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 through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen

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Priam Mikaelson
Priam Mikaelson

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MessageSujet: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 23:05



If I am what people find in the shadows,
am I a monster of the night, or a light in the dark?

La nuit était tombée sans un bruit sur la ville alors que Priam arpentait les rues de plus en plus vides de cette dernière. Le couvre-feu avait été levé, mais rare encore étaient les âmes en peines prêtes à risquer une mauvaise rencontre une fois les derniers rayons du soleil venu s’éteindre aux alentours du cœur de Radcliff. Bien sûr, il n’y avait que le mutant pour risquer sa peau une fois la nuit tombée, funambule en mal de sensation contemplant le précipice en imaginant la chute. Ces derniers temps, Graham ne lui avait pas laissé une once de liberté, resserrant son étreinte figurée sur la gorge du brun en lui rappelant qui avait l’ascendant sur l’autre dans cette relation. Le Mikaelson avait presque cru se défaire de ce dernier avant que celui-ci ne lui prouve qu’il n’en fût rien. S’amusant des tourments de son animal de compagnie, le Styne devait jubiler à risquer la peau de son jouet en le faisant arpenter la ville à la recherche de tout, de rien. A croire que le pyrurgiste n’avait pas déjà retourné chaque pierre, millimètre carré de terrain pour ramener un nouveau trophée de chasse à son maître. Il l’avait fait. Tous les soirs. S’aventurant à la nuit tombée dans Radcliff, filant à l’anglaise entre les ruelles et les coins les plus malfamés de la ville à la recherche d’une autre âme en peine. Une autre âme moins chanceuse que lui. Il les avait aussi toutes laissées filer. Incapable de prendre sur lui le poids d’une disparition, d’une étincelle s’éteignant sans sommation. L’échine courbée, le regard alerte refusant de se poser sur la cime du ciel, le brun ne put s’empêcher de repenser à la folie des derniers mois. Le tango avec la mort, les moments de presque vie, les émois, les frayeurs aussi. Radcliff s’était infiltrée sous sa peau sans un bruit, sans prévenir et maintenant que sa liberté lui avait été rendue, voilà qu’il ne s’imaginait plus la quitter. Son téléphone vibra dans sa poche, rappel funeste que sa liberté n’était pas entièrement sienne. Que même si à ses poignets ni chaines, ni menottes ne trônaient, il lui restait au cou une laisse que rien, si ce n’était la mort, ne semblait vouloir briser. Ce n’est qu’après avoir lu le message provenant de son Némésis que Priam remarqua la meute avançant en sa direction. Pareils aux cavaliers de l’apocalypse, avançant en rangs serrés comme si la mort se répandait là où leurs pieds foulaient le sol, peut-être était-ce la peur qui parlait. Peut-être qu’à force d’avoir été chassé, le mutant en était venu à redouter l’inconnu par peur d’être blessé. L’azur de ses yeux se transformant en acier, il contempla le petit groupe déambuler comme si les lieux leurs appartenaient. C’est sans étonnement qu’il reconnut la tête rousse menant ce ballet de gros bras plus similaires à des molosses sans cervelle qu’aux chevaliers de l’apocalypse auxquels il les assimilait plus tôt. Malgré lui, le Mikaelson regretta de ne pas s’être abrité plus vite, évitant le regard de son amie, mais aussi la confrontation qui allait s’en suivre. Il avait peur. Peur de faire face à une vérité ne lui plaisant pas. Peur d’apprendre que ses craintes étaient fondées et que la fille sympathique, un peu brusque et toujours prête à le trainer dans des histoires rocambolesques les unes que les autres, n’était pas que ça. N’était pas qu’une fille lambda qu’il aurait pu croiser dans n’importe quelle ville du pays, Peur d’apprendre que les mots de Graham étaient vrais. Que si la famille Wolstenholme trempait tant dans ce genre de choses, la princesse à la crinière de feu ne pouvait qu’en faire partie. Ne pouvait être que l’un des dignes héritiers portant les legs hors du commun d’une famille de chasseur importante dans la région. Le visage contrit, Priam observa de loin les pas compliqués d’une danse qu’il ne comprenait pas. Immobile, les pieds figés dans l’asphalte, le brun observait la rousse parler avec ceux qu’il s’imaginait être ses toutous avant que ces derniers ne décident de disparaître. Pouvait-il s’être trompé ? Pouvait-elle n’être que la fille agréable et souriante qu’il appréciait pour sa répartie et sa personnalité ? La voyant s’approcher comme on observe deux voitures sur le point de se rencontrer, le pyrurgiste attendait le crash. Attendait l’impact prêt à l’ébranler en plein milieu des côtes alors qu’il devra faire face à une réalité toujours trop injuste. « Qu’est-ce que tu fais dehors si tard ? » Ne put-il s’empêcher de demander lorsque la belle fût à portée de voix. Comme s’il avait peur qu’elle s’approche de trop. Peur de ce qu’elle pourrait dire. Peur de ce qu’elle pourrait faire. Malgré lui, ses mots avaient été mordant, inquisiteurs. Priam voulait juste qu’elle lui dise ce qu’il voulait entendre, qu’elle lui confirme que ses craintes n’étaient pas fondées. Qu’elle n’était qu’une fille ordinaire dans une ville hors normes. Qu’il n’avait aucune raison de s’inquiéter.  

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeLun 11 Avr 2016 - 23:16

SO you are one of them ...


Ca lui faisait vraiment bizarre de déambuler dans les rues comme ça. Aspen ne se sentait pas à sa place à errer dans les rues sombres d’une ville déjà à moitié endormie comme un spectre morbide. Elle avait l’impression d’être une faucheuse personnifiée dans ses vetements noirs et près du corps, ses cheveux tressés dans une longue natte rousse qui lui descendait entre les omoplates. Elle ne rêvait que d’une chose : en finir vite et rentrer chez elle. A vrai dire, elle n’avait accepté cette ronde que pour une seule et unique raison : elle se trouvait dans le quartier où vivait Pietra Nelson Byrd, ce qui signifiait qu’ils avaient une chance de croiser la mutante durant ses activités nocturnes. Or, la chasseuse ne pouvait absolument pas prendre le risque que cette dernière se fasse descendre bêtement avant que Lorcan ne soit définitivement mis à l’abri. A défaut, si la grande brune faisait son apparition, elle réussirait à convaincre ses petits camarades de gérer ça seule. A sa manière. Dans son malheur, elle avait la chance d’être bien accompagnée ce soir : Parrish Kane était un chasseur chevronné mais taiseux, qui ne verrait pas d’inconvénient à la laisser gérer si elle se sentait de taille. Les frères Washington étaient de très jeunes recrues encore assez timides, sur lesquelles elle  n’hésiterait pas à aboyer pour se faire obéir, au grand amusement de Kane. De toute façon, ils n’avaient pas forcément prévu de faire d’esclandres ce soir : les hunters n’étaient plus aussi bien vus qu’avant en ville, et ils ne fonceraient dans le tas que dans le cas où ils se retrouveraient nez à nez avec l’un des mutants qui grouillait dans ce quartier. A croire qu’il y avait un nœud tellurique ou une connerie du genre qui les attiraient tous comme un aimant.

La traqueuse discutait à voix basse avec le véteran quand l’un de Washington lui serra le bras, lui désignant du regard une ombre qui se terrait à l’entrée d’une ruelle sombre. Aspen fronça les sourcils : clairement, ce n’était pas le comportement de quelqu’un qui n’avait rien à se reprocher. La présence des chasseurs poussait les mutants à la faute, et par la faute, elle voulait dire qu’ils oubliaient parfois de se comporter comme des gens normaux. Quelle dommage, parce qu’elle n’avait absolument pas envie d’en découdre ce soir. Elle n’avait plus du tout envie d’en découdre depuis qu’elle savait que la tête de son propre frère était mise à prix. Elle s’avança un peu, juste assez pour distinguer le visage de celui qui se planquait dans l’ombre et sentit son sang se glacer dans ses veines : Qu’est ce que Priam foutait dehors à cette heure ci ? Les bonnes gens de la ville savaient bien que les rues n’étaient pas sures passé minuit, pourquoi rasait il les murs comme s’il venait d’être pris sur le fait ? Aspen vit Kane chargé son arme du coin de l’œil, geste qu’elle interrompit d’un main sur l’avant bras du soldat. Ce dernier l’interrogea du regard, et elle lui sourit : celui là, il était pour elle. Il lui avait échappé une fois, et elle voulait terminer le travail. Il comprit, et fit signe aux grouillots de continuer la ronde tous les trois : l’idée ne plaisait que moyennement à Aspen, puisque Pietra pouvait se trouver à chaque coin de rue, mais elle devait savoir ce que Priam foutait là. Il n’y avait qu’une seule raison logique, et elle ne lui plaisait pas, du tout …

- Et toi, tu cueilles les champignons ? Tu es au courant que c’est juste un peu le pire coin pour venir hurler à la lune, ici ?

Elle avait avalé les quelques mètres qui les séparaient d’un pas rapide et un peu raide, rendu lourd par ses rangers épaisses et les couteaux qui tintinnabulaient à sa ceinture. Parce qu’elle était une chasseuse lanceuse de couteaux, qu’elle arborait ses armes comme des bijoux coulant contre sa cuisse et luisant sous le clair de lune. Certains mutants reconnaissaient la chasseuse uniquement grace au bruit de ses jouets dans la nuit. Elle jeta un coup d’œil derrière elle pour vérifier que les autres étaient hors de vue, avant de prendre Priam par le bras, l’air sincèrement préoccupé :

- Tu peux pas rester dehors Priam, c’est dangereux, vraiment … Il suffit qu’il y ait un de ses trois gus qui te choppent, et ils risquent de te passer à tabac rien que pour le principe …

Elle n’avait pas eu le temps de finir sa phrase qu’un coup de feu au loin la fit sursauter, resserrant ses doigts sur le biceps de Priam. La chasseuse tourna les yeux vers son ami en voyant quelque chose luire du coin de l’œil, ses yeux s’écarquillant devant l’inimaginable, avant de murmurer en se décomposant :

- Oh non … Pas toi aussi…


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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeVen 15 Avr 2016 - 23:59



If I am what people find in the shadows,
am I a monster of the night, or a light in the dark?

