fin au dialogue ou bien faire comprendre à l’autre qu’il ferait mieux de se taire. Mais pour l’instant, le drôle de type aux boucles folles assis à côté de lui ne lui semblait pas désagréable. Il avait l’air du genre à tourner toutes ses phrases avec un trait d’humour ou un sarcasme latent, et si ça n’était pas son mode d’expression principal, le mutant appréciait néanmoins l’intelligence dont il était la preuve. Et puis, il se demandait bien ce qu’il avait pu fuir comme ça pour arriver pantelant sur ce tabouret de bar – pour commander un thé glacé qui plus est. Sa remarque à ce sujet lui tira d’ailleurs un léger rire ainsi qu’un hochement de tête.
- J’suis plus du genre à préférer la limonade, mais le thé glacé du coin est pas mauvais.
Dans les Etats du Sud, le thé glacé était presque une institution ; originaire de la Nouvelle-Orléans, Jimmy était très regardant sur la question et, s’il était très souple avec ce qu’il mangeait lorsqu’il partait en voyage ou en road trip, il surveillait toujours la qualité du thé glacé qu’il avait dans son verre. La tête légèrement tournée pour mieux voir son vis-à-vis, il haussa un sourcil et sourit de plus belle.
- Plutôt révélateur comme lapsus. S’ils débarquent ici, je m’attends à voir une bande de gorilles sans cervelles juste bons à gueuler fort et à cogner parce que réfléchir leur fait mal à la tête.
Il en avait croisé quelques uns, des comme ça, durant sa vie – des imbéciles qui ne juraient que par la violence pure car trop idiots pour accepter qu’ils puissent avoir tort ou que les choses aillent différemment de ce qu’ils auraient voulu.
- Faut de tout, et surtout de quoi se rappeler qu’on est pas les plus à plaindre.
Le grand homme s’en tirait bien, d’un point de vue objectif : héritier de deux entrepreneurs qui avaient connu un succès fou, il vivait tranquillement de son héritage tout en conservant droit de parole aux conseils d’administration de feux ses parents. Il n’était pas bête, savait ce qu’il voulait et trouvait toujours moyen de l’obtenir. D’un point de vue parfaitement subjectif, il considérait que sa mutation le plaçait encore au-dessus de la masse d’humains lambda et il n’imaginait pas ce qu’aurait pu être sa vie s’il était né comme eux. Il était mutant et il le serait toujours – plutôt mourir que de continuer s’il devait finir vacciné, amputé de ces os qu’il contrôlait d’une pensée. Un bruit de porte qui s’ouvre le tira de ses pensées et il tourna la tête pour voir quelques silhouettes patibulaires entrer dans le bar. Il reporta bien vite son attention sur le verre vide entre ses mains.
- Tiens, ils ont le profil de vos copains, ces types-là.