Sujet: (fst -18) what it takes to come alive Lun 25 Avr 2016 - 13:15
the night is young, and i'm tired of being alone
Va-t’en, Lorcan. Disparais. Disparaître, c’était bien, ça semblait facile dit comme ça. Il avait obéi à son père, il avait essayé de disparaître, il aurait voulu s’appuyer contre un mur et s’y fondre jusqu’à ce que ses os se dissolvent dans les briques et qu’il n’existe plus. Il avait essayé, putain. Il avait collé sa tête contre le béton froid d’un mur anonyme, au beau milieu d’une ruelle qu’il n’avait jamais traversée avant, il était resté là longtemps, espérant que quelque chose se passerait et qu’il disparaîtrait. Vraiment. Et puis il avait abattu ses poings contre ce géant de pierre, il avait frappé juste pour voir s’il en était encore capable, ou s’il pouvait encore ressentir quelque chose de physique peut-être. Il ne savait plus trop pourquoi il avait fait ça, en fait. Mais ça ne l’avait pas aidé à disparaître. Et ça n’avait pas fait taire les voix dans sa tête, ça n’avait pas effacé les images derrière ses paupières, ça n’avait servi à rien. Rien qu’à ajouter un peu de sang sur ses mains déjà maculées de rouge, à ajouter une douleur supplémentaire à toutes celles qui mordaient sa chair. Il était resté dans cette ruelle pendant des heures, assis par terre, à fixer le mur devant lui, toutes les images s’embrouillant dans sa tête jusqu’à ce qu’il ne sache plus faire la différence entre ce qu’il avait imaginé, et ce qui s’était réellement passé à la mairie. Il tremblait de tous ses membres, est-ce qu’on était vraiment en juillet ? Il n’aurait pas été surpris qu’il se mette à neiger, il avait vraiment trop froid. Il y avait des images de brasier qui tournaient dans sa tête et il avait envie de s’y jeter. L’explosion, est-ce qu’il l’avait rêvée ? Il n’était plus très sûr de ça. Il était paumé, complètement paumé, à tel point qu’il sentit la panique l’envahir quand il réalisa que le soleil s’était couché et qu’il n’avait aucune idée de l’heure qu’il était. Il ne songea pas à regarder son portable, il ne se souvenait même plus s’il l’avait pris avec lui ou s’il l’avait laissé sur la table, dans sa cuisine. Il se leva en grimaçant quand tous ses muscles se réveillèrent d’un coup. Il fallait qu’il rentre avant le couvre-feu. Mais rentrer où ? A son appartement, où son père l’attendrait peut-être? Il eut envie de vomir à cette idée, et il se remit en marche d’un pas mécanique, s’appuyant un peu davantage à chaque pas sur son genou blessé. Il ne savait pas où il allait, il ne savait même pas où il était. Il tournait dans une rue, puis dans une autre, parcourut plusieurs blocs sans se faire une seule fois la réflexion que les hunters se faisaient rares ce soir.
Il s’échoua devant un immeuble familier sans trop savoir comment, et il réalisa que c’était le seul endroit où il voulait être. Pas chez Aspen. Ce serait juste un mensonge de plus, ou une omission de plus sur sa liste déjà trop longue, mais il ne pouvait pas lui raconter ce qui s’était passé. La seule personne qu’il pouvait voir – ou voulait voir – ce soir, c’était Salomé. Et c’était à sa porte qu’il se mit à frapper, de plus en plus fort à mesure que l’angoisse qu’il ne soit que face à une porte close montait en lui. Si elle n’était pas là … Qu’est-ce qu’il allait faire ? « Salomé ! Ouvre ! » Elle pouvait pas lui faire ça ce soir, elle pouvait pas le laisser dehors.
Dernière édition par Lorcan Wolstenholme le Mer 11 Mai 2016 - 18:15, édité 1 fois
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Lun 25 Avr 2016 - 23:43
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Les messages avaient commencé à arriver sur son téléphone quelques minutes après que l'explosion n'ait ébranlé le centre de la ville, résonnant jusqu'aux fenêtres de la Callahan. Elle n'avait jamais compté se rendre à ce rassemblement, très peu à l'aise avec l'idée que Radcliff ait une mutante à sa tête, et de toute évidence encore trop fragilisée par le nh24 pour tenter une sortie de cette envergure. Elle ne tenait certainement pas à faire partager aux personnes qui l'entoureraient la moindre de ses pensées, pour peu qu'elle n'y ait croisé quelques hunters familiers, rencontres suffisantes pour alarmer son esprit et lui faire perdre tout contrôle de sa mutation déconnante. Alors, elle était restée chez elle, à mettre de l'ordre dans son appartement, à s'atteler enfin à ranger les derniers cours de l'année, ces recherches pour ce dossier qu'elle avait présenté lamentablement et qui l'avait placée sur la liste des recalés. C'était toujours mieux que de rester là à se morfondre, sans la moindre productivité. C'était également plus agréable que de se promener dans les rues, incapable de supporter la foule depuis que le vaccin avait imprégné la moindre de ses cellules. Elle ne se remettait que doucement de cette injection, incertaine quant à la suite des événements, ne s'était pas encore procuré la prochaine. Elle commençait tout juste à se sentir mieux, le produit arrivant très certainement en fin de course dans son organisme, la laissant réfléchir de nouveau convenablement plus d'une heure. Suffisamment pour qu'elle soit totalement alerte lorsque le message de son père arriva sur son portable, s'enquérant de sa sécurité. Et puis Aspen. Mais pas Noeh. Jamais Noeh. Pourtant, il allait bien, c'était ce qu'Aspen disait dans son message. Et cela suffisait à ranimer la douleur au fond de son ventre, à la simple idée que lui n'en avait probablement plus rien à foutre.
La soirée était passée lentement, dans l'attente de nouvelles de ses proches, à tourner en rond sans parvenir à se fixer sur quoi que ce soit. Et puis, il y avait Noeh. Noeh qui ne lui avait toujours pas demandé le moindre signe de vie. La plongeant dans un tel état de nerf que même l'eau à nouveau glacée de la douche ne parvint pas à l'anesthésier suffisamment pour le chasser de son esprit. Elle venait à peine de se glisser dans sa nuisette qu'un premier coup sourd contre sa porte résonna dans tout l'appartement, la pétrifiant instantanément. Il en fallut un second pour lui confirmer que c'était bien chez elle que l'on cherchait à s'annoncer, et non chez son voisin. Pourtant, ses pas ne se pressaient pas pour autant, presque certaine qu'elle n'ouvrirait pas, pas avant d'avoir passé vêtements de jour et d'avoir vu qui s'énervait de la sorte. Elle avait d'ailleurs marqué une pause avant d'envisager de tourner le loquet, jetant un coup d'oeil par le judas pour se renseigner sur l'identité de l'importun qui martelait sa porte de coups sourds. S'imaginant alternativement qu'il pouvait tant s'agir de Matthias que de Noeh, et que si les savoir sains et saufs la soulagerait, les recevoir chez elle était toute autre chose. Pourtant, aucun de ses frères ne se tenaient devant la porte qu'elle s'empressa d'ouvrir sans prendre le temps de se changer, l'interpellation de Lorcan lui arrachant un sursaut tandis que ses doigts tremblaient sur le verrou. Ce n'était pas rassurant, pas du tout, et la vision globale qu'elle en eut en le voyant sur son palier n'aida pas à calmer son appréhension. A en juger par sa mine décomposée et par son pantalon ensanglanté, il n'y avait pas des dizaines d'hypothèses. Pas ce soir. Il s'était trouvé sur les lieux de l'explosion, et n'avait visiblement pas été épargné. « Viens, entre. » Un murmure aux lèvres en s'écartant pour lui laisser le champ libre, refermant dans son dos. Légèrement secouée par cette arrivée soudaine, par cet état étrange dans lequel semblait plongé Lorcan, son coeur avait recommencé à battre de travers en se demandant pour quelle raison il ne se trouvait pas à l'hôpital. Pourquoi chez elle, pourquoi maintenant, à frapper sa porte avec une telle véhémence et une telle détresse dans la voix, phalanges arrachées et du sang, beaucoup trop de sang sur sa peau. Un coup d'oeil à l'empreinte vermeille imprimée sur le tissu déchiré de son pantalon, une vague observation du reste de sa carrure pour s'assurer qu'il n'y avait pas davantage de dégâts - majeurs, tout du moins - et Salomé rompait la distance en quelques pas pour venir se poster bien en face de lui. « Qu'est-ce-qui t'est arrivé ? » Il n'y avait pas besoin d'être télépathe pour deviner qu'il n'y avait pas que la douleur physique pour animer cette frénésie. A voir l'étendue des dégâts, l'idée qu'il ait pu perdre le contrôle de sa mutation dans la panique lui arracha un frisson. Cherchant à capter son regard, bien loin de s'imaginer quelle scène avait pu se jouer dans les heures passées. « Faut que tu t'allonges, t'es pâle comme la mort Lorcan, t'as sûrement besoin d'un médecin. » Et c'était le moins qu'on puisse dire, en faisant abstraction de ses tremblements et de ce regard qu'elle n'avait encore jamais vu auparavant. Mais elle se doutait bien que ça ne devait pas être si simple. Comme si se pointer de la sorte chez elle pouvait présager quoique ce soit de bon, de toute manière.
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Mer 27 Avr 2016 - 13:03
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Salomé ne pouvait pas le laisser dehors. Il avait besoin de la voir, il avait besoin de savoir qu’il y avait encore quelqu’un … Quelqu’un qui … Qui quoi, au juste ? Quelqu’un qui ne prendrait pas de parti, qui n’était ni dans le camp des hunters, ni dans celui des Wolstenholme, quelqu’un qui n’avait pas été là, mais quelqu’un qui comprendrait. Ou tout simplement quelqu’un qu’il avait envie de voir, besoin de voir. Il ne s’était pas posé la question, il s’était rendu ici sans y penser, mais la question venait maintenant. Pendant ce court laps de temps où la porte resta close, qui s’étira déjà trop longuement pour Lorcan, il se demanda pourquoi ici, pourquoi pas ailleurs, et surtout … Où, après ? Il ne voulait pas penser à après, il ne pouvait pas y penser. Il fallait juste qu’elle lui ouvre. Il prenait les choses les unes après les autres, il refusait d’imaginer un après. Quand elle lui ouvrit, il croisa ses yeux à peine une seconde avant de baisser la tête, et pénétra dans son appartement sans un mot. Il avait suffit d’une seconde pour obtenir la certitude qu’il ne voulait pas parler de ça avec elle, et qu’il n’aurait jamais du venir ici. La honte, la peur, le dégoût de tout son être, se mêlaient si intimement qu’il n’avait plus envie de parler à qui que ce soit, encore moins à elle. Pourtant, il voulait la voir, il voulait que ce soit elle qui lui parle, qu’elle sorte de sa tête ses images terrifiantes de son père … Son père qu’il avait encore l’impression de voir, planté derrière elle, ses prunelles d’acier dardées sur lui. Et dans le court silence qui s’installa, il l’entendit à nouveau, lâchant ses phrases assassines. Mais quand le timbre de Salomé se superposa à celui d’Alistair, il sursauta et posa les yeux sur elle, un peu perdu. Un regard autour de lui confirma qu’ils étaient seuls, et il sentit ses épaules retomber tandis qu’il poussait un soupir.
