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 don't become a ghost without no colour (malachi)

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Octavia Lovecraft
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MessageSujet: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeMar 18 Aoû 2015 - 21:05

Just have to move the bats out of your head.
CRACKLE BONES
Les flocons de neige s'écrasaient dans son dos tandis qu'elle filait dans la nuit blanche de Radcliff. Légère comme le vent, tâchant de ne pas trop secouer ce qu'elle avait soigneusement fourré dans son gros sac à dos, il devait être près d'une heure du matin lorsque la cambrioleuse arriva chez les Porter. Tournant la poignée de la porte d'entrée sans prendre la peine de s'annoncer, Octavia sourcilla en notant une résistance de celle-ci. Fermé. La secouant un instant en vain, elle recula d'un pas en inclinant la tête dans la direction des fenêtres. Aucune lumière à l'étage. Voilà qui était étrange. Sans se laisser abattre, marmonnant tout en se dirigeant d'un pas décidé à l'arrière du Manoir, elle s'arrêta après une minute devant la porte donnant sur le jardin. Fermée aussi. Soufflant d'exaspération dans son écharpe.  « Bordel. Quelle bande de couilles molles. » Non mais c'est vrai, quelle idée de fermer le Manoir ? C'était pas ça qui allait empêcher quiconque de rentrer, d'abord. Posant lourdement son sac, en ouvrant la poche avant avec précipitation, elle ne tarda guère à en sortir de quoi crocheter la serrure. Ce ne serait pas la première fois qu'elle s'introduisait chez eux par effraction, bien qu'elle l'ait toujours nié. L'essentiel était qu'elle n'ait jamais rien volé, hein ? Bon. En quinze secondes, elle pénétrait dans la chaleur de la demeure, refermant soigneusement derrière elle. Ôtant son bonnet tout en ébouriffant ses boucles brunes, elle les attacha rapidement au dessus de sa tête avant de laisser ses affaires un peu partout derrière elle à mesure qu'elle progressait vers le salon. Un bonnet dans une pièce, des gants dans l'autre, une écharpe sur le rebord de la fenêtre et sa veste trempée sur la table de la cuisine. L'oreille tendue, la brune s'assura d'être seule en progressant doucement dans le Manoir. Elle n'avait pas à y cacher sa présence mais cheminait à pas de loups. Vieux réflexe. Ces brèves minutes d'exploration lui confirmèrent qu'il n'était nulle autre âme qui vive en ces lieux, et de nouvelles protestations fleuries résonnèrent entre les murs. Où étaient-ils, tous ? Continuant à farfouiller un peu partout pour tuer le temps, ce ne fut qu'une demi-heure plus tard que la porte d'entrée finit par s'ouvrir.

« Bah enfin, c'pas trop tôt. T'as une vie maintenant, pour pas être rentré à une heure pareille ? » Sourcil arqué d'un air franchement inquisiteur, tête légèrement inclinée pour apercevoir Malachi. On aurait presque cru une épouse aigrie, hors contexte. La brune ne décroisa pas ses jambes, laissant ses bottines sagement posées sur la table basse du salon, la neige ayant achevé de s'égoutter sur celle-ci en y formant une flaque parfaitement circulaire. Les emballages vides des gâteaux secs qu'elle avait dévoré dans les placards du professeur trônant fièrement à côté d'elle sur le canapé, les miettes éparpillées sur sa chemise en jean. Notant le regard qu'il avait posé sur elle, elle songea naïvement que c'était ça qui le faisait tiquer, et pris donc le soin de secouer le tissu pour laisser les petits fragments s'éparpiller sur le canapé. Voilà, c'était sûrement mieux. « Ben dis donc, sympa l'accueil. T'es pas content d'me voir ? » Un grand sourire exagéré creusant ses joues de deux fossettes, battant des cils d'un air angélique. Encore un peu et elle aurait presque eu l'air innocente. Sautant sur ses pieds en se rappelant subitement la raison première de sa venue, la brune leva un doigt à l'adresse de Malachi en lui intimant d'attendre une seconde avant de parler. Jetant quelques affaires hors de son sac sur le tapis, à savoir un poignard, une pince coupe-câble et une clé plate, la brune poussa une exclamation victorieuse en parvenant enfin à en extirper la boîte qu'elle avait apporté pour l'occasion. Un semblant de papier cadeau scotché à de multiples endroits tout autour du carton assorti d'un ruban défrisé, ça ne payait pas de mine, mais elle était fière, Octa, vraiment. « Bon je sais, j'suis grave à la bourre. Mais j'voulais que ce soit parfait. Joyeux Noël, mon vieux ! » Sourire toutes dents exposées, elle lui tendit le paquet à bout de bras. « Je sais que l'paquet est merdique à mort, mais j'sais pas les faire. Puis j'ai manqué de temps aussi. » Sans préciser qu'elle avait effectivement manqué de temps avant que les propriétaires de la maison ne rentre. Alors qu'elle était en plein atelier papier-cadeau au milieu de leur salle de séjour. Une galère sans nom, mais elle y était arrivée. C'était d'ailleurs chez eux qu'elle avait déniché ce service à thé, encore enveloppé dans le papier à bulle dans sa boîte, au milieu de tas d'autres cartons qui n'avaient pas été sortis depuis le vingt-cinq décembre. C'était devenu une manie pour la voleuse de s'attarder dans les cuisines lorsqu'elle débarquait pour un pillage, et ce depuis des mois. Depuis que cette mutation l'avait frappé et que seul Malachi avait été en mesure de la calmer. Depuis ce jour, elle se l'était noté. Il aurait son service à thé en remerciement. Bon, c'est clair qu'elle ne s'y connaissait pas franchement dans le domaine. Elle avait tâché de taper chez une famille aisée, qui ne se payerait sûrement pas un service à deux francs, et qui plus est dont la maison ressemblait un tant soit peu à celle du prof. Ben oui, si les décorations étaient ressemblantes, c'est qu'ils laissaient sûrement reposer leurs petits sachets dans le même genre de tasse. Parée de sa logique imparable, elle était ainsi parvenue à le dénicher quelques jours plus tôt. Et elle attendait impatiemment qu'il ouvre la boîte pour découvrir sa réaction. Fallait dire qu'elle ne faisait jamais de cadeaux Octa. Les seuls qu'elle avait pu faire, c'était à Garrett, mais c'était pas pareil. Il suffisait de lui ramener quelques bds et c'était le plus heureux du monde. Non, avec Malachi, ç'avait été un véritable challenge. Et elle espérait l'avoir remporté haut-la-main.
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeJeu 20 Aoû 2015 - 16:22


Well I didn't expect you tonight, but I'm glad you're here



MMalachi ne rêvait plus que d’une seule chose : de rentrer chez lui de s’enrouler dans la couette la plus épaisse de la maison, et d’hiberner pendant dix heures d’affilées. La journée avait été éprouvante, exténuante même : il avait donné cours à l’université toute la matinée, au lycée l’après-midi, puis il avait été assigné à la permanence de surveillances des étudiants collés jusqu’à la fin de l’après-midi, activité qu’il exécrait, s’ennuyant plus encore que ses étudiants dans ces moments-là. D’ailleurs la plupart du temps, il les laissait partir en avance pour pouvoir rentrer lui-même plus vite chez lui : il ne disposait que de quelques heures pour voir sa femme avant qu’elle ne parte en mission dieu savait où, et il ne manquerait ces heures précieuses pour rien au monde. D’ailleurs ce soir-là, lui aussi était de sortie, n’ayant prévu d’héberger personne ce soir, il pouvait se permettre de braver le couvre-feu à son tour. Il avait rendez-vous avec Jarod Foss l’un des barmen du Burning desire et bon ami, qui était également un de ses indics sur les agissements des chasseurs. Souvent en fin de garde, ces derniers venaient se délasser au club de strip tease et, la fatigue et les vapeurs d’alcool aidant, leurs langues se déliaient non loin des oreilles indiscrètes du jeune homme, qui ne manquait pas de tout rapporter en détails au motiopathe. Le souci, c’était que le shift de Jarod était bien évidemment de nuit et, comme ce soir, Malachi avait dû l’attendre à minuit, dans le froid, jusqu’à ce qu’il puisse se libérer le temps d’une pause clope et de quelques confidences. C’était peu compte tenu des risques qu’il prenait pour venir le voir en pleine rue, mais ses informations-là étaient précieuses pour l’organisation. Jarod étant d’un naturel méfiant, il ne se confiait qu’à son ami, contraignant Malachi à plusieurs excursions nocturnes par mois, un exploit pour le mutants si peu à l’aise avec ce genre de situation.
Quand Malachi enfonça sa clé dans la porte de l’entrée, il était épuisé, physiquement et moralement : Sa jambe le faisait souffrir et, surtout, il avait utilisé son don en latence toute la journée ou presque : il y avait des hunters de partout, absolument de partout, grouillant comme des fourmis autour d’une cuillère de confiture, au campus, au lycée, dans les rues le soir… Il devait déployer des trésors d’inventivité pour les éloigner de ses étudiants mutants, de lui-même … tant et si bien qu’il avait senti toute la journée comme une tension au niveau de ses nerfs optiques, signe que ses yeux étaient sur le point de changer de couleur, pour mieux dévoiler sa véritable nature encore secrète. Alors oui, il ne rêvait que d’une bonne nuit de repos, et de mettre son don en sourdine quelques jours.

Loupé.

Il aurait du deviner avant même de passer la porte du salon que c’était Octavia qui s’était invitée chez lui, déjà du fait de l’heure tardive d’abord, mais surtout parce qu’il suffisait de suivre les miettes par terre et les vêtements semés ça et là pour que ces derniers le fassent remonter jusqu’à la jeune voleuse aux manières limitées. Elle l’attendait sur le canapé, les commissures de lèvres pleine de chocolat et de noisettes, ses sourcils froncés dans un air sévère qui ne lui seyait absolument pas.

- J’étais sorti.

C’était évident, laconique, et cela traduisait parfaitement la lassitude du professeur qui se déshabillait lentement, ôtant gants, écharpe et manteau de moto pour tout faire sécher sur le dossier d’une chaise, passant ses mains dans ses cheveux aplatis par son casque : ses traits étaient tirés, il était cerné, et ses yeux étaient parcourus d’ondoiement fluorescents tout sauf naturels. Il soupira avant de se retourner vers la jeune femme pour s’asseoir sur son fauteuil, en face d’elle :

- Ne dis pas de bêtise Octavia, je ne m’attendais pas à te voir ce soir, c’est tout, et …

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà la tornade brune se redressait d’un bond, le doigt levé, farfouillant dans son sac, posant des outils tous plus inquiétants les uns que les autres sur la table basse en marmonnant. Malachi laissa échapper un soupir dépité : dans quels ennuis s’était-elle encore fourrée avec tout cet attirail dans son sac ? Finalement, elle en extirpa un petit carton couvert de papier cadeau usé, entouré d’un ruban tout aussi fatigué. Un cadeau. Elle lui avait fait un cadeau. Malachi faillit lui demander où elle l’avait volé, mais premièrement c’était grossier, et ensuite il ne voulait pas éteindre la lueur de fierté et d’excitation dans les yeux de la jeune femme. Mettant sa lassitude et sa mauvaise humeur de coté, Malachi sourit, prenant le paquet dans une main, délicatement :

- Tu es adorable en tout cas. Merci Octa.

