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 I have definitely a bad karma (pv Madre)

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Marius Caesar
Marius Caesar

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SUR TH DEPUIS : 24/01/2015
MessageSujet: I have definitely a bad karma (pv Madre)   I have definitely a bad karma (pv Madre) Icon_minitimeMar 25 Aoû 2015 - 1:20

I have definitely a bad karma.
Victoire & Marius



C’est une mauvaise idée Marius. Oui, je sais que c’est une mauvaise idée. Mais bon. Est-ce que j’ai le choix ? Oui, toujours. Je sais, j’ai toujours le choix, même lorsque je ne l’ai pas, je le prends et je me débrouille pour me créer le choix. C’est comme ça que je marche, c’est comme ça que j’ai toujours marché. Est-ce que j’ai le choix ? Ouais, mais j’y vais quand même. Même si c’est une bonne idée. Même si je vais le regretter. Parce que plus que ma colère contre mes parents je tiens à Astrid, et j’ai plus peur pour elle que de mes parents. Ca craint. Ca craint un max. C’est une mauvaise idée, Marius. Bon sang, c’est vrai une mauvaise idée, je le sais mais je me dirige quand même, comme un crétin, vers l’imposant immeuble que mon père a fait construire lorsqu’on a déménagé à Radcliff. Caesar Pharmaceutics. Je déteste ce bâtiment. Je déteste ce building conçu pour écraser les gens par sa fortune et sa prestance. Je le déteste aussi parce que Michel m’y traînait de force lorsque je me faisais renvoyer du lycée et que j’étais obligé d’aller voir mon père pour lui dire dans les yeux quelle connerie j’avais faite cette fois. Je le déteste, ce building qui a toujours eu plus d’importance que moi dans la vie de mon père. Je le déteste tant et si bien que je crache dessus à chaque fois que je passe devant. Et là, comme un con, j’ai demandé à un taxi de m’y emmener. Habillé. En costume. Malgré mes béquilles. Malgré mon avis sur de tels habits. Putain que j’ai l’air du parfait fils à papa. Je déteste ça, j’ai l’impression de me trahir. J’ai l’impression de me perdre et de me soumettre à l’autorité de mon père et d’être définitivement vaincu. Mais j’ai besoin de son aide et même si ça me tue de lui demander comme ça, je sais qu’il sera le plus apte à me fournir ce dont j’ai besoin. J’ai vraiment pas de chance.

Je sors de la voiture, me redresse comme je peux sur mes béquilles en payant le chauffeur et en lui faisant gentiment remarquer que je suis un grand garçon et que je peux faire les cinq mètres qui restent sans son aide. Entendez par là que je lui fais un doigt d’honneur lorsqu’il propose de m’aider. Je ne suis pas très poli, je sais, mais je suis déjà suffisamment sur les nerfs et je prends déjà suffisamment sur moi pour ne pas faire demi-tour qu’il ne faut pas trop m’en demander. Les portes s’ouvrent devant moi, j’époussette un peu de neige tombée sur ma veste de costume. Je m’arrête en plein milieu du hall. En général, on n’entre pas comme on veut dans de tels buildings. Une vague histoire de badge, de sécurité, de tout ça. Rien à faire. Je suis un fils Caesar et même si je suis le fils indigne, peut être qu’ils ne le savent pas. J’inspire profondément. J’imagine Chester me regarder dans les yeux. Tu es sûr que tu veux vraiment faire ça ? Non. Je ne veux pas faire ça. Mais si jamais Kingsley s’en prend à Astrid, est ce que je m’en remettrai ? Non, jamais. Du coup… c’est mon père qui m’a assigné Michel quand j’avais six ans. C’est peut être un connard lorsqu’il s’agit d’être un père mais il a bon goût en matière de garde du corps. Et je suis bien obligé de l’admettre. Ca me tue, ça me tue cette affaire. Un crétin me bouscule, me somme d’avancer, je le toise d’un air méprisant et désintéressé que j’ai piqué à mon père. « Excuse toi, mec » Il me toise d’un même mépris. Faut croire que j’ai encore des choses à apprendre, je relève le menton. Pas question que je cède face à un employé de mon père, bordel. Je redresse le torse. Il me demande mon badge, je fais un petit sourire. Un agent de sécurité débarque, intéressé par la petite querelle. J’ai envie de lui mettre mon poing dans la tronche, j’ai envie de leur mettre un pain à tous les deux. Je déteste cet endroit. Ca pue le fric, ça pue le mépris, ça pue le Caesar à plein nez. Mais c’était soit ça, soit mon ancienne baraque et connaissant mon père, j’ai plus de chance de le trouver là. Et de trouver ma mère dans mon ancienne maison. Et il est encore moins question que je croise ma mère.

