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 We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin

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Jekyll Stevenson
Jekyll Stevenson

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MessageSujet: We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin   We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin Icon_minitimeDim 4 Sep 2016 - 22:05

I'm the guy that's gonna save your ass
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Par sympathie, parce qu'il était d'une nature profondément égoïste et qu'il voulait à tout prix conserver toutes ses relations à portée de main, ou alors tout simplement parce qu'il s'ennuyait ? Difficile à dire. Jekyll n'allait pas dire que cela était être le manque d'Orin, puisque Jek et Orin avaient plus ou moins fixé des limites… façon de parler. Pour Jekyll, la précédente rencontre signifiait simplement qu'il était temps de fixer un stop, et le brun comptait s'y appliquer avec une attention toute particulière. Le psy avait une certaine réputation, il savait parfaitement quels mots circulaient à son sujet, et la plupart étaient directement liés à son petit caractère volage devenu plus violent depuis la vaccination. Orin s'était montré clair : il n'aimait pas la façon dont Jek' jouait, assumait son côté hautain et venait ouvertement se moquer de l’aîné du duo. Comment lui reprocher de mettre Orin dans tous ses états quand cela ne demandait rien de plus que quelques phrases. Puis, fut quelque temps, une période assez longue, où Orin fit le choix de s'exiler dans l'Amérique profonde pour découvrir le patrimoine, ou tout simplement pour se payer des vacances puisqu'il avait le budget pour se payer un tour du monde. Jekyll n'était pas d'une nature envieuse, et l'argent d'Orin ne fut jamais réellement un problème, puisque le brun avait une indépendance, mais il était vrai que l'Irlandais devait souvent se demander s'il était possible de l'apprécier uniquement pour son statut social. L'ancien mutant fut toujours franc : il se moquait du compte en banque d'Orin, et cela ne changerait pas. Néanmoins, cela faisait désormais plusieurs semaines maintenant qu'ils ne s'étaient pas recroisés depuis la mise au point dont ils furent tous les deux les instigateurs. Jekyll s'imposant sans doute bien malgré lui, venant défendre bec et ongles son point de vue sans tomber dans la froideur, chose dont il était profondément incapable. Cela fut donc avec un sourire aux lèvres qu'il eut quelques messages d'Orin pour lui annoncer son retour. Le brun allait donc pouvoir vérifier, si cette nouvelle « relation amicale » était aussi agréable que son ancien amant voulait bien le croire. Orin pourrait avancer les arguments qu'il voulait, mais la relation qui allait se présenter lors de ce café amical était la chose qu'il avait réclamée et dont il était le principal entrepreneur : Jekyll avait simplement été assez généreux – bien sûr – pour accepter de modifier son comportement. La subtilité était la suivante : être différent avec Orin, ne signifiait pas changer, mais bel et bien s'adapter à la personne et uniquement à elle.

Le brun proposa donc un café matinale en plein centre ville, offrant une possibilité de ne pas se donner en spectacle comme la rencontre dans les vestiaires qui fut désagréable pour les deux. Le brun arriva pile à l'heure donnée comme à son habitude, ayant proposé à Orin un café plutôt calme dans lequel il venait parfois travailler lorsqu'il avait besoin de sortir de son bureau et qu'il voulait se confronter à la réalité du monde. La pluie tombait délicatement sur la vitre alors que le jeune homme venait prendre place sur un sofa, son téléphone à la main en venant se saisir du journal qui traînait sur une table voisine dénuée de présence humaine. Le brun se plongea sur la première page, observant la date presque fatidique de fin du mois : Octobre. Un an désormais qu'il était vacciné, cela pouvait sembler surprenant de fêter un tel anniversaire, mais cela serait le cas le dernier jour du mois : des gens fêtaient les morts, le brun fêterait sa survie dans un monde aussi drôle qu'était ce dernier. Une serveuse vint bien quémander le jeune homme, mais il déclina avec politesse.« J'attends quelqu'un, mais serait-il possible d'avoir un verre d'eau en attendant ?  » La serveuse esquissa un léger sourire et s'en retourna, laissant le brun dans ses réflexions en attendant monsieur « je veux être en couple et j'aime me faire du mal tout seul ». Orin méritait sincèrement un surnom de ce genre.






