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 (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.

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MessageSujet: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeLun 28 Sep 2015 - 22:00

Death is everywhere
La nuit serait faste ou ne serait pas, Kingsley s’en était fait la promesse. Après l’élimination efficace et spectaculaire de cette petite fouine d’Alvarez, le chasseur sanguinaire ne comptait pas s’arrêter là, oh que non. Le chaos était parfais, l’occasion était trop belle pour ce chevalier de l’apocalypse pour interrompre la récolte des âmes damnées en si bonne route. Il évoluait dans les cris, la fumée et la confusion avec assurance et détermination, du sang sur sa chemise, de la sueur sur sa lame, à moins que cela soit l’inverse. Qu’importe le flacon, tant que l’on a l’ivresse parait il. Il avait déjà vidée une pleine bouteille de vices humains de son sang, et une seconde viendrait parfaire son ébriété hiératique : plus il en éliminait, plus il se sentait approcher le Tout Puissant, léger, presque évanescent. La main vengeresse du Seigneur face à l’affront de l’existence de cette Race impure. Kingsley Moren était en pleine forme, et les mutants allaient en pâtir.

Il était sorti du traquenard de l’attraction en flamme avec quelques bleues en plus, mais rien de bien méchant. L’important pour lui, c’était ce qu’il y avait vu, à savoir la petite Demaggio, isolée, apeurée, et sans défense. Pas de frangin belliqueux manipulateur de métal pour servir de bouclier humain, non, rien que la jeune Azaria et sa mutation ridicule. Il savait qu’elle n’était pas loin, il savait même exactement où elle se trouvait : elle s’était réfugiée dans le palais des Glaces, déboussolée et Groggy, et il n’y était pas pour rien. Appelez cela du talent ou de la chance, mais il avait réussi la lui tiré une flèche hypodermique de vaccin à la mutante alors qu’il la filait, sans que cette dernière ne sache d’où venait l’assault. Elle avait retiré la flèche de sa cuisse dans un sursaut nerveux et avait poursuivi sa route en boitant. Kingsley lui n’avait pas perdu de temps : il savait que le jeune Kovalainen était lui aussi sur place, et c’était une excellente occasion de voir ce qu’il avait dans le ventre. Il lui avait envoyé un texto lapidaire : « palais des glaces, Maintenant ». Si le jeune hunter était débrouillard, ils devraient arriver presque de manière synchrone : là, les festivités pourraient commencer.
Quand Artur pointa le bout de son nez, Moren lui flanqua un pistolet dans les mains sans plus de cérémonie en lui exposant les faits de manière militaire :

- Azaria Demaggio. Mutante, vaccinée depuis 10 minutes maxis. Blessée. Enfant d’Hunters. Honte pour sa famille. Elle est potentiellement dangereuse de fait de sa psyché instable. Nous allons l’attrapé, la faire cracher tout ce qu’elle sait sur ce qui se passe en ville, puis l’éliminer. TU l’élimineras. Prêt ? allons-y.

Un sourire inquiétant s’étira sur les lèvres de Kingsley, alors qu’il s’effaçait pour laisser Artur entrer en premier. Après tout c’était leur première véritable chasse ensemble, lui-même était surexcité, et avide de voir comment son poulain se débrouillerait en situation réelle…
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Artur Kovalainen
Artur Kovalainen

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SUR TH DEPUIS : 25/08/2015
MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeMer 30 Sep 2015 - 23:50

Azaria's death
Kingsley & Artur



C’était une petite tension dans la nuque, une petite appréhension dans l’estomac, une petite nervosité qui se propageait dans ses muscles. Et de l’excitation, aussi, à l’idée d’entrer enfin dans la cour des grands en compagnie d’un modèle d’excellence. C’était un sms reçu un peu plus tôt dans la soirée, il y avait de cela une poignée de minutes, c’était une invitation, c’était la fin d’une initiation, c’était, enfin, l’accomplissement d’un entraînement. Artur se faufila dans la foule en panique, boules quiès conçues pour lui éviter la migraine et les grimaces, se repéra dans les débris de la fête foraine, ignora les imbéciles qui hurlaient et attiraient son mépris, trouva enfin le lieu de rendez-vous. Des années qu’il attendait ce genre d’invitation, des mois qu’il espérait cette confiance et cette assurance. Ses doigts glissèrent sur son téléphone, chassèrent le fond d’écran sobre et impersonnel, trouvèrent le message alors que le palais se dressait sous ses yeux.  « palais des glaces, Maintenant ». Un ordre sec, une obéissance immédiate. Moren était déjà là et Artur n’avait que quelques secondes de retard, suffisamment pour l’agacer, suffisamment pour qu’il se réprimande mentalement. Tête droite, détendue, un petit sourire aux lèvres, il n’espérait  au fond qu’une seule chose : que la soirée soit faste et que ce ne soient pas des cheveux roux qui l’attendent, si ses déductions étaient exactes et que c’était bien pour un mutant que Kingsley l’avait convoqué.

Un poids. Brûlant. Un souffle coupé, aussi : le pistolet s’échoua dans les mains d’Artur comme une sanction et toute son euphorie se teinta d’amertume. Moren ne devait pas ignorer son hyperacousie : sans l’afficher, Artur était suffisamment lié à ses écouteurs et à ses boules quies – qu’il ôta par ailleurs prestement – pour ne pas cacher comme une honte ses tympans difficiles. C’était une sanction de le contraindre à utiliser cette arme dont il savait certes se servir mais qui heurtait à chaque balle davantage ses sens. Troublé, Artur manque presque d’écouter et d’enregistrer les détails succinctement exposés. Presque. - Azaria Demaggio. Mutante, vaccinée depuis 10 minutes maxi. Blessée. Enfant d’Hunters. Honte pour sa famille. Elle est potentiellement dangereuse de fait de sa psyché instable. Nous allons l’attraper, la faire cracher tout ce qu’elle sait sur ce qui se passe en ville, puis l’éliminer. TU l’élimineras. Prêt ? allons-y. Vaccinée, attraper, torturer, éliminer. Le programme lui convenait à merveille. Le sourire de Kingsley trouva un frère dans celui d’Artur. « C’est noté, assimilé. Blessée ? A quel point ? Traînée de sang qui peut être suivie ou juste démarche ralentie ? Est-ce qu'il faut nettoyer derrière nous ? » Sa main, moite de sueur, alourdie par l’arme au poids aussi rassurant qu’inquiétant, se serra et il prit les devants, une pression accrue sur ses épaules comme le jour d’un examen particulièrement important. Artur n’aimait pas l’échec et ne l’avait jamais aimé, Artur n’aimait que la perfection et l’excellence, la rigueur et la régularité, l’exactitude et la prévisibilité. Il laissa son cerveau fonctionner alors que ses pas le faisaient entrer dans le palais à l’atmosphère aussi glacée que le bout de ses doigts et il en profita pour savourer l’instant. Et froncer les sourcils. Il s’arrêta, incertain, à une intersection. « Kingsley, les DeMaggio… ne sont-ce pas des Hunters ? N’est-ce pas plus poli de laisser un proche s’en occuper ? » Il ne fallait pas s’y tromper : si sa question était légitime, ça l’agaçait toutefois de jouer les troubles fêtes. Mais il devait la poser, au moins par acquis de conscience. Même s’il ne voulait pas laisser cette chasse lui filer entre les doigts, même s’il ne voulait pas manquer sa chance. Il ne connaissait pas cette Azaria, mais déjà il voulait l’entendre hurler de douleur. Par principe. Par plaisir. Par sadisme évident. Et pour rendre Kingsley fier de lui. Il voulait voir ce dont il était capable, il voulait voir jusqu’où il était capable d’aller, aussi. Il voulait savoir, enfin, s’il parviendrait à faire ce qu’il fallait lorsqu’il le faudrait, face à sa sœur. Cette soirée était revêtue de plus d’importance qu’il ne le pensait, finalement, et la tension se glissait dans son dos comme un serpent tentateur qu’il entendait sifflait à son oreille, acouphène factice, résidu des hurlements ambiants filtrés par l’épaisseur de la glace et l’atmosphère confinée de l’endroit.