C’est au tour de l’agent de sécurité d’exiger que je montre mon badge. Il est sérieux ce con ? Je lâche ma béquille, cherche dans la poche intérieure de ma veste mon portefeuille pendant que l’autre régularise sa situation, j’en profite pour mémoriser son nom de famille. Il va payer très cher de m’avoir énervé. Surtout ici. Je finis par sortir ma carte d’identité. « J’suis un Caesar, connard. Je suis l’un des fils du Big Boss, donc toi, Je désigne le mec qui m’a bousculé : « Sawles c’est bien ça ? Tu t’excuses tout de suite sinon, ce soir tu dors dehors et toi, je me tourne cette fois vers l’agent de sécurité. « Tu m’accompagnes aux ascenseurs histoire que je ne me prenne pas les pieds sur d’autres crétins. » Je déteste être un Caesar. Je n’utilise pas souvent mon nom, et c’est peut être encore pour ça que je déteste cet endroit. Parce qu’il me pousse à me comporter en petit prince. Et le pire, c’est que ça marche : en quelques minutes je suis dans l’ascenseur privé de mon père. Ca m’énerve : je ne devrais pas lui ressembler autant pour que ma carte d’identité et mon attitude les suffisent à les convaincre que je suis bien celui que je me targue d’être. La porte de l’ascenseur s’ouvre dans une petite sonnerie, les regards des employés perdus dans les couloirs se tournent vers moi. Je lève les yeux au ciel. J’adore être au centre de l’attention, mais pas comme ça. Les portes de l’ascenseur se referment, m’invitent à redescendre de suite. Mais j’ai pas envie de perdre la face. Surtout pas. Et puis, il faut que j’aille au bout. J’ouvre à nouveau les portes. Je béquille jusqu’au bureau de mon père sans me tromper une seule fois de chemin. Putain. Je ne pensais pas m’en souvenir aussi bien. C’est vraiment n’importe quoi. Je passe devant le bureau de sa secrétaire qui me regarde comme si j’étais un alien. « Quoi ? J’viens voir mon père, j’ai bien le droit, non ? » Elle aussi, elle n’a pas changé. Ca fait combien de temps que j’ai pas foutu les pieds ici ? Au moins… huit ans. Ca fait huit ans facile que je n’ai pas foutu les pieds ici. Je m’arrête devant la porte de mon père, le temps de remettre ma cravate en place. Putain, ce qu’il faut pas faire. Monde de fou, monde de merde. J’ouvre la porte sans frapper, faut pas pousser non plus. « Papa, j’espère que je te dérange, j’ai… » Ma voix s’étrangle dans ma gorge. Ce n’est pas mon père qui est dans le bureau. Ce n’est même pas sa secrétaire ou Dumbo. Mon visage se fige instantanément. « Bonjour Maman. J’ignorais que tu connaissais un bureau autre que celui de ta coiffeuse et de ton esthéticienne. »


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MessageSujet: Re: I have definitely a bad karma (pv Madre)   I have definitely a bad karma (pv Madre) Icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 6:57


I have definitely a bad karma


Sans être une chose inhabituelle, il n'était pourtant pas vraiment rare de croiser Victoire dans les couloirs de Caesar Pharmacetic. Peu de gens prenaient la chose au sérieux, néanmoins. La plupart pensaient qu'elle flanait dans le bureau principal en passant des coups de fils à divers mondains, le reste pensaient qu'elle ne faisait que brasser de l'argent sans beaucoup d'incidence sur la boite. Peu de personne savaient que Victoire était pourtant en train de gérer les affaires, alors qu'Hippolyte était affairé à une autre réunion à l'autre bout de la ville. Pour éviter d'attirer les soupçons, Victoire avait prit l'habitude de faire cela depuis chez elle, mais certains dossiers étaient trop précieux pour être collecté sur un ordinateur, et encore plus pour être passé via internet, et elle avait décidé que pour cette fois, personne n'hausserait un sourcil à la voir dans le bureau de son époux.