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MessageSujet: Re: We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin   We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin Icon_minitimeJeu 22 Sep 2016 - 20:03

oh my lover, my lover, my love
i still wanna waste all my time with you.
orin ✧ jekyll

Depuis son retour, Orin détaillait les rues de Radcliff sous un regard nouveau. Non pas qu’il se soit pris un coup sur la tête qui lui ait fait perdre toute mémoire – même si, ses frères et sœurs ayant vainement tenté d’augmenter sa tolérance pour l’alcool ces dernières semaines, il avait parfois eue l’impression de s’être effectivement pris une brique sur le crâne – ou qu’il se soit soudain pris de passion pour l’architecture peu originale de la ville ; non, il redécouvrait tout simplement ces lieux familiers de l’œil du voyageur revenu. Il fallait dire qu’en apparence du moins, ce n’était pas le local le plus attrayant dans lequel il aurait pu choisir d’élire résidence. Outre un accident de naissance, rien ne le rattachait à cette partie perdue du Kentucky, qui n’offrait ni grand centre culturel ou artistique, ni site d’une quelconque importance religieuse qui eût pu le retenir. Bien sûr il s’y était fait des amis, mais depuis la levée de la quarantaine aucun d’eux n’avaient de raisons d’y rester de façon plus que temporaire. Il n’était pas difficile de comprendre les échanges de regards interloqués de ses proches, tandis qu’ils voyaient passer rue après rue anodine depuis les vitres du taxi qui les conduisait depuis l’aéroport jusqu’au domicile de l’homme. New York, San Francisco, Los Angeles… Autant de villes célèbres pour leurs attraits qu’ils avaient visités durant ces derniers temps, et qui auraient toutes parues plus appropriées à ses goûts et son caractère. Orin avait eu beau vanter les mérites d’une ville calme – sûrement le plus grossier de ses mensonges, vu les évènements ayant généralement lieu à Radcliff – et paisible pour sa convalescence, il n’avait pas réussi à les convaincre. Ni à ses convaincre lui-même, en toute honnêteté. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour s’apercevoir de ce qui lui avait le plus manqué, de sa vie Radcliffienne ; et ce n’était pas les immeubles qui défilaient devant ses yeux à cet instant.

Jekyll lui avait manqué, bien plus que ce à quoi il s’était attendu. Vu leur dernier échange mouvementé, Orin s’était plutôt attendu à se sentir soulagé de ne plus avoir à faire au petit sourire suffisant à la limite du mépris qui adornait généralement les lèvres du psychologue. Seulement, il avait dû se rendre à l’évidence : même les aspects les plus énervants du caractère difficile de ce dernier lui manquaient, et il avait fini par être prêt à troquer cette absence de contact pour une nouvelle dispute. Et s’il avait déjà eu du mal à se l’admettre à lui-même, il n’était certainement pas pressé de se confier au reste de la tribu Macallan. Ceux-ci étaient beaucoup trop déterminés à se montrer ouverts d’esprit et tolérants en l’entrainant de boîte gay en ‘speed-dating’ désastreux pour qu’il choisisse de leur indiquer qu’il s’était pris d’affection pour quelqu’un en particulier, surtout quelqu’un comme Jekyll Stevenson. Même sans compter son genre, il était bien loin du partenaire qu’il s’était toujours imaginé présenter à ses parents, la personne avec qui il souhaiterait passer sa vie, vieillir ensemble, etc. D’ailleurs il était à peu près sûr que la seule mention d’une rencontre avec Monsieur et Madame Macallan suffirait à ce que le vacciné ne prenne ses jambes à son cou. Dans tous les cas, ils n’en étaient certainement pas là ; la seule ambition de l’irlandais, tandis qu’il poussait la porte du café où ils s’étaient donné rendez-vous, c’était de passer un peu de temps en compagnie de son brun préféré. Secouant son parapluie pour éviter de créer un sentier de flaques derrière lui, il jeta un rapide coup d’œil à la salle et aperçut ce dernier déjà installé sur un sofa, un verre d’eau sur la table basse devant lui. Orin ignora vaillamment son cœur qui s’était décidé à battre la chamade, et s’avança. « Jekyll ! Tu es en avance, » s’exclama-t-il, révélant combien son accent irlandais était revenu ; à l’entendre, on l’aurait plus cru fraîchement descendu du Mayflower qu’ayant simplement passé quelques semaines avec ses proches. « Ou est-ce moi qui suis en retard ? » rajouta-t-il, jetant un coup d’œil à sa montre. N’ayant visiblement que 120 secondes de retard sur l’heure prévue, il ne s’en inquiéta pas davantage et enjamba plutôt gracieusement Jekyll pour pouvoir s’installer à ses côtés sur le sofa.

