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 maybe it's time to move on (roraz)

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MessageSujet: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 20:16

Roman se remémore sa visite. Il se replonge dans ce souvenir, lentement, le temps que tous les détails lui reviennent. Malheureusement, il a beau essayer d'en faire abstraction, ce qui ne cesse de le frapper, de lui revenir en pleine tête à chaque fois qu'il y repense, ce sont ces grands yeux bleus. Immenses, saisissants, si ressemblants à ceux de sa mère, quand il prend les choses avec un peu de recul. Et ce visage, parfait, enfantin, ce langage à la fois acerbe et doux, ces longs cheveux blonds qui encadrent ses traits. C'était il y a à peine deux mois mais Roman s'en souvient comme si c'était hier. Souvent, il repense à cette visite si divergente de toutes les autres, cette arrivée soudaine dans son existence qui, sur le coup, ne l'a pas affecté plus que ça, mais qui à présent le questionne. Griske a toujours fonctionné par niveau. La progression avec lui peut être aussi lente que brutale, car tout dépend de ce dont on parle. L'irruption d'Anastasia dans sa vie fait sans aucun doute partie des moments les plus perturbants de son existence. D'ailleurs, il continue à ne pas y croire. Roman persiste à penser qu'elle lui cache des choses, beaucoup trop de choses, et qu'il n'a pas eu complètement tord d'être virulent avec elle la première fois qu'ils se sont parlés. Néanmoins, plus le temps passe, plus le doute s'immisce. Le Norvégien reste coincé sur certaines secondes, plusieurs détails, quelques paroles, et c'est alors son côté obsessionnel qui prend le dessus. Malgré tout ce qu'il doit gérer, entre les recherches sur Seth et Ivory, les découvertes sur les origines communes avec trop de personnes en ville et le développement de son trafic l'autre psy, la déduction, point par point, de l'emploi du temps de Scarlett Faust, cette histoire de fille refait toujours surface à un moment ou un autre dans son esprit. Pourtant, Roman sait comment il fonctionne, sans vraiment le savoir au fond. Il a juste conscience que lorsqu'une idée lui traverse la tête, il ne s'en détourne pas jusqu'à obtenir la moindre réponse ou avoir arraché une vie. Cela peut lui prendre des années comme d'infimes secondes, passer de la plus légitime des questions à de la violence pure et libératrice, mais dans tous les cas, l'ex-russe n'abandonne pas. Il a poursuivi des centaines de buts en ce sens tout au long de cette moitié de siècle qu'il a passé il y a quelques mois de ça, et il n'est pas prêt de s'arrêter en si bon chemin. De toute manière, il en est incapable.

Alors, il est ici, ce soir, et il attend son rendez-vous. Il patiente le temps que Razen Townshend daigne passer la porte de ce bar. Il prend son mal en patience, jusqu'à pouvoir demander à ce dernier un service bien particulier. Pas si différent de tous les autres, mais divergent tout de même en ce sens qu'il est, cette fois-ci, personnel. Autour d'un verre, il ne va pas lui demander de lui livrer un mutant pour son trafic, mais bel et bien un mutant avec qui passer une sorte de... pacte. Il espère que ce sera possible. Tout ce dont il a besoin, c'est de tester les limites de sa « fille ». Après cela, il pourra peut-être réussir à se décider si, oui ou non, il peut la penser un minimum sincère. Lorsque Roman n'est pas à l'aise dans une quelconque situation, sa plus grande habitude est de mettre à l'épreuve l'autre. C'est un peu une arme secrète qu'il dégaine au moindre problème – ou tout le temps, en fait, quand on y pense. Le quinquagénaire règle la majorité de ses problèmes dans la violence. Ce n'est pas un secret, c'est un fait ; Roman n'a jamais cherché à se débarrasser de ce pendant brusque et sans pitié de sa personnalité car c'est bien ce dernier qui lui a permis d'être là où il en est aujourd'hui : sain et sauf. Et si Anastasia est venue jusqu'ici pour finalement tout réduire à néant, il doit en avoir le cœur net. Le Norvégien refuse de rester dans l'indécision. C'est une sensation désagréable qui le bouffe de l'intérieur, qui manque lui tordre l'estomac quand il prend soudain conscience de tout ce que le terme de « parent » peut engendrer, et l'impression de ne pas pouvoir gérer cette nouvelle partie de sa vie peut le déstabiliser. Il le sait, il le sent, et ça n'arrivera pas. Jamais. Roman s'y refuse. Ce n'est pas dans ses plans, ce n'est pas dans ses objectifs, et il ne sait surtout pas s'y prendre, ni comment faire. Il n'est pas taillé pour ce genre de boulot, il ne fera pas un bon père. Pour le moment, il accepte juste de lui parler. Un peu. Il concède à envoyer un ou deux sms à une autre que Charlie, et a tenu une conversation de cinq minutes au téléphone avec Anastasia il y a de ça trois semaines environ. C'est tout ce qu'il peut faire pour l'instant. Il ne peut pas faire plus, les mots échangés par téléphone ont manqué le faire vomir une fois qu'il a raccroché, et c'est là que le Norvégien a saisi qu'il allait devoir faire quelque chose. Être certain de ce choix de ne pas véritablement la repousser. C'est qu'elle semble aussi bornée que lui, la petite Shostakova, alors les choses s'avèrent moins aisées qu'il ne l'avait imaginé sur le coup. Un bruit lui fait relever la tête. Situé à deux tables de l'entrée du bar, Roman continue à faire glisser son verre contre le bois, dans un petit cercle parfait et infini, alors que sa voix attire l'attention du Townshend. “Bonsoir Razen.” Une fois ce dernier installé sur la chaise d'en face, le trafiquant l'observe sans détourner le regard. Il ne se fera décidément jamais au fait de faire affaire avec un aveugle. Mais tant que le boulot est là, et qu'il est bien meilleur que ce que des chasseurs ou associés voyants sont aptes à faire, il ne peut se plaindre. “Un verre ?
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeSam 30 Avr 2016 - 12:23

maybe it's time to move on
Roman & Razen



Pour une fois, c’est un fait suffisamment remarquable pour qu’il soit à noter, pour une fois Razen n’est ni avachi devant un feuilleton télévisé à l’intérêt aussi douteux que son scénario, ni en train de manger, ni en train d’asticoter sa fille ou son frère pour pallier l’ennui et le désœuvrement. Pour une fois, et cela fait bien trop longtemps à son goût que ça n’était pas arrivé, il est assis en tailleur sur son si précieux canapé, des liasses de feuilles écrites en braille sous la main, à chercher et recouper les informations pour mieux recenser tout ce qu’il a pu amasser ces derniers mois sur Wolstenholme. Compte en banque, actions en bourses, livraisons, hospitalisation de sa fille, tout est là, sous ses doigts. Il est les parcourt, encore et encore, pour les inscrire dans ses mémoires et imprégner ses sens de ce que cela peut signifier et lui apporter. Il cherche, Razen, il cherche le point faible du trader pour savoir où frapper, le moment venu. Parce qu’il viendra, un jour, le moment où Wolstenholme les confrontera, Alvin et lui, sur l’avancée et l’échec évident du contrat pour lesquels ils ont déjà été payés, il y a bien trop de mois de cela. Il viendra, le moment où Razen devait assumer sa collaboration avec la folie de son petit frère et où les Townshend devront faire front uni face à un Hunter et pas des moindres, un de ceux qui ont suffisamment d’argent pour les faire tomber.

Un froncement de sourcils, Razen n’a, à cet instant, plus rien du papa et du frère joueur et immature qu’il est en général. Bien au contraire : lorsqu’il envoie promener les feuilles dans un juron, il les porte plutôt bien ses trente-huit ans franchement fêtés. Il a beau faire, il a beau réfléchir, il ne parvient pas à trouver de solution durable à cette bombe à retardement qu’ils gardent depuis trop longtemps. Et il n’aime pas ça, le Razen, il n’aime pas lorsque la solution lui échappe, il aime encore moins être tenu en échec par une connerie dans le genre. Se pinçant l’arête du nez, il délie ses jambes pour se guider vers la cuisine histoire d’aller se chercher quelque chose à boire dans le frigo. Une bière à la main, il regarde dans le vide. S’il y a bien quelque chose de pesant à être aveugle, c’est qu’il ne peut pas fixer son attention sur un point pour vider son esprit. Il remplace la vie par son ouïe, il cherche à attraper les bruits de l’immeuble pour mieux oublier le reste mais ce n’est pas un franc succès. Et perdu dans ses pensées, il ne peut que sursauter lorsque son téléphone s’agite de l’autre côté de l’appartement.

