Si Desmond ne lui avait pas demandé de bouger ses jolies petites fesses pour aller à la soirée organisée en l'honneur de la défunte fille de Thaddeus, elle ne se serait pas pointé. Même si toute la ville y était invitée. Non seulement elle n'avait pas connu la jeune femme, mais le tout était orchestré par le maire qui, franchement elle ne le dirait pas assez souvent, lui donnait froid dans le dos. Qui plus est, elle était loin de partager ses opinions, mais Desmond avait joué de son sourire charmeur et encore une fois, elle ne se voyait pas lui refuser une si jolie demande.  Et puis, ça lui fournissait une raison de se faire belle et de sortir avec des apollons. Au final, elle est tout de même gagnante. Elle avait laissé l'appartement de sa sœur en paix pour une fois, même si l'envie de lui emprunter une jolie robe chic s'était manifesté à quelques occasions, elle s'était contenté de ce qui se trouvait dans ses propres vêtements pour ensuite filer avec les jumeaux. Décrire le château comme banal serait mentir, ses yeux coulant sur chaque détail somptueux que les pièces pouvaient lui offrir, pointant ici et là ce qui la charmait aux deux frères. Bien vite par contre, Faust leur faussa compagnie, utilisant la bonne vieille excuse des boissons pour s'enfuir. Elle aurait pu se montrer boudeuse que l'un de ses cavaliers s'éclipse aussi rapidement, mais une main baladeuse prouva être la distraction la plus agréable qui soit. Un sourire étira ses lèvres alors que son corps se cala délicieusement contre celui du brun à sa demande muette alors que les lèvres de ce dernier s'attaquaient déjà à l'une de ses faiblesses. «  J’adore cette robe… elle sera encore plus jolie sur le plancher de ma chambre tu sais  » Elle se recula juste assez pour pouvoir regarder son expression, miroitant son sourire en y ajoutant une touche coquette. Sa main libre remonta pour se poser contre sa nuque, ses doigts traînant paresseusement contres les mèches ébènes. « Tant mieux, c'est l'effet recherché.. T'es pas mal non plus en passant, la cravate te va bien » qu'elle termine avec une pointe joueuse.

« Mais, parce qu’il y a un mais…  » elle est maintenant surprise, certaine que ce serait elle qui le ferait courir ce soir, dans leur éternel petit jeu, mais elle était prête à inverser les rôles si c'était ce qu'il souhaitait. « j’ai une petite mission pour vous Miss Kinsley… et si on trouvait les méchants qui ont fait ça ?   » Il venait de la perdre pendant une seconde, son regard perdant de son petit malice pour se teinter de confusion alors qu'elle comprend peu à peu que ce n'est pas sur ce terrain là qu'il se dirigeait. Ses sourcils se froncent alors qu'il lui sourit de nouveau, à présent peu encline à savoir où il veut bien en venir avec tout ça. Elle ouvre la bouche, prête à lui demander où il veut en venir avec cette histoire, mais il est plus rapide qu'elle. « tu ne peux pas nier ! Ce n’est pas nous, et tu sais de quoi je parle, qui avons fait ça ! C’est eux, je sais que tu les défends, mais putain, faut t’ouvrir les yeux quoi ! Tu encourages des criminels. » Plus il parle et plus sa mine se renfrogne. C'est donc à ça qu'il voulait en venir. Elle secoue la tête, elle aurait dû s'en douter. Il devait vraiment chercher la guerre ce soir ? Elle prend la peine de porter ce petit air hautain, celui qui lui donne l'allusion d'une miss-je-sais-tout, d'une sale chipie. Bref, celui qu'elle est certaine qui le fera grincer des dents. « Premièrement, s'ils étaient vraiment des monstres infâmes comme tu t'entêtes à essayer de me faire croire, tu penses sincèrement que le Président Baxton aurait rédigé un traité pour les défendre ? » Elle sait qu'il déteste quand elle utilise ce foutu traité pour défendre ses propos, mais elle s'en fiche. Elle se dérobe même, quittant sa chaleur pour croiser les bras alors qu'elle continue, plus irritée. « N'importe quel malade aurait pu faire ça, tu le sais aussi bien que moi. Tu cherches tout le temps la guerre, c'est pas possible, c'est vraiment pour ça que tu m'as demandé de venir, vraiment !? » Et elle se pompe elle-même, comme toujours, si bien qu'elle ne résiste pas à la tentation, terminant son discours avec un « Si j'aurais su, je ne serai pas venue, tu peux me croire » en serrant les dents, lui fichant un coup de son minuscule sac porté main sur la poitrine, attirant les regards pour une toute autre raison cette fois. Le coup semble le surprendre, puisqu'elle ne l'entend pas encore ronchonner et elle profite de cette occasion pour faire ce qu'elle fait de mieux, l'envoyer se faire foutre. « Je vais au buffet, je préfère manger du porc plutôt que de discuter avec » Et tout en jurant contre sa robe à bustier, remontant ce dernier sans la moindre classe, elle tourne les talons.

