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 Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)

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MessageSujet: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeDim 13 Déc 2015 - 3:40

Vicariously I live while the whole world dies
- the universe is hostile, so impersonal, devour to survive -
Comment les choses avaient-elles pu si mal tourner ? Jusqu’à il y a quelques jours la chasse aux dégénérés se passait à merveille. Ils devenaient prudents, encore plus dangereux mais, à la rigueur, Isobel s’en accommodait. Un animal traqué attaque, fuit ou se cache. La nature faisait juste son office. Ça, elle pouvait comprendre très aisément. C’était simple, il suffisait d’additionner un et un. C’était même beaucoup plus logique que les réactions de beaucoup de gens sur cette fichue planète mais... ce qui était en train de se produire lui filait la nausée. Le phénomène était physique bien que totalement engendré par son esprit. Sa répulsion envers ce qui était en train de se produire était parfaitement réelle. L’horreur s’était répandue comme une traînée de poudre et des chasseurs s’étaient mis à... contracter ces anomalies contre nature.
Son bracelet était tout juste devenu décoratif et surtout, il avait été dévoilé. Heureusement, l’instrument restait discret bien que son efficacité actuelle était discutable. En silencieux, il clignotait parfois frénétiquement et, agacée, elle le dissimulait sous ses manches. Elle ne pouvait plus s’y fier et en était revenue à la bonne vieille méthode de base, la traque à l’ancienne, l’épluchage de l’historique, ... Un travail de recherche en somme.

Profondément blasée par cette catastrophe -car c’en était une-, elle était sujette aux migraines et fumait plus que jamais. Elle en était à près d’un paquet et demi par jour, un record. Elle fulminait contre à peu près tout et rien. Les abominations, le travail, les imbéciles qui avaient dévoilé les bracelets, les fous dangereux qui avaient développés ce... sérum. Les contrariétés ne manquaient plus, elles devenaient légions et ses nerfs en souffraient grandement. Il n’aurait plus manqué que Rafael et elle était mûre pour la crise de nerfs.

Un œil sur la pendule et l’autre sur son paquet de cigarettes, elle grogna avant de s’en saisir d’un geste sec et de se lever. Sans s’arrêter -même après avoir bousculé une collaboratrice un peu violement-, elle alla s’isoler dans une ruelle et fit claquer sa langue contre son palais. L’inspiration qui suivit fut salutaire et elle s’alluma son antistress personnel tout en tapant frénétiquement le bitume du pied, rythmant ainsi sa pause cigarette.
Malheureusement, une fois consumée jusqu’au filtre, la tension n’était pas retombée. Il fallait qu’elle parle avec quelqu’un en qui elle avait relativement confiance et il n’existait que peu de personnes entrant dans cette catégorie. Elle fixa son portable d’un air agacé mais résigné, Kingsley. Un débat sur la situation serait certainement profitable même si parfois, leur conversation se terminait sur un accord à propos d’un désaccord. Elle soupira et composa son numéro, parfaitement consciente qu’il ne décrocherait pas puisqu’il était indisponible jusque dans la soirée pour elle ne savait trop quelle obscure raison. Elle en profiterait pour tenter d’en savoir plus. L’avocat était beaucoup de choses mais certainement pas opaque ou cachottier. Ça n’était pas la norme en ce qui concernait leur relation. Elle était parfaitement consciente -par exemple- qu’il avait probablement fourni un monceau d’informations à Alistair Wolstenholme la concernant et le contraire lui aurait d’ailleurs fort déplu. Elle laissa son message pour lui signaler qu’elle passerait ce soir pour discuter, cela faisait un moment qu’elle ne l’avait pas croisé. À bien y réfléchir, elle ne l’avait joint que par téléphone ou par messages interposés.

Si le reste de la journée se passa sans encombre, le chemin jusqu’à Kingsley fut plus houleux. Qu’on se le dise, conduire lorsque l’on est énervé n’est pas une brillante idée. Toujours en tenue de travail -tailleur et talons-, elle se présenta à la porte et patienta. Par habitude, Isobel avait conservé sa serviette à la main. Elle reflétait ainsi une image tout à fait différente de la femme qui avait servi dans la police, de celle qui avait bien failli finir en prison et de celle qui chassait le dégénéré avec un acharnement proche de l’obsession. L’homme pouvait se venter de l’avoir vue dans toutes ces situations. Dans l’attente, elle céda à sa mauvaise habitude, à savoir allumer une cigarette. Elle se laverait consciencieusement les mains -comme toujours- ensuite. Elle cédait certes souvent ces temps-ci mais, ne supportait pas pour autant d’empester le tabac froid.

~


Dernière édition par Isobel Downer le Lun 21 Déc 2015 - 16:50, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeJeu 17 Déc 2015 - 18:43


   
Lord, Have Mercy for them,
'cause I Won't
   
Isobel & Kingsley

   
Depuis ce fameux soir de pleine lune, Kingsley avait senti que la chance avait tourné, et en sa faveur. Il était parti en traque ce soir là, faussant compagnie à la gunpowdersquad et à sa ronde barbante pour se trouver une proie de choix : une jeune femme qui était soupçonnée de faire partie d’une espèce d’association secrète de mutants, une sorte de branche dure des Uprising, spécialisée dans les attentats et le meurtres de chasseurs. Cette petite monstruosité au physique de catcheuse asiatique, il la filait depuis déjà plus d’une semaine, et il l’avait senti, ce soir là était le bon. Au pire, il lui trancherait la gorge. Au mieux, il lui faisait cracher des informations sur la mystérieuse association terroriste, puis lui trancherait la gorge. La scéne ne s’était finalement pas tout à fait passé comme ça : l’impressionnante et massive jeune femme s’était débattue comme un beau diable, griffant et mordant à tout vas, alors que sa langue fourchue de mutante saurienne claquait dans l’air. Kingsley n’eut pas d’autre choix que de lui enfoncer son balisong jusqu’à la garde dans la poitrine, avant de coincer sa tête entre ses bras puissants pour lui briser la nuque dans un bruit écoeurant. Essoufflé, il s’était reculé du corps qui gisait sur la chaussée en se vidant de son sang dans quelques gargouillis peu engageants, remontant la manche de son manteau épais en grimaçant : la garce l’avait mordu, et il était à peu près sur que ce genre de saloperie était venimeuse. La bête refroidie, il fouilla ses poches, son sac, à la recherche de n’importe quoi qui ressemblerait à de l’anti venin : il s’imaginait mal débarquer chez Ezekiel Blackwell en pleine nuit pour se faire drainer d’un venin inconnu aux urgences. Heureusement, il trouva une seringue de liquide légèrement irisée dans le sac de la mutante, avec une simple mention « à utiliser en cas d’urgence », qui lui indiqua plus qu’explicitement que son contenu devait être de l’antidote en cas de griffures ou morsures involontaires de la bête. Aussi il avait activer la seringue et se l’était enfoncé dans la cuisse sans autre forme de procès ce soir là, avant de retourner auprès des siens.

