Sujet: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Sam 27 Fév 2016 - 16:08
it's so hard to say goodbye
— darian & alana —
If only I knew what I know today. I would hold you in my arms, I would take the pain away. Thank you for all you've done, Forgive all your mistakes. There's nothing I wouldn't do To hear your voice again. Sometimes I wanna call you but I know you won't be there.
Elle s'était levée ce matin, une gueule de bois atroce dans les tripes. Elle avait avalé un peu trop de bière la veille pour oublier le chagrin. Oublier qu'aujourd'hui, c'était le jour où elle enterrait sa mère. Ce qui rendrait la chose encore plus réelle. Sa mère était morte. C'était terminé. Elle allait l'amener à son dernier repos. Et bien que la Kovalainen-Mactyr ne croyait pas en un quelconque dieu, en aucun paradis ou enfer, elle ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'au moins, sa mère était maintenant dans un endroit meilleur. Meilleur que cette ville qui partait à la dérive. Enfiler sa robe noire lui avait fallu tous les efforts du monde. La gueule de bois l'avait quitté plus vite que n'importe quel médicament qu'elle aurait pu prendre. La peine, l'anticipation de ce que cette journée lui réservait avait suffit à chasser tous les effets de l'alcool de la veille. Maintenant, tout ce qu'elle ressentait, c'était le poids du monde sur les épaules. Léda lui avait fait à déjeuner. L'avait conduit jusqu'à l'église. Elle s'était tenu à ses côtés le temps des cérémonies. À peine Alana avait-elle osé jeter un coup d'oeil au cercueil. Accrochée au bras de Léda comme si sa vie en dépendait. Les gens étaient venus lui dire leurs plus sincères condoléances. Des paroles qui se ressemblaient toutes au final, qu'elle se forçait de remercier de sourire triste. Car elle n'était pas la seule qui pleurait Sonya Mactyr. Ses collègues, ses amis aussi. Tout ceux qui l'avaient connu la pleurait. Parce qu'elle avait été tellement chaleureuse avec tant de gens qu'il lui était difficile d'imaginer la pièce ne pas être ainsi remplie à craquer. Sans parler de l'église qui n'avait pas eu assez de bancs pour les accueillir tous.
Cependant à travers tous les visages, il en manquait un. Peut-être le plus important aux yeux de l'ancienne mutante... Elle voyait passer les voisines, les amis de longue date. Même la présence de Léda à ses côtés lui suffisait. Mais à chaque fois, les nouveaux visages défilaient sans qu'il n'apparaisse enfin. Darian. Qui ressemblait plus à une ombre qu'autre chose depuis qu'elle s'était réveillée. Trop orgueilleuse pour montrer que sa présence lui manquait, elle aurait au moins espéré qu'il se présente aux funérailles de sa mère. Pour Sonya, pour elle aussi. Comme elle aurait été présente si c'était la soeur du jeune homme qu'on enterrait. Le pasteur avait invité les gens à s'asseoir et les funérailles avaient commencées. Les secondes s'écoulaient et la blonde écoutait les paroles du vieil homme sans être capable de retenir les larmes qui coulaient sur ses joues. Elle avait beaucoup pleuré ses dernières semaines, à voir dépérir la Mactyr de jour en jour. C'était à se demander comment elle avait fait pour ne pas finir déshydratée, et où elle trouvait moyen de continuer de puiser de l'eau de son corps déjà faible après avoir passé presque un an dans le coma. Elle n'était d'ailleurs pas la seule à paraître si triste et le deuil remplissait la pièce jusqu'au plafond. Les beaux discours... jusqu'au sien qu'elle prononça avec difficulté devant la salle larmoyante. Sa voix se brisait à chaque deux mots placés mais elle avait réussi à se contrôler, à garder la tête haute pour dire un dernier adieu à sa mère. Célébrer la femme qu'elle avait été. Puis, ils étaient tous passés au cimetière où les fleurs étaient tombées telle une chute de pétales sur l'endroit de son dernier repos. Cette fois, elle avait véritablement éclaté en sanglots en voyant le coffre de la mort s'enfoncer dans le sol. Et aussi vite que tout cela avait commencé, c'était terminé. La fin.
Lentement les gens repartaient chez eux en passant dire une dernière condoléance à la jeune femme. Alana resta immobile devant le trou béant au sol pendant qu'on envoyait la terre recouvrir le cerceuil et bientôt, elle se retrouva seule. Léda était partie après l'avoir soutenue tout ce temps et l'ancienne mutante l'avait remercié. Elle avait besoin d'être seule un moment. Pendant de nombreuses minutes, elle resta là, tentant de se faire à l'idée. Ses pensées volaient vers un au-delà quelconque dans l'espoir que sa mère l'entende. Elle lui parlait, la remerciait même si c'était une conversation à sens unique... Ne recevant pas de réponses. Après un temps, la Kovalainen fourra les mains dans les poches de son veston noir et se retourna pour partir quand elle aperçut au loin, contre un arbre... Darian. Il était en train de partir, elle ne le voyait que de dos, mais elle aurait pu le reconnaître même dans la pénombre. Elle se précipita donc à sa suite, ses pas de plus en plus rapides. « Darian ! » Appelant son nom avec fermeté pour qu'il s'arrête, pour l'empêcher de fuir, elle finit par le rattraper et se planter devant lui. « Pourquoi t'es pas venu me voir plus tôt ? T'aurais pu au moins venir à la cérémonie plutôt que de t'planquer à distance comme ça. » Elle avait déjà tellement pleuré face au deuil de sa mère aujourd'hui, qu'elle avait l'impression que plus rien ne pourrait s'échapper de ses yeux rougis et pourtant, elle les sentait déjà humides. « T'es où, hein ? Quand j'avais besoin de toi... » Parce qu'elle avait l'impression qu'il l'évitait et elle ne le supportait pas. Et ne comprenait pas surtout...
