-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Pour Andreas, il avait été évident qu’il devait être sur place lors du discours d’Isolde concernant sa victoire. Avec elle arrivait la levée du couvre-feu et de la quarantaine et, bien que ce ne soit pas la fin des hunters, ça aiderait déjà de ne plus avoir un maire anti-mutant doté d’une milice privée, couverte par lui et l’administration. Cependant, il n’était pas dupe, il y avait un long travail qui attendait Isolde, elle allait devoir repérer les éléments pourris et s’assurer de leurs agissements. Il attendait par ailleurs que le couperet tombe un jour mais, pour l’instant, il ne s’en souciait guère, il avait d’autres préoccupations. Beaucoup d’autres. Alana ne donnait plus signe de vie, il était certain que ça n’était pas normal et il était, il devait l’avouer, mort d’inquiétude à l’idée qu’il lui soit arrivé quelque chose. Moira s’était certes remise physiquement mais, le mental ne suivait pas et il s’inquiétait sans cesse pour elle. Quant à Artur... ce gamin mettait à mal ses nerfs comme nul autre, partagé entre la colère, l’inquiétude et le besoin de le protéger de lui-même et de cet univers dans lequel il évoluait. À propos de tout ça, Andreas était en état de nerfs constant et en pleine réflexion, son esprit n’était jamais tranquille et sa souffrance ainsi que sa culpabilité toujours bien présente.

Quand la première bombe explosa, Andreas, déjà contre un mur ne fut pas projeté. Sonné et blessé en revanche, il ne put pas l’éviter. La violence et la rapidité de la déflagration ne lui avait laissé aucune marge de manœuvre, comme à beaucoup. La seconde le projeta au sol et le laissa sonné quelques minutes. Le bourdonnement, être sonné, il en avait l’habitude avec la mutation de Moira mais là, les choses étaient différentes. Il finit par se relever avec précaution et regarda autour de lui. Les morts, les blessés... Évidemment, rien ne pouvait se passer sans encombre. Il prit un moment pour réfléchir et adopta son masque impassible habituel. Il n’avait pas le temps de prendre garde à chaque visage, à chaque cri d’appel à l’aide. Il espérait que Moira et Artur étaient loin de tout ça et que si Alana allait bien, elle était loin elle aussi. Rapidement, il envoya quelques messages pour s’assurer de leur santé, sauf Alana dont il n’avait aucune nouvelle. Inutile de perdre du temps.
Il se dirigea finalement d’un pas rapide vers une sortie tout en prenant garde au danger que pouvait représenter les environs avec pareils dégâts. À plusieurs reprises, il passa à côté de gens qui n’avaient pas eu sa chance, il n’hésita même pas à contourner certains blessés. Il ne s’arrêta que pour une seule et unique personne, en connaissant sa silhouette que trop bien. Nerea. Il pressa le pas et s’arrêta près d’elle.

- « Nerea, as-tu été blessée ? »

Il l’inspecta rapidement, chose qu’il n’avait même pas faite pour lui-même, jugeant qu’il allait bien s’il arrivait à tenir debout. Pour lui, hors de questions de se pointer aux urgences. Il devrait faire avec, quoi qu’il ait, à moins que ce ne soit grave.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Toujours un peu sonné, les oreilles bourdonnantes, Andreas n’avait d’autre choix que d’avancer. Il ne pouvait savoir dans quel état était le bâtiment, pas plus qu’il ne pouvait être certain de son état. Il n’avait ni le temps, ni la volonté de s’occuper de tous les blessés qu’ils croisaient. Il n’était pas médecin et en bon pragmatique, il avait parfaitement conscience qu’il ne pouvait pas aider tout le monde voire qu’il pourrait même nuire à certains en intervenant. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était, au mieux, utiliser sa mutation pour étouffer les incendies dans l’œuf en jouant avec la pression atmosphérique, rien d’autre et la chose aurait pris bien trop de temps. Déclencher un orage était trop risqué étant donné le nombre de hunters qu’il y avait dans les parages... il était donc logique qu’il n’agisse pas. En revanche, il pouvait s’occuper de Nerea, il ne pouvait d’ailleurs pas faire autrement. Il la connaissait et il s’en préoccupait presque qu’autant qu’il se préoccupait de ses propres enfants, quoi que son fils puisse croire. Il ne répondit donc pas immédiatement à la question alors qu’il l’inspectait et en voyant le sang sur sa main, il alla vérifier que la plaie n’était pas trop profonde ou grave.