Qu’est-ce qui lui était arrivé ? Il avait du mal à croire qu’elle ignore ce qui s’était passé, qu’elle ait pu passer une journée parfaitement normale, dans son appartement, alors qu’il … Il y avait un décalage trop énorme entre ce qu’il y avait dans sa tête, et le silence, le calme et l’ordre qui régnaient autour de lui. Il avait l’impression d’être dans une autre dimension. Son esprit était projeté dans un enfer à des lieues de la réalité. « Y’a eu une explosion. Ou deux. Je crois. » S’entendit-il répondre. Elle l’enjoignit à s’allonger, mais il secoua la tête. Une mauvaise idée de plus : la migraine qui s’était un peu calmée jusque là refit son apparition de plus belle, lui envoyant une décharge cinglante derrière les tempes et obscurcissant pendant un instant la périphérie de sa vision. Il se laissa tomber sur le premier fauteuil venu, et se prit la tête entre les mains. Ses doigts glissèrent sur son visage, se pressèrent sur ses tempes, puis s’enfoncèrent dans ses cheveux et jusqu’à sa nuque. Tout se mélangeait dans sa tête, et les mots se bousculèrent soudain, incohérents. Il les prononça à mesure qu’ils lui venaient, sans y réfléchir à deux fois, la tête toujours baissée sur ses genoux, sans regarder Salomé. « Et y’avait mon père. » Ca suffisait à résumer toute la situation, le gouffre, l’horreur, la fin. Mais il poursuivit. « Il a dit … juste pour cette fois. Mais la prochaine, il me ratera pas. Ca lui a pas plu, le NH25. Peut-être que ce sera une vraie balle, la prochaine fois. » Une balle, comme celle qui avait frôlé sa joue, le coup de semonce. « J’ai été trop con … Calista va me tuer, je lui avais dit que je ferais gaffe. » Mais est-ce qu’il avait eu le choix ? Il avait vu son père blessé, il s’était avancé pour l’aider. « Et Aspen … Il va pas la laisser tranquille avec ça. Je sais pas comment je vais lui dire. » Bon sang, aller raconter tout ça à Aspen, c’était au-dessus de ses forces. « Il a dit qu’il pouvait plus me faire confiance. Comme ça. » Il eut un rire étranglé. « Il me prend pour un demeuré, hein ? Si j’étais allé le voir direct au dépistage, il m’aurait flingué. » Il releva enfin la tête et regarda Salomé. « Je savais pas où aller. »
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Sam 30 Avr 2016 - 12:53
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« J'ai entendu. » A mi-voix, comme pour ne pas l'interrompre, la gorge un peu nouée aussi par cette angoisse qui ne daignait pas la lâcher depuis qu'il était entré. Cette image qu'il lui renvoyait lui rappelait étrangement la fête de l'hiver, le sang se mêlant à la fébrilité du nh24 qui coulait alors dans ses veines, le plongeant dans cette état d'entre-deux qu'elle ne parvenait à saisir. Pourtant, il y avait quelque chose de différent ce soir, lui filant la sale impression qu'il ne s'agissait pas de cet état de nervosité lié au vaccin, ni même de l'explosion en elle-même. Un pressentiment qui ne l'abandonna pas une seconde en le voyant tituber jusqu'au fauteuil, alors qu'elle ne le lâchait pas d'une semelle, un bras près à le retenir s'il venait à vaciller. Lui laissant le temps de se remettre, d'organiser ses idées, la brune resta debout, sans prendre la peine de s'asseoir. Ses jambes fourmillaient tellement qu'elle aurait été incapable d'y tenir immobile, de toute évidence. Alors, elle attendait, s'éloignant à peine le temps de lui servir un verre dont il semblait avoir grandement besoin avant de le déposer sur la table basse. Au cas où. C'était tout ce qui lui était venu comme initiative, incapable de prononcer le moindre mot supplémentaire. Jusqu'à ce que Lorcan reprenne enfin la parole.
Durant une seconde, la brune pensa s'être imaginée le pire des scénarios. Il avait vu son père pris dans l'explosion, être blessé, ou pire encore. Son échine s'était glacée tandis que cette hypothèse germait dans son esprit, la laissant écarquiller les yeux d'horreur en appréhendant les mots que Lorcan allait prononcer. Mais il ne s'agissait pas de ça. Pas du tout. En apnée, concentrée sur les lèvres de Lorcan et chaque nouvelle parole qui en sortait, elle ne put contenir l'expression d'horreur qui s'imprima au fond de ses prunelles. Son père savait. Son père savait et avait essayé de le tuer, si elle suivait bien, alors que le fil des paroles de Lorcan lui échappait parfois, embrouillant son esprit à mesure que ses yeux se brouillaient insidieusement. « Co-comment il a pu savoir... » Se râclant la gorge et battant des cils pour chasser les embruns d'une terreur qui menaçait de la tétaniser, elle rompit la distance pour s'approcher de deux pas hésitants. « Il.. il t'a tiré dessus ? » Quelque chose s'était brisé au fond de sa poitrine en imaginant Alistair tenir son propre fils en joue, pensée insupportable, qui ne pouvait définitivement pas être réelle. C'était son père, merde, il ne pouvait pas juste le menacer comme ça, si ? Bien sûr que si. Elle se rappelait les mots d'Aspen, venue la trouver par cette fin d'après-midi un mois plus tôt. Leur père avait envoyé Cali à l'hôpital, en la songeant mutante, alors finalement tout ce que disait Lorcan n'avait sûrement rien de surprenant. Ce n'en était pas moins difficile à avaler. « Comment tu t'es enfui ? » Ses lèvres tremblaient et son coeur ne cessait de s'acharner maladroitement dans la poitrine, la poussant vers lui de quelques pas supplémentaires, jusqu'à ce que ses jambes ne se mettent à défaillir et qu'elle se retrouve agenouillée devant lui. « Bordel, je suis tellement désolée Lorcan, t'avais pas à vivre ça, c'est tellement.. » Horrible ? Inimaginable ? Atroce ? Injuste ? Elle n'avait pas tant d'états d'âme, lorsqu'il s'agissait des autres dégénérés. Mais Lorcan, Lorcan n'était pas un dégénéré. C'était son ami, son meilleur ami, celui qu'elle ne pouvait simplement pas perdre, jamais. La simple idée qu'il aurait pu y passer ce soir lui filait le vertige. Posant une main sur son genou valide en pressant légèrement sa cuisse pour lui faire savoir qu'elle ne le lâchait pas, même si les mots étaient maladroits et peinaient à sortir. « T'as bien fait de venir, t'es en sécurité ici. » C'était pas une forteresse non plus, c'est sûr, mais ce n'était pas le premier endroit où l'on viendrait le chercher. Et elle ne laisserait personne entrer, de toute manière, même si elle devait ressortir les armes et s'interposer. Baissant légèrement les yeux vers la jambe de Lorcan pour regarder la plus importante de ses blessures de plus près, ses sourcils se froncèrent tandis que ses doigts écartaient le tissu déchiré en lui arrachant une vague grimace. « Faut que tu me montres ton genou, tu peux pas rester comme ça. »
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Lun 2 Mai 2016 - 19:10
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Lorcan aurait pu se trouver absolument n’importe où, que cela n’aurait rien changé à ce qu’il ressentait. Sa tête se trouvait encore au milieu des décombres, avec son père, éternellement figé dans ce moment où il avait compris. Où ils avaient tous les deux compris, parce que malgré tout, Lorcan n’avait jamais cessé d’espérer une fin plus heureuse à une telle scène. Et il avait du mal à se focaliser sur le lieu et l’instant présent, même sur Salomé qu’il voyait à peine. Il était venu pour se raccrocher à elle autant qu’il le pouvait, mais il n’y arrivait pas. Et ce n’était pas en parlant de ce qui s’était passé qu’il parviendrait à s’en extirper, il n’avait aucune envie d’en parler, ça ne faisait que raviver la déchirure au fond de sa poitrine. Mais comme souvent, il ne se demandait pas son avis, il parlait et les mots sortaient, encore et encore. Et les questions de Salomé vinrent couper son élan, le ramenant une nouvelle fois dans l’instant présent. Dans ce salon au silence assourdissant, où il n’y avait qu’elle. Pas son père, pas de blessés, pas d’explosion, aucune arme pointée dans sa direction. Juste elle, agenouillée devant lui. « Il avait un bracelet. Je voulais l’aider, il était blessé, j’ai pas pensé … » Il aurait du y penser, pourtant. Il savait que son père avait un bracelet, encore plus sûrement que Calista qui en portait un, elle aussi. « Ce bruit, c’était … » Il ne termina pas sa phrase, sa pensée dépassant tout ce qu’il pouvait exprimer à haute voix. La sonnerie stridente du bracelet. Si ça s’était passé en douceur avec Calista, il savait qu’à présent il ne pourrait plus se l’enlever de la tête. Exactement comme le claquement de son revolver et le sifflement de la balle. « Il a tiré mais il m’a raté. Exprès. » Ajouta-t-il, sans trop savoir pourquoi il précisait ça. Mais son père n’avait jamais manqué une cible, autant qu’il s’en souvienne, ça lui semblait important de le notifier. Surtout quand il tirait à bout portant … « Il m’a laissé partir. Jusqu’au dernier moment j’ai cru qu’il allait tirer, mais il l’a pas fait. Au début, il voulait, mais après … Je sais pas. En plus, j’ai utilisé mes pouvoirs, sur lui. La première fois j’ai pas fait exprès, mais il avait l’air tellement hors de lui … » Il écarquilla les yeux, se remémorant la scène. La première fois n’était pas faite exprès, mais la seconde ? Pourquoi est-ce qu’il avait fait ça, bon sang ? Il se donna un grand coup sur le front. « Mais quel con !! » Il n’avait pas arrêté de chercher son père, à la vérité. C’était plus fort que lui.
Il hocha la tête d’un air absent quand elle lui assura qu’il était en sécurité. C’était relatif, la sécurité. Son père ne viendrait peut-être pas ici, ce soir, c’était déjà une bonne chose. Ce n’était pas ce qu’il était venu chercher, même si la raison première pour laquelle il était sorti de sa ruelle, c’était pour échapper aux rondes de hunters. Rondes qui n’avaient plus lieu d’être avec Saddler, il ne s’en souvenait que maintenant. Il n’arrivait plus à penser de façon cohérente, c’était confirmé … Il se tendit quand Salomé tira sur le tissu de son jean, autour de sa plaie. Il avait oublié qu’il était blessé, oublié la douleur autant ici qu’ailleurs, ne restait plus que la migraine, mais en posant ses yeux sur son genou, la douleur s’imposa à nouveau. Ce n’était pas joli-joli, mais il avait du mal à s’en inquiéter. Il s’en foutait royalement, en fait. Mais si Salomé préférait se focaliser là-dessus, il s’en foutait tout autant. Il essaya de remonter la jambe de son jean, s’escrima de longues minutes dans ce geste qui ne servait qu’à raviver la douleur et à le faire jurer entre ses dents. Quand la lumière se fit enfin et qu’il comprit que ce qu’il faisait était d’une inutilité à toute épreuve, il déboutonna son pantalon et l’enleva complètement. « Putain … » Il n’avait pas fini de jurer, ce soir. Mais le sang qui avait coulé le long de sa jambe lui donna des sueurs froides, et il leva les yeux au plafond en s’enfonçant dans le fauteuil pour se soustraire à cette vue. C’était pas le moment pour que sa mutation vienne faire des siennes, vraiment pas. Et même si les choses semblaient sous contrôle, il préférait ne pas prendre de risques. « T’as fait quoi, toi, aujourd’hui ? » Lâcha-t-il d’une voix rauque, le regard toujours planté au plafond. Qu’elle lui raconte ce qu’elle voulait, si elle avait reprisé des chaussettes ou joué à la belote avec une mamie qui habitait en face, tant qu’elle parlait d’autre chose.