Griske. Le nom tombe dans l’oreille du Townshend. Son visage se durcit en même temps sans qu’il ne perde un seul instant son assurance. Il a conscience de jouer avec le feu avec cet homme, clairement un Hunter. Il en a conscience depuis le premier jour et pourtant, ils sont signés tous les deux plusieurs contrats sans que Razen ne s’hasarde à ouvrir les yeux sur le futur des mutants qu’il a pu lui livrer sans le moindre scrupule. Les problèmes des autres sont leurs problèmes, l’important pour le Townshend, c’est sa famille, ça l’a toujours été. Et aujourd’hui, les choses n’ont pas changé sur ce plan là, loin de là. C’est d’ailleurs pour ça qu’il répond positivement, convient d’un rendez-vous dans la soirée. Il ne leur suffit pas de se tenir loin de Wolstenholme, il faut aussi qu’ils aient des entrées d’argent et quitte à devoir accepter des contrats, autant le faire auprès d’anciens employeurs que de nouveaux. Un SMS dicté à Alvin et Razen fouille dans la chambre de sa fille et ses placards à la recherche de ses propres cartons de vêtements pour se dégoter une tenue potable, autre que ses tee-shirts et ses jeans usés. Traiter avec Griske, c’est jouer avec le feu, c’est jongler avec une grenade dégoupillée. Heureusement qu’il est joueur, le Razen, dans ce cas. Jusque là, il a toujours gagné, il a toujours su tirer son épingle du jeu avec l’obsessionnel. Il n’y a pas de raison que ça change, se murmure-t-il à lui-même quelques heures plus tard lorsqu’il boutonne sa chemise et se passe une main dans les cheveux, ne tentant même pas une seule seconde de les discipliner, seulement d’en chasser d’éventuels épis. Sa main se passe dans sa barbe, il s’asperge le visage d’eau glacée pour mieux se réveiller. Mécaniquement, ses doigts partent en quête de sa canne blanche, de ses verres teintés, glissent son téléphone dans la poche intérieure de sa veste où il s’en va côtoyer un peu de liquide. Et après un instant d’hésitation, Razen se laisse réconforter par le poids rassurant d’une arme à feu qu’il cale dans son dos, juste par principe.

Il n’est pas tranquille, l’anglais, lorsqu’il pousse la porte du bar. Il n’est pas tranquille, mais au moins, il garde un petit sourire aux lèvres, une assurance non feinte et la nonchalance qu’on lui connait. Un murmure, même, à destination d’un serveur. Une poignée de minutes de retard, que Griske lui pardonnera assurément. Une poignée de minutes qui lui auront servi, avec une main posée sur le mur extérieur du bâtiment, à l’explorer en pensée, à laisser fourmiller sur sa paume sa mutation pour le comprendre dans sa globalité, en chercher les points faibles et surtout en graver les dimensions dans sa mémoire, tout comme la localisation des différentes portes de sortie qui apparaissent comme des vides évidents. Il ne voit que le béton, le crépis. Il ne sent que la structure complète, comme un bloc homogène d’une seule matière. Et chaque effleurement des murs peints est une impulsion électrique qui complète ce qu’il sait, dans un mal de tête qui commence à poindre. Il n’est pas tranquille, le Razen, lorsqu’appuyé sur sa canne blanche et dans un petit sourire attentif, il écoute ce que le serveur lui indique. Le bar, les tables, celui qu’il cherche. Un hochement de tête lui sert d’accord, son attention se trouve distraite brutalement par une voix. “Bonsoir Razen.” Le sourire de l’anglais s’affirme, sa tension tout autant. « Добрый вечер Роман. » Amant d’une russe, il traite avec un russe alors autant se détendre en mettant à profit les cours donnés par Anya, entre deux passages sous la couette. Mais il faut qu’il garde à l’esprit, aussi, qu’il n’a pas vraiment droit au moindre faux pas. Mutant, il traite avec un Hunter. Père, il traite avec un homme qui non content d’être un psychopathe obsessionnel, s’avère aussi être riche, doué. Dangereux. Et il le sait bien, Razen, il ne le sait même que trop bien, dès la première poignée de main il en a été conscient.

Il se laisse guider à la table, s’installe en ôtant discrètement son flingue de son dos pour le caler sous sa cuisse, à portée de main, et remercie le serveur à mi-voix, loin de vouloir lui avouer qu’il aurait pu se débrouiller comme un grand. Parfois, laisser les autres le sous-estimer est une stratégie gagnante. Et toutes les cartes qu’il pourra avoir en main sont les bienvenues. Il s’installe, l’anglais, sans laisser paraître la moindre nervosité. Ce serait mauvais genre. “Un verre ?” Son petit sourire amusé s’affirme, il ricane un narquois « J’en prendrai même deux. Whisky. » qui devrait rappeler au Russe la personnalité du mercenaire. Avant de redevenir sérieux. Il penche légèrement la tête sur le côté, attend son verre et le fait tourner entre ses doigts dès qu’il arrive. « Ca faisait longtemps, j’ai été surpris de voir que tu n’avais pas perdu mon numéro de téléphone. De quoi aurais-tu besoin, cette fois ? » Autant y aller le plus direct possible : Razen n’est pas de ceux qui tournent autour du pot, bien au contraire. Franc, direct, il dit les choses telles qu’elles sont, surtout dans ce genre de situation. « J’imagine qu’avec les… récents changements en ville, tes affaires doivent être ralenties. » Il n’est pas du genre à tourner autour du pot, le Razen, mais il sait aussi faire les sous-entendus qu’il faut : que Griske comprenne bien là que Razen ne compte pas accepter de contrat qui puisse le mettre en porte-à-faux avec la mairie et tout la clique des défenseurs de mutants. Il aime son indépendant, il aime sa tranquillité, il aime aussi, et surtout, la sécurité de sa famille.

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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeVen 6 Mai 2016 - 20:13

Le verre de Roman continue à faire de petits cercles contre le bois de la table. Un coup bruyant, un autre silencieux, ils sont un instant le reflet de l'agacement qui gagne le hunter à l'entente de la réponse de son acolyte. Alors que ça n'arrive pas souvent au Norvégien, il ressent l'envie de pousser un long soupir mais se contient. Razen pense-t-il avoir eu l'idée du siècle en le saluant en russe ? Dans tous les cas, pour une surprise... c'est une surprise. Une mauvaise surprise, certes, fort méprisable, mais c'est un effort comme un autre. Un essai complètement foutu en l'air aux yeux de l'ex-russe mais... c'est l'intention qui compte, non ? N'est-ce pas ce que l'on dit dans ce genre de moment gênant ? Si, sûrement. Dès lors que Razen se remet à utiliser son dialecte d'origine, un soulagement immense envahit le quinquagénaire. Par chance, il n'a pas eu l'idée de préparer toute son introduction en russe. Merveilleux ! Acquiesçant les dires du mercenaire, Roman termine son verre d'une traite avant de le reposer brusquement sur la table. Les coudes bien ancrés contre le bois de la table, il se penche un peu en avant, histoire que les autres personnes présentes dans ce bar ne les entendent pas. La question est : de quoi a-t-il besoin ? et la réponse est très simple. “Déjà, que tu ne détruises plus ma langue maternelle avec ton accent barbare. C'était pitoyable.” Townshend entend-il comment chacune des syllabes qu'il vient de prononcer résonne bien mieux au creux de sa bouche d'un natif que celle du piètre imitateur qu'il a incarné en le saluant ? Bien, ceci étant dit, Roman se concentre sur ce pourquoi ils sont véritablement là, tous les deux : un mutant pour tester Anastasia. “Effectivement, mes affaires passent malgré moi au second plan depuis un petit moment. Je dois faire attention à ce que les... autorités ?” Les appeler ainsi lui arracher le palais. Ça brûle ses cordes vocales et la simple idée de l'avoir fait lui bouffe l'esprit, mais il est bien obligé de reconnaître que les mutants ont bien joué leurs cartes ce coup-ci. Il n'y a plus qu'eux pour surveiller et garantir la « sécurité » dans cette ville et, vraisemblablement, le moindre hunter, rattaché de près ou de loin au Gunpower Squad n'est pas très bien vu. Ce qui peine vraiment Roman. Ce qui l'agace aussi beaucoup. Ce qui le frustre au plus haut point. “...de cette ville ne me remarque pas.” Ce n'est pas le moment, encore moins qu'avant. Alors, la discrétion est de mise. Ces derniers mois ont déjà été compliqués à cause des mauvaises rencontres, des fâcheuses rencontres et des merveilleuses visites à l'hôpital, ainsi que l'apparition d'une mutation qu'il n'avait en aucun cas demandé, ses affaires ont donc pris sans qu'il ne le veuille une tournure différente. Cependant, il n'est jamais trop tard pour s'y remettre. La preuve. Adressant un signe de la main à un serveur au passage, l'ex-russe soulève son verre vide en l'air pour indiquer son besoin d'être resservi.

