i. êtes-vous originaire de radcliff ?
   Radcliff est une ville américaine, située dans le comté de Hardin et l'état du Kentucky. Radcliff c’est aussi sa maison, la maison des Savage et ce sur plusieurs générations de par son paternel. Bien que rêveuse invétérée et désireuse de voyager Cat est née, à grandit et à toujours aimé cette ville et ses habitants. Bien plus qu’elle n’aspirait à la découverte d’autres endroits et lieux escarpés, chose qu’on lui rend plutôt bien. Elle prend soin de cet endroit (anciennement) paisible et s’y implique activement, tout d’abord en temps que propriétaire de l’unique librairie du centre-ville puis en tant que bénévole au sein de la mairie et de son cercle associatif. Cat elle aime cet endroit, elle l’aime plus que tout autre.

   ii. avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
   Cat a eu affaire à ses premiers hunters il y a un peine plus de trois mois, lors d’une transformation mal contrôlée. Involontaire et totalement indomptable. Femme frêle devenue louve, soumise à l’emprise trop forte de l’esprit animal, elle a hotté la vie. Elle à tué, ensanglanté, étripé, assassiné. Premier dérapage, mais probablement pas sa dernière bavure. Si elle est encore en vie aujourd’hui, c’est à Jorah qu’elle le doit, le prince charmant (bien que sans cheval blanc). Joe ou le nouvel ami de son sofa depuis cette date.

   iii. utilisez-vous beaucoup votre don ?
   Partagée entre le oui et le non, positionné entre le blanc et le noir. La petite brune est loin d’assumer complètement et ouvertement son don, sa capacité incroyable à prendre la forme de toute sorte d’animaux. Un merveilleux pouvoir qu’elle contrôle encore avec beaucoup de difficultés et autant dire que depuis « l’accident » (comme elle l’appelle) son pouvoir l’intimide d’autant plus. C’est un manque de contrôle qui lui torture l’esprit plus que jamais. Alors hormis la forme du moineau, Cat réduis considérablement son utilisation de cette mutation.

   iv. pensez-vous que les mesures mise en place par le gouvernement sont suffisante ?
   Comment dire que des mesures sont suffisantes, comment dire que les mesures du gouvernement le sont lorsqu’on sait pertinemment qu’il est corrompu ? Qu’il est corrompu, contrôlé et noircit jusqu’à la moelle. Voilà ce qu’en pense Cat. Parce qu’il faut le dire, comment apprécie-t-on positivement des mesures visant à nous recenser lorsqu’on sait qu’on signe (par la même occasion) notre propre arrêt de mort ? Et l’enfant Savage n’a pas peur d’admettre et de dire au et fort que le passage de Thaddeus Lancaster à la tête de la ville n’arrange rien à tout ceci.

Électron libre et volupté, Cat c'est l'indomptable insoupçonnée. Instabilité. Etoile pour ciel d’été, elle attire foule de son aura extraordinaire. Elle est la biche dans la forêt, la phobie du "ne rien faire" et l'envie d'vivre avant l'enfer. Comme une pile électrique. Elle vit la vie jusqu'à plus soif. En simple adulte, la tête sur les épaules et les pieds sur terre, elle avance. Avec ou sans but. Moira c'est la liberté. L'envie de tout et la flem de rien, l'enfant accomplie au bord du chemin. Elle est jeune femme, elle aime et donne - parfois même elle pardonne. Et comme un animal, une boule de plume incontrôlable, elle vole. C'est un oiseau de feu et d'eau, un être doux et maladroit, qui ne craint rien si ce n'est l’écrin. Cette cage dorée qui la f'ra fuir à tire d'ailes. Dans son cœur c'est la misère, de deux monde qui s'font la guerre, de deux langues qu'elle partage et maitrise dès son plus jeune âge.