Les résultats d'un médicaments récents avaient été prometteurs, quoique depuis l'affaire Malaria, prometteur était un mot utilisé avec des pincettes, mais c'était un virus qui avait retenu son attention aujourd'hui. Plongée dans les analyses depuis deux bonnes heures, le son strident de l'interphone du bureau lui arracha un froncement de sourcil courroucé. C'était aussi pour cette raison qu'elle préférait de loin travailler chez elle. C'était à se demander comment Hippolyte pouvait supporter une attention constante. L'avantage de travailler dans l'ombre, c'était que personne ne lui demandait jamais rien, et qu'elle pouvait user et abuser de ses talents de tout son saoul sans que personne ne se doute de rien. Elle posa un doigt lassé sur le bouton et fit d'un air parfaitement neutre et posé, rien qui ne trahissait qu'elle aurait voulu débrancher cet appareil aussi sec. "Qui y'a t-il, Helena ? Un problème? "

Pas de réponse. Elle sent qu'à l'autre bout du fil, c'est l'agitation, l'interrogation. Elle entend un bref marmonnage, mais avant qu'elle n'ait à lui demander de se presser, elle finit par entendre "Il y a eu quelques soucis à l'entrée... "

"Quelque chose que les videurs ne peuvent pas régler ?"

"Et bien... il s'agit de votre fils."

Victoire hausse un sourcil et se repose sur le dossier du fauteuil, sans lâcher le bouton de sa main. "Quel souci cela peut-il poser ? Et pourquoi ne souhaitez-vous pas faire entrer Martial ? A-t-il dit ce qu'il faisait ici ?"

Un bref silence lui répond : "Ce n'est pas Martial qui est ici." Son doigt se crispe sur l'appareil. Les pensées fusent à toute vitesse dans sa tête. Marius est ici, il est en train de monter, et mise à part se jeter par la fenêtre, elle n'a plus aucun moyen de lui échapper. Victoire songe même sincèrement à utiliser ses dons en athlétisme pour monter sur le toit, via la baie vitrée, et descendre rapidement le reste de l'immeuble, de l'autre côté, en évitant soigneusement d'être remarquée. Mais c'était impossible, pas en plein jour. C'était déjà incroyable que Martial ne fasse le déplacement jusqu'ici, alors Marius ? Cela n'avait pas le moindre sens. Et l'un comme l'autre, elle était probablement la dernière personne qu'ils espéraient croiser dans ce lieu. Elle soupire, et son visage ne montre rien de l'angoisse que cela peut déclencher chez elle. Elle avait chassé il y avait peu, et pourtant l'idée d'avoir un mutant, tout fils qu'il soit, pouvait déclencher chez elle une adrénaline qu'elle appréciait autant qu'elle détestait. Dans cette situation, elle l'aurait maudite avec véhémence.

"Dois-je appeller plus d'agents de sécurité ?"

"Non. Laissez le entrer."

Elle relâche l'appareil. Hors de question de blesser son fils, ni de le malmener. Pas après la révélation d'Hippolyte. Avec un calme olympien, Victoire tri rapidement et avec soin les documents entassés devant elle, histoire de ne garder qu'un carnet et quelques feuilles sans importances. Son père hurlait dans sa tête, tête qu'elle mourrait d'envie d'éclater sur le mur le plus proche avec rage, et pourtant elle était encore là, à envoyer rapidement un sms à son mari pour le prévenir, avant de revenir à ses moutons.

