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 Bless the child [ft. Calista]

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MessageSujet: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeMar 2 Fév 2016 - 23:07


Bless the child
ALISTAIR & Calista


Alistair s’empêcha d’afficher la moindre grimace douloureuse tandis qu’il s’occupait de cisailler le bracelet de la Gunpowder Squad qui avait presque fusionné avec sa peau tant la flamme qui l’avait blessé avait été chaude – presque blanche, à dire vrai. C’était une chance incroyable qu’il ne s’en sorte qu’avec une blessure aussi superficielle alors qu’il aurait très bien pu laisser sa main dans la bataille. Ce satané pyurgiste avait failli l’avoir – la faute à une brève seconde d’inattention pour laquelle il se fustigeait encore. Il valait mieux que ça pourtant. Après presque quarante ans de chasse, il aurait dû se douter de ce qui allait arriver, anticiper le coup, faire quelque chose pour éviter ce redoutable retour de flammes qui, fort heureusement, ne l’avait pas handicapé ou touché trop gravement. En revanche, il avait perdu son bracelet détecteur de mutants dans l’opération ; l’appareil n’avait pas résisté à la trop forte chaleur qui l’avait engloutit, ses composants fragiles carbonisés et fondus dans leur coque de cuir et de métal. Il irait en chercher un autre le lendemain. Il savait qu’il en restait quelques uns dans le quartier général de la Squad, aussi irait-il se servir en signifiant la perte du précédent à son neveu. Mais pour le moment, il avait d’autres choses à faire que de se récupérer cet objet alors que la soirée venait juste de commencer.
Parvenant enfin à ôter ce qu’il restait du bracelet autour de son poignet, il considéra avec dégoût les lambeaux de peau cuite qui y pendaient avant de jeter le tout à la poubelle, notant mentalement de la sortir avant de partir. Se levant de son fauteuil, il se dirigea vers sa salle de bain et en sortit tout ce dont il avait besoin. Il ne comptait plus les fois où lui et Maebhe s’étaient rafistolé l’un l’autre, ou celles où il avait dû se débrouiller seul après le départ de sa femme. Il était doué pour la chasse, mais il n’était pas invincible pour autant, et il savait parfaitement qu’il ne servait à rien d’être orgueilleux – la fierté ne referme pas une plaie ouverte. Badigeonnant sa blessure de désinfectant puis de crème contre les brûlures, il ne put empêcher un léger soupir de franchir ses lèvres en sentant la douleur refluer légèrement. Attrapant un morceau de gaze et un bandage, il entreprit de bander sa main, parvenant à faire quelque chose d’à peu près correct. Ca suffirait pour le moment. Rangeant le tout, il retourna vers son bureau et enfila sa veste de costume avant d’aller chercher son grand imperméable et de récupérer ses clefs de voiture, puis descendit les escaliers de bois qui grincèrent légèrement sous ses pas. Il vérifia rapidement que tout était fermé et que le dispositif de sécurité était bien allumé, puis il sortit, verrouilla derrière lui, grimpa dans sa voiture et démarra, se dirigeant vers le centre-ville. Il avait quelqu’un à voir, et il était assez persuadé que ce quelqu’un ne s’attendait absolument pas à sa visite.

L’avantage du couvre-feu, c’était qu’à partir d’une certaine heure, il n’y avait plus aucune circulation. Alistair roula tranquillement dans les rues de la ville, saluant d’un signe de tête ou de la main les groupes de hunters qui passaient parfois à proximité. Finalement, il se gara au pied de l’un des grands immeubles d’habitation et descendit. Il aurait presque pu laisser sa voiture ouverte tant la ville était déserte à cette heure, mais il ne prit pas de risque malheureux et ferma le tout avant d’entrer dans le bâtiment. Il ne savait pas à quel étage habitait sa fille, mais il espérait bien que les boîtes aux lettres lui donneraient les informations qu’il voulait. Après quelques minutes à observer les noms et les numéros, il trouva enfin ce qu’il cherchait et appela l’ascenseur avant de s’y engouffrer. Il se tenait toujours très droit, même lorsque personne n’était là pour le voir. Il était difficile de savoir si c’était simplement une question de discipline ou s’il avait trop l’habitude d’être aux aguets pour se détendre même en étant sûr qu’il était seul dans une pièce.
Les portes de fer se rouvrirent dans un « ding » sonore et il s’engagea dans le couloir, ses yeux gris comme l’acier scrutant les numéros sur les portes, jusqu’à finalement trouver celui qui l’intéressait. Par acquis de conscience, il vérifia qu’il s’agissait bien de l’appartement de l’aînée Wolstenholme avant de presser le bouton de la sonnette. Il l’entendit retentir à l’intérieur de l’appartement et il ramena ses mains devant lui, l’air aussi austère que d’habitude. Pourtant, intérieurement, il se demandait dans quel état il allait retrouver son enfant. Il n’avait pas eu l’occasion de venir la voir à l’hôpital, en déplacement à Washington à ce moment-là, mais il s’était inquiété de son état malgré tout. Ce n’était pas la première fois qu’elle se retrouvait dans une chambre aseptisée et branchée à il ne savait combien de machines et de perfusions.
Il entendit enfin le bruit d’un verrou que l’on défait et d’une chaîne qu’on retire, et lorsque la porte s’ouvrit, il ne put s’empêcher de détailler rapidement la jeune femme devant lui, cherchant une blessure apparente ou quelque chose qu’elle aurait ramené de l’hôpital. Mais à part quelques égratignures, elle avait l’air relativement remise sur pieds. En apparence du moins. Il comptait bien la questionner jusqu’à être certain qu’elle était hors de danger. En attendant, il avait tout à fait remarqué l’air surpris qui s’était peint sur son visage. Et ça n’avait rien de particulièrement étonnant à vrai dire.

- Bonsoir Calista.



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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeMer 3 Fév 2016 - 21:29

just scared of losing all that we have left.
— alistair wolstenholme & calista wolstenholme —
I watched the ones I loved turn into rust, Wearing almost nothing they go out after dusk. As if to be accepted you need to sell yourself, They need to learn there's much more to this world. And the colors of these roads are matching the rainy sky. We're too blind to see what's really here in front of our eyes. And I hope someday this will all reverse, And send us back to the times before. Before we grew up and lost the novelty of, Clear blue skies and climbing trees. Can't you see what our lives have come to be ? — reverse.

Les choses allaient mieux depuis qu’Alec était réapparu dans sa vie. Calista avait passé trop de temps à s’apitoyer sur son sort. Hospitalisée d’urgence pour une blessure par balle, un bras cassé et autres plaies superficielles à côté de ça, la blonde avait passé ce qu’on pourrait facilement qualifier de sale quart d’heure. Pourtant, y avait rien à faire, elle ne se souvenait pas de ce qui avait pu se passer avec précision dans sa tête. Y avait cette idée fixe dont elle n’arrivait pas à se débarrasser. La certitude que c’était elle qui avait pressé sur la détente pour mettre fin à sa vie, parce qu’elle était une transmutante. L’ironie sans doute. Puisque depuis qu’Alec s’était découvert son don, elle était la première à penser que se suicider, c’était loin d’être la solution. C’était ce que sa mère avait fait pourtant. Des années plus tôt, elle avait décidé d’en finir avec sa vie parce qu’elle ne supportait pas l’idée de vivre avec ce gène en elle. Foutue connerie. C’était comme ça qu’elle voyait les choses à présent. A l’époque, elle avait accepté la situation sans broncher, elle avait pardonné à sa père d’avoir choisi cette voie, on pouvait même dire qu’elle avait compris son choix. Sans doute qu’elle avait été trop occupée à faire tout ce qui était en son pouvoir pour prendre soin de ses cadets pour vraiment réaliser l’ampleur des dégâts. Aujourd’hui, elle trouvait la réaction particulièrement lâche et égoïste. Elle avait laissé derrière elle un mari et trois enfants. Tout ça pour quoi ? Pour une putain de mutation génétique ? Le genre qui ne l’aurait pas tuée, le genre qui ne la rendait pas malade, ni souffrante. C’était juste une grosse connerie et y avait personne pour le dire. Elle n’oserait pas elle, donner le fond de sa pensée, pas dans le monde dans lequel elle vivait. Y avait des hunters partout autour d’elle, elle était de leur côté, elle les aidait, alors mieux valait éviter de dire, qu’elle en avait marre de ce conflit avec les transmutants. Elle s’était pourtant tiré elle-même dessus – elle y croyait malgré ce qu’en pensaient Lorcan et Alec – et y avait quand même un moment où elle s’était qu’elle avait eu raison. Parce qu’elle s’était retrouvée avec un pouvoir, comme ça, du jour au lendemain, malgré les tests de dépistages qui étaient clairement négatifs. Pas un pouvoir qu’elle pourrait facilement accepter, oublier même. Non, il fallait qu’elle manque de tuer tous ceux qu’elle touchait.

