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 watch your back.

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MessageSujet: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeJeu 26 Nov 2015 - 23:54

Roman claque la porte derrière lui dans un geste brusque, qui manque faire vibrer les murs de l'habitacle. Cette maison est vraiment merdique. Comme cette ville. Elle commence à lui sortir par les yeux. Chaque rue, chaque quartier, chaque département. Le Norvégien a le sentiment d'être envahi par les êtres méprisants, de bien trop les côtoyer, et ça ne lui va pas du mal. Ça lui donne envie de gerber tous les quatre matins. Encore plus depuis que l'infime confiance qu'il avait envers sa a été ébranlée dernièrement. Le regard féroce, la quinquagénaire observe un instant les environs. Il est de garde cette nuit, de sa propre décision. Il ne parvient pas à fermer l'oeil, trop de trucs en tête, et il a besoin de prendre l'air. Il va étouffer, débloquer, se tirer une balle même, s'il continue à rester cloîtrer entre les quatre murs presque en tissu de cet endroit. Du coup, autant faire quelque chose d'utile et de passionnant : interpeller chaque personne qu'il croisera, être poli au premier abord, et les tuer si elles n'ont rien à répondre ensuite. Ou peut-être qu'il se permettra ce qu'il aime faire le plus, et ce qu'il sait faire le mieux : bousculer un peu son ou sa future interlocuteur/trice, juste pour le plaisir. Ce programme sonne tellement mieux à ses oreilles que tout le reste, que déjà ses pas l'engagent dans la rue et que sa démarche massive irradie sa route. Il ne ferme pas son adorable chez lui à clé. Ça ne sert à rien : qui oserait pénétrer chez lui en pleine nuit ? Personne. Si ce n'est un fou. Et si Roman tombe sur lui à son retour, chacun sait d'avance qu'il n'y aura qu'une seule issue à la confrontation. Dans une suite de gestes mécaniques, Roman s'assure que toutes ses armes sont à portée de main : deux pistoles au niveau de l'avant de sa veste en cuir, masquées à la vue de tous, une lame aiguisée au creux de sa manche gauche. On est jamais trop prudent. Surtout la nuit, quand les âmes les plus égarées osent s'aventurer dehors. D'ailleurs, l'ex-russe ne met pas longtemps à croiser la route de l'une d'elle. Il n'a pas à marcher bien lui, sort à peine de son quartier de prédilection lorsque son regard se dépose sur la silhouette au loin. Fronçant un sourcil, il n'hésite pas une seconde et s'aventure à la suite de ce qui semble être une jeune femme. S'est-elle perdue ? Ou a-t-elle simplement perdu la tête ? Les deux sont possibles, bien évidemment. Dans tous les cas, Roman n'a pas le choix entre 50 réactions possibles si ce ne sont... la sienne et... la sienne. Le visage fermé, barrage entre ce qu'il pense et ce qu'il ne veut pas laisser deviner, le quinquagénaire tapote de son index et de son majeur joints sur l'épaule de l'inconnue. Si elle fait partie des mutants, il est impensable pour lui de poser une main franche sur elle. Bien que ce soit toujours un excellent moyen pour accélérer des battements de cœur déjà nerveux. « Bonsoir », qu'il s'immisce d'une voix mielleuse dans son monde. Roman patiente le temps qu'elle se retourne et impose sa présence de ce regard glacial qu'on lui connaît tant. L'homme laisse quelques secondes s'écouler, le temps d'essayer de deviner par lui-même qui se trouve devant lui, une simple imprudente ou une véritable menace, avant de reprendre la parole, toujours de ce petit ton qui vous glace le sang, agrémenté de cet accent russe passe peu inaperçu. « Serait-il possible d'avoir l'heure ? », quémande-t-il, en abaissant son regard au niveau des poignets de l'inconnue. De cette façon, il peut jeter un coup d'oeil aux possibles objets qu'elle tient : un sac, ce manteau sur ces épaules, ses cheveux qui sont attachés ou non... Tant de détails qui peuvent sembler insignifiants mais qui révèlent pourtant tellement de choses d'un coup. « Non, attendez, j'ai ma montre, quel idiot... », qu'il souffle dans un petit rire, bien trop sympathique et étrange pour être digne de lui, avant d'élever la fameuse montre dans son champ de vision et d'arquer un sourcil surpris à la vue de l'heure affichée. Le bras toujours en l'air, ses prunelles sombres dérivent du cadran au visage de son interlocutrice. Il ménage son effet, comme toujours, comme souvent, pour ne jamais perdre cette saveur qui se dégage de chaque nouvelle rencontre qu'il peut faire. « 23h11 », qu'il annonce, avant de laisser son bras retomber de moitié le long de son corps, juste assez bas pour que sa main s'infiltre l'air de rien à l'intérieur de sa veste ouverte de façon naturelle, irréprochable. On ne dirait pas qu'un certain armada pour se défendre s'y cache en attendant l'heure fatidique de l'affrontement. On pourrait se demander si Roman n'en a pas eu assez, la dernière fois, lorsqu'il a rendu visite à Seth en compagnie de Charlie et que les choses n'ont pas forcément tourné à son avantage... ou du moins dans un certain sens. Mais non. Roman n'est jamais rassasié. Il ne se lassera jamais de cette soif de vengeance qui l'anime, ni de ce besoin de détruire qui l'habite dès que ses paupières s'ouvrent chaque matin. Impossible. Il est fait pour ça. Le tout se trouve dans ses gênes, dans son organisme, le constitue de part en part et l'a forgé durant de nombreuses années et continue encore à le faire. « Le couvre-feu est à 23h, n'est-ce pas ? » Il reprend la parole d'un ton qui se veut encore plus sérieux, qui fait passer la jeune femme pour une pauvre enfant esseulée tombée entre les mains du mauvais grand méchant loup. Et c'est sans doute ce qui vient de se passer. N'y tenant plus, un sourire mauvais étire les lèvres brûlées du chasseur, qui se remet toujours difficilement des blessures infligées par Johan, alors que de sa veste il sort une arme qu'il vient pointer sans détour sur le front de son interlocutrice. Un geste de sa part et le quartier tranquille se retrouve témoin de leur rencontre hasardeuse et saignante. « Expliquez-moi ce que vous foutez dehors. » Toutefois, si l'inconnue peut justifier du fait qu'elle n'est pas mutante, il pourra la laisser partir sans problème. Roman n'est là que pour protéger la population, non pas pour s'octroyer sa dose d'adrénaline et de menace pour quelques heures à peine. Néanmoins, si le Norvégien peut se permettre les deux à la fois, pourquoi se priver ?
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeSam 28 Nov 2015 - 17:20

watch your back
— ROMAN & EVELYN —

Evelyn et sa prise de risques incensée... Pas étonnant qu'un peu plus d'un an en arrière, elle a été agressée par un groupe de mutants qu'elle avait furtivement espionné à travers l'objectif de son appareil. Prise pour une chasseuse - ou ennemie tout au plus - elle aurait pu mourir si elle n'avait pas su se défendre grâce à son pouvoir. Un don qu'elle se croit débrassassé aujourd'hui, suite à l'usage des vaccins - d'abord le NH24 puis le NH25 volé à Adrian - après une première tentative qui avait fini avec une légère perte de contrôle. Mais maintenant, elle se croit hors de danger. Elle se croit humaine laissée avec des maux de tête et tremblements face à la disparition de ses capacités incroyables. Alors, elle s'acharne au boulot prenant des risques qui provoquent protestations chez ses proches. Sa soeur, mais surtout Adrian. S'il pouvait la voir aller, il serait probablement hors de lui. Mais tant pis, elle continue puisque c'est la seule chose qu'elle trouve à faire pour ne pas voir les effets secondaires des vaccins la consumer. Elle a conscience pourtant de son imprudence déraisonnée mais c'est plus fort qu'elle. La belle n'est pas du genre à laisser la peur l'arrêter quand elle a quelque chose en tête. Et ce soir, c'est de photographier les derniers retardataires du couvre-feu. Elle ne pense qu'à une chose ; capturer en images la détresse des nuit de Radcliff. Mais  à prendre en photo ainsi les retardataires, elle en est inévitablement une et, trop absorbée par sa petite mission, elle ne voit pas le temps filer.