Les jours suivants, il avait d’abord cru avoir attrapé un de ses virus de mi saison qui vous mettent KO pendant trois jours, à ne plus pouvoir sortir du lit : nausées, tremblements, fièvre, il n’avait même pas pu aller au travail, cloué à son lit dans l’incapacité de faire le moindre effort. Et puis c’était arrivé. Au quatrième matin, il allait mieux, et quand il s’était réveillé, il avait l’impression de planer dans les airs. Et c’était le cas, littéralement. Le lit était en suspension, à plus d’un demi-mètre du sol. Il avait sorti son glock de dessous son oreiller et avait sauté de son lit, une décharge d’adrénaline dans les veines : un mutant, chez lui. Il avait fait le tour de l’appartement, ses deux chiens à ses trousses, mais fut incapable de trouver ne serait que la trace d’une effraction. Pas de dégénéré en vue. Il était alors retourné dans sa chambre, où le lit avait repris sa place sagement. Etrange. Le phénomène se répéta une nouvelle fois sous la douche quand le flacon de shampoing se mit à léviter sans aucun signe avant coureur, pour venir se cogner au plafond avant de redescendre brusquement. Kingsley s’était rapidement rendu à l’évidence : un truc clochait depuis ce mercredi soir. Alors il avait commencé à faire des tests, des expériences pour identifier ce qui lui arrivait, cherchant dans la base de données de Lancaster les différents symptômes qu’il subissait depuis le début de matinée. Au soir, il avait mis un nom sur son mal : contrôle gravitationnel avancé. Avancé parce qu’il était lui-même immunisé, et qu’il était capable d’augmenter la gravité comme de la réduire à un niveau infime. C’était étrange. Grisant aussi. Kingsley le savait, il n’était pas un dégénéré, il faisait ses tests mensuellement et aucun n’était revenu positif, jamais. Il y avait donc forcément une autre raison, une autre explication, bien plus mystique, bien plus évidente aussi aux yeux du chasseur fanatique : un petit coup de pouce venu du ciel. Il était l’un des chasseurs les plus efficaces de la ville, il deviendrait le meilleur avec ça. Plus une proie ne pourrait lui échapper. Plus aucun projectile ne pourrait le heurter. Il serait invincible et implacable. Seul dans son bureau, il s’était mis à glousser, discrètement d’abord, puis le rire se transforma en un rugissement hystérique : la chasse allait prendre une toute autre dimension à présent.

Cela faisait plusieurs jours que le chasseur avait embrassé sa nouvelle capacité, enchainant les essais et les expériences, plus ou moins heureuses. La veille, il avait réussi à tuer un mutant grâce à son don du ciel, sans avoir à lever le petit doigt sur lui. Il n’y aurait pas une empreinte, pas une preuve exploitable pas la police, un véritable bonheur. Une fois qu’il maitriserait cette capacité dans toute son amplitude, il décimerait la population dégénérée de la ville, de l’état même, si on lui en donnait l’occasion. Mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, il n’était pas suffisamment en maitrise de lui-même et de sa nouvelle arme … Il était d’ailleurs en plein entrainement quand son téléphone lui signifia un appel en absence, puis un message vocale : c’était cette chère Isobel qui lui signifiait son imminente arrivée. Qu’elle fasse donc, il n’avait pas prévu de sortir tout de suite de toute façon. Il était en train de faire chauffer de l’eau quand son ami toqua à la porte. Il l’enjoignit d’entrer, il ne fermait jamais à clé. Il vint saluer la jeune femme d’une brève accolade, humant rapidement son odeur chargé de tabac, plus que la sienne.

- Bonjour très chère. Rude journée ? je t’en prie mets toi à l’aise, tu connais les lieux …

A priori oui, elle avait une mine affreuse…


   
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 9:32

Vicariously I live while the whole world dies
- the universe is hostile, so impersonal, devour to survive -
Fumant sa cigarette tranquillement, Isobel patientait. Elle avait l’habitude de rester là un moment, soit parce qu’il était occupé, soit parce qu’elle préférait terminer sa cigarette. Là, en l’occurrence, il y avait un peu des deux. Même si elle savait la porte ouverte, elle ne se permettait jamais de rentrer. C’était une question de politesse à ses yeux. Elle aurait pu rentrer, elle le savait, Kingsley ne lui en aurait pas tenu rigueur, que du contraire mais, la bienséance voulait qu’elle attende.
Quand la porte s’ouvrit, elle lui offrit un véritable sourire, un des rares. Ils étaient peu à pouvoir voir une telle chose. Elle lui rendit son accolade. Elle savait pertinemment qu’il était déjà en train d’analyser son expression. Au moins avait-il la politesse de ne pas lui faire l’affront de lui dire les choses crûment.

- « Tu n’as pas idée... Et si seulement ça n’était que la journée. Mon dernier contrat a été un cauchemar en matière de ressources humaines et de logistique. Je ne te parle même pas de l’incompétence crasse de certains. » Elle soupira, agacée. Non pas par lui mais, par les événements. « Merci, Kingsley. »

Elle entra donc, lui glissant un baiser sur la joue en serrant son épaule en passant. Tranquillement, elle posa sa mallette et son manteau. Elle hésita un instant mais, ne retira finalement pas ses chaussures. L’étiquette, toujours, le bien paraître.

- « Je t’emprunte ta salle de bain quelques minutes. »

Se laver les mains et souffler juste quelques secondes. Il avait l’habitude même si elle savait qu’il ne la jugerait pas. C’était une habitude, elle avait beaucoup de mal à paraître... fragilisée. Elle ne l’était pas réellement mais, c’était ancré dans ses habitudes. Elle revint peu de temps après, comme elle l’avait annoncé.