Il l’exaspérait au plus haut point. Sans le moindre effort en plus. Il y arrivait naturellement, juste en ouvrant la bouche, qu'importe le moment de la journée. Rare étaient celles où ils ne se chamaillaient pas. Et encore une fois, il lui prouvait à quel point ils arrivaient à être incompatibles par moment, osant effleurer le seul sujet qu'elle n'avait pas envie d'aborder avec lui durant cette soirée. Elle croyait qu'ils avaient un accord commun. Elle les accompagnait et lui fermait sa gueule au sujet des transmutants. À croire que seulement Faust avait comprit, parce que déjà il la relançait, n'hésitant pas à traiter l'autre d'enfoiré, alors qu'elle avait du respect pour ce qu'il avait accomplit avec le traité. Bref, aussi bien dire qu'il savait appuyer sur ses boutons. Trop bien même, parce qu'elle l'aidait en plus, grimpant dans les rideaux en utilisant l'échelle qu'il lui tend si aimablement avec ses airs de chieur professionnel. Bordel, elle veut simplement qu'il se taise, c'est pas compliqué, non ? Mais non, il continue, il n'hésite même pas à se faire passer pour la victime, lançant ses bras dans les airs comme si c'était ELLE qui faisait une scène. La meilleure de la soirée celle-là. C'en est trop sur le coup, s'il veut qu'elle joue les bourreaux, alors elle encaisse le rôle avec plaisir, lui donnant un bon coup de sac à main comme première punition, haussant les sourcils devant son regard. Qu'il ose seulement dire quelque chose. Quoique non, il n'a même pas besoin, elle en a déjà marre, proclamant qu'elle aurait dû rester à la maison, à se gaver de nouilles et à lire des Bds tout en regardant à moitié la télévision. ÇA, c'était un bon plan.

Elle s'exécute donc, particulièrement fière de son insulte soigneusement placée alors qu'elle tourne les talons, prenant un déjà un grand respire qui, malgré ses coutures serrées, passe déjà plus facilement. Elle secoue la tête, ses pas précipités, sa posture encore raide alors qu'elle arrive devant le buffet, arrachant une assiette de la pile, débutant sa mission de la remplir autant que possible. Elle prend un peu de pâtes, seulement pour goûter, mais décide de se diriger vers la viande quelques secondes plus tard. Au diable, les limitations, elle a dit qu'elle boufferait de la viande alors elle va en bouffer. Et pas qu'un peu. La nourriture semblant être sa seule bouée de sauvetage devant une soirée déjà tombé à l'eau, elle se prend un peu de tout sans vraiment regarder les portions, demeurant planter devant le buffet alors qu'elle déguste ses choix en paix. Enfin, pas pour très longtemps. Une main qu'elle connaît trop bien se faufile directe dans son assiette, sous ses yeux, pour lui piquer un morceau. Elle grogne, lui jette un regard perçant tout en mâchant. « vaut mieux que tu le bouffes, en effet, parce que franchement à voir comment t’es chiante ce soir, il se ferait chier à essayer de te causer. » « Ah ! » qu'elle s'esclaffe, incrédule, portant une main devant sa bouche pour terminer sa bouchée avant de reprendre, faussement calme. « Si je suis si chiante, tu peux me dire ce que tu fais ici ? Pourquoi tu n'irais pas dans le coin là-bas pour te foutre les deux mains dans le cul, ça nous ferait une pause » Blasée, elle ignore les expressions choquées de deux invités à ses côtés, prenant une nouvelle bouchée pour le fixer d'un regard irrité avant de le fuir à nouveau.