Il posa un sac de courses empli de souvenirs et cadeaux en tout genre à côté de lui, avant de croiser une jambe sur l’autre, élégamment. « Tu as déjà commandé ? C’est moi qui paye, à défaut d’avoir pu te proposer un café directement chez moi… Je retrouve encore régulièrement des morceaux de Lego sous mon tapis et dans mon lit, et je préfère éviter de laisser des invités s’aventurer dans un tel champ de mines. » sourit-il, légèrement gêné. S’il avait été heureux d’avoir ses nièces et neveux chez lui, il avait trouvé leur énergie toute aussi épuisante qu’attendrissante. On avait beau leur expliquer qu’Oncle Riri – puisqu’apparemment Orin était trop difficile à prononcer pour leurs petits gosiers – n’avait ni la force ni la hardiesse requise pour jouer aux indiens et aux cowboys, ou même parfois la dinette. Surtout quand le salon de thé de la Comtesse Minette était envahi par des dinosaures voyageurs de l’espace, mais là c’était une autre affaire.

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MessageSujet: Re: We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin   We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin Icon_minitimeJeu 22 Sep 2016 - 21:49

I'm the guy that's gonna save your ass
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Une année écoulée, une vie inchangée, des gênes modifiés et rien de plus. Le jeune homme ne cessait de se souvenir de son ancienne vie, de sa facilité grandiose à toujours capter la plus infime trace de vérité dans un rêve. Le rêve était un symbole, une métaphore, que le patient ne pouvait jamais réellement saisir, mais qu'il pouvait analyser lorsqu'il était en état de conscience. Saisir son propre inconscient était impossible, Jeky' fut capable de briser cette règle élémentaire. Cela lui manquait, parfois. Ce n'était pas la capacité de contrôle sur les autres qui venait lui manquer, mais le contrôle absolu qu'il pouvait avoir sur lui-même. Les rêves, furent plus que des fantasmes, mais son univers. Intouchable, inébranlable, fixé dans une irréalité, coincé dans ses souvenirs, recueils et excuses, que de morceaux fragmentés de sa vie pour toujours mieux s'en souvenir. Sa mémoire, lui manquait, parfois. Cette capacité de se souvenir de tout, de ne jamais occulter les détails, de toujours s'amuser de ce qui était ridicule pour les autres. Jekyll attirait pour bien des raisons, mais si les gens restaient, cela était sans doute parce qu'il était possible de croire qu'il était attentif à tous les petits détails, même les plus ridicules. Pourquoi Orin s'accrochait ? Sans doute plus pour le physique du psy que pour son caractère. Il fallait bien l'avouer, que les dernières retrouvailles furent difficiles, parce qu'il se refusait à changer, et que l'irlandais s'obstinait à admirer l'ancien mutant tel un aveugle. Jekyll accusait son caractère, parce qu'il ne se disait pas parfait, et que même s'il appréciait sa liberté : il se refusait à briser des coeurs. Drôle d'ironie, pour un amateur d'amour d'un soir, mais s'amuser à jouer avec les coeurs n'était pas sa passion… et sans doute que s'il avait réalisé l'ampleur que cette histoire prendrait dans l'esprit d'Orin : cette histoire ne serait jamais arrivée. La réflexion cessa, puisque le faux asiatique sembla faire son apparition, comme une fleur, et parce qu'il était heure et qu'il était trop délicat pour oser arriver en retard. Le jeune homme redressa la tête avec un sourire, sans moquerie, ni même sans prendre le temps de le détailler physiquement. Jekyll remettait les pendules à l'heure : son attitude était le problème, alors son attitude serait la solution. Les excuses, furent de mise, par politesse, parce qu'il était courant de s'excuser lors d'un retard, rien de bien surprenant. « Même si tu étais en retard, je t'aurais excusé étant donné la météo. » Jekyll observa son ancien amant l'enjamber avec délicatesse : pas une réflexion, pas un seul regard, mais simplement de la politesse. Il l'avait demandé, après tout.

