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 (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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MessageSujet: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeLun 8 Fév 2016 - 18:53

You rule with lies and deceit.
— bonnie grimes & isolde saddler —
You kill by remote control And the world is on your side, You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. You rule with lies and deceit And the world is on your side. You've got the CIA babe And all you've done is brutalise You kill by remote control And the world is on your side You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. — reapers.

Haylie. C’était un prénom qu’elle n’avait jamais pu oublier et qu’elle aurait préféré ne jamais avoir de nouveau en tête. C’était un visage dont les traits s’imposaient encore trop souvent à son esprit mais qu’elle ne pensait jamais avoir à recroiser pour de vraie. C’était celle qui avait donné un tournant à sa vie dont elle se serait bien passée. Le premier coup de poignard de son existence. Sans elle, son père serait encore en vie aujourd’hui. Elle avait été une des premières histoires d’amour de sa vie, Anthea, Haylie et Cesare. Les trois seules qui avaient vraiment comptées et dans le lot, y en avait au moins deux qui s’étaient terminées dans la trahison, le sang et les larmes. Autant, si elle n’avait jamais été capable de vraiment en vouloir à Cesare, c’était différent avec Haylie. Les circonstances étaient différentes et peut-être que la jeune femme avait une bonne explication elle aussi, pour justifier ce qu’elle avait pu faire, mais Isolde avait bien du mal à en croire et quand bien même ce serait le cas, c’était de son père dont il avait été question. Un innocent, même pas un transmutant. Son père, la personne la plus importante de sa vie, celui qui l’avait élevée, aimée, supportée dans toutes les étapes de sa vie. La mort de son père, c’était le point de départ à toute la haine qu’elle avait pu emmagasiner au fil des années et revoir Haylie dans les rues de Radcliff, ça avait réveillé cette rage à tel point qu’elle savait qu’elle ne pourrait pas simplement oublier et passer à autre chose. La vengeance, ce n’était jamais la solution, c’était bien ce qu’elle avait dit à Cesare peu de temps auparavant. Elle n’avait jamais véritablement couru après ce but, à quoi bon ? Elle ne savait pas où diable sur terre la jeune femme pouvait se trouver et elle avait su se donner des but plus nobles – ou moins insensés en tout cas – que la simple vengeance. Mais là, c’en était trop. C’était hypocrite de se lancer dans cette voie alors même qu’elle avait dit à Cesare de ne pas le faire, mais tant pis. Cesare, de toute façon, il n’était pas là pour la juger. Pas cette fois. Elle le savait au fond de ses tripes que c’était complètement absurde, que ça n’allait pas ramener son père, qu’y avait des chances pour que ça apporte plus de dégâts que de bonnes choses, mais elle ne pouvait pas rester là à rien faire, alors que cette fille marchait dans les rues de sa ville.

Elle avait déjà retourné la moitié de son bureau, dans le château qui servait de repère à Insurgency. Envoyant voler les papiers qui trainaient là, balançant les objets contre le mur, parce qu’elle était vraiment énervée. Elle l’était souvent, énervée, facilement irritable et particulièrement susceptible. Mais là, il lui revenait les derniers instants de son père en mémoire. La porte de l’ascenseur qui s’était refermée sur elle, puis le coup de feu qui avait eu raison de l’homme qui avait été tout à ses yeux. Cette scène qui tournait en boucle dans sa tête était en train de faire renaitre la rage des premiers instants, celles qui s’était emparée d’elle ce jour-là, quand son père avait été tué. Cette rage que seule Anthea avait été capable de calmer. Mais Anthea n’était pas là aujourd’hui et y avait rien ni personne qui serait capable de faire taire cette fureur qui s’était emparée d’elle. Elle pensa à Clara. Son bébé, ce petit bout de bébé qu’elle aimait de tout son cœur. Elle était en sécurité avec Léda. Elle ne laisserait rien lui arriver, elle le savait, elle lui faisait confiance, à elle plus qu’à n’importe qui. Elle comprendrait elle. Elle avait connu son père, elle avait vu comme le perdre ça avait été la chose la plus dure à surmonter dans la vie d’Isolde. Elle soupira avant d’attraper son téléphone et de lui envoyer un message, lui indiquant qu’elle n’était pas certaine de pouvoir récupérer Clara avant le lendemain. Elle la tiendrait au courant. Elle ne pouvait pas rester les bras croisés à ne rien faire alors qu’elle avait retrouvé celle qui avait foutu toute sa vie en l’air. Cesare au moins, il avait toujours assumé la responsabilité de ce qu’il avait pu faire. Elle, elle ne l’avait jamais fait, il était temps de la confronter à ses erreurs. Elle avait attrapé son arme à feu, posée sur le bureau pour la glisser à sa ceinture. Elle ne la laisserait pas s’en tirer. C’était ce que faisait Insurgency de toute façon, ils tuaient les pourritures avant qu’il ne soit trop tard et elle, elle en était une de la pire espèce. Chasseuse, c’était déjà un mal en soi, mais il fallait en plus qu’elle soit celle qui l’avait trahie, celle à cause de qui son père était mort. C’était trop pour Isolde. Peut-être qu’elle n’était pas la seule qui avait croisé la route d’Haylie au cours de sa vie, pas la seule à s’être faite avoir par ses charmes pour mieux se faire poignarder dans le dos après. Haylie morte ce ne serait que justice et sans doute pas que pour elle.

Elle avait quitté le QG d’Insurgency en ignorant à peu près chaque personne qui avait pu se tenter à lui adresser la parole. Elle n’avait pas envie de parler à qui que ce soit, elle avait envie d’aller répandre la cervelle d’Haylie contre le sol. Le couvre-feu était dépassé, c’était le moment idéal pour traquer des hunters. Ils étaient de sortis eux, à la recherche de toutes les personnes qui pouvaient ne pas respecter leurs fichues lois. Elle savait à peu près où retrouver celle qu’elle cherchait, suffirait de la suivre après. Heureusement, malgré son accouchement récent, elle avait rapidement repris du poil de la bête. Retrouvant avec plaisir la salle de sport qu’elle avait trop souvent délaissé ses derniers temps. Elle avait repris la main rapidement. C’était comme le vélo sans doute, ça ne s’oubliait pas. Observant les allers et venues dans une rue de la ville, elle avait fini par l’apercevoir, celle qu’elle était venue chercher. Elle l’avait suivie discrètement, le temps qu’elle s’éloigne un peu des zones les plus fréquentées par les hunters. Elle n’avait pas envie que d’autres de ces connards ne lui tombe dessus, elle n’était là que pour elle cette nuit. Personne d’autre ne l’intéressait que celle qu’elle tenait responsable de la mort de son père. Elle l’avait suivie jusque dans  une petite ruelle. « Hey, la salope. Tu te souviens de moi ? » A peine la jeune femme eut-elle le temps de se retourner, qu’Isolde leva le poing pour venir la frapper en plein visage. Assez fort pour lui faire l’équilibre, pas assez pour l’assommer. La force qu’elle possédait, elle avait appris à la maitriser, à la doser pour parvenir à ses fins. Elle ne tarda pas à attraper le flingue qu’elle avait à la ceinture, elle n’allait pas tirer, pas maintenant, c’était trop tôt. Elle voulait qu’elle ait le temps de la voir de s’expliquer et surtout de lui donner le nom de ceux qui s’étaient chargés du sale boulot à sa place. Ce n’était pas elle qui avait tiré la balle qui avait tué son père, alors quand bien même elle était tout aussi coupable, la tuer juste elle, ça ne suffirait pas à faire taire la rage qui s’était emparée d’elle. Ils avaient été une équipe de hunters à l’époque, peut-être qu’ils l’étaient encore et que celui qui avait tué son père était également dans les parages. L’idée que ce soit possible était loin de l’aider à se calmer.