La confrontation avait quelque chose d’amer. Quelque chose s’approchant des regrets et d’une perte de l’innocence. Malgré lui, Priam repensa au jour où son père lui avait annoncé que sa mère avait vendu sa bd préférée contre quelques grammes. A l’époque, le gamin avait gouté pour la première fois à l’amertume dû à l’absence. Ce goût amer se coinçant dans la gorge pour rappeler le manque d’une ingénuité ayant disparu sous les assauts répétés d’un monde ne laissant même plus les enfants à la quiétude de leurs rêves. Voir Aspen entourée de ses chiens de chasse ravivait à sa mémoire ce souvenir aux relents de regrets. Bien qu’il faisait de son mieux pour ignorer l’évidence, pour ne pas assembler le puzzle pourtant déjà complet. Il voyait son amie s’avancer, la démarche sévère, les lèvres pincées, arborant ses armes comme des accessoires de mode. A croire que même dans la mort la Wolstenholme ne pouvait se défaire d’une apparence irréprochable. Luttant contre l’évidence, prétendant ne voir que ce qu’il désirait, le Mikaelson ne pouvait s’empêcher de se sentir trahi. Trahi par cette vie n’ayant de cesse de jeter plus d’embuches qu’il n’avait d’instant de répit. Trahi par cette ville s’apparentant à un nid de folie dans lequel était élevée une génération malléable de futur semeur de haine. Mais surtout, il se sentait trahi par Aspen. Trahi par cette fille qu’il avait laissé entrer dans sa vie, entré dans son cœur, se laissant approcher par cette personne qu’il pensait le comprendre. Cette fille au sourire délicat et au caractère enflammé. Ses mots avaient été crachés plus que soufflé, le brun s’en rendait bien compte. Néanmoins, sans étonnement, elle ne s’offusqua pas, ne manquant pas un battement avant de répondre avec son habituel répartie. La jeune femme lui donna envie de sourire avec ses mots. Derrière la peur, derrière la tension se cachant au creux de son estomac, le pyrurgiste ne pouvait nier qu’elle était pareille à son habitude. Même femme faite d’un feu brulant dans ses veines et d’une répartie tout autant enflammée. « Je ne cueille pas des champignons, en effet. Néanmoins, c’est pas moi qui me promène avec le matériel d’un boucher accroché à ma ceinture comme si on était à halloween. » Le regard glissant sur les armes pendant le long de la taille d’Aspen, même s’il cherchait à paraître désinvolte, il avait bien du mal à garder son sang-froid à l’idée de ce qu’elle pourrait bien faire avec ses couteaux. Ne lui laissant pas le temps de réfléchir, la rousse l’attrapa par le bras, arrachant à Priam une plainte irritée alors qu’il cherchait à se défaire de son emprise comme un enfant outré d’être remis à sa place par un adulte. Le brun n’eut pas le temps de se défaire de l’emprise de son amie que déjà un coup de feu retentissait, réveillant à sa mémoire le souvenir douloureux d’une balle lui transperçant la cuisse. Malgré lui, malgré des journées passée à apprendre à se contrôler, réapprendre à ne pas sursauter au moindre bruit suspect, le mutant ne pu s’empêcher de réagir au quart de tour. Les doigts crispés de la Wostenholme ancrés dans son biceps droit ancrèrent le brun alors que ce dernier observait le quartier de manière affolée, de faibles flammes dansant au bout des doigts de sa main gauche. Esquissant un mouvement de recul plus sec, Priam arriva à se défaire de l’emprise devenue molle de son amie alors que de ses lèvres s’échappait une réplique rongée par l’acide : « Je me suis dit pareil. » Toisant la jeune femme du regard, conscient du fossé les séparant désormais, il se demandait ce qu’elle allait bien pouvoir faire. Même si le brun se plaisait à croire qu’Aspen était différente, censée et ouverte à la réalité de son monde en plein changement, ce dernier n’était pas assez naïf que pour lui offrir le bâton dont elle se servira afin de lui donner une raclée. Au lieu de cela, les sens en alerte, ses yeux dansant sur l’endroit d’où provenait sans doute le bruit, il gardait une partie de son attention tournée vers la rousse. Le feu dansait le long de la peau de sa main gauche, dans un ballet silencieux et envoutant, ce dernier glissait le long de la peau du pyrurgiste comme une menace tacite, un rappel muet destiné à la chasseuse. Le Mikaelson ne désirait pas paraître menaçant pour son amie, il ne voulait pas offrir le visage de ce monstre qu’on associait si souvent à lui et aux autres personnes détentrices de pareil don. Néanmoins, il ne voulait pas non plus paraître faible, vulnérable. Il ne voulait pas que la jeune femme ne puisse profiter de son cœur trop tendre que pour porter le premier coup. « Tu vas me passer à tabac ou un des gus qui était avec toi le fera ?Peut-être qu’ils s’impatientent et qu’ils ont décidés de s’en prendre à quelqu’un d’autre le temps que tu fasses ton office. » Dit-il en interrompant le silence lourd et pesant s’étant installé entre eux ses mots durs comme de la pierre. Malgré la rancune suintant de ses propos, Priam était déchiré par ce qui était en train de se produire. Déchiré de se retrouver de l’autre côté d’une frontière imposée par des gens qui ne comprenaient rien à rien. Déchiré de se retrouver à faire face à son amie et non à la soutenir. Il sentait le fossé s’étant creusé entre eux en l’espace de quelques instants, rien de plus qu’une soirée passée au mauvais endroit. Et ça tuait le pyrurgiste de s’opposer à Aspen au lieu de se tenir à ses côtés, l’endroit où était véritablement sa place.  

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 18:36

SO you are one of them ...


Si on lui avait demandé ce matin, Aspen aurait juré par tous les dieux que maiiiiis non enfin, Priam Mikaelson ne pouvait pas être un mutant, non vraiment, promis juré, elle s’en serait rendue compte avec le temps quand même. Brave petite. Elle avait été incapable de deviner que son propre jumeau était mutant, comment aurait elle pu voir plus loin que le bout de son adorable nez avec Priam, son cher Priam, celui qui ne l’avait pas lâché comme les autres dans les pires moments, toujours là pour la taquiner et lui changer les idées. Et maintenant ils étaient là à s’observer en chiens de faïence, attendant de voir si l’autre allait sortir les griffes et les crocs en premier. Le regard d’Aspen naviguait nerveusement entre le regard dur de Priam et les flammes qui lui léchaient le bras sans pourtant le blesser. Mutant, mutant, mutant, Priam était un mutant. Lui aussi. Encore. La rousse avait l’impression de revivre la scène de la découverte du pouvoir de Lorcan, le gateau d’anniversaire en moins, les chasseurs à l’affut à quelques centaines de mètres de là en plus. Elle avait relâché le bras de son ami quand celui-ci avait reculé, ouvrant la bouche pour dire quelque chose pour le contredire, mais rien ne vient. Il pourrait se tarder de lui avoir coupé le sifflet au moins une fois dans sa vie, si jamais il s’en sortait. Piquée au vif par sa seconde réplique, elle sembla enfin reprendre un peu ses esprits avant de grincer :

- Eteins ça plutôt de dire des conneries plus grosses que toi, avant qu’un voisin te voit par une fenêtre et leur signale ta présence. Il faut qu’on bouge, vite.

Evidemment que non, elle n’allait pas passer Priam à tabac. Elle en avait la possibilité, techniquement et physiquement, et en tant que chasseuse elle aurait probablement du le faire, mais … Mais c’était Priam, bon sang. Il était un croisement entre un bébé berger allemand et un être humain. Il faisait partie de ces gens qui, malgré tout ce que la vie avait pu lui avoir infligé, restaient irrémédiablement bons. Elle-même n’était pas sure de mériter quelqu’un comme Priam auprès d’elle, et maintenant … Elle comprenait pourquoi. Son ami était mutant, et il la dévisageait de cet air dépité et abattu qui lui brisait littéralement le cœur, alors qu’il se rendait à l’évidence : Elle était chasseuse, et pas de celle qui vaccine avec un bisou à la fin pour que ça fasse moins mal. Pour autant, elle ne pouvait pas se permettre de continuer à tergiverser ainsi alors que les trois autres étaient pas loin. Parrish finirait par se demander où elle était, et si il la savait trop proche, il insisterait pour la rejoindre et veiller sur elle. Connerie de Patriarcat de merde. Aspen secoua la tête, agitant ses boucles rousses au passage comme son incendie personnel.

- Arrête de dire n’importe quoi, j’vais pas te frapper enfin … Mais ils sont pas loin et si c’est pas eux, le coup de feu, ils vont surement venir me chercher pour vérifier que j’ai pas pris une balle, et là ils vont te trouver…

Elle était nerveuse, Aspen, et à raison : déjà, les flammes sur le bras de Priam ne la rassuraient pas, mais alors pas du tout. A l’instar de Lorcan, Priam possédait un don considéré comme létal par les chasseurs Wolstenholme, ce qui lui aurait valu une balle entre les deux yeux si elle n’était pas … Dans son tout nouvel état d’esprit, le cul entre deux chaises. En plus de ça, elle craignait que les trois autres se pointent et lui demandent des comptes. Là, elle ne pourrait pas faire grand-chose pour la cause du jeune homme, surement pas face à un chasseur aussi chevronné que Kane. Les jumeaux, elle les aurait embobiné, mais l’ancien soldat ne s’en laisserait pas compter, elle le savait pertinemment. Elle se mit à faire les cent pas, passant sa main dans les cheveux avant de souffler d’une voix rendue rauque par la tension :

- Je sais que ça peut paraitre totalement dingue, mais la situation est bien plus compliquée qu’elle n’en a l’air, et j’ai absolument pas envie de prendre le risque qu’ils se pointent et nous voient … Est-ce que tu veux bien arrêter « tout ça » et qu’on se barre de là, vite ? Je te promets qu’après, je te raconte tout ce que tu veux, n’importe quoi mais par pitié, partons d’ici, surtout si ils en ont déjà trouvé un.

Au loin, d’autres coups de feu, les aboiements d’un chien raidirent un peu plus la nuque de la jeune femme, qui lança à Priam un regard suppliant. Ce quartier n’était pas sur ni pour lui, ni pour elle à cet instant. Il fallait qu’ils fuient, vite, mais pour ça, il faudrait qu’il lui fasse confiance, et elle doutait sérieusement qu’il en soit capable, à ce moment précis…


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Priam Mikaelson
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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 14:36



If I am what people find in the shadows,
am I a monster of the night, or a light in the dark?