Le ténébreux détourna son regard vers le croque mitaine, l'écoutant attention. Les remarques auraient été simple de par un seul mot : lit. La tentation aurait été grande, mais étrangement, le brun parvenait parfaitement à occulter cet aspect de sa personnalité. Il avait été éduqué pour ça, pour être le meilleur objet à vendre, mais également de pouvoir s'adapter au marché. Le cadet savait qu'il pouvait faire face à bien des situations, et sa dépendance à la sexualité ne l'était que parce qu'il le voulait bien – donc pas réellement une dépendance, seulement un plaisir malsain de plus en plus présent dans son quotidien. « Et se priver d'une si belle journée ? Tu plaisantes, quelle drôle d'idée de s'enfermer dans un appartement. » Rire de la météo, cela était basique, mais il allait falloir faire preuve d'un recul immense pour saisir comment Jek' était capable d'aussi bien jouer avec la discussion. Le brun esquissa un sourire en coin avant de se détourner vers le bar en faisant un signe léger de la main pour signaler à la serveuse qu'il était disponible pour commander – et tout cela avec le plus charmant des sourires face à la demoiselle qui n'était pas désagréable à regarder, il fallait bien l'avouer. « Néanmoins, non, j'ai préféré t'attendre pour commander, et je suis assez grand pour me payer un café, même si j'apprécie la proposition. » Se tournant à nouveau vers Orin en arquant les sourcils pour finalement observer la serveuse faire son entrée pour faire les commandes. Le psy opta pour un café viennois, rien de très original il fallait bien l'avouer, mais cela avait le mérite d'être agréable et beau à la fois. Le psychologue laissa à l'asiatique le soin de faire sa propre commande pour finalement prendre à nouveau le temps de le regarder. « Le retour de l'accent, cela doit te rappeler des souvenirs. » Jekyll avait fait totalement taire ses origines, il était possible de lire qu'il était originaire du pays de la liberté sur son acte de naissance, et de toute façon : Jekyll ne parlait jamais de sa « famille », le mensonge ne s'était jamais réellement présenté, alors il en profitait. « Alors ce retour aux sources ? Pas trop fatiguant ? »Il était là pour cela : prendre des nouvelles, et il respectait les raisons de sa présence.




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MessageSujet: Re: We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin   We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin Icon_minitimeJeu 20 Oct 2016 - 17:20

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Orin aurait menti s’il avait dit que le sourire du brun ne lui mit pas des papillons au ventre ; cependant il réussit à se contenir et ouvrir simplement la conversation. « Même si tu étais en retard, je t'aurais excusé étant donné la météo. » lui répondit-on poliment, tandis qu’il enjambait Jekyll pour se poser à ses côtés. Parfaitement poli, parfaitement sage – cela n’aurait pas dû l’impressionner autant, et pourtant… L’idée de Jekyll élégamment installé dans un vieux salon de thé, une tasse à la main tandis qu’il parlait des saisons avec une grand-mère en dentelles s’imposa à son esprit. C’était une distorsion complète de ce qui venait de se passer, mais il avait si peu l’habitude que Jekyll soit poli envers lui qu’il aurait peut-être trouvé cette fantaisie moins cocasse. Cela n’était pas pour lui déplaire, ceci dit. Aussi ne releva-t-il pas ce changement, préférant continuer son déroulement d’excuses plus digne d’un Anglais ou d’un Canadien qu’autre chose. « Et se priver d'une si belle journée ? Tu plaisantes, quelle drôle d'idée de s'enfermer dans un appartement. » lui rétorqua-t-on avec un rire. Orin rit poliment, tentant de ne pas arquer un sourcil de surprise. Qui était cet homme et qu’avait-il fait de Jekyll Stevenson ? Non, vraiment ; il commençait à s’inquiéter. Si on lui avait dit qu’il se retrouverait à plaisanter de la météo avec le psychologue, plutôt qu’à bafouiller après un sous-entendu douteux quant aux raisons pour lesquelles ils pourraient s’enfermer dans un appartement, ou découvrir des Legos dans son lit, il aurait cru à un canular. Instinctivement, il se pris à détailler Jekyll sous tous les angles – sans se retrouver à admirer le physique de ce dernier, pour une fois – juste pour vérifier qu’il n’y avait pas un masque ou des cicatrices de chirurgie esthétique, qui finiraient de le convaincre qu’il avait affaire à un alter ego, ou un jumeau maléfique. Enfin un jumeau bénéfique, dans ce contexte-ci, ce qui était peut-être encore plus déroutant.

