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 (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward

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Alec Lynch
Alec Lynch

ADMIN - master of evolution
MESSAGES : 15132
SUR TH DEPUIS : 26/04/2015
MessageSujet: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeDim 22 Nov 2015 - 21:36


Le froid au bout des doigts. La frustration qui pulse au creux de sa gorge. Rage, lovée entre ses entrailles ; elle ronronne comme un animal en cage, son aura s’étend, elle alimente chacun de ses sens. Il ne peut qu’écouter, sentir, respirer ; sa vue, il l’a perdue depuis un moment déjà, le résultat de sa connerie. Sur ses côtes, son cœur palpitait de la même manière qu’il l’avait toujours connu, vaillant et dangereusement provocateur ; il en était là. Là, assis sur cette misérable chaise, impuissant depuis de trop longues minutes : interminables supplices dont la paralysie courait à travers ses veines à la vitesse de son sang rageur. Un faux pas, qui avait tout précipité ; en ces abysses grandes ouvertes juste sous ses pieds – Alec n’avait pas vu la menace venir, tant elle s’était apparue aux quatre coins de son champ  de vision, comme ça. La réalité se rappelant subitement à lui. L’immuable menace qu’il avait tant craint, s’abattant si brusquement sur son âme – ça n’faisait que lui prouver raison. Combien d’ennemis, combien d’alliés avait-il regardés droit dans les yeux en évaluant ses chances de survie ? Le temps qu’il lui resterait avant que tout ne soit découvert ? Que l’illusion ne vole en éclat pour ne révéler rien d’autre que la plus glaciale des vérités ? Encore et encore, il avait appréhendé ce jour, persuadé de le voir se profiler à l’horizon à chaque fois qu’il avalait un souffle, mettait le nez dehors, ou laissait qui que ce soit passer la frontière intime de son exil. Solitaire, c’était c’qu’il était devenu avec le temps ; ce qu’il aurait dû rester. Combien de temps lui restait-il à présent ? Avant que quelqu’un n’se pointe ici, réclamant vengeance pour il ne savait quoi ? Que cette même personne ne puisse l’obtenir par la force de ses bras, de ses pouvoirs ou de quoique ce soit d’autre ? Combien de temps avant que son passé, choisi et assumé, n’déborde sur quelqu’un qui n’avait rien demandé ? Quelqu’un comme Calista. Il n’pouvait s’empêcher de penser à elle – encore, encore, encore ; son nom, son visage, son regard, la caresse de ses lèvres, ces promesses prononcées à mi mot – le serment d’choisir de rester plutôt que la fuite : qu’est-c’que la Wolstenholme allait bien pouvoir penser maintenant ? Lui-même n’savait plus à quoi se raccrocher ; demeurait profondément ancrée en lui, l’assurance qu’il aurait dû trouver un moyen de quitter Radcliff – quelques jours, quelques semaines, un temps indéfini pour rassembler ses forces et ses possibilités. Contre-attaquer d’une quelconque manière, plutôt que de devenir une cible pour de trop nombreux ennemis. Tous des spectres, sans visage, sans identité bien définie – ni chasseur, jamais transmutant, ni simple humain lambda ; avec le Gunpowder Squad à ses trousses, le bureau du maire prêt à l’afficher comme un ennemi fiché dans ses propres rangs. Et toujours les convictions du Lynch, consumant son intérieur sans jamais se mourir : s’il pouvait trouver un moyen. S’il pouvait, le sentiment glacé au bout de ses phalanges n’était pourtant pas ce qui paralysait le chasseur à sa place, aussi inoffensif qu’un gibier blessé. Qu’est-ce qu’ils avaient bien pu utiliser ?

Impossible de savoir, impossible pour le jeune homme d’accrocher ses pensées dans une suite logique pour plus d’une seconde. Ses muscles ne semblaient que vaguement lui obéir, son cerveau fuir dans une rêverie sans cesse renouvelée, faite d’abysses d’inconscience, d’inconstance. Depuis bien longtemps déjà, Alec n’était plus habitué à se sentir de la sorte – à s’faire mettre K.O d’une quelconque manière par une force quelle qu’elle soit : celle des dégénérés, celle de la science, celle de la mort. Il n’pouvait qu’en rager, la hargne semblant être le seul ressentiment capable de survivre en lui. Une flamme qui consumait tout sur son passage, mais ne mourait pas ; l’injustice de Radcliff grondant en lui avec plus de force que jamais, désormais. Vaguement, dans le silence, profitant de l’épaisse solitude qui l’englobait, Lynch tenta de tirer sur ses liens, les deux mains rabattues dans le dos comme on l’aurait fait pour retenir un vulgaire animal. Une quelconque proie soumise aux désirs d’ombres invisibles à sa vie : qui étaient les ennemis qu’il devait affronter aujourd’hui ? Aucun indice, aucun mot n’avait pu les trahir jusqu’alors ; dégénérés, hunters ? Qui devait-il craindre le plus ? Lynch avait tant de fois affronté la mort droit dans les yeux, qu’il lui était difficile d’imaginer les frissons électriques parcourant son échine, comme la manifestation d’une quelconque peur ; c’était autre chose. Plus. L’envie pernicieuse de regarder droit dans les yeux qui qu’elles soient, les personnes qui avaient osé bondir sur lui sous les ténèbres de la nuit, au couvert de la lente déchéance qui prenait le pas sur son existence. Qui qu’ils soient, ces ennemis avaient soigneusement choisi leur timing : c’n’était pas comme si quelqu’un allait venir à sa rescousse. Pas quelqu’un qu’il voudrait voir du moins – quand bien même ses pensées partaient inlassablement vers une seule et même personne, il n’pouvait avoir la volonté qu’elle en fasse de même. Qu’elle se retrouve dans une quelconque situation risquée pour lui, à cause de lui. Plus que jamais, Alec savait qu’il aurait dû quitter la ville sans se retourner ; laisser Radcliff derrière lui, l’amertume d’une quelconque trahison aux lèvres de la Wolstenholme, et rien d’autre que cela. Il allait devoir se sortir de là lui-même, s’il n’voulait pas que les choses déraillent de manière inconsidérée : lui revenaient déjà en mémoire toutes les images qu’il avait décrochées du dossier du transmutant avec la même mutation que lui, il n’y a pas si longtemps que cela. Et s’il était tombé, lui aussi, entre les pattes de hunters peu regardants sur son sort ? Alec n’pouvait qu’anticiper l’avenir qui se profilait à un horizon incertain, un futur qui lui échappait totalement – depuis treize ans déjà, il avait les pleins pouvoirs sur la marche de sa destinée. C’n’était pas aujourd’hui qu’il comptait laisser à qui que ce soit, le loisir de jouer avec sa vie : et peu importait au combien il détestait cette chose logée dans ses codes génétiques, force était de constater que ce serait ce soir son seul salut. Combien de temps était passé déjà ? Combien de minutes, d’heures ? Il n’pouvait croire que ça faisait des jours déjà, des jours qu’il déambulait, hagard dans ses propres songes, son esprit instable qui menaçait de le lâcher à la moindre seconde. Lynch rejoignait la conscience, la ferveur de ses sens à chaque seconde qui passait, ses membres lui obéissant plus vivement qu’il y a une poignée de minutes déjà. La gorge sèche, bouche pâteuse, il reconnut l’odeur humide du moisi tout autour de lui ; chaque indice était bon à prendre, et ce simple fait lui permettait d’écarter de nombreuses possibilités. Il était relativement rare que les hunters pratiquent leurs activités cachés dans des sous-sols quelconques comme des rats d’égouts : alors quoi ?

Pour répondre à cette question lancinante, assommante tout autant que les substances inconnues qui l’avaient presque mis inconscient, les bruits autour du chasseur commencèrent à se multiplier. Tout autour de lui, dans la pénombre du sac opaque toujours sur ses yeux, il saisit des bruits de pas, le murmure d’une – ou plusieurs – présence(s). Impossible à dire, impossible de déterminer clairement, tant tout lui semblait aller vite, trop vite. Comment pouvait-il en arriver là ? D’une force quelconque, qu’il n’parvenait pas à mesurer Alec tenta de tirer sur ses poignets, défaire ses liens – une lutte vaine, qui se solda par un échec on ne peut plus prévisible. La lumière fut, aussi agressive que les ténèbres, transperçant ses prunelles en quelques rais lui parvenant d’une ampoule à quelques pas de là, juste au-dessus de l’épaule de la personne qui lui faisait face. Qui est-c’que ça pouvait bien être ? Après ce qui lui sembla être une éternité pour permettre à ses iris de s’adapter au paysage qui l’entourait, Alec analysa la situation. Une personne pour lui faire face, guère quelqu’un d’impressionnant au premier abord – jeune, frêle ; il aurait aisément pu s’en débarrasser s’ils n’étaient pas dans une telle position. Lui, dépossédé de la moitié de ses capacités, et elle, pleinement maîtresse de l’instant : l’électricité fut de retour, parcourant tout son corps à une vitesse ahurissante, d’une force toute nouvelle qui crispa chaque parcelle de ses chairs. Il la reconnaissait – la reconnut d’un paysage maintes fois familier. Le poste de police, où il n’avait jamais vraiment eu sa place ; toujours plus qu’elle, il semblait. La fille du shérif, c’était donc là qu’elle passait son temps libre ? Pour combien de temps la dévisagea-t-il, la sonda-t-il aussi silencieux que tout ce qui les entourait ? Elle n’lui faisait pas peur – quel imbécile pourrait croire qu’une gamine puisse l’impressionner d’une quelconque manière ? Lui ?! Ce ne fut pourtant pas le sarcasme, ni la provocation qui lui vint en premier pour envoyer une première attaque en plein dans le visage de sa vis-à-vis – au contraire, il n’était que le captif plongé dans un mutisme grandiose. Ses prunelles parlaient pour lui ; elles criaient déjà vengeance, et gravaient chacun des traits de la jeune femme dans sa mémoire – pour une prochaine fois. La tension de l’instant ne put que se renforcer, dès le moment où une deuxième silhouette se détacha de la noirceur de la pièce ; un type cette fois-ci, qui n’avait rien d’familier – rien, sauf peut-être ces quelques secondes infimes qui lui avaient échappé. Dans la rue, alors qu’il se retrouvait condamné à une errance sans queue ni tête – ses premiers instincts l’auraient guidé vers Calista, comme un désespéré à la recherche de l’aide dont il avait tant besoin. Quitte à ce que ça la mette en danger ; la décision d’un lâche, d’un connard de première. La seule option qui se serait offerte à lui, somme toute, mais certainement pas la meilleure. Il aurait dû quitter la ville. Encore, encore, les arguments se multipliaient dans ce sens, mais pas besoin de remuer le couteau dans la plaie. « Une gamine. Et un vieux. » il les désigna d’une œillade, souligna ses impressions d’un regard provocateur, retrouvant ses réflexes, quand bien même sa voix sonnait rauque, porteuse d’une lassitude qu’il ne se connaissait pas. N’s’était pas connu, du moins, depuis treize longues années. « Qu’est-c’que vous m’voulez ? » car à vrai dire, plus il cherchait à mettre une identité sur ses ennemis, plus la liste s’allongeait, d’infinies possibilités qui le laissaient toujours dans un brouillard obscur, agaçant. De ses yeux clairs, il navigua de l’un à l’autre, de l’autre à l’un ; la fille Castellanos était donc opposée aux hunters – c’était là la seule chose qu’il pouvait cueillir comme ça, du silence de ses deux adversaires. Qui d’autre pour s’opposer à lui ? Car aujourd’hui tout l’monde savait ce qu’il était, lui : un chasseur, jusqu’au bout des doigts et dans chaque fibre de ses convictions. Qu’ils le rejettent, que son corps décide de se soigner tout seul n’avaient aucune importance. Il restait celui qu’il était, infaillible et inébranlable, défiant ceux qui osaient s’foutre sur son chemin avec autant d’imprudence.

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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 23:09

a persistant flame, a survivor of turmoil

Il parait qu'il faut laisser le temps au temps. Il parait aussi que celui-ci emporte tout, qu’on le veuille ou non. Il paraît que le temps efface tout. Les griefs, les peines, les rancœurs, les peurs, tous ces instants qui font que vous avez la sensation de sombrer dans un gouffre, de marcher sur un fil, tendu, coupant, la paume des pieds nue. Il parait qu'il y a un temps pour tout. La Bible disait même, paraît-il, qu'il y avait un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté. Nerea ne se penchait pas sur les vertus vantées par la Bible, la religion lui passant un peu au-dessus, à partir du moment où ce Dieu que tous vantaient n'avait jamais ramené à elle sa mère ... Mais peut-être que, quand même, il faut laisser le temps au temps. Que tout passe, que tout finit par s'apaiser. A moins que certaines choses n'échappent à cette règle. Comme la vengeance, par exemple. On peut cesser d'aimer, parait-il. Mais cesser de vouloir se venger, alors là ... Sans doute le temps pouvait-il même en venir à sublimer et magnifier ces désirs de vengeance et de revanche. Vengeance, revanche, cela ne revenait-il pas à la même chose ? Certains vantaient la vengeance. Pour eux, l'Homme avait le droit de se venger, aussi peu conséquente que puisse être cette vengeance : la vengeance est bonne pour le caractère, pour ceux-là. Et ceux-là, Nerea était bien plus encline à les apprécier et à les écouter, même s'il était fortement possible qu'elle en vienne à tronquer leur message, pour n'en sauvegarder et retenir que ce qui allait dans son sens, comme le fait, que, par exemple, si la vengeance n'était vantée, ce n'était que pour ce qu'elle engendrait, c'est à dire, soi disant, le pardon. Son sens à elle, concernant la vengeance, c'était que ses émotions et ses sentiments présents étaient purement justifiés, qu'elle était plus que dans son bon droit d'avoir envoyer en l'air tout ce qui ne collait plus dans sa vie. Dans son bon droit de vouloir le pire des fléaux pour tout être un temps soit peu Hunter, de près ou de loin. Même par association, il y avait bien des maux planant sur ces êtres qui se permettaient de jouer aux dieux, ces êtres qui souhaitaient purger ce monde de tous ceux qu'ils percevaient comme étant des abominations. Mais qui leur avait donné le droit de décider de qui devait et méritait de vivre ? De décider de qui n'était destiné qu'à crever comme un animal, d'être abattu, purement et simplement, comme on abat les chiens enragés, ou les simples poulets que l'on va ensuite transformer en Mcnuggets, en Bouchées de Poulet pour Burger King, ou bien encore en Buckets de KFC ?

Le temps emporte peut-être tout, ne laissant derrière lui que les ténèbres, des ténèbres au cœur desquelles on peut retrouver d’autres personnes, semblables à nous, en proie aux mêmes tourments, alors que, parfois, au cœur des ténèbres, on perdait ces êtres, à nouveau. Présentement, Nerea ne savait pas trop où elle se situait, sur une fourchette censée évaluer sa descente aux enfers, au cœur des ténèbres, quoi. Sans doute parce qu'elle n'avait pas asse de recul pour s'auto-évaluer, ou que, pour elle, elle était, encore une fois, dans son bon droit, et qu'il n'était donc nullement question de faire mauvaise route vers le côté sombre de la Force, ou quelque chose comme ça. En tout cas, elle n'était pas seule. Enfin, pas entièrement. Des gens gravitaient autour d'elle, fort heureusement pour elle. Être seule aurait été pire que tout. Et même s'ils ne comprenaient sans doute pas tout à la personne qu'elle était, faute d'avoir tous les éléments pour, ou faute de ne pas la connaître depuis assez longtemps, au moins, elle avait des appuis, des garde-fous, aussi, peut-être. Peut-être aussi que certains desseins lui passaient un peu au dessus, ou plutôt qu'elle ne les ressentait pas de la même façon que les autres membres d'Insurgency. C'est vrai, après tout, Johan Lachlan, elle ne le connaissait pas vraiment, elle. Son arrivée au sein d'Insurgency était survenue par la suite, alors que le mouvement avait déjà perdu son artificier. Cela n'avait donc pas réellement pu lui faire de peine, du moins, directement. Après tout, s'il fallait pleurer sur tous les êtres perdus qu'on n'avait même pas réellement connu, on n'avait pas fini, loin de là. Cependant, elle se sentait suffisamment proche de sa situation pour compatir, ou au moins pour se sentir suffisamment impliquée pour prendre part à tout ce qui mènerait à le venger. A obtenir une revanche, en son nom. Même si dans son cas à elle, égoïstement, elle espérait aussi un peu se venger par ricochets du propre mal qu'elle avait souffert. Un mal causé par un mâle, en quelque sorte. Un p*tain de Hunter. Et il se trouvait qu'en gardant pour elle une sacrée part de secret sur ce qu'elle avait vécu, peut-être qu'elle n'attirait pas vers elle la compréhension et la cohésion. Peut-être qu'elle paraissait trop vindicative, un peu trop inconsciente, aussi. Mais ce qui lui importait, elle, c'était de se venger, et tant pis pour ce qu'on en pensait. Si, après tout, les gens n'étaient pas fichus de voir plus loin que le propre bout de leur nez, ou pas plus capable de comprendre qu'elle mentait uniquement pour son père, pour le préserver, et non par crainte, par peur, ou tout autre truc du même genre, et bien tant pis aussi. Qu'on l'estime cependant suffisamment à sa juste valeur était nécessaire pour elle. Car intimement lié au fait qu'on la laisse prendre part à des actions de groupe, qu'on est recours à sa mutation pour servir la cause d'Insurgency.