Dernière édition par Isolde Saddler le Mar 16 Fév 2016 - 1:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeMar 9 Fév 2016 - 0:20

– the price you'll pay –
i took a knife and cut out her eye, i took it home and watched it wither and die. well, she's lucky that i didn't slip her a smile. that's why she sleeps with one eye open, that's the price she'll pay. i said, hey, girl with one eye, get your filthy fingers out of my pie. i said, hey, girl with one eye, i'll cut your little heart out.

Le ciel est noir alors que Bonnie lève les yeux, ne daignant pas s’attarder sur les points lumineux qui tapissent l’immensité couleur charbon. Le ciel est noir, les ombres règnent et les monstres sortent. Elle fait partie de la parade – sûrement même au premier rang. Ils sont tous là, les sens aux aguets et les armes au poing, la puissance dans leur démarche et le carnage dans leur sourire. Ils sont armée, ils sont légion. Et pourtant, Bonnie n’se sent pas dans les rangs. Ils sont presque tous équipés de flingues, elle préfère utiliser son cher couteau papillon. Ils se reposent sur les bracelets de détection à leurs poignets, elle ne fait confiance qu’à sa foutue mutation. C’est toujours pareil : y a eux, et puis y a elle. Ils ne forment pas un tout, à croire que ça n’arrivera jamais. Qu’ils sont pas faits pour ça. Et elle soupire, discrètement, presque avec nonchalance. Elle en voit certains la toiser d’un œil peu amène et bien sûr qu’elle y est habituée, bien sûr qu’elle est blindée face aux rayons X qui leurs servent de prunelles. Mais elle voudrait les envoyer chier. Elle voudrait qu’on lui foute la paix, tant qu’elle fait c’qu’on lui demande, tant qu’elle les bat à plate couture dans l’exercice de leurs fonctions alors même qu’elle est si méprisable. Si méprisante, aussi. Ils ne l’aiment pas. Elle n’les aime pas. Le seul à qui elle daigne se soumettre volontairement, c’est le patriarche DeMaggio – et par extension, elle répond également à Lancaster si le besoin se présente. Les autres peuvent aller s’faire foutre cordialement.

Et ça ricane, et ça multiplie les œillades, et ça commence à l’irriter. Alors la gamine, elle se met en mouvement. Elle s’approche des imbéciles sans se départir de son masque impassible, les observant changer d’expression à mesure qu’elle avance. Une fois à leur hauteur, le silence tombe et les iris la transpercent de toutes parts. Elle bronche pas. Imperturbable, elle vrille son regard dans celui qui lui fait face, sans prononcer un mot. Ça s’éternise jusqu’à en devenir gênant mais personne ne vient perturber l’équilibre précaire de la situation. Un demi-sourire finit par s’esquisser sur le coin de ses lèvres – tous des lâches. « J’vais faire un tour au coin de la cinquième, je prends les trois adjacentes. » Son vis-à-vis semble presque déçu qu’elle n’ait que ça à déclarer. Mais elle se contente de le défier du regard une seconde de plus, avant de finalement tourner les talons. « On t’a à l’œil. » Elle se retient de répondre, mais le je sais, ducon est palpable jusque dans sa façon de se tenir. Le va t’faire foutre aussi.

Rapidement, elle s’éloigne et disparaît de leur champ de vision, n’en déplaise aux derniers mots qui lui ont été adressés. C’est pas comme si elle comptait s’évaporer de toute façon, elle va juste faire son boulot, au même titre qu’eux. Peut-être même mieux – en tous cas elle va s’y atteler, pour le plaisir de les voir ruminer. Couteau papillon toujours en main, elle s’applique à le faire claquer distraitement, s’engouffrant dans une petite ruelle. Elle est à mi-chemin quand elle entend une voix féminine l’apostropher, sans qu’elle ne la reconnaisse. Et à l’instant même où elle fait volte-face, un poing vient s’abattre violemment sur son visage. Elle entend craquer, sans s’avoir s’il s’agit de son nez ou des phalanges de son agresseur ; peut-être un peu des deux. La douleur se propage et le sang ne met pas longtemps à couler, encrassant sa peau et puis ses lèvres. Sous le coup de l’impact, elle a reculé et lâché son arme, étourdie le temps d’une seconde. Quand elle réussit à ajuster son regard à nouveau, la première chose qu’elle voit est le canon d’un flingue. La seconde, une chevelure blonde qui entoure un visage trop familier. Isolde.

Bien sûr qu’elle se souvient. La première mission où on lui a donné de telles responsabilités, la première personne qu’elle a trahie. Elle a rien oublié, ni la sensation électrique à chacun de leurs contacts – due en grande partie à sa mutation – ni les instants passés à ses côtés. Ça n’a pas été aussi simple que ça, de livrer la blonde en pâture aux hunters. Bonnie a eu des réticences, a fait en sorte de gagner du temps en prétextant avoir besoin de plus d’informations pour coincer non seulement Isolde, mais potentiellement des mutants de son entourage. Elle a eu un pincement au cœur alors qu’elle n’aurait jamais dû, mais elle s’est exécutée quand même. Elle lui a planté un couteau dans l’dos, sans que ça ne parvienne à la tuer. Elle savait que leurs chemins se recroiseraient un jour, mais pour le coup, elle est prise par surprise. Pourtant son visage a retrouvé son masque inexpressif, et elle lève une main avec flegme pour essuyer l’hémoglobine qu’Isolde vient de faire couler. Quand ses prunelles s’accrochent aux siennes, elle redresse un peu le menton, refusant de plier l’échine face à une dégénérée. Quand bien même elle se retrouve désarmée. « Isolde. Ça fait longtemps. » Les mots sont choisis avec précaution, prononcés du ton le plus calme qui soit. Elle scanne la blonde sans bouger et elle analyse ; la rage dans sa posture, le brasier qui habite ses yeux, la haine dans l’angle qu’ont pris ses lèvres. Elle crève d’envie de presser la détente, ça n’fait pas l’ombre d’un doute. Mais quelque chose l’en empêche, bien que Bonnie ne sache pas quoi.