Finalement c'est une simplicité même. Farouche et attentionnée. Femme accomplie, elle est l'enfant intrépide oubliée. Le souffle du vent. Le sourire sur la photo. La chimie instable. L'imagination des auteurs de livres. Les yeux qui brillent de l'enfant rêveur. La vie.


un jour tu dépasseras l'impression d'amertume qui t'empêche d'apprécier la saveur des choses. Amour : n.m. (lat. amor) Sentiment très intense, attachement englobant la tendresse et l’attirance physique, entre deux personnes.
L'amour ce sentiment qui, même qualifié dans les encyclopédies, possède - à une échelle donnée - une définition différente pour tous. Qu'on soit le spectateur ou l'acteur principal de notre propre film d'amour, de notre propre romans d’amour, ou que sais-je d’autre. Tout le monde aime l'amour. Tout le monde désire l’amour, le donner comme le recevoir, au moins une fois dans sa vie. Qu'on en rêve depuis qu'on est petit ou bien, qu'il nous ait déçus, il reviendra toujours. Ce n'est pas parce qu'on abandonne l'idée d'aimer que l'amour - lui aussi - nous abandonne.  

Mais ça, Cat ne l'avait pas encore compris. Installée sur le sol, elle fixe des yeux la tasse, alerte. Cette tasse dans laquelle semble miroiter un étrange liquide bleuté à la senteur fleurie et même, plus précisément, à l'odeur de Lilas. Le liquide est froid, froid comme ses larmes. Il est froid comme cette joue sur laquelle la gamine pleurnicharde a déposé son dernier baiser. Les jours se ressemblent, ses jours se ressemblent, mais de manière différente désormais. Les vieux coussins du canapé, par exemple, ont finis par épouser la moindre courbe de son petit corps d'enfant et ce à la perfection tant elle y passe de temps ces dernières semaines. La gosse était arrivée à ce moment donné de l'existence, de l’expérience, où on comprend. Ce passage important, où on réalise que certaines personnes peuvent rester dans un cœur sans pour autant rester dans la vie. À ses yeux de gamine joyeuse, tout avait toujours semblé simple et sa confiance en la vie avait d’autres choses à lui offrir que le pire. Jamais, au grand jamais, elle n’avait envisagé d’avoir à faire face à la perte d’un être cher, de deux êtres chers, des plus importants qu’il lui ait été donné d’avoir. Jamais elle n’avait encore imaginé pouvoir perdre les êtres qu’elle aime et encore moins ceux qu’étaient ses parents.

∞ ∞ ∞
On raconte, de-ci de-là, qu’elle n’aurait plus qu’un seul œil pour voir le monde. Un seul et unique œil d’un bleu pareil à la profondeur des océans. Un œil de harpie. Un de ceux qui vous scrutent et comprennent tout de vous avant même que vous ne réalisiez ce qui vous arrive. On dit que cet œil était capable de vous hypnotiser, qu’il aurait  la capacité de vous faire oublier la cavité creuse de l’orbite évidé qui l’accompagne. Le pouvoir de vous faire tout oublier, jusque votre nom.
De longues mèches de cheveux, de couleur chocolat, ceux de la brunette. De longues mèches qui dégringolent le long de son visage. Certaines lui piquent les yeux, d’autres se précipitent comme de fines trainée d’une peinture sombre sur le papier qu’elles semblent caresser doucement comme pour le protéger du temps qui passe. Le réparer, le soigner des griffures acérées des années, de l’assèchement des mois et de l’humidité des semaines. La tête en ébullition Cat, du haut de ses seize années, gratte. Elle fouille sans s’arrêter et à une vitesse folle la feuille blanche recouvertes de petites lettres d’imprimerie noires, minuscules. Sous ses petits yeux envieux, l’aventure prend vie, l’aventure même d’une vie. C’est la suite. La suite d’une de ces merveilleuses, incroyables et innombrables aventures qui emplissent déjà de nombreux cartons. Disséminés aux quatre coins de la maison et prêts à déborder. Parfois même éparpillés au sol, faute d’assez de place, en différents petits tas. De (plus ou moins) nombreux petits tas, petits paquets de feuilles de papier blanc couvertes d’écritures imprimées et reliés par les plus merveilleuses couvertures que la gamine est jamais vu.