Je suppose que si tu es devant moi ce soir, c'est que tes affaires souffrent peu en comparaison...”, qu'il ricane doucement. Il est vrai que Razen est peut-être plus à même de se faire discret que lui : Roman ne traîne pas derrière lui une réputation d'ange, ou alors celle d'un ange très, très déchu, ni ne passe inaperçu. Il n'aime pas ça, de toute manière. Le hunter a tendance à peut-être en faire trop, parfois, sans pour autant réussir à s'en rendre compte sur le moment. C'est un peu plus tard qu'il prend conscience qu'il a peut-être dépassé les bornes, que sa couverture risque de sauter d'un instant à l'autre s'il continue à semer la peur et la paranoïa sur son chemin... Sauf que chaque moment qu'il passe auprès d'une personne qu'il marque de son souvenir est sacré. Surtout ceux où de pauvres mutants son impliqués ; ce sont les meilleurs, les plus savoureux, les plus jouissifs. Pas sa faute si toutes ces bonnes habitudes se retrouvent bousculées depuis « l'élection » de la nouvelle Maire. Razen a sans doute plus de chance que lui à ce sujet. Dorénavant, le Norvégien attend juste de pouvoir revenir sur le devant de la scène, sans pour autant se faire prendre ou être signalé. Beaucoup de camarades ont eu des soucis récemment ; manquerait plus que cela devienne officiellement son cas à lui aussi. “Enfin, pour répondre à ta question, je recherche un mutant assez cupide pour faire ce que je demande en échange d'une somme d'argent conséquente.” Un serveur approche, lui sert un nouveau whisky, avant de s'éloigner de nouveau. En avalant sans plus attendre une grande gorgée, Roman grimace quelque peu en reposant le verre, l'alcool brûlant sa trachée au passage, sans pour autant le détourner de son idée. Le dossier de sa chaise grince lorsque son dos massif reprend appui tout contre. “Et la garantie que le canon de mon arme ne se retrouvera pas entre ses lèvres. Je crois qu'en général certains de nos amis préfèrent cette assurance à la rémunération.” C'est en tout cas ce que le hunter a pu constater à plusieurs reprises (avant qu'il ne mette fin aux minuscules contrats qui pouvaient le lier aux différentes « personne » d'une balle en pleine tête – histoire de finir en beauté ces associations éphémères). Les mutants désirent juste l'entendre promettre une chose qu'il ne tiendra pas au final, pour se sentir rassuré. Malheureusement, Roman ne sait pas épargner. Les mutants, le mensonge, les deux, même s'il s'avère être lui-même un menteur de haut niveau. Il ne sait pas où ces derniers parviennent à trouver assez d'éléments chez lui pour lui faire confiance, par contre ; c'est vraiment un truc qui lui échappe. A moins qu'il ne fasse véritablement partie d'une nouvelle génération d'acteur au talent inestimable... “J'espère que cela sera suffisant pour convaincre.” Un sourire étire ses lèvres. Roman n'a pas besoin d'en avoir la certitude, il sait que Razen lui trouvera un candidat à la hauteur sans plus de difficulté. “J'ai besoin de m'assurer de la fiabilité d'une personne...
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeDim 8 Mai 2016 - 23:40

maybe it's time to move on
Roman & Razen



Razen est tendu. Incroyablement tendu. Sa mutation électrise son épiderme, il en aurait presque l’impression de générer des petits éclairs brûlants. L’air le fait suffoquer dans une présence qui impose des proportions d’azote, de nicotine, de phéromones, ses habits lui écorchent le derme, les fibres et les poussières lui soufflent des origines et des maillages. Il faut qu’il décompresse, l’anglais, parce qu’il joue un jeu dangereux. Et le russe qui se plait dans sa bouche, comme les lèvres d’Anya peuvent se plaire sur les siennes, est une façon pour lui de se détendre et de reprendre le contrôle, et de ses pensées, et de ses actions, et de la situation. Il est en position de force, l’aveugle, malgré sa situation précaire. Il prend la menace au sérieux, enfonce sa main dans l’estomac du lion en n’ayant pour assurance que les crocs ne se referment pas sur lui que l’expertise des ans. Sans la moindre gêne, sans laisser suinter son malaise, il s’installe, délaisse les quelques mots cyrilliques qu’il connaît pour revenir à sa langue maternelle, brutalement teintée de son accent londonien comme pour mieux récupérer sous sa coupe l’intellect de l’anglais et affirmer sa possessivité. Sans attendre, il s’empare du Whisky rapidement servi pour y tremper ses lèvres et mettre les pieds dans le plat. De l’humour, de la légèreté : oui. De l’imprudence et de la perte de temps… non. Une introduction brève, Razen ne compte pas attendre minuit pour entrer dans le vif du sujet et malgré ses sous-entendus, il espère que son propos sera clair. Très clair. Il est hors de question qu’il se mette en danger, surtout pas pour un homme du gabarit de Roman. Et s’il garde le sourire, ce petit sourire narquois qui étire ses lèvres sans vouloir disparaître, il n’en est pas moins sérieux dans ses exigences et ses questions. “Déjà, que tu ne détruises plus ma langue maternelle avec ton accent barbare. C'était pitoyable.” Son sourire ne veut pas disparaître, loin de là. Son épiderme devient hypersensible, il lui faut toute sa concentration pour ne pas effleurer Griske afin d’en savoir plus sur ses intentions et son état d’esprit. Il lui faut toute sa concentration pour ne pas provoquer de rencontre inopinée entre leurs peaux, pour ne pas risquer de mettre la puce à l’oreille du Hunter. « с удовольствием » concède-t-il avec un regard d’excuse, atteignant par là presque les extrêmes limites de son vocabulaire, une fois ôtées les insultes et autres remarques moins correctes qu’Anya lui a gentiment apprises. Ne poussant pas plus loins la provocation, Razen se redresse. “Effectivement, mes affaires passent malgré moi au second plan depuis un petit moment. Je dois faire attention à ce que les... autorités ? ...de cette ville ne me remarque pas.” Un hochement de tête, le visage de Razen s’est métamorphosé lentement et sûrement maintenant qu’ils sont au cœur de la conversation. Que les affaires du Hunter passent au second plan, c’est mauvais signe pour ses affaires à lui. Ou alors c’est bon signe, étant donné que le nom de Hunters risque de valoir un certain nombre de dollars auprès des mutants. Il joue sur les deux tableaux sans le moindre scrupule, Razen. Il n’a d’intérêt que pour sa famille, il n’a de loyauté que pour lui-même et son frère. S’il lui faut un jour planter un couteau dans le dos de Griske, il n’hésitera pas une seule seconde, n’ayant pour l’homme qu’un respect proportionnel à la somme versée une fois le contrat rempli. Et aussi éphémère que lesdits contrats. Buvant son verre à petit gorgée, Razen écoute.

