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 hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)

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Razen Townshend
Razen Townshend

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MessageSujet: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeMar 13 Oct 2015 - 15:53

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



Il n’a pas l’air con, avachi comme ça dans le canapé, comme une âme en peine, l’air paumé et désespéré. Ca fait vingt minutes qu’il la cherche, cette foutue télécommande. Ca fait vingt minutes qu’il essaye de soulever les coussins, de se souvenir de l’endroit où il a pu la poser et surtout de la configuration exacte de l’appartement. Il n’a pas l’air con, à déprimer devant sa télévision bloquée devant un programme télé ridiculement stupide et abrutissant. Avec un peu de chance, Alvin va débarquer quand le feuilleton à l’eau de rose sera à son paroxysme et ne se privera pas de l’emmerder avec ça. Parfois, Razen se demande pourquoi au bout de vingt ans il n’a toujours pas compris qu’être bordélique et être aveugle, ça ne va pas bien ensemble. Puis il se souvient qu’au pire, il y a Alvin pour ranger et que de toute manière, ils n’habitent pas un palace non plus. Et que toutes les bonnes résolutions prises pendant un moment de détresse comme celui là sont vouées à l’échec donc que ça ne sert à rien d’y songer plus longtemps. Un soupir, un juron, Raz se redresse et tente de choper la bière qu’il a en théorie laissée juste devant lui, sur la table basse. En théorie. Sa main ne rencontre que du vide, il fronce les sourcils. Par terre alors ? Peut être. Il se penche, s’allonge presque, trouve la bouteille l’attrape du bout des doigts et… la bière virevolte, lui échappe esquive, se renverse et augmente d’un cran encore l’agacement du mec.

Bien. Bien, bien. Maintenant, si Al’ entre maintenant dans l’appartement, non seulement le grand frère se tapera la honte à cause des déboires sentimentaux de Brandon et de Candie, mais en plus, il sera bon pour… pourquoi d’abord ? Il est le grand frère, dans l’affaire. C’est lui est responsable, qui râle contre la saleté et qui peste contre l’inconséquence de l’autre Townshend qui habite cet appartement. Mais bon, pour le moment, le plus débile des deux est certainement celui qui vient enfin d’attraper sa bière et qui pose une chaussette dans la flaque de bière dans un énième juron. Splach. Bien. Splach, splach, il va semer des traces de pied dans tout l’appartement à ce rythme là, on va pouvoir le suivre à la trace comme le petit Poucet. Pitoyable. Il faut qu’il se reprenne : ce n’est pas parce qu’il vient de sortir d’une sieste improvisée et que son frère n’est toujours pas là – d’ailleurs, quelle heure est il ? – qu’il doit se laisser aller et se complaire dans l’imbécilité. L’aveugle s’appuie au canapé le temps de se mettre une claque bien ajustée. S’occuper de la bière renversée dans un premier temps, retrouver la télécommande dans un deuxième temps et s’il lui reste encore quelques minutes, tenter d’effacer cet épisode désastreux de sa mémoire. L’immobilité et l’enfermement ne lui conviennent pas vraiment. Mais il ne veut pas non plus quitter l’appartement tant qu’il n’aura pas vu son frère en un seul morceau, il se l’est promis. Pas question de partir se promener et se perdre avant d’avoir croisé la route d’Alvin, d’autant plus qu’il ne sait pas exactement où il peut être.

Une vingtaine de minutes plus tard, la télévision lui annonce fièrement les vertus du dernier papier toilette en date, brève accalmie du drame vécu par Brandon qui, finalement, avait trompé Candie avec la cousine du cousin de James, qui était alors en couple avec le drogué du quartier de… Razen a envie de devenir sourd pour que cette torture s’arrête. Pourquoi n’utilise-t-il pas son don pour savoir où appuyer sur l’écran pour faire taire l’engin ou, au moins, changer de chaîne ? Parce qu’il a un peu bu la veille, que son mal de crâne enfle à chaque contact et qu’encore, toucher un canapé n’a d’autre incidence que le renseigner sur la qualité du cuir – minable –, ça va mais toucher un engin électronique va lui offrir trop de détails sur ses composants pour qu’il parvienne à filtrer l’ensemble dans son état de migraine. Sans compter que sa migraine risque d’exploser en retour et qu’il n’a pas besoin de ça pour le moment. Les idées un peu plus claires par le rangement – succinct – qu’il a pu faire en nettoyant la flaque de bière, il s’affale sur une des chaises de la cuisine avec un bouquin, se tenant le plus loin possible de la télévision qui crachote encore et toujours les mêmes imbécillités depuis son réveil. Soudain, la clé tourne dans la serrure et l’arrache à sa lecture pénible. Par réflexe, il tourne la tête vers l’entrée : « Al ? » Il guette une réponse, une voix, une démarche reconnaissable entre mille. Et sa main glisse dans un même temps à son côté pour se crisper sur un flingue. « P’tit con ? » Il tend davantage l’oreille. Se redresse, cherche d’une main le tiroir des couverts, en sort le flingue qu’ils y ont mis, par principe, sans avoir s’il lui sera d’une quelconque utilité. Son toucher s’infiltre dans l’arme, lui signale qu’il est en parfait état de marche et que, mieux que cela, il est même chargé. Quatre balles. Il s’apprête à le tenir à deux mains lorsque quelques pas lui font desserrer sa poigne. C’est Al’, c’est bien Al’, comme prévu. Il est juste un peu trop sur les nerfs, il n’aime pas laisser un contrat traîner trop longtemps. « Qu’est ce que tu foutais ? J’trouve plus la télécommande, j’ai plus de bières et y’a ce truc qui tourne en boucle depuis deux heures et je n’en peux plus. » Bien, d’accord, il pourrait être plus aimable avec son frère mais Razen a mal à la tête et il vient de se réveiller d’une longue sieste improvisée qui le laisse totalement dans le coltard. Au moins : il a dormi. Ca compense avec ses insomnies même si Alvin obtient un frère de mauvaise humeur en échange. De mauvaise humeur ou tout simplement pas tout à fait opérationnel. « Sauve-moi, j’en peux plus de Brandon et Candie et de leurs drames familiaux... »

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 18 Oct 2015 - 19:47

Chasing lights of the dying limbs
— razen townshend & alvin townshend —
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Joyeux anniversaire Alvin. Il avala rapidement son verre de whisky. Il ne savait pas à combien il en était. Il était peut-être encore un peu tôt pour être complètement bourré. Il fallait qu’il se lève de ce tabouret de bar pour rentrer à l’appartement qu’il partageait avec son frère. Mais il était bien dehors, il était bien loin de son frère et de toutes les choses qu’il n’avait pas encore trouvé le courage de lui annoncer. Il avait filé au petit matin pour ne pas se retrouver face à face avec son aîné, puis il avait passé la journée entre les bars et les restaurants. Parce qu’entre boire et bouffer, il avait du mal à choisir, alors autant tenter les deux options. Boire, ça lui permettait d’oublier, au moins quelques heures, les problèmes qui lui tombaient sur le coin du nez et qu’il ne savait absolument pas comment gérer. Manger, il l’avait dit à Tessa, ça l’aidait à se sentir mieux quand ça n’allait pas. Alors c’était probablement le moment opportun pour ne plus compter les calories et se laisser aller. Parce que ça n’allait pas. Ça n’allait plus depuis qu’il avait mit les pieds dans la ville de Radcliff et il ne savait pas comment il allait faire pour s’en sortir. Il y avait trop de trucs à gérer en même temps et déjà que gérer un seul problème, ce n’était pas son fort, mais alors tout ça en même temps ? Il y avait des moments où il se disait qu’une bonne balle dans la cervelle ce serait plus simple que de se prendre la tête avec toute cette merde. Il y avait Tessa qui lui causait bien du tort sans vraiment le vouloir sans doute. Il y avait un prix sur sa tête. Une somme avantageuse qu’il était presque fou de ne pas saisir. Mais c’était Tessa. Elle n’était pas juste gentille, comme il avait pu le dire à son frère. Il y avait bien plus que ça. Tellement plus, qu’il était incapable de s’expliquer. Ce qu’il savait c’est que Wolstenholme pouvait aller se torcher le cul avec son généreux chèque, il était incapable de sacrifier Tessa, même pour tout l’or du monde. Mais elle, elle le détestait. Il l’avait manipulée, puis trahi alors, il avait beau l’avoir aidée l’autre fois, lui avoir payé un repas, ça n’avait pas d’importance, ça ne suffirait pas à effacer le tort qu’il avait pu lui causer. Puis, il n’y avait pas que Tessa. Il y avait aussi Ren. Le cadet de la famille, le traitre qui s’était barré avec le premier gars sorti de nulle part. Il avait laissé ses frères pour une prétendue famille. Mais ce qu’il n’avait pas comprit, c’était que sa famille, c’était lui et Razen, pas ce gars venu de nulle part. Galaad Wolstenholme, comme il le lui avait dit. Wolstenholme, encore ce nom. Quelle famille de petits merdeux ça devait être ceux là. Revoir Ren, ça l’avait énervé. Ça le rendait fou même. Il le détestait ce petit con. C’était un traitre, ni plus ni moins. Et toute sa vie, Alvin avait espéré ne jamais avoir à recroiser sa route, mais il fallait croire que les choses ne pouvaient jamais se passer comme il le voulait. La cerise sur le gâteau, c’était Roos qui était venue lui apprendre qu’elle était enceinte de lui. Mais quel abrutit il faisait sérieusement. Il n’avait rien d’un père, c’était trop pour lui. Ce n’était pas la vie qu’il voulait, mais est-ce qu’il pouvait vraiment laisser tomber ce gamin. Il savait trop bien à quel point la famille c’était précieux. Alors, il se posait des questions, trop de questions auxquelles il n’avait pas de réponse, et qui en aurait ? Razen ? Peut-être, il savait toujours tout lui. Mais il n’avait pas envie de lui en parler. Il n’avait pas envie d’en parler à qui que ce soit.

Trente-deux ans dans tes dents Alvin
. C’était peut-être le moment de se prendre en main, d’agir comme un adulte et pas comme un gamin. C’était peut-être le moment de prendre ses responsabilités. Mais, rien que le mot responsabilité, il lui donnait envie de gerber. C’était quoi cette connerie encore ? Il n’avait pas envie d’être responsable. Il avait envie de continuer sa vie comme il l’avait toujours fait. Loin d’ici, sur les routes des États-Unis, à faire son job quelque part, puis à repartir ailleurs. Il voulait continuer à n’avoir d’attache nulle part, parce que c’était tellement plus simple et c’était tout ce qu’il avait toujours connu. Baladé de famille en famille, il n’y avait toujours eu que Razen et lui, pourquoi est-ce qu’il fallait que ça change hein ? Pourquoi est-ce qu’il fallait toujours que les choses se compliquent hein ? La vie était injuste, la vie, elle commençait sérieusement à le gonfler des fois. Dans un soupire, il déposa quelques billets sur le comptoir du bar, avant d’attraper sa veste pour la remettre sur ses épaules et quitter ce trou. Dehors dans les rues de Radcliff, il regardait autour de lui et il ne pouvait pas s’empêcher de détester tout ce qu’il voyait. Il maudissait cette ville. Il maudissait vraiment tout. Elle était le centre de toutes les merdes de son existence. Il  n’aurait jamais dû foutre les pieds dans cette ville. Ça avait vraiment été une idée débile de poursuivre Tessa ici. La pire idée qu’il soit. Il traina des pieds jusqu’à l’appartement dans lequel il vivait avec Razen. Il n’avait pas envie de rentrer, mais bon, ce n’était pas comme s’il y avait beaucoup de chose à faire à Radcliff. Autant aller se vautrer devant la télévision ou devant un jeu vidéo, ce serait forcément plus passionnant que de trainer dans les rues de la ville la plus pourrie de la planète. Sans grande motivation, il passa les portes de l’immeuble, prenant les escaliers plutôt que l’ascenseur, ça prenait plus de temps, alors ça repoussait le moment où il rentrerait dans la pièce. Mais évidemment, il avait fini par arriver devant la porte. Il tourna la clé dans la serrure avant de passer la porte. Il aurait presque voulu que son frère ne l’entende pas comme ça, il serait parti se planquer dans sa piaule discrètement. Mais sans sa vue, il semblait qu’il avait une meilleure ouïe, un meilleur adorât. Il ne pouvait pas louper, il l’entendrait marcher, il sentirait l’odeur de son parfait, mélangé à celle du whisky. Il ne répondit pas, erreur peut-être, parce qu’il fini par se retrouver en face de son frère, une arme pointé vers lui. Il leva les bras en l’air, reflexe du mec qui a trop souvent un flingue braqué sur lui. « Wow, est-ce que tu vas me tirer dessus le jour de mon anniversaire ? Ce serait probablement le pire cadeau de tous les temps. » Il arracha l’arme des mains de son frère avant de la reposer sur la table à côté. « Pire encore que ce merveilleux accueil. » Marmonna-t-il dans sa barbe avant de se rendre jusqu’au salon pour éteindre la télé, directement avec le bouton qui était dessus. Puis il se pencha pour ramasser la télécommande qui apparemment était tombée sous la table basse. « T’sais qu’y a un bouton pour éteindre la télé. Ou au pire tu la débranches. Pour un mec qui sait toujours tout, ça craint un peu là. » Il haussa légèrement les épaules avant de se débarrasser de sa veste pour la balancer sur le canapé et de se laisser tomber à côté de cette dernière. « C’est qui Brandon et Candie d’abord ? » Avachi sur le canapé, il laissa échapper un long soupire. « Non, en fait, j’en ai carrément rien à foutre. » Il n’avait pas envie d’entendre les histoires fictives de personnages débiles de télévision. Il avait déjà assez à faire avec ses propres problèmes, pas la peine d’écouter ceux des autres. Et puis, il n’était pas sûr que son frère ait envie de causer de ça de toute façon. « Ils ont renforcé la sécurité en ville. Ils ont des gars maintenant qui font la loi. Des hunters. » Il devait bien savoir, Lancaster était fier de son petit groupe d’intervention. « Faudrait vraiment qu’on se casse d’ici. » Ils n’étaient pas en sécurité ici, Razen était un transmutant, il pouvait se faire tuer, par ces types. C’était une bonne excuse pour quitter la ville non ? Mais il y avait la quarantaine qui les empêchait de sortir. Enfin, s’il le voulait vraiment, il pourrait partir. Mais est-ce qu’il le voulait vraiment ? Il n’arrêtait pas de se dire que oui, mais en vérité, c’était plus compliqué que ça.
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeLun 19 Oct 2015 - 15:47

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



« Wow, est-ce que tu vas me tirer dessus le jour de mon anniversaire ? Ce serait probablement le pire cadeau de tous les temps. » Son anniversaire ? Déjà ? Razen hausse un sourcil, se laisse arracher son arme dans un grognement mécontent. C’est marrant, n’empêche, cette histoire d’anniversaire, ça revient tous les ans à la même date à ce qu’il parait mais il est jamais foutu de s’en souvenir. « Ah ? Désolé, j’avais pas vu ça écrit sur le calendrier, je savais que ça allait être bientôt vu qu’on se les pèle, mais c’est tout. » Il grogne, comme souvent, dans un souffle. Il n’a pas vu… ahah, que c’est drôle, cet homme aurait pu faire un sacré clown s’il n’avait pas été aveugle. Razen a conscience qu’il pourrait être plus aimable, vraiment, surtout si c’est effectivement l’anniversaire de son petit frère. Quelque part, aussi, sa colère et sa frustration à l’idée d’avoir subi la si désastreuse histoire d’amour des deux crétins sans avoir le cran d’éteindre la télé de peur d’avoir mal à la tête commence à s’estomper tout comme sa mauvaise humeur. « Pire encore que ce merveilleux accueil. » Razen lève les yeux, c’est ça, qu’il fasse sa victime. Pourtant, il ne peut pas s’empêcher de s’en vouloir. La télévision s’arrête, l’aveugle suit la table, suit le mur, trouve un fauteuil et s’y laisse tomber comme un déchet. « T’sais qu’y a un bouton pour éteindre la télé. Ou au pire tu la débranches. Pour un mec qui sait toujours tout, ça craint un peu là. C’est qui Brandon et Candie d’abord ? Non, en fait, j’en ai carrément rien à foutre. » Un claquement de langue, il se permet un « Langage, Al’… » lancé sur un ton humoristique qui, s’il ne se trompe pas, va faire un flop complet devant la mauvaise humeur évidente de son frère qui doit rivaliser avec la sienne lorsqu’il se lève de mauvais poil. Et ce n’est pas peu dire. Les sourcils froncés, d’ailleurs, Razen ne peut s’empêcher de se demander d’où vient cette mauvaise humeur, d’ailleurs. Lorsque c’est son anniversaire, même quand son imbécile de frère l’oublie, on n’est pas supposé être au contraire d’humeur joyeuse ? A avoir le sourire jusqu’aux oreilles toute la journée quitte à passer pour un sombre ahuri ? « Je sais bien qu’il y a un bouton, j’avais juste un mal de crâne tel qu’il était hors de question que je touche quoique ce soit de compliqué à comprendre. Et en plus, je venais de me réveiller et… elle était où, la télécommande, au final ? » Il n’en a rien à faire, en réalité, de l’emplacement de la télécommande. Elle va finir sur la table dans quelques minutes, si elle n’y est pas déjà, et la prochaine fois qu’il l’aura en main il sera capable de la reposer n’importe où sans y faire attention, en ne se souvenant qu’un peu tard qu’il vaut mieux savoir ranger ses affaires lorsqu’on est aveugle. Et qu’Alvin n’est pas toujours là pour lui servir d’yeux.