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Mar 3 Mai 2016 - 0:17
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Un bracelet. Évidemment. Ils ne pouvaient pas lutter contre ce gadget, devenu la source de bien trop de problèmes. Elle hocha mollement la tête à l'évocation de la sonnerie du bracelet, encore trop vive dans son esprit des mois après. Son regard se replanta sur lui aux paroles qui suivirent. Il l'avait épargné, en quelques sortes, même si le geste restait bien trop violent malgré cette issue. La brune tenta de réprimer l'expression horrifiée qui chercha à s'imprimer sur ses traits lorsque Lorcan lui annonça avoir usé de ses pouvoirs sur son père. Là, c'était pire que tout. Inimaginable. Même dans les pires scénarios, Salomé ne s'était jamais vue utiliser sa mutation sur l'un de ses parents tant la suite lui paraissait terrifiante. L'information peina un instant à faire son chemin, comme si elle refusait catégoriquement que Lorcan soit allé aussi loin, parce que c'était bien trop dur d'envisager la moindre solution après ça. Comment son père allait-il le pardonner, comment allait-il lui laisser la vie sauve s'il... s'il avait usé de sa mutation sur lui ? S'il lui avait confirmé ses craintes, son manque de contrôle ? La situation la déboussolait totalement, impuissante face à son désarroi, incapable de lui dire que ça allait bien se passer. Tout ce qu'elle savait, c'était qu'elle ne resterait pas les bras croisés à attendre qu'on vienne le trouver. « Tu peux rester ici le temps qu'il faudra, pour le reste, il va falloir qu'on trouve une solution.. » Parce qu'il devait bien y en avoir une, merde, et ça lui serrait le coeur de s'imaginer le pire, repoussant ces pensées le plus loin possible. Reculant légèrement pour éviter de se prendre un coup de pied, la brune resta quelques secondes face à un Lorcan de plus en plus énervé après le bas de son jean avant de laisser échapper un soupir. « Je reviens. » Elle s'était relevée un peu trop brusquement, glissant une main dans ses cheveux pour les ramener derrière ses épaules avant de disparaître dans la direction de la salle de bain. Ok. Elle devait mettre la main sur son nécessaire de premier secours, se focaliser là-dessus, c'était le problème numéro un, quelque chose avec quoi elle pouvait se rendre utile. Ce n'était jamais qu'un peu d'antiseptique et quelques compresses tenues par une bande, pourtant ses doigts tremblaient sur la trousse de soin et elle dut marquer une pause de quelques secondes pour se ressaisir avant de le rejoindre. Se disant que c'était sûrement encore ce foutu nh24 qui se mettait à exacerber le moindre soupçon de tension nerveuse qui pouvait courir dans son corps. Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, une nouvelle pause s'imposa en voyant Lorcan retirer son pantalon sans plus de cérémonie, avant de se relaisser tomber dans le fauteuil. Bouche bée, Salomé demeura interdite durant une seconde qui lui sembla atrocement longue, avant de comprendre le geste de son ami. Le genou. Le sang. La plaie à soigner. Voilà, c'était tout, inutile d'en faire tout un plat et de rester plantée là comme si elle venait de voir la mort. Reprenant rapidement sa place sans manquer de s'attarder sur le visage de plus en plus pâle de Lorcan, elle s'apprêtait à lui demander si ça allait lorsqu'il reprit la parole en la coupant net. Imbibant une première compresse d'antiseptique pour nettoyer le sang et se rendre compte de l'étendue de sa plaie, la télépathe se fit violence pour lui répondre d'un ton aussi calme que possible. « Rien d'intéressant, ranger l'appart', trier des dossiers, des cours.. » Les cours de cette année qu'elle avait inévitablement loupé, à cause de ce nh24 de merde. Qui d'ailleurs ne cessait de faire frémir ses doigts sur la peau de son ami, malgré ses efforts pour stabiliser ses gestes. « J'doute pas que ce sera de nouveau le bordel d'ici deux jours mais bon, faut bien le faire de temps en temps.. » Le ton était anormalement neutre, déblatérant des banalités, tous ses efforts concentrés sur sa manière de s'exprimer pour essayer de remplir l'esprit de Lorcan sans qu'il ne se focalise trop sur sa blessure. Ignorant ses possibles plaintes, Sam continuait à désinfecter le tout en tentant de faire abstraction du dégoût que lui inspirait le retrait des saletés qui avaient pu s'y enfoncer. « Puis, réfléchir à comment j'vais réussir à me fournir en nh24 en fin de mois, si j'ai vraiment envie de le faire... » Jetant sur la table basse les tissus imbibés de sang, elle finit par s'emparer d'une petite pile de compresses pour comprimer fermement son genou, attendant que le saignement se tarisse. Elle n'aurait peut-être pas dû aborder le sujet du nh24, c'était vraiment pas le moment de se plaindre, de perdre ses moyens en sentant ces questions existentielles envahir son esprit. « C'est pas pour rien si Noeh était si énervé la dernière fois. » Vérifiant rapidement l'état du saignement avant d'imprimer de nouveau une pression sur sa jambe, la brune s'employait à garder le regard fixé à ce niveau, ne relevant pas une seule fois le regard vers lui. « Je suis plus ou moins entrée dans sa tête le jour de notre anniversaire, sous nh24. » Une nouvelle pile de compresses pour remplacer la première, les disposant en gestes soigneux, appliqués. « Sauf que cette fois, c'est pas moi qui ait vu ses pensées, à ce niveau-là au moins, cette merde a l'air de fonctionner. » S'humectant les lèvres en sentant sa vue vriller un instant, son champ de vision se ponctuant de quelques taches noires qu'elle tenta de chasser d'un battement de cils. « C'est lui qui a vu les miennes. Et ça ne lui a pas plu du tout. » Elle se rappelait cette douleur si familière et pourtant tellement inhabituelle derrière son front, le regard dégoûté de Noeh à son égard, cette expression de pure horreur sur son visage. Et toujours ces piqûres qui s'immisçaient dans son crâne, un peu comme à ce moment précis, sans qu'elle n'y prête vraiment attention...
« J'avais tellement honte, après ça. Je sais même pas tout ce qu'il a pu voir... » Enfin, certains trucs, quand même, restaient assez vivaces dans son esprit. Aplatissant sa paume sur son genou pour libérer sa seconde main, elle effectua quelques mouvements circulaires au niveau de son front, fermant les yeux quelques secondes. « C'est assez atroce de se retrouver à la place de celui qui est sondé, je sais pas comment t'as supporté que je rentre dans ta tête quand je me suis entraînée sur toi. » C'était une remarque qu'elle n'avait pas tardé à se faire, dans la soirée de son anniversaire, lorsqu'elle avait pris le temps d'y réfléchir. Il avait été sacrément sympa, Lorcan, de se plier à ce petit jeu pour essayer de l'aider. Sympa, ce seul terme avec lequel elle semblait être capable de le désigner depuis.. Depuis que ça s'était passé. Ce fichu souvenir qui arrêtait pas de lui revenir depuis que sa mutation déconnante l'avait déterrée malgré elle. Pourquoi est-ce-qu'il y avait fallu que ça remonte à la surface, sérieusement ? Elle était certaine de l'avoir oublié, elle-aussi, à force d'agir comme si rien d'anormal ne s'était passé durant la fête de l'hiver. Elle s'était même dit qu'à force de si bien le prétendre, Lorcan finirait peut-être par l'oublier aussi. Après tout, ils avaient quand même morflé physiquement et psychologiquement, alors elle avait pensé qu'il se dirait sûrement que son esprit lui avait joué des tours. Vraiment, c'était ce qu'elle avait elle même cru durant les jours qui avaient suivi, se demandant s'il ne pouvait pas s'agir que de ça, un faux souvenir créé de toute pièce par le manque d'oxygène. Mais tout était revenu encore plus clairement depuis fin juin, comme si elle revivait la scène à chaque fois que ça lui revenait en tête. C'était franchement agaçant, de ne pas pouvoir recevoir un texto de Lorcan sans avoir cette petite pensée qui attendait soigneusement dans un coin de sa tête. Comme pour la condamner à se rappeler de ce qu'elle avait fait. Quelle idiote. Secouant vaguement la tête pour elle-même, pour ce souvenir qui lui était revenu une fois de plus en se souvenant de la tronche de Noeh en face d'elle, Salomé finit par réouvrir les yeux, totalement immobile. Elle connaissait la douleur, désormais. Ce n'était plus comme la première fois. « Un peu comme ça, en fait.. » Un murmure qui se perdit dans l'air, écrasée par la fatalité. Parce qu'elle venait de le refaire, elle en était certaine, et elle n'eut pas besoin d'adresser le moindre regard à Lorcan pour comprendre ce qui venait juste de se produire. Elle n'en avait de toute évidence pas encore le courage.
Spoiler:
elle projette dans sa tête depuis le début du deuxième paragraphe.
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Mer 4 Mai 2016 - 23:38
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Lorcan aurait pu écouter Salomé parler de faire le ménage dans son appartement pendant toute la soirée, les yeux rivés au plafond, c’était parfait. Mais pas en la laissant lui triturer le genou comme elle le faisait, ça avait beau le détourner efficacement du souvenir de son père, ça faisait un mal de chien. Elle y mettait du cœur, c’était louable de sa part, et il finirait par la remercier à un moment ou à un autre de jouer à l’infirmière avec lui … Mais là, il avait juste envie de lui demander d’y aller mollo sur sa nouvelle vocation, elle n’avait pas l’air de se rendre compte qu’au bout de cette jambe, il y avait un Lorcan qui souffrait ! Il allait finir par abimer son fauteuil à force de s’y agripper. Il aurait mieux fait de garder son pantalon et d’oublier cette plaie, ça lui allait très bien comme ça. Il allait d’ailleurs en faire la remarque – aimable – à Salomé pour calmer ses ardeurs, quand elle lança un mot qui n’avait plus rien à voir avec les banalités qu’elle avait raconté jusque là. NH24. Là, il reposa le regard sur elle, bien plus concerné par ce sujet et la façon dont elle l’avait abordé. « Tu prends toujours cette merde … » C’était plus une remarque qu’une question, parce qu’ils n’en avaient pas parlé depuis quelques temps mais qu’il était évident qu’elle n’avait pas arrêté de le prendre. Ca avait beau être une saloperie, c’était une libération que seuls les dégénérés dans leur genre pouvaient comprendre. Lui, il ne s’était pas posé la question, à chaque fin de mois il reprenait sa dose sans sourciller, malgré les effets secondaires, et ça avait duré plusieurs mois. Elle semblait quand même avoir plus de réticences que ça, mais Lorcan ne comprit pas immédiatement quel rapport cela pouvait avoir avec Noeh. Son frère n’aurait-il pas du être enchanté qu’elle se drogue pour ses beaux yeux ? « Quoi ?!? » S’exclama-t-il quand elle avoua être entrée dans la tête de Noeh. Mais que c’était lui qui avait vu ses pensées. Re-quoi ?? Lorcan s’était redressé et fixait Salomé avec incrédulité, sans comprendre un traître mot de ce qu’elle disait. Mais il avait beau se dire que c’était impossible, qu’elle ne pouvait pas louer l’efficacité du NH24 et raconter qu’elle avait donné accès à Noeh à sa tête, dans la même phrase … Depuis quand elle pouvait faire ça, d’ailleurs ? Comment c’était possible ? Il aurait bien aimé poser ces questions qui se bousculaient sur sa langue, mais devant l’air abattu de Salomé, il garda le silence. Elle avait l’air sincèrement meurtrie, même si elle ne le regardait pas en parlant. Son regard était sombre, ses lèvres avaient cette moue caractéristique qu’elle faisait quand elle tentait de rester impassible sans parvenir à cacher complètement ce qui la tourmentait. Et puis ses doigts tremblaient, put-il constater quand il baissa les yeux dessus.
Elle avait honte. Cette blessure là, il la partageait entièrement avec elle. Il voyait clairement Noeh en train de la regarder, la colère et le dégoût peints sur son visage avaient une intensité qui lui fit mal. Elle ne méritait pas ça, la haine de son jumeau, juste parce qu’elle ne contrôlait pas cette chose qu’elle essayait pourtant d’étouffer. Elle l’avait fait entrer dans sa tête … Sans le vouloir, visiblement. Lui, il avait été volontaire, malgré le côté désagréable de l’expérience, il savait à peu près dans quoi il s’engageait. Et la soirée avait été drôle, passé le moment où il s’était senti presque pris en otage de ses propres pensées, incapable du moindre contrôle dessus. Ils s’étaient bien amusés, ils avaient rigolé, ils avaient bu. Le souvenir de cette soirée restait dans l’ensemble agréable. Sympa. Le mot qui était apparu dans sa tête le fit s'assombrir et il se raidit inconsciemment. Sympa ? C’était ce qu’elle lui avait dit la dernière fois, quand ils s’étaient vus tous les quatre sur le toit du lycée, ce mot qu’il avait trouvé si … difficilement acceptable. Il n’avait pas envie de se souvenir de ça comme d’un moment sympa. Il n’aurait jamais eu l’idée de décrire leur relation entière comme sympa, d’ailleurs. Et leur baiser, il avait été sympa ? Lorcan fronça les sourcils. Pourquoi il repensait à ça maintenant ? Pourquoi est-ce qu’il … se voyait … s’approcher de lui-même pour … s’embrasser ??? L’image était si vivace, et en même temps si étrange, que Lorcan ne parvint pas à penser à quoi que ce soit d’autre. Il n’eut même pas le temps de trouver ça dégueulasse, parce qu’il ressentit en même temps un sentiment bizarre, pas tout à fait étranger mais qui n’était pas le sien, il en était certain. Le baiser disparu aussi vite qu’il était apparu, mais pas le reste. Cette gêne, ce n’était pas la sienne. Cette pensée obsédante, cette façon de repousser tout ça loin dans sa mémoire, de se faire violence pour ne pas y songer … Mais elle revenait pourtant, cette pensée, cette image, quand il l’attendait le moins, quand il pensait l’avoir enfin oubliée, quand il se persuadait que ça ne s’était tout simplement jamais produit. Il n’avait pas eu ce genre de pensées. Il savait que ça s’était produit, il pensait juste qu’elle avait oublié, ou qu’elle avait agi avec tellement d’impulsivité, sous le coup d’un soulagement qui les dépassait tous les deux, qu’elle préférait oublier. Et il ne voulait pas compliquer les choses, alors il préférait faire comme s'il avait oublié aussi. Mais elle n’avait pas oublié, elle était loin d’avoir oublié, elle faisait juste bien mieux semblant que lui, et … Elle venait de le confirmer. Toutes ces images, tous ces sentiments, ce n’était pas à lui. Lorcan regarda Salomé, qui continuait d’éviter de croiser ses yeux. Il n’en revenait pas. « Dis-moi que Noeh n’a pas vu ça. » Avant toute chose, il avait besoin qu’elle le lui confirme, un besoin viscéral, soudain. Mais après avoir vu ce qu’il avait vu, il commençait à en douter. Sérieusement. Parce que ça expliquait carrément pourquoi Noeh avait l’air de vouloir le flinguer, la dernière fois. « De tous tes exs et de tous les trucs que t’as fait que Noeh ne devait jamais voir, c’est pas à moi que t’as pensé en premier, hein ? » Pourquoi aurait-elle pensé à lui, franchement ? Ca n’avait aucun sens. C’était à peine s’ils s’étaient embrassés, il ne s’était rien passé de plus … Mais il avait encore dans la tête cette sensation vivace, cette impression qu’il ne pouvait pas réellement effacer cette image de ses pensées, quoi qu’il arrive. Ca venait d’elle, ça. Lui, bon, il avait eu du mal à ne pas y penser aussi, mais pas comme ça. D'une certaine manière, leur façon d'aborder leur déni était bien différente, malgré les similitudes qui le frappaient à présent. Il ne s'en serait pas douté une seconde, venant d'elle ... « Merde, j’suis désolé, je sais que je devrais pas … C’est chiant pour Noeh dans l’absolu, quoi qu’il ait vu … » Il lui semblait beaucoup plus simple de s’étendre sur le cas Noeh que de parler du reste. Du baiser, des pensées qu’elle avait projeté sur lui, de ces … sensations. Etranges. Il ne savait pas du tout comment il était censé à réagir à tout ça. Mais plus il y songeait, plus il se rapprochait d’un état de panique qu’il ne voulait absolument pas atteindre ce soir. « Et donc, comment ça marche ? Si je te suggère des trucs, ça arrivera directement dans ma tête sans passer par la censure ? T’as aucun contrôle dessus ? » C’était pas le genre de chose à dire alors que Salomé était clairement au fond du trou pour ce qu’elle avait fait, mais Lorcan préférait essayer de désamorcer tout ça de la seule façon qu’il connaissait … Avec un sourire moqueur et une suggestion malhonnête.