Il l’embrassa sur la tempe, un peu comme un père ou un frère aurait pu le faire, avant de se rasseoir un peu maladroitement –bon sang que sa jambe lui faisait mal- dénouant le ruban alors que le papier cadeau se déchirait presque de lui-même. Il posa le coffret délicatement sur la table pour l’ouvrir : sur un coussin en taffetas bleuté reposait un set de 4 tasses en porcelaine fine accompagnées de leurs coupelles et d’une cuillère en argent. Le sucrier était un fer blanc et la théière en porcelaine également, peinte de décorations florales typiquement anglaises. C’était kitsch, de bonne facture et très british. Tout ce qu’aimait Malachi. Il sourit à la jeune femme :

- Tu n’aurais pas du, elles sont vraiment vraiment magnifiques. Je n’ai rien pour toi, je ne m’attendais vraiment pas à un cadeau de noël à quelques jours de la St Valentin. Merci encore.

Il les essuya soigneusement avec un chiffon duveteux, avant de se redresser avec précaution :

- Il y a une tradition au pays de Galles, quand on se voit offrir un service à thé, on doit le baptiser avec du Whisky, pour maintenir la chaleur des relation entre le bienfaiteur et celui qui reçoit le cadeau. Je ne peux décemment couper à la tradition ! je reviens.

Il se traina en boitant un peu jusqu’à la cuisine pour aller chercher un vieux scotch ambré, mais ne revint pas seul. Entre ses jambes, un petit chiot glissait sur le parquet en couinant, sa petite queue blanche tachetée de noir fouettant l’air avec enthousiasme. Le petit dalmatien sauta agilement sur le canapé à coté d’Octavia, reniflant les miettes sur son pantalon avant de tendre le museau vers son visage pour essayer d’attraper les restes de cookies sur le coin de sa bouche.

- Je te présente Pongo, Yookie, Patch, je t’en passe et des meilleurs. Mes petits neveux ne se sont pas mis d’accord sur le nom encore, et de toute façon il ne répond pas encore quand on l’appelle, alors c’est un peu à la carte.

Le chiot aboya joyeusement comme pour appuyer les commentaire de son maitre, reniflant le cou de la jeune femme avec application. Malachi tendit l’une des tasses remplie à moitié de liquide ambré, avant de se servir la sienne, à ras bord. Quitte à veiller, autant le faire avec un bon Whisky et un feu de cheminée.

- Cheer. Alors raconte-moi, qu’est ce qui t’amène ce soir ? La literie te manquait, tu avais besoin d’un vrai lit pour ce soir ?

Une blague, un peu lasse, mais c’était toujours ça. Il prit une gorgée d’alcool, attendant patiemment qu’Octavia fasse la conversation. Lui était bien, bien trop fatigué pour ça.


© charney
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeLun 7 Sep 2015 - 22:55

Just have to move the bats out of your head.
CRACKLE BONES
Son vieux paraissait éreinté, et la brune l'observa un instant supplémentaire tandis qu'il s'installait en face d'elle. Le pauvre. Elle n'aimait définitivement pas le voir comme ça. Espérant que son cadeau égayerait sa soirée, elle en trépignait presque comme une gosse lorsqu'il réceptionna le présent, la qualifiant d'adorable. « Moi ? Toujours. »  C'était pourtant bien la première fois de sa vie qu'on le lui disait, sans ironie en plus de ça ! C'en était presque gênant, tiens. Elle reçut docilement le baiser sur sa tempe, geste qui lui aurait hérissé le poil contre toute autre personne s'y osant. Mais plus avec Malachi. Plus depuis un bout de temps. Suivant avec attention la découverte du professeur, guettant chaque réaction avec une appréhension mêlée à une impatience qui l'aurait presque poussée à tout déballer elle-même, elle soupira de soulagement quand il lui annonça que ça lui plaisait. Avant de s'étrangler à moitié. « Putain, la Saint-Valentin, ce truc à la con ? J'avais presque oublié, tu fais bien d'me le rappeler ! » Elle n'avait jamais compris la stupidité de cette journée si particulière pour les couples, alors, dans sa bouche, sa phrase pouvait paraître suspecte. Sans doute qu'on pourrait même s'y méprendre, songer qu'elle avait un Valentin pour l'occasion. Cette idée qui aurait traversé l'esprit de n'importe qui à son exclamation, tandis qu'Octa pensait à toute autre chose. Au nombre de pigeons qui passeraient à la bijouterie du quartier pour préparer leurs cadeaux, poches qu'elle pourrait  piller comme elle en avait l'habitude à cette date bénite par les pickpockets. Les paroles suivantes de son hôte captèrent son attention, éloignant ses rêves de butin. Sourcils arqués d'un air suspicieux, elle était à deux doigts de lui demander s'il se foutait de sa gueule avant de le voir s'en aller dans la direction de la cuisine. Se retournant sur le canapé tout en penchant la tête d'un air inquiet pour apercevoir si oui ou non, Malachi prévoyait bien de lui servir de l'alcool, le regard de la brune qui s'était posé sur la bouteille se transforma en achevant sa course sur le troisième arrivant. Elle aimait les animaux. Plus que les humains. La vue du chiot modifia totalement les traits de son visage, comme si se tenait devant elle la chose la plus mignonne du monde entier. Elle l'observa tenter d'escalader son bras pour finalement s'intéresser aux derniers vestiges des gâteaux qu'elle avait englouti. « Merde alors, c'est pas permis d'être aussi mignon. Putain, si j'commence à parler comme une conne promets moi de m'achever. » Et à elle d'attraper l'animal sous les pattes pour se l'approprier, grattouillant ses oreilles en aillant tout l'air d'une fille normale. En oubliant presque totalement l'alcool que Malachi lui servait généreusement. Presque. « Euh, bon, pour être honnête, j'bois jamais d'alcool. J'vais faire une exception parce que j'veux pas que... » Se raclant la gorge pour prendre un ton cérémonieux. « ... la chaleur de nos relations se fasse la malle. » Un rire lui échappa après avoir répété à peu de choses près la raison qu'avait énoncée Malachi pour justifier le breuvage. Continuant à enfouir ses doigts dans le pelage tacheté de celui qu'elle dénommerait mentalement Patch, la brune s'empara de sa tasse en jaugeant le liquide, venant l'humer d'une narine suspecte avant de plisser le nez. « Ah bâtard, ça arrache la gueule ça, non ? » C'était sûrement curieux pour une fille comme elle de découvrir le goût de l'alcool si tardivement, elle qui pourtant faisait mine de siroter le champagne aux réunions mondaines avant de le recracher discrètement dans sa flûte,  et qui jamais n'avait laissé la moindre goutte la saouler. Pour tout dire, Octa ne savait même pas quels effets pouvaient procurer l'alcool sur le corps et l'esprit, si ce n'était rendre les chasseurs bien moins alertes et les hommes un peu plus faibles encore. Elle avait toujours eu peur que la moindre gorgée ne lui brouille l'esprit, endormant ses sens pour ne laisser d'elle qu'une coquille vide, comme ces déchets qu'elle enjambait dans la cage d'escalier en rentrant chez elle à Lexington.

« Bon, bah, cheer alors, j'espère que j'vais pas dégueuler partout. » Et sur ce, la voleuse en engloutissait une gorgée, manquant d'avaler de travers en sentant la brûlure du liquide le long de son oesophage, se mettant à tousser si bruyamment que le chiot quitta ses genoux instantanément pour s'aplatir au sol. Tentant de calmer sa respiration tout en tapotant son pantalon pour inviter Patch à s'y réinstaller, elle reporta son regard sur Malachi. « J'promets définitivement rien pour la gerbe, hein. » Dans son élégance innée, la brune fit claquer sa langue contre son palais tout en recommençant à papouiller la boule de poil qui réchauffait ses jambes. « J'venais voir comment t'allais, j'voulais aussi te ramener un pull de la dernière fois mais j'ai oublié. » Noyant la fin de sa phrase dans une nouvelle gorgée qu'elle supporta un peu mieux, sans pour autant réprimer une grimace, la brunette désigna les tasses. « Et puis, j'voulais t'offrir ça aussi. Et puis... » Et puis, elle se gelait le cul dans la pièce qu'elle squattait, studio miteux qu'elle payait bien trop cher pour ce qu'il valait. C'était pas mieux, à l'époque. Mais avoir goûté à un vrai lit, ne pas avoir peur de perdre un orteil lorsque son pied glissait hors de la couverture, tout ça étaient des raisons qui la ramenaient malgré tout encore et toujours au Manoir Porter. Le dirait-elle à haute voix ? Sa fierté était bien trop importante. « J'ai bien fait d'venir. Déjà, t'avais l'air à deux doigts de clamser quand t'es rentré. Heureusement que j'étais là, sinon, c'était pas drôle. Puis, j'aurais loupé le chien. Franchement, j'crois que j'reviendrai pour lui maintenant. Sans vouloir te vexer. » Coulant un regard en biais à Malachi en retenant tous les petits noms qui affluaient à ses lèvres en contemplant l'animal, elle sentait ses joues commencer à chauffer et jeta un énième regard suspicieux au liquide, s'apercevant qu'elle avait peut être oublié de le boire lentement pendant qu'elle s'occupait de Patch. La tasse était déjà presque vide. « Au bout de combien de gorgées j'commence à raconter des conneries ? Parce que j'ai pas de choses très jolies à dire, c'est à tes risques et périls vieux. » Attendant sa réponse tout en portant la tasse à ses lèvres, elle dardait sur lui un regard inquisiteur, ne daignant pas en avaler une goutte avant d'être - ou non - rassurée quant à la sûreté de ses secrets. Jusqu'à ce qu'elle tente de reprendre la parole, le hoquet agitant brutalement sa cage thoracique tandis que Patch esquissait un  nouveau mouvement de recul. Sans doute avait elle bu, parlé, respiré trop vite, et elle leva les yeux au ciel en plaquant une main sur son front qui commençait également à s'échauffer sous ses doigts. « Ok comme ça on a vraiment le putain de cliché. »
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 23:22

“Too much of anything is bad,
but too much good whiskey is barely enough.”  
CRACKLE BONES
La relation entre Octavia et Malachi avait énormément évolué depuis leur première rencontre : à vrai dire, il considérait maintenant Octavia comme un membre de sa famille, une sorte de cousine ou de petite sœur hyper active mais tellement attendrissante. Quand parfois il dispensait ses hôtes nocturnes de sa présence en se réfugiant dans son bureau, il faisait toujours un effort pour Octa, pour s’enquérir de sa santé, de ses activités plus ou moins légales etc. Il était conscient qu’au regard de l’indépendance viscérale de la jeune femme, ce n’était pas ses beaux yeux qui la poussait à venir régulièrement, mais plutôt son estomac trop vide et ses traits trop tirés par le manque de sommeil. Au moins ici Malachi pouvait prendre soin d’elle sans qu’elle ne s’en offusque, ou en tout cas pas véritablement, et il savait qu’elle dormirait sur ses deux oreilles. Quand elle était vraiment épuisée, elle restait parfois plusieurs jours à la maison, ce que ne faisaient presque jamais les autres. Mais voilà, Octa’, ce n’était pas les autres.

