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 tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)

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Marius Caesar
Marius Caesar

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MessageSujet: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeJeu 13 Aoû 2015 - 23:47

tout ce qui est petit est mignon...  
Je suis en train de courir dans le parc, en hurlant comme un indien, en poursuivant mon frère, en… je tombe. Je dégringole le toboggan, je me fais poursuivre par des clowns, je hurle, je hurle en me débattant dans les draps, je ne trouve plus mon lit, mon hibou en peluche, mon doudou, mon oreiller, je ne trouve plus la maison, j’ouvre les yeux : tout est noir. Et Martial est réveillé, parce qu’il est là, immédiatement : j’entends le parquet grincer sous ses pas.  « Ca va ? » Je secoue la tête de dénégation mais je me souviens un peu tard que mon frère ne peut pas me voir. Je renifle. « Cauchemar. » Ma petite voix me fait l’effet d’un fantôme dans la chambre noire. Je suis assis dans mon lit, en tremblant de partout. J’aime pas faire des cauchemars. Je suis un petit garçon courageux. Mais je tremble de partout en tenant Merlin contre moi. Merlin tout mouillé. J’ai envie de pleurer. « Martial… je crois que j’ai fait pipi au lit… » Je me mords la lèvre, mes petits yeux bleus trempés eux aussi, mais de larmes. « Je vais chercher Papa ? » Je secoue la tête. Non, il n’aime pas être réveillé en pleine nuit. Il n’aime pas être dérangé, pas quand il dort, pas quand il travaille, pas quand il lit son journal, pas quand il est au téléphone, pas quand il est avec Maman, pas quand il regarde un tableau, pas quand… Papa n’aime pas être dérangé. Et Maman encore moins.  « Nan, j’vais y aller. » « T’es sûr ? » Voui. On n’est pas dans la même chambre. Il est juste en face de moi dans le couloir, je le rejoins en deux pas, tenant une aile de Merlin dans mon petit poing. Il me fait un câlin et recule dans sa chambre. « Voui. » Papa n’aime pas qu’on soit hors de notre chambre la nuit. Il n’aime pas non plus qu’on se réveille l’un l’autre. Maman n’aime pas quand on fait pipi au lit. « J’vais chercher Papa. » Il me fait une petite moue incertaine. Il n’a pas envie de me laisser tout seul. J’ai pas envie non plus. Mais c’est pas grave, non ? De mon petit poing, je lui tape dans l’épaule. « Je reviens. » J’ai un petit sourire. Je sais que Martial à le même. On fait la même taille. On est pareil. C’est mon frère. « J’ai Merlin pour me protéger. » J’articule avec application. Dans l’obscurité, je perçois le mouvement de Martial qui acquiesce. Et je m’aventure dans le couloir, en frôlant du bout des doigts les murs pour ne pas me perdre.

Ma maison, elle est grande. Très grande. Trop grande. Plein de pièces, de couloirs. Une partie où on dort, Martial et moi, une partie où Papa et Maman dorment. Et une partie où il y a la cuisine. Je veux aller chercher un verre d’eau, c’est tout. Il fait nuit. Il fait peur. Je me mords la lèvre et j’avance à petits pas, serrant Merlin contre moi. Je m’arrête devant une porte. C’est là, la porte de Papa et Maman ? Je sais plus. Tout est trop grand, tout est trop terrifiant lorsqu’il fait nuit. Un peu plus loin dans le couloir, il y a un peu de lumière sous la porte. Je trottine vers la lumière, pousse la porte avec précaution. Je tremble encore de mon cauchemar. D’habitude, je vais dormir dans le lit de Martial quand c’est comme ça. Mais je suis tout mouillé. Et je sais pas où sont mes autres pyjamas. Je plisse les yeux sous la lumière, que je cache avec Merlin pendouillant au bout de son aile. Une grande silhouette est dans le canapé, à lire son journal. « Papa ? » Ma petite voix inquiète résonne dans la pièce. Je ne sais pas qui entre Maman et Papa m’intimide le plus. « J’ai un problème… Je crois que j’ai fait une bêtise… »

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Hippolyte Caesar
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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeDim 16 Aoû 2015 - 1:17

Tout ce qui est petit est mignon...
Marius Caesar & Hippolyte Caesar (1993)

       
A Paris, qu'importe l'heure, les rues n'étaient jamais totalement silencieuses. On entendait passer des voitures en pleine nuit, quelques personnes revenant de soirées ou d'une séance de cinéma... Une ville en effervescence constante, animée, vivante et qui, étrangement, plaisait à Hippolyte Caesar. Malgré son habituelle retenue et son visage fermé, il aimait voir l'activité de cette ville foisonner, ces lumières qui ne s'éteignaient jamais, et la possibilité de faire quelque chose à toute heure du jour et de la nuit. Ce qui l'arrangeait bien : Hippolyte dormait peu. Il n'était pas à proprement parler insomniaque, mais il ne lui fallait pas plus de quatre à cinq heures de sommeil par nuit. Son métabolisme s'était habitué à ce traitement depuis le début de ses études supérieures, et même s'il savait qu'un jour il paierait cher ce manque de repos, il ne comptait pas changer ses habitudes de si tôt.