Le monde avait un humour que le Mikaelson peinait à comprendre. L’univers n’avait eu de cesse de le bousculer depuis sa plus tendre enfance, imprégnant ses premières années d’une obscurité que peu de personnes pouvaient se targuer d’avoir connues. On lui avait offert le monde, lui arrachant presque aussitôt de ses doigts tordus par l’absence. Il avait connu l’isolement, l’emprisonnement, vu sa liberté lui glisser entre les doigts alors que rien n’y faisait, il ne pouvait revenir en arrière. Son regard de glace planté dans celui de la Wolstenholme, le mutant n’arrivait pas à digérer l’ironie de sa vie. L’ironie de cette confrontation où il découvrait de la pire des manières qu’une de ses plus proches amies faisait partie de ces ombres le traquant depuis son adolescence. Les traits crispés en une grimace partagée entre le dégout et la tristesse, il savait qu’Aspen ferait aisément qu’une bouchée de lui. Il savait aussi que l’idée d’utiliser son don contre son amie lui retournait les entrailles, le déchirant de l’intérieur en contemplant la fille qui arrivait à le faire rire même quand tout allait mal. Celle qui lui offrait des conseils lorsqu’il se retrouvait à faire face à des dilemmes, lorsqu’il baissait ses défenses jusqu’à parler des choses le touchant le plus intimement. Ebranlé par les mots de la belle, le brun lui jeta un regard penaud alors que ses yeux dansaient entre elles et les fenêtres éclairées des gens vivant dans le quartier. Mal à l’aise dans cette position instable dans laquelle il se trouvait, faisant face à une chasseuse, mais plus encore faisant face à la rousse, Priam ne savait que faire. D’une voix moins assurée que précédemment, plus tremblante et presque suppliante, il ne put s’empêcher de lui répondre incertain : « Qu’est-ce qui me dit que tu vas pas en profiter pour m’attaquer ? » La regardant perplexe, le pyrurgiste ne put s’empêcher de contempler les armes pendant à ses hanches. Il était certains qu’il ne suffirait à son amie que de quelques fractions de secondes pour en attraper une et le harponner avant même qu’il ne trouve la force de faire naître d’autres flammes. Conscient de ses réflexes encore incertains, de son manque de force physique et d’entraînement, il se savait parfaitement en position de faiblesse face à n’importe quel chasseur. Peu importait l’ampleur de son don, la seule chose capable de le sauver de ces semeurs de mort était la force de son cerveau. Muet, les flammes continuant leur ballet incessant le long de la peau du jeune homme, il observait Aspen à la recherche d’un mouvement, d’une lueur dans son regard lui permettant de se décider. Devait-il lui faire confiance ? Avant d’être une chasseuse elle était son amie, tout du moins c’était ce qu’il croyait. Divisé par les mots de la jeune femme et les souvenirs de sa dernière altercation avec un chasseur, le brun l’écoutait sans arriver à faire sens de ses mots. Priam n’avait envie que d’une chose, croire la rousse et son regard inquiet. Croire les signes lui rappelant l’amie qu’il s’était fait à force de la suivre n’importe où, essuyant ses remarques en s’amusant de ses mots toujours bien pensés. Se retrouvant à lutter contre l’âpreté de cette trahison involontaire, le Mikaelson senti les poils de son échine s’hérisser alors que le bruit d’autres coups de feu s’élevait dans l’air. Le regard glissant le long des murs jusqu’à la direction d’où venait le bruit, le brun savait qu’il devait prendre une décision. Partir avec elle où l’affronter. Risquer d’être pris entre des feux croisés ou croire une des personnes qui dans cette ville n’avait été qu’accueillante et soutenant vis-à-vis de lui. L’inquiétude tatouée sur ses traits crispés, le mutant se mordit la lèvre inférieure avant de poser l’océan angoissé de son regard sur la jeune femme et souffler d’une voix qui témoignait de son incrédulité. « Tu vas m’aider ? » Prenant une longue inspiration, prenant une décision pouvant le sauver où l’offrir à la merci de la Wolstenholme il desserra les poings alors que les flammes mourraient entre ses doigts. Le cœur au bord des lèvres, conscient de sa profonde vulnérabilité face à la chasseuse, il l’observait de ses prunelles terrifiées par le résultat de sa décision. Lorsqu’elle tendit une main en sa direction, attrapant son biceps pour le tirer à elle et l’arracher aux tumultes de ce quartier, Priam eu d’abord un mouvement instinctif de recul. Pareil à un animal effrayé, chiot égaré craignant qu’on ne lève la main sur lui, il suivit la rousse bien que les questions brulaient ses lèvres soudées. « Pourquoi tu fais ça ? Tout ça ? Pourquoi tu m’aides au lieu de m’amener à eux ? C’est pas ce que t’es censée faire, laisser les gens comme moi se faire exécuter ? » Contemplant le profil de son amie, cherchant à faire sens de ce qui était en train de se produire, il restait dubitatif des questions plein les lèvres et l’incrédulité plein le regard. Il ne comprenait pas pourquoi il avait droit à ce traitement de faveur, même si Aspen était son amie. Il ne comprenait pas ce qu’il avait de plus que les mutants sur lesquels elle tombait surement à la tombée de la nuit.

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 22:20

SO you are one of them ...


C’est juste du grand n’importe quoi. Une très, très mauvaise blague du destin, du karma où elle ne savait quoi, qu’Aspen n’appéciait que très moyennement. Elle avait accepté de se tirer hors de ses draps uniquement pour faire en sorte qu’aucun mutant susceptible de connaitre Pietra ne soit importuné ce soir, et elle se retrouvait nez à nez avec un de ses meilleurs amis qui se révèlait être une torche humaine. Si elle avait su, elle serait restée devant son épisode de série avec son chat sur les genoux, clairement. A la place, elle devait faire face à un Priam dont la méfiance lui serrait le cœur : Elle avait envie de le secouer, de lui enfoncer l’index dans les côtes en le traitant d’imbécile en lui disant qu’enfin, c’était elle, elle ne lui ferait jamais de mal. Et en même temps … Si elle avait été dans sa situation, traquée par une bande de mutants ouvertement vindicatifs, aurait elle prit le risque de lui suivre, sans savoir où il l’emmenait ? Peut être, peut être pas. Mais elle n’aurait surement pas apprécier qu’il se mette à la chambrer à ce moment là, aussi, elle s’abstint, tâchant de garder un air sérieux :

- Je te le promets sur la tête de mon frère, je ne toucherai pas à un seul de tes cheveux. Ni à aucun de tes organes vitaux.

Oui, parce qu’elle ne pouvait pas s’empêcher de le préciser, au cas où. Elle vit le regard du grand brun couler en direction de sa ceinture et de ses couteaux. Ah oui, ça. Forcément même si elle n’avait aucune envie de s’en servir ce soir, elle avait bien été obligée de les sortir pour sa ronde : les autres se seraient interrogés de la voir arriver sans rien, les mains dans les poches. Et puis dans sa combinaison noire, elle se sentait nue sans ses joujoux sur la hanche, qui la rassuraient malgré elle : ses couteaux ne la sauveraient probablement pas contre un mutant capable de lui lancer des éclairs à la figure ou de lui briser les os rien qu’en la fixant, mais c’était comme un doudou, ça donne un peu de courage, dans le noir. Enfin à elle, pas à Priam de toute évidence, qui était, elle en était sure, en train de s’imaginer la manière dont elle pouvait s’en servir contre ses pairs. Elle aurait voulu lui dire que ce n’était pas ce qu’il croyait, qu’elle n’était pas comme ça, mais … Elle ne savait plus trop comment elle était, à présent. La forteresse de ses certitudes semblait se casser un peu plus la gueule chaque jour qui passait depuis qu’elle avait appris pour Lorcan, et maintenant pour Priam, et la révélation lui donna l’impression d’une nouvelle gifle. Alors elle se contenta de soupirer et de lancer un regard sincèrement désolé au jeune homme

- Oui, si tu me laisses faire…

Elle avait vu le premier mouvement de recul du mutant – mutant, mutant, mutant, ça tournait dans sa tête et ça hurlait comme la sirène d’un camion de pompier-, et le second quand elle avait essayé de l’attirer plus loin, là où ils ne les chercheraient pas. Elle avait songé un moment à l’emmener dans les égouts, mais elle craignait qu’Isobel ait parlé à Parrish de la combine. Ils allaient sortir du quartier, se trouver un bar, n’importe quoi, un endroit où se planquer le temps que les autres se lassent. Une fois hors de portée, elle enverrait un message à un des jumeaux prétextant une migraine ou une urgence familiale, histoire qu’ils ne la cherchent pas plus, et après… après, ils aviseraient, parce que ça faisait déjà pas mal à faire avant d’en arriver à là. Elle grimaça en entendant son ami débiter ses questions avec un rythme de mitraillette, qu’elle pressait le pas en réfléchissant au meilleur itinéraire à prendre pour éviter les autres rondes de chasseurs qui tournaient à cette heure ci. Elles étaient pertinentes pourtant, ces questions, mais … Mais elle n’était pas sure d’avoir de vraies réponses à lui donner, tout simplement :

- J’ai … Je … J’ai pas envie que tu meurs, c’est tout. Et si ils savent ce que t’es capable de faire, ils ne se fatigueront pas à te vacciner, alors … Je préfère pas prendre le risque.

La seconde partie de l’interrogatoire fit détourner Aspen du regard inquisiteur de son ami, visiblement mal à l’aise : bah oui, n’était ce pas ce qu’elle était sensée faire ? n’était ce pas tout ce qu’on lui avait appris depuis des années ? Ne sentait elle pas cette gêne qui lui nouait l’estomac en voyant à présent Priam comme un mutant, un danger pour la société ? Elle … non, pas Priam. Pas lui. Il était comme Lorcan, c’était pas un monstre. Ce n’était pas Qu’un mutant. C’était, c’est toujours son ami.

- J’sais pas Priam, c’est … C’est une longue histoire, compliquée et tordue et totalement improbable, alors j’sais pas si c’est le meilleur moment pour en parler … Par là !

Elle désigna d’un signe de la tête une ruelle encore plus sombre que les autres, dépourvue du moindre éclairage public : elle savait qu’il y avait un escalier de secours adossé à l’un des immeubles, et ils pourraient s’y planquer dans l’obscurité, le temps que tout se tasse, le temps de prendre conscience de tout ce qu’ils venaient de découvrir l’un sur l’autre …


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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeSam 30 Avr 2016 - 0:07



If I am what people find in the shadows,
am I a monster of the night, or a light in the dark?

