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 rp mission : rafael, jeane et mina.

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Thaddeus Lancaster
Thaddeus Lancaster

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 839
SUR TH DEPUIS : 15/04/2013
MessageSujet: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 13:46

les rps missions
Rafael Demaggio, Jeane Merlyn et Mina Lehtonen
Il y avait eu cette soirée organisée par la ville, l'inauguration de la nouvelle mairie encore une soirée qui finirait mal. Mais il fallait rassurer les habitants de la ville, c'était ce que Thaddeus disait. Rafael était là pour faire régner l'ordre ou au moins pour essayer. Il n'était pas question que quelqu'un fasse exploser quelque chose cette fois. Il avait suivit une fille un peu suspecte jusque dans le sous sol de la mairie. Elle avait disparu aussi vite qu'elle était apparue. Une mutante sans doute, il n'y avait qu'eux pour faire ça.

Jeane, lassée par la soirée avait décidé d'aller faire un tour dans les autres pièces de la mairie flambant neuve. Elle avait fait le tour, avant de décidé de descendre au sous-sol. Elle était typiquement au mauvais endroit au mauvais moment, Rafael lui était tombé dessus rapidement, persuadé qu'elle était une transmutante mal intentionnée.

Mina était aussi dans les couloirs de la mairie quand elle entendit un bruit au sous-sol. Avec prudence, elle avait décidé de voir ce qui pouvait bien se passer là-dedans. Mais aussitôt qu'elle eu passé la porte, elle senti comme une présence à ses côtés, puis la porte claqua dans son dos, impossible de l'ouvrir. Elle remarqua de la fumée qui passait au dessous de la porte, puis des cris plus loin.

— La personne que suivait Rafael était une mutante, décidée à coincer le hunter, et à le brûler au fond de la cave de la mairie, la fumée est donc un début d'incendie. La mutante a un don d'invisibilité, elle s'est barrée avant de fermer la porte.
— le feu se repend à l'étage, vous êtes coincés dans le sous-sol, il est impossible de sortir par les fenêtres, trop petites pour pouvoir passer.

ordre de passage : Rafael, Jeane et Mina (si l'ordre ne convient pas, vous pouvez en discuter entre vous par mp, sans soucis (a))


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Rafael DeMaggio
Rafael DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 01/10/2015
MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 14:23

RP mission
Ft. Jeane Merlyn & Mina Lehtonen
Une mauvaise idée, cette inauguration publique. Une très mauvaise idée. Rafael en était convaincu, et ne s'était pas gêné pour le rappeler au maire. Pourtant, il avait fini par gentiment prendre son poste, surveillant les lieux depuis une mezzanine qui lui offrait un champ de vision presque parfait de la salle où se déroulaient les festivités. Il entendait les convives converser, des éclats de rire faisaient teinter les flûtes de champagne, et belles parures et élégants costumes se côtoyaient sans que qui que ce soit ne s'inquiète. Bande d'idiots, pensait-il. Les habitants de cette ville avaient définitivement l'instinct de survie d'un bichon maltais lâché en pleine jungle amazonienne. Les incendies, les explosions, les attentats, l'assassinat du président... Tous ces événements s'enchaînaient avec une rigueur presque artificielle et pourtant, tous ces bourgeois étaient les premiers à se parer de leurs plus beaux atours pour pavaner tels des paons stupides et prétentieux. S'ils avaient eu assez de jugeote pour rester chez eux, ils ne seraient pas venu pigner auprès du maire de l'insécurité régnant sur la ville.

Poussant un soupir, le chasseur s'adossa à une colonne de la mezzanine, observant les convives tandis que Lancaster commençait son traditionnel et interminable blabla pour rassurer ses citoyens. Ca, il savait faire, le maire ! Balancer des âneries mielleuses et enrobées de faux espoir, c'était bien sa spécialité ! Celle de Rafael, c'était avant tout de se taire dans ce genre de situation, et de se contenter de tirer à vue sur le premier qui ferait le moindre geste brusque. Et pour être armé, il l'était. Deux revolvers à la ceinture, son précieux couteau de chasse dissimulé dans l'une de ses bottes militaires, quelques seringues de NH25 en cas de besoin, et une petit bombe lacrymogène. Et s'il avait l'air légèrement trop armé et paranoïaque, il avait tout de même l'impression que ce n'était pas encore assez. Au moindre détail, au moindre soupçon, il luttait contre l'envie de mettre une balle dans le crâne du premier venu. Depuis que Cesare, son fils aîné, était venu lui rendre visite, il n'en était que plus nerveux. Aria avait été assassiné, son frère était devenu une véritable furie et... Pourquoi ne l'avait-il pas tué, déjà ? En y repensant, Rafael serra les dents et chassa cette idée de son esprit pour se concentrer à nouveau sur la fête.

Du moins aurait-il pu se concentrer dessus s'il n'avait pas vu une jeune fille, visiblement pressée, fendre la foule et se diriger vers la sortie de secours, au sous sol. Intrigué, il sortit le talkie-walkie accroché à sa ceinture et informant l'un de ses équipiers qu'il descendait. Silencieusement, il se glissa derrière la foule, alluma sa lampe torche et descendit à la suite de la demoiselle. Personne. Et elle était passée si vite qu'il n'avait pas eu le temps de s'attarder sur son apparence. En bas, il tira son arme de sa ceinture, en retira le cran de sûreté et avança lentement, le temps que ses yeux se fasse à l'obscurité. Mais il n'y avait toujours personne, pas un bruit... Et il erra bien cinq bonnes minutes dans la cave de la mairie sans rien trouver. Il s'apprêtait à remonter, lorsqu'un mouvement à sa droite l'interpella. Sans plus attendre, il éteignit sa lampe torche, se glissa silencieusement vers la forme humaine qu'il voyait se dessiner non loin de lui... Et l'attrapa par l'épaule, la projetant vers le mur le plus proche. Coinçant son coude contre la gorge de ce qui semblait être une jeune fille d'une vingtaine d'année, il lui braqua son revolver contre le front.

- Je te donne trente secondes pour me dire qui tu es et ce que tu fais là... Cet endroit est interdit au public, mais peut-être ne sais-tu pas lire ?

Mutante ? Humaine ? Comment savoir ? Il arrivait à peine à distinguer son visage dans l'obscurité, alors comment savoir ? Et alors que le calme semblait être revenu au sous-sol, une porte claqua un peu plus loin, interpellant le chasseur. Il y avait décidément un peu trop de monde dans cette cave... Il aurait pu se préoccuper plus tard de ce bruit étrange, mais rapidement, une odeur de brûlé vint lui chatouiller les narines.

- Et merde ! Fit-il en lâchant la gamine qu'il tenait toujours en joue.

Il y avait bel et bien quelqu'un d'autre en bas, et ce n'était certainement pas pour faire griller des marshmallows qu'il avait allumé un feu...
acidbrain
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 16:12

Parfait caméléon, Jeane avait développé le talent de se mêler dans les foules de Radcliff, de toutes les manières possibles et imaginables. Se retrouver ici, était sûrement du suicide ; hunters, transmutants, ennemis de tout bord devaient se planquer parmi la foule qui l’entourait – elle, la simple humaine. Ce soir, elle n’aurait que ce qu’elle méritait, et personne d’autre à blâmer qu’elle-même et cette imprudence sans saveur aucune, qui gouvernait chacune de ses journées. A quoi bon essayer d’éviter le danger, de toute manière ? Celui-ci était partout, à chaque coin de rue, à chaque heure de la journée. A chaque personne à laquelle elle se mettait à faire la conversation : dans ce coin du Kentucky, il semblait y avoir plus de dégénérés et de chasseurs armés jusqu’aux dents, que de gens qui n’avaient rien demandé. Indéniablement, chaque pas qu’elle commettait en dehors des murs sécurisants de sa chambre de motel, la faisait flirter avec le danger. Le risque. Presque une drogue de laquelle elle se sustentait trop souvent : elle avait bonne réputation, la gamine rousse qui avait presque reproché à Eremon de se jeter à la gorge d’un chasseur sans même réfléchir plus d’une seconde. Au final, elle n’faisait pas mieux, et n’parvenait même pas à trouver de quoi se détourner de tout ça : dans les instincts qu’elle n’avouera jamais, Jeane s’était attendue à voir son père dans la foule des invités à la cérémonie du maire. Vêtue de cette robe presque trop belle pour quelqu’un comme elle, réconciliée avec les cérémonies bourgeoises qu’elle avait connues dans sa jeunesse, la Merlyn était tout à fait apte à se fondre dans la foule, à y être invisible presque, ou à y accrocher le regard, selon ses préférences. C’n’était pas par sympathie à l’égard de Lancaster qu’elle était ici – contrairement à tous les gens qui l’entouraient. Dans la foule, elle ne reconnaissait que trop peu de visages : et parmi eux, il n’y avait nulle part son géniteur, synonyme de l’erreur qu’elle avait commise. C’n’était pas faute, pourtant, de ressentir un soulagement coupable à cette idée : telle une gamine indécise, la rousse fuyait et poursuivait tout à la fois la figure paternelle qui n’avait cure d’elle. Elle pouvait mimer autant qu’elle le voulait, c’était elle, la pauvre orpheline qui courait après la dernière figure parentale qui lui restait.