Attentivement. Il est sérieux dans ces moments, il a aussi quelque chose d’inquiétant, le Townshend, lorsque son regard fixe d’aveugle se pose sur des points indéfinis et que tout son être clame la plus grande attention, concentration et intelligence. “Je suppose que si tu es devant moi ce soir, c'est que tes affaires souffrent peu en comparaison...” Un petit sourire discret vient rompre l’impassibilité et le côté dérangeant de son visage fixe. Ses affaires ne regardent que lui, et si Razen avait la moindre intention d’être honnête, il concèderait au Hunter que contrairement à ce qu’on pourrait croire les affaires ne marchant pas si bien que ça. Parce qu’il ne se contente pas de jongler avec des grenades, il s’amuse aussi à se promener avec une bombe à retardement dans son sac. Mais… Razen n’a pas l’intention d’être honnête. Il hésite même à ne répondre que par son petit sourire indéfinissable. « Tu supposes bien. » ment-il sans sourciller, avec l’aplomb du mercenaire habité à bluffer. En supposant bien, Griske se condamne à faire monter la note, à se plier aux petites exigences de l’anglais. D’une certaine manière. D’autant plus que… bon… si Griske n’est pas content, Razen n’oubliera pas de lui rappeler que ses affaires peuvent excellemment bien fonctionner d’un seul coup. Il ne lui suffirait, après tout, que d’un rapide passage à la mairie, ou d’agiter ses contacts parmi les mutants. Sans nul doute qu’en jouant bien, Razen pourrait même vendre Roman à des mutants dont il a livrés les proches au Hunter. Une situation qui serait assez cocasse, il faut se le dire. Mais qui n’aura pas lieu tant que Griske continuera à bien le payer. Et à être gentil. « Et donc… » Il relance la conversation recentrant ses pensées, leurs pensées, alors que le verre désormais vide glisse sur la table d’une main à l’autre. “Enfin, pour répondre à ta question, je recherche un mutant assez cupide pour faire ce que je demande en échange d'une somme d'argent conséquente.” Un petit sourire, une nouvelle fois. Il faut croire que ce sera sa réaction à chaque phrase énoncée par le Hunter. Un mutant suffisamment cupide ? Tu l’as devant toi murmure Razen en lui-même, tout en gardant le silence. “Et la garantie que le canon de mon arme ne se retrouvera pas entre ses lèvres. Je crois qu'en général certains de nos amis préfèrent cette assurance à la rémunération. J'espère que cela sera suffisant pour convaincre.” Un petit sourire, encore, agrémenté cette fois d’un petit ricanement. « Assurément… de nos jours, il faut bien ces deux assurances pour travailler dans notre milieu. L’instant de préservation, il faut croire. » Comme si Griske comptait tenir ses promesses. “J'ai besoin de m'assurer de la fiabilité d'une personne...” Le ton est clair : Razen a désormais en main tout ce que Roman voudra bien lui dire pour le moment. Il est désormais le moment de prendre les choses en main, de mener la danse et de récupérer les informations de manière… moins conventionnelles. Le verre de Razen lui échappe soudain, il tend la main par réflexe, effleure celle du Russe dans un geste calculé. Les informations sont brutes, entremêlées par le contact fugace mais c’était tout ce dont il avait besoin par ce petit tour de passe-passe. Retors, cruel, implacable, Griske est bien tel qu’il était il y a quelques années à leur première poignée de main. Aussi loyal et honnête que Razen, ce qui n’est pas peu dire. « Oups, pardon, il m’a échappé… » s’excuse-t-il, récupérant son verre, récupérant son jouet, récupérant son prétexte. Un sourire étire ses lèvres. Roman n'a pas besoin d'en avoir la certitude, il sait que Razen lui trouvera un candidat à la hauteur sans plus de difficulté. Sans laisser le temps à la conversation de se détériorer, il poursuit. « Un de nos amis suffisamment cupides… je dois avoir. Mais… tu parles de tester la fiabilité d’une personne. Fiabilité dans quel… camp ? Que je sache exactement qui éliminer de ma liste. » Il pourrait se proposer, le Razen, s’il n’avait pas conscience de l’absurdité de la chose. Peut être qu’avec un masque, se la jouant Daredevil, il pourrait prendre la place du mutant et empocher la double paie, mais… non, mauvaise idée. « Ce serait pour quel genre de travail exactement ? J’ai…éventuellement un dolorokinésiste, si ça peut te convenir. » Sauf que forcément, elle ne sera pas facile à convaincre. Et il faudrait encore qu’il ait son numéro, ce qui n’est pas certain. « Ou un mutant inoffensif ? Je dois pouvoir te trouver ça, aussi. Impressionnant, inoffensif, dont on peut facilement se débarrasser. » Une petite moue, Razen se rend bien compte de l’immoralité complète de ses propos et se demande un instant quelles seraient les réactions d’Ailionora si elle venait un jour à découvrir cette facette de son père. « Le genre de mutant qui est bien pour commencer dans le milieu, en somme. »

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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeJeu 19 Mai 2016 - 16:01

Parfois, Roman se dit que Razen a de la chance de ne pas voir les traits de son visage. Ni son regard. La plupart du temps, ce dernier est noir, sombre, et ce soir, il le devient à un degré supplémentaire quand son avertissement est pris à la rigolade, semble-t-il, par un Townshend qui récidive. Le russe ne lui va pas. Il ne court pas bien dans sa gorge, il ne coule pas à la perfection sur sa langue... ce qui donne un résultat peu satisfaisant. Pour une fois que le Norvégien de cœur tente de donner un conseil, on ne l'écoute même pas. Serrant les dents, Roman préfère alors se concentrer sur ce pourquoi ils se retrouvent ce soir tous les deux : prévenir Anastasia, ou Anya comme elle lui a soufflé au téléphone il y a trois semaines. Le quinquagénaire ne comprend pas pourquoi faire un tel affront à sa défunte mère, raccourcir ce prénom qu'elle a peut-être mis longtemps à choisir, mais il n'a pas fait plus de réflexion. Sa fille lui a donné dès le premier instant l'image d'une jeune femme déterminée et débrouillarde, alors Roman suppose qu'il n'y a aucunement besoin de son intervention à ce niveau-là. Pire, la moindre suggestion pourrait elle-même apparaître comme un affront à son tour, ce qui serait profondément idiot. Pour le moment, l'homme se fout bien de comment la nommer ou non, puisque le doute réside encore au niveau de sa véritable identité. Est-elle véritablement sa fille ? A-t-elle été capable de falsifier ou de créer de toute pièce ce dossier qu'elle a déposé devant ces yeux ? Que cherche-t-elle, quel est son but ? Autant de questions auxquelles Roman espère trouver des réponses grâce à l'intervention de Razen dans la machination. Le chasseur sait qu'une telle action, rechercher à tester les limites et intentions d'une personne qui se prétend de votre famille, n'est pas louable. Ni même le fait d'entraîner quiconque dans une telle obsession... mais la morale n'a jamais collé à la peau de Griske. Au contraire, plus le temps passe, et plus l'ex-russe en méconnaît la définition exacte.

Dès que le verre de Razen lui échappe des mains, les vieux réflexes de Roman s'éveillent. Tous deux désireux inconscients de récupérer l'objet, leurs mains se frôlent et, dès que le quinquagénaire remarque que le mercenaire s'est de nouveau saisi de son bien pour la soirée, son dos reprend place contre le dossier de sa chaise. “Ce n'est pas grave”, que Roman assure à l'entende de l'excuse de Razen. Par chance, ce dernier recommence à sourire et la curiosité de l'ex-russe revient au galop. Il ne sourit pas, lui, mais l'observe avec attention. Une mimique amusée parcourt cependant ses traits dès que les questions résonnent dans l'air. Évidemment. Qui est la fameuse personne ? Bien que le mercenaire ne quémande par l'information frontalement, Roman perçoit l'interrogation adjacente qui se cache derrière l'intérêt qu'il peut porte au camp. Sans doute que les ennemis du Norvégien peuvent se trouver dans tous les camps, au bout du compte, et qu'ils n'ont jamais les mêmes profils ou aptitudes. Non, au jour d'aujourd'hui, il s'agit juste de savoir si l'ennemie en question en est une. Roman a besoin de savoir s'il doit la rajouter à la liste, même s'il n'a pas encore eu l'occasion de s'occuper de ceux qui se sont placés seuls en tête de cette dernière. Laissant sa main droite venir se saisir de son verre, il recommence à le faire tourner sur la table. Le bruit est significatif du cheminement intérieur de ses pensées pour lui permettre de trouver les bons mots, la bonne façon de présenter la situation sans trop en révéler. “Juste une humaine. Elle peut attaquer par les mots mais elle n'a aucune âme de chasseuse dans les veines.” Du moins, Roman le pense-t-il. Du moins, l'envisage-t-il sous cet angle. Il n'a pas laissé beaucoup de temps à sa fille de faire ses preuves la dernière fois qu'ils se sont vus – enfin, la première et véritable fois. Il a juste accueilli Anastasia – Anya, Anya -  dans sa vie comme il a l'habitude d'accueillir chaque personne qui cherche à y entrer : par la violence. N'aurait-elle pas eu le temps de démontrer certaines capacités ? Le fera-t-elle plus tard sans qu'il ne s'y attende ? C'est là tout le fond du problème : Roman ne peut pas attendre d'être surpris. En plus d'haïr les surprises, il est incapable de les laisser lui tomber dessus s'il peut les prévoir.

Ou alors la personne a très bien caché son jeu”, que le chasseur ajoute dans un ricanement, supposé détendre l'atmosphère. Il s'avance alors en avant, décale son verre sur le côté et croise les bras sur la table. Ses mots sont plus murmurés, précautionneux ; l'envie d'être mis à jour par des oreilles traînantes n'est pas dans ses objectifs, autant être prudent. “J'aurais tendance à dire que les mutants inoffensifs n'existent pas, mais je ne vais pas jouer sur les mots maintenant.” Si Razen pouvait le remarquer, il devinerait dans le léger mouvement des lèvres de Griske un sourire. Moins étincelant que celui du mercenaire, certes, mais c'est tout de même un effort conséquent venant de lui. Faire de l'humour sur le dos des dégénérés n'est pas sa spécialité, mais l'ex-russe est certain que s'il se lançait, beaucoup le suivrait. Chaque mutant est dangereux. Chacun d'eux est imprévisible, mauvais dans le fond, pourri de l'intérieur, doté de capacités aussi répugnantes que monstrueuses. Il en va de même pour ceux que Roman s'applique à faire plier à son idéal, ses desseins – Charlie n'en a fait que les frais. Il ne lui a d'ailleurs jamais caché ce qu'il pouvait penser d'elle ; elle est au courant, bel et bien informée, jusqu'à souvent se confronter à son visage dégoûtée lorsqu'elle utilise sa mutation devant lui – bien qu'il l'oblige à le faire, parfois. Roman a déjà tenté de ne pas se montrer aussi répugné, c'est plus fort que lui, et il en est même arrivé à l'extrême de ne plus réaliser quand son regard change une fois posé sur un ou une mutant(e) avéré(e). C'est viscéral. La différence le met hors de lui, l'effraie, le terrorise. Et pour un homme de la trempe de Griske, l’effroi se combat par la violence et la Mort. Rien d'autre.