Et comme pour prouver sa théorie, elle décide de tester les limites. Histoire de jauger à quel genre d’adversaire elle fait face – elle connaissait Isolde la gamine mais elle ne connaît pas la femme qui lui fait face, et n’est pas en mesure de prédire ses réactions ; ce qui est foutrement problématique à l’heure actuelle. Alors autant tenter le tout pour le tout. « C’était quand, la dernière fois qu’on s’est vues ? Il m’semble que c’était la soirée passée sur la plage, à la belle étoile, non ? Un bon souvenir. » Elle marque une pause, avant de reprendre avec une nonchalance détestable. « Tout juste un jour avant que ton père ne s’retrouve avec la cervelle explosée, si je n’m’abuse. » Ses iris quittent celles d’Isolde pour se perdre sur un point fictif, alors qu’elle fait mine de soupirer. Et elle donne le coup de grâce. « Paraît que ç’a été une horreur, à nettoyer. » Sûrement que la mutante est à deux doigts de lui ficher une balle entre les deux yeux. Mais Bonnie a l’intime conviction qu’elle a autre chose derrière la tête, et qu’elle ne va pas la tuer. Pas tout de suite, en tous cas. Alors elle se permet de la provoquer sans la moindre pitié, bien décidée à appuyer là où ça mal ; déterminée à causer un maximum de dégâts rien qu’à l’aide de ses mots, lancés comme des couteaux. Certes, c’est jouer avec le feu. Reste à savoir à quel degré elle sera brûlée.
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Isolde Saddler
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 1:05

You rule with lies and deceit.
— bonnie grimes & isolde saddler —
You kill by remote control And the world is on your side, You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. You rule with lies and deceit And the world is on your side. You've got the CIA babe And all you've done is brutalise You kill by remote control And the world is on your side You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. — reapers.

Il y avait des souvenirs dont Isolde n’arrivait pas à se débarrasser, qu’importaient les efforts avec lesquels elle essayait. La mort de son père en faisait partie. Elle se souvenait tellement bien de ce moment. Ils étaient partis en vacances, loin de Racliff, loin du monde qui les bouffait au quotidien. Le plus souvent, ils partaient à la Nouvelle-Orléans retrouver la famille de Léda, parce qu’ils étaient amis et que c’était toujours cool de rejoindre des amis. Mais là, son père avait choisi une autre destination, le soleil de Floride. Miami et le petit coin de paradis que ça pouvait représenter. Une erreur parmi toutes celles qui avait été commises à cette période de leurs vies. Ça avait été bien au début. Elle se souvenait de la plage sur laquelle elle avait passé des heures à bronzer, des fois où son père n’avait rien trouvé de mieux à faire que de l’attraper pour la balancer dans la piscine de l’hôtel où ils résidaient. Puis, parmi tous les souvenirs joyeux, il y avait Haylie – sans doute que ce n’était même pas son véritable prénom. Ses longs cheveux bruns et ses yeux clairs. L’arôme de ses baisers et la chaleur de sa peau contre la sienne. Son premier vrai amour sans doute. Anthea avait été un béguin innocent plus qu’une véritable histoire. Elle était sa meilleure amie avant tout et ça avait toujours pris le pas sur le couple qu’elles avaient pu former à un moment. Alors Haylie ça avait été différent. Elle s’en souvenait si bien de tout ce qu’elle avait pu ressentir à ses côtés, des sourires qu’elle lui avait arraché avec tellement d’aisance. Ça avait été beau, trop beau sûrement pour être vrai. Parce que dans le fond, ça n’avait été que des mensonges servis à la pelle à cette Isolde à peine sortie de l’adolescence qui était encore prête à croire toutes les conneries qu’on lui servait et les mots doux qui étaient sortis de la bouche de Haylie avaient su trouver rapidement une place jusqu’au cœur d’Isolde. Une manipulation qui avait si bien marchée. Un poignard planté dans son dos à la première occasion et cette confiance aveugle qu’elle avait eu en cet amour, lui avait couté cher. Trop cher pour qu’elle puisse oublier et son cœur s’en était retrouvé abimé, de cette plaie que rien ni personne ne pourrait jamais guérir, parce que son père, elle l’avait aimait avec toute la force de son petit cœur encore tellement innocent à l’époque.

Haylie était là à Radcliff. Est-ce qu’elle se souvenait elle, de la facilité avec laquelle elle avait brisé sa vie ? De cette façon dont elle l’avait poussée à devenir peu à peu ce qu’elle était aujourd’hui ? Est-ce qu’elle se souvenait des mots qu’elle avait pu murmurer à son oreille pour s’attirer sa confiance pour mieux la trahir après ? Elle espérait vivement que la brune n’ait pas oublié tout le malheur qu’elle avait semé sur sa vie. Sans doute que ce n’était que des souvenirs comme d’autres, sans importance aux yeux de celles qui n’avaient pas assez de cœur pour se soucier des peines de ceux qu’elle brisait. Pourquoi est-ce qu’elle avait fait ça ? C’était l’une des questions à laquelle Isolde n’avait pas de réponse. Qu’est-ce qui pouvait pousser quelqu’un à agir de la sorte ? Cesare lui, il avait été sincère au moins sur une chose, il l’avait dit, elle avait choisi de le croire. Lui au moins, il l’avait vraiment aimée. Il l’aimait toujours et son geste, il le regrettait probablement plus qu’il était prêt à l’admettre, quand bien même il savait qu’il avait fait le bon choix et qu’il le ferait certainement, s’il devait revivre cette journée. Pour la sauver elle, pour sauver sa sœur. Parce qu’y avait des choix comme ça, qu’on faisait sans en avoir envie, des moments où il était nécessaire de choisir ce qui serait le moins pire. Qu’importait les choix de Cesare, les reproches qu’elle avait pu lui faire ou le fait qu’elle aurait préféré mille fois qu’il lui parle de ce qui le tracassait plutôt que de se retrouver confronté à ce choix. Lui au moins, il ne l’avait pas manipulée du début jusqu’à la fin. Ce n’était pas son cas à elle et vu cette rage qui s’était accumulée dans ses tripes depuis ces sept trop longues années, y avait aucune excuse qu’elle ne saurait accepter. Tout en elle la répugnait et bien qu’ayant abandonné ses idées de vengeance personnelle depuis longtemps, tirer une balle dans la tête de cette fille, serait probablement un véritable soulagement pour elle. Une paix de courte durée qui pourrait s’installer dans son âme. Une impression de justice, là où ce mot avait perdu tellement de valeur ici dans les rues de Radcliff. Et, on pourrait lui dire ce qu’on voulait, qu’elle n’était qu’une hypocrite, prête à écarter Cesare de la vengeance qu’il désirait, elle s’en fichait, elle accepterait les blâmes s’ils venaient à lui tomber dessus.