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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeLun 5 Oct 2015 - 22:14

Death is everywhere
A la grande satisfaction de son mentor, Artur arriva dans les cinq minutes devant lui. Il était rouge et un peu essoufflé, mais il était là, prêt à en découdre, et c’était là un comportement que Kingsley appréciait chez le jeune homme. Il était un bon combattant, un garçon malin, et même s’il ne lui avait pas encore dit ouvertement, King avait de grandes ambitions pour lui, et l’imaginait déjà devenir un grand chasseur, s’il s’en donnait les moyens. Quand il termina sa brève explication, il attendit la réaction d’Artur pour être bien sur que ce dernier avait bien tout enregistrer, ce qui fut le cas. D’ailleurs, il remarqua l’ombre passant sur le visage du jeune homme quand il lui avait claqué l’arme à feu dans les mains. Moren n’était pas idiot, il était au courant des soucis auriculaires de son jeune loup, et il ne s’attendait pas à ce que celui-ci saute de joie.

- Elle est partiellement intoxiquée par l’incendie du manège auquel elle a échappé, et elle avait une blessure à la jambe, en plus du vaccin. Elle doit perdre du sang, mais pas de quoi non plus la vider comme un cochon. Pas besoin de nettoyer, il y a suffisamment de victimes et de corps ce soir pour que notre travail fonde dans la masse. * Une pause* Pour l’arme à feu, elle n’est là qu’en cas de fuite d’Azaria. Si tu peux, tue la en corps à corps, ce sera moins éprouvant pour toi.

L’idée l’enthousiasmait bien plus que ne le laissait paraitre le son de sa voix, mais ses yeux brillaient d’un éclat sauvage. Il n’avait pas pu coincer Nelson Byrd, il découperait la petite Demaggio en mille tous petits morceaux. Il suivit son jeune apprenti comme son ombre, silencieux, impatient de le voir à l’œuvre. Ce dernier fit quelques mètre puis se tourna vers lui, semblant hésiter à lui poser une question, avant de se remettre à son jugement. Le chasseur concéda à Artur que l’interrogation était pertinente : Les Demaggio étaient une famille « saine », réputée, et qui aurait peut être préférée lavée son linge sale en famille :

- Isabella et Rafael sont des amis de longue date de mes parents. Ils étaient présents lors de mon intronisation, il y a des années de cela. Si ils n’ont pas tué Azaria, c’est qu’elle est en cavale depuis des mois et qu’ils n’arrivaient pas à mettre la main dessus, pas du fait d’une quelconque faiblesse de caractère * il posa sa main sur l’épaule d’Artur* Si elle meurt, il est possible que nous puissions imputer ça aux « autres ». Le sacrifice des Demaggio ne sera pas vain.

Perdre son enfant en martyre ne suffirait pas à ôter la honte au couple de chasseurs d’avoir eu une engeance mutante, mais au moins, cela servirait la cause, et Kingsley savait que c’était ce qui comptait pour lui, pour les Demaggio. Aussi, il poussa Artur d’une main dans son dos, sans brusquerie mais sans douceur non plus, plutôt pour lui donner du courage, l’élan salvateur d’entrer dans la bataille.


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Artur Kovalainen
Artur Kovalainen

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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeMar 6 Oct 2015 - 16:17

Azaria's death
Kingsley & Artur



Il allait tuer quelqu’un. En regardant la personne dans les yeux. En la faisant hurler, en la torturant pour apprendre dans des crachats de sang tout ce qu’elle pourrait avoir à lui dire. Il allait tuer quelqu’un. Et Artur n’en était même pas troublé, pas plus que ça du moins. Kingsley comptait sur lui, lui-même s’imposait une pression accrue sur les épaules, sentant cette opportunité comme une chance de savoir ce qu’il valait vraiment en situation. Et outre cette pression, il ne concevait aucun problème à ôter la vie d’une fille qu’il ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam et qui plus encore portait dans ces gènes une anomalie qui, non contente de faire honte à l’Humanité, faisait aussi honte à sa famille. Attentif, le petit frère écouta les consignes de son mentor. Un résumé succinct qui en disait pourtant long sur l’importance de cette mission déjà bien avancée. Blessée ? L’Irlandais s’interrogea dans un sourire. A quoi devait-il s’attendre ? Plus grand partisan de la perfection et de la rigueur, il ne pouvait s’empêcher de vouloir avoir en main tous les éléments pour savoir à quoi s’attendre et, surtout, jusqu’où allait son devoir. Nettoyer, simuler, camoufler même la justice en un acte de barbarie… Artur n’était pas dupe : si le maire était avec eux, il fallait toutefois continuer à jouer la comédie pour consolider cette atmosphère de méfiance qui était déjà bien ancrée dans les esprits des simples humains naïfs. Il fallait mettre en scène pour qu’ils en viennent à haïr les mutants autant que lui, il fallait qu’ils les convainquent du bien fondé de leurs actions pour qu’une fois tous les pouvoirs juridiques débridés plus personne n’ose leur mettre des bâtons dans les roues. Le poids de l’arme dans sa main maintenait Artur conscient de la réalité des faits. Il n’était pas dans un laboratoire, il n’était pas à la bibliothèque : il n’avait pas le droit à l’erreur, quoique ce soit lui en coûte, à lui tout comme à ses propres oreilles capricieuses. - Elle est partiellement intoxiquée par l’incendie du manège auquel elle a échappé, et elle avait une blessure à la jambe, en plus du vaccin. Elle doit perdre du sang, mais pas de quoi non plus la vider comme un cochon. Pas besoin de nettoyer, il y a suffisamment de victimes et de corps ce soir pour que notre travail fonde dans la masse. Pour l’arme à feu, elle n’est là qu’en cas de fuite d’Azaria. Si tu peux, tue-la au corps-à-corps, ce sera moins éprouvant pour toi. Un hochement de tête et un sourire éclatant, voilà comment Artur remercia Kingsley pour cette compréhension. Il fallait qu’il apprenne, qu’il s’imprègne de la manière d’être de cet avocat qui avait tout pour lui : réussite, excellence, compréhension et intuition aigue. Par la force de l’habitude, Artur glissa l’arme dans son dos et sortit de son côté le poignard qu’il avait songé à prendre, conscient que son arc de prédilection ne pouvait être discret dans un évènement comme celui-là. Quelques pas, il se surprit à se sentir bien, parfaitement bien, dans cette atmosphère tendue et glacée.