« Ils ont renforcé la sécurité en ville. Ils ont des gars maintenant qui font la loi. Des hunters. Faudrait vraiment qu’on se casse d’ici. » Loin de répondre au tac-au-tac, l’aîné hausse les épaules et se lève du fauteuil. Ses doigts frôlent les meubles, lui permettent de se situer dans l’espace, il n’a même pas besoin de se concentrer sur ce qu’il fait pour savoir où il est et se laisse guider par la compréhension des objets qu’il effleure. « Je te sers une bière ? » Ca semble être la phrase adéquate pour renouer la conversation et partir sur un autre pied, un peu moins agressif qu’au départ. Sans attendre de réponse, il chope deux bouteilles, ferme le frigo, revient et en tend une dans le vide en espérant que son frère la lui prenne. « Ouais, j’ai entendu pour les mecs de Lancaster, ça va devenir galère. Mais faut qu’on retrouve la gamine pour ça. » Il s’avachit davantage sur le fauteuil, décapsule la bière. « Santé, bon anniversaire !, tout ça… c’est toi qui choisis ce qu’on commande à manger, c’est moi qui offre. » Un petit sourire amusé, il espère calmer son frère histoire d’avoir le droit à son tour de s’énerver pour un rien. En général, il se débrouille pour qu’il n’y ait jamais les deux frères d’énerver en même temps, histoire que l’appartement ne termine pas en tranchées ouvertes. Un soupir, un bâillement – comme s’il n’a pas assez dormi tout à l’heure. « En parlant de la gamine, avant que tu me racontes ta folle journée, t’as des pistes finalement ? Tu sais ce qu’on a dit : tu la trouves, je l’aborde vu qu’elle ne me connait pas, et on la ramène tranquillou à Wolstenholme, on empêche le fric et on se barre d’ici. » Lui non plus, il n’aime pas vraiment cette ville. Déjà, son frère est trop distant depuis quelques temps. Ensuite, le climat est peut être bon pour les affaires, il n’aime pas que l’étau se resserre à ce point autour des mutants et surtout autour de lui. Il n’est pas stupide : il utilise constamment sa mutation comme une béquille, comme un sixième sens présent pour remplacer la vue et il ne peut pas s’en passer. Alors se restreindre constamment sans savoir s’il y a des Hunters à proximité ou non…

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 1 Nov 2015 - 20:47

Chasing lights of the dying limbs
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Cette journée avait tout pour être merdique. Ou bien c’était sa vie qui l’était. Alvin ne savait plus vraiment. Il n’avait pas l’habitude de se prendre la tête comme ça. Il n’avait pas l’habitude en vérité d’être confronté à ce genre de situation. Des situations qui pourtant faisaient parties des choses normales dans une vie. Mais ce qu’on pouvait considérer comme une vie normale, ce n’était pas ce que lui il avait eue jusque là et il ne s’en plaignait pas, au contraire. Il aimait ce qu’il faisait de sa vie. Ça ne lui avait posé aucun souci avant Tessa. Il n’avait pas besoin d’une vie bien rangée. Il ne voulait pas d’une vie banale. Il voulait ce qu’il avait depuis toujours. Une vie sans attache, il pouvait vouloir faire ce qu’il voulait quand il voulait et se fichant complètement des conséquences. Mais il semblait que tout ça c’était terminé. Ou alors, ça recommencerait au dépend de bien des choses auxquelles il n’était pas sûr de pouvoir renoncer. Il n’avait jamais eu envie de fonder une famille, l’idée ne lui avait même jamais traversé l’esprit. Pourtant ça lui tombait dessus, comme ça, sans qu’il n’ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Il avait mit Roos enceinte et sans doute que si ça n’avait pas été elle, ça aurait pu être une autre. Est-ce qu’il pouvait vraiment se retourner en abandonnant cet enfant ? Pour lui qui était orphelin, c’était assez difficile à envisager. Mais il n’était pas franchement sûr d’être à la hauteur du rôle de père. Il n’y connaissait rien en bébé, il avait juste tendance à trouver que c’était agaçant quand ça pleurait et que ça puait. Il n’avait clairement pas une tête à changer des couches. Rien que d’y penser ça lui donnait la nausée. C’était trop compliqué. S’il avait pu faire un souhait pour son anniversaire, ça aurait été de remonté le temps pour annuler ses conneries. Ou bien mettre son cerveau en mode off pour le restant de la journée parce qu’il était fatigué de réfléchir à un problème qui n’avait pas de solution. Peut-être que Razen, lui il était capable de la trouver la solution. Il trouvait toujours la solution à tout. C’était son don qui voulait ça. Ça et puis le fait qu’il était indéniablement le plus intelligent des deux. Mais cette histoire elle demandait plus qu’un don et qu’un peu de réflexion. C’était une histoire de responsabilité à prendre et de vie à changer. Qu’est-ce qu’il allait devenir s’il arrêtait ce qu’il faisait avec son frère ? Il n’avait aucun diplôme, il n’était même pas allé jusqu’à la fin du lycée. Il s’en sortait pas mal avec la mécanique, mettre les mains dans le cambouis pour redémarrer un moteur, c’était un de ses rares talents, peut-être qu’il pourrait faire un truc du genre du coup. Devenir garagiste ou quelque chose dans ce gout là. Mais rien que d’y penser, il trouvait déjà ça complètement emmerdant. Il n’était pas fait pour une vie calme et posée. Il n’était pas fait pour ce qu’il l’attendait si jamais il décidé de rester là pour aider Roos avec le bébé.

C’était son anniversaire, mais il s’en fichait complètement. Dans le fond, ça n’avait pas vraiment d’importance, c’était un jour comme un autre. Habituellement, il aurait peut-être célébré ça au fond d’un bar entouré de jolies filles, mais là il n’avait pas envie de ressortir. Et puis, il y avait le couvre feu qui rendait rapidement les choses bien moins amusantes. Maintenant qu’il avait le cul vissé sur le canapé, il n’avait plus envie d’en bouger. Même si ça devait dire qu’il devait passer la soirée avec son frère, avec qui il ne partageait plus grand-chose en ce moment. Il gardait ses secrets pour lui, parce qu’il avait l’impression que ça rendait les choses plus faciles. C’était idiot peut-être. Il n’en savait rien. Mais communiquer, ce n’était pas non plus son fort. Il en avait des choses à raconter et parfois si on ne le coupait pas, il pouvait raconter tout et n’importe quoi pendant des heures, mais quand on en venait aux sujets sensibles, il pouvait facilement rester aussi muet qu’une tombe. « T’as du boulot mon pauvre, si t’as l’intention de m’apprendre la politesse. J’crois que c’est un peu tard. » Il avait trente-deux ans aujourd’hui, c’était carrément trop tard pour lui apprendre à ne pas jurer à tout vas. Et puis, Razen n’était pas mieux que lui, alors il pouvait se la fermer. « Elle était sous la table. Va savoir pourquoi. » Elle avait dû tomber de toute évidence. Ça arrivait. Maintenant, elle était sur la table, à porté de mains. Il s’en fichait bien de la télé lui pour le moment. Il soupira en voyant son frère se lever du fauteuil. Il n’avait pas besoin de répondre à sa question, évidemment qu’il voulait une bière, mais il croyait qu’il n’y en avait plus. Il attrapa la bière qu’il lui tendait. « J’croyais qu’y en avait plus. » C’était bien ce qu’il lui avait annoncé quand il était entré. C’était peut-être les deux dernières. Il faudrait vraiment aller en racheter. C’était carrément important. Il serra les mâchoires suites à la réflexion de son aîné. Il fallait retrouver Tessa avant de partir. Est-ce qu’ils ne pouvaient pas s’en passer ? La laisser faire sa vie pendant qu’eux, ils feraient la leur ? Ça semblait être une bonne option d’après lui. Il ouvrit sa bière pour en avaler une longue gorgée. « Merci, j’commanderais bien du caviar et du champagne hors prix du coup. » Répliqua-t-il avec humour. Il n’était pas sérieux évidemment. Il était plutôt du genre pizza et hamburger que caviar et autre trucs qui coutaient la peau du cul. Il avala une nouvelle gorgée de sa bière alors que son frère parlait de Tessa. Peut-être qu’il était grand temps qu’il lui réponde sincèrement. Il resta plusieurs secondes dans le silence, le regard perdu dans le vide. Il ne voulait pas faire ça, il ne pouvait pas faire ça. Il soupira avant de se décider enfin à parler. Il avait longtemps repoussé le moment fatidique, maintenant, il fallait qu’il se lance. « Je l’ai trouvée. » Il ne l’avait jamais dit, il se contentait toujours de dire qu’il était en train de la chercher. « Elle a voulu le tuer, alors j’ai voulu la tuer. » Mais d’un côté comme de l’autre, ça n’avait jamais été que des paroles en l’air. « J’avais le doigt sur la gâchette, j’aurais pu la tuer. J’ai pas tiré. » Il avait rangé son arme en signe de bonne volonté, elle aurait pu le tuer elle, elle avait répété un certain nombre de fois qu’elle allait le tuer, mais elle ne l’avait pas fait. « Et puis elle a pété un câble. Elle aurait pu défoncer la moitié de la ville avec son pouvoir. » Le regard plongé dans le vide, il pouvait la revoir, tellement paniquée, tellement triste, elle ne contrôlait pas ce qui lui arrivait, mais elle ne voulait faire de mal à personne. C’était une fille bien, elle ne méritait pas qu’on s’en prenne à elle. « Je suis restée avec elle jusqu’à ce que ça se calme et on a parlé. » Il soupira à nouveau, ce qu’ils avaient pu raconter, ça n’avait pas d’importance, ce qui en avait, c’était l’issue de la conversation. Il posa son regard sur son frère, même si ce dernier ne le voyait. « Je la ramènerai pas à Wolstenholme Razen. J’peux pas. Et s’il lui fait du mal, cette fois, je n’hésiterai pas à appuyer sur la détente pour le bousiller. » Il le pensait sincèrement. Tessa ne méritait pas ça. Wolstenholme en revanche, ce nom ne lui inspirait que du dégout, alors une balle dans le crâne de ce type, ça ne devrait pas être une mauvaise chose. Mais Tessa non, elle, il voulait la sauver, il voulait l’aider, parce qu’elle le méritait.
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeMer 4 Nov 2015 - 13:27

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



« T’as du boulot mon pauvre, si t’as l’intention de m’apprendre la politesse. J’crois que c’est un peu tard. » Dans des moments comme celui là, Razen ne sait pas s’il doit s’inquiéter de voir son frère de mauvaise humeur ou baisser les bras. Parce qu’il faut être franc : le grand frère n’aime pas vraiment ce genre de situation. Et plus encore, il n’aime pas ne pas savoir ce qu’il se passe. Une tentative d’humour qui tombe à l’eau, ce n’est pas rare. Mais qu’elle s’agrémente en plus d’illogique et… Razen n’aime pas ça. Petit à petit, sa mauvaise humeur à lui disparaît à reculons pour laisser place au grand frère qui sommeille, à celui qui est supposé être responsable d’Alvin, à celui qui se soucie de l’autre Townshend. Petit à petit, Raz est obligé de mettre son envie d’être chiant au placard. Ils ont renforcé la sécurité en ville. Ouais, il le sait bien. Il l’a bien senti la dernière fois qu’il est sorti. Il a bien senti qu’autour de lui, ce n’était plus la même ambiance, et ces constants contacts provoqués par la foule le lui a fait comprendre aussi. Des gens qui se font du souci, des gens qui sont remplis de doute : il ne peut pas savoir ce qu’ils pensent, loin de là, mais le Razen peut comprendre et effleurer l’état de ceux qui ont le malheur de croiser son épiderme trop sensible. Faudrait vraiment qu’on se casse d’ici. Oh, ça, c’est une certitude. Mais ils ne peuvent pas partir comme ça, ils ne peuvent pas partir maintenant. Déjà parce qu’avec la mort du président, plus personne n’est en sécurité et encore moins les gens comme lui, ensuite parce que les abords de la ville sont trop fermés pour qu’ils tentent le passage. A moins qu’ils n’achètent leur billet de sortie. Tu veux une bière ? La proposition jaillit comme une évidence, le cerveau de l’aîné carbure déjà à plein régime. Il n’attend même pas de réponse pour revenir avec deux bières fraiches trouvées par miracle dans le frigo. « J’croyais qu’y en avait plus. » Razen ne peut pas retenir un petit rire et un sourire si peu désolé. « J’avais envie de râler. Il en reste encore quatre. » Le voilà de retour dans son fauteuil, creusé par son indolence de l’après midi passé dedans. Mais trêve de plaisanterie : il faut discuter sérieusement vu qu’Alvin semble bien trop grumpy cat pour une petite soirée sans se prendre vraiment la tête. Et il est d’accord, l’aveugle : il faut qu’ils se barrent d’ici et vite. Mais avant ça… Faut qu’on retrouve la gamine. Si Razen était encore capable de fixer quelqu’un dans les yeux, il ne se priverait actuellement pas de le faire. Son frère, il le comprend. Il l’a élevé en même temps, du mieux qu’il a pu.

Pendant des années d’ailleurs, il s’est demandé s’il s’y prenait bien, ce que penseraient leurs parents s’ils les voyaient à présent. La bonne blague : si son père pouvait revenir deux minutes sur Terre, sans nul doute qu’il le giflerait bien copieusement pour avoir laissé leur famille se déliter à ce point et perdre un peu de son sens. Il ne se souvient plus du visage de son père, d’ailleurs. Il n’a en mémoire qu’une voix diffuse, qu’un éclat de rire contrebalancé par l’exaspération de sa mère. Parfois, Razen ne peut s’empêcher de s’en vouloir lorsqu’il regarde ce qu’est devenu Alvin. Ce qu’il est devenu. Au moins, ils sont encore ensemble, au moins ils continuent de se serrer les coudes contre vents et marées. Et Alvin a trente-deux ans. Le petit frère est devenu grand. Le grand frère se sent vieux. Et presque de trop. A trente-deux ans, Alvin devrait avoir une copine, une famille, un boulot, une maison. Peut être pas tout mais au moins l’un des quatre. Mais non, il se traîne un grand frère aveugle de ville en ville et il fête son anniversaire sur un canapé pourri. Un soupir.

Son sourire amusé ne laisse pas filtrer grand-chose de ses pensées, Razen s’entend offrir le repas à son petit frère. Ah, ahah, la bonne blague : leurs finances sont communes. Il avale une gorgée de sa bière, souffle presque de soulagement lorsque son frère rebondit enfin sur ce qu’il raconte. « Merci, j’commanderais bien du caviar et du champagne hors prix du coup. » Un sourire qu’il veut complice, l’aveugle cherche dans sa poche son portable pour commander, ne trouve que du vide et un paquet de mouchoirs. « Parfait, j’nous commande ça. Caviar, avec ou sans truffes ? » Razen étouffe un bâillement, se lève encore une fois pour partir à la recherche du téléphone, en profitant même pour relancer la conversation sur la gamine qu’ils sont supposés retrouver. Et qu’Alvin a déjà laissé filer une fois. Il serait bien en peine de dire pourquoi ça lui semble important d’en discuter là, maintenant, tout de suite, mais vu qu’elle représente leur ticket de sortie et qu’ils veulent se barrer de cette ville oppressante, ça lui semble légèrement justifié d’aborder le sujet. Surtout qu’il parcourt du bout des doigts le buffet et la table à la recherche d’un indice sur la localisation de son portable, bien trop petit pour son propre bien.

Il soulève un livre, en soulève même un deuxième, déplace un vase. « Je l’ai trouvée. » Razen s’immobilise. Immédiatement. « La gamine ? » Il plaisante, là. Il l’a trouvée ? Quand, où, comment ? Pitié, qu’il ne lui dise pas qu’il l’a abordée alors qu’elle connait son visage, alors qu’il sait très bien que ce n’est pas le plan, que… « Elle a voulu me tuer, alors j’ai voulu la tuer. » Lentement, Razen repose ce qu’il a dans les mains, se tourne dans la direction présumée de son frère et s’adosse au meuble, une bibliothèque en bois contreplaqué qui lui raconte son histoire sans se lasser. Il s’en fout, il s’en fiche du nombre d’arbres présents sous ses doigts, il s’en fiche de la proportion de plastique et de vis. « J’avais le doigt sur la gâchette, j’aurais pu la tuer. J’ai pas tiré. » Il a l’impression qu’on lui vient de le plonger dans une vasque de béton armé. Encore liquide, le béton. Il a l’impression de le sentir se solidifier autour de ses jambes, d’enserrer petit à petit sa poitrine. Il a l’impression d’être sourd, aussi, ou plutôt d’halluciner méchamment. « Tu plaisantes, là, j’espère… » Il est sonné, le grand frère. Parce que de toute évidence, et il a tendance à faire confiance en son instinct sur ce genre de sujet, les retrouvailles ne datent pas de cet après-midi. Pas d’aujourd’hui. Peut être même pas d’hier. « Al'... ? »

« Et puis elle a pété un câble. Elle aurait pu défoncer la moitié de la ville avec son pouvoir. Je suis restée avec elle jusqu’à ce que ça se calme et on a parlé. » Razen a l’impression qu’à force d’écarquiller les sourcils, ses yeux – pour ce qu’ils lui servent – vont tomber de ses orbites. « Vous avez… parlé ? » Il n’arrive pas à savoir s’il y a de bonnes choses à tirer de tout ça. Au moins, son frère et la gamine sont en un seul morceau pour le moment, c’est déjà ça de pris. Mais bon sang, qu’est ce qu’il lui a pris à cet imbécile d’être…  « Je la ramènerai pas à Wolstenholme Razen. J’peux pas. Et s’il lui fait du mal, cette fois, je n’hésiterai pas à appuyer sur la détente pour le bousiller. » Ah. Parce qu’il n’avait pas fini. Intéressant. Le béton armé dans lequel Razen est plongé depuis le je l’ai trouvée de son frère vient de se solidifier au niveau de sa nuque, contractant ses muscles. Ne pas s’énerver, ne pas exploser, ne pas s’emporter. « Donc… si je résume… tu as trouvé la gamine, tu lui as parlé, t’as failli y passer et en plus, tu ne veux plus remplir le contrat. » Razen essaye de trouver une logique, une cohérence, une raison même loufoque à tout ça mais n’en trouve pas. Ou plutôt, il en trouve une qu’il n’aime pas trop. « Putain, t’as quand même pas couché avec elle j’espère ! » Oups. C’est sorti tout seul. « J’ai beau chercher, c’est la seule explication un peu logique que je vois à tout ça. Parce que tu es en train de me dire que la fille pour laquelle on est venu ici, celle là même que tu as déjà laissée filer, elle t’a bousillé le cerveau au point que tu veuilles nous foutre tous les deux dans la merde vis-à-vis de Wolstenholme ? » Il soupire. « Faut que tu m’expliques, Alvin, et que tu essayes d’être super clair pour que je capte et que je ne te foute pas deux claques. T’as trente-deux ans, bordel ! Et tu fous tout en l’air pour une gonzesse ? C’est pas la première qu’on ramène pour un contrat, ce sera pas la dernière. Sauf si tu veux me lâcher maintenant. » Ca y est, il dérape, il pète un plomb. Il a passé une journée de merde, comme son frère de toute évidence, mais surtout il ne s’y attendait pas. Il ne s’attendait pas vraiment à ça. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’ils ne se prennent pas la tête et passent une soirée entre frangins, à écouter Alvin jouer à une connerie sur la playstation ou à tenter à son tour de viser à l’aveuglette des cibles qu’il ne peut pas voir.