- « Comment vas-tu ? Nous ne nous sommes pas croiser depuis un moment maintenant. »

Ce qui n’était pas particulièrement inhabituel puis qu’il chassait lui aussi en solitaire lorsqu’il le pouvait, tout comme elle. Chacun avait ses raisons, les siennes étaient purement d’ordre personnel. Elle ne supportait pas qu’on puisse être sur son dos, encore moins parce qu’elle était une femme et que certains hommes, sans être misogynes ou machos, ne pouvaient pas s’empêcher de jouer les chevalier blanc. Hors, elle n’avait pas besoin d’ange gardien, pas besoin que l’on veille sur elle. Comme l’aurait si bien dit Kingsley, Dieu veillait sur elle. Elle était nettement moins croyante que lui mais, ça n’était certainement pas un être humain qui lui avait permis d’affronter tout ce qu’elle avait affronter ces derniers mois. Elle avait certes été aidée mais, il y avait autre chose, elle en était presque certaine.
Elle s’installa dans un fauteuil et braqua son regard sur lui. Elle se demandait comme il prenait le fait que des journalistes avaient révélé aux habitants de Radcliff que certains chasseurs -la gunpowder squad pour la plupart- possédaient des bracelets pour faciliter la chasse aux mutants. Sans parler de cette épidémie de pseudo-mutation chez des individus qui avaient encore été contrôlé négatifs il y a peu. C’était...énervant, au mieux.

Isobel se massa le front en retenant un soupir, elle allait mettre un petit moment à se détendre. Les occasions étaient rares, elle avait été forcée de plaquer la totalité de sa vie en prenant la décision de se débarrasser de son mari. Elle ne regrettait absolument pas son geste, contrairement à ce qu’elle avait fait croire puisqu’elle était censée avoir agi par nécessité mais, clairement, il lui faudrait un moment pour acquérir une sorte de stabilité ici. Le fait de voyager à tout va pour le travail n’aidait clairement pas mais, avait-elle un autre choix que celui-là ? Pas vraiment. Une conseillère en sécurité avec son historique et qui refuse de se déplacer hors de sa zone de confort ne peut pas trouver un contrat. Sur le papier, ses raisons étaient peut-être valable, impossible de faire oublier à la plupart des gens qu’elle avait, somme toute, commis un meurtre. Même parmi les chasseurs, il n’y en avait qu’une poignée d’entre eux qui était au courant des détails. Encore une fois, ça n’était pas la honte d’avoir agi qui la rendait discrète mais bel et bien la honte de s’être laissé berner et celle, plus vicieuse, d’avoir été... contaminée par un dégénéré.

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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeVen 18 Déc 2015 - 21:48


   
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Isobel & Kingsley

   
Isobel Downer était l’une des rares personnes que Kingsley appréciait sincèrement dans cette ville, sans arrière-pensée ni manipulation. C’était une femme bien tout simplement, avec qui il se sentait sur la même longueur d’ondes, sur énormément de sujet. Elle était une chasseuse excellente mais sans chichis, qui n’en faisait pas des tonnes. Rapide, une exécutrice efficace, mais qui ne hurlait pas sa haine sur tous les toits comme ses crétins de chasseurs pseudo médiatiques. La chasse était une œuvre humble, pour le salut de l’espèce, pas une espèce de jeu vidéo transposé dans la vrai vie, ni quelque chose dont on pouvait se gausser. Lui-même était un membre officiel de la gunpowder squad, mais avant ça, il ne partageait cette activité et ses convictions que dans son cercle privé le plus restreint. Il sourit à l’air épuisé de son amie et aux paroles acerbes qui sortaient de sa bouche pincée.

- Ne m’en parle pas, pourquoi crois tu que j’ai fait 7 ans d’études pour être à mon compte ? Et encore, même les clients se débrouillent parfois pour vous décevoir … Vas y, je t’en prie, je vais préparer le thé …

Il laissa la jeune femme s’éclipser quelques minutes, profitant de ces quelques minutes seul pour lui verser une tasse de thé qu’il disposa sur la table basse du salon. La chasseresse ne mit pas longtemps à revenir, s’installant à coté de lui sans le moindre malaise :

- Il faut dire qu’entre le travail et la chasse, les journées et les nuits se font bien chargées … Et riches en rebondissements. Du sucre ?

Lui prenait son thé nature, mais il avait toujours du miel et du sucre pour ses invités. Question de savoir vivre. Il s’étira, puis prit sa tasse dans les mains et reprit tranquillement :

- Tout ce brassage médiatique m’a fait sourire à vrai dire. Ses bracelets ne sont en aucun cas une révolution, puisque les mutants sont déjà fichés à priori, cela permet surtout d’éviter les bavures sur des humains, mais évidemment, ça, personne n’en a parlé. Après ils s’étonnent que la population ne fasse plus confiance aux médias et aux journalistes.

Il prit une gorgée de thé brulant, savourant la chaleur mordante du liquide sur sa langue. Il ne manquait plus qu’une petite cigarette, de la musique et il serait en parfaite compagnie. Il s’enfonça un peu plus dans son fauteuil, fixant la jeune femme sans ciller : c’est vrai qu’elle avait l’air fatiguée, peut être même lasse. Il ne doutait pas que son travail devait lui pomper énormément d’énergie, mais il semblait qu’il y avait quelque chose d’autre, quelque chose qui la tourmentait. Une autre gorgée de thé, toujours plus chaude :

- Et toi alors, comment vas-tu ? tu as gardé ton bracelet à ce que je vois, tu ne crains pas les commentaires désobligeants ?

Lui-même avait du ôter le sien qui, depuis l’émergence de son cadeau divin, ne cessait de sonner dès qu’il s’en approchait. C’était agaçant, mais pas indispensable, aussi il s’appuyait plutôt sur son instinct pour traquer, à l’ancienne, et ça lui avait plutôt bien réussi jusque là …


   
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeLun 21 Déc 2015 - 16:49

Vicariously I live while the whole world dies
- the universe is hostile, so impersonal, devour to survive -
Oh qu’elle le comprenait... Isobel aurait tout à fait pu se mettre à son compte si seulement les banques ne lui refusaient pas tout prêt, professionnel ou non. Elle aurait pu porter plainte pour discrimination mais, elle n’avait pas de temps à perdre avec eux. Elle avait d’autres choses à faire, comme gagner sa vie et la réorganiser. Ça n’avait rien de simple. Elle n’avait pourtant pas trop à se plaindre puisqu’elle était semi-indépendante mais, ça n’empêchait pas les clients d’être décevant, comme le faisait si bien remarquer Kingsley.

- « C’est bel et bien mon problème malheureusement. Le problème n’est pas mon employeur mais, bel et bien le client. Ou plutôt, les employés du client. »

Quand on multipliait les patrons et les clients et qu’en prime, on rendait la ligne floue, tout devenait plus compliqué. Elle s’éclipsa à ces mots pour finalement revenir quelques minutes plus tard, un brin apaisée mais, pas forcément plus calme.

- « Non merci. »

Quand elle n’en prenait pas, c’était un assez bon indicateur de son humeur. Elle n’adoucissait son thé avec du sucre que lorsqu’elle était de meilleure humeur ou au moins, quand rien ne la préoccupait réellement. Elle se fit violence pour ne pas aller chercher son portable dans son sac, posé sur un meuble un peu plus loin et regarda de nouveau l’avocat.