Il avait souri alors qu’elle s’enthousiasmait de l’arrivée de la St Valentin : à sa connaissance, elle n’avait pas de Valentin attitré, mais il ne lui avait jamais vraiment posé la question non plus. Aussi, il considéra qu’elle devait trouver d’autres avantages à cette fête, sans poser la question. Il était un peu trop fatigué pour ça, se frottant les yeux en retenant un bâillement. Il se réinstalla dans son fauteuil une fois le Whisky versé, observant la jeune femme fondre littéralement devant le museau humide du chiot. Ca faisait ça à pas mal de gens, même les plus réservés, et Patch était tout sauf un animal farouche : il accueillit les compliments de l’humaine d’un jappement joyeux, se laissant porter en tirant la langue sur le coté, les yeux brillants. Malachi acquiesça à la réplique de son amie avec un début de sourire :

- Je dois m’occuper uniquement de ce qu’il sort de ta bouche, ou on en parle de ton aura rose Barbie ? Bientôt, tu vas exsuder des paillettes je crois.

Il faisait déjà rouler le whisky dans sa tasse en porcelaine quand il remarqua la gène de la jeune femme, qui se retrouvait devant son verre comme une poule devant un couteau : circonspecte. C’est vrai qu’à bien y penser, elle avait déjà dévalisé son frigo, ses placards, mais jamais son comptoir à alcool. Elle avait l’air en effet de ne pas être une grande habituée, vu la manière dont elle reniflait son verre, les ailes du nez frémissante, les lèvres pincées. Ses grimaces étaient tellement flagrantes que Malachi ne put étouffer un gloussement :

- Oui très chère, c’est fort. Mais c’est très bon aussi et, non, en théorie, si tu ne bois que ça et en quantité décente, ça ne te rendra pas malade, promis. Ce n’est pas du fond de cuve que je t’ai sorti là, quand même !

Il leva sa tasse à la santé d’Octavia, et vida sa première tasse cul sec. L’alcool lui réchauffa le palet, alors que les premières notes vaguement sucrées de la première gorgée laissaient place à celles empyreumatiques du cœur de la boisson : Malachi avait toujours préféré les whisky de tourbières et ce gout de cendre et de vieux cuir. Ça lui rappelait son Pays de Galles natal, la pluie battant sur les carreaux, les plaids en tartan et les collines semées de bruyères. C’était de la nostalgie en bouteille, et il regretta un instant de ne pas pouvoir faire ressentir tout ça à Octavia. Enfin, si, il pouvait, mais elle ne comprendrait pas. Laissant le temps à cette dernière de digérer sa première gorgée, il se resservie une rasade presque au bord de la tasse. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas bu autant, si vite, mais après une soirée aussi éprouvante, un peu d’alcool ne serait pas de trop pour l’aider à dormir. Ou à rester éveillé, justement, pour observer la petite voleuse hoqueter en continuant de caresser le chiot qui grattait son jean de ses petites pattes avant avant de s’y installer, le museau dans le pli de son genou. Alors qu’elle cherchait à justifier sa présence ici, le professeur se leva, faisant craquer son dos en grimaçant, avant d’ouvrir l’âtre de la cheminée pour y balancer une des buches qui se trouvait à ses pieds : il avait du mal à se réchauffer de sa virée nocturne, et ne doutait pas que ça ne gênerait pas Octavia. Alors qu’il faisait s’enflammer un peu de papier journal, il bailla cette fois à s’en décrocher la machoire, avant de répondre tranquillement :

- Je n’aurais probablement pas atteint le lit, je me serai endormi sur le canapé. Et ça y est, tu brilles de paillettes, félicitations. Et si t’as des idées de noms pour le monstre, vas y, on a même un tableau exprès pour ça dans la cuisine. Si t’es sage, tu pourrais même le sortir demain matin.

Le feu bien démarré, il retourna à sa place, portant la seconde tasse à ses lèvres. Le gout paraissait presque doux par rapport à la première, signe que ses papilles s’accoutumaient au gout prononcé de l’alcool. Il passa sa langue sur ses lèvres, appréciant la chaleur que lui procurait la boisson, l’enveloppant d’une légère torpeur bienvenue.

- Ça dépend de si tu as mangé récemment ou non. Sinon, ça peut aller vite, mais t’inquiète pas, j’aurais vu et entendu bien pire que tes aventures dernièrement, je crois que je suis vacciné. Sans mauvais jeux de mot.

Il avait dit ça sans vraiment se rendre compte du poids de ses paroles, qui reflétaient ses pensées bien sombres : il avait evité de peu les chasseurs cette nuit, s’était donné quelques sueurs froides , mais pas que. Le visage de Sloane avait traversé son esprit dans un flash au relent de poudre d’arme à feu. Il secoua la tête lentement pour chasser ça de son esprit, puis posa un regard amusé sur la jeune femme qui commençait déjà à se tâter le front en roulant des yeux, inquiète des effets du Whisky sur son organisme, alors que le troisième verre était déjà versé, et la seconde tasse d’Octa remplie :

- Non, le cliché c’est quand tu commenceras à me déclarer ton amour amical sans faille et que tu te mettras à parler au chien en m’intimant de me taire pour entendre ce qu’il répond. Tu n’y es pas encore, loin s’en faut…
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeDim 25 Oct 2015 - 22:09

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« Fond de cuve ou pas, ça m'endort la langue. J'vais plus réussir à parler si ça continue. C'est dangereux, c'truc. » Enfin, tout dépendait pour qui. Cessant de grommeler en sentant le chiot se reposter sur ses jambes, elle en oublia rapidement son envie de râler après tout et n'importe quoi. Observant Patch cesser de s'agiter sur ses genoux pour s'y allonger comme une masse, la brune sentit un rire idiot monter à ses lèvres qu'elle ravala aussi rapidement que possible. Avant de jeter un coup d'oeil à Malachi qui s'affairait près de la cheminée, comme pour s'assurer qu'il ne l'observait pas, son comportement n'ayant rien de bien glorieux. Rassemblant sa concentration tandis qu'il reprenait la parole, elle lui adressa un gracieux doigt d'honneur assorti d'un sourire lorsqu'il lui annonça la couleur de son aura. C'était typiquement dans ce genre de moment qu'elle maudissait sa mutation. C'était comme se retrouver à poil. En encore pire. Un frisson de dégoût vrilla sa colonne à cette image malvenue, tandis qu'elle passait machinalement sa main dans le pelage du chiot. L'idée d'aller le promener ne devait rien arranger à l'arc en ciel qui l'entourait. « Tss. J'te prierais de ne pas mater mon aura comme ça. Quand elle devient rose, t'as plus l'droit, sinon c'est vraiment de la merde en barre, ça m'plaît pas du tout. » Arquant un sourcil à l'adresse de Malachi tout en insistant sur les deux derniers mots, en se doutant pertinemment qu'il n'en serait rien. Elle pouvait toujours essayer, en arborant son regard des mauvais jours.

Suivant du regard son parcours jusqu'au fauteuil, elle se perdit un instant dans ses réflexions. Un peu plus longtemps qu'à l'ordinaire. Avait-elle mangé récemment ? Les gâteaux, ça comptait ? Depuis la veille, c'était sûrement à peu près tout. La brune haussa les épaules en tentant d'arborer un air plus serein. Avant de s'étrangler en entendant son hôte parler de vaccination. Elle lui aurait asséné un coup dans les côtes, s'il s'était trouvé à côté d'elle. « Putain, j'te jure, raconte pas des conneries pareilles. » Mieux valait qu'elle ne s'emporte pas dans l'immédiat, ou elle pourrait fracasser le premier passant venu. Ses nerfs tendus par l'appréhension de se voir submergée par le whisky peinaient à garder ses sens en alerte sans qu'elle ne réagisse au quart de tour. Et puis, les paroles du professeur continuaient à tourner dans sa tête. Vu et entendu bien pire que ce qu'elle pourrait lui dire, la brune en doutait fortement. Pinçant ses lèvres pour tenir sa langue, elle ne put empêcher ses pensées de se perdre un instant. De quoi pouvait-il bien parler ? Avait-il eu des emmerdes, récemment, dont elle n'aurait pas eu vent ? Sa concentration se reporta cependant rapidement sur le spasme secouant son diaphragme toutes les deux secondes, la contraignant à retenir sa respiration dans l'espoir de faire taire le hoquet. Incapable de demeurer immobile plus longtemps. « Eeeeh, mollo, Prof, tout l'monde n'est pas alcoolique chronique par ici ! » Un sourcil arqué, un regard sur sa tasse à nouveau remplie, puis sur Malachi, un doigt pointé vers lui, puis vers la tasse, puis vers elle, avant de reprendre d'un ton narquois. « Tout ça, c'est pour la déclaration d'amitié, c'est ça ? Tu m'ressers pour que j'y arrive rapidement ou quoi ? Parce que franchement : même pas en rêve ! » Et puis merde quoi, elle était plus forte que ça. Ce n'était sûrement pas trois gouttes d'alcool lui retournant le bide qui allaient l'influencer. Cette boisson diabolique n'aurait aucune emprise sur elle, elle se l'était juré depuis qu'elle avait été en âge de comprendre qu'il s'agissait de la source de bien des maux, et que les regards vitreux des fantômes de son quartier se délavaient un peu plus à chaque nouvelle bouteille. « Puis, tu veux que j'te dise ? Vu la vitesse à laquelle tu t'y mets, tu seras passé aux aveux bien avant moi. » Désignant d'un geste du menton le troisième verre de Malachi, un sourire en coin aux lèvres, la brune le contemplait en le détaillant pour la première fois de la soirée. Il ne s'agissait que d'une remarque innocente, sans sous-entendu aucun sur les révélations que pourrait lui faire le mutant. Un simple retour du boomerang qu'il lui avait lancé, en décrivant le comportement qu'elle pourrait avoir après la tasse de trop. Sans se douter réellement du poids que pouvaient porter ses mots. Sans s'imaginer que derrière ses traits plus fatigués qu'à l'ordinaire pouvait se cacher l'inavouable. Parce que depuis le retour d'Evan, Octavia ne s'était pas imaginée une seule fois que les choses pouvaient être compliquées dans la vie de Malachi. Jamais. Jusqu'à ce soir. Parce que ce regard qu'il avait pu avoir, quelques secondes plus tôt, lui était étrangement familier. Ses traits tirés et son apparition tardive n'avaient également rien de communs. Ou avait-elle été si occupée qu'elle n'en avait rien remarqué ? Pourtant, la brune avait une connaissance étendue des ténèbres, décelant dans les regards furtifs et les demi-sourires mille-et-une choses sans n'avoir à extrapoler quoi que ce soit. Avoir grandi en portant son lot de noirceur en son sein l'aidait sans doute à se montrer plus clairvoyante à ce sujet-là, à défaut de l'être énormément dans d'autres domaines. S'emparant de la tasse avec une nonchalance toute feinte, elle y trempa ses lèvres irritées par le froid en sentant un picotement s'en emparer. Puisque Malachi avait tout l'air de déguster chaque gorgée, la brune se décida à laisser infuser le liquide dans sa bouche l'espace de quelques secondes, avant de sentir ses joues s'échauffer légèrement tandis qu'elle l'avalait dans un frémissement écoeuré, élevant à côté de son visage une main crispée, avant de parvenir à ouvrir à nouveau les yeux. « J'comprends pas comment tu fais pour t'enfiler ça, j'ai jamais rien goûté d'aussi dégueulasse. » S'essuyant la bouche du revers de la main avant d'essuyer un oeil humidifié par la puissance du breuvage, elle se figea un instant. C'était une sensation étrange. Comme si ses joues devenaient toutes cotonneuses. Et ses muscles de plus en plus mous. Et son dos de moins en moins contracté. Et ses traits de plus en plus détendus. Le hoquet lui était même passé entre deux phrases entrecoupées. « T'étais parti faire quoi, ce soir ? » C'était plus fort qu'elle. Incontrôlable question posée en dardant un regard innocent sur lui. Parce que désormais que le calme la gagnait, par un miraculeux coup de pouce alcoolisé, elle ne pouvait s'empêcher de laisser le doute l'envahir. Il y avait trop de choses qui, mises bout-à-bout, lui intimaient la certitude que quelque chose de louche se tramait. Quelque chose qui emmerdait Malachi. Quelque chose qu'elle pourrait peut-être l'aider à déballer, désormais qu'elle le voyait enchaîner les verres avec une aisance qui lui aurait presque valu une médaille.
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeMar 3 Nov 2015 - 21:51