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Jeu 5 Mai 2016 - 0:34
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« Désolée, mais si, il l'a vu. » Levant les yeux au ciel avant de braquer un regard sombre sur lui, ses iris ne tardèrent pourtant pas à se radoucir, parce que ce n'était quand même pas de sa faute à lui, il n'avait rien fait dans toute cette histoire. « Je voulais te le dire quand on s'est retrouvé seuls à l'anniversaire, et puis j'ai pas eu le temps. » Menteuse. Elle ne voulait simplement pas lui dire que oui, elle se rappelait des décombres, alors forcément qu'elle n'avait pas pu lui expliquer la suite, la véritable raison de la colère de Noeh à son égard. Réalisant qu'il devait sûrement avoir encore entendu ça, la brune étouffa un grognement avant de se tourner légèrement pour pouvoir lui cacher un minimum ses expressions faciales. Comme si ça pouvait changer quelque chose. La suite pourtant lui hérissa le poil tandis qu'elle lui jetait un regard au-dessus de son épaule, sourcils froncés. « Je-sais-pas. » Hâchant les mots pour lui signifier à quel point elle n'avait pas envie de répondre à ça. Oui, elle avait pensé à lui en premier, en même temps, y'avait bien qu'à lui qu'elle pouvait penser en ce moment. Et puis tous ses exs, elle était censée le prendre comment ça aussi ? Elle était pas sortie avec tout Radcliff non plus, il fallait peut-être mesurer ses mots avant de parler, tss. Même si effectivement, lui ne pouvait pas le savoir, pourquoi lui, pourquoi pas un autre. C'était même franchement louche, qu'elle ait pensé à lui tout court. Et maintenant, il allait se poser cette question existentielle toute la soirée, ou est-ce-qu'il allait réussir à la lâcher un peu avec ça ? Bon, il semblait revenir à la raison, très bien. « Ouais, c'est chiant mais c'est comme ça, il s'en remettra, c'est pas grave, j'm'en fous. » C'était loin d'être vrai, mais s'ils pouvaient éviter d'en parler ce serait bien, parce qu'à chaque fois c'était le même souvenir de la fête de l'hiver qui lui revenait et il allait falloir que ça s'arrête sérieusement.
« Putain. » Plaquant une main sur son visage comme si cela allait suffire à la faire disaparaître de la vue de Lorcan - ou même de la surface terrestre, si c'était possible - la brune prit lentement conscience du lien invisible qui se défaisait lentement, trop lentement entre leurs deux esprits. Elle le sentait, maintenant, ce fil tissé dans le néant pour réunir leurs pensées qui ne circulaient qu'à sens unique. Définitivement pas celui qu'elle préférait. Et c'était encore pire, tout à coup, de réaliser que c'était bien là, bien réel, qu'il ne cessait pas de recevoir ce qu'elle avait en tête et qu'elle ne savait pas encore comment s'y arracher. Oui, je sais que tu m'entends, profites-en bien, y'en a plus pour longtemps. Accentuant une nouvelle pensée pour la démarquer des autres, s'adresser à lui mentalement et volontairement. Relevant le regard vers Lorcan pour s'assurer qu'il l'entendait toujours, qu'elle ne s'en était pas encore totalement allée. « Non, comme t'as pu le voir j'ai aucun contrôle dessus, sinon j'me serais certainement pas amusée à t'envoyer ça dans le crâne, crois moi. J'nous aurais épargné ça à tous les deux. » Sauf que c'était beau, l'air mesquin de façade, quand il pouvait l'outrepasser en une fraction de seconde. Parce qu'à l'intérieur, c'était pas la même chose du tout. Ouais, ça l'emmerdait bien de se souvenir de ce baiser, même si à force d'y repenser elle avait bien dû reconnaître qu'elle l'avait voulu sur le moment. C'était la seule chose qui lui était venue spontanément après que ce tunnel se soit effondré sur elle, que ses yeux se soient réouverts et se soient posés sur lui. C'était impulsif, pour elle qui tentait toujours de maîtriser la moindre de ses actions, d'autant plus depuis que tout s'était compliqué avec cette dégénerescence qu'elle portait en elle. Tellement impulsif qu'il ne lui avait pas fallu plus de quelques secondes pour réaliser qu'elle débloquait totalement. Qu'elle n'était pas censée faire ça... à Lorcan. Son meilleur ami. Rien de plus. C'était sans doute pour ça qu'elle n'avait pas pu soutenir son regard à ce moment-là, son coeur n'ayant cessé de battre à tout rompre dès que ses lèvres avaient quitté les siennes, dès qu'elle avait échappé à ses mains encore posées sur ses avant-bras et.. « Je te conseille d'éviter d'expérimenter tes idées sur moi, merci. » Elle avait élevé le ton pour terminer de lui répondre, comme pour couvrir le déluge de pensées qui tournaient dans sa tête sans qu'elle ne puisse les retenir, pas même en sachant qu'il en captait certainement encore bien trop. Mais elle ne pouvait pas s'arrêter de penser, pas vrai ? « Et arrête de me regarder, s'il-te-plaît. Je me sens déjà assez toute nue comme ça, c'est encore pire si tu me regardes en plus de tout entendre. » Mordillant nerveusement les cuticules de son pouce, la brune haussa les sourcils à son égard comme pour l'encourager à s'exécuter. Merde, alors. Il avait vraiment le don de la foutre mal à l'aise, quand il le voulait. Pense à autre chose, Wolstenholme. Un dernier rappel pour lui démontrer à quel point elle était sérieuse. Elle avait envie de lui dire qu'elle ne pensait pas à lui comme ça, en temps normal, que là c'était bien parce qu'il jouait avec ses nerfs en lui proposant de lui suggérer des trucs et puis... et puis quoi, c'était déjà pas assez le bordel à son goût dans son crâne ou quoi ? Je suis sûre que t'es content, en plus. Forcément, tout son esprit ne semblait résonner que de pensées la ramenant à lui, ça devait bien être agréable d'être au centre de l'attention de quelqu'un comme ça. Mais moi, je te déteste. Un sourire forcé à son égard, avant de soupirer. C'était inutile de se forcer, le reste revenait immédiatement et lui faisait encore perdre en crédibilité. Découpant nerveusement un grand carré dans la bande transparente toujours posée à ses côtés, la brune finit par se retourner vers lui, s'employant à couvrir les compresses autour de sa jambe pour pouvoir s'occuper l'esprit avec autre chose. Autre chose que cet état de non contrôle dans lequel elle se retrouvait plongée, bien trop destabilisée par la perspective de ne plus avoir de secrets, d'intimité, d'avoir dévoilé bien trop de choses auxquelles elle ne parvenait déjà pas à penser clairement elle-même... Elle ne voulait pas qu'il aille s'imaginer des choses, non plus. Même si ses pensées ne laissaient plus grand chose à l'imagination, en fait, et ce fut à cette pensée de trop que son calme acheva de s'effriter. Terminant d'étaler le pansement de manière précipitée, avant de se redresser brusquement, le corps fébrile et le coeur battant à lui en faire mal, une main tremblante vint dégager ses cheveux pour la énième fois. « Super, vraiment super. » Elle avait honte, et c'était sûrement le pire des sentiments qu'elle pouvait ressentir à cet instant précis, son regard fuyant face à celui de Lorcan une fois de plus.
Dernière édition par Salomé Callahan le Mer 11 Mai 2016 - 20:38, édité 1 fois
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Ven 6 Mai 2016 - 13:21
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C’était trop bizarre. Lorcan avait l’impression de se dédoubler, et la sensation n’était pas la plus agréable qui soit. Il ressentait, il entendait, il voyait des choses qui ne lui appartenaient pas. Des choses qui auraient mieux valu rester bien cachées dans la tête de Salomé plutôt que de venir s’éparpiller un peu partout … Quand c’était un souvenir qu’ils avaient en commun, bon. Mais qu’elle le partage avec Noeh en même temps ? Il poussa un grognement abattu quand elle lui confirma que Noeh avait vu la scène qu’elle venait de lui rejouer. Pas étonnant qu’il ait été d’une humeur si massacrante … Et puis, l’idée vint à Lorcan que ce n’était pas juste le baiser d’un point de vue extérieur auquel il avait assisté, mais du point de vue de Salomé, et … « Putaindemerde. » Noeh avait donc eu la chance inouïe de l’embrasser en direct live, spectacle sons et lumière tout compris, envie de gerber incluse. Lorcan allait avoir du mal à s’en remettre, de celle-là. Comme technique pour se réconcilier avec son meilleur ami, on faisait mieux … Mais Salomé le détourna de Noeh en repensant à leur petite sauterie d’anniversaire à quatre, et ses pensées détonnèrent tellement avec ce qu’elle articula à voix haute que Lorcan ne put s’empêcher d’avoir un petit sourire moqueur. Mais ce sourire là ne résista pas très longtemps face à la tempête de pensées et sentiments contradictoires qu’elle lui envoyait en rafales, et qu’il devait essayer de comprendre en même temps qu’il tentait de faire la part avec ce que lui pensait. Il avait déjà mal au crâne avant que ça commence, mais il allait finir par se taper la tête contre les murs si elle continuait comme ça. C’était perturbant. Et merde hein, il n’avait pas demandé à ce que tout ça arrive, lui non plus. Et il n’avait certainement pas demandé à ce qu’elle pense autant à lui, alors qu’elle semblait l’en tenir pour responsable ! Et s’il essayait de jouer à celui qui trouvait ça très drôle, il n’en menait pas large, en réalité. Mais il y avait une certaine curiosité, sans doute un peu malsaine, qui restait dans un coin de sa tête et qui se demandait ce qui allait venir ensuite. Il ne s’attendait pas à recevoir une phrase parfaitement formulée, qui claqua dans sa tête avec force, se détachant du fond plus abstrait du courant de ses pensées. Il se mit à rire. Il ne fallait pas qu’elle lui dise d’en profiter alors que clairement, c’était la dernière chose qu’elle souhaitait. « Ne me tente pas, Callahan ! En plus je te rends service, t’avais jamais fait ça avant, tu vas t’améliorer grâce à moi. » Elle avait beau répéter qu’elle n’avait aucun contrôle, il allait falloir qu’elle trouve comment contrôler ça, sinon la soirée allait devenir très désagréable. Pour tous les deux. Et comme pour confirmer ce sentiment, elle repensa au baiser. L’image revint, assortie cette fois de sensations physiques – le contact entre eux, son cœur qui battait trop fort – et il détourna les yeux, comme si cela pouvait le soustraire à cette vision. Mais non, ça ne marchait pas comme ça, le souvenir s’accrochait dans sa tête, et il sentit sa gorge s’assécher, son propre cœur accélérer. Il se demanda si c’était lui ou si c’était juste elle, cette fois, mais sans avoir la moindre idée de la réponse. Il avait trop chaud, soudain, et il eut envie de s’enterrer sous le canapé pour qu’elle le laisse tranquille avec ça, puisqu’il était si clair qu’elle n’avait absolument aucune envie d’y penser … Mais que ça revenait, encore et encore. Il ne voulait pas savoir, il ne voulait pas … Salomé reprit la parole, le sortant brusquement de leurs pensées communes en lui interdisant d’expérimenter. Et puis en lui demandant de ne pas la regarder … « Chacun son tour, tu m’as mis à poil une fois je te rappelle … » Il se coupa au milieu de sa phrase, oubliant ce qu’il allait dire, parce qu’il venait de réaliser que si effectivement, elle n’était pas nue à proprement parler, elle n’était pas non plus … Extrêmement vêtue. Ca, il ne l’avait pas remarqué en entrant, parce qu’il l’avait à peine regardée et qu’il avait autre chose en tête, mais elle portait une nuisette, qui dévoilait ses formes ainsi que pas mal de ses jambes. Elle était courte. Très jolie. Mais courte. Mais très jolie. Et il venait de la fixer un peu trop longtemps, là, n’est-ce pas ? Il détourna rapidement les yeux, le visage en feu. Maintenant qu’il l’avait vue, il n’allait plus pouvoir penser à autre chose et … Nouvelle claque mentale, nouvel ordre asséné avec la voix de Salomé, lui intimant de penser à autre chose. Et Lorcan béni le ciel que cette fois, c’était elle qui ne pouvait pas voir ce qu’il avait en tête … Parce qu’elle l’aurait tué si elle avait su.