Alec, elle ne le connaissait pas plus que ça. Elle savait qu'il était flic, elle savait aussi que, techniquement, il était sous les ordres de son père, et que, du coup, s'il ne lui avait pas encore collé une balle dans la tête comme il l'avait pour Johan, c'était parce que la situation de son père demeurait encore secrète. Une bonne chose. Le fait que son géniteur passe en-dessous du radar devait sans doute un peu moins tenter les gens de regarder aussi en direction de Nerea. N'est-ce pas ? Alec, elle l'avait déjà vu, bien sûr, mais disons que les récents évènements la concernant personnellement l'avaient un peu laissée sur la touche. Et par là, il fallait comprendre que son père l'avait mise au repos forcé. Au moins, même si cela l'avait tenue à l'écart de l'arrivée de sa mère à sa prise de fonction (merci bien Papa --'), cela l'avait aussi tenue loin d'Alec. Oui, parce que, le souci, c'était que, sous le coup des hormones et des récents bouleversements, Nerea était parfois un peu moins bonne dans la dissimulation de ce qu'elle pensait et ressentait, alors, la foutre devant un type qui avait buté un transmutant alors qu'elle-même avait bien failli y passer de la main même d'un autre Hunter, ouais, avouons le, c'était pas l'idée du siècle, voire même du millénaire. Maintenant, elle était quand même devant un Hunter, devant Alec, alors qu'elle laissait tomber par terre ce sac qu'il avait eu sur la tête depuis son installation ici, voire même avant. Mais c'était différent : il était ligoté, un truc comme ça, et puis, la situation s'y prêtait. Ici, elle avait le droit de réagir face à lui comme elle le désirait, même si, bien sûr, lui péter les dents serait sans doute très sanguin, et pas très conseillé ni même désiré. Elle n'avait pas participé à sa capture, parce qu'elle n'était pas forcément dans ce domaine là d'intervention, d'autant plus qu'elle était enceinte, qu'Isolde le savait, que son père aussi, et qu'il se trouvait que tous les deux avaient suffisamment d'influence pour faire respecter leurs désirs et leurs ordres ... En revanche, Nerea était plus que satisfaite qu'on lui fasse confiance pour participer à l'interrogatoire. Elle était plus que satisfaite, se sentant reconnue par rapport à la maîtrise de son don. Un truc un peu pervers : elle vous faisait dire ou faire ce qu'elle voulait, et vous finissiez par trouver ça logique et normal, sauf si vous aviez une volonté et une matière cérébrale un peu plus développées que les autres, parce que là, la situation de logique et de normalité disparaissait un peu plus vite, suffisamment vite, en tout cas, pour que vous vous sentiez bernés, manipulés, et tout ce que vous voulez, mais généralement pas assez vite pour pouvoir lui botter le cul en représailles. Elle n'allait cependant pas agir seule, et c'était sans doute mieux comme ça. Elle se connaissait suffisamment pour savoir qu'avec sa grossesse récente en plus, elle avait du mal à se contrôler. Là, par exemple, elle avait envie de lui faire bouffer le sac, et de lui enfoncer les doigts dans les cavités orbitales, juste parce que, voilà, elle n'aimait pas e terme de "gamine", et qu'elle n'aimait pas non plus son regard. Elle serait si fort la mâchoire qu'elle se demanda un instant comment elle parvint à lui répondre sans se péter une dent d'elle-même, ou sans produire un bruit de craquement sinistre.
    « Comme si l'âge qu'on avait vous importait réellement, à vous autres ! Gamin, gamine, ce que je ne suis pas d'ailleurs, vieillard, mamie, ça n'a pas d'importance à vos yeux. » Oui, après tout, son cher ex, ce c*nnard de psychopathe, avait bien tenté de la dézinguer alors même qu'elle n'avait que 21 ans, et qu'elle était loin d'avoir l'âge de mourir. S'il y avait réellement un âge pour ... 80 ans étant tout de même plus acceptable que 21, n'est-ce pas ? Tournant le regard vers Andreas, comme pour chercher à voir sa réaction, ou pour l'interpeller visuellement quant à savoir si Alec se foutait de leur gueule ou si la question était bien réelle, Nerea finit par croiser les bras au-dessus de sa poitrine, fort heureusement pas encore gênée par ce ventre qui s'arrondissait, quelques centimètres plus bas. « Ce qu'on veut, vraiment ? Ce qu'on veut, c'est te poser tout un tas de questions, auxquelles tu vas répondre sans aucune retenue ni aucun mensonge, parce que, tu vois, on est très curieux, et que tu représentes sûrement une petite mine d'infos. Tu as été très vilain, mais, bon, visiblement, te buter direct, c'est pas la meilleure des idées. Je comprends pas forcément pourquoi, mais bon ... »
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeMar 24 Nov 2015 - 23:17

You watch the world
exploding every single night
Le flot constant de la vie, de la mort, des découvertes. Andreas avait vu naître ses enfants et s’il savait la mort immuable, il ne s’attendait pas à l’affronter si tôt dans son couple. Il avait même songé être le premier à partir. Jeune, probablement. Il chassait des hunters et ses recherches étaient risquées, son aide aux mutants également. Il était prudent mais, il ne pouvait échapper à tout. Il avait fallu que ce soit Aisling qui trinque, elle qui n’avait que de bonnes choses à apporter au monde... Elle, son côté humain. Il avait dû annoncer à ses enfants le pire et ça ne l’avait rendu que plus réel. D’un côté, la chose avait été bénéfique. Il avait pu évacuer l’horreur qu’il gardait depuis des mois mais, il l’aurait volontiers gardée si ça avait pu aider d’une quelque manière que ce soit Moira et Artur.
Ces derniers jours, il avait donc vécu ses journées comme à son habitude, partagé entre ses cours et ses recherches. Deux facettes d’une pièce. Face, il avait envie de secouer certains de ses étudiants tout à fait capables mais fainéants à souhait. Pile, ses recherches qui n’avançaient pas d’un iota. Il avait trouvé bien des façons de ne pas réussir, pour paraphraser un autre scientifique célèbre... En attendant, ça ne rendait pas moins ses échecs extrêmement frustrants, ce qui entachait son humeur déjà bien maussade. C’est donc dans un état d’énervement avancé qu’il avait répondu à son téléphone, sans aucune surprise pour la femme au bout du fil, accoutumée aux humeurs du généticien. La conversation fut brève et il ne parla que très peu, encore une fois, rien d’étonnant et d’inhabituel. Il rentra chez lui, considérant la demande qui lui avait été faite ce qui était -cette fois- inhabituel. On ne lui avait jamais demandé d’être présent pour autre chose que parler de ses recherches -dont il gardait en partie le secret aussi- mais, cette fois, on requérait sa présence pour assister à l’interrogatoire d’un hunter. Il n’avait pas mis longtemps pour être d’accord, il pouvait sans doute en retirer un avantage quelconque, ne fut-ce qu’un peu de confiance, son but étant évidemment d’attraper quelques noms de hunters au vol. Andreas ne perdait pas l’espoir de retrouver le responsable du meurtre de sa femme et il n’allait pas rater pareille occasion. Il n’était certes plus en Irlande mais, ça ne l’empêcherait pas d’essayer, et à défaut, en faire payer d’autres à la place de l’absent.
S’il savait se battre ou au moins se défendre, il n’était pas là pour ça, juste pour s’assurer que leur homme ne tenterait rien de stupide, auquel cas, il ne se priverait pas pour le mettre à genoux à coup de haut voltage. Sans le tuer si possible, évidemment. Un mort ne parle plus, ce qui serait profondément dommage.

Andreas avait reçu les informations nécessaires un peu plus tard et avait repris la route, prenant son temps pour arriver, brouillant les pistes, au cas où. L’endroit était isolé et il s’était posé un temps avec de vieux livres de sa femme pour donner le change. Il faisait encore un temps acceptable pour lui et il n’allait pas se priver tant qu’il le pouvait. Quand il avait vu une autre personne se diriger vers les lieux, il avait suivi, dispensant les politesses d’usage et déposant son chargement dans un coin. Il s’était avancé avec la dénommée Nerea et l’avait laissé mener sa barque. Il n’était là que par sécurité, rien de plus, peut-être aussi pour tempérer un peu. Ils ne connaissaient pas réellement les deux femmes et il était reconnu pour être mesuré, jusqu’à un certain point en tout cas, bien que personne ne l’avait encore vu franchir la ligne.
Lorsque le sac tomba, c’était comme s’il en avait déjà vu cent comme lui tout en n’en ayant pas vu un seul. Différent et identique à chaque rencontre. Il devrait pourtant être capable de les dénicher facilement maintenant mais, hélas, l’ignominie et la bêtise n’avaient pas de visages déterminés. Pire, ils n’étaient pas fichés, contrairement à la majeure partie des mutants. L’arrogance de l’homme, elle, ne le surprit pas. C’est le propre de l’homme que de chercher à garder le contrôle. Lui au moins n’affichait que rarement ses failles. Celui-là fanfaronnait comme s’il avait gagné un prix. Il ne soupira même pas, ne se donnant pas cette peine. Il ne réagit même pas à la pseudo-insulte. Du temps et de l’énergie perdue.
Il écouta la réponse de Nerea, il devait lui reconnaître de parler justement même si elle se donnait du mal pour rien. On n’éduque pas des imbéciles lorsqu’ils ont décidé de le rester. Il esquissa dont à peine un mouvement d’épaule pour lui signifier qu’il n’y avait rien de censé à tirer d’un tel individu en la matière et que des questions stupides, ce type ne manquerait pas d’en formuler. C’est quand elle enchaîna qu’il toucha du bout des doigts les raisons de sa présence. La retenue, peut-être...

- « Un mort parle difficilement ce qui est assez dommage, je vous l’accorde. »

Il devait lui afficher son soutien, une unité, ce qu’il ferait. Tant qu’à être là, autant se montrer utile à tous les niveaux où il pouvait l’être. Ne pas tirer avantage d’une situation n’était pas son genre, toutes les opportunités étaient bonnes à prendre, surtout si ça le servait lui directement ou indirectement.
Il ne dit rien de plus tout simplement parce qu’il avait dit ce qu’il avait à dire. Parler pour ne rien dire n’était pas dans ses habitudes. En tant que professeur, il économisait son temps de parole et en maximisait l’efficacité. Ceux qui méritaient qu’il prenne de son temps finissaient toujours par se manifester d’une manière ou d’une autre et il avait la conviction que leur captif parlerait énormément lors de l’interrogatoire. De là à s’imaginer que tout serait utile, il en était loin. Il n’anticipait pas, jamais et s’ils manquaient des choses utiles dans son discours, il serait temps de se rendre compte de leurs importances en temps voulu.



Dernière édition par Andreas Kovalainen le Dim 13 Déc 2015 - 1:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 15:07

survivor of turmoil

Alec Lynch, Nerea Castellanos, Andreas Kovalainen & Pietra Nelson-Byrd

« … j’aime pas tuer, c’est tout. » conclut Pietra, rechargeant la cartouche de son revolver « Et tu suggères faire quoi à la place ? Leur offrir du thé et des gâteaux ? » lui rétorqua Mikael d’une voix moqueuse. Elle lui adressa un rictus tout aussi charmant et retira le cran de sécurité. « Haha, t’es marrant. Non, juste les mettre hors d’état de nuire… » A terre, deux Hunters gigotaient, bâillonnés et liés aux mains comme aux pieds. « Bouge pas. » ordonna la mutante, et la femme à ses pieds s’immobilisa au même moment qu’elle appuya sur la gâchette. Deux balles fusèrent, une dans chaque genou. Les cris de douleur étouffés par le bâillon, la Hunter n’eut pas l’occasion d’exprimer combien cette sentence la torturait. Désormais, impossible pour elle de courser les mutants dans la ville, ou même de partir en mission – une punition que la brune jugeait bien plus apte et plus juste qu’une simple exécution. Elle voulait que les Hunters vivent pour voir Insurgency et leurs compatriotes triompher, voir les mutants se soulever contre la haine et vaincre. Elle n’était pas suffisamment Catholique pour croire que l’après-vie leur offrirait cette occasion, alors elle improvisait. A ses côtés, son ami lança un nouveau rire, plus joyeux cette fois. « Pas mal ! Et si t’as plus de balles, tu fais quoi ? » demanda-t-il, faisant cliqueter son revolver vide. « Je sais pas, tu leur retires l’index pour la gâchette, tu trouves un truc… » répondit-elle en haussant les épaules. Quelques instants après, Mikael lui jetait deux doigts ensanglantés avec un ‘cadeau!’ enjoué. Pietra ne les rattrapa pas à temps, et eu le grand plaisir de voir de nouvelles traces de sang apparaître sur son T-shirt gris. « Merci, vraiment. »

Une demi-heure plus tard, Pietra quittait Mikael pour s’en retourner à Redwolf Castle tandis qu’il allait jeter les Hunters assommés dans un coin de la forêt où ils avaient de bonnes chances de passer la nuit, à moins d’avoir un sens de l’orientation hors pair. Serrant son long gilet en laine noire autour d’elle pour camoufler les restes de sa journée, Pietra continua jusqu’à l’entrée du QG Insurgency, où elle savait qu’une autre mission l’attendait. Moins dangereuse celle-ci, mais tout aussi importante : un Hunter avait été capturé, et une interrogation prenait place à cet instant même. Interrogation dont elle aurait du faire partie depuis une dizaine de minutes déjà, alors qu’elle ne faisait que passer devant deux sentinelles devant l’un des couloirs du bâtiment. « T’es en retard, Pietra. » dit l’un deux. D’un geste, Pietra désigna le sang sur ses vêtements, et lui jeta un regard peu impressionné. Elle avait fait aussi vite qu’elle avait pu, vues les circonstances. Elle se dépêcha tout de même jusqu’à la salle désignée, d’où sortaient déjà des voix. « … que vous m’voulez ?» demanda une première, rauque. « Comme si l'âge qu'on avait vous importait réellement, à vous autres ! Gamin, gamine, ce que je ne suis pas d'ailleurs, vieillard, mamie, ça n'a pas d'importance à vos yeux. » La deuxième voix était féminine, nettement plus jeune – et pas seulement parce qu’elle était piquée qu’on la traite de ‘gamine’. Pietra sourit, consciente qu’il y avait encore quelques années elle aurait sans doute réagit exactement pareil. S’appuyant contre la porte elle écouta encore quelques instants la conversation, cherchant à jauger l’atmosphère avant de venir s’ajouter au lot.

« Ce qu'on veut, vraiment ? Ce qu'on veut, c'est te poser tout un tas de questions, auxquelles tu vas répondre sans aucune retenue ni aucun mensonge, parce que, tu vois, on est très curieux, et que tu représentes sûrement une petite mine d'infos. Tu as été très vilain, mais, bon, visiblement, te buter direct, c'est pas la meilleure des idées. Je comprends pas forcément pourquoi, mais bon ... » déblatéra la jeune femme. A la fin de son discours, une troisième voix s’éleva, plus vieille et plus mûre que les deux précédentes. « Un mort parle difficilement ce qui est assez dommage, je vous l’accorde. » « Mais ils peuvent faire parler les vivants pour eux. » dit Pietra, qui pénétra dans la pièce à cet instant. Elle adressa un léger signe de la tête à Nerea et Andreas, avant de s’arrêter sur leur otage. Elle avait cru reconnaître sa voix, mais le voir assis face à elle ne fit que confirmer la rage qui bouillonnait déjà dans ses veines. Alec Lynch. Policier-Hunter, comme bon nombre de ses collègues – ce simple fait aurait été suffisant pour susciter une certaine antipathie de la part de la brune, mais ce qu’il avait fait la touchait bien plus personnellement. Se souvenant tout d’un coup qu’elle portait encore ses bagues en argent à la main gauche, Pietra lui décocha un coup dans la mâchoire, l’envoyant cracher du sang sur le sol. La douleur dans sa main gauche jaillit, mais elle s’en fichait complètement. Agrippant brutalement le visage de l’homme, elle le força à relever son visage en sa direction avant de siffler : « Par exemple, ça, c’était de la part de Johan. »

Elle relâcha Alec et s’en écarta « Désolée du retard, j’ai eu quelques empêchements. De toute façon, je ne suis là que pour surveiller. » Nerea avait le même don qu’elle, et était parfaitement capable de mener l’interrogation – seulement Isolde lui avait demandé d’être présente, au cas où quelque chose tournait mal. Il suffisait que la jeune femme utilise trop son pouvoir pour qu’elle ou leur otage ne soit plus d’aucune utilité et, même si dans le cas de ce dernier cela ne gênait pas particulièrement la mutante, elle connaissait trop bien les dangers d’un pouvoir de persuasion pour laisser Nerea se pousser à bout. Et maintenant qu’elle connaissait l’identité du Hunter à interroger, elle n’était que plus contente d’être là. Allant s’accoler dans un coin de la salle, Pietra croisa les bras, ignorant le sang qui coulait désormais de sa main gauche. Son T-shirt n’en était plus à ça près.