L’avantage avec Alec, c’était que lui, ses cellules se régénéraient plus vite qu’elle n’était capable de les lui affaiblir. Lui, elle pouvait le toucher, elle pouvait rester avec lui et il l’aidait à accepter la situation. Il l’avait aidée à aller mieux, aussi bien moralement que physiquement. A force de pompé son énergie à lui, c’était ses cellules à elle qui avaient guéries. Alors y avait plus de bras cassé, plus de trou dans le ventre, plus rien. Ça allait mieux et c’était encore grâce à Alec. Il avait beau ne pas avoir été là ce soir-là au commissariat pour l’empêcher de se tirer dessus ou de se faire tirer dessus. Dieu seul savait réellement ce qui s’était passé dans ce commissariat. Maintenant que ça allait mieux, elle avait pris le temps pour remettre de l’ordre dans son appartement. Elle avait ouvert les volets et elle avait fait en sorte que ça ressemble de nouveau à un lieu habitable plutôt qu’à un hangar dans lequel on stockerait tout et n’importe quoi sans se soucier de la façon dont ça pouvait être rangé. C’était mieux pour elle, mais aussi pour Alec, puisqu’il semblait qu’il allait passer un moment chez elle. Il était beaucoup plus ordonné qu’elle, alors fallait bien qu’elle fasse des efforts pour rendre l’épreuve un peu moins difficile aux yeux d’Alec. Déjà qu’il devait un peu trop souvent se croire dans un magasin de jouet vu toutes les conneries qu’elle pouvait posséder et qu’elle n’hésitait pas à afficher fièrement. Des répliques de sabres lasers en passant par une très large collections de figurines en tout genre et aux peluches diverses et variées, il y en avait pour tous les gouts chez l’aînée Wolstenholme et surtout pour le sien à elle. Elle était vraiment fière de sa collection, même si y avait à peu près personne en ville pour la comprendre. Elle avait l’habitude de toute façon d’être celle que l’on ne comprenait jamais. C’était dans ces conditions qu’elle avait été éduquée. Toujours trop différente et pas assez bien pour son père. Au sortir de la douche, elle avait pu remarquer qu’Alec n’était plus là. Il faisait ce qu’il voulait, il n’était pas en prison après tout. Du moment qu’il restait prudent, malgré le couvre-feu, il faisait bien ce qu’il voulait. Cela dit, un petit mot, ça n’aurait pas été du luxe. Il avait disparu pendant suffisamment de temps pour qu’elle puisse estimer qu’un petit mot, ça pouvait être nécessaire. Elle lui dirait quand il rentrerait.

En attendant, elle s’était avachie sur son canapé, l’ordinateur à côté d’elle, l’écran presque trop grand de sa télévision allumé, avec un film qu’elle avait probablement vu cent fois mais qu’elle continuait de regardé d’un air passionné. De l’autre côté, elle avait un saladier de pop-corn, la définition de la soirée parfaite selon Calista. Tout allait bien, tout était parfait, si bien qu’elle grogna en entendant la sonnette de la porte. Elle se leva du canapé, enfila à la va-vite un gilet qui trainait dans le coin, par-dessus son pyjama – du genre parfaitement normal, pantalon, débardeur, maintenant qu’y avait Alec, plus question de se balader avec des pyjamas licornes ou autres conneries du genre – puis, elle se dirigea vers la porte d’entrée. L’arme qu’elle avait pointée sur Alec quand il était arrivé chez elle était encore là, chargée et à portée de main. Enfin, sans doute que c’était Alec qui avait oublié de prendre les clefs en partant et qui se retrouvait coincé dehors. Elle défit la chainette, déverrouilla la porte et s’apprêtait à faire un commentaire sur les clefs, mais elle se contenta de rester bouche-bée. Son père était là, sur le seuil de sa porte. Merde. Ce n’était pas vraiment habituel pour lui de venir jusqu’à chez elle. Elle n’était même pas sûre qu’il ait déjà mis les pieds dans cet appartement et pourtant ça faisait bien cinq ans qu’elle y vivait. Ça pouvait amplement justifier sa surprise. « Papa. Qu’est-ce que tu fais ici ? » Elle se poussa de devant la porte pour le laisser entrer, toujours quelque peu confuse par la situation qui se présentait à elle. « Tout va bien pour toi ? Il n’est pas arrivé quelque chose à Aspen ou à Lorcan ? » C’était les seules explications qui s’imposaient à elle et pourtant, c’était elle qui revenait d’un séjour à l’hôpital, mais l’hypothèse selon laquelle il serait venu pour elle était tout simplement invraisemblable, alors forcément, elle explorait toutes les autres avant de pouvoir l’envisager.
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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeLun 8 Fév 2016 - 22:05


Bless the child
ALISTAIR & Calista


Pour beaucoup, Alistair était un père particulièrement exigeant. Il affichait toujours une mine sévère qui allait avec son humeur mais qui, étrangement, détonnait avec un côté plus enjoué, plus amusant de sa personnalité qu’il ne laissait presque jamais apparaître. Il fallait se lever tôt pour lui tirer une blague, voire juste un sourire sincère, alors il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’il passe pour un patriarche dirigeant sa famille d’une main de fer, surtout après la mort de sa femme. Et ces gens-là qui le jugeaient de la sorte n’avaient pas tout à fait tort. Le chasseur était certes particulièrement demandant auprès de sa progéniture, mais il le faisait toujours avec les meilleures intentions du monde. S’il les avait poussé à faire de grandes études, c’était pour leur assurer un avenir serein dans ce monde en perpétuel évolution, dans cette société qui plongeait tête la première dans la tempête – en tant que trader, il était particulièrement bien placé pour voir les remous de l’économie mondiale et il savait que ses enfants se devaient d’avoir de bons postes dans de bonnes sociétés pour ne pas risquer se faire avaler par le maelström constant qu’était la vie. S’il avait été dur avec eux, c’était pour leur inculquer le sens des responsabilités et la valeur des choses. On n’avait rien sans rien et il fallait savoir se battre pour obtenir ce que l’on voulait. Hors de question que Calista, Lorcan et Aspen se reposent sur la richesse familiale. Il ne tolérait pas la paresse et avait pris soin d’inclure ce dégoût dans l’éducation de la fratrie – avec plus ou moins de réussite pour certains. S’il avait voulu qu’il chasse, plus que pour perpétuer la tradition familiale, c’était surtout pour leur donner les atouts physiques pour se défendre contre les dangers ambulants qu’étaient les mutants. Il aurait voulu que ses enfants soient les défenseurs de l’humanité, des sauveurs, une lueur de Salut pour ceux et celles qui n’avaient pas la chance de pouvoir contrer les pouvoirs monstrueux de ces abominations. La chasse, ce n’était pas un sport, ce n’était pas un jeu – même si certains hunters raisonnaient ainsi, au grand dam du patriarche Wolstenholme qui ne voyait pas ce qu’il y avait de drôle. Il voyait les chasseurs comme des soldats, pas des imbéciles assoiffés de sang qui n’avaient fait que chercher une nouvelle cible à haïr. Il voulait que ses enfants deviennent de pareils soldats et qu’ils permettent à l’humanité de dormir en paix tandis que la menace transmutante était tenue au loin.
Sauf que voilà, tous ses enfants n’avaient pas suivi le chemin qu’il leur avait destiné. Calista était très intelligente, c’était un fait, mais l’intelligence ne permettait pas de survivre à une rafale de flammes, une décharge de cent mille volts ou une injonction mentale un peu trop violente. Il avait tout essayé pour la ramener sur le terrain, ou même pour la motiver à venir aux entraînements, mais non, rien à faire : elle préférait rester derrière ses ordinateurs, à hacker tous les comptes ennemis qui lui passaient sous la main et à se contenter de fournir quelques informations lorsqu’elle parvenait à les arracher aux bases de données adverses. Tout ça pendant que sa petite sœur allait braver le danger et l’affrontait en face à face. Aspen était une incroyable hunter malgré son jeune âge, et il ne doutait pas qu’avec le temps, elle ferait des prouesses remarquables. Calista de son côté … eh bien, elle n’était pas très exposé, c’était le cas que l’on puisse dire. Enfin, elle l’était visiblement assez pour se faire agresser à plusieurs reprises, au point où elle avait fini à l’hôpital une paire de fois, parfois aux portes de la mort. Il y avait eu des accidents que personne n’avait pu prévoir, ça, il ne pouvait le nier, mais il savait aussi que d’autres de ces mésaventures auraient pu être évitées si seulement elle avait su se battre. Elle était une bien piètre chasseuse, son aînée, et ça le chagrinait fortement. Et toute la fermeté, toutes les critiques du monde n’avaient pas réussi à la faire changer de voie.

Ceci étant dit, Alistair n’était pas un monstre sans cœur pour autant. Il avait été particulièrement fâché d’apprendre l’hospitalisation de la jeune femme alors qu’il était si loin de Radcliff, et il avait fait de son mieux pour se tenir au courant de l’évolution de son état. Lorsqu’enfin il avait pu rentrer chez lui, on l’avait informé que la demoiselle avait regagné son appartement, apparemment totalement soignée. C’était étrange, mais le trader ne s’en plaindrait pas. Au moins, il n’y aurait pas de veillées angoissées à se demander si le bip régulier de l’électrocardiogramme n’allait pas se mettre à accélérer brutalement ou au contraire s’arrêter d’un coup. Il avait réalisé qu’il n’avait plus vu son aînée depuis très longtemps aussi, et quitte à lui rendre une visite, autant que ce soit pour une bonne raison.
C’était comme ça qu’il s’était retrouvé sur le pas de sa porte, ayant eu à chercher le numéro de son appartement parmi les boîtes aux lettres des résidents. Il n’était jamais venu ici, ne connaissant l’adresse de son immeuble que grâce à Aspen à qui il avait réussi à tirer les vers du nez. Lorsque Calista s’écarta pour le laisser passer, le chasseur jeta un coup d’œil acéré et critique sur le salon dans lequel il venait de mettre les pieds. Il était désordonné, ce qui n’était pas une surprise, et également encombré de babioles qui, elles, étaient soigneusement rangées sur une impressionnante succession d’étagères. Des figurines, des reproductions, des jaquettes de jeux et de DVDs collés les uns aux autres, une table basse qui n’avait pas été débarrassée … Quelque part, il ne s’était pas attendu à autre chose. Il remarqua qu’au moins, la jeune femme avait bon goût quant au matériel numérique qu’elle achetait – mais ça non plus n’avait rien d’étonnant. Finalement, il se tourna vers elle, toujours très droit comme à son habitude. La seule différence par rapport à l’ordinaire, c’était qu’il n’avait pas ganté ses mains, ne voulant pas que les bandages frottent contre ses blessures encore fraîches. En dehors de ce détail, il était fidèle à l’image que Calista se faisait de lui – fier et d’un calme presque effrayant.