Aussi était-il confortablement installé dans l'imposant canapé de cuir blanc qui occupait une partie de l'immense salon de son appartement. A vrai dire, il se demandait parfois pourquoi lui et Victoire avaient achetés un si grand appartement, pour seulement quatre personnes... Il y avait des chambres inoccupées, chacun pouvaient occuper sa propre salle de bain, mais c'était bien le cadet des soucis d'Hippolyte. Il avait besoin d'espace pour exposer sa collection de tableaux, et vivre dans un petit débarras ? Avec sa fortune et celle de son épouse ? Et puis quoi encore ?
Installé dons dans son canapé, Hippolyte lisait tranquillement son journal en fumant sa troisième cigarette de l'heure. Un petit péché dont il avait du mal à se débarrasser, et auquel il s'adonnait presque inconsciemment, désormais. Tout était calme dans l'appartement, on entendait simplement la rumeur extérieur à travers la baie vitrée ouverte. Les rideaux se soulevaient doucement au rythme du vent, il devait être trois heures du matin...

« Papa ? »

Hippolyte sursauta légèrement. Il était si concentré sur cet article concernant la bourse, qui était en chute libre, pour changer, qu'il n'avait pas entendu son fils approcher. Dans la quasi obscurité de la pièce, seulement éclairée par une petite liseuse au niveau du bras du canapé, il ne distinguait pas grand chose. Il se leva et alla allumer le grand plafonnier pour y voir plus clair, et s'approcha du petit. Le père s'agenouilla et regarda son fils un long moment avant d'esquisser un sourire.

« Alors, petit caïd... On a encore voulu jouer les héros, n'est ce pas ? Aller, viens... »

Etrangement, Hippolyte n'avait pas besoin de demander à Marius ce qui lui arrivait. Le petit faisait souvent des cauchemars, et chaque fois, ça se soldait de la même manière : La panique, les draps et le pyjama à changer, exorciser le monstre de son cauchemar. En tant que père, Hippolyte essayait de veiller au mieux sur ses fils, mais il refusait d'en faire des chiffes molles. C'est pourquoi il essayait toujours de rationaliser les cauchemars de l'un comme de l'autre plutôt que de leur parler de sorcières et de magie. Seulement, s'il était intransigeant dans de nombreux aspects de la vie de ses fils, politesse, respect, tenue et apprentissage, il se montrait plus coulant avec ce genre de petit dérapage nocturne. Pourtant, il avait horreur d'être dérangé dans sa lecture, et encore plus de changer les draps de Marius...

« Il va falloir que tu deviennes plus courageux, Marius... »

Des mots durs à entendre, pour un petit de cet âge, des mots qu'un père n'aurait pas du prononcer avant que son fils n'ait atteint l'âge adulte, mais ils semblaient naturels pour Hippolyte. Il ne tolérerait pas de voir son fils pleurnicher pour un cauchemars, quand bien même n'avait-il que cinq ans. Hippolyte accompagna son fils jusqu'à sa chambre, et prit un pyjama dans son armoire, avant de se diriger avec le petit jusqu'à la salle de bain. Il remonta les manches de sa chemise et commença à faire couler de l'eau dans le bain, suffisamment pour que Marius puisse se laver, pas assez non plus pour qu'il risque de s'y noyer.

« Commence à te laver, j'arrive tout de suite... »

Hippolyte sortit de la salle de bain et retourna jusqu'à la chambre dans le but de changer les drapas. C'est alors qu'il vit Martial sur le pas de la porte de sa propre chambre, probablement inquiet quant à l'état de son frère. Sans plus de cérémonie, Hippolyte retira les draps en lançant simplement :

« Retourne te coucher, Martial... Je m'en occupe. »

Une fois les draps changés, il ne restait plus qu'à mettre les anciens au sale et retourner dans la salle de bain pour veiller à ce que Marius ne glisse pas dans la baignoire ou se cogne en voulant en sortir... Et quelle ne fut pas la surprise d'Hippolyte de trouver son fils en train non pas de jouer et de tout éclabousser comme à son habitude, mais de se laver consciencieusement et sans un bruit. Habituellement, Marius faisait des pieds et des mains pour sortir du bain, bien trop occupé à tout inonder et jouer avec son fidèle sous marin en plastique.