Son poing contre le visage de la jeune femme, c’était presque un rêve qui devenait réalité et son arme entre les mains, elle aurait pu tirer si rapidement, en finir avec elle, en finir avec une partie de ses peines et profiter d’une sensation de liberté dans ses veines. Mais elle n’en fit rien, elle avait aussi besoin de réponse et ce n’était pas elle qui avait tiré une balle dans la tête de son père. Ce n’était pas elle qui avait débarqué dans cet hôtel pour la tuer et qui avait poussé son père à se sacrifier pour lui sauver la vie. Retrouver cette personne, elle avait laissé tomber. Elle avait su retrouver la raison dans les bras d’Anthea à cette époque. Mais là, y avait plus personne pour la ramener sur la bonne direction. Clara, peut-être. Mais elle était loin là, si loin d’elle en cet instant, qu’elle ne se sentait pas rappelée par son devoir de mère. Pour l’instant, elle n’était que la fille de son père, cette gamine folle de rage à l’idée de n’être plus qu’une orpheline. Elle voulait savoir qui d’autre avait participé à détruire les fondations les plus importantes de sa vie en la laissant gérer l’effondrement. Et les paroles de la jeune femme la faisaient trembler de rage. Et son doigt effleurait dangereusement la gâchette avec cette envie de la presser maintenant, sans plus attendre, ne serait-ce que pour lui faire regretter ses mots, aussi blessants qu’une lame de couteau. « Pourquoi est-ce que tu fais ça ? » Sa voix tremblait, entre la rage et la peine que ses mots avaient pu réveiller en elle. Est-ce qu’elle voulait juste la voir souffrir, au risque de se prendre une balle entre les deux yeux ? Est-ce qu’elle était si insensible que ça aux malheurs des autres ? Alors c’était qui le monstre dans cette histoire ? Celle qu’on blâmait pour une mutation qu’elle n’avait pas choisi, ou celle qui avait si peu de pitié pour les autres que la souffrance d’autrui semblait laisser indifférente ? « Qu’est-ce qui va pas chez toi hein ? » Elle devait bien avoir un problème quelque part cette fille pour agir comme elle le faisait. Et elle ne méritait pas mieux qu’une balle entre les deux yeux. Là, maintenant, sans autre forme de procès, parce que la justice n’existait plus, parce qu’aucun tribunal ne lui apporterait ce qu’elle méritait. Une balle dans les yeux et ce serait terminé et son doigt encore posé contre la détente hésité, se resserrant avant de reculer d’à peine un millimètre. Elle pouvait tirer et cette histoire-là, elle serait terminée, mais la page ne se tournerait pas pour autant, parce qu’elle n’avait pas tué son père, quelqu’un d’autre l’avait fait et elle avait vraiment besoin de savoir qui.
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MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 15:52

– the price you'll pay –
i took a knife and cut out her eye, i took it home and watched it wither and die. well, she's lucky that i didn't slip her a smile. that's why she sleeps with one eye open, that's the price she'll pay. i said, hey, girl with one eye, get your filthy fingers out of my pie. i said, hey, girl with one eye, i'll cut your little heart out.

Bonnie, c’est pas la mort qui l’effraie le plus. Bien sûr qu’elle n’est pas en paix absolue avec la faucheuse pour autant – bien sûr qu’elle n’a aucune envie de crever. Mais elle ne la voit pas comme une ennemie, juste comme cette constante de son quotidien, cette chose qu’elle sème en attendant de s’faire cueillir elle-même. Elle sait qu’elle n’est qu’éphémère. Elle verra sûrement pas ses vieux jours, y aura bien quelque chose, ou quelqu’un pour lui faire passer l’arme à gauche avant ça. C’est un fait qu’elle a intégré et accepté, la pilule a été avalée et elle ne se pose même pas de question. C’est ce à quoi on l’a destinée. C’est le rôle qu’elle a à jouer dans l’univers. Elle est loin, la gamine qui portait une affection particulière à tout être quel qu’il soit, la p’tite naïve qui avait soif de tout mais surtout de vivre. Il ne reste désormais qu’une marionnette entraînée et programmée, sans la moindre considération pour les cœurs qu’elle brise et piétine, les derniers souffles qu’elle arrache à la pelle. Pas même d’estime pour sa propre vie ; elle n’est qu’un outil, un moyen de parvenir à certaines fins. À peine mieux qu’un mouchoir qu’on use, qu’on froisse et qu’on jette ensuite. Elle est pas là pour vivre – plus maintenant. Elle est là pour tuer. Et si elle finit par se faire buter à son tour, ce ne sera qu’une fin logique, pas tragique. La boucle bouclée et un retour de flamme justifié, l’ironie du karma et toutes ces conneries. Elle l’aura mérité, ça fait pas de doute. Sûrement pour ça qu’elle n’a aucun mal à jouer avec le feu. Ça lui fait pas peur, d’avoir une arme pointée sur elle. Elle est simplement agacée qu’une dégénérée soit celle qui la tienne.

Mais la dégénérée, c’est pas n’importe qui. C’est Isolde. Et elle a beau rester aussi impassible qu’à son habitude, Bonnie a des souvenirs qui remontent l’assaillir. Oh Isolde n’est pas un cas isolé, c’est pas la seule qu’elle a trahi sur le chemin, elle n’a été que la première d’une longue lignée. Mais c’est là que s’trouve toute la différence : c’était la première. Le tournant qui a définitivement marqué les allégeances nouvelles de Bonnie. Le test qu’elle a passé haut la main et qui l’a reléguée à l’état de succès, la réussite triomphante du lavage de cerveau effectué par Rafael. Isolde a participé à tout ça sans même le savoir, sans le vouloir. Elle a été le morceau qui a lancé l’engrenage. C’est elle, qui a aidé la machine à démarrer. Et maintenant, la machine veut plus s’arrêter.

Alors oui c’est étrange de la revoir. Le poing dans la figure fait mal, la mémoire qui remonte fait chier. Le goût de ses lèvres, le son de ses rires, la chaleur de sa peau et la douceur de ses mots. Malgré le temps qui passe rien n’a été oublié, tout est resté imprimé, c’est paumé quelque part dans l’bordel robotique. Bonnie la regarde et elle se rappelle de l’adolescente trop naïve – elle se rappelle des « je t’aime » mensongers qu’elle lui a murmurés pour l’amadouer. La stratégie encrassée par l’instant de doute, celui qui aurait pu tout faire basculer ; ce moment clé où elle s’est demandé quelle était la ligne entre comédie et réalité. À savoir si les sentiments n’étaient qu’un écran de fumée ou s’ils avaient réussi à s’installer quelque part dans l’organe atrophié au creux de sa poitrine. Y a eu des doutes, un flottement. Y a eu l’opportunité qui aurait pu tout faire foirer, si elle l’avait saisie, si elle l’avait choisie, elle.

Elle, Isolde. Elle, qu’elle avait effacé de sa mémoire jusqu’à maintenant. Et en la revoyant, Bonnie peut pas empêcher les questions de s’imposer à son esprit. Et si elle l’avait pas trahie ? Et si elle lui avait tout dit ? Et si elle avait cédé à son humanité plutôt qu’aux ordres qu’on lui avait donnés ? P’t’être bien qu’elles auraient été tuées toutes les deux. Ou p’t’être bien qu’elles s’en seraient sorties. P’t’être qu’Isolde lui aurait rendu la faveur en la sauvant des hunters, mais qu’elle l’aurait dégagée ensuite pour la manipulation effectuée. Ou p’t’être qu’elle l’aurait aidée à se sortir de ce merdier, coûte que coûte. Y a trop d’hypothèses à imaginer et ça laisse Bonnie perplexe ; elle devrait même pas penser à tout ça, putain. Elle devrait même pas réfléchir. C’est pas ce qu’on veut d’elle. Habituée à n’être qu’une machine à tuer, ça fait des années qu’elle laisse la réflexion au placard, se comportant comme le chien bien dressé qui attend qu’on lui balance un os à ronger. Mais tout se met à foirer, la porte a été ouverte, c’est certainement Barry qui l’a défoncée et qui a causé ce tremblement de terre. Le libre arbitre est pas encore là à proprement parler, mais il commence lentement à s’éveiller. C’est pas bon. Ça fait tout merder.