Marius entre, et l'air sur son visage en serait presque comique si Victoire avait ce genre d'humour. Bien sûr que non, il n'avait jamais imaginé la croiser ici. Comment lui en tenir rigueur ? Elle avait tout fait pour qu'il pense de cette façon. Elle l'observe, néanmoins. Il n'a guère changé pendant tout ce temps, mais elle ne peut s'empêcher de le faire. Il lui a manqué, aussi bizarre, malsain et complètement non-réciproque que cela puisse être. Il y avait tellement de choses qu'elle voudrait lui dire, et qu'elle ne dira jamais. Au contraire, elle sourit. Le sourire le plus naturel du monde, le plus franc, ni forcé ni crispé. Celui qui cache la détresse dans laquelle elle est, et celui qu'elle s'est entrainé toute sa vie à avoir.

"Et j'ignorais que tu savais porter ce genre de costume. La vie n'est elle pas surprenante ?" Son sourire s'élargit. "Ferme la porte derrière toi, veux tu ? Ton père ne va surement pas tarder."

Elle ne songeait qu'à sa maladie, son cœur, son accident, ses béquille bon sang. Rien que la vue de ses béquilles l'angoissaient terriblement. Hippolyte lui avait dit que cette excuse d'accident était bidon, mais alors qui a osé toucher à son fils ? La question la rendait folle, et lui donnait des envies de meurtres, au sens propre du terme. Elle lui aurait bien proposé de l'idée, mais elle tente de retourner tout de suite à ses affaires. Son travail est dans une pile à côté, et ce carnet ridicule ne fera rien avancer. Elle voulait lui parler, mourrait d'envie de lui tirer les vers du nez, mais elle se doutait qu'il n'en verrait rien, et elle sortirait complètement de son rôle qu'elle s'était forgé toutes ses affaires. Elle tenta de calmer ses nerfs. Tant de fois elle avait été sur le point de craquer toutes ses années devant son fils. Jamais elle n'avait céder. Aujourd'hui ne serait pas différent. Rien ne devait être différent.

Mais quelle idiote, se disait-elle. Marius est en danger. Absolument tout est différent. Mais changer de comportement du tout au tout ne ferait que le rendre encore plus méfiant. Si cela était encore possible.



crackle bones
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Marius Caesar
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MessageSujet: Re: I have definitely a bad karma (pv Madre)   I have definitely a bad karma (pv Madre) Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 23:07

I have definitely a bad karma.
Victoire & Marius



J'estime que lorsqu'on fait des efforts, les gens n'ont pas le droit de nous mettre des bâtons dans les roues. C'est la moindre des choses, tout de même. Par exemple, si je décide d'arrêter de manger des baba-au-rhum, ce n'est pas mais alors vraiment pas le moment de m'inviter à une baba-au-rhum-party ni quoique ce soit impliquant du rhum, des babas voire des babacool. Autre exemple : si je choisis de prendre sur moi pour m'habiller de manière potable selon le regard de mon père, ce ne serait vraiment pas sympa que, de un, on m'emmerde sur le trajet et que, de deux, mon père ne soit pas là et qu'en plus ma mère se trouve à sa place dans son bureau. Alors Maman, si tu peux dégager, ce serait génial.