- Tout va bien pour toi ? Il n’est pas arrivé quelque chose à Aspen ou à Lorcan ?

Le quinquagénaire haussa légèrement un sourcil. S’il était arrivé quelque chose aux jumeaux, il ne serait probablement pas aussi calme. Et il ne serait pas venu à une heure pareille. Il aurait pris le temps d’arriver à un moment où il aurait été certain que la jeune femme était prête à entendre une mauvaise nouvelle – pas en début de soirée donc. Pas alors qu’elle n’aurait rien pu faire d’autre que d’encaisser le coup. Il était parfois sadique, mais jamais à ce point-là – pas avec ses enfants en tout cas.

- Ils vont bien et moi aussi.

Il la détailla une nouvelle fois, cherchant la moindre trace de blessure, de bandage, d’une petite plaie, d’une gêne quelconque. Elle avait vraiment l’air en forme pour quelqu’un qui, d’après les dires de ses informateurs, avait terminé avec une balle dans l’estomac.

- J’ai entendu dire que tu étais à l’hôpital il y a peu. J’étais en déplacement, je n’ai pas pu venir.

C’était sa manière étrange et un peu décalée de lui demander si elle allait bien. Apparemment, sa simple présence venait de causer un sacré choc à son aînée, alors il valait mieux qu’il y aille pas à pas.


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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeMar 16 Fév 2016 - 15:29

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— alistair wolstenholme & calista wolstenholme —
I watched the ones I loved turn into rust, Wearing almost nothing they go out after dusk. As if to be accepted you need to sell yourself, They need to learn there's much more to this world. And the colors of these roads are matching the rainy sky. We're too blind to see what's really here in front of our eyes. And I hope someday this will all reverse, And send us back to the times before. Before we grew up and lost the novelty of, Clear blue skies and climbing trees. Can't you see what our lives have come to be ? — reverse.

La relation que Calista entretenait avec son père, n’était pas franchement comparable à celles qu’on pouvait voit dans les familles les plus normales. Chez les Wolstenholme, il devait bien y avoir qu’Aspen dont la relation avec le patriarche de la famille était comparable avec celles des autres familles. Elle, elle n’était pas du genre à passer beaucoup de temps dans la demeure Wolstenholme, et c’était bien la première fois qu’elle voyait son père franchir le seuil de son appartement, ça en disait long sur le nombre de fois qu’ils se voyaient en une année. Tout au plus, elle le fréquentait comme un collègue, auprès des hunters et du gunpowder squad, mais au dela de ça, leur relation était loin d’être fusionnelle. Lorcan quant à lui, il devait fuir leur père comme la peste à cause de son pouvoir. Vu qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’être confronté à un bracelet de détection avant de venir la voir à l’hôpital, elle pouvait facilement deviner qu’il n’avait pas vu leur père depuis un moment maintenant. C’était probablement mieux comme ça. Elle n’avait pas envie de savoir quelle réaction complètement folle, leur père aurait en apprenant que son fils était un transmutant. Et elle ? Qu’est-ce qu’il pourrait se passer si ce soir, il venait à apprendre ce qu’elle était ? Heureusement qu’il n’était pas fan des grandes étreintes et que la bise n’était clairement pas de mise entre eux. Elle garderait ses distances, c’était certain et ce ne serait pas bien compliqué, vu qu’aussi loin qu’elle puisse se souvenir, ils n’avaient jamais été franchement très proches. Y avait peu de chance pour qu’il apprenne ce qu’elle était et puis dans le fond, même elle, elle en savait pas ce qu’elle était. Encore attachée aux résultats du dépistage, lui ayant formellement annoncé qu’elle n’était pas une transmutante. Malgré ce pouvoir qu’il lui sortait de nulle part, elle préférait encore les résultats du dépistage à tout le reste. Dans les bras d’Alec au moins, elle avait presque l’occasion de l’oublier ce pouvoir qui lui bouffait la vie. Ça ne lui faisait rien à lui, ses cellules se régénérant beaucoup trop vite pour lui laisser l’occasion de subir les conséquences de sa peau contre la sienne. Encore un truc qu’il faudrait éviter d’évoquer en présence de son père. Son petit ami, puisqu’elle le considérait comme tel quand bien même ils n’en avaient jamais vraiment parlé, était un transmutant. Ça faisait beaucoup de transmutant dans sa vie, bien plus que ce qu’Alistair Wolstenholme était capable d’en supporter.

Elle n’avait pas pensé que son père viendrait la voir. L’idée de lui envoyer ne serait-ce qu’un message pour l’informer de son état ne lui avait même pas traversé l’esprit. Elle avait l’impression que de toute façon, son état de santé c’était un peu le cadet de ses problèmes. Et quand bien même il s’en soucierait, l’idée de l’entendre lui dire qu’il avait eu raison de lui reprocher son manque d’entrainement, ne l’enchantait pas franchement. Dans le fond, elle n’arrivait pas à donner du sens à ce qui avait bien pu se passer cette nuit-là. Si elle s’était vraiment tiré cette balle elle-même – et c’était comme ça qu’elle s’en souvenait, bien que Lorcan et Alec aient pu tenter de lui faire comprendre que c’était impossible – même avec tout l’entrainement du monde, ça n’aurait pas changé grand-chose. Après tout, Alec lui, il était entrainé, c’était un chasseur expérimenté et l’envie d’en finir avec sa vie avait été telle à une époque qu’elle pouvait facilement imaginer qu’il ait essayé de se tirer lui-même une balle dans la tête, puisqu’elle, elle avait refusé de le faire. Eviter son père, ça avait toujours sonné comme une évidence pour Calista, alors c’était normal qu’elle n’ait pas pris le temps de le contacter pour le mettre au courant de cette histoire. Elle était sa fille, alors peut-être qu’il était en droit de savoir ce qui pouvait bien lui arriver, cela dit, vu l’affection qu’il avait à son égard, elle, elle avait le droit de considérer que le prévenir de quoi que ce soit, ça ne faisait pas partie de ses priorités. En plus, maintenant qu’elle allait mieux, grâce à ce don pourris et à ses contacts avec l’épiderme d’Alec, y avait plus de raison de s’inquiéter. Sans doute même que ça pourrait paraitre suspect qu’elle se porte aussi bien après une balle tirée en plein ventre. Après tout, elle était la plus fragile des enfants d’Alistair, avec une blessure pareille, peut-être qu’il s’était attendu à la voir couchée dans son lit, à l’article de la mort. De toute façon, en voyant débarquer son père chez elle, sa première pensée n’était pas allée vers la blessure qui l’avait envoyée à l’hôpital quelque temps plus tôt. Trop surprise par cette visite, elle avait d’abord imaginé qu’il puisse s’être passé quelque chose d’assez grave dans la famille pour qu’il daigne venir jusqu’à son appartement. Quelque chose de plus grave que ce qui avait pu lui arriver à elle.

Mais Lorcan et Aspen allaient bien. Alistair aussi apparemment. Tant mieux, elle n’avait pas envie de traverser un autre drame pour le moment. Elle arqua un sourcil en comprenant que c’était son état à elle qui lui valait cette visite. « Ah. » Qu’elle se contenta de répondre, encore un peu sous le choc de cette révélation à laquelle elle ne s’attendait absolument pas. Elle ne savait pas si elle devait se réjouir ou s’inquiéter du fait que son père avait l’air d’avoir eu un élan de considération pour elle. Ou est-ce que ce n’était qu’une bonne raison de plus de venir lui dire qu’elle ferait mieux de se reprendre ? Elle espérait que non. Elle n’avait pas envie d’avoir cette discussion avec lui. « Bha … ça va mieux du coup. J’vais bien. » Ça allait en tout cas à présent. Et quand bien même elle aurait dû être encore blessée, elle s’était faite tirée dans le ventre, alors la blessure n’aurait pas été visible, recouverte par ses vêtements. Difficile à première vue de juger de son état avec une blessure dissimulée comme ça. Une blessure qui n’existait même plus à présent, mais il s’agissait d’un détail qu’elle n’avait pas l’intention de partager avec son père. Elle ne savait même pas ce qu’elle devait partager avec son père en cet instant, c’était vraiment trop bizarre comme situation. Si bizarre qu’elle se sentait étrangement nerveuse, à ne pas savoir quoi faire, pas savoir où se mettre. Elle aurait probablement vraiment préféré que ce ne soit qu’Alec, ayant oublié de prendre les clefs avant de quitter l’appartement. « Euh … Je peux te servir un verre ou … quelque chose ? » Quelque chose, elle ne savait pas pourquoi elle avait rajouté ça, de toute évidence, à part un verre, y avait pas grand-chose qu’elle pouvait lui servir. Enfin, c’était de sa faute, cette visite improvisée la mettait mal à l’aise, elle n’avait pas été prête à recevoir son père ce soir. Qu’il dise oui qu’elle puisse aller chercher une bouteille, n’importe quoi d’assez fort pour l’aider à digérer la situation.
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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 3:58