Comme s’il était chez lui, comme si toutes ces dernières années de rancœur, de colère, d’entraînement et d’apprentissage n’avaient fait, au final, que tendre vers cette situation et cette chasse. La première mais aussi la dernière, se promit-il, avant qu’il ne s’occupe réellement de celle qui relevait de sa responsabilité. Artur s’immobilisa. Les DeMaggio n’étaient-ils par des leurs, ne faisaient-ils pas partie de ces familles clairvoyantes qui avaient mis la chasse au cœur de leurs préoccupations ? Sa question le devança, légitime. Il se demanda pourtant qu’il ne faisait pas une erreur en l’articulant à voix haute, s’il ne faisait pas preuve de désobéissance et de défiance envers Kingsley. La peur d’être dans le tort, dans l’erreur crispa ses épaules et il quêta dans l’attitude de Moren une once de désapprobation. - Isabella et Rafael sont des amis de longue date de mes parents. Ils étaient présents lors de mon intronisation, il y a des années de cela. Si ils n’ont pas tué Azaria, c’est qu’elle est en cavale depuis des mois et qu’ils n’arrivaient pas à mettre la main dessus, pas du fait d’une quelconque faiblesse de caractère La main posée sur son épaule acheva de convaincre Artur qu’il n’avait pas fait de faux pas, pas encore du moins. Sa question était pertinente et, mieux que cela, bien reçue par son mentor. Si elle meurt, il est possible que nous puissions imputer ça aux « autres ». Le sacrifice des Demaggio ne sera pas vain. Ses yeux s’écarquillèrent dans un instant de compréhension. Oui, bien sûr. « C’est brillant. Utiliser la honte que peuvent ressentir les DeMaggio pour servir notre cause et faire ouvrir les yeux aux sceptiques qui ne comprennent pas la menace que représentent les monstres ; c’est brillant. »

La pression qu’imposa Kingsley dans son dos força Artur à se remettre en marche, le laissant aussi se perdre dans ses pensées quant à sa sœur et à la propre honte qu’elle lui infligeait chaque jour. Serait-il capable de la tuer, malgré tout, comme les DeMaggio semblaient prêts à le faire ? La réponse se dispersa dans ses veines comme de l’eau glacée et il raffermit sa poigne sur le poignard pour dissiper sa nervosité. Serait-il prêt à sacrifier sa sœur et non pas à juste la vacciner ? Il voulait se convaincre que oui mais il ne parvenait pas à effacer ce doute, dans son esprit. Et ça renforça son envie de mener cette chasse à terme.

Une nouvelle fois, Artur s’immobilisa. Mais ce n’était pas pour poser une quelconque question cette fois, c’était pour regarder la silhouette adossée au mur de glace, qui laissait derrière elle des petites perles de sang, comme le petit Poucet, comme pour mieux les guider vers elle. Une petite voix chantante. « Bonsoir bonsoir… » La première étape était achevée : il l’avait trouvée. Mieux encore, elle était déjà à sa merci. Il n’avait qu’à passer à la partie la plus délicate du processus : l’extraction d’informations. Il s’accroupit lentement devant la jeune fille, prêt à jouer du couteau au moindre signe brusque. Il s’aperçut que sa main tremblait. Légèrement. De nervosité. D’appréhension. Elle était vaccinée, pourtant, il n’avait rien à en craindre. Elle lui sauta dessus, l’envoyant rouler : d’un coup de poing, Artur fit exploser son nez et l’obligea à capituler pour le moment en glissant in extremis son avant-bras sur sa gorge. « Je te déconseille de bouger. » Persuadé de l’avoir maîtrisée, il ne s’attendait pas à ce que son genou percute son entrejambe et l’envoie rouler sur le côté. D’instinct, son poignard vrilla pour se planter dans l’épaule de la dégénérée alors qu’il peinait à reprendre son souffle. Il était lamentable… définitivement lamentable. « Petite garce. » Le chinois lui vint tout seul pour insulter cette fille de chasseurs. Une fille de chasseur... il ne faisait pas le poids face à l'entraînement d'une vie de toute évidence...



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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeMer 7 Oct 2015 - 2:45


radcliff's fair : pnj aria demaggio.

La mort avait un arôme particulier ; un arôme familier.
Il collait au nom DeMaggio, et suivait ce soir Aria dans chacun des pas qu’elle franchissait. Au beau milieu du chaos, des décombres de la fête foraine – et même jusque dans les murs imprégnés de terreur derrière lesquels elle s’était réfugiée. Etait-elle en sécurité ? Ce n’était plus une notion qui lui était familière désormais : depuis combien de temps Cesare et elle étaient-ils soumis à une errance forcée, l’étreinte de la menace de leurs parents pesant sur leurs âmes ? Ils n’avaient pas le visage de ses parents, pourtant, ses traqueurs de la nuit – étaient-ils là par hasard ? Kingsley Moren n’était jamais nulle part, par hasard ; il était l’ombre du Diable planant sur la vie, prête à l’asphyxier au moindre tournant, au moindre saut d’humeur. Elle ne connaissait que trop bien ce connard ; et son cœur battant une chamade rageuse dans sa poitrine, ne faisait qu’alourdir son supplice. Elle prenait sur elle : seules des grimaces de douleur, étirant ses lèvres et crispant ses muscles trahissaient la peine dans laquelle elle se trouvait à l’instant précis. La cuisse traversée de part en part par une plaie béante : elle le savait, elle savait que son propre sang qui s’écoulait créait un sillage que ses ennemis n’auraient aucun mal à suivre – têtue pourtant, saisissant le moindre élan de survie qui faisait vibrer son âme, Aria ne voulait pas s’arrêter. Pas même pour tenter de passer un tissu autour de sa jambe, reprendre son souffle ou évaluer les dégâts. Elle avait perdu son maudit pouvoir – qui pouvait bien craindre sa mutation démoniaque et inutile ? Elle le savait ; elle l’avait su dès l’instant où tout avait basculé, poussant son chemin sur celui d’un de ses ennemis – y’avait une fin, quelque part, qui était proche. Etait-ce la mort qui l’attendait au tournant ? En retenant un gémissement, une plainte – une faiblesse que son orgueil taisait, Aria s’appuya contre un mur glacé, tirant son téléphone de sa poche. Cesare, Cesare. Tous ses songes se dirigeaient vers le frère absent, le frère qu’elle n’avait que trop fui : aurait-elle seulement l’occasion de prononcer ces mots qu’elle avait si longtemps tus ? Le reverrait-elle ? Pas de réseau. Et seulement la grandeur de sa solitude. Sa gorge se serra, une énième douleur lancinante incrustée dans sa chair – c’était pire que toute blessure physique qu’on avait pu lui imposer. C’n’était pourtant pas le moment de flancher, de se laisser rattraper par des maux qui n’avaient pas d’importance : si elle survivait, elle pourrait rattraper tout ça.
Elle pourrait revoir son frère, changer tout. Elle l’espérait, l’espérait si ardemment que ses jambes retrouvèrent leur force ; pour un pas, deux – une dizaine d’entre eux.