Elle déambule dans une rue, certaine d'avoir aperçu des silhouettes à l'horizon lorsque soudain, elle ressent un petit tapotement sur son épaule. Son coeur s'arrête, un rush d'adrénaline s'emporte d'elle alors qu'elle se retourne nerveusement. « Bonsoir. Serait-il possible d'avoir l'heure ? » Elle détaille l'homme au ton beaucoup trop doucereux pour être honnête. Car dans les rues de la ville, elle n'a pas à douter, elle se trouve fort probablement devant un hunter. Mais elle n'est plus une mutante, elle n'a plus à les craindre. Elle ne devrait pas se sentir aussi nerveuse. Evelyn n'est pas naïve, elle sait que cette petite rencontre peut se dérouler de milles et une façons. Elle veut bien être d'une douceur incroyable, voir le meilleur chez les autres, elle sait aussi reconnaître quand le danger plane sur sa tête. L'homme se montre pourtant courtois, au plus grand étonnement de la brune qui l'observe, muette. Angoisse au creux des tripes, elle reste bouche bée, incapable de répondre pendant quelques instants jusqu'à ce qu'elle s'apprête afin d'ouvrir les lèvres dans un balbutiement illogique. Mais l'inconnu la coupe aussitôt et elle reste figée à l'observer avec inquiétude. « Non, attendez, j'ai ma montre, quel idiot... » Il lève le bras devant lui puis affiche un air surpris jusqu'à poser un regard perçant sur elle. Elle comprend bien vite, sans que ce dernier n'ajoute quoi que ce soit que l'heure est bien avancée... trop avancée et que les ennuis viennent la trouver. Le coeur de la belle bat irrégulièrement dans sa poitrine et elle s'ordonne intérieurement de se calmer car déjà, elle sent les tremblements l’envahir. Pas des frissons de peur ou d'inquiétude mais ceux provoqués par ce foutu sérum qu'elle s'est imposée et qui ravage son corps. Et étrangement, l'air infiniment calme et poli de l'homme la trouble plus que s,il avait déjà affiché des couleurs violentes et sanglantes. « 23h11 --- Le couvre-feu est à 23h, n'est-ce pas ? » Elle s'en doute depuis quelques instants déjà mais l'entendre le dire, le calme sur son visage se transformant en une sévérité faussement désolée, la Blackwood manque de cesser de respirer. L'entendre dire ses mots font de sa situation une réalité. Elle a dépassé le couvre-feu. Elle s'est fait coincée. Et elle craint la suite. Car elle n'a plus de pouvoirs pour la protéger. Elle ne sait pas se battre... seulement les paroles. Elle espère que cela sera suffisant, s'obligeant à essayer de calmer sa respiration déjà trop désordonnée.

Elle n'a même pas remarqué que l'homme avait passé la main dans son manteau, trop angoissée pour comprendre ce qui se passe, trop concentrée aussi à contrôler ses tremblements incontrôlables. Elle ouvre la bouche mais les mots pour désamorcer la situation ne quittent jamais sa gorge. Sans comprendre ce qui se passe, elle se retrouve avec un baril de pistolet planté directement sur le front. Tout ce qu'elle voit est le sourire carnassier de l'inconnu et la gâchette beaucoup trop près de son visage prêt à la descendre au premier mouvement louche. « Expliquez-moi ce que vous foutez dehors. » La réaction de la belle ne se fait pas attendre. Aussitôt, un violent mal de tête s'attaque à ses tempes, aussi violent que les battements de son coeur entre ses côtes. « Je... je... ce n'est pas ce que vous croyez. » La panique s'empare d'elle alors qu'elle lève lentement, prudemment les mains devant elle pour montrer qu'elle ne veut rien tenter, qu'elle se rend, qu'elle n'est pas une menace. Pourtant, elle en est bien une. Le tourbillon d'angoisse malade qui comprime ses entrailles éveille lentement la bête endormie de sa mutation dans ses veines. L'effet secondaire qu'elle redoute tant, qu'elle croit avoir dompté avec le vaccin NH25 pour - au final - venir seulement empirer la situation. Elle le sent se réveille en elle, alors que tout autour, l'air semble se charge d'une tension. L'air se met à vibrer, mais elle est la seule à pouvoir le ressentir. Elle a vécu les trente premières années de sa vie avec cette sensation grouillante tout autour d'elle et avec le vaccin, tout cela avait disparu mais ce soir, ça lui revient. Violemment, dangereusement. C'est trop et elle écarquille les yeux en voyant ses mains s'illuminer de quelques flammèches d'énergie.

Non, non, non ! Que se passe-t-il ? Evelyn n'a aucun contrôle, comme si le don disparu revient prendre ses droits et lui faire regretter de s'être débarrassée de lui. Tout se passe si vite, en millième de secondes, une lumière fracassante s'échappe de ses doigts et aussitôt, elle se sent projetée vers l'arrière, à plusieurs mètres de là. Elle sent le sol froid accueillir brutalement sa chute alors qu'une onde de choc les avaient envoyés valser dans les airs. Confuse, la tête qui tourne, elle ressent encore autour d'elle les violentes vibrations qui menacent de lui faire perdre la tête. Elle se redresse lentement, sa vision brouillée, elle ne pense même plus à l'homme armé. Fuir, le plus loin possible de la ville pour ne pas tout faire exploser autour d'elle. Et si cela lui permet d'échapper à l'homme, tant mieux. Elle rampe un moment dans la direction imposée où elle devine que l'homme a été projeté et se lève lentement, maladroitement puisque la tête lui tourne trop pour se tenir fermement sur ses deux pieds... sans parler de ce mal de tête brutal qui la cloue sur place. Un pas, deux pas, elle se met à fuir en espérant que l'homme est assez assommé pour ne pas la prendre en chasse.
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeMer 2 Déc 2015 - 22:17