Bless the child
ALISTAIR & Calista


En tant qu’aînée de ses enfants, Calista avait sur ses épaules le poids de toutes les attentes d’Alistair. Il l’aimait aussi fort qu’il aimait les jumeaux, mais il fallait avouer qu’il lui en demandait beaucoup, certainement plus qu’il n’en demandait à Aspen et Lorcan. Il avait fondé de grands espoirs en elle, avait été ravi de découvrir à quel point elle était intelligente et vive d’esprit, avait été content de la voir commencer les entraînements physiques lorsqu’il avait révélé à la petite fratrie ses activités de chasseur et ceux de leur mère, tout ça pour au final être particulièrement déçue qu’elle délaisse le terrain pour privilégier la sécurité d’un ordinateur caché au fond d’un bureau. Certes, elle était capable de pénétrer dans les systèmes de sécurité et dans les bases de données de pratiquement n’importe quelle entreprise ou organisation, mais pour le reste, elle n’était pas capable de résister aux coups et encore moins de les rendre. En mission, elle était plus un poids pour ses coéquipiers qu’autre chose et, plutôt que de chercher à s’améliorer et à combler ses lacunes, elle préférait se reposer sur ses capacités et laisser tous les autres faire le travail le plus difficile, à savoir aller au devant du danger et affronter les dégénérés en personne. Il se souvenait de ses séjours à l’hôpital, à attendre que les médecins viennent lui faire un rapport sur son état de santé parce qu’elle s’était faite piéger par ces monstres et qu’elle n’avait pas su se défendre. Elle venait juste de rentrer chez elle après avoir fini avec une balle dans le ventre pour la même raison et il savait déjà qu’il risquait de répéter ce qu’il lui avait déjà dit tant de fois. C’était une source de tensions entre eux, des tensions telles qu’elle s’était éloignée de lui et qu’il n’avait pas cherché à la retenir. Après tout, si elle considérait qu’elle était à l’aise dans la médiocrité, qu’elle y reste. Il commençait à être fatigué de vouloir la voir faire de plus grandes choses. Il connaissait son potentiel, il savait qu’elle valait bien mieux que ça, mais visiblement, elle ne voulait pas se donner les efforts nécessaires. Tant pis. Peut-être que la prochaine fois qu’elle frôlerait la mort, elle finirait par comprendre pourquoi il était si souvent sur son dos.

En attendant, il était tout de même venu la voir pour prendre de ses nouvelles. Ils avaient beau être constamment plus ou moins fâchés, elle n’en restait pas moins la chair de sa chair, et il l’avait veillée suffisamment souvent pour savoir que, tout déçu qu’il soit, il était proprement incapable d’être indifférent à son sort. Elle était sa fille, que ça lui plaise ou non, et il n’était pas encore assez salaud pour ne pas se soucier de son état après de telles blessures. Alors il avait fait une chose qu’il n’avait jamais fait en cinq ans : il était venu sonner à la porte de son appartement. Il s’était arrangé pour obtenir son adresse puisqu’il ne la lui avait jamais demandé et était venu sans s’annoncer ; il n’était pas certain qu’elle lui ait ouvert s’il l’avait fait, et il préférait prendre des nouvelles des gens en personne plutôt que de passer d’impersonnels coups de téléphone.
Visiblement, l’attention avait passablement secouée son aînée qui donnait l’impression d’avoir vu un fantôme. Le fait qu’il soit là pour elle et pas pour autre chose lui apparaissait comme étant si absurde qu’elle crut qu’il lui était arrivé quelque chose, ou bien qu’il était arrivé quelque chose à ses cadets. Mais non, définitivement, Alistair était venu là pour la voir. Une révélation qui lui valut un instant de flottement avant qu’elle réponde enfin.

- Bha … ça va mieux du coup. J’vais bien.

Le trader la détailla un peu plus attentivement. En effet, elle avait l’air d’aller bien. Peut-être même trop bien pour quelqu’un qui, aux dernières nouvelles, avait tout de même été grièvement blessé. Il se demandait si elle n’était pas en train de lui cacher quelque chose, ou bien si ses informateurs n’avaient pas exagéré la situation. Dans tous les cas, l’issue était la même : la jeune femme était de retour chez elle, vivante et, visiblement, en un seul morceau.

- Tu as l’air, oui.

Il la regarda se dandiner un peu sur place, mal à l’aise. Elle devait vraiment ne pas se sentir en confiance du tout pour ne pas savoir où se mettre ou quoi dire. Cela dit, ça faisait si longtemps qu’ils n’avaient pas eu une vraie conversation, si longtemps qu’ils ne s’étaient pas parlé hors du cadre de la chasse ou bien pour se faire des reproches qu’il n’y avait rien de très étonnant à cet embarras.

- Euh … Je peux te servir un verre ou … quelque chose ?

Le hunter hocha la tête et retira ses gants, laissant respirer sa main droite contre laquelle le cuir avait frotté, dérangeant le bandage qu’il s’empressa de replacer correctement. Il aurait été assez fâché de tâcher ses affaires parce qu’il avait été trop coquet pour ne pas vouloir cacher sa blessure qui était, somme toute, relativement discrète pour peu qu’on ne cherche pas à voir sous les bandes de gaze.

- De l’eau, merci.

Alistair buvait rarement de l’alcool. S’il en consommait, c’était de manière tout à fait épisodique, lors de réunions de travail ou bien d’évènements particuliers. Il ne comprenait pas l’intérêt de boire sans raison, jusqu’à l’ivresse parfois. C’était son côté vieux jeu qui lui faisait penser ça, sans doute. En attendant, il se contenterait parfaitement d’un verre d’eau.
Lorsque Calista s’éloigna vers la cuisine, il se mit à regarder de plus près la décoration de son appartement. Hétéroclite, à l’image de l’esprit de la jeune femme. Il y avait là quantités de références que le patriarche Wolstenholme ne comprenait pas toujours, n’étant pas aussi féru de culture populaire que sa fille. Pourtant, ce n’était pas faute d’être cinéphile, et ils auraient sûrement pu échanger beaucoup à ce sujet si seulement il pouvait la regarder sans que ses erreurs lui sautent au visage. D’ailleurs, en s’approchant d’une étagère remplie de figurines et de DVDs en tous genres, il remarqua le nom d’une série qu’il avait particulièrement appréciée. Il n’avait plus vraiment le temps d’en regarder beaucoup, aussi les choisissait-il avec soin. Broadchurch l’avait particulièrement séduit et il était assez étonné de voir ce nom chez son aînée. Rangeant ses gants dans la poche de son manteau, il sortit soigneusement le coffret pour mieux le regarder. Il ne tourna pas la tête vers Calista lorsqu’elle revint dans le salon, ses yeux gris détaillant toujours ce qu’il avait entre les mains.

- J’ai moins apprécié la première partie de la seconde saison, mais le final rattrapait les lacunes des premiers épisodes.

C’était probablement la première fois depuis très longtemps qu’il faisait un commentaire de ce genre, comme s’il cherchait à démarrer une conversation avec sa fille tandis qu’il posait sur elle son regard perçant comme celui d’un rapace.


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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 14:37

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I watched the ones I loved turn into rust, Wearing almost nothing they go out after dusk. As if to be accepted you need to sell yourself, They need to learn there's much more to this world. And the colors of these roads are matching the rainy sky. We're too blind to see what's really here in front of our eyes. And I hope someday this will all reverse, And send us back to the times before. Before we grew up and lost the novelty of, Clear blue skies and climbing trees. Can't you see what our lives have come to be ? — reverse.

Il n’y avait pas si longtemps que ça, dans ce même appartement, Calista avait eu l’occasion de discuter avec Aspen, cette dernière lui assurant qu’un jour viendrait où leur père viendrait chez elle et qu’elle en serait ravie. Est-ce qu’elle était ravie en cet instant ? Elle n’en savait rien. Elle se sentait surtout particulièrement perturbée. Baignant dans l’incompréhension la plus totale. Est-ce que c’était Aspen qui lui avait dit de venir la voir ? Sans doute qu’elle avait toute les raisons du monde de se poser la question. Elle avait toujours eu l’impression que leur père se fichait bien de tout ce qui pouvait lui arriver et qu’elle n’était qu’un boulet à sa cheville. La gamine ratée de la famille, celle dont il avait été difficile de faire quelque chose et qui avait abandonné le terrain tellement peu de temps après avoir décidé d’y tenter sa chance. Elle n’avait jamais eu la carrure d’un véritable hunter. Ce n’était pas vraiment son monde à elle. Elle préférait de loin son ordinateur et tout ce qu’elle pouvait y faire tout en restant simplement assise devant son écran. Elle aidait à sa façon et peut-être que ça ne plaisait pas à son père, mais elle savait se rendre utile et y en avait qui au moins, avait la décence de le remarquer. Sans doute que, même sans qu’aucun d’eux n’en ait conscience, Calista avait sauvé la mise à son père plusieurs fois, en faisait disparaitre des preuves ou amassant des informations ayant servi à constituer un dossier sur un transmutant qu’il avait par la suite chassé. Elle avait sa propre façon de servir la cause défendue par la famille Wolstenholme et le patriarche n’avait jamais semblé à même de s’en rendre compte. Il aurait dû peut-être, au moins histoire d’en profiter alors qu’elle croyait encore en ses propos et qu’elle avait foi en son héritage. C’était fini ça à présent. La guerre contre les transmutants, elle n’allait probablement pas tarder à laisser définitivement ça derrière elle. Pour Alec, pour Lorcan. Eux deux qu’elle aimait tant et qui étaient également des transmutants. Continuer la chasse, sous n’importe quelle forme qu’elle puisse être, tout en sachant qu’eux deux ils étaient des transmutants, ça n’avait pas de sens sans doute. Maintenant, sans doute que son père pouvait abandonner ses espoirs et s’agripper à toute la déception qu’il avait eue pour elle au cours des dernières années, parce que, ce n’était pas prêt de s’arrêter, bien au contraire.