Elle divaguait pourtant, asphyxiée et déjà blessée par la lâcheté des ombres ; Aria finit par s’affaler contre un nouveau mur, toutes ses forces la désertant. Sa main était pâteuse de sang, son pantalon imbibé par le liquide vital – elle ne crèverait pas de ça, mais ça lui faisait un mal de chien. La douleur était pourtant familière, si similaire à celles qu’elle avait endurées maintes et maintes fois, sous la tutelle de ses parents. Avec ou sans son frère autour, pour recoudre ses plaies : au final, chacune des tortures infligées par ses géniteurs était une force supplémentaire à son âme – une brique à la muraille grandiose de sa résistance. Aria n’pouvait pas tomber, pas ici. Pas contre des gens comme lui. « Bonsoir bonsoir… » la voix ; la voix résonnait comme totalement étrangère – et pourtant, en se redressant à peine pour observer ses poursuivants, elle reconnut dans l’ombre de l’inconnu le visage de Kingsley. Comment l’oublier ? Il l’avait poursuivie parfois dans ces cauchemars inavoués qui la rattrapaient dans la nuit – si son pouvoir devait se retourner contre elle ce soir, c’était peut-être le moment ou jamais. Il semblait être le maître dans l’ombre, et l’autre la marionnette qu’il agitait à sa guise ; c’est celui-ci qui vint à elle, mimant une aisance qu’il n’avait pas, sa main tremblait et le regard clair qu’elle attarda sur ça en disait long sur l’assurance qu’elle gagnait à chaque seconde qui s’écoulait. C’est sans doute ce qui la fit bondir, comme une lionne, saisissant sa chance pour abattre l’étau de ses mains à la gorge de celui qui s’croyait apte à la tuer – elle, après tout ce temps. Après tant de fuite, tant d’hésitations ; Aria se retrouvait gagnée par l’instinct de survie, la combativité de la guerrière qu’elle avait toujours été. L’homme lui balança pourtant son poing dans le nez, la forçant à reculer, faiblir pour une seconde critique qui lui suffit à prendre le dessus : il n’avait pourtant rien de l’agilité aisée de Cesare, de la force écrasante de son père, ou de la folie de Kingsley. « Je te déconseille de bouger. » il n’lui faisait pas peur, loin de là. Est-c’que Kingsley avait oublié dans son petit speech à son larbin, de préciser que la fille DeMaggio n’était pas de ces poupées de cristal qu’on pouvait si aisément maîtriser ? Le coup partit, vif pour se ficher dans les bijoux de famille de l’imbécile – elle aurait pu l’assommer d’un coup de revers, s’il n’esquiva pas, roulant sur le côté, la dégageant de sa prise. Mais avant qu’elle ait eu le temps de se redresser, la lame du couteau trouva place dans la chair de son épaule – elle en lâcha un grognement de surprise, et de douleur tout autant. Acculée, déjà blessée ; qu’est-c’que c’était que cette histoire ? Deux types qui se lâchent sur une fille au beau milieu du chaos ? N’avaient-ils pas mieux à faire ? Le souffle court, plus saccadé qu’à l’habituelle – la faute au feu qui avait manqué de la consumer dans sa fuite – Aria retrouva l’équilibre bancal de ses jambes, ardemment désireuse de mourir sur ses jambes, plutôt qu’en rampant au sol. « C’est qui ça, ta petite amie ? » lâcha-t-elle, goguenarde, provocatrice jusqu’au bout des ongles, à l’adresse d’un Kingsley qui restait ouvertement en retrait. Il s’était toujours plu à avoir des larbins, sans doute. Sa main trembla pour une seconde à peine, avant qu’elle ne resserre ses doigts en un poing ; déterminée. Dans son dos, il y avait un mur, juste un mur et aucune issue durable – où était la sortie ? Elle ne savait plus déjà. La meilleure défense, c’était encore l’attaque. Elle n’hésita pas bien longtemps, avant de refermer ses doigts sur le manche du couteau que l’autre avait abandonné dans son épaule – de combien de centimètres s’était-elle enfoncée ? Elle ne réfléchit pas, ne calcula pas au moment d’extraire l’arme glaciale d’entre ses chairs : ce sont ses doigts ensanglantés à elle, qui désormais, maintenaient une poigne ferme sur l’arme – la différence entre la vie et la mort. Elle les jaugea, l’un et l’autre – tous deux étaient indéniablement en meilleure forme qu’elle. Et en supériorité numérique. Réfléchit-elle à tout ça ? Ou fut-elle simplement dominée par ses ressentiments incandescents ? Il n’y avait toujours que vers Moren que ses yeux s’attardaient – l’autre était le mouton qui avait suivi le berger ; Kingsley restait l’instigateur. L’origine de bien de ses rancœurs : combien de fois avait-elle cherché à affronter à nouveau ses démons ? C’était une faiblesse que Cesare n’avait pas – une tête brûlée à en oublier toute raison. Elle aurait bondi, bien plus agile et plus rapide – si elle n’avait pas été autant blessée. Tant de si, qui feraient sans doute la différence ; l’arme affutée entre ses mains, Aria se jeta droit vers Kingsley – la lame siffla dans le vent ; parvint-elle seulement à laisser ne serait-ce qu’une estafilade ? Elle fut vite – trop vite – repoussée vers le deuxième gars ; et la sentence de la DeMaggio ne se fit pas attendre : malgré tout, elle avait encore la rage qui lui servait d’énergie, elle dominait, dominait clairement l’autre et ses gestes trop lents, ses ouvertures trop grandes. Juste sous les côtes de celui-ci, à droite, la lame lécha le tissu de son vêtement ; griffant la peau dans une profonde entaille – pas de quoi atteindre un organe vital cependant, mais le juste retour des choses pour sa maladresse qui lui coûtait presque une épaule. Mais c’en était déjà trop – et elle rageait de se sentir si faible ; Aria recula de plusieurs pas, avec le mur pour seul sauvetage. L’air dans sa gorge la brûlait de l’intérieur, la perte de sang l’étourdissait à chaque seconde un peu plus. Elle ne pouvait pas lâcher ; la bête féroce acculée continuait de se débattre – ses doigts n’avaient pas lâché l’arme arrachée à ses ennemis, mais combien de temps lui restait-il encore ?