Le destin n’avait jamais été clément avec le mutant. Dès son plus jeune âge, ce dernier lui avait joué des tours, lui offrant des parents absents bien que toujours à portée, lui offrant une vie faite de rêves qu’il ne pourrait jamais frôler. Gamin trop prompt à s’écorcher les os en longeant les murs des ruelles sales dans lesquelles il s’enfonçait en espérant entrevoir quelques billets, vendre pour un bon prix ce qu’il avait trouvé, Priam n’avait jamais pu goûter à l’aisance d’une vie clémente. Le ciel en avait décidé autrement, n’offrant à ce gamin qu’une bonne étoile brillant faiblement, le halo maladif de ses rayons peinant à recouvrir son protégé. Les années avaient laissées pousser le gamin qui courrait de ruelle en ruelle, chassant Octavia comme s’ils n’étaient que deux étoiles filantes sillonnant le ciel, si l’âge avait offert au brun la sagesse, en grandissant ce dernier ne s’était pas trouvé plus chanceux. Dévisageant son amie comme si cette dernière n’était rien de plus qu’une inconnue, le Mikaelson avait du mal à lutter contre la culpabilité nouant sa gorge à l’idée de juger aussi durement. Néanmoins, bien que la peur glaçait ses artères, il savait que la précaution était de mise. Ce n’était pas en tendant en offrant trop promptement leur confiance et en avançant à travers la vie les mains tendues que les personnes de sa trempe s’en sortaient. Priam le savait bien, peut-être était-ce pour ça que les mots d’Aspen ne lui arrachèrent rien de plus qu’un sourire circonspect et un regard glissant vers les armes à ses hanches. La rousse n’avait pas réussi à éteindre les ardeurs des craintes du brun, ces derniers grondant en son buste comme un brasier qu’il ne savait comment éteindre. Il avait envie de la croire. Envie de repousser cette découverte du revers de la main et nier l’évidence s’étalant sous ses yeux. Aspen ne pouvait faire partie des hunters. Pas la jeune femme un rire toujours prêt à poindre au bord de ses lèvres. Pas la randonneuse aguerrie qui se moquait si volontairement de lui alors qu’il râlait de la voir fendre les recoins les plus sinueux de la forêt comme s’il ne s’agissait que d’un parcours santé. Alors même qu’il s’était mis à suivre la rousse, le mutant était déchiré par l’image qu’il avait de cette dernière et celle qu’il avait des chasseurs. Était-elle comme ces derniers ? Allait-elle véritablement l’aider ou n’était-ce qu’une ruse particulièrement tordue pour lui faire baisser les armes ? Suivant la jeune femme comme son ombre, crachant ses questions comme tant de balles pointée en sa direction, le pyrurgiste avait besoin de réponses. Besoin de comprendre comment certains pouvaient vouloir le tuer d’un simple regard alors qu’elle avait le culot de chercher à l’aider. Priam n’avait jamais été du genre juge et jury, condamnant l’autre sans réfléchir, le craignant avant d’avoir essayé de comprendre. Le temps à Radcliff lui avait fait perdre de son ouverture d’esprit, perdre de sa confiance en l’autre. Les mots de la rousse lui glacèrent le sang. Bien qu’il retrouvait Aspen dans son affirmation incertaine, retrouvait son amie dans le désir qu’elle avait de lui éviter un destin fatal, le reste de son discours arriva à le percer de part en part. « Parce que tu me vaccinerais toi ? » Bien que sa voix était restée parfaitement égale, ne témoignant nullement du chaos régnant alors sous le crâne du brun, ce dernier ne savait pas quoi penser. Etre vacciné ? Pareil à un cri craché à la gueule de ses détracteurs, un doigt d’honneur tendu vers tous ceux qui l’avaient jugé sans même comprendre ce qu’il était. Il ne s’imaginait pas être autrement. Ne s’imaginait pas vivre sans ce feu dans ses veines, sans cette flamme réchauffant ses entrailles ne lui donne la force d’avancer. Le regard toujours posé sur Aspen dans l’espoir de trouver le long de ses traits les mots qu’elle ne disait pas. Dans l’espoir d’obtenir l’affirmation sacrée qu’elle pourrait accepter ça, l’accepter lui, comme il était, sans compromis, sans vaccin. Rien que lui. Et peut-être qu’elle n’avait pas l’impression que c’était le moment d’en parler. Peut-être qu’elle pensait qu’il valait mieux d’abord se cacher avant d’ouvrir la plaie afin d’en comprendre l’origine. Sauf que Priam n’était pas de son ami. Le brun préférant cent fois tenter sa malchance contre tous ces clébards armés de leur haine au bout des canons que de devoir cacher sa silhouette le long de cette amie qui ne savait pas encore si elle lui tendait la main ou le poings. La suivant toujours comme son ombre, le visage divisé entre ses interrogations et ses doutes, il ne put s’empêcher de souffler : « Je pense qu’il y aura jamais un bon moment pour parler de ça, Aspen. Je sais même pas si on en aura l’occasion après ce soir ! » Plantant ses prunelles océans dans la verdure ombragée des siens, le brun n’avait pas envie d’admettre ce qu’il savait pourtant depuis le moment où il avait commencé à s’en douter. Ils ne faisaient que gagner du temps. Ne faisaient que se battre contre la montre et son aiguille refusant de s’arrêter alors que leur temps s’évaporait, les pressant respectivement vers la porte de sortie de la vie de l’autre. Parce qu’il était quelque chose qu’elle se devait d’abhorrer. Car elle était l’ombre qu’il se devait d’éviter s’il voulait exister. Un rire sec et dénué de toute chaleur s’échappa des lèvres de Priam alors que ce dernier s’étonnait une fois encore d’à quel point l’univers lui était peu clément. « On forme un duo contre nature. Je sais pas ce qu’ils vous plantent dans le crâne quand vous recevez la parfaite éducation de chasseur, mais je suis sûr que c’est pas la clémence et l’ouverture à la nouveauté. J’ai pas choisi d’être ce que je suis, je sais pas si t’en as eu l’opportunité, tout ce que je sais c’est que je changerais pour rien au monde. Et je crains que ça ne soit pas ce que tu aurais aimé entendre. »

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 15 Mai 2016 - 22:45

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Aspen aurait préféré qu’il lui fasse confiance, qu’il prenne sa foutue et qu’elle puisse le mettre à l’abri et tout lui expliquer une fois que l’adrénaline aurait disparu de leurs veines, qu’ils seraient en lieu sur. Sauf que Priam réagissait exactement de la même manière que si elle-même était coursée par des mutants, et qu’il faisait partie du lot. Elle aurait surement peur, elle serait fachée aussi, et surtout, surtout, elle douterait d’où se situerait la loyauté de son ami. Evidemment, elle aurait envie de le croire, mais elle aurait envie de vivre encore plus. Elle plissa le nez, alors que la culpabilité lui serrait la gorge :

- Non, Priam, je ne te vaccinerai pas. J’ai même pas de seringue sur moi.

C’était Parrish, en théorie, le chef de cette opération. C’était donc lui qui avait les seringues, qui décidait de qui vivrait, de qui mourrait. Elle n’était là officiellement qu’en tant que seconde, officieusement pour faire foirer la chasse. Malgré tout, elle songea que dans le passé, elle n’avait pas non plus vacciné « quelqu’un comme Priam » : lors d’une de ses chasses les plus haletantes avec son cousin Desmond, elle avait été en cheville avec un pyrurgiste, un type avec les mêmes capacités surnaturelles et terrifiantes que son ami : elle avait failli mourir carbonisée, mais au final c’était le mutant qui s’était retrouvé éviscéré. Elle avait fait ça proprement, sans le faire souffrir, mais c’était bel et bien sa main fine et manucurée sur ce poignard, et l’idée que cela aurait pu être Priam lui donnait la nausée. Jamais elle ne pourrait le chasser, lui. Il était comme Lorcan, pas comme tous les autres. C’était perturbant, cette dichotomie qui se formait dernièrement dans son esprit entre « les sales mutants » et les autres. La seconde catégorie semblait croitre bien plus vite que sa conscience ne semblait être capable de l’assimiler sereinement. Alors ses yeux se faisaient brillants et sa voix un peu tremblotante, alors qu’elle tachait de ne pas fixer Priam comme un monstre, mais juste comme son ami, un ami sacrément dans la panade qui aurait besoin de tous ses talents de chasseuse, ceux qui n’incluaient pas de lui trancher la gorge, pour se sortir de ce pétrin. Elle inspira un bon coup, serrant les poings, avant de reprendre d’un ton décidé malgré les trémolos :

- T’as raison, y a surement pas de bon moment pour parler de … De tout ça. Mais si tu veux qu’il y ait un moment tout court, va falloir me faire confiance, genre, trois bonnes minutes, sans quoi on va se faire coincer comme des rats, tous les deux. Et aussi doué que tu puisses être, je n’en doute pas, tu pourras rien faire contre une balle dans le front.

Et ça, c’était une réalité. Parrish et les deux juniors ne feraient pas dans le détail, encore moins si ils s’imaginaient qu’elle avait été prise à parti par le mutant et qu’il mettait sa vie en péril. C’était très ironique quand on y réfléchissait d’ailleurs, parce que c’était plutôt elle qui le mettait en danger, rien qu’en étant ce qu’elle était. La vie était une garce, des fois.

- Tu sais quoi ? Là, regarde…

D’un geste fébrile, elle détacha sa ceinture de couteaux, et vint l’enfiler avec dextérité autour des hanches de Priam, qui n’eut pas même le temps de réagir. Elle se recula prestement et se frotta les mains contre son pantalon nerveusement, se balançant d’un pied sur l’autre :

- Voilà, chasseuse désarmée. Je… Je peux pas faire plus que ça pour te prouver ma bonne foi, je … On a plus le temps, et si tu veux pas me faire confiance, ben … Tu pars à droite, je pars à gauche, et chacun pour soi, dieu pour tous, mais …

Elle s’interrompit, passant sa main sur sa chevelure plaquée dans une épaisse natte : elle était mal à l’aise, c’était flagrant, autant concernant la situation que ce qui était en train de se passer dans sa tête. Tout allait trop vite, et la si pragmatique Wolstenholme devait faire un choix rapide, trop rapide, entre ce qui lui soufflait une raison conditionnée par une éducation rigide et un cœur bien trop tendre. Elle releva vers Priam un regard où se mêlait inquiétude et détermination :

- Je te demande rien de tout ça, juste de me faire confiance, juste, juste pour ce coup là. J’veux pas qu’ils te choppent. Je ne veux pas qu’ils te vaccinent ou qu’ils te tuent, j’veux juste qu’on se planque le temps que je puisse leur faire lacher l’affaire et que tu puisses retourner chez toi en un seul morceau non abimé. *sa voix s’infléchit d’une note de supplication* s’teuplait Priam … C’est moi …

Pas sur que le dernier argument marche … Mais elle ne voyait pas ce qu’elle pouvait dire de plus ….