Pourtant les tergiversations intérieures restent invisibles à son adversaire, la gamine reste de marbre. Les mots sont emplis de venin quand elle les prononce et elle est aux premières loges pour les voir faire leur petit effet. C’est moche, de parler du père d’Isolde comme ça. C’est moche et c’est bien pour ça que ça marche, que la voix de la blonde se met à trembler quand elle répond. Elle veut savoir c’qui tourne pas rond chez Bonnie et la liste est tellement longue que ça prendrait des heures pour le lui expliquer, alors elle ne récolte rien de plus qu’un silence amer et un rictus dégueulasse. Bonnie l’observe un moment, guettant la moindre petite réaction. Sa théorie se confirme : Isolde caresse la gâchette avec envie mais ne cède pas. Sa volonté est mise à rude épreuve mais elle résiste. Elle veut quelque chose, ça n’fait plus un doute. Alors Bonnie s’approche, d’un pas et puis deux, jusqu’à ce que son front soit presque collé au canon. Elle plante ses prunelles dans celles de la mutante et laisse à nouveau sa voix s’élever calmement. « Et toi, pourquoi tu m’tues pas ? T’en meurs d’envie, n’est-ce pas ? » Du coin de l’œil, elle aperçoit son couteau-papillon, abandonné trop loin pour qu’elle puisse s’en saisir. Elle a bien un couteau de chasse planqué dans sa godasse et un flingue calé à l’arrière de sa ceinture, mais suffirait qu’elle esquisse un mouvement pour recevoir une balle entre les deux yeux. Le mieux serait certainement de se saisir de l’arme d’Isolde, et de la retourner contre elle. C’est bien ce qu’elle a en tête mais elle peut pas l’faire – pas tout de suite. Son adversaire est trop instable, faut qu’elle réussisse à retenir son attention, faut qu’elle l’attrape dans ses filets pour n’en faire qu’une bouchée. La partie est lancée.

Ses prunelles s’adoucissent, ses traits perdent leur masque railleur. Il est remplacé par celui d’une humanité feinte, de regrets qu’elle ne connaît pas. À peine visibles, comme si elle cherchait à les masquer en se montrant insensible mais qu’ils coulaient derrière son armure ; comme si elle avait de la compassion qu’elle chercherait à réfréner. Tout est faux, calculé au millimètre près pour que ça paraisse refoulé, pour imager un combat intérieur qui n’existe pas. Si elle s’inventait trop de bonté d’un coup, ça marcherait pas. Faut qu’elle en dissémine juste assez pour que ça paraisse réel et réprimé. Pour qu’elle ait l’air d’une fille paumée plus que d’une traitresse meurtrière. « Alors qu’est-ce qui te retient ? Vas-y, Isolde. » Sa voix tremble à peine – là encore, grâce à ses soins de comédienne. Elle serre les mâchoires, absorbe la haine de sa rivale comme une éponge pour s’en servir comme miroir. Sauf qu’elle ne la dirige pas vers la donzelle ; elle fait mine de la concentrer sur elle-même, comme si elle était dégoûtée de sa propre personne. C’est pas si loin de la vérité quand elle y réfléchit, mais c’est bien pour cette raison qu’elle s’interdit férocement de cogiter. « Fais-le. » Elle cherche à feindre les prémices d’un besoin de rédemption, et même si ses talents de manipulatrice ne sont plus à prouver, n’en reste pas moins que l’opération est délicate. Les nuances sont nombreuses et Isolde a déjà souffert une fois de sa mascarade – elle l’aura pas aussi facilement. En soi, elle s’en fout, suffit qu’elle accapare son attention assez efficacement pour la désarmer et inverser les rôles. La manœuvre ne prendrait qu’une poignée de secondes ; c’est le reste, qui est compliqué.


Dernière édition par Bonnie Grimes le Dim 1 Mai 2016 - 20:59, édité 1 fois
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 14:42

You rule with lies and deceit.
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You kill by remote control And the world is on your side, You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. You rule with lies and deceit And the world is on your side. You've got the CIA babe And all you've done is brutalise You kill by remote control And the world is on your side You've got reapers and hawks babe And now I am radicalised. — reapers.

Isolde, c’était le genre de fille qui se croyait capable de tuer sans avoir de remords après. Parce qu’elle l’avait déjà fait et qu’y avait rien au monde qui pourrait lui faire regretter d’avoir pris la vie de quelques hunters sur son passage, ceux qui avaient essayé de la tuer, ceux qui s’en étaient pris à des innocents dans la rue. Elle en avait tué pour des bonnes raisons et elle pensait qu’elle pouvait en tuer à tour de bras sans jamais le regretter, sans jamais se dire que ce n’était pas bien, parce qu’ils le méritaient. Parce qu’il fallait bien les arrêter avant qu’ils ne tuent tous les transmutants de Radcliff. Elle détestait assez les hunters pour être capable de les tuer tous un par un s’il le fallait. C’était la conviction qu’elle avait ancrée au fond de ses tripes et si ça devait faire d’elle une tueuse, elle avait bien l’impression qu’elle était capable de l’accepter. Ils n’étaient pas innocents de toute façon et c’était pas ce qu’il disait, Cesare, que ça devenait forcément plus compliqué quand on se mettait à tuer des innocents ? Elle avait beau lui avoir envoyé des soupire, levé les yeux au ciel à chaque fois qu’il avait pu lui balancer des répliques pareilles, prétendant qu’elle valait mieux que tout ça, peut-être que dans le fond, elle l’avait toujours cru. Elle l’avait toujours trop cru, bien avant qu’il ne se pointe dans cette chambre d’hôpital et qu’ils arrivent enfin à arrêter de s’engueuler pour un oui ou pour un non. De toute façon, les hunters, ils n’étaient pas innocents, alors y avait pas de soucis à faire de ce côté-là. C’était des gens qui avaient choisi de tuer des transmutants, là où les transmutants dans le fond, la plupart, ils choisissaient de rester gentiment dans leur coin sans faire de mal à personne. Mais les hunters, ça ne les arrêtait pas. Ils fouillaient partout, ils arrivaient à se procurer les dossiers de dépistages et ils venaient tuer les gens chez eux, ou cramer des familles d’innocents, même pas de transmutants, juste pour après pouvoir faire d’eux les coupables idéals. Ils étaient ceux qui lui avaient déjà trop pris. Son père. Ses amis. Et elle les détestait de tout son être, assez sans doute pour pouvoir prétendre haut et fort qu’elle tuerait sans hésitation chacun de ceux qui se pointeraient sur sa route. Assez pour réunir tout un groupe de transmutants, avec la même idée en tête et de se lancer dans une véritable guerre.