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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeSam 17 Oct 2015 - 14:32

Death is everywhere
Kingsley se tenait légèrement en retrait d’Artur, à l’affut, mais confiant : Artur était allé à bonne école, il avait le bon état d’esprit, de bon réflexe. Ce qu’il lui manquait c’était de l’expérience. Il n’était pas allé bien souvent sur le terrain, et c’était ce qui pouvait encore l’empêcher d’être un excellent chasseur. Cependant, il fallait bien commencer par quelque part, ou plutôt quelqu’un, et Azaria Demaggio était, à ses yeux, une proie tout à fait accessible pour Artur aujourd’hui . Elle était blessée, vaccinée, isolée et paniquée, elle ne pourrait pas leur résister bien longtemps. Alors il n’interviendrait pas, pas tout de suite, afin de voir ce que ce dont le jeunot était capable, et repérer ses faiblesses et ses failles.
Azaria ne fut pas très compliquée à trouver, et Artur prit rapidement les choses en mains. Le chasseur s’adossa à l’un des miroirs, un sourire malsain aux lèvres, alors que son cadet s’approchait de la mutante d’un pas décidé. Il n’eut même pas le temps de détourner le regard qu’Azaria décochait au jeune loup un coup de genou magistral dans les parties. Kingsley secoua la tête, dépité : sérieusement, avancer sur quelqu’un de front, sans aucune protection, sans même connaitre sa cible ? Artur était il totalement inconscient ou juste bête ? Le chasseur eut soudain un doute. Il se pinça l’arrête du nez en soupirant, alors qu’Artur se mettait à jurer dans une langue inconnue. Super, il avait déjà Satoko qui marmonnait en japonais, maintenant Artur s’exprimait en chinois ? Il n’était pas aidé, vraiment. Il sourit à la mutante en lui faisant un petit signe du bout des doigts. De la part de quelqu’un d’autre, ça aurait pu paraitre amical, mais de la part de Kingsley, c’était juste effrayant.

Alors qu’Artur était encore plié en deux, il vit la bête retirer le poignard de sa propre épaule, et le fixer. Il se plaisait à voir de la colère dans ses yeux, une colère qui cependant ne cachait ni sa peur, ni son désespoir. Elle allait mourir ici et elle le savait. Si elle lui sauta dessus, il sut que c’était à la manière d’un taureau d’arène déjà fiché de banderilles : c’était son tour d’honneur, sa dernière estocade avant qu’il ne vienne lui briser la nuque une bonne fois pour toute. Son assaut manqua de précision, et il n’eut qu’à se décaler d’une dizaine de centimètres pour se trouver hors de la trajectoire de la jeune femme. Parant un semblant de retour d’un coup d’épaule, il poussa Azaria en direction d’Artur qui reprenait du poil de la bête. Elle était la proie du jeune chasseur, pas la sienne, il n’avait pas à interférer, à moins qu’Artur ne lui demande explicitement. C’était l’une des règles fondamentales de la chasse. Il observait la lutte de loin, et ce qu’il voyait ne lui plaisait que très moyennement. C’était sale, brouillon, bestiale. Artur manquait d’efficacité, et perdait un temps fou à esquiver les coups d’une Azaria qui n’aurait jamais du avoir l’occasion de récupérer une arme. Il regarda sa montre, signe de son impatience, avant de lancer à Artur d’un ton presque ennuyé :

- Tu t’es bien amusé, c’est bon ? Elle a un pauvre poignard et un demi litre de sang en moins la minute Artur, tu dois pouvoir gérer ça, pour l’amour de dieu. Il est temps maintenant. Tue là.

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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 23:47

Azaria's death
Kingsley & Artur



Artur n’était pas un imbécile, loin de là. Ses résultats scolaires le prouvaient de multiples façons, sa curiosité et son esprit d’analyse le confirmaient par la suite, ses capacités même de manipulation et d’hypocrisie n’étaient pas négligeables non plus. Artur, donc, était loin d’être un imbécile et frôlait même la douance sur certains côtés. Mais ça ne l’empêchait pas pour autant d’être humain et de faire des erreurs, énormes, sous la précipitation et le stress. Et pour tout dire, il était actuellement en train d’accumuler les deux. La douleur se diffusa dans son organisme, il s’écroula lamentablement au sol en tentant de reprendre son souffle, crachant en chinois ce qu’il pouvait penser de la mutante – et fille de chasseur. Comment avait-il pu négliger ce détail ? A quatre pattes, il peina à se redresser. Blessé. Dans son orgueil. Tout ne se passait pas comme prévu, loin de là. Et il pouvait déjà imaginer la lueur de mépris dans les yeux de Kingsley. Ce qui n’était pas le pire. Artur n’était pas un imbécile et il faisait rarement des erreurs. Et lorsqu’il en faisait, c’était le plus souvent parce qu’il fautait par orgueil, dans cette certitude hautaine de tout maîtriser et d’avoir tout prévu. La douleur sifflait à ses oreilles trop sensibles, il s’appuya contre la paroi glacée la plus proche qui lui fit l’effet d’une gifle.

Pendant quelques secondes, elle ne s’intéressa qu’à Kingsley qui afficha sans effort la différence existant, persistant entre lui et Artur : il était un maître et le petit Irlandais n’était qu’un élève. Un élève habitué à être premier de la classe brutalement relégué parmi les cancres à la suite d’un examen auquel il était en train d’échouer. Sauf qu’Artur détestait l’échec, abhorrait les derniers rangs, haïssait l’humiliation. Le couteau mordit rapidement sa chair lorsqu’elle se réintéressa à lui. Il avait la désagréable intention que tous ses efforts des dernières années n’avaient servi à rien. Que sans son arc, il n’était rien d’autre qu’un minable malmenée par une dégénérée semblable à sa sœur. Etait-ce ça, le problème, finalement ? Artur s’appuya au mur, la main plaquée sur l’estafilade, s’imprégnant de son sang et surtout de sa vexation. Il devait être capable de se battre, il devait être capable de se défendre. Il fallait qu’il cesse d’être aussi faible et ça commençait maintenant. - Tu t’es bien amusé, c’est bon ? Elle a un pauvre poignard et un demi-litre de sang en moins la minute Artur, tu dois pouvoir gérer ça, pour l’amour de dieu. Il est temps maintenant. Tue-la. Il n’en fallait guère plus pour le convaincre : Kingsley voulait avoir des informations un peu plus tôt, il n’en était de toute évidence plus question. La colère déformait les traits de l’irlandais, dirigée autant contre lui-même que vers la dégénérée qui tenait toujours son arme. Plus pour longtemps. Artur ferma les yeux un instant, jetant un regard noir à la jeune fille. Se préparant mentalement à souffrir davantage. Ses mains tremblèrent légèrement lorsqu’il mit sur ses oreilles ses boules quies sans la quitter du regard une seule seconde. Ses doigts glissèrent dans son dos, sortir l’arme jusque là tenue à distance pour lui éviter l’évanouissement. Les boules quies n’allaient servir à rien, juste à lui éviter de tomber dans les pommes et de hurler de douleur. Mais il détestait l’échec.