Contrairement à tous ceux autour d’elle, Jeane n’avait pas touché à un seul verre d’alcool, et esquivait les conversations inintéressantes qui rassemblaient quelques petits groupes, ici et là : c’était quand même un acte de défiance, un exploit de la part du maire, d’avoir réussi à réhabiliter l’espace de la mairie aussi rapidement. C’était toujours une chose qu’on pouvait lui reconnaître, à ce fou de Lancaster ; il n’faisait jamais les choses à moitié. Elle s’était pourtant bien vite lassée de la foule amassée autour du maire – lorsque tout le monde se tourna en direction de la scène mise en place pour le discours du maire, Jeane en profita pour se mêler parmi les quelques abrutis tout autour d’elle : en un rien de temps, elle venait d’amasser quatre portefeuilles différents, piochant ici et là avec la discrétion qu’était la sienne désormais. Et les petits bourges de Radcliff qui soutenaient avidement Lancaster, avaient un nombre conséquent de billets sur eux, à croire qu’ils comptaient payer en liquide et immédiatement toute personne qui les prendrait en otage contre une rançon particulière. Il était temps pour la rousse de disparaître : agile, s’excusant avec un sourire d’ange à toutes les personnes qu’elle bousculait, Jeane prétexta devoir aller aux toilettes – elle rejoignit un couloir quasiment déserté, arpentant le grand espace quasiment vide de la mairie. Etait-ce un crime, après tout, de vouloir découvrir le bâtiment plutôt que d’écouter le blabla hypocrite du maire ? Dans une ville comme celle-ci, sans doute ; l’humaine n’avait pourtant pas l’envie de se faire prendre. Son meilleur repli fut le sous-sol, vers lequel personne ne la vit descendre : il n’y avait là en-bas, aucune caméra à même de l’interpeller directement. Après avoir descendu discrètement les marches de l’escalier qui menait à l’étage en-dessous, Jeane trouva un coin tranquille, pour sortir de sa petite sacoche les portefeuilles qu’elle y avait planqués. Dans l’un d’eux, elle trouva pas moins de deux cents dollar, une carte de crédit, et même une carte membre à un club de country. Une photo, qui la fit ricaner d’ironie. Portefeuille suivant, presque plus encore de billets, et rien d’autre d’intéressant. Et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’elle amasse près de six cents dollars, de ce qu’elle put évaluer à la faible lumière de sa lampe torche. Elle allait remonter vers la surface – enfin raisonnable, lorsqu’une poigne glaciale la saisit par l’épaule. Sans douceur aucune, le dos de la jeune femme s’écrasa contre le mur avec force, la rousse n’ayant pas le temps d’avaler une bouffée surprise d’air, avant qu’un bras ne passe sous sa gorge, paralysant ses sens. Elle en avait pourtant, côtoyés, des dangers jusque-là, mais la poigne de son adversaire baigné dans les ténèbres n’avait rien à voir avec les menaces qu’elle avait eu à affronter jusque-là. Au contraire, si facilement rabattue dans ses retranchements, sans aucun moyen de trouver une idée pour se défendre, Jeane se sentait à nouveau comme cette gamine de dix-sept ans qui avait vu des hunters tuer sa mère sans rien pouvoir faire. « Je te donne trente secondes pour me dire qui tu es et ce que tu fais là... Cet endroit est interdit au public, mais peut-être ne sais-tu pas lire ? » Le sang pulsait déjà contre ses tempes, porté par le rythme effréné de son cœur ; était-ce ça, le cercle vicieux de sa vie ? Allait-elle mourir comme elle aurait dû crever, six ans plus tôt, avec sa mère ? L’homme en face d’elle n’avait sûrement aucune idée, aucune capacité à comprendre à quel point ces mots n’avaient pas pu se faire un chemin jusqu’à l’esprit de la rousse : l’ironie, le sarcasme, les habituels masques d’assurance de la Merlyn l’avaient désertée de manière bien lâche. Et tout ça, c’était encore sans compter le métal glacial du canon de l’arme juste contre son front ; cette sensation gelée la traversant de part en part, familière, synonyme des cauchemars qui la poursuivaient depuis Los Angeles. « Je-je... » elle détestait cette situation débile, le fait de sentir des larmes d’agonie border ses paupières alors même que son pouls s’acharnait vertement contre la poigne du type – s’il ne la lâchait pas, elle n’allait pas pouvoir répondre à son interrogatoire indéfiniment. C’n’était pourtant pas cette raison, qui le poussa à lui laisser reprendre un souffle, mais bien un bruit, qui la fit sursauter aussi efficacement qu’un danger sorti de nulle part – vulnérable voilà ce qu’elle était subitement, et peu importait tout ce qu’elle avait déjà traversé depuis qu’elle était retenue prisonnière par la quarantaine autour de la ville. Il la relâcha, aux aguets ; et tout ce qu’elle put faire, c’est enfin avaler un long souffle, une de ses mains tâtant sa gorge. C’n’était pourtant pas la fin, et Jeane le comprit bien assez vite – toujours plaquée contre son pitoyable pan de mur, les jambes tremblante la trahissant plus qu’elle ne l’aurait voulu : désormais, elle connaissait bien, l’arôme amer d’un incendie proche amenant sa fumée âcre jusqu’à eux. Encore ?! Allait-elle franchement encore devoir traverser un truc comme ça ?! Et encore une fois accrochée à la volonté d’un putain de chasseur ?! « Qui est là ?! » lâcha-t-elle d’une voix rauque, sans demander avis à son interlocuteur indésirable ; à vrai dire, s’il pouvait y avoir quelqu’un d’autre avec eux, ce n’serait pas de refus. Toute son âme l’exigeait, le priait à genoux – que le fou furieux en face d’elle ait une autre cible vers laquelle orienter son flingue.
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 20:38

RP mission, Jeane, Rafael & Mina

   
« J'ai vu de la lumière alors je suis rentrée. » C'est un peu près la réponse que Mina aurait pu donner si quelqu'un s'était interrogé sur le pourquoi de sa présence à cette soirée. Une fête à la mairie, pas de quoi faire rêver, surtout pas une fille comme elle, ancienne dégénéré, oublié et torturé par le gouvernement comme ses animaux qu'on retrouve maquillés comme des prostitués au fond d'un ravin après quelques semaines dans un centre de test pour cosmétique. Oui, voilà la plus haute estime qu'elle a d'elle-même, à la hauteur d'un chien errant. Ça donne envie. Pourtant, la belle était là, debout, habillée plutôt sobrement comparé aux autres, observant ce monde qu'elle ne connaît pas en dévorant au passage tous les petits fours gratuits du coin. C'est sans doute pour ça au final qu'elle a décidé de s'incruster, pour se remplir le ventre tout en découvrant un autre monde, un univers impitoyable dont elle ne fait clairement pas partie. Elle s'en rend bien compte lorsqu'elle écoute discrètement les conversations de ses gens, qui parlent de choses futiles, sans intérêt, d'argent, des femmes, d'amour, de bagnoles, comme si leur plus gros problème était de savoir de quelle couleur serait leur prochaine voiture. Loin de ce qui remplit l'esprit de la demoiselle. La mort. Le désespoir. La peur de disparaître comme si elle n'avait jamais existé. Voilà ce qui la torture, ce qui la maintient en vie, ironiquement, mais malgré ça, Eggsy était là, comme une brebis égarée au milieu des loups. Finalement, peut-être que monsieur rouquin-je-tue-tout-ce-qui-bouge-avec-plaisir avait raison, elle cherchait à se faire tuer, à souffrir, à se mettre en danger, simplement par ennuie. Saine d'esprit, elle n'était plus sur de l'être et surement se serait-elle davantage posé la question si le maire n'avait pas commencé son interminable discours.

La bouche remplie de petits fours, telle une enfant qui veut gouter à tout sans laisser une miette de quoi que ce soit, la brunette écoute négligemment les mots de cet homme qu'elle n'apprécie pas tant que ça. Elle ne sent dans ses paroles que des mensonges, des conneries, de jolis mots pour cacher de vilaines choses, rien de plus. Un politique en somme et ceux qui la connaissent le savent très bien, la politique, ce n'est pas franchement son truc. Alors sans attendre, sans réfléchir elle attrape une petite assiette de petits fours, discrètement, se faufilant alors loin de la foule, sans vraiment savoir où elle se dirige. C'est bien son truc ça, marcher sans connaître sa destination. La pauvre n'a aucun sens de l'orientation en plus de ça, à ses yeux en fonction de sa position le nord et le sud changent complètement, autant vous dire qu'à cet instant, dans ce petit couloir, assiette en main, Mina ignore totalement où elle se trouve. Alors, elle se stoppe, grimaçant, observant les alentours pour retrouver le chemin de la sortie, mais une nouvelle fois on l'interrompt. Un bruit au sous-sol attire son attention, l'obligeant à pencher la tête sur le côté, tic incontrôlable. Un warning apparaît dans sa tête. Elle repense à tous ses films qu'elle regarde, à ses femmes qu'elle traite d'idiotes quand elles s'amusent à se balader seule dans un parking souterrain ou dans une cave après avoir entendu des bruits étranges, mais à peine y a-t-elle pensé qu'elle a déjà la main sur la poignée, conséquence malheureuse de sa curiosité maladive. C'est donc officiel, elle cherche les emmerdes.