C’était qu’ils avaient encore trop à lui prendre et qu’ils le feraient si elle ne s’opposait pas à eux. Qu’ils le feraient sans raison, comme ils avaient tué son père, sept ans plus tôt. Y avait encore des amis qui lui étaient chers, des gens qu’elle aimait trop pour envisager la vie sans eux. Anthea qui était loin d’ici, Léda, Aldrich, qui étaient encore à ses côtés. Puis y avait Clara, sa fille, ce bébé qu’elle avait mis au monde une poignée de semaine plus tôt, trop peu de temps sans doute, pour être là au beau milieu de la rue à traquer ce qui ressemblait à l’un des fantômes de son passé. Y avait Clara, avec qui elle aurait dû être en cet instant, plutôt que se laisser guider par la haine. Et puis y avait Cesare, encore dans un coin de sa tête, qu’elle avait bien l’intention de revoir, s’il ne se faisait pas tué, lancé dans une vengeance qui pourrait lui couter cher. Autant que la sienne sans doute. Elle le savait, parce qu’elle le lui avait dit, parce qu’elle avait essayé de le retenir, mais fallait croire qu’elle, y avait personne pour essayer de la retenir, même pas un élan de conscience qui auraient pu stopper ses pas alors qu’elle s’était lancée à la poursuite de celle qui avait brisé son cœur et entrainé la mort de son père, sept ans plus tôt. Et elle était là maintenant, en face d’elle, son arme braquée contre elle. Tirer ça aurait été la chose la plus facile du monde, le truc qu’elle pensait pouvoir faire sans regrets et pourtant, son doigt sur la gâchette ne semblait pas vouloir se refermer pour tirer. Elle s’était rapprochée, collant son front contre le canon de l’arme, poussant Isolde à placer ses deux mains dessus, la serrant avec plus de force entre ses deux mains, tellement de force qu’il n’en aurait pas fallu beaucoup pour qu’elle la brise entre ses doigts. Et pourquoi elle ne la tuait pas hein ? Est-ce que c’était vraiment parce qu’elle avait besoin de réponse ? Ou bien parce que traquer quelqu’un pour le descendre au beau milieu d’une rue, ce n’était pas ce qu’elle faisait elle ? C’était un truc de hunter ça. Elle, elle ne suivait pas les gens dans la rue pour les tuer, elle n’entrait pas chez eux pour les massacrer. Mais là c’était cette fille, celle qui avait brisé tellement de trucs en elle, celle qui la méritait bien la balle entre les deux yeux.

Pour son père, il fallait bien qu’elle le fasse. Parce que les prunelles de la brune en face d’elle, qu’elles soient plus douces que quelques secondes auparavant, ça ne changeait rien pour elle. Elle lui avait fait confiance une fois, elle l’avait aimée, elle s’était ouverte à elle parce qu’elle avait eu le sentiment, à chaque fois qu’elle lui avait dit qu’elle l’aimait, que tout ce qu’elles avaient été réelle et que dans ce genre de situation, on pouvait tout se dire, on pouvait se faire confiance. Mais elle n’avait fait que la manipuler, jouer avec son cœur encore fragile d’adolescente et elle avait détruit une grande partie de sa vie, elle avait détruit tout ce qu’elle pouvait penser de l’amour, elle avait précipité la mort de son père et elle l’avait poussée vers cette rage dont elle était bien incapable de se défaire. Alors ouais, qu’est-ce qu’il pouvait bien la retenir hein ? Sa propre conscience ? Les propos de Cesare qui visaient toujours à faire d’elle une fille trop bien, une fille qui n’appuyait jamais sur cette détente ? Clara ? Ce bébé qu’elle venait de mettre au monde et avec qui elle devrait retourner au lieu de menacer quelqu’un avec une arme ? Le fait qu’elle ne voulait définitivement pas être comme les hunters, quand bien même elle pouvait crier haut et fort que jouer selon les mêmes règles qu’eux, c’était la meilleure chose à faire pour les arrêter ? Elle ne pouvait pas croire qu’elle était une fille assez bien pour épargner la vie d’une pourriture comme cette fille. Alors fallait qu’elle tire. Son regard plongé dans le sien, son doigt contre la gâchette, elle ne bougeait pas pourtant. Il aurait fallu de quelques secondes pour en finir avec ce qui l’avait tracassé depuis sept longues années et pourtant elle ne bougeait pas. « Pourquoi t’as fait ça ? » Pourquoi elle s’était servie d’elle comme ça ? Pourquoi ne pas la tuer tout simplement, ça aurait été tellement plus simple de profiter d’un moment où elles n’avaient été que toutes les deux, dans les bras l’une de l’autre, pour la tuer sans qu’elle n’ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait, mais pourtant, elle avait pris son temps et elle l’avait balancée plutôt que de la tuer elle-même. « T’as eu l’occasion de me tuer tellement de fois pendant ces semaines où on était ensemble, pourquoi tu l’as pas fait ? » La tuer elle tout de suite, elle la transmutante et laisser son père vivre, parce qu’il n’avait été qu’un humain lui, sans doute, qu’aux yeux des hunters, il n’était qu’un dommage collatéral. Une idée qu’elle ne supportait pas plus que le fait de l’avoir perdu. « C’est pas toi qui l’a tué, qui c’était ? » Parce qu’elle n’avait pas eu le courage d’aller jusqu’au bout peut-être. Mais le fait été qu’elle ne l’avait pas tuée. Ni elle, ni son père, c’était quelqu’un qui était venu jusqu’à l’hôtel dans lequel ils étaient pour terminer le travail. La tuer elle, et c’était son père qui avait pris, pour la protéger. Qui est-ce qui l’avait tué son père ? C’était une question qu’elle s’était posée tellement de fois ces sept dernières années et c’était peut-être enfin le moment d’avoir une réponse.
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MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeDim 1 Mai 2016 - 22:14

– the price you'll pay –
i took a knife and cut out her eye, i took it home and watched it wither and die. well, she's lucky that i didn't slip her a smile. that's why she sleeps with one eye open, that's the price she'll pay. i said, hey, girl with one eye, get your filthy fingers out of my pie. i said, hey, girl with one eye, i'll cut your little heart out.

Pourquoi ? La question sonne et résonne, ça bourdonne dans ses tympans, ça bouillonne au creux de ses tripes. Dans les yeux d’Isolde, elle lit la haine, la rage et la soif de vengeance. Le désespoir de n’pas savoir, la culpabilité d’être en vie alors que son père est mort pour la protéger. Elle sait, Bonnie. Elle se doute bien que la blonde a trop changé pour qu’elle puisse prétendre la connaître encore aujourd’hui, mais y a des choses qui ne bougent pas ; peu importe le temps, peu importe les épreuves. Y a des choses qui fondent une personne et elle en retrouve les traces chez la mutante, elle en perçoit les miettes derrière ce visage déterminé. Alors elle sait. Isolde cherche les coupables, elle veut la justice. Et n’est-ce pas terrible que de vouloir régler une addition depuis longtemps oubliée ? N’est-ce pas tragique que de courir après une cause tout simplement perdue ? Putain c’que c’est moche, les ruines de l’innocence. Et c’est plus moche encore de savoir qu’on a participé au carnage.

Pourtant, Bonnie a envie de rire. À croire que l’autre n’a toujours pas appris sa leçon, malgré les années qui se sont écoulées. À croire qu’elle a toujours pas compris qu’elle réparera jamais c’qui s’est passé, qu’elle récupérera ni la candeur de ses beaux jours, ni la présence rassurante de la figure paternelle. Alors quoi ? Elle pense vraiment qu’elle sera soulagée, quand elle aura tué ? Elle croit que presser une foutue gâchette suffira à l’apaiser ? C’est aussi ridicule que pathétique. Bonnie serait presque prête à la pousser au vice, rien que pour lui prouver par A+B que ça sera pas assez. Ça sera jamais assez. Tant qu’elle aura pas compris ça, elle trouvera pas la paix – ni celle qu’elle veut, ni celle que les dégénérés prétendent chercher. Elle fait que se voiler la face et malgré la position de force qu’elle exerce, Bonnie n’a pas peur. Elle a beau être désarmée, dominée ; elle a pas peur. Parce qu’Isolde est pas foutue d’appuyer sur la détente. Parce qu’Isolde est sûrement plus effrayée qu’elle à l’idée de tirer, malgré ce qu’elle essaie de montrer, malgré l’image qu’elle veut donner. C’est pas pour autant que la chasseuse la sous-estime, ce s’rait une erreur fatale. Elle sait bien que la menace n’en reste pas moins réelle et qu’il suffirait d’un rien pour qu’elle se fasse trouer comme une passoire – ce dont elle se passerait bien, elle a aucune envie d’finir au fond d’un évier. Mais elle reste d’un calme olympien. Elle reste imperturbable.