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Sam 5 Mar 2016 - 20:59
Au loin, Darian observe la scène. Il aurait dû s'approcher, pour venir glisser une main réconfortante contre son épaule, sauf qu'il s'est résigné. S'il fait ça, il ruine toutes ses chances de la maintenir loin de lui et ce n'est pas ce qu'il veut. Dans son idéal, elle rencontrera une personne capable de la protéger, même du malheur d'avoir perdu Sonya, sa mère. Lui n'est pas fait pour ça. Lui, il l'a juste conduite à l'hôpital par son inefficacité à être le meilleur ami protecteur dont elle a besoin pour avancer, alors il ne mérite pas de s'avancer. Combler la distance qui les sépare en plusieurs enjambées de géant est un privilège qui ne lui est pas accordé. Tout ce qu'il peut faire, c'est la regarder. L'épaule appuyée contre l'arbre à ses côtés, Darian n'arrive pas à se concentrer sur la mise en terre qui se joue devant Alana. Il ne voit qu'elle. Aux côtés de Léda, d'abord, les épaules voûtées et les larmes qu'il imagine sans fin roulant sur ses joues. Seule ensuite, lorsqu'elle dit enfin au revoir à la dernière personne venue rendre hommage à sa mère. Durant tout ce temps, l'ex-policier ne peut regarder ailleurs. Il réalise à peine le nombre incalculable de fleurs qui ont été déposées sur le cercueil de Sonya – il essaye de ne pas songer au fait que la sienne ne s'y trouvera pas. Elle comprendra pourquoi, de là-haut – il l'espère de tout son cœur. L'envie de la rejoindre tente plusieurs fois son esprit avide de sa présence : il fait un pas, peut-être un second lors de la deuxième tentative, avant de se rétracter. Il s'efforce de suivre cette ligne de conduite qu'il s'est imposé lorsqu'il a quitté sa chambre d'hôpital : ne plus la voir, lui parler, lui téléphoner, lui envoyer des messages. Ou en tout cas le moins possible. Couper les ponts avec Alana relève pour lui de l'inimaginable, de l'impensable – sans elle, il n'est plus grand chose. Darian devient l'ombre de lui-même, une carcasse vide qui se laisse mourir. Plus il garde ses distances, plus son corps refuse de continuer. C'est pour cette raison qu'il n'arrive pas à avaler grand chose depuis plusieurs semaines ; il manque, certes, mais des quantités bien en deçà de ce que son organisme a besoin pour être en bonne santé. La chose qui le maintient hors de l'eau ? Son travail. La moindre mission qui lui est proposée, quelle qu'elle soit, est acceptée dans la minute. Ça lui permet de sortir, de s'aérer l'esprit, et de ne surtout pas penser à elle dans les pires moments, quand l'envie d'entendre sa voix devient trop difficile à gérer. Darian devient un homme éperdu sans Alana dans son quotidien, mais il fait ça pour elle, rien que pour elle – faut juste qu'elle comprenne et qu'elle le laisse faire. Juste ça.
Sauf qu'au moment où il se décide à quitter les lieux, lorsqu'il l'aperçoit mettre ses mains dans les poches de son manteau et faire un premier pas sur le côté, il comprend que ce n'est pas aujourd'hui qu'il réussira à l'éviter. Le souffle court, Darian tente de poursuivre sa route... Mais son prénom qui passe ses lèvres l'arrête dans son idée et l'immobilise sur-le-champ. Merde, qu'il est faible. Complètement con aussi. Mais désespérément faible, lorsque dans le fond de sa voix il devine sa peine. Une seconde plus tard, elle est devant lui. Elle a ce regard qu'il ne connaît que trop bien – elle est contrariée. Toutefois, l'allemand a soudain tout le loisir de voir de près ses traits fatigués par cette journée particulière qu'Alana vient de vivre et il se maudit de pas être parti plus tôt. Il est pas prêt. Il est pas prêt à se confronter à elle alors qu'elle est dans cet état, parce qu'il va les blesser tous les deux dans ses essais infructueux pour l'éloigner. Il faut pas qu'il craque, surtout pas, sauf qu'il ne faut que son regard qui plonge dans le sien pour lui faire perdre pied. Darian aimerait pouvoir se montrer distant, détaché, comme s'il avait une véritable bonne raison d'être resté loin d'elle cet après-midi. Elle avait besoin de lui – et ça ça l'empêche de trouver la plus petite connerie pour justifier son attitude déplorable. Ne pouvant durer plus longtemps, ses prunelles se détachent des siennes pour lui permettre de pencher la tête en arrière. Il inspire un grand coup, dans l'espoir de trouver au plus vite une porte de sortie à cet échange. Pour le moment, il n'en voit aucune. Et il se doute qu'il n'en trouvera pas puisque son cœur tambourine d'être auprès d'Alana malgré les rappels à l'ordre de sa raison. « J'étais là. » Darian se doute que ces deux mots ne vont pas la soulager. Il était présent, certes, mais pas avec elle. Il n'avait pas le rôle qu'a pu avoir Léda de la soutenir lorsque les secondes devenaient trop difficiles à encaisser, ou lorsque les mots des personnes autour d'Alana faisaient résonner trop de souvenirs pour ne pas lui arracher de nouvelles larmes. Le regard fuyant, il vient fourrer ses mains dans les poches de son jean. Il est obligé de le faire, pour se donner des limites, quand il n'a qu'une seule envie qui lui travaille l'esprit : la prendre dans ses bras pour se faire pardonner. « J'étais juste pas avec tout le monde », qu'il ose rétorquer. A chaque nouveau mot, il s'insulte mentalement. Il se maudit encore, comme il a pris l'habitude de le faire depuis qu'il n'a plus le droit de la voir – qu'il s'interdit de la voir. « C'était une belle cérémonie. » Sonya serait fière d'elle, Darian n'en doute pas une seule seconde. Alana est forte. C'est même la personne la plus forte qu'il connaisse, la plus combative aussi. Même lorsqu'il essaye de la détourner d'une idée pour lui éviter le moindre mal, elle fonce quand même. L'ex-policier dit pas que c'est la chose qu'il préfère chez elle, mais il a appris à l'aimer comme toutes les petites choses qui font d'Alana celle qu'elle est à ses yeux : son idéal. Dans un effort pas aussi surhumain qu'il l'imaginait, Darian se permet de relever son visage vers le sien. Mauvaise idée. Ça lui coupe le souffle. Ça lui fait prendre conscience qu'il n'a vraiment aucune excuse pour être devenu le connard qu'elle doit voir en lui à présent. Parfois, il se dit qu'elle pourrait peut-être comprendre son choix de sortir de sa vie, pour lui permettre de continuer sans le poids mort qu'il est – mais tout le ramène à Alana. Son monde tourne autour d'elle et s'en éloigner revient à se cramer les ailes, à vivre une vie qui n'a plus le moindre sens. « Je... »Je peux pas te protéger. Vas-y, dis-le, hurle-le que t'es pas capable de la protéger, parce que même elle semble avoir envie de l'entendre dire, qu'une petite voix maligne lui souffle dans le creux de l'oreille. Ça le démange de s'emporter, pour qu'Alana arrête de croire en lui comme ça, en cette présence réconfortante qu'il n'est pas – qu'il ne sera jamais. Il a pas réussi à lui éviter la piqûre mortelle et il n'est pas non plus capable de panser son cœur de ses mots ou de ses gestes dans un tel moment. Il peut pas faire tout ça. Il aimerait pouvoir apprendre, tout découvrir avec elle ou pour elle, sauf qu'il a déjà essayé une fois et qu'il a échoué de façon lamentable. « Je crois que je vais te laisser, Alana, t'as passé une dure journée, faut que tu te reposes. On parlera une autre fois, d'accord ? » Sa voix est un mélange de tendresse et de dureté, lui-même l'entend, parce que Darian a dans la tête le dessein tragique de faire passer un message clair à la jeune femme : laisse-moi partir, sans pour autant réussir à prononcer ces mots ouvertement.