- « Des bombes. Posées par qui, je l’ignore mais, certainement pas par nous. » Le nous étant bien entendu Insurgency. « Nous savons tous les deux que ce ne sont pas ses méthodes et que ça ne nous apporterait rien de bon. » Il était là tout aussi clair qu’il parlait d’Isolde.

Isolde avait gagné ces élections et personne de chez eux ou même d’Uprising n’aurait ruiné cette journée beaucoup trop importante pour l’avenir des mutants en ville. Dans son esprit, il ne faisait aucun doute que tout ça avait été causé par les hunters, mécontents du résultat. Intérieurement, il enrageait. Comment avait-on pu laisser une telle chose arriver ? Qu’avait fichu la sécurité ?
Sans se démonter, Andreas arracha une longue pièce de tissu de son pull et la posa sur la plaie à la tête de Nerea. Ça n’était clairement pas stérile mais, il fallait faire avec les moyens du bord. Il observa ensuite sa main. Rien ne semblait vraiment cassé mais, il ne pouvait pas le savoir comme ça. Aussi, il recommença l’opération, ruinant un peu plus son pull et enroula le tissu de façon à ce qu’elle ne puisse pas trop bouger les doigts et faire travailler sa main.

- « Fais pression avec ça sur la plaie. Elle n’est pas profonde, ça devrait arrêter le saignement pour ta main, je ne peux pas faire mieux. Rien à signaler du côté du bébé ? »

Il regarda autour de lui et entendit quelqu’un appeler à l’aide. Il ignora pour le moment les cris, s’occupant en priorité de son étudiante.

- « On devrait sortir d’ici. Impossible de savoir à quel point le bâtiment est stable après deux explosions comme celles-ci. »

Andreas avait de nombreuses bases et connaissances dans de nombreux domaines mais, il ne se serait pas prétendu expert pour autant. Il était capable de soigner des blessures mineures mais, pas de faire des miracles, surtout dans ces conditions. Et, il ne fallait pas avoir fait des études poussées en matière d’architecture pour savoir que le bâtiment n’était plus tout à fait stable.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

S’il n’avait pas croisé Nerea, il aurait été peu probable qu’Andreas s’arrête pour quelqu’un. Il l’aurait peut-être fait pour quelqu’un d’autre de sa connaissance, quelqu’un d’autre pour qui il avait de l’affection mais, la question ne se posait gère puisque c’était sur la jeune femme qu’il était tombé. Quelque part, il en était heureux, il pourrait ainsi s’assurer qu’elle sortirait de là en un seul morceau ou au moins, essayer que les choses se passent ainsi. Il n’avait pas le temps de s’en faire pour d’autres personnes à présent, Moira était en sécurité, Artur déjà transporté loin d’ici et Alana... il préféré ne pas y penser. Le pragmatisme du généticien était parfois poussé à l’extrême et ne plaisait pas à tout le monde mais, c’était ainsi qu’il fonctionnait, il ne s’arrêterait ni pour des étrangers, ni pour des mourants. Il fallait parfois se rendre à l’évidence et il était capable de le faire pour les autres. Il espérait simplement que Nerea ne souhaiterait pas venir en aide à chaque personne sur leur chemin. Cependant, il ne se faisait pas de souci de ce côté-là, il savait que la jeune femme était capable de garder la tête froide et que s’ils devaient partir, elle le ferait.

- « Exact. Il est fort probable qu’un hunter ait décidé de faire de l’excès de zèle quand Lancaster a perdu la face. Espérons qu’il ait raté son coup et qu’elle soit en vie. »

Une fois qu’il se fut occupé de Nerea, il se décida à en faire autant pour lui-même. Il n’avait que quelques coupures dont la plupart ne contenait même pas un morceau de verre. Il arracha ce qu’il put et fit le point sur son mal de crâne et le bourdonnement incessant qu’il entendait. Il n’aurait peut-être pas réellement le choix que de s’arrêter à l’hôpital, il n’était pas à l’abri d’une commotion. Surtout avec deux chocs successifs. Quand il la vit saigner du nez, il attendit de voir si ça allait se calmer et ce fut le cas. Au moins, ils, surtout elle, étaient tranquilles de ce côté-là.