Dolorokinésiste, ça me semble idéal”, qu'il reprend, d'un ton plus concerné encore. “A moins que tu ais sous le coude un mutant pyrurgiste ou un électrokinésiste et là tu ferais de moi l'homme heureux de la Terre.” C'en est presque un euphémisme. Roman sait que mettre sur la route de sa fille un mutant, quel qu'il soit, n'est pas très paternel, dans le genre, mais il doit être certain. Les intentions de cette jeune femme doivent lui apparaître plus claires pour qu'il puisse enfin établir la marche à suivre, définir quelles seront ses actions à son encontre et ses mots à ses futures questions. S'il a répondu à ces dernières sans grande difficulté la dernière fois, l'ex-russe ne peut réitérer l'exploit sans avoir obtenu d'éclaircissement auparavant. Anastasia comprendra si elle reste sur son histoire et ne la modifie ; si c'est le cas, alors le quinquagénaire avisera. En attendant, mettre un « proche » sur la sellette n'a jamais autant de sens aux yeux de Roman que ce soir. “Je pense qu'une blessure ou deux permettront à la personne en question de ne plus avoir l'idée de me mentir... ou, au contraire, lui permettront d'affirmer une nouvelle fois ses dires s'ils s'avèrent véritables. Ce qui voudrait dire que j'aurais commis une belle erreur.” Se rappuyant contre le dossier de sa chaise, Roman laisse échapper un long soupir. Sentirait-il le doute l'envahit pour la première fois ? “As-tu besoin du profil de la personne pour cibler un peu plus tes recherches ?”, qu'il demande enfin, les yeux rivés sur le plafond sombre au-dessus de leurs têtes. “A moins que tu ais besoin d'autre chose ?
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 22:40

maybe it's time to move on
Roman & Razen



Ce n'est pas grave” Bien sûr que ce n’est pas grave, bien au contraire… Razen en a profité pour grappiller les informations qu’il lui manquait, il ne peut certes pas lire dans les pensées mais avec un peu d’instinct et d’astuce, c’est tout comme : il a beau ne pas savoir de qui Griske veut parler, même de qui il veut éprouver la fiabilité mais il sait avec une acuité glaçante que le russe est toujours aussi dangereux. Et que l’Anglais n’a aucun intérêt à se retrouver un jour dans le viseur de l’autre Chasseur et encore moins à faire le moindre faux pas. Jongler avec une grenade est un exercice de style, à la fois aussi mortel que la roulette russe et aussi inoffensif lorsque l’on sait s’y prendre qu’un fusil chargé. Rien de nouveau. Un mutant assez cupide, donc, les pensées de Razen reprennent leur cours dans un petit sourire songeur alors qu’il s’entend réfléchir à voix haute, posé et calculateur, glissant dans son esprit les différents noms des autres mercenaires dont il a connaissance, en qui il a une confiance toute relative et qui pourrait accepter ce genre de contrat. Rares sont les mutants, selon lui, qui acceptent de collaborer avec des chasseurs et plus rares encore, et là ce ne sont que des spéculations tout à fait plausibles, sont ceux qui accepteraient de travail non seulement avec le Townshend mais aussi avec un homme aussi implacable et intrinsèquement dangereux que Griske. Les questions se dessinent lentement, pour former un profil et avoir une idée plus précise de la réelle demande du russe. Car si l’Anglais ne fera pas l’erreur grossière de demander des noms, si l’interrogation reste implicite, il la dénude suffisamment pour que le double-discours soit perçu. Son oreille entend au moment où ses doigts sentent sur la surface de la table le déplacement du verre qui a repris sa ronde au bout des doigts de l’autre. De son côté, il garde plutôt son verre dans sa main, réchauffant le whisky disparu, cherchant du bout de son index à faire chanter le rebord. Attendant, tranquillement. Il est pressé, l’Anglais, mais pas suffisamment pour se montrer ouvertement impatient, bien au contraire. “Juste une humaine. Elle peut attaquer par les mots mais elle n'a aucune âme de chasseuse dans les veines.” Le petit sourire de Razen se trouble pendant un instant. Ah… qu’il aimerait avoir une main sur l’épaule du russe, pour savoir ce qu’il espère, pour comprendre ses motivations, pour comprendre ce qui le pousse à s’intéresser à cette humaine si elle ne partage rien avec lui. La curiosité le démange, la prudence le retient. Il se contente, finalement, d’acquiescer pour faire comprendre à l’autre qu’il a écouté. “Ou alors la personne a très bien caché son jeu” Le ricanement du chasseur trouve son écho silencieux sur les lèvres de Razen qui s’entrouvrent. Un grincement, que l’aveugle a du mal à interpréter jusqu’à ce que la voix du chasseur ne revienne, plus proche. “J'aurais tendance à dire que les mutants inoffensifs n'existent pas, mais je ne vais pas jouer sur les mots maintenant. Dolorokinésiste, ça me semble idéal. A moins que tu aies sous le coude un mutant pyrurgiste ou un électrokinésiste et là tu ferais de moi l'homme heureux de la Terre.” L’homme le plus heureux de la Terre ? L’intellect du mercenaire et surtout sa mémoire se mettent en branle, ses pensées restant bien cachées derrière ses yeux morts. Pyrugiste ? Il faudrait vraiment qu’il en trouve un à rajouter dans son répertoire, ce ne serait qu’un avantage pour la suite. Les pyrugistes sont fascinants et si spectaculaires que les Hunters ne peuvent qu’apprécier les chasser. Et pour Razen, ça fait une entrée d’argent en plus, chose sur laquelle il ne crachera presque jamais. Sans y penser, pour ne pas laisser un petit silence s’étendre, Razen réfléchit à voix haute. « Personne n’est inoffensif à partir du moment où on lui fout un flingue dans les pattes, c’est sûr, mais admets quand même qu’avec un canard en caoutchouc dans les mains, tu es bien moins menaçant qu’avec un AK 45… » Et lui, le Razen, qu’a-t-il entre les mains avec sa mutation indétectable et au potentiel aussi infini que pourrait le lui permettre sa capacité à emmagasiner des informations ? « Je ne crois pas avoir de pyro, il faut que je cherche. Tout dépend de l’urgence de la chose mais je vais déjà rancarder mon contact dolorokinésiste, ce sera déjà ça de fait. » Si tant est qu’elle accepte de répondre. Depuis combien de temps n’ont-ils pas travaillé ensemble, déjà, ces deux là ? Aucune idée… mais bon, si elle est comme dans ses souvenirs, elle acceptera sans trop poser de questions. Enfin… il croit. Il pense. Il espère, un peu, aussi. Il se passe la main sur le menton, essayant de faire le tour des questions et des points obscurs qu’il reste à éclaircir. “Je pense qu'une blessure ou deux permettront à la personne en question de ne plus avoir l'idée de me mentir... ou, au contraire, lui permettront d'affirmer une nouvelle fois ses dires s'ils s'avèrent véritables. Ce qui voudrait dire que j'aurais commis une belle erreur. As-tu besoin du profil de la personne pour cibler un peu plus tes recherches ? A moins que tu aies besoin d'autre chose ?” C’est une excellente question.

Des pas, on vient remplir à nouveau les verres et on s’éloigne pendant que Razen est trop occupé à faire le point, avec le sérieux qui le caractérise dans ce genre de situation. Un sérieux glacial. A voir avec quel détachement il considère les mutants de son répertoire comme des pièces remplaçables qu’il peut louer, vendre, prêter ou utiliser selon ses besoins, on a peine à croire qu’il en soit un lui aussi, et un qui s’assume. Mais il n’a aucune sympathie, aucune loyauté encore les autres mutants, pas plus que pour les autres humains. Ce qui l’intéresse, ce sont ses intérêts, sa sécurité, celle de ses proches et voilà tout. Egoïste, dans un sens, profondément déloyal et malhonnête, il a quelques fois conscience d’être loin, très loin de l’adulte que ses parents souhaitaient voir éclore et de celui qu’il aurait pu devenir. Il en a conscience, parfois, avant de se rappeler que la vie est une garce et que de toute manière ses parents n’ont pas été là pour l’élever et qu’ils ne voient rien de tout cela. Ses doigts s’agitent autour du verre pour le porter à ses lèvres. « Dolorokinésie, si ça marche, ce ne seront que des petites blessures mentales, hein, rien de bien marquant. Après, c’est sûr que de coup, un pyro pourrait graver la leçon si jamais…. Mais… d’ailleurs, tu attends quel genre de réponse si c’est pas indiscret ? Parce que si tu dis qu’elle n’est pas comme toi… j’ai du mal à savoir quel est le but de la manœuvre… » Il a du mal à savoir ou il cherche à en savoir plus ? La frontière est mince, Razen la franchit avec légèreté. Seul son sourire a finalement déserté ses lèvres, trop concentré sur toutes les variables à prendre en compte. « Si je résume bien, au final, je te mets juste en contact avec nos amis ? Et ensuite je m’écarte tranquillement du mic-mac, mon nom disparaît de la circulation et je ne suis plus lié à quoique ce soit du contrat, de ses conséquences etc ? » Histoire d’être certain que le nom de mutant qu’il livrera à Griske doit être le nom d’un mutant dont Razen cherche à se débarrasser ou si ça peut être un partenaire auquel il tient un peu. « Et niveau rémunération, ça se passe comment ? »