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Mer 16 Mar 2016 - 21:41
it's so hard to say goodbye
— darian & alana —
If only I knew what I know today. I would hold you in my arms, I would take the pain away. Thank you for all you've done, Forgive all your mistakes. There's nothing I wouldn't do To hear your voice again. Sometimes I wanna call you but I know you won't be there.
De tout son entourage, Darian était celui qui connaissait le mieux sa mère. Même Léda n'avait pas réellement connu Sonya puisque leur amitié était née en Louisiane, loin de Radcliff où la Mactyr était restée toute sa vie. Darian, il connaissait sa mère depuis toujours. Depuis qu'ils étaient gamins. C'était elle qui avait appelé l'ambulance quand Alana avait failli le tuer de ce premier baiser échangé. Elle avait même essayé de convaincre la mutante de ne pas fuir simplement à cause qu'elle avait peur de blesser davantage le jeune homme. Qu'elles trouveraient une solution. L'irlandaise aurait cru qu'au moins, Darian aurait pu se montrer aux funérailles seulement pour payer un dernier au revoir à cette femme que tout le monde aimait. Mais non, elle ne l'avait vu nulle part. Il avait disparu de sa vie depuis son réveil du coma et la jeune femme ne comprenait pas pourquoi. Était-il fâché contre elle parce qu'elle ne l'avait pas écouté et son entêtement avait failli lui coûter la vie comme il lui avait répété des milliers de fois ? C'était sa façon de montrer qu'il avait encore leurs anciennes disputes sur le coeur ? Tant de questions auxquelles elle n'avait pu trouver réponses parce qu'il ne donnait plus signe de vie. Pourtant, ils avaient été si proches autrefois. Puis, elle l'avait rejeté... et maintenant elle lui en voulait de l'éviter. Décidément, la jeune femme n'arrivait pas à se faire une raison. Peut-être bien qu'il avait raison de se tenir loin. Elle n'apportait que des ennuis. Il suffisait de penser à Sonya pour le voir... Elle était morte à cause des toxines qu'Alana avait dégagé toute sa vie. La raison même pour laquelle elle avait tenu le Segelbacher le plus loin possible. Et tous ses autres proches, en réalité. Son mode de vie prudent, s'assurant de ne pas dégager de substances dangereuses quand elle serrait une main à la mairie ou serrait sa mère dans ses bras. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait dû porter des gants pour ne pas contaminer les élus du conseil lors de soirées politiques. Mais même avec toutes les précautions du monde, elle avait causé la mort de Sonya.
Sonya, maintenant enterrée. Et se retrouver devant Darian présentement, sans son pouvoir pour le mettre en danger, c'était une tentation insupportable. Encore plus douloureuse maintenant qu'il la fuyait. « J'étais là. J'étais juste pas avec tout le monde. C'était une belle cérémonie. » Non, il n'était pas là. Pas là pour elle. Juste un fantôme caché quelque part. Certes, elle était rassurée de savoir que peu importe ce qui pouvait se passer entre eux, il avait au moins eu le respect de dire un dernier au revoir à sa mère même si c'était dans le plus grand des secrets, caché dans l'ombre. Ce qu'elle voulait dire, c'était... pourquoi n'était-il pas là pour elle ? Elle venait d'apprendre que son père était en ville, père qu'elle n'avait jamais rencontré. Elle devait s'habituer à une vie sans son don et n'avait plus sa mère auprès d'elle. Il n'y avait que Léda et les quelques bouteilles d'alcool qui étaient devenues ses meilleures amies. Elle se dégoûtait elle-même pour dire vrai. Tout ce qu'elle désirait c'était de retrouver une vie qui valait la peine de s'battre pour. Mais elle ne voulait pas d'une vie sans Darian. Ça n'en valait pas la peine.
Darian, son ami, son complice, son ange gardien. Et maintenant que sa mère était morte, la personne la plus importante à ses yeux même si elle le montrait atrocement mal. « Je crois que je vais te laisser, Alana, t'as passé une dure journée, faut que tu te reposes. On parlera une autre fois, d'accord ? » S'avançant d'un pas, elle l'attrapa par le bras pour s'assurer qu'il ne se défile pas. L'obliger à rester, à la regarder dans les yeux. C'était justement parce qu'elle avait passé une dure journée qu'elle ne voulait pas qu'il s'en aille. « J'ai passé presque un an à me reposer dans c'lit d'hôpital, c'est maintenant que j'veux te parler Darian. » Parler... Ele ignorait si c'était vraiment cela, mais elle voulait surtout comprendre. Avait-il rencontré quelqu'un pendant le sommeil de la belle ? Avait-il succombé à sa famille qu'il détestait tant et était devenu hunter, sachant très bien qu'Alana en serait dégoûtée ? Quoi ? La blonde voulait savoir qu'elle était la raison de cette fuite, cet éloignement. Elle avait été si habituée à le rejeter qu'elle n'était clairement pas certaine comme lui faire comprendre de rester.