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeLun 16 Nov 2015 - 20:09

Chasing lights of the dying limbs
— razen townshend & alvin townshend —
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Anniversaire ou pas, ça n’avait pas franchement d’importance. Ça n’en avait jamais vraiment eu. Dans le fond, c’était juste un jour comme un autre, un jour qui lui collait une année de plus dans les dents. En somme, un jour dont il se passerait bien. Franchement, célébrer le fait qu’il vieillisse un peu plus chaque année, ça n’avait rien de très motivant. Il s’en fichait que ce soit son anniversaire aujourd’hui. Ça n’avait pas d’importance. Y avait plus grand-chose qui avait de l’importance ces derniers temps tellement sa vie était complètement chamboulée par tout ce qui se passait depuis qu’ils avaient mis les pieds à Radcliff. Il aurait tellement voulu quitter cette ville en oubliant tout ce qui s’y était passé. Mais évidemment, il n’était pas question qu’on lui laisse cette chance. Il y avait la quarantaine qui les empêchait de mettre les voiles et puis, quand bien même ils partiraient, jamais il ne serait capable d’oublier tout ce qu’il laissait derrière lui ici à Radcliff. Il maudissait cette ville et portant, il y était complètement coincé. C’était de sa faute dans le fond, il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même pour être vraiment trop con. Si seulement il avait été fichu de réfléchir à peu près convenablement, ils n’en seraient pas là aujourd’hui. Mais il avait merdé et maintenant c’était le bordel. Il aurait probablement préféré que le seul sujet de la soirée ce soit la bière et Razen qui râlait pour pas grand-chose, mais évidemment ça n’allait pas s’arrêter là. » T’es con, tu le sais ça ? » Il leva légèrement les yeux au ciel. Il ne le pensait pas vraiment, évidemment. Mais quand même, râler pour rien comme ça, à peine quand il était entré dans l’appartement, c’était con. Mais c’était probablement l’hôpital qui se fichait de la charité, parce que le plus con des deux, c’était Alvin. Il aurait presque pu gagner une palme pour cette connerie dont il faisait preuve. Faire foirer une mission parce qu’il s’était un peu trop attaché à la cible, c’était fait. Foutre enceinte la première gonzesse qu’il croisait, c’était fait aussi. Quel bouffon. Y avait vraiment des moments comme ça où il se détestait pour toutes les conneries qu’il enchainait. Là, clairement, il avait fait fort. C’était le pire de tout ce qu’il avait pu faire pendant les trente-deux années de sa vie. Des erreurs qui étaient pleine de conséquences. Des conséquences qu’il n’était pas prêt à assumer.

Il ne pu retenir un léger rire suite aux propos de son frère. « Evidemment, tu m’as pris pour qui ? » Il ne voulait ni truffe, ni caviar, ni même champagne hors de prix. Tout ça ce n’était pas son monde. Lui il était plutôt fast-food et bière de basse qualité. Whisky au fond d’un bar aussi. Un mode de vie particulièrement simple, loin du luxe dans lequel certains vivaient. Ça le dégoutait ça. Les gens riches qui se complaisait dans leur fric pendant que d’autres crevaient sur les trottoirs. C’était pas qu’il avait l’âme d’un robin des bois, son fric, il le gardait volontiers pour lui. C’était juste que clairement, il n’aurait pas fallu grand-chose pour que ce soit lui en train de claquer sur le bord d’une route. Il n’avait pas fait d’études, il n’était pas l’héritier d’une famille particulièrement riche. Il n’avait rien dans le fond, alors ce serait si facile de tout perdre. Razen le savait, s’il devait vraiment choisir le menu pour son anniversaire, ce serait hamburger bien gras, composé d’aliments incertains et ce serait très bien comme ça. Évidemment, ils ne pouvaient pas déconner toute la soirée sur la bouffe. Il avait fallu que son frère redevienne sérieux et commence à parler de Tessa. Il n’allait pas lui mentir. Ce n’était pas qu’il n’en avait pas envie. Mais, c’était ce qu’il faisait depuis trop longtemps alors il était grand temps de tout raconter. Pas seulement ce qui concernait Tessa, parce qu’il y avait bien plus que ça à révéler. Il y avait aussi ses retrouvailles avec Ren et puis bien entendu, son histoire avec Roos. Mais trouver les bons mots pour raconter tout ça, ça n’allait pas être facile. Alvin n’était pas forcément doué quand il s’agissait de parler de lui-même et de ses problèmes. Il était plutôt du genre à fuir la conversation quand ça tournait autour de sa vie. Pourtant, avec Tessa, il en avait parlé facilement, comme si garder ses barrières avec elle était parfaitement impossible. Il avait semblé qu’elle avait ce petit quelque chose qui la rendait tellement différente des autres. C’était bizarre et absurde, mais à présent, il était simplement hors de question qu’il remplisse cette mission. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas lui faire ça, elle était tellement innocente, tellement blessée par la vie. Il l’avait déjà trahie une fois, il ne le ferait pas deux fois.

Il écouta son frère parler, ne pouvant s’empêcher à plusieurs reprises de lever les yeux au ciel. Tant pis, il ne le voyait pas de toute façon. Et il ne comprenait pas. Comment est-ce qu’il pourrait comprendre après tout ? Lui il était toujours planqué alors qu’Alvin lui, il devait affronter les gens, les trahir, parfois les tuer et peut-être qu’à la longue ça devenait de plus en plus compliqué pour Alvin, mais évidemment, Razen n’avait pas pris une seconde pour se poser la question. Alvin le savait, jamais il ne trahirait son frère, il ne pouvait pas. Mais là, il ne pouvait pas continuer comme ça. Pas avec Tessa. « Elle s’appelle Tessa cette fille. » Il jugea bon de le préciser comme pour souligner le fait que ce n’était pas juste une fille, mais bien quelqu’un que lui, il avait pris le temps de connaitre. « Et j’ai pas couché avec elle. » Si ça n’avait été qu’une histoire de cul, il n’en serait pas là de toute évidence. « Elle est née à Londres. Et tu te souviens de ce restaurant dans lequel on allait souvent ? JJ qu’il s’appelait. Tu disais que papa et maman nous y emmenaient souvent. Elle le connait aussi. » Qu’est-ce que ça changeait dans le fond qu’elle connaisse ce petit restaurant perdu en plein cœur de Londres, beaucoup de chose du point de vu d’Alvin. « J’crois que sa mère l’a abandonnée et qu’elle a perdu son frère et elle a été enfermée tellement longtemps. » Il ne voulait pas être celui à cause de qui elle serait de nouveau enfermée quelque part. Elle méritait d’être libre et d’avoir enfin une vie. « J’peux pas la trahir Razen. Elle est tellement innocente. Elle a tout à réapprendre de la vie et elle la mérite cette vie. » Il soupira. « P’t’être que tu peux pas comprendre parce que c’est pas toi qui te retrouve face à ces gens. Jcrois qu’on en apprend plus en regardant quelqu’un dans les yeux qu’avec n’importe quel don. » Et lui, il ne pouvait plus fixer les gens dans les yeux, il ne pouvait pas lire toute cette déception, cette rage qu’il y avait eu dans le regard de Tessa quand il l’avait trahie. Ni même cette innocence et cette peine qu’il y avait eu l’autre fois. « Et puis peut-être qu’il est temps que j’arrête tout ça, que j’essaie d’avoir une vie normale. Tessa était peut-être la cible de trop. » Il soupira. « Je suis pas sûr de pouvoir continuer comme ça alors que … » Il stoppa sa phrase, ne pouvait pas aller plus loin, comme si tout ça n’avait absolument aucun sens. « Putain de merde. » C’était trop dur à dire, ça rendait le truc tellement réel. « J’ai vraiment merdé, du genre, vraiment. » Ça n’en disait pas long sur ce qu’il avait fait, il allait falloir être plus précis pour que son frère comprenne, mais c’était vraiment trop dur à raconter cette histoire. « J’ai sauvé la vie d’une fille y a un moment et puis on s’est recroisé au bar et peut-être que j’avais un peu trop pu et puis … Elle … Elle est enceinte. » Pas besoin de faire un dessin là, c’était assez clair, il pouvait constater l’étendu des dégâts. Il aurait voulu ne pas avoir à raconter ce genre de choses, mais la vie craignait assez pour qu’une connerie lui arrive à lui. Maintenant fallait faire avec et le problème, c’était qu’il ne savait pas comment s’y prendre. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire à présent.
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeLun 23 Nov 2015 - 1:00

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



Si on creuse un peu, on risque de trouver un petit peu de culpabilité. Razen n’en a rien à faire de son propre anniversaire. A dire vrai, il croit même ne pas l’avoir fêté depuis plus de vingt ans maintenant. Il préfère se souvenir, ou tenter de se souvenir, des gâteaux en forme de petits trains que lu faisait sa mère plutôt que de ces choses qu’on lui servait en famille d’accueil avec un sourire hypocrite. Oh, il ne remet pas en question l’affection que pouvaient lui porter les personnes les hébergeant pour quelques mois mais… non. Mais si Razen n’en a rien à faire de son propre anniversaire, il aimerait bien que son frère ait des souvenirs marquants des siens. C’est un échec critique et il le sait bien. Un soupir, le voilà qui s’arrache un sourire qu’il veut complice et une remarque tout sauf sérieuse. Il connait les goûts de son frère puisqu’ils ne diffèrent que très peu des siens. La cuisine gastronomique, il l’échange volontiers contre un bon burger dont il ne peut deviner la composition qu’au goût. Au moins, il a eu le mérite dans sa bêtise de voler un petit rire à son frère, c’est déjà ça de pris. « Evidemment, tu m’as pris pour qui ? » Razen se marre comme un idiot, mais il préfère ça à sa morosité d’un peu plus tôt. Il ne doit y avoir qu’Alvin dans toute la ville qui puisse lui arracher ce genre de rire, qui puisse aussi rapidement le faire changer d’humeur, que ce soit du pire au mieux ou le contraire d’ailleurs. « Parfait, dès que je mets la main sur mon téléphone, je commande ça. » Ses doigts glissent sur les meubles, longent les murs. Quitte à passer des heures à la recherche dudit téléphone, autant les occuper en laissant ses pensées suivre leur cours et la discussion dévier sur une pente glissante.

La gamine. Celle qui les a conduits ici, celle qu’ils sont supposés retrouver et qu’Alvin a déjà laissée filer une fois. Une fois de trop, ça va sans dire. Un soupir, Razen s’arrête lorsque ses doigts glissent sur sa grammaire italienne, une édition en braille qu’ils ont trouvé dans une brocante. Son téléphone, trouver son téléphone, trouv… Il a du mal entendre. Il a mal entendu. Je l’ai trouvée. Voilà, en plus d’être aveugle, Razen commence à perdre l’audition, à avoir des hallucinations auditives. Ou alors Alvin plaisante, ce qui serait une explication encore plus satisfaisante qu’une surdité malvenue. Je la ramènerai pas à Wolstenholme. Razen cesse totalement de chercher son téléphone maintenant. Il serre le poing, s’imposant un calme factice. Ne pas s’énerver, ne surtout pas s’énerver. Et ne pas se sentir trahi, aussi. Effroyablement trahi. Ne pas se laisser submerger par ce goût amer dans la gueule. Si je résume. Voilà, dans un premier temps, il s’agit de résumer pour être sûr d’avoir tout compris. Il a trouvé la gamine, alors qu’ils avaient convenu qu’il ne devait plus l’approcher maintenant qu’il était grillé. Il a trouvé la gamine et il ne le lui a pas dit. Bien. Parfait. Et cerise sur le gâteau d’anniversaire, Alvin ne veut plus remplir le contrat. Il n’y a rien de logique là dedans, rien de logique que Razen puisse accepter, plutôt. Parce que des explications qui tiennent la route et qui s’imposent à son esprit, il y en a bien trop pour qu’il veuille prendre deux secondes pour les considérer.

T’as quand même pas couché avec elle. La question dégringole ses lèvres, accompagnée d’exaspération. Un soupir, il ne s’arrête plus. Il ne comprend pas, il ne veut pas comprendre. Et il achève par une accusation douloureuse. Sauf si tu veux me lâcher maintenant. Razen a beau avoir trente-sept ans révolus, il a beau être parfaitement à l’aise avec sa cécité depuis le temps, il a beau être un adulte responsable, ou presque, mature et vacciné, il reste lucide : sans Alvin, la vie serait beaucoup plus compliqué pour lui. Indépendant, il l’est. Autonome, absolument pas. « Elle s’appelle Tessa cette fille. » Razen arque un sourcil. Croise les bras sur sa poitrine. Il n’en a rien à faire que cette fille s’appelle Tessa, Conrad ou Scolastique. Il n’en a strictement rien à foutre. Dans sa tête, depuis le début, il préfère la voir comme un contrat et uniquement comme tel, ça lui invite d’éprouver le moindre remord. C’est peut être ça le problème d’Alvin, tiens. Il a humanisé leur cible, il lui a donné le droit d’exister, d’être une personne à part entière. Razen soupire, une nouvelle fois. Se passe une main nerveuse sur son visage. « Et j’ai pas couché avec elle. Elle est née à Londres. Et tu te souviens de ce restaurant dans lequel on allait souvent ? JJ qu’il s’appelait. Tu disais que papa et maman nous y emmenaient souvent. Elle le connait aussi. » Un coup dans l’estomac, Razen ferme les yeux. D’où Alvin se permet il de parler de leurs parents dont il ne se souvient que par procuration, de ce restaurant où, justement, ils fêtaient les anniversaires de leurs parents ? « Alvin… » Il le met en garde. Non, le grand frère n’est pas encore menaçant, il se contente juste de prévenir le petit frère qu’il joue un jeu dangereux. Parce que la gamine qu’ils sont supposés ramener à Wolstenholme, Razen sait que si elle commence à avoir une identité propre à ses yeux, il lui sera difficile à lui aussi de la ramener à un Hunter. « J’crois que sa mère l’a abandonnée et qu’elle a perdu son frère et elle a été enfermée tellement longtemps. J’peux pas la trahir Razen. Elle est tellement innocente. Elle a tout à réapprendre de la vie et elle la mérite cette vie. » Il ne tente même pas de le couper. Razen préfère rester silencieux. Son petit frère est vendu, totalement vendu. Il le sait, il le sent dans sa voix. Pas besoin de contact pour le comprendre, Razen connait trop bien son frère pour qu’il puisse ignorer plus longtemps qu’il ne va pas devoir trouver un plan pour convaincre son frère de revenir sur sa décision, mais un plan pour annoncer ça à Wolstenholme. Parce que bien évidemment, il est hors de question que son frère se retrouve face à leur employeur.

« P’t’être que tu peux pas comprendre parce que c’est pas toi qui te retrouve face à ces gens. Jcrois qu’on en apprend plus en regardant quelqu’un dans les yeux qu’avec n’importe quel don. » Le poing de Razen se serre à nouveau. Il voulait garder le silence, il voulait vraiment se la fermer. Mais c’est plus fort que lui, c’est plus spontané aussi. « Va te faire foutre, Alvin. » Sa voix est fatiguée. Il sait que son petit frère a raison mais il sait aussi qu’il a tort. C’est compliqué. Il ne peut peut-être pas regarder les gens dans les yeux, il les comprend d’un simple toucher et c’est bien plus… déstabilisant. Parce qu’en se concentrant suffisamment, Razen est capable d’en apprendre plus, bien plus, que par tous les regards du monde. Et il va sans dire que plus le contact est prolongé, moins les désirs, le mode raisonnement, les aspirations de la personne lui sont inconnus. Alors oui, va te faire foutre, Alvin, crachent les lèvres de Razen à mi-voix. Mais son petit frère n’en a pas fini. Il faut croire qu’une fois lancé, il ne s’arrête pas et dévale la pente pour aller s’écraser sur le sapin qui l’attend au milieu de la piste.