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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeLun 7 Déc 2015 - 5:13


Un pied en enfer ; sans doute était-ce cela qu’il venait de commettre, tandis qu’il avait ouvert les yeux sur un paysage qui lui semblait aussi méconnu que familier. Partout où il posait les yeux, le Lynch reconnaissait des visages qu’il avait déjà croisés, observait de ces détails qui lui rappelaient quelque chose dans un coin de sa tête. Où était-il ? Pourquoi était-il là ? Qui avait-il en face de lui ? Ça pouvait paraître évident pour certains – surtout ses vis-à-vis – mais ça n’l’était pas, en réalité : plus les théories s’amoncelaient et se multipliaient entre ses neurones, plus ces adversaires sortis de nulle part revêtaient des masques différents. A les dévisager de la sorte, détailler leurs visages la hargne au bord des lèvres, y’avait une chose qu’il avait pu retenir : tous ceux-là, l’homme et la jeune fille, ils n’étaient pas des hunters. C’n’était pas dans l’habitude de chez eux, d’se planquer au point d’être totalement méconnus de la part de leurs collègues – et s’il avait fallu qu’il se fasse une idée, comme ça, du camp dans lequel se trouvait le shérif de la ville (et donc, irrémédiablement, celui de sa fille), ç’aurait été celui des dégénérés. Et derrière le miroir impénétrable de ses prunelles, l’implacabilité de son visage, se jouaient déjà de nombreux calculs, qui s’entrechoquaient avec force sur les frontières de son crâne : c’était comme si tous les événements désastreux de son quotidien étaient venus se presser tous en une fraction de seconde – à peine avait-il échappé à la découverte des hunters sur sa nature, il avait fallu qu’on lui tombe dessus. On, des adversaires dont il connaissait bien les visages désormais, pouvait deviner certains brins d’identité rien qu’en remuant ses souvenirs ; s’ajoutait le visage d’Anja à tout cela, sans qu’il n’puisse clairement la situer, clairement la mettre à une place bien définie, une influence quelconque. Y’avait eu le type aussi, celui-là même qui se tenait en retrait, tandis que la brune Castellanos semblait être celle bouffant la plupart de son champ de vision. C’était donc ça qu’on lui avait mis ? Aussi souvent qu’il l’avait observée, la fille du shérif n’avait jamais rien eu de bien impressionnant – au contraire, on avait déjà entendu dire qu’elle avait fricoté avec de ces gens pas forcément regardants sur les victimes qu’ils amoncelaient ; que ce soit en nombre, ou en aspect. Humains, dégénérés, innocents – il y en avait toujours eu qui n’avaient pas été très regardants sur cela : et quand bien même ils n’pouvaient pas y croire, avec toute la vilénie du monde accrochée à leurs visages, ils ne s’trouvaient pas face au pire hunter qui ait existé. Ni au plus sadique de Radcliff. Ni à celui qui s’amusait le plus dans l’œuvre qu’il accomplissait. Même plus le plus converti de tous. Et certainement pas celui dans les p’tits papiers du maire au point de tout savoir sur tout : qui qu’ils soient, ils n’avaient clairement pas fait une pioche maligne dans toute la liste de chasseurs qui se trouvaient en ville. Peu importait. Ils en étaient là aujourd’hui, à se dévisager, tels des chiens de faïence, des adversaires de toujours qui s’observaient enfin dans le blanc des yeux – allaient-ils vraiment devoir passer par la phase du débat d’idées ? Visiblement. « Comme si l'âge qu'on avait vous importait réellement, à vous autres ! Gamin, gamine, ce que je ne suis pas d'ailleurs, vieillard, mamie, ça n'a pas d'importance à vos yeux. » et Alec se retrouvait déjà à rouler des yeux, dans un soupir à peine retenu – ça n’allait pas être la politesse qui le retiendrait. Ils n’en avaient pas eu à son égard, ni à l’égard de tous les êtres humains massacrés sur l’autel de leur soi-disant défense d’oppressés, au beau milieu des fêtes de la ville.

Tous, autant qu’ils étaient, aussitôt ouvraient-ils la bouche, ils n’faisaient que prouver une chose : au combien l’monde leur échappait, les préceptes de celui-ci, la complexité de celui-ci. Toutes les nuances de gris, chaque petit détail qui composait la palette de l’être humain sous toutes ses forces. Quelle dichotomie : la fille Castellanos jouait-elle à la plus idiote qui soit ? « Ce qu'on veut, vraiment ? Ce qu'on veut, c'est te poser tout un tas de questions, auxquelles tu vas répondre sans aucune retenue ni aucun mensonge, parce que, tu vois, on est très curieux, et que tu représentes sûrement une petite mine d'infos. Tu as été très vilain, mais, bon, visiblement, te buter direct, c'est pas la meilleure des idées. Je comprends pas forcément pourquoi, mais bon... » «Un mort parle difficilement ce qui est assez dommage, je vous l’accorde. » il avait dévisagée la gamine, c’était au tour de l’autre type, inconnu au bataillon ; quelle irone était-ce, toute cette mascarade. Visiblement, qui qu’ils soient – peu importait le groupe de transmutants extrémistes soi-disant rebelles auquel ils appartenaient – ils n’savaient pas pour son pouvoir à lui, la capacité hors du commun que ses cellules avaient de se régénérer à la vitesse de l’éclair. Leur privant, eux, lui, du cadeau infiniment désiré de sa mort. Ça n’avait pas été faute d’essayer, encore et encore ; d’y mettre toutes ses tripes, toute la force de ses convictions – n’importe quoi plutôt que de leur ressembler d’une quelconque façon. Qu’ils ambitionnent donc, de le tuer ; et qu’ils y arrivent, plutôt que d’ouvrir la bouche pour lui blablater ces paroles assommantes qu’ils assénaient déjà comme des sentences mortelles et inutiles. « Mais ils peuvent faire parler les vivants pour eux. » quatrième protagoniste, la brune venait de passer la porte de la salle dans laquelle ils se trouvaient ; il la reconnut sans l’avoir connue, sans avoir eu l’plaisir de la côtoyer personnellement – c’n’était pas comme si la jeune femme n’avait rien de familier, comme si elle se fondait dans la foule des innocents pour attendrir qui que ce soit. Et tandis qu’elle approchait, le hunter ne cilla pas, n’cligna pas des yeux à l’instant où ses prunelles trouvèrent leur chemin droit dans les iris de la transmutante ; aucun d’ces trois guignols n’avait quoique ce soit d’impressionnant – et ils étaient tombés avec le seul hunter aux pulsions suicidaires, le seul hunter qui se préférait six pieds sous terre plutôt que de pactiser même dans les fibres de son corps, avec ces monstres de la nature - y’avait de l’ironie dans cette histoire. Le coup partit, aussi sûrement qu’un couperet lancé à la nuque d’un condamné : Lynch avait lu la prescience de l’envie, la menace briller au fond du regard de son interlocutrice. Sous le poing armé de Pietra, sa mâchoire sembla vibrer d’un éclair de douleur, chaque dernière parcelle endormie de son esprit réveillée par l’attaque frontale de la jeune femme. Il en grogna – plus d’agacement que d’une douleur quelconque ; elle était toujours là, celle-là, la seule chose qui le rattachait un tant soit peu à l’humanité qui avait toujours pulsé dans ses veines. Mais elle s’effaçait vite, vite comme les traces des attaques de ses ennemis, vite comme les signes du temps – et déjà, à l’intérieur de ses joues les plaies avaient disparu, et le filet de sang ferreux qu’il sentait sur son palais s’estompait. « Par exemple, ça, c’était de la part de Johan. » elle lui maintenait son visage, il n’manqua pas de faire glisser toute sa haine et sa hargne en un regard ; quelques secondes qui suffirent à asséner sa sentence à la dégénérée, avant qu’elle ne s’écarte de lui. Il résista au moins, à l’instinct puéril de lui cracher le sol à sa bouche en plein dans le visage ; il avait été habitué à pire, avait traversé pire et ce, même sans cette tare monstrueuse en lui.

Johan Lachlan ce nom eut le don d’allumer toute sa furie au fond de ses entrailles, l’incendie pernicieux qui l’avait saisi aussitôt avait-il compris que l’homme en avait eu après Calista ; que ç’avait une guerre ouverte, à celui qui tuerait l’autre en premier. Il avait gagné, les autres n’semblaient pas prêts à l’accepter. Mais il n’y avait pas eu une seconde, pas une once d’hésitation en lui au moment de tirer la balle létale droit dans le cerveau de cet abruti. « Désolée du retard, j’ai eu quelques empêchements. De toute façon, je ne suis là que pour surveiller. » seul sur sa chaise, seul hunter au milieu des transmutants – ou du moins, des connards qui le maintenaient en otage attaché à une chaise et s’sentaient brusquement tout puissants pour ça, il lâcha un vague ricanement. Plus une provocation qu’autre chose ; ou peut-être bien la simple et vivace expression du dédain qu’il leur exprimait, encore, encore, et toujours. Les dégénérés, ils s’prétendaient être des saints – mais tous, tous avaient l’même visage, la même allure. Les mêmes défauts. Tous plus lâches les uns que les autres, fonctionnant en essaim comme des pauvres petites bêtes apeurées alors même qu’ils étaient les plus monstrueuses menaces de cette vaste planète. « A vous regarder, vous êtes tous venus juste pour surveiller. » un par un, il les observa, les sonda de toute la froideur de son regard – les instincts aiguisés tout autant que sa haine, par les longues années d’expérience. « C’est quoi l’histoire, hein ? Vous êtes trois pauvres et innocents dégénérés qui ont absolument besoin de réponse ? Ou des gens trop bien pour se salir les mains et l'assumer pleinement ? » eux qui se plaçaient si aisément comme les victimes de toutes les attaques possibles et imaginables : à peine humains, soi-disant la phase supérieure de l’évolution, mais ils avaient quand même besoin d’être trois, pour se sentir tout puissants face au vilain hunter qui se trouvait face à eux. « Ou est-c’que c’est parce que vous êtes trois contre un - attaché, que vous pouvez vous permettre de frimer comme ça ? » sur le terrain, qui serait contre qui ? Et qui gagnerait ? Et qui savait pour quoi il se battait au moins ? Sans état d’âme, sans arrière-pensée, sans s’croire l’être le plus saint qui soit ? Ses mâchoires se crispèrent, dangereusement, et déjà la douleur du coup de poing de la dégénérée avait disparu. « Alors c’est quoi l’histoire selon vous, hein ? » un par un, il les sonda une nouvelle fois, comme s’il n’pouvait pas s’en lasser, comme s’ils se retrouvaient en pleine discussion quasi-civique, plutôt que dans une prise d’otage digne de leur lâcheté. « Johan était un pauvre innocent qui s’trouvait sur le chemin du vilain hunter ? Vous vous croyez tous innocents, peut-être ?! » oui oui, les transmutants étaient les grands persécutés d’l’histoire, les pathétiques victimes qui n’pouvaient pas prendre les armes pour se défendre, les petites brebis livrées droit dans la gueule du loup. Et blah, et blah, et blah. Tout ce qu’ils étaient capables d’inventer pour alléger leur conscience. « J’veux dire… est-c’que c’est quand j’ai foutu une balle dans la tête de Johan Lachlan, que toutes les explosions ont dévasté la fête foraine ? Ou est-c’que c’était avant ? » ils devaient tous connaître la réponse – bien profondément derrière leurs couches d’inconscience et de victimisation. L’attaque avait commencé de là ; et Lynch n’avait pas cherché à comprendre le pourquoi du comment –il avait éradiqué le problème à sa source, comme il l’avait toujours fait. Et il avait sauvé des dizaines de vie en agissant ainsi ; alors même que leur précieux et innocent ami en avait tué des dizaines d’autres : autour du feu de joie, dans les allées où les passants s’étaient amassés pour se faire dévorer par les flammes. Combien de gamins ? Combien de gamines ? Combien de grands-mères et de grands-pères ? « La prochaine fois qu’vous voulez faire une leçon de morale à quelqu’un, assurez-vous de le faire à la loyale. Ça devient pathétique, là. » rictus accroché à la commissure de ses lèvres, regard sombre, ses prunelles s’accrochèrent plus longuement sur Pietra qu’autre chose – madame mission-vendetta, qui, elle, avait en plus jugé que la vie de son soi-disant ami Lachlan valait plus que celle de tous les autres. Valait toutes les vengeances possibles et imaginables. Valait d’se pointer ici pour perdre son temps inutilement à vendre sa façon de voir les choses. C’n’était pas comme si le nom de Johan était déjà noyé, happé par toutes les autres victimes, sans nom et sans visage, que le Lynch avait amassé dans son sillage.
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeMer 9 Déc 2015 - 0:34

a persistant flame, a survivor of turmoil

Nerea avait bien des défauts, mais celui d'être une bête meurtrière et/ou dénuée d'intellect, ça, non. Elle avait une part de violence en elle, cependant, selon certains. Malgré tout, elle, elle préférait parler d'impulsivité. Vous savez, l'impulsivité, cette chose assez informe qui vous fait si souvent déraisonner, lorsque vous agissiez sur le moment, en suivant votre instinct et en ne vous laissant pas même une simple petite seconde de réflexion histoire de rationaliser et d'essayer de suivre le sens de la logique et de la pertinence. Pour autant, elle n'agitait pas sans cesse les poings en tous sens pour vous en coller une, pas plus qu'elle ne prenait perpétuellement que de mauvaises décisions. L'impulsivité, c'était un truc de famille. Pour bien tomber dans les clichés, Nerea ne doutait pas qu'elle tenait largement ça de son côté hispanique. Ses grands-parents étaient comme ça, son père aussi, parfois, même si son job de Sheriff le contraignait à se canaliser. Et puis Veera aussi était comme ça. Peut-être qu'on l'avait cependant laissée plus libre, à brides détendues, en culpabilisant de la vie qu'elle menait, sans sa mère. De là à ce qu'elle s'en plaigne sans cesse à tout le monde, en n'ayant de cesse de chouiner et d'endosser le costume de la pauvre gamine sans maman, il y avait un sacré fossé ... En règle générale, Nerea ne se privait jamais de dire ce qu'elle pensait ou ressentait. Mais les choses les plus intimes ne regardaient personne d'autres que ses intimes, justement. Et ça, par exemple, ses enseignants ne l'avaient pas compris, dès qu'ils cherchaient à la faire parler de tout ça, ou qu'ils souhaitaient l'aiguiller vers des consultations chez un psy scolaire ou extra-scolaire. L'assistante sociale n'avait guère eu plus de succès. Cependant, la jeune fille ne s'était jamais privée pour dire tout le bien qu'elle pensait de leurs nez de fouineurs, de leur attitude de rapaces voulant se donner le beau rôle sans jamais chercher à comprendre où était réellement son intérêt personnel à elle : qu'on la laisse vivre du mieux possible ou qu'on l'oblige à évoluer dans un univers où l'on n'avait de cesse de lui rabâcher cette absence maternelle ? ... Nerea, elle ne se laissait jamais démonter. Cela n'avait jamais été le cas, et ça n'avait jamais commencé à l'être, même pas quand il avait fallu claquer le beignet de toutes ces filles plus âgées qu'elle qui, au lycée, s'étaient trouvées bien futées de déballer à tout le monde ces rares infos qu'elles avaient sur elle, avant de tout monter en épingles, en fausses rumeurs et en fausses histoires. Il y en avait eu, du passage dans le cabinet de l'infirmière scolaire, de par sa faute. Bien sûr, la gente masculine n'avait pas non plus été épargnée : après tout, il n'y a pas de raison, et puis cela n'avait rien empêché la lycéenne qu'elle était alors de continuer d'avoir une vie sentimentale et sexuelle. Pas forcément dans cet ordre là, d'ailleurs, et l'un n'entrainant pas forcément l'autre. Mais bien évidemment, ce n'était pas pour ce genre d'affaires qu'ils étaient réunis ici, n'est-ce pas ?