Un premier tir explosa un genou, le second l’autre, le troisième la mit en joue. Sans trembler, alors que les yeux d’Artur pleuraient de douleur sans lui en demander l’autorisation. Ses tempes battaient au rythme de son cœur, ses oreilles sifflaient, la nausée allait en grandissant. La migraine, elle, se préparait pour débarquer d’ici quelques minutes une fois les sifflements estompés, et le laisser vider son estomac. Mais il avait quelques minutes devant lui. « Je croyais qu’il fallait lui extirper des informations ? » Il pointait la tête jusque là, le canon du flingue descendit vers le bas ventre de la dégénérée. « Il parait que ça fait aussi mal que chez un mec. » Le regard d’Artur glissait de Kingsley à la mutante sans la moindre émotion, tout restant calfeutré avec interdiction d’y penser. La douleur était un memento suffisant pour le convaincre de ne pas trembler, de ravaler l’acide qui lui brûlait la gorge. « T’as le choix, tu craches ce que tu sais et c’est ta tête qui explose, ou tu te la fermes et ce sont tes ovaires qui terminent en charpie. »

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Cesare DeMaggio
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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeJeu 22 Oct 2015 - 22:12


radcliff's fair : pnj aria demaggio.

Oui, elle savait ce qui allait arriver. Ce qui se profilait, là, dans les ténèbres qui les entouraient tous les trois : quelque part, dans les entrailles de la DeMaggio, résonnait une assurance qu’elle n’avait que trop souvent connue. Combien de fois avait-elle valsé avec la Faucheuse, aux bords du gouffre qui séparait la vie et à la mort ? Combien de fois l’avait-elle fait à cause de gens comme Kingsley Moren ? La furieuse créature qu’elle était ne se débattait plus comme une sauvage, le souffle court, ses poumons incapables d’avaler les quantités d’air dont elle aurait eu besoin pour sauver sa vie. Courir lui était impossible – non seulement à cause du sang qu’elle avait perdu, mais aussi parce que sa trachée la brûlait plus que jamais. L’échappée n’était pas une option ; se battre jusqu’au dernier instant était son seul Salut – mais jamais Aria n’avait cru pouvoir être de taille pour affronter un homme comme le chasseur vicieux qu’elle avait la désagréable impression d’avoir connu toute sa vie. Son sous-fifre était tout de suite, bien moins effrayant ; guère impressionnant – et si elle attardait des œillades haineuses sur le Moren, à l’autre, elle n’accordait que ces moqueries belliqueuses qui hurlaient l’orgueil. On lui avait appris à embrasser tout ce qu’elle était, la chasseuse taillée pour la lutte, jusqu’au dernier moment : ses doigts ne lâchaient pas le couteau entre ses doigts, quand bien même de furieux frissons parcouraient son échine, son corps tout entier. Ils ne trahissaient pas une quelconque peur, mais le froid – le froid glacial qui venait de s’installer sous son épiderme. L’approche, surréelle et inquiétante, de la fin. « Tu t’es bien amusé, c’est bon ? Elle a un pauvre poignard et un demi litre de sang en moins la minute Artur, tu dois pouvoir gérer ça, pour l’amour de dieu. Il est temps maintenant. Tue là. » les yeux bleus rageurs de la DeMaggio trouvèrent la silhouette de Kingsley ; c’était une putain d’ironie, la pire ironie qui soit, qu’elle tombe par la volonté de ce type en particulier : à croire que ç’avait toujours été écrit dans l’histoire de leur relation, chaque moment où ils s’étaient croisés. Chaque fois où il avait atteint sa vie de son aura perfide. Le temps passait sûrement différemment dans la réalité que dans son esprit confus ; au moment de tenter de se décoller du mur, la chasseuse eut l’impression que des heures étaient passées – mais enfin, elle avait amassé un semblant d’énergie. Elle devait faire quelque chose, au moins en précipiter un des deux dans les affres de l’Enfer avec elle – et malgré les circonstances, malgré les apparences, son choix était tout fait. Aria n’avait pourtant parcouru qu’un pas à peine, un mouvement rageur et incontrôlé, lorsque la détonation explosa, se répercutant à travers les murs qui les emprisonnaient. La douleur la paralysa dans un souffle ; elle vacilla, vacilla – sans tomber pourtant, il y avait dans ses tripes une détermination de plomb qui la maintenait sur ses jambes, tremblante de la tête aux pieds.

Pour une seconde, avant que le deuxième coup ne parte, la balle aussi meurtrière que la précédente : si elle s’était portée sur une jambe jusque-là, ses deux genoux étaient en miettes désormais, la chute était irrémédiable, fatale, annonciatrice de l’approche de l’instant fatidique. Elle aurait voulu pourtant, ne jamais faiblir, ne jamais fléchir, ne jamais se retrouver rabattue au sol, un gémissement de douleur trahissant ses peines secrètes – le cri que d’autres auraient lâché, elle le retint avec force entre ses lèvres, à s’en mordre la langue jusqu’au sang, à s’en détruire les cordes vocales. Défiante jusqu’au bout, jusqu’à ficher dans les yeux de son bourreau, ses prunelles cristallines. La tête lui tournait, à ses tempes le sang tambourinait comme un guerrier solitaire ; la vie, la vie palpitait à toute vitesse à travers son corps, dans une course effrénée qui cherchait, il lui semblait, à rattraper les années qu’elle allait perdre. Là, maintenant, le canon de l’arme froide dirigée sur elle. « Il parait que ça fait aussi mal que chez un mec. » elle ne savait même pas de quoi il parlait, peut-être était-ce là son unique chance de paraître brave : c’n’était pourtant en rien du courage, simplement son esprit qui noyait les mots et fuyait à toute allure. Là-bas, loin, dans le jadis désormais inatteignable, la vie qu’elle n’aurait jamais. Et ces désirs incandescents dont elle avait eu tant besoin, pour survivre jusque-là : se venger, un jour – ça n’arrivera jamais, maintenant. « T’as le choix, tu craches ce que tu sais et c’est ta tête qui explose, ou tu te la fermes et ce sont tes ovaires qui terminent en charpie. » elle le dévisagea, alors même que sa vue était troublée par l’acide mélange de larmes et de douleurs qui bordaient ses paupières ; qu’est-ce qu’il voulait qu’elle lui dise, franchement ?! Rares étaient les choses qu’elle connaissait, et elle préférait se faire découper en petits morceaux, pièce par pièce encore vivante plutôt que de les cracher à qui que ce soit. Surtout pas à lui. D’un geste vif de la tête, elle retrouva Kingsley dans les ténèbres, forçant un ricanement pour garder contenance, malgré l’arôme ferreux du sang sur ses papilles. « Et- qu’est’c’que j’suis censée savoir, hein ? » la vilénie avait suinté dans ses mots, la dernière arme qu’elle possédait, avant qu’elle n’observe son futur bourreau à nouveau. Qu’est-ce qu’ils attendaient d’elle ? Qu’elle vende son frère comme un vulgaire morceau de viande en l’échange de quelques secondes de clémence ? La croyaient-ils vraiment stupide à ce point ? Désespérée à ce point ? Oh, probablement qu’en elle, quelque part, elle avait toujours su que ça se terminerait comme ça – ils n’étaient pas une surprise. Ils étaient le courroux venu frapper à sa porte bien trop tôt, mais ce qu’ils faisaient, ce qu’ils lui infligeaient, elle s’y était préparée dès le jour de sa naissance. « Désolée d’te décevoir. » lâcha-t-elle d’une voix plus faible qu’elle ne l’aurait voulu. « J’étais trop occupée à être enfermée dans une cave pour savoir quoique ce soit. » son cœur allait lâcher, c’était l’impression qu’elle avait, à chaque mot faiblard qui passait sa bouche sèche. « Il le sait bien. » et avec toute la haine qu’elle pouvait avoir en réserve, elle désigna Kingsley d’un regard. Peut-être bien que son esprit aurait pu encore, calculer, peser savamment ses gestes et trouver de quoi répondre par les armes, sa force, ce qu’elle avait appris. Mais elle n’était plus que bonne à ramper pourtant, ramper et se vider de son sang – ou mourir dans les flammes qui ravageaient tout à l’extérieur. Alors pourquoi ? Chaque battement de son cœur était voué à être le dernier, un fait qu’elle acceptait avec une froideur dramatique ; c’qui lui déplaisait surtout, c’était de voir ses derniers instants suspendus à la volonté de deux parfaits connards. « Alors vous pouvez aller vous faire foutre. » imperceptiblement, faiblement, ses doigts se resserrèrent autour du poignard qu’elle avait pris au gamin, elle s’y raccrochait comme à sa dernière volonté – elle pouvait choisir elle, ce qui adviendrait ensuite. S’il le fallait, elle se trancherait elle-même la gorge plutôt que de prolonger cet entretien pitoyable. Elle était prête à l’faire, prête à commettre ce dernier geste, pour ne pas laisser à ses ennemis le privilège de choisir sa destinée.
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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 22:21