Pourtant, c’était bien la première fois depuis un moment qu’elle avait l’impression qu’il s’inquiétait pour elle. C’était surprenant, déstabilisant, si bien qu’elle ne savait pas franchement où se mettre. Le voir mettre un pied dans son appartement, c’était probablement la dernière chose à laquelle elle s’attendait ce soir, surtout si c’était juste pour s’assurer qu’elle allait bien. Elle n’était pas vraiment été habituée à ce genre d’attention venant de lui. Y avait même eu des moments, pendant lesquels elle avait eu l’impression, qu’il se porterait mieux si elle était morte. Parce que du point de vue de son père, elle avait la sensation, qu’il valait mieux mourir avec bravoure au combat plutôt que de vivre planqué derrière un écran d’ordinateur, par crainte d’être abattue par l’ennemie. C’était déstabilisant, avec tout ce qu’elle pensait de son père, de le voir ici. Elle allait bien, elle ne tarda pas à le lui dire, n’entrant pas trop dans les détails, parce qu’elle allait de toute évidence mieux qu’elle n’aurait dû et elle n’aimait pas franchement la façon dont il l’observait, ça la rendait encore plus mal à l’aise. Enfin, de toute façon, il n’allait pas exiger qu’elle retire son débardeur pour s’assurer qu’elle avait bien une plaie en train de cicatriser, là où elle s’était pris cette fameuse balle. De toute évidence, y avait plus de plaie, y avait même plus de cicatrice et puis c’était pas demain la veille qu’elle allait retirer son haut devant son père, alors qu’il arrête de la fixer comme ça, parce que ça lui donnait vraiment envie d’aller chercher un épais sweat pour se mettre dedans. Elle lui adressa un léger sourire, avant de lui proposer quelque chose à boire, histoire de pouvoir s’enfuir dans la cuisine quelques secondes. Ce qu’elle ne tarda pas à faire une fois sa réponse tombée. De l’eau alors, si c’était ce qu’il voulait, il aurait de l’eau. Mais elle n’avait pas l’intention de tourner au même régime que lui. Elle avait besoin d’un peu d’alcool là pour se remettre de ses émotions. Alors elle attrapa une bière dans le frigo, elle était chez elle, elle faisait bien ce qu’elle voulait. Elle soupira, profitant encore quelques secondes du décor de la cuisine, avant de revenir dans la pièce principale, posant sa bière sur la table, ainsi qu’un pour le remplir avec la bouteille d’eau qu’elle avait ramenée avec elle, puis elle s’empressa de reprendre sa bouteille de bière entre les doigts, histoire d’en avaler une longue gorgée.

Elle arqua un sourcil alors qu’elle décrocha lentement sa bouteille de ses lèvres, entendant son père qui commençait à lui parler de série. C’était pas possible, est-ce que c’était une blague ou bien elle était au beau milieu d’un rêve. Mais y avait vraiment plus rien de logique là. C’était bien de la bière qu’elle avait entre les mains, ou bien quelque chose qui contenait vraiment trop d’alcool, et de la drogue au passage, à tel point qu’elle était en train d’avoir une hallucination ? Elle avait de quoi se poser des questions quand même.  Elle fixa quelques secondes le coffret dvds dont il était question, encore plus perturbée qu’en le voyant débarquer chez elle. S’il continuait comme ça, elle allait faire un malaise, ça allait finir par être trop pour elle. « Euh, bha ouais, c’est … » Elle n’en trouvait plus ses mots et pourtant, quand on la lançait dans une des séries qu’elle avait dans sa collection, elle était du genre à pouvoir beaucoup parler. Mais là c’était comme si elle était dans un autre monde et que plus rien n’avait de sens. Elle laissa échapper un soupire, dans une volonté de récupérer un semblant de cerveau,  parce que là, ça n’allait vraiment plus. « J’veux dire, c’était peut-être un peu confus au début. Des nouveaux personnages qui étaient un peu difficiles à cibler, mais quand on a assez d’éléments pour faire des liens, c’est vraiment cool et les acteurs sont vraiment excellents et je ne dis pas ça juste parce que la moitié ont déjà été vus dans doctor who. » On aurait pu le penser à en juger les preuves de son amour pour cette série aux quatre coins de son appartement, parce que la science-fiction c’était probablement son domaine de prédilection. « De façon générale, ça reste bien écrit et ils savent bien comment attiser l’attention et la curiosité de leurs spectateurs. C’est limite si aller jusqu’au frigo pendant un épisode est absolument inenvisageable. Ça en fait une excellente série. » Pour elle, les meilleurs séries étaient celle qui empêchaient les spectateurs à décrocher les yeux de la télévision ne serait-ce qu’une seule seconde. Elle qui avait l’habitude de se faire les ongles devant la télévision, on pouvait presque juger son adoration pour une série en fonction de ça, si elle avait le temps de se faire les ongles, c’était soit que ce n’était pas assez passionnant, soit que c’était des rediffusions.
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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeJeu 10 Mar 2016 - 17:14


Bless the child
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Lorsqu’ils étaient nés, Alistair était tombé amoureux de ses enfants au premier regard. Que ce soit Calista ou bien Lorcan et Aspen, il s’était juré, à l’instant même où il avait posé les yeux sur eux, qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour les protéger et leur donner les meilleures armes possible pour affronter la dure réalité du monde dans lequel ils venaient d’arriver. Il avait toujours été le plus sévère de leurs parents, Maebhe compensant son attitude stricte par une affection que lui-même ne savait pas toujours bien montrer. Il essayait pourtant, à sa façon. Ca pouvait aller d’un compliment déguisé à une petite attention discrète, un petit cadeau utile abandonné l’air de rien dans leur chambre ou leur sac de cours, un hochement de tête approbateur durant les entraînements, un léger sourire en coin plein de fierté en voyant ses descendants représenter fièrement les deux familles desquelles ils étaient issus. C’était un lourd héritage qui pesait sur leurs épaules à tous les trois, et il avait toujours tout fait pour qu’ils l’acceptent et l’embrassent pleinement, qu’ils soient fiers de ce qu’ils représentaient, de ce qu’ils étaient, du passé qui avait mené à leur naissance et du futur qu’il ne tenait qu’à eux de créer.
Cependant, le bonheur n’avait pas duré aussi longtemps qu’il l’aurait cru ou espérer. Tout d’abord, il y avait eu la mort de Maebhe, et révéler la raison de son suicide avait été plus rude que ce qu’il avait imaginé. Ensuite, il y avait eu les premiers accrochages avec son aînée et son fils, les premières vraies disputes, celles où il avait senti que les choses échappaient à son contrôle et ça ne lui avait pas plu du tout. Et puis, finalement, il y avait eu les premières déceptions, Calista qui arrêtait tout travail de terrain pour se contenter d’être une simple informatrice, Lorcan qui cessait de venir aux entraînements et qui se murait dans un silence tel que son propre père n’avait des nouvelles de lui que grâce à sa jumelle – il n’y avait que via Aspen qu’il savait que le jeune homme était vivant et en bonne santé, et encore, ces deux-là avaient l’air de s’être disputés pour il ne savait quelle histoire de jeunes gens, alors il se doutait qu’il n’en saurait pas plus à son sujet avant longtemps.

Et pourtant, malgré ces relations qui se tendaient de plus en plus, malgré tout ce qu’il avait pu dire, tout ce qu’il avait pu sous-entendre ou ce qu’il avait pu faire, il tenait toujours à ses enfants comme à la prunelle de ses yeux. Après tout, s’il était aussi dur avec eux, c’était tout simplement parce qu’il voulait les préparer à l’avenir, les motiver à atteindre les sommets auxquels il les savait destinés, parce qu’il n’imaginait aucun des trois enfants Wolstenholme être quoi que ce soit d’autre que des modèles de réussite. Aspen était déjà bien avancée sur cette voie et il lui imaginait déjà un brillant avenir en tant qu’architecte de renom et chasseuse hors pair. Lorcan, lui, c’était un peu plus compliqué. A moins que son fils n’ait réellement l’étoffe d’un chef multi-étoilé, il ne voyait pas vraiment comment il pourrait s’épanouir dans cette voie, et ce ne serait de toute façon pas à Radcliff qu’il trouverait de bons restaurants et de bons professeurs pour faire ses armes.
Quant à Calista … eh bien, il n’avait jamais accepté ses choix de carrière, jugeant qu’elle valait mieux que ça, mieux que ce petit travail de bureau minable dans lequel elle s’était enfermée, et il avait espéré qu’elle le réalise et se tourne vers quelque chose qui lui conviendrait mieux, qui serait plus à la hauteur de son intelligence qu’il savait pourtant redoutable. Il ne détestait pas sa fille, malgré tout ce qu’elle pouvait croire, mais il ne supportait pas de la voir gâcher son potentiel de cette façon.
Et puisqu’il ne la détestait pas, il était venu s’enquérir de son état de santé après être revenu de Washington. Ses contacts l’avaient informé que la jeune femme était sortie de l’hôpital et était retournée chez elle, ses blessures visiblement guéries plus vite que prévu. Cette nouvelle l’avait laissé assez perplexe, mais après tout, si les médecins avaient bien fait leur travail, pourquoi pas. En tout cas, maintenant qu’il était debout face à Calista, il ne lui trouvait pas vraiment l’air malade ou souffrant de quelqu’un qui a reçu une balle dans l’abdomen. Peut-être ses informateurs avaient-ils exagéré un peu la situation, car il ne voyait pas comment elle pouvait marcher ou juste être debout aussi facilement après une telle blessure, même en voie de guérison. Il l’avait laissée partir dans la cuisine récupérer de quoi boire et s’était intéressé de plus près à la décoration de l’appartement. Et lorsqu’il avait posé les mains sur le coffret des DVDs de Broadchurch, il avait tenté un début de conversation. Il ne savait pas trop pourquoi, mais il avait essayé de parler d’autre chose, de ne pas lui faire ses habituelles remarques, ses reproches qu’il avait l’impression de répéter en boucle. Et visiblement, ce changement d’attitude de sa part surprit suffisamment sa fille pour qu’elle en perde ses mots l’espace d’un instant. Alistair attendit qu’elle se reprenne, calme comme à son habitude, ses yeux d’acier rivés sur elle.