Ne pas être seule face à Lynch n'était pas foncièrement une mauvaise chose. Parce qu'encore une fois, l'impulsivité, ça la connaissait, Nerea. Et Nerea, elle était parfaitement consciente de ses tords, de ses défauts et de ses faiblesses. Elle n'avait aucune réelle fierté trop orgueilleuse concernant tout ça, parce qu'elle se disait qu'elle n'avait pas plus à être honteuse que d'autres d'être ce qu'elle était, et d'avoir elle aussi des faiblesses. Se connaissant, elle se savait donc en mesure de déraper, ou plutôt d'aller trop loin. De se laisser emporter, ou de commettre quelque impair pas forcément aussitôt réparable. Refaire le portrait de Lynch lui était apparu comme une bonne chose. A défaut de grives, on se contente de poulet, quelque chose comme ça, et comme elle ne pouvait pas encore mettre la main sur son c*nnard d'ex ... On l'avait briefée, avant, mais genre, rapidement, parce qu'on n'avait pas que ça à faire de tenir des discours préambulaires longs comme le bras. Surtout qu'elle n'était pas non plus une gamine n'y connaissant rien à rien. A défaut d'être flic, elle avait tout de même grandi dans un environnement très policier depuis que son père avait été élu à la position de Sheriff. Et puis, peut-être qu'elle n'avait pas forcément tout écouté. Pas par dissidence obligatoire, ou parce qu'elle ne le voulait pas. Elle avait juste cherché une position plus confortable, debout, pour faire passer une crampe naissant dans le creux de ses reins. La faute à sa grossesse, sans doute. De toute façon, Andreas était déjà là, quand avait eu lieu le très rapide speech, et lui, il avait sûrement tout écouté, le connaissant. Et Pietra devait les rejoindre, alors, non, elle n'était pas laissée seule. Un mort parle difficilement, oui. Andreas n'avait pas tord. Et un instant, cela confrontait Nerea à une perspective qu'elle était parvenue à éviter. Celle de mourir de son overdose. Si cela n'avait pas été le cas, elle serait de ces trépassés qui ont perdu le droit à la parole, le droit d'être entendu aussi, selon certains. Et c'était sur ces entre-faits que débarquait Pietra. A moins que la demoiselle ne soit arrivée depuis quelques instants seulement auparavant, et que Nerea ne l'avait juste pas remarquée. De toute façon, la chronologie exacte importait peu, seul prévalait le résultat final. Lorsqu'elle lui décocha un coup du gauche, direct ou revers, peu importait la précision, Nerea eut un petit sourire. Même si, dans le fond, elle se dit qu'elle aurait sans doute aimé être la première à avoir l'idée d'un tel mouvement. Un instant, elle eut l'impression d'avoir des papillons dans le ventre, avant que la sensation, sans nul doute fantôme et imaginée, ne disparaisse. Il était en effet largement trop tôt pour que son marmot interne ne s'agite. Et puis, de toute façon, réactif ou pas, cela lui importait peu. Il était Son enfant, à Lui, pas à elle. Après, restait à savoir ce qu'elle en ferait une fois né. Le déposer dans les bras de son géniteur serait insensé : déjà, Nerea se ferait sûrement buter, ou Il tenterait de ne pas se rater, cette fois, et ensuite, l'enfant serait sûrement éliminé, potentiellement porteur du gène X. Ouais, pas la solution, donc. Mais elle avait encore le temps d'y songer, si elle s'y décidait un jour. Et puis, Lynch les battait à froid, et ça, c'était nettement plus important que le futur moutard. Non, Nerea n'était pas venue pour surveiller, il ne manquerait plus que ça. Sans offense, mais elle n'avait rien d'un garde-chiourme, et on lui avait promis qu'elle ne serait pas reléguée en tant que simple observatrice au regard de son âge et de son arrivée assez récente au sein d'Insurgency. Elle avait après tout fait ses preuves chez Uprising, et n'était pas une emmanchée. Quand à la théorie de la domination numérique qui leur donnerait des ailes, à Andreas, Pietra et elle ...
    « On a laissé l'arsenal au placard, pas besoin de se cacher derrière des engins de la mort pour se sentir préparés à affronter ce qui pourrait advenir ... Quand au 3 contre 1 ... Voilà qu'il faudrait la jouer à la loyale et laisser primer l'équité et la justice. On te laisse t'exprimer, nous, au moins. La situation serait inversée qu'une balle serait très probablement malencontreusement venue se loger en pleine tête de celui d'entre nous qui aurait fait l'amère expérience de ce revirement de situation ... »
Était-elle innocente ? Sans doute que non. Nul n'est innocent. On fait tous des erreurs. On commet tous des actes répréhensibles, à un degré plus ou moins conséquent, sans parler du fait qu'il fallait toujours replacer ça dans le contexte dans lequel c'était survenu, et ne pas oublier d'adapter ça à l'échelle de l'âge, de la position de force, tout ça tout ça ... Mais Nerea n'avait jamais tué personne. Elle n'avait jamais blessé à vie quiconque. Elle n'avait jamais eu l'intention de tuer qui que ce soit, jusqu'à récemment. A quelques petits détails près, elle avait été une jeune fille de son âge, avec ses débordements, ses dérapages, son fort caractère, ses espoirs pour le futur, et ses petites particularités bien à elle. Encore une fois, elle avait ses défauts, mais elle avait aussi ses qualités, ce qui faisait d'elle un être sans doute un peu plus que simplement buvable. Et voilà que Lynch tentait de faire tout ce qu'elle venait précisément de se décrire à elle-même, mentalement. Voilà qu'il voulait tout remettre en perspective, tout replacer dans son contexte. Il tentait de changer la position des pièces sur l'échiquier, et bien que cela ne changeait absolument rien au panorama final, peut-être que dans sa tête à lui, ça pardonnait et excusait tout. S'il fallait chercher qui avait commencé, on n'était pas rendu ... Quoi qu'au final, la réponse devait bien être simple. Comme toujours, quelqu'un avait dû se lever un matin du mauvais pied, et il avait décidé de s'en prendre à quelqu'un. Pas de chance, cette fois-ci, c'était tombé sur un transmutant, et l'engrenage avait commencé. Sans doute était-ce ainsi que cela avait commencé. Sauf que le "c'est pas moi c'est l'autre" était passé d'âge, même pour quelqu'un d'aussi jeune qu'elle. Et cela n'avancerait à rien, alors, autant se passer de toutes ces considérations là, n'est-ce pas ? Même si un petit soupçon par ci par là ne ferait pas de mal. Ni trop, ni trop peu : c'était comme ça que les choses devraient être équilibrées, à chaque fois. Et ça marchait presque avec tout : la cuisine, l'affection, etc
    « Mais, heu, c'est pas nous qui avons commencé, c'est vous ! Très mature, effectivement ... » Et, oui, cette remarque émanait bel et bien d'elle ... « On devrait tendre l'autre joue, c'est ça ? Je comprends, après tout, il y a un bon paquet de culs-bénits dans vos rangs, qui s'accrochent à leur Bible comme s'il s'agissait de la source de vérité suprême. » A moins que tout ça ne vienne du pouvoir suprême des armes à feu et autres instruments de mort. Comme s'il y avait une bête sauvage, ténébreuse et monstrueuse, en chacun de nous. Comme si, aussi, il suffisait de mettre entre ses mains une arme, quelle qu'elle soit, pour la réveiller, la tirer de son sommeil, de son hibernation. Pour la faire réagir, feuler, rugir, hurler à la mort face à la perspective de pouvoir faire couler le sang et se sentir l'égal d'un dieu, pendant une fraction de seconde, dès lors que l'on allait rafler une vie ... Nerea ne s'excluait absolument pas de cette possible maxime, mais présentement, cela ne l'effrayait pas. Devait-elle s'inquiéter ? Se retournant un instant vers Andreas et Pietra, elle se dit qu'il fallait éviter de continuer de jouer au ping-pong verbal plus longtemps, parce qu'ils n'étaient pas exactement réunis pour prendre le thé. « Une info à obtenir en priorité ? ... Je pourrais déjà commencer par lui faire se mordre la langue, ça nous évitera de l'entendre nous prôner les vertus de la loi du talion et de la mission dorée de son engeance ... Après, il risquerait quand même de cracher par terre ... »
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeMer 9 Déc 2015 - 18:27

You watch the world
exploding every single night
Andreas restait en retrait malgré l’arrivée remarquée et remarquable de Pietra. Il n’esquissa pas un geste pour l’empêcher de le frapper. Il n’était pas là pour ça, ce qu’il advenait de lui ne l’intéressait guère, il devait juste s’assurer de leur sécurité, que tout avait été dit. Pour ce qu’il en savait, il n’était là qu’en spectateur si les choses se passaient bien. Son don à lui n’était que fort peu utile pour faire parler quelqu’un à moins de devoir le mettre hors service pour un moment ou le tuer. De plus, c’était une dérive de ce dont il était capable, pas réellement l’utilisation naturelle de sa mutation donc. Il comprenait le geste de Pietra, pour autant, il n’avait pas réellement connu Johan et n’était, de fait, pas véritablement touché par sa mort. Il laissait aux autres l’occasion de le faire payer, il avait d’autres chats à fouetter. Il posa donc son regard successivement sur Pietra, Nerea et puis Lynch. Il n’avait rien à dire sur son arrivée tardive. Il était aisé d’imaginer la nature du retard à la vue du sang sur son t-shirt. Il n’eut même pas un haussement d’épaule, il était déjà repassé à autre chose.

Si les remarques de Nerea étaient légitimes, il était conscient qu’elle ne toucherait sans doute pas du tout l’homme en face d’elle. Il avait rarement croisé de hunter avec un sens de l’éthique ou même une morale. Ne pas le voir rouler des yeux comme il le faisait l’aurait surpris. Au moins était-il en territoire connu avec un chasseur de cette espèce. Il n’y avait qu’à voir son absence quasi-totale de réaction à l’évocation de Johan. Ce passé ne lui appartenait mais, il ne pouvait pas pour autant en faire abstraction, il pèserait dans la balance tôt ou tard. Il devait cependant reconnaître qu’il s’était trompé, au moins légèrement sur l’absence de réaction. La fureur s’était allumée dans ses yeux. Un lourd passé, une histoire derrière l’histoire. Andreas raffolait de ce genre de failles dans laquelle il lui faudrait s’engouffrer tôt ou tard. De nouveau, il ignora soigneusement celui qu’il devait surveiller, braquant provisoirement son regard sur les deux femmes jusqu’à ce que leur prisonnier parle à nouveau. Quand il croisa son regard, il n’esquissa pas même l’ombre d’un sourire, il ne fit que le fixer, lui offrant la plus parfaite des indifférences.
Ce n’est que lorsqu’il mentionna une innocence quelconque qu’il contint difficilement son envie de lever les yeux au ciel. Andreas était beaucoup de choses mais certainement pas l’innocence personnifiée et encore moins le genre de personne à ne pas assumer ses actes. Croyait-il franchement qu’il arriverait à quelque chose en tentant ce genre de provocation ? Si l’homme en face de lui avait été Hippolyte, il ne serait sans doute pas rester aussi stoïque mais leur passif était déjà chargé. Celui-ci n’était qu’un visage et un nom de passage dans l’histoire de sa vie, pas de quoi relever donc. Après tout, chacun avait une personne sur cette terre capable de le mettre en rogne. Lynch n’était juste pas le bon candidat pour ça.

Non content de s’échiner dans le vide -en ce qui le concernait en tout cas-, il jouait sur la corde de la loyale. Était-il réellement en train de suggérer qu’il aurait fallu qu’ils se rabaissent à un rang égal ? Que ne fallait-il pas entendre. Il en aurait soupiré d’agacement s’il ne se maîtrisait pas aussi bien. Quant à la responsabilité de qui à quel moment, Andreas n’en avait cure. L’explosion de la fête foraine avait été une erreur en soi mais, il n’en montrerait rien de plus que ce qu’il affichait actuellement. Un regard neutre bien qu’incisif et un visage figé sur la même neutralité. Erreur ou non, il se fichait de savoir ce qu’en pensait leur prisonnier, sa manie d’écorcher les mots suffisait à susciter un certain agacement qu’il maîtrisait cependant. Ne lui avait-on jamais appris à s’exprimer clairement ? Même lui qui n’avait pas la langue anglaise pour langue maternelle l’écorchait moins. Bon sang ! Il se massa paresseusement l’arrête du nez, signe d’ennui. Il pouvait se permettre d’exprimer ce sentiment qui semblait constant chez lui, pas le reste. Nerea en disant suffisamment long toute seule. Ils partageaient au moins la même ironie quant à la vision de justice et d’équité de Lynch même s’il aurait préféré qu’elle ne l’exprime pas. Elle était encore jeune, la retenue viendrait peut-être avec l’âge. La sienne était arrivée avec son couple aussi surprenant que ça puisse l’être.

Andreas soupira réellement cette fois et braqua son regard au milieu des deux protagonistes principaux de l’affaire. C’était l’une de ses manies que de ne fixer personne alors qu’il parlait. Un moyen de faire comprendre à son interlocuteur de changer de direction s’il souhaitait être vu ou entendu. Nerea avait sans doute déjà fait les frais de ce comportement durant l’une de leur conversation essentiellement basée sur les cours de cette dernière.

- « Notre invité semble déjà avoir bien assez de difficultés pour s’exprimer, évitons de rendre ses réponses incompréhensibles. Trouvez donc un autre moyen de lui faire mal si c’est nécessaire je vous prie. »

Il avait tué mais il agissait généralement proprement et autant de rapidité que possible. Peu nombreux étaient ceux qui avaient eu à subir les conséquences d’un coup de tonnerre ou d’un arc électrique non mortel. Andreas terminait toujours ce qu’il avait commencé. Ce genre de dérives, il ne les emploierait que sur une seule et unique personne. Le meurtrier de sa femme.

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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeLun 21 Déc 2015 - 17:06

survivor of turmoil

Alec Lynch, Nerea Castellanos, Andreas Kovalainen & Pietra Nelson-Byrd

Qu’Alec lui crache dessus ne surprit pas Pietra – elle aurait eu le même geste si les rôles avaient été renversés. Et si ce petit signe de bravoure lui donnait du cœur au ventre, et bien tant mieux, parce qu’il en aurait besoin quand elle en aurait fini avec lui. L’embargo sur la torture qu’Isolde avait répété si récemment ne la gênait pas, son propre don lui étant largement suffisant pour venger Johan. Elle ne fit donc qu’essuyer le mélange de salive et de sang qui était venu se poser sur sa joue, avant d’aller s’adosser au mur. « A vous regarder, vous êtes tous venus juste pour surveiller. » répondit Alec, dont le mépris commençait plus à l’amuser qu’autre chose. On aurait dit qu’il le faisait exprès, qu’il exagérait ses opinions pour mieux les énerver. « C’est quoi l’histoire, hein ? Vous êtes trois pauvres et innocents dégénérés qui ont absolument besoin de réponse ? Ou des gens trop bien pour se salir les mains et l'assumer pleinement ? » A cette troisième supposition, Pietra eut un léger rire, sentant intérieurement ses doutes se raffermirent. Alec les défiait, c’était clair – mais dans le sens de les mettre au défi, de prouver qu’ils étaient capables de le faire souffrir, de lui faire du mal. La mutante continua à l’observer, cherchant un signe, un regard qui puisse raffermir sa théorie, ou expliquer le raisonnement du Hunter. « Ou est-c’que c’est parce que vous êtes trois contre un - attaché, que vous pouvez vous permettre de frimer comme ça ? » « On a laissé l'arsenal au placard, pas besoin de se cacher derrière des engins de la mort pour se sentir préparés à affronter ce qui pourrait advenir. » lui cracha Nerea avant que qui que soit d’autre ait pu répondre. « Quand au trois contre un... Voilà qu'il faudrait la jouer à la loyale et laisser primer l'équité et la justice. On te laisse t'exprimer, nous, au moins. La situation serait inversée qu'une balle serait très probablement malencontreusement venue se loger en pleine tête de celui d'entre nous qui aurait fait l'amère expérience de ce revirement de situation... » La jeune femme avait beau partir au quart de tour, elle n’avait pas entièrement tort.

Malheureusement, cela ne faisait qu’encourager Alec. « Alors c’est quoi l’histoire selon vous, hein ? Johan était un pauvre innocent qui s’trouvait sur le chemin du vilain hunter ? Vous vous croyez tous innocents, peut-être ?! » Innocents, certainement pas. Les mutants étaient des êtres humains comme tous les autres, avec chacun sa part d’ombres. Si les Hunters avaient compris ne seraient-ce qu’un instant que les mutants et les hunters n’étaient ni des anges ni des démons, simplement des êtres humains à part entière et non obligés à participer à un combat ultime entre le bien et le mal, les choses n’en seraient pas là. Donc non, aucun d’eux ne se croyaient innocents, la délusion ne venait pas d’eux. Injustement massacrés, par contre… « J’veux dire… est-c’que c’est quand j’ai foutu une balle dans la tête de Johan Lachlan, que toutes les explosions ont dévasté la fête foraine ? Ou est-c’que c’était avant ? » A force de rouler des yeux, Pietra finissait par en avoir le tournis. « Mais, heu, c'est pas nous qui avons commencé, c'est vous ! Très mature, effectivement... » répondit Nerea, qui ne semblait pas désespérer de gagner cet échange verbal contre un homme qui tentait visiblement de les énerver le plus que possible. Elle avait clairement plus d’espoir que sa collègue. « On devrait tendre l'autre joue, c'est ça ? Je comprends, après tout, il y a un bon paquet de culs-bénits dans vos rangs, qui s'accrochent à leur Bible comme s'il s'agissait de la source de vérité suprême. » Pietra cacha un léger sourire derrière sa main, ayant eue la soudaine image de Kingsley Moren en enfant de chœur, chantant un ‘Ave Maria’ d’une voix toute aigüe. Ce n’était clairement pas la vision que son amie avait voulue créer, mais elle était à peu près sûre que l’esprit du Hunter n’ait pas été dans la même direction que le sien.

« La prochaine fois qu’vous voulez faire une leçon de morale à quelqu’un, assurez-vous de le faire à la loyale. Ça devient pathétique, là. » finit par conclure ce dernier, et Pietra soupira d’aise de savoir que sa diatribe était finalement terminée. Un peu plus et elle se serait crue retournée à l’église de son enfance, forcée à écouter le long sermon du pasteur par sa grand-mère, qui refusait de laisser les jumelles s’endormir sur leur banc de prière. Dans d’autres circonstances la mutante n’aurait probablement pas pu résister à l’envie de faire un petit discours à son tour, démontant un à un ses arguments et l’hypocrisie de ses opinions. Mais plus elle avait écouté l’otage, plus elle avait eue l’impression que ce dernier cherchait justement à les coincer dans un débat idéologique. Dans quel but ? Le plus probable était qu’il avait des informations pertinentes, et qu’il avait espérer ainsi les pousser à bout et mourir sans parler, ou du moins minimiser le temps qu’ils avaient à leur disposition pour le faire cracher ses secrets. Malheureusement pour lui, même la plus jeune interrogatrice semblait en avoir eu assez, et se retournait vers Andreas. « Une info à obtenir en priorité ? ... Je pourrais déjà commencer par lui faire se mordre la langue, ça nous évitera de l'entendre nous prôner les vertus de la loi du talion et de la mission dorée de son engeance... Après, il risquerait quand même de cracher par terre... » Pietra se décolla du mur pour se rapprocher à nouveau des deux autres Insurgents, quand Andreas prit la parole. « Notre invité semble déjà avoir bien assez de difficultés pour s’exprimer, évitons de rendre ses réponses incompréhensibles. Trouvez donc un autre moyen de lui faire mal si c’est nécessaire je vous prie. »

Finissant de les rejoindre, la mutante approuva les dires de son aîné. « Il a raison, même si l’envie de lui faire du mal me tente énormément, il n’attend visiblement que ça… Son petit discours semble plus clairement fait pour nous pousser à le tuer que de nous convaincre de la justesse de sa cause. » Alec lui paraissait faire partie des Hunters dotés d’un minimum d’intelligence, plutôt que les fanatiques purs et durs qui suivaient les ordres sans réfléchir d’eux-mêmes, régurgitant simplement la doctrine de leur groupe. De ce fait elle avait du mal à croire qu’il se montre aussi prêt à les faire enrager sans une bonne raison, et cette raison, elle pensait l’avoir trouvée. « Ce qui me laisse penser qu’il doit avoir beaucoup de choses intéressantes à nous avouer.» dit-elle, se tournant vers l’homme avec un sourire moqueur. Elle s’approcha doucement, passant derrière la chaise en laissant sa main glisser sur le bras et l’épaule d’Alec. « S’il commençait par nous raconter son passage chez les Hunters et le statut qu’il occupe, ça nous donnera déjà une idée du genre d’informations qui pourront servir. » dit-elle, jouant distraitement avec les cheveux blonds du Hunter.





