« Et là, que vois-tu ? » «
Je ne sais pas. » « Dis moi juste ce que tu vois. Ne réfléchis pas. » «
C'est pas si simple... » « Il n'y a rien de compliqué là dedans Jonah. Dis moi juste ce que tu vois, tu ne peux pas te tromper. » «
C'est pas ce que je voulais dire. » « Quel est le problème alors ? » «
C'est noir... C'est trop sombre. C'est trop flou. » « Qu'est-ce qui est trop flou ? » «
Ça. » « Donc tu vois quelques chose de flou ? » «
J'ai pas dis ça. » « Calme toi. Ce n'est pas grave. On y reviendra plus tard. De quoi veux-tu parler aujourd'hui ? » «
Je ne veux pas parler. » « Très bien. Comment tu t'es fait ça à l’œil ? » «
J'ai dit que je ne voulais pas parler. » « Tu t'es fait ça tout seul ? » «
Quoi? Vous êtes fou ? » « C'est ce que tu penses ? » «
Non ! » « Tu ne t'es pas fait ça tout seul donc. » «
J'ai dis que je ne voulais pas en parler. » « Pourquoi, tu as peur ? » «
Je devrai avoir peur ? » « C'est à toi de me le dire. » «
Je ne sais pas. Je crois que non. » « Tu crois ? » «
Oui. » « Oui quoi ? Que tu as peur ? » «
Non c'est... c'est compliqué. » « Qu'est-ce qui est compliqué ? » «
Je ne veux pas en parler. » « Tu ne veux pas ? » «
Je ne peux pas. » « C'est à propos de tes hallucinations ? » «
Ce ne sont pas des hallucinations. » « Tes visions si tu préfères. » «
Je ne rêve pas. Elles sont vraies. » « Oui. Bien évidement. » «
Je... Je comprends pas tout, ça vient puis ça part. Ça fait du mal aux gens qui m’entourent, je... » « Ce ne sont pas elles qui font du mal, tu le sais n'est-ce pas ? » «
Vous êtes comme ma mère, vous ne me croyez pas. » « Ta mère ? Pourquoi ta mère ? » «
Je la hais. » « Pourquoi ? » «
Elle est folle. » « Qu'est-ce qui te fait dire ça ? » «
Elle croit toujours que mon père va revenir. Elle... elle est sûre qu'il va débarquer un jour, avec des fleurs, et que tout iras bien. » « Tu n'aimes pas cette idée ? » «
Non. » « Tu ne penses pas que ça lui fait du bien de penser ça ? » «
Non. » « Pourquoi ? » «
Il est mort à cause de ces p*tains de guerres. Il a crevé, le c*n, mais elle ne comprend pas. » « Tu aimais ton père ? » «
C'est pas le sujet. » « Tu sais Jonah, il faudra bien y venir un jour à ce sujet, c'est en partie pour cela que nous discutions. » «
J'ai pas besoin de vous. » « Détrompe toi. » «
Qu'est-ce... qu'est-ce que vous pouvez en savoir de toute façon ? C'est foutu. Tout est foutu. Ce monde, il est trop crasseux. » « Calme toi. » «
Parfois, j'aimerai tellement être mort. » « C'est pour ça que tu t'es fait ça ? » «
Fait quoi? » « Ton visage, puis tes mains... » «
Mais non, c'est pas moi, c'est eux ! » « Eux ? Il n'y a pas d' "eux" Jonah, et tu le sais très bien. » «
C'est faux. Ils... Ils vont me tuer un jour. Ils... » « Chut, c'est tout. Calme toi, arrête de pleurer. C'est pas grave, va prendre un verre d'eau, et va prendre l'air un peu. C'est fini pour aujourd'hui d'accord ? Allez, à mardi. »
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
« Depuis quand tu fais ça ? » «
De ? » « Depuis quand tu prends ces m*rdes ? » «
Raah, fait pas chier. T'es qui, ma mère ? » « Écoute moi p'tit c*n. Je suis pas ici pour plaisanté, t'es pas ici pour t'amuser. J'ai pas que ça à foutre, m'occuper des camés de ton genre. » «
Alors qu'est-ce que tu viens me faire chier là ? P*tain. » « De un, tu vas baisser d'un ton ok ? Je suis pas ton pote, donc tu vas de suite me dire ce que t'as pris, et ce que toi et tes merdeux de p'tits copains vous avez foutus. Compris ? » «