- J’veux dire, c’était peut-être un peu confus au début. Des nouveaux personnages qui étaient un peu difficiles à cibler, mais quand on a assez d’éléments pour faire des liens, c’est vraiment cool et les acteurs sont vraiment excellents et je ne dis pas ça juste parce que la moitié ont déjà été vus dans doctor who. De façon générale, ça reste bien écrit et ils savent bien comment attiser l’attention et la curiosité de leurs spectateurs. C’est limite si aller jusqu’au frigo pendant un épisode est absolument inenvisageable. Ça en fait une excellente série.

Le quinquagénaire hocha légèrement la tête. Il avait écouté les arguments de la jeune femme sans l’interrompre, sincèrement curieux d’avoir son point de vue sur cette série qu’il avait particulièrement appréciée.

- Le jeu d’acteur et le casting sont particulièrement soignés, c’est vrai. Je trouve malgré tout qu’il y avait quelques digressions qui auraient pu être évitées et qui n’apportaient pas beaucoup plus à l’histoire, mais ça n’enlève rien à la qualité du scénario et de la mise en scène.

Se tournant vers l’étagère, il remit soigneusement le coffret à sa place. Les autres séries qu’il repéra rapidement ne l’intéressaient pas. Trop fantaisistes, pas assez travaillées, pas assez intéressantes … Plus le temps passait, plus il devenait difficile en la matière. Il n’avait plus le temps pour regarder des films et des séries comme il avait pu le faire autrefois, aussi choisissait-il avec soin ce qu’il visionnait. Il redressa légèrement la tête.

- Eh bien … nous avons au moins un point commun, finalement.

Il se tourna vers elle, les mains croisées devant lui comme il le faisait souvent, toujours très droit dans son grand manteau.

- Quelle dommage qu’il ait fallu qu’on m’annonce que tu t’es fait tirer dessus pour le découvrir.


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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeVen 11 Mar 2016 - 19:16

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I watched the ones I loved turn into rust, Wearing almost nothing they go out after dusk. As if to be accepted you need to sell yourself, They need to learn there's much more to this world. And the colors of these roads are matching the rainy sky. We're too blind to see what's really here in front of our eyes. And I hope someday this will all reverse, And send us back to the times before. Before we grew up and lost the novelty of, Clear blue skies and climbing trees. Can't you see what our lives have come to be ? — reverse.

D’aussi loin qu’elle se souvienne, la relation que Calista avait entretenue avec son père avait toujours été compliquée. Les souvenirs de son enfance tournaient plus autour de sa mère, qu’autour de son père, quand bien même à cette époque-là, le patriarche Wolstenholme ne devait pas encore avoir un avis péjoratif sur son aînée. Elle avait été une enfant sage et disciplinée, pas encore lancée dans les entrainements fous que son père avait eu en tête pour elle, son frère et sa sœur, alors, entre eux les choses avaient dû être moins houleuses à ce moment-là. C’était plutôt son adolescence qui était marquée par les souvenirs de son père. Les entrainements auxquels elle s’était pliée, quand bien même ça n’avait pas été son truc et qu’elle n’avait pas été très douée. Les premières déceptions dans les yeux de son père, alors qu’elle s’était montrée incapable de répondre à ses exigences. D’un point de vue scolaire ou discipline, il n’avait jamais eu beaucoup de raisons de se plaindre, elle avait toujours ramené d’excellentes notes et elle n’avait pas été du genre à lui répondre ou à fuguer deux fois par semaines pour aller se bourrer la tronche à une soirée. Niveau chasse, ça avait été une autre affaire. Elle n’avait jamais particulièrement aimé ça, l’adrénaline dans les veines qui émergeait d’un travail sur le terrain, la sensation de retirer la vie, tout ça, ça n’avait jamais été son truc, alors, elle s’était éloignée progressivement de tout ça, jusqu’à lâcher complètement après la mort de son petit ami. Elle n’était même pas sûre que son père soit au courant de cette histoire, de ce qui l’avait poussée à vraiment se réfugier derrière ses écrans et délaisser le travail de terrain comme elle le faisait. Quand bien même il le saurait, son ex avait été tué par des transmutants, alors, dans l’esprit de son père, ce serait logique de vouloir les abattre. Ce n’était pas comme ça que ça fonctionnait chez elle. La façon dont elle percevait le monde était de toute façon très différente de la façon dont lui il le percevait. C’était peut-être pour ça, qu’il y avait toujours eu comme un froid entre eux deux. Ils ne se comprenaient pas. Elle essayait parfois, d’essayer de le comprendre, de se demander ce que lui il ferait, mais ça ne menait pas à grand-chose. Elle avait l’impression qu’ils étaient de toute façon, trop différent l’un de l’autre pour réussir à se comprendre et à s’entendre.

Elle ne s’était jamais imaginée avoir la moindre discussion sur une série ou sur un film avec lui. C’était le genre de trucs qui d’après elle devait le dépasser complètement. Elle pouvait passer des heures devant la télévision à regarder même des trucs qu’elle avait déjà vu des dizaines et des dizaines de fois, alors que lui, elle ne l’imaginait pas rester des plombes devant la télévision. Y aurait toujours mieux à faire pour quelqu’un comme Alistair Wolstenholme, que de perdre son temps devant la télévision. Si le patriarche Wolstenholme ne s’entendait pas très bien avec sa fille, il s’entendrait en revanche très bien avec son petit-ami. Alec avait beaucoup plus de points communs avec Alistair qu’elle n’en avait. Tant qu’il ignorait qu’il s’agissait d’un transmutant, Alec aurait pu avoir l’air du genre idéal. Un hunter qui était très bon dans ce qu’il faisait, qui préférait aller chasser ou courir plutôt que de perdre du temps devant la télévision. Ils en auraient sans doute des trucs à se dire ces deux-là. Mais, si Alec ne pouvait pas ignorer la présence d’Alistair dans la vie de Calista, fallait bien qu’elle ait un père, Alistair lui ne savait certainement pas que sa fille avait quelqu’un dans sa vie. Aspen et Lorcan en avaient entendu parler mais leur père, certainement pas. La discussion qu’il avait entamé sur une série télévisée, c’était la discussion la plus longue qu’ils avaient eu depuis longtemps. « Ouais, c’est comme tout, y a des moments dont on se passerait bien. » Elle haussa légèrement les épaules, elle aurait pu enchainer et parler des scènes de cul entre les deux timbrés de la saison, mais elle préférait ne pas se lancer dans un débat sur ce genre de scène, avec son père. C’était déjà bizarre de discuter avec lui d’une série, alors mieux valait ne pas pousser le bouchon et dériver sur un sujet dont elle n’avait vraiment pas envie de parler avec lui. Elle le regarda ranger le coffret dvd, le fixant du regard presque comme si elle craignait qu’il disparaisse si elle détournait les yeux. Fallait dire que c’était tellement bizarre qu’elle aurait presque pu penser qu’il s’agissait d’une hallucination et elle n’avait pas envie que ce soit ça, elle avait déjà assez de problèmes dans sa vie, pour ne pas ajouter une perte totale de raison à la liste. Elle se laissa tomber sur une chaise, observant toujours son père. « Qui l’eut cru ? » Qu’elle ne put s’empêcher de répliquer suite à la remarque de son père. Les points communs avec son père, elle, elle avait arrêté de les chercher.