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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeMar 29 Déc 2015 - 12:32


Treize années de chasse, ç’avait le don de forger le caractère, d’aiguiser l’esprit et de faire travailler les neurones en toute circonstance. Quand acculé contre un mur, il y avait toujours deux choix qui s’offraient aux gens qui décidaient de prendre les armes : rendre celles-ci, ou continuer à se battre coûte que coûte. Pourtant, il était désormais bien impossible de définir la situation du Lynch à l’heure actuelle : c’n’était pas comme s’il pouvait attendre que qui que ce soit vole à son secours – car si ses amis hunters devaient le chercher, c’était sûrement avec la ferme intention de l’abattre comme un animal. Comme lui-même l’avait déjà fait un nombre incalculable de fois, avec des victimes toutes aussi diverses et variées les unes que les autres. Il y avait pourtant des choses qu’il savait, des pulsions qui ne quittaient pas ses tripes et bouillonnaient en lui avec plus de force à mesure que les minutes avançaient, le dirigeant droit vers les ténèbres de l’inconnu. Ici, maintenant, la position de faiblesse était évidente, et force était de constater que son seul avantage était celui – secret – de la dégénérescence qu’il détestait tant : il n’pourrait pas mourir, quoiqu’ils lui fassent, quoiqu’ils tentent ; presque une croyance à laquelle il se retrouvait accroché comme un naufragé au beau milieu d’une houle tempétueuse. Quelle ironie, le voilà qui se retrouvait à peser, calculer, évaluer chacune de ses chances, chacun des mots qui passeraient ses lèvres pour révéler quoique ce soit. Révéler quoi ? A chaque détour qu’il accomplissait derrière le mur des apparences, il y avait quelqu’un qu’il se devait de protéger. Calista, Felix, quelqu’un, comme un cercle vicieux qui l’acculait plus encore qu’il ne l’était en règle générale : la vie solitaire qu’il s’était promise depuis longtemps déjà, semblait avoir volé en mille éclats, comme ça, sans qu’il n’s’en rende compte. Il avait pourtant toujours eu son meilleur ami à ses côtés, quoiqu’il fasse, et ce, depuis avant même qu’ils n’se lancent dans la chasse en duo – alors quoi ? C’n’était pas comme si le Lecter était incapable de se défendre. Mais il y avait Calista ; et toutes les circonstances possibles et imaginables dans lesquelles il pouvait s’retrouver, rappelaient la jeune femme à lui. Chasseuse sans vraiment l’être : sans même s’en rendre compte, la Wolstenholme s’était elle-même mise dans une situation risquée. A porter l’insigne des fidèles de Lancaster, toujours si près du maire, toujours à suivre les pas de celui-ci, toujours à bosser pour lui. Sans en avoir les moyens, sans posséder les clés indispensables pour survivre dans le monde en guerre où ils s’trouvaient désormais. La faute à qui ? La faute à peu importait qui ; ici et maintenant, attaché à cette chaise, soumis aux regards critiques de gens dont il n’avait que faire, Alec n’pourrait rien faire pour Calista, quoiqu’il lui arrive – si son nom devait sortir d’entre ses lèvres, quelque part, à un quelconque moment, en un faux pas décisif, c’en était fini. Et il avait toujours été du genre à affronter le danger, à s’retourner contre son adversaire pour riposter lorsqu’il se retrouvait au pied du mur : comme pour arracher une ultime victoire des mains de la mort – ici, maintenant, les circonstances semblaient tout autant différentes qu’habituellement. Il était bel et bien aux pieds du mur, tentant vaguement de détourner les attentions des uns et des autres : après tout, à Radcliff comme ailleurs, c’était surtout un débat d’opinions, un débat de forces armées avec des passifs différents, déchirés, qui s’jouait derrière les bombes et les assassinats de masse. Alec savait pourquoi il s’battait – ses trois interlocuteurs également : et c’était comme s’enfoncer dans un cul de sac, une véritable impasse qui pourrait les piéger pour des heures et des heures aussitôt y mettraient-ils les pieds.

Et il y en avait qui le suivaient volontiers sur ce chemin-là, les mêmes histoires de blabla auxquelles il essayait de se soustraire habituellement : volontiers, plus volontiers que n’importe qui, Alec Lynch acceptait sa fonction de bras armé, l’image qu’on pouvait facilement avoir des hunters dans un endroit comme Radcliff. Tous à la botte de Lancaster, aucun qui ne valait mieux que l’autre, juste des meurtriers. Peu importait, à partir du moment où il continuait ce qu’il faisait – il avait déjà survécu à des réputations bien pires que celle-ci. Le débat était donc sûrement stérile, des paroles et des paroles échangées entre deux camps diamétralement opposés qui n’avaient aucune envie d’se mêler l’un à l’autre. Qu’ils connaissent quoique ce soit de sa vie, ou qu’ils lui racontent la leur n’y changerait rien – sûrement rien ; c’était comme ça, un genre de sarcasme d’la vie qu’il n’avait que trop bien compris, lui, et avec lequel il faisait. Le moment n’pouvait pas plus mal tomber cela dit ; une idée qui ne cessait de quitter les frontières de l’esprit du chasseur – entre les fameux membres rebelles des organisations mutantes et les hunters, quel ennemi était le pire ? Impossible de savoir, impossible à prédire. Pour l’heure, hormis l’incendiaire brune qui les avait rejoints en dernier, rien n’laissait présager quoique ce soit qui menace directement sa vie – rien, si ce n’est la mention de Johan, ce sale type qui semblait être devenu le Messie parmi ses pairs, juste parce qu’il s’était pris une balle dans la tête. Au moins avait-il eu une mort rapide et à peu près décente : c’n’était pas le cas de tout le monde, certainement pas celui d’autres de leurs collègues qui avaient mystérieusement disparu comme ça, sans crier gare. Ouais, somme toute, s’ils devaient crier vengeance, ils avaient définitivement tiré la mauvaise carte : qu’Insurgency ou Uprising débarrasse le Squad d’un élément étranger et mutant comme Alec Lynch, ça n’ferait sans doute rien à qui que ce soit – certainement pas à Lancaster, certainement pas à tous ceux auxquels il n’avait jamais daigné rendre des comptes. Ren Townshend, tous les fous furieux qui avaient accouru pour rejoindre les rangs de la nouvelle organisation du maire. Lui, il y était allé pour une unique raison, parfaitement étrangère aux mutants ou à la haine viscérale, omniprésente et dévorante qu’il leur vouait. Ouais, plus on creusait, plus il y avait matière à se rendre compte que piocher Alec au beau milieu de l’armée de chasseurs qui courait dans la ville, ç’avait définitivement été un choix aveugle. Comment pouvaient-ils prétendre alors n’pas être uniquement motivés par la vengeance ? Combien d’autres mutants Lynch avait-il abattus d’une balle dans la tête, d’une flèche dans le cœur ou d’une lente agonie sanglante ? Et c’était pour ce connard de Lachlan qu’on venait lui tomber dessus ?! C’était sûrement la pire ironie d’l’existence. « Mais, heu, c'est pas nous qui avons commencé, c'est vous ! Très mature, effectivement... » il en avait presque oublié qu’il se retrouvait face à une gamine, jusqu’à ce qu’elle lâche cette réplique prétendument cinglante ; la perplexité qui glissa sur son visage passa inaperçue au milieu des bonnes paroles de la fille du shérif. « [color:7453=276B70]On devrait tendre l'autre joue, c'est ça ? Je comprends, après tout, il y a un bon paquet de culs-bénits dans vos rangs, qui s'accrochent à leur Bible comme s'il s'agissait de la source de vérité suprême. » les chasseurs qu’il connaissait, côtoyait, appréciait dans une certaine mesure, étaient des gens pragmatiques et déterminés, et peu d’entre eux parlaient de Dieu ou d’un message suprême qu’ils avaient entendu, saisi par-delà les frontières du réel pour trouver la révélation de chasser les dégénérés. Il y en avait, pourtant, tristement célèbres à Radcliff, de ceux qu’Alec jugerait avec sévérité, comme desservant totalement la crédibilité de leur cause : les fanatiques avaient toujours une certaine façon d’lui taper sur le système, comme les politiques, tous voués à une cause qui dépassait c’qu’il pouvait comprendre et apprécier pleinement. Pas d’quoi rétorquer, pas d’quoi rebondir ou tenter quoique ce soit, c’n’était pas comme si Nerea n’avait pas assez de fioul pour partir pour des heures à répliquer avec ses petites assurances de jeune fille de vingt ans – ça lui donnerait au moins du grain à moudre. « Une info à obtenir en priorité ?... Je pourrais déjà commencer par lui faire se mordre la langue, ça nous évitera de l'entendre nous prôner les vertus de la loi du talion et de la mission dorée de son engeance... Après, il risquerait quand même de cracher par terre... »

L’information, lâchée comme ça, comme si de rien n’était, au beau milieu d’un énième couplet de paroles, ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd : non contente d’être une dégénérée, la fille du shérif avait la capacité de contrôler, ou persuader, ou pousser les gens à faire ce qu’elle voulait – la définition même de c’qu’il jugeait dangereux à souhait, à même d’être éradiqué au plus vite. Qu’est-c’qu’il se passerait, par exemple, si quelqu’un comme Lancaster devait se retrouver avec un pouvoir comme ça ? Ou s’il prenait des envies de grandeur à la fille Castellanos, comme là, maintenant ? Parmi tout le panel de dégénérescences répugnantes et contre-nature qu’il avait pu rencontrer dans son existence, il n’en jugeait aucune pire que celle-ci sûrement : sa vis-à-vis jouissait de la capacité d’arracher tout libre arbitre, tout instinct de survie, tout ce qu’elle voulait des autres. Et au milieu de tout ça, y’en avait ici qui se prétendaient lancés dans une mission de justice : c’était comme si la chaine des ironies ne cessait de croître, sans cesse alimentée par un nouvel élément tout aussi désagréable que paradoxal. D’un côté, on le blâmait lui pour prôner la suprématie de la loi du Talion, là où tous les trois – ou du moins Pietra -  agissaient sous la même pulsion. N’était-ce pas la vengeance pure et dure qui avait poussé les dégénérés à faire exploser la mairie, sans tenir compte d’la présence ou de l’absence d’innocents ? C’était une incessante balance, un cercle vicieux sans fin – ils auraient pu en crever de vieillesse à s’échanger des rixes, mais les deux autres ouvrirent la bouche. «Notre invité semble déjà avoir bien assez de difficultés pour s’exprimer, évitons de rendre ses réponses incompréhensibles. Trouvez donc un autre moyen de lui faire mal si c’est nécessaire je vous prie. » le type, lui, lui apparaissait comme inconnu, un de ces visages qui ne collaient pas au climat habituel de Radcliff : y avait-il encore des gens qui parvenaient à se faire un chemin jusqu’en ville malgré la quarantaine qui sévissait tout autour de la ville ? L’homme n’était cependant pas bien difficile à cerner, lointain, étranger, si prompt à lâcher de vagues sarcasmes sans pour autant poser ses yeux où que ce soit dans la scène qui se déroulait ici – on pourrait aisément l’appeler un connard hautain, mais y’avait sans doute des histoires là-dedans dont le chasseur n’avait que foutre. C’était quoi, sa mutation à lui, hein ? Etre un snob pragmatique et logique ? Pietra était, elle, beaucoup moins éloignée, glaciale et insondable. Sa putain de personnalité de garce débordait par chaque pore de sa peau, chacune de ses attitudes – sans compter que la mutante avait déjà réussi à s’faire un petit nom parmi les groupes de hunters qui s’étendaient à travers toute la ville. Ils n’avaient pas eu l’privilège de se rencontrer jusqu’alors, mais il fallait croire qu’ils avaient eu une connaissance commune. « Il a raison, même si l’envie de lui faire du mal me tente énormément, il n’attend visiblement que ça… Son petit discours semble plus clairement fait pour nous pousser à le tuer que de nous convaincre de la justesse de sa cause. » au moins était-il un peu maligne ; c’en était presque une surprise, et celle-ci fit lâcher un vague ricanement au chasseur. De tous ceux qui se trouvaient face à lui, Alec n’s’était pas attendu à ce qu’elle soit celle qui ait le plus de sens. Il n’était pas désespéré au point d’vouloir convaincre qui que ce soit de quoique ce soit. Sa cause avait été noble, juste et propre avant que Lancaster ne s’en empare pour construire son empire sur les cadavres des uns et des autres : sûrement l’seul point sur lequel ils pourraient tous un jour s’entendre. « Ce qui me laisse penser qu’il doit avoir beaucoup de choses intéressantes à nous avouer.» relança-t-elle, un pas la rapprochant du chasseur – instinctivement, plus pour éviter son approche que par une quelconque crainte, le Lynch s’était redressé sur lui-même, rigide à nouveau, chacun de ses muscles prêts à répondre à une quelconque attaque. Peu importait s’ils le croyaient impuissant, définitivement piégé, coincé – le pied du mur lui permettait toujours de trouver des ressources, et même ici, en de telles circonstances, il pouvait facilement saisir certains éléments intéressants. « S’il commençait par nous raconter son passage chez les Hunters et le statut qu’il occupe, ça nous donnera déjà une idée du genre d’informations qui pourront servir. » la sensation du passage de la main de la jeune femme dans ses cheveux, lui laissa une désagréable électricité tout le long de l’échine, si bien que le chasseur s’en dégagea bien assez tôt. « Pourquoi pas une autobiographie, hein ? » qu’il cracha, le sarcasme au bord des lèvres, véhément comme il savait si bien l’être. « Alors quoi ? Vous m’avez pris moi parce que j’ai tué Johan Lachlan ?! Et vous vous dites qu’avec un peu d’chance j’ai aussi des informations qui valent le détour ? » c’était une façon comme une autre de subir sa propre connerie – ils auraient pu faire leurs devoirs un peu, avant de défiler devant lui comme les rois du monde. Lynch s’était généralement appliqué à se tenir loin des affaires politiques de Lancaster, oubliant les complots et les manipulations qui s’étaient joués ici et là, dans les rues de Radcliff, juste sous son nez. Moins il les avait vus, mieux il s’était porté : un truc plutôt évident chez lui, mais il fallait croire qu’ils n’s’étaient pas donnés la peine de faire leur recherches plus avant que le spectacle qu’il avait donné en direct à la fête de l’hiver.
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeMar 5 Jan 2016 - 22:32