Du moins c’est c’qu’elle veut croire, jusqu’à ce que son interlocutrice poursuive sur sa lancée. Les questions se superposent et Bonnie en perd de sa stabilité. Elle a raison, la sauvage. Elle a eu un millier d’occasions d’lui faire la peau, pendant sa mascarade. Mais c’était pas sa mission. C’était pas ses ordres. On lui a jamais demandé d’la tuer, simplement de l’amadouer, de l’attirer dans ses filets et de la laisser s’écraser. Elle comprenait pas l’ampleur de l’opération à l’époque, elle savait pas c’qu’elle sait à présent. C’était un test – c’était pour voir si elle était digne de confiance, si elle pouvait aller au bout de la trahison. Elle l’a fait. Elle en tire pourtant aucune fierté.

Et si la mission avait été différente ? Et si on lui avait dit d’la tuer ? Et s’il avait fallu qu’elle lui tranche la gorge, aussi facilement qu’elle l’a fait encore et encore ces dernières années ? Elle aurait pu ? Elle l’aurait fait ? P’t’être bien que la limite aurait été là. P’t’être bien que les doutes distillés par son attachement à Isolde auraient eu raison d’elle. P’t’être bien que c’est pour ça, qu’on le lui a pas demandé. Chaque chose en son temps et ils ont su y faire les bourreaux, ils ont su franchir les étapes pas à pas pour la discipliner efficacement. Ils ont su quel interdit ne pas franchir, comment la pousser à trahir. Elle a presque envie d’lui dire. Elle a presque envie d’lui cracher qu’elle ne sait rien, qu’elle ne la connaît pas. Elle sait même pas son prénom. Elle connaît Haylie, le rôle endossé, la vie inventée. Elle connaît pas Bonnie. Elle sait foutrement rien à son sujet et la constatation la heurte soudainement. C’est vrai, Bonnie a douté ; elle a plus su faire la différence entre comédie et réalité, elle a plus su empêcher les sentiments de s’étaler. Elle a vraiment eu un truc pour Isolde, quand bien même elle l’a détruit sans la moindre pitié. Mais Isolde ne l’a pas aimée. Elle croit qu’si – elle croit qu’elle a sombré pour elle. Mais elle se trompe tellement que Bonnie peut pas retenir un rictus désabusé. Toute cette situation lui paraît soudainement futile. Tout ça, c’est qu’un tissu de mensonges, un ramassis de conneries. Tout ça, elle voudrait juste y mettre un terme.

Sa stratégie n’marche pas, Isolde ne baisse pas la garde et n’est absolument pas dupe. Alors elle laisse tomber. Elle a pas envie de se battre dans le vide, elle a pas envie de se forcer. Ça sert à rien et puis l’enragée n’est pas prête à la laisser filer. Lui mentir, ce serait le pire des affronts et ça marquerait sûrement son arrêt d’mort. Changement de plan : elle va jouer cartes sur tables. Oh pas toutes évidemment, elle sait lesquelles abattre et lesquelles planquer dans sa manche. Faut juste choisir précautionneusement.

« Ok. Tu veux la vérité ? » Ses prunelles ont repris leur éclat polaire, aussi glacées que deux ronds d’acier ; sa voix est redevenue aussi monotone que la lassitude qui lui peint les traits. Elle a plus envie d’jouer. « J’ai suivi les ordres. J’t’ai pas tuée parce qu’on me l’a jamais demandé. » Elle se garde bien de dire qu’elle sait pas si elle en aurait été capable, si on l’avait exigé. « Ma mission, c’était juste de me rapprocher de toi. Te connaître, te séduire, t’amadouer et tout savoir sur toi. Ton père était pas dans le viseur. C’est qu’un dommage collatéral – parce que la cible, c’était juste toi. » Un haussement d’épaules nonchalant vient marquer son détachement à la situation, alors qu’elle ravale toutes ses questions et tous les tourments qu’Isolde a causé. Elle veut rien montrer. Elle peut pas s’laisser atteindre, elle peut pas s’laisser avoir. Pas encore une fois. « Même si je voulais te dire qui l’a tué, je pourrais pas. J’en ai aucune idée. Je n’sais pas qui a exécuté l’ordre, et pour être honnête, j’en ai rien à foutre. » Isolde a soif de vérité, soit. Elle l’aura. Mais elle l’aura brute, et sans le moindre ménagement.

Le regard aussi froid que ses mots, Bonnie la dévisage en laissant planer un silence. Elle sait pas si elle lui a donné ce qu’elle attendait – sûrement que non, puisqu’aucun nom n’a retenti. Y a pas de coupable à donner, pas d’appât à lui lancer. Elle a rien à offrir et elle compte pas s’abaisser à lancer des identités au hasard pour sauver ses miches. « Et maintenant, tu vas faire quoi ? » Après tout, elle a répondu à sa question, non ? Probablement pas de la manière espérée, mais elle l’a fait quand même. Si miss Saddler n’est pas satisfaite, elle peut rien y faire. « Si tu veux me buter, arrête de tourner autour du pot et fais-le. » Elle sait bien qu’elle n’aide pas son cas, mais elle n’en a présentement plus rien à carrer. Bien sûr qu’elle pourrait tout balancer, tout expliquer ; l’apitoyer en lui dévoilant son histoire, sa réalité. Ça pourrait p’t’être aider à la mettre de son côté – et encore, c’est même pas sûr. Mais elle a aucune envie d’en arriver là. Si elle doit crever, soit. Elle baissera pas les yeux et elle courbera pas l’échine. « Je t’ai dit c’que je sais, Isolde. Je peux rien faire de plus pour toi. »
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MessageSujet: Re: (bonnie) ≡ all you've done is brutalise.   (bonnie) ≡ all you've done is brutalise. Icon_minitimeVen 3 Juin 2016 - 0:38