- « Ce qui me dérange, ce n’est pas tant la révélation des bracelets quoi que cela nous signale comme étant des chasseurs. Ce n’est plus tellement un secret depuis que je fais partie de la gunpowder squad mais, ça nous offrait tout de même un avantage face à ces erreurs de la nature. Et puis, il faut reconnaître que ça nous évitait un détour par la consultation des registres. Non. Ce qui me dérange, c’est que nous passons encore pour les sacro-saints monstres. Le ton de l’article est assez équivoque je trouve. »

Elle fronça le nez d’un air dégoûté et huma son thé alors qu’un sourire satisfait et franc naissait sur ses lèvres. Elle sirota un gorgée en fermant les yeux un instant. Elle était définitivement venue au bon endroit pour se changer les idées.
Elle haussa les épaules à sa question, désinvolte mais pas nonchalante. Elle l’avait gardé par habitude de le porter. Une assurance pour elle de repérer les générés avec qui elle devait parfois travailler par obligations. Elle ne pouvait pas les abattre à vue mais, elle pouvait au moins se renseigner sur leur compte après coup.

- « Je ne suis déjà pas très appréciée à cause de ce que j’ai fait et au pire, on me prend en pitié. Quant aux commentaires désobligeant, crois-moi, je n’ai pas besoin de porter ce bracelet pour en avoir. Je suis une femme qui travaille dans un secteur gérer pas de nombreux hommes. Comment crois-tu que cela se passe au quotidien ? C’est devenu une habitude de le porter même s’il est relativement inutile depuis quelques temps. »

Tout ça à cause d’une prétendue leçon à donner. Ils n’avaient peut-être pas choisi d’être des monstres mais, ils en étaient et le prouvaient bien plus souvent qu’ils ne le démentaient. Les preuves ne manquaient pas. Comment pouvait-on accepter de vivre à côté d’un pyrugiste ou simplement d’un télépathe. Pire, de vivre avec eux sous le même toit. Ce manque de discernement la révulsait. En attendant, elle chassait comme elle l’avait fait au début et était revenue aux bonnes vieilles méthodes.
Reposant sa tasse, elle trouva étonnant de ne pas encore avoir vu les chiens de Kingsley, aussi, elle les siffla entre ses dents. Un son bref mais suffisamment puissant. Elle ne s’abaisserait jamais à siffle vulgairement comme on voyait si souvent les gens faire. Elle tendit l’oreille et les entendit arriver, plus excités que d’habitude il semblerait. Sans ménagement, ils bousculèrent le meuble sur lequel était posé son sac et la moitié se répandit derrière la commode voisine. Elle retint un juron et les deux chiens s’arrêtèrent à ses pieds. Définitivement, ils étaient plus calmes d’habitude.

- « Comment les as-tu donc nourri ce matin pour qu’ils soient aussi excités ? Je ne les ai jamais vus comme ça. » Elle caressa les deux chiens malgré tout et se leva pour redresser son sac. « La question à présent c’est, comment récupérer ce qui est tombé derrière ce mastodonte de meuble qui est le tien. Bon sang Kingsley, je sais que tu n’es pas du genre Ikea mais il y a tout aussi beau et surtout beaucoup plus léger. »

Elle se pencha un peu pour tenter de voir s’il n’y avait pas un moyen de récupérer ses affaires tandis que les chiens lui rôdaient autour dans l’espoir de se faire pardonner.

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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 10:23


   
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Isobel & Kingsley

   





Kingsley vit ses deux cabots débarquer ventre à terre en entendant le sifflement précis qui jaillit des lèvres de la chasseuse : il fallait dire qu’ils avaient été dressé à la perfection, et qu’en plus, ils connaissaient Isobel pour avoir participer à quelques chasses en sa compagnie : les deux chiens s’étaient pris d’affection pour cette humaine qui accompagnait parfois leur maitre en chasse, elle sentait bon et elle n’hésitait pas à les gratter derrière l’oreille. Le gros bouvier dérapa sur le parquet blanc, évitant in extremis de se percuter le museau contre la lourde commode en bois massif, la bousculant simplement d’un coup d’arrière train suffisamment puissant pour faire trembler le meuble. Le sac d’Isobel vacilla pour laisser tomber le téléphone portable de cette dernière derrière la commode dans un bruit mat. Inconscient de son méfait, le gros chien vint poser ses pattes sur les genoux de la jeune femme avec des yeux remplis d’amour, avide de la douceur de cette dernière. Kingsley ne put s’empêcher de glousser légèrement devant l’air encore plus blasé de la jeune femme :

-          Décidément, ce n’est pas ton jour je crois … Pourtant ils ont couru avec moi une heure en forêt ce matin, et nous sommes allés chasser le week end dernier … A  priori, ils devraient être sagement en train de ronfler à l’étage dans leur panier, mais enfin, je n’ai pas la science canine infuse … Néanmoins, je pense avoir la solution pour ton cellulaire, permet moi …

Il se releva en lissant son pantalon, avant de se diriger vers le meuble, un splendide objet de design nordique et épuré en bois blanc massif qu’il avait payé une fortune à un excellent ébéniste canadien quelques années plus tôt, et dans lequel il rangeait ses dossiers en cours du cabinet et pour Thaddéus, ainsi que son semi-automatique dans un petit coffret, au cas où. Le chasseur s’accroupit sur le côté du meuble, là où le téléphone avait glissé, Kingsley le voyait sans pouvoir l’atteindre. Pas encore en tout cas. Le chasseur n’avait pas encore une compréhension totale des modalités de fonctionnement de ses capacités toutes neuves, mais il ne doutait pas qu’elles étaient liées à son mental, et à la force de sa foi. Tout ce qu’il avait à faire, c’était vouloir, et y croire très fort. Il s’imagina que le meuble était fait de mousse, une mousse poreuse et légère, qu’il pourrait soulever sans difficulté. Il cala une main sous le meuble pour en tester la solidité, puis le souleva, doucement. Oh, pas grand-chose, juste assez pour glisser son autre main dessous et récupérer le téléphone miraculeusement intact. Il le reposa sans la moindre difficulté, puis s’en retourna auprès d’Isobel, lui laissant tomber le téléphone sur les genoux avec un petit sourire. Il se doutait bien de ce qu’il se passait sous le joli crâne de sa camarade qui le fixait sans un mot : Comment ? Pourquoi ? Il se rassit sur son siège, attrapant son propre paquet de cigarette pour s’en allumer une :

- Avant que tu ne me sautes dessus avec une seringue, j’ai fait le test la semaine dernière : je suis négatif au génome transmutant, comme depuis le jour de ma naissance. Il s’avère que cette … Capacité m’est survenue … Non, tu ne me croiras pas.