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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 22 Mai 2016 - 23:19



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La vie de Priam s’était fondée sur une base branlante. Il se souvenait la solitude des premières années, les parents qui crient, le silence qui répond. Il se rappelait surtout le jour où il avait entendu la gamine de l’autre côté du pallier. Le jour où sa solitude avait laissée place à une force qu’il ne connaissait pas. Il avait alors rasé cette structure fragile sur laquelle il reposait, repoussant la tôle froissée et le souvenir des mauvais moments. Pendant longtemps ils n’avaient été que deux, il n’avait eu d’yeux que pour son amie. Puis, sans prévenir, sans un bruit, la solitude était revenue. Le froid des murs de béton, le silence qui ne restait jamais bien longtemps, même pas la nuit, dans cette prison où il se voyait disparaître. Mais, comme bien souvent dans la vie, le brun se retrouva pris de court. La liberté retrouvée, le cercle qui s’élargit au lieu de se resserrer, les gens qui s’invitent. Le Mikaelson n’avait rien prévu de tout ça. Absolument pas planifié de venir se paumer dans une ville comme Radcliff, encore moins de s’attacher aux gens du coin. C’était surement pour cela que ça faisait mal de contempler Aspen. De contempler son amie en devant affronter la réalité de la situation. Bien que les mots de la rousse lui mirent du baume au cœur, lui donnant l’impression une fraction de seconde qu’il était en sécurité, le brun se doutait qu’il ne s’agissait que de mots. Même si elle ne le vaccinait pas, qu’est-ce qui empêcherait ses chiens de chasse devenir planter leurs crocs dans sa chair tendre ? Priam en aurait presque souri face au sarcasme habituel de son ami et la réalité cru s’échappant de ses lèvres. Elle n’avait pas tort, à se déchirer de la sorte, cibles immobiles, parfaits mannequins prête à être déchirés par les balles, ils étaient aussi bons déjà morts. Ca n’empêchait pourtant pas le mutant de redouter tout autant la Wolstenholme, toujours dangereusement conscient des armes qu’elle arborait tel des trophées. Les lames à ses hanches portant surement le poids des âmes qu’elle avait pu prendre durant d’autres chasses. De toute évidence, la rousse se rendit compte des réflexions du pyrurgiste, portant ses mains à sa ceinture alors que ce dernier s’exclamait inquiet : « Qu’est-ce que tu… ? » Pitoyable petit mutant. Si la chasseuse l’avait souhaité, en un battement de cils elle aurait pu le faire taire pour de bon, celui-ci bien trop peu réactif que pour lutter. Les couteaux pendus à ses hanches, poids désagréables dont le brun n’avait pas l’habitude, celui-ci ne pouvait s’empêcher de contempler Aspen comme si la jeune femme était devenue une équation insoluble. « C’est quoi ce bordel ?! » Ne put-il s’empêcher de cracher autant pour lui-même que pour le ciel au-dessus d’eux alors qu’il semblait totalement perdu. Perdu quant à la marche à suivre, perdu quant à tout ce qui était en train de se dérouler sous ses yeux sans qu’il ne comprenne la moindre chose. Priam était complètement paumé et voilà qu’au moindre mouvement il sentait des armes, ayant surement aidée à en tuer des plus robustes que lui, couler avec fluidité le long de sa taille. Ses prunelles remontèrent jusqu’aux yeux de la cadette alors que celle-ci tentait du mieux qu’elle pouvait de le convaincre. Désireux d’y croire. Désireux d’oublier le fossé s’étant soudainement creusé entre eux, le Mikaelson aurait souhaité pouvoir suivre la rousse où elle le voulait sans que son cœur ne se crispe de terreur à l’idée de ce qu’il pourrait découvrir. Dans le fond,  il avait envie d’y croire, d’y croire plus que tout. Mais même à Lexington, contre quelques billets, les plus loyaux compagnons de galères savent retourner leur veste. Peu habitué aux suppliques s’échappant des lèvres de son amie, à cette sincérité déchirante s’échappant de ses lèvres, il détourna le regard, posant ses iris déchirés sur l’endroit d’où ils venaient. Il n’avait pas beaucoup de possibilités, Priam le savait. Il savait aussi qu’Aspen restait la même et unique personne. Celle à qui il pouvait envoyer des messages à toutes heures du jour et de la nuit en sachant qu’elle répondrait dès réception. La même fille qui pouvait le trainer au beau milieu de la cambrousse aussi bien que dans les soirées les plus distinguées. Elle se fondait partout comme un caméléon, plus orage que femme, plus tempête que bon sens. Et, jusqu’à présent, le brun l’avait cru aveuglément, la suivant sans jamais douter de ses intentions. Peut-être qu’elle allait finir par être sa perte, finir par achever le boulot qu’un autre chasseur n’avait pas pris la peine quelques mois plus tôt. Ou peut-être qu’elle allait le sortir de là, lui prouver que le monde n’était pas aussi dichotomique qu’il en était venu à le croire. « Par où est-ce qu'on va? » Un air circonspect et déterminé à éviter son regard au visage, le mutant avait l'air d'un gamin refusant d'admettre que son amie était plus forte que lui à cache-cache. Dans le fond, Priam avait un peu l'impression d'être puérile, idiot de tenir tant à cœur le fait qu'Aspen fasse partie de l'autre camp malgré toutes les choses qu'ils avaient pu vivre outre cela. IL aurait souhaité pouvoir rejeter les doutes que cette vérité avait insinué dans osn esprit, sauf qu'il savait que pour un gars de sa trempe il était préférable d'être trop soucieux qu'un peu trop laxiste. Même si la rousse n'avaient plus ses armes étalés le long de ses hanches, le Mikaelson ne doutait pas une seconde que ce dernière possède d'autres as dans sa manche. Même si elle devait ne pas être armée outre ses couteaux, Priam savait qu'Aspen pourrait lui botter les fesses de plus d'une manière. Savoir qui l'amusait en général, mais qui en était venu à le terrifier maintenant que cette vérité était éclairée par la réalité nouvelle de leur situation. Suivant la chasseuse comme son ombre, s'engageant presque avec une confiance aveugle à la suite de la Wolstenholme, le pyrurgiste ne pouvait s'empêcher de sentir une pointe d'anxiété enserrer son myocarde. Ce dernier savait trop bien ce qui l'attendait au bout du chemin, avant la ligne d'arrivé. Tout ça car il était un peu différent, tout ça parce qu'il portait un poids qu'il n'avait pas choisi. Cherchant à détendre l'atmosphère, certainement plus par habitude ancré dans sa chair que par réel désir de combler le silence aussi sécurisant que pesant les entourant il souffla : « Qu'on soit sur la même longueur d'onde... Si tu me tues et jette mon corps dans une benne à ordures, mon fantôme te hantera pour le reste de tes jours. » Affrontant le regard blasé d'Aspen, cette débattant certainement de l'aspect humoristique de cette remarque, Priam se contenta de hausser les épaules en rajoutant : « Quoi, s'est trop tôt que pour tourner ça à la rigolade? Je sais jamais vraiment bien, j'avais pas l'habitude d'être du petit gibier avant Radcliff. » Peut-être qu'au lieu d'en rire il aurait mieux fait de réfléchir au moyen de ne plus par toujours s'évertuer à se retrouver dans ce genre de situations. Il allait finir par prendre l'habitude de mettre sa nuque en jeu, amadouant la terreur et le frisson d'une mort venant chercher son dû trop tôt. Dans le fond, il espérait sincèrement qu'Aspen ne le trahirait pas. Voulait sincèrement croire qu'elle arriverait à le faire passer entre les mailles du filets des chiens de chasse hurlant à la lune. Si elle ne le pouvait pas, il ne savait pas comment lui le pourrait.

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeLun 23 Mai 2016 - 12:20

SO you are one of them ...


Priam ne pouvait pas se douter de l’importance qu’avait pour Aspen le choix de lui mettre ses armes à la ceinture. Ses couteaux, c’était un peu ses bébés, sa meilleure façon d’attaquer, mais surtout de se défendre. Sans eux, elle avait un peu l’impression d’être toute nue, même si il ne lui faudrait pas longtemps pour tirer une des dagues de son fourreau pour planter qui que ce soit, mais quand même. Lui donner ses couteaux, même temporairement, c’est lui rendre les armes, symboliquement, promettre de ne pas s’en servir contre lui. Elle ne pouvait pas faire plus, alors qu’elle attendait la sentence de Priam, jetant des coups d’œil anxieux en direction de l’entrée de la ruelle. Dans sa poche son portable vibrait, discrètement mais furieusement, à intervalles réguliers. Parrish devait essayer de la contacter pour s’assurer qu’elle allait bien, sauf qu’elle ne pourrait pas lui répondre avant d’être à l’abri. Et hors de portée. Elle soupira de soulagement quand le mutant se décida enfin à lui demander par où ils allaient, pointant du doigt le bout de l’allée :

- Ok. Il faut qu’on arrive jusqu’à bout de la rue, qu’on tourne à droite et qu’on aille près de la manufacture, tu sais celle qui a été réhabilitée en appartements. J’ai bossé sur ce projet, il y a des escaliers qui mènent aux toits, au fond d’un cul de sac, ou personne ne va parce que ça empeste les poubelles et les égouts à cause d’un écoulement des eaux merdique. Puisque c’est une voie sans issue, ils penseront pas à aller jusque là. Surtout si ils ont peur d’être pris à revers. Ça vaut le coup d’essayer, vraiment.

De toute manière, avec tout le temps qu’ils avaient déjà perdu, elle ne voyait pas d’autres échappatoires. De plus elle avait beau cherché, elle ne se souvenait pas d’avoir déjà utilisé ce cul de sac pour coincer des mutants en chasse : la combine n’était donc pas parvenue aux oreilles de ses petits camarades encore. Enfin normalement. D’un geste du menton, elle l’encouragea à la suivre, restant devant pour le rassurer qu’elle ne lui sauterait pas dans le dos à la première occasion. Au croisement des chemins, elle posa la main sur le torse de Priam pour l’empêcher d’avancer, tendant l’oreille pour s’assurer que personne ne passait dans le coin. En dehors de la musique qui pulsait d’une fenêtre ouverte, la voie semblait être libre, pour le moment. Aspen traversa la route en courant, Priam sur les talons, inspirant profondément avant de s’enfoncer dans la fameuse ruelle à l’air viciée. L’odeur était proprement insoutenable, mélange d’organismes en décomposition et de relents d’eau sale, ce qui assurait que personne n’aurait l’idée d’ouvrir ses fenêtres de ce coté ci de la ruelle. Avançant dans la pénombre à la recherche du premier barreau de l’échelle murale, elle sursauta en entendant la remarque de Priam, souriant nerveusement :

- Ce serait bien ma veine ça, de t’avoir encore sur le dos pendant cinquante ans… Personne ne mérite ça.

Elle grimaça devant la réponse du jeune homme, alors que sa main trouvait enfin le premier barreau gluant de l’échelle, qu’elle secoua pour vérifier la stabilité : bien ancré au mur, elle n’était pas bien grande, mais paraissait solide :

- On se marrera autant que tu veux une fois sortie de là. Maintenant suis moi et accroche toi bien, ça risque de secouer un peu une fois à mi parcours. Et surtout, une fois en haut, tu t’allonges et tu ne bouges plus !

Elle mit le pied sur le barreau le plus bas, puis dans un élan agile, remonta l’échelle avec une rapidité impressionnante. Elle avait l’habitude de ce genre d’exercice, et surtout l’enjeu était de taille : elle devait arriver en haut bien avant le mutant pour pouvoir le couvrir en cas d’attaque surprise. Si elle lui avait laissé ses couteaux, elle ne lui avait pas donné le minuscule pistolet qu’elle avait dans sa veste. Elle n’excellait pas au tir, mais si quelqu’un s’en prenait à Priam, elle pourrait le mettre en fuite tout en restant planquée, évitant ainsi que l’on découvre le lien entre eux. Heureusement, personne ne se montra avant qu’elle ne puisse empoigner l’avant-bras du jeune homme et le tirer sur le sol du toit, surplombant les autres constructions d’une bonne dizaine de mètres. Sans lui laisser le temps de reprendre son souffle, elle lui fait signe de se taire, et décroche son portable, se raclant la gorge avant de prendre une voix bien plus dure et agacée qu’elle ne l’était quelques minutes plus tôt.