Roman la fixe de son regard impérial. Il est plus grand, plus effrayant. Elle n'est qu'une pauvre créature que la vue d'un flingue misérable vient de paralyser. Oui, le Norvégien l'a remarqué. Il a aperçu les muscles de son cou se tendre, ceux de son visage se tasser. Mais elle n'a pas bougé. L'adorable mutante est encore devant lui. Et elle le supplie. Pas ouvertement, mais du bout des lèvres, au ton de sa voix cristalline. Le quinquagénaire a déclenché chez elle (comme chez toute nouvelle personne, même si pour Roman elle n'en est pas une) cet étrange sentiment qui les partage entre suivre son instinct (fuir) ou essayer d'être raisonnable (rester condamné jusqu'au bout). Ce n'est pas ce qu'il croit ? Vraiment ? Roman avoue arquer un sourcil interrogateur. Sa curiosité est piquée à vif. Qu'entend-elle par là ? Qu'elle prend juste des photos à cette heure-là pour le plaisir du danger ? Que sa qualité première n'est autre que ses pensées perdues dans un autre espace-temps ? L'ex-russe est prêt à tout entendre ; qu'elle se lance. Sans crainte, sans a priori sur sa personne. Il effraie un peu, certes, mais il peut être très doux quand il se décide. Si cette jeune demoiselle parvient à lui faire croire qu'elle est là par hasard, qu'elle a tout simplement oublié, il pourra peut-être se laisser avoir... Mais il est déjà certain d'une chose : ça n'arrivera pas. Ce qu'il présage pour la tournure de leur conversation, c'est évidemment quelque chose de violent et les choses ne pourront pas en être autrement. Se promener dans les rues à cette heure-là, c'est un acte d'une stupidité avérée, d'une créature dérangeante aux pensées ravagées, un être vivant dont la seule présence répugne Roman : un mutant. Après avoir créé un trafic florissant autour de cette sous-espèce, puis maintenant de les chasser avec une facilité qui le déconcerte encore lui-même par moment, Roman se vente de savoir les reconnaître. Toutefois, il n'a pas le temps de plus s'en préoccuper que la douleur fulgurante qui parcourt son échine au contact du sol l'en prive. « Blya... » Le souffle s'écrase à l'intérieur de sa bouche asséchée. Le choc a été puissant, redoutable. Prévisible mais nécessaire. Il l'avait senti. Le Norvégien ne se trompe pas. Il ne se méprend jamais. Et il parvient toujours à ses fins. Si l'idée de réduire la vie de cette mutante à néant a traversé son esprit ne serait-ce qu'une demi-seconde, il n'est pas prêt de s'en défaire. Il va s'acharner. Il va la poursuivre, la traquer, lui faire perdre la tête jusqu'à ce qu'elle craque et ne se rende d'elle-même comme un gentil petit toutou. C'en est presque devenu la spécialité de Roman, quand on y pense. Faire perdre pied à ceux qu'il méprise. L'homme se penche sur le côté. Épaule au sol, il laisse sa main libre venir effleurer son visage blessé. Quelques vieilles blessures, encore bien trop récentes, se sont ré-ouvertes. Quand laisseront-ils son beau visage en paix ? Ils se font du mal à eux-mêmes, en s'y prenant, car le rendant encore plus menaçant à chaque nouvelle attaque. Tant pis pour eux, Roman ne se délectera que plus de leurs mines défaites à son approche. Johan en premier, Charlie la dernière fois, maintenant Elle... Le palmarès s'allonge mais les places sur le podium sont chères. Roman aurait dû reconnaître. Il aurait dû croiser l'image de ces mains qui s'élèvent à toutes les autres, toutes celles qu'a ancré Charlie dans son esprit. Mais, sans savoir pourquoi, il ne l'a pas fait. Il a laissé son regard dévier lentement de ces prunelles affolées à ces paumes face à lui, et il a subi. Il a senti le choc se répandre dans chaque parcelle de son corps, avant de le secouer à plusieurs reprises au sol. Telle une décharge électrique, enfant borné qu'il est à tenter le destin en avançant ses deux doigts vers la prise au mur. Au beau milieu de la nuit, ce danger qui peut entraîner la Mort, c'est cette mutante. Un rire mauvais lui échappe. Ce n'est pas ce que vous croyez... Avec une vivacité en demi-teinte, car encore secoué par l'assaut d'énergie pure, Roman relève la tête sur la rue qui le surplombe. Son regard tombe directement sur la mutante, plus loin, qui peine à reprendre ses esprits elle aussi. Laissant échapper un nouveau juron violent, qui semble prendre un malin plaisir à plus le blesser lui que d'atteindre la fuyarde, le Norvégien suit le chemin qu'elle emprunte du coin de l'oeil. « REVIENS ! », qu'il hurle. Sa voix est un mélange d'aboiement et de grognement, un hurlement qui prend aux tripes et qui, craché au coeur de la nuit, sonne comme la plus belle des mises en garde. Son regard métallique est accroché à sa silhouette qui s'aventure loin de lui et, d'instinct, ses deux paumes s'écrasent au sol pour l'aider à se relever. Il repousse ce dernier sans ménagement, se remet debout aussi vite que le lui permet cette douleur lancinante qui s'est déclarée à l'arrière de son crâne une fois qu'il a touché le sol et ramasse au passage son arme tombée plus loin. Puis ses pas accélèrent d'eux-mêmes. Malgré les années qui passent sur son être, Roman est encore dans une forme olympique. De plus, ce genre d'attaques, il en a presque trop l'habitude depuis le temps : Charlie n'a eu de cesse, au début de leur... association, d'exprimer un certain mécontentement dès qu'elle le pouvait. Du coup, l'ancien trafiquant a déjà subi des attaques plus que semblables, mais il est encore là. Il se relève, encore et toujours, contre vents et marées, remettant en question les lois de la nature et narguant la Mort qui ne parvient pas à se saisir de sa carcasse. Les mauvaises herbes repoussent toujours, et ce n'est que la triste vérité. A coup de grandes enjambées, il rattrape son retard et son bras massif vient finalement se saisir sans mal de la taille de la mutante. « Arrête, non, non, non, là, arrête de courir... » Et il l'entraîne de toute sa force, renaissante après sa chute, dans la ruelle la plus proche. Une fois bien enfoncés au coeur de cette dernière, à l'abri des regards et des possibles curieux (de toute façon, si Roman a des spectateurs, il peut jurer qu'ils ne resteront pas longtemps dans le coin quand ils verront ce qu'il peut faire lorsqu'on contrarie sa sympathique ronde), il la repousse sans ménagement contre la poubelle qui trône près d'eux. Le bruit du corps de la mutante contre le métal sombre arrache un sourire satisfait à Griske. Son fameux sourire machiavélique aux lèvres, il s’accroupit devant elle avant de pencher la tête sur le côté. Tout ça en des gestes lents, calmes, sans une once d'appréhension de se retrouver face à la mutante qui vient de le mettre à terre. Il est ainsi, le chasseur venu des pays froids : inébranlable, distant, glacial. En toutes circonstances. « C'est quoi ton petit nom ma jolie ? », qu'il finit par quémander, après de longues minutes de silence à observer la gracile créature malmenée, d'une voix doucereuse... qui ne présage rien de bon.

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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeSam 5 Déc 2015 - 6:35

watch your back
— ROMAN & EVELYN —

Le choc s'apaise lentement mais tout autour d'elle, l'ambiance vibre, s'électrise de façon invisible qu'elle seule peut ressentir. Une sensation qui s'impose violemment à elle et qui lui rappelle les trente premières années de sa vie qu'elle a vécu en harmonie avec cette dernière. Seulement ce soir, elle a l'impression que c'est... agressif. Comme si toute l'énergie autour d'elle, de la plus infime friction d'air à ses propres nerfs cherchent à prendre possession de son corps sans lui donner le choix. C'en devient insupportable et ne fait qu'empirer son mal de tête déjà infiniment violent. Et ce, sans parler de ses mains qu'elle garde tendues devant elle comme si elle craint de toucher quoi que ce soit, et qui lui élance douloureusement après cette explosion énergétique qui vient de les secouer. Les... Elle ne fait même plus attention à l'homme qui l'a interpellée, trop préocuppée par son corps qu'elle ne contrôle plus. « REVIENS ! » Le rugissement s'élevant des tréfonds la ramène sèchement à la réalité et son coeur rate un battement. La panique s'empare d'elle au même titre que son pouvoir turbulent et elle retrouve pendant un moment l'usage de ses jambes ; motivée d'une énergie nouvelle, spontanée, de fuir face à cette créature dans son dos. Une bête, oui, car seul un animal peut carrément grogner de la sorte. « Non... S'il vous plaît... » Un murmure plus pour elle-même qu'à quiconque. Un encouragement pour s'élancer en vitesse dans les profondeurs de la nuit et échapper aux griffes du prédateur qui viennent bientôt se refermer sur elle. Evelyn sent le bras du chasseur s'emparer d'elle par la hanche et aussitôt, elle s'affole. La mutante essaie de se débattre un bref instant, l’adrénaline se propageant dans chacun de ses muscles mais l'home est bien plus fort et visiblement forgé de bien des années d'expérience. « Arrête, non, non, non, là, arrête de courir... » Evelyn voit l'inconnu la tirer vers une ruelle - impuissante - alors qu'un pique plus douloureux encore dans son crâne la force à plaquer ses mains sur ses deux tempes. De ce fait, lorsqu'il la projette violemment vers les ordures, le métal froid de la poubelle se fracasse sur ses côtes, lui coupant le souffle, avant que son coude n'accueille sa chute sur le sol. Elle laisse tomber une plainte de douleur et une fois étendue par terre, la pauvre proie essaie de respirer un moment pour reprendre contenance, chasser la douleur et par le fait même, apaiser son don encore grouillant dans ses entrailles. Pendant un instant, elle est tentée de laisser libre court à la puissance destructrice de son pouvoir mais elle comprend - depuis toujours - à quel point cela peut être dangereux, d'autant plus qu'elle n'a aucun contrôle sur celui-ci. Alors, elle se redresse, plaquant sa main opposée sur son coude malmené pour tenter d'apaiser l'élancement.