J'écarquille les yeux lorsque je tombe sur elle et pas sur mon père. Elle, en revanche, elle n'a pas l'air surprise de me voir. En même temps, qui serait surpris de voir un pot de fleurs entrer sans frapper ? Personne. Et aux yeux de ma mère, depuis vingt-et-un ans j'ai autant d'intérêt qu'un pot de fleurs fanées, pourries et puantes. Bref. Toute ma motivation vient de voler en éclats et comme si je me réveillais d'un cauchemar particulièrement intense, je me demande ce que je fous là. Et les yeux d'Astrid me figent sur place, son coup de pied au derrière me pousse à articuler une phrase qui va mourir sans réponse. Ma mère ne me parle pas, ou alors qu'en dernier recours. Et j'ignore même si la voir me faire plaisir. Et son sourire… me fait soupirer, d'un air blasé. J'ai presque envie de faire volte-face et de claquer la porte, sans un mot. Ou de regarder dans mon dos s'il y a une personne qui justifierait son sourire. Que fait-elle ici ? Elle n'a rien à faire ici, tout ce qui l'intéresse, c'est l'argent, le paraître et la popularité. Que fait-elle au centre même du travail et de l'absence totale de vie qui matérialise mon père dans les détails les plus infimes ? "Et j'ignorais que tu savais porter ce genre de costume. La vie n'est elle pas surprenante ? Ferme la porte derrière toi, veux-tu ? Ton père ne va sûrement pas tarder." Cette fois, c'est sûr, aux premiers mots je sursaute et, mieux encore, je regarde derrière moi : il y a forcément quelqu'un. C'est à moi qu'elle parle ? Vraiment à moi ? Ton père ne va sûrement pas tarder. C'est à moi qu'elle parle. Filez moi une corde que j'aille me pendre ou, mieux encore, donnez l'ordre que tout le monde ait un jour férié aujourd'hui ad vitam aeternam. Je la regarde en silence pendant encore quelques respirations. « Tu sais parler finalement ? Qu'est-ce que tu fous ici ? » Je n'arrive pas à ne pas être agressif. La rancoeur accumulée depuis des années se cristallise dans mon regard, dans mon ton, dans mon attitude. Je ne suis pas stupide, ou du moins pas totalement stupide. Si elle me parle, si elle fait semblant d'être… cordiale ?, ce ne peut être que pour une raison. Mon père et ma mère ont de multiples défauts, ce ne sont que deux connards, l'un tyrannique, l'autre superficielle, mais ils ont l'ultime mérite d'être un couple qui fonctionne comme il peut (comme tout couple constitué de deux connards, je présume). Et donc si elle est soudainement… loquace en ma présence…

Je fronce les sourcils, ouvertement suspicieux. « Pas question que je m'enferme ici avec toi, on pourrait croire qu'on a quelque chose en commun toi et moi et en dehors de notre tailleur, je ne vois pas ce que ça pourrait être. De toute manière, tu n'as pas des milliers à dépenser ou une manucure à programmer ? Tu devrais te faire un lifting, d'ailleurs, tu as salement vieilli depuis la dernière fois. » Je suis surpris, déstabilisé, en colère, rancunier. Je suis perdu, angoissé, exaspéré, fatigué. Mais plus que tout, je ne peux pas m'empêcher d'endiguer mon malaise en parlant, comme toujours. Première technique lorsque tu as envie de te téléporter mais que tout en toi hurle de ne pas le faire ? Parler, parler, parler, simuler. Je déglutis et j'hausse les épaules. Marius, ne l'écoute pas, fais comme chez toi. En béquille, je contourne ma mère et me dirige comme si c'était mon bureau et pas celui d'un homme que je déteste vers le centre de la pièce avant de feuilleter ouvertement ses papiers, sans aucune gêne. Je lui tourne le dos. Avec insolence. Avec nonchalance. Avec une désinvolture feinte. Elle ignorait que je savais porter le costume ? C'est pas elle qui m'a obligé à en enfiler un à sept ans sous prétexte que je devais bien m'habiller pour une soirée quelconque ? Et qu'est ce qu'elle en sait, d'abord ? Elle s'est encore moins intéressée à moi que mon père, et c'est pas peu dire. Et les costumes, j'aime les porter et pire encore, je les porte bien. J'essaye de cacher mes tremblements lorsqu'appuyant une béquille sur le bureau, j'attrape le premier papier qui traîne. Je ne sais pas trop ce que je suis en train de faire, j'improvise totalement. Je vais bientôt, apparemment, me retrouver ferré entre mon père et ma mère. Le piège se referme, je vais mal le vivre et pourtant… je reste ici. Bordel. Je suis con, je suis stupide, pendez-moi. Et je tombe sur un cadre photo où nous sommes tous les quatre, presque aussi détendus qu'une famille normale venant d'enterrer son cocon d'inde. On doit avoir sept ans, Martial et moi. Et je suis en train de rire aux éclats, Martial me regarde avec un petit sourire en essayant d'être sérieux.

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