“Too much of anything is bad,
but too much good whiskey is barely enough.”  
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Malachi oubliait parfois que de voir les émotions de ses interlocuteurs était un don, une capacité exceptionnelle qui lui donnait accès à ce qui était parmi les choses les plus intimes que possèdent une personne : son ressenti. Il avait tellement l’habitude des auras, des couleurs qui éclairaient le cœur des gens, et il se demandait parfois ce à quoi cela ressemblait pour les humains lambdas. S’il aimait tant ses pairs, peut être était ce justement parce qu’il les voyait dans toutes leurs dimensions, avec autant de couleurs que de personnalités, de diversité et de charme. Sans leur aura, tous ses gens lui sembleraient tellement … ternes et plats. Vraiment, il ne s’imaginait pas vivre sans cette vision si particulière. Bien sur, il pouvait comprendre que cela déstabilise parfois, mais il ne pouvait pas faire autrement, c’était lui comme demander de vous fixer uniquement avec son œil droit : il en était parfaitement incapable. Aussi, il ne put s’empêcher de sourire à la remarque de la jeune femme, se penchant légèrement vers elle :

- Ouh, je suis Ter-ri-fié.

L’alcool aidant, la langue de Malachi était bien plus déliée que d’ordinaire, le ton plus irrévérencieux, ou presque. Sa façon de la taquiner, de parler de manière si légère de parler de vaccination, cela ne ressemblait probablement pas au Professeur auquel Octavia avait l’habitude de se frotter. Il en était conscient, et il savait même pourquoi il était comme ça : cette façade était l’ultime défense de son mental épuisé. Il n’avait pas dormi une nuit sereine et entière depuis des semaines, les mutants allant et venant dans sa maison comme dans une auberge providentielle et, faute de membres de confiance, Sheldon lui confiait des missions, a priori sans risques, mais qui mettaient les nerfs sensibles du chercheur à rude épreuve. Alors c’est vrai, parfois quand il n’y avait plus que ça, un verre de whisky faisait cesser les tremblements, floutait les images qui défilaient devant ses yeux, l’enrobait d’un coton d’inconscience jusqu’à ce qu’il se traine dans son lit pour un sommeil lourd, mais sans rêve. Mais ça, personne ne le savait, et il jouait bien, très bien, le professeur enjoué, le mari attentionné, l’hôte prévenant. Et pourtant il était las, tellement las….

- Oh je ne m’inquiète pas pour la déclaration d’amitié, elle arrivera… elles arrivent toujours, à un moment ou un autre…. Si, juste, ça pouvait être avant que je te tienne les cheveux au dessus d’une cuvette, j’en serais d’autant plus touché…


Un verre au fond du gosier, un autre, hop. Il n’avait probablement pas assez mangé, lui non plus, pour s’alcooliser aussi rapidement. Dire qu’il était le premier à éduquer ses lycéens sur les dangers de l’ivresse rapide, c’était vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Mais il n’avait pas faim en ce moment, d’ailleurs Viktor lui avait fait la remarque, une fois, qu’il avait perdu un peu de poids : ses traits faisaient plus creusés, plus tranchants aussi, et ses mâchoires semblaient avoir été taillées au cordeau sous sa barbe soignée. Quand Evangeline l’étreignait, elle sentait parfois son épine dorsale sous ses doigts fins, et le réprimandait d’avoir sauté un repas. Malachi connaissait cet état vaguement bipolaire, où il alternait sourires et attentions envers les autres et délaissement de sa propre personne : sans même s’en rendre vraiment compte, il se punissait. Il y a quelques années, il s’était puni d’avoir survécu à son épouse. Aujourd’hui, quoi ? Quelque chose de plus complexe, moins manichéen peut être…

- L’avantage du bon whisky, c’est qu’il ne colle pas la gueule de bois le lendemain, et sache mon petit que c’est un luxe énorme pour les personnes comme moi qui doivent avoir l’air saine et raisonnable 5 matinées par semaine devant des amphithéâtres d’une centaine de personnes …

Un sourire, mais plus pâle que les autres, accompagna la réplique du mutant. Il faisait un effort pourtant, promis, pour être le plus agréable et bavard possible, mais c’était difficile, ce soir. Il haussa les épaules à la dernière question de la jeune femme, tapant sur sa cuisse pour faire venir le chiot contre lui et lui gratter le menton. Que répondre à ça ? qu’il était allé dans un bar à striptease rencontrer un indic tellement névrosé qu’il était le seul capable de le canalyser, que pour l’atteindre, il avait passé une heure dans le froid à tailler la bavette avec un videur qui faisait deux fois sa taille et avait les mains un peu baladeuses, pour finalement revenir avec rien, ou presque ? Rien que d’y repenser le contrariait encore plus :

- Pas grand-chose … Je suis passé voir un ami, et je suis rentré… Le couvre feu, tout ça. *il s’étira, avant de reprendre* J’ai un creux, je n’ai pas mangé depuis ce midi, à part un infame bouillon mexicain … une longue histoire. Il doit me rester de la tarte aux pommes, tu en veux ?

Sans attendre de réponse de la part de la petite voleuse, il se releva d’un bond, se balançant légèrement d’avant en arrière avant de trouver l’équilibre pour filer dans la cuisine d’un pas un peu trop vif pour être honnête, les dents serrées. Pourquoi avait il l’impression que l’on serrait son cœur dans un étau ? Pourquoi avait il envie de craquer devant Octavia, cette petite Octa toute jeune, qu’il pensait plus devoir protéger qu’autre chose. Pourquoi tout ça, les images, le froid, la détonation, lui revenaient soudainement en tête, sans préavis ? Il inspira profondément, puis attrapa une part de tarte à partager pour la poser dans une assiette. Les quelques pas qui le séparaient du canapé semblèrent s’étirer dans le temps, interminables : son cœur loupa un battement, et soudain sa jambe, celle qui n’existait plus, se mit à le lancer terriblement, et sa cheville, l’autre, se tordit sans crier gare. Malachi s’effondra au milieu du salon, l’assiette se renversa, au plus grand plaisir du chiot qui se jeta sur la nourriture sucrée en jappant. Avant même, qu’Elle essaye de l’aider à se relever, il leva une main, reprenant son souffle :

- Ça va Octa, je vais me relever, j’ai juste glissé, ça va … RECULE OCTAVIA JE VAIS BIEN.

Malachi ne criait jamais. En aucune occasion. Et, non, Malachi n’allait pas bien.

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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeDim 15 Nov 2015 - 18:24

Just have to move the bats out of your head.
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Pointant son index vers elle, un sourcil arqué et la bouche entrouverte comme si elle voulait s'assurer que c'était bien à elle qu'il venait de répondre d'un ton moqueur, Octa ne put s'empêcher de sourire en replongeant le nez dans son verre. C'est qu'il était téméraire, le Malachi, avec quelques verres d'ingurgités. La perspective qu'il lui donna ensuite la contraint à ralentir sur la boisson. L'idée de laisser à Malachi le souvenir d'elle en train de vomir dans une bassine n'était pas du tout alléchante, il suffirait d'une connerie de sa part pour qu'il lui ressorte cette scène par la suite. Sous son regard, les verres s'emplissaient, descendus à toute vitesse par le professeur à la grande surprise de la voleuse. Les paroles qui accompagnaient ses prouesses lui laissèrent entendre qu'il avait bel et bien l'habitude de ce genre de soirées, et une ombre traversa les iris olivâtres de la cambrioleuse. Cette image de Malachi en train de vider ses bouteilles, bon whisky ou non, ne la réjouissait pas. Pas du tout. Elle ne pouvait s'empêcher de sentir quelque chose se pincer au fond de sa poitrine face au portrait fantômatique qu'il lui renvoyait, et l'idée qu'on lui ait causé du tort traversa son esprit, crispant son poing et ses mâchoires. Parce que Malachi avait rejoint la brève liste de personnes qui comptaient pour la brunette, et qu'il était ainsi devenu susceptible d'éveiller son inquiétude. Elle se mordit l'intérieur des joues pour retenir les mots qui montaient à ses lèvres. Que l'autre solution pour être en forme en cours serait peut-être de ne pas en boire du tout. Elle les avait vu, ces hommes et ces femmes qui se détruisaient à petit feu au fil des mois, et l'image d'un Malachi prostré au fond de son fauteuil, les traits tombants et le regard hagard s'immisça dans sa tête à l'imagination rendue bien trop fertile par le liquide ambré. Et puis, voilà qu'il lui disait être passé voir un ami. Quel ami ?, avait-elle envie de lancer, parce qu'il parlait vite Malachi, et que sa réponse ne lui convenait pas vraiment. Perdant son regard au milieu de la pièce, ses pensées commençaient à dériver sur diverses hypothèses concernant la véritable soirée de Malachi. Et avant qu'elle ne soit redescendue sur terre, il s'était volatilisé. Elle avait vaguement compris qu'il allait cherchait à manger, ce à quoi son estomac répondit d'un grognement approbateur, et Octavia se tassa un peu plus dans le confort du canapé.