« Et puis peut-être qu’il est temps que j’arrête tout ça, que j’essaie d’avoir une vie normale. Tessa était peut-être la cible de trop. Je suis pas sûr de pouvoir continuer comme ça alors que … » Alors que ? « Que ? » « Putain de merde. » « Charmant, mais encore ? » Oui, Razen sait qu’il pourrait être un peu plus patient alors que son petit frère apprend à parler, mais non. Tessa, c’est déjà trop. « J’ai vraiment merdé, du genre, vraiment. » La colère et l’exaspération de Razen ne peuvent peut être pas disparaître d’un claquement de doigt, le ton et la voix de son frère suffisent néanmoins pour le calmer et le forcer à faire les fonds de tiroir et à sortir la patience de réserve qu’il avait cachée dans le placard. Razen heurte une chaise mais revient à proximité du canapé. La ride du lion se creuse sur son front, ses sourcils se froncent, ses doigts ripent sur le cuir fatigué du canapé sans qu’il ne s’y assoie pour autant. « Merdé ? Dans quelle mesure ? » Oh, ça n’est pas dit pour être méchant, c’est juste que niveau merdage, les deux Townshend sont capables de faire des prouesses surhumaines de l’avis de Razen. Et puis, déjà se lier à Tessa, c’était une belle connerie, alors quelque part, le grand frère est curieux de savoir ce qui peut être pire. « J’ai sauvé la vie d’une fille y a un moment et puis on s’est recroisé au bar et peut-être que j’avais un peu trop pu et puis … Elle … Elle est enceinte. »

Enceinte. Bien. Enceinte. En effet, Alvin peut trouver une plus grosse connerie que de se prendre la tête avec Wolstenholme, c’est assez impressionnant. Mais étonnamment, Razen est assez calme. Il se contente d’acquiescer lentement. Pour le moment. « Okay. ». Enceinte. Bien. Parfait. Ca arrange totalement leurs affaires. « Tu as engrossé une inconnue. Parfait. Alvin, sauveur en armure, qui vient réclamer son droit après avoir secouru la princesse, ça fait sens. » Il applaudit avec lenteur, exagération et ironie. « Je te savais preux chevalier, mais pas consciencieux à ce point... Sérieusement, tu m’épates, Al’. Tu es en train de me faire une succession de combos, je crois que niveau connerie, tu exploses ton record. » Non, Razen n’est pas hors de lui. Pas encore. Il se prend juste tout dans la figure d’un seul coup. Et il sait aussi qu’en plus de tout ça, il ne va pas tarder à ouvertement se prendre la tête avec Alvin pour la simple raison que son frère va certainement exploser à son tour. Et que ça va le saouler. « Et du coup, t’as fini, on peut gueuler maintenant ou tu veux encore rajouter un petit truc ? Je ne sais pas… t’as tué quelqu’un en pleine rue, t’as fait exploser un bâtiment ? » Il singe le gosse excité qui sait une réponse lorsqu’il rajoute sur un ton plein de sarcasmes englué dans un faux enthousiasme. « Oh, je sais, je sais ! Tu as envoyé une carte de vœux à Wolstenholme en lui donnant notre adresse et avec une jolie photo de Tessa et toi en train de prendre le thé parce que bien sûr, il est hors de question que vous vous fassiez des papouilles, elle est peut être mignonne mais tu es bien trop un homme d’honneur pour faire ça. » Tant pis pour le repas d’anniversaire, la bougie, le gâteau, la chanson et tout le tralala. Ils vont avoir une conversation sérieuse. Très sérieuse. Une fois qu’ils auront fini de casser le mobilier et de hurler, bien sûr.

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeSam 12 Déc 2015 - 22:30

Chasing lights of the dying limbs
— razen townshend & alvin townshend —
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Ça avait beau être son anniversaire, Alvin n’avait pas la moindre envie d’aller faire la fête. C’était bien la première fois depuis un moment, parce que d’habitude, il ne perdait pas son temps, il se jetait sur l’occasion d’aller festoyer avec de l’alcool à portée de bain et quelques filles sexy autour de lui. Mais là, non, il n’avait pas envie. Quand bien même il aurait voulu de toute façon, ça aurait été compliqué, ici à Radcliff, faire la fête ce n’était pas évident. Y avait un couvre feu qui les condamnait à tous rentrer chez eux à vingt-deux heures. C’était l’heure à laquelle on débutait les fêtes normalement. Radcliff, c’était particulier comme ville. Unique même, d’après l’expérience d’Alvin. Alors, il se contenterait d’une soirée normale et simple. De la bonne bouffe, de la bière, un film à la télévision et tout serait parfait. « Je sens qu’il va encore falloir que je t’appelle pour qu’on ne retrouve celui là. » Il aurait pu se lever pour aider son frère à remettre la main sur son téléphone, mais il ne bougea par un orteil. Il savait très bien que ça irait plus vite de faire sonner le dit téléphone plutôt que de fouiller n’importe où dans l’appartement. Mais, peut-être qu’il aurait dû davantage se concentrer sur le téléphone de son frère plutôt que sur les révélations à la chaine, parce que ça c’était le genre de choses qui allaient mal se terminer. Ce n’était pas pour rien qu’il gardait tout pour lui depuis un moment. C’était que ça rendait les choses beaucoup plus faciles. Ça lui évitait le confit avec son frère et il n’avait vraiment pas envie de se prendre la tête avec son frère. C’était inévitable cependant. Ils ne seraient jamais d’accord concernant Tessa. Parce que Razen, il ne la connaissait pas. Lui, il avait eu l’occasion de sympathiser avec elle avant de la trahir et pour la première fois de sa vie, ça lui avait fait du mal de voir la déception dans le regard de l’une de ces cibles. Puis, il avait discuté avec elle et tout ce qu’elle avait pu lui dire la dernière fois, ça la rendait tellement innocente. Il ne savait pas ce que Wolstenholme voulait d’elle, mais il savait qu’elle ne méritait pas ça. Il ne lui voulait pas du bien, c’était certain. Maintenant, il avait envie de l’aider cette pauvre fille et ça devait commencer par laisser tomber cette affaire. Il n’avait jamais abandonné une mission jusqu’à présent, mais il devait bien y avoir un début à tout.

Il essayait de lui expliquer comment il en était arrivé là. Ce n’était pas qu’il avait couché avec elle contrairement à ce qu’on aurait pu croire. Certes, il avait une liste d’histoires de cul plus longue que le bras, mais il n’avait jamais couché avec Tessa. Pourtant elle le lui avait proposé, sans vraiment savoir de quoi elle parlait. C’était bien la première fois de sa vie qu’il avait refusé une telle proposition. Non, il n’avait pas couché avec Tessa. Il lui avait parlé et ça aidait beaucoup plus à connaitre quelqu’un qu’une simple partie de jambes en l’air. Il l’avait écoutée et tout ce qu’elle avait pu lui dire, ça lui avait permis de comprendre qu’elle ne méritait pas ça. Les autres non plus sans doute. Toutes les autres personnes avant Tessa, elles n’avaient peut-être pas mérité leur sort non plus, mais ça n’avait jamais eu d’importance. Il n’avait jamais pris le tant de les connaitre les autres. Tout était différent avec Tessa. Il n’avait pas envie de continuer. Il ne pouvait pas. Il avait l’impression que Razen ne pouvait pas comprendre. Il n’était pas à sa place, il n’était pas celui qui trahissait sans arrêt tout le monde. Il était celui qui mettait en place les plans et qui restaient en arrière le temps qu’Alvin les exécute. Peut-être qu’à force de trop bien comprendre les machines et les objets, Razen commençait à perdre de vue la façon dont les êtres humains pouvaient fonctionner. Parce qu’ils étaient plus compliqués à comprendre que le reste. Il n’était pas une machine dénuée de sentiments. Il fallait bien s’y attendre qu’à un moment, il finisse par s’attacher un peu trop à quelqu’un et si ça n’avait pas été ça, ça aurait été le poids de la culpabilité qui se serait abattue sur lui à un moment où à un autre, après avoir lui de la déception dans un nouveau regard. Il pouvait bien dire ce qu’il voulait Razen, le fait était qu’il ne voyait pas tout ça, alors il ne comprenait pas. Son don était miraculeux, mais il fallait croire qu’il n’était pas suffisant pour combler les lacunes de sa cécité. De son côté, y avait plus rien à faire, y aurait rien qui serait suffisant pour le convaincre de continuer ce fichu contrat. Même pas toutes les menaces que Wolstenholme pourrait leur lancer. Ce serait ni le premier, ni le dernier à en venir aux menaces de toute façon. Se prendre des menaces dans la tronche, c’était presque une habitude chez les frangins Townshend.

Non, il y avait des trucs qu’il ne pouvait pas comprendre malgré son don, parce qu’il y avait des limites à tout. Il se leva d’un bond du canapé, agacé par cette situation, parce qu’au bout du compte, c’était à se demander si Razen ne pouvait pas comprendre ou s’il ne voulait pas comprendre. « Quoi ? Tu crois vraiment que tu peux tout comprendre ? Alors vas-y, dis moi c’qui va pas chez moi ! » Si c’était de son côté qu’il y avait un problème, il était tout ouïe. Il avait tendu les bras vers son frère, qu’il utilise son pouvoir sur lui si ça pouvait résoudre le mystère. C’était un accord entre eux pourtant, une promesse peut-être même, Razen n’utiliserait jamais son don sur lui. Peut-être qu’il n’avait fait que croire qu’il n’aurait jamais besoin d’en arriver là, parce qu’ils étaient frères et qu’ils se comprendraient toujours, mais là, il avait clairement l’impression qu’il y avait un mur entre eux deux. Alors qu’il y aille, qu’il vienne lui dire ce qui pouvait se cacher au plus profond de lui, puisqu’il était capable de tout savoir. Il avait continué à s’étendre dans les conneries qu’il avait faites jusqu’à présent. Il y avait Roos. Elle aussi, elle était à l’origine de nombreux questionnement de la part d’Alvin. Elle était enceinte, il allait être papa. Qu’est-ce qu’il devait faire ? Il n’en savait rien et c’était plutôt stressant comme situation. Il leva les yeux au ciel suite à la réflexion de son frère. « Désolé de pas être le frère parfait. » Parfait, personne ne l’était vraiment sans doute. « P’t’être que ce serait plus simple si c’était Ren qui était resté hein ? » Puisqu’il fallait aller dans la provoque, autant se lancer, ce n’était pas comme s’il avait grand-chose à perdre, apparemment, il venait déjà de perdre toute crédibilité auprès de son aîné. « Sa tombe bien, j’sais où le trouver, j’lui ai collé mon poing dans la tronche l’autre fois. » S’il considérait ça comme une autre connerie, bha en voilà une autre à ajouter à la liste. « Tiens, un truc intéressant, le gars qui l’a adopté s’appelait Galaad Wolstenholme. C’est drôle que deux trous du cul portent le même nom et vivent dans la même ville. » Y avait forcément un lien entre les deux, fallait pas être une lumière pour le deviner. « Ces gars sont des fils de pute. Tiens, je crois que je devrais l’appeler pour le lui dire. Ou peut-être lui rendre visite carrément. Et puis après, je pourrais peut-être aller buter quelqu’un en pleine rue et faire exploser un bâtiment, puisque, apparemment jsuis assez con pour faire ça ! » C’était que Razen l’avait sous entendu quelques secondes plus tôt. Fallait croire qu’il le pensait vraiment stupide. Ça faisait vraiment plaisir d’avoir l’impression que son propre frère le prenait pour le plus grand des cons de la planète et tout ça pourquoi ? Parce qu’il aimait bien une fille et parce qu’il allait avoir un bébé ? Dans le fond, ça avait quelque chose de complètement paradoxal, parce que ça logiquement, c’était le genre de trucs qu’on célébrait dans les familles normales. Mais pas chez eux, parce qu’ici ce n’était que deux belles conneries qui témoignaient de la stupidité d’Alvin, comme ci c’était les pires conneries du monde.
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeVen 1 Jan 2016 - 23:30

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



« Quoi ? Tu crois vraiment que tu peux tout comprendre ? Alors vas-y, dis moi c’qui va pas chez moi ! »

De toute évidence, Alvin n’a pas tout compris à la subtilité du va te faire foutre soufflé par son grand frère. De toute évidence, le message n’est pas correctement passé, il y a eu des grésillements et de la friture sur la ligne. La fatigue de Razen laisse la place à la colère et si l’aîné des Townshend n’est pas encore tout à fait hors de lui, ça ne saurait tarder. Parce qu’Alvin va trop loin dans la provocation par ces quelques phrases. Il l’entend se lever, aux bruits que font les ressors du canapé, il l’entend avancer, Razen l’imagine presque écarter les bras pour se rendre vulnérable et intensifier cette mascarade. Son ton sec et acide ne se fait pas attendre, Razen n’essaye même pas d’être diplomate ou quoique ce soit d’autre. Ce n’est plus le moment, de toute manière. « Arrête ça, Alvin, arrête ça tout de suite. Fais pas ta petite victime, putain ! » C’est un réflexe qui le pousse à faire un pas en arrière. Parce qu’honnêtement… Razen a peur d’en profiter et de céder à la tentation. Il serait illusoire de croire que jamais il n’a eu envie d’utiliser sa mutation pour comprendre son frère. A dire vrai, il ne compte pas les dizaines voire les centaines de fois que l’idée l’a effleuré, que l’envie l’a titillé, que la tentation l’a presque fait flancher. C’est un accord, c’est un accord tacite entre les deux, jamais verbalisé, jamais remis en question, jamais énoncé. C’est une promesse qu’ils se sont faits, c’est une promesse qu’il lui a faite et qu’il a toujours tenue depuis qu’il est conscient des capacités presque destructrices de sa mutation.

Il lui suffirait d’empoigner le bras de son frère pour s’immiscer dans son être et le comprendre mieux que jamais. Sa mutation a deux facettes, sa mutation se décline en deux compréhensions distinctes mais pourtant complémentaires, pendant tactile de l’intelligence dont il sait faire preuve et de son adaptation surréaliste à la plupart des situations. Razen comprend son environnement mieux que personne malgré sa cécité. Mais les personnes, justement… à chaque contact épidermique, il peut s’enfoncer dans une compréhension presque palpable de la réalité physique de la personne, connaissant intuitivement la morphologie de l’autre, ses carences, ses faiblesses, les zones des femmes qu’il doit caresser pour exciter leur désir, les points faibles qui peuvent les faire fondre sous ses mains expertes ou les faire s’éteindre. Mais à chaque contact épidermique, Razen peut aussi s’enfoncer dans la réalité psychologique de sa victime et s’emparer autant de ses aspirations que de ses souhaites, autant de ses motivations que de ses espérances. Et présentement, c’est de cela dont il a peur. Il ne comprend pas son frère et pour un homme comme lui, ça lui est insupportable, dérangeant, comme le tic tac incessant d’une horloge déréglée. Il a peur, le Razen, de céder, de craquer, d’être incapable de se retenir. Parce qu’il sait que si Alvin force le contact, il sera incapable de fermer les yeux et qu’il sait que sa mutation peut détruire la confiance jusque là inébranlable entre les deux frères. C’est une promesse qu’ils se sont faits et c’est une promesse bien plus importante que tout le reste. Si Razen utilise un jour sa mutation pour comprendre Alvin, il détruira la confiance que son frère à en lui. Et il craint encore plus de ne plus être capable d’avoir confiance en Alvin après ça lui non plus.

Il a l’impression que l’on vient de lui arracher les oreilles. Il a l’impression qu’on vient de lui verser de l’acide dans la bouche pour saturer ses papilles et les tuer définitivement, il a l’impression qu’on lui a écrasé le nez et détruit toutes les cellules olfactives. Il a l’impression, enfin, qu’on vient de lui crever les yeux une nouvelle fois lorsque dans un sursaut de volonté, Razen se coupe complètement de sa mutation et la brider tant et si bien qu’elle ne lui envoie aucune information. Ce n’est que dans ces rares moments qu’il se rend compte de l’importance qu’elle a dans sa vie. Constamment, il a conscience de son environnement, de la teneur en oxygène de l’air, de l’assouplissant utilisé pour ses vêtements, de la température environnante, de la justesse des sons qui parviennent à ses oreilles… Son front doit être ridé sous la concentration, les premières secondes, alors qu’il recule et tente de reculer pour s’éloigner encore plus de son frère. Il ne veut pas céder, il ne veut pas ça. Pourquoi son frère ne s’est-il pas arrêté à son va te faire foutre qu’il espérait suffisant, hein ?