Mais elle, elle pensait à lui, et bordel, il eut envie de sourire comme un demeuré en réalisant à quel point elle pensait à lui. Oui, il était content, et non, elle ne le détestait pas, et ça ne faisait pas de mal d’avoir son égo un peu flatté, pour une fois ! Mais il avait beau lui adresser son meilleur rictus narquois, il n’était pas totalement serein. Toute cette situation aurait pu être drôle, vraiment drôle, et dans d’autres circonstances Lorcan n’aurait pas hésité à en profiter. Parce qu’elle, elle en avait profité, avec son accord mais quand même, elle était allée fouiller dans sa tête et elle en avait ressorti des choses qu’il n’avait jamais eu l’intention de lui montrer. C’était resté sans conséquences, il se fichait bien, au fond, de ce qu’elle avait vu, mais elle s’était moquée de lui et il n’aurait pas pu rêver mieux que d’avoir l’opportunité de lui rendre la monnaie de sa pièce. Il suffisait qu’il lance un mot bien choisi pour qu’il contemple tout ce qu’elle lui cachait de souvenirs un peu honteux. S’il n’y avait pas eu ce baiser, s’il n’avait pas ressenti toutes les émotions violentes et opposées qu’elle ressentait juste parce qu’il savait à présent qu’elle l’avait embrassé de son plein gré et qu’elle ne l’avait pas oublié … Là, il en aurait profité. Mais elle était morte de honte, il ne pouvait pas vraiment l’ignorer. Et s’il disait le moindre mot déplacé … Il craignait les conséquences désastreuses. Merde, il allait laisser passer la chance de sa vie ! Il allait le regretter. Quand elle aurait retrouvé sa télépathie bien à elle et qu’elle pourrait à nouveau rentrer dans sa tête sans que lui ne puisse rien voir de ce qu’elle pensait, il le regretterait. Mais là … Il la regarda se détourner, terminer de lui bander le genou puis se relever, le regard toujours aussi fuyant, et ses pensées moroses tourbillonnant dans sa tête. Comment est-ce qu’il pouvait profiter de la situation alors qu’elle lui fichait le cafard ? Il ressentait exactement comme elle la honte qui la torturait. Et ça le tuait, d’en être la cause. Il se leva, essayant de ne pas trop s’appuyer sur son genou blessé, et claudiqua vers elle. Il remercia une nouvelle fois le NH24 d’empêcher la jeune femme de pouvoir entrer dans sa tête à ce moment là, même s’il était à peu près certain que le retour de feu qu’il se prendrait à cause du NH24 allait le faire regretter son geste. Il glissa sa main sur la nuque de Salomé, et il l’embrassa. Leurs lèvres se joignirent, il posa son autre main sur sa hanche, puis la fit glisser dans son dos, son rythme cardiaque s’accéléra, et il la serra un peu plus contre lui … Et il la lâcha, essayant de ne pas être trop brusque en se reculant malgré son envie soudaine de mettre de la distance entre eux. Il reprit ses mains qui le brûlaient encore du contact avec sa peau. « On est quittes. » Sa voix était un peu trop rauque, son souffle un peu trop court. « Arrête de te torturer avec ça maintenant, j’ai pas l’intention de profiter de toi. » Voilà une phrase qui sonnait bizarrement une fois prononcée à voix haute, quand il venait juste de l’embrasser.
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Ven 6 Mai 2016 - 19:11
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Jetant un regard en biais en voyant Lorcan se remettre debout, la brune leva les yeux au ciel en faisant mine de porter son regard à l'opposé de sa position. Sa concentration se portait sur ce qui se passait dans sa tête - dans leurs têtes - cherchant un mécanisme qui lui permettrait de s'en défaire, quelque chose d'un peu similaire à ses efforts pour faire taire sa télépathie. Après tout, ce n'était qu'un gros effort de volonté à faire, d'un déclic à avoir. Il n'y avait pas de formule magique, de satanée notice à suivre pour faire marche arrière et regagner sagement sa propre boîte crânienne. Comment avait-elle fait, avec Noeh ? A essayer de s'en souvenir, c'était plutôt lui qui avait fait quelque chose, en la regardant comme ce qu'elle était, une sale dégénérée qui venait d'entrer dans sa tête. Elle se souvenait que ça l'avait secouée, si fortement que son mal de crâne avait disparu dans la seconde. Alors, peut-être que c'était ce qu'il fallait avec le nh24. Se retrouver suffisamment choquée pour que tout s'arrête. Perdue dans ses réflexions, la télépathe n'eut que le temps d'entrouvrir la bouche en voyant Lorcan se planter devant elle et glissant une main dans sa nuque. La suite, en revanche, la prit tellement au dépourvu qu'il lui fallut un instant pour comprendre. Oui, c'était bien ses lèvres qui venaient de capturer les siennes, et cette pression migrant de sa hanche à son dos, c'était sa main. Les bras le long du corps, pétrifiée par ce qui était en train de se passer alors que la connexion se rompait brutalement entre leurs esprits, ce ne fut que lorsqu'il la rapprocha de lui que les muscles de la brune semblèrent se détendre légèrement. Les mains posées sur ses bras glissèrent jusqu'à ses épaules sans qu'elle ne se rende compte de ce qu'elle était en train de faire. Et avant qu'elle n'ait pu reconnecter ses neurones entre eux, qu'elle n'ait pu décider si oui ou non elle avait envie de lui rendre ce baiser, il l'avait déjà lâchée. La laissant là, immobile, à reposer un regard bourré d'incompréhension sur lui.
Elle attendait une explication, quelque chose qui justifierait cet acte imprévisible - et insensé - mais celle qu'il lui donna ne suffit pas à calmer le sang qui bouillonnait dans ses veines. « Sérieusement, Lorcan ? » Furent les premiers mots à sortir, lorsqu'enfin le souffle lui revint. Interdite, la brune le contemplait, comme s'il s'agissait d'une toute autre personne tout à coup. Comme si ce n'était plus vraiment Lorcan. Pas un total étranger non plus, juste pas vraiment Lorcan. « Comment ça se passe, j'suis censée me sentir mieux là, tout de suite ? » Incapable de bouger malgré cet état de frénésie que son geste était très loin d'avoir apaisé, elle défaillait intérieurement, s'évertuant à conserver un visage à peu près neutre. C'était tout du moins son intention, même si son regard était totalement perdu, résonnant de quelques échos agacés qui camouflaient le reste de ses émotions avec brio. Légèrement sarcastique, la Callahan faisait de son mieux pour reprendre du poil de la bête, pour redorer un minimum cette fierté tant piétinée par les minutes précédentes. C'était inutile, semblait-il, puisqu'elle se révélait incapable d'acquiescer simplement aux paroles de Lorcan, de finir par en rire comme elle aurait dû le faire normalement. Elle attaquait, purement et simplement, là où elle aurait dû se radoucir, là où elle aurait peut-être pu lui en vouloir de l'avoir embrassé en lui adressant tout au plus une pichenette dans le front. Sauf que le baiser ne semblait pas être le véritable problème. Pas du tout. « On fait quoi, maintenant ? On se sert la main et tout rentre dans l'ordre ? » Se moquer, c'était encore possible, la seule chose dont elle semblait capable pour noyer le véritable problème qui continuait à s'écraser contre ses côtes violemment. Là-dedans, ça battait encore trop fort, presque encore plus que la dernière fois, malgré ses maigres tentatives pour regagner son calme. Quelques inspirations contrôlées en essayant de maîtriser son souffle, mais rien n'y faisait. Et à force de sentir son pouls résonner si fort, ça allait finir par vraiment l'énerver. Inapte à accompagner ses paroles de l'un de ses habituels sourires ironiques, la pique avait finalement tout l'air d'une simple question, et s'entendre le prononcer de la sorte contribua à l'échauffer un peu plus encore. Elle avait l'impression d'être de retour au collège, à pouvoir se voler des baisers comme s'il s'agissait d'une blague, d'un acte sans conséquences, sans pourtant parvenir à en blâmer Lorcan. C'était elle qui avait commencé, et sa manière de ne pas l'assumer avait été la première des conneries de cette histoire. Là encore, elle aurait dû être capable de plaisanter à ce propos, quitte à se tourner en auto-dérision pour justifier l'injustifiable. Peut-être que les choses auraient été moins compliquées, alors, que tout ça n'aurait jamais eu lieu. Elle aurait sûrement dû se coltiner des remarques à ce propos durant quelques temps, mais ça aurait pu l'amuser. Certainement pas la plonger dans un état de gêne comme ces dernières semaines. Elle lui aurait répondu que si elle y pensait encore, c'était pour se souvenir de ne jamais plus se foutre dans un tel pétrin à ses côtés. Ou que ça la faisait encore bien rire de repenser à la tête qu'il avait pu faire après coup. Tout aurait été si simple, dans un monde où ce baiser ne représentait rien. Vraiment, beaucoup plus simple, parce qu'elle n'aurait alors pas eu à essayer de regagner un semblant de normalité à sa proximité en se rendant bien compte à chaque fois que c'était loin d'être normal. « Et puis, comme ça, on pourra dire à Noeh que c'était juste une belle connerie. Que c'est moi qui ait merdé, on ne sait pas trop pourquoi, on pourra lui dire que c'était juste la peur de mourir et que mon cerveau a disjoncté pendant deux secondes. Y'aura pas à mentir s'il en reparle, puisqu'on sait tous les deux que c'était insignifiant. » Parce que c'est vrai que ça devait lui tenir à coeur, à Lorcan, que Noeh ne se fasse pas de fausses idées, il lui en voulait déjà suffisamment comme ça avant même qu'il ne voit ce souvenir dans la tête de Salomé. Les mots pourtant sortaient avec une certaine amertume. Présentant une version à laquelle elle ne croyait plus depuis un moment, à laquelle Lorcan ne devait plus croire non plus pour avoir été le témoin de ses réflexions à ce propos.
Ses prunelles orageuses restaient fermement plantées dans les siennes tandis qu'elle s'avançait d'un pas, rompant cette distance qu'il leur avait imposé imperceptiblement. Elle ne pouvait pas s'arrêter là, obligée de piquer, encore et encore, pour essayer d'oublier que dans le fond ça la blessait. « Et puis, pour ce soir, autant l'oublier tout de suite, vu que c'était donnant-donnant. Je t'ai pris de court, tu m'as prise de court, fin du jeu, on est quittes comme tu dis. » Son ton avait tenté de se radoucir, même si clairement c'était la phrase qui était la moins passée. « Comme quand on était gosses et qu'on se faisait des crasses. Rien de plus méchant. » Le problème, c'est qu'elle n'en menait plus si large maintenant qu'elle se tenait bien en face de lui, avec ce ton anormalement provocateur. Mais il fallait qu'elle y croit, après tout. C'était ce sur quoi ils allaient rester. Et elle n'avait encore une fois aucune raison de s'adresser à lui comme s'il était coupable de quoique ce soit. Elle était simplement en train de refaire la même erreur que la première fois, à prétendre sans parvenir à y croire. Parce qu'à le regarder comme ça, sans se parer de cette armure qui lui sciait si bien depuis qu'il l'avait embrassée, elle ne voyait plus que Lorcan, et tout semblant fusionner lentement. La laissant accepter le fait que c'était bien lui qui venait de laisser son empreinte sur ses lèvres, que même si c'était presque inimaginable que ça se soit produit une fois de plus, c'était pourtant bien le cas.