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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeLun 30 Mai 2016 - 12:16

Roman, il fixe ce plafond comme s'il allait pouvoir trouver la réponse à sa question dedans. Sauf que ce n'est pas le cas. Il ne va rien trouver, là-haut, il ne voit d'ailleurs rien d'autre que le parquet se tordre sous le poids des personnes qui se trouvent à l'étage. C'est tout ce qu'il perçoit. Les réponses, les questions, ça n'intéresse que lui et son acolyte. Quand il laisse son regard dériver sur les personnes paumées dans le bar autour d'eux, il se dit qu'aucun d'eux n'a jamais dû être confronté à la situation qu'il vit aujourd'hui. Personne ne s'est présenté à leur porte en se prétendant être leur fille, leur fils, leur propre sang, leur véritable chair, rien de tout ça. Il n'y a qu'à lui que ce genre de folie arrive. Alors Roman se dit qu'il peut se permettre le bénéfice du doute. Il a le droit pour une fois de ne pas croire juste les preuves qu'on a bien voulu avancer sous ses yeux. Les documents, les photographies anciennes, les lettres, les souvenirs ; il a vu tout ça mais il n'arrive pas à se convaincre de les croire. Ni ça, ni la parole donnée d'Anastasia. C'est trop perturbant. Pour Griske qui aime contrôler ce qui peut bien se passer dans sa foutue vie de chasseur de dégénérés, ça ne peut pas se passer de la sorte. Il faut une explication à tout, il a besoin d'entendre les motivations, les tenants, les aboutissants, il ne veut pas que les faits et abandonner tout le reste. Ça ne peut pas fonctionner comme ça. Trop assommé par l'annonce le jour où sa prétendue fille s'est présentée chez lui, il est aujourd'hui assez en forme pour venir demander son dû : la vérité. Celle qu'il imagine implacable et juste, pas la version erronée de cette blondinette au regard aussi dur que le sien.

Seulement, les questions du mercenaire lui donnent l'impression qu'il veut lui foutre des bâtons dans les roues. S'il a demandé son aide, c'est pas pour répondre à tout un questionnaire. S'il a fait appel à lui, c'est pour être mis en relation avec un mutant qui fera son boulot sans plus se questionner, justement. Reposant son regard froid sur les traits de Razen, Roman tente de l'écouter sans le couper. Il arrête de faire tourner son verre sur la table, et le laisse terminer. Est-ce qu'il a besoin de toutes ces informations pour simplement demander à un mutant de se présenter à sa porte, toute mutation dehors ? Vraiment ? Contractant les mâchoires, la première réponse du chasseur est tranchante. “Restons sur la dolorokinésie, finalement.” Si le mercenaire ne peut pas voir sa tête, il va sentir au ton de sa voix que de possibles limites ont été franchies. Et Griske ne se prive pas de lui confirmer en approuvant ses propos : “C'est indiscret.” Il n'y a pas d'autre mot, effectivement. En théorie, Razen doit juste faire ce qu'on lui demande, pas se montrer pire que les adolescentes dans les cours de récréation à se mettre à la botte des derniers potins. C'est un comportement difficilement tolérable que le Norvégien tente de ne pas relever. La moindre remarque condamnerait cet instant de franche camaraderie à se terminer dans de mauvaises conditions. Ce n'est pas ce qu'il veut ; ce n'est pas ce que veut Razen non plus, sans doute.

Tu diras au mutant que tu as sous la main que cette personne cherche à se faire passer pour quelqu'un de ma famille... Un membre proche. Une fois que tu auras fait ça, et que ton mutant mesurera l'ampleur de sa tâche et l'aura acceptée, tu me l'enverras.”  Roman compte bien ne pas donner plus de détails. Il n'en a pas besoin. Si l'homme en face de lui désire faire une moindre remarque sur cette personne qui se fait passer pour ce qu'elle n'est pas – sur ce qu'elle ne peut pas être – qu'il s'en donne à cœur joie, l'ex-russe ne relèvera pas. Il devra se contenter du stricte minimum et même s'en prétendre heureux s'il ne veut pas que le chasseur quitte ce bar en se levant brusquement. Le sujet étant de base particulièrement sensible, et Roman n'étant pas l'homme le plus détendue des environs, s'appuyer lourdement sur la corde sensible pourrait avoir des répercutions malheureuses auxquelles même le Norvégien ne préfère pas penser. “C'est tout ce que je demande”, qu'il clarifie une dernière fois. Le quinquagénaire déteste faire sentir qu'il est sur la défensive – car c'est présentement ce qui se passe – mais parfois il suffit de ce dernier pion avancé sur l'échiquier pour faire saisir à l'adversaire que la partie est perdue d'avance. “J'indiquerai moi-même l'identité de la cible.” Un sourire crispé froisse le bas de son visage. “En ce qui concerne l'argent, je te le transfère dès que je suis en contact avec le mutant. L'argent de ce dernier lui sera transmis quand j'aurais eu vent de son intervention.” Comme la dernière fois. Toutefois, comme un tel échange doit remonter à un certain temps, la mémoire du Townshend lui joue sans doute des tours. Portant son verre à ses lèvres pour en avaler le liquide ambré d'un seul coup, Roman repose brusquement ce dernier sur la table. La tension va mettre un peu de temps à disparaître de son organisme. Félicitations le mercenaire, Griske est dorénavant dans une forme olympique. “Ton nom à toi ne sera cité en aucun cas”, que le quinquagénaire indique la seconde suivante. Roman n'est pas du genre à trahir ses alliés... s'ils font bien leur travail, s'ils ne le trahissent pas et s'ils ne se font pas trop insistants. Des règles simples, claires, précises, qu'il est aisé de suivre ou qu'il est facile de deviner lorsqu'on commence à le côtoyer souvent. Ce qui est exactement le cas  du mercenaire. “Si tu n'as rien d'autre à ajouter, je pense que nous en avons terminé.” Loin du Norvégien l'idée d'inciter son interlocuteur à le questionner en restant dans ce bar. Plus vite ils se quitteront, plus vite Roman pourra esquiver l'interrogation de trop et l'agacement synonyme de rupture de contrat entre eux.
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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeDim 5 Juin 2016 - 17:43

maybe it's time to move on
Roman & Razen



Il a ce petit sourire aux lèvres, un brin exaspérant, un brin agaçant. Ses questions n’ont qu’un seul but : cerner les risques et les enjeux d’un tel contrat. Oh, pas qu’il compte le refuser, certainement pas, il a trop besoin d’argent pour ça et a encore plus besoin d’entretenir de bonnes relations avec des hommes comme le Griske, mais… mais il a vraiment besoin, aussi, de savoir s’il peut mettre un ami ou un ennemi sur l’affaire, à savoir s’il peut se servir de ce contrat pour se débarrasser d’un mutant potentiellement gênant pour lui et les Townshend ou pour consolider une amitié à grand renfort de milliers de dollars. C’est important, très important, et ses questions, aussi intrusives et indiscrètes qu’elles puissent être, le sont davantage encore. Et puis, Griske ne l’a-t-il pas explicitement convié à poser toutes les autres questions nécessaires pour le bon déroulement de la suite des festivités ? Si Razen est conscient de pousser peut être le bouchon un peu loin, il sait aussi quelles sont les limites à ne pas franchir, s’en approchant dangereusement, posant potentiellement un pied sur la ligne rouge sans pour autant basculer de l’autre côté. “Restons sur la dolorokinésie, finalement.” Et si Razen a encore de nombreuses questions de moins en moins prudentes à poser, il sait parfaitement reconnaître un rappel à l’ordre quand il en voit un. “C'est indiscret.” Un petit sourire, toujours ce petit sourire, et un haussement d’épaule, l’aveugle trempe ses lèvres dans l’alcool en acceptant d’une petite mimique la réprimande comme il se doit. Et sa curiosité ne fait qu’augmenter d’un cran encore par la même occasion, attisée par cette guillotine tombée sur ses questions avec l’efficacité glacée d’une mise en garde. Intéressant de savoir que derrière ce contrat se cache de l’indiscrétion, intéressant aussi de savoir qu’à tout moment, avec quelques dollars glissés ça et là et quelques recherches fortuites, Razen pourra potentiellement soulever et dévoiler une faiblesse du russe à mettre dans sa poche et à cacher dans son jeu pour l’avenir.