Razen s’appuie au meuble le plus proche, s’étonne de ne sentir qu’une surface lisse sous ses doigts plutôt qu’un amas de connaissance aussi brute que rassurante. Et il se raccroche à ce que son frère peut continuer à dire pour oublier l’amputation qu’il vient de s’imposer temporairement, le temps de reprendre le contrôle de sa volonté et d’éloigner un quelconque danger. Même sans sa perception aiguisée et mutante, Razen sent que la conversation va dégénérer. Il le sent au moment même où Alvin reprend et enchaîne sur une deuxième connerie. Une violente connerie. Du genre… irrattrapable. Enceinte. Razen n’est toujours pas totalement hors-de-lui, la concentration qu’il mobilise sur sa mutation aide pas mal. Il n’est pas encore hors de lui mais la pression augmente d’un cran encore, suinte de ses mots sarcastiques et moqueurs, ne peut être ignorée par son frère. Il raille, le grand frère, il raille pour ne pas hurler, pour ne pas gifler Alvin, pour ne pas s’énerver complètement sur le petit Townshend. Oh, bien sûr, ça va venir, mais pas tout de suite. Razen veut être sûr d’avoir tous les éléments en main avant que la conversation passe au niveau au-dessus. « Désolé de pas être le frère parfait. P’t’être que ce serait plus simple si c’était Ren qui était resté hein ? » Putain mais quel con. Razen se félicite d’avoir bridé sa mutation. C’est un cheval sauvage qui rue et qui se débat pour se défaire de ses liens, mais Razen s’est suffisamment exercé à ce petit jeu pour maintenir sa poigne quelques minutes encore. « Ca tombe bien, j’sais où le trouver, j’lui ai collé mon poing dans la tronche l’autre fois. Tiens, un truc intéressant, le gars qui l’a adopté s’appelait Galaad Wolstenholme. C’est drôle que deux trous du cul portent le même nom et vivent dans la même ville. Ces gars sont des fils de pute. Tiens, je crois que je devrais l’appeler pour le lui dire. Ou peut-être lui rendre visite carrément. Et puis après, je pourrais peut-être aller buter quelqu’un en pleine rue et faire exploser un bâtiment, puisque, apparemment jsuis assez con pour faire ça ! » Ah. Ca, pour être con… c’en est un vrai, là. En quelques phrases, Alvin passe du pire au désastreux, dégringole et Razen serre le poing pour ne pas foutre, à son tour, son point dans la gueule de son petit frère, puisque s’il comprend bien, c’est de bon ton en ce moment chez les Townshend de frapper son cadet. Ren. Quand il lui demandait s’il avait fini, Razen ne s’attendait pas exactement à ce qu’Alvin continue à déballer le monceau de conneries qu’il avait dans son sac.

C’est trop. Là, c’est un peu trop, même pour un mec comme Razen qui a tendance à avoir l’habitude des enchaînements dans le genre. C’est trop, parce qu’il ne s’y attendait pas, parce qu’en quelques minutes, la discussion est passée des drames sentimentaux de Brandon et Candie à ça et que ce n’était pas vraiment dans ses plans. Il y a quelques heures, jamais Razen n’aurait pensé ça possible mais Brandon et Candie étaient sérieusement en train de commencer à lui manquer, là. Au moins, à défaut de ne pas être moins compliqué, ce n’était pas lui qui était au centre de l’intrigue, merci bien. « Putain… j’espère que t’as vraiment fini de vider ton sac, là, Alvin, parce que sinon… » Sinon quoi ? Excellente question. « Aide-moi à faire le point, là. Parce que si j’ai jamais utilisé ma mutation avec toi, c’est parce que j’étais supposé pouvoir te faire confiance, t’es au courant ? Et là… »… Là… la confiance était en train d’être remise sérieusement en question. La pression sur ses nerfs s’intensifie, ses doigts commencent à retrouver leur sensibilité et Razen se retrouve obligé de serrer les poings pour maintenir le contrôle. Oh, c’est mignon, poing serré ça rime avec poing dans la tronche. « Ren. Tessa. Roos. Wolstenholme. J’suis peut être aveugle, mais jusque là, je ne pensais pas que ça faisait de moi un imbécile auquel il est inutile de parler de ce genre de petits détails ! » Sa voix monte en puissance au fur et à mesure de l’énumération. « Ca t’est pas venu à l’esprit que ce serait pertinent de m’en parler immédiatement ? » il est un peu injuste, le Razen, parce que son frère a le droit d’avoir une vie privée, il est un peu injuste le Razen mais il faut dire que ça soulage. Et ça lui fait mal de se rendre compte qu’Alvin lui a caché des choses. Ca fait très mal. Parce que les moments comme celui là où il se sent infirme à cause de sa cécité sont rares. Et toujours aussi douloureux. Quant à la mention de Ren… « Ca pour être con, t’en tiens une sacrée couche, bordel ! Et je parle pas de celle de ton môme que tu vas devoir torcher ! Tu te rends compte que tu me balances comme ça que tu as croisé Ren ? NOTRE frère, pas que le tien ? Tu te rends compte que tu ne me l’aurais pas dit si je ne t’avais pas provoqué et que tu n’avais pas voulu me blesser en retour ? TU TE RENDS COMPTE DE CE QUE CA IMPLIQUE ? » La colère de Razen est désormais palpable et, oui, on peut le dire maintenant : il est totalement hors de lui.

Ce n’est pas que Roos et Tessa sont oubliées, c’est que, n’en déplaise à ces demoiselles, Razen n’en a plus rien à faire pour le moment, Ren est bien plus important. Et le mensonge par omission d’Alvin l’est davantage encore. Sa voix retrouve un volume convenable lorsque Razen reprend, fixant la direction de son frère avec volonté. « Qu’est ce que tu veux qu’on fasse, là, Alvin. Parce que nous deux, on est censé être une équipe, on est censé être une famille. Depuis quand tu ne me juges plus suffisamment de confiance pour me parler de ces choses là, hein ? Parce que je doute que tu aies foutu un pain à Ren, tapé la discut avec l’autre cruche, et engrossé la deuxième cet aprèm. Depuis quand y’a un truc qui cloche, Alvin. Ca se passe comment, là ? Tu vas t’enfermer dans ta chambre en boudant et en me laissant dans le noir, tu me dis cash que t’en as plus rien à foutre de ton boulet de grand frère ? Tu… pourquoi tu me dis ça maintenant si tu ne me l’as pas du plus tôt, hein ? Tu veux que je trouve des solutions miracles, pour arranger tout ça ? J’ai jamais utilisé ma mutation sur toi parce que j’en ai jamais eu besoin. Là,… là j’suis dépassé, Al. Vraiment. »


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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeLun 25 Jan 2016 - 11:52

Chasing lights of the dying limbs
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Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Alvin avait pensé qu’avec Razen, ils se comprendraient toujours. Quoi qu’il arrive, il n’y aurait jamais rien qui puissent les séparer parce qu’ils seraient toujours d’accord sur tout. Mais fallait croire qu’il s’était trompé. Il aurait dû savoir qu’un jour, il y aurait un truc qui viendrait remettre tout en cause. Un ou plusieurs trucs en l’occurrence. Parce que si ça n’avait été que Tessa, peut-être qu’ils auraient pu trouver une solution simple, mais là, il y avait Roos également et le bébé qu’elle attendait. Il y avait Ren aussi, les menaces qu’il avait pu prononcer à leur encontre, même si Alvin les avait prises à la légère. Tout ça faisait que la situation était incroyablement compliquée. Il ne savait plus vraiment où donner de la tête et de la tête et ce n’était pas auprès de son frère qu’il trouverait des réponses. Ça ne faisait qu’ajouter des problèmes de plus, là où il n’en avait pas besoin. Il aurait voulu que Razen ait la réponse ultime à toutes ces questions, mais comment le pourrait-il ? Il n’y avait probablement qu’une seule solution pour comprendre tout ce qui était en train de se passer au fond du crâne du cadet Townshend et Razen ne s’y résoudrait pas. C’était une promesse qu’il lui avait faite, bien des années plus tôt. Il était hors de question qu’il utilise son pouvoir sur lui. Parce qu’il y avait quelque chose de mauvais dans ce pouvoir sans doute. Comprendre tout en un touché, se rendre compte des émotions les plus profondes des personnes, comprendre leurs secrets les plus intimes, ce n’était pas normal. Ce n’était pas juste non plus sans doute. Tant que c’était sur des personnes dont ils se fichaient complètement, ça n’avait pas d’importance. Mais entre eux, c’était différent. Pourtant, c’était peut-être la seule solution là. Alvin soupira avant de lever les yeux au ciel et de se laisser retomber lourdement sur le canapé. « Ouais, bien-sûr … » Grommela-t-il, avant de croiser les bras sur la poitrine. Peut-être que Razen ne voulait juste pas se donner la peine de comprendre. Mais il garda cette réflexion pour lui, conscient que rajouter de l’huile sur le feu c’était loin d’être la meilleure chose à faire. Pourtant, il avait bien cette impression. Razen n’avait pas l’air motivé à comprendre la situation, juste à lui reprocher d’avoir merdé comme pas possible, comme s’il n’en avait pas déjà assez conscience. Il n’avait jamais voulu que ça se passe comme ça. Ça lui était tombé dessus sans qu’il ne comprenne rien et de toute évidence, fallait pas trop qu’il compte sur le soutien de son frère aîné. Il avait eu raison de ne pas vouloir en parler de toute évidence.

Il avait continué de déballer tout ce qu’il avait à raconter. Tout ce qu’il avait gardé pour lui depuis trop longtemps. Pourquoi est-ce qu’il n’avait rien dit plus tôt ? Parce qu’il avait su que ça se terminerait mal cette histoire et y avait rien au monde qu’il craignait plus que de perdre son frère aîné, alors parfois, fallait mieux se taire pour éviter les drames. Mais ce soir ça avait explosé. Et il senti son cœur se serrer quand Razen parla de confiance. Alors c’était ça ? Il n’avait plus confiance en lui maintenant ? Parce qu’il avait commis des erreurs et qu’il n’en avait pas parlé plus tôt ? Est-ce que ça aurait changé quelque chose s’il en avait parlé avant aujourd’hui ? Il avait tendance à croire que non. Probablement que ça apaisait sa propre conscience de penser ainsi, tout comme ça aidait de se dire qu’après tout, ce n’était pas si grave que ça. Il n’y avait pas mort d’homme. Il avait merdé, mais ça allait aller. Tout allait s’arranger. Il le fallait. « Et ça te viendrais pas à l’esprit que j’ai pu avoir besoin de faire le point avec moi-même avant d’en parler ? » C’était sa vie qui était avant tout concernée avec ces histoires, avec Tessa, parce qu’il y avait définitivement quelque chose en lui qui faisait qu’il voulait la protéger cette fille. Avec Roos, parce que c’était son bébé dont il était question. Quant à Ren, c’était surtout histoire qu’il ne tombe pas sur Razen à un moment où il n’était pas dans les parages. Il n’était pas net, avec ses menaces et son air supérieur. « J’avais prévu de t’en parler quand je serais un peu plus au point. » Mais il avait été forcé d’admettre que ce ne serait jamais le cas. « C’est pas comme si je pouvais venir te causer pour avoir des conseils de toute évidence. » Parce que niveau conseil, ce n’était clairement pas ça. Tout ce qu’il faisait, c’était gueuler et lui répéter à quel point il était con. Il avait compris, alors fin de l’histoire, pas la peine de le dire encore une fois. Et c’était pourtant reparti en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Alvin laissa échapper un soupire agacé. Peut-être que la solution, ce serait de le laisser parler et de se barrer discrètement. Ce serait tellement plus simple de prendre une nouvelle fois la fuite. « C’est pas mon frère ! » Non, ça faisait longtemps qu’il ne considérait plus Ren comme faisait partie de la famille. « Je te l’ai pas dit parce que j’voulais pas que tu te mettes en tête l’idée débile d’aller le chercher ! » Ce serait plus que débile même. Ce serait dangereux, Alvin n’en doutait pas une seule seconde. Il avait peut-être pris les menaces de son cadet à la légère sur le coup, ce n’était pas pour autant qu’il ne restait pas méfiant. « Qu’est-ce que tu crois hein ? Qu’on va pouvoir faire une réunion de famille maintenant ? C’est pas notre frère Razen ! Juste un petit con qui se croit supérieur parce qu’il a eu une vie mois pourrie qu’la nôtre ! Il en a rien à foutre de nos gueules ! Il a été plutôt clair sur le sujet. » Ce n’était pas comme si c’était une grande nouvelle. S’il en avait déjà eu quelque chose à foutre, il aurait essayé de les contacter. Il aurait écrit une putain de lettre, un mail. Ça ne coutait pas bien cher après tout. Mais non, il avait disparu avec son Wolstenholme et dès lors ses frères, il les avait oubliés. Ils pourraient être morts au fond d’un caniveau que ça n’aurait pas plus d’importance à ses yeux.

Il soupira de nouveau avant de poser son regard sur son frère. « C’est pas une histoire de confiance, bien-sûr que j’te fais confiance. » Il lui faisait confiance, y avait pas de soucis de ce côté-là, y en avait jamais eu. Il n’y en aurait probablement jamais. Pas de son côté en tout cas. « Les choses deviennent tout de suite beaucoup plus réelles quand on les dit à haute voix. » Il fallait bien l’admettre, c’était plus simple de tout garder pour soi plutôt que de révéler ses conneries, surtout à la personne la plus importance de sa vie et c’était clairement ce que Razen représentait pour Alvin. « Je pensais que si je trouvais des solutions à tout ça avant d’en parler ce serait plus simple. Mais j’ai pas trouvé de solution. » Il ne savait pas pourquoi il s’était autant attaché à Tessa, il ne savait pas ce qu’il allait faire concernant Roos et le bébé et quant à Ren, c’était un peu différent, il avait juste pensé qu’il pourrait protéger son frère en ne disant rien. « J’veux pas que tu ailles retrouver Ren. » S’il y avait bien une chose dont il était sûr, c’était bien ça. Il ne faisait pas confiance à leur cadet. Le nom de Wolstenholme dans son histoire suffisait à prouver qu’il avait pris une voie qui poserait problème entre ce qu’il était devenu et ce que Razen était devenu. « J’crois pas qu’il hésiterai à te tuer s’il savait ce que tu étais. » Il n’hésiterait pas à les tuer tous les deux sans raison de toute façon. C’était plus ou moins ce qu’il avait dit quand ils s’étaient vus. « Il est dangereux. » Il en était certain, même s’il avait pu jouer les imbéciles en face de Ren, celui qui ne croyait pas en ces propos, il avait eu l’occasion d’y réfléchir et il en était arrivé à cette conclusion. « C’est plus notre frère. » Pour Alvin, il avait cessé de l’être à la seconde où il avait décidé de les abandonner pour partir avec un inconnu, se construire une nouvelle famille loin d’eux. Il en avait la preuve à présent. « Il nous a laissé tomber. On laisse pas tomber sa famille. Pas ses frères. Probablement pas non plus ses enfants. » Il était revenu sur Roos de toute évidence. « J’suis dépassé aussi. » C’était tout ce qu’il pouvait conclure. En proie à tellement de conflit, il ne savait pas vers où aller et dans le fond, ce n’était pas Razen qui devait lui apporter la solution, c’était lui tout seul. Lui qui avait cru qu’il pourrait en trouver une avant d’avoir à exposer le problème à son frère. Lui, qui s’était trompé, une fois de plus.
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 7 Fév 2016 - 11:44

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



Aide moi à faire le point. Oui, sincèrement, que quelqu’un l’aide à faire le point parce que Razen est complètement dépassé par les évènements, par leur accumulation douloureuse, par leur enchaînement à la limite du tragicomique, par leur existence même. Ren, Tessa, Roos, Wolstenholme, ça commence à faire beaucoup trop de noms cités, criés, hurlés, lâchés, dans la même phrase et dans la même soirée. Beaucoup trop pour qu’il puisse s’arrêter sur chacun et leur accorder l’un après l’autre l’attention et la demi-heure, voire la soirée, qu’ils mériteraient tous. Mais ce qui le dépasse le plus dans cette affaire, c’est que son frère, son petit frère, son repère, son appui, celui qu’il a tenté d’élever avec toute sa bonne volonté ; ce qui le dépasse le plus dans cette affaire c’est qu’Alvin ait attendu tout ce temps pour lui en parler. Honnêtement, Razen pensait avoir prouvé à de multiples reprises à son frère que même en étant aveugle, il pouvait être utile, malin, il pouvait être un soutien indéfectible. Et là… mis de côté, il se sent trahi, il se sent inutile, il se sent comme un boulet que son frère est obligé de traîner et dont il a eu subitement assez. Il est en colère, Razen, parce qu’il ne comprend pas Alvin et parce qu’il commence aussi à se demander s’il le comprendra à nouveau un jour. Ca ne lui est pas venu à l’esprit qu’il serait pertinent de lui en parler immédiatement ? Il est en colère, le Razen, et lorsqu’il est en colère il devient injuste. Pire encore lorsqu’on ajoute une déception douloureuse, comme maintenant. « Et ça te viendrait pas à l’esprit que j’ai pu avoir besoin de faire le point avec moi-même avant d’en parler ? » Ca lui fait l’effet d’une douche froide, au grand frère. Une douche froide, une claque, un index planté dans les côtes. Ca le réveille. Mieux encore, ça le force à se projeter à la place d’Alvin. Et plus que jamais, l’envie d’utiliser sa mutation sur son frère n’a été aussi insistante, aussi omniprésente. Il suffirait qu’il tende la main, il suffirait qu’il serre la main de son frère, il suffirait, même, qu’il soit l’homme tactile que tous connaissent et qu’il pose ses doigts sur l’épaule ou le bras de son frère comme il a l’habitude de le faire avec ses interlocuteurs. J’ai pu avoir besoin de faire le point avec moi-même. Il déglutit, le Razen. Parce que de ce point de vue là, son frère a une bonne excuse. Irrecevable, bien sûr, mais une bonne excuse quand même. Une justification valable si on veut être précis. Pour Roos ça se tient, cette connerie d’argumentation. Après tout, si Razen va être tonton, c’est Alvin qui va être père et cette phrase est bien trop surréaliste pour que le grand frère n’accorde pas un peu de droit à l’introspection au petit Townshend. « J’avais prévu de t’en parler quand je serais un peu plus au point. C’est pas comme si je pouvais venir te causer pour avoir des conseils de toute évidence. » « Pardon ? » Une nouvelle claque. Bien moins bénéfique pour Alvin. Car si Razen vient de lui accorder une certaine légitimité dans sa latence pour une personne sur les quatre énumérées, Alvin vient de perdre le peu de calme qui avait fait naître cheez son grand-frère. « Alors autant pour celle que t’as engrossé, je te laisse le droit d’avoir voulu faire le point, autant pour les autres… » Razen se redresse même s’il sait que ça ne servira à rien pour rattraper les huit centimètres qui le séparent de l’autre anglais. C’est pour la forme, c’est pour le principe, c’est pour faire comprendre à Alvin qu’il ne plaisante pas. Même si ça ne doit pas être une grande découverte pour le petit frère vue la tournure qu’a prise la conversation en quelques minutes. Tu te rends compte que tu me balances comme ça que tu as croisé Ren ? En fin de compte, c’est ce qui fait le plus mal dans cette affaire. C’est ce qu’il va avoir le plus de mal à digérer, aussi. Parce que contrairement à ce que peut sembler croire Alvin, Ren fait encore partie de leur famille. Et fera toujours partie de leur famille.