Il soupira, pauvre saint devant porter sa croix seul. Et puis il se décida, conscient que sa version des faits ne convaincrait probablement pas Isobel :

- Je me suis levé le dimanche cinq avril, saint jour de Pâques, avec la capacité de manipuler la gravité autour de moi. J’avais passé la nuit de la veille à prier après que l’un des notres soit tombé dans une embuscade tendue par l’un de ces monstres qui courent nos rues, et au petit matin … Cela. Je ne pense pas que cela soit du au hasard. Il n’y a pas de hasard quand on demande de l’aide à Dieu.

Il tira sur sa cigarette tout en fixant la jeune femme d’un regard étonnement serein et confiant. Il était parfaitement conscient que son récit paraissait invraisemblable pour l’impie, mais Isobel était quelqu’un de raisonnable, avec qui il pouvait parler franchement et ouvertement. Et puis, si les démons battaient la campagne librement, pourquoi serait ce si improbable que le Seigneur vienne en aide à ses sujets les plus dévoués ?



   
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeMer 13 Jan 2016 - 18:09

Vicariously I live while the whole world dies
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Il est vrai qu’Isobel avait l’habitude de voir les chiens de Kingsley plus clame et à l’affût. Ils étaient de précieuses aides lors des chasses mais, elle avait malgré tout le souvenir de les voir moins excités que ça ou alors, c’était juste elle qui était plus épuisée que d’ordinaire, ça n’était pas impossible non plus. Devant le regard de chien battu de l’animal -quelle ironie-, elle le caressa malgré tout un moment avant de se lever pour tenter de récupérer son portable ou au moins de voir où il avait terminé sa chute. Fataliste, elle haussa les épaules et fit un geste désinvolte de la main.

- « Certains jours sont plus agréables que d’autres, voilà tout. Je ne peux pas en vouloir à tes chiens d’être plus énergiques qu’en temps normal. »

Elle se réinstalla et caressa de nouveau les chiens, étrangement plus calmes, comme s’ils étaient satisfaits d’avoir déboulés sans mesurer leur vitesse. Elle croisa les jambes et accueillit deux énormes pattes quasiment simultanément. Jaloux l’un de l’autre, ces deux grosses bêtes se bataillaient son attention à coup de truffes humides et de donne la patte alors qu’elle regardait Kingsley lui dire qu’il avait une solution. Bien. Elle exécrait son téléphone autant qu’elle en avait cruellement besoin dans son travail... aussi, elle préférait le récupérer.
Un instant, elle se demanda s’il n’allait pas tenter de bouger le meuble à la main. À tous les coups, il allait se faire mal, aussi en forme soit-il. Il ne fallait pas abusé, ce genre de meubles pesait un poids plus que respectable. Elle le vit évaluer la chose -probablement- et le souleva, sans intervenir ou presque. Elle fronça les sourcils, indifférente à la récupération de son portable, le regard braqué sur celui qui l’avait en grande partie extirpée des ennuis. Si son sac n’avait pas été si loin et qu’elle n’était pas entravée par deux chiens massifs, elle aurait braqué son arme directement sur lui.

- « Pardonne-moi de te décevoir mais, j’ai plutôt songé à te tirer une balle entre les deux yeux plutôt qu’à te vacciner. Comment une telle chose est-elle seulement possible si tu es négatif ? »

Il n’était certes pas le seul dans ce cas mais, ça ne lui plaisait pas pour autant. Elle n’aurait réellement hésité qu’un court instant si elle ne connaissait pas ses positions à propos des mutants, s’il n’était pas encore plus radical qu’elle. Des scrupules, elle en avait parfois encore, pas lui. Il était celui qui l’aidait à rationnaliser certains de ses actes, s’en détacher. Pour le moins crispée, elle l’invita cependant à s’expliquer, à continuer. Si lui-même n’était pas convaincu, elle se demandait bien ce qu’il allait lui dire pour se disculper. Il avait tout intérêt à lui offrir une de ses plus belles plaidoiries.
Sans bouger d’un cheveux, les chiens la fixant avec intérêt en ayant senti son changement d’attitude, elle écouta l’avocat plaider sa cause sans broncher. Elle connaissait bien Kingsley, ses croyances également, elle le savait d’un fanatisme à toute épreuve et n’avait jamais tenté d’argumenter avec lui. Elle était elle-même croyante mais, pas à ce point. Isobel faisait partie de ceux qui croyaient que Dieu leur laissait les cartes en main pour prouver sa valeur. Aussi puissant soit-Il, Il leur avait offert la liberté de choisir et d’être. Le moment venu, Lui seul pourrait juger ses actes. Elle avait depuis longtemps décidé qu’il n’y aurait pas d’intermédiaire entre Lui et sa foi, aboutissant à sa propre version de ses croyances, trop de choses avaient été déformées et perverties au fil du temps. Elle croyait en Dieu, pas en ses intermédiaires. Elle avait suffisamment été en colère un temps contre Lui que pour parvenir à écouter ses soi-disant messagers sur terre. Elle trouvait cependant très improbable ce que Kingsley était en train de lui raconter. Elle ne silla pourtant pas. Il n’était pas le seul touché et elle attendrait de voir si cela disparaissait ou non. Il serait toujours temps d’aviser, de vérifier ses tests en temps voulu. Isobel restait pragmatique.

- « Je vois. »

Elle n’ajouta rien et alluma à son tour une cigarette, le fixant toujours d’un regard perçant, un rien plus détendue mais, pas encore totalement.

- « Tu comprendras qu’il n’est pas évident pour moi d’assimiler ton point de vue mais, je le respecte. Je veux... bien admettre les miracles, pourquoi pas cela. Peux-tu me raconter ce qui est arrivé s’il te plait ? Comment les choses se sont passées ? »

Elle admettait que cela puisse être une possibilité sans pour autant s’autoriser à y croire totalement. Les miracles étaient une chose, ceci une autre. Mais oui, elle lui laissait le bénéfice du doute. Pour l’instant.