- « Deux... Félicitations. Je suppose. » Ils n’avaient vraiment jamais discuté en profondeur des circonstances ni de son ressenti par rapport à ça alors, il ne préférait pas s’avancer. « Du mouvement ? Espérons que tu ne commences pas le travail dans les minutes qui suivent, je ne suis pas le mieux placer pour ça. Et oui. À part un bon mal de crâne et un bruit de fond incessant, je vais bien. Je suis habitué à ça avec ma fille, rien de problématique. » Il hocha légèrement la tête, pas surpris d’apprendre que chacun s’occupait de sa propre survie. « Rien d’étonnant là-dedans. La panique n’a jamais fait un bon moteur d’évacuation. »

Réfléchissant quelques secondes à ce qu’il convenait de faire, il finit par lui faire signe de la suivre pour aller voir de qui il s’agissait. Il n’annonça pas leur arrivée, au cas où. Andreas n’était pas paranoïaque mais, en pareilles circonstances, il était méfiant. Rien, absolument rien ne disait que des hunters n’en profiteraient pas. Quel que soit le déclencheur de ces explosions, ça ne pouvait être que des hunters. Aucun groupe mutant n’aurait risqué de perdre Isolde et la chance qu’elle leur offrait à tous.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Andreas ne pouvait que spéculer quant au responsable de ce carnage, tout comme il ne pouvait qu’espérait qu’il avait raté sa véritable cible si tant est que ce soit Isolde. Il voyait assez mal qui cela pouvait être d’autre étant donné le lieu et l’événement. En attendant, quoi que ce soit, il ou elle avait réussi à créer une vague de panique, le tout était de passer au travers. Dans leur désorganisation, les gens ne prendraient certainement pas garde à un quinquagénaire et une femme enceinte, certains auraient probablement piétiné leurs proches à courir paniqués comme ils le faisaient. Cependant, Andreas pouvait comprendre sans aucun mal qu’il n’était pas donné à tout le monde de garder la tête froide au milieu d’un tel carnage. Plusieurs personnes de son entourage lui avaient fait un jour remarqué que son pragmatisme extrême aurait très probablement pu le faire échouer à un test de personnalité. Il ne les avait pas contredits, c’était exact. Il n’y avait eu qu’une femme pour le ramener à de meilleurs sentiments et l’obliger à être plus conciliant, femme qui n’était plus. La mort semblait le fuit alors même qu’il l’attirait à lui. Quelle ironie.

- « Tu verras lorsque le moment sera venu. Il faudra juste que tu mesures la portée de tes choix. Tenter d’évaluer toutes les possibilités et prendre une décision. » Exactement ce qu’il lui apprenait à faire en cours même si ça n’était pas implicite. « Calme-toi Nerea. Respire à fond. Tu t’emportes, ça n’est pas bon pour toi, surtout pas pour le moment. »

D’un calme olympien, il la temporisait, sachant parfaitement qu’elle en avait besoin, surtout en ce moment. Ça n’avait rien d’un rappel à l’ordre, loin s’en faut mais, si elle continuait de stresser et de s’énerver, il y avait un risque important qu’elle mette ses enfants au mode ici et maintenant et, comme elle n’avait si bien détaillé, les lieux n’étaient pas en état et il n’était pas qualifié même s’il savait vaguement comment s’y prendre. Ses angoisses de jeune père avaient laissé des traces et ses recherches en la matière avaient été un peu trop... poussées.

Une fois à côté de l’homme qui avait hurlé quelques instants plutôt, Andreas tenta de se souvenir du pourquoi le visage du jeune homme qu’il avait en face de lui, lui était familier. Calmé par le pouvoir de Nerea, il ne gesticulait plus bien qu’il soit grièvement blessé. Il le détailla sans même s’en rendre compte et fixa son regard sur la jeune femme qui l’accompagnait. Il fit hocha la tête en signe de négation et se penchant pour ramasser une arme qui était tombée non loin. Il vérifia la sécurité et la cala provisoirement dans sa ceinture.

