Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
Il est apparu à l'adolescence.Un jour comme un autre, une contrariété comme une autre, Elias a oublié le réel déclencheur, une énième dispute entre ses frères et lui. Il a fait exploser la table et le repas qui y reposait. Ses colères étaient d'ordinaire froides, l'attaque a déstabilisé tout le monde. Il n'a pas compris ce qu'il s'est passé. C'est lors de sa seconde utilisation qu'il a saisi la source du phénomène, il a fait exploser la moitié de sa maison sous l'effet d'une émotion dévastatrice, brisant la colonne vertébrale d'un de ses frères dans l’effondrement. Elias a été longtemps extrêmement instable et dévastateur. Le Mossad lui a appris à mieux contrôler son don. Désormais, il arrive à le gérer la plupart du temps mais il n'est pas rare qu'il doive prendre des mesures extrêmes pour parvenir à se contrôler. Dans certaines situations, avec certaines personnes, il lui arrive même de perdre totalement le contrôle. Il est relativement stabilisé mais représente toujours un danger. Il ne se fait pas confiance.
   avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
De loin, toujours de loin. Elias est très prudent et a appris à gérer l'ennemi à distance. Il ne les approuve absolument pas bien entendu et sait qu'ils représentent désormais son ennemi principal. Il compte bien aider la résistance à les empêcher de nuire aux siens. Dans le cas d'une approche, il devra user de ses talents de comédien pour passer inaperçu tout en sachant pourtant qu'il risque de perdre le contrôle.

   utilisez-vous beaucoup votre don ?
Elias n'aime l'utiliser qu'en cas d'urgence ou de nécessité extrême. Il n'arrive pas toujours à bien en maitriser son intensité alors il évite un maximum. Dans la vie courante, il n'en sert pour ainsi dire pas. C'est un don beaucoup trop offensif pour l'utiliser au petit déjeuner. Donc il s'abstient. Il ne s'en sert que pour servir sa cause. Ou alors c'est un accident.

   que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Elias les approuve et suit leur évolution avec un intérêt marqué. Il souhaite contribuer à leur émergence, c'est un bon début selon lui pour marcher sur le chemin de la rédemption. Les hunters oppressent les gens comme lui qui n'ont pas choisi d'être ce qu'ils sont. Il reconnait le danger qu'ils peuvent représenter mais de quel droit devraient-ils être éliminer ? Il compte bien s'investir dans un avenir proche dans ce mouvement et mettre ses talents à disposition.

PAYS : Belgique. DISPONIBILITÉ : 5/7.VOTRE AVIS SUR TH : Classe. COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : J'y ai déjà fait un bref passage il y a quelques temps et disons que l'un d'entre vous m'en a tellement parlé récemment que j'ai décidé de rejeter un coup d’œil et j'ai flashé pour ce scénario. PERSONNAGE : scénario d'Alyah. VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Non mon capitaine o/. UN DERNIER MOT ? : Alyah, je t'adopte sur le champ, tu peux t'accrocher à ma jambe autant que tu veux.  

Dans une maison de banlieue Beyrouth, Liban. 2 décembre 2010.

Il est encore là. Ses paupières balbutient, repoussent les filaments de lumière. Ses doigts cherchent les fractures mais la force le déserte. Toujours là. Les images s'absentent, laissent place aux odeurs – hémoglobine, souffre, et aux sensations – douleur, colère, incompréhension. Puis, il y a sa voix. Il se retourne, étouffe un grognement dans son oreiller. Qu'a-t-il provoqué cette fois-ci ? Il écoute ce qu'il tait par défaut. Le silence secoue le chaos et lui donne une perspective avilissante. La culpabilité le fait trembler, secousse interne qu'il comprime en crispant le moindre de ses muscles. Le mal revient, plus brutal. Évidemment. Il se dit qu'elle aurait mieux fait de le laisser là-bas comme il le lui avait ordonné. Il sait qu'il aurait dû être le seul à payer pour cette erreur. Il sait qui est le coupable. Il devra l'affronter les jours qui suivront dans le miroir. Il doit se livrer. Peut-être. Kaleb l'empêchera. Rikki ne se gênera pas non plus. Piégé entre ses draps, il se recroqueville. Contenir ce qu'il est, c'était bien ambitieux au fond. Mettre à profit ses aptitudes, c'est refuser de désamorcer la bombe. Il ne pourra jamais être totalement maître de ce qu'il détient ou  de ce qui le détient plutôt. Cette génétique ratée. Il soupire, brasse l'air comme un buffle. La suite ne sera pas belle à voir malgré ce que Kaleb en dit. Qui reviendrait les chercher ? Il a raté. Pire que ça, il a tout compromis. Traître à sa cause. L'absence est comblée par une silhouette brusquement. Kaleb, encore, sûrement, définitivement. Ses intonations graves grignotent sa somnolence. Il déploie sa concentration du mieux qu'il peut mais il s'attend déjà à son discours décousu. Lui ,il a envie d'y croire. Mais Rikki est en danger. Et pour Elias, pas question de vivre dans le déni. Il faut faire face à l'évidence. Ils ont été abandonnés.

Marrakech, Maroc.  8 août 2011.