Ola, calme. Pas ma faute si t'es mal baisé hein... » « Je vois. Je vais arrêter d'être sympa, et tu - » «
Ah car t'étais sympa là ? » « Tu te la ferme. Non, tu te la ferme j'ai dit. Et tu vas m'écouter attentivement ok ? Où alors c'est simple ; la taule. Et crois moi mon p'tit gars, avec ta sale g*eule d'ange, je donne pas cher de ta peau. Tu les enchaineras à la queue-le-le. » «
Ouai... ouai ça va, j'ai compris. J'écoute. » « Bien. Tu as pris quoi ? » «
J'en sais rien, des trucs. » « Des trucs ? Va falloir m'en dire plus, tu le sais ? Oh, tu me regardes quand je te parle. » «
Des médocs, des trucs, je jure j'en sais rien. » « Me mens pas gamin. Tu sais que tes résultats vont revenir d'une minute à l'autre ? » «
Je dis que j'en sais rien. » « Tu as donc pris des médocs ? » «
Oui. » « Quel genre ? » «
Plusieurs, ils sont à ma mère, elle est complètement tarée de toute façon, elle s'en rend même pas compte. » « Je vois. Et tu t'es piqué ? » «
Oui. » « Pourquoi ? » «
Car j'ai mal, m*rde. C'est si dur à comprendre ? J'ai mal. Ça s'arrête jamais. J'ai mal... M*rde, m*rde... » « Et quand tu prends tes "trucs"? » «
Ça fait comme si ça va mieux. Mais c'est toujours pareil. » « Et qu'est-ce qui te fait mal ? » «
Les traces. Ces p*tains de traces là. » « Tu t'es fait ça comment ? En faisant tes conneries ? » «
Non, je... Ce ne sont pas des conneries ! » « Alors c'est quoi ? » «
C'est bien plus, c'est différent... C'est, juste. » « Juste ? Insulter des gens, les bousculer, pour toi c'est juste ? » «
Ce sont des monstres. Ils... Ils ne sont pas comme nous. Ils ne mérite pas de vivre. » « C'est donc ça qu'on vous apprend dans votre bourrage de crâne collectif ? » «
Ils sont dangereux ! Si personne ne les arrête, on les arrêtera nous ! » « Économise ta salive. Les tarés dans ton genre je les enferme. J'espère en tout cas que la balle que tu t'es prise t'aura servie de leçon. » «
Vous n'avez rien contre moi. » « Certes. Mais je peux toujours t'envoyer en désintox. »
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
«
C'était un gamin. » « Ah non Jonah, change pas tout. C'était un monstre. » «
Il avait quoi, seize ans ? » « Tu fais dans le sentimental maintenant ? » «
Ferme là. J'ai l'air de déconner là ? » « Avec toi, on sait jamais. » «
Un gosse... » « Ça va ! C'est pas le premier, pas le dernier. Tu vas pas en parler trois ans. » «
Tu me déçois Greg. » « Quoi ? T'as oublié de laisser ton cœur chez toi ce matin ? C'est quoi ton problème vieux ? Sérieux. » «
Mon problème ? C'est la façon dont tu l'as exécuté, comme ça, à bout portant. » « Ah ça c'est nouveau. » «
De quel côté tu es ? » « Ça veut dire quoi ça ? » «
Je trouve que tu prends un peu trop de plaisir à tuer ces derniers temps. » « C'était le prix à payer, tu t'en souviens pas ? » «
Tabasser, ok. Massacrer, c'est pas la même chose. » « Et quoi ? Tu remets en question mes intentions c'est ça ? Sérieux Jo', même si je voulais, tu voudrais que je fasse quoi ? » «
Il faut rester prudent. C'est dangereux ce que je te demande, je le sais, mais si nous ne le faisons pas, qui le fera ? » « T'inquiète gars, j'ai accepté à la base, je vais pas faire faux bons maintenant. » «
Fais gaffe quand même hein ? » « Oui maman. » «
T'es con. » « T'as pas augmenté les doses depuis la dernière fois ? » «
Je peux pas être parfait non plus hein. »