Sujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Ven 1 Juil 2016 - 22:59
SO you are one of them ...
Il comprenait. Il comprenait, c’était ce qu’il venait de dire. Mais comment pouvait il ? Elle avait surement tué des gens qui étaient exactement comme lui, elle leur avait enfoncé des lames froides entre les côtes, elle les avait laissés pour morts dans une ruelle, au fond des bois, ou elle avait bazardé des corps au fond de cours d’eau et de lacs glauques. Et pourtant, il comprenait ? Aspen retenait son souffle quand Priam reprit la parole, et se mit à déballer toute l’histoire. Toute Son histoire, celle qu’il avait tu, qu’Aspen avait deviné, à mots couverts, sans détail. Sa vie de rue semée d’embûches, qui était en réalité bien plus que ça. Il avait tué, il avait été piégé, comme un animal acculé, et maintenant … Maintenant quoi ? Il était sorti, il avait payé son du à la société, et pourtant il avait encore ce statut d’animal traqué, et cette lueur d’urgence et de dépit dans le regard, toujours. Intérieurement, Aspen trouvait ça profondément injuste, et si elle s’était laissée aller, ne serait ce qu’un tout petit peu, elle aurait fait ce qu’elle savait faire le mieux dans ce genre de situation : elle aurait pris Priam dans ses bras et elle l’aurait serré, fort, en lui faisant des promesses stupides et mièvres, de celles auxquelles on ne croit pas, mais qu’on a juste besoin d’entendre. A la place, elle se mordait l’intérieur de la joue pour ne pas se remettre à pleurer, alors que ses yeux la brûlaient et qu’elle avait juste envie de se cacher dans un trou de souris. Aucun d’entre eux ne savait vraiment ce qui allait ressortir de cette soirée de dingue, mais une chose était sur : plus rien ne serait comme avant, peu importait dans quel sens.
- Je … Je suis désolée Priam … Tu ne méritais pas de vivre tout ça, vraiment et je … Je n’attends rien de toi… * elle soupira, se passant la main dans les cheveux dans une mimique parfaite du geste initié par son ami quelques secondes avant* je suppose que j’avais besoin que ça sorte… Et puis je vois pas à qui tu pourrais raconter tout ça de toute façon, hein ?
Elle laissa échapper un rire étranglé, ressemblant plutôt à un sanglot, alors que lentement, ses mains cessées de trembler. Elles devaient être trop fatiguées, elles aussi. Elle se redressa pour se décaler un peu, se rapprochant timidement de son ami, leurs mains se touchant presque, sans qu’elle n’ose initier le geste pour autant. Elle resta un moment comme ça, sans rien dire, songeant au moment où il leur faudrait descendre, et partir chacun de leur coté. Est-ce qu’il accepterait encore de la revoir, volontairement ? Est-ce qu’il garderait ses confessions pour lui, ou s’empresserait il de les répéter aux oreilles les plus généreuses et intéressées ? Elle espérait que non, mais d’un autre coté, elle ne pourrait n’en vouloir qu’à sa propre personne.
- Y a pas de promesse à tenir, je te l’ai dit, j’te demande rien. Je pouvais juste pas décemment te laisser te faire descendre pas ces tarés, c’est tout. Tu aurais fait pareil pour moi dans l’autre sens, j’en suis sure.
En tout cas, elle avait envie d’y croire. Dans un effort qui lui parut surhumain, elle se redressa sur ses jambes, chancelant un peu, ôtant la poussière inexistante sur son pantalon avant de fixer l’horizon : les coups de feu avaient cessé depuis plusieurs minutes, et il y avait fort à parier que les chasseurs battaient la forêt à la recherche de la chimère vers laquelle elle les avait envoyés. Priam serait tranquille pour rentrer chez lui, si il ne tardait pas trop trop.
- Hum … Je pense qu’on va pouvoir descendre. Enfin, tu peux descendre en premier, si tu veux être sur qu’on ne nous verra pas ensemble, et je prendrai un taxi. Et puis … Ben je suppose que tu voudras plus me voir, après tout ça, je comprendrais …
Elle avait terminé sa phrase dans un souffle, incapable de fixer le grand brun plus longtemps, frissonnant alors que le fond de l’air n’était pas si frais que cela. Elle n’avait pas envie de le laisser partir pour ne plus jamais le revoir. Mais elle n’avait aucun droit de le retenir pour autant …
Priam Mikaelson
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Sujet: Re: through the ruins, trying to save it, all that we gave, was it wasted + aspen Jeu 7 Juil 2016 - 13:56
If I am what people find in the shadows, am I a monster of the night, or a light in the dark?