You rule with lies and deceit.
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Depuis presque huit ans, Isolde avait l’impression que toute sa vie était guidée par ce qui s’était passé ce jour-là, à Miami. C’était censé être des vacances, loin de Radcliff, dans une grande ville, au soleil, avec la plage, un moment de détente en famille. Juste elle et son père, parce que c’était ça la famille Saddler, juste eux deux. Mais les vacances s’étaient transformées en un véritable cauchemar dès lors qu’on avait tué son père et depuis ce jour, elle avait bien du mal à vivre sans ressasser, encore et encore, les événements de cette fichue journée. C’était son père après tout, comment pouvait-elle vraiment passer à autre chose ? Oublier son père, oublier ce jour, ça lui était complètement impossible. Ça restait là, toujours présent au cœur de la plupart des décisions qu’elle prenait. C’était ça qui avait réveillé sa volonté d’aider les autres, les transmutants qui en avaient besoin, ceux qui étaient en danger, ceux qui n’arrivaient pas à assumer ce qui était en train de leur arriver. Elle avait également abandonné sa volonté de faire des études d’art, préférant se tourner vers la police, pour faire comme son père, pour rendre justice à ceux qui en avaient besoin. Sa vie et ses objectifs, ils avaient complètement changés le jour où son père était mort. Encore aujourd’hui, la douleur elle était là dans son cœur, moins présente peut-être, mais elle était toujours là. Son père, il lui manquait tous les jours. Elle avait l’impression d’avoir toujours autant besoin de lui et c’était d’autant plus vrai maintenant que Clara était là. Il était été un grand-père merveilleux, elle n’en doutait pas une seule seconde. Au lieu de ça, le seul grand-père qu’elle était Clara et qu’elle ne connaitrait jamais, c’était le père de Cesare et franchement, y avait mieux comme grand-père. Jamais elle ne pourrait tourner complètement cette page. Elle se disait que si elle arrivait à se venger, peut-être que ce serait plus simple. Si elle faisait payer à celui qui l’avait tué, si elle arrivait à faire payer Haylie qui l’avait trahie elle. Mais est-ce que ce serait vraiment le cas ? Elle l’avait dit à Cesare quand il parlait de venger la mort de sa sœur, quoi qu’il fasse, ça ne changerait rien à la situation, sa sœur, elle n’allait pas revenir. Dans le pire des cas, comme c’était des hunters qui l’avaient tuée, se venger ça retirer deux gros connards des rues de Radcliff, mais au-delà de ça, ça ne changerait pas grand-chose.

Appuyer sur cette détente alors, ce serait aussi débarrasser les rues de la ville d’un hunter, d’une fille qui manipulait les autres pour arriver à ses fins. Alors pourquoi est-ce qu’elle n’appuyait pas ? Y avait cette question qui n’arrêtait pas de se répéter dans sa tête. Elle avait l’impression d’être en train de se dégonfler, alors que son doigt flirtait avec la gâchette sans jamais oser appuyer dessus. Cette fille le méritait, pour tout ce qu’elle avait déjà fait, parce qu’y avait fort à parier qu’elle n’était pas sa seule victime. La tuer ici et maintenant ce serait sauver des vies, toutes celles qu’elle pourrait avoir dans son collimateur. Le monde se porterait quand même beaucoup mieux sans cette fille. Alors, il lui suffisait de tirer et on en parlerait plus. N’était-ce pas pour ça qu’elle était là ? Pour cette raison précise qu’elle l’avait traquée dès lors qu’elle l’avait aperçue en ville ? Tirer ça semblait presque être la meilleure chose à faire, alors c’était quoi son problème à la fin ? Elle n’avait pas envie d’être la fille trop gentille, trop humaine qui se mettait à avoir des états d’âme pour les hunters alors même qu’eux, ils n’en avaient jamais quand il s’agissait de tuer les transmutants. L’idée quand elle avait fondé Insurgency, c’était ça, jouer sur le même terrain que les hunters. Les traquer, les tuer, avant que ce ne soit eux qui le fassent. Il s’agissait de ses intentions à elle, mais fallait croire qu’elle était juste bonne à laisser faire les autres. Lyudmila et Mikael avaient vraiment eu raison l’autre soir quand elle avait fait explosé la mairie, elle n’irait pas loin toute seule, parce que la réalité qui s’imposait à elle en cet instant, c’était qu’elle n’était qu’une putain de lâche. Ses nerfs étaient en train de la torturer pourtant, à chaque fois que la jeune femme en face d’elle ouvrait la bouche, elle avait l’impression de sentir la rage en elle s’accroitre, peut-être qu’il fallait continuer comme ça, pousser sa rage au maximum pour qu’elle finisse par craquer, qu’elle cède aux pulsions sans avoir sa bonne conscience pour retenir son geste. « Comment est-ce qu’on peut faire ça à quelqu’un ? » C’était dégueulasse de jouer avec les sentiments d’une personne comme elle avait pu le faire. Elle était tombée amoureuse d’elle, alors que ça n’avait été qu’un jeu, qu’y avait rien de vrai dans tout ce que la jeune femme avait pu lui raconter. « Est-ce que j’ai l’air d’un monstre pour toi ? » Parce que si c’était le cas, il allait vraiment falloir qu’elle songe à se regarder dans la glace. « Est-ce que j’avais l’air d’un monstre à l’époque ? » Comment est-ce que ça pouvait être logique dans la tête des gens comme elle, dans tête à elle ? Elle avait eu dix-huit ans à l’époque, elle était amoureuse de cette fille, elle n’avait jamais fait de mal à personne elle n’avait pas l’impression d’avoir était bien méchante à l’époque alors, pourquoi elle ?

L’éternelle question sans doute, celle qui n’aurait jamais de réponse. Y en avait des transmutants qui étaient dangereux, elle était prête à l’admettre, elle n’était pas complètement aveugle. Mais elle, la Isolde de dix-huit ans franchement, y avait plus dangereux comme transmutant. Mais c’était le problème des hunters, ils s’en prenaient toujours aux moins dangereux dans le fond, parce qu’ils savaient très bien que contre les autres, ils avaient moins de chance de s’en sortir. Alors c’était quoi la putain de logique dans leur façon de fonctionner ? De quoi est-ce qu’ils prétendaient vouloir protéger l’humanité ? De gens qui se contentait de vivre comme le commun des mortels et qui n’avaient absolument pas l’intention d’utiliser leurs dons pour faire du mal autour d’eux ? Et si elle en avait eu le courage, elle aurait voulu demander à Cesare, maintenant qu’ils ne s’engueulaient plus tous les quatre matin, où est-ce que c’était possible de trouver un sens dans ce putain de paradoxe. Parce qu’elle essayait, encore et encore, mais y avait rien à faire, elle ne comprenait pas pourquoi c’était toujours les innocents qu’on tuait. Là encore, en face de Haylie, c’était une évidence qui s’imposait à elle. Parce que son père, il était mort ce jour-là, parce qu’elle avait fait confiance à Haylie. Alors qu’elle n’avait été qu’une mission pour elle. Une cible à amadouer pour mieux laisser quelqu’un d’autre la tuer. Son père était mort à cause de cette fille, lui qui était innocent et elle qui était loin de l’être, elle allait très probablement s’en sortir. « Ferme là ! » Elle se sentait encore en train de s’énerver, à juste titre, parce qu’elle n’arrivait pas à tirer et ça la rendait folle et c’était plus simple de lui crier dessus plutôt que d’assumer ce fait. Elle n’allait pas non plus le lui dire, qu’elle ne la tuait pas parce qu’elle n’en avait pas le courage. Alors quoi, lui dire qu’elle ne le faisait pas parce qu’elle valait mieux qu’elle, mieux que tous les meurtriers avec lesquels elle trainait ? Elle ne voulait pas valoir mieux que ça, pas ce soit alors qu’un simple geste et elle pourrait avoir une partie de sa vengeance. C’était facile de presser une détente, physiquement parlant, elle était là, juste sous son doigt, elle n’avait qu’à plier le doigt et pourtant là maintenant, ça semblait être le geste le plus difficile au monde.
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