- « Laisse-le dont s’agiter. Il finira par mourir de son hémorragie, lentement je l’espère. Notre victime est un hunter en herbe. Je l’ai vu tué un enfant le mois dernier et il n’a fait preuve d’aucune rapidité si j’en crois ce que m’ont raconté ses parents... Et je les crois. Il ne reste plus qu’à espérer que personne ne viendra le chercher. »

Il avait dit tout ça à l’oreille de Nerea une fois redressé. Il ne s’encombrerait pas d’un blessé tel que celui-là, surtout pas s’il était hunter.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Tout père qu’Andreas était, il n’allait pas dire à Nerea ce qu’elle devait faire. Elle choisirait elle-même ce qui était bon pour elle et, quoi qu’elle fasse, elle devrait vivre avec. C’était là tout le problème pour elle d’ailleurs. Tous pouvaient la conseiller, beaucoup devaient sans doute même tenter de lui dire quoi faire, de son côté, il ne ferait rien de tel. Il pourrait à la limite lui raconter la façon dont il avait vécu les choses mais, rien de plus. Ce n’était, somme toute, pas le moment. Si elle avait besoin de lui, elle saurait où le trouver. Pour l’heure, il avait besoin qu’elle reste calme pour qu’ils puissent sortir de là.
Le fait qu’elle reste calme, précisément face à l’homme qu’ils avaient en face d’eux était un avantage. Il avait ainsi le temps d’analyser la situation, de savoir quoi faire. Le bracelet, il ne l’avait pas vu, ce qui était relativement agaçant mais, toujours calmement, elle s’en chargea. Finalement, chacun avait fait sa part du travail sans le savoir. Il attendit un instant, la laissant agir alors qu’il s’assurait que personne n’allait se précipiter vers eux. Cependant, il mit sa main sur son épaule et lui signifia son désaccord, toujours à voix basse.

- « Ne t’abaisse pas à ça Nerea. Si réellement tu veux faire quelque chose pour nous mettre en sécurité, dis-lui de se taire. Il ne survivra pas longtemps. Je l’aurai volontiers exécuté moi-même mais, j’ai fait une promesse... »

Une promesse à laquelle il se tiendrait même si, ici, c’était un cas de conscience. Il n’avait pas assisté à ce qui était arrivé à cet enfant dont il avait parlé mais, il avait dû aider les parents, il avait dû leur expliquer et il l’avait déjà fait bien trop de fois, ce qui ne facilitait pas les choses pour autant. Il haïssait les chasseurs de façon viscéral mais, son fils, son propre fils en était un et il devait éviter à tout prix de se faire remarquer. S’il ne pouvait pas achever celui-là, il ne pouvait pas l’aider non plus. Il réfléchit en vitesse et inspira après avoir fermé les yeux un très court moment.

- « Une promesse que je ne peux pas tenir, pas cette fois. »

Il s’approcha du hunter et mit un genou à terre devant lui. Le regard haineux qu’il posa sur lui fut sans appel, le sien aussi. Froid, indifférent, il posa ses mais à des endroits de son corps portant déjà des marques de blessures et de brûlures. Il se tourna vers Nerea.

- « Fais le taire s’il te plait. Pas la peine de rameuter tous les bons samaritains des environs. »

Quand elle eut terminé sa phrase, l’atmosphère s’alourdit autour de lui et du chasseur et dans les secondes qui suivirent, le chasseur était mort, comme foudroyé sans aucun éclair. Il n’avait pas eu besoin de généré des arcs électriques conséquents et heureusement, un orage au-dessus de Radcliff aurait été tout ce qu’il y avait de plus succès vu la météo des derniers jours.

Spoiler:

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Andreas comprenait parfaitement l’envie de Nerea, cependant, s’il avait réagi, ça n’était pas par simple envie de tuer. Jamais il n’avait tué par plaisir, il avait toujours tué par nécessité et ici, il y avait plusieurs raisons cachées derrière cet acte. Il voulait que plus aucun mutant ne puisse être victime de ce jeune homme mais aussi empêcher Nerea de tomber dans ce travers meurtrier. Il n’était pas nécessaire qu’ils deviennent tous des meurtriers. Quelques uns pouvaient encaisser cette responsabilité et il le faisait. Il ne se dédouaner pas de ses actes mais entre lui qui avait déjà vécu la moitié de sa vie et elle qui allait être mère, s’il l’un des deux devaient risquer les ennuis, c’était lui, pas elle. Qu’elle l’accepte ou non n’y changerait rien, il veillait sur ses proches et les gens en qui il croyait, c’était aussi simple que ça.