Avec un sourire attendrit, pour une fois, Hippolyte prit le petit tabouret qui servait de marchepied aux garçons pour se laver les dents et s'assit dessus, le coude appuyé sur le rebord de la baignoire.

« Bon... Si tu me le racontais, ce cauchemars ? »

Il était étrangement plus enclin à discuter avec un Marius calme et non hyperactif comme à son habitude.

       
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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeLun 17 Aoû 2015 - 11:08

tout ce qui est petit est mignon...  
Mes petits pieds sautillent sur le parquet. J’ai oublié de mettre mes chaussons. Il est là. En train de lire son journal. Je me mordille la lèvre avant de faire un petit pas dans sa direction. J’ai peur de le déranger. Non : je le dérange. Mais je suis tout mouillé et je suis fatigué et je tremble encore de mon cauchemar. Pourtant j’essaye de faire des efforts mais… Je serre fort Merlin dans mon petit poing. Papa ? Je crois que j’ai fait une bêtise… J’ai envie de pleurer parce qu’il ne va pas être content. Je ne fais pas le malin, contrairement à d’habitude. J’ai envie qu’il me prenne dans ses bras, qu’il me fasse un câlin pour me protéger du monstre tapis dans l’ombre qui grogne à mes chevilles. Mais c’est mon papa : il ne fait pas de câlins. Ma maman non plus. La lumière me pique les yeux, je me cache derrière Merlin qui pendouille au bout de son aile. « Alors, petit caïd... On a encore voulu jouer les héros, n'est ce pas ? Allez, viens... » J’ai la lèvre inférieure qui tremblote. J’ai pas voulu jouer les héros, j’ai juste peur et… « Je voulais pas t’embêter… » Je m’approche de lui intimidé par l’ombre de mon papa, effrayé par le couloir qui me semble encore plus terrifiant maintenant que le salon est tout éclairé. « Il va falloir que tu deviennes plus courageux, Marius... » Je renifle alors que je fais mes petits yeux pas contents qui se transforment vite en petits yeux plein de larmes. « Mais ze suis courageux, je te promets ! » Sinon je ne serai pas venu ici tout seul dans le noir. Je rentre la tête dans les épaules pour disparaître. Normalement, j’ai pas le droit de dire des trucs comme ça à un adulte. Faut pas être insolent, faut être sage, c’est ça qu’ils me disent. Mais c’est pas vrai que je suis pas courageux. J’ai juste peur du noir, et des clowns, et d’être séparé de Martial, et des colères de mon papa, et des… je trottine derrière mon papa sans vouloir le quitter des yeux, en m’accrochant à son pantalon. Il prend un pyjama dans le grand tiroir que j’arrive pas à atteindre, je le sers contre moi.

« Commence à te laver, j'arrive tout de suite... » J’acquiesce sans un mot, posant Merlin à côté de moi pour qu’il me rassure et grimpant comme je peux dans la baignoire. Tout habillé. J’ai oublié d’enlever mon pyjama. Je tire comme je peux, me tortille, jette l’ensemble désormais vraiment tout mouillé de l’autre côté de la salle de bain et me laisse tomber dans l’eau. Merlin me regarde avec des yeux sévères. Moi, j’essaye d’attraper le savon en cherchant mon sous-marin du regard. D’habitude, c’est ma nounou qui me fait prendre mon bain. Le savon me glisse entre les doigts, dérape, joue dans l’eau et m’arrache un éclat de rire avant que je me souvienne que je vais me faire gronder. J’attrape Merlin pour le laver, lui aussi, consciencieux. Et Papa revient. Je le regarde avec de grands yeux : ça y est, il va me gronder ? Mes petits orteils s’agitent dans l’eau, mes petits doigts frottent ma peau, gratouillent mon bras. Papa s’assoit. Quand je fais des cauchemars, j’ai droit à mon papa rien que pour moi. Il me gronde, il me fait ses yeux tout noirs du pas content mais il m’écoute. « Bon... Si tu me le racontais, ce cauchemar ? »

Je regarde l’eau que je fais clapoter du bout du pied en tapotant sans trop faire de vague. Le savon remplace mon sous-marin : je le fais glisser dans l’eau, grimper sur Merlin que Papa n’a pas du voir vu qu’il était caché derrière moi. « Y’avait des clowns. Et si j’aurais bougé, ils m’auraient mangé. Et Martial il se faisait manger. Et toi t’étais pas là. Et je tombais. Et… » Je me jette au cou de Papa comme une grenouille – parce que je suis tout nu – et comme un koala – parce que je m’accroche à son cou. J’enfouis mes cheveux trempés dans le col de sa chemise. Il va pas être content. Mais moi, j’ai besoin d’être rassuré. « Ils