a persistant flame, a survivor of turmoil

Dans la vie, paraît-il qu'il faut faire preuve de prudence et de retenue. Que c'est toujours mieux vu de savoir se contenir que d'être tout feu tout flamme. Ouais, et bien, Nerea détestait la platitude, les trucs au sein desquels il ne se passait absolument rien, aussi. La vie devait être palpitante, pleine de sursauts et de rebondissements, sinon, cela ne valait carrément pas la peine de vivre. On devenait vieux avant l'heure, avec ces conneries de retenue, de courtoisie, de politesse et de prendre les choses avec des pincettes ou des gants, à ses yeux, ça n'apportait absolument rien, ça enlevait tout son piment à tout, et ça vous faisait passer pour quelqu'un qui ne savait pas se décider, qui ne savait pas prendre des risques, et qui jouait donc la sûreté à fond. Cela faisait de vous un petit papi ou une petite mamie qui marchaient sur de la moquette et étaient entourés de papier bulle pour prévenir de tout choc. Ce qui était tout le contraire d'une vie trépidante et palpitante ... Peut-être qu'elle était brusque. Peut-être qu'elle était empressée. Mais c'était à son image, et il n'y avait absolument aucune surprise, donc, à la voir agir et réagir ainsi. Elle ne faisait en rien un grand show au Hunter, elle ne se décarcassait pas pour lui, elle ne lui sortait pas son meilleur attirail, celui qu'on réserve habituellement pour les grandes occasions. Elle avait ce côté fonceur, droit, aussi, dans le sens où elle n'y allait pas par quatre chemins et ne s'embarrassait pas de prendre les virages. Elle était franche et directe, aussi, ce qui était loin d'être perpétuellement une qualité. Les gens ont toujours l'air de se vexer quand vous leur dîtes leurs quatre vérités, comme s'ils préféreraient de loin que vous les ménagiez, ou, mieux encore à leurs yeux, que vous leur mentiez en les flattant et en leur léchant l'arrière train pour les contenter et les remplir de bien aisance. Alors même qu'ils étaient les premiers, ces gens là, à réclamer de la franchise et à détester les faux culs, les faux discours foireux censés les endormir, et tout le reste. Paradoxe, quand tu nous tiens ... Vu d'un œil extérieur, en tout cas, sans doute Nerea se jugerait-elle bien mal, par elle-même. Après tout, elle ne faisait pas montre du même calme qu'Andreas. Mais, bon, puisque Pietra ne semblait pas trop être éloignée de sa propre attitude à elle, elle devait en convenir, elle n'était pas trop dans l'exagération ou le jusqu'au boutisme ... Cependant, elle se montrait quand même la moins mesurée des trois, sans doute, à en voir la réaction de ses deux compères face à sa proposition assez particulière pour le faire taire. Elle se rangeait cependant à leur avis, parce qu'ils avaient raison, et qu'en plus, ce serait un peu puéril d'agir ainsi, non ? ... Elle prenait mentalement en note toutes leurs propositions, en tout cas, quant à savoir ce qu'il fallait demander à Alec en premier. Ou plutôt ce qu'il fallait le convaincre de dévoiler, de dire et de révéler, ce qui était un peu différent, sans doute, sauf aux yeux de Nerea. Où était le mal, voyons ? Il s'agirait uniquement de paroles, elle n'allait en rien le mener à se révéler lui-même enclin à s'auto-mutiler, ou un truc comme ça ! Et si lui n'avait pas l'air super jouasse ou super partant, cela n'avait rien d'étonnant. Après tout, à sa place, Nerea aurait sans doute la même réaction, bien qu'elle n'aurait pas forcément employé les mêmes termes que lui.
    « Une autobiographie ? Oulà, doucement malheureux, il ne s'agirait quand même pas se lancer sur ce marché lucratif avec Lancaster lui-même ! » Ouais, sûrement que si le maire rédigeait un ouvrage sur sa propre personne, il pourrait espérer en vendre un paquet d'exemplaire et garnir un peu plus encore son porte-feuilles ! « Disons qu'évidemment, ça pèse dans la balance à ton encontre, le fait que tu sois le meurtrier de Lachlan ... "Le héros de Radcliff" doit bien être au courant de certaines choses quand même. Je refuse de croire que tu n'es qu'un pantin de bois sans rien dans le ciboulot, qui laisse Lancaster lui tirer les ficelles sans rien savoir de quoi que ce soit ... » Cessant un peu de croiser les bras, Nerea finissait par s'approcher quelque peu du type, toujours ficelé sur sa chaise. Parce que ce n'était pas le tout, mais il était temps de passer aux choses sérieuses, si l'on pouvait dire ça comme ça. « Si tu nous expliquais quelle place tu occupes exactement parmi les Hunters ? Hiérarchiquement, plutôt sous-fifre ou plutôt homme de confiance ? ... Surtout, ne négliges aucun détail pour nous expliquer ce que tu représentes à leurs yeux ... Ou pour nous dire ce qu'on a cru intéressant de t'expliquer et de te confier, en termes d'infos plus confidentielles que bien d'autres ... » Si vous le lui demandiez, Nerea ne saurait trop vous expliquer comment fonctionnait sa mutation. Elle savait juste s'en servir, et comprendre tous ses mécanismes n'était pas son dessein premier. Ce qu'elle savait, c'est que cela se jouait dans son regard et dans sa voix, aussi, comme une pulsion plus forte que tout qui vous poussait à faire ce qu'elle vous disait sans vous poser de questions et sans même réellement vous sentir en train d'entrer en pleine opposition avec vos réelles envies. Tout vous semblait logique, et vous ne voyiez pas, alors, pourquoi vous n'étiez pas passé à table plus tôt, par exemple ... Enfin, sur le moment. Par après, disons que vos sens finissaient bel et bien par vous revenir, et alors, cela ne se dansait plus pareil, même si vous en veniez à être incapable de vous souvenir que Nerea était passée par là, dans 90% des cas dirons-nous.


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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 14:54


Tous les observer, ici et maintenant, les dévisager et écouter les paroles qu’ils s’échangeaient – quelque part, il y avait tout autant à glaner de cette situation pour lui que pour eux. L’unique problème, dans l’fond, c’était qu’Alec n’avait désormais plus de camp officiel auquel ramener les quelques indices qu’il pouvait saisir ici ou là : car s’il devait recroiser le moindre de ses collègues de travail, il n’y avait pas à douter qu’il finirait avec une balle dans la tête. Que ça le tue vraiment ou non, c’était le cadet des soucis de certains de ses camarades ; ceux-ci s’contentaient de faire le job, de déverser leur rage meurtrière dans le fait d’accomplir quelque chose qui ressemblait de près ou de loin à de la justice, ou de la prévention. Somme toute, l’apprentissage qu’il avait eu auprès de Carlisle Lecter, avait tout pour être différent de ce que d’autres avaient suivi : bien trop souvent, le chasseur analysait ses collègues d’un œil critique, trop peu prompt à comprendre les motivations des psychopathes qui se plaisaient à faire durer le martyr de leurs victimes pendant des heures. Ou ceux qui prétendaient agir pour le sens commun, Dieu, ou allez savoir quoi. Les motivations du Lynch avaient toujours été infiniment pragmatiques, glaciales et déterminées : il n’était pas d’ceux qui appréciaient la traque et le meurtre, simplement de ces spectres qui se fichaient dans l’ombre d’une menace à peine voilée, et disparaissait aussitôt son acte accompli. Radcliff sous la tutelle de Lancaster, n’avait plus rien pour ressembler à ces terrains de chasse qu’il se plaisait à parcourir, et qui pouvaient porter plus haut la force de ses convictions. Alec n’voulait pas être un pion, il n’avait jamais eu l’intention de le devenir, et il avait de toute manière été bien trop vieux en entrant dans le monde de la chasse, pour être uniquement utilisé comme une pièce d’échec à placer sur un gigantesque plateau. C’était pourtant l’cas de nombreuses personnes ; comme Felix, comme Calista – Wolstenholme, Lecter, deux grands noms de la chasse, portés par des adultes qui avaient été, à l’époque du début de leur entrainement, des gamins à l’esprit aiguisé par la conviction et la haine de leurs parents. Y’en avait tellement, des gens comme ça, qui détestaient les transmutants comme si c’était écrit dans leurs codes génétiques – des convictions si profondes qu’Alec n’pouvait s’empêcher de chercher la haine dans les prunelles de Calista, et de craindre le courroux de Felix une fois qu’il découvrirait la vérité. Le jeune homme l’avait-il d’ailleurs apprise, finalement, la vérité ? Au cours des trop longues minutes qui constituaient sa captivité et son interrogatoire, le Lynch s’était escrimé à ne pas laisser la moindre place dans son esprit à son ami d’enfance, encore moins à Calista. Il n’pouvait pas savoir à qui il avait affaire, à quels genres de dégénérés – peut-être bien que le type qui parlait peu et n’faisait qu’afficher un air patibulaire avait le talent de lire dans les pensées. Il en avait vus, des transmutants de tout genre, des êtres humains rendus monstrueux par leur capacité à arracher aux autres toute leur intimité, toute leur retenue, tout leur libre-arbitre. Ouais, peut-être bien que ça pouvait s’révéler justifiable ici et maintenant, au beau milieu d’un champ de guerre - c’n’était pas pour autant que ça rendait l’expérience plaisante ou qu’Alec allait accepter volontiers l’idée de mettre Calista ou Felix en danger. Sa loyauté, aussi forte était-elle, restait limitée à une poignée de personnes, un réseau beaucoup plus complexe que ce que les apparences offraient : tout comme l’monde des dégénérés, celui des hunters était bien plus compliqué qu’il n’y paraissait.

« Une autobiographie ? Oulà, doucement malheureux, il ne s'agirait quand même pas se lancer sur ce marché lucratif avec Lancaster lui-même ! » et ils avaient tous ce nom à la bouche, uniquement ce patronyme, comme s’il portait le poids de tous leurs malheurs sur leurs épaules. Alec n’put s’empêcher de retenir un ricanement aux paroles de la brune en face de lui – oui, Lancaster était ce vilain visage publique qui dénonçait l’existence des transmutants, le fait que beaucoup trop d’entre eux utilisaient leurs talents pour abuser de la société. Oui, Lancaster était celui qui mettait le feu aux poudres, encore et encore, chaque jour avec plus de crédibilité et de conviction. Ouais, Lancaster était sûrement la seule personne que ces pauvres imbéciles visaient, comme s’ils étaient persuadés qu’en supprimant le maire, tout disparaîtrait, les malheurs s’envoleraient, et ils obtiendraient justice et liberté enfin. Alec était bien plus défaitiste que cela : au fond, il n’savait que trop bien que le maire n’en avait rien à faire de sa survie ou de sa mort, que Thaddeus Lancaster n’s’encombrerait jamais de l’effort de le traquer personnellement sur le terrain rien que pour le plaisir d’éradiquer un dégénéré de plus. C’était les hunters dans leur ensemble, qui donnaient un sens et un mouvement concret à c’que Lancaster prononçait, ces paroles qui n’étaient que ça – des paroles, aussi vides de sens que les promesses de n’importe quel homme politique. Somme toute, sans son armée de chasseurs, Thaddeus Lancaster n’serait jamais allé bien loin – elle était bien là, toute l’histoire. Car sans oreille pour écouter, sans esprits pour être réceptifs, le maire n’aurait jamais été maire, et l’histoire n’aurait jamais pris cette tournure toute particulière. Somme toute, le symbole que représentait Lancaster n’était qu’une hydre, et s’ils venaient à couper cette tête-là, deux autres reviendraient. Et quatre autres ensuite. Et seize. Et ainsi de suite, l’idée était, somme toute, bien facile à comprendre. Sans prétention, Lancaster était, au fond, bien moins dangereux qu’un Alec Lynch aux envies meurtrières ; il n’avait pour lui, que son talent pour manipuler, canaliser les foules vers une seule cible – mais comme tout politique, l’empire du maire dépendait uniquement de ceux qui l’entouraient. « Disons qu'évidemment, ça pèse dans la balance à ton encontre, le fait que tu sois le meurtrier de Lachlan... "Le héros de Radcliff" doit bien être au courant de certaines choses quand même. Je refuse de croire que tu n'es qu'un pantin de bois sans rien dans le ciboulot, qui laisse Lancaster lui tirer les ficelles sans rien savoir de quoi que ce soit... » pantin, maître manipulateur – au fond, il était bien plus difficile de déterminer qui était qui, qu’ils n’pouvaient l’imaginer. Qui jouait avec tout le reste ? Qui prenait l’plus de plaisir dans cette histoire ? Et comment ses trois vis-à-vis pouvaient-ils prétendre ne pas être les pantins de le soi-disant boss qui lui aussi, galvanisait les foules avec ses paroles, dirigeait leur haine et leurs instincts à l’égard d’une seule cible. Fallait croire que la vie n’était faite que de ça, de mensonges, de manipulation, de quelques rares personnes qui trouvaient un quelconque Salut dans c’genre de situation. « Si tu nous expliquais quelle place tu occupes exactement parmi les Hunters ? Hiérarchiquement, plutôt sous-fifre ou plutôt homme de confiance ?... Surtout, ne négliges aucun détail pour nous expliquer ce que tu représentes à leurs yeux... Ou pour nous dire ce qu'on a cru intéressant de t'expliquer et de te confier, en termes d'infos plus confidentielles que bien d'autres... » Nerea s’était rapprochée, et ces paroles trouvèrent un écho tout particulier dans son esprit ; sûrement que tout ce qu’elle put saisir aux avant-postes, fut un grognement difficilement retenu entre ses lèvres, comme si un nœud venait de brusquement stopper les mots de sortir d’une traite de sa bouche. C’était sûrement le cas, tandis que chacun des muscles du Lynch s’était contracté dans un instinct de résistance perpétuel – il connaissait les effets insidieux de certaines mutations, il en avait été la victime, le témoin bien plus souvent qu’il n’était possible de le compter. Treize ans durant, à accompagner Felix et les Lecter à la traque de tout genre d’enflures possibles et imaginables.

Et pourtant, pourtant, il était impossible pour lui de retenir toute la mécanique qui s’mettait en place dans son cerveau, la chimie qui se précipitait à toute allure entre ses neurones. Les calculs s’envolaient, les observations n’semblaient plus importantes – ne demeurait que ce qu’il savait, ce qui bordait tout juste la frontière de ses lèvres et n’demandait qu’à sortir, presque pour le soulager. Après tout, les magouilles et les secrets des hunters n’étaient plus les siens, désormais. Est-ce que son pouvoir l’aidait, glanait quelques secondes de silence résistant ? Impossible de savoir ; Lynch avait passé tant d’temps à rejeter cette chose en lui, qu’il était bien incapable d’savoir comment ses cellules fonctionnaient, si c’était juste son corps ou son esprit. « Vous pensez vraiment que c’est comme ça que ça marche ? » ne put-il s’empêcher de grommeler, les dévisageant les uns les autres tour à tour, un rictus torve au coin des lèvres. « Personne n’m’a jamais ordonné d’tuer qui que ce soit. J’bosse pour personne. » c’était presque une question d’orgueil ; y’avait des apparences qui pouvaient être trompeuses, mais Alec ne se jetait jamais à la gueule d’un inconnu sans avoir fait ses recherches avant. Il n’faisait pas partie de ces robots qui appliquaient les ordres de Lancaster sans rechigner, quitte à tuer toute une famille innocente de gens parfaitement humains. « J’étais un chasseur avant même que Lancaster s’mette à les détester, et c’est certainement pas lui qui va m’dire quoi faire. Va savoir, peut-être même que j’étais devenu gênant, alors il a dessiné une grande cible dans mon dos en m’présentant comme un héros dans tous les journaux, histoire que les dégénérés fassent le boulot à sa place. » une œillade équivoque pour eux trois, alors qu’il débitait des vérités implacables, une certaine clairvoyance aux abords de l’esprit. Ils n’faisaient que gratter la surface – et en surface, peut-être bien qu’ils avaient des buts communs. Lancaster était un parasite, qui au mieux, utilisait le fanatisme de certaines personnes pour en détruire d’autres – c’que faisaient tous les politiques du monde entier ; ou au pire, avait des motivations bien plus complexes qui échappaient à la quasi-totalité des hunters de cette ville. S’en débarrasser, d’une quelconque manière, n’était pas une mauvaise option quoiqu’il en soit. « Et j’veux dire… pendant que vous êtes occupés à interroger la plus évidente des cibles et à faire exploser des gens qui ont rien demandé au milieu d’une fête foraine, le maire il se construit sa petite armée de fanatiques en coulisses. » il n’avait pas rejoint le Gunpowder Squad par conviction, par loyauté pour Lancaster ou parce qu’il avait pensé que c’était la meilleure chose à faire. Il l’avait rejoint en suivant Calista, pour creuser plus profondément dans les secrets du maire. « Et tout c’que vous faites n’fait que lui donner encore plus d’arguments. » il reporta son attention sur Nerea. « Est-c’que franchement, un de nous est là où il est à cause de Lancaster personnellement ? Cette histoire va pas s’arrêter avec lui, et quand on voit le nombre de tarés parmi les hunters, j’pense que c’est pas une mauvaise chose qu’y’ait un politique derrière pour tous les tenir en laisse. » il laissa planer un instant de silence, ne réalisant qu’à peine à quel point il venait d’enfin, débiter toute la profondeur des convictions qu’il gardait si secrètement piégées en lui – ces trois idiots n’auraient certainement pas été l’assemblée face à laquelle il aurait voulu confier tout cela, mais c’n’était pas comme s’il en avait eu le choix, un quelconque libre-arbitre toujours en lui. Il était là, endormi rien que par le regard impérieux de la gamine en face du Lynch.
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 20:51

You watch the world
exploding every single night
Attentif sans intervenir, Andreas écoutait, enregistrant les informations, les classant pour lui-même. L’heure n’était pas à l’analyse, loin de là. Réagir à chaud à une conversation n’était certainement pas son genre en temps normal, il ne le ferait pas plus cette fois. Leur invité ne le ferait pas sortir de ses habitudes. S’il avait dû s’agacer à chaque parole de travers, il ne serait certainement pas professeur à l’université aujourd’hui, bien que sa patience n’était plus vraiment ce qu’elle était depuis le décès d’Aisling. Il avait bien changé en quelques mois et il doutait pouvoir retourner en arrière. Par exemple, il aurait probablement souri au sarcasme concernant Lancaster même s’il doutait franchement que les intentions de cet homme soient celles que lui prêtait Nerea. Le politicien cherchait très certainement le pouvoir et la reconnaissance mais, il avait de nombreux doutes concernant ses buts et convictions. Un tel personnage ne gravissait pas les échelons par hasard et ne restait pas à sa place sans être préparé d’une quelconque manière que ce soit.
Tout ce qui concernait le dénommé Lachlan le laissant proprement indifférent puisqu’il ne l’avait pas connu, il laissa le soin à qui de droit d’intervenir sur le sujet. Les choses étant ce qu’elles étaient, Andreas n’était certainement pas près à supporter le deuil des autres en plus du sien. C’était très égoïste et la mort du mutant était certes malheureuse mais, ça ne le regardait pas. Ceux qui l’avaient connu feraient ce qu’ils jugeaient bon de faire ou non.

Voyant que la conversation revenait vers quelque chose de plus intéressant et utile, il se focalisa sur la scène proche de lui. L’intonation était différente, dérangeante, il aurait presque pu en goûter les effets s’il n’était pas destiné au chasseur. Ce genre de mutation répugnait et effrayait nombre de personnes. L’idée de ne plus s’appartenir était une frayeur légitime. Et c’était ce qui faisait toute la beauté du cheminement de pensées di généticien. Il avait parfaitement conscience de la peur qu’un mutant suscitait, il la comprenait même et parfois l’approuvait. Cependant, il était pragmatique et ne s’arrêtait jamais à une simple analyse à deux dimensions. Se trouver du côté évolué de la barrière aidait à voir les choses un peu plus clairement mais, encore fallait-il ne pas avoir été élevé dans la haine de l’autre. Une toute autre histoire en somme.
Les questions posées, Andreas patienta. À son goût, les questions étaient trop vagues, avec un champ de réponses trop vaste. Cependant, il devait reconnaître que ça laissait justement un choix de sujet suffisamment large pour éventuellement récupérer des informations utiles pour la suite. Aussi, il n’intervint toujours pas, patient, en attente d’une réponse qui ne tarderait probablement pas. La beauté de ce genre de don, c’était la façon dont il fonctionnait. Il avait connu d’autres mutants avec des dons similaires et s’il y avait une constante, c’était qu’ils rataient rarement leur coup. Quoi qu’il se passe dans la tête du hunter, ses pensées se focaliseraient bien vite sur autre chose.