Elle relâcha tout de suite son bras, dans un automatisme venant d'une vie entière à garder ses distances avec le monde. « Pourquoi tu m'évites ? » Peu importe s'il essayait de nier, elle était loin d'être idiote et savait pertinemment que c'était ce qu'il faisait. « Qu'est-ce que j'ai fais ? T'en en colère parce que je t'ai pas écouté et que t'avais raison ? Qu'à force de me battre contre Lancaster j'allais me faire attaquer ? » Si c'était le cas, elle allait encore répéter la même chose, elle était une grande fille et pouvait prendre soin d'elle-même même si dans les faits, ce n'était pas vraiment ce qui était arrivé... « Dis quelque chose, j'veux comprendre. » Ça la tuait de ne pas pouvoir le serrer dans ses bras sachant que maintenant, elle le pouvait sans son don, mais elle s'y refusait toujours. Pas alors qu'il l'avait tant évité. Pas tant qu'elle le sentait si fuyard. Parce que c'était exactement ce qu'il était et Alana avait toujours été du genre à confronter son entourage, Darian le premier. Après tant de temps, il aurait dû s'attendre à ce qu'elle ne le laisse pas filer si facilement.
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Dim 20 Mar 2016 - 18:57
Darian sait pas pourquoi il a pas bougé après avoir terminé sa réponse. Ça aurait donné une fin claire, précise, à l'échange. Alana n'aurait eu d'autre choix que de suivre son choix, de l'écouter pour une fois, et ça leur aurait évité tous les deux d'être entraînés sur une pente glissante – celle des reproches, de l'incompréhension. L'ex-policier n'a pas réussi à continuer sur sa ligne de conduite, le menant toujours plus loin de la jeune femme, alors que c'était le moment idéal pour lui faire comprendre son désir de l'épargner de sa présence pour de bon. Seulement, entre ce que Darian tente de faire et ce qu'il fait, le fossé ne se réduit toujours pas. Alana est sa faiblesse. Constante, dans son quotidien, dans son esprit, au cœur de son regard. Il vit, respire, continue pour elle, même si cela veut dire lui faire du mal au passage pour pouvoir lui permettre de vivre auprès d'une personne qui saura la protéger, la tenir loin du moindre danger. C'est pour ça qu'elle ne comprend pas, il ne peut pas expliquer son sacrifice, ce souffle au cœur qu'il s'inflige, parce que si elle venait à apprendre ce qu'il a dans la tête, elle refuserait de le laisser faire – du moins l'espère-t-il un peu, et le constate-t-il avant tout maintenant. Dès que sa main se dépose sur son bras, par chance recouvert de son blouson de cuir, dont elle ne peut sentir l'os creusant légèrement sa peau à cause de son physique qui ne suit peut-être plus le mental, Darian comprend que les choses ne vont pas être simples. Il encaisse les premiers mots en détournant le regard. La regarder, être confronter à son visage de poupée, revient à avoir sur un plateau d'argent une raison supplémentaire de ne pas tenir sa parole. Et il en est hors de question. Segelbacher ne reviendra pas sur son choix – si elle peut être décidée, lui peut se montrer borné à l'extrême. Encore plus lorsque c'est pour le bien d'Alana. Darian a eu sa chance de pouvoir faire partie de sa vie, de pouvoir prétendre à lui offrir sécurité et une amitié qui dépasse l'entendement – car animée par des sentiments bien plus forts depuis toujours – cette chance est révolue. Aucune autre ne se présentera sur sa route et l'ex-policier l'a bien compris. Doucement, il tendit et détendit les doigts de sa main, au bout du bras que la jeune femme vient de relâcher. Comme si son contact avait pu le brûler – ce qui est un peu le cas. Alana est cette fille qui lui a toujours été interdit – d'aimer, de chérir, d'approcher. A présent qu'il s'est mis en tête de ne plus interférer dans sa vie, voilà qu'elle peut se permettre d'entrer elle en contact avec lui et, même avec les couches de vêtements pour séparer leurs peaux, Darian a ressenti ce picotement sur l'avant-bras qu'il n'oubliera pas de si tôt. Une attention d'Alana, ça se garde précieusement dans la boîte à souvenirs précieux de notre mémoire – ça se gâche pas, jamais.
A présent englué dans cette situation dont il ne peut s'extriquer sans lui faire du mal au passage, Darian garde le silence de longues secondes durant avant de décrocher enfin une réponse à peu près digne de ses questions. « Il n'y a rien à comprendre, Alana, je ne t'évite pas. » Ou pas. Pour parler, l'ex-policier n'est pas le meilleur. Il garde beaucoup de choses pour lui, en particulier les mensonges qu'il ne maîtrise pas à la perfection. Il n'a pas de véritable raison de l'éviter – car, malgré ce qu'il peut affirmer ouvertement, presque sans honte, c'est bien et bien ce qu'il fait depuis sa sortie de l'hôpital, l'éviter – alors tenter de la détourner de cette idée est sans doute la meilleure chose à faire. Croisant les bras, il continue à avoir du mal à la regarder. S'il s'autorise la plus petite seconde en trop, elle comprendra peut-être qu'il n'est pas tout à fait sincère. Qu'il cache quelque chose qu'il n'est pas prêt à vouloir lâcher aujourd'hui – se perdre dans les grands yeux d'Alana, c'est la pire chose qui puisse lui arriver maintenant. « J'ai juste des journées compliquées ces derniers temps, c'est tout. Et je crois que tu es dans le même cas. On a moins de temps pour se voir, ce n'est rien... », qu'il poursuit en haussant les épaules. Ce ne sont pas des choses qui arrivent aux adultes comme eux ? Se perdre de vue ? Ça arrive à tout le monde. Darian en souffre tous les jours, de ne pas la voir, de ne pas l'entendre parler, raconter tout ce qui peut se passer dans ses journées. Il peut plus faire tout ça par sa seule et unique faute mais il sait que c'est pour lui garantir une vie meilleur qu'il agit de la sorte. Lorsqu'elle aura enfin trouvé le bonheur, que ce soit dans sa vie professionnelle ou personnelle, alors il reviendra – peut-être. S'il arrive un jour à se pardonner pour son incapacité à pouvoir lui assurer une sécurité efficace. Sans compter le fait qu'il se pense dangereux, avec cette mutation qui tarde à débarquer. Darian se sent imprévisible, et c'est sans doute l'image qu'il doit renvoyer avec sa présence en demi-teinte dans la vie d'Alana. Il s'en excusera chaque jour s'il le faut à partir du moment où elle comprendra pourquoi il a agit de la sorte. « Tu n'as pas besoin de moi tout le temps. » Prononcer ces mots à voix haute le bouleverse lui-même, mais une fois qu'ils sont dits... Non, ça ne fonctionne même pas. Segelbacher s'était dit que son cœur s'en sentirait un peu plus léger, sauf que c'est tout le contraire qui se produit : il se retrouve témoin impuissant de ce que ses mots peuvent avoir comme effet sur la jeune femme, sa meilleure amie, et il se dit qu'il vient tout juste de trouver une nouvelle façon de se maudire pour tout le mal qu'il fait autour de lui. Inspirant lentement, l'ex-policier s'oblige à poursuivre sans plus attendre, pour éviter de succomber à l'envie de la prendre dans ses bras et de lui dire que ce qu'il raconte, c'est n'importe quoi, qu'il ne faut pas l'écouter, jamais, et qu'il faut surtout entendre le contraire derrière tout ça – lui, il a besoin d'elle tout le temps.