- Ouais, Parr’ ? c’est moi ? Ben oui j’ai entendu que tu m’appelais, mais quand tu te fais courser par 4 mutants déchainés, t’as pas le temps de décrocher, t’es mignon toi. Oui, oui j’ai réussi à me sauver, jsuis passée par les égouts, mais j’ai tapé mon poignet quelque part pendant la fuite, j’ai super mal. Oh ta gueule hein, j’vous signale qu’ils ont du vous passer sous le nez sans que vous les repériez, alors ça va. Oui, oui je vais chez le Doc, il me ramènera chez moi après, t’inquiète. Oui … oui … oui bah oui … Ah attends, avant de raccrocher, j’ai entendu l’un d’entre eux causer d’un point de rencontre aux abords de la forêt, si jamais ils se séparaient … Mais je sais pas moi à quel abord, t’es mignon toi… Oui, voilà, j’pense que ça vaut le coup de jeter un œil, au moins au cas où …Oui, on se recontacte plus tard, salut.

Elle raccrocha aussi rapidement qu’elle n’avait décroché, et respira profondément, comme si elle avait oublié de respirer tout le long de sa tirade, avant de se laisser tomber sur le dos à coté de Priam, qui avait réussi à tenir sa langue tout le long de cette belle comédie. Elle chercha à reprendre son souffle, non sans difficulté, sans se rendre compte qu’à ce moment là, ses mains s’étaient mises à trembler violemment le long de son corps ….


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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeMer 8 Juin 2016 - 22:07



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Priam aurait aimé avoir la liberté du choix. Aimé avoir le cœur assez léger que pour foncer tête baissée à la suite d’Aspen sans redouter un renversement de situation, sans craindre l’ire de la rousse. Le mutant avait été aux premières loges de ce que cette vie fait de plus déchirant. Il avait goûté au poids de sa différence, goûté à la rage exempte de justification que les autres exultent vis-à-vis des gars dans son genre. Pourtant, l’ancien détenu aurait aimé y croire. Aimé avoir l’optimisme de ressentir une confiance aveugle en son amie, celle qui l’avait épaulée des mois durant sans se douter de rien. Mais le Mikaelson était intelligent, craintif, il savait le prix de l’ignorance, le prix d’un optimisme aveuglant Il n’était pas de ces gens offrant leur cœur à tout bout de champ sans craindre de le récupérer en miette Il savait qu’avec ces gens-là la raison est exclue au bénéfice de la déraison. Il la croyait pourtant. Malgré cette petite voix dans sa tête lui rappelant ce que font les chasseurs aux mutants dans son genre. Malgré cette crainte bien tangible de voir au bout du flingue personne d’autre que le visage affable de l’amie. Jouant à l’idiot, refusant de regarder Aspen alors qu’elle lui offrait de précieuses indications quant à sa survie ce soir. Priam la suivit en silence, légèrement apaisé de voir la chasseuse prendre les devants et montrer la voie. Il savait que c’était idiot, mais ce simple acte de rassurance lui réchauffait le cœur, lui rappelant son amie et non l’image de la chasseuse qu’il en était venu à former dans sa tête. Une image qu’il souhaitait éradiquer de ses souvenirs, incapable de lutter contre la bile lui montant aux lèvres à l’idée de ce que la Wolstenholme avait pu faire. Chassant tant bien que mal ses songes, en ouvrant la bouche il tenta tant bien que mal de chasser les ombres dansant entre eux. Les yeux posés sur l’échelle murale, contemplant la grimpette qu’ils allaient devoir réaliser, le Mikaelson aurait bien pesté contre son absence de chance. Il imaginait sans mal Aspen lui répliquer que ce n’était pas un manque de chance qui le trainait en permanence dans les pires histoires possibles, peut-être simplement un manque de discernement. A regarder en arrière, le brun ne doutait pas des signes avant-coureurs, de ces éléments louches qu’il avait repoussé de sa conscience sans réfléchir à la portée de leur signification. Peut-être bien qu’il aurait pu prédire les allégeances de la rousse. Peut-être bien qu’il s’était volontairement laissé aveuglé par cette amitié en laquelle il voulait croire plus que de raison. Un rire étrangler s’échappa de sa gorge alors qu’il riait presque de bon cœur à son amie, n’attendant pas un battement pour répondre. Une seconde plus tard, Aspen était en train de monter les barreaux de l’échelle avec une agilité rare. L’observant un instant, le pyrurgiste la suivit avec moins de grâce, s’affairant pour atteindre le confort de la cachette de fortune où ils se pressaient. Les mains de la belle l’aidant à passer les derniers barreaux de l’échelle, le brun se serait presque cru à Lexington en compagnie d’Octavia au lieu d’Aspen. La chasseuse ne manqua néanmoins pas de lui faire mine de se taire alors qu’il s’allongeait de tout son long à même le toit de la bâtisse. Les yeux posés vers le ciel, retenant son souffle en écoutant son amie mentir telle une arracheuse de dent, il avait du mal à réconcilier l’image qu’il avait d’Aspen en mémoire et celle qui se faisait de la chasseuse en train de répondre au téléphone. Les sourcils froncés, une grimace tordue par la dureté de ses traits, le mutant attendit d’entendre la jeune femme raccrocher avant d’oser poser ses yeux sur cette dernière. « Merci. » Souffla-t-il péniblement alors qu’elle s’allongeait à côté de lui. Ouvrant à nouveau la bouche presque aussi tôt, les mots cherchant à s’échapper du fond de sa gorge s’éteignirent aussi vite sur le bout de sa langue. Un soupire s’échappa de ses lèvres à la place, lourd de sens, lourd de ce qu’il n’arrivait à dire, ne pouvait admettre. Les yeux cherchant le long des constellations les réponses à ses questions muettes, le Mikaelson laissa le temps à son myocarde de reprendre un cours tranquille. Tant habitué à sentir l’animal enchainé dans son thorax battre le chamade, il avait à peine remarqué ce dernier battant frénétiquement le long de ses côtes dans l’espoir de se faire entendre. Fermant les yeux un instant, rien qu’une seconde, il laissa couler le long de ses lèvres l’amertume emplissant ses veines : « Maintenant que le pire est évité, chose pour laquelle je te suis énormément reconnaissant, j’aimerais comprendre pourquoi. Ou bien comment. J’ai vraiment du mal à comprendre, p’t-être que je suis con, ça m’étonnerait pas, mais y a quelque chose qui fait pas sens. » Ses yeux se posant à nouveau sur la jeune femme qui semblait plus troublée par la situation qu’elle ne l’avait laissée entendre jusqu’alors, Priam lui offrit l’ersatz d’un sourire, ses traits encore embrumé par les regrets et la tristesse lui nouant la gorge. Aspen était de l’autre côté de cette ligne invisible séparant les gens comme lui des personnes comme elle. Un mur que la peur, la rancœur et une foi aveugle avaient réussi à bâtir pour diviser au lieu de souder. Pour haïr plutôt qu’accepter. « C’est juste que vous êtes… je sais pas si tu te rends compte, ou si tu y as seulement jamais pensé, mais ce que les chasseurs font, ce que tu fais par association, on appelle ça un génocide. » Ses prunelles assombries par la lourdeur de ses propos, le poids de cette vérité que beaucoup semblaient si prompt à oublier, il observait le visage de la jeune femme dans l’espoir d’y trouver une once d’humanité. Une once de doute. Priam ne savait pas vraiment à quoi s’attendre, trop habitué à fréquenter des chasseurs sans remords, investis d’une mission divine qu’eux seuls pouvaient comprendre. Il se demandait si la Wolstenholme était comme ça. Il avait bien du mal à le croire. Bien du mal à admettre que son amie puisse être aveuglée de la sorte. « Je sais que tous les mutants ne sont pas des saints, mais il n’y a pas que les mutants qui tuent, blessent et font du mal. A ce que je sache, si l’histoire nous a appris quelque chose c’est que les humains en général sont particulièrement doués dans ce domaine là d’actes. » Le brun avait l’impression de prêché auprès d’une sourde. L’impression de parler dans le vide et voir ses mots s’écraser contre un mur en béton. La discussion était pourtant si aisé habituellement entre lui et la rousse. Cette distance que les évènements de la soirée avaient installés entre eux était insupportable, bien trop dur à porter pour Priam qui ne savait plus s’il pouvait compter sur Aspen. « J’sais même pas pourquoi je m’échine à me justifier. » Mensonge. Il souhaitait juste qu’elle comprenne. Il voulait espérer qu’avec quelques bonnes paroles et un peu d’espoir la chasseuse allait rendre les armes. Posant ses mains sur la boucle de la ceinture d’Aspen, il défit celle-ci avec une lenteur lourde de la fatigue qu’il ressentait. Le Mikaelson n’avait jamais été fait pour porter des armes, jamais eu la carrure pour porter le poids du monde. Vérité dure à avaler alors qu’il laissait tomber au sol lourdement les couteaux qu’il pouvait imaginer sans mal pointés en sa direction.

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 12 Juin 2016 - 14:26

SO you are one of them ...


Aspen écoutait Priam, elle l’écoutait sans piper le moindre mot. Pourtant, chacun des siens venait se ficher dans le crâne et le cœur de la jeune femme comme les banderilles d’un toréador dans les chairs d’un taureau fatigué du combat. Parce que c’était normal qu’il ne comprenne pas son comportement, qu’il n’imagine pas les raisons qui avaient pu la pousser elle, chasseuse, fille de chasseurs, à l’emmener sur le toit d’un immeuble pour lui éviter un destin funeste. Parce que tout ce qu’il pouvait dire, elle le savait déjà. Elle en était terriblement consciente, et chaque nouvelle phrase martelée par son ami lui serrait un peu plus le cœur. Pourtant, elle le laissait continuer sans rien dire, fixant le sol, ses pieds, ses mains, le regard un peu n’importe où sauf dans celui de Priam. Tout ce qu’il pouvait raconter, elle l’avait entendu, dans un sens, dans un autre, à l’endroit et à l’envers. Elle en avait parlé avec des tas de gens, et avait défendu l’indéfendable pendant des mois, des années même. Et aujourd’hui, tout ce que disait le mutant trouvait sens dans son esprit et l’épouvantait un peu plus de ce qu’elle avait pu faire, ne serait ce que quelques semaines, quelques mois plus tôt. Elle avait beau se montrer de plus en plus tatillonne quant aux missions qu’elle acceptait de remplir, elle ne pouvait pas nier sa responsabilité dans la mort de plusieurs mutants depuis le début de l’année. Elle pouvait se trouver des excuses, expliquer qu’elle n’avait tué que des mutants considérés comme dangereux et malveillants, la réalité restait la même : depuis plus de trois ans, elle avait tué des gens. Des êtres humains, et ce, sans procès, ni justice légale, rien d’autre que la justice des chasseurs, aussi subjective et implacable qu’elle soit. Injuste, aussi. Tellement injuste.
La Wolstenholme serrait tellement mains l’une contre l’autre que les jointures de ses phalanges blanchissaient de plus en plus, alors qu’elle tentait de retenir tremblements et sanglots, sans véritable succès. Finalement, alors que Priam déposait les armes, littéralement à ses pieds, elle réussit enfin à lui répondre, dans un souffle, d’une toute petite voix.