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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 22:08


   
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Isobel & Kingsley

   


Kingsley savait qu’Isobel ne l’attaquerait pas, en tout cas pas avant d’avoir eu sa version des faits : d’abord, parce que les chiens à ses pieds lui auraient sauté dessus à la seconde même où son arme se serait retrouvée braquée sur le chasseur. Ensuite, parce qu’ils s’étaient faits tester ensembles, après avoir vécu une chasse tellement sanglante qu’ils avaient probablement gouté à l’hémoglobine de la pauvre bestiole dégénérée qu’ils avaient joyeusement réduite en pièces. Alors elle savait, elle savait que son sang était aussi pur que celui d’un agneau pascal, et qu’il n’y avait aucune raison que cela ait pu changer, du jour au lendemain. Aussi, il était serein à propos : il savait qu’elle ne lui ferait pas de mal. De toutes façons, elle n’en aurait ni le temps, ni les moyens : si elle faisait le moindre geste, il pouvait la clouer au sol d’un battement de cil, et cette perspective, bien que gênante de fait de son respect pour la huntress, avait quelque chose de tout à fait grisant. Alors que la jeune femme allumait une nouvelle cigarette, Kingsley flatta le flan d’un de ses cerbères, le regard tranquillement posé sur son amie :

- Je conçois parfaitement que cette nouvelle paraisse invraisemblable, je l’ai moi-même accueilli dans un premier temps avec toute la réserve nécessaire à l’apparition d’un miracle non encore avéré. Pour autant, j’ai du me rendre à l’évidence que tout ceci ne pouvait être que de l’ordre de la réponse divine. Aucune autre solution réaliste ou légitime à la question. Je m’explique.

Il prit une gorgée de son thé – il aimait le mélange de l’âpreté de l’odeur de la cendre et de l’amertume de son thé à l’exact même instant. Il avait envie d’être dans les meilleures conditions pour lui raconter cette histoire :

- Je suppose qu’il faut commencer par le début. J’étais en patrouille le soir où l’un de chasseurs a été tué. Une mort violente, criminelle, puisqu’il a été retrouvé avec la poitrine lacérée, comme s’il avait eu affaire à un ours géant ou à un félin venu d’Afrique, sauf qu’ici, nous savons bien que tout ce qui est doté de griffes n’est pas nécessairement un animal. Bref. En tout cas, nous étions deux à prendre en chasse la créature qui avait pu faire ça. Au final, il s’est avéré que c’était une dégénérée que je filait depuis quelques jours déjà, une femme à moitié lézard, queue préhensile, langue fourchue et tout le matériel, une pure merveille. Une belle lutte, on sentait que la bête était entrainée à tuer, mais j’ai fini par avoir le dessus. J’ai été vaguement blessé, mais que du superficiel, désinfecté une fois à la maison… J’ai prié une bonne partie de la nuit pour le salut de l’âme de notre ami, et pour avoir la force de nous débarrasser de ses démons une bonne fois pour toute. Et au petit matin, mon lit flottait d’une dizaine de centimètres au-dessus du sol. J’ai d’abord cru qu’un dégénéré avait réussi à me trouver, et se baladait dans l’appartement, mais les chiens n’avaient pas aboyé, et j’ai fouillé la moindre pièce, le moindre placard en vain. Force a été de constater que le phénomène était intrinsèque à ma personne. En quelques essais, j’ai compris qu’il s’agissait d’une modification temporaire de la gravité entourant des objets de mon environnement. Je peux les alléger ou les rendre particulièrement lourds. Idem pour les êtres vivants… Bien que mes expérimentations sur le sujet sont encore largement théoriques. Je préfèrerais éviter de tuer un innocent par maladresse. Voilà, tu sais tout.

Il guettait la réaction de la chasseuse non sans curiosité : il avait évidemment hâte de se servir de ce tout nouveau gadget pour rendre aux mutants la monnaie de leur pièce. Mais malgré tout, l’avis d’Isobel l’intéressait, la considérant comme l’une des personnes les plus raisonnables de son entourage, cela lui tenait malgré tout à cœur, quoi qu’elle puisse dire. Il ne se sentirait pas offensé, tout humble qu’il fut : il avait reçu ce don de dieu, et s’en montrerait un digne saint michel pourchassant les dragons de la nouvelle apocalypse.

- J’attends votre conclusion, madame l’experte : dois je m’en servir des ce soir pour nous débarrasser d’un maximum de ces monstres sans gaspiller ni balles ni énergies, ou considères tu qu’il est peut être un peu tot pour infliger une telle correction à ces derniers ?


   
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeVen 29 Jan 2016 - 17:21

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Si Isobel n’agissait pas pour le moment, c’était bien pour laisser à Kingsley le bénéfice du toute bien que cela lui coûtait énormément. Elle ne faisait pas de concession, elle était connue pour ça, entre autre. Il ne manquerait plus qu’on pense qu’elle agissait par sympathie si elle connaissait la personne en face. Cependant, il s’agissait de Kingsley et elle ne pouvait pas juste lui tirer une balle dans la tête. Ils avaient tous les deux été dépisté peu de temps avant, ça ne pouvait juste pas arriver comme ça, soudainement. C’était impensable et puis, connaissant Kingsley, il n’aurait pas supporté devenir un dégénéré... Alors quoi ? Elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle l’écoute, qu’elle en sache plus. Chiens ou pas, si au final elle n’était pas convaincue, elle trouverait bien un moyen de lui faire la peau. C’était comme ça que ça fonctionnait et pas autrement. Les passe-droits marchaient peut-être chez certains de ses collègues hunters mais, pas avec elle.
Elle posa ses mains jointes sur ses genoux, droite, rigide, une attitude qu’il connaissait bien puisque c’était celle qu’elle adoptait à la chasse lorsque les choses se compliquaient. Et, jusqu’à preuve du contraire, pour le moment, Isobel était en chasse. Elle l’écouta donc lui expliquer la façon dont il avait accueilli la chose et en fut satisfaite, une autre façon de procéder l’aurait fortement déçue, surtout de la part de l’homme qui l’avait aidé à se tirer de l’embarras dans lequel elle s’était trouvée des mois plus tôt, après qu’elle eut assassiné son mari.
Avec un sérieux presque religieux, elle le laissa raconter son histoire depuis le début, avant son réveil, avant sa réalisation qu’un miracle avait eu lieu. Elle devait reconnaître qu’à Radcliff, elle avait appris à ne mettre aucune piste de côté. Ce qui avait été improbable hier pouvait rapidement le devenir ici. Aussi, une femme lézard n’avait franchement rien de surprenant, c’était même parfaitement crédible vu les quelques meurtres un peu étranges qui avaient été commis. L’entendre évoquer une merveille n’avait rien d’étonnant, Kingsley étant du genre à s’extasier sur ses trophées de chasse, ce qui ne l’empêcha pas de lever les yeux au ciel. Ces créatures la répugnaient bien qu’à ses yeux, ça n’était pas les pires. À la fin de son histoire, elle desserra la mâchoire et hocha la tête.