Derrière la colère de Razen se cache de la culpabilité. Derrière la colère de Razen, se cache une plaie qui n’a jamais réussi à se fermer. Derrière la colère de Razen, il y a aussi une sacrée désillusion. Veille sur tes petits frères, lui ont demandé leur père et leur mère. Il s’en souvient parfaitement, il entend encore leur voix, certainement déformée par l’idéalisation qu’il a pu en faire en près de trente ans, mais il les entend toujours lui arracher cette promesse. « C’est pas mon frère ! » Il ne laisse aucun temps de latence, aucun répit, pour rétorquer sur le même ton. « Si il l’est ! » avec le défi dans la voix de s’entendre affirmer le contraire. « Je te l’ai pas dit parce que j’voulais pas que tu te mettes en tête l’idée débile d’aller le chercher ! » « L’idée… débile ? Débile tu es sûr ? Mais bien sûr que je vais aller le chercher, bordel ! Parce que c’est ce qui est intelligent à faire, merde ! » Ce n’est même plus qu’il est dépassé, là, c’est qu’il ne comprend pas comment il a pu laisser leur famille se déliter à ce point. « Qu’est-ce que tu crois hein ? Qu’on va pouvoir faire une réunion de famille maintenant ? C’est pas notre frère Razen ! Juste un petit con qui se croit supérieur parce qu’il a eu une vie moins pourrie qu’la nôtre ! Il en a rien à foutre de nos gueules ! Il a été plutôt clair sur le sujet. »

Alors oui, Razen vient de mettre une gifle à son frère. Ou de tenter du moins, parce qu’il a lamentablement mal estimé les distances et qu’il a lamentablement giflé l’air et le vide et qu’il vient de se ridiculiser. Mais quelque part, il espère que le message est passé malgré tout. « je rêve où toi, qui es très bien placé pour savoir de quoi tu parles, tu viens de traiter ton frère de p’tit con ? » parce qu’il a eu une vie moins pourrie que la nôtre. Il n’y a plus de mot pour décrire la tempête de pensées qui broie la patience de Razen et qui détruit aussi sa capacité de réflexion. « J’suis désolé de ne pas t’avoir offert une vie de rêve, merde, mais tu n’as pas à lui en vouloir pour avoir ce que j’ai été incapable de te donner, putain ! Est-ce que tu lui as laissé le bénéfice du doute au moins, hein ? » Razen se passe une main dans les cheveux pour ne pas céder à cette envie qui le démange de retenter sa chance pour frapper Alvin. « C’est pas une histoire de confiance, bien-sûr que j’te fais confiance. » Il secoue la tête. Ce n’est pas une histoire de confiance ? « Ah ouais ? Et c’est quoi alors ? » Oui, il est agressif dans ses propos. « Les choses deviennent tout de suite beaucoup plus réelles quand on les dit à haute voix. Je pensais que si je trouvais des solutions à tout ça avant d’en parler ce serait plus simple. Mais j’ai pas trouvé de solution. » La tension hébergée par les épaules de Razen s’allège légèrement. Il bout encore, il serre encore les poings mais une nouvelle fois, il ne peut que se projeter dans le corps dans son frère, à la place de son frère et il ne peut que tenter de comprendre son raisonnement. Stupide, le raisonnement, mais au moins existant. Parce qu’il est stupide, hein. Hein ? Il secoue la tête, encore. « Bien sûr que tu n’as pas trouvé de solution. Toi tu es dans le social, moi je suis dans les astuces pour nous tirer des emmerdes, et ça marchait plutôt bien jusque là. » Razen sait qu’il pourrait faire un peu plus dans le social, un peu plus dans la délicatesse et dans la diplomatie mais non. Il n’a pas envie de faire d’efforts, il a envie de dire les choses telles qu’elles sont. Alvin est plus doué pour être sur le terrain, au contact des gens qu’on peut plus comprendre avec des yeux que sans des yeux et blablabla comme il le lui a si bien dit il y a quelques minutes ; Razen, lui, il est un peu plus doué lorsqu’il s’agit de composer avec leurs emmerdes pour les faire s’en sortir en un seul morceau. « Et puis, tu veux quoi comme solution miracle ? Que je nous invente une mutation pour remonter le temps ? Roos, c’est ton problème, tu vas le gérer parce que c’est ta vie. L’autre, là, Tassa, Tissa, notre contrat en revanche, on va trouver une solution à deux parce que c’est notre problème et notre vie qui est en jeu. » Non, non, il n’insiste pas sur le fait que ça le concerne un peu beaucoup trop cette histoire, ce n’est qu’une illusion… Et le voilà qui pince l’arête du nez comme si ce simple geste avait le pouvoir de libérer des enzymes pour accélérer son cerveau. Ce qui serait sacrément pratique, autant le dire tout de suite.

« J’veux pas que tu ailles retrouver Ren. » Razen sursaute. Hein ? « J’crois pas qu’il hésiterai à te tuer s’il savait ce que tu étais. » Le mutant fronce les sourcils. Ce qu’il est ? Aveugle ? veut rétorquer la partie de lui qui meurt d’envie de jouer au con. « Il est dangereux. » « Qu’est ce que tu racontes, Al’ ? » Cette discussion a un don certain pour retranscrire avec minutie les différentes sensations des montagnes russes, même cette envie de vomir qui vous suit du premier virage au dernier looping. Razen a beau être doué d’une certaine facilité de compréhension des choses, il n’en a pas moins du mal à comprendre que son petit frère, cette petite bouille de cinq ans qui suçait encore son pouce et qui tenait à ce qu’il le borde, ce petit homme de huit ans qui était la dernière image qu’il avait de Ren, il n’a du mal à faire un lien entre ces souvenirs et le il est dangereux que vient d’articuler Alvin. « C’est plus notre frère. Il nous a laissé tomber. On laisse pas tomber sa famille. Pas ses frères. Probablement pas non plus ses enfants. J’suis dépassé aussi. » Il a la gorge sèche, le Razen. Il est muet pendant une fraction de seconde, le grand frère. On laisse pas tomber sa famille. « T’as raison, Al, on laisse pas tomber sa famille, pas ses frères. Mais, putain, il avait huit ans, il était con. Mais nous, on va pas le laisser tomber maintenant. Je vais aller le voir, Al’, et t’as pas ton mot à dire là-dessus. Et tu aurais du m’en parler direct, me balancer un putain de SMS dans la foulée. » Que ce soit clair : Razen compte bien se démerder pour avoir une discussion avec Ren. « Il reste notre frère, et je veux plus t’entendre dire de connerie à ce sujet, Al, j’suis très sérieux. » De toute manière, si son petit frère persiste à dire que Ren ne fait plus partie de la famille, Razen se sent tout à fait capable de le lui enfoncer dans le crâne à coup de torgnoles. Ca ne lui a jamais posé problème, une petite baffe de temps à autre pour remettre les idées en place… ça marche plutôt bien. Quand il trouve la tête de son frère, bien sûr. Un soupir, sa main tâtonne à la recherche d’un support. C’est con mais… Razen ne sait plus où il en est, ni où il est. Sa main revient bredouille, se gratte le crâne. « T’aurais vraiment dû m’en parler direct, Al… là… on se retrouve avec plein de trucs à gérer d’un coup, c’est pour ça qu’on est dépassé. » La tension retombe petit à petit et ça se sent. Ou peut être bien que, tout simplement, les deux frères ne veulent pas que ce conflit s’envenime encore plus. Ce qui est tout à fait possible, Razen ne se sous-estime pas sur ce plan-là et ne ferait pas la connerie de sous-estimer son frère. Il soupire. Vraiment. « Putain mais quel merdier quand même… tu es sûr que tu veux vraiment pas ramener l’autre à Wolstenholme, ça nous simplifierait quand même sacrément la vie… » Il ne sait pas vraiment s’il est sérieux ou pas lorsqu’il dit ça, le Razen, mais une chose est certaine : il aimerait bien que son frère soit une girouette et qu’il lui sorte oh, oui, débarrassons nous de ce problème ambulant. Parce que ça leur simplifierait vraiment la vie. « Qu’est ce que tu veux faire ? » Sa voix est fatiguée. Lasse. Au bord de la reddition aussi, comme l’indique aussi son soupir blasé. « Dis moi ce que tu veux faire, et on va trouver une solution point après point. J’imagine que si tu as eu le temps de faire le point avec toi-même, tu dois avoir un peu plus les idées claires que moi quant à ce que tu veux faire de ta vie de grand-garçon… »

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 6 Mar 2016 - 13:55

Chasing lights of the dying limbs
— razen townshend & alvin townshend —
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Tout ce qui avait pu se passer ces dernières semaines dans la vie d’Alvin, ça l’avait poussé à se poser de nombreuses questions. Trop souvent il s’était retrouvé sujet à des doutes qu’il ne savait pas comment combattre. Il avait eu besoin de le faire le point, tout seul dans son coin, quand bien même ça n’avait pas été très efficace, il en avait vraiment eu besoin. Il avait confiance en son frère, ça avait toujours été eux deux contre le reste du monde alors sa confiance envers Razen c’était loin d’être un problème, loin d’être une chose dont son aîné pouvait douter. Mais y avait des moments ou réfléchir en solitaire, ça pouvait aussi être la meilleure des options. Il savait que Ren et Tessa, ça concernait aussi Razen. Il le savait très bien, mais il n’avait pas pu se résoudre à en parler et il aurait vraiment voulu comprendre tout ce qu’il pouvait ressentir avant d’en parler. Il aurait voulu être capable de pouvoir tout expliquer et d’avoir des arguments qui tiendraient la route. Au lieu de ça, c’était juste le foutoir dans sa tête et il ne savait pas trop comment expliquer les choses à son frère. Il ne savait même pas si y avait des choses à expliquer dans le fond. Ce qu’il venait de comprendre en revanche, c’était que demander conseil à son frère, ça pouvait parfois être une vraie idée de merde. « Tu m’excuseras mais si tes conseils se résument à me traiter d’con, je pense que j’aurai pu m’en passer. » Parce qu’il en avait déjà conscience de ça. Oui, il était con, oui, il faisait de la merde, mais il n’avait pas besoin qu’on le lui rappelle. Il avait besoin de comprendre tout ce qui était en train de se passer et de trouver des solutions. Lui dire qu’il était con, ça ne l’aidait pas du tout. « Pour les autres quoi ? » Roos, Ren et Tessa, c’était du pareil au même pour lui, parler de Ren c’était prendre un risque auquel il avait voulu réfléchir, quand à Tessa c’était cette histoire qu’il n’arrivait pas à comprendre. Qu’est-ce qui la rendait si différentes des autres personnes qu’ils avaient pu traquer jusqu’à présent ? Pourquoi elle, il n’avait pas l’envie de s’en débarrasser ? C’était une histoire de sentiments sans doute, ses sentiments à lui, ceux qu’il devait comprendre avant d’en parler avec Razen.

Ren, c’était le centre d’un problème qu’Alvin avait toujours évité, depuis des années maintenant. Dès que son frère avait pu prononcer ce nom, il s’était toujours arrangé pour fuir, parce qu’il ne voulait pas entendre parler de leur cadet et de cette trahison qu’il était toujours incapable de digérer. C’était encore pire maintenant. Depuis qu’il l’avait revu, il avait l’impression qu’il le détestait encore plus. Il méritait cette haine, il les avait laissé tomber pour une vie tellement meilleure avec laquelle il se pavanait maintenant, comme si son choix faisait de lui quelqu’un de meilleur qu’eux. Qu’il aille au diable, il n’était qu’un traitre et certainement pas son frère, quoi que Razen puisse en penser. « Tu peux dire c’que tu veux, ce sera plus jamais un frère pour moi et j’te laisserai pas lui courir après comme un désespéré. » Parce que tous les deux, ils n’avaient pas besoin de lui. Parce que Ren, il l’avait si bien montré, il n’avait pas non plus besoin d’eux, alors à quoi bon courir après un passé qui de toute évidence était loin derrière eux ? Qu’il le frappe si ça l’amuse, ou du moins qu’il essaie, ça ne changerait pas son point de vue sur la question. Il leva les yeux au ciel avec cette envie de rétorquer encore une fois que Ren n’était pas son petit frère, histoire que ça lui rentre dans le crane à Razen, mais il se contenta d’un soupire, réalisant que ce qu’il avait dit sur leurs vies, c’était plus important que de souligner ce qui pour lui, était une évidence. « C’est pas c’que je voulais dire. C’est ce que lui il a l’air de penser. Il le mérite pas le bénéfice du doute, tout ce qu’il a fait c’est nous menacer comme si on était les ennemis publics numéros 1 ! » Lui, la vie qu’il avait eu avec Razen, il ne crachait pas dessus et y avait eu des moments difficiles c’était certain, mais il n’échangerait pour rien au monde sa place avec celle de Ren, parce que malgré les difficultés, y avait aucun autre endroit où il aurait voulu grandir qu’auprès de son frère. Il lui faisait confiance, plus qu’à n’importe qui d’autre au monde, c’était juste plus compliqué qu’une simple histoire de confiance. « Tessa. » Qu’il se senti obliger de corriger. Il pourrait gérer Roos, il trouverait bien une solution, il devait bien y avoir quelque chose à faire pour que cet enfant ait la meilleure vie possible et si ça voulait dire qu’il fallait qu’il reste il resterait et si ça voulait dire qu’il fallait qu’il parte, il partirait. Mais il avait besoin de temps pour savoir. « Est-ce que pour une fois on pourrait pas essayer de sauver quelqu’un plutôt que de la conduire à la mort ? » Ils avaient trop souvent laissé des personnes mourir derrière eux et il avait arrêté depuis longtemps de compter les balles tirées pour tuer. Il n’était pas un héros, il était un sale type avec du sang sur les mains. Mais il n’était jamais trop tard pour faire les choses différemment. Sauver Tessa, pour une fois, ça semblait être la bonne chose à faire.

Rester loin de Ren aussi, ce serait une bonne chose. C’était hors de question qu’il laisse Razen faire. Ren n’était pas leur frère, il les avait laissé tomber et il n’avait plus aucune considération pour eux à présent. Il ne méritait pas l’attachement que Razen avait encore pour lui. « J’peux pas te laisser faire ça. Il le mérite pas. J’suis vraiment sérieux aussi quand j’te dis qu’il est dangereux. » Il avait été clair dans chacune des menaces qu’il avait pu faire. Il lui avait voulu lui faire comprendre qu’il fallait qu’il quitte cette ville s’il ne voulait pas avoir de problèmes et quand bien même il en fallait plus pour qu’il décide de vraiment quitter la ville, ça suffisait à lui faire comprendre que Ren, il était pas du bon côté, Radcliff, c’était le lieu où on remarquait vite qui était chez les connards et qui ne l’était pas. Ren il y était. Il était aux côtés de Lancaster, le maire ouvertement contre les transmutants de la ville. « Si je t’en avais parlé plus tôt, tu serais peut-être déjà allé le retrouver et tu te serais pris une balle entre les deux yeux. » Il lui avait gagné du temps au moins. Il continuerait de la faire. Il trouverait un moyen de le convaincre. « Le gars, c’est genre le clebard personnel de Lancaster. Tu sais c’que ça veut dire. » Si ça ne suffisait pas à tirer la sonnette d’alarme hunter, dans sa tête, alors c’est qu’il avait vraiment un problème. Ren n’était plus leur frère, Ren les avait abandonné, Ren pourrait le tuer sans cligner s’il savait ce qu’il était alors pourquoi est-ce qu’il continuait de s’acharner comme ça avec lui. « Nan, j’veux pas la livrer. » Et ce qui leur sauverait la vie de son point de vue, ce serait de rester loin de Ren. « J’veux l’aider, elle mérite qu’on l’aide. » C’était la seule chose dont il était sûr au milieu de tout ça. Entre Roos, Ren, Wolstenholme et Tessa. Y avait une chose qu’il savait et qu’on ne lui ôterait pas de l’esprit, c’était que Tessa elle ne méritait pas de finir dans les griffes d’un monstre, elle était tellement innocente, y avait ce quelque chose en lui qu’il ne comprenait pas quand il s’agissait de Tessa et ça l’empêchait de la vouloir morte. Les autres, il s’en était toujours foutu, mais pas elle, pas Tessa.
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Razen Townshend
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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeLun 14 Mar 2016 - 20:55

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



Alors oui. Razen, il est très mignon. Il présente bien, il parle bien, il sait plein de choses, il sourit et il ne se plaint que très rarement, il a de l’humour et à première vue, c’est un bon gars. Seulement, le Razen, il ne faut pas trop le prendre pour une bonne poire non plus parce que sinon on risque d’être très vite déçu. Et on, actuellement, c’est Alvin. Parce que oui, le petit frère a des arguments qui portent, des arguments qui sont même pertinents, mais remettre en cause les conseils de son aîné, ce n’était peut être pas la meilleure idée qu’il ait eue dans la journée. Et pourtant, il y a une belle compétition qui se déroule pour élire la plus grosse connerie émise par Alvin Townshend. C’est pas comme si je pouvais venir te cause, le cerveau de Razen refuse d’aller plus loin dans une vexation somme toute justifié. Déjà qu’il est sur les nerfs, ça explique peut être son absence complète d’efforts dans les minutes qui suivent, que ce soit au niveau de la réflexion, du vocabulaire qu’au niveau du tact et de la diplomatie. « Tu m’excuseras mais si tes conseils se résument à me traiter d’con, je pense que j’aurai pu m’en passer. Pour les autres quoi ? » Il se redresse, le Razen comme pour s’imposer davantage ? « Quoi pour les autres quoi ? » Son intervention manque peut être de pertinence, mais elle se pose là niveau intérêt : « T’es même plus capable de comprendre des sous-entendus ? Pour les autres, ça me concerne autant que toi, voilà. Donc on pouvait faire le point ensemble, bon sang ! » C’est plus fort que lui : au lieu d’apaiser l’atmosphère et de désamorcer le conflit, Razen ne parvient pas à se calmer. Quelque part, il est conscient que s’il n’y avait eu que l’autre mutante et la fille qu’Alvin a engrossé, il aurait pu rapidement foutre une baffe à Alvin, se calmer et chercher une solution.