Sans grande surprise il ne trouva rien, et du se résoudre à la réalité : c’était bien Jekyll dans ce café, à qui il proposait d’offrir sa boisson. « Néanmoins, non, j'ai préféré t'attendre pour commander, et je suis assez grand pour me payer un café, même si j'apprécie la proposition. » Alléliua, il n’était pas devenu complètement civilisé – ‘je suis assez grand pour me payer un café’ n’était sans doute pas l’insulte la plus acerbe, surtout accompagnée d’un remerciement, mais au moins c’était la preuve que l’homme à ses côtés était bel et bien Jekyll et non un doppleganger créé par un mutant particulièrement sadique. Orin n’insista pas, trop bien élevé pour imposer une générosité non voulue : Jek n’était pas de ceux qui rechignaient à accepter un présent s’ils le désiraient réellement, et il n’allait pas s’engager dans un combat de politesse avec quelqu’un qui semblait être en train de mettre un point d’honneur à se montrer aussi courtois que possible. Même avec son éducation, il ne serait même pas sûr de gagner. La serveuse apparut d’ailleurs à cet instant, et Orin commanda un matcha latte, non sans apercevoir avec un pincement de jalousie que le regard de Jekyll coulait sur les courbes de leur hôtesse. Il se mordit la lèvre, déterminé à ne pas ruiner leur entrevue en laissant le brun soupçonner combien il aurait préféré que ce coup d’œil ait été pour lui. Aussi sourit-il joyeusement lorsque Jekyll tourna de nouveau la tête en sa direction, commentant sur l’épais accent irlandais qu’il avait récupéré. Orin rosit légèrement, plus de plaisir que d’embarras : savoir que ses lèvres formaient à nouveau les voyelles et consonnes de son pays natal sans la moindre inflexion américaine lui procurait beaucoup de joie. « C’est le plus beau cadeau qu’ils auraient pu me rapporter du pays. » avoua-t-il, portant instinctivement la main vers sa bouche, comme s’il s’attendait à la retrouver teinte par la verdure de son île.

Les deux trouvant le sujet clairement plus intéressant que la pluie au dehors, Jekyll continua. « Alors ce retour aux sources ? Pas trop fatiguant ? » « Épuisant, même. » souffla Orin, se laissant tomber contre le dos du canapé. « Ces vacances étaient censées me redonner de l’énergie, mais je n’ai pas pu souffler un seul instant. » Il se plaignait sans se plaindre, l’amusement perçant trop dans sa voix pour qu’on puisse le prendre au sérieux. Oui, il était probablement aussi fatigué à son retour qu’à son départ, mais de façon complètement différente. C’était comme comparer le sommeil drogué des malades à celui d’un enfant épuisé après une journée à la plage. Et cela se voyait dans son apparence, combien ces dernières semaines avaient été thérapeutiques pour lui : il souriait davantage, avait repris un peu de poids, et sa peau déjà hâlée s’était assombrie d’une teinte plus saine, plus belle aussi. Il ressemblait davantage à l’Orin d’avant, le jeune homme naïf dont la foi l’écrasait et le soutenait à la fois, sans qu’il pense un seul instant aux mutations et tout ce qu’elles entrainaient. Pas entièrement le même, cependant, car le souvenir bruyant de sa famille suffit à lui rappeler qu’il avait bien changé à certains égards. « Dire que j’étais sûr de vouloir une famille nombreuse, il n’y a pas si longtemps… » murmura-t-il, un sourire aigre-doux sur les lèvres.


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MessageSujet: Re: We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin   We're all bad people. That's the only thing we have in common Δ Orin Icon_minitimeVen 21 Oct 2016 - 15:27

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But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.