- « Il n’en a pas eu mais ce n’est pas une raison pour que tu deviennes un meurtrière. Pense à ton avenir. Trop d’entre nous on déjà du sang sur les mains par leur faute. Il n’est pas nécessaire de gâcher ta vie pour quelqu’un comme lui. La mienne en est déjà à sa moitié et je n’aurai plus jamais l’occasion d’être heureux comme toi tu pourras l’être. »

Il observa un moment le cadavre et se tourna vers Nerea qui avait sans doute mal pris la chose voire ne comprenait pas pourquoi il avait changé d’avis. Il avait vu son regard, son envie d’en découdre, de se venger pour les autres. Oh ça non, elle n’était pas ravie mais c’était le cadet de ses soucis. Il pressa doucement son épaule et la regarda dans les yeux.

- « Des gens comme moi ont déjà du sang sur les mains, beaucoup trop et parfois à tort. Tuer les hunters ne te soulagera pas le moins du monde, prendre le temps de le faire non plus. Ça ne soulage personne. Tant que je peux t’épargner d’avoir ce sang sur les mains, je le ferai. Je ne suis pas toujours d’accord avec Isolde mais elle posera de bonnes bases. Un homme mort est un homme mort quoi qu’il arrive. La torture n’est pas une solution, morale ou physique. Pas la peine de tomber au niveau des hunters. Tu vaux mieux que ça Nerea. »

Oh, il avait conscience qu’une bonne partie de son conseil, petit discours tomberait à plat mais... il devait essayer. Sauver les plus jeunes des travers qui l’avaient déjà balayé depuis longtemps. Il ne changerait plus, il était trop tard pour ça.

- « Et avant que tu me poses la question. Si j’ai l’occasion de me venger. Je le ferai. Mais tu sais ce que l’on dit. Fais ce que je dis, pas ce que je fais. Cette expression ne sort pas de nulle part. Pourquoi répéter les erreurs des autres ? Sortons d’ici. Tu pourras m’en coller une dehors. »

Il sourit légèrement, passant à côté du mort comme s’il n’avait pas existé un seul instant. Il devait s’assurer que Nerea allait bien et pour ça, il devait trouver des secours. Les sirènes retentissaient déjà.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Si Nerea voulait un jour parler de ce qui lui était arrivé, il serait là pour l’écouter. Il l’avait fait pour d’autres, il le ferait pour elle aussi. À tort, beaucoup de gens pensaient Andreas inaccessible, hors de portée, qu’il était le genre de personne avec qui on ne pouvait pas parler, hors, c’était quelque chose de parfaitement possible. Il est vrai que depuis la mort de sa femme, il n’était pas exactement le visage même de la joie de vivre, de la confiance, encore moins de l’ouverture. Andreas allait mal, Andreas s’enfonçait et pourtant, personne ne semblait remarquer quoi que ce soit, trop bon qu’il était à dissimuler ce qu’il pouvait bien penser ou vivre. La vérité, c’était qu’Andrea ne pouvait parler à personne, il était seul et s’en accommodait très bien. Son assistant, malgré la meilleure volonté du monde avait un mal infini à lui arracher quelques sourires en coin. L’homme qu’il avait été était mort avec celle qu’il avait aimée. La colère, la haine était donc des émotions qu’Andreas comprenait bien, aussi, il n’avait aucun mal à comprendre ce que ressentait Nerea.

- « Et je serai là pour t’écouter quand tu l’auras décidé. Le tout, c’est de trouver un catalyseur. J’ai le mien, tu dois trouver le tien. Un qui ne te pousse pas au meurtre, comprends-moi bien. »

Pour le moment, ce qu’ils devaient surtout faire, c’était partir de là, surtout lorsqu’il commença à comprendre que Nerea n’allait peut-être pas si bien que ça et que ce qu’il avait dit tout à l’heure était très loin du domaine de l’impossible. Sa main derrière son dos, son regard, sa respiration. Tout ça ne lui disait rien qui vaille. Il l’écouta attentivement et eut un fin sourire, compatissant mais légèrement amusé également.