Elle n’avait pas l’impression qu’elle en avait beaucoup et Broadchurch devait être le seul. A part si on commençait à s’intéresser à la génétique, là au moins elle avait des points communs avec lui, puisqu’il s’agissait de son père. Et puis, ils avaient le même nom, toujours parce qu’il était son père. Mais sinon, leurs points communs n’étaient de toute évidence, pas très flagrants. Ils n’étaient pas proches, ils ne s’entendaient pas franchement très bien. Alors ça venait peut-être expliquer la réplique de son père. Elle n’avait pas décroché le téléphone pour le prévenir de ce qui lui était arrivé et l’hôpital ne l’avait pas fait non plus, parce qu’il n’était apparemment plus la personne à contacter en cas d’urgence qui apparaissait dans son dossier. Elle ne savait même pas qui occupait cette place. Peut-être Lorcan. Peut-être son ex, mais comme il était mort, personne ne risquait de l’appeler. Faudrait qu’elle pense à regarder ça un jour. Ça pouvait bien être n’importe qui, sauf son père. Vu la considération qu’il avait pour elle, elle avait souvent cru qu’elle pourrait être morte qu’il s’en ficherait complètement. « J’ai été pas mal occupée ces derniers temps. » Elle s’était faite tirée dessus et ce qui avait suivi avait ressemblé à une descente aux enfers dont Alec seulement avait été capable de l’en tirer. Appeler son père pour l’informer de son état aurait été la pire chose à faire. « On m’a tiré dessus et y a quelqu’un à qui je tiens qui a disparu pendant un temps, alors j’étais plus occupée à lutter contre la dépression qu’à penser au reste du monde. » Et puis y avait pas que ça. Y avait une mutation dont elle ne lui parlerait pas. Des sentiments qui en revanche, ne pouvaient pas rester plus longtemps enfouis en elle. « Et puis on va pas s’mentir, c’est pas comme si on était particulièrement proches toi et moi. T’as jamais vraiment été là quand j’avais besoin de toi. Si tu avais pas appris cette histoire, ça t’aurais évité une déception de plus. » Y avait une pointe d’ironie dans sa voix, parce qu’elle ne se souciait pas de le décevoir, elle avait arrêté depuis longtemps, ça sonnait plus comme un reproche, parce qu’elle avait toujours été une déception pour lui, chacun de ses choix l’avaient déçu, quand bien même elle avait choisi ce qu’elle voulait, ce qui pouvait la rendre heureuse. Mais le bonheur de ses enfants, ça avait toujours été le cadet des soucis d’Alistair Wolstenholme. Ce qui qui comptait, c’était cette cause qu’il défendait, celle dans laquelle il avait toujours voulu les impliquer. « J’ai encore du mal à comprendre pourquoi t’es là. Certainement pas pour parler série avec moi ou pour prendre de mes nouvelles, t’as jamais fait ça avant. J’ai pas envie de me faire de faux espoirs et m’autoriser à croire que finalement tu en as quelque chose à faire de moi. Alors, si c’est juste pour le faire la morale et m’dire que si j’avais été fichue de t’écouter et de suivre tes entrainements à la con, ça se serait jamais passé comme ça, c’est pas la peine de gaspiller ta salive. » Elle avait été blessée, alors elle espérait que cette fois, il puisse être un bon père et ne vienne pas la blesser davantage. Ça ne semblait pas trop demandé comme ça, mais c’était d’Alistair Wolstenholme dont il s’agissait alors, fallait s’attendre à tout.
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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeSam 16 Avr 2016 - 21:01


Bless the child
ALISTAIR & Calista


Alistair n’avait jamais eu des relations particulièrement simples avec ses enfants. Lorsqu’ils étaient nés, il s’était imaginé qu’ils atteindraient des sommets, qu’ils pourraient mettre le monde à genoux ou le séduire pour l’avoir à leurs pieds s’ils le voulaient ; il les voyait grandioses, heureux, magnifiques. Il les voyait conformes à une image de réussite et de grandeur qui ne pouvait pas être fausse puisqu’il s’agissait de ses enfants et de ceux de Maebhe, et il n’y avait aucune raison qu’ils soient quoi que ce soit d’autres que les meilleurs dans les domaines où ils choisiraient d’exceller. Cependant, le destin lui avait prouvé plus d’une fois que les choses se passaient rarement comme prévu, même lorsqu’on était un maniaque du contrôle comme l’était le trader. Pourtant, il n’avait pas pu faire quoi que ce soit d’autre que de regarder son épouse dépérir à petit feu sous ses yeux, jusqu’à ce qu’elle mette fin à ses souffrances et à sa mutation d’une balle dans la tête ; il n’avait pas pu faire grand’ chose pour empêcher Lorcan de dévier du chemin tout tracé qu’il avait prévu pour lui, le voyant déjà grand généticien, docteur respecté parmi ses pairs et probablement grand acteur dans la lutte contre les mutants. Il n’avait pas pu prévoir qu’Aspen commencerait à s’éloigner de lui et le contacterait de moins en moins souvent alors qu’elle était la seule dans la fratrie avec laquelle il avait conservé un semblant d’intimité et de complicité au fil des années, une complicité qui s’était renforcée plutôt que de s’affaiblir. Et il n’avait pas non plus prévu que Calista dévierait aussi drastiquement de ce qu’il avait prévu pour elle alors qu’il la destinait à de grandes choses. Son aînée était une jeune femme intelligente, ça, il n’en avait jamais douté, mais il avait toujours eu l’impression qu’elle gâchait son potentiel et ses capacités. Elle n’avait jamais été très sportive, et l’entrain qu’elle avait montré lors de leurs premiers entrainements ensemble avait vite laissé place à une défection pure et simple ; elle était partie se réfugier derrière ses précieux écrans d’ordinateur en délaissant tout ce qui était un peu trop physique à son goût, et au final elle ne savait toujours pas se battre ni se défendre. Ca avait failli lui coûter très cher une paire de fois déjà, mais ça n’avait pas l’air de la motiver à prendre les armes. Au contraire, à chaque obstacle de ce genre, elle se renfermait un peu plus sur ses convictions et l’idée qu’elle était bien mieux cachée de l’autre côté de ses machines plutôt que sur le terrain à se défendre directement contre l’ennemi. C’était leur plus grand sujet de dispute, le point sur lequel toutes les tensions de leur relation se cristallisait, et petit à petit ils avaient cessé de se parler, Alistair ne voyant en elle que le reflet de ses échecs et de tous les rêves disparus qu’il avait eu pour elle.

Pourtant, elle restait sa fille, envers et contre tout ; il ne montrait certainement pas qu’il tenait à elle, certes, mais c’était bel et bien le cas, et lorsqu’elle s’était retrouvée à l’hôpital la première fois, il avait fait les cent pas dans les couloirs aseptisés, furieux et inquiet qu’elle ne se réveille pas. Lorsqu’il avait appris qu’elle était de nouveau inconsciente et qu’elle avait échappé de peu à la mort, qu’une balle s’était fichée dans son ventre et qu’elle avait mis quelques jours à se réveiller, son sang n’avait fait qu’un tour, et s’il avait pu partir de son congrès sans risques, il l’aurait fait volontiers. Néanmoins, il avait su que sa présence ou son absence ne changerait rien à l’état de son aînée ; il avait donc pris son mal en patience et était rentré tranquillement chez lui avant de prendre les dispositions nécessaires pour aller voir la jeune femme.
Le hunter vétéran ne se souvenait pas avoir jamais mis un pied chez elle. Cela dit, il n’en avait eu ni l’envie ni l’occasion, et Calista n’aurait certainement pas invité son paternel à venir visiter son appartement. En temps normal, il lui aurait bien volontiers fait quelques commentaires quant au désordre qui régnait entre ces quelques murs, et leur discussion aurait sans aucun doute tourné court. Mais ce n’était pas le même contexte que d’ordinaire. Cette fois, Alistair venait prendre de ses nouvelles – à sa façon, certes, mais il le faisait malgré tout. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où il était venu de lui-même s’enquérir de la santé de son aînée. Ca remontait à bien longtemps, à l’époque où ils se parlaient encore et où il lui faisait autre chose que des reproches. Depuis, il prenait connaissance de son état grâce aux dires d’Aspen et de Lorcan quand il arrivait à prendre contact soit avec l’un, soit avec l’autre. Sa première fille, il ne lui avait plus réellement adressé la parole depuis un long moment. Alors qu’il se trouve confronté à sa perplexité ne l’étonna pas le moins du monde ; à dire vrai, il aurait été étonné qu’elle lui saute dans les bras, et sans doute qu’il aurait trouvé le moyen de mal le prendre. En attendant, la jeune blonde semblait surtout avoir des choses à dire qui lui pesaient sur le cœur.

- J’ai encore du mal à comprendre pourquoi t’es là. Certainement pas pour parler série avec moi ou pour prendre de mes nouvelles, t’as jamais fait ça avant. J’ai pas envie de me faire de faux espoirs et m’autoriser à croire que finalement tu en as quelque chose à faire de moi. Alors, si c’est juste pour le faire la morale et m’dire que si j’avais été fichue de t’écouter et de suivre tes entrainements à la con, ça se serait jamais passé comme ça, c’est pas la peine de gaspiller ta salive.

Alistair écouta la jeune femme sans broncher, son regard d’acier planté dans le sien. Il ne l’interrompit pas, se contentant de la laisser parler en gardant le silence. En effet, il n’était pas spécialement venu pour parler cinéma avec elle – ce qui était un peu dommage, puisqu’apparemment ils avaient plus de goûts en commun dans ce domaine que dans n’importe quel autre. Mais le temps n’était pas à discuter de choses aussi futiles. Le père Wolstenholme fixa sa fille un moment et arqua légèrement un sourcil.

- Tu penses sincèrement que je te déteste au point de ne pas vouloir de tes nouvelles après que tu aies pris une balle dans l’estomac ?

Il secoua doucement la tête et plia soigneusement les gants qu’il tenait toujours, les rangeant dans l’une des poches de son grand manteau qui accentuait encore la carrure conférée par ses épaules toujours droites.

- Oui, j’aurais probablement des commentaires à faire sur ce qui t’est arrivé et la façon dont tu aurais pu gérer la situation. En attendant, si j’avais pu être là lorsque tu as été hospitalisée, je l’aurais été, comme la dernière fois.