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Ven 6 Mai 2016 - 23:38
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Le problème principal, actuellement, c’était que Salomé ne savait pas comment éteindre la télépathie inversée qui lui pourrissait la soirée. Parce qu’elle émettait en continu et qu’elle mourait de honte chaque seconde un peu plus parce qu’il l’entendait penser à lui. Mais quand Lorcan l’avait embrassée, la connexion avait disparu, il en était certain, sinon il aurait vécu la désagréable expérience de s’embrasser, encore une fois. A la place, il n’y avait eu qu’un baiser, absolument normal. Pas de quoi en faire un plat, et puis au moins, maintenant, elle ne serait plus la seule à repenser à ça en boucle. C’était le but. Ca avait marché. Fin de l’histoire, ils allaient pouvoir en rigoler comme du reste, en se soûlant comme des imbéciles, et reprendre leur relation comme ils l’avaient laissée avant le premier baiser, celui de la fête de l’hiver. Et Lorcan aurait bien besoin de se soûler, parce que si elle prenait ça comme elle était censée le prendre, si elle se mettait à rigoler et qu’elle l’envoyait sur les roses, ça signifierait que c’était terminé. Et lui, il allait avoir du mal à oublier. Ses lèvres, la chaleur de sa peau … Mais ce serait la meilleure chose à faire, puisqu’elle voulait qu’il sorte de sa tête. Une bonne petite marrade et ils n’en parleraient plus. Mais non. Il n’y eut pas de ricanement, pas de bourrade en le traitant de crétin, juste un regard noir de la part de Salomé, et l’impression, soudain, qu’il n’avait fait qu’empirer les choses. Il encaissa le coup et essaya de soutenir son regard, mais il se sentait presque humilié qu’elle réagisse comme ça, aussi violemment. « Ca a marché, non ? J’entends plus tes pensées. Alors je t’en prie, ce fut un plaisir de t’aider. » Lâcha-t-il d’un ton brusque, ses lèvres tordues en un rictus qui se voulait moqueur, en réponse à un remerciement qu’elle n’avait jamais prononcé – et qu’elle ne prononcerait jamais. Prétendre qu’il n’en avait rien à foutre allait s’avérer plus compliqué que prévu. Elle était injuste, pourquoi est-ce qu’elle prenait les choses comme ça ? Est-ce qu’elle croyait qu’il avait fait ça pour la blesser ? Il avait envie de gueuler un bon coup, mais il resta muet, étrangement. Les poings serrés, il baissa les yeux, regarda ses pieds. Comme un gamin pris en faute. Pour la seconde fois de la journée, bon sang ! Il n’était pas venu ici pour se faire enguirlander, et il ne l’avait sûrement pas embrassée pour qu’elle se lâche ensuite sur lui comme s’il avait joué à un jeu débile avec elle ! Et quand elle évoqua Noeh, ainsi que l’excuse qu’ils pourraient à présent utiliser, il releva la tête vers elle. A quoi elle jouait, maintenant ? C’était exactement ce qu’ils auraient du dire depuis le début, pourquoi est-ce qu’elle semblait avoir été touchée par une illumination céleste en trouvant cette idée ? Elle aurait du le lui dire depuis le début, à Noeh, qu’elle l’avait embrassé parce qu’elle avait eu la trouille de mourir et qu’il était le seul qu’elle avait sous la main à ce moment là ! Ca leur aurait évité bien des emmerdes par la suite, et elle aurait peut-être réussi à se le sortir de la tête.
Lorcan inspira profondément. C’était absolument inutile de dire quoi que ce soit, de toute façon. Salomé s’était un peu calmée, visiblement, et la solution qu’elle présentait était la seule qu’ils pouvaient encore se permettre de présenter. « Ouais, voilà. On fait comme ça. Et si ça peut t’aider, tu peux aussi mettre mon geste sur le fait que j’ai eu peur de mourir cet après-midi. Traumatisme, incohérence, blablabla, ça passera hyper bien. » Lâcha-t-il en haussant les épaules. Elle pouvait bien mettre son geste sur tout ce qu’elle voulait si ça pouvait l’aider à mieux dormir la nuit, tant qu’elle lui lâchait la grappe avec ça. Mais elle en rajouta une couche, et la façon dont elle présenta les choses le hérissa une nouvelle fois. Qu’est-ce qu’elle voulait ? Qu’il s’excuse ? Il avait franchement l’impression que c’était ce qu’elle attendait, mais il ne voyait pas de quoi il devrait s’excuser. De l’avoir embrassée ? Elle l’avait fait avant et il n’en avait pas fait une maladie. D’avoir sous-entendu qu’ils étaient quittes après ça, comme s’il s’était débarrassé d’une tâche désagréable et qu’ils devraient éviter de recommencer à se mettre dans ce genre de situation ? Ce n’était pas ce qu’il avait voulu dire. Il avait juste voulu l’aider. La détendre un peu. Ah ça, il avait réussi en beauté. Tout à éviter de croiser le regard de Salomé, ses yeux tombèrent sur un verre plein, sur la table basse juste à côté de son nécessaire de premiers secours. Il tenta de se souvenir à quel moment il était apparu. Ca semblait être de l’alcool, et elle ne s’en était pas servie pour nettoyer sa plaie, ça il en était sûr. Elle avait du le servir quand il était arrivé. « C’est pour moi le verre ? » Il l’attrapa sans attendre de répondre et en but une longue gorgée. Le liquide le brûla en coulant dans sa gorge, et il termina le verre sans attendre. « T’as mis où la bouteille ? » Il en avait marre de cette conversation, il voulait passer directement au moment où ils se soûlaient. Mais ça ne marcherait pas. Pas pour lui en tout cas. S’il buvait trop, il savait qu’il allait raconter des choses qui seraient forcément désagréables, pour elle comme pour lui, alors autant les écluser avant qu’il n’ait plus le contrôle de ses pensées. Il cessa de chercher la bouteille du regard pour se remettre bien en face de Salomé. « En fait non. C’est pas parce que t’as trouvé comment arrêter de diffuser dans ma tête que j’ai subitement perdu la mémoire, tu sais. » Fit-il avec un fin sourire. Elle était vexée, mais il l’était aussi. Et il ne la laisserait pas prétendre qu’il ne s’était rien passé, ou que c’était juste une erreur du à leurs expériences traumatisantes. Parce qu’il ne l’avait pas embrassée sous la contrainte, et qu’elle non plus. Lui, il l’avait voulu. Et elle … Elle avait essayé de se convaincre qu’elle n’avait pas voulu. Mais il avait vu quelque chose de différent dans sa tête. Et c’est à ça qu’il pensait, en la regardant droit dans les yeux, moqueur et sûr de lui. « J’ai pas fait ça pour qu’on soit quittes, okay ? Ca me faisait chier de t’entendre dans ma tête comme si le pire truc qui te soit arrivé c’était de m’embrasser et de t’en souvenir ensuite. J’ai fait ça pour t’aider … pour être sympa. » Articula-t-il en insistant bien sur ce petit mot qu’il allait finir par ne plus supporter, mais qui semblait très approprié à cet instant. Il fallait juste qu’elle comprenne qu’il essayait de faire la paix. Il voulait s’expliquer, parce qu’il savait qu’il ne réussirait pas à oublier la façon dont elle avait réagi, et il avait déjà bien assez de choses pour se rendre malade, sans ajouter ça. Il ne voulait pas que leur relation en pâtisse, juste parce qu’il avait essayé d’améliorer les choses. « Et ça m'a pas dérangé de le faire. Je suis pas un gamin qui essayait juste de te faire une crasse. Ca m'a plu. » Là au moins, si elle voulait continuer sur sa lancée et l’enfoncer jusqu’au bout, il lui tendait une perche qu’elle ne pouvait pas rater.
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Sam 7 Mai 2016 - 18:17
Maybe I'm, maybe I am just as scared as you, it's alright, stay by my side. On the edge, on the edge of everything we know, it's alright, just don't look down, and I will hold on. In the end, in the end I'm just the same as you. And it's alright, just stay by my side, and I will hold on. I'll never let go, you're right beside me.
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La justification de Lorcan quant à ses pensées déconnantes manqua de l'arrêter sur sa lancée. Mais non, même si le baiser l'avait suffisamment perturbée pour qu'elle en oublie ce point, elle ne pouvait plus s'interrompre en si bon chemin. Elle avait des reproches plein le coeur, tant envers lui qu'envers elle-même et cette situation de merde, et elle ne parvint à s'apaiser qu'une fois que son sac fut vidé. Ce moment précis où elle prit conscience de tout ce qu'elle venait de dire, mais où pourtant rien ne s'arrangea, parce que Lorcan venait de renchérir en lui suggérant une explication pour justifier son propre geste, et que ça lui hérissait encore plus le poil de le voir rentrer dans son jeu. Et puis, voilà qu'il s'emparait de ce verre qu'elle lui avait servi lorsqu'il était arrivé, et qui s'enquérait de trouver la bouteille. Parce que quoi, il fallait qu'il boive pour oublier, aussi ? Plus les secondes passaient et plus l'égo de la télépathe se retrouvait mis à mal. Si elle ne s'était pas rappelée sa blessure, peut-être bien qu'elle aurait fini par lui en coller une. Pinçant ses lèvres en refixant son regard sur lui, la brune eut l'impression que le sol venait de s'ouvrir sous ses pieds lorsqu'il reprit la parole. Est-ce-qu'il était vraiment obligé de revenir là-dessus ? Ils n'étaient pas censés avoir bouclé cette discussion au moment même où il avait commencé à chercher la bouteille ? Non, parce que franchement elle y avait presque cru, un instant. Croisant ses bras sur sa poitrine en le toisant d'un air effronté, ses mâchoires crispées se décontractèrent lorsqu'il poursuivit. Encore une qu'elle n'avait pas vu venir, parce qu'elle s'attendait à ce qu'il relance avec bassesse quelques pensées dont il avait été le témoin, certainement pas à ce qu'il justifie son geste. C'était pourtant elle qui venait de l'inciter à le faire, de manière plus ou moins explicite, en s'effarouchant suite à sa justification. Maintenant qu'il le faisait, elle n'était plus très sûre d'avoir envie de l'entendre, parce que ça achevait d'annihiler ses dernières esquisses de réprobation, et qu'elle ne savait plus comment réagir. Grimaçant légèrement au terme sympa qu'ils allaient devoir songer à bannir de leur vocabulaire, ses traits ne parvinrent pas à retrouver leur expression maussade. Et ça l'emmerdait bien, de lui montrer que ses mots faisaient mouche, tandis qu'il continuait à lui servir cet air moqueur qui aurait dû la mettre hors d'elle. Elle avait envie de lui dire que c'était donc un acte de pure générosité, que c'était fort aimable de sa part de faire don de sa personne comme ça pour l'aider. Mais il lui fallait de plus en plus de temps pour rétorquer quoi que ce soit, et Lorcan finit par enchaîner avec une nouvelle remarque sans que la brune ne soit sortie de son mutisme. Et ce ne fut clairement pas ce qui allait arranger les choses.