La pièce est exigüe, l’air irrespirable. Ils sont calmes. Bien trop calmes. Le silence s’allonge, la rage monte. Elias ne tient plus en place. Il veut agir, ses mains sondent le néant sans jamais trouver la moindre tâche pour avancer vers une solution. La culpabilité se métamorphose d’heure en heure en brutale instabilité. Il sait que c’est un miracle s’il n’a pas implosé là-bas. Kaleb le surveille de près mais ça ne suffit pas. Il sait qu’il va échouer, que dans quelques secondes, minutes tout au plus, il va perdre le contrôle. Tant qu’ils se tairont, tant qu’ils réfléchiront, tant qu’elle sera loin. Il brise le silence quand il vire dans l’excès. Sa voix tranche leur mutisme respectif, grave et menaçante.  « Frappe-moi. » Kaleb relève lentement les yeux vers lui, la désapprobation suinte de chaque pore de sa peau. Mais Elias ne se laisse pas démonter par la sévérité de ses traits serrés. Il réitère sa demande avec plus de férocité encore « Frappe-moi. Je vais pas y arriver. »   Ihlan relève le menton, jette son hésitation en les fixant à tour de rôle. La tension circule aisément entre leurs positions. A tout moment, la situation peut déraper. Ihlan reprend de la hauteur, prêt sûrement à intervenir si Kaleb n'obéit pas aux ordres du mutant explosif. Ce dernier adresse un dernier avertissement muet avant de délier quelques mots fermes et sans appel. Il sait qu'il n'a pas besoin de ça pour se calmer. Cette confiance est injuste et déplacée dans le contexte actuel songe alors Elias. Il a l'impression d'être abandonné, la pression de ce jugement inconsidéré le force à s'emmurer davantage dans sa culpabilité. Pourtant il lui suffit de croire à la sincérité de son allié pour atteindre son objectif sans avoir recourt à la violence. Il se maîtrise juste assez pour s'isoler. Mais la solitude ne l'aide pas à sortir les images de son crâne. Attendre, il faut attendre n'a cessé de répéter Kaleb. Il est sûrement ébranlé. Ou peut-être encore aveuglé. Personne ne viendrait la sauver. Personne sauf eux. Alors... Pourquoi pas maintenant ?  

Près de l'hôpital régional psychiatrique de Marrakech, Maroc. 02 janvier 2013.

« Faut qu'on se casse, ils nous ont vu. Ils vont... » Elias grogne. « Non, merde, non. On est trop proches cette fois-ci. Elle est là, elle est juste là. »   Ihlan appuie les mots du mutant en propulsant son pouvoir à proximité sur quelques gardes du complexe. « Ils sont trop nombreux. On a sous-estimé leurs effectifs, leurs positions. On doit battre en retraite, Elias. » Il jure, crache presque la suite. « Ça fait un an et demi Kaleb. Une putain d'année qu'elle est prisonnière. On ignore ce qu'ils lui font, on peut pas... A notre place, elle, elle aurait... »   Kaleb relève une main pour le faire taire. Des bruits les chassent de leur parcelle, ils se planquent au creux d'ombres hasardeuses. Elias sait que c'est foutu mais il analyse ses chances de foncer, de détruire tout ce qui est à sa portée pour se frayer un chemin. Son allié suit son regard et avant qu'il ait pu esquisser le moindre mouvement, sa main se cale sur son bras, le retient. Il chuchote mais Elias n'en perd pas une seule miette. « Il n'a jamais été question de mission suicide. On rentre, maintenant. Tu ne l'aideras pas si toi aussi tu te fais capturer. Réfléchis un peu. »   Le trentenaire se dégage de sa prise mais ne bondit pas comme prévu sur la grille. Il se tait et apprend à digérer la rancœur, la déception de ce nouvel échec. Leur inutilité les fait regagner leur véhicule en silence, la honte plaquée à leurs traits tirés par la fatigue. Quel genre d'unité spéciale sont-ils maintenant ? A croire qu'être abandonnés par leur patrie les a dépecé de tout talent. A moins que ça ne soit que sans Rikki, ils soient tellement incomplets qu'ils ne sont plus capables de mener à bien la moindre mission. Elias mise davantage sur cette hypothèse.


Marrakech, Maroc. Avril 2013.
Kaleb fronce les sourcils, Elias serre les poings.  « Je me tire, que tu sois d'accord ou non. Je ne vois pas pourquoi je devrais rester ici à t'aider à redorer notre blason. Ils s'en fichent. Ils s'en balancent de nos vies. Ils nous ont laissé crever ici. Fous-toi ça dans le crâne. »   L'autre homme serre les dents, ravale sa bile et prend le temps de répondre. « Ils n'ont pas eu le choix. C'est notre faute. »   « Non, c'est MA faute, Kaleb. Et par MA faute, Rikki a dû se débrouiller seule pour quitter son asile de fou. Je vais la chercher. Peu importe ce qu'il m'en coûte. Je vais la chercher, tu as compris ? »   Sa détermination se brise contre la froideur que lui témoigne son acolyte. Ils se quittent sans plus de cri, Elias attrape ses affaires et ne lui adresse aucun regard. Leur désaccord les sépare inévitablement, maintenant plus que jamais. Il n'y a plus rien à faire.

Radcliff, United States. De nos jours.

Il n'aime pas ce pays. Ni les gens qu'ils croisent.  Son accent entêtant attire le regard et remarques. Susciter l'attention ici est bien trop  facile. Apposer de nouveaux masques à ses traits, se jouer de la masse. Se contrôler devient plus important que jamais. Il se maintient parce qu'il n'a pas le choix et parce qu'il sait qu'il va toucher au but. Rikki n'est plus très loin, presque à portée de main. Et après... Après, il aviserait.