Death is everywhere
Si l’avocat avait pris de jeunes sous son aile ces derniers temps, c’était pour deux raisons, l’une officielle, l’autre plus personnelle : la première, c’était bien sur par devoir auprès des siens, de faire de la prochaine génération des chasseurs qualifiés, préparés à affronter tous les types de monstres, prêts à en découdre pour protéger les leurs et loyaux à leur cause jusqu’à la mort. Ça c’était pour la bienséance et le public, alors que la seconde était bien plus … égoïste : Ces mouflets parce qu’à ces yeux ils n’étaient encore que des enfants ou presque, éprouvaient sa patience et le forçait à demeurer plus … Pondéré. Il savait que lorsqu’il chassait trop longtemps seul, il sombrait dans une espèce de transe sanglante, et sa maestria s’émoussait dans une brutalité qu’il regrettait, vaguement, en fixant ses chemises ensanglantées là où il aurait pu agir bien plus proprement. Avec Satoko, Artur et même Rosa, il était obligé d’intervenir par étape, il ne pouvait pas se contenter de coller une balle entre les deux yeux du premier mutant qu’ils croisaient, cela manquerait cruellement de pédagogie. Non, il devait faire l’effort de vacciner, de neutraliser, afin que les lionceaux se fassent les crocs sur de la gazelle, avant de s’attaquer à de plus gros bouts de viande, et ce n’était pas plus mal au final. Au moins, il revoyait ses basiques lui aussi, et ce retour aux standards étaient parfois une leçon d’humilité. Enfin, même si en l’occurrence, Artur n’était pas un modèle de patience et de Self control, mais il faut bien commencer quelque part non ? Il haussa les épaules en fixant le dos de sa main :

- Si elle dit qu’elle ne sait rien, à quoi bon insister ? Nous coincerons Cesare un jour ou l’autre, il suffira de lui agiter un vêtement rougi de sa chère cadette pour qu’il déboule comme un taureau dans l’arène… Parfois, les interrogatoires sont plus une perte de temps et d’énergie qu’un investissement notable …

Avant qu’il n’ait le temps de rajouter quoique ce soit, Azaria se mit à cracher sa bile, le fixant avec un regard ampli de haine auquel il répondit d’un sourire aimable et terrifiant : la petite ne se rendait pas compte ne serait ce que de la chance qu’elle avait eu de grandir dans une si noble famille, malgré son sang souillé, et que ses parents aient eu trop grand cœur pour ne pas la tuer le jour même où elle fut dépistée. Evidemment, comme tout ceux de sa Race, elle n’était bonne qu’à leur en vouloir, à la démence et la mauvaise foi. C’était bien sur toujours eux les méchants, les chasseurs, les hommes qui oeuvraient pour que le monde tourne tout simplement rond, ceux comme Azaria ne comprenaient pas ce qu’était l’honneur, le bien, la dévotion à une sainte cause. Non, ils étaient égoïstes, des damnés égoïstes qui ne pensaient qu’à leur propre survie, à la reproduction de leur espèce dégénérée, sans songer que, peut être, la vérité étaient ailleurs. Tant pis, ce n’était pas son rôle de sauver ces pauvres hères de leur sort : il n’était pas un saint Pierre précheur, mais un saint Michel vengeur, un bras armé du seigneur. Et Artur le serait aussi.

- Fais la taire Artur je te prie, elle n’est rien d’autre qu’un monstre, comme tous les autres… Et à l’arme blanche je te pris, je n’ai pas envie que tu rendes ton repas dans ma voiture sur le chemin du retour …

Kingsley releva le menton, s’approchant enfin pour prendre l’arme de poing du jeune chasseur pour lui tendre son propre couteau de chasse, un geste significatif pour quiconque connaissait l’avocat : son couteau, il y tenait beaucoup, et des dizaines de gorges mutantes s’y étaient frottés dans un ultime gargouillement …

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Artur Kovalainen
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MessageSujet: Re: (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god.   (Azaria's Death) Kill one man, and you are a murderer. Kill millions of men, and you are a conqueror. Kill them all, and you are a god. Icon_minitimeVen 30 Oct 2015 - 15:45