Le fracas de l'assiette fut la première chose qu'elle entendit, animant ses reflexes à vitesse grand V tandis qu'elle se retournait brutalement sur le canapé, laissant le chiot s'élancer - loin d'être effrayé par le brouahah - vers les morceaux de tarte éparpillés au sol. Il ne fallut pas plus de deux secondes à la voleuse pour ôter ses pieds de la table basse et sauter au dessus du dossier du canapé, sans se soucier des traces qu'y laisseraient les semelles de ses chaussures. Elle tangua un instant en atterissant au sol, se précipitant en désequilibre vers le point de chute du professeur, le coeur tambourinant dans sa poitrine de manière irréelle. Elle n'avait jamais vu Malachi tomber de la sorte, et elle avait mis cela immédiatement sur le compte de tout l'alcool dégueulasse qu'il avait pu ingurgiter. Il n'y avait qu'à voir comme elle peinait à marcher droit sans dévier de sa trajectoire pour comprendre quel rôle avait pu jouer le liquide diabolique. Lui rappelant subitement pour quelle raison elle s'était si longtemps tenue éloignée de toute boisson du genre. Cela brouillait les sens et limitait l'agilité, elle le ressentait dans tout son corps, avec la sale impression de se déplacer dans un rêve. Et tandis que ses muscles cotonneux la portaient dans la direction de son hôte, les mots de ce dernier l'interceptèrent en plein élan. Elle allait protester, balancer une remarque sarcastique en sortant les crocs sur son bien-être apparent, mais déjà Malachi haussait le ton et la voleuse achevait de s'immobiliser. Elle ne laissait personne lui gueuler dessus de la sorte sans brandir ses poings en guise de réponse. Elle ne souffrait pas les cris jetés à son égard sans explication, c'était typiquement le genre de chose qui la faisait sortir de ses gonds dans la seconde sans qu'elle ne cherche à se maîtriser. Avec Malachi, pourtant, rien de tel ne se produisit. Sûrement que l'alcool l'assomait un peu, pour qu'elle renonce un instant à l'approcher. Elle se foutait bien qu'il veuille se montrer fier, peu lui importait à vrai dire, et elle l'aurait relevé sans même y prêter attention, assemblant ses forces pour l'accompagner jusqu'au canapé avant de lui asséner une tape amicale dans le dos. Étrangement, elle ne bougeait pourtant toujours pas. C'était trop étrange. Entendre Malachi crier après elle, ça lui faisait tout drôle tout à coup. Sûrement pas qu'une question d'égo, cette manière de refuser son aide. Cela n'arrangeait en rien la sale impression qu'avait le brune depuis qu'elle avait vu son vieux passer la porte du salon. « J'crois qu'on est encore loin des déclarations d'amitié, hein. » Arquant un sourcil en le contemplant, elle acheva de rompre la distance qui les séparait en s'accroupissant à ses côtés. Un peu trop rapidement, sûrement, puisqu'elle finit par retomber sur les fesses sans comprendre ce qui lui arrivait. Sans se démonter, la brune posa sa main sur l'épaule du professeur. Après tout, qu'allait-il faire, hein ? Sil s'avisait de s'énerver, elle le maîtriserait en deux temps trois mouvements.  « Si tu continues, c'est moi qui vais devoir te tenir au dessus des chiottes d'ici deux minutes. Genre t'as l'habitude, mais j'te couche en trois verres en fait. » Un mince sourire aux lèvres, elle resserra légèrement sa prise sur la chemise du professeur. Parce qu'elle n'avait pas tellement envie d'en rire, mais qu'il était difficile de faire autrement. Elle avait besoin de dédramatiser la situation, pour rassembler ses idées embrouillées.   Frottant de sa main libre ses yeux embrumés, avant de reprendre la parole d'un ton qui n'avait plus rien de moqueur. « Sinon, t'sais que t'es pas obligé de te foutre de ma gueule hein. T'arrives p'têtre à faire genre avec les autres, mais tu t'plantes si tu crois que j'vois pas c'qui t'arrive. » Elle était étonnamment sérieuse. Étonnamment calme, aussi, elle qui aurait sûrement pété une pile en temps normal en lui hurlant de lui dire qui l'avait emmerdé pour qu'il tire la gueule depuis une demi-heure. « Tu peux te remettre à gueuler si ça te dit, même si on sait tous les deux que c'est moi qui gueule le plus fort, ça sera une perte de temps Mal'. J'ai pas envie qu'on s'engueule. Mais j'peux t'aider, si t'as des choses à dire. Promis, j'dirai pas d'conneries. Vraiment, pas une seule. » Se repositionnant sur les genoux tout en secouant légèrement le professeur, la brunette s'empara de son bras sans plus de ménagement. « Allez, bouge ton cul, on n'aura qu'à dire que tu t'es relevé tout seul et que t'étais pas du tout imbibé d'alcool. »
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeMar 17 Nov 2015 - 23:43

“Parfois le mort est moins à plaindre que celui qui lui survit..”  
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…Chier. Malachi eut envie d’envoyer l’assiette volée contre le mur, la frustration sans doute, mais ce qu’il vit dans le regard d’Octavia le pétrifia aussi surement que si elle lui avait à son tour crié dessus. Le peu de couleurs sur les joues du professeur s’effacèrent définitivement, le laissant plus pâle et creusé que jamais. Ce n’était pas lui de faire ça, de boire, de tomber, de crier, d’être, d’être … Méchant ? Etait ce de la méchanceté, ou une sorte de rejet de l’autre comme une punition envers lui-même ? Toujours était il il pinça ses lèvres jusqu’à ce qu’elles ne soient plus que deux minces traits blancs alors qu’Octavia s’approchait de lui. Il n’eut pas de mouvement de recul quand elle posa sa main sur son épaule, c’était même plutôt l’inverse : il soupira si profondément qu’il vida l’intégralité de ses poumons, ses épaules tombant de dépit. Il avait surement l’air juste pitoyable, avec sa gueule en vrac, sa jambe en équerre et ses morceaux de tarte étalés autour de lui. Et ce n’était pas tout, c’était même presque rien, par rapport à tout le reste… Et le fait qu’Octavia ne soit pas dupe avait quelque chose d’effrayant et de libérateur en même temps : peut être finalement qu’il n’était pas si bon acteur que ça, peut être que finalement cela transparaissait dans son comportement, ses réactions, ses attitudes… Et pourtant cela faisait des mois, et jamais l’affaire ne lui était revenu aux oreilles, pas une seule fois, et personne n’avait remarqué quoi que ce soit. Des mois… Il avait l’impression que cela faisait des années, des siècles, des millénaires qu’il trainait ses flash comme des fardeaux appesantissant ses pensées et ses actes, empoisonnaient ses choix, son quotidien. Il posa sa main sur celle d’Octavia sans un mot, alors qu’elle continuait d’un ton étrangement calme, bien loin de l’esbroufe habituel de la petite voleuse. Elle avait raison, et il était tellement fatigué, tellement las … Mais pourquoi elle ? Pourquoi maintenant ? Il avait tenu tellement longtemps, seul avec son secret et ses souvenirs, était ce bien raisonnable de se confesser à Octavia ? Comprendrait elle l’incompréhensible, pourrait elle pardonner l’impardonnable ? Le cerveau nébuleux du motiopathe ne trouvait aucune réponse acceptable à ces questions, mais le reste de son être semblait ne pas en avoir grand-chose à faire.

- Je… Je suis désolé Octavia … Je ne voulais pas te crier dessus c’est … Ce n’est pas de ta faute, c’est la mienne … tout est de ma faute …

Un nouveau soupir, profond, lourd et bruyant, de ce qui déchire l’âme de ceux qui l’entendent. Malachi se passa les mains sur le visage, comme pour défroisser ses traits tourmentés, avant de laisse la jeune femme l’aider à se relever, boitillant sur sa jambe valide, alors que sa prothèse déboitée pendait lamentablement au bout de son genou. Il ne prit même pas la peine de la remettre comme il faut, claudiquant jusqu’au fauteuil qu’il avait quitté quelques minutes plus tôt pour s’y laisser s’enfoncer lourdement. Il abandonna l’idée d’aller nettoyer le gateau sur le sol, de toute façon le petit chien en ferait probablement son diner dès qu’il s’en apercevrait. Il se pinça l’arrête du nez, fronçant les sourcils, alors que les mots se bousculaient dans sa tête bourdonnante et au bord de ses lèvres brulantes :

- … Assieds toi s’il te plait … Je …. Je ne sais pas par où commencer …

Par le début, idiot. Il posa son menton dans sa paume, fixant les flammes dans l’âtre de la cheminée, le regard soudainement lointain. Il n’y avait plus personne dans la pièce pour lui et soudain,  sa langue se délia. Les aveux, enfin, ces mots qu’il n’avait jamais osé écrire de peur que quelqu’un ne le lise par erreur, il les faisait naitre d’une voix absente, presque rêveuse. Il ne pensait pas que quelques mots d’Octavia suffiraient à faire céder des barrières qu’il avait monté depuis des semaines entre lui et la vérité. L’alcool l’aidait surement bien sur, mais il n’aurait jamais bu ainsi sans ce sentiment de solitude, et la confiance qu’il avait envers la petite voleuse. Le récit semblait lointain, presque romanesque, alors que son regard était toujours perdu dans le brasier éclairant le séjour :

- J’ai rencontré quelqu’un … Une femme, il y a plus d’un an. C’était avant qu’Evangeline ne revienne, bien avant. Je n’allais pas bien, j’étais, comment dire … Déconnecté de moi-même, renfermé, cynique, froid. Cassé. Cette femme a été mon amie, ma confidente pendant des mois. Elle s’appelait Sloane, Sloane St James, et nous passions des après-midi à boire du café en discutant de tout et de rien, et nos nuits d’insomnie à jouer de la musique ou à en écouter. Elle n’était pas bavarde, un peu secrète, et ne posait pas énormément de questions sur moi non plus, mais à l’époque, ça me convenait. Et puis au moment où je pensais la connaitre suffisamment pour m’ouvrir à elle, lui annoncer que j’étais mutant, j’ai trouvé son nom dans un dossier Uprising. Mon sang s’est glacé, mon cœur s’est refroidi à chaque battement alors que je reprenais mes investigations de plus belles. Evangeline était revenue dans ma vie depuis un mois, peut être deux, quand j’ai découvert la vérité. Sloane St James faisait parti du groupe de hunters qui sévissait à Cardiff il y a 7 ans … Elle était à la tête du commando, et c’est elle qui m’a tiré dessus ce soir là. Elle avait tiré sur un homme qui fuyait, dont elle n’avait jamais vu le visage. Elle ne m’a pas reconnu. Je n’avais pas vu le sien. Mais elle était là, à Radcliff, continuant sa traque, alors que ma femme venait de revenir d’entre les morts. Qu’est ce que j’aurais du faire, Octavia, qu’aurais je pu faire d’autre que ce que j’ai fait ce soir là ?

Ses yeux repassèrent furtivement sur les prunelles de la jeune femme qui n’avait pas ouvert la bouche depuis tout à l’heure. Ils se détournèrent rapidement, alors qu’ils se remplissaient de larmes, et que sa voix n’était plus qu’un murmure brisé :

- J’ai tué Sloane St James, pour que plus jamais elle ne puisse s’en prendre à quelqu’un que j’aime. Je l’ai tué de sang froid, sans lui laisser la moindre chance. Elle est morte dans une ruelle sombre similaire à celle où elle m’a laissé agoniser il y a sept ans. Il n’y a pas eu de témoin, pas d’enquête… Personne n’a jamais su ce qui lui était arrivé, jusqu’à ce soir ….

Il l'avait dit, enfin. Il sentait un poids disparaitre sur sa poitrine, mais n'osa pas relever les yeux vers Octavia, pas encore ....
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 21:20

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Bras croisés sur la poitrine, pointe du pied s'abattant incessamment sur le sol, elle avait tout l'air d'une mère inquiète dans l'attente d'explications de sa progéniture. C'était pourtant toujours l'inverse, toujours lui qui posait sur elle ses grands yeux ponctués d'interrogation lorsqu'elle passait les portes du Manoir dans des états pas possibles. Jamais encore la brunette n'avait endossé ce rôle là avec lui, et il fallait bien avouer que ça avait quelque chose de perturbant. Pourtant, à sa demande, ce fut très docilement qu'elle se laissa tomber sur le canapé qui lui faisait face, retirant d'un geste du pied ses bottines pour ramener ses jambes en tailleur. Les deux paumes crispées sur les genoux, le dos bien trop droit pour celle qui ne tenait pas deux minutes sans se laisser aller à des postures bien moins gracieuse d'ordinaire, son regard ne le lâchait pas, prête à déjouer toute potentielle tentative de se dérober. Quelques secondes s'écoulèrent, d'une morosité sans nom, tandis que ses doigts se tendaient un peu plus encore sur son jean. Il était rare, très rare que la cambrioleuse se sente mal à l'aise. Pourtant, c'était un de ces moments où elle ne savait plus vraiment où se mettre, contemplant son hôte au regard perdu qui n'avait pas besoin de mots pour trahir toutes les pensées qui devaient se bousculer dans son esprit. Ce fut très certainement durant cet instant de flottement que la brune réalisa à quel point ce qui allait sortir de la bouche du professeur risquait d'être moche. Salement moche, même. Et elle ne se trompait pas. Ne sous-estimait plus les tracas qui avaient pu conduire Malachi Porter à un tel état de mal-être.