Un soupir, il attend une réponse, son attention se focalisant tout à tour sur les mouvements de son vis-à-vis, sa respiration et sur son environnement dans sa globalité. L’aveugle a beau être habitué aux ténèbres, il a beau respirer l’atmosphère charriée d’informations comme d’autres guettent des détails, il n’en reste pas moins vulnérable à bien trop de choses pour qu’il relâche un seul instant sa vigilance. Son apparente détente, indispensable pour ce genre de rendez-vous, sa plus qu’apparente décontraction, nécessaire à son assurance et à ce personnage créé au fil des années, tout cela n’est que de la poudre aux yeux jetée pour cacher l’homme sur les nerfs, prêt à réagir à la moindre menace par une violence aussi insoupçonnée de sa part que débridée, qui est tapi derrière Razen. Comme le prouve l’arme calée à portée de main qui ne demande qu’à servir, n’ayant jamais tiré la moindre cartouche en dehors d’un contexte d’entraînement. Comme le prouve, aussi, sa mutation qui fourmille au creux de sa main et qui ne demande, elle, qu’à attraper de nouvelles informations pour les transformer en menace. Il attend une réponse, compte les secondes et les gorgées. “Tu diras au mutant que tu as sous la main que cette personne cherche à se faire passer pour quelqu'un de ma famille... Un membre proche. Une fois que tu auras fait ça, et que ton mutant mesurera l'ampleur de sa tâche et l'aura acceptée, tu me l'enverras. C'est tout ce que je demande” L’anglais ne cherche pas une seule seconde à masquer, camoufler, effacer la moue insatisfaite qui se dessina instantanément sur ses lèvres. Ca ne lui suffit pas, comme clarification, ça ne lui suffit pas, comme détails. Il aimerait avoir un aperçu, aussi ironique que celui puisse être lorsqu’on considère sa cécité, un peu plus précis de l’ensemble du contrat. Il aimerait en savoir plus, il aimerait avoir plus d’assurances et surtout plus de certitudes. Mais il a aussi l’intime conviction que Griske n’appréciera pas de questions supplémentaires. “J'indiquerai moi-même l'identité de la cible. En ce qui concerne l'argent, je te le transfère dès que je suis en contact avec le mutant. L'argent de ce dernier lui sera transmis quand j'aurais eu vent de son intervention.” Un froncement de sourcil, un tic traverse le visage de Razen à la mention de l’argent qui sera versé aux deux protagonistes. Il apprécie l’idée de lâcher la parti dès les premières heures et surtout d’être payé que le contrat soit une réussite ou un échec du côté du mutant mais il déteste être remis à sa place de la sorte. Parce qu’il est toujours aussi évident que l’autre fatigue à la seule obligation de répéter ce qui est pourtant logique entre les deux mercenaires. “Ton nom à toi ne sera cité en aucun cas. Si tu n'as rien d'autre à ajouter, je pense que nous en avons terminé.

Razen fronce les sourcils, songeur, peu enclin à couper court à cette conversation avec précipitation. Que son nom ne sera pas cité, c’est une condition qui est acceptée par Griske et c’est déjà ça. En revanche… plusieurs points restent aussi obscurs que rédhibitoires. Songeur, donc, Razen reste muet le temps de ségréguer les questions qu’il peut encore se permettre de poser et celles qui élimeront dangereusement la patience du Chasseur. Le verre se vide de son contenu dans sa gueule, consume son œsophage, réveille ses sens, attise encore un peu sa concentration. Juste ce qu’il faut pour qu’il puisse peser ses mots. Et prendre conscience des risques qu’il court et de leur caractère inévitable. « Dans l’ensemble, les termes du contrat me conviennent. Mais je tiens à poser quelques conditions et quelques retouches. De un, vu les risques et l’ambiance actuelle de la ville, mes tarifs ont augmenté. D’un tiers. » Il est gentil, l’anglais. Puisque Griske est un partenaire de longue date, il ne doublera pas son prix comme il a tendance à le faire depuis quelques temps. « De deux, selon la méfiance du mutant, il se peut que ce soit lui qui entre en contact avec toi le premier, j’aviserai l’instant venu ; ce pourra être l’une de ses exigences. De trois… nous sommes bien d’accord que ledit mutant ne fera pas long feu après cela. Je n’en ai rien à faire, ne t’en fais pas. Mais je te conseille fortement de ne pas toucher à l’un de ses cheveux avant de l’avoir payé. Je tiens à ma réputation parmi mes différentes connaissances. S’ils commencent à apprendre que ceux que je rencarde se font avoir comme des pigeons, ce sera plus compliqué par la suite. Et si jamais son paiement peut atterrir dans mes poches, ce ne sera pas un problème. » Histoire de. Repoussant son verre, Razen s’adosse au siège, donnant explicitement la parole au Russe. Il ne se fait pas de souci, il ne s’est pas montré trop exigeant pour le coup. Ces petites retouches comme il les a amicalement nommées ne sont, au final que les suites logiques du simple bon sens.

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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeJeu 9 Juin 2016 - 14:38

Roman pense qu'il peut partir. Après avoir exposé clairement ses intentions, les choses à faire et à ne pas faire, pour rassurer ou assurer qu'il ne ferait rien de malheureux, il a songé à cogner une dernière fois son verre sur cette table pour signaler la fin de l'échange. Toutefois, le Norvégien a oublié qu'en face de lui se trouve un homme semblable. Un mercenaire qui se doit de toujours faire son travail sans raté et qui, pour cela, se doit de tenir tête aux hommes comme lui. Ceux qui ont dans l'idée de retourner au maximum la situation à leur avantage en s'en cachant difficilement. Dès l'instant où Razen reprend la parole, le regard de Griske sur sa personne aurait pu se teinter de rouge tant une haine pure peut y être décelée. Si ce bar n'était pas rempli de personnes qui ne doivent en aucun cas découvrir le sujet de leur conversation, Roman se serait déjà lever pour enserrer le cou de l'aveugle et lui faire regretter ses derniers mots. A la place, il ne bouge pas. Le Norvégien reste bien installé sur sa chaise, une expression de colère moindre sur le visage. “Dans l'ensemble ?”, qu'il répète plus doucement. Chaque mot prononcé ensuite n'est pour lui que superflu. Les conditions, il doit être seul à les poser, pas les subir de la part de celui à qui il a fait appel et qu'il a engagé à l'instant pour le servir. Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez Townshend ? La respiration maîtrisée, pour tenter d'apaiser ces nerfs tendus et ce sang qui pulse à ses oreilles, le Norvégien détourne enfin le regard pour cesser d'observer en plus d'entendre le comportement du mercenaire. Il y a quelque chose dans tout ça qui l'énerve toujours plus, autant s'éloigner seul de la source du problème avant de commettre une erreur impardonnable. “Compréhensible.” Sa réponse est une nouvelle fois soufflée d'un ton sec, une réponse passée entre ses dents comme si elle était passée par les mailles d'un filet très restreintes.

Seulement, Griske se demander sérieusement si Razen ne vient pas de se décider à jouer avec sa patience. Après les exigences du mercenaire viennent en effet les exigences du mutant qui sera bientôt sous ses ordres, et c'est une chose à laquelle le chasseur ne s'attendait pas. Sa main se contracte brusquement autour de son verre, tandis que sa tête penche un peu sur le côté. “L'une de ses exigences...”, qu'il répète encore, histoire de faire entendre sa bêtise infinie au Townshend, tel un écho. Roman se fout de la méfiance du mutant. Il sait même que ces derniers ressentent plus aisément de la fierté à être ce qu'ils sont que de la peur ou de l'appréhension. Ils ont dans les gênes cette chose qui les fait se sentir invisible et qui leur donne apparemment tous les droits. Comme celui d'avoir des exigences alors qu'ils n'en méritent rien. “Je vois que les anglais sont toujours difficiles en affaires.” Le quinquagénaire évoque cette soudaine vérité qui lui éclate à la figure d'un ton crispé. Ça l'agace d'être encore dans ce bar en train de négocier indéfiniment un contrat qu'ils ont déjà explicité du début à la fin. Est-ce pour avoir le dernier mot qu'il fait ça ? Est-ce que c'est une histoire de fierté chez lui aussi ? Roman n'en sait rien, mais après avoir gardé le silence durant de longues minutes, ses mâchoires se délient pour ne laisser filtrer qu'un seul mot : “J'accepte.