Il fait noir, pourtant elle avance, sans perdre son assiette, la bouche encore remplie de ses victuailles, les yeux plissés, essayant de se repérer, de comprendre d'où vient ce bruit. Puis tout se passe vite, elle ressent une présence, sans voir qui que ce soit, un frisson parcourt son échine et la porte claque dans un bruit sourd, l'enfermant définitivement dans ce lieu glauque au possible. La maladroite tente bien sûr d'ouvrir à nouveau la porte -sans pour autant oublier de mettre en bouche deux trois nouveaux petits-fours, chacun ses priorités- mais rien ne se passe, hormis cette fumée qui commence à apparaître et des cris lointains. « Ch'est quoi s'bordel? » ses mots sont mal formulés, presque incompréhensible à cause de sa gourmandise mal placée. Inutile de réfléchir, elle doit s'éloigner de la porte, alors elle recule, puis avance, suivant le seul chemin qui s'offre à elle, espérant y trouver une issue de secours ou quoi que ce soit d'autres. Après tout, il doit bien avoir un moyen de sortir, et puis pourquoi quelqu'un s'est amusé à l'enfermer? Sans parler du fait qu'elle n'avait vu personne au final... un courant d'air? Mais d'où vient le feu du coup? Trop de questions qui ne trouveront pas de réponse tout de suite, puisque la chance étant rarement de son côté, elle tombe rapidement nez à nez avec deux autres victimes de la porte maudite, dont une tenant une arme à feu et la visant ostensiblement. Ok, entre le psychopathe-aux-cheveux-de-feu, l'incendie et maintenant ça, c'est clairement officiel, Mina attire les ennuis comme le miel les abeilles. Pragmatique à l'excès, beaucoup trop calme face à cette situation atypique, elle n'en perd pas son assiette, avale sa bouchée avant de répondre à la question de cette rouquine -encore une!!!- , statique pour ne pas se faire plomber sans raison. Pas tout de suite. « Heu... Je me suis perdue. Je suis pas armée. Et... Je crois bien qu'il y a le feu... » Voilà, c'est clair et concis et de toute façon qu'est-ce qu'elle peut faire de plus? Danser la polka en chantant son innocence? Vu la tête de ce type même si elle lui prouvait par a + b son manque total d'implication dans ce qui se passe, il continuerait de la considérer comme une menace le monsieur G.I.Joe-beaucoup-trop-armé.
   
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Rafael DeMaggio
Rafael DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 01/10/2015
MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeLun 2 Nov 2015 - 20:09

RP mission
Ft. Jeane Merlyn & Mina Lehtonen
Bien sûr que la gamine ne répondit pas... C'aurait été trop facile que de lui faire tout avouer immédiatement. Tout ce qu'elle parvint à faire, c'est bégayer, faisant croître plus encore l'agacement du chasseur. Il aurait presque préféré se retrouver face à un mutant belliqueux et prompt à répliquer que de faire face à une enfant incapable de lui donner son nom. Il fut d'ailleurs tenté de l'abandonner là... Avant de se souvenir que, humainement parlant, ce genre d'attitude n'était pas très bien vu en société. D'autant que si c'était bien une dégénérée, il valait mieux garder un œil sur elle pour pouvoir l'abattre au moment opportun. Il faudrait donc qu'il se traîne un boulet apparemment terrifié... Décidément, ce n'était pas sa soirée. Et cette fumée qui se répandait, laissant autour d'elle une infâme odeur de brûlé... Que se passait-il, bon sang ?

Pestant, le chasseur fini par baisser son arme et fit signe à la rouquine de le suivre. Pas question qu'il la perde de vue. Et si jamais elle tentait de s'enfuir, une balle dans la cuisse la ralentirait sûrement assez pour qu'elle se tienne tranquille ensuite. Ils n'eurent pas à aller bien loin avant de croiser une autre gamine – décidément, Rafael sentait qu'il allait devoir faire la baby-sitter toute la soirée – qui semblait connement s'être perdue avec son... Plat de petits fours ? Le chasseur la dévisagea, s'attendant à ce qu'on lui annonce que toute cette plaisanterie n'était qu'un sketch. Mais non. Il semblait bel et bien coincé ici avec deux écervelées, dont une affamée qui était allé se servir allègrement dans le buffet de la réception. Première chose à faire lorsqu'il quitterait les lieux : Rappeler à Lancaster que ses petites réceptions idiotes étaient réservées à des adultes susceptibles de sortir leur chéquier pour servir leur cause, et non pas des gamins. A la réplique de la goinfre, Rafael ricana.

- Hin... Tu as trouvé ça toute seule, peut-être ? Il y a de la fumée partout mais sûrement là pour faire joli ? Qu'est ce que tu fous là, gamine... Ou non ! Qu'est ce que vous foutez là, toutes les deux ? Et ne me faites pas perdre patience. Si je n'ai pas une réponse dans la minute qui vient je vous jure que je vous coupe les doigts un à un...

Oui il était énervé. Et non il n'était pas aimable. Est ce que ça étonnait quelqu'un ? Probablement pas. Rafael n'était pas vraiment réputé pour son amabilité ou sa patience. Il voulait des réponses, là, maintenant. Dans le cas contraire, il pouvait toujours menacer de les faire rôtir, à défaut de les faire sortir de là en vie, il aurait leurs noms. Mais bientôt, l'alarme incendie retentit à l'étage du dessus, et la foule commença à s'agiter, des cris se firent entendre, des bruits de pas précipités... Le feu gagnait l'étage, la porte du sous sol était verrouillée... Et Rafael ne savait pas toujours pas s'il était en présence de deux humaines ou si l'une d'elle était la dégénérée responsable de tout ce bordel. Grognant, il sortit son talkie-walkie de sa poche et tenta de joindre ses collègues à l'étage supérieur. Si l'un d'eux lui répondit rapidement, l'informant qu'il fallait évacuer la mairie au plus vite, la communication fut interrompue alors que Rafael s'apprêtait à donner sa propre position, dans l'espoir que quelqu'un viendrait les secourir. Bien évidemment... Il n'y avait plus que de la friture sur la ligne, et il fini par ranger l'appareil d'un geste rageur dans sa poche. Il grimpa les marches menant à la porte du sous sol, tenta de l'enfoncer mais elle ne fit que grincer sur ses gonds. Pas de clé en bas, l'impossibilité totale de crocheter la serrure... Il n'avait plus qu'à redescendre, résigné.

- Bien... Ils sont tous en train de se faire la malle, là-haut, et personne ne viendra nous chercher. Est ce que l'une de vous a vu d'où est parti le feu ? Et qui l'a allumé ?

Ils allaient devoir trouver un autre moyen de sortir de là, et le chasseur ne voyait pas trop comment à part en arpentant l'interminable réseau de galeries qui passait sous la mairie. Si tant est que le feu ou la fumée ne les rattrapent pas avant. Et quitte à partir dans une direction, autant s'assurer qu'ils ne se jetaient pas dans la gueule du loup...
acidbrain
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeLun 2 Nov 2015 - 21:14

Jeane Merlyn et les emmerdes ; la puissance de ces deux forces se rencontrant brutalement, semblait être un des credo habituels à Radcliff. La rousse n’avait que trop rarement le temps de souffler (à son goût) qu’elle se retrouvait précipitée dans un tout nouveau chaos ; pire que le précédent, rajouterait-elle volontiers, l’âme secouée par l’effroyable sentiment d’injustice qui palpitait dans ses veines. C’n’était qu’une raison supplémentaire pour lui donner envie de laisser ce maudit bled derrière elle, et de n’plus jamais se retourner sur les kilomètres qu’elle laisserait entre elle, et cet endroit bouffé par le vice et la violence. Des chasseurs qui levaient la main sur elle, la prenaient pour une idiote – des transmutants qui lui balançaient des éclairs dans la tronche ; c’en était trop, vraiment trop. Les nerfs en pelote, consumée par l’inquiétude née de l’entrée brusque d’un fou furieux armé dans son champ de vision, la Merlyn s’était sentie fondre, bien pathétique – pour la première fois depuis longtemps. L’attaque de l’inconnu l’avait renvoyée à une époque ténébreuse de son passé, ses démons intérieurs grondant plus vivement que jamais, et la paralysant de la tête aux pieds ; ce n’était pourtant plus cette fille-là qu’elle voulait être. C’était cette Jeane, aussi fragile que Valeria, qu’elle avait fuie en partant de sa Californie natale où n’plus rien n’y avait valu le coup. Mais définitivement, peu importaient les prétentions avec lesquelles elle agissait en règle générale, il était plus évident que jamais, ce soir, que la rousse n’avait jamais laissé ses monstres d’existence derrière elle. Elle avait essayé, essayé de toutes les manières possibles et imaginables – pour mieux échouer, ici, sous le regard furieux d’un type qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, mais la détestait malgré tout. Quel paradoxe, elle qui était si adorable en règle générale ; c’était à lui qu’elle aurait dû faire les poches ce soir. Pathétique pantin entre les doigts violents d’un tortionnaire au tout nouveau visage, la Merlyn ne sentit guère son souffle retrouver le chemin entre ses lèvres, lorsqu’une troisième personne se présenta bien à eux. Etait-ce là un coup du sort qui s’acharnait ? Une ironie grotesque ? Quelque part, malgré leurs différences, la jeune femme et l’homme timbré eurent sûrement la même réaction face à la troisième protagoniste de cette histoire. Dans l’horreur de la situation, celle-ci faisait tache – un point d’humour disgracieux alors que la prescience d’un énième danger se rajoutait au reste.