Lorsqu’enfin, Alec Lynch parla, Andreas leva les yeux au ciel, il en aurait même soupiré. Evidemment... Tous les chasseurs n’étaient plus issus du même sang, certains s’étaient découvert des vocations, car quoi qu’ils en disent, c’en étaient. Ils avaient tous des raisons différentes d’agir mais, la plupart n’agissait pas par opportunisme. Ils agissaient par convictions et, quelles qu’elles soient, le résultat était le même. Lui-même agissait par conviction. Il ne prétendait d’ailleurs pas avoir la science infuse, il avait juste fait le meilleur choix, suivant son vécu, suivant ses convictions, comme tout un chacun. Non, Andreas n’était même pas de ceux qui se défendaient et tentaient de prouver qu’ils avaient raison. Il ne perdrait pas un tel temps, chacun suivait la voie qu’il voulait suivre et si d’aventure on le questionnait, là seulement, il parlerait de ses choix et des événements qui l’avaient conduit à ça.

S’il y avait une chose qu’il reconnaissait à Lynch, c’était qu’il avait les pieds sur terre et était capable de remettre en cause ce qui lui tombait dessus. Il était à côté de la vérité dans le cas présent mais, l’idée aurait pu mériter qu’on s’y penche si ça n’avait pas été Anja qui lui avait livré sur un plateau. Un don très intéressant aussi du reste.
Ce qui était particulièrement intéressant, c’était d’entendre ce qu’il avait à dire sur ses propres convictions. Autant que ses propos, il analysait l’homme. De sa verve à son dénigrement quasiment systématique du maire, cela valait la peine d’être entendu. Il se ravisa donc sur sa première constatation à propos des questions. Cela dit, c’était l’histoire du serpent qui se mordait la queue. Le cercle était sans fin. Si les transmutants et leurs partisans ne réagissaient pas, personne n’aurait eu connaissance du problème et les chasseurs auraient pu continuer leurs petites affaires. Chaque riposte entraînait une réaction. Etc, etc... On en sortait pas, voilà pourquoi les actions devaient être utiles, réfléchies, proportionnées. Proportion et réflexion qu’il n’aurait guère quand il coincerait le meurtrier de sa femme, la chose était évidente, même pour lui. Au moins ne se mentait-il pas. Là où il avait tort, c’était en croyant que les choses s’arrêteraient si Lancaster était démis de ses fonctions d’une manière ou d’une autre. Le politicien avait lancé une machine qui serait certes grippées sans lui mais, qui risquait fortement de continuer à tourner. Il avait rencontré des chasseurs sur tous les continents et, modérés ou non, ils n’avaient pas eu besoin de Lancaster pour se mettre au travail.

- « Nous nous éloignons du sujet. Ce sont ses convictions qu’il nous expose et ça ne nous mènera pas bien loin. Peut-être serait-il judicieux de préciser et recentrer un peu les choses ? Il sera toujours possible de creuser un peu plus au fil de la conversation. »

Dans une même phrase, il était capable de se révéler pédagogue et poli en incitant à un changement de tactique tout en parvenant à mettre leur invité de côté. En lui-même, Andreas n’avait pas vraiment cure de l’homme. Les informations en revanche, lui étaient précieuses.

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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeSam 16 Jan 2016 - 13:51

survivor of turmoil

Alec Lynch, Nerea Castellanos, Andreas Kovalainen & Pietra Nelson-Byrd

« Pourquoi pas une autobiographie, hein ? » lui cracha Alec, avant que Nerea ne rétorque aussitôt. « Une autobiographie ? Oulà, doucement malheureux, il ne s'agirait quand même pas se lancer sur ce marché lucratif avec Lancaster lui-même ! » Pietra ne comprit pas la vanne, mais visiblement Alec si, puisque le duo continuait son petit échange.  « Alors quoi ? Vous m’avez pris moi parce que j’ai tué Johan Lachlan ?! Et vous vous dites qu’avec un peu d’chance j’ai aussi des informations qui valent le détour ? » En réalité il leur avait été offert comme sur un plateau par Scarlett Faust, pour des raisons qu’elles n’avaient pas cherchées plus loin que cela. Il était difficile d’être Hunter sans avoir arraché un mutant à ses proches, et leur liste d’ennemis ne devait pas être courte ; elle ne savait pas ce qu’Alec avait fait pour être finalement rattrapé par ses actes, mais cela ne l’intéressait pas pour l’instant. De toute façon, sa collègue avait ses propres théories et n’hésitait pas à les partager. « Disons qu'évidemment, ça pèse dans la balance à ton encontre, le fait que tu sois le meurtrier de Lachlan... "Le héros de Radcliff" doit bien être au courant de certaines choses quand même. Je refuse de croire que tu n'es qu'un pantin de bois sans rien dans le ciboulot, qui laisse Lancaster lui tirer les ficelles sans rien savoir de quoi que ce soit... » Pietra ne put s’empêcher d’échanger un regard avec l’aîné de la pièce, qui était aussi mutique que la benjamine était bavarde. C’était une sale manie des mutants manipulateurs, que de parler presque continuellement, à croire qu’ils aimaient tous le son de leur propre voix. Elijah avait été comme cela et, selon Noeh, Adrian aussi – et Nerea ne faisait pas exception à la règle. Elle-même ne s’écartait pas du lot, consciente que si Nerea n’avait pas été là, elle aurait sans aucun doute menée la conversation.

Seulement ce n’était pas elle qui jouait l’interrogatrice, aujourd’hui, mais sa jeune amie. Et cette dernière avait visiblement décidé qu’il était temps de poser les vraies questions. « Si tu nous expliquais quelle place tu occupes exactement parmi les Hunters ? Hiérarchiquement, plutôt sous-fifre ou plutôt homme de confiance ? Surtout, ne négliges aucun détail pour nous expliquer ce que tu représentes à leurs yeux… ou pour nous dire ce qu'on a cru intéressant de t'expliquer et de te confier, en termes d'infos plus confidentielles que bien d'autres ... » dit-elle, et Pietra l’écouta, fascinée. Elle avait si rarement l’occasion de voir un don similaire au sien à l’œuvre, et pouvoir observer à la fois la manipulatrice et son pantin ne lui serait pas donné souvent. Ledit pantin n’était visiblement pas très content de la situation, lui, et n’hésita pas à le faire savoir. « Vous pensez vraiment que c’est comme ça que ça marche ? Personne ne m’a jamais ordonné d’tuer qui que ce soit. J’bosse pour personne. » déclama Alec, visiblement fier du fait qu’il n’avait pas besoin d’être encouragé pour tuer des innocents. D’un côté, il s’en tenait à ses principes ; de l’autre, elle ne savait pas vraiment ce qu’il voulait accomplir avec une telle annonce. Les faire trembler de peur ? Leur révéler que les Hunters n’étaient pas un monolithe bien hiérarchisé, sous le contrôle d’un seul homme ? Pour la découverte du siècle, il repasserait. Ou peut-être n’était-ce qu’une dernière et vaine tentative de résister au contrôle de Nerea ; dans tous les cas, il continua son discours : « J’étais un chasseur avant même que Lancaster s’mette à les détester, et c’est certainement pas lui qui va m’dire quoi faire. Va savoir, peut-être même que j’étais devenu gênant, alors il a dessiné une grande cible dans mon dos en m’présentant comme un héros dans tous les journaux, histoire que les dégénérés fassent le boulot à sa place. » J’étais un chasseur avant que ça soit cool, et maintenant tous ces faux-chasseurs veulent se débarrasser de moi parce que je suis le seul chasseur authentique. C’était peut-être indicatif du fait que Pietra ne prenne pas vraiment ces déclarations au sérieux qu’elle s’imaginait intérieurement Alec barbu, une veste bûcheron relevée sur ses tatouages ironiques, buvant sa bière écologiquement produite en se vantant de son statut de premier Hipster… Pardon, Hunter.

« Et j’veux dire… pendant que vous êtes occupés à interroger la plus évidente des cibles et à faire exploser des gens qui ont rien demandé au milieu d’une fête foraine, le maire se construit sa petite armée de fanatiques en coulisses. » C’était peut-être la première chose intéressante qu’Alec ait dite depuis qu’il ait repris conscience. Pietra releva le regard de son T-shirt, qu’elle était précédemment en train de tenter de débarrasser de son sang séché. Elle repassa devant la chaise d’Alec, prête à pousser un peu davantage cette ligne de conversation, lorsque ce dernier décida qu’il n’avait pas fini. « Et tout c’que vous faites n’fait que lui donner encore plus d’arguments. » dit-il, se focalisant sur la plus jeune membre d’Insurgency. « Est-c’que franchement, un de nous est là où il est à cause de Lancaster personnellement ? Cette histoire va pas s’arrêter avec lui, et quand on voit le nombre de tarés parmi les Hunters, j’pense que c’est pas une mauvaise chose qu’y’ait un politique derrière pour tous les tenir en laisse. » « Il va falloir se décider, est-ce que Thaddeus tient les Hunters en laisse ou est-ce qu’il n’est qu’un homme parmi d’autres ? » railla Pietra, avant de se rendre compte que sa réflexion risquait de relancer le blond sur ce sujet. Elle n’était pas sûre d’avoir la patience de tenir une nouvelle diatribe, mais heureusement, Andreas intervint. Le quinquagénaire parlait peu, mais au moins, ce qu’il avait à dire était toujours pertinent. « Nous nous éloignons du sujet. Ce sont ses convictions qu’il nous expose et ça ne nous mènera pas bien loin. Peut-être serait-il judicieux de préciser et recentrer un peu les choses ? Il sera toujours possible de creuser un peu plus au fil de la conversation. »

« Il a raison. » dit à nouveau Pietra, posant une main sur le bras de Nerea avec un léger sourire. « Plus tes questions sont simples et courtes, plus tu auras de chances d’obtenir la réponse que tu demandes. Trop de questions, trop de conditions à la fois ne feront que lui donner une meilleure chance de résister ou répondre à côté. » Mieux valait poser une succession de questions courtes et directes qu’une longue question remplies de conditions. C’était l’une des premières choses qu’elle et Gee’ avaient compris, enfants, lorsqu’elles commençaient tout juste à réaliser l’étendue de leurs capacités. Mais Nerea n’avait pas encore acquise l’expérience des deux autres mutants, et c’était pour cela qu’elle se trouvait dans cette pièce, en cet instant. Qui de mieux pour former une interrogatrice avec une telle mutation, qu’une version un tant soit plus expérimentée ? Ayant expliquée la théorie, Pietra se tourna vers leur otage pour une démonstration plus pratique. « Par exemple… » dit-elle, plantant son regard directement dans celui de l’homme attaché. « Dis-moi ce que tu sais sur l’armée de fanatiques que se construit Thaddeus. » ordonna-t-elle, claire et distincte.





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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeVen 22 Jan 2016 - 23:09

a persistant flame, a survivor of turmoil

La patience est d'or, paraît-il. La patience constitue bel et bien une arme en elle-même, parait-il aussi. On vient à bout de tout à force de patience. La longue litanie des dictons et proverbes prônant la patience et la mettant en valeur était au moins longue comme le bras, si ce n'était plus. Seulement, la patience n'avait jamais été le fort de Nerea. Du moins, pas pour tout. Dans certains domaines, elle savait prendre son temps, laisser le temps au temps, laisser les choses se faire et se décanter d'elle-même. Elle savait observer le sable s'écouler dans un sablier sans obligatoirement donner un grand coup dans ce dernier pour l'envoyer voler en l'air et laisser son contenu se répandre partout. A l'inverse de tous ceux qui n'aimaient pas le sable, le trouvant grossier, agressif, irritant, et le détestant bien haut dans leur cœur parce qu'il s'insinue partout et surtout là où on ne veut pas, Nerea n'avait trop que faire du matériau granulaire. Sans doute parce qu'il avait été son allié en bien des occasions au temps du bac à sable, quand il s'agissait de se défaire d'un camarade de jeu un peu trop collant, ou un peu trop entreprenant, voleur de goûter et de bisou non désiré. Alors, non, elle n'était pas de ceux qui se montrent suffisamment impatients pour briser un sablier en cours de fonctionnement et pour ensuite râler parce qu'il y a du sable partout. Au contraire, elle aimait bien le cours lent et progressif, immuable, des grains qui s'écoulaient lentement, les uns après les autres. Leur chute, au ralenti, devait valoir le coup d’œil, d'ailleurs, spectacle graphique et esthétique s'il en était. Cependant, cela ne signifiait en rien que la jeune femme était un être patient. Tout comme son père, elle voulait que les choses fonctionnent, et ce, le plus rapidement possible. Dès le premier essai, dès la première fois, c'était bien. C'était même très bien, genre, la situation idéale, en fait. La résistance, surtout bornée et illogique, la hérissait à maintes et maintes occasions. Elle n'avait eu absolument aucune patience envers ce corps enseignant qui avait voulu la ménager, ou qui l'avait critiqué, ou qui se mettait à affabuler des théories fumeuses et foireuses pour expliquer son comportement au temps du lycée. Elle n'avait jamais eu besoin qu'on lui trouve des circonstances atténuantes ou bien aggravantes, elle était tout à fait capable de vous les livrer d'elle-même, comme une grande, toute seule, sur un plateau d'argent. De toute façon, elle n'aimait pas avoir à se justifier, parce que si tout le monde devait sans cesse tout justifier, on y passerait des plombes, et il y aurait toujours des mécontents, des opposants. Alors, à quoi bon ? Enfin, quand même, elle reconnaissait que, dans certains cas, obtenir des explications et des justifications n'étaient pas inutiles. Encore un truc à rajouter à la longue liste des contradictions qui constituaient sa vie et son quotidien, de ces choses qui faisaient qu'elle n'était pas toujours facile à suivre et à cerner, loin de là.

Mais, pour une fois, elle voulait être patiente, ce qui allait, pour le coup, contre sa nature profonde et sa volonté primale, qui la poussaient à aller droit au but. Seulement, elle voulait faire les choses bien, malgré tout. Ne pas rester en rade, ne pas avoir à se faire prendre la main pour aller dans la bonne direction. Elle n'était en rien novice face à sa transmutation, mais cette dernière lui offrait un champ de possibilités si vaste qu'elle ne les avait pas encore toute explorer. Jusque là, elle n'avait jamais été jusqu'à rendre fou la personne qu'elle ciblait, jusqu'à tirer d'elle jusqu'à la plus substantielle moelle. Elle excellait pour détourner l'attention, faire oublier ce qu'elle voulait qu'on oublie, obtenir les faveurs qu'elle désirait, et tout ce qui allait avec. Ce n'était pas de l'incitation, où vous aviez encore possibilité de ne pas aller dans ce sens. C'était de la persuasion, pure et dure, avec manipulation mentale à la clef. Mais jamais elle n'avait tenté le coup avec un esprit aussi pugnace et résistant que celui d'Alec, sans doute parce que, jusque là, la moindre de ses "victimes" du moment était parfaitement en position de marcher, de bouger à sa guise, et de partir quand elle le désirait, ou plutôt quand Nerea la laissait s'en aller. Et parce que, jusque là, il n'y avait jamais eu d'enjeux vitaux ou capitaux à la clef. Là, ce n'était pas trop le cas, et la configuration était toute différente. Sans doute que, comme pour les échecs, cela revenait au même point, et que les pièces étaient juste disposées différemment sur l'échiquier. Mais en plus de ces changements là, Nerea devait composer avec d'autres paramètres qu'elle n'avait jamais encore eu à réellement inclure dans l'équation. Son état psychique était encore un peu fracturé, de part ce qu'elle avait vécu et traversé, ce grand secret qu'elle gardait pour elle et qui ne permettait à personne de la comprendre et de réellement la juger comme il fallait. Elle avait cette haine et cette colère immenses, qu'il fallait bien déverser quelque part, ou en direction de quelqu'un, pour ne pas exploser ou, pire, imploser. Sauf que ce n'était pas évident, parce qu'une partie d'elle la tirait tout de même vers le chemin de la raison et du rationnel et que, merci bien, mais cela lui permettait encore de garder bien, et de ne pas laisser libre cours à ses pulsions et instincts les plus sanglants. Il parait qu'on garde tous une part bestiale en nous, et que c'est ce qui fait que certains êtres humains se retrouvent à commettre ces quelques monstruosités inhumaines qui s'étalent de temps en temps en gros titres dans la presse. Et en plus de ça, de sa volonté de devoir contrebalancer et équilibrer ses instincts et sa rationalité, il y avait les aléas de sa grossesse non désirée. Elle commençait à devoir se tenir différemment debout pour ne pas faire jouer les mauvais muscles, ceux qu'elle sentait être de plus en plus éprouvés jour après jour. Parfois, elle avait comme une pointe en bas du dos, et parfois, c'était plutôt au milieu, quand elle n'avait juste pas envie d'aller aux toilettes brusquement. Ou qu'elle n'avait pas mal aux pieds, ou alors au crâne. Sans parler de ses hormones qui hésitaient entre jouer au yoyo et embarquer à bord d'un wagonnet de montagnes russes.