Lorsque Calista s’était retrouvée à l’hôpital après les attentats qui lui avaient failli lui coûter la vie et lui avaient pris son petit ami d’alors, Alistair était venu la visiter et avait tourné comme un lion en cage, furieux de ce qui était arrivé à sa fille par la faute des mutants et de cette guerre intestine qui rongeait la ville.

- Nous avons des différends, toi et moi, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais ce n’est pas parce que tu n’as pas suivi le chemin que j’envisageais pour toi que tu es morte à mes yeux.

Le trader n’était pas du tout un adepte des déclarations d’amour enflammées, ni des preuves d’affection concrètes. Mais ce qu’il faisait là, c’était sa version à lui d’un aveu, celui qu’il tenait à Calista et qu’il pensait à elle malgré tout ce qui pouvait les opposer, malgré les déceptions, les disputes et les silences.

- Tu restes ma fille, quoi qu’il se passe, et je n’ai pas envie de te mettre en terre comme je l’ai fait avec ta mère.



(c) elephant song.



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Calista Wolstenholme
Calista Wolstenholme

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MessageSujet: Re: Bless the child [ft. Calista]   Bless the child [ft. Calista] Icon_minitimeVen 27 Mai 2016 - 15:47

just scared of losing all that we have left.
— alistair wolstenholme & calista wolstenholme —
I watched the ones I loved turn into rust, Wearing almost nothing they go out after dusk. As if to be accepted you need to sell yourself, They need to learn there's much more to this world. And the colors of these roads are matching the rainy sky. We're too blind to see what's really here in front of our eyes. And I hope someday this will all reverse, And send us back to the times before. Before we grew up and lost the novelty of, Clear blue skies and climbing trees. Can't you see what our lives have come to be ? — reverse.

Calista avait tendance à se dire que si son père s’était un peu plus intéressé à ce qu’elle faisait de sa vie, il aurait su qu’elle était vraiment douée dans ce qu’elle faisait. Peut-être que l’informatique, c’était d’après Alistair Wolstenholme pas un domaine qui en valait la peine, mais il aurait au moins pu se rendre compte qu’y avait personne à Radcliff qui était meilleur qu’elle dans le domaine. Elle se le plaisait à le croire en tout cas. Depuis son ordinateur, elle ne s’était jamais retrouvée dans une impasse totale. Si elle avait échoué à retrouver Alec, ce n’était pas parce qu’elle n’était pas assez douée avec son ordinateur, c’était parce que la solution à son problème n’était pas disponible depuis son ordinateur. Si elle l’avait été, elle l’aurait retrouvé Alec et peut-être même sans se prendre une balle dans le ventre. Alistair, il avait voulu que ses enfants soient les meilleurs quelque part et bien, elle avait tendance à penser qu’elle l’était. Et s’il ne le voyait pas lui, y avait pas à douter pour autant que l’informatique, la technologie, c’était l’avenir du monde, alors ce n’était pas un domaine à prendre à la légère. Elle n’était peut-être pas médecin, généticienne, biologiste ou dieu seul savait quoi, mais ce qu’elle pouvait faire, c’était tout aussi important. Peut-être qu’elle n’était pas à son avantage là où elle était. Secrétaire à la mairie, informaticienne au poste de police, ouais, de ce point de vue-là, elle aurait pu faire mieux. Mais elle était là où elle pouvait le plus aider les hunters et ça aussi, ça aurait dû lui faire plaisir à son père. Mais non, pour lui ce qu’elle faisait, c’était absolument inutile apparemment. Parce qu’elle n’était pas sur le terrain avec une arme dans la main, elle ne servait pas à grand-chose. Il serait surpris peut-être s’il devait avoir une conversation avec tous les hunters qu’elle avait pu aider un jour depuis son poste. Elle espérait qu’Alec, il lui dirait combien de fois elle avait pu le sortir d’une impasse, parce qu’elle l’avait guidé depuis son ordinateur. Ils avaient formé une bonne équipe tous les deux, avant que les problèmes viennent se glisser entre eux deux. Elle avait aidé grâce à ce qu’elle savait faire, bien plus que son père n’était capable de l’imaginer. Elle n’était pas juste un échec, quand bien même dans les pires moments de sa vie, elle avait tendance à penser comme ça. Mais fallait être réaliste, si elle arrivait à parfois penser comme ça, c’était bien parce que c’était ce qu’elle voyait à chaque fois que son regard croisait celui de son père.

Elle l’avait déçu, elle n’était peut-être pas assez bien pour les Wolstenholme, elle n’en savait rien, mais elle avait appris à vivre comme ça, en mettant le plus de distance possible entre elle et son père et comme ça elle ne s’en portait que mieux. Ils n’avaient pas beaucoup de points communs de toute façon. Découvrir qu’il y avait une série qu’elle regardait et qu’il suivait aussi, ça n’allait pas leur permettre de rattraper les nombreuses années qu’ils avaient perdus. Elle avait l’impression que c’était trop tard pour ça de toute façon. Elle n’avait pas envie de faire d’efforts si c’était pour qu’il trouve encore, tôt ou tard un nouveau moyen de la critiquer. Elle laissa échapper un soupire suite à la réplique de son père. Le fait était qu’elle ne savait pas comment et quoi penser dès qu’il s’agissait du comportement de son père. Mais fallait bien rester réaliste, il était là parce qu’elle s’était faite tirée dessus, et ça pouvait facilement devenir le cœur du problème. Qu’est-ce qu’il savait de sa vie à part qu’elle s’était faite tirée dessus ? Rien, parce qu’il n’avait pas pris le temps de s’intéresser à elle, alors ouais au bout d’un moment, ça devenait facile de penser qu’il n’en avait juste rien à faire d’elle. « Ouais, super. Mon père est là à chaque fois que je suis blessée. » Elle laissa échapper un soupire avant de lever les yeux au ciel. « Et t’es où le reste du temps hein ? » Est-ce que ça aurait dû être à elle de faire des efforts ? De revenir plus souvent à la maison et nouer un réel lien avec son père ? Elle les avait fait les efforts. Pendant des années et des années, elle avait essayé sans que ce ne soit jamais assez. Tout ce qu’elle avait vu dans son père, c’était la déception qu’il éprouvait pour elle, si bien qu’au bout d’un moment ça avait été trop dur pour elle. « Sincèrement, mon adresse, tu l’as demandée à Aspen ? » Parce qu’y avait peu de chance pour qu’il l’ait connu de lui-même et pourtant ça faisait des années qu’elle vivait de cet appartement, mais c’était la première fois qu’il venait. Elle avait presque envie de savoir s’il savait quel boulot elle faisait, parce que franchement, elle n’était pas certaine qu’il soit au courant, quoi que, peut-être bien qu’il avait demandé à Aspen ça aussi.

Elle était vraiment certaine qu’il ne savait pas grand-chose de sa vie ou que tout ce qu’il savait c’était ce qu’Aspen avait pu lui dire. Parce que c’était trop dur pour lui d’attraper son téléphone et d’appeler de temps en temps pour prendre de ses nouvelles. C’était pas ce qu’un père était censé faire pourtant ? Concrètement, elle, ça faisait des années qu’elle était persuadé qu’il n’en avait pas grand-chose à faire de son existence, parce qu’elle n’avait pas choisi le chemin qu’il prévoyait pour elle. L’entendre dire ça, ça lui arracha un nouveau soupire. « Ouais, désolée d’avoir été la première à te confronter à la notion de libre arbitre. » Fallait arrêter de croire que parce qu’ils étaient ses enfants, Lorcan, Aspen et elle se devait de suivre la route toute tracée par le simple nom de Wolstenholme. Y avait un moment où les enfants grandissaient et c’était le moment où ils avaient le droit de choisir quoi faire de leur vie sans pour autant devenir la plus grande déception de leurs parents. Ça aurait pu être pire hein, elle aurait pu finir stripteaseuse au fond d’un club pourri, alors qu’il ne vienne pas se plaindre, techniquement, elle avait plutôt bien réussi sa vie quand bien même elle n’était pas uns chasseuse d’exception. Peut-être que du coup elle n’était pas très douée quand il s’agissait de se défendre, mais tant qu’elle ne prenait pas de risque, elle ne risquait pas grand-chose et elle n’en prenait pas beaucoup. Là ça avait été pour Alec et pour lui, elle s’en fichait des risques, elle voulait bien foncer tête baissée comme elle l’avait fait. « Si tu veux pas que je meurs, tu devrais être content que généralement, je me tienne loin du danger. » Cette fois, ça avait été l’exception qui venait confirmer la règle. Mais d’habitude, tranquillement sur son ordinateur, elle estimait qu’elle ne risquait pas grand-chose. « C’est ce que les parents sont censés vouloir pour leurs enfants. Qu’ils soient en sécurité et pas attendre d’eux qu’ils prennent les armes pour se battre contre … » Elle leva les yeux au ciel, ne sachant même plus comment qualifier ça. Les transmutants, des gens comme Alec, Lorcan ou elle apparemment ces derniers temps. « Un soit disant danger contre l’humanité. » Soit disant, ouais, parce qu’elle n’avait pas peur d’Alec ou de Lorcan. Ils n’avaient rien contre l’humanité eux. Ce n’était pas être transmutant qui rendait quelqu’un dangereux, c’était la personne qu’ils étaient. Sa mère s’était suicidée pour rien du tout, c’était la triste conclusion à laquelle elle parvenait ces derniers temps quand elle pensait à sa génitrice.
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