Et pourtant, le type tentait de garder la face, mais la menace qui sortit d’entre ses lèvres – aussi ferme avait pu être son ton – sonna faux dans l’esprit de la rousse. Le feu ou le hunter fou furieux ; que choisir ? Le ricanement – les faux-semblants, c’est tout ce qu’elle trouva et jusque-là, ça l’avait toujours sortie de n’importe quelle situation. Jeane s’était tirée de bien pire situation (malheureusement pour elle, et son passé cabossé par de bien nombreuses épreuves), c’était ce qu’elle devait se répéter, histoire de ne pas perdre la boule. « Ouais bien sûr, y’a un incendie au-dessus de nos têtes mais pourquoi n’pas prendre le temps de nous découper les doigts un par un – ou phalange par phalange, tant qu’on y est ?! » plus que narquoise finalement, la réplique était cinglante, rageuse pour répondre à la hargne que le type leur avait pleinement vouée jusque-là : au fond, il pouvait être hunter comme il le voulait, ça n’l’empêchait pas de ne pas être con h24. Après tout, s’il en avait marre des transmutants, elle, elle en avait clairement marre des chasseurs armés jusqu’aux dents, prêts à sauter à la gorge de n’importe qui. « P’tèt que t’as pas besoin d’connaître notre CV en entier pour qu’on sorte de là, non ? » question rhétorique, et elle n’attendit nullement la réponse : pendant qu’il s’excitait au niveau de la porte, elle observa l’autre fille avec perplexité. Lequel était le pire des deux ? Difficile à évaluer. Avaient-elles seulement le droit de s’déplacer pour chercher une issue, elles aussi ? S’prendre une balle parce qu’elle se bougeait pour sauver sa (et leur) peau tout à la fois, c’n’était pas dans les priorités de la Merlyn. Il revint finalement à leur niveau, et posa encore une question pleine de bon sens. « Ouais, c’est sans doute le dragon qui est passé juste au-dessus de nos têtes pendant que tu m’menaçais avec ton flingue, qui a provoqué le feu. Y'avait pas d'feu quand j'suis rentrée, y'en avait un quand elle a débarqué, 'suffit d'faire le calcul. » elle roula des yeux, aussi explicite qu’une adolescente lassée par une activité familiale fort déplaisante. Sans se faire prier, Jeane s’approcha du hunter, lui lâchant un sourire on n’peut plus hypocrite. « Auriez-vous l’amabilité de céder votre veste pour faire quelque chose de constructif ? » d’une voix presque trop charmante, papillonnant avec excès. Elle fit signe à l’homme de passer sa veste sous la porte pour bloquer la fumée – à moins qu’il n’veuille qu’elle le fasse avec sa robe, et se retrouve à poil pour rajouter de la fantaisie au truc. De sa petite pochette, elle tira la minuscule lampe torche qui l’avait déjà bien aidée quand elle s’était retrouvée contre l’autre fille aux cheveux blancs complètement folle – maintenant plus que jamais, elle n’s’en séparait plus. Le faisceau de celle-ci éclairant des recoins par-ci, par-là, la Merlyn s’accrochait à la volonté de faire quelque chose, réfléchir activement à de vraies solutions, plutôt que de retrouver le chemin de la panique. Depuis l’temps qu’elle était à Radcliff, malheureusement, elle s’y connaissait bien en feux, maintenant.
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Rafael DeMaggio
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 12:16

[quote="Rafael DeMaggio"]
RP mission
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« Ouais bien sûr, y’a un incendie au-dessus de nos têtes mais pourquoi n’pas prendre le temps de nous découper les doigts un par un – ou phalange par phalange, tant qu’on y est ?! »

- C'est une idée à creuser, puisque tu le proposes si gentiment...

Ah ça... Il n'aurais pas hésité un seul instant si ça avait pu lui clouer le bec, à la rouquine. Il se serait bien passé d'une petite fouineuse dans une telle situation, d'autant que ça ne résolvait pas le problème principale : Qui était et où était celui ou celle qui avait provoqué l'incendie ? Au lieu de partir à sa recherche, le voilà qui se retrouvait avec deux gamines, dont une mal élevée et une autre qui se goinfrait de petite fours. Il n'avait pas signé pour faire la baby-sitter, bon sang ! D'autant qu'il aurait probablement fait la pire baby-sitter de la planète... Adieu Disney et aires de jeux, bonjour éducation militaire ! La rouquine n'avait décidément pas la langue dans sa poche... Le chasseur leva les yeux au ciel, se forçant au calme pour ne pas lui apprendre le respect à coup de pieds dans les côtes.

- Parfait... Pendant que tu montes une jolie histoire de conte de fée, le dragon a du en profiter pour s'enfuir, c'est ça ? Elle a l'air encore plus bête et perdue que toi, ça m'étonnerait qu'elle soit notre pyromane...

Si la demoiselle aux petits fours l'entendait parfaitement ? Évidemment. Si ça le gênait de parler d'elle ainsi alors qu'elle était à deux mètres ? Absolument pas ! Rafael regarda la structure autour d'eux, alors même que les poutres commençaient à grincer au dessus de leur tête. A l'étage supérieur, le parquet devait être dévoré par les flammes, ce n'était plus qu'une question de temps avant que les fondations ne s'écroulent sur eux. Et étrangement, le chasseur n'avait pas spécialement envie de mourir ici, enterré sous des tonnes de gravas. C'aurait été rendre bien trop service à la communauté. Lorsque la rouquine s'approcha de lui, Rafael la toisa de haut en plissant les yeux. Allons bon... Voilà qu'elle se mettait à jouer les innocentes, avec son regard de biche et son sourire angélique ? Une paire de claques, voilà ce qui lui aurait remis les idées en place et... Ah... Évidemment. C'était un service, qu'elle voulait. Bien les femmes, ça... Toujours à user de leurs charmes pour obtenir tout ce qu'elles voulaient ! Levant les yeux au ciel, Rafael était bien obligé de reconnaître que la rouquine avait raison. Il fallait contenir au mieux la fumée toxique qui ne tarderait pas à les tuer tous les trois s'ils ne faisaient rien. Sans rien ajouter, le chasseur grimpa les quelques marches menant à la porte du sous sol et retira sa veste. Il en sortit tout ce qui pouvait lui être utile – arme, téléphone, lampe torche – et coinça le vêtement sous la porte pour ralentir la fumée.

A peine était-il redescendu avec les deux intruses qu'un nouveau tremblement se faisait entendre. Levant les yeux au dessus de sa tête, Rafael eut tout juste le temps d'attraper la rouquine par le bras, la poussant à l'autre bout de la pièce pour qu'elle ne finisse pas ensevelie sous les gravas. Si elle ne semblait pas blessé et lui non plus... Ils ne pouvaient pas en dire autant de l'autre fille. Le chasseur n'avait eu qu'une demi seconde pour réagir, et de toute manière il n'était pas payé pour sauver la peau des inconnus.

- Rien de cassé ? Grogna-t-il à l'attention de la rouquine.

Il s'approcha de l'escalier, à présent détruit, à l'endroit où s'était tenue l'autre demoiselle quelques instants plus tôt. Une partie du plafond et une grosse poutre lui était tombés dessus, quel pourcentage de chance y avait-il pour qu'elle ait survécu ? On ne voyait dépasser qu'une main, couverte de sang, et c'était amplement suffisant. Rafael s'en détourna sans un mot, très peu disposé à l'idée de s'emmerder à retirer les rochers pour ramasser un tas de bouillie humaine. La police viendrait la sortir de là plus tard, de toute manière il n'y avait plus rien à faire pour elle. Alors il se tourna vers la rouquine, sortit sa lampe torche et éclaira ce qui semblait être la seule issue possible.

- Je crois que nous pouvons définitivement faire une croix sur l'autre sortie. Il ne nous reste que celle-ci. Tu peux me suivre ou rester là, je m'en fout royalement, mais si tu tiens à la vie, je te conseille de ne pas t'attarder trop longtemps.