- Je sais tout ça. Je sais tout ça Priam.

Elle lâcha un soupir proche d’un dernier souffle, le regard toujours rivé sur le sol à présent jonché de ses armes qui étincelaient sous la lune. Elle ne savait même pas si les mots qu’elle pouvait lui dire serviraient à quoi que ce soit. Que dire à un ami qui sait que vous êtes un assassin, un monstre tueur de monstres ? les larmes finirent par passer la barrière de ses cils, glissant silencieusement sur les joues de la jeune femme en traçant de discrets sillons. Ces larmes, c’était un peu le résultat de semaines entières de macération et de digestion des idées sombres qu’elle gardait pour elle, du désespoir qui déchirait le cœur de la jeune femme dont les certitudes et les allégeances s’effondraient, une à une. Elle ne savait plus qui croire, quoi penser. Tout ce qu’elle avait encore pour elle, c’était l’affection qu’elle portait à certaines personnes. Des personnes qui s’avéraient être les proies qu’elle traquait la veille. Elle inspira profondément, essayant de trouver les mots pour exprimer son chaos intérieur.

- Je n’ai … Je ne … oh et puis merde. * elle renifla, relevant enfin son regard humide vers Priam* J’ai découvert il y a six mois que mon frère jumeau était mutant , avec une mutation dangereuse, qu’il maitrise absolument pas. On avait réussi à planquer ça à mon père jusqu’à il y a quelques semaines et puis… Il a tout découvert. Faut savoir que ma mère s’est suicidée à l’apparition de son don, quand j’étais gamine, pour laver l’honneur de la famille, et je crois sérieusement que mon père ferait subir le même sort à mon frère si il lui tombait sous la main. Alors j’ai passé un deal avec une membre des insurgency qui a les capacités de le tenir éloigné. En échange, je fais foirer des chasses. Ça fait des semaines que je joue les chats noirs et qu’aucune des descentes dans le quartier n’aboutit. Je reste le cul coincé entre deux chaises, terrifiée à l’idée que l’une me lâche et que l’autre découvre le pot aux roses.

Elle ricana un sanglot, alors qu’elle ramenait ses armes contre ses hanches, comme pour remettre son armure autour d’elle et de son cœur écorché :

- Voilà, elle est belle la super chasseuse hein, à se retrouver à découvrir que toutes les personnes qui comptent vraiment pour elle sont celles qu’on lui a appris à hair depuis sa naissance, hein ? niveau crise de foi, je crois qu’on a rien fait de mieux depuis le schisme de 1054 …

Elle attendait la sentence de Priam, une moquerie, un pique qu’elle mériterait totalement. Elle savait que sa situation était pathétique, qu’Elle était pathétique, à s’être enfermée dans cette situation proprement inextricable. Mais puisque Priam voulait comprendre, au moins à présent, il avait tous les éléments pour le faire …


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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeVen 17 Juin 2016 - 23:01



If I am what people find in the shadows,
am I a monster of the night, or a light in the dark?

A défaut de voir le monde leur offrir, l’univers leur céder, peut-être qu’ils auraient dû l’arracher à eux-mêmes, le temps. Le temps d’avancer, de nager à contre-courant, le temps de remettre en place leurs idées. Rien que de se reposer un instant, juste une seconde. Le mutant avait l’impression de courir après le monde, courir après la vie, cette dernière lui filant si aisément entre les doigts. Il avait l’impression de fuir en permanence, s’agripper aux grains du sablier dans l’espoir de pouvoir ramener en arrière les vagues ayant épousées la rive. Dans l’espoir de lutter contre cette conscience nouvelle et tous les maux qu’il aurait souhaité s’éviter, restant aveugle dans l’espoir de pouvoir toujours nier certaines vérités. Ses prunelles posées sur Aspen, il avait l’impression de pouvoir voir la belle avaler la tasse. Elle portait aux paupières des embruns alourdissant ses cilles, des vérités que le brun n’aurait pu avaler tant l’air était lourd entre eux. Désarmé, désœuvré, Priam contemplait la chasseuse et les démons ayant réussi à attraper la rousse entre leurs doigts crochus. Le brun la sentait toujours, cette proximité. Cette folle proximité qui lui donnait envie de consoler son amie, envie d’ignorer cette sentence irrévocable que la vie avait placée entre eux. Lui, l’être abhorré et, elle, la femme crainte. Observant l’effondrement du barrage, les perles de pluies glissant le long des joues d’Aspen avec une lourdeur insoutenable, le silence semblait plus pesant que les mots entre eux. Plus tangibles que leurs maux et cette main tirant les fils accrochés à leurs membres, les faisant s’agiter comme de vulgaire pantin. Le Mikaelson en avait marre de s’agiter, marre de courir après du vide en se perdant jusqu’au petit matin. Il avait pas envie de l’abandonner elle. Pas envie de sentir le poids du monde s’abattre sur leurs épaules alors que celui-ci les séparait. Il avait juste envie de rester immobile, une seconde, un instant. Il pourrait être son roc si la mort ne venait pas le chercher avant. En attendant, il se contentait d’observer le déluge se produisant sous ses yeux. La Wolstenholme, toujours un sourire aux lèvres, toujours un air fier au visage, semblait plus démunie que le pyrurgiste ne l’avait jamais vu. Aux lèvres rien de plus que le silence que les mots d’Aspen avaient réussi à poser là, Priam était le spectateur aigri du premier rang. Ce spectateur toujours pris à parti, toujours le cœur serré lorsque le centre de l’attention revenait vers lui et qu’il n’arrivait pas à digérer ce qui se produisait devant ses yeux. Déchiré par les tourments ayant incombés son amie autant qu’il se sentait rassurer de voir que le monde n’était pas qu’une fresque manichéenne aux yeux de celle-ci, il ne savait que faire. Ne trouvait la manière adéquate d’agir face à la chasseuse qui semblait désemparée face à cet univers que la vérité avait retourné dans tous les sens. Pour sa part aussi, Priam peinait à faire sens ce qui s’était produit, de ce qui se produisait. Il tenait avec mal le regard trop plein de la jeune femme, s’attendant à tout moment à voir la mer s’échapper des yeux de celle-ci en bouillons amer que rien ne pourrait arrêter. Aspen n’avait qu’une marée de sanglot aux lèvres, des mots durs à prononcer et une histoire que le Mikaelson peinait à comprendre. Il l’observait serrer ses couteaux contre elle comme s’il s’agissait d’un doudou protecteur ou d’une armure capable de la protéger des plus graves blessures, celles causées par les mots. De sa gorge enrouée par les émotions venues se coincée par-là, c’est la voix rauque et les traits défaits qu’il répéta ce qu’il pensait avoir lu un jour dans une de ses bds lorsqu’il était gamin : « L’important c’est pas ce que t’as fait, qui t’étais, c’est ce que t’en fais maintenant, là tout de suite. » Et il avait envie d’y croire l’idiot. Envie de se persuader que le reste ne comptait pas, que les pas battant les pavés alors qu’il s’imaginait sans mal les cris d’autres, n’ayant pas eu la chance qu’il avait avec Aspen, pouvaient pousser. Il essayait d’y croire de toute ses forces, ignorer cette culpabilité le rongeant de l’intérieur face aux erreurs qu’il avait commise, aux erreurs que le monde lui avait reproché alors que le jugement était irrévocable. Il faisait de son mieux pour ignorer cette dualité dans la sentence, sa mansuétude bienveillante pour les gens comme elle, face à la morsure glaciale d’une intransigeance irrévocable pour les gens comme lui. « J’ai aucune idée de ce que ça fait, être à ta place, j’ai toujours vécu avec ça. Tout ça. Parfois ces dons sont une bénédiction, parfois une malédiction. Dans tous les cas je refuse d’être jugé uniquement pour ça. Ce pouvoir ne devrait pas me définir, ils ne devraient définir aucun mutant. » Détournant le regard, pareil à un naufragé refusant de poser les yeux sur la lumière du phare le ramenant au rivage. Il serra les poings en pensant à ce qu’il allait pouvoir dire, en pensant aux mots dont ils avaient besoin, l’un et l’autre. Il ne comprenait pas. Peu importait la manière dont Aspen pouvait expliquer les choses, il ne comprendrait pas. Le Mikaelson ne connaissait pas la douceur d’être le membre d’une fratrie, n’avait pas connu la froideur qu’il s’imaginait à faire partie de ces dictateurs de la bonne conscience. Il ne comprenait pas, simplement, peu importait à quel point il aurait souhaité y arriver. « J’ai pas envie de te juger sur ce qu’on a fait de toi. Je sais qu’on a pas toujours le choix. Et je suis peut-être complètement naïf à te croire aussi aisément, mais j’avais l’impression de te connaître avant ce soir. » Et c’est un peu toujours le cas.

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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeMer 22 Juin 2016 - 13:55

SO you are one of them ...


Voilà, c’était la première fois qu’elle parlait de tout cela à quelqu’un, et il avait fallu que ce soit à Priam. Parce que oui, c’était Priam, son ami, un de ses meilleurs amis même, pas un mutant. Pas un fichu dégénéré qui se prenait pour un pokemon cracheur de feu, et pourtant elle les avait bien vu, ces flammes, dégoulinant de ses mains comme façon coaltar. Elle ne pouvait pas nier leur existence, puisque c’était nier une partie de l’être même du jeune homme, une part inhérente de lui-même dont il ne pourrait jamais totalement se défaire, inscrite et pyrogravée dans son ADN, surement. Malgré tout ça, c’était donc à lui qu’elle avait craché le morceau, ce bon gros morceau de mensonge et de non dits qu’elle gardait coincé au fond de sa gorge depuis des semaines, menaçant de l’étouffer à tout moment. Peut être ne se rendait il pas compte de l’énormité de ce qu’elle venait de lui avouer, et c’était normal, après tout : comment aurait il pu deviner qu’avec ces quelques phrases, il pouvait la faire tomber elle, mais aussi la quasi-totalité de sa fratrie, uniquement en transmettant ses révélations aux bonnes personnes ? Peut être qu’il le savait, mais ne semblait pas s’en émouvoir plus que ça. C’était de bonne guerre, après tout.