- « Si tu continues comme ça, c’est la main que tu me broieras bientôt. Il faut que je te sorte de là et vite. Continue à respirer calmement. Je sais que les circonstances ne s’y prêtent pas vraiment mais, essaie de penser à quelque chose capable de t’apaiser. N’importe quoi qui n’amène pas des envies de meurtres au passage. »

D’un pas tranquille, il l’aida à avancer droit vers la sortie, faisant abstraction de tous les cris, de tous les autres appels à l’aide. Sa priorité en cet instant, c’était son élève, élève qui allait finir par accoucher au milieu des décombres s’ils ne sortaient pas très vite. Il n’était pas tout à fait sûr qu’il trouve l’aide dont il avait besoin dehors mais, tout valait mieux qu’ici pour le moment.

- « Essaie de te calquer sur mon pouls. » Il posa ses doigts autour de son poignet, là où il savait qu’elle aurait une bonne prise. « Focalise-toi là-dessus. Nous allons sortir d’ici, plus de hunters, plus de fumée, plus de cris. Juste toi et moi, dehors. » Il avait parlé à voix basse, calme.

Une fois dehors, il aviserait bien de ce qu’il pourrait faire s’il ne trouvait pas de secours ou un moyen de l’emmener à l’hôpital.

-nerea & andreas-

No salvation , no forgiveness

Andreas ne pouvait pas savoir si Nerea viendrait lui parler ou non, ce choix était le sien. Il ne forçait généralement son prochain qu’à une seule chose, se dépasser. En dehors de ça, il restait exigeant, souhaitant plus que tout que son entourage soit en sécurité et avance sans cesse. Il était de ceux qui estimaient que l’amélioration était toujours à portée de main, en toutes circonstances ou presque et dans tous les domaines que l’on pouvait choisir. Tant qu’il lui était assuré que Nerea continuerait à avancer, il ne voyait aucun raison valable pour l’obliger à parler ou à s’ouvrir. Lui-même très secret, il n’allait pas lui imposer une chose pareille.
Un léger sourire au coin des lèvres alors qu’elle exprimait sa douleur et son inquiétude à sa façon, il continua à avancer avec elle, tentant de la calmer, d’influer sur sa respiration et son rythme cardiaque autant que possible. Il leva les yeux au ciel mais continua d’avancer.

- « Je n’ai pas dit ça serait facile. Ce serait certainement mieux si c’était facile mais, ça ne l’est pas. Je t’ai dit de penser à ce qui t’apaise, pas à ce qui te rend agressive. Le responsable sera mort tôt ou tard. Quant à tes parents, tu les retrouveras très bientôt. Tu es en vie, tu vas bien à l’exception de quelques blessures légères. Je ne t’abandonnerai pas sur la route, je reste avec toi jusqu’à ce que tu sois en sécurité et entre de bonnes mains et même là, je resterai avec toi jusqu’à ce que la personne que tu veux voir arrive. »

Il ne la lâcherait pas, il resterait à ses côtés, c’était aussi son rôle. Andreas prenait soin des autres, pas toujours de la meilleure façon ni de la manière la plus évidente mais, c’était ce qu’il faisait. Il la laissa tenter de retrouver son calme avec son aide. Plus les secondes avançaient et plus il se disait que tout ça finirait avec Nerea accouchant de ses jumeaux dans les prochaines minutes, les prochaines heures. Il devait trouver de l’aide, immédiatement.

- « Je veux bien te répondre mais, tu ne risques pas d’apprécier. Concentre-toi. Inspire. Expire. Je ne t’abandonne pas. »

Enfin, il finit par apercevoir un homme qui semblait déjà aider d’autres personnes mais, qu’à cela ne tienne. Il avait l’air de savoir s’y prendre et d’avoir les moyens de prévenir des secours appropriés. Sans broncher, il se dirigea vers lui tout en s’assurant que Nerea n’avait pas de mal à suivre son rythme largement revu à la baisse. Il interpella l’infirmier, l’urgentiste, le médecin, quoi qu’il soit et lui demanda, un peu précipitamment de l’aider. Andreas restait maître de lui en expliquant que s’il ne trouvait pas rapidement un moyen d’emmener la jeune femme à l’hôpital, ils auraient à gérer un accouchement au milieu du carnage dans lequel ils étaient.

- « Continue comme ça. Tu seras bientôt à l’hôpital, en sécurité. »

Il y avait largement plus de chance que les choses se passent ainsi à présent.

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