Sauf qu’il y a Ren. Sa seule mention attisa la colère de Razen, sa seule mention réveille une plaie vieille de plus de vingt ans. Et s’il n’y avait que ça… mais non. Non. Parce qu’Alvin en rajoute une couche. Instantanément Razen réplique mais c’est trop tard. « Tu peux dire c’que tu veux, ce sera plus jamais un frère pour moi et j’te laisserai pas lui courir après comme un désespéré. » « Quoi ? » Qu’est ce qu’il vient de lui dire ? Qu’il le lui répète une nouvelle fois et Razen n’est pas sûr que sa prochaine baffe loupera encore son frère. S’il doit faire de l’air dans toute la pièce en battant des bras pour enfin foutre à son imbécile de petit frère la claque qu’il mérite, et bien il se transformera en ventilateur, mais en attendant : que les choses soient claires: Razen compte bien aller voir Ren. Dès qu’il saura où il se trouve, dès qu’il saura comment il va, dès qu’il saura comment le croiser. Ce n’est pas parce que Ren a peut être eu la vie qu’ils ont tous les trois rêvés d’avoir, et plus d’une fois, dans pendant leur enfance dispersée entre des familles d’accueil, qu’Alvin doit obligatoirement… « C’est pas c’que je voulais dire. C’est ce que lui il a l’air de penser. Il le mérite pas le bénéfice du doute, tout ce qu’il a fait c’est nous menacer comme si on était les ennemis publics numéros 1 ! » Il doit se lire sur son visage, son soulagement. Il doit bien l’avouer, Razen : il a eu peur, pendant un instant. Il a culpabilisé, aussi, en regardant derrière lui la vie qu’il a offert à Alvin. A lui, leur vie leur va plus ou moins parce que c’est tout ce qu’ils connaissent au final. Pas d’études, pas de situation, pas de chez-eux en dehors de cet appartement, pas de famille autre qu’eux deux, pas d’attache, pas grand-chose au final. Un chien, accessoirement. Et même si la future paternité – bordel – d’Alvin va changer drastiquement le court des choses… « En même temps… tu t’es comporté comment avec lui, hein ? Tu lui as laissé deux secondes une chance de parler, une chance de renouer ? » Razen n’arrive pas à s’imaginer un Ren hostile tout comme il ne s’imagine tout simplement pas vivre sans Alvin à proximité. C’est physique, c’est viscéralement inscrit dans sa façon d’être et de penser : de ses frères, il ne garde que des images figées vieilles de plus de vingt ans. Des images de petits garçons réclamant une histoire, des câlins, des mouchoirs, de souvenirs de ses petits frères attrapant sa main ou sa manche pour rester à côté de lui alors qu’on les emmenait voir leur nouvelle famille d’accueil. Quoiqu’il fasse, quoiqu’il pense, quoiqu’il tente de faire, il ne peut pas oublier ça. Et même si Alvin a grandi maintenant, il n’est pas épargné : dans l’esprit de Razen, ce sera toujours son petit frère. Qui a besoin d’être protégé, sermonné, élevé, auquel il donnera toujours une deuxième, une troisième, une quarantième, une cent-dixième chance. Est-ce si difficile à comprendre, au final ?

Il ne pensait pas ça possible, le Razen. Mais la tension commence à se dissiper. Ils ne crient plus, au moins, leur ton redescend d’un étage, sa colère aussi. La fatigue, en revanche… Razen se passe une main dans les cheveux, tâtonnant à la recherche d’un support auquel s’ancrer. Lorsqu’il reste debout longtemps, comme ça, sans points de repère, il a tendance à oublier où il se situe dans l’espace et à se perdre. Sa main rencontre un meuble, se pose sur l’étagère. Trouver une solution. C’est ce qu’il leur reste à faire, maintenant. C’est ce qu’il est supposé savoir faire de mieux, aussi. Après tout, n’est-ce pas pour ça qu’Alvin est venu lui parler ? Une solution, donc. Les choses sont relativement claires pour l’aîné : pour la Roos, c’est à Alvin de gérer sa merde comme un grand, il ne va pas se mêler de ses affaires. Pour l’autre, en revanche… le simple fait que Razen écorche volontairement son prénom est un signe éloquent de l’intérêt qu’il lui porte en tant que personne. En même temps, cette meuf est un contrat et comme tout contrat : on a le droit de coucher avec, si c’est utile, on a le droit de sympathiser avec, si c’est utile, mais pour le reste… « Est-ce que pour une fois on pourrait pas essayer de sauver quelqu’un plutôt que de la conduire à la mort ? » Razen cesse un instant de tapoter sur le meuble le rythme qu’il avait en tête, accordé à ses mots. « Pas quand sauver quelqu’un insinue qu’on s’en prenne une à revers, Alvin. Ca a toujours été toi et moi contre le reste, pas toi et moi qui crevons pour sauver quelqu’un. Ca n’a pas de sens. » Pour ne pas avoir de sens, ça n’a pas de sens en effet. Sauf que… Razen est de mauvaise foi. Et pour être honnête : il le sait très bien. Mais c’est plus fort que lui, il a l’intuition qu’Alvin est suffisamment atteint pour se prendre une balle à la place de l’autre idiote et il n’aime pas vraiment ça.

Razen se pince l’arête du nez lorsqu’il se rend compte que cette conversation est un condensé de l’extrême d’un certain nombre de conversations qu’ils auraient dues avoir les uns après les autres et non toutes d’un coup, comme un stockage déversé dans leur salon d’une benne à ordures. Ça pue, ça prend de la place, ça va leur prendre des heures à tout trier et l’odeur restera pendant des semaines dans des relents rances et pourris de non-dits et d’une légère rancœur. C’est d’ailleurs pour ça qu’il ne s’attend pas à ce qu’Alvin le relance sur le sujet Ren. Il ne veut pas qu’il l’approche. Qu’est ce qu’il raconte, encore, qu’est ce qu’il sous-entend ? Razen ne veut pas accorder trop d’importances aux conclusions qui s’échafaudent dans son esprit. « J’peux pas te laisser faire ça. Il le mérite pas. J’suis vraiment sérieux aussi quand j’te dis qu’il est dangereux. » Razen se passe une nouvelle fois une main sur le visage, se demandant vraiment pourquoi ce simple geste n’a pas de vertu thérapeutique. Ren. Dangereux. Non, il refuse de le croire, il refuse de l’accepter, il refuse de le concevoir. « Je suis son grand frère, Al’. Tu es bien dangereux, jamais tu ne me feras de mal. Jamais je ne te ferai de mal, et tu sais pourtant que je peux être coriace à ma façon. » Il lui suffisait, après, tout, d’exercer des pressions à des endroits stratégies pour vriller des articulations, faire exploser des vaisseaux ou encore provoquer des embolies. « Ren est peut être un con comme toi ou moi, mais je suis sûr que ce sont des menaces en l’air. » Quelque part, Razen n’arrive pas à savoir s’il répète ça pour convaincre Alvin ou se convaincre lui-même. Mais il le redit encore une fois, d’une voix qu’il veut assurée. « Je suis son frère, merde, il ne me fera pas de mal, qu’importe ce que je suis. » Pourtant, ils en ont déjà croisés, des Hunters relativement fracassés. Garder sa mutation secrète, ça a toujours été pour Razen une évidence et une nécessité. Mais de là avoir peur de son petit frère, d’un petit frère qui suce son pouce et qui vient se réfugier dans ses bras… « Si je t’en avais parlé plus tôt, tu serais peut-être déjà allé le retrouver et tu te serais pris une balle entre les deux yeux. Le gars, c’est genre le clebard personnel de Lancaster. Tu sais c’que ça veut dire. » Razen ferme les yeux. Il a envie qu’Alvin se taise. Le clebard de Lancaster ? Il serre les dents, se retient de justesse de faire vertement remarquer à son frère que ce n’est pas un chien, que c’est leur frère, et que s’il tient à parler de chien qu’il aille promener le sien, ça lui fera des vacances. Il ne veut plus l’entendre dire de connerie à ce sujet, vraiment. Ça le fatigue, alors que son esprit lui hurle de reprendre contact avec Ren et que sa prudence lui dicte de ne pas se jeter tête baissée. Il finit par couper la poire en deux d’un grand coup de machette qui provoque des éclaboussures autant sur l’un que sur l’autre des Townshend. « C’est compris, Alvin. Je ferai attention, je n’ai pas non plus l’intention de débarquer au QG de Lancaster avec un bouquin de fleurs, non plus… » Il n’est pas con à ce point là, se retient-il de rajouter. De justesse. Parce que ce serait mentir que de dire qu’il n’y a pas pensé une seule seconde, même pour rire. Et l’envie de lui manque pas non plus de ne pas réfléchir, de foncer tête baissée. Ren. Le petit Ren. Son petit frère. « On en reparlera… » glisse-t-il comme pour clore le sujet, alors même qu’il ne compte pas en reparler une seule seconde mais envisage très sérieusement non seulement d’aller voir le plus petit des Townshend mais en plus de traîner Alvin avec lui pour une deuxième rencontre et les obliger à reformer une véritable famille.

On en reparlera : oui, ils en reparleront. Plus tard, jamais, dans des années mais ils en reparleront même si ni l’un ni l’autre n’en aura envie. Tout comme ils en viennent à reparler de ce qu’ils vont faire à présent. La tension retombe, l’esprit de Razen commence à se calmer et avec lui sa mauvaise foi. Un soupir. Et une question, comme pour s’assurer qu’Alvin ne veut vraiment pas opter pour la solution de faciliter cette fois-ci. « Nan, j’veux pas la livrer. » C’est bien dommage. Razen soupire. Encore... « Bon ben si tu en es certain… on ne la livrera pas… » Il lui concède ça, Razen, parce qu’il commence à un peu fatiguer. Et que même s’ils se prennent la tête régulièrement, le conflit qu’ils viennent d’avoir était bien trop chargé en agressivité pour que l’aîné ne veuille pas, ne serait-ce qu’un peu, jouer le médiateur et le diplomate pour cette fois. Qu’est ce qu’il veut faire, Alvin, au final ? Sa voix est au bord de la reddition, il range ses propres désirs et ses propres envies – à savoir aller foutre une baffe à la petite idiote qui a retourné la tête de son frère – au placard et se concentre sur l’ébauche d’un plan. « J’veux l’aider, elle mérite qu’on l’aide. » Bien. Il lui en faut, de la concentration, pour retenir le sarcasme qui lui chatouille les lèvres. C’était bien la peine de se la fermer pour faire le point s’il lui a fallu tout ce temps pour en arriver à cette conclusion. Ils vont aller loin avec ça, ce n’est même pas douze pourcent d’un plan, ce n’est même pas deux pourcent d’un plan, c’est vaguement une esquisse d’envie et une violente façon de faire chier son grand-frère, d’après Razen. « On va laisser la notion de mérite de côté si tu veux bien, et on va se concentrer sur le concept d’aide pour le moment. » Razen se force à dénouer ses épaules, se force à tourner le dos à son frère pour se diriger par la force de l’habitude en direction de la cuisine pour aller se chercher un truc à boire. Il reste des bières ? Oui, non, il ne sait plus. Mais même un verre d’eau fera l’affaire pour une fois. « Tu veux l’aider, c’est bien mignon, c’est altruiste, c’est super mais… en quoi elle a besoin de ton aide au juste ? Tu ne veux pas seulement la laisser tranquille si je comprends bien, tu veux carrément t’impliquer dans sa vie… » Il vient de mettre la main sur un morceau de pain, commence à en récolter la croûte pour la grignoter tout en parlant. « Va falloir qu’on gère Wolstenholme dans tous les cas. Trouver des points de pression, protéger nos arrières. Et faire profil bas. Je suis sérieux, Al’. Si tu décides vraiment de t’engager là-dedans, faut que je sache qu’elle en vaut le coup, la gamine. Si tu me dis qu’elle vaut le coup qu’on foute en l’air notre tranquillité et qu’on se mette vraiment en porte-à-faux avec pas mal de Hunters de la ville, alors je te fais confiance. Mais si tu as le moindre doute… »

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 27 Mar 2016 - 15:01

Chasing lights of the dying limbs
— razen townshend & alvin townshend —
Come out while the rain is gone. Slow down breathing on your road, And the world keeps spinning around while we dive in it And the world is bringing us down leaving marks on our skin. Cold wind beneath our wings, Bracing out till we let it in. Don't we all fall, don't we all fall. Chasing lights of the dying limbs, Change will come if we don't begin. Don't we all fall — fall.

Alvin regrettait vraiment les anniversaires qu’il avait pu passer dans les bras d’une inconnue après s’être éclaté dans un bar toute la soirée. Le genre d’anniversaires dont il avait pu profiter depuis une vingtaine d’années et qui avaient eu un gout nettement différent de celui qu’il connaissait en cet instant. Dans le fond, il s’en fichait, que ce soit son anniversaire ou un autre jour, il avait facilement réussi à passer une soirée à faire le con dans un bar avant de passer la nuit dans les bras d’une fille dont il ne se souviendrait pas du nom le lendemain. Mais son anniversaire, ça avait été une excuse de plus pour vraiment en profiter et jusqu’à présent, ça avait été le jour de l’année ou il estimait que rien ni personne ne pouvait venir le faire chier. Mais là aujourd’hui, y avait tellement de conneries dans sa vie que c’était inévitable qu’on vienne l’emmerder. Et aujourd’hui ou un autre jour, ça n’aurait pas changé grand-chose dans le fond. Razen avait décidé de faire son chieur jusqu’au bout apparemment. Même pas une petite once de compréhension et après il s’étonnait que l’envie de se confier à lui ne soit pas au rendez-vous. Ils étaient frères, pas mariés au dernières nouvelles, ils n’étaient peut-être pas obligés de tout se dire sans finir par ressembler à un vieux couple qui s’embrouillaient sur des secrets et puis ce n’était pas vraiment des secrets, puisqu’il avait quand même fini par l’apprendre de la bouche d’Alvin, c’était juste qu’il avait mis du temps à parler. Il laissa échapper un long soupire, évidemment qu’il l’avait compris le sous-entendu, mais il ne voulait pas l’admettre. Il avait le droit d’avoir besoin de réfléchir à la situation tout seul. A ce qu’il pouvait ressentir, aussi bien pour Ren que pour Tessa. Parce qu’y avait des tas de sentiments en jeu là-dedans et il avait bien du mal à les démêler pour leur donner du sens. Ça y avait bien que lui qui pouvait le faire et il en avait eu besoin, il avait eu besoin d’au moins essayer avant d’en parler à son frère. « J’avais vraiment besoin d’y réfléchir moi-même. » Et ce n’était pas qu’un caprice de gamin, mais vraiment un besoin qu’il avait eu et qu’il espérait que son frère finirait par comprendre ça, même si en cet instant, ça semblait pas gagné d’avance, mais alors pas du tout.

Au moins, si y avait bien un truc qu’il avait pu comprendre sur Ren à force d’y réfléchir, c’était à quel point il pouvait le détester. Y avait rien à faire, il ne pouvait pas pardonner à leur cadet son choix, ni même la façon dont il avant pu se vanter de sa vie parfaite devant lui. Lui il avait aimé la vie qu’il avait eue avec Razen et il ne regrettait pas ce qu’ils avaient pu connaitre, mais entendre dire l’autre nabot que lui, il avait eu mieux parce qu’y avait quelqu’un qui avait assez voulu de lui dans sa vie pour l’adopter, alors qu’eux, y avait jamais eu personne pour leur tendre la main, bha ça l’avait agacé, à tel point qu’il avait fini par lui coller une droite et qu’il ne le regrettait absolument pas. « Quoi ? T’as pas besoin que je répète, t’as très bien compris. » Ouais il ne considérait pas Ren comme son frère et il n’avait pas l’intention de laisser Razen lui courir après comme s’il pouvait avoir besoin de lui, parce que ce n’était pas le cas. Razen, il n’avait pas besoin de Ren et Ren clairement, il n’avait pas besoin de Razen, alors il pouvait bien crever la gueule ouverte dans un caniveau le cadet qu’Alvin, il n’en aurait absolument rien à cirer. Et évidemment, il fallait que ce soit de sa faute à lui si les choses avaient pu mal se passer entre Ren et lui hein. Parce que Ren apparemment, on pouvait tout lui pardonner, mais pas à Alvin. Ça l’agaçait que Razen puisse prendre la défense du nabot comme ça. Ce n’était pas juste à ses yeux. Parce que Ren n’avait plus sa place dans cette fraterie et de toute façon, il n’en voulait plus. « Oh, c’est lui qui a commencé à me gaver et à me provoquer. A croire qu’il avait une envie folle de se bouffer mon poing dans la tronche. » Et la bonne nouvelle, c’était qu’Alvin, il avait eue l’envie folle de venir lui coller son poing dans la tronche, alors ils avaient trouvé un bon terrain d’entente pour le coup. Pour lui Ren, il ne méritait aucune excuse. Il les avait laissé tomber, il avait trahi la famille et les promesses qu’ils avaient pu se faire et ce n’était pas pardonnable. Il n’avait jamais cherché à les retrouver, quand bien même ça aurait été beaucoup plus facile pour lui que pour eux. Il s’en fichait de leurs tronches alors y avait pas de raison d’en avoir quelque chose à faire de la sienne.