A présent, Aspen ne savait même pas si elle se sentait soulagée ou non de ses révélations : elle avait toujours ce poids au niveau de la poitrine, cette envie de pleurer toutes les larmes de son corps, bien que sa respiration soit redevenue un peu plus régulière. Elle écoutait ce que racontait Priam, sans rien dire, le bout d’une de ses lames coincée sous un ongle, le regard rivé sur le sol. Une bénédiction, elle avait tellement de mal à le voir comme ça… Elle essayait pourtant, parfois, depuis qu’elle avait appris pour Lorcan, mais le plus souvent entendre ce genre de choses faisait courir un frisson de dégout sur son échine. Même les capacités les plus bucoliques, elle les trouvait au mieux inoffensives, ou plus simplement totalement inutiles. Les humains ont toujours vécu et survécu sans ça, c’était ce qu’on lui avait martelé depuis l’adolescence, il n’y avait aucune raison qu’il nous vienne à pousser des ailes ou des écailles comme ça, d’un coup. Ces certitudes étaient si profondément ancrés dans son éducation que de devoir s’en défaire était aussi aisé que de s’écorcher vif avec les ongles. Pourtant, elle avait du le faire, au moins en parti, pour Lorcan. Maintenant, elle allait devoir encore en ôter une couche si elle voulait garder Priam auprès d’elle. Se montrer digne de sa propre mansuétude, probablement.

- Je … Je suis consciente que ce que je … Ce que j’ai pu faire est horrible. J’ai appris à dédramatiser le geste, à me persuader que c’était le bien commun, tout ça mais … * elle  se tut un instant, avant de reprendre dans un murmure* mais au final, la conclusion est la même : j’ai tué des gens. Des vrais gens, avec une famille, des amis, un passé. Des méchants beaucoup, mais aussi des gentils, surement. Je l’ai fait parce qu’on m’a persuadé que c’était ce qu’il fallait faire, et maintenant ...

Elle reposa sa tête contre la murette derrière elle, une mèche de cheveux retombant sur son visage épuisé par les larmes et le stress, alors qu’elle tournait ce dernier pour fixer Priam de ses grands yeux tristes :

- Maintenant je flippe rien qu’à l’idée qu’on puisse s’en prendre à mon frère, qui est surement l’être le plus exceptionnel au monde. Et à partir de ce soir, j’vais aussi flipper qu’il t’arrive un truc, à toi aussi. C’est risible, hein ? J’suis sure que c’est risible au fond, mais j’arrive pas encore à m’en amuser…

Elle garda le silence un instant, comme pour digérer ses propres paroles en plus de celle du mutant, alors que le bout de la lame qu’elle tenait contre son ongle avait percé sa peau délicate, où perlait à présent une petite goutte de sang. Elle se pinça les lèvres, réfléchissant à la suite de sa réflexion avant de continuer. Si elle avait si bien commencé, autant aller au bout de son histoire, que son sac soit vidé pour de bon. Au pire, libre à Priam de ne pas la croire, ou de se foutre de sa gueule à un moment.

- Je suppose que dans le camp auquel j’appartiens, on peut pas se permettre de faire des distinctions. Y a pas de bons ou de méchants mutants, là bas, juste des dégénérés à détruire. T’es pas un dégénéré Priam. Mon frère n’en est pas un non plus. Je refuse de vous voir comme ça. Alors je suppose que si je fais cas pour vous, je ne peux plus continuer comme je le faisais avant. Je ne peux plus être une meurtrière qui supprime des futurs sans songer au fait que le mutant en face de moi avait peut être des frères, des sœurs, des enfants. Je ne peux plus. Il faut que ça cesse … Tu vois ce que je veux dire ?

Elle fixait toujours le jeune homme, intensément, dans l’espoir qu’il lui donne réplique, un rien, n’importe quoi, une tape sur l’épaule même. Bien sur, elle préfèrerait un calin et un grand discours émouvant, mais elle venait quand même de lui avouer être une espèce de meurtrière en série repentante. Le moment n’était peut être pas propice aux embrassades, aussi amicales soient elles …



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MessageSujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen   through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Icon_minitimeDim 26 Juin 2016 - 0:02



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Pour le Mikaelson, le monde n’avait jamais été une fresque en noir et blanc. Funambule des nuits sans étoiles, il avait passé sa vie à lorgner sur le précipice, s’imaginant croiser cette route, flirtant avec l’illégalité d’une existence vouée à la lutte. Il aurait tant aimé pouvoir fermer les yeux un instant, prétendre que le manichéisme étalé sur les écrans de télévision des foyers endormis s’appliquait à sa vie de fils de personne. Priam savait que la réalité était autre, que sur cette grande fresque de l’univers les couleurs berçaient les écorchures des hommes. Le brun aurait aimé pouvoir porter un regard accusateur sur son amie. Pouvoir la juger sans sentir son myocarde se serrer à l’idée de condamner celle qu’il avait commencé à considérer comme une prolongation de sa personne. C’était plus facile ainsi. Plus aisé de la mettre dans le même sac que les autres plutôt que d’écouter ce qu’elle avait à dire. Le mutant faisait de son mieux pour associer l’image d’Aspen à celle des chasseurs qu’il avait croisé. Celle de ceux l’ayant arrachés à son foyer, celle de celui lui ayant presque volé sa vie. Pourtant, ça sonnait faux, ça grinçait au milieu de son thorax, à croire que l’océan vivant dans ses poumons rejetait l’épave du souvenir de la Wolstenholme. A croire que le jeune homme ne pouvait se défaire de son amie de la sorte. Alors oui, peut-être qu’il était un peu idiot, un peu trop tendre. Peut-être que les années à fuir une tare qu’il n’avait pas demandé n’avait pas réussi à bétonner son armure, renforcer les remparts qu’il cherchait à mettre entre lui et le reste du monde. Peut-être que c’était mieux ainsi. Priam aurait voulu ne pas se laisser atteindre par les mots d’Aspen. Il aurait préféré avoir le cœur assez dur que pour ne pas le voir céder à cette fragilité que la rousse affichait si pudiquement. Contemplant la carcasse battue par la vie de son amie, celle-ci lui paraissait défaite. Ses prunelles contemplant la jeune femme, le pyrurgiste se laissa dévaster par les iris de la belle s’accrochant à son regard. Un souffle éteint aux lèvres, des mots qu’il ne souhaitait plus prononcer reposant au fond de sa gorge, le brun se sentait tout bonnement penaud. Incapable de détourner l’océan de ses yeux de la naufragée lui faisant face, il passa une main fébrile dans sa chevelure en un contact fébrile se voulant rassurant pour lui-même. Aspen lui donnait l’impression d’avoir besoin d’aide, telle une égarée à qui l’on tendrait une bouée de sauvetage. La rousse se perdait dans ses mots, naufragée buvant la tasse à chaque nouvelle parole qu’elle libérait de la prison de ses lèvres sans que Priam ne puisse rien faire pour l’aider. Lui aussi se débattait avec ses maux, avec les fantômes de son passé venant peupler l’univers tatouée à même ses paupières. Le brun comprenait bien ce que son amie cherchait à lui dire. Il comprenait trop bien les défauts de ce manichéisme barbare appliquée à tord et à travers par les deux camps. Cette haine aveugle laissant les uns et les autres borgnes et dissidents.  Les poings serrés, ses prunelles céruléennes se perdaient sur le bout de ses chaussures trouées par toutes ces mésaventures s’accrochant à sa chair, le retrouvant au détour des ruelles peu fréquentées de cette ville. Il avait du mal à tenir son regard, retenir les bords de cette déchirure qu’elle affichait soudainement, plaie à vif dont le Mikaelson ne savait pas comment s’en occuper. Se mordillant la lèvre inférieur dans un geste nerveux, le géant avait des airs d’enfants, le dos vouté, le regard perdu au sol alors qu’il restait immobile à croire qu’on finirait par l’oublier s’il ne faisait pas connaître sa présence. Néanmoins, il sentait les prunelles d’Aspen s’attarder sur sa silhouette, sentait le poids de son regard et la lourdeur des propos qu’elle avait partagée. « Je comprends.. Enfin, aussi bien que je peux comprendre dans ma situation. » Aussi bien qu’il le pouvait en restant de l’autre côté de cette ligne imaginaire que la haine avait créée, la peur aussi. Il n’y avait plus d’ange, plus de démon, juste des êtres déchirés par des allégeances et des croyances trop lourdes pour leurs épaules voutées. Priam le savait très bien, lui qui avait gouté aux lèvres de la mort avant d’avoir l’âge de comprendre ce que ça signifiait véritablement que d’être en vie. « Je sais pas ce que t’attends de moi. Sincèrement, je sais pas quoi dire pour rendre cette soirée un peu moins étrange qu’elle ne l’est déjà. » Reposant ses prunelles sur la belle, il lui offrit le fantôme d’un sourire alors qu’il haussait les épaules de cette manière nonchalante qu’il affichait pour la taquiner habitudellement. Même ses habitudes paraissaient beaucoup plus lourdes sous ce silence à couper au couteau. « Je ne suis pas un ange non plus, Aspen. J’ai tué. Sans le vouloir. Pour me défendre. J’ai tué un chasseur et ses petits copains m’ont retrouvé. J’ai fait de la taule pour ça, préférant finir derrière les barreaux plutôt que de voir mes proches subir les conséquences de ma nature. Parce que c’était ça le problème. Il est venu chez moi, à mis un flingue sur ma tempe parce que j’étais un monstre à ses yeux et c’est moi qui me suis retrouvé en taule à attendre de voir le bout du couloir de la mort. » Malgré lui, malgré cette superbe qu’il affichait en permanence et ce contrôle qu’il possédait pourtant tout le temps, la voix du mutant semblait gronder comme le tonnerre. L’orage de ses sentiments claquant à l’intérieur de sa bouche alors qu’il se remémorait les années perdues à cause de ces chasseurs et de leurs idéaux. Mais Aspen n’était pas comme eux, elle ne pouvait pas être comme ces gens-là alors qu’elle se repentait humblement face à lui comme si elle avait des comptes à lui rendre. « Je peux décemment rien te promettre, mais on va trouver un truc. T’as pas à supporter tout ça toute seule. » Malgré la distance continuant à les séparer, fossé creusé par les mots qu’ils avaient pu prononcer, l’esquisse d’un sourire se voulant rassurant qu’affichait Priam était plus tangible que la plus belle de ses promesses. Il y croyait. D’une manière ou d’une autre, il était prêt à l’aider, même s’il aura besoin d’un peu de temps pour digérer les choses qu’il venait de découvrir.

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