« Ce qui s'est passé avec les hommes de Lancaster, je... », qu'il s'agace de repartir sur ce sujet sensible. « On pouvait pas le prévoir. » Darian se met à secouer la tête, avant de planter ses prunelles dans les siennes. Il se concentre pour ne pas flancher. « Tu n'as rien fait, tu n'y es pour rien. D'accord ? » Il pourrait continuer en la suppliant de ne jamais penser ça d'elle, jamais, mais il commencerait à se montrer tel le véritable Darian qu'il veut être auprès d'elle : calme, à l'écoute, fou amoureux malgré tout le reste. « Alors arrête de croire que je suis en colère contre toi parce que c'est pas le cas. Ce qui s'est passé est- » Inimaginable. Et toujours aussi douloureux pour lui, sachant qu'il s'est obligé à ne pas venir la voir trop souvent à l'hôpital pour que l'éloignement soit moins compliqué à gérer une fois son réveil annoncé. Ça n'a servi à rien, bien évidemment, vu l'état dans lequel il se trouve aujourd'hui. « Ça ne se reproduira pas, parce que je sais que tu vas faire attention. » Un brin de tendresse se devine le temps d'une micro-seconde au cœur de ses prunelles, avant qu'elle ne disparaisse aussi vite. « J'ai rien à dire de plus. » Darian peut se montrer sec parfois, corrosif. Quelques fois, cela reste la seule façon qu'il a de s'exprimer. Mais avec Alana, il y a ce miel qui se rajoute tout autour de ses mots, de chacune de ses paroles, pour ne pas qu'elle se retrouve trop affectée par ce qu'il dit. Le trentenaire est incapable de se montrer aussi froid avec elle qu'avec le reste du monde. Même lorsqu'il s'en veut pour son inutilité, même s'il devrait être en train de se maudire plutôt que de perdurer auprès d'elle, il ne peut pas mal lui répondre ou mal se comporter devant elle. L'effet Alana sur Darian.
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Jeu 28 Avr 2016 - 1:16
it's so hard to say goodbye
— darian & alana —
If only I knew what I know today. I would hold you in my arms, I would take the pain away. Thank you for all you've done, Forgive all your mistakes. There's nothing I wouldn't do To hear your voice again. Sometimes I wanna call you but I know you won't be there.
Après des funérailles comme celles-là, elle ne voulait qu'une chose. Aller se faire couler un bain chaud. Prendre un bon verre de vin et écouter de la musique. En tout cas, c'était ce qu'elle avait prévu de faire avant d'apercevoir Darian. Toutes ses résolutions étaient tombées à l'eau. Le voir, c'était lui rappeler que maintenant, elle pouvait le toucher. Le serrer dans ses bras... l'embrasser sans craintes de le voir aboutir dans un lit d'hôpital. Le voir maintenant, c'était comme une claque en plein visage pour lui rappeler que son pouvoir perdu lui laissait aujourd'hui la possibilité de se rapprocher enfin du jeune homme sans danger. Cette chose qu'elle s'était refusé toute sa vie, à se convaincre que c'était seulement son meilleur ami. Rien d'autre. Tenter de se convaincre d'un tant de choses qui n'étaient au final que des mensonges. Parce que la réalité c'était que depuis toujours, elle en était amoureuse. Lui, son meilleur ami avec qui elle rigolait en silence dans le fond de la classe pendant les cours, avec qui elle jouait à cache-cache alors qu'ils n'étaient que des gamins pas plus hauts que trois pommes. Lui qui était au fond le seul qu'elle ait jamais aimé même si elle essayait de se convaincre du contraire.
Elle avait quelques fréquentations au cours des années mais personne n'était arrivé à la cheville de l'allemand. Toujours, son coeur revenait vers lui même lorsqu'il avait été à des kilomètres d'elle. Du genre à se poser des questions ; et si je n'étais pas partie ? Et si je nous avais laissé une chance malgré le baiser empoisonné qui a failli lui coûter la vie ? Au fond, ça revenait toujours à cela. Un cercle vicieux dont elle n'arrivait pas à s'échapper. « Il n'y a rien à comprendre, Alana, je ne t'évite pas. J'ai juste des journées compliquées ces derniers temps, c'est tout. Et je crois que tu es dans le même cas. On a moins de temps pour se voir, ce n'est rien... » Fronçant les sourcils, la Kovalainen le regardait perplexe alors qu'il continuait d'éviter son regard. Encore une fois, ce n'était pas dans ses habitudes.
Un peu plus et elle aurait l'impression qu'il avait été enlevé par des extraterrestres qui l'avaient remplacé par un clone peu convainquant sauf physiquement bien sûr. Une pensée absurde et pourtant, la situation s'y prêtait si bien. « Tu n'as pas besoin de moi tout le temps. Ce qui s'est passé avec les hommes de Lancaster, je... On pouvait pas le prévoir. Tu n'as rien fait, tu n'y es pour rien. D'accord ? Alors arrête de croire que je suis en colère contre toi parce que c'est pas le cas. Ce qui s'est passé est- Ça ne se reproduira pas, parce que je sais que tu vas faire attention. J'ai rien à dire de plus. » Pas besoin de lui... Non elle n'avait pas besoin de lui tout le temps mais cela ne voulait pas dire qu'elle pouvait vivre sans lui. Et c'était bien ce qui se profilait à l'horizon s'il continuait de l'éviter ainsi. Il risquait de passer du meilleur ami à l'ombre d'une connaissance, rien de plus et ça, elle ne pouvait le concevoir. Darian la connaissait mieux que quiconque. Même la mère de la jeune femme, aujourd'hui enterrée, ne l'avait jamais aussi bien connue que l'allemand ayant enfin reporté ses yeux clairs sur elle. Mais alors s'il n'était pas en colère contre elle à cause de ce qui s'était passé avec les hunters, pourquoi agissait-il ainsi...