- « Nous sommes d’accord pour dire que tu n’es pas contaminé, ça me semble évident. Nous avons tous les deux eu la preuve que leur sang ne peut pas nous contaminer suite à une de nos dernières chasses. Ce n’est donc pas la blessure que cette chose t’a infligée qui a pu causer ça et avec nos derniers tests, nous aurions également su ce qu’il en était. On ne devient pas dégénéré du jour au lendemain. Je ne sais pas s’il est sage de te servir si tôt de ce don qui t’as été attribué mais, toujours est-il que cela nous facilitera très certainement la tâche. Il va désormais falloir que je m’habitue à ça sans avoir des sueurs froides. »

Il savait à quel point la réaction d’Isobel en face d’un dégénéré était viscéral et de savoir qu’il avait une aptitude équivalente à ce que l’un de ces déchets pouvait faire, il lui faudrait un certain temps pour s’y faire.

- « Je veux être certaine d’une chose avant de laisser tomber ce sujet une bonne fois pour toute. J’ai entendu des rumeurs d’attaque sur un certain nombre des nôtres que l’on a pas vraiment vu sortir depuis. Je veux être absolument certaine que tu vas bien. Tu n’as absolument rien senti de différent si ce n’est ce cadeau de Dieu ? »

Même si elle avait du mal à l’admettre, il était possible qu’il dise vrai. Possible. Elle était bien plus sceptique que lui, croyant jusqu’au bout des ongles mais, suffisamment croyante pour admettre que ce soit possible. Si l’on creusait un peu, il y avait probablement un brin de jalousie enfouit en elle, tout comme elle pouvait en avoir à l’encontre des mutants même si elle était incapable de s’en rendre compte et fatalement, encore moins de l’admettre. La haine était ce qui rongeait Isobel depuis des années maintenant et il était trop tard pour connaître le fond de sa pensée désormais bien dissimulé sous une bonne couche de haine et, quelque part, de fanatisme. Un fanatisme soigneusement entretenu par Kingsley, elle-même et les événements. Chaque jour renforçait sa façon de voir les choses : les mutants devaient mourir, jusqu’au dernier.

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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeLun 8 Fév 2016 - 10:57


   
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Le chasseur ne doutait pas une seule seconde que l’inertie polie de sa camarade lui coutait largement : s’il n’avait pas été, et bien, lui-même, elle n’aurait probablement pas hésité à sortir son arme et à repeindre les murs avec tout ce que contenait son crâne. Cependant, en personne logique et réfléchie qu’elle était, elle devait comprendre que sa version était plus crédible qu’une mutation venue de nulle part : il avait été dépisté plus d’une fois depuis l’enfance, une nouvelle fois pour pouvoir intégrer la Gunpowder Squad, et ils savaient tout deux que les mutations ne s’attrapaient pas comme une mauvaise grippe. Ce dont il était à présent doté, c’était donc forcément d’autre chose, de quelque chose de différent, de plus noble, de plus grand. Il remarqua la posture raide de son amie, et se retint de sourire plus ostensiblement : la situation la mettait mal à l’aise, il l’entendait parfaitement. Si elle-même s’était présentée devant lui avait la même histoire, il lui aurait lui aussi demander des preuves. Malgré tout, son histoire sembla la convaincre, à tout le moins, à ne pas lui sauter à la gorge. Grand bien lui fasse, il était à présent en mesure de se défendre de manière encore plus … expéditive qu’auparavant. Il acquiesça aux réflexions de la jeune femme, toujours aussi sensée, avant de renchérir à son tour :

- Si cela peut te rassurer, il m’est encore assez difficile de me sentir à l’aise avec cette capacité, et je ne l’utilise, à priori, que pour occire du mutant, et rien de moins. Je prie, beaucoup, pour conserver mon humanité malgré ce changement en moi. Je suppose qu’une fois ma tâche accomplie, tout ceci s’estompera progressivement, à mesure que notre croisade s’achèvera. Si cela peut t’apaiser, je tâcherai de ne pas employer ce genre d’extrémité en ta présence, si cela te mets mal à l’aise…

Kingsley avait adopté un ton amène et bien plus calme, presque doux, comme pour rassurer la jeune femme sur qui il était toujours, à savoir un chasseur dévoué à la cause. S’il prenait conscience d’être en train de devenir le même monstre que ceux qu’il chassait au quotidien, il viendrait se rendre de lui-même à Isobel, pour être sur que le travail soit fait rapidement et proprement. Jamais il ne prendrait le risque de devenir l’un d’entre eux.

- Je peux t’assurer qu’il ne m’est rien arrivé de plus exceptionnel qu’un mauvais rhume, de ceux que l’on attrape invariablement pendant les hivers humides de Radcliff. Rien qui ne m’ait empêché de travailler et de chasser. Des agressions envers les notres tu dis ? Je n’ai pas été mis au courant … Il faut dire que j’ai eu assez à faire avec le gamin Caesar pour m’occuper du reste. Tu saurais me dire qui a été mis en cause ?

Il tira la dernière bouffée de sa cigarette, atteignant le filtre avec regret, avant de l’écraser dans le cendrier en face d’eux. Il avait manqué d’achever Marius Caesar pour la deuxieme fois en moins de trois mois, et cela l’irritait fortement. Ses relations avec Martial et Hippolyte en avaient pâti, naturellement, mais il ne considérait pas une seule seconde que cela puisse être de sa faute : Les Caesar auraient dû s’occuper de leur dégénéré fait main depuis déjà des années, avant qu’il ne devienne aussi… remuant et volatile. Ils ne pourraient pas lui en vouloir indéfiniment de faire le sale, bien que noble, boulot à leur place. Surtout si Marius s’amusait à disséminer son Adn dans la moitié des jeunes femmes de la ville, à croire qu’il faudrait bientôt rendre l’avortement légal pour permettre l’endiguement de la dégénérescence. Une infamie aux yeux du pratiquant pro-vie qu’il était.


   
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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeMer 10 Fév 2016 - 11:32

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Isobel prenait sur elle, c’était un fait. Kingsley devait bien s’en rendre compte, il devait assez bien la connaître désormais pour le savoir mais, il savait aussi qu’elle était extrêmement farouche voire acide quand il s’agissait de choses sortant de l’ordinaire. Cartésienne comme elle l’était en dehors de sa foi particulière quoi que moins que lui -ce qui lui causait d’ailleurs des crises de foi mémorables-, elle acceptait difficilement qu’il puisse être sujet à ce genre de choses. Il n’y avait que lui, au fond, qui était capable de la faire revenir à de meilleurs sentiments avec Dieu quand elle le chargeait de tous les maux et elle ne prenait aucun détour quand c’était le cas. Que lui aussi pour la faire rentrer dans la Gunpowder Squad. Que lui pour l’entraîner toujours plus loin dans sa haine. Alors oui, il devait comprendre mieux que quiconque pourquoi elle ne se sentait pas exactement à son aise en ce moment. C’était viscéral comme réaction, elle n’y pouvait rien, elle ne la contrôlait pas, comme lorsqu’elle devait abattre un adolescent ou un enfant et qu’elle devait détourner le regard pour faire son devoir.