Elle s'était tue, s'imaginant divers scénarios à mesure que le récit progressait. Sans jamais s'imaginer cette chute là. Le silence s'était à nouveau établi entre eux, alors que ses traits s'étaient crispés sur son visage. Elle cherchait à mesurer ses propos, profitant de ces instants de latence que l'alcool laissait à ses pensées pour peser chaque mot, loin de son agitation habituelle. La première réaction aurait sans doute été de lui demander la suite, plus d'explications. Ce qui pouvait réellement lui poser problème dans cette situation, puisqu'il ne s'agissait que de justice, une justice rendue par sa main. A y réfléchir, elle ressentait presque une certaine fierté à l'égard du professeur, l'imaginant cette nuit-là, arme braquée sur la chasseresse, venu la cueillir alors qu'elle ne s'y attendait pas. C'est qu'il avait du avoir de la gueule, ce soir-là, à rendre sa vengeance. Elle peinait donc à concevoir pourquoi lui ne semblait pas si ravi de cette action. Se relevant d'un bond, avant de tanguer sur quelques pas, la voleuse avala la distance qui les séparait à grandes enjambées pour venir se camper à ses côtés. S'abaissant pour s'agenouiller près de lui et parvenir à capter son regard fuyant, une main timide se posa sur le bras du professeur. Parce qu'à le voir là, des trémolos dans la voix et les yeux humides, elle comprenait doucement Octavia. Il n'avait pas l'habitude. Il n'était pas comme elle.

« T'as bien fait. Pour toi, pour Evangeline. Pour toutes les vies qu'elle aurait foutu en l'air, encore et encore, parce que ces gens là butent de sang froid aussi, Mal. Ils laissent pas la moindre chance à quiconque ! T'imagine, si t'avais pris le temps de discuter ? T'imagine, si tu lui avais laissé l'temps de se défendre, et qu'Eve s'était retrouvée seule pour de bon ?  » Et moi aussi, par la même occasion. Déglutissant tout en ravalant les dernières paroles, la brune ne quittait plus le professeur des yeux, trop décidée à lui faire entendre raison, à lui faire comprendre qu'il n'y avait rien de mal dans son acte, rien du tout. Accrochant ses iris vitreux à la mine décomposée de son ami, une profonde inspiration rechargeant ses poumons le temps de tourner sept fois sa langue dans sa bouche, et elle était repartie. « T'aurais rien pu faire d'autre, c'est ça la réponse, mon vieux. Rien du tout. Et quand t'as pas d'autre choix, t'as pas à regretter. J'te l'dis, et tu peux m'croire. » Parce qu'elle était mal barrée, sinon, s'il fallait commencer à regretter chaque vie ôtée, même pour de bonnes raisons. « C'est sûrement... sûrement normal que tu te sentes pas bien. C'était la première fois, non ? » C'était ce qu'elle s'était dit tout du moins depuis que l'homme l'avait recueillie au bord de la route qui menait à Radcliff. Analysant minutieusement qui était celui qui l'avait prise en stop, reconnaissant un type qu'elle avait croisé à Lexington des mois plus tôt, emmerdé par les voyous des quais qu'elle avait dû chasser elle-même. C'était pas un tueur, pas un mec avec qui elle devrait surveiller ses arrières. Le genre qu'elle aurait pu menacer de son couteau dans la seconde, jeter hors de la voiture avant de l'abandonner sur la route pour filer seule dans la nuit. Le genre qu'elle n'avait pas eu envie d'emmerder, pourtant.  Parce qu'il l'avait hébergée, pour pas qu'elle finisse sa nuit sur les pavés, sans lui demander d'explications, ni ce qu'elle pouvait foutre en robe d'été à onze heures du soir au bord d'une pauvre marre de bitume peu fréquentée. Il aurait pourtant eu toutes les raisons du monde de tracer sa route, et sûrement qu'elle aurait eu moins de chance avec un autre. Mais la vie avait mis Malachi sur son chemin, cet homme qui à lui seul rassemblait plus de bienveillance que toutes les personnes qu'elle avait pu rencontrer au cours de son existence. Dix fois plus qu'elle n'en possèderait jamais. Ses doigts se serrèrent un peu sur le pull de son ami, les coins des lèvres s'abaissant à ces pensées. « J'me souviens encore de la première fois où j'ai dû tuer quelqu'un. J'sais pas si c'est parce que c'était la première, justement, ou si c'est parce que j'avais sept ans, mais j'm'en souviens. Avec le temps ça fait plus rien, en tout cas, moi, ça me fait plus rien. » La langue s'était déliée tandis que son regard à elle s'évadait un peu. C'était cette foutue ambiance, là, entre le whisky, le feu dans la cheminée, voilà qu'elle se retrouvait à déballer des choses qu'elle n'avait jamais sorti à personne. Secouant la tête en plaquant sa paume avec brutalité sur son front, Octavia marqua une pause. « Bref. Tout ça pour dire que j'imagine que c'est normal que tu culpabilises, même s'il y a pas à chier, t'as eu raison. C'est un truc que font les gens bien, ça, culpabiliser d'avoir buté quelqu'un. Même s'ils avaient raison de le faire, ils culpabilisent. J'imagine que si tu réagissais autrement, là faudrait s'inquiéter. Même moi je m'inquiéterais j'crois, en y réfléchissant bien. » Nouvelle pause. « C'que j'essaye de te dire par là, c'est que ça change pas la personne que t'es d'avoir tué cette morue. » Le ton se faisait plus assuré, le regard plus tenace malgré la tête qui lui tournait. « La preuve, tu t'rends malade pour sa gueule. Et ça, c'est bien une réaction à la Malachi Porter, j'crois. T'es humain, t'es empathe, et t'es sûrement un des meilleurs types que j'ai pu rencontrer dans ma vie. » On y était presque, à cette déclaration d'amitié. « Ce qu'il faut que tu gardes en tête, c'est que cette... cette... femme..  grimace et raclement de gorge .. tu l'as empêchée de nuir, et ça, ça voulait dire la tuer. Tu as peut-être bien sauvé Eve, en l'arrêtant. Tu as peut-être bien sauvé des mômes, des gens qui demandaient rien à personne. C'est ça que tu dois garder en tête, Mal. T'es pas un monstre, t'es toujours le même, et c'était la seule solution. »
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 23:02

“Parfois le mort est moins à plaindre que celui qui lui survit..”  
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Ce n’était pas facile pour lui de lever les yeux vers Octavia. Il avait l’impression que tout allait changer dans le regard que la jeune femme porterait à présent sur lui. Il savait qu’elle n’était pas toute blanche, loin s’en fallait mais … Cela n’enlevait rien à l’horreur de la situation. Il avait tué quelqu’un, et si il n’était pas croyant pratiquant, il considérait quand même qu’ôter la vie n’était pas du ressort de l’homme, mais de ce qui se situait au dessus de leur tête, qui que ce soit. Alors il restait là, tête baissée, les épaules basses, à attendre sa sentence. Si elle s’énervait contre lui, lui envoyait toute son horreur ou son mépris à la figure, il comprendrait totalement. Alors il restait là, immobile, alors qu’Octavia effaçait la distance qui les séparait pour s’accroupir à coté de lui, posant la main sur son bras, l’invitant à relever légèrement la tête : les mots arrivaient, diffus, dans ses oreilles, pour remonter lentement jusqu’à son cerveau. Elle disait qu’il avait bien fait, que ce qui le torturait n’était rien d’autre que le devoir accompli. Il n’avait fait, après tout, que protéger sa famille, l’ensemble de sa famille : pas juste lui, pas juste sa femme, mais l’intégralité de ceux qui passaient, un soir ou dix sous son toit. Si Sloane avait décidé de vendre Malachi aux équipes municipales, ça n’aurait été une chasseuse, mais bien une escouade entière de soldats armés jusqu’aux dents qui serait venue toquer à la porte du manoir. Ça aurait pu être un massacre. Il secoua néanmoins la tête, peu convaincu de devoir retirer un quelconque mérite de cette décision radicale.

- Je ne sais pas Octa… C’était une chasseuse solitaire, d’après ce que j’ai compris. J’aurais pu… J’aurais du trouver une autre solution. Un effaceur de mémoire, un manipulateur mental qui l’empêche de tuer à nouveau… Je ne sais pas. J’avais d’autres outils en main que ce foutu pistolet, et pourtant c’est ce que j’ai utilisé spontanément …. Qu’est ce que ça dit de moi, hein ?

Il coula un regard entendu vers la jeune femme alors qu’elle lui posait une question à laquelle elle avait déjà la réponse : évidemment que c’était la première fois, il était presque végétarien tant la mort des animaux le chagrinait, comment aurait il pu avoir abrégé l’existence d’un être humain dans ces conditions ? Il passait sa vie à prouver à chacun qu’elle méritait d’être vécu : à des mutants paumés, à des ados en perdition, à des malades à l’hopital. La vie, elle coulait en lui, il l’aimait, viscéralement. Alors la voler à quelqu’un, aussi horrible soit il que l’était Sloane St James, c’était purement et simplement contre nature. Il n’avait même pas besoin de répondre à ça de toute façon, ce n’était qu’une transition pour la suite du développement de la jeune femme. Evidemment, elle avait tué, elle. Elle n’avait pas eu le choix, au regard de son passé, de son vécu. Ça avait été elle contre le reste du monde, elle avait du se faire sa place, à la dure. Peut être que c’était pour ça qu’elle avait l’air bien moins horrifiée qu’elle n’aurait du l’être, après tout. Il haussa vaguement les épaules, alors qu’à chaque fois qu’Octavia utilisait ce mot « tuer », il était parcouru d’un frisson :

- J’aimerais pouvoir te croire, vraiment. J’aimerai pouvoir croire que j’ai fait la différence avec cette … Cette tragédie. Sauf que c’était pas la tête de l’organisation que j’ai mis hors d’Etat de nuire, c’est juste une … une bête vengeance envers celle qui m’avait volé 7 années de ma vie. Il n’y avait rien de chevaleresque, rien de glorieux, c’était de la vengeance sale et sans éclat. Je ne lui ai pas laissé le temps de se justifier, ça n’avait rien d’une scène finale de film. Je lui ai tiré dessus, en pleine poitrine, et je suis partie, sans tambour ni trompette. Et depuis, je vois son visage, le soir, la nuit, j’entends parfois sa voix, comme si elle était décidée à ce que je ne l’oublie pas de si tôt … Et si …

Il se tut un instant, comme s’il cherchait ses mots, avant de relever ses yeux humides dans ceux un peu trouble d’Octavia. Il se tripotait les mains nerveusement, comme si tout ce qui se bousculait dans sa tête transpirait à travers les pores de sa peau :

- Et si ça ne suffisait pas ? Et si dans deux jours, trois mois, quatre ans, un autre chasseur prenne Evan’ en chasse, ou toi, ou un autre … J’ai déjà perdu deux vrais amis, rien que ce mois ci, tu te rends compte ? Ils ont maquillé ça en suicide et en vol qui a mal tourné et … ça va monter en puissance. Je ne passe plus une soirée seul, j’ai constamment du monde chez moi. Et ce n’est pas normal …