Il regrette de le faire, mais ce n'est que répéter ce qu'il a déjà dit précédemment. Rien de plus. “Je ne toucherai pas à cette chose avant que tout soit terminé et oublié.” Comme Razen ne peut pas le voir, inutile qu'il affiche son sourire le plus hypocrite pour illustrer ses dires.   Écartant son verre de son chemin, le bruit de ce dernier glissant sur le bois lustré équivaut presque à un crissement. Une fois ses mains jointes sur la table, Roman reprend lui aussi l'étalement de ses conditions. “Quant à toi, essaye d'éviter que les exigences ne se multiplient et se propagent dans la tête de ce mutant. Je déteste faire des promesses que je risque de briser à cause d'un manque de confiance. Tu es prévenu ; c'est ton boulot, Townshend, pas le mien. A toi de faire en sorte que tout se passe au mieux.” Aujourd'hui, il a fait un effort pour assurer au mercenaire qu'il ne toucherait pas à un seul cheveux du mutant avant la fin du contrat et le versement de l'argent dans les délais impartis. Si face à lui se présente un monstre ayant besoin d'être en confiance, ou au contraire d'en perdre, Roman aura peut-être déjà fichu derrière lui sa promesse et rompra ce qu'ils viennent tous deux de mettre en place en moins de temps qu'il n'en faut pour le penser. Sa promesse, l'ex-russe va la tenir si Razen tient la sienne. La moindre hésitation ne passera pas et la patience du Griske s'est toujours effritée à une vitesse impressionnante. Déstabilisante. “Je sais ce que j'ai à faire, je n'ai besoin de personne pour me dicter ma conduite”, qu'il reprend. Ça fait même un bon moment que personne ne s'est prêté à l'exercice. Roman n'invite personne à le faire et le mercenaire sera logé à la même enseigne. Poussant un soupir franc, le chasseur réajuste sa veste d'une gestuelle consciencieuse avant d'adresser une dernière question à l'aveugle. “Tu me lâches, maintenant ?
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: maybe it's time to move on (roraz)   maybe it's time to move on (roraz) Icon_minitimeVen 1 Juil 2016 - 22:29

maybe it's time to move on
Roman & Razen



Razen est aveugle. Cette déclaration, somme toute devenue anecdotique au fil des ans, implique pourtant un certain nombre de choses. A savoir que s’il s’était contenté d’être un honnête homme, un professeur, un pianiste, un charpentier voire plus simplement un homme politique, ça ne lui aurait pas posé plus de problèmes que ça de ne pas voir ses interlocuteurs et de ne se fier qu’à ses doigts pour comprendre et voir ce monde qui l’entoure. Mais Razen n’est rien de tout ça, en dehors d’être aveugle. Il est mercenaire. Il navigue dans ces eaux troubles où avoir confiance en une personne n’a pour intérêt que de lui extorquer argent, protection, connaissance, temps, n’a pour intérêt que d’obtenir quelque chose de l’autre. Sans avoir par la suite le moindre scrupule lorsqu’il sera temps de lui planter un couteau dans le dos. Et dans ces circonstances-là, savoir lire sur les traits et l’agitation de son interlocuteur ces petites mimiques et rictus qui le trahissent plus sûrement que tout le reste… et bien, c’est utile. Voir indispensable. Mais Razen est aveugle, Razen compose avec cet handicap et concentre toute son attention à l’écoute de ses autres sens pour se montrer réceptif à tout le reste. Tendu comme un arc, simulant une nonchalance plus que convaincante, l’Anglais marche sur des œufs lorsqu’il reprend la parole pour faire comprendre au Griske qu’ils sont au même niveau tous les deux dans les négociations. Et que puisque c’est le Russe qui a fait le premier pas, ce n’est clairement pas au mercenaire à ployer le genou. Il jongle avec une grenade, Razen, en faisant affaire avec le chasseur, mais cela ne lui suffit pas de toute évidence : il rajoute une torche enflammée à son set d’acrobate pour mieux rendre la pitrerie extraordinaire. “Dans l'ensemble ?” Le ton de Griske, ces mots qu’ils répètent doucement, sonnent comme des avertissements que Razen enregistre et surtout dont il tient compte. Sans faire pour autant marche arrière. “Compréhensible.” Peut être que d’autres auraient déjà cessé de grappiller, mais Razen ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il a l’attention de Roman, il la garde pour mieux tourner la situation à son avantage. Marcher sur des œufs, jongler avec une grenade, pour un homme terrifié par les clowns, l’Anglais a un certain sens du spectacle et de l’ironie.

Du mouvement. La réaction du Russe aux termes concaténés d’exigences et de mutant attire l’ombre d’un sourire sur Razen, qui aurait pourtant bien aimé en rire ouvertement s’il ne tenait pas à ce point à garder tous ses doigts, ses orteils et si possible son corps en bon état. De toute évidence, même s’il ne peut pas se délecter de tout le spectacle qu’offre un chasseur auquel on parle de se plier au bon vouloir de sa proie, Griske n’apprécie pas vraiment l’idée. Et le lui confirme sans attendre. “L'une de ses exigences...”… « Tout à fait, ses exigences… » renchérit l’Anglais, son regard vide se perdant dans la direction du Russe. “Je vois que les anglais sont toujours difficiles en affaires.” Cette fois, le sourire de Razen se raffermit, autorisé à fleurir véritablement sur ses lèvres. Seulement, même s’il a une foule de remarques à faire, il garde le silence, jouant avec son verre du bout des doigts, à trouver le point le plus faible sur la surface qui ondule sous son épiderme comme un étang perturbé par une goutte d’eau. L’activité occupe suffisamment ses sens mutants pour lui permettre d’écouter la respiration du Griske. Et le silence qui s’éternise. “J'accepte.” Razen relève la tête, inconsciemment baissée en direction d’un verre qu’il ne voit pourtant pas.

« Parfait » détache-t-il avec soin de sa mâchoire, légèrement soulagé de voir le contrat accepté en ses termes. « Je vois que les Russes sont toujours aussi bons en affaires. » rajoute-t-il même sur le ton de l’humour, et surtout d’une voix guillerette. “Je ne toucherai pas à cette chose avant que tout soit terminé et oublié. Quant à toi, essaye d'éviter que les exigences ne se multiplient et se propagent dans la tête de ce mutant. Je déteste faire des promesses que je risque de briser à cause d'un manque de confiance. Tu es prévenu ; c'est ton boulot, Townshend, pas le mien. A toi de faire en sorte que tout se passe au mieux.” Un acquiescement discret. Un léger sourire. “Je sais ce que j'ai à faire, je n'ai besoin de personne pour me dicter ma conduite” Cette fois, le sourire est accompagné par ses yeux qui roulent, la seule chose à laquelle ils peuvent lui servir désormais. « Oh… mais je n’en doute pas un seul instant, Roman. » La voix de Razen n’a pas pour but de provoquer, certainement pas. En revanche, le fait qu’il parle d’une voix aussi douce, presque doucereuse… et bien, il peut concevoir que ce soit vu comme une provocation, effectivement. Mais ce n’est pas de sa faute, lui ne voit rien. « Ne t’inquiète pas, je ne vais pas faire l’erreur de lui demander une liste exhaustive de ses vœux pour Noël, je ne suis pas stupide à ce point. Enfin… je crois. » Il le sait, Razen, il le sait pourtant que son sourire peut être irritant à force. Mais il n’arrive pas à s’empêcher de sourire, surtout pas dans ce genre de situation où sa vie ne tient qu’à un faux pas. « Et s’il dépasse les bornes et qu’un accident malheureux arrive entre toi et lui, ce ne sera plus mon problème, ce sera le sien, ne t’en fais pas. » Ses épaules se haussent d’un mouvement nonchalant. « Tu peux même t’amuser à le titiller et à le pousser à la faute, finalement je n’en ai rien à faire. Tout ce que je te demande, c’est de garder une image de gentil bougre. Ça ne devrait pas être trop difficile. » Il pousse le bouchon un peu loin, mais il faut lui pardonner : la discussion touche à sa fin, et lui touche à sa faim. Un peu.

Il étire ses jambes, se réinstalle sur le fauteuil, clamant sa désinvolture la plus agaçante. Heureusement qu’il est plutôt bon dans ce qu’il fait, le Razen, sans quoi il ferait fuir les clients. Quoique… ses capacité pour embobiner son interlocuteur sont telles qu’il parviendrait à convaincre un clampin de signer un contrat sans s’y connaître le moins du monde, se contentant de jouer sur les aspirations de la personne, comme sur un tableau de commandes qu’on lui aurait posé devant les yeux. Au sens figuré, bien sûr.

Tu me lâches, maintenant ?” La question tombe, arrache Razen à ses pensées, clôt aussitôt la discussion. Aussi. « Puisque tout est au clair, je pense que l’on peut conclure là-dessus, oui. C’est toujours un plaisir de faire affaire avec toi. » Razen redevient sérieux. Vraiment. Pour laisser une bonne impression d’une part, pour rassurer d’une autre. Pour survivre, enfin. « Je te recontacte dès que j’ai le dolorokinésiste sous le bras, ou un autre s’il s’avère inaccessible. » Et dès qu’il a l’argent, aussi. Bien sûr. Toujours. Sans être particulièrement vénal, Razen apprécie le fait de ne pas travailler pour des prunes. « Tu peux compter sur moi. »

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