Elle pose bien vite les yeux dans ceux du prédateur et la brune se met à trembler faiblement alors que son coeur se met à tambouriner dans sa poitrine. Le silence qui suit, alors qu'il la regarde longuement de ses iris carnassières, sans parler de ce sourire lugubre fiché sur ses lèvres, donne rapidement froid dans le dos à la photographe imprudente. Ce qu'elle donnerait pour voir Adrian débarquer au bout de la ruelle, la sauver de cet homme qu'elle n'a aucune peine à imaginer plus que sanguinaire. Silencieusement, elle appelle son nom, appelle à l'aide dans l'espoir vain - peu importe où il se trouve en ce moment précis - qu'il pouvait l'entendre. Peu importe qu'il la gronde ensuite pour avoir pris tant de risques. Après tout, elle ne pouvait pas prévoir les effets secondaires de ce foutu vaccin qu'elle s'est affligé. Maintenant, il devait penser qu'elle est mutante. Ce qui est à moitié vrai au plus grand malheur de la belle qui soutient son regard froid tant bien que mal, incapable de prononcer un seul mot tellement elle est paralysée par la peur. « C'est quoi ton petit nom ma jolie ? » que le carnassier personnage finit par susurrer. Et elle garde le silence. Pourquoi mettre un nom sur un futur cadavre ? Evelyn voit bien qu'il ne fait que s'amuser avec sa nourriture et elle n'a pas l'intention d'embarquer dans son petit jeu tordu. Pas alors que les effets secondaires continuent de faire effet, et risquent de la rendre folle. Pas alors qu'elle ne pense qu'à une chose ; s'enfuir... même si cette optique n'a plus rien d'une possibilité. Même infime. La pauvre proie acculée au mur, ou plutôt dans ce cas-ci la poubelle renversée dans sa chute, n'a plus aucun échappatoire mais elle continue d'espérer. Mais elle se doute que c'est peine perdu. Malgré tout, est-ce que les paroles peuvent la sortir de ce mauvais pas ? À ce point, c'est tout ce qui lui reste pour se défiler... mais comment raisonner avec une bête ? Un carnivore. Un prédateur tel que lui. Elle l'ignore, et elle cherche ses mots. Il serait sûrement plus censé de collaborer mais elle ne compte pas lui livrer son nom si facilement. « Et qui veut savoir ? » Lui d'abord s'il y tient vraiment. Son ton est prudent, remplis de méfiance et légèrement tremblant. Sur ses mots, les doigts de la belle s'illuminent une nouvelle fois d'énergie mais heureusement, l'explosion ne vient jamais. Quelque secondes pendant lesquelles les étincelles lumineuses éclairent le visage sombre du chasseur avant de s'éteindre sans causer de dommages... Lui permettant seulement d'imprégner à jamais le faciès du cerbère à son esprit avant de les replonger dans la pénombre de la ruelle. Proie facile aux sombres desseins du bourreau beaucoup trop doux pour que ce soit son vrai visage. La belle se surprend à retenir son souffle, l'ombre de souffrances à venir planant de façon insistante sur sa tête.
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeMer 23 Déc 2015 - 0:56

Roman garde les yeux rivés sur le visage de la mutante. Il observe ses traits, retient les particularités qui font d'elle ce qu'elle est à ses yeux : un monstre. Une abomination. Oui, il commence à voir des ressemblances. Ils ont tous ce petit quelque chose de singulier dans le regard, cette façon d'être autre, ce comportement hors norme qui le pousse à penser qu'ils ne sont pas comme lui. Et qu'ils ne le seront jamais. Ça peut aller de cette lueur vissée à leurs prunelles, à cette mimique répugnante qui s'apparente le plus à un sourire lorsqu'ils sont satisfaits de leur coup. Alors que l'ex-russe manque se perdre dans ses pensées, sa question obtient une première réponse silencieuse... et lumineuse. Son sourire qui avait un peu disparu refait immédiatement surface. Il doit bien leur reconnaître une chose : leur mutation leur crame tellement le cerveau qu'aucun d'eux ne sait plus faire la différence entre l'idiotie ou l'audace. Lui répondre de la sorte, sérieusement ? Arquant un sourcil presque amusé, le quinquagénaire baisse le regard sur les mains de la mutante. Il les observe briller, sans aucune crainte visible, et attend. Il patiente pour voir si quelque chose va se produire, s'il va obtenir ce qu'il espère (avec impatience ?) : une nouvelle raison de la faire regretter d'être sortie dehors à cette heure-ci, une autre façon de lui faire entendre raison par la souffrance. Il n'y a que cette méthode infaillible qui fonctionne avec eux. De plus, il ne sert à rien pour le Norvégien de se lancer dans la moindre réponse s'il se fait de nouveau projeter au loin. Question de logique, et d'une perte de temps qu'il ne veut pas risquer. Après quelques secondes, la lumière qui s'évade des deux mains de l'inconnue s'affaiblit, jusqu'à disparaître. Ravi, Roman hausse brièvement les épaules. « Je te fais déjà de l'effet, on dirait... », qu'il plaisante. La remarque ne le fait ricaner que lui. Une fois de plus, son humour n'est réservé qu'à lui. En temps normal, les mutants sont difficiles à décoincer. Ils sont « paniqués ». Ils ont « peur ». Alors la nervosité les empêche de profiter de l'instant, aussi jouissif soit-il ! Griske en est persuadé : si ces derniers prenaient le temps de prendre du recul sur la situation, tout se passerait vachement mieux. Moins de stress, moins de rides, moins de trouilles nocturnes ensuite, etc. Oui, si les mutants s'autorisaient un peu à voir la vie du bon côté dans ce genre de moments, les interventions de l'ex-russe seraient moins marquantes. Roman suppose que tout est de sa faute, encore une fois. Charlie, elle, elle aurait rigolé si elle s'était trouvé à ses côtés, en train d'observer l'inconnue face à eux. Malheureusement, elle n'est pas là et la mutante au sol a tout le loisir de n'être la témoin (et la victime, c'est évident) que de son petit ricanement à lui. « Griske », qu'il annonce alors, acceptant de se plier à la requête de la mutante. C'est une grande première, le chasseur espère qu'elle s'en rend compte. « Roman Griske. » Se raclant la gorge, il détourne un instant le regard. Il ne peut supporter trop longtemps une telle vue sans avoir envie d'abîmer un peu l'objet de sa convoitise. Le Norvégien suit la plupart du temps ses pulsions. Il fait tout pour maîtriser cette partie de lui, mais leur présence sur cette planète lui est si insupportable que, bien souvent, c'est plus fort que lui. Il frappe, malmène, maltraite, brusque, bouscule, fait craquer, flingue, massacre. Il profite de chaque opportunité pour assouvir ces pensées détraquées et pouvoir trouver le sommeil le soir sans aucun problème. Il n'en cauchemarde même pas. Non, Roman ne fait pas de mauvais rêves ; que des beaux, emplis d'un brin de merveilleux, où le sang coule à flot et où on le remercie de sa bravoure et de son combat sans relâche contre l'ennemi. Reprenant la conversation l'air de rien, il oblige la mutante à ne pas quitter son visage des yeux. Si elle ne confronte pas son regard, alors elle imprègne ses traits dans son esprit pour ne pas les oublier une fois que leurs chemins se sépareront. C'est ainsi qu'on se construit une fidèle clientèle, de nos jours, pas vrai ? C'est en tout cas la méthode Griske ; et il n'en pense et n'en entend que du bien.  « Vous avez dit, un peu plus tôt, que ce n'était « pas ce que je croyais »... », qu'il souffle, forçant leurs deux esprits à se replonger dans ce qui s'est passé il y a à peine quelques minutes, mais qui semble déjà si loin. Auprès de Roman, le temps prend ses aises. Il ralentit jusqu'à s'étendre à l'infini et éloigne tout le reste. Est-ce que l'inconnue a eu cette impression jusqu'à présent ?  Le Norvégien l'espère du fond du cœur. « Je crois, et je pense que j'ai raison, qu'une dégénérée aussi pathétique et imprudente que vous n'a rien à foutre dehors à cette heure-ci. » Dans un geste lasse, il hausse les épaules. Son comportement dénote bien souvent avec ses paroles. En bon manipulateur qui se respecte, le Norvégien est d'abord violent dans ses propos. Il laisse réagir la personne en face, mais ne laisse rien paraître de son côté. A chaque fois, comme si de rien n'était, il peut afficher le plus beau des sourires alors qu'il vient de déballer la plus enchanteresse des menaces de mort. Encore une preuve que Roman n'est pas dans la moyenne : il dissocie tout ce qu'il fait, pense, décortique ses moindres actes ou détaille dans son esprit ses propres paroles ainsi que celles des autres. Il se crée une façon d'être pour percevoir les réactions paniquées et les lueurs d'angoisse pétrifiante chez n'importe lequel de ses interlocuteurs. Et ce soir n'est pas une exception à la règle : pourquoi se priver des choses qui nous rendent heureux ? « Ça vous semble correct ? », qu'il quémande, toujours de ce ton trop doucereux, entrecoupé de son accent traînant, avant que son poing puissant ne vienne rencontrer le ventre de la mutante comme par magie.
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeLun 11 Jan 2016 - 1:56

watch your back
— ROMAN & EVELYN —

Bien que ses mains avaient perdues de leur scintillante énergie, Evelyn continue de ressentir les flux énergétiques autour d'elle et tremble à la simple idée qu'elle pourrait de nouveau causer une explosion... cette fois mortelle... Et surtout, elle n'ose même pas imaginer ce qui aurait pu se passer si ce n'était pas cet homme qui avait été avec elle mais Aurora. S'il avait fallu qu'il arrive quelque chose à sa fille à cause d'une perte insensée de son don supposément supprimé depuis deux mois... non... elle ne voulait même pas s'imaginer une scène aussi horrible. Car contrairement au vieux chasseur, sa fillette en serait probablement morte, voir gravement blessée. Cette simple idée suffit à la faire trembler cent fois plus que la menace froide que lui inspire l'homme s'accroupissant à sa hauteur. Homme d'un calme inquiétant. Et sa voix doucereuse trop fausse pour être vraie. « Je te fais déjà de l'effet, on dirait... » Le seul effet qu'il lui fait, c'est froid dans le dos. Ses pouvoirs revenus de nulle part, elle n'a aucun contrôle sur eux et ce n'est pas lui qui vient les influencer. Fallait pas avoir la grosse tête non plus. Sinon, elle se serait assurée de ne pas se retrouver dans une telle situation. Accroupie, coude douloureux, étendue auprès de poubelles. Et malgré tout cela, l'homme avait su capter son attention. Toute son attention. « Griske. Roman Griske. » Elle voudrait bien dire qu'elle est enchantée mais ce n'est pas le cas, bien que l'homme lui fait l'honneur de répondre à sa requête. Une surprise pour la mutante qui ne croyait pas recevoir un tel honneur. Peut-être que c'est elle au fond qui lui faisait déjà de l'effet. « Vous avez dit, un peu plus tôt, que ce n'était « pas ce que je croyais »... Je crois, et je pense que j'ai raison, qu'une dégénérée aussi pathétique et imprudente que vous n'a rien à foutre dehors à cette heure-ci. » Il prend son temps. Savoure l'instant présent comme on savoure un repas. Il ne comprend pourtant absolument rien. Il ne la connait pas, d'abord, il n'avait pas le droit de la traiter comme une vermine. Mais Evelyn est encore trop secouée pour réagir, l'observant - muette - et ne sachant pas à quoi s'attendre. Dans un vain espoir, elle tente de fouiller au plus profond d'elle pour reprendre le contrôle de son pouvoir. Faire voler l'agresseur dans les airs une seconde fois, recréer une explosion qui lui sauverait la vie des griffes de cet homme mais il ne se passe rien. Son pouvoir totalement insensible à ses commandes, qui se contente de ronronner de façon instable en elle. Tout autour d'elle lui semble sur le point d'exploser mais rien ne se produit même si elle intime son don de projeter l'homme plusieurs mètres le plus loin possible d'elle. Elle ne sait trop que répondre et avant qu'elle ne puisse vraiment réagir, la voix mielleuse mais froide du chasseur s’élève une nouvelle fois dans l'air glaciale qui les entoure. « Ça vous semble correct ? » Et soudain, qu'elle veuille répondre ou non, son souffle se coupe net dans sa gorge et elle s'étrangle suite au coup de poing violent qu'il vient loger dans ses entrailles. Elle toussote pour essayer de retrouver son souffle qui la fuit et plaque ses mains sur son ventre alors qu'une douleur insupportable l'élance soudain. Elle avait déjà été agressée une fois par des mutants mais décidément, on ne s'habituait pas aux coups...

Pas elle en tout cas. Elle n'est pas une guerrière. Ni forgée par la guerre. Seulement Evelyn. La vaccinée qui a eu l'imprudence de s'attarder un peu trop après le couvre-feu. Vaccinée que le malheur vient de lui tomber dessus alors que ses pouvoirs se déchaînaient. Aussitôt qu'il lui a envoyé son poing au ventre, une autre vague d'énergie s'échappe du corps de la brune et vient faire exploser la fenêtre située juste au dessus d'elle. Sans contrôle, sans qu'elle puisse l'arrêter. La force de l'onde de choc venant faire virevolter les morceaux de verre sur ceux avant que le calme ne revienne aussi vite que la surnaturelle explosion d'énergie. Pourquoi son don décide de se manifester maintenant ? Le destin est-il si cruel ? Maintenant, le chasseur la prend pour une mutante. Certes, elle l'était. Comment expliquer qu'elle est vaccinée ? Quelque chose lui dit que ça ne sert à rien. Déjà, elle ne comprend pas pourquoi les chasseurs s'en prennent aux mutants alors raisonner avec ce Roman est probablement vain. Alors, elle essaie de reprendre son calme et d'une voix mal assurée, décide enfin de se présenter. « C'est... c'est Evelyn mon nom, ok. » Elle ne voit pas pourquoi il veut le savoir, après tout, la façon dont il la regarde, elle se doute bien qu'il compte graver ce prénom sur une tombe. La vaccinée doit trouver un moyen de s'en sortir. Coopérer ou provoquer ? Apparemment, la seconde option, il ne la prend pas bien. Alors, elle tente du mieux qu'elle peut de se rattraper même si elle est profondément insultée qu'il ose la qualifier de pathétique. Il n'y a que ceux qui usent de violence qui sont pathétiques. Evelyn est imprudente peut-être mais pas minable. Tout de même, c'est d'un ton qu'elle veut le plus diplomate bien que dissimulant mal sa terreur qu'elle ajoute. « J'avais pas... pas vu le temps passer. J'veux juste. Juste entrer chez moi. Je... je veux pas causer de problèmes. » Elle est prête à oublier cette soirée. Les quelques coups. Elle est prête à coopérer même si elle a incroyablement envie de lui cracher au visage. Lui faire remarquer que le seul dégénéré ici, c'est lui - à la frapper ainsi - bien qu'elle sait que peu importe ce qu'elle trouve à dire, elle paraît coupable. Elle apparaît mutante. Ne respectant pas le couvre-feu en plus. Et en plus, elle donne littéralement l'impression de l'avoir attaqué avec son don. Don qui se remet à faire scintiller ses mains, comme si un coeur d'énergie se met soudain à battre au creux de ses paumes. Elle n'a jamais vu son pouvoir faire ça et elle tend alors les mains devant elle pour les éloigner d'elle pour ne pas encore être frappée d'une explosion. Rien ne se produit par contre, seulement le spectacle de ses mains qui émettent un son vibrant tout en éclairant le visage inquiétant de l'homme de façon intermittente. Elle a envie de lui faire peur. De lui dire de ficher le camp avant qu'elle ne l'attaque mais elle n'a jamais été de nature violente. Et surtout, elle est incapable de bluffer. Elle ouvre les lèvres mais aucun son ne la quitte. L'homme l'intimide trop, l'empêche de penser clairement.
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeMar 12 Jan 2016 - 16:22

Roman détend ses doigts en pliant et dépliant son poing, dans le même temps qu'il se relève de toute sa hauteur face à la mutante. Il observe son corps se courber en deux sous la violence de son assaut, et il ne sourit plus vraiment. Il la méprise. De tout son être, de toute âme, de toute sa personne. Elle prend sans doute ce soir, au beau milieu de cette nuit à la Lune absente, pour tous ces instants où Roman n'a pas eu l'occasion de se venger. Et elle lui rappelle, malheureusement pour elle, une mutante bien connue de son quotidien, avec un don assez proche, si ce n'est le même (Roman est-il le mieux placé pour départager les mutants ?), et qu'il a maté à raison d'une longue et merveilleuse session en tête à tête avec Charlie. Il ne sait pas faire autrement. L'ex-russe a besoin qu'ils comprennent ; tous. Ils doivent saisir que vivre avec leur mutation revient à être un danger pour toutes les personnes qui les entourent ou qui peuvent croiser leur route. Ce sont des monstres. Des êtres dont la confection par la Nature suprême ou un ou plusieurs dieux quelconques échappe à Roman. Il ne saisit pas le concept. Il a beau avoir fait des recherches dessus, étudiés les corps inertes des morts au combat, écoutés les fiers représentants ridicules de leur espèce, il ne comprend pas leur utilité ; si ce n'est qu'il l'associe au mal, à la médiocrité et au dégoût, à la folie et à la Mort. Car ils périront tous. Sur des dizaines d'années s'il le faut, mais ils ne passeront pas le siècle suivant. Les mutants vont disparaître aussi vite qu'ils sont apparus et ce n'est pas une chose négociable aux yeux du Norvégien. Même s'il doit s'occuper de chaque cas de façon individuelle, Roman sait qu'il survivra à chacun d'entre eux. « Pas vu le temps passer ? », qu'il répète de sa voix grave, lente, en détournant son regard de sa main pour croiser celui de la mutante. Le chasseur cherche à maîtriser son souffle. Mais on devine qu'il s'agace déjà de ce qu'il entend. Ils ont tous cette facilité à mentir, ou du moins à vouloir faire croire à leur mensonge alors qu'ils en sont incapables eux-mêmes. Roman la dévisage de son air répugné. Elle tremble un peu, son visage témoigne de la douleur qui se propage dans tout son être après son coup. Quand le quinquagénaire les compare à des petits bêtes sans défense, il se méprend pas, en fin de compte.  « Tu ne veux pas causer de problème ? » Serrant les mâchoires, Roman relève le regard vers le ciel obscur. Comment lui faire comprendre ? Comment faire entendre raison à cette pauvre dégénérée ? On dirait presque que ce n'est pas de sa faute si elle est née avec le mauvais gênes, ou bien des mauvais parents. Presque, car Roman fait partie de ceux qui ne sont pas dupes.  Cette Evelyn n'est pas un cas à part. Ils sont nombreux, des milliers, des millions, des milliards peut-être même à présent, à prétendre ne pas vouloir causer de problème. Comment les croire ? Comment continuer à leur donner le bénéficie du doute alors que, il y a dix minutes à peine, une mutante par excellence vient de prouver le contraire ? Lorsqu'à nouveau une lumière vient baigner son visage, Roman avale avec difficulté sa salive. Il n'a pas besoin d'abaisser le regard jusqu'à la source de ce faisceau incongru, il reporte juste son attention sur les traits affaiblis de son interlocutrice. « Regarde tes mains », qu'il crache d'un ton mauvais, sec et glaçant à la fois. « Même pas capable de se contrôler, tout bonnement affligeant. » Sa carrure imposante reste statique le temps d'une seconde, comme si le temps venait de se figer. Puis, en des gestes lents, il déniche la petite lame qui se trouve à l'intérieur de sa manche gauche. Elle patientait avant de rentrer en scène. D'habitude, Roman ne l'utilise pas toujours. Elle veille et est là en cas de besoin car elle laisse par définition plus de dégâts qu'une arme dégainée au détour d'une ruelle. Mais ce soir, peut-être ne songe-t-il pas aux preuves évidentes de sa cruauté qu'il peut laisser. Non, Roman est encore affecté par l'attaque de la mutante, et ce n'est pas bon. Ça ne l'est pas pour elle, ni pour lui. Ça ne l'est pour personne ; le quinquagénaire se fige dans un entre-deux, perdu entre une maîtrise délicate de ses pensées tordues et l'envie de tout ravager sur son passage. Toutefois ce soir l'homme ne gère ni le premier pendant, ni l'autre. Revenant s'agenouiller près du corps de la mutante, Roman ne pense plus qu'à lui faire entendre raison. Sa raison, la sienne, l'unique, la seule qui existera un jour. Leur mort, leur perte, leur disparition. Pour le bien de ce monde ravagé par leur présence, à l'image de cette ville qui tend à leur accorder trop de confiance aveugle, ils doivent juste écouter un peu. Sa main empoigne d'abord le haut du bras d'Evelyn, il compresse le membre sans ménagement et l'attire à lui. Il retourne son corps frêle comme si elle ne pesait rien et il sait qu'elle n'exercera aucune résistance, à part si elle désire que la lame qu'il vient de changer de main sous ses yeux ne se retrouve plantée dans sa fine carotide. « Il faut que s'en débarrasser si tu ne veux pas causer de problème », qu'il souffle à son oreille en maintenant son dos contre son torse, alors que sa respiration à lui aussi se fait haletante. Même si sa peau, déjà abîmée par le temps et les attaques de ces monstres, le brûle au contact de celle de la mutante, il se martèle que ce n'est que le fruit de son imagination. Et qu'il faut souffrir lorsqu'on veut obtenir ce que l'on souhaite. Du haut de son bras, la main gauche de Griske rappe la peau de la dégénérée jusqu'à sentir son coude contre sa paume. L'endroit idéal. Faisant passer son  autre bras autour de ses épaules pour que la lame installée dans sa main droite vienne tester la résistance de l'épiderme, à peine visible au cœur de la nuit, Roman ne perd pas de temps avant de faire une première entaille à même la peau. Cette dernière est brève, rapide, fine. Trop fine même. « Evelyn, laisse-toi faire, là, regarde... » Le Norvégien entreprend de replacer la lame à l'exact même endroit, et de découper la chair, de façon assez profonde pour atteindre une première veine importante. Le sang commence à s'évader de l'entaille et cette vision lui arrache un réaction dégoûtée. Même leur sang lui apparaît misérable. Seulement, il n'a pas terminé. Malgré sa main tremblante qui s'élève de la première blessure grave qu'il vient d'infliger à Evelyn, il prend juste le temps d'élever un peu la lame ensanglantée dans les airs pour la faire profiter de cette image ravissante. Elle se débat, mais il n'est pas prêt de la relâcher. « Si ton sang ne parvient plus jusqu'à tes petites mains, tu sais ce qui va se passer ? », qu'il quémande d'un ton trop doux pour convenir à l'instant. « Tu le sais ? », qu'il ricane en la contraignant, de sa main gauche recouverte de sang, à le regarder dans les yeux. « Tu vas les perdre. » Roman n'envisage pas le fait qu'elle puisse être sauvée à temps pour que ses mains soient miraculées de cette malheureuse rencontre avec sa personne, ni même qu'elle y survivra. Pour lui, elle va se vider de son sang. Ce dernier va venir se répandre au sol, après être passé dans une lenteur salvatrice le long de ses poignets, de ses paumes, puis d'une partie de ses doigts. L'image qui s'imprime dans l'esprit de Griske l'aide à apaiser son cœur qui s'agite en inspirant une grande bouffée d'air. Il décoche un nouveau regard à la mutante S'il n'est pas un malade qui va jusqu'à boire le sang de ses victimes, il se nourrit de cette peur qu'il perçoit dans son regard et cette mine révoltée. Pris dans son coup de folie, le quinquagénaire ne réalise pas que ce qu'il préconise comme fin pour cette mutante ne fonctionnera pas. Ce n'est pas possible. Pourtant, il continue d'enfoncer encore un peu la lame, jusqu'à sectionner de nouvelles veines, aussi minimes soient-elles, jusqu'à atteindre presque l'os, savourant les tremblements du membre blessé du pauvre animal qui se débat de plus en plus faiblement. Lorsqu'elle en aura terminé de ses soubresauts, et qu'elle n'aura pas dans l'idée de le repousser de son champ de force (car c'est l'intelligente solution qu'elle a trouvé, il le comprend à son regard fulminant), il passera à l'autre bras. Griske pense que c'est une belle mort. Soit se retrouver avec des moignons au bout des bras, soit se vider de son sang près d'une poubelle en pleine rue. Enfin, dans un semblant de rue. On mettra sans doute un moment à la retrouver. Et Roman ne l'aura pas vraiment tué si on l'accuse. Il aura simplement favorisé sa disparition. Cette fameuse Evelyn a la chance d'apercevoir son visage comme dernier vestige de son passage dans ce monde et il suppose que ce n'est pas le pire des adieux. Et, finalement, le quinquagénaire espère la recroiser. Il songe à l'instant où il apercevra ses mains absentes, inaptes à émettre à nouveau de la lumière, et un sourire béat le gagne. Il réalise que c'est même l'une de ses plus belles inventions, la plus ingénieuse des idées qu'il ait jamais eue. Elle pourrait répugner la plupart des personnes qui osent le côtoyer, mais il sait que son génie ne sera jamais totalement compris (ou alors dans quelques années, quand tous prendront conscience qu'il avait raison). Et si la mutilation était la solution ? Ou en tout cas celle pour tous les mutants semblables au spécimen qu'il tient entre ses bras ? Si ce soir il réussit, il perdurera cette nouvelle méthode. Et s'il ne réussit pas, il recommencera jusqu'à ce que ça fonctionne, sur la même victime ou sur une toute nouvelle, jusqu'à ce qu'elles acceptent de saisir qu'elles ne causent pas de problème : elles sont le problème.

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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 4:42

watch your back
— ROMAN & EVELYN —

Ces derniers temps, tout allait en s'améliorant dans la vie de la vaccinée. Le travail, les premiers pas de sa fille, les effets secondaires qui semblaient s'amenuiser libérant sa tête de violents maux et même Adrian avait promis de faire des efforts pour elle en quittant graduellement les hunters. Il ne faut pas qu'un petit pas, minuscule faux pas pour envoyer tout cela valser. Un pouvoir têtu qui ne veut pas être supprimé et qui explose d'un seul coup pour montrer avec éclats qu'il ne peut être facilement dompté par un vulgaire vaccin. Il ne faut que les yeux témoins de ce chasseur pour sceller son destin. Car même si elle supplie, son instinct lui hurle silencieusement que ce visage amoché de hunter sera le dernier à s'imprégner à ses rétines. Cela ne l'empêche pas de tenter une dernière fois de gagner la faveur du Griske alors que ses mains se remettent à briller. Elle ressent la chaleur qui s'y échappe, à deux doigts de l'explosion énergétique.

Mais rien, le scintillement se contente de brûler sagement, d'offrir un splendide spectacle qui semble plus répugner son bourreau cependant. « Regarde tes mains. Même pas capable de se contrôler, tout bonnement affligeant. (...) Il faut que s'en débarrasser si tu ne veux pas causer de problème » Ne comprend-t-il pas que c'est déjà fait ? Que c'est ce qu'elle tentait de lui dire quelques instants plus tôt. Cette perte de contrôle, la violence de son don n'est que le résultat d'une tentative d'être normale. Mais elle ne peut plus se permettre de lui avouer, lui faire voir raison. Si même le vaccin ne peut supprimer son don, elle réalise bien qu'un être tordu comme lui ne verrait qu'une solution ; l'exécution. Et même si cete ruelle pourrie a tous les airs d'un couloir de la mort aux yeux de l'ancienne mutante, elle se garde bien de dire quoi que ce soit pouvant sceller plus fermement l'étau de la Faucheuse sur elle. La belle n'a jamais eu d'entraînement militaire. Elle ne sait pas se défendre... Si elle a échappé à sa première agression face à des mutants, ce n'est que grâce à son pouvoir - à une époque où elle le contrôlait parfaitement.

Maintenant, ce n'est qu'une entité enfouie, disparue et occasionnellement indomptable qu'elle ne peut commander de la sortir de ce faux pas. Alors quand il s'approche et l'empoigne fermement, elle est impuissante. Evelyn a bien vu le chasseur sortir une lame, elle a bien tenté de reculer mais déjà, le Griske se glisse dans son dos et la tient prisonnière d'une inquiétante étreinte. Son souffle chaud dans sa nuque ou sa voix froide et mielleuse tout à la fois, elle ignore ce qui contribue le plus à faire courir des frissons dans tous les muscles de son corps crispé de terreur. Terreur qui s'enflamme quand elle voit le couteau baiser brièvement sa peau du bras pour y laisser une légère plaie. « Evelyn, laisse-toi faire, là, regarde... » Non, elle ne partira pas sans se battre, même si c'est en vain. Elle se met à se débattre. Coups d'épaule et de coudes mais le hunter le tient fermement alors elle se voit incapable de se dégager. Condamnée à un second baiser de la dague que le Griske vient enfoncer dans sa chair bien plus profondément cette fois. Evelyn laisse tomber une plainte agonisante alors que la douleur la transperce au même rythme que la lame. Elle voit le sang s'échapper de la plaie alors que le couteau continue de faire son oeuvre, sectionnant veines et muscles. Elle sent le liquide chaud mouiller la peau de son avant bras.

La nausée la prend et elle tremble de plus bel alors que le vieux fou attrape son menton entre ses doigts souillés d'hémoglobine et l'oblige à plonger son regard effrayé mais effronté dans le sien. « Si ton sang ne parvient plus jusqu'à tes petites mains, tu sais ce qui va se passer ? Tu le sais ? Tu vas les perdre. » Tout ce qu'il veut c'est lui faire peur et ça fonctionne, le coeur de la belle s'enflamme, l'écorche tellement il bat à tout rompre. Il suggère de la mutiler, de la torturer alors qu'elle sait très bien qu'il ne lui laissera pas la vie sauve. Il se dlecte même de sa douleur et ça la dégoûte autant que ses menaces. Une nouvelle tentative de se dégager alors que d'un coup de menton, elle détourne les yeux pour ne plus avoir à regarder ce regard affamé de maux à affliger et tout à la fois satisfait. Il se remet à enfoncer le couteau dans sa chair et elle échappe des gémissements de douleur. Mais elle ne crie pas. Elle ne lui donnera pas ce plaisir à ce pervers dont elle devine la jouissance devant de telles mélodies sanglantes. C'est le seul moyen qu'elle trouve pour lui résister... lui retirer ce plaisir de l'entendre hurler. Bien sûr, la douleur est trop vive pour rester entièrement indifférente et elle se remet à trembler tellement elle n'arrive plus à supporter la souffrance. Elle ne veut pas mourir. Elle ne veut pas laisser Aurora sans sa mère. Ni faire d'Adrian un veuf si jeune. Il n'aurait pas de mal à trouver une autre femme si elle venait à rendre son dernier souffle mais elle se doute qu'il ne vivrait pas assez longtemps pour même pouvoir chercher. Elle sait qu'il finirait par se faire tuer, consumé par la rage, le désir de vengeance et que ça le conduirait tout droit au cimetière avec elle. Elle peut peut-être se consoler en l'imaginant amener Roman avec lui dans la tombe pour se retrouver tous les trois joyeusement dans l'au-delà mais cela ferait d'Aurora une orpheline et cette simple pensée suffit à la mutante pour se débattre une dernière fois.

Guidée par un instinct de survie renouvelé, un regain d'énergie malgré le sang qui s'évade des plaies, Evelyn réussit à venir poser sa main chargée d'énergie brûlante sur la main de Roman, celle qui tient toujours le couteau, l'obligeant ainsi à le lâcher.  « Vous êtes fou ! Me mutiler n'amènera à rien. » Profitant de la diversion, elle s'extirpe de son étreinte malsaine et rampe le plus loin possible de lui. Accroupie, elle se retourne pour lui faire face, Roman lui bloquant le chemin hors de l'inquiétante ruelle. « Laissez-moi partir ! Vaccinez-moi je m'en fiche mais je ne laisserez pas me tuer. » Pas comme ça. Pas tant qu'elle a Aurora et Adrian. « Et encore moins m'arracher les mains... ou quoi que ce soit d'autre en fait. » Elle voudrait plaquer sa main libre sur ses plaies béantes qui baignent alors complètement son avant-bras d'un filet de sang rouge  mais elle brillent encore d'énergie et risquent de la brûler. Telle un animal blessé, elle jauge de la tête aux pieds le Griske, se sentant de plus en plus faible. Et du même coup, ses mains faiblissent, leur luminosité s'abaisse et Evelyn se sent prise de vertige alors qu'elle s'appuie à la poubelle renversée quelques instants plus tôt. Elle est déjà vaccinée, ça ne servirait à rien mais ce monstre l'ignore encore. Bon, elle voit bien qu'il ne semble pas être de ceux à se servir du vaccin - ayant eu un avant-goût de son sadisme - alors, elle reste méfiante, tendue et se prépare à tout. Ou presque, incapable de prédire ce que ce dérangé peut bien penser.
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MessageSujet: Re: watch your back.   watch your back. Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 19:04

T'as les mains qui te brûlent. De toucher sa peau, d'enfoncer tes ongles secs dans sa chair, ça te crame l'épiderme mais tu maintiens le contact. T'es pas prêt de la laisser filer. Ni elle, ni ta chance de la faire crever. C'est une menace. C'est un danger, pour toi, petit citoyen de Radcliff qui était simplement de sortie ce soir pour faire ta ronde, comme prévu, mais c'est aussi un danger pour tout le monde. Et si ses pouvoirs s'étaient éveillés face à autre que toi ? Et si elle avait blessé encore plus innocent que ta personne ? Tu préfères même pas imaginer. Par chance, c'est sur toi que c'est tombé. Et c'est pas comme si tu savais pas gérer ce genre de cas. Malgré la douleur qu'elle doit elle-même ressentir, à chaque fois que la lame vient se nicher au cœur d'un bras ou de l'autre, elle continue à se débattre. Tu te sens obligé de lui accorder ça ; c'est une battante. Elle possède ce même trait de caractère que toi, celui qui vous empêche de vous laisser abattre même lorsque tous les vents sont contre vous. Impossible d'abandonner, incapable de plier, difficile d'accepter la défaite. Malheureusement pour Evelyn, t'es pas du genre à te laisser mener non plus. Sauf lorsque la brûlure au niveau de ton bras, où tu as à peine le temps d'apercevoir sa main gracile et lumineuse se déposer avant d'irradier une décharge inattendue, t'oblige à reculer. Tu pousses un cri sauvage, qui s'extirpe du plus profond de tes tripes, et tu cherches à visualiser les dégâts, malgré ton esprit qui commence à se faire la malle. T'as la tête qui tourne, tu perds un peu tes repères, mais tu continues à vouloir gagner la partie. L'arrière de ton crâne rencontre le béton lourd. Tu respires longuement là, étendu comme si tu allais laisser échapper par mégarde ton dernier souffle, et tu attends quelques longues secondes que ton cœur éprouvé s'apaise. Ton bras gauche hurle à l'agonie. Ta main droite se resserre autour de ton couteau. Relève-toi !, qu'une voix te martèle alors que tes forces commencent à te lâcher. Tu le sens, petit à petit. T'as l'impression de perdre le peu de raison qui te reste parce que tu t'autorises à penser, le temps d'un sombre instant, que tu faiblis. Et plus t'y songes, plus tu te laisses consumer par cette idée répugnante, plus elle prend de l'avance. Dans un effort surhumain, tu bascules sur ton flanc gauche. Ton bras malmené se retrouve écrasé par tout le reste de ton corps, tu grimaces en grognant, mais tu continues. Tu appuis ta main droite, agrippée au couteau comme si c'était une main prête à te venir en secours, et tu repousses le béton. Une fois debout, tu titubes un peu. Ton pied droit part un peu trop loin du gauche, mais tu te stabilises en fixant de ton regard le plus fourbe le visage inquiet d'Evelyn. T'entends sa voix, tu captes quelques bribes de mots, tu remarques ses lèvres qui se mouvent brusquement. Tu secoues la tête. Qu'elle la ferme... Tu détournes ton attention sur ton avant-bras. Comme si tes vieilles brûlures avaient besoin d'une nouvelle voisine. Le sang afflue de façon abondante en surface, il vient déposer de petites gouttes rougeâtres sur le sol plus bas. T'oses pas le bouger plus que ça, t'as peur de pisser encore plus le sang si tu te permets un mouvement trop brusque. Alors, t'inspires. Tu cherches à ne pas fulminer comme t'as tant l'habitude de le faire, parce que tu sais que ce qu'elle vient de faire, c'est de la légitime défense... Sauf que c'est ça qui te met hors de toi. Qu'une dégénérée, se sachant dangereuse et ingérable, se permette de vouloir survivre. Cette mutante continue de façonner un portrait toujours plus méprisable de sa personne, qui te donne juste envie de lui mettre une balle entre les deux yeux maintenant. Mais c'est pas drôle. C'est pas amusant, ni reconnaissable. Et ça irait à l'encontre de tout ce que tu viens de faire. Sans parler du fait que gâcher une balle pour son joli minois serait pitoyable. Non, les balles, les armes de haut vol, le haut de gamme, tu préfères le garder en réserve pour un mutant qui le mérite. Seth, Moira peut-être, ou encore Bonnie pour comprendre enfin le comportement de Soren... Un dégénéré qui en vaut vraiment la peine. Pas un second choix. Jamais. « Le vaccin... », que tu craches en faisant un premier pas dans sa direction. Ton avant-bras commence à te piquer. Tu tiques. Tes lèvres se retroussent le long de tes dents, et tu serres ces dernières pour tenter d’annihiler cette sensation plus qu'inconfortable. Une fois chez toi, va falloir que tu te démerdes pour recoudre ça toi-même. T'as pas envie d'appeler Charlie, t'es pas prêt à la revoir débarquer dans les environs pour le moment. C'est pas comme si t'avais pas l'habitude de devoir toujours compter sur toi plutôt que sur les rares personnes à qui tu fais croire qu'ils ont réussi à obtenir un brin de confiance. Tu fronces les sourcils, avant de redéposer le regard sur elle. « Quelle connerie. » Tu lâches ça de façon abrupte, et tu t'avances, toujours en aussi peu de temps qu'il en faut pour le penser, ou le réaliser. Tu supportes plus sa vision, tu peux plus calculer sa gueule pétrifiée, t'as juste envie qu'elle crève en baignant dans son sang et tu veux plus en entendre parler. T'hésites pas à viser sa mâchoire lorsque tu balances un dernier coup de pied, avant de l'observer s'écrouler sans un bruit. Tu restes un instant au fond de la ruelle, tu cherches à calmer ta respiration, histoire de passer inaperçu (ou presque) une fois que tu te seras barré d'ici, et tu prends le temps d'essuyer ton couteau contre ton haut avant de le ranger à sa place. T'espères que ça la laissera assez de temps dans le coaltar pour permettre à son cœur de s'arrêter. Tu te dis même que ce dernier s'est déjà arrêté sous la peur de voir le coup arriver. T'en sais rien, tu t'en contrefous, t'as plus qu'une idée en tête : partir. Contempler ton beau travail une dernière fois, pour le souvenir, et t'éloigner du corps inanimé et saignant, comme si cette image était pour toi d'une banalité sans nom, et que ce n'est pas de ça dont tu cauchemarderas ce soir, voire même jamais.
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