Il se passa la main sur le visage, dans les cheveux, toujours mal à l’aise. Il y avait un dernier détail, une dernière information qui le tourmentait, au dessus de tout, qui changeait bien des choses. Il inspira profondément, fixant le vide devant lui, les mains toujours agrippées l’une à l’autre, les jointures blanchis par la tension :

- Elle n’est pas au courant. Evan’. Elle ne sait pas que je l’ai fait. Je

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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeDim 28 Fév 2016 - 22:43

Just have to move the bats out of your head.
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Le point de vue de Malachi était difficile à atteindre pour la voleuse, qui tentait pourtant tant bien que mal de se projeter à sa place. Elle ne savait pas vraiment comment faire, elle qui ne s'employait à aider personne en temps normal, et qui ne s'aventurait certainement jamais sur le terrain de la compréhension. Pourtant, voir son vieux si perturbé la chamboulait drôlement, tout à coup. Insufflant un certain degré de panique dans ses veines, bien consciente qu'elle se devait d'intervenir, de dire quelque chose, elle qui n'était pas d'accord avec le fait qu'il puisse se sentir mal pour un acte qui n'avait rien de monstrueux. « On s'en branle que ça ait pas été glorieux, une vengeance a pas besoin d'l'être pour être juste. Une vengeance est juste, par définition. » Son ton était si assuré qu'il n'était pas difficile de comprendre à quel point cette idée avait pu servir de leitmotiv à la voleuse tout au long de sa vie. « Et crois moi, c'est pas une "bête" vengeance comme tu dis. Sinon t'aurais pas été capable d'appuyer sur la détente. C'était mérité, tu l'savais au moment où t'as tiré. C'est d'cogiter qui t'amène à penser l'contraire mais c'était foutrement mérité. » Sa voix rendue rauque par l'alcool n'exprimait nul doute à ce propos, convaincue qu'il n'y aurait pu y avoir aucune autre solution, malgré ce qu'il pouvait penser. Et puis, comme il le disait, il s'était contenté de tirer. La brune ne se contentait jamais de tirer. Elle avait besoin de plus. De sentir la vie s'évader lentement, de laisser le temps à ses victimes de ressentir ne serait-ce qu'une infime partie de sa douleur, quand bien même n'en étaient-elles pas les responsables directes. Ce n'était pas forcément juste, pas forcément digne de ces héros de film auxquels elle n'avait nulle envie de ressembler, de toute évidence. C'était sûrement plus discutable, aussi, bien qu'elle ne tienne guère à ce qu'on discute de ses méthodes. Gardant le silence sur ses propres agissements, elle ne put s'empêcher de laisser quelques idées lui échapper une fois de plus. « Tu l'as pas torturée, t'as pas profité de ce moment pour prolonger ses souffrances. Y'a rien eu de gratuit là-dedans, juste le prix mérité. T'as su faire ce qu'il fallait sans tomber dans la violence. Pour c'que ça vaut, j'trouve qu'au contraire, tu t'es vachement bien maîtrisé. »

La suite fut plus difficile à entendre, l'alcool aidant à la laisser imaginer ce que Malachi pouvait ressentir dans ces heures de solitude. « T'as raison. C'est pas normal. » Les mâchoires serrées laissèrent passer les mots avec difficulté, les nerfs ne cessant de se tendre proportionnellement à l'état de détresse du professeur. « C'est bien pour ça que t'es pas tout seul. Qu'on est de plus en plus nombreux. Les rangs d'up arrêtent pas de s'remplir, et j'te jure Mal... » Ses mains vinrent fermement englober les siennes, recouvrant ses phalanges livides et les couvrant de ses paumes avant de replonger son regard dans le sien, tentant de maîtriser ses propos malgré son esprit embrumé. « ... qu'un jour, c'est eux qui n'oseront plus rester seuls le soir. » La vocifération avait été crachée dans l'air tendu, grondement sourd résonnant derrière ses côtes, là où la colère ne cessait de s'accroître. « T'as pas à porter le monde sur tes épaules, tu fais d'jà beaucoup pour tout l'monde. T'as l'droit de t'inquiéter. Mais t'es pas tout seul. Ils vont finir par payer pour chaque acte, et ça, ça j'en fais une affaire personnelle. » Nul besoin de le préciser, sans doute. Tout était affaire personnelle pour la voleuse, quand bien même ne connaissait-elle que de nom certains des mutants auxquels la vie avait été salement arrachée. Tout était pris à coeur depuis des années, depuis que c'était son mutant à elle qu'on lui avait arraché. Son coeur se serra à l'évocation silencieuse de son ami, la contraignant à baisser les yeux un instant. Les mots de Malachi l'extirpèrent doucement à ses réflexions muettes, faisant doucement leur chemin dans le bordel de ses pensées tandis que son dos se crispait. « Sérieux ? » Bouche bée, la brune avait relevé ses grands yeux vers son hôte, ne cachant nullement son effarement. Ceci expliquait cela. « Mais, pourquoi ? » Détachant ses mains des siennes pour venir dégager machinalement son visage des mèches brunes qui y bataillaient dans le désordre, ses sourcils s'étaient légèrement froncés. « Tu... tu penses pas qu'elle serait plutôt soulagée ? » Il fallait dire qu'une fois encore, c'était son propre angle de vue qui biaisait sa vision des choses. Elle s'était elle-même imaginée le jour où elle retrouverait Priam. Où le ménage aurait été fait pour lui, l'occupant suffisamment pour en estomper la douleur de l'absence. Elle ne pouvait s'imaginer qu'une réponse positive de sa part, lorsqu'elle lui annoncerait les réussites de la mission revancharde dont elle s'était investie dès le premier pas de ces ordures posé dans leur ruelle. Plissant les yeux pour fixer son regard sur le professeur, elle se rattrapa in extremis à l'accoudoir de son fauteuil en manquant de perdre l'équilibre et de basculer en arrière. « Tu crois pas... tu crois pas qu'elle aurait fait exactement la même chose, si elle avait su qu'elle se baladait librement à Radcliff, après tout l'mal qu'elle vous a fait ? » La réponse lui semblait sans équivoque. Qui aurait-pu suffisamment se maîtriser pour ne pas aller rendre sa propre justice, devant une telle opportunité ? Ce n'était tout de même pas rien, après tout ce temps, de remettre la main sans même le vouloir sur une personne qui leur avait causé tant de tort par le passé. Et la brune peinait sincèrement à imaginer les raisons ayant conduit Malachi à ne pas se confier à son épouse, elle qui était la plus à même de comprendre son acte, sans jugement aucun. Calmant le ton de ses exclamations, l'humaine rattrapa son verre à bout de bras en se contorsionnant vers la table, sans décrocher sa main du fauteuil. Tirant la langue dans l'effort, ses doigts s'y refermèrent finalement tandis qu'elle le portait à ses lèvres pour en avaler une gorgée. C'est vrai que ça brûlait moins, à force. Et c'en était presque agréable. C'était bien la première et dernière fois, d'ailleurs. « C'qu'elle vous a infligé, elle vous l'a infligé à tous les deux. Vous avez morflé comme pas possible. Et là tu viens juste de dégager cette putain d'épée de Damoclès, et tu l'as fait pour vous deux. Evan peut pas mal réagir. Sûrement qu'elle pourrait même t'aider, avec tout ça. »
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeSam 5 Mar 2016 - 17:09

“Parfois le mort est moins à plaindre que celui qui lui survit..”  
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Il se doutait que la réaction d’Octavia serait de le congratuler et de le rassurer sur le bien fondé de sa décision. Il appréciait les efforts qu’elle faisait de le réconforter, de choisir ses mots pour lui confirmer que non, il n’était pas un monstre, sa langue de petite voleuse déliée par l’alcool qu’elle avait ingurgité depuis le début de la soirée. La main gauche de Malachi avait quitté le nid que formait son autre main pour se mettre à masser son genou incomplet et douloureux, la faute à sa chute surement, et à la fatigue surtout. Les douleurs fantômes ne lui laissaient pas de répit ces soirs là, et elles n’étaient pas les seules : Malachi n’était pas une catholique pratiquant, mais il avait grandi avec les préceptes de l’église, et surtout avec l’idée bien ancrée que la vie humaine était la chose la plus sacrée qui puisse exister sur Terre, et qu’elle était à protéger à tout prix. C’était pour ça qu’il avait bâti tout ça, dédié le manoir à la protection des mutants traqués, qu’il avait décidé de devenir prof, pour aider les ados les plus paumés à trouver leur voie. Aujourd’hui, il avait l’impression d’avoir détruit tout ce qu’il avait pu faire de bon auparavant, d’une seule et unique balle qui était venue se ficher dans la poitrine d’une femme qui avait pourtant tué tant de fois avant qu’il ne l’arrête. Il passa sa main droite nerveusement dans sa chevelure corbeau, reprenant ensuite une gorgée de whisky comme s’il était son fuel pour continuer cette conversation épuisante :

- Je ne sais pas si c’était « mérité » ou pas, Octa, mais que cela le soit ou non, ce n’était pas à moi d’en décider. Ce n’était pas mon … Pas mon rôle de faire ça, peu importait les circonstances … Je me suis laissé aller à ma colère, à ma peur aussi, et c’était probablement une erreur.

Il baissa les yeux vers les mains d’Octavia qui étaient venus recouvrir les siennes, brulantes et tremblantes, se concentrant sur les petites mains de la jeune femme pour ne pas laisser irradier toute sa détresse et son désarroi jusqu’au cœur de cette dernière, écoutant ce qu’elle disait en pinçant ses lèvres en deux petites lignes blanchies par le stress. Il voulait croire en tout ce qu’elle disait, vraiment, de tout son cœur. Mais avec tout ce qui se passait en ville, ce mauvais pressentiment qui lui labourait l’estomac depuis plusieurs jours … Il n’était pas tranquille, il n’arrivait plus à l’être, jamais. Le seul moment où il avait l’impression de réussir à respirer à nouveau, c’était quand il pouvait enlacer sa femme avant de s’endormir, qu’il pouvait cacher son nez dans sa chevelure dorée et prétendre que rien n’existait autour…
Il grimaça en entendant la surprise dans la voix de la jeune femme, rentrant un plus la tête entre ses épaules, comme une tortue. Il leva presque timidement les yeux dans ceux d’Octavia qui le fixait sans ciller, abasourdie. Etait ce si surprenant que ça, qu’il n’ose pas dire à sa femme qu’il était un meurtrier, un assassin ? Il secoua la tête à nouveau, un tic nerveux agitant son genou meurtri :

- Et je lui aurais dit ça quand, comment, à quelle occasion ? Elle ne savait même pas qui elle était, ni qu’elle était en ville elle … Elle ne savait rien de mes découvertes, de mes recherches, rien du tout …

Il reprit sa respiration, emplissant ses poumons de l’air saturé de l’odeur du bois de la cheminée et de leurs haleines chargées. Le visage d’Octavia était proche, tout son corps était proche, mais Malachi avait l’impression de ne pas la voir totalement, son regard dans le vague alors qu’il murmurait tout bas :