Nombreuses étaient les différences entre le croque mitaine et le psychologue. Jekyll n'allait pas s'amuser à en faire une liste, puisqu'elle ne mènerait à rien et que cela serait trop long. Néanmoins, une différence était franche : Jekyll reniait ses origines, celles qui coulaient dans son sang même s'il ne fut jamais autre qu'américain légalement. Le brun avait encore un accent russe parfait avec ce même don pour les langues, et il pouvait se vanter doué naturellement avec les différents langages. Orin ne semblait pas heureux d'avoir perdu ses origines, les traces de son passé, tandis que Jek' voyait en cela une véritable chance et une possibilité de meilleure introduction. Jekyll était né dans un contexte post-guerre froide et venir se faire nommer le bolchevique ne sembla jamais l'attirer – il ne fut jamais la victime des surnoms ridicules de façon assez générale. Cela était connu sous l'idée du « mal du pays », une phrase assez sordide qui dénonçait en réalité la capacité grandiose de l'humanité de ne jamais être heureuse de ce qu'elle avait et de perpétuellement regretté le passé ou se plaindre de l'avenir non achevé. Jekyll trouvait cela fascinant, cette capacité de toujours venir réclamer autre chose. Orin ne semblait pas être un pleurnichard, mais simplement avoir une attache profonde pour ses origines, chose que l'ancien mutant n'allait pas mettre dans la catégorie des défauts. Le ténébreux ne se demanda même pas ce que le faux asiatique avait cherché en retrouvant sa famille. Le plaisir de moments intimes ? Se raconter des vies, des moments ? Ou encore tout simplement l'idée de venir se remémorer des souvenirs. L'ancien mutant comprenait cette idée de venir récupérer le bon dans le passé, et de ces liens majeurs entre deux individus. Jekyll fut attaché à des gens qui ne partageaient pas son sang, cela était la seule différence entre lui et monsieur le croque mitaine lorsqu'il était question de « famille ». Une différence de plus, qui venait compléter le tableau qui ne semblait pas sauter aux yeux de l'ancien amant du psychologue. Le brun se demanda vaguement ce à quoi la famille d'Orin pouvait ressembler – pas physique, mais bel et bien mentalement. Il n'avait jamais évoqué des relations difficiles a propos de son homosexualité, sujet qui semblait pourtant être nécessaire pour être un bon homosexuel : se faire rejeter par ses parents. Les mentalités étaient tristes, désespérantes parfois, et Orin pouvait se vanter de profiter qui voyait plus loin, malgré sa fortune qui se comptait certainement avec de nombreux chiffres.

Jekyll se souvenait de ses dernières vacances, et cela semblait loin. Le brun n'avait jamais foutu un pied dans les grandes villes si ce n'est Los Angeles et New-York, et sans doute qu'Orin en serait choqué, mais Jekyll avait avant tout favorisé les voyages hors du territoire avec sa meilleure amie de l'époque. Fuir l'entreprise pour une courte semaine, tout simplement. Le psychologue ressentait néanmoins un changement chez l'asiatique, qui semblait plus serein, plus calme aussi et moins fragile qu'il ne le fut durant une période. L'absence de canne l'aidait sans doute à se donner des airs jeunes, mais le brun savait pertinemment qu'il avait face à lui un homme qui approchait de la quarantaine. Orin avait la chance d'avoir une belle beau typiquement asiatique, qui lui offrait une véritable cure de jeunesse il fallait bien l'avouer. Pourtant, ce fut une remarque qui dans une autre occasion, aurait été le moteur d'une conversation froide et d'un conflit. Jekyll ne parvint pas à déterminer à quelle période de sa vie, le croque mitaine faisait-il référence. Parlait-il de son ex-femme et de son désamour profond pour elle ? Jekyll ne s'était jamais intéressé à ce sujet, Orin le savait, et il n'avait jamais posé une question sur cette dernière – ce qui lui donnait l'image d'un gros égoïste alors qu'il avait simplement en mémoire la notion de vie privée. La seconde hypothèse, concernait le pseudo-célibat d'Orin, qui semblait s'attacher à Jek' bien plus que nécessaire et qui pourrait laisser supposer que Jek' était lié à cette remarque, d'une façon ou bien d'une autre. Le brun occulta pourtant ces interrogations, pour une nouvelle fois que son « comportement » ne laisse place à aucune ambiguïté comme son ancien amant l'avait réclamé. « Tu approches de la quarantaine, tu devrais peut-être te poser sérieusement la question sur si tu veux une famille, il n'est pas trop tard. » Le brun laissa échapper un rire légèrement moqueur avec un ton doux. Il ne fallait pas mentir : Orin pouvait adopter un enfant, de par son simple nom qui était réputé – cela n'avait rien d'honnête, mais le système était fait ainsi. « Famille nombreuse, j'espère que tu sais qu'être gay et conception naturelle c'est compliqué. » Le taquiner ne coûtait rien, et Jekyll n'allait pas perdre son petit caractère pour simplement faire le plaisir de monsieur. « Avec ta femme, cela ne fut jamais un projet ? Tu sais t'es pas obligé de parler de ça avec moi, c'est simplement histoire de savoir ce que tu espères pour ton avenir. » Jekyll se voulait, sincèrement, plein de compromis. Il ne se projetait pas avec Orin, mais il était prêt à aider Orin à se projeter dans des projets. Le mutant devait néanmoins bien l'avouer, que la situation n'était pas nécessairement très naturelle, mais encore une fois : Orin devait comprendre que ce qui faisait le charme de Jek, était en partie, son côté extrêmement dévergondé pour ne pas dire purement sexualisé.




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