- « Je te remercie. Laisse-moi juste le temps d’assimiler cette idée et tout devrait bien se passer. Quant à ton humanité, je peux te garantir sans faillir que si je vois un quelconque changement dans ton attitude ou que je te vois hésiter, tu prendras une balle dans le crâne même si je dois y laisser ma peau. C’est une promesse que je te fais Kingsley, je ne te laisserai pas dévier de ta route. »

Et elle le pensait très sincèrement. Si elle le voyait faiblir, hésiter, remettre en question ce qu’ils faisaient, elle saurait quoi faire. Dieu ou pas, un être humain ne pouvait pas conserver ce genre de capacité sans en pâtir et elle ne laisserait pas ça arriver. Elle était persuadée qu’il était tout à fait d’accord avec ce mode de pensée et qu’il y avait pensé lui aussi.
Isobel l’écouta donc lui raconter que rien de particulier n’était arrivé d’exceptionnel avant. Ça lui permettait d’essayer d’y voir un peu plus clair. Il était arrivé énormément de choses ces derniers temps.

- « Bon, je ne m’inquiéterai pas inutilement alors. Mais oui. Pour certains, on ne les a pas vu depuis un moment, pour les autres, ce ne sont que des rumeurs. J’attends d’en savoir plus avant d’échafauder des hypothèses et de donner des noms. Il ne manquerait plus que l’on prenne des décisions trop hâtives. Le gamin Caesar tu dis ? Qu’est-ce qu’il a encore fait celui-là ? Il n’est pas encore mort ce cafard ? C’est quand même triste une famille de hunters respectables souillée par un dégénéré, qui se reproduit en plus. »

C’était bien parce qu’elle avait d’autres cibles en attente et que Kingsley avait fait une obsession du cas Marius sinon, elle se serait elle aussi lancée à la poursuite de cet énergumène. Comment pouvait-on laisser une telle abomination se balader et copuler à tout va ? Son père ne savait-il pas ce qu’il avait engendré ? Et s’il le savait, pourquoi n’avait-il pas encore fait le nécessaire ? Peut-être était une habitude... de s’attacher aux dégénérés, d’en faire des animaux de compagnies. Ça ne se dressait hélas pas facilement sans doute. Elle avait bien entendu parlé d’un hunter qui avait réussi mais, l’idée même la répugnait. C’était franchement saugrenu. Dresser un mutant.

- « Son père est-il au courant qu’un dégénéré portant son nom se promène librement en semant son ADN corrompu à tout va ? »

Elle ne pouvait pas s’empêcher de poser la question. Kingsley avait sans doute bien plus de contact qu’elle avec les hunters. Il faudrait sûrement qu’elle remédie à cette situation mais, connaître Rafael lui semblait largement suffisant. Si tous les chasseurs étaient comme lui, elle aurait tôt fait de se remettre à chasser en solo ou presque. Elle ne pouvait se résigner à laisser Aspen se débrouiller seul ou avoir un mentor avec une autre éthique que la sienne. Elle préférait très largement enseigner à la jeune femme une chasse propre et net, sans bavure et sans petite vengeance personnelle excessive.

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MessageSujet: Re: Vicariously I live while the whole world dies (Isoking)   Vicariously I live while the whole world dies (Isoking) Icon_minitimeLun 22 Fév 2016 - 22:38


   
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Ah, Marius Caesar… c’était un peu l’obsession du moment de Kingsley. La frustration était grande, de voir le mutant se pavaner sous ses yeux sans qu’il puisse y toucher. Pire encore, il avait détourné une jeune femme totalement respectable en la personne d’Astrid Blake pour en faire un incubateur à mini monstre, et ça, ça l’insupportait. Astrid avait été comme une petite sœur pour lui, et aujourd’hui, il ne la reconnaissait plus. Pour tout dire, il préférait même la savoir morte que sous le joug de ce démon de Marius Caesar. Il le tuerait, quitte à se mettre tous les autres Caesar à dos, il n’en avait cure. Se faire des ennemis, cela ne l’effrayait pas : chaque prophète, chaque visionnaire avait eu ses détracteurs, et plaire à tout le monde, c’était plaire à n’importe qui. Kingsley se resservit une tasse de boisson chaude, avant de reprendre tranquillement :

- Je ne suis même pas sur qu’ils soient conscients de l’opprobre que cela jette sur eux. Les collègues vont finir par parler, et cela ne se terminera pas bien. Tu imagines que la matriarche Wolstenholme … non, tu ne la connais surement pas. Cette femme était une des meilleures chasseuses de la ville, une femme d’honneur et de caractère. Elle a été enterrée suite à un cancer foudroyant. En réalité, elle s’était découverte une mutation, et a préféré se supprimer que de faire grandir ses enfants auprès d’une mère dégénérée. Ça, c’est une réaction digne d’une huntress honorable. Je doute que les Caesar aient le courage de faire de même, malheureusement.

Il secoua la tête, gratouillant l’un de ses chiens derrière l’oreille. Le nombre de dégénérés en ville allait en augmentant, malgré le travail incroyable de ses collègues, et c’était inquiétant. Il fallait qu’ils se décident à frapper, fort, une bonne fois pour toute. Que les mutants sachent qu’ils n’étaient pas les maitres de la ville. Qu’ils n’avaient aucune légitimité ici. Reposant sa tasse, il releva la tête vers Isobel alors que son téléphone se mettait à vibrer : au moins, la chute n’avait pas endommagé son petit bijou de technologie. La jeune femme décrocha, fronça les sourcils. Kingsley tendit l’oreille, et reconnu de loin la voix de la jeune Aspen Wolstenholme. Tiens, il suffisait qu’il parle de la mère pour que la fille apparaisse. Le destin…

Kingsley attendit que son amie raccroche, l’interrogeant du regard : Aspen était pour ainsi dire son apprentie, sa junior, son petit prodige. Elle devait tenir de sa mère pour que l’intransigeante Isobel soit aussi attachée à la jeune femme. Cette dernière lui annonça qu’elle devait prendre congé, que la petite avait besoin d’elle : King acquiesça en souriant, se levant pour l’accompagner vers la sortie. De toute façon, ils se reverront très vite. Ils avaient d’autres traques à mener ensemble, et le plus tot serait le mieux…


RP CLOS :merci:


   
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