Ses trésors, c’est ainsi qu’elle les appelle. Ils sont son secret, d’une certaine manière. Précieux. Ils sont comme de petits objets d’une valeur inestimable et chers à notre cœur sans qu’on en comprenne réellement le « pourquoi du comment ». D’une valeur inestimable pour l’œil averti, le regard de l’initié. « Récits, Contes, Nouvelles et autres Histoires d’Ailleurs » voilà comment s’appellerait le recueil qui les réuniraient tous, s’il en existait un. Tous ces textes écrit d’une plume appliquée et précise. Au dos du recueil on pourrait lire: « Petits textes traitant d’aventures et de voyages, de voyages et d’aventure. Plus encore de voyages et toujours plus d’aventure. »

Voilà ce qu’elle est Cat. Une femme. Brune. Une femme et une enfant. Une enfant lunaire, rêveuse et attendrissante. Elle vit de ces aventures et de ces voyages imaginaires qu’elle découvre avec émerveillement sur des pages de livre. Elle vit de livres qu’elle a fait connaitre et d’autres que peu connaitront. Il vit dans ses histoires la le chaton, il vit.

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C’est un soir, un soir d’automne. Un de ces soirs automnaux où le ciel est teinté de lueurs rougeâtres, orange et violettes. Des couleurs du soleil couchant, ces mêmes couleurs qui semblent avoir pris possession des arbres et de leur feuillage. Des couleurs chaudes, de saison. Finalement, c’est au bout d’un moment (ni court ni long) que les couleurs rougeâtres, les teintes orangées et les ombrages violets se décident à laisser place à l’obscurité de la nuit. Laissant celle-ci tomber, la laissant s’installer sur la ville. Une douce et fraiche nuit qui vient de se déposer sur les rues comme pour en investir chaque recoin,  chaque parcelle de béton et chaque espace libre entre les arbres. L’obscurité et son règne de peur, de terreur. La jeune femme inanimée, dans son lit, dort à points fermés. Des mèches de sa belle chevelure brune tombant de manière anarchique sur son visage et ses lèvres rouges entrouvertes, brillant délicatement et remuant doucement au rythme de sa respiration. Les paupières lisses et pâles qui remuent de manière inquiétante. L’enfant est hantée, le visage éclairé, elle est hantée par les rêves. Des cauchemars. De bêtes au pelage sombre et hérissé, aux dents crochues. De bêtes, que dis-je, de monstres. De créatures violentes et sauvages, déchirant la chaire chaude et mouillée de leurs crocs acérés.
Une goutte, deux gouttes, trois gouttes et une multitude d’autres gouttes qui s’écoulent de la gorge pâle et un tantinet bleutée de l’homme allongé au sol. La tête dans une position plus qu’improbable et la nuque étrangement tordue, aucun de ses cils ne bougent. Et c’est dans un dernier soubresaut que son l’homme rend son dernier souffle, les entrailles à l’air sous la gueule bavante de la monstruosité poilue. La truffe frémissante se fronçant et les narines se dilatant sans cesse à l’odeur métallique, à l’odeur de ferraille du liquide rouge qui s’écoule encore et encore le long de son corps.