Il fallait dire que le déni lui collait à la peau depuis qu'elle le revêtait comme une couverture de survie, une barrière contre le monde. Ça avait commencé par le rejet de sa mutation, puis par le refus d'entendre que Noeh s'était réveillé pas tout à fait le même. Après il y avait encore eu la découverte de cette liaison entre leurs jumeaux respectifs, cette manière de se dire que c'était pour le mieux qu'elle ne répondait plus à Aspen, et puis le prétendu oubli de la fête de l'hiver. Éventuellement, elle avait fini par laisser chaque point l'atteindre, les uns après les autres. Il y avait juste ce foutu malaise entre Lorcan et elle qu'elle n'avait pas été prête à affronter. C'était pourtant ce qui semblait le plus simple, une fois chaque problème posé à plat, mais c'était quand même celui auquel elle avait mis le plus de temps à se mesurer. Alors, quand il lui dit sans détour que ça lui avait plu, la brune commença par ne pas broncher, comme si les mots si vindicatifs une seconde plus tôt avaient perdu de leur panache. Ou peut-être que c'était tout bonnement le courage qui l'avait quittée, maintenant que Lorcan semblait honnête et qu'elle était la seule à avoir encore des tas de choses à dire. S'il avait voulu lui couper le sifflet, c'était bien joué, vraiment. Son regard s'était détaché et avait commencé à parcourir la pièce des yeux, se fixant sur tout et n'importe quoi sauf sur lui. « D'accord. » Pourquoi lui répondre d'accord, comme si elle n'avait aucun problème avec cette situation ? Ça ne voulait rien dire, d'accord, en plus de ça, mais c'était le premier mot à se débloquer lorsqu'elle reposa son regard sur lui. « Mais c'est pas censé te plaire. À moi non plus c'est pas censé me plaire. » Ça lui avait plu, ou pas, au juste ? Fermant fortement les yeux un instant, comme si ça pouvait faire disparaître la fin de sa phrase, elle reprit en pesant chaque mot. « D'ailleurs ça m'a pas plu. » Elle n'en savait vraiment rien du tout, en fait, c'était pas pour être mesquine même si ça devait sonner comme tel. « Enfin, j'ai pas fait attention, quoi. » De mieux en mieux. « Vu que j'étais pas prête à.. à ça. » Voilà qu'elle en parlait comme d'un épisode traumatisant, maintenant. En même temps, il l'avait tellement prise de court qu'elle ne savait pas vraiment si elle n'avait pas plus paniqué qu'autre chose. Encore une fois, c'était plus simple de mettre tout ça sur le compte de l'adrénaline qu'il avait éveillé en la surprenant comme ça, sans prévenir. « Si je l'avais vu venir, au moins, ça aurait peut-être été diff... » Mordant sa lèvre inférieure en essayant de combiner deux pensées cohérentes, la télépathe dut se faire une raison. Ce n'était clairement pas normal d'être perturbé de la sorte, et il valait mieux qu'elle la boucle avant de s'enfoncer encore plus. D'ailleurs, elle n'aimait pas vraiment cette chaleur agréable qui avait commencé à l'envahir à cet aveu qu'il venait de lui faire quelques minutes plus tôt. C'était typiquement le genre de chose qui lui aurait donné envie d'aller s'enfermer dans la salle de bain pour ne plus en sortir jusqu'à ce que mort s'ensuive. Et puis, il y avait ce sourire moqueur qu'elle avait envie de voir disparaître sur son visage, parce que si c'était facile pour lui, ça ne l'était pas du tout pour elle et ça ne l'amusait pas. « Arrête de sourire, c'est pas cool franchement. » Ça la mettait tellement mal à l'aise, toute cette histoire, maintenant qu'elle ne pouvait plus jouer les énervées. Ç'aurait presque été plus simple qu'il acquiesce à toutes ses paroles précédentes et qu'il s'en tienne là, au lieu de lui déballer ça comme ça, parce qu'elle était forcée de répondre maintenant et elle n'arrêtait pas de s'emmêler les pinceaux. Elle préférait encore passer ses nerfs sur lui que.. Que quoi, au juste ? Lâchant un soupir en arquant un sourcil à son intention, la brune finit par décroiser ses bras en se décidant enfin à abandonner ses grands airs. Elle aurait voulu lui rendre son sourire en deux fois plus moqueur, lui dire que ça ne l'enchantait pas du tout, elle, qu'à bien y réfléchir ça lui avait franchement déplu voilà, et l'envoyer sur les roses proprement. C'était vraiment, vraiment ce qu'elle voulait au plus profond d'elle-même.
Pourtant, son regard se départit de ses allures hautaines, l'ironie qui avait commencé à se calquer sur ses traits à l'image de ceux qu'il lui renvoyait s'était évaporée. Parce qu'elle devait en avoir le cœur net, et que ça lui ferait peut-être oublier d'être chiant deux secondes, un pas en avant l'avait rapprochée de lui, suffisamment pour sentir son souffle sur ses lèvres et n'avoir qu'à lever légèrement le menton pour l'atteindre. Elle allait ajouter quelque chose, une punchline qui ferait basculer la situation à son avantage, marquant une seconde de pause. Elle voulait voir s'il faisait toujours le malin, mais c'était elle qui n'en menait pas large, malgré ses airs sûrs d'elle regagnés dans l'instant. Un battement de cil détacha son regard du sien, s'abaissant vers sa bouche tandis qu'un frisson frappait son échine, parce qu'à prendre son temps comme ça, à se rendre compte de ce qu'elle était en train de faire, c'était totalement différent des deux premières fois. Ce fut son dernier instant de réflexion, avant que ses lèvres ne s'égarent à capturer les siennes, lentement, sans précipitation. Sous ses paupières closes, des tas de sensations différentes, la conduisant à poursuivre son exploration en abandonnant sa pudeur en chemin. L'une de ses mains qui s'était simplement posée sur son torse en vint bientôt à se resserrer sur son T-shirt, alors qu'elle se faisait moins hésitante, se hissant légèrement sur la pointe des pieds pour intensifier le baiser. Oubliant sa retenue, ses questionnements moraux, parce qu'en cet instant rien ne comptait plus que de prolonger ce contact qu'elle appréciait réellement pour la première fois, ne pouvant se détacher de la surprise presque violente de ce que ça lui faisait, d'embrasser Lorcan.
Lorsqu'elle se détacha, baissant les yeux en réalisant que son rythme cardiaque était reparti dans les tours, elle ne parvint à se soustraire aux émois qui bouillonnaient dans sa chair. Incapable de nier quoi que ce soit, parce qu'elle en était certaine désormais. Ça lui avait plu, bien trop, d'ailleurs. Ses doigts tremblaient légèrement, et elle réalisa que ceux-ci étaient toujours agrippés à son T-shirt. « Ça m'a pas dérangée non plus. » Parce que c'était évident, parce qu'elle ne se serait jamais laissée aller de la sorte si elle avait éprouvé la moindre once de dérangement. Mais il fallait qu'elle le dise, qu'elle extériorise cette brûlure qui consumait ses poumons, même si ce n'était qu'un marmonnement à bout de souffle, pour enfin pouvoir reposer son regard dans le sien. Cherchant à s'accrocher à quelque chose, pour calmer la frénésie de son pouls, pour mettre fin à cet état de fébrilité dans lequel elle venait de se mettre toute seule, à jouer avec le feu comme ça.
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Dim 8 Mai 2016 - 14:33
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D’accord ? Lorcan venait de lui avouer, plus ou moins honnêtement, plus ou moins avec l’intention de la provoquer, qu’il avait apprécié leur baiser, et elle était d’accord ? Il ne savait pas ce qu’il devait comprendre, par contre il comprit rapidement que sa phrase avait fait mouche, et que Salomé avait perdu toute son agressivité d’un coup. Et elle galéra visiblement à essayer de la retrouver. Il ne savait pas vraiment quoi en penser, il s’attendait à un retour de bâton qui ne serait pas piqué des vers, mais il mettait du temps à venir, et Lorcan prit le parti de s’amuser de ce qui vint ensuite. Il n’était pas censé avoir aimé ça ? Il haussa les épaules – pas de ma faute si j’ai apprécié. Et puis la façon dont elle avait tourné sa phrase signifiait que ça lui avait plu aussi, non ? Bien entendu, elle s’efforça de démentir, et elle s’embourba ensuite dans des explications qui auraient donné envie à Lorcan de rire franchement s’il n’avait pas craint qu’elle ne se mette à cracher du feu. Il jouait, c’était très bien, mais il connaissait les limites à ne pas franchir. Salomé était en train de se perdre dans des explications fumeuses en essayant de sauver son honneur déjà bien mis à mal. S’il s’aventurait à se moquer d’elle ouvertement … Il passerait par la fenêtre, c’était certain. N’empêche qu’il aurait bien voulu rétorquer quand elle avança qu’elle n’avait pas été prête, qu’elle ne l’avait pas vu venir. Ca, c’était la meilleure ! Il leva les yeux au ciel en roulant exagérément des orbites. Il penserait à lui envoyer un courrier recommandé la prochaine fois qu’il avait envie de l’embrasser … Même si bien sûr, ça ne se reproduirait plus jamais. Avec ou sans avertissement préalable, il ne se risquerait plus à ce petit jeu. Il l’avait mise mal à l’aise, et ses tentatives pour retrouver son mordant ne servaient qu’à souligner le fait que non, entre Lorcan et Salomé il valait mieux qu’ils en restent à ce qu’ils avaient avant. Il n’avait jamais désiré quoi que ce soit de plus, de toute façon. Et heureusement qu’il n’était pas dans sa situation à elle, parce qu’il savait qu’il n’en mènerait pas plus large. Quand elle l’avait embrassé, elle avait eu le bon ton de ne pas le laisser parler ensuite, ils avaient du se sortir des décombres, et ensuite le retour au chaos de l’attentat leur avait donné autre chose sur lequel se concentrer. Mais s’ils avaient été n’importe où ailleurs ? Il ne s’était jamais posé la question, mais en regardant Salomé se débattre avec cette situation dans laquelle il l’avait plongé de force, il se demanda ce qu’il aurait fait. Si elle l’avait embrassé comme ça, sortie de nulle part. Il sentit quelque chose se contracter quelque part au milieu de son estomac à cette idée, alors il se dépêcha d’arrêter d’y penser. Ca ne s’était pas passé, et c’était très bien comme ça.
Il avait gardé son air moqueur tout le long, juste pour l’embêter, mais quand elle réduisit la distance entre eux, s’approchant si près qu’il lui aurait suffit d’à peine un centimètre pour recommencer la même connerie, il sentit son sourire flancher. Puis disparaître. Il retint sous souffle en sentant celui de Salomé sur sa peau, maudissant son cœur de battre aussi fort dans sa cage thoracique alors qu’il était censé être parfaitement à l’aise. Elle allait l’entendre et se foutre de lui, parce qu’elle avait parfaitement réussi son tour : là, il n’était plus si bien que ça. Il n’avait plus envie de rire. Il avait les yeux rivés sur ses lèvres, et tout ce à quoi il pouvait penser, c’était au goût qu’elles avaient. A la sensation vraiment pas si désagréable qu’il avait ressenti quand elles avaient rencontré les siennes. A l’envie que ça recommence. Merde. Cela dura peu de temps, mais ce fut déjà une torture. Il allait reculer et demander grâce, avouer n’importe quoi, présenter ses excuses, quand elle l’embrassa. Il ferma les yeux et se laissa complètement aller, ses mains venant tout naturellement se glisser dans son dos, retrouvant cette place qui leur avait manqué. Ce n’était plus un baiser impulsif et honteux, ce n’était pas non plus un baiser rapide et irréfléchi. C’était Salomé qui se pressait volontairement contre lui, qui se faisait pressante et entreprenante. Ce n’était plus la Salomé qu’il connaissait, c’était une nouvelle personne, familière mais qu’il n’avait encore jamais connue. Et il avait envie de la connaître, si c’était de cette façon que cela devait se faire, il voulait tout savoir sur elle. Mais il avait à peine effleuré la surface que leurs lèvres se détachèrent et qu’elle recula. Elle avait toujours ses doigts accrochés au devant de son t-shirt, il gardait toujours ses mains sur le tissu trop fin de sa nuisette, et leurs souffles erratiques se mêlèrent encore une seconde ou deux.
Et Salomé parla. Avoua. Rendit les armes. Lorcan se recula, détachant ses mains de son dos pour se les passer sur le visage. « Non, non … » Il secoua la tête, l’air soudain plus grave, embêté. « T’en es sûre ? Ca me semble pas … bien. » Ses yeux papillonnaient à travers la pièce mais toujours en évitant de se poser sur Salomé. Il refit un pas en avant, et leva la main vers son visage, mais sans la toucher. « Parce que bon, moi j’ai pas bien pu me rendre compte, tu m’avais pas averti avant et tout. » Il planta ses yeux dans les siens et ses doigts se posèrent sur sa joue, puis il se pencha pour l’embrasser dans le creux du cou. Il goûta à sa peau et aux frissons qui remontèrent le long de son dos, puis ses lèvres glissèrent sur le coin de la mâchoire, puis sur sa joue et enfin juste au bord de ses lèvres, qu’il effleura sans s’y arrêter, mais sans trop mettre de distance avec les siennes. « Mais cette fois promis … je me concentre. » Il l’embrassa à nouveau, capturant ses lèvres. Il avait abandonné tout espoir de faire demi-tour. Il ne voulait plus que ça, ses lèvres, sa peau, sa chaleur, ses mains qui se glissaient dans ses cheveux, son corps qui se pressait contre le sien. Et il s’y jetait à corps perdu sans y réfléchir une seconde de plus.
Salomé Callahan
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Dim 8 Mai 2016 - 23:43
Maybe I'm, maybe I am just as scared as you, it's alright, stay by my side. On the edge, on the edge of everything we know, it's alright, just don't look down, and I will hold on. In the end, in the end I'm just the same as you. And it's alright, just stay by my side, and I will hold on. I'll never let go, you're right beside me.