Sans demander son reste, Rafael s'engouffra dans l'étroit couloir qui menait au réseau de galeries souterrain de la mairie. Où ils allaient atterrir, ça il n'en savait rien. Mais ce serait toujours mieux que de rester piégés dans une cave qui menaçait de s'effondrer à tous moments.
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeJeu 14 Jan 2016 - 12:45

Si Jeane et le danger, ça ne faisait pas bon ménage en règle générale ; Jeane, Radcliff et le danger, ça commençait à devenir une putain d’habitude qui lui bouffait la vie. Il fallait toujours qu’elle commette un quelconque pas de travers à proximité d’un connard de première pour se retrouver dans une situation de ce genre : quand bien même elle ne faisait que passer, se fondre à la masse et essayer de se sociabiliser sans demander son reste, ça finissait toujours dans des circonstances désastreuses. La fête foraine où elle avait dû pactiser avec le pire salopard de la planète aurait dû lui servir de sonnette d’alarme et la convaincre de ne définitivement plus mettre le pied dehors, si ce n’est pour trouver un moyen de forcer ce foutu barrage autour de la ville afin de quitter cet endroit à jamais. Il avait toujours fallu qu’elle joue avec le feu malgré tout, comme si le Kentucky était la zone tant attendue qui allait pousser la rousse à renouer avec ses démons profondément enfouis par les kilomètres : survivre et Jeane, c’était une histoire qui remontait à longtemps. Trop longtemps. Elle ne se souvenait plus de ce que ça faisait, de vivre, simplement vivre avec une bonne quantité d’insouciance et d’imprudence, uniquement préoccupée par la tenue qu’elle mettrait pour aller séduire un garçon dont elle n’en avait rien à faire. Des années et des milliers de kilomètres séparaient désormais la défiante et sarcastique Jeane de la fragile et superficielle jeune fille qui était morte avec sa mère. Et Radcliff n’ferait que l’endurcir, battre le fer jusqu’à ce qu’elle finisse par céder – il n’restait plus qu’à espérer qu’il y ait un hôpital psychiatrique à proximité. A défaut, il y avait surtout un certain nombre de psychopathes prêts à lui foutre une balle dans la tête pour une raison ou une autre – ou sans raison, somme toute, ça leur éviterait de prétendre rendre un service publique en tuant de dangereux ‘dégénérés’ qui n’avaient rien demandé. Pour s’trouver à l’endroit où il était, avoir la gâchette aussi facile et être une enflure de première, l’homme qui lui servait de vis-à-vis avait déjà tout le portrait du parfait hunter qu’elle avait dessiné dans sa tête – un type bien semblable à tous ceux qui étaient venus l’attaquer chez elle, comme ça, alors qu’elle avait eu à peine seize ans. Semblable à ces mêmes types qui n’avaient pas hésité à tuer sa mère, la traitant comme un dommage collatéral au milieu de leur vendetta contre son père – somme toute, il n’en fallait guère plus à l’humaine pour profondément exécrer son compagnon d’infortune. Ca et l’fait qu’il se soit présenté en lui pointant un flingue sur la tempe : dans le monde normal, ça lui aurait valu la taule, mais évidemment ici-bas, les chasseurs avaient tous les droits, et n’hésitaient pas à s’en servir à outrance – même contre des gamines qui n’payaient pas de mine, et qu’ils se plaisaient à dévaloriser la seconde d’après.

« Parfait... Pendant que tu montes une jolie histoire de conte de fée, le dragon a dû en profiter pour s'enfuir, c'est ça ? Elle a l'air encore plus bête et perdue que toi, ça m'étonnerait qu'elle soit notre pyromane... » « Oh pitié monsieur le détective, partagez avec nous votre brillante conclusion alors- » ne put-elle s’empêcher de renchérir avec toute l’ironie du monde ; s’il était si intelligent pour se sentir supérieur à elles deux réunies, qu’il règle tous les problèmes par lui-même : si leur vie n’était pas menacée par des flammes brûlantes et un gaz toxique, Jeane se serait volontiers assise comme une princesse en attendant qu’il fasse quelque chose de constructif, le monsieur aux graves problèmes de caractère – et d’ego. « Peut-être bien qu’un surplus de connards qui pètent plus haut que leur cul a causé une combustion spontanée à l’étage au-dessus. » souligna-t-elle dans un marmonnement, quand bien même elle portait le sentiment d’avoir le plus gros des connards égocentriques, ici, avec elle. Ca restait une théorie on ne peut plus acceptable ; et de toute manière, personne n’eut l’opportunité de proposer quoique ce soit d’autre, avant que les craquements ne s’intensifient, se répondent les uns aux autres. La Merlyn n’eut qu’à peine le temps de lever les yeux vers le plafond, avant que l’autre ne lui attrape brusquement le bras, l’attirant sur le côté – tout juste pour éviter un véritable éboulement qui se déversa dans le vide. Et sur la dernière personne restante. Et parce qu’elle était la seule personne humaine avec une âme dans cette pièce, le haut le cœur qui la prit ne passa sûrement pas inaperçu ; ravalant sa bile en plaquant sa main sur sa bouche, Jeane s’avéra bien plus incapable que son vis-à-vis de se détourner de la main ensanglantée qui restait de la jeune fille qui les avait accompagnés jusque-là. Certes, elle n’avait pas eu beaucoup le temps d’en placer une ou de faire quoique ce soit ; ça restait un cadavre, dont la culpabilité reposait sur leurs épaules – les siennes en tout cas, difficile d’imaginer ‘Dieu’ avoir quelque remord que ce soit ; après tout, n’était-elle pas juste une humaine, pauvre petit dommage collatéral blabla ? Elle ne se donna même pas la peine de répondre à sa question – quel réflexe débile pouvait bien pousser un connard de première à demander à une inconnue si elle n’avait rien de cassé alors que quelques minutes plus tôt il avait été prêt à lui exploser le crâne d’une balle dans la tête tout ça parce qu’elle s’était retrouvée dans le mauvais couloir ? A croire qu’il avait un brin de schizophrénie dans l’crâne, en plus de tout le reste. Au milieu des larmes qui bordaient ses paupières, l’émotion, la fumée, tout ça, Jeane ne put que lui envoyer un regard foudroyant, avant qu’il n’enchaine. Et blabla il était le premier à pointer de sa lampe torche miniature la sortie, alors c’était sa sortie et lui monsieur le héros qu’on devait suivre pour s’en sortir. Et pourquoi pas l’remercier à la fin, hein ? Elle ne fit que lever les yeux au ciel, avant de s’engouffrer à sa suite ; sa suite, du moins pour un temps, avant qu’elle n’accélère ne pas pour brusquement lui passer devant – question d’ego, fallait croire qu’elle en avait aussi. Mais elle s’arrêta vivement, plus furieuse qu’ironique pour une fois – enfin, il serait temps. Après – combien de tentatives d’assassinat sur sa personne ?! « Au fait, tu crois que ton précieux maire a compris que personne veut d’lui dans cette ville ? Non parce que ça fait combien d’personnes qui manquent de crever dans des explosions ou des incendies juste parce qu’il pointe sa sale tronche quelque part ? » même pour quelqu’un qui n’vivait pas ici et ne subissait pas directement les conséquences de son élection, Jeane faisait déjà partie de ceux qui détestaient viscéralement Thaddeus Lancaster. Combien de dommages collatéraux se dressaient sur le chemin de Lancaster vers le pouvoir, hein ? Elle ricana bien assez vite, autant qu’ils sympathisent. « Enfin, j’suppose que tu connais pas grand-chose d’la notion de remords. C’est pas à la portée d’n’importe qui de pointer un flingue sur la première fille qu’on croise et de prétendre que tout c’qui arrive ensuite n’découle pas de ça directement. » car après tout, elle ne se serait jamais retrouvée là sans lui, mais évidemment, il devait être le héros de la situation parce que c’était définitivement un besoin qu’avaient tous les hunters – entre lui, et l’autre taré aux histoires de sorcières, ils avaient tous un problème d’assurance, ou quelque chose dans le genre. ‘Suis-moi ou meurs, j’m’en fous mais tu t’en sortiras pas sans moi, blablabla’ – dans toute sa vie, tout c’que Jeane pouvait dire, c’est que son existence serait bien meilleure si les hunters n’avaient jamais existé.
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Rafael DeMaggio
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeVen 22 Jan 2016 - 2:03

RP mission
Ft. Jeane Merlyn & Mina Lehtonen
Il avait passablement envie de lui en mettre une. Voire deux. Voire de l'ensevelir elle aussi sous les rochers afin de pouvoir continuer sa route tranquillement sans avoir à se coltiner une gamine en jupons et à la langue bien trop pendue pour lui. Si elle avait pu la boucler et se contenter d'avancer sans dire un mot... Ah ! Ca aurait été bien trop beau, évidemment. Au moins, il n'avait plus à se préoccuper de l'étrange jeune femme qui leur avait tenu compagnie l'espace d'une dizaine de minutes, puisqu'elle devait à présent ressembler à un ersatz d'être humain en deux dimensions. C'était peut-être cruel à dire, mais ça faisait ça de moins à gérer. Et de toute manière, ce n'est pas ça qui empêcherait le chasseur de trouver le sommeil la nuit suivante. Il avait de toute manière pris l'habitude de prendre une certaine distance vis à vis de la mort de ses congénères. S'il avait encore été touché par tous ceux qui avaient le malheur de mourir à Radcliff, il aurait fini dépressif voir fou et interné.