Oui, c'était compliqué. Et peut-être que c'était pour ça qu'elle voulait faire les choses bien, ne pas rentrer dans le lard, se reprendre un peu. Ne rien avoir à se reprocher, et ne rien se voir reprocher dans sa gestion de la chose. Mais, visiblement, elle n'avait rien compris au fonctionnement des gens, qui, quand elle fonçait trop tête baissée, le lui reprochaient, et quand elle faisait les choses bien, le lui reprochaient aussi. Franchement, ils voulaient quoi, qu'elle se taise ? Cela la perturbait, et elle ne se gênait pas pour serrer les dents. Surtout que le discours d'Alec se tenait, et que ça aussi, c'était perturbant. C'est vrai, après tout, la vie réelle, ce n'était pas comme dans les films où il n'y avait qu'un grand méchant et puis c'est tout. Dans les films, vous butez le type et toute son organisation se casse la gueule et disparait, comme si tous n'étaient que des larbins dénués d'intelligence et d'indépendance propres. Alors que, dans la vie ... Peut-être que Nerea était juste trop dans la psychologie, pour en avoir une à elle, propre, suffisamment bien corsée pour comprendre que, dans la vie, les actes ne valent pas forcément plus lourd que les motivations psychiques derrière. Peut-être que c'était juste son truc à elle, de trop creuser, de trop extrapoler et de toujours vouloir complexifier des choses déjà suffisamment compliquées comme ça. En tout cas, un instant, elle se demanda ce qu'elle fichait ici. Elle avait l'impression de se faire tapoter sur la tête avec un sourire doux et compréhensif à la clef, comme on agit avec les enfants en leur disant qu'ils sont mignons, mais qu'ils comprendront quand ils seront plus grands. Qu'ils sont mignons, mais qu'il fallait laisser les grands travailler tranquillement sans les déranger. Elle n'était pas une débutante dans l'appréciation et la compréhension des ficelles qui faisaient fonctionner son don. Parfois, elle se disait que c'était comme avec un ordinateur, qu'il fallait juste appuyer sur le bouton adéquat pour obtenir ce que l'on désirait. Et dans un sens, c'était tout comme. Elle se rappelait de ses balbutiements, au début, quand elle n'avait qu'une enfant et que cela partait un peu en panique. Elle visait mal, jaugeait mal, n'obtenait pas directement ce qu'elle voulait, mais elle avait toujours su couvrir ses traces. Jamais elle ne se faisait prendre la main dans le sac par la personne impliquée si elle ne le voulait pas ne serait-ce qu'un peu. Même s'il y avait des migraines à la clef et un esprit trop vaseux au final pour que ce soit un truc normal, au moins, elle arrivait à s'en sortir, et si on apercevait les contours de sa silhouette, dans son esprit, en essayant d'y voir clair, on n'arrivait jamais à raccorder avec convictions les fils pour réussir à tout comprendre et avoir des preuves et des souvenirs tangibles.

Face à ce recadrage qu'elle se payait, elle préférait rester silencieuse. Après tout, puisque Pietra prenait les choses en main, et que cela allait dans le sens d'Andreas, et bien qu'est-ce qu'elle pourrait bien avoir à faire d'autre qu'à se taire ? Ses hormones devaient sans doute influer pas mal sur sa réaction, mais elle ne s'excuserait pas de réagir ainsi. Seulement, elle savait aussi se montrer mesurer. Ou trop orgueilleuse pour accepter qu'Alec se délecte du spectacle. Lui qui l'avait traitée de gamine, il avait gagné, on lui rappelait bien qu'elle n'avait que 21 ans et qu'il fallait laisser les pros faire. En attendant, elle n'avait jamais eu à se faire remonter les bretelles chez Uprising, et son père n'avait jamais eu à nettoyer un quelconque carnage derrière elle. Du moins, jamais un carnage en lien avec son talent de persuasion. Elle reculait alors de plusieurs pas, pour sortir du champ de vision des trois autres personnes présentes dans la pièce. Elle était tout autant capable d'entendre ce qui se dirait de cet endroit là, après tout, et puis, s'éloigner un peu pourrait lui remettre les idées au clair, non ? Sans parler du fait que si une nausée la prenait, au moins, Alec ne pourrait pas l'accuser de torture si elle lui vomissait sur les pieds, et il ne pourrait pas non plus hurler au mauvais traitement.
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Alec Lynch
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MessageSujet: Re: (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward   (nerea, andreas, pietra) a persistant flame, a survivor of turmoil that seeks reward Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 15:32


Connais ton ennemi, le mantra de tout chasseur qui se respecte, l’instinct de survie indispensable, quand on choisit d’mener l’existence qu’il avait choisie, treize ans plus tôt. Toujours être sur le qui-vive, observer, analyser, n’jamais baisser sa garde. La méfiance coulait dans ses veines, pulsait dans ses muscles au rythme de la vie qui persistait en lui ; Alec Lynch n’avait jamais rien eu pour laisser présager qu’il serait ce genre de type, un jour, sorti de nulle part. Les années avaient grignoté, dévoré et effacé tout ce qui avait fait de lui le jeune homme insouciant, chaleureux et imprudent, d’Elizabethtown. C’n’était pas plus mal, car au rythme auquel il avait vécu sa jeunesse, il n’serait jamais allé bien loin ; peut-être aurait-il repris le cabinet d’avocat de son père, sous couvert du nom qu’il portait, un peu comme un Bruce Wayne contemporain, portant une couronne dont il n’aurait eu cure, et qui n’aurait jamais pleinement effacé la froideur qui avait enveloppé son âme. Que penseraient ses parents, s’ils le voyaient, ici et maintenant, mener un combat qui dépassait la justice, transcendait la simple vengeance, et avait longuement été alimenté par la simple haine ? Rien d’plus, rien d’moins ; le chasseur n’y pensait que rarement, piégé dans un présent omniprésent, oppressant – les jours à Radcliff s’étaient enchainés plus rapidement que tous ceux qui avaient composé les trente-trois années de son existence. Là où la méfiance prévalait, où les ennemis pouvaient sortir de n’importe où, et revêtir le faciès d’anciens alliés, les mois s’étaient tous ressemblés, habités d’une solitude qui semblait avoir débordé par chacun des pores de son être. Au milieu d’tout ça, sa seule compagnie immuable avait été  Calista ; pas même Felix, son meilleur ami de toujours. Ni les Lecter, ceux à qui il avait si volontiers livré son âme et ses croyances. Calista, uniquement elle ; un fantôme diffus qui occupait bien trop les songes du chasseur au moment où il dévisageait les trois adversaires qui lui faisaient face. Il aurait dû s’y attendre – il s’y était attendu, à vrai dire, et ce, pour de nombreuses raisons ; pas seulement à cause de ce qu’il avait fait à la fête foraine : tirer une balle dans la tête de Johan Lachlan avait été nécessaire, quand bien même tous ses copains transmutants pouvaient s’creuser la tête à la recherche d’une parade, d’une deuxième option qui aurait été préférable. Qu’aurait-il dû faire ? Prendre Lachlan – le type qui avait menacé Calista directement – par la main, l’emmener dans un coin d’un lieu public rempli de gens paniqués, et essayer d’le calmer ? Comme si ç’avait été sa préoccupation principale, un quelconque instinct l’habitant aussitôt s’retrouvait-il à dévisager un de ces dangers sur pattes, déclenché au beau milieu d’une populace amassée. Quelques secondes de plus, et les événements auraient pu s’aligner d’une bien pire manière ; la fin aurait été plus morbide encore que le bilan qu’ils en tiraient. Et tout ça pour quoi ? Pour faire passer un message ? Et quel message, au juste ? Car alors qu’il s’retrouvait face aux grands défenseurs de l’homme explosif, Alec demeurait parfaitement imperméable à la moindre de leurs petites réclamations personnelles. Qu’ils continuent donc de s’croire meilleurs que lui, c’en était presque comique, un spectacle grotesque composé de trois idiots qui s’regardaient en chiens de faïence, et étaient tristement incapables de comprendre quoique ce soit à c’qu’il disait.

« Il va falloir se décider, est-ce que Thaddeus tient les Hunters en laisse ou est-ce qu’il n’est qu’un homme parmi d’autres ? » et dire qu’elle croyait s’moquer ; Pietra qui se prétendait ne pas être une crétine de première qui fonçait tête baissée dans toutes les situations possibles et imaginables. C’n’était pas pour rien, qu’elle avait sa petite réputation parmi les hunters ; c’n’était pas pour rien, que sa sœur se retrouvait dans le camp adverse. Ouais, dans une p’tite ville comme Radcliff, les nouvelles allaient bon train, même concernant des personnes qu’il n’avait jamais rencontrées, et dont il n’avait jamais eu cure. A défaut de répondre quoique ce soit, le Lynch soupira : c’était eux qui posaient les questions, et après ils n’étaient pas satisfaits des réponses qu’il donnait ? Peut-être bien, dans c’cas, qu’ils devaient mieux réfléchir aux premiers mots qu’ils lâchaient. « Nous nous éloignons du sujet. Ce sont ses convictions qu’il nous expose et ça ne nous mènera pas bien loin. Peut-être serait-il judicieux de préciser et recentrer un peu les choses ? Il sera toujours possible de creuser un peu plus au fil de la conversation. » « En vérité, non pas vraiment. Mes convictions sont qu’vous êtes tous les trois plus idiots encore qu’il n’y paraît – tellement imperméables à c’que vous n’pouvez pas comprendre, que vous n’essayez même pas de le faire. Maintenant, le fait de dire que Lancaster utilise des hunters et leurs convictions, ça, c’est un fait. » allaient-ils discuter sémantique et grammaire pendant toute la soirée ? Non, parce que pour les rares fois où le vieux patibulaire ouvrait la bouche, tout c’qu’il disait concernaient des détails inintéressants qui auraient tôt fait d’assommer d’ennui toute l’assemblée. Et d’ailleurs, dans toute cette histoire, Alec n’semblait même pas être le seul à rager intérieurement – il eut à peine à laisser ses prunelles claires flirter sur le visage de la silencieuse fille Castellanos pour se rendre compte que c’était comme si elle avait avalé sa langue. Et la pauvre petite, ils remuaient l’couteau dans la plaie fichée droit dans sa petite fierté de dégénérée. « Il a raison. » le tapotage sympathique sur le bras accompagné du sourire compatissant ne semblèrent rien y changer. « Plus tes questions sont simples et courtes, plus tu auras de chances d’obtenir la réponse que tu demandes. Trop de questions, trop de conditions à la fois ne feront que lui donner une meilleure chance de résister ou répondre à côté. » et dire qu’il avait pensé que tous les pouvoirs fonctionnaient de manière différente. Connais ton ennemi – et qu’y avait-il de plus facile à deviner chez ces crétins de rebelles que le fait qu’ils étaient tous des créatures dominées par leurs instincts, leur tripe, et leur fierté ? Nerea Castellanos paraissait respirer tout ça, au moment où Alec la suivit du regard, s’éloigner dans un coin de la pièce, recluse et repoussée par les autres. Le vieux n’était pas en reste, quand bien même il n’ouvrait la bouche qu’une fois toutes les quarante-cinq minutes pour dire une phrase que lui seul devait juger pertinente – il transpirait l’arrogance, une froideur qui en disait plus long que les trois répliques qu’il avait daigné lâcher depuis le début de cet entretien. Quant à Pietra… disons qu’elle avait sa réputation, et qu’il n’était aucunement étonnant de la voir en avant-poste d’une organisation rebelle qui réclamait ses droits en faisant exploser la moitié de la ville. « Par exemple… » ça ne l’empêcha pas de se raidir sur sa chaise, défiant la mutante face à lui d’une œillade claire et concise – c’n’était pas comme s’il pourrait y échapper en regardant ailleurs. Autant affronter de face, il commençait à connaître ce que ça faisait, d’sentir une main invisible s’incruster dans son cerveau pour y faire un tri précis et exclusif. « Dis-moi ce que tu sais sur l’armée de fanatiques que se construit Thaddeus. »

Et alors que tous ses muscles roulaient sous sa peau, que de ses convictions il luttait inutilement contre le brouillard qui gagnait peu à peu son esprit, dévorait ses sens et sa conscience, le Lynch eut un nouveau grognement, retenu avec peine entre ses lèvres enserrées – son cœur, pulsant, cognant contre sa cage thoracique. Et la nausée, de retour au bord des lèvres ; son crâne, infiniment trop petit pour un cerveau qui semblait se consumer de l’intérieur. « Y’a rien à savoir, espèce d’idiote. » ne put-il s’empêcher de lâcher entre ses mâchoires crispées ; il y avait ce que ses tripes voulaient, hurlaient comme un cri de guerre à travers toutes les fibres de son corps. Et son esprit, qui tournait au gré des volontés de la jeune femme, luttait vainement, et mourait sous la prescience surnaturelle de son pouvoir. « Ce sont des hunters, juste des hunters. Triés sur le volet, ceux qui sont l’plus prêts à faire croire à Lancaster qu’ils sont là pour le servir et l’aider. A partir de là, ils ont tous les droits, ils disposent de toutes les ressources possibles et imaginables. » n’avaient-ils pas de meilleure question à poser, franchement ? Quitte à lui ratatiner le cerveau, autant que ce soit pour quelque chose d’utile. « J’veux dire, avant ça, Lancaster a eu besoin de foutre le feu à une maison pour faire croire à une enquête et afficher les dégénérés comme les pires dangers d’la ville. Maintenant, vous faites le boulot pour lui en faisant exploser tous les lieux publics du coin – et en plus, ils disposent de la capacité matérielle de n’plus avoir de compte à rendre à personne. » peignait-il un paysage assez vivace et réel pour qu’ils comprennent, ou allaient-ils encore lui poser des questions débiles ? « Vous devriez vérifier votre ordinateur, vous seriez surpris de c’que vous trouveriez dedans. » il ne put retenir un rictus, Calista se faisant un chemin jusqu’à son esprit ; et dans le flot d’informations qu’on extrayait d’entre ses synapses sans qu’il ne le veuille vraiment, il fut presque tenté de lâcher l’identité de la jeune femme avec une once de fierté vis-à-vis de ses capacités. Ils n’savaient pas, tous ces crétins, c’qu’elle faisait dans l’ombre pendant qu’ils perdaient leur temps avec des gens comme lui – et ils ne sauraient jamais. Pas à cause de lui en tout cas, quand bien même il devrait s’en mordre la langue jusqu’au sang pour garder le silence. Johan Lachlan l’avait su, Johan Lachlan avait eu conscience des capacités de la blonde qui n’payait pas de mine, et qui trainait derrière Lancaster à longueur de journée. Et Johan Lachlan était mort, pour des raisons qui dépassaient sûrement l’simple fait qu’il ait eu des mains explosives : il s’était attaqué à la mauvaise personne. Point barre. « C’est quand même bizarre, que vous n’arriviez pas à saisir une idée si basique. Quoi ? Peu importe qui est votre leader, s’il devait mourir, quelqu’un d’autre prendrait sa place, hein ? C’est pas pour autant que Pietra Nelson-Byrd arrêterait d’chercher un moyen d’sauver sa chère sœur. Ou que le shérif arrêterait d’essayer d’faire une différence dans une ville où il n’a plus aucun contrôle- » et son regard se posa sur le dernier protagoniste de l’assemblée : « Ou que l’vieux arrêtera de… quoi ? Y’a sûrement une histoire personnelle derrière tout ça. » peu importait, au fond, mais diviser pour mieux régner, c’était bien ça le concept. « Hein, Nerea, ton père doit sentir la pression s’alléger, ces derniers temps. » il la dévisagea, au loin, avant de se concentrer sur Pietra à nouveau. « C’est sûrement parce qu’on a déjà pris tout ce dont on avait besoin là-bas. D’cette perspective-là, on dirait surtout que vous avez trois coups de retard. Et pendant qu’vous êtes là, à vous disputer sur la façon d’poser des questions, disons qu’ils ont les moyens d’interroger vos copains plus efficacement. » c’était rien de le dire ; un domaine d’expertise auquel Alec n’avait jamais daigné goûter, pour la simple et bonne raison que c’n’était pas ce qu’on lui avait appris, pas ce qu’il avait aspiré à devenir en prenant les armes pour être un chasseur. Un chasseur, pas un bourreau au nom d’un type dont il n’avait cure. « C’est ça qu’vous voulez savoir ? Que Johan Lachlan est le dernier dégénéré que j’ai tué ?! Parce qu’après, mes instructions, c’était d’aller pêcher les gens comme vous, et d’les ramener à des endroits choisis au hasard, d’les vacciner, les ficeler à une chaise. Et laisser les autres faire leur boulot. » les autres, Carlisle Lecter aux dernières nouvelles. D’autres visages qu’il n’avait pas pris la peine de retenir, d’observer plus avant. « Nan, parce qu’au fond – j’la trouve pas très claire non plus, ta question, Pietra. C’que je sais, ça peut être vaste, mais aussi plutôt limité. » avec une bonne dose de sarcasme dans la voix. La méfiance, c’était l’instinct primaire qui dictait les actions et les choix de n’importe quel hunter. Et de Thaddeus Lancaster. Pouvait-on vraiment dire qu’il faisait confiance aux membres du Gunpowder Squad ? En bon homme politique, le maire savait déjà qu’il n’pouvait se fier à personne – et de toute manière, dans les dizaines de hunters qui grouillaient en ville, les trois abrutis en face de lui avaient choisi celui qui se situait le plus loin possible des secrets et des confessions de Lancaster et de ses proches collaborateurs.
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