Priam n’avait jamais connu la stabilité d’un foyer aimant. Jamais pu goûter à la justice indubitable d’une société se disant civilisée. Il n’avait jamais connu que la loi du Talion, la loi du plus fort. Œil pour œil, coups pour coups. Le brun avait été élevé avec le Styx dans les veines et du feu au bout des doigts. Il n’était rien de plus qu’un voyou, le genre qui prenait ce qui ne lui revenait pas de droit afin de créer sa propre chance. Le genre qui s’accrochait à la vie envers et contre tout, luttant contre tous les pronostics en sa défaveur. Aux yeux du Mikaelson, la justice était une notion surfaite. La vie était profondément injuste, de la naissance à la mort, le brun l’avait compris depuis ses plus jeunes années. Depuis toujours la différence était ostracisée, l’évolution redoutée. Déjà gamin, l’enfant de la misère avait pour le comprendre perdu au milieu d’une course contre le temps. Ainsi, voir Aspen réagir face à son histoire, une marée d’écume montant à ses prunelles, il avait envie d’arracher les embruns accroché là. Son histoire ne méritait pas les larmes qu’elle pourrait verser, les larmes qui avaient déjà coulées. C’était sa vie, une histoire élégiaque qui avait formée l’homme qu’il était. Il s’agissait d’un bagage que le mutant trainait partout avec lui. C’était sa vérité et rien ne pourrait changer ce qui s’était produit. « J’ai aucun intérêt à répéter ce que tu m’as raconté. » Souffla-t-il comme une promesse. Ses maux seraient bien gardé par le pyrurgiste, ce dernier prêt à s’accrocher aux secrets de la rousse envers et contre-tout. Le brun avait la rancune tenace, il n’offrait pas sa confiance aisément. Aspen avait déjà réussi à obtenir la seconde, avant seulement d’attiser la première. Ca prendrait du temps, le jeune homme en était conscient, lui faire à nouveau aveuglement confiance. Pourtant ça ne voulait pas dire que ça n’arriverait jamais. Esquissant en sourire timide et fatigué, il se rendait bien compte qu’en temps normal il aurait laissé son amie l’approcher. Il l’aurait laissée faire taire les doutes et cette tension entre eux d’une accolade amicale, se rassurant tous les deux sur le fait que rien ne pouvait ébrécher leur amitié. A cet instant, néanmoins, le brun se contentait de la fixer dans les yeux, incapable d’ouvrir aussi aisément à l’accoutumé ses bras et son cœur à la jeune femme. « Y a pas besoin de demander Aspen… » C’était plus profond que cela, plus tangible qu’un appel à l’aide. Trop tendre jusque dans ses fondations, Priam savait qu’il pouvait être trop ingénu. Néanmoins, il n’arrivait pas à être de ces personnes tournant la page sur ces personnes ayant tenu le rôle principale le long des chapitres de sa vie. Il s’accrochait envers et contre tout. Faisait de son mieux pour les aider en refusant de voir ces derniers se mouiller pour lui. Il avait un myocarde trop grand et les épaules trop étroites pour porter le poids du monde sur les épaules. Pourtant le mutant se prenait pour Atlas et refusait que la voute céleste en incombe d’autres. Imitant la chasseuse, une idée qu’il peinait à réconcilier avec l’image qu’il s’était fait de la Wolstenholme. Imitant cette dernière, il se releva en un mouvement fluide alors que ses yeux se posaient naturellement sur la ville en contrebas et les lumières au loin. Il se demandait si les chasseurs ayant accompagné la rousse étaient toujours dans les parages. S’il en croyait ce qu’elle avait dit au téléphone, ils devaient être loin à battre du vent dans l’espoir de trouver un mutant s’étant réfugié en forêt. Une diversion de taille qui lui permettrait de rejoindre Graham. L’idée du chasseur et de sa perversion arriva à faire frissonner le brun qui retourna son attention vers Aspen. Il hocha naturellement la tête, faisant peu attention au fait qu’elle ne le regardait pas dans les yeux, jusqu’à ce qu’elle n’achève sa phrase en un souffle. Fronçant les sourcils, Priam la toisa du regard en enfonçant ses mains dans ses poches à l’image d’un gamin ne sachant pas trop s’il devait parler ou garder le silence. « Je vais partir en premier, j’ai pas de quoi prendre le taxi donc ça sera plus aisé. » Un brin de sarcasme dans la voix, il espérait vainement arracher ne serait-ce qu’une once de gaité afin d’éclairer les traits de son amie. « Tu devrais être moins dure avec toi-même. Je dis pas que je vais te proposer d’aller boire un verre dès demain, laisse-moi du temps et on verra. » Ca prendra le temps qu’il faudra, il n’en doutait pas, de la même manière qu’il ne doutai pas qu’il finirait pas revenir vers la rousse. Il leur fallait juste laisser le temps au temps de digérer ce qui venait de se produire. De mettre les points sur les i et arriver à faire sens de leurs différences dans l’espoir de n’en être que plus proche. Détournant le regard, Priam se dirigea naturellement vers l’échelle les ayant menés jusqu’au toit.
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