Aussi, au lieu de répliquer quoi que ce soit à la provocation de la rouquine, il se contenta de lever les yeux au ciel. Dans un sens, elle n'avait pas tort. Ceux qui s'étaient trouvés au dessus de leurs têtes quelques minutes plus tôt rassemblaient les plus grosses fortunes de la ville, sinon de l'état. Dire qu'ils respiraient davantage l'odeur de l'argent que celle de l'air ambiant n'était pas vraiment une métaphore, finalement. Et même si lui-même pouvait se targuer d'être assit sur un tas d'or plus que respectable, faire le guignol au milieu d'une bande de dindes et de paons jacassant l'avait toujours profondément emmerdé. Ils étaient tous là, à l'affût de la moindre faiblesse du voisin, à fureter comme des fouines à la recherche d'un nouvel investissement intéressant ou d'un contrat juteux... Alors oui, ces gens-là pétaient clairement plus haut que leur cul, comme le disait la rouquine. Seulement, il doutait que ce soit l'imposante coiffure d'une riche héritière, le point de départ de cet incendie. Décidément, cette journée sentait l'échec à plein nez. Il ne connaissait pas le coupable à l'origine de l'incendie, ne savait pas si les personnes qu'il était supposé protéger étaient en vie et entière – non pas que ça lui pose un quelconque problème de conscience, mais s'il y avait des morts, ce serait mauvais pour ses affaires – et par dessus le marché il se retrouvait coincé dans les souterrains avec une inconnue. Une inconnue qui n'allait pas tarder à pleurer... Allons allons... Pauvre petite chose sensible qui se mettait à avoir de la peine pour sa consoeur qu'elle avait à peine connue ? Si elle avait besoin de réconfort, elle n'était pas tombée sur la bonne personne. Car Rafael n'avait pas l'intention de lui tapoter gentiment la tête en lui disant que tout irait bien. Qu'elle se rassure toute seule, lui n'avait clairement pas besoin de ce genre niaiseries d'enfant !

Si elle avait besoin de pleurer, ce serait sans l... Et voilà qu'elle lui passait devant la tête haute. Petite peste, qu'il pensait, tout en luttant pour ne pas l'attraper par l'épaule et repasser devant. Quitte à jouer au con, après tout... Il excellait en la matière ! Il attendait patiemment le moment où elle se vautrerait en beauté à cause de sa tenue de carnaval, ou encore se mettrait à geindre parce qu'elle avait cassé son talon. Eclairant leur chemin, il écoutait d'une oreille distraite les âneries qu'elle était en train de lui baver.

- Je ne m'amuse pas à compte le nombre d'attentats qu'il y a dans cette ville ou dans ce pays... Jusqu'à preuve du contraire, si Lancaster est maire c'est bien parce qu'il a été élu, et donc que les habitants ont voté pour lui. La prochaine fois, réfléchissez-y à deux fois avant de mettre un nom dans l'urne... Si tant est que tu aies l'âge pour voter, bien sûr...

A vrai dire, il n'arrivait pas à déterminer quel âge elle pouvait avoir. Elle était plutôt grande et portait une robe qui redéfinissait les notions de décence et de bon goût, mais elle avait tout de même des traits juvéniles... Alors quoi... Gamine qui se la jouait déjà adulte ? Bah... Peu lui importait, finalement. Ce qui l'intéressait davantage, c'était cet embranchement auquel ils venaient d'arriver. A gauche, une grille sans serrure. A droite, une porte, certes verrouillée, mais qui pouvait être forcée.

- Merci pour cette brillante leçon de vie, mademoiselle, j'avais peur de devoir vivre le restant de mes jours avec une culpabilité inconnue sur les épaules. Désormais j'ai compris, je suis juste un connard. C'est bon maintenant ? On peut y aller ?

L'amabilité ? Merci bien, il l'avait oublié en quittant son domicile le matin même. Il tendit alors sa torche à la jeune fille, sortit de quoi crocheter la serrure de sa poche, et entrepris de débloquer le loquet de la porte. La fumée continuait à gagner du terrain, et le chasseur savait qu'il avait plutôt intérêt à se dépêcher s'ils voulaient sortir vivants d'ici. Fort heureusement, il avait l'habitude de devoir s'introduire dans des bâtiments verrouillés dans y avoir été invité, aussi ne tarda-t-il pas à entendre le cliquetis salvateur. Rafael poussa la porte, laquelle protesta dans un gémissement de ses gonds avant de finalement s'ouvrir sur un long corridor plongé dans l'obscurité. Après avoir récupéré sa lampe, il jaugea la rouquine avec un sourire moqueur

- Les dames d'abord... A moins que tu aies peur du noir, peut-être ?

A vrai dire, il se fichait bien de savoir si elle passerait ou non devant lui, il espérait simplement qu'en effet, elle se mettrait pas à chouiner parce qu'il faisait sombre et humide dans le couloir qu'ils devaient traverser pour trouver – avec un peu de chance – la sortie.
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 13:32

Oui, c’n’était pas toujours facile d’être une fille – franchement, aurait-elle pu se pointer à cette cérémonie pompeuse sans porter une robe et des chaussures à talons ? Combien d’gens se seraient retournés sur son passage sous prétexte qu’elle était différente de la masse bourgeoise qui trainait là ? C’avait plus été un effort pour ne pas se faire remarquer, une bonne volonté de sa part, que d’essayer d’un tant soit peu être en accord avec la troupe d’imbéciles qui s’amassait dans le nouveau bâtiment de la mairie, prompts à réceptionner avec du champagne et des petits canapés fourrés, pour oublier que dehors, la guerre battait son plein. M’enfin, la Merlyn ne faisait pas partie de ces pessimistes qui mettaient déjà des mots aussi extrêmes à ce qu’il se passait au-dehors ; mais qui pouvait s’dire surpris, franchement, du fait qu’un incendie se soit déclenché dans le bâtiment ? Au moins pouvaient-ils s’estimer heureux, ç’aurait pu être une bombe, ou une attaque biologique, ou une onde de choc amenant la mort et juste la mort sur son passage – après tout, les hunters ne menaient-ils pas une vendetta contre les vilains transmutants tous plus dangereux les uns que les autres ?! Ces mêmes dégénérés qui, au fond, n’faisaient que déclencher des incendies et des explosions, on ne peut plus faciles à gérer pour des gens lambdas ? Il suffirait simplement que le temps de réponse des pompiers soit inférieur à une demi-heure pour faire une différence. Oui, une demi-heure, c’était ce qu’elle avait retenu, de son supplice insupportable en compagnie de la mutante et du chasseur timbré, subi au beau milieu de la fête foraine la plus désastreuse de l’histoire des fêtes foraines. Définitivement, à bien des égards insoupçonnés, c’n’était vraiment pas facile d’être une fille – devoir se coltiner les paroles misogynes et sexistes, simplement rouler des yeux sous prétexte qu’ils avaient un flingue, et qu’elle, elle n’pouvait clairement pas se balader armée d’un Beretta dernière génération sans passer pour une criminelle de première, sous prétexte qu’elle n’était pas estampillée ‘Approuvée par Monsieur le maire, Thaddeus Lancaster, maître de l’égalité et du respect des lois’. Oh oui, peut-être aurait-elle dû opter, cette fois-ci et la précédente, pour l’option de se jeter dans les bras de son connard de héros en chouinant – mais fallait croire qu’elle avait plus d’assurance que ça, l’orgueil battant dans ses veines. La hargne, si intacte qu’elle se découvrait ; six ans plus tard, à toujours voir le visage ensanglanté de sa mère à chaque fois qu’un hunter ouvrait la bouche. Qu’ils parlent donc de nécessité, de sens commun, de la justice et la sécurité qu’ils amenaient aux pauvres petits humains sans défense.