Elle vogue à travers la foule, enchaînant rapidement bouchée sur bouchée, marchant d'un pas aussi pressé que ses talons le lui permettent. Elle sait très bien qu'il la suit, ce masochiste. Elle doit l'être aussi, remarque, pour continuer de marcher avec ses pieds qui commencent à se plaindre douloureusement. « Et puis tu sais ce qu’on dit sur les porcs ? » Non, elle ne veut pas le savoir, voilà ce que sa fuit lui dit clairement, puisqu'elle ne ralentit pas une seule seconde, mais il semble prêt à lui dire de toute manière. « il faut une truie pour en reconnaitre un. » Elle freine brusquement, s'arrêtant sur place quelques secondes. Elle ne doit pas l'avoir bien entendu. Elle se retourne, une mèche s'échappant de sa coiffure, pour le fixer, son regard prenant une tournure plus noir et dur alors que l'insulte s'installe enfin. « Quoi ? » qu'elle claque, mais franchement, ils savent tous les deux qu'elle a très bien compris, aucun besoin de répéter. Il souhaite vraiment mourir ce soir ou quoi ? Elle se retourne complètement, profitant du fait qu'il évite son regard pour troquer son assiette pour une coupe de vin quand un serveur passe par là, croisant ensuite les bras. Oh oui, tu fais bien de vider ton champagne, bonhomme, parce qu'elle a bien envie de lui jeter quelque chose au visage en cet instant. Et peut-être qu'il sent le danger et comme un papillon, il cherche à en finir rapidement et se jeter dans les flammes, parce qu'il s'approche déjà et elle se renfrogne automatiquement. « Bon okay, ont es des cochons, c’est bon. On peut faire la paix là ? Je te pardonne d’avoir commencé et je m’excuse d’avoir participer au conflit. C’est bon ? Aller, tu ne vas pas me tirer la gueule à des funérailles quand même ! »

Les choses qui sortent de sa bouche. Elle grimace, clairement insultée, alors qu'elle laisse un rire tout sauf naturel couler de sa bouche. « Oh tu peux être sûr que oui, watch me. » qu'elle déclare, prenant un bonne gorgée de sa coupe, grimaçant encore plus durant un instant et tournant la tête pour l'évacuer de son champs de vision. C'est à ce moment là qu'elle tombe sur Faust, posté un peu plus loin dans la salle en bonne compagnie. Un regard curieux dans sa direction et la blonde répond par un simple geste muet, pointant Desmond du doigt avec une expression qui démontre clairement que son jumeau est encore une fois en train de tout faire foirer. « J'ai commencé, ce qu'il faut pas entendre... » qu'elle marmonne, assez fort pour qu'il puisse l'entendre avant de se retourner brusquement vers lui « Et comment j'ai commencé, grand chef hein ? C'est toi qui a commencé, comme toujours, parce que 'oh non seigneur, elle ne peut pas aimer cette bande de meurtriers' » qu'elle poursuit, prenant une voix faussement grave pour imiter lamentablement le brun. Elle fronce les sourcils, sa frustration cédant un instant la place à un regard blessé alors qu'elle reprend, un peu plus calme « Tu sais très bien que quand tu dis ça, tu dis ça aussi pour Rowan... » Elle sait qu'ils ne sont pas tous comme elle, mais elle n'est pas d'humeur à faire de concessions avec cette soudaine vulnérabilité qu'elle lui offre. Elle non plus, elle n'aime pas quand ils se prennent la tête, mais ça semble inévitable.