Azaria's death
Kingsley & Artur



Il détestait l’échec. Ce n’était même pas une question d’arrogance ou d’orgueil – bien qu’il faille avouer que tout cela devait tout de même jouer une grande part dans son attitude – mais plus de frustration : Artur détestait l’idée même de ne pas avoir trouvé la bonne solution, de ne pas avoir donné la bonne réponse, de ne pas avoir une fois de plus prouvé qu’il maîtrisait son sujet de A à Z. L’incertitude ne faisait pas partie de son vocabulaire, au même titre que l’infériorité. Tout dans l’attitude de la dégénérée lui clamait son erreur d’appréciation du danger, tout dans le dédain déçu de Kingsley exprimait son erreur de jugement. En punition, peut être, pour l’ensemble de son insuffisance, Artur n’hésita pas davantage pour sortir de son dos l’arme à feu remise un peu plus tôt par Kingsley. Et si ses doigts se hâtèrent de placer dans ses oreilles ses boules quies habituelles, si son bras trembla légèrement sous la tension et l’appréhension, il n’attendit pas davantage une fois l’ordre donné pour faire exploser les genoux de la mutante qui s’écroula sans aucune grâce. Son poing se serra sur la crosse du revolver, son ton devint acide alors même que la nausée l’envahissait et la migraine explosait à ses tempes. La douleur, bien présente, brûlait son attention, l’assourdissait. Sa voix, elle, se contentait de retranscrire la colère qui coulait dans ses veines et battait dans sa mâchoire comme une substance aigre versée de force sur sa gorge. Il lui donna le choix, se plaisant sans hésitation à viser le bas-ventre de la dégénérée. « Et- qu’est’c’que j’suis censée savoir, hein ? » Impassible, il lança un coup d’œil rapide en direction de Kingsley. - Si elle dit qu’elle ne sait rien, à quoi bon insister ? Nous coincerons Cesare un jour ou l’autre, il suffira de lui agiter un vêtement rougi de sa chère cadette pour qu’il déboule comme un taureau dans l’arène… Parfois, les interrogatoires sont plus une perte de temps et d’énergie qu’un investissement notable… D’un mouvement de tête, Artur accusa réception mais hésita à tirer, curieux de savoir ce qu’elle pouvait bien avoir à rajouter. « Désolée d’te décevoir. J’étais trop occupée à être enfermée dans une cave pour savoir quoique ce soit. Il le sait bien. » Si elle comptait l’émouvoir avec ça, elle était bien loin du compte. Il avait envie de vomir, il avait envie de se réfugier dans son appartement et de s’éloigner au plus vite de toute source de bruit. Et mieux encore : il avait envie de passer ses nerfs sur elle pour lui faire payer et son humiliation, et cet usage de l’arme à feu auquel il avait été contraint. « Alors vous pouvez aller vous faire foutre. »

Discipliné, Artur ignora chacun des propos de la mutante. Elle était ridicule, à ainsi perdre son sang, à ainsi se déliter au sol et à tout de même s’obstiner dans une vaine insolence. Tout ce qu’il souhaitait savoir, c’était s’il pouvait enfin en finir avec elle et surtout de quelle manière ? L’étrangler ? Trop long. Lui faire exploser et les ovaires, et la cervelle ? C’était tentant mais Artur savait très bien que ses oreilles ne le supporteraient pas. Et que s’il voulait conserver un peu de son ouïe, il devait éviter ce genre de réjouissance.

- Fais la taire Artur je te prie, elle n’est rien d’autre qu’un monstre, comme tous les autres… Et à l’arme blanche je te pris, je n’ai pas envie que tu rendes ton repas dans ma voiture sur le chemin du retour… D’une main légèrement tremblante, Artur récupéra l’arme avec un certain respect, l’échangea contre le flingue, le soupesa avec appréciation. Au moins, avec un poignard, Artur pouvait pleinement s’exprimer sans crainte d’en subir les conséquences pendant les heures à venir. Fermant un instant les yeux pour chasser sa migraine ou l’ignorer, il en profita pour faire le point. Et se concentrer. Lorsqu’il releva la tête pour planter son regard dans celui de la chasseuse, il avait presque un sourire aux lèvres. Achever le travail, maintenant. Faire en sorte d’être à la hauteur des enseignements de Kingsley, éliminer une menace, se prouver à lui-même qu’il était capable et tout à fait apte à tuer sa sœur s’il devait urgent de s’occuper de son cas. S’humectant les lèvres du bout de la langue, il resserra sa prise sur le manche patiné de l’arme, attrapa sans aucune douceur les cheveux de la mutante et découvrir un gargouillis carmin, brûlant, répandu sur la lame. Aucune fioriture mais pas de précipitation : il s’agissait d’être fin dans l’exécution. Artur relâcha sa respiration, s’appliquant à être impassible et à ne rien laisser paraître de l’angoisse qui venait subitement de s’emparer de lui. Il ne ressentait rien. Strictement rien. Aucune culpabilité, aucun dégoût, aucun remord… mais aussi aucune satisfaction. Il ne sentait rien d’autre que la chaleur du sang de la jeune fille qui poissait déjà entre ses doigts, que le contact râpeux de l’arme nonchalamment essuyée sur la tenue de la mutante, que le fantôme de ses cheveux encore présent dans ses mains décrispées, comme les fils d’une broderie qu’il aurait arrachés. Pendant quelques battements de cœur, Artur resta figé, le souffle court, analysant ses ressentis avec un détachement malsain. Rien. Il était vide de toute émotion, exempt de la moindre horreur, vide d’une seule once de jubilation. Et cela l’angoissait plus que tout le reste.

Sa poigne se desserra, il se vit s’éloigner du cadavre, tendre la lame nettoyée vers Kingsley, le visage absolument neutre. Il devait maintenir les apparences, il devait réagir, faire quelque chose. Mais il était incapable d’articuler le moindre mot, incapable de poser le doigt sur la source de cette profonde angoisse qui lui nouait les tripes. Mais il devait réagir, sinon Kingsley risquait de se méprendre sur son absence d’émotions. La force de l’habitude aidant, Artur fit éclore sur ses lèvres un petit sourire rêveur. Comme s’il était encore en train de se rendre compte de ce qu’il venait d’accomplir. Jamais encore il n’avait été aussi détaché. En général, même si l’hypocrisie faisait partie de sa manière d’être, elle ne faisait que masquer l’exact opposé de ses émotions. Là… il devait tout créer. Inventer. Simuler et non falsifier. Son sourire se raffermit, ses yeux se figèrent dans ceux de son mentor. « Merci, merci d’être aussi patient avec moi, même si j’ai de toute évidence quelques progrès à faire. » Il reprenait le contrôle de ses actes, retrouvait son équilibre. Sa chute libre, il l’avait enfin faire cesser. Ses yeux tombèrent sur la mutante, allèrent y cueillir son propre poignard qu’il nettoya consciencieusement avant de le ranger. « Je peux t’offrir un verre pour fêter ça ? » Il se reprenait peu à peu, commençait même enfin à goûter aux conséquences de ce sang qui poissait toujours entre ses doigts, comme un rappel de ce dont il était réellement capable à présent. Il n’était plus un novice parmi d’autres, il n’était même plus un apprenti dans un sens. Et s’il devait un jour s’occuper de sa sœur, s’il devait un jour sentir son sang à elle suinter entre ses doigts et bien… il ne ferait que venir s’accumuler sur celui d’autres mutants. Un petit sourire à son image s’étira sur ses lèvres : amusé, satisfait. Et incroyablement faux. Si faux, même, qu’Artur l’ignorait. Il était incapable de savoir ce qu’il ressentait réellement, jonglait entre faux-semblants et hypocrisie depuis si longtemps que tout en lui respirait le mensonge, jusqu’à ses propres pensées.  

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