C’était qu’ils étaient tous toujours affreusement marrants, synonymes de la putain d’ironie de la vie, à chaque fois qu’ils ouvraient leur gueule – franchement, allaient-ils devoir s’orienter sur la discussion politique qui consistait à dire ‘hey c’est la démocratie, ma p’tite’ ? – elle en lâcha un ricanement, ouvertement moqueur, certainement pas sardonique ou provocateur. Juste moqueur, comme toutes les circonstances qui les entouraient. « Y paraît que je viens d’un état un peu plus progressiste que celui-ci. Et même si on pouvait admettre que le Kentucky était le pire état de c’pays, je doute qu’y’ait quelqu’un dans cette ville – hormis les imbéciles au-dessus – qui puisse gober l’idée que Lancaster ait été élu à la loyale. » c’n’était pas un débat dans lequel ils allaient se lancer – à vrai dire, s’il pouvait fermer sa bouche et n’alimenter aucune des discussions qu’elle avait pu lancer, ce serait parfait. Elle ne demandait que ça, elle, balancer des poings verbaux dans la tronche de ceux qui le méritaient, et surtout n’avoir aucune réponse – surtout une réponse aussi débile que celle-ci. Il la prenait pour qui, franchement ?! C’n’était pas parce qu’elle avait l’air d’avoir vingt ans tout au plus, qu’elle était rousse et qu’elle était une femme qu’elle n’y comprenait rien à la politique. A vrai dire, y’avait de bonnes statistiques qui devraient lui dire, à c’type, de n’pas se fier aux apparences : c’était un peu comme leur différence de taille, là - surprenant, la façon dont elle pourrait se révéler plus intelligente que lui. « Oh, n’t’en fais pas. Pour vouloir éveiller le minuscule éclat d’humanité qui pourrait y avoir en toi, faudrait que j’en ai quelque chose à faire. » elle arqua un sourcil, feignant une moue désolée – oui il était un connard, et ça sautait tellement aux yeux qu’elle n’avait même pas besoin d’un diplôme en psychologie pour s’en rendre compte. Et puis, le haïr lui, le blâmer lui, ça éloignait quelques-uns des songes qu’elle ne pouvait s’empêcher d’avoir, déjà – quel avait été son nom, à cette fille ? Avait-elle de la famille qui l’attendrait, se demanderait ce qui lui était arrivé ? Et ses parents ? Comment pouvait-on vivre avec l’incapacité de savoir ce qui était arrivé à un de nos proches ? Heureusement pour elle, le chasseur ne remarqua pas la vivacité avec laquelle les doutes et les questionnements affaissèrent son visage et plongèrent ses nerfs dans un océan glacé. Quand le cliquetis de la porte qu’il ouvrit se fit entendre, Jeane se recomposa, avant même qu’il n’ait eu le temps de remarquer quoique ce soit – m’enfin, c’n’était pas comme s’il serait capable d’y saisir quelque chose faisant écho à son âme pourrie. Il avait déjà repris sa lampe torche, et elle le fusilla du regard sous le faisceau de celle-ci lorsqu’il lui fit signe de s’engager dans le couloir empli de ténèbres qui se présentait devant eux. Le fait était là, immuable, dormant dans ses entrailles – elle avait peur du noir ; à cause des gens comme lui, de ceux qui l’avaient laissée, abandonnée, à côté du corps mort de sa mère – pendant des jours et des jours, des nuits entières à sentir la vitesse à laquelle un cadavre pouvait se décomposer. Déjà, une enclume venait de se poser sur sa poitrine, rendant sa respiration erratique ; mais elle ne dit rien, ses mâchoires s’enserrant dans l’ultime expression de son arrogance, de sa haine. Une réplique cinglante aurait été de mise, mais Jeane ne s’en encombra pas, avançant dans l’ombre la plus opaque qui soit. Peut-être devrait-elle ouvrir la bouche, au contraire, pour se distraire – l’idée lui vint presque comme un éclair de génie, et elle ne put se retenir plus longtemps ; « J’sais pas, c’est peut-être moi qui ai une vision bizarre des choses – mais ce serait pas au type armé de trois flingues, dix couteaux et sans aucune peur de la mort de passer devant ? » non, parce que c’n’était pas c’qu’il pensait être, à vrai dire ? Un héros transcendant les lois de la nature ?! Impossible, sûrement, de déverser plus de mépris dans cette phrase que ce qu’elle venait de lâcher, là, comme si ça pouvait lui permettre de respirer plus facilement. « Peut-être qu’on devrait commencer par-là : t’as tué quelqu’un récemment ? J’veux dire, autre que la fille là-bas enterrée sous les gravats. Pourquoi pas… un genre de transmutant pyromane à qui tu aurais tué la mère ? Ou le frère ? Ou la p’tite copine ? » c’était c’qu’ils faisaient de mieux, non ? Détruire des vies ? « C’est c’que tu fais, non ? Tuer des gens et peu importe le reste. Au moins tu pourrais bien finir le boulot, histoire que quand t’attaques des gens dans les couloirs sans crier gare, ils n’finissent pas enfumés avec toi. » et donc au fond, les transmutants non plus n’en avaient rien à foutre des dommages collatéraux : que ce soit Jeane ou les gens comme elle, ou tous les péquenauds qui se trouvaient au-dessus. Franchement, quel beau tableau, Radcliff ; élire Thaddeus Lancaster avait vraiment révélé le meilleur de ses habitants.
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Rafael DeMaggio
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeSam 27 Fév 2016 - 22:11

RP mission
Ft. Jeane Merlyn & Mina Lehtonen
L'amabilité n'était pas ce qui caractérisait Rafael... Ca n'avait d'ailleurs jamais été le cas. Il ne prenait en général pas la peine de se faire passer pour le gentil de l'histoire plus de cinq minutes, surtout face à une gamine qu'il avait plus envie de remettre à sa place qu'autre chose. La langue bien trop pendue et acérée pour lui, elle prenait un malin plaisir à lui renvoyer la balle chaque fois qu'il ouvrait la bouche. Et bien soit ! S'il fallait jouer au con, il le ferait lui aussi. Après tout, il n'était pas payé pour faire le garde mioche et encore moins pour l'escorter vivante jusqu'à la sortie. Si elle y laissait des plumes... Ca serait son problème à elle !

- Mis je t'en prie, viens donc sauver Radcliff de son vilain maire en te présentant aux prochaines élections ! Si tu penses que la démocratie vaincra avec un tube de rouge à lèvres et des talons, je te souhaite bien du courage.

Ca le faisait toujours bien rire, ces gens qui se plaignaient de Lancaster... Il n'avait peut-être pas été élu de la manière la plus légale qui soit, mais personne ne faisait rien pour le destituer, jusqu'à preuve du contraire. Y avait bien la petite idiote avec un nom à coucher dehors avec un billet de logement... C'était quoi son nom, déjà ? Neva, Kovainen ? Une connerie du genre. Encore une arriviste qui serait vite remise à sa place, avec des idée prétendument révolutionnaires et pacifiques. Avançant prudemment dans les souterrains bien encombrés et peu praticables de la mairie, Rafael leva les yeux au ciel. Ce qu'elle pouvait être agaçante, la rouquine...

- Puisque tu n'en as rien à foutre, pourquoi est ce que tu continues à m'emmerder avec ça ? Tu t'attends à ce que je m'excuse, peut-être ?

Lui n'avait pas les considérations de la jeune femme. Il avait occulté la présence de l'autre gamine car pleurer sa mort ne les ferait pas avancer et ne les aiderait pas. Parce que se demander si, quelque part à l'extérieur, quelqu'un ne l'attendait pas, c'était se faire du souci pour rien. Aucune larme, aucun regret ne la ramènera plus maintenant, et même si ça avait été le cas, Rafael avait vu bien trop de morts, et provoqué bien d'autres pour ne plus s'attendrir de quoi que ce soit. Il y avait quelque part quelque chose d'à la fois pathétique et effrayant dans l'idée qu'il soit à ce point pétris de haine et dépourvu de bonté.

Et il éprouvait presque une satisfaction sadique à la voir passer devant dans ce couloir si sombre. Quelque part, ça l'amusait de voir ses épaules se soulever sous une respiration difficile et ses poings se serrer... Qu'elle ait peur du noir ou simplement de ce qui les attendait, c'était presque amusant ! Il s'avança à la suite, le faisceau bleuté de sa lampe balayant l'obscurité tandis qu'il gardait un doigt sur la gâchette de son revolver.

- Fais donc marcher tes neurones, jeune fille... Un intrus est entré ici et a mis le feu à la mairie. La porte que je viens d'ouvrir était hermétiquement fermée. A moins que nous n'ayons affaire à un passe-muraille, il n'a pas pu entrer ici et est forcément soit derrière nous, soit dehors. Tu as donc moins de risques de te faire attaquer en passant devant.

Simple stratégie éculée des milliers de fois : Si le danger avait été devant, il serait passé devant... Quoi qu'il n'en avait pas grand chose à foutre, au final.

- Si jamais il y a quelque chose devant tu n'auras qu'à hurler..., railla-t-il avec toute la délicatesse du monde.

Et puis toute forme d'humour ou de patience disparut de son discours. Parce qu'elle entrait en terrain miné et n'allait pas tarder à suffisamment provoquer le chasseur pour qu'il soit tenter de la faire danser en lui tirant une balle dans le pied. D'où venait-elle, sa haine des mutants ? De trop de choses. D'une éducation bornée au meurtre et à l'extermination des transmutants, d'un trop plein d'horreurs vécues pendant ses années au sein de l'armée... Et accessoirement d'avoir vu son père et son frère se faire sauvagement tuer et dévorer par un malade. Un psy aurait sûrement eu beaucoup de choses à dire sur la violence et la colère que Rafael gardait en lui. Ajoutez à cela un caractère imbuvable et une arrogance indécente, et vous aviez là le parfait portrait du connard !

- On ne t'a jamais dit que tu parlais trop ? Le reste importe, figure-toi. Puisques tu as l'air au courant de mes activités, je ne vois pas pourquoi je te les détaillerais. Je ne tues pas « des gens », mais seulement des transmutants dégénérés.

C'était en partie vrai... Et grandement faux. Y avait qu'à voir le père de la Saddler, qui était aussi humain que lui. Son erreur ? Avoir voulu défendre sa garce de fille. Si Rafael culpabilisait ? A quoi bon ?

- Le reste n'importe jamais. Que tu tues quelqu'un ou l'épargne, ça a des conséquences. Tout n'est qu'une question de choix, et je n'ai pas à justifier les miens. Aurais-je tué ton frère ou ton chihuahua, pour que tu sois remontée à ce point ?

Finalement, s'échanger ainsi des piques avait le mérite des les occuper, tandis qu'ils cherchaient une sortie en tâtonnant. La porte par laquelle ils étaient entrés était de plus en plus loin, et aucun signe d'une sortie de l'autre côté. Et puis, brisant le silence qui venait de s'installer, la porte en question claqua derrière eux, les enfermant pour ce bon. Rafael se retourna, cherchant dans l'obscurité la trace d'un ennemi. Mais il n'y avait rien, pas un bruit, pas un mouvement. On les avait peut-être simplement enfermés, finalement ? Il haussa les épaules et se tourna vers la rouquine.

- Parfait... De mieux en mieux... Activons-nous un peu, je n'aime pas trop l'idée d'être suivis...
acidbrain
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MessageSujet: Re: rp mission : rafael, jeane et mina.   rp mission : rafael, jeane et mina. Icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 0:54

Plus jeune, peut-être bien que Jeane avait été ce genre de fille plutôt influençable, assez niaise pour croire en les histoires de sa mère, qui dépeignait son père comme un homme respectable, forcé par des responsabilités à vivre loin d’elles – un homme qui les aimait toujours, tenait à elles, et en avait quoique ce soit à faire de leur sort. Sa mère avait-elle vraiment cru tout ça ? La rousse n’aurait jamais la réponse, parce que le jour-même où la vie était venue brusquement lui balancer une gifle dans son visage de princesse née dans un univers privilégié, sa mère était morte. Assassinée. De là, avait commencé une descente aux Enfers- droit vers les affres d’un traumatisme dont la jeune femme n’était toujours pas revenue : pour combien de temps, encore ? Peut-être bien que de nombreux psy diraient que comme elle avait arrêté ses antidépresseurs, fui toute consultation professionnelle et fui sa ville de naissance dans une expression nette de déni, jamais elle n’irait mieux. Et ils avaient sûrement raison. Jamais elle n’irait mieux : un rappel brutal, balancé sur elle à la vitesse de son cœur, qui tambourinait de rage contre son poitrail à mesure que la ‘conversation’ avec le chasseur armé jusqu’aux dents qu’elle se trainait, continuait de s’étendre et de s’enflammer. Tout ça pour ça, une poignée de dollars, quelques millilitres d’adrénaline courant dans ses veines, bien assez tôt remplacés par une hargne glacée, crispant peu à peu tous ses muscles, des pieds à la tête. Pourquoi fallait-il qu’aux quatre coins de cette ville maudite, il y ait des hunters ? Ou même des tueurs assoiffés de sang, puisqu’elle avait aussi dû fuir des dégénérés qui voulaient sa mort également, juste pour avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment. Paradoxalement, les chasseurs à ses côtés cherchaient toujours à survivre avec elle ; ça n’changeait rien à la véhémence réflexe et légitime qu’elle leur vouait. A eux, à leur personne, à ce qu’ils représentaient. A la façon dont les choses se passaient pour eux, alors que dans leur façon de fonctionner, des gens mouraient ; c’qu’étaient devenus les transmutants, ces groupes extrémistes qui faisaient exploser les quatre coins de la ville sans aucun remord et aucun égard pour ceux qui se retrouvaient au beau milieu du champ de bataille, n’étaient certainement pas mieux. Est-c’que cette fille là-bas, maintenant enterrée sous les gravats, son corps dévoré par les flammes, avait été une transmutante ? Ou juste une pauvre humaine, comme la Merlyn elle-même – rien d’autre qu’une pitoyable victime, marionnette de gens qui étaient tous, sans exception, des ennemis feignant la patience, la rage nouant leurs tripes. Jeane, elle, elle n’savait pas se servir d’un flingue, elle n’pouvait physiquement pas lancer de flammes avec ses mains, ou faire exploser chacune des cellules du minuscule cerveau de son interlocuteur forcé. Elle était une putain d’humaine, pitoyable et impuissante – tout autant qu’elle se raccrochait orgueilleusement à ça quand elle dévisageait les gens comme lui, elle haïssait sa nature, comme si elle était une petite fleur fragile, tout juste bonne à être écrasée sous les pieds d’une armée de meurtriers, ou par la force de la nature qui enclenchait des mutations qu’on appelait évolution. Où était-elle, l’évolution partout autour d’eux ? Tout c’qu’elle voyait, elle, Jeane, avec ses petits yeux d’humaine trop jeune et trop prompte à être victime collatérale du reste du monde, c’était la pourriture du monde, la corruption, le mensonge, la mort, les menaces. Elle était déjà bien amère pour son âge, indéniablement : « Oh pitié- comme si quelqu’un pouvait se présenter aux prochaines élections contre votre cher maire. Quelque part, j’ai l’sentiment que la personne assez folle et débile pour le faire finira retrouvée dans un ruisseau pas loin, ou enterrée dans la forêt avec de la chaux par-dessus son corps. » d’une œillade, elle jugea clairement son vis-à-vis, impitoyable : « Tous autant que vous êtes, avec votre maire, vous avez aucun respect pour la vie humaine- comment j’suis censée croire que vous avez le moindre respect pour la démocratie, alors ? » et d’toute manière, elle savait bien que le monde n’pouvait pas être changé : il était trop vaste, trop pourri, trop perdu d’avance. Elle n’voulait pas changer l’homme en face d’elle, elle voulait le juger, le juger encore et encore de ses mots, jusqu’à ce qu’il ne ressemble plus qu’à un ver de terre dans sa tête. Il n’en était plus si loin, maintenant.

Non, elle n’voulait pas qu’il s’excuse – est-c’que ce serait honnête de toute manière ? Ce type n’devait même pas savoir comment les mots pouvaient sonner et vibrer quand on les disait en les pensant ; les avait-il même un jour prononcés ? Le ricanement qui lui échappa, empli d’un jugement acerbe, matérialisa sa pensée sans qu’elle n’ait besoin de véritables paroles. « Tu devrais faire marcher tes neurones-... j’croyais que les chasseurs avaient un genre d’instinct un minimum intelligent quand ils pensaient comme les transmutants. Alors comme ça, la personne qui nous aurait enfermés dans cette cave, serait genre-… restée avec nous quand elle nous a enfermés, et du coup elle nous suivrait ? Ou- tiens, peut-être que cette personne savait qu’il n’y avait qu’une sortie possible, et qu’elle nous attend à la sortie. » qu’elle balança son bras en avant, vers l’obscurité, la trouvant tout d’un coup beaucoup plus oppressante. Moins oppressante pourtant, que les premières justifications que l’autre lui balança dans le dos- justifications ?- elle ne savait pas, au fond, c’qu’il avançait comme argument alors qu’il lui répondait ; son souffle fut celui d’un ricanement encore un, las et désillusionné. « Moi qui pensais que les chasseurs aimaient frimer sur leurs exploits. Peut-être que vous avez des trophées, comme ceux qui chassent les animaux. Ou les serial killer-… » et ils étaient plus prêts des serial killer que des chasseurs de cerf, dans son opinion : « Alors c’est quoi, un transmutant dégénéré ? » et elle avait dit ça avec la voix synonyme des adolescents qui balançaient une attaque dans la tronche de leurs parents qui auraient dit le truc le plus débile du monde : « J’veux dire-… qui décide qui est dégénéré et qui n’l’est pas ? Si un pauvre type a pour mutation de devenir bleu, il est forcément dégénéré alors faut le tuer, c’est ça ? » elle luttait vraiment pour trouver la logique – au-delà de ça, fallait quand même qu’on lui explique c’que sa mère à elle, humaine, à la peau blanche et pas bleue, avait bien pu faire pour mériter ce qu’elle avait reçu, comme mort. « Ouais, tuer quelqu’un, ça a des conséquences. J’suppose que t’as jamais tué juste des gens qui n’avaient rien demandé. » et au ton qu’elle avait utilisé, c’était une rhétorique – y’avait qu’à voir la façon dont il s’était attaqué à elle, sans aucune raison, sans aucune preuve. « J’parie que t’as absolument pas envie de m’tirer une balle dans la tête juste pour me faire taire-… mais quelle serait la justification ? J’veux dire- à coup sûr je suis pas une transmutante, alors ? Hm, si seulement tu n’étais moralement pas si juste et noble. » l’instinct de presser une gâchette pour tuer quelqu’un, c’était du meurtre, pas de la nécessité, pas de la survie. Dans le regard qu’elle lui avait lancé en pivotant sur ses pieds, s’arrêtant au beau milieu de leur échappée, elle avait laissé couler tous les jugements du monde, qu’elle réservait à tous les monstres comme lui. Mutants, chasseurs- l’important, c’était qu’ils étaient des tueurs, rien d’autre. Et la porte claquant derrière eux, à plusieurs mètres de là, le surprit tout autant qu’elle, mettant fin à la joute verbale alors que la rousse avait perdu ses yeux clairs dans l’ombre partout autour. Et lorsque l’autre la pressa, elle ne bougea pas, ses jambes, ses bras, tous les muscles de son corps ayant déjà commis la trahison ultime de faire tomber les masques, là où elle aurait préféré garder sa superbe fausse assurance provocante. Ils étaient enfermés. Dans le noir. Avec un ennemi invisible, quelque part, prêt à leur bondir dessus. Dans le noir. Enfermés. Aux oreilles de Jeane, c’était tout son sang qui bourdonnait comme un torrent, son cœur palpitant comme un désespéré pour chercher de l’oxygène, alors qu’elle ne respirait plus. Contre le mur juste là, ses doigts se refermèrent sur le néant, à la recherche de rien ou de quelque chose ; ses jambes flageolèrent, ses souvenirs, ses traumatismes pressés à la frontière de son esprit, tout contre son crâne, martelant son âme et son être. Phalanges ; distale, médiane, proximale. Métacarpien, métacarpe, trapézoïde, trapèze, pyramidal, scaphoïde, carpe… – il fallait qu’elle respire, respire- pisiforme, cubitus, radius – respire, respire.


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