Certes, il n'avait jamais été le plus démonstratif des deux, beaucoup plus pragmatique que pétillant comme elle mais jamais cela n'avait atteint de telles proportions. Même après leurs disputes fréquentes à sa candidature à la mairie, ils trouvaient le moyen de toujours revenir l'un vers l'autre. Parce que leur amitié - si ce n'est pas plus - avait été jusqu'à maintenant plus forte que toutes leurs erreurs ou ce que la vie leur envoyait en pleine gueule. Elle avait falsifié des documents officiels pour lui et s'assurer que le dépistage apparaisse négatif dans les dossiers alors qu'ils étaient en réalité positifs et le Segelbacher avait envoyé baladé sa famille anti-mutant pour elle. Et ce même après les disputes et la fuite de l'irlandaise pour ses études. Ça ne faisait pas de sens et Alana détestait les mystères. Elle devait le percer à jour. Parce qu'elle ne supportait pas de savoir qu'elle ignorait totalement à quoi pouvait penser son meilleur ami alors qu'elle croyait le connaître par coeur. « Bah moi j'ai encore quelque chose à dire, d'accord. » Quand est-ce qu'elle n'avait rien à dire au juste ? Jamais.
Elle voulait lui dire tellement de choses à Darian. Tant de choses et pourtant, elle marqua une pause, ne sachant pas par où commencer. Elle voulait lui dire que depuis toujours, elle aurait voulu le garder à ses côtés. Plus qu'un meilleur ami, il était en quelque sorte son âme soeur. Seulement... à force de l'avoir rejeté pendant toute une vie, elle ne trouvait pas les mots. Trois simples petits mots qui ne faisaient pas partie de son langage parce qu'elle se l'était interdit depuis toujours et parce que les seules oreilles auxquelles c'était destiné étaient les siennes. À lui. À Darian et personne d'autre. « Je... Je comprends juste pas. Qu'est-ce qui a changé ? Je croyais que tu étais mon meilleur ami. Je croyais que nous deux, ce serait pour la vie peu importe ce qui peut se passer dans notre quotidien. Même quand je suis partie étudier après... après l'accident, on est restés en contact et quand je suis revenue, on trouvait le moyen de s'voir. Qu'est-ce qui a changé ? » Peut-être était-elle trop insistante ? Peut-être... Darian la connaissait pourtant, il devait bien se douter qu'elle ne lâcherait pas l'affaire aussi vite et avec si peu d'explications. Ou du moins, de si mauvaises explications.
Pour prouver son point et enfoncer le couteau dans la plaie comme si tout cela n'était pas déjà assez douloureux - ce fut plus fort qu'elle - et parce qu'elle ne voulait pas le voir partir, elle glissa sa main dans la sienne sans lui donner le choix. Ses doigts prisonniers des siens, qu'il le veuille ou non, elle y appuya une légèrement pression comme pour appuyer ses mots. « À part le fait que maintenant je peux te toucher, bien sûr. Mais ça, je vois pas en quoi ça viendrait changer quoi que ce soit. » Pour la première fois depuis qu'ils étaient adolescents, elle sentait sa peau sur la sienne. C'était si étrange, comme si elle avait été une fumeuse ayant cessé cette mauvaise habitude depuis des années pour ensuite prendre une bouffée toxique qui brouillait ses sens. Une caresse, une douce sensation qu'elle réalisait alors lui avoir manqué plus que de raison. Alors après un moment de flottement, elle le relâcha - ayant peur de se brûler, peur de ne plus jamais le lâcher.
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Mar 10 Mai 2016 - 17:34
Darian se dit que s'il ne la regarde pas, Alana va disparaître. Elle va s'envoler sans qu'il n'ait rien de précieux à détruire de plus, faire demi-tour car elle ne supportera plus de se retrouver face au mur vivant qu'il est. C'est ce qu'il continue à espérer, alors que pourtant les secondes effilochent sans que la jeune femme n'initie aucun mouvement pour s'éloigner, et qu'il ose à peine la regarder. Sinon, il sera trop difficile de la laisser faire quand elle se sera enfin décidée à être moins bornée et qu'elle lui tournera le dos. Comme ça, l'envie de la retenir encore un peu auprès de lui va continuer à disparaître de son esprit. C'est tout ce que l'ex-policier souhaite ; c'est en tout cas ce dont il arrive à se persuader depuis des mois. Alana n'a pas besoin de lui. Elle a besoin de quelqu'un capable de la protéger de tout le reste, de la moindre menace, des autres, une personne qui n'échouera pas, jamais, ou qui n'aura du moins jamais échoué. Ce qui n'est pas son cas, ce qui ne l'est plus : la jolie Kovalainen n'a pu être que témoin de son impuissance le soir où elle s'est faite attaquer... Alors pourquoi s'acharne-t-elle ? La réponse à cette question échappe à Darian, totalement, encore un peu plus quand sa meilleure amie reprend la parole. Il aurait dû s'en douter, qu'elle resterait là, plantée devant lui, refusant de s'en aller alors que c'était la seule chose à faire.
Et si Darian comprend peu de choses à son comportement à elle, quand elle voit qu'il n'est plus le même, ou presque, et qu'il s'arrange pour la voir le moins possible, il ne faut pas longtemps à l'ex-policier pour saisir qu'elle non plus ne comprend pas grand chose à toute cette situation. Chaque mot qu'elle prononce plante une fine lame en plein dans le cœur du Segelbacher. Elle parle d'eux, elle évoque l'accident, elle remet son absence sur le tapis ; et Darian ne bouge pas. Il reste à encaisser ces reproches qu'il trouve évidents et légitimes sans en toucher un mot. Sans se défendre, car s'il y a bien l'un d'eux qui est indéfendable dans cet échange, c'est bien lui. Son regard bleuté se relève dans le sien, et il ne peut ignorer la déception qu'il y croise. C'est douloureux, ça renforce la colère et le dégoût que Darian peut avoir pour lui-même, mais il ne peut pas bouger. Il ne peut pas faire un pas vers elle par risque de ruiner tout ce qu'il s'acharne à maintenir en place après tout ce temps loin d'elle – la distance, donc, principalement – et il ne peut rien dire non plus, pas encore, sous peine de la décevoir un peu plus. Alana réitère sa question, les mâchoires de l'ex-policier se contractent. Toutefois, il n'a pas le temps de secouer la tête, pour tenter de lui sortir cette idée pourtant si vraie de la tête, que ses doigts se saisissent des siens.