Par la fenêtre ouverte la voix éraillée de la créature entre dans chaque habitation de la ruelle et c’est à l’entente de ce monstrueux hurlement qu’ils ouvrent les yeux en sursaut. Les hunters. Ils s’éveillent le visage tordu par l’inquiétude, déformés par la terreur.  Et qu’elle n’est-elle pas cette horreur qui traverse leurs pupilles à sa vue, ce dégout face à elle, pleurnicharde et tremblotante. Et les balles sifflent derrière ses oreilles, manquant chaque fois de peu la fourrure blanche et immaculée de la bête qui fuit aussi vite qu’elle le peut. Le contrôle, le contrôle Cat.. (…) Reprend le contrôle bon sang.Ses poumons n’en peuvent plus, ils se resserrent à chaque nouvelle inspiration, ses muscles faiblissent sous son poids, sous l’effort à fournir. Elle à juste le temps de le voir, l’homme planté là. Elle à juste le temps de l’entendre crier. « Cours, sauve-toi, je t’en prie.. (…) Cours ! » Alors la louve passe devant lui, elle ne cesse pas de courir, sans pour autant le quitter des yeux. Elle ne cesse de le regarder tout en continuant sa course effrénée pour la vie, pour la survie.  BAM et là c’est le drame, une balle et le corps de l’homme qui s’écroule sur le sol, sa tête heurtant le bitume avec force.
Une goutte, deux gouttes, trois gouttes et une multitude d’autres gouttes qui s’écoulent sur ses joues, se fondent parmi ses larmes. Et c’est le ciel qui s’assombrit, soudain, pour pleurer avec elle. Des centaines, des milliers, un chiffre incalculable de petites perles translucides qui se déposent doucement sur les feuilles environnantes. Les larmes s’arrachent à ses yeux, perlent sur ses joues sans qu’elle ne tente rien pour les en empêcher. Elle s’effondre, genoux à terre, cette terre lui salissant la peau et écorchant sa chaire. La terre noire, aussi noir que son cœur, aussi noir que la nuit même. Noir et sauvage. Indomptable, comme la bête qui à laissé sa place. Comme la louve disparue pour laisser place à l’enfant frêle et déboussolée.

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Les yeux encore à demi-clos, Cat se dirige vers la salle de bain. Elle avance comme un automate, lentement, comme par automatisme. Le corps présent et l’esprit ailleurs, loin, vraiment loin. Elle pousse alors la porte de la pièce douloureusement. Pensant n’y trouver personne, elle avance tout naturellement, habituellement. Les yeux presque fermés s’ouvrant aussitôt, s’écarquillant. Il est là, dans la salle de bain, debout, devant le miroir. Se retournant, le sourire au coin des lèvres. « - T’as vraiment une sale tête, tu sais ? » lui lance-t-il, alors, avec un léger rire dans la voix. Catherine, les joues brulantes, presque aussi rouge qu’une tomate baisse les yeux en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. « - Désolée, j’ai oublié le temps d’un instant l’existence d'un parasites nuisibles envahissant mon appartement..– Bafouille la petite brune ne le quittant pas des yeux. Ne se quittant pas des yeux, l’un comme l’autre. - J’ai pas très bien dormi. Pardon. » Ajoute-t-elle finalement, d’une voix douce. Tendrement.

De retour dans sa chambre, honteuse sans vraiment savoir de quoi. Honteuse, peut-être de sa réplique désarmante, de sa tenue vestimentaire manquant de soin, ou peut-être encore (simplement) de sa tête au réveil. Puis, finalement, un instant plus tard il est là, encore. Il apparait ou réapparait. Il est là, dans l’encadré de la porte. Ebouriffant les cheveux de la petite brune avant de se pencher pour lui murmurer à l'oreille : « - La camomille, ce soir boit de la camomille avant de te coucher. »

Les lèvres de Cat, s’étirent alors en un petit sourire discret, mais néanmoins radieux. Un de ses nombreux sourires, de ceux pour lesquels ont l’apprécie tant et dont elle gratifie toute personne sur son passage. Là ou la jeune femme est réservée, étrange, taciturne et mystérieuse (à première vue) elle est - en revanche - incapable de ne pas rougir ou de ne pas bafouiller dans ces situations. Parce que leur relation est toujours teintée de vannes comme de conseils, de haine et d’amour, de déchirures et de liens incassables.