Ils devaient trouver une solution à ce merdier maintenant et puisqu’il en avait parlé avec Razen, maintenant ça semblait presque s’éclairer. Pas niveau de ses ressentis pour Tessa, mais au moins sur ce qu’il fallait faire. Il fallait laisser tomber Ren parce que ce serait forcément mieux comme ça et il fallait laisser tomber le contrat sur Tessa, parce qu’il ne voulait pas qu’il lui arrive malheur. Et pourquoi ? ça c’était la question qui tournait dans sa tête sans qu’il n’y trouve de réponse. Parce que c’était Tessa et que pour une raison qu’il ignorait, elle était différente des autres. Et la réplique de Razen lui fit réaliser qu’il se sentait prêt à se prendre une balle pour la protéger Tessa. Parce qu’il avait franchi les quelques pas entre elle et lui cette fois-là dans les rues de la ville alors qu’elle perdait le contrôle sur son pouvoir et qu’il avait très bien su qu’elle pouvait le tuer, mais ça ne l’avait pas fait reculer. Il se contenta d’un soupire, alors que déjà il se sentait repartir dans ses songes, à essayer de comprendre pourquoi Tessa et pas une autre et y avait une réponse évidente à cette question, une réponse tellement évidente, qu’il n’était pas capable de la voir. Pour ce qui était de Ren au moins, c’était beaucoup plus simple à comprendre. Il ne pouvait pas l’encadrer et il n’avait pas l’intention de laisser Razen faire le con. C’était lui qui voulait pas crever pour sauver quelqu’un, alors pourquoi accepter de le faire pour retrouver un soit disant frère qui ne voulait pas qu’on le retrouve ? C’était encore plus débile d’après Alvin. « Tu veux vraiment rien entendre hein ? Peut-être que je suis prêt à m’prendre une balle pour Tessa et que ça n’a pas de sens pour toi. Mais crois-moi, l’fais que tu sois prêt à crever pour retrouver un type qui n’en a rien à foutre de ta gueule, ça me dépasse aussi. » Ils avaient tous les deux uns sacrée dose de folie qui leur coulait dans le sang. Peut-être que c’était génétique et que Ren, il était tout aussi cinglé qu’eux. Tout aussi con, comme l’avait dit Razen. « Pour les hunters, frère ou pas ça compte pas. Surtout quand le frère en question il l’a pas vu depuis plus de dix ans. » Ça faisait tellement longtemps, qu’y avait plus rien à sauver dans leur relation avec Ren, s’il en avait l’occasion, il tuerait Razen comme les autres transmutants qu’il avait pu abattre jusqu’à présent et fin de l’histoire. Il soupira encore. Et ouais, ils en reparleraient, mais qu’est-ce que ça changerait hein ? Ils étaient trop têtus tous les deux pour seulement envisager d’arrêter de camper sur leurs positions.

Pour ce qui était de Tessa, sa décision était prise. Il abandonnait. Il n’allait pas la livrer, pas lui faire du mal, mais il savait aussi qu’il aurait du mal à simplement rester loin d’elle et prétendre qu’il s’en fichait de son sort. Il ne pouvait pas faire ça, parce qu’il s’inquiétait pour elle, qu’il avait envie de la savoir en sécurité. Il voulait même la revoir, même si ça pouvait avoir l’air complètement idiot. Assis sur le canapé, il n’avait de cesse de se perdre dans ses pensées quand ça concernait et Tessa et il avait bien du mal à rester concentrer sur les paroles de son frère. Il ne pensait peut-être pas qu’elle puisse mériter de l’aide, mais c’était qu’il ne la connaissait pas comme lui il la connaissait. Elle était tellement innocente, obligée de redécouvrir la vie après avoir passé trop de temps enfermée. Elle était une victime, ce genre de personne qui avait connu l’enfer pendant trop de temps, alors ouais, elle méritait qu’on l’aide et elle méritait de vivre, comme on ne l’avait jamais laissée vivre auparavant. « Elle a besoin d’aide, elle est toute seule et y a un timbré qui veut la capturer. Je laisserai pas une telle chose arriver. » Et ouais, peut-être qu’il allait finir par mourir dans le processus, mais quand il voyait Tessa et la façon dont elle avait de s’émerveiller devant les choses les plus simples de la vie, il ne pouvait pas penser autrement. Il voulait l’aider et pas simplement la laisser filer dans la nature et se foutre de son sort. « J’ai pas de doutes Razen. Je sais qu’elle en vaut la peine. » Et peut-être que ça en disait long sur toutes les choses qu’il n’arrivait pas à comprendre et qu’y avait bien que lui qui n’arrivait pas à mettre un mot sur ce qu’il ressentait pour Tessa. Il en avait passé du temps avec elle et elle était vraiment différentes des autres filles, assez pour qu’il s’attache à elle sans comprendre d’où ça pouvait sortir. » Je veux qu’elle aille bien et qu’elle puisse vivre, parce qu’on l’a jamais laissée vivre. Elle … s’émerveille toujours devant des choses tellement simples que ça paraitrait stupide à des gens comme nous. Mais ça l’est pas … C’est qu’elle a été enfermée trop longtemps et on peut pas laisser Wolstenholme lui faire ça encore. » C’était tellement injuste. Et n’importe qui d’autre, ça n’aurait peut-être pas eu d’importance, mais Tessa, c’était Tessa, l’exception qui confirmait la règle, celle qui avait tout changé dans sa vie, sans qu’il ne soit encore capable de comprendre pourquoi.

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MessageSujet: Re: hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin)   hey brother, know the water's sweet but blood is thicker (alvin) Icon_minitimeDim 10 Avr 2016 - 12:42

hey brother, know the water's sweet but blood is thicker
Alvin & Razen



Il est peut-être un peu candide, le Razen, il est même peut être naïf mais lorsqu’on lui dit tu vas passer le soir avec ton frère, vous allez discuter, boire des bières et fêter son anniversaire, il est à des lieux de penser qu’ils vont s’engueuler, s’énerver, et que les bières ne vont avoir au final qu’une importance limitée. Et bon sang, qu’il aurait préféré avoir raison. Parce que la conversation va honnêtement de pire en pire. Des noms qui s’enchaînent, une tension qui enfle, une colère exaspérée qui s’accumule… Razen n’arrive pas à avoir la patience de calmer le jeu, bien au contraire. Il s’énerve, il saute sur le moindre lapsus d’Alvin, il l’attaque, il l’accule, il essaye de comprendre sans réellement donner à son frère la chance de s’expliquer réellement. « J’avais vraiment besoin d’y réfléchir moi-même. » Razen aimerait voir, à cet instant, pour pouvoir foudroyer Alvin en bonne et due forme. Au lieu de quoi… au lieu de quoi il se passe la main sur le visage pour rendre les armes et soupirer. Oh, il le sait bien, l’anglais, ce qui l’empêche à ce point de jouer la carte de la diplomatie. Il le sait bien, que ça tient en trois lettres, un mot, un prénom, un souvenir. Ren. Alvin avait besoin d’en réfléchir lui-même ? Et bien Razen, lui, non, parce qu’il sait très bien ce qu’il en pense. C’est même limpide, clair comme du cristal, évident : Ren est leur frère, point final. Ce n’est même pas négociable, c’est gravé dans leur chair, écrit dans leur sang avec les lettres de l’ADN. Et tout le déni d’Alvin n’y changera rien. « Quoi ? T’as pas besoin que je répète, t’as très bien compris. » Razen serre les dents, serre les poings. Et s’impose le silence. Ne pas rétorquer, ne pas répliquer, ne pas envenimer la situation déjà tendue. Ne pas… une inspiration. Il essaye d’être calme pour les deux, de garder la tête froide, de… c’est un échec. Critique, l’échec, si on prend en compte qu’il accuse directement Alvin et fait exactement ce qu’il ne tarde pas à lui reprocher, à l’attaquer bille en tête sans lui laisser le bénéfice du doute. Comme si Alvin était le seul responsable de l’animosité de Ren, comme si… Pour la première fois depuis des années, Razen n’est plus seulement le grand frère d’Alvin, il redevient aussi celui de Ren, il redevient l’aîné de la famille, d’une famille qu’il ne peut que concevoir unie malgré l’adoption du dernier des enfants, malgré leur séparation. Malgré tout ce qui peut être dit. Hurlé. Crié. Regretté. Même si pour le moment, la seule chose que Razen regrette, au final, c’est qu’ils soient obligés d’avoir cette conversation. « Oh, c’est lui qui a commencé à me gaver et à me provoquer. A croire qu’il avait une envie folle de se bouffer mon poing dans la tronche. » Razen aurait du s’y attendre, bien sûr ; et quelque part il s’attendait à cette réponse, mais… mais elle n’en est pas moins exaspérante. Il est fatigué, Razen, il commence à ne plus avoir envie de rebondir sur le sujet. D’autant plus qu’ils sont suffisamment crié pour le moment, ils se sont suffisamment énervés pour la soirée, autant en garder pour demain, et après demain, et après-après demain, et dans une semaine, deux semaines, trois semaines. Avec tout ce qu’il s’est dit jusque là, Razen se rend bien compte d’une chose : ça va être tendu pendant un petit bout de temps et ils ont une sacrée quantité d’ordures à évacuer du salon, et pas mal de choses à nettoyer pour l’odeur rance et pourrie de ce qu’ils ont répondu l’un à l’autre finisse par disparaître.

Alors autant commencer maintenant. Sauver quelqu’un ? Innover dans le domaine pourrait tenter Razen s’il n’était pas aussi naturellement lucide quant aux conséquences qu’ils vont avoir à subir l’un comme l’autre. Sauver quelqu’un, c’est bien mignon. Perdre Alvin, se faire amocher ou perdre un bras, c’est inimaginable et il aimerait bien que son petit frère le comprenne. Même si lui, il le comprend. Enfin… Appuyé contre le meuble le plus proche, Razen essaye vraiment de se calmer, de dompter ses pensées pour ne les orienter que dans une seule direction. Sauver l’autre cruche et risquer sa vie, c’est bien mignon, c’est bien joli, c’est digne du preux chevalier blanc que semble vouloir être Alvin, mais c’est surtout très con. Tout comme ramener Ren au cœur de la conversation, alors que l’aîné des anglais s’évertuait jusque là à ne plus y penser, à le laisser de côté pour un instant. « Tu veux vraiment rien entendre hein ? Peut-être que je suis prêt à m’prendre une balle pour Tessa et que ça n’a pas de sens pour toi. Mais crois-moi, l’fais que tu sois prêt à crever pour retrouver un type qui n’en a rien à foutre de ta gueule, ça me dépasse aussi. » Un claquement de langue clairement désapprobateur, Razen lève les yeux au ciel, par réflexe. « Pour les hunters, frère ou pas ça compte pas. Surtout quand le frère en question il l’a pas vu depuis plus de dix ans. » Razen n’en peut plus. De toute manière, comme l’a si bien dit Alvin, il ne veut rien entendre et il n’en fera qu’à sa tête. Il l’a compris, que Ren n’est pas dans les bonnes grâces d’Alvin mais il n’en a rien à faire. Il fera attention, bien sûr, mais il fera aussi, surtout, comme il le voudra, point final. Et ils le savent tous les deux donc ça ne sert à rien, strictement à rien de s’attarder sur le sujet : Razen se force à ne rien rajouter. Frère ou pas, c’est faux. C’est frère, point. Et s’il doit être le seul à s’obstiner à les appeler frères tous les deux, à entendre leurs rires d’enfant, à entendre les berceuses de leur mère qu’il a oubliées depuis des années, et bien il sera le seul, mais ça ne changera rien. Et Alvin finira bien par le comprendre, tôt ou tard, parce que ça n’est pas près de changer.

Et en parlant de changement… la tension retombe. Vraiment. Durablement. Sous les efforts des deux, sous les efforts personnels de Razen qui persiste à tenter de se retenir d’envenimer à nouveau la conversation. Il essaye d’être patient, le grand frère, il essaye de calmer son agressivité aussi. Et il essaye, enfin, de poser les bonnes questions, au bon moment, avec le bon ton. Laisser la notion de mérite, de gentillesse, d’altruisme de côté. Laisser les émotions, laisser les sentiments, laisser la culpabilité. Se concentrer sur ce qu’ils peuvent faire, veulent faire, peuvent se permettre de faire. Et se concentrer sur ce qu’ils vont devoir prévoir s’ils en veulent pas mourir dans les prochains mois. Razen résume, autant pour son frère que pour lui-même. Aider Abberline, c’est bien mignon mais pourquoi, pour quoi ? Comment ? S’il comprend bien, Alvin est tellement enfoncé dans son idée qu’il ne veut pas seulement tendre la main à Tessa mais tendre aussi tout le reste pour s’impliquer jusqu’au cou dans cette affaire. « Elle a besoin d’aide, elle est toute seule et y a un timbré qui veut la capturer. Je laisserai pas une telle chose arriver. » Finalement, il doit bien avouer l’évidence, Razen. S’il râle, s’il crie, s’il s’énerve depuis tout à l’heure c’est parce qu’il sait depuis le début que s’il ne parvient pas à faire changer son frère d’avis, la conclusion reste la même : il va l’aider, bien sûr. Hors de question qu’il en soit autrement. Mais il a besoin d’être certain, Razen, avant de s’engager dans cette voie sans retour, sans raccourci, où ils vont devoir sacrément encaisser le mécontentement de Wolstenholme. Il a besoin qu’il n’y ait pas le moindre doute dans la caboche de son frère. « J’ai pas de doutes Razen. Je sais qu’elle en vaut la peine. » Razen écarte les bras, laissant parler pour lui la gestuelle du corps. « Bon bah si tu le dis… » Il lui fait confiance, il lui est loyal, ils fonctionnent à deux depuis tant d’année qu’il ne pourrait en être autrement. Même si Razen n’a aucune envie de lever le moindre petit doigt pour la mistinguette. « Je veux qu’elle aille bien et qu’elle puisse vivre, parce qu’on l’a jamais laissée vivre. Elle… s’émerveille toujours devant des choses tellement simples que ça paraitrait stupide à des gens comme nous. Mais ça l’est pas … C’est qu’elle a été enfermée trop longtemps et on peut pas laisser Wolstenholme lui faire ça encore. » Il lui faut toute sa concentration pour ne pas montrer à son frère le complet désintérêt qu’il a pour ce sentimentalisme auquel il ne parvient pas à être sensible. Parce que son frère est totalement… il ne trouve même plus le terme. Foutu conviendrait bien mais ça ne retranscrit pas complètement ce que l’aîné a en tête à cet instant. En revanche, il a potentiellement autre chose en tête. Et ça commence par boire, manger, un crayon et une feuille de papier sur laquelle il va pouvoir écrire sans y penser des lignes et des entremêlements de traits qui auraient pu, dans un autre monde, devenir des lettres et des mots. Il est aveugle, Razen, mais il a encore besoin du contact du carbone et du papier pour agencer ses pensées. Surtout qu’honnêtement, en dehors de parler des fleurs, des papillons, de la guimauve qui dégouline de son cœur et de ses élans bisounours, Alvin ne l’aide pas.

« Tu peux me passer de quoi écrire ? Si je comprends bien, tu veux lui apprendre à vivre, une connerie dans le genre. Donc t’impliquer dans sa vie. Donc être potentiellement vu en sa compagnie. Donc totalement t’exposer à des représailles. Putain. Si tu veux lui apprendre la vie, commence par coucher avec, tiens, ce sera déjà ça de fait. Et ne râle pas, je blague, fais pas chier. » Il se pince l’arête du nez, encore. « Il faut soit qu’on arrive à disparaître aux yeux de Wolstenholme, soit qu’on le double, soit qu’on arrive totalement à l’avoir pour rester blanc comme neige. Dans tous les cas, sauf si tu as oublié de me préciser que tu vas boire le thé tous les après-midi avec elle quand tu n’es pas trop occupé à mettre des filles enceintes, car non, je n’ai pas oublié ça, hein, j’imagine que tu ne l’as pas trop croisées non plus, non ? Donc ça nous laisse un peu de temps. Le Wol’, il a de la famille, non ? On pourrait le faire chanter ou en tabasser un suffisamment fort pour avoir de quoi le calmer s’il commence à montrer les crocs. Sauf si en plus, tu as décidé de devenir un gentil non-violent et un fruitarien pour respecter les sensibilités émotives des fruits et légumes, auquel cas je m’en occuperai comme un grand en te laissant grignoter tes carottes et apprendre à Tessa à jouer aux billes… » Il n’a pas pu s’en empêcher, c’est plus fort que lui. Il a beau savoir que des deux, il sait très souvent être le plus raisonnable, il n’a définitivement pas la patience nécessaire, ce soir, pour fermer sa gueule. C’est peut être pour ça, finalement, qu’il ébauche une tentative de trêve sans trop tarder. Histoire qu’Alvin ne s’énerve pas ou ne le prenne pas trop mal et qu’ils repartent dans un nouveau cycle de cri-tension-colère-tentative de calme etc… « Tu commandes de quoi manger ? Faut quand même qu’on fête ton anniv avant que minuit soit passé. »

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» (F/LIBRE) EVANGELINE LILLY ≈ hey sister, know the water is sweet but blood is thicker.
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