Darian les sent contre les siens, contre sa main, il ressent la pression exercée jusque dans son cœur. Ce qu'il le voudrait pourtant de pierre, ce satané cœur. Ce qu'il aimerait qu'il ne réagisse pas à ce stimulus physique, qui se rajoute à la liste déjà trop longue de tous les stimuli psychologiques qui assaillent le trentenaire rien que par la présence d'Alana devant lui, mais il comprend quand elle reprend la parole que ce n'est pas possible. Son cœur ne peut pas entendre ces mots, vivre ce moment, sans réagir. Il ne peut pas non plus s'empêcher de repenser à ce souvenir de jeunesse, leur seul rapprochement, leur seul moment coupé du monde, avant que sa meilleure amie ne décide de prendre du recul sur ce qui s'était passé, sur eux. Et plus elle prolonge le contact, plus les battements de ce cœur malmené par tout ce qui s'est passé dernièrement s'emballe encore et encore. Darian lutte pour ne rien laisser paraître, mais il pense savoir tout comme elle que ce geste n'est pas anodin. Il n'a rien d'anodin. Et il signifie beaucoup trop de choses. Mais, surtout, une seconde de trop et il aurait véritablement balayé tous les efforts de l'ex-policier pour rester loin d'elle, la garder loin de lui.
Alors quand Segelbacher réagit enfin, Alana le fait à l'exact même moment et se recule. Peut-être remarquera-t-elle à peine le mouvement de recul de sa main, peut-être n'aura-t-elle rien vu... Dans tous les cas, cet éloignement aussi soudain qu'indésiré, tout au fond de son être, l'électrise encore au bout des premières secondes à nouveau loin d'elle. Darian ne sait même pas quoi lui dire exactement, surtout que les mots ne veulent presque plus venir tout seul, et qu'il fait un effort surhumain pour avoir l'air le plus détaché possible lorsqu'il répond enfin. “Non, non, ça... ça change rien.” Acquiesçant son affirmation doucement, d'un léger mouvement de tête, comme pour donner un peu plus de poids à son intervention, le trentenaire s'efforce de ne pas détourner à nouveau le regard. Mais la regarder aussi longtemps, ça n'est jamais bon pour lui, jamais. Il perd parfois le fil de ses pensées, et c'est sans compter sur le fait qu'une petite voix à l'intérieur traite de mensonge la moindre chose qui daigne passer ses lèvres. Darian déteste lui mentir. Il se hait pour lui infliger tout ça, même s'il préfère toujours considérer qu'il le fait pour elle. Elle et elle seule. “Je suis ton meilleur ami. Je le serai jusqu'à la fin. Ça, ça changera pas.” Est-ce qu'il a l'air aussi rassurant qu'il n'ose l'imaginer ? Sans doute pas. Mais, au moins, il aura essayé.
Prenant une légère inspiration, l'ex-policier croise les bras pour éviter qu'une nouvelle mauvaise idée traverse l'esprit d'Alana – car c'était une mauvaise idée. Complètement folle et surréaliste, et une chose à ne surtout pas reproduire sous peine de voir toute l'ambition de Darian de l'éloigner de lui s'effondrer comme un simple château de cartes. “Peut-être que j'ai juste besoin de prendre du recul. En ce moment j'ai beaucoup Elsa et... Tu te fais juste des idées, ok ? C'est pas parce qu'on se voit moins que je suis pas là pour toi. La preuve.” Ose-t-il parler d'aujourd'hui ? Prend-il le risque de parler de cet enterrement où il n'était pas proche d'elle, où il ne la soutenait pas pour éviter qu'elle ne sente le monde s'écrouler autour d'elle ? Oui, il ose. Peut-être dans l'espoir démesuré et égoïste de la voir assez déçue pour abandonner toute envie de recroiser sa route avant un bon moment. Ça ne rendra les choses que plus simples à gérer, qu'il se dit faiblement. Sauf qu'il n'en est même pas convaincu. Ça ne sera jamais simple, de s'éloigner d'Alana. Ça ne sera jamais simple de la voir continuer sa vie sans lui, ça ne sera jamais simple de la voir faire sa vie avec un autre, un jour. Ça ne sera jamais simple de ne pas savoir comment elle va dès qu'il en a envie ou besoin, ni simple de ne pas pouvoir entendre le son si rassurant de sa voix les soirs où il se sent seul dans son appartement vide de tout bruit. Rien ne sera jamais simple tant qu'il s'obstinera à perdurer loin d'elle. Mais Darian ne veut que son bonheur ; et si pour ça il doit parvenir, au bout du compte, à couper définitivement les ponts, alors il s'y tiendra. “Je peux y aller maintenant ? J'ai du travail qui m'attend”, qu'il annonce de but en blanc. Un peu trop brusquement. Surtout en cette journée particulière. Il donne le sentiment de se foutre de ce qu'elle vient de vivre alors que c'est tout le contraire : Darian a juste envie de la prendre dans ses bras et de la serrer si fort que toute sa peine s'évanouirait de ses épaules pour venir charger les siennes. Ça ne serait pas grave, pas grave du tout même. Malheureusement, ces gestes naturels et cette envie de la protéger, il se refuse de les exprimer outre-mesure. Seulement, plutôt que de tourner les talons et de partir sans un mot de plus, Segelbacher s'autorise à relever une dernière fois son regard clair dans le sien, si joli, si lumineux en temps normal, si percutant la plupart du temps. Et les questions sortent d'elles-mêmes. “Tu es venue comment ? Tu veux que je te raccompagne ?”
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana) Mar 17 Mai 2016 - 4:35
it's so hard to say goodbye
— darian & alana —
If only I knew what I know today. I would hold you in my arms, I would take the pain away. Thank you for all you've done, Forgive all your mistakes. There's nothing I wouldn't do To hear your voice again. Sometimes I wanna call you but I know you won't be there.