- Tu ne comprends pas … C’est une traqueuse, Evangeline … Elle a été entrainée, des années, à tuer des chasseurs, c’est ce qu’elle a fait, pendant sept ans, alors que j’étais là à tenter de me reconstruire une vie sure, elle risquait la sienne pour me venger … En revenant ici, avec moi, elle a accepté de mettre le hola sur ses boucheries, a enfermé ses armes dans la cave … Qu’est ce qui l’empêcherait de redevenir la traqueuse impitoyable qu’elle a été pendant des années, si elle apprend que j’ai tué, moi aussi ? Je n’aurais plus aucun argument pour la convaincre que la violence n’est pas la solution à ce conflit et … Je ne tuerai plus, plus jamais, à moins que ma vie ou la sienne soit directement menacée. Elle, elle ne s’arrêtera pas, et je ne veux pas que toute cette rage et cette haine l’empêchent de vivre pleinement sa vie … notre vie… Alors je ne peux pas lui dire, jamais …. Ce serait pure folie, tu comprends, Octa ? Ca ne doit pas sortir de cette pièce …

Il espérait sincèrement qu’elle comprendrait à quel point c’était important pour lui. Son couple se reconstruisait lentement, pour retrouver les bases les plus saines possibles, malgré tout le chemin parcouru chacun de leur coté. Cette révélation, elle pourrait bien tout faire basculer …

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Octavia Lovecraft
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeMar 19 Avr 2016 - 19:56

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CRACKLE BONES
« La colère, la peur, c'était peut-être juste l'instinct, tu sais. On m'a toujours dit qu'il fallait faire confiance à son instinct. »  Eh, c'était la vérité, en plus. On avait dû le lui dire une fois ou deux, pas plus, mais ça avait toujours plus de poids de ramener ses expériences personnelles sur le tapis pour argumenter, c'était ce qu'elle se disait tout du moins. Mais elle voyait bien qu'elle n'était pas convaincante, ou qu'il était difficile à convaincre. Fallait dire aussi qu'elle était sacrément têtue quand elle le voulait, et qu'elle ne parvenait pas à tenir sa langue, surtout pas en le voyant dans cet état. Éprouver de l'empathie, ça n'avait jamais été sa came, elle qui avait toujours érigé des murs entre la souffrance d'autrui et elle-même, carapace nécessaire pour évoluer dans un monde où rien d'autre ne comptait mise à part la loi du plus fort. C'était pas forcément agréable, de sentir ce pincement au fond du ventre en voyant le genou blessé s'agiter nerveusement, les grandes prunelles se noyer dans le vague, ces mots empreints d'une détresse sans nom jaillir entre eux et la percuter sans qu'elle ne parvienne à rester de marbre. Elle préférait s'en foutre, darder un oeil froid sur lui, sans émotion aucune. A croire qu'à force de côtoyer l'empathe, de squatter cette maison qu'elle avait fini par connaître comme sa poche - peut-être un peu trop, d'ailleurs, mais c'était une déformation professionnelle - il avait fini par déteindre légèrement sur elle. A force de le voir jongler avec les affects, de le voir s'intéresser à elle, de le laisser s'intéresser à elle sans se braquer et faire demi-tour, la Lovecraft en était venue à apprendre à écouter, à ressentir autre chose que ce grand vide innommable qui avait élu domicile derrière ses côtes et dans son esprit. C'était sûrement pour ça que le coin de sa bouche se tordait en l'écoutant, que la peine perçait dans ses iris en s'imprégnant légèrement de sa tristesse, de son désarroi. Si elle avait pu, si elle avait été capable des mêmes prouesses que lui, elle ne se serait pas gênée pour lui envoyer toute une rafale de bonnes ondes en pleine figure, colorer son aura de toutes les couleurs les plus niaises du monde, juste pour le voir sourire comme un idiot, ne plus se poser la moindre question. Parce qu'à force de s'échiner à aider les autres, à force de répandre des petits bouts de magie dans son sillage, il allait finir par ne plus en avoir pour lui, pour se préserver. C'était tout du moins la sale impression qu'en avait la voleuse, en analysant ses traits lessivés, en le voyant de plus en plus voûté et de moins en moins apte à concevoir la moindre solution. Il avait droit à son issue de secours, pourtant, sûrement plus que quiconque. Merde, ça la révoltait de voir cette culpabilité, ce poids qu'il s'efforçait de porter seul, sans trouver de mots pour l'en sortir. Peut-être bien qu'il n'y en avait pas, peut-être bien que c'était elle qui ne savait pas vraiment s'y prendre non plus.

Tout trouvait doucement son sens aux oreilles de l'humaine. Presque tout. Parce qu'elle se disait tout de même qu'Evan devait sacrément aimer son mari, pour renoncer à sa ligne de conduite. Déposer les armes, c'était inconcevable pour la brune, elle qui trouvait dans ces chasses interminables le but de toute une vie. Elle se demanda un instant ce qui arriverait, si une personne si importante venait à lui demander d'en faire de même. Seul Priam pouvait avoir ce poids, la convaincre de remettre en question ses actes sans pour autant mettre à mal ses principes. C'était ce qui s'était souvent passé, à l'époque, jamais pour des choses si importantes cependant. Mais même là, à essayer de se mettre dans les bottes de l'épouse Porter, Octavia ne comprenait pas. Certaine qu'elle n'aurait pu renoncer, de son côté, pas même si Priam l'avait regardé au fond des yeux en la sondant de l'intérieur comme il avait toujours su le faire avec bien trop de facilité. Tout comme elle n'avait pu le convaincre, par cette après-midi là, de ne pas filer, de rester à ses côtés. Cela dépassait l'entendement, pour la gosse des rues, et sûrement que ça la dépassait tout court, qu'elle était à des années-lumière de pouvoir s'imaginer à leur place. Pourtant, l'alcool aidant, le calme ayant de nouveau apaisé ses muscles tendus, elle ne broncha pas. Une seule remarque lui échappa, prononcée dans une sincérité sans pareille. « Putain. Tu sais qu'elle doit sacrément t'aimer, Evan. » Ça la soufflait, littéralement. L'amour que le couple se portait n'avait jamais été à prouver aux yeux de la voleuse, depuis que la mutante était réapparue dans la vie du professeur. Mais là, ça l'impressionnait presque. Et puis, toute la suite du discours devenait soudain plus compréhensible. Et quelques hochements de tête ponctuèrent les paroles de Malachi, le gratifiant d'un regard qui se voulait rassurant. « J'suis pas une balance, jamais j'irais le lui dire. C'est entre toi et moi, mon vieux t'as pas de soucis à te faire. »  Levant la main pour lui tapoter mollement la joue en attendant que son regard se reconnecte, pour être certaine que ses mots feraient véritablement leur chemin dans son esprit qui semblait encore plus embrumé que le sien. « Pas de soucis à te faire, t'entends, hein ? Que j'te rechope plus avec un verre à la main, j'te préviens. Maintenant que c'est sorti, t'es plus obligé de picoler. » Et une petite tape amicale sur le dessus du crâne, sans trop se rendre compte qu'elle l'encourageait comme elle aurait pu le faire avec le chiot. Étirant ses bras d'un côté puis de l'autre en laissant craquer ses vertèbres, elle poursuivit dans un bâillement. « Tu les aurais vu, les gens d'mon quartier. C'était dégueulasse à voir, j'veux pas que tu deviennes comme ça, même si ton whisky... bah, il est pas mal, quand même. » Un sourire en coin, un éclat légèrement malicieux dans les yeux. Il fallait croire que l'heure des confidences était révolue, que son impatience et sa pudeur s'immisçaient de nouveau dans son sang alcoolisé. A croire qu'il n'y avait qu'une fenêtre bien précise durant laquelle elle se retrouvait apaisée, et qu'elle venait de la franchir, se plaçant dans la catégorie sommeil sans ne plus s'attarder.
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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitimeMer 20 Avr 2016 - 23:12

“Parfois le mort est moins à plaindre que celui qui lui survit..”  
CRACKLE BONES

Malachi accueillit la stupéfaction de la jeune femme avec un triste sourire : en effet, Evangeline l’aimait sacrément. C’était parce que leur amour l’était, sacré, à leurs yeux, qu’ils étaient capables de faire tant de concessions l’un pour l’autre, sans jamais faiblir dans leurs sentiments : Evangeline connaissait les principes de Malachi, elle savait aussi qu’elle ne pourrait rien y changer, alors elle avait fait en sorte de se faire suffisamment discrète pour que Malachi puisse fermer les yeux de bonne grâce. Evidemment qu’elle chassait encore, la question ne se posait même pas, mais était ce seulement comparable à ce dont elle était capable quand elle était encore dans le clan d’Elijah ? Bien sur que non. Les Porter étaient de ces couples inséparables, qui se sublimaient l’un et l’autre. C’était pour cela qu’il n’osait pas le lui dire, pas tout de suite, pas maintenant, alors qu’elle était encore en adaptation avec la ville et ses codes. Il ne pouvait pas faillir sans prendre le risque de l’entrainer avec elle. Comment aurait il peu savoir que finalement, il n’aurait jamais l’occasion de le lui dire ? le mutant n’était pas extra lucide, jamais il ne se serait imaginé une seconde le destin tragique du seul et unique amour de sa vie.

- Oui, et je l’aime tout autant. Je te fais confiance Octa, je te fais totalement confiance …

La seconde réplique de la jeune femme le fit rougir légèrement à nouveau, un peu gêné : il n’était pas particulièrement porté sur la boisson d’ordinaire, et ce genre de scènes était exceptionnel, et heureusement d’ailleurs. Il ne s’imaginait pas accueillir ses protégés totalement aviné, et Octa l’avait surpris lors d’un moment de faiblesse. Cela ne se reproduirait plus, encore moins avec ce poids en moins dans sa poitrine.

- Tu peux compter sur moi, de toute façon je crois que vous serez au moins deux à m’attraper par la peau du cou et me le faire amèrement regretter …
*il hoqueta un gloussement avant de reprendre, une lueur amusée dans le regard* Pour être honnête, je suis à peu près sur que les gens de ton quartier non pas les moyens de s’enivrer avec une boisson de cette facture … Mais ce n’est pas digne d’un homme bien élevé, j’en conviens.

Il dissimula un bâillement derrière le revers de sa main, alors que les effets de l’alcool se diluaient lentement dans une fatigue physique et morale. La chaleur de la cheminée finissait de le rendre somnolent, alors qu’il se redressait lentement, avec précaution, avant de tendre sa main vers la petite voleuse :

- Je pense que nous avons eu notre quota d’émotions et de confidences pour la soirée … Merci d’avoir eu la patience d’écouter mes plaintes de vieux grincheux … Ta chambre est prête, si jamais tu as besoin d’une douche ou de vêtements propres, tu sais où chercher dans les placards … Profite en pour te reposer demain matin, ça ne pourra surement pas te faire de mal …

D’un geste maladroit mais sincère, il entoura les épaules d’octavia de ses bras pour la serrer contre lui. Ce n’était pas une étreinte d’homme ivre, plutôt de celui qui est d’habitude bien trop pudique pour se permettre ce genre de démonstration d’affection en dehors d’un cercle on ne peut plus intime. Octavia était comme sa sœur, et il était soulagé d’avoir pu lui parler ouvertement, bien plus ouvertement qu’il l’aurait fait avec Maureen d’ailleurs. Il se recula après quelques secondes avant de la saluer doucement, et de se retirer dans son aile du manoir en claudiquant, disparaissant dans l’escalier pour retrouver son lit encore froid de l’absence de sa douce, dont il ne savait pas qu’il ne la reverrait plus jamais …


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MessageSujet: Re: don't become a ghost without no colour (malachi)   don't become a ghost without no colour (malachi) Icon_minitime

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