(c) acidbrain
Les lèvres encore entrouvertes sur ces mots-là, sur cet aveu prononcé de manière abrupte, sans délicatesse ni retenue, Salomé le sentit se détacher d'elle avant même d'entendre ses mots. Non. Par deux fois, Lorcan lui répondit par la négative, la chaleur de ses paumes s'évaporant dans son dos tandis qu'il rompait tout contact physique. Encore trop pantoise pour prononcer le moindre mot, la brune le contemplait, presque douloureusement, ses doigts desserrant lentement leur prise sur son t-shirt pour venir se replacer le long de son corps. Le baiser l'avait secouée, bien plus qu'elle ne l'aurait admis si les mots n'avaient pas simplement décidé de sortir sans le moindre filtre. Nulle parole ne semblait nécessaire, ses pommettes légèrement empourprées et son souffle court témoignaient assez de l'effet que ça lui avait fait. Le laissant promener son regard autour d'eux en encaissant ses paroles non sans suspicion, la brune quant à elle ne le quittait pas des yeux, le contemplant avec ténacité jusqu'à ce qu'il se décide à la regarder à nouveau. Le temps semblait s'être suspendu, chaque seconde s'accrochant aux mots de Lorcan en lui laissant tout le temps de les analyser, d'essayer de comprendre son manège. Parce qu'elle n'avait pas imaginé la pression de ses mains dans son dos, sa respiration aussi perturbée que la sienne, à tel point qu'elle n'avait d'abord pas su s'il s'agissait de son souffle ou du sien, lorsque leurs lèvres s'étaient détachées. Cela ne faisait qu'un bref instant, le souvenir était encore vivace, suffisamment pour que son ventre se mette à papillonner à cette pensée, son coeur manquant un battement tandis qu'elle se mordait la lèvre inférieure pour essayer de regagner un semblant de concentration. Lorcan mit cependant cet effort en échec en s'avançant à nouveau, la brune suivant sa main du regard avant de le reposer sur lui, arquant légèrement les sourcils en cherchant à comprendre son petit jeu, levant vaguement le menton alors qu'il reprenait à peu de choses près ses propres paroles. Elle se taisait, pourtant, curieusement docile alors que ses doigts se posaient sur sa joue, oubliant toute protestation, toute envie de se débattre, se pliant à ses réflexions en sachant pertinemment qu'elle avait envie de connaître la suite.
Inspiration avortée au bord des lèvres, regard distordant la réalité au gré des frissons parcourant son épiderme, la brune se sentit défaillir au moment même où Lorcan embrassa son cou. Douce brûlure propageant son incandescence jusqu'au moindre de ses nerfs, progressant lentement en se répandant sur sa chair comme une traînée de poudre ne demandant qu'à s'embraser. Pour finir par venir frôler ses lèvres pleines sans pourtant s'en emparer. Et elle se laissait aller, Salomé, se délestant des appréhensions et de sa fierté quasi-maladive, parce qu'il n'y avait plus de place pour les jeux d'égos, pas quand elle sentait ses dernières onces de contrôle lui échapper en s'imprégnant des paroles de Lorcan, de ce semblant de promesse qu'il semblait tout voué à mettre en application. Parce que c'était tout ce qu'elle attendait, tout ce qu'elle désirait depuis qu'il avait répondu à son baiser, depuis que son coeur avait cessé de battre convenablement et que plus rien ne tournait rond dans sa tête. Alors, lorsqu'il reprit ses lèvres d'assaut, ce fut son corps tout entier qui s'éveilla. Ses bras un instant plus tôt immobiles qui s'enroulèrent naturellement autour de son cou, ses doigts s'emmêlant dans sa nuque, glissant dans ses cheveux, accentuant leur étreinte, alors qu'elle s'y abandonnait entièrement. La patience s'envolait un peu plus à chaque nouvelle rencontre de leurs lèvres, la brune y retournant encore et encore, de plus en plus langoureusement, comme s'il n'y avait plus que ça qui avait de l'importance, d'entretenir et d'attiser le brasier qui s'était éveillé au creux de ses reins. Le coeur battait à tout rompre derrière ses côtes, se fracassant entre leurs corps qui ne se détachaient pas. La brune s'imprégnait de chaque contact, sans réprimer la tension grandissante qui s'emparait d'elle, prête à la laisser tout dévaster sur son passage. Parce qu'à se laisser submerger de la sorte, à se fondre dans ses bras, elle en oubliait tout le reste. Toutes ces émotions toxiques qui n'avaient eu de cesse de l'envahir depuis plus d'un an, la culpabilité, la honte, les idées noires, tout se retrouvait violemment balayé par l'ouragan que Lorcan avait fait naître dans son ventre. Ses mains tremblantes quittèrent finalement sa nuque, s'aventurant le long de son torse en s'accrochant au vêtement, mues par ce soudain besoin d'aller plus loin, de le sentir encore plus proche, sans être capable de le lâcher, pas sans prendre le risque de défaillir et de ne plus être capable de tenir debout toute seule. Pas avec ces jambes en coton et cette fébrilité qui frappait sa chair. Ses doigts progressèrent sous le tissu, serpentant le long de ses flancs en une caresse de plus en plus appuyée, soulevant le t-shirt alors qu'elle rompait le baiser en s'arrachant à ses lèvres. Haletante, ouvrant les yeux en reposant un regard brûlant dans le sien, une seconde s'écoula durant laquelle elle ne parvint à s'en détacher, avec ce besoin de le voir, de prendre conscience de ces traits qu'elle connaissait par coeur et qu'elle semblait redécouvrir d'une toute autre manière. Les mains crispées sur son t-shirt le firent passer au dessus de sa tête avant de le lâcher au sol tout simplement, bien incapable de se rejeter à son cou dans la seconde. Avant, son regard glissa sur son torse tandis que sa gorge devenait encore plus sèche, découvrant ces muscles dont elle n'avait pas encore pris conscience, pas avant qu'elle ne se rapproche de nouveau en laissant ses lèvres glisser le long de sa clavicule, ses mains progressant sur son ventre pour regagner son dos, apprivoisant les reliefs des abdominaux, le creux de ses reins, se collant à son corps avec de plus en plus d'insistance à mesure qu'elle retrouvait le chemin de sa bouche, qu'elle s'y perdait sans la moindre retenue.
Lorcan Wolstenholme
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Sujet: Re: (fst -18) what it takes to come alive Mar 10 Mai 2016 - 19:19
the night is young, and i'm tired of being alone
Il n’y avait rien de plus subjuguant que de sentir Salomé répondre immédiatement à son baiser. Parce qu’il y avait toujours le doute, l’infime moment d’hésitation où il se disait que voilà, elle allait le repousser maintenant, elle allait décréter qu’ils avaient assez joué et qu’ils devaient revenir à la réalité. Mais il semblait qu’elle préférait cette réalité là, elle aussi. L’instant présent. Ce moment qu’ils ne savaient plus savourer depuis longtemps, qu’ils repoussaient pour éviter de voir à quel point ils étaient misérables quand ils essayaient d’y faire face. Il y avait la réalité grise où les attentats et la mort flottaient au-dessus de leurs têtes, et puis il y avait la réalité de ce soir, dans cet appartement, où le gris avait été banni. La réalité où il se laissait envoûter par la danse que menaient leurs baisers, embrasant tout sur leur passage. Celle où Salomé faisait glisser ses mains sur sa peau, dans ses cheveux, sur sa nuque, déclenchant à chaque endroit qu’elle découvrait une nouvelle décharge d’électricité. Celle où elle fit courir ses doigts sous son t-shirt. Elle détacha leurs lèvres un instant et Lorcan la dévora du regard, les yeux brillant de cette convoitise qu’elle avait déclenchée en lui. Juste le temps de reprendre son souffle, juste le temps de croiser son regard et d’y lire exactement la même chose, avant qu’elle ne fasse passer son t-shirt par-dessus sa tête. Il ne put s’empêcher de ressentir une pointe d’injustice quand elle le dévisagea – ou plutôt qu’elle fixa tout le reste sauf son visage. Il n’avait pas réellement pris conscience qu’il se déshabillait quand il avait enlevé son pantalon, des siècles plus tôt semblait-il, mais à présent, il avait l’impression d’être nu tandis qu’elle était encore totalement couverte. Ou presque. Mais le regard qu’elle lui jetait raviva le feu qui brûlait dans ses reins, et cela effaça toute pensée parasite. Il aurait le temps de lui rendre la pareille, qu’elle ne compte pas être la seule à profiter de la vue. Elle revint ensuite vers lui et il frissonna en sentant ses lèvres courir sur sa clavicule, ses mains jouer sur son torse.
Et tandis que tous ses muscles se tendaient sous les caresses de Salomé, il sentit une vive douleur irradier de son genou blessé, lui rappelant qu’il allait finir par terre s’il continuait trop longtemps. Lui rappelant également tout le reste, ce qui gravitait autour, la raison principale de sa présence ici. Tout ce à quoi il ne pouvait pas penser maintenant. Et il refusait de perdre une seconde de plus à un penser. Il enlaça la jeune femme et l’attira vers lui. Il se dirigea à l’aveugle vers le canapé où il se laissa plus ou moins tomber, entraînant Salomé avec lui dans sa chute, et il fit passer ses jambes de part et d’autre des siennes pour qu’elle se retrouve assise sur lui. Là, c’était parfait, et son traître de genou ne risquait plus de flancher à un moment ou à un autre maintenant qu’il était bien assis. Il retrouva le chemin des lèvres de Salomé, puis de son cou. Il redécouvrit le grain de sa peau, et une de ses mains se perdit dans sa chevelure tandis qu’il inspirait son parfum, l’absorbant dans chacune de ses cellules. C’était enivrant, il en avait la tête qui tournait, et pour la première fois avec Salomé, l’alcool n’en était en rien responsable. Tout en elle n’était que tentation, nouvelles sensations à découvrir, nouveaux plaisirs à explorer. Et il se consumait à l’idée d’aller plus loin, de franchir chaque nouvelle barrière qu’il n’aurait jamais songé traverser avec elle. C’était comme s’il avait jeté un regard dans un jardin interdit, et qu’il ne pouvait plus en détourner les yeux. Il n’avait jamais pensé à elle comme ça, il ne l’avait jamais vue comme ça. Elle était intouchable, mais ses doigts couraient sur sa peau et en apprivoisaient chaque centimètre. Leurs lèvres qui ne se séparaient que pour courir ailleurs, plus bas, causant frissons et embrasements. Il découvrait la douceur de ses épaules, de sa gorge, et puis … Le satiné de ses cuisses sous ses doigts. Lentement, ils glissaient sous sa nuisette, la caressant doucement tout en explorant ses courbes. Ce n’était pas plus mal, qu’elle porte encore ce vêtement, ça lui laissait le temps de découvrir, de faire durer le plaisir avant qu’elle ne révèle ce qu’elle lui cachait encore. Il jeta un regard à ces cuisses qu’il brûlait de goûter, et ses yeux tombèrent sur ses mains. Ses phalanges abimées et couvertes de sang. Il les retira hors de sa vue, quittant cette exploration délicieuse pour laquelle il se serait pourtant damné, et il les reposa dans le dos de Salomé. Mais au creux de son estomac, il y avait autre chose qui se crispait, et ça n’avait plus rien à voir avec le désir qu’elle avait déclenché. Et pourtant elle était la seule à régner dans son esprit, et pourtant il n’avait envie que d’elle. Il enfouit son visage dans son cou, au milieu de ses cheveux, dans la chaleur ardente de sa peau, et il l’enlaça fortement contre lui, essayant de réprimer les tremblements qui prenaient naissance dans ses bras. Il voulait ne faire qu’un avec elle, il voulait se fondre en elle et ne plus jamais avoir à penser à quoi que ce soit d’autre qu’elle. Mais ses mains … Il ne pouvait pas la toucher avec ces mains là. Ca lui semblait mal, déplacé, comme de la profaner d’une certaine façon. Cela revenait à mélanger ce qui s’était passé cet après-midi avec ce qu’ils étaient en train de faire, et c’était la pire chose qui soit. Il ne pouvait pas. Il resta dans cette position un peu trop longtemps, incapable de dire ou faire quoi que ce soit. Il ne voulait pas bouger. Il avait l’impression qu’il allait se briser s’il le faisait – ou qu’elle allait s’évaporer en fumée. Mais même s’il restait en un seul morceau et qu’elle ne disparaissait pas, il allait tout gâcher. « Je suis désolé. » Marmonna-t-il. Il la prit doucement par les épaules et se recula. Il ne savait même pas quoi lui dire, il ne pouvait pas se justifier, il y avait juste cette chose qui était apparue dans sa tête et qu'il ne savait pas expliquer, et il se sentait misérable. « Ca te dérange pas si je vais prendre une douche ? Il faut que je … me débarrasse de … tout ça. » Fit-il en montrant vaguement ses mains écorchées, mais sans réussir à croiser son regard. Il se sentait mal, il avait envie de disparaître plutôt que de faire face à cette honte cuisante qui le torturait.