Ses doigts qu'elle était venu chercher, ça lui faisait comme une brûlure alors, elle ne tarda pas à le relâcher. Elle était si habituée à faire attention que le naturel revenait au galop même si elle était débarassée de son pouvoir. Débarasseée... Ce n'était pas vraiment ainsi qu'elle voyait la chose mais d'une certaine manière c'était le cas. Maintenant, elle n'avait plus à craindre pour la vie des autres. Elle n'avait plus à craindre qu'elle pouvait leur causer du tort involontairement. Une libération au goût amer de vol.Car on l'avait volé d'une partie d'elle-même, aussi difficile avait-il été de vivre ainsi. Et alors qu'elle avait cru que tout pourrait rentrer dans l'ordre, sa mère en mourait et Darian n'était qu'une ombre de lui-même. Il était passé où le jeune homme prêt à retourner une montagne pour elle ? Celui qui l'appelait à chaque jour même si elle vivait dans un autre État, ou encore celui qui lui avait raconté avec enthousiasme ses aventures à travers le monde en la retrouvant à Radcliff ? C'était pas le Darian qu'elle avait sous les yeux en tout cas... et elle détestait ce changement. Non, elle ne voulait pas que ça change... ou du moins, pas de cette manière. « Non, non, ça... ça change rien. Je suis ton meilleur ami. Je le serai jusqu'à la fin. Ça, ça changera pas. » Il croisa alors les bras, un signe qu'il se refermait sur lui-même, se refermait sur eux.
Meilleurs amis... Au fond, elle le réalisait, ça n'avait jamais été que cela entre eux, même quand elle avait été catégorique. Après leur baiser empoisonné, elle avait refusé de s'engager davantage et pourtant, il y avait toujours cette montagne russe dans son palpitant à chaque fois qu'elle le voyait. Fallait pas se berner, il n'y avait toujours eu que Darian pour elle, jamais elle n'avait vu un autre homme comme elle le voyait lui. Parfois, et en y repensant, elle réalisait qu'ils avaient plus d'une fois eu l'air d'un vieux couple marié à s'engueuler pour prendre soin de l'autre... Elle avait toujours fait comme s'ils n'étaient que des amis et maintenant que les rôles étaient inversés, elle se rendait compte à quel point elle avait pu faire du mal au jeune homme. C'était ça qu'il avait ressenti quand elle avait annoncé qu'ils ne pourraient jamais être plus. Quand elle avait annoncé qu'elle partait étudier dans un autre État. Elle avait cru que c'était douloureux pour elle de mettre de la distance entre eux mais à présent, être de l'autre côté de la médaile lui faisait comprendre tout ce qu'elle avait pu lui faire endurer à Darian. Comment pouvait-elle encore l'apprécier... Elle avait été horrible avec lui maintenant qu'elle y repensait. Elle ne savait pas quoi répondre à cela. Juste son meilleur ami... Elle voudrait tellement plus mais à force de le repousser, elle ne savait pas trop comment lui faire comprendre sans paraître comme une fille qui ne savait pas ce qu'elle voulait. C'qui était en partie vrai. Elle était confuse, plus que jamais et le fait d'avoir enterré sa mère aujourd'hui ne l'aidait pas à réfléchir clairement. Elle n'était qu'une boule d'émotions à vif. « Peut-être que j'ai juste besoin de prendre du recul. En ce moment j'ai beaucoup Elsa et... Tu te fais juste des idées, ok ? C'est pas parce qu'on se voit moins que je suis pas là pour toi. La preuve. » La belle serra la mâchoire... ouais il était là... mais il n'y était pas vraiment en fait. Une demie-présence... C'était peut-être mieux que rien mais pour la Kovalainen qui l'voyait comme le mec le plus attentionné sur la planète, elle savait que quelque chose clochait. Qu'il ne lui disait pas tout.
Pourtant, elle croyait qu'ils n'avaient aucun secret l'un pour l'autre. Peut-être bien qu'elle ne le connaissait plus aussi bien qu'elle pensait. Peut-être qu'il avait beaucoup changé en une année. Elle ne put rien ajouter qu'il trancha soudainement. « Je peux y aller maintenant ? J'ai du travail qui m'attend. » Comment de simples mots pouvaient la blesser autant. Quoi ; son travail s'était plus important qu'elle ? Si sa petite soeur devait mourir demain, elle dirait bien à son patron d'aller se faire voir s'il désirait la voir entrer travailler tout de même. De tels mots, c'était la preuve qu'il l'évitait et ça n'avait rien à voir au fait qu'il était très occupé en ce moment. Elle le connaissait trop bien pour se laisser berner de la sorte. « Tu es venue comment ? Tu veux que je te raccompagne ? » Des questions qui la surprenaient beaucoup, en prenant compte de ce qu'il venait de dire juste avant et le temps sec avec lequel c'était sorti. Alana n'était pas du genre à pleurer facilement en général mais à ce moment, elle sentait les larmes commencer à noyer ses yeux. Elle était à bout émotionnellement, elle n'en pouvait plus. Elle peinait à se contenir et ne put s'empêcher de lui répondre aussitôt d'une voix brisée. « T'es vraiment con, Darian. » Et je te déteste... non en réalité, elle ne le détestait pas, loin de là bien que c'était ce qu'elle aurait aimé pouvoir lui dire haut et fort. Qu'il se rende compte à quel point il la blessait. Seulement, elle ne se donnait pas le droit de lui dire une telle chose alors qu'elle ne l'avait pas traité si différemment qu'ça il y a des années. Sûrement que ça faisait d'elle une conne aussi, elle était bien étonnée qu'il ne se soit pas frustré contre elle à ce moment...
Mais Darian, il n'était pas Alana. Au contraire, il était un peu son opposé et la complétait parfaitement. Une balance, un équilibre. Au fond, ils étaient parfaits l'un pour l'autre et Alana avait tellement été idiote de l'avoir repoussé toutes ses années. Et maintenant, il était trop tard, il ne la voyait que comme une amie, il ne voulait plus d'elle. « J'vais rentrer toute seule, merci bien. J'veux surtout pas que tu te dérange pour moi. » Aucun aurevoir, aucune accolade comme ils avaient l'habitude d'en faire... Sans attendre sa réponse, et sachant qu'il ne voulait probablement pas l'avoir brusquée ainsi, elle tourna les talons. Cette fois, il avait ce qu'il désirait, elle fichait le camp. Elle se mit presque à courir, s'éloignant de lui d'un pas rapide et passant le bras devant sa visage pour essayer de se retenir. Pourtant, elle se mit à pleurer tout de même, s'étouffant le plus qu'elle pouvait contre son chandail. Le deuil de sa mère, le deuil de son amitié avec Darian comme celle qu'ils avaient avant... c'était trop pour elle. La belle avait cru avoir pleuré toutes les larmes de son corps pendant les funérailles mais alors qu'elle s'éloignait du jeune homme, de nouveaux sanglots la secouait et elle ne se retourna pas, ne désirant pas que le Segelbacher la voit ainsi. À bout.
— THE END —
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Sujet: Re: ≈ it's so hard to say goodbye (darian&alana)