Sujet: It's your right and your ability... (Rafivo) Mar 3 Nov 2015 - 20:25
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Le nez collé à la fenêtre, Ivory essayait de prévoir quel temps il allait faire aujourd’hui. Qui disait week-end disait, pas de cours à donner et donc, quartier libre. Restait à se décider de quoi en faire. Il y avait mille possibilités et elle ne savait pas encore trop vers quoi s’orienter. Elle se versa un grand mug de café et attrapa un brownie tout ce qu’il y a de plus industriel avant de se remettre à la fenêtre. Il fallait se décider sinon il serait trop tard pour faire quoi que ce soit. Mordant à pleine dent dans le gâteau, elle mâchouilla un moment, la tête vide de toute idée avant de se lever en poussant une exclamation. Si quelqu’un avait vécu avec elle, ce quelqu’un ce serait demandé ce qui lui prenait. Elle venait juste de se décider sur quoi faire de son temps et donc, elle allait encore tout vouloir faire en même temps. C’était parfaitement logique au fond. D’ailleurs, elle était déjà en train de s’agiter. Son brownie coincé dans la bouche, la tasse de café dont le liquide oscillait dangereusement finit sur le meuble alors qu’elle courait en balançant ses chaussons à travers la pièce. L’armoire qui avait été presque rangée finit moitié dessus, moitié dessous du lit. Ses vêtements choisis, il ne restait qu’à les enfiler, ce qu’elle fit, avalant une énorme bouchée, s’étouffant presque avec sur le même temps. Sa tête hirsute passée par le col de la chemise, elle termina sa gourmandise du matin en mode hamster et elle se prépara correctement non sans avaler une grande gorgée de café qui faillit la faire s’étouffer.
- « Saleté. »
Toussant un moment, les yeux humides, elle parvint malgré tout à se maquiller. Elle saisit son sac, ses affaires, sa veste, son téléphone et ses clefs et fila comme si elle avait le feu aux fesses. À mi-chemin entre la porte d’entrée et la porte de chez elle, elle fit demi-tour pour rouvrir la porte, terminer son mug et tout refermer. On ne gaspille pas de café. D’un pas plus tranquille que ce départ en fanfare, elle réfléchit à ce qu’elle allait bien pouvoir faire aujourd’hui. Fusain ? Crayon ? Feutre ? Pastel ? Ecoline ? Aquarelle ? Elle se déciderait sur place. Tout l’intérêt de l’art, c’est qu’il est multiple et varié, tant qu’on y met son cœur, il y a toujours quelque chose à en tirer. Après, l’appréciation n’est plus qu’une question de goût personnel.
Une fois arrivée à destination et sans autre forme d’attente, elle largua son sac et sa grande farde en plastique avant de dégainer son crayon. Elle commençait souvent au crayon. Elle en rongea un moment le but avant de se rendre compte que le goût immonde, c’était de la gomme. D’une grimace comique quoi que ridicule, elle secoua la tête avant de sortir un bloc de feuilles A3. Elle s’était décidée, crayon et pastel. Ce serait plus simple à ravoir sur les vêtements que l’écoline. Cette saleté refusait de partir au lavage, elle avait dû customiser plus d’un vêtement pour rattraper les dégâts. Les talons plantés droit devant dans la pelouse, elle se mit à crayonner tranquillement, prenant ses mesures avec un calme olympien, un peu comme si le reste du monde avait arrêté de tourner. Elle aimait ça, ces moments de calme presque infini. La limite entre la concentration, l’observation et l’admiration. Cette terre était merveilleuse et trop peu de gens s’arrêtait pour la regarder. C’était presque triste. Alors, elle la regardait pour tous ceux qui oubliaient de regarder. Ça ne la gênait pas, elle aimait ça.
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Dernière édition par Ivory Weston le Dim 13 Déc 2015 - 1:39, édité 3 fois
Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Dim 8 Nov 2015 - 20:07
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Un cri étouffé.
C'est tout ce qui franchit les lèvres de la mutante alors que le chasseur plantait son couteau dans sa gorge, avortant sa supplication dans un gargouillis répugnant. Du calme, de la maîtrise et de la discrétion, c'était là tout ce que requérait la chasse. Il l'avait traquée des jours durant, s'appropriant son emploi du temps, ses habitudes, ses endroits préférés, ses hobbys... Et c'était finalement chez elle, dans l'endroit le plus sûr qui soit pour elle qu'il était venu la cueillir ce jour-là. Un jour ordinaire pour elle, qui pensait retrouver son lit douillet après une dure nuit de travail. Son repos, elle l'avait gagné, c'était même tellement ironique qu'il en sourit. Ce que cette dégénérée était sur le papier ? Une jeune étudiante en médecine travaillant dur pour réussir, et payant ses études grâce à un emploi de barmaid la nuit. Elle aurait tout eu pour être honorable, ambitieuse et devenir un brillant médecin mais... La génétique avait joué en sa défaveur. Il avait fallu que la nature l'affuble d'un don répugnant pour la télékinésie, faisant d'elle non plus une honnête personne mais une proie à abattre.
Finalement, le chasseur n'avait pas eu à réfléchir bien longtemps. Il n'y avait de toute manière pas à tergiverser davantage avec un dégénéré. Il n'y avait pas de place pour la clémence ou la faiblesse, et le seul service que l'on pouvait encore leur rendre, c'était de faire ça vite et proprement. Rafael avait toujours préféré les armes à feu aux lames. C'était toujours propre, plus rapide, plus radical. Car on survivait plus difficilement d'une balle dans le crane que d'un coup de couteau mal placé pendant un combat. S'il avait pu se servir de son revolver ici, il l'aurait descendue à distance, épargnant ainsi sa chemise des projections de sang. Seulement, en plein jour, un coup de feu se remarquait un peu trop. Il avait donc opté pour une solution plus vulgaire. Et à présent, il pestait après le liquide vermeil qui maculait son impeccable chemise blanche. En général, Rafael se foutait royalement d'avoir l'air débrayé pendant une chasse ou d'avoir le visage maculé de terre et de sang, mais pas en plein jour. Pas en ville, pas alors qu'il courait le risque de croiser autant de gens.
Alors il pris le temps de se changer, emportant comme à son habitude une tenue de rechange pour passer inaperçu, d'effacer toute trace de sang de son visage, empaqueta le corps dans un grand sac, pris soin de nettoyer ce qui serait bientôt assimilé à une scène de crime, et quitta l'immeuble, son chargement sous le bras. Il quitta la résidence par la porte de derrière, s'engouffrant dans une petite ruelle qui donnait directement sur l'extérieur de la ville et la forêt. Là-bas, personne ne viendrait l'emmerder. Il y brûla le corps et toutes les preuves qu'il avait pu trouver, et rebroussa chemin sans demander son reste. Très peu branché sur l'affectif, il préférait mettre le plus de distance possible entre lui et le cadavre avant que qui que ce soit n'ait la brillante idée de passer par ici. Il ne lui restait finalement qu'un sac contenant ses armes et ses vêtements tâchés, qu'il ne pouvait décemment pas brûler avec le reste sans porter directement l'étiquette coupable sur le front en cas d'enquête. C'était finalement une chasse bien routinière, une parmi tant d'autres, qui n'avait pas eu grand chose d'excitant.
L'esprit ailleurs, Rafael marchait d'un pas vif dans les rues de Radcliff, se frayant un chemin comme il pouvait entre les groupes de civils qui déambulaient en cette belle journée du mois de mars. Il entra dans le parc, chemin le plus court pour regagner le quartier où il vivait, et coupa à travers la pelouse pour éviter la quantité ahurissante de mères avec leurs poussettes encombrantes et les dizaines de marmots qui couraient et manquaient de faire trébucher les passants. C'est ainsi qu'il lui rentra dedans, ne l'ayant pas vu ni n'ayant fait attention à ce qui l'entourait.
Rafael manqua de s'étaler de tout son long en percutant la demoiselle, tandis qu'un juron lui échappait dans un grognement. Il parvint de justesse à garder son sac dans les mains – puisque apparemment en 2015, transporter des armes et des vêtements tâchés de sang était quelque chose de plutôt suspect – et rattrapa de sa main libre le calepin de la jeune fille, sans quoi il serait aller s'échouer dans la boue. Comme quoi, avoir quelques réflexes pouvait parfois lui servir.
- Je suis confus, je ne vous avais pas vu... J'espère que je ne vous ai pas fais mal ?
Heureusement pour elle, il était dans un bon jour, et n'allait donc pas la traiter d'empotée et d'idiote pour s'être trouvée sur sa route, alors même qu'il était le seul responsable de leur collision. Étrangement, et cela n'étonnait plus personne, Rafael n'était pas le champion pour reconnaître ses torts. Tendant son calepin à la demoiselle, il put enfin voir son visage et écarquilla les yeux. Parfois, le hasard faisait vraiment bien les choses. Et c'était à croire qu'il les avait poussé à se croiser ce jour-là... Cette jeune fille, Rafael savait très bien qui elle était. C'était Ivory, la fille d'un de ses anciens camarades de l'armée, un ami à qui il devait la vie. A qui il avait juré de protéger la demoiselle contre tout le mal qui régnait à Radcliff... Une demoiselle qui l'intriguait depuis maintenant plusieurs mois, car il ne comprenait pas pourquoi Shaun craignait à ce point pour la vie de sa fille. Était-elle mêlée à de sombres histoires pas très nettes ? Était-elle poursuivie par un dégénéré ? Ou pire... En était-elle une elle aussi ? Trop de questions auxquelles il n'avait pour le moment pas de réponses. Elle n'était pas très secrète, et savoir ce qu'elle faisait dans la vie, les endroits où elle aimait sortir ne lui avait pas demandé beaucoup d'efforts et pourtant, il persistait à se dire que Shaun se faisait vraiment du souci pour rien. Cette gamine allait parfaitement bien, si on oubliait qu'elle vienne de se faire rentrer dedans par un type un peu trop pressé. Il pouvait encore passer son chemin, lui rendre son bloc à dessin et filer aussi vite qu'il était arrivé mais... N'était-ce pas l'occasion d'en savoir un peu plus sur elle ?
Son regard se porta sur le croquis qu'elle commençait à esquisser, lui donnant une excuse parfaite pour s'attarder un peu plus avec elle. Il lui tendit le calepin avant de poursuivre.
- Oh... Une artiste... ? Je suis vraiment navré, je vous ai interrompu dans votre croquis, j'espère que vous ne m'en voulez pas ? Que dessinez-vous ? Demanda-t-il avec un sourire parfaitement hypocrite.
Un savant mélange d'intérêt poli et d'excuses, un sourire de façade, et il aurait presque pu passer pour quelqu'un de respectable et d'honnête. Du moins, il en avait l'air. Intérieurement, il attendait surtout le moindre signe qui aurait pu trahir la demoiselle. Qu'avait-elle donc fait pour que son paternel s'inquiète à ce point pour elle ?
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Lun 9 Nov 2015 - 22:21
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Totalement absorbée par son occupation, parce que ses yeux scannaient, percevaient, Ivory avait tendance à faire abstraction du monde qui l’entourait. Après tout, ils oubliaient de regarder ce monde et elle le faisait à leur place. On pouvait bien lui laisser le loisir de ne pas être tout à fait présente sur terre. Manger la gomme de son crayon n’avait pas fait partie du programme mais, ce ne serait ni la première, ni la dernière fois, hélas... C’était à se demander pourquoi elle achetait encore des crayons pourvus de gomme d’ailleurs. Cette petite sortie préparée à l’arrache avait été une merveilleuse idée. Ça lui faisait un bien fou de prendre l’air. Elle en avait toujours eu envie, besoin, elle n’aimait pas vraiment rester enfermée longtemps sans bonnes raisons. Peut-être un effet de sa capacité. Quelque part, ce don l’enfermait pour la protéger. Peut-être...
Totalement détendue, la tête ailleurs et le crayon dansant sur la feuille avec conviction, elle n’avait pas prévu la suite. Une pointe de pied dans la cuisse, un coup de genou à hauteur d’épaule. Forcément, son bloc lui échappa des mains et le crayon avec. Elle eut à peine le temps d’apercevoir quelqu’un rattraper ses propres affaires et son calepin. Oh. Sympa. Elle était habituée à se faire presque marcher dessus par les promeneurs perdus dans leurs pensées mais, rares étaient ceux qui rattrapaient ses affaires ou même qui essayaient. Elle siffla entre ses dents, impressionnée. Pas du tout féminin comme geste.
- « Jolis réflexes, merci ! Et y a pas de mal. J’aurai peut-être un bleu mais, rien de dramatique, y a pas mort d’homme. »
Ma pauvre fille, si tu savais... Mais Ivory ne savait pas. Elle ne pouvait pas savoir. Elle avait toujours la chance de passer au travers des filets des chasseurs et puis, elle était prudente sans que ça devienne suspect. Juste une femme qui faisait attention à elle dans la rue quoi. Rien d’étonnant ni d’anormal. Elle récupéra son calepin en lui offrant un sourire sympathique. Ça aussi ça manquait les sourires. Les gens étaient trop occupés à se perdre dans leurs problèmes. D’accord, les gens comme elle en avaient vraiment des problèmes mais, et bien elle préférait essayer de sourire et ça marchait. Un entraînement long de quelques années aidait pas mal aussi, elle devait l’avouer.
- « Et vous, tout va bien ? »
Parce qu’il est facile de se blesser bêtement en se réceptionnant mal, ça aussi, elle connaissait. Elle était loin de se douter qu’il était sans doute parfaitement capable de se rattraper sans se faire et qu’entre eux deux, le danger n’était pas une banale collision dans un parc au mois de mars. Elle était incapable de se douter de qui il était, ce qu’il était et c’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait eu tant de mal à laisser couler avec Malachi. Elle était méfiante. Gentille mais, méfiante. Le calepin dans les mains, elle releva les yeux vers lui, utilisant sa main comme protection envers la lumière. Il parlait en plus. Quelle était donc cette journée étrange où un homme trébuchant avait épargné son calepin, ne l’avait pas invectivé et était curieux dans le bon sens en plus.
- « Oh non, pas de problème. Vous n’êtes pas le premier à être tout près de me tomber dessus vous savez. Le premier à rattraper mes affaires par contre... ça oui ! Alors ça va, vraiment. Et oui, artiste. Enfin, si on veut. » Elle fit un grand geste de la main et du bras devant elle pour monter le paysage. « La vue ! Personne ne la regarde jamais. Je la regarde pour les autres. »
Pour elle, la réponse était parfaitement censée. Pour le reste du monde, ça n’était vraiment pas plus sûr que ça. À noter qu’en général, les artistes étaient de toute façon considérer comme de grands farfelus totalement perchés et hors de l’univers. C’était faux tout en étant vrai. Tout dépendait de quand on lui tombait dessus. Pas au sens propre du terme comme tout à l’heure bien sûr. De fait, s’il la prenait pour une illuminée et bien, elle ferait avec. Ça ne serait ni la première ni la dernière fois. En plus, il y avait ses vêtements aussi, pas vraiment communs dans une ville comme Radcliff. Dieu soit loué, internet et les boutiques en ligne arrivaient jusque là mais, passons.
- « Vous vous intéressez à l’art ? »
La question était sortie tout naturellement, sans fioritures.
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Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Lun 11 Jan 2016 - 0:35
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Quel était le pourcentage de change qu'il tombe sur la fille de Shaun ? Cette demoiselle qu'il observait depuis un petit moment déjà mais qu'il n'avait jamais approché, respectant à la lettre les directives de son ancien camarade de l'armée : La surveiller et veiller sur elle, oui, provoquer une rencontre... Non. Et bien tant pis pour sa promesse, c'était le hasard qui avait choisi pour eux. D'autant que Rafael commençait à se lasser de veiller sur une jeune femme dont il ne savait rien et à qui il n'avait pas le droit de poser des questions. Shaun lui cachait quelque chose et ne lui avait surtout pas donné de nouvelles avant de s'évaporer dans la nature. A première vue, elle avait l'air tout à fait normale, comme le commun des mortels, finalement. Elle s'était simplement assise au milieu du parc pour dessiner et prendre un peu le soleil, qui ne l'aurait pas fait ? Il se contenta alors de lui sourire aimablement en lui demandant si tout allait bien... Mais il devait avouer qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle prenne la chose aussi bien ! Après tout, elle aurait aisément pu l'envoyer bouler en lui disant de faire attention. Au lieu de cela, elle s'émerveilla de ses réflexes, mais il se garda bien de lui dire qu'il les devait à son passé de militaire.
- Vous me rassurez... J'aurais pu m'en vouloir de vous avoir blessée en plus d'avoir brisé votre concentration !
Il aurait pu s'en vouloir, oui... S'il avait eu une conscience suffisamment développée pour ne pas en avoir royalement rien à cirer. Il aurait pu lui souhaiter une bonne journée et continuer sa route, rentrer chez lui pour se débarrasser des preuves compromettantes et maculées de sang qu'il avait dans son sac... Mais il aurait raté sa meilleure et seule occasion d'en apprendre plus sur la jeune fille. Ivory... Qu'avait-elle bien pu faire de si terrible pour que son paranoïaque de paternel la croit en danger ? Perdu dans ses pensées, il failli ne pas l'entendre lorsqu'elle lui demande s'il allait bien.
- Hum ? Oh... Oui, ne vous en faites pas... Ce n'est pas moi qui me suis fais bousculer par un inconnu !
Elle était bien trop aimable, bien trop gentille, bien trop bavarde pour avoir l'air coupable de quoi que ce soit. Et pourtant, elle aurait très bien pu être en train de lui monter un char ou de se donner un air pour mieux cacher ses véritables intentions. Méfiant comme il était, Rafael avait tendance à ne jamais faire confiance à qui que ce soit, ni à se fier à sa première intuition. Sauf dans de rares exceptions... Isobel était une garce, et ça il le savait depuis le début ! On aurait été en droit de se demander pourquoi il ne fuyait pas purement et simplement la compagnie de la huntress, dans ce cas... Mais ce n'était pas la question, pour le moment. Le sujet ici, c'était cette étrange jeune femme, si joviale malgré la situation. Trop habitué qu'il était à fréquenté des malfrats, des chasseurs un peu trop sensibles de la gâchette et des mutants qui voulait sa peau, Rafael en oubliait souvent qu'il existait des gens ordinaires, qui ne s'offusquaient de rien ou de pas grand chose... Quelque part, c'était agréable, et ça égayerait sa journée d'une autre manière.
- Si on veut ? Comment ça si on veut ? Vous m'avez l'air d'avoir le regard autrement plus affiné que la plupart des gens, ce n'est pas donné à tout le monde de savoir observer le paysage, l'environnement... De savoir en tirer ce qu'il y a de plus beau pour le coucher sur le papier...
Il était lui-même étonné de s'entendre parler si poliment et gentiment, alors qu'il avait plutôt l'habitude des sarcasmes ou d'aboyer sur ses subordonnés. Finalement, Rafael se décida à s'asseoir aux côtés de la jeune femme, se disant qu'il pouvait bien s'accorder une heure de répit pour la cuisiner un peu et en apprendre plus sur elle.
- Oh... Intéressé je ne sais pas... Disons que je suis un amateur de belles choses, mais je ne suis pas un expert pour autant. Je fais de la photographie à mes heures perdues ! Rien de bien extraordinaire, nous avons tous nos petits hobbys...
S'il était réellement photographe, son véritable hobby rimait davantage avec sang et boyaux qu'avec pellicule et objectif. Il regarda le crayonné de la demoiselle d'un air faussement intéressé.
- C'est une passion ou bien vous êtes artiste à plein temps ? Oh mais j'en oublie la politesse... Je m'appelle Rafael.
Il lui tendit alors la main... Et réalisa qu'il avait laissé son bracelet détecteur de mutants chez lui. Il en jura et pesta intérieurement, se maudissant de ne pas l'avoir pris avec lui. Seulement, pour endormir la vigilance de la mutante qu'il avait tuée vingt minutes plus tôt, il avait préféré se débarrasser de tout ce qui pouvait le cataloguer comme étant un membre du Gunpowder Squad. Il n'avait donc aucun moyen de savoir si Ivory était une mutante ou non. Son sourire, qui s'était un instant tari, revint immédiatement se ficher sur ses lèvres pour maintenir l'illusion en place.
- Vous dites que je ne suis pas le premier à manquer de vous tomber dessus... Ce genre de mésaventures vous arrive souvent ?
Manière plus ou moins subtile de lui demander si elle avait l'habitude de se faire ainsi malmener... C'est qu'il était patient, le DeMaggio, quand il s'agissait de débusquer un éventuel dégénéré... Il poserait des questions anodines pour endormir la vigilance, et attaquerait de manière plus incisive par la suite... Il avait le temps... En théorie.
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Spoiler:
HRP : Mille pardons pour le retard, j'ai juste aucune excuse, en plus c'est tout pourri...
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Jeu 21 Jan 2016 - 17:43
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Le parc, c’était un peu une zone à part entière. Les gens oubliaient où ils étaient et avaient une fâcheuse tendance à ne pas regarder où ils mettaient les pieds. Un peu comme si le parc était à eux et à eux seuls. Chacun agissant à sa façon et comme bon lui semblait, ça donnait toujours des choses très bizarres et à la fois fascinantes. Ivory ne traînait jamais là par hasard, elle savait qu’elle aurait toujours quelque chose à dessiner, à contempler. Elle avait même pris l’habitude d’être invisible ici, malgré son look, tant elle s’était souvent pris quelqu’un sur le dos ou les genoux. Rares étaient ceux qui s’excusaient, préférant la blâmer elle pour le manque d’attention à leur environnement. Bien souvent, ça finissait avec une remarque cinglante et sarcastique. Non pas qu’elle aimait foutre les gens en boule mais, elle aimait qu’on la considère juste un minimum, assez pour ne pas se sentir proche de l’état de paillasson.
- « C’est surfait la concentration vous savez. Chez moi en tout cas, mon esprit finit toujours par aller voir ailleurs. »
Elle lui sourit quand il lui assura aller bien. C’était tant mieux. Elle aurait été ennuyée de savoir qu’il s’était blessé alors qu’il était plus agréable et plus poli que la plupart des gens qui l’avait bousculée ici. Aloys se serait excusé s’il l’avait bousculé mais, c’était Aloys. C’était un être à part. Amusée, elle rit alors que l’homme partait dans ses conclusions sur son talent, sa concentration, quoi que ce soit.
- « Le mot artiste, c’est... compliqué à utiliser. J’dirais même que ça relève de la philo. Qui peut-on qualifié d’artiste ? On va dire que j’adore l’art, surtout les arts plastiques mais que je ne me considère pas suffisamment douée pour que le mot artiste me qualifie. Certains aiment ce que je fais pour tuer le temps, d’autres pas. Quant à ce qui est beau ou non, c’est subjectif puisque chacun en a sa propre définition. Mais je m’égare, j’vais finir par vous donner un cours. »
Ce qui n’était pas franchement le but de la journée et ce dont n’avait certainement pas envie l’inconnu du jour. Elle était déjà surprise qu’il reste pour discuter, ça n’arrivait presque jamais. Les gens étaient pressés, n’aimaient pas discuter avec de parfaits inconnus et pourtant... pourtant elle avait fait une des meilleurs rencontres comme ça, juste parce qu’elle avait dessinée une inconnue. À présent, elles déjeunaient ensemble de temps en temps et se voyaient à l’occasion. Les gens rataient parfois de très bonnes occasions.
- « L’intérêt n’est pas de faire quelque chose de beau ou encore d’utile mais quelque chose qui nous plait. Avoir un hobby, c’est à ça que ça sert après tout. On en a tous besoin. » Elle haussa les épaules. « C’est une passion. Je ne suis que professeur au lycée. Je donne le cours le plus inutile du monde, si j’en crois les parents. » Elle lui serra la main en retour. « Ivory. »
Totalement inconsciente que l’homme à côté d’elle, Rafael, était un ami de son détestable père, elle ne pouvait pas savoir qu’il en avait sûrement entendu le plus souvent parler sous le nom d’Alice. Elle ne savait pas non plus à quel point elle avait de la chance qu’il ne porte pas son bracelet. Elle ne savait déjà même pas qu’elle avait échappé au registre mutant, c’était dire.
- « Quand je dessine dans un parc ? Souvent oui ! Les gens ne regardent pas où ils marchent ou ils s’en fichent et moi, je suis tellement ailleurs que je ne les vois même pas arriver. Je ne sais pas trop si c’est à eux de faire attention ou à moi mais en tout cas, ça arrive souvent. Enfin, c’est pas comme si c’était dramatique. Y a pire que de se faire tomber dessus par un marcheur perdu dans son monde en ce moment. Et vous, vous êtes souvent à deux doigts de tomber sur les gens ? »
Elle sourit, sans se moquer, juste pour plaisanter. C’était agréable comme moment. Surréaliste mais agréable. Par habitude, elle continua de griffonner tout en discutant avec lui. Les deux occupations n’étaient pas incompatibles, ça demandait juste un peu de coordination.
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Rafael DeMaggio
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Dim 7 Fév 2016 - 0:36
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C'était tout de même une situation étrange. Quelques dizaines de minutes plus tôt, il était aux prises avec une dégénérée, un couteau enfoncé dans sa gorge et du sang coulant à gros remous sur ses doigts. Et voilà qu'il se retrouvait assit au milieu d'un parc, à côté d'une innocente artiste qui avait jeté son dévolu sur le paysage pour laisser libre cours à son imagination. Vraiment, il y avait quelque chose d'incongru dans l'enchaînement de ces situations. Pourtant, le chasseur gardait un air détaché et calme, ne trahissant à aucun moment ce qu'il avait fait à peine une heure plus tôt.
Il haussa un sourcil lorsque la jeune femme commença à lui parler de la dimension philosophique de l'art, et se retint de lever les yeux au ciel. Allons bon... Voilà qu'il était tombé sur une universitaire, ou quelque chose du genre... Philosopher sur quelques traits de crayon lui avait toujours semblé être un perte de temps. Si l'on trouvait une toile agréable à regarder, si son message était parlant ou ses couleurs attrayantes, à quoi bon se triturer l'esprit davantage pour comprendre la notion du beau ? Comme elle le disait, c'était subjectif, propre à chaque individu, inutile d'aller chercher à faire un discours pour convaincre le voisin de sa notion du beau était moins légitime. Pourtant, il garda le silence, l'écoutant simplement avec attention. Il la gratifia même d'un sourire qui se voulait bienveillant.
- Tant qu'il n'y a pas d'interro surprise à la fin, je devrais pouvoir accepter de recevoir une leçon d'art... Vous enseignez ?
Elle avait le discours non seulement d'une passionnée, mais aussi d'une enseignante, et nul doute qu'elle devait parfois donner l'impression de faire un cours lorsqu'elle parlait d'art à un tiers. D'ailleurs pourquoi restait-il là, finalement ? Ah oui... Parce qu'il la connaissait. Ou plutôt connaissait son père, et avait mille et une raisons de chercher à comprendre pourquoi son paternel tenait à ce point à ce qu'elle soit protégée. Et puis finalement, elle lui donna la réponse qu'il attendait : Elle était donc professeure dans un lycée et enseignait l'art plastique. Si Rafael était un amateur de jolies choses et surtout de photographie, il se garda bien de dire qu'en effet, il faisait partie de ceux qui ne voyait pas vraiment l'intérêt qu'il pouvait y avoir dans une matière comme celle-ci. A part servir de défouloir et de récréation assistée pour les élèves...
- Vous avez sans doute raison... J'imagine que dès lors que la chose vous plaît, c'est un point de gagné pour convaincre votre éventuel public... Enchanté, Ivory.
Ivory... Quel étrange prénom. Bien loin d'Alice, celui que Shaun lui avait donné. N'étant pas censé savoir que ce n'était pas son vrai nom, Rafael se retint de faire une remarque, même si la chose l'intriguait. Il regrettait amèrement de ne pas avoir son bracelet sur lui, juste pour avoir la certitude que Shaun ne lui avait pas demandé de protéger une mutante. Mais déjà, la jeune femme reprenait, et le chasseur fut frappé à nouveau par la candeur et le pacifisme de son discours. Se faire bousculer, ignorer de ceux qu'elle croisait dans le parc ne semblait pas la gêner. A vrai dire, ça lui passait même au dessus, et il y avait quelque chose de pur et de remarquable là dedans. Rafael aurait peut-être dû s'en inspirer, au lieu de regarder le monde de haut et avec mépris en permanence.
- Je suis assez étonné d'entendre encore ce genre de discours aujourd'hui... Dans un monde où les gens ont tendance à ne regarder que leur nombril et à se fiche royalement du reste, je n'arrive pas à savoir si vous êtes, pardonnez-moi l'expression, naïve... Ou incroyablement visionnaire...
En réalité il n'hésitait pas : Elle était naïve et finirait par se prendre le nez dans un mur, et la chute serait d'autant plus douloureuse qu'elle ne l'aurait pas vu venir.
- Non, en général je ne tombe pas sur les gens... D'ailleurs je ne passe pas souvent pas ce parc, c'est peut-être pour ça que je ne vous étais encore jamais tombé dessus. En revanche, vous êtes bien la première personne que je bouscule à ne pas me traiter de tous les noms !
Ah ça... En général, lorsqu'il bousculait quelqu'un, Rafael avait plutôt droit à un chapelet de jurons qu'à un « ce n'est pas grave » enjoué.
- Quel dommage que vous n'exposiez pas, à l'occasion je serais bien venu voir ça.
Pour garder un œil sur elle, rien de mieux que de feindre un intérêt poli. Il comptait comprendre d'une manière ou d'une autre ce que lui cachait Shaun, de toute manière. Seulement, Rafael avait encore bien des choses à faire ce jour-là, et quelques preuves compromettantes dans son sac à faire disparaître. Il lui faudrait bientôt mettre un terme à cette discussion, d'autant que la demoiselle voulait certainement un peu de calme pour continuer à dessiner.
- Enfin... Je ne vais pas vous importuner tout l'après midi !
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Sujet: Re: It's your right and your ability... (Rafivo) Dim 7 Fév 2016 - 16:20
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- to become my perfect enemy -
Ivory s’emballait souvent quand il s’agissait d’art en général. Elle aimait ça et ça s’entendait. Le pire, c’était quand elle se laissait aller à en parler. C’était un domaine qu’elle aimait, elle n’y pouvait, rien, c’était comme ça. La remarque de Rafael l’amusa et ça se voyait. De toute façon, elle ne comptait pas le bassiner avec ça. Ça devait déjà être fait en y réfléchissant bien. Elle n’allait pourtant pas s’en sentir mal. Chacun avait des sujets privilégiés après tout. Elle hocha la tête à sa question.
- « Pas d’interro, promis ! Quant à enseigner... On ne peut pas dire que j’enseigne vraiment grand-chose. À part leur apprendre à essayer de comprendre les perspectives et les mesures, je ne fais que les laisser se défouler. Soyons franc, les trois quart de mes élèves se foutent pas mal de dessiner correctement. Ils sont là pour glander. Ceux qui sont là pour autre chose, eux, je leur enseigne quelque chose. Au moins, j’offre aux autres un moyen de s’exprimer autrement. Si ça permet d’éviter qu’ils se tapent dessus ou je ne sais quoi. Tant mieux. »
Au moins, elle permettait à certains de se défouler, à d’autres de trouver un endroit pour s’exprimer et aux quelques autres qui étaient intéressés, elle leur apprenait tout ce qu’ils voulaient, les guidait, les orientait. Elle aimait son job et pour elle, aucune cause n’était perdue mais, elle n’allait pas s’acharner auprès de ceux qui s’en fichaient, elle était là en cas de besoin aussi. Point.
- « Disons que j’ai la chance qu’ils me respectent quand ils ne sont pas trop survolté, révolté ou énervé. On ne peut pas tout avoir. »
Elle lui sourit, elle était enchantée aussi mais, elle l’avait probablement déjà dit. Elle ne savait plus, elle avait oublié un peu comment cette conversation surréaliste avait été initiée si ce n’est qu’il avait failli lui tomber dessus. Tout naturellement, elle haussa les épaules l’air de rien. Elle comprenait que ça surprenne mais, elle était comme ça. Bon, si on la provoquait, qu’on le faisait exprès, les choses étaient différentes mais, elle n’allait pas tomber sur le dos de quelqu’un pour une erreur de parcours. À proprement parlé.
- « Tant qu’on ne me cherche pas et que ça reste du domaine de l’involontaire, je ne vais pas les crucifier sur place. Ça arrive de ne pas voir où on met les pieds. Il faut rester proportionnel, voilà tout. Quant à ma naïveté, il doit y avoir de ça oui et je ne suis certainement pas visionnaire. Ne vous y trompez pas, ce monde me rend malade et je ne le vois pas s’améliorer. Je vois ce qui peut encore traîner de bon et j’fais avec. »
Pas très optimiste comme discours et pour cause, elle ne l’était pas le moins du monde. Elle ne demandait pas à ce qu’on approuve sa vision des choses, loin s’en faut. Elle vivait comme elle l’entendait et que les autres fassent pareil lui allait trop bien. Sauf quand il s’agissait de hunters bien sûr. Mais, ce genre d’opinion, elle se le gardait.
- « Oh, si je n’avais pas bu ma dose journalière de café, soyez sûr que je vous aurais copieusement insulté. »
Elle se mit à rire un peu, elle était très humaine et comme tout le monde, elle réagissait à la contrariété.
- « Si ça arrive un jour, je suppose que vous le saurez si vous lisez le journal. Après tout, je crois qu’il ne doit pas y avoir des milliers d’Ivory à Radcliff pas vrai ? »
Elle lui fit signe en souriant et le laissa filer. Elle n’allait pas le retenir bien qu’elle le trouvait fort sympathique. C’était déjà miraculeux qu’une conversation à la sauvette ait tenu aussi longtemps.
- « Bonne fin de journée à vous, merci pour la discussion ! »
Elle le regarda s’éloigner en se disant que ce gars-là était un peu spécial quoi qu’aimable. Le monde n’était peut-être pas totalement foutu.
⁂FIN⁂
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