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 and, yes, I will get my revenge (seth)

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MessageSujet: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeMer 3 Fév 2016 - 18:22

Quand tu t'es réveillé dans cette chambre d'hôpital, l'autre jour, t'étais pas en bon état. Seulement capable de cogiter, inapte à respirer de façon correcte ou à parler. T'avais juste le choix de fixer ce plafond d'un blanc cassé. T'avais pas beaucoup de distraction à disposition. T'entendais le personnel hospitalier dériver dans le couloir à côté, parce que ta porte restait et reste encore constamment ouverte, et t'essayais de reconnaître quelqu'un. T'as mis la main sur personne. T'as juste plissé les yeux à de nombreuses reprises lorsqu'un échange te semblait suspect, de toute manière tu pouvais pas bouger. T'es cloîtré dans cette chambre depuis trop longtemps. Tu détestes l'ambiance qui s'en ressent, aseptisée, sage, trop calme, tu hais les infirmières ou les docteurs qui viennent s'assurer que tout va bien. Sauf que rien ne va. T'as mal à en crever. Même avec leurs médocs la douleur s'efface pas de ton organisme et tu peux pas sortir d'ici sans devoir te faire trimbaler sur un pauvre fauteuil roulant. Voilà à quoi t'ont réduit ces putains de dégénérés ; à devoir attendre que ton esprit et ton corps se reconnectent, à te battre, encore, pour retrouver toutes tes facultés. Ce malade qui t'est tombé dessus en pleine rue, tu revois son visage depuis ton réveil. Parfois, tu ne penses qu'à lui. Tu te souviens peu à peu des coups qui se sont enchaînés, tu ressens à nouveau la morsure de la lame à même ta peau, au cœur des cicatrices qui commencent à se former au niveau de ton thorax ou de tes bras, ou bien tes jambes. T'es marqué à vie par cette rencontre... et tu peux pas t'empêcher de te demander si Evelyn se remémore ton sourire dès qu'elle dépose le regard sur ses bras. Un sourire faible ponctue ta pensée, la rend plus tangible encore. Tu t'empêches de rire parce que tu sais que le dernier médecin en date venu t'emmerder t'a demandé de ne pas le faire, pour éviter de recracher la maigre compote que t'as réussi à avaler un peu plus tôt. T'es faible, Griske. Tu donnes l'impression de ne plus avoir que la peau sur les os, car incapable de trop te nourrir de façon naturelle pour le moment, alors on te force à bouffer par intraveineuse. T'es réduit qu'à l'ombre de toi-même, une situation à laquelle t'as jamais été confronté jusqu'à présent. T'as l'impression de te dessécher dans ce lit merde, et t'as même pas la possibilité d'appeler Charlotte. Tu peux pas parce qu'on t'en empêche (« il faut que vous vous reposiez, Monsieur Griske »), et aussi parce qu'on t'a privé de tes affaires le temps qu'on te les lave et les rende plus présentables. Enfin, depuis deux semaines maintenant, t'as pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'ils ont tout foutu à la poubelle. Le sang, ça effraie. Toi, ça te fait rien, c'est un peu ton lot quotidien, mais dans un endroit comme celui-ci, on préfère sans doute masquer l'évidence que l'état dans lequel il est arrivé n'était pas anodin plutôt que de te poser les questions directement. Aujourd'hui, la dose des anesthésiants a dû être élevée. Ils t'ont expliqué ce qui passe par les petits aiguilles plantées dans tes veines du bras gauche, les plus visibles et faciles à trouver pour le personnel médical, mais t'as pas eu le temps de retenir que, déjà, leurs paroles se perdaient au cœur d'un nouveau sommeil lourd. T'as sans doute jamais autant dormi de ta vie. T'as le sentiment de perdre ton temps depuis que t'es dans cet hôpital, sauf qu'on te refuse la moindre demande de sortie. Tu dois juste attendre. Patienter le temps que ton état s’améliore et, quand ce sera enfin le cas, tu pourras te casser. Tu retrouveras ton chez toi, tu te perdras dans les méandres de la vengeance, tu feras des recherches sur cette famille que t'as dans le collimateur, t'en feras aussi sur Scarlett, tu pourras rattraper le temps perdu dans cette chambre qui pue le produit désinfectant, et tu reprendras ta vie là où elle s'est arrêtée. Et Dieu seul sait que t'en crèves d'envie de t'y jeter tête baissée dans cette existence qui n'attend que toi. Un bruit sur la droite te fait tourner la tête. Tes réflexes sont pas encore revenus, malheureusement, alors tu sais que te redresser, même de quelques millimètres, dans tes draps de fortune, ne va pas être possible. Pourtant, c'est la première idée qui te traverse l'esprit. Lorsque tu croises son regard, que t'observes sa démarche trop fière, dès l'instant où tu sens que les choses peuvent mal tourner pour toi, t'as envie de te casser de cette pièce. Pas d'appeler à l'aide, ou d'appuyer sur le bouton d'alerte non loin de ta main droite, non, c'est pas digne de toi, tu as juste dans l'idée de faire en sorte que Seth ne puisse pas t'atteindre. « Recule. » Tu craches le mot avec mollesse. C'en devient à peine un ordre, tant tes mâchoires se mouvent avec la douceur que t'imposent les médicaments que t'as avalés plus tôt. C'est risible. Les syllabes de ta langue natale s'évanouissent contre ton palais, et tu ne peux rien faire d'autre que d'attendre. Tu lis pas dans ses pensées, tu peux pas deviner pourquoi il est venu jusqu'ici, tu sais même pas comment il a pu être au courant, tu te surprends à espérer que Charlie va débarquer d'un coup dans cette chambre et le faire dégager comme elle l'a fait la dernière fois. Promis, tu t'énerveras pas si elle fait tout foirer, cette fois-ci. Tu comprendras. T'incarneras l'homme compréhensif par excellence qui ne sait pas s'énerver si c'est ce dont elle a besoin pour faire une apparition remarquée maintenant. Sauf que les minutes s’égrainent et ta mutante n'apparaît pas dans la pièce. D'abord, tu préfères accorder plus d'intérêt au plafond plutôt qu'au nouveau venu. Donner de l'importance à un dégénéré aussi perfide que lui te redonne la nausée, celle-là même qui a réussi à te passer il y a seulement un ou deux jours, mais tu comprends que t'as pas le choix. T'es en position de faiblesse. T'es pas dans ton état normal et, si Seth s'était retrouvé à ta place, tu serais venu lui rendre une petite visite similaire dès que t'aurais appris la bonne nouvelle. « Je suppose que t'es satisfait de me voir comme ça. »

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 20:43

Roman & Seth
   
Le vaccin avait fait son office. La mutation de Seth avait disparu, balayée par une science monstrueuse qui le laisserait amputé d’une partie de lui pendant un mois. Un mois, c’était très long, surtout lorsque l’on était persuadé que ce mois durerait toujours. Hippolyte ne savait pas qu’il n’avait utilisé que du NH24 pour tuer le sable du mutant. D’ici quelques semaines, tout serait rentré dans l’ordre – en quelques sortes. Mais ça, c’était une situation que le trafiquant aurait eu bien du mal à concevoir. Et puis, dans le coma, c’était dur de penser à ce genre de chose.
Le liquide injecté dans son sang avait eu comme effet secondaire mémorable de brouiller son cerveau et, surtout, de faire s’arrêter son cœur l’espace d’une effroyable minute. Une minute, c’est très long aussi lorsqu’on est mort. Heureusement, il n’y avait pas eu de séquelles. Aucune visible du moins. Son cerveau n’avait pas eu l’air touché non plus – en tout cas, les médecins n’y avaient repéré aucune lésion. Et lorsque le fraîchement vacciné s’était enfin réveillé, trois jours après les évènements à la tour Caesar, il avait écouté d’une oreille distraite les nouvelles qu’on lui apportait. Peut-être était-ce parce qu’il était encore épuisé de sa mort temporaire, mais en tout cas, il avait rarement prêté aussi peu d’attention à quelqu’un venant lui parler. Lorsque les médecins avaient enfin quitté sa chambre, il avait jeté un coup d’œil aux machines autour de lui. Des perfusions, un respirateur artificiel, un électrocardiogramme et même un électroencéphalogramme. Décidément, il devait être dans un bel état quand on l’avait collé dans ce lit et qu’on l’avait piqué de partout. Il fixa un long moment les aiguilles piquées dans son bras, observant les médicaments glisser directement dans ses veines comme s’il s’agissait de la chose la plus fascinante au monde. Lui qui pourtant avait une peur bleue des aiguilles en temps normal, voilà qu’il s’en fichait royalement. Il aurait bien pu regarder des fleurs que ça n’aurait rien changé à sa perception des choses.
Et les choses étaient particulièrement ennuyeuses depuis son lit aseptisé dans sa chambre trop propre. Il voulait sortir, il voulait s’en aller, retourner vivre sa vie et, surtout, faire payer à l’enfoiré, au fils de catin, à l’immondice qui l’avait piqué quelques jours plus tôt et qui en plus avait eu le culot de lui tirer dans l’épaule. Ca non plus il ne l’avait pas oublié. Et cette fois, il se sentait particulièrement friand de la loi du Talion. Œil pour œil, dent pour dent, et il rendrait absolument tous les coups – au centuple. Rancunier, Seth ? Pas vraiment. Disons simplement qu’il avait envie de s’amuser un peu, et torturer ce hunter malavisé avait un certain attrait. Peu importe qu’il s’agisse du père de Marius – duquel il n’avait pas pensé à s’enquérir de l’état – il s’agissait surtout d’un pauvre type qui aurait mieux fait de se tenir tranquille plutôt que de jouer aux grands sauveurs de l’humanité en essayant de le tuer. Il avait raté sa cible cependant. Dommage pour lui, il allait s’en mordre les doigts. Enfin, dès que le trafiquant aurait réussi à mettre un pied hors de ce satané hôpital. Il y avait eu quelques heurts avec des infirmières lorsqu’il avait tenté de se lever, jusqu’à ce qu’enfin il ait la permission de se mettre debout. Depuis, il déambulait dans les couloirs de l’hôpital, fouinant de ça de là, cherchant une activité intéressante pour s’occuper durant sa convalescence forcée. De toute façon, il avait déjà décidé qu’il sortirait, d’une manière ou d’une autre. Et puis, ce n’était pas comme s’il ne connaissait personne à l’hôpital. Il pourrait bien se faire extrader discrètement ou demander à ce que son dossier soit trafiqué, juste assez pour avoir une permission exceptionnelle. Assez pour retrouver sa liberté de mouvement et de vengeance.
Mais de vengeance, il en aurait une autre qu’il n’aurait jamais pensé avoir. Pas de cette façon en tout cas.
A force d’errer de droite et de gauche, Seth en avait vu, des malades et des mourants, des blessés et des cancéreux parqués dans leurs chambres bien propres. Et dans l’une d’entre elles, il avait vu, ô surprise, celui qui des années durant l’avait empêché de dormir. Et dans quel état était-il, ce pauvre Roman ! Bandé, ensanglanté, massacré de toute part. L’homme qui de sable était ne savait absolument pas qui l’avait envoyé mourir dans ce lit mais il lui aurait volontiers payé un verre ou deux. Et à le regarder comme ça, si faible, si vulnérable, une idée germa dans son esprit. Une idée mauvaise, vicieuse, mais une idée quand même. Il était allé voir Solal et lui avait donné des coordonnées et le nom de certains contacts. Il avait attendu que l’autre trafiquant du coin revienne avec le sérum tant redouté des hunters, celui qui les changeait en ces monstres qu’ils aimaient tant pourchasser, et puis il avait attendu. Il avait attendu que Roman soit réveillé, qu’il soit conscient et que la nuit soit tombée. Il s’était faufilé dans sa chambre, s’était appuyé contre l’encadrement de la porte et l’avait fixé de ses yeux noirs, de ses yeux fous qui n’avaient rien de sa gentillesse habituelle. Lorsque le hunter vieillissant l’avait enfin remarqué, un sourire en coin, tordu, amusé avait fendu son visage. C’était drôle, vraiment, de l’avoir comme ça devant lui, d’être le bourreau pour une fois. Plutôt que d’obéir à son ordre, il s’avança, se décollant de son appui pour avancer de deux pas et mieux l’observer dans la pénombre de la chambre.

- Je suppose que t'es satisfait de me voir comme ça.

Seth souriait toujours, penchant la tête sur le côté comme un prédateur curieux, comme pour mieux détailler une proie. Comme un chat curieux qui s’apprêtait à donner un grand coup de patte dans un rat à moitié crevé.

- Carrément. T’as une sale gueule, encore plus que d’habitude.

Se retournant, il ferma la porte sans faire de bruit et s’approcha du lit de Roman. Il repéra une chaise laissée là pour des visiteurs qui n’existaient pas et alla la chercher, la mettant de sorte à ce que le dossier soit tourné vers le grand Russe. Le vacciné s’y assit, posant ses bras sur le dossier et y appuya son menton, détaillant le blessé comme un enfant curieux, son regard sombre observant la moindre plaie, la moindre entaille, le moindre hématome sur son corps.

- T’es vraiment dégueu comme ça. Qui c’est qui a eu le plaisir de te défoncer la tête ?

Il demandait ça comme on aurait demandé l’heure ou le temps qu’il faisait. C’était naturel, beaucoup trop naturel, et beaucoup trop peu agressif. Il se serait probablement moqué, en temps normal, mais il n’aurait pas été aussi calme. Il aurait menacé Roman, il lui aurait dit que maintenant, la situation allait changer et qu’il n’était plus tout puissant. Là, il était juste amusé.
Et surtout, il avait une surprise avec lui, la seringue de sérum cachée dans la poche de sa chemise d’hôpital. Et il avait hâte de pouvoir la montrer à Roman.


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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 0:41

Tu sais pas quand est-ce que tu pourras être enfin en paix. Parfois, tu te dis qu'un jour la population va se réveiller, réaliser, que les mutants ont quelque chose de différent. Qu'ils n'ont rien de normal, rien d'humain, que les sentiments, les émotions, les ressentis, sont à mille lieux de ce qu'ils peuvent éprouver eux. Il faut s'en méfier, en avoir peur même pour les plus faibles, les confronter pour les plus réfléchis et malins. D'où ton combat depuis toutes ces années. A la base, vu que tu pouvais pas tous les tuer, t'avais trouvé une alternative qui convenait à tout le monde, que ce soit mutants ou chasseurs. Ton trafic était apparu tel un don du ciel pour les pays froides, ceux qui ont toujours réchauffé ton cœur d'une chaleur incompréhensible, à la fois douce et puissante, une aura qui te berçait d'aucune illusion et qui t'avait permis de t'imposer comme une référence dans le milieu. Mais la prétendue « cause mutante » a grimpé dans les esprits des plus stupides, jusqu'à leur faire croire que ces pauvres dégénérés devaient être protégés des grands méchants loups comme toi. T'avais eu envie de cracher à la gueule de toutes ces personnes qui te privaient soudainement d'une partie de ton existence, mais t'as pas eu le temps et t'as dû te barrer et te planquer jusqu'à ce que les choses se calment. Et, souvent, tu te dis que t'aurais dû mettre la main sur ce connard de Koraha avant Charlie. T'aurais dû le retrouver lui en premier, lui faire subir bien pire que ce que t'as fait subir à la seule mutante avec un brin de cervelle que tu connais et que t'as dressé, puis lui arracher la vie ensuite. Ça t'aurait empêché de devoir supporter son air amusé jusque dans cette chambre d'hôpital. Pire que la peste, pire qu'un fantôme, toujours là lorsqu'on ne le désire pas, ou alors qu'on ne l'a pas réclamé. Seth se débrouille pour surgir du passé, du présent, comme sans doute il le fera dans le futur, et tu te prends une nouvelle fois son arrogance en plein visage. Ce qui te débecte. Un grognement étrange t'échappe lorsque ce dernier lâche une remarque sur ton physique abîmé, changé, bouleversé par des coups et des attaques que tu n'as pas mérité, si ce n'est pour avoir voulu débarrasser Radcliff d'une menace conséquente. L'idée que le Calédonien puisse se permettre un jugement sur ça te fait presque grincer des dents. Pourtant, tu réponds. Tu t'autorises une brève réponse à sa question pour bien lui prouver que ce n'est pas lui qui a eu le « privilège » de s'en prendre directement à toi, mais un autre. Énième preuve de sa faiblesse, de son inutilité, de l'être risible qu'il est. Évidence placée sous les propres yeux du mutant qu'il ferait mieux de te laisser régler une bonne fois pour toutes son compte plutôt que de perdurer sur cette planète. Il aura tout le temps de mener une vie répugnante et indigne quand il sera de l'autre côté de la barrière, dans un endroit où t'auras pas le loisir de vagabonder lorsque ce sera enfin ton tour de rendre l'âme. « Un connard de Norvégien. » La révélation est comique. La Norvège est ta terre d'accueil. Le pays le plus cher à tes yeux, celui où tu as pu construire un semblant de vie correcte, avant que ton trafic ne te soit arraché. C'est là-bas que tu as rencontré Slava, aussi. C'est dans ces contrées reculées que tu as façonné de part en part un environnement stable, incroyable, grandiose, où même les mutants se plaignaient rarement. Ceux qui le faisaient un peu trop se prenaient une balle, de toute manière. Sous la coupole de tes choix, ordres et idées, ton trafic ressemblait à un petit paradis à ton image. Seulement, les propres fils de cette Norvège que tu as tant aimé, et que tu adores encore, tel un vieux souvenir que tu chéries au plus profond de ton être car inapte à y rendre profondément hommage depuis que tu as dû tout abandonner pour fuir, n'en sont même pas dignes. C'est pour cette raison que ton aveu sonne de façon aussi méprisante, sans pour autant que la culpabilité t'étouffe. T'associes sans le vouloir tes souvenirs heureux à cette figure du mari prêt à tout pour venger sa pauvre et désespérante mutante et ça te dégoûte. Constatant que le sourire du Calédonien ne se déloge pas de ses traits, malgré la pénombre qui écrase la pièce et votre échange peu cordiale, t'essayes de tirer sur ton poignet droit. Tu cherches à dégager ce dernier de l'attache que le dernier infirmier qui est passé a installé autour de ce dernier, parce que tu refusais de tenir en place. T'as eu du mal à calculer ce qui se passait lorsqu'il s'en est chargé, parce que ce petit con avait pris soin de bien t'assommer de tout un tas de médocs avant de faire sa petite affaire. Tu lui reconnais un côté intelligent, mais tu te doutes que tu le reverras jamais dans les parages. Il doit se douter que si vos chemins se recroisent dans les couloirs de cet hôpital, la nervosité pour laquelle il a été prétendument « obligé » de te ligoter le poignet se retournera contre lui... et que ce sera moche à voir. Comme un peu toute les interactions sociales que tu peux avoir ces derniers temps. « Dégage. Va gaspiller l'air d'autres malades. » Ta voix est sèche. Elle passe difficilement à travers tes lèvres, car ton souffle est court et que t'agacer n'arrange rien. Au contraire. Tu t'épuises encore un peu. Mais tu réitères ton geste précédent, et tu tires à nouveau, de façon plus violente toutefois, sur l'attache qui maintient ton poignet en place le long du barreau de ton lit. Tu secoues la tête de droite à gauche, tu serres les mâchoires. T'as pas d'autre choix que de rejeter ta tête en arrière, dans un geste qui témoigne ta frustration et ton mécontentement, alors que tu sens que ton esprit commence à tourbillonner sous l'assaut d'un nouveau vertige. C'est ça, Roman, de vouloir tout contrôler même lorsque tu ne le peux pas, qu'une petite voix te murmure, si proche de l'un de tes tympans que tu ressens presque le souffle contre ton oreille. Fixant le mutant installé sur sa chaise aux côtés de ton lit, tu remarques qu'il est vêtu de la même manière que toi. Tu trouves ça étrange. Est-ce qu'il est là depuis plusieurs jours lui aussi ? Est-ce qu'il est blessé ? Est-ce qu'on a tenté de le flinguer ? T'as l'oeil qui doit briller à cette idée, mais tu fronces les sourcils pour tenter de deviner par toi-même plutôt que de poser la question au principal intéressé. « Qu'est-ce que tu me veux Koraha ? », que tu quémandes soudain. Tu craches ta question, empli de cette fureur qui ne te quitte jamais, mais qui se retrouve un peu atténuée (enfin, très, mais tu ne le réalises même pas, dans ton délire de toujours apparaître égal face à n'importe lequel de tes ennemis) par les traitements qu'on te force à prendre depuis ton arrivée dans le service. Tu sais très bien qu'il ne vient pas juste parce que l'insomnie le gagne. C'est pas avec toi qu'on se permet les conversations calmes, les petites entrevues amicales, les échanges cordiaux. Tu sais pas faire. Et connaissant le numéro, tu te doutes bien que c'est la même de son côté. Alors qu'il en vienne aux faits.

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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 5:28

Roman & Seth
   
Lorsque Charlie l’avait amené à Roman seize ans plus tôt, Seth n’aurait jamais pu se douter des années qui allaient suivre. Il avait pensé naïvement que quelqu’un viendrait le chercher, qu’il ne serait pas enlevé si facilement à sa Nouvelle Calédonie natale, que ses parents ou ses amis préviendraient les autorités compétentes qui mettraient cet espèce de fou furieux borderline psychopathe derrière les barreaux et lui rendraient sa liberté. Sauf que personne n’était venu. Il avait attendu, longtemps, s’accrochant à cet espoir jusqu’à réaliser qu’au fin fond de la Norvège glacée où il avait été fait esclave, on ne viendrait pas le trouver. Ni lui ni ses compagnons d’infortune d’ailleurs, et il avait déployé des merveilles d’ingéniosité pour ne jamais être vendus aux espèces de tarés tordus qui venaient voir les mutants de Griske comme on venait voir des animaux rares en animalerie. Sauf qu’ils n’étaient pas des animaux, encore moins des serviteurs, et si certains avaient baissé les armes, lui avait toujours refusé de se soumettre. A jouer les têtes brûlées et les rebelles indomptables, il avait gagné quelques séances de torture et un certain nombre de cicatrices qui marbraient sa peau halée çà et là, la plus notable d’entre toutes restant celle qui lui fendait le crâne tout le long du côté gauche, descendant le long de son front pour entailler son arcade sourcilière. Elle avait tendance à se rouvrir régulièrement, cette plaie, à chaque fois qu’il prenait un mauvais coup en réalité – et dans le métier qu’il avait choisi d’exercer, il en avait essuyé quelques uns.
Pourtant, ce n’était pas cette blessure qui avait le plus impressionné les médecins lorsqu’on l’avait amené à l’hôpital quelques jours plutôt. Et ce n’était pas la plus inquiétante de celles qu’il avait récolté durant son bref et inégal affrontement avec Hippolyte Caesar malgré son côté impressionnant. Ce n’était pas non plus la balle qui avait traversé son épaule qui était la plus à craindre pour sa santé. Non, ce qu’il fallait regarder de plus près, c’était l’endroit dans son cou où la peau avait été écorchée, le point rouge qui marquait la zone où le chasseur avait enfoncé sa seringue pleine du vaccin qui lui était monté au cerveau pour mieux le retourner, tuant d’un arrêt cardiaque le mutant et sa gentillesse. Désormais, il n’y avait plus qu’un humain pour qui les distinctions entre bien et mal ne se faisaient plus. L’esprit du trafiquant était une tempête perpétuelle où ce qu’il faisait, disait et pensait se mélangeait sans cesse. Difficile dans ce cas de faire des choix qui, éthiquement, étaient vus comme étant les bons. A dire vrai, même d’un point de vue pratique, ses décisions n’avaient rien de glorieux ; il n’y avait qu’à voir sa résolution de faire de la vie du père Caesar un enfer et d’entraîner le plus de gens possible dans sa chute pour en avoir la preuve.
En attendant que ce rêve se réalise, il avait errer dans les couloirs blancs et aseptisés de l’établissement, attendant de trouver le moyen de sortir sans avoir tous les médecins du coin aux trousses – il n’avait pas le temps de tous les tuer, et puis ils pouvaient toujours être utiles pour plus tard – jusqu’à repérer, au détour d’un couloir, le malade le plus intéressant qu’il ait croisé jusqu’à présent. Quelle bonne surprise vraiment de trouver l’homme qui avait hanté ses cauchemars branché à toute une flopée de machines et de perfusions pour le maintenir en vie. Il n’avait pas pu s’empêcher de lui faire une petite visite, une surprise de taille reposant dans la poche de sa blouse de malade.

Assis sur sa chaise, le menton posé contre ses bras et le dossier tourné face au Russe, Seth le fixait de ses yeux bruns noyés par la folie qui le rongeait depuis son réveil. Il y aurait eu tant de choses à faire pendant que son vieux bourreau était totalement incapable de se défendre. Il tenait sa survie dans le creux de sa main ; il n’aurait eu qu’à modifier les dosages de ses médicaments, qu’à l’étouffer avec un oreiller et son calvaire aurait été terminé pour de bon. Mais c’était beaucoup plus drôle de le voir se débattre et l’imaginer vivre avec ce qu’il avait prévu pour lui. Surtout si le fameux connard de Norvégien dont il parlait recroisait sa route à un moment donné. Le trafiquant haussa un sourcil, son sourire ne quittant pas ses lèvres.

- Même les Norvégiens peuvent pas te blairer. C’est fou d’se faire haïr comme ça, franchement, ça m’impressionne.

Son ton n’était pas si moqueur que ça, sa remarque pas aussi ironique qu’on aurait pu le croire. Quelque part, il pensait vraiment ce qu’il disait : la capacité presque naturelle du quinquagénaire à se faire détester de tout le monde sauf de Charlie avait quelque chose qui forçait le respect. S’il faisait un peu d’efforts, peut-être bien qu’il y arriverait aussi, à se mettre le monde entier à dos. A voir. Il testerait un peu cette théorie lorsqu’il serait enfin libre de retourner vaquer à ses occupations qui seraient sûrement beaucoup moins innocentes que celles qui précédaient le moment où son cœur s’était arrêté pendant soixante-trois secondes. Comme si son ancien lui était mort à ce moment-là, laissant la place à une sorte de jumeau maléfique, une créature faite d’instincts qu’un rien pouvait faire basculer. Son regard sombre resta rivé sur Roman dont la dernière remarque le fit pouffer de rire.

- Les autres malades sont moins marrants que toi.

Il trouvait en la présence du Russe une drôle de distraction, un divertissement qui n’avait rien de sain et qui n’allait certainement pas bien se terminer – pour aucun des deux, car il était certain que le chasseur ne laisserait pas passer ce qui allait lui arriver. Tant pis ; Seth serait là pour l’accueillir à bras ouverts, prêt à lui planter un couteau dans le cœur ou bien entre les deux omoplates.

- Qu'est-ce que tu me veux Koraha ?

Le sourire de chat de Seth s’élargit, dévoilant ses dents blanches, dessinant quelques pattes d’oie aux coins de ses yeux. D’ordinaire, ce sourire aurait été plein de malice comme celui d’un lutin un peu farceur, mais celui qu’il arborait en cet instant, il n’avait rien de mignon ni de drôle ; il devait ressembler aux sourires que Jack l’Eventreur offrait à ses victimes avant de les massacrer en bonne et due forme, aux rictus que servaient les prédateurs aux proies qui les regardaient droit dans les yeux sans plus pouvoir les fuir plus longtemps.

- Figure-toi que j’me sens d’humeur généreuse. L’autre jour, un de tes p’tits copains hunters m’a fait un cadeau, et j’me suis dit que j’allais lui rendre la pareille. Le problème, c’est qu’il est pas là. Toi en revanche, j’ai jamais eu l’occasion de t’remercier pour tout c’que t’avais fait pour moi.

Les mots glissaient sur sa langue, mauvais, moqueurs et à la fois tout à fait sincères. Il y avait une drôle de logique dans les pensées du Calédonien, une logique qui n’avait de sens que pour lui et qui évoluait au gré de ses pensées et de ses états d’âme.
Glissant la main dans sa poche, il en sortit la seringue de ce fameux sérum qui semait tant le trouble parmi les rangs des chasseurs. A la lueur des lampadaires et de la lune, l’ancien mutant fixait la longue aiguille d’acier d’un air fasciné et presque affectueux. Il pouffa de rire.

- C’est complètement con d’avoir peur de ça, nan ?

En temps normal, il avait une peur bleue des aiguilles. Sauf que voilà, ce n’était pas un temps normal du tout. Et sûrement que le regard qu’il glissa sur Roman le montrait clairement.



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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 20:27

T'as envie de te tourner, de plus pouvoir le regarder déblatérer ses conneries, mais tu peux pas bouger. Les yeux rivés le temps d'une seconde au plafond, ces derniers cherchent déjà un autre point d'ancrage, puis un autre, et encore un autre. N'importe quoi suffirait si seulement ça te permettait de te barrer d'ici. T'as rien de marrant comme malade, t'es en rémission. C'est long, bien trop long, et douloureux. On t'a planté un couteau près du cœur et on t'a piétiné à coup de poing et de pied le reste du corps. Qu'est-ce qu'il y a de marrant là-dedans ? Si tu pouvais, tu lui passerais l'envie de se marrer. En attendant, t'es condamné à subir sa présence néfaste. Tu sens déjà ton crâne se compresser sous l'envie d'exploser plutôt que de perdurer plus longtemps dans le même secteur que le mutant. Par chance, t'hériteras juste d'un petit mal de tête... sinon tu ajouteras une belle migraine à ton palmarès. Au point où t'en es. Tu réessayes encore de te déplacer dans ton lit de fortune, lorsque les mots du Calédonien t'obligent à tourner la tête dans sa direction. Tu le regardes mollement, à la limite de la méprise, tandis que tu cherches à mesurer la portée de ses propos. « Un cadeau ? », que tu répètes d'un ton absent. On dirait que tes lèvres sont déconnectées de ton cerveau tant elles ont du mal à se mouver pour formuler ta pensée à voix haute. Tu te demandes ce que c'est. Généralement, tes cadeaux à toi sont bénis d'une aura particulièrement... violente, peu avenante, mémorable. Tu supposes que Seth s'est pas attiré que tes foudres dans sa foutue vie. Tu le sais capable d'accaparer l'attention de beaucoup trop de monde rien qu'avec un mauvais calcul dans ses trafics ; c'est bien de cette façon que tu l'as retrouvé lorsque t'es arrivé à Radcliff. Tes cadeaux à toi sont en nature, généralement ; comprendre par là que tu passes pas par quatre chemin pour te faire comprendre ou pour faire entendre tes intentions : tu cognes, blesses et signes à ta convenance n'importe quel mutant qui te passe sous la main. Une méthode qui te « satisfait » – en partie, mais t'es bien obligé de t'en contenter la plupart du temps, vu qu'on ne peut plus tuer ces dégénérés à sa guise depuis que les « lois » supposées les protéger sont passées. Faut bien que tu continues à faire le job que tu t'es donné – que vous continuiez à faire le job que vous vous êtes donnés, si tu prends en compte tous les autres hunters, à Radcliff ou ailleurs. Toutefois, un « cadeau », dans ton jargon comme dans celui de tes compatriotes, ça présage jamais quelque chose de bon. Ou alors c'est que la limite entre se protéger des mutants et protéger les mutants a été franchie. Sauf qu'à la vue de l'attitude de Seth, tu peux pas t'empêcher de penser que le hunter qu'il vient d'évoquer a pas fait les choses à moitié. Tu le blâmes pas, au contraire. T'appréhendes juste le retour de bâton lorsque tu saisis que c'est toi qui va le prendre dans les dents. Et la seconde suivante, lorsque le mutant sort de sa poche une aiguille longiligne, qui t'éblouit presque malgré la faible lumière de la pièce, tu déglutis mal. « Éloigne ça. M'approche pas. » Instinctivement, tu te fous sur la défensive. T'es pas vraiment en position d'attaquer, t'en as pas la force ni l'énergie du tout même, alors t'as juste la possibilité de cracher ton poison à sa figure de miséreux en espérant que ça le fasse réfléchir. Faut qu'il mesure bien ses putains de choix dans son crâne de dégénéré parce que s'il te nuit encore un peu plus que tout ce qu'il a déjà fait pour te faire regretter de pas l'avoir buté dès le premier regard, en Norvège, tu le traqueras jusqu'à ce que tu lui mettes la main dessus et règles son compte pour de bon. Tu te le jures. Tu le fais avec tellement d'acharnement que tu sens tes mâchoires te faire mal sous la pression que tu mets à les serrer l'une contre l'autre sous la nervosité. C'est la seule réaction que tu peux te permettre dans cet état. La moitié de ton corps est inapte à se mettre debout, ils t'ont fait faire trop d'exercices aujourd'hui qui t'ont cloué au lit dès qu'ils t'ont ramené dans ta chambre, et seuls ta tête et tes pauvres bras – et encore, de façon partielle et, pire que tout, réductrice – initient de pauvres mouvements pour témoigner du fait que tu peux encore réagir malgré ce qui t'est arrivé. Ton poignet recommence à vouloir s'évader de l'attache qui l'entoure. T'as l'air d'un malade qui angoisse à l'idée de recevoir la piqûre de la Mort. Il peut pas te tuer. Il peut pas faire ça. Il peut pas, il a pas le droit, t'es en position de faiblesse, t'es bien obligé de le reconnaître mais c'est pas écrit dans les lignes de ta vie que tu finis comme ça. T'as encore de belles années à vivre, Griske, réveille-toi. « J'ai pas besoin de remerciements, surtout pas venant de toi. Tu me feras des courbettes quand tu seras dans l'autre monde, t'auras tout le temps que tu voudras. » Tu le maudis. De toutes tes maigres forces, tu lui souhaites le pire qui puisse arriver à un gars de son espèce. C'est à cause de dégénéré comme lui que tu les détestes tous, sans exception. Même Charlie qui représente ta seule alliée dans ce monde, il y a une part d'elle qui te répugne, qui continue de te rendre méfiant à son sujet. Ils sont fourbes, malins, ils possèdent à la fois tous les travers et toutes les qualités afin de manipuler les pauvres petits humains – normaux – pour parvenir à leurs fins. La pauvre avec le Calédonien encore une fois. Dans un dernier espoir de ne pas voir l'aiguille qu'il tient se rapprocher, tu songes plus à la possible cohésion qu'il peut y avoir chez les mutants. C'est pas comme si tu t'intéressais à eux, de toute façon. Tu fonctionnes plus seul qu'en groupe,  brebis galeuse mais efficace des rangs en quelque sorte. Ton regard balaye une dernière fois l'aiguille avant de se rehausser au niveau de son visage. « Je peux t'aider à le retrouver, l'autre gars, je peux te l'amener et t'éviter de faire la pire erreur de toute ta misérable vie en me plantant ce truc sous la peau. Réfléchis, Seth, réfléchis. » T'es peut-être aussi misérable que tous ceux que tu pourchasses quand tu te sens menacé. T'oublies tes principes – pour peur que t'en ais véritablement – et tu fais tout pour sauver ta peau. C'est comme ça que t'as passé toutes ces décennies, c'est comme ça que t'as pu mettre en place ton trafic des années auparavant, c'est comme ça que t'as réussi à retrouver Charlie, puis Johan ou Seth, et c'est comme ça que tu réussiras à ne pas te faire avoir par tous ces salauds de dégénérés. Tu sauveras ta peau jusqu'au bout. « *Putain qu'est-ce que c'est ?! Qu'est-ce qu'y a là-dedans ?! Fais pas ça, fais pas ça, ou je te jure que-* » Ton accent russe reprend le dessus. Sous la pression qui t'écrase le cœur, tu te mets à faire des choses qui te rassurent. Même si ton assaillant va pas comprendre le moindre mot, il va peut-être réaliser qu'il fait une erreur dans le ton et dans la posture méfiante que tu viens d'adopter. Du moins c'est ce que tu lui souhaites.
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Seth Koraha
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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeVen 25 Mar 2016 - 2:42

Roman & Seth
   
Seth n’était pas quelqu’un de méchant. Il n’aimait pas faire du mal gratuitement à autrui, ne se moquait jamais de quelqu’un sans raison et ne frappait jamais le premier à moins qu’on l’ait réellement poussé dans ses derniers retranchements. Certes, il n’était pas le plus patient des hommes, mais il savait faire preuve d’un minimum de retenue malgré tout et savait très bien à partir de quand il devait se retenir d’être brutal ou trop nerveux. Il lui arrivait d’avoir quelques petits coups de sang, certes, mais ça n’était rien de trop extraordinaire, et s’il lui arrivait de blesser quelqu’un involontairement, il s’en voulait sincèrement après coup. Il avait beau avoir l’air d’une brute et une grande gueule qui avait tendance à lui apporter des soucis lorsqu’il l’ouvrait dans les moments les moins opportuns, il n’aurait jamais songé à aller causer du tort à quelqu’un pour le simple plaisir de le faire.
Pourtant, assis sur cette chaise d’hôpital, sa seringue dans la main et ses yeux fous rivés sur Roman, complètement à sa merci attaché à son lit, on avait bien du mal à le croire. A raison, cela dit, puisque ce Seth-là n’avait rien à voir avec le Seth que les gens connaissaient. Celui-là cristallisait tous les mauvais côtés que l’autre parvenait à gérer. Il n’était pas spécialement mauvais, mais il n’avait plus de contrôle sur ses sentiments et ses états d’âme. S’il était de mauvaise humeur un instant, il pouvait se mettre à rire et à sourire le moment d’après pour peu que quelque chose ait pu faire changer ses pensées erratiques et désordonnées. Il avait du mal à faire la différence entre ce qu’il pensait, disait et faisait, mais pourtant, il ne perdait pas de vue son objectif : faire plonger Hippolyte Caesar comme le chasseur l’avait fait plonger lui. Ce serait une descente tête la première dans l’Enfer que lui préparait le trafiquant, un Enfer qui se solderait sans aucun doute par la mort de l’un des deux protagonistes de cette histoire, voire des deux à la fois. Après tout, ce n’était pas comme s’il se souciait encore de l’avis de Marius sur la question, et il n’était pas spécialement attaché à sa vie pour vouloir la conserver. Du moment qu’il emmenait son vaccinateur avec lui, alors tout irait bien, d’une façon ou d’une autre. Mais pour le moment, il ne pensait pas à Caesar. Pour l’instant, toutes ses pensées, toute sa concentration tressautante était tournée vers son bourreau favori, celui qui lui avait valu le tatouage qui traversait sa nuque, ou bien la grande plaie qui lui fendait le crâne en deux, ou bien les cicatrices qui marbraient son corps çà et là au milieu de celles qu’il avait récolté après avoir été libéré du réseau construit par le grand Russe lui-même. Et il était là, allongé devant lui, complètement impuissant, incapable de lui faire le moindre mal pour la première fois depuis – eh bien, toujours. Si Seth était physiquement plus fort que lui, il n’avait pourtant jamais eu le dessus. Et maintenant qu’il pouvait en profiter et qu’il n’avait plus de remords pour lui faire comprendre que c’était une mauvaise idée, il n’allait certainement pas se gêner.
Il sourit, révélant ses dents blanches et bien rangées.

- C’est pas drôle si je pars dans l’autre monde tout seul.

Il n’était absolument pas question de tuer le redoutable scandinave. Ca n’aurait pas été aussi drôle que ce qu’il avait prévu pour lui. Si en temps normal, Seth avait un goût certain pour l’ironie, cette nouvelle version de lui adorait ça. Elle l’adorait tellement, en réalité, qu’elle était prête à mettre énormément de gens en danger pour le simple plaisir de voir le brûlé se mettre à paniquer alors qu’il se révélait identique à tous ces gens qu’il avait pourchassé avec tant d’ardeur durant son existence. Il n’avait aucune idée du don qu’il allait offrir au chasseur. Il savait simplement que le résultat serait absolument grandiose, et qu’il aurait été curieux de voir ce qui allait tomber sur le coin de son nez tordu si seulement il n’avait pas des affaires plus importantes à régler.
Il haussa un sourcil et écouta Roman, trouvant assez effarante cette pauvre tentative de négoce. Peut-être que ça aurait pu marcher, si seulement Hippolyte n’était pas incroyablement facile à trouver. Que ce soit au cœur de son élégant bureau de patron mégalomane ou dans le salon de son grand appartement en plein centre-ville, il n’était pas vraiment le plus discret des hommes. S’il l’avait voulu, le trafiquant aurait très bien pu l’attendre chez lui, son chat de princesse sur les genoux, pour pouvoir lui coller dans la tête la même balle qui lui avait traversé l’épaule.

- Nan, j’pense que je vais me démerder. J’sais où il vit, t’façon. Et puis, les vengeances, c’est mieux quand on les exécute tout seul, pas vrai Roman ?

Il sourit une nouvelle fois et fit doucement tourner la seringue entre ses doigts ; apparemment, ce geste finit d’achever le hunter puisqu’il se mit à parler en russe à toute vitesse. Durant ses années d’enfermement, Seth avait réussi à apprendre deux trois mots de cette langue gutturale, mais il était loin, très loin d’avoir des notions suffisantes pour comprendre ce que baragouinait son croque-mitaine préféré.

- J’ai rien piffé à c’que tu viens de dire. Enfin, ça devait pas être super sympa, donc ça change pas des masses de d’habitude.

Descendant de sa chaise, le Calédonien s’approcha de Roman et plaqua son bras libre en travers du torse du grand Russe, l’empêchant de bouger davantage, s’appuyant suffisamment lourdement pour lui faire mal, pas assez pour réellement l’étouffer. Il n’aurait plus manqué qu’il fasse un malaise au moment le plus intéressant. Les yeux noirs de l’ancien mutant de sable se vrillèrent dans ceux du chasseur et il lui sourit.

- C’est pas drôle d’être dans cette position quand t’as connu que l’autre côté, hein ?

Son ancien lui n’aurait peut-être pas osé faire ça. Il aurait été trop méfiant, trop conscient des conséquences d’un tel acte pour lever la main sur monsieur Griske sans l’achever pour de bon.
Mais ce Seth-là se contenta d’enfoncer l’aiguille dans l’une des veines bleutés qu’il pouvait voir sous la peau pâle du scandinave et y injecta le précieux sérum qui irait jouer un peu avec son ADN. Tout comme celui qu’il avait pris dans la carotide avait joué avec le sien.
Quelque part, ça n’était rien de plus qu’un juste retour de flammes.



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MessageSujet: Re: and, yes, I will get my revenge (seth)   and, yes, I will get my revenge (seth) Icon_minitimeSam 2 Avr 2016 - 17:17

Tu n'arrives plus à répondre. Normalement, à sa réflexion, tu aurais lâché quelque chose de violent, d'empoisonné par ta haine contre lui, histoire de le dissuader de faire quelque chose de regrettable. Sauf que tu fixes cette seringue. Celle qu'il tient entre les doigts, qu'il fait tourner tel un vulgaire jouet. Tu vois le liquide à l'intérieur qui cogne contre les parois transparentes, et tu as de plus en plus de mal à respirer. Au bout d'un moment, le souffle va finir par te manquer. Seulement ce n'est pas ce qui te préoccupe pour le moment. Tu sens qu'il va le faire. Il va s'approcher de toi avec cette chose et commettre l'irréparable. Et n'avoir aucune idée de ce qui se trouve à l'intérieur de la seringue te paralyse d'avance. Est-ce qu'il va te tuer ? Avec ça ? Toi, Griske, est-ce qu'il peut te buter avec cette putain d'aiguille ? Non, non, c'est impossible, c'est physiquement impossible pour lui, tu vas te débattre, tu vas hurler, gueuler un bon coup pour qu'on te vienne en aide, parce qu'à cause de tous ces médicaments que t'est obligé d'avaler depuis que tu as été admis dans cet hôpital, ton corps tout entier ne te répond plus. Sa nouvelle question te fait tiquer. La vengeance, oui, tu connais. Tu l'exerces toujours seul, il a raison. Tu es le plus souvent démesuré quand tu te venges, d'ailleurs, et c'est une chose qu'il semble avoir oublié.

Son bras te plaque soudain au lit d'hôpital. Tes mâchoires se contractent sous la vague de douleur qui se diffuse de tes épaules au bas de ton dos. Tes jambes ne bougent plus d'un millimètre. Tu as l'impression qu'une partie de toi vient de mourir, alors que c'était le moment de ne pas t'abandonner. La force du mutant te surprend. Même s'il est dans un état semblable au tien, tu es si mal en point qu'il prend l'ascendant sans demander son reste. Poussant un grognement, tu cherches quant même à te défaire de son emprise. En vain. Son regard s'accroche au tien, son sourire te fait froncer les sourcils. Et sa nouvelle question, au lieu de te glacer le sang, te le fait tourbillonner tel un volcan en éruption sous ta peau. Tu le hais. Si tu pouvais te dégager pour lui briser le cou, tu le ferais. Mais tu ne peux pas. Tu es condamné à voir l'aiguille qui s'enfonce sous ta chair, mord l'une de tes veines, avant de ressortir, l'air de rien. Le geste a été rapide, douloureux, mais tu n'as rien laissé passer tes lèvres. Ta tête retombe en arrière contre ton coussin blanc, alors que le mutant s'éloigne.

Il a encore ce sourire étrange sur les lèvres. Mais en supplément est venu s'ajouter cet air victorieux dans le regard, dans l'attitude, qui font gronder en toi une colère sans précédent. Il ne réalise pas ce qu'il a fait. Il ne comprend pas que, lorsque tu te seras remis de ce qui t'est arrivé, tu vas tout faire pour le tuer. Tu étais déjà sur la bonne voie avant ça, à présent ne te manque plus que l'énergie vitale pour le faire, et qui va te revenir au plus vite car tu vas tout faire pour. Cessant de le fixer de ton regard noir, tu déposes à nouveau l'arrière de ton crâne sur le coussin. Plusieurs secondes s'écoulent, avant qu'un petit rire mauvais ne résonne entre les quatre murs de la chambre. Tu secoues la tête, doucement, alors qu'un mal de tête commence à se faire sentir, avant de t'arrêter. « Je sais pas ce que c'est, Seth, mais quoi que ce soit, je vais le découvrir. » Et tu regretteras. Tu as la revanche tenace. Tu as surtout un besoin de te venger qui dépasse l'entendement, car dorénavant tu refuses de continuer à vivre tant que le Calédonien sera encore en vie. Tu t'en donnes ta parole : il crèvera de tes mains, ce connard.

Tournant brusquement la tête vers lui, tu le regardes s'avancer vers la sortie de ta chambre. Tu cherches à bouger de ta position, l'envie de te saisir de son cou pour l'étouffer de toute ta force te démangeant de façon soudaine, mais tes muscles sont comme atrophiés par la fatigue et cette douleur au niveau du bras qui accapare déjà bien trop ton attention. « VA CREVER ! », que tu hurles d'une voix rauque, avant que tu ne retombes contre le matelas, essoufflé. Durant les minutes qui suivent le départ du mutant, tu as encore l'impression de voir son visage penché au-dessus du tien. Tu crois entendre son rire mauvais, ses questions idiotes, puérils, dégénérées jusqu'à la moelle elles aussi, et tu ne trouves pas le sommeil. Une seule question tourbillonne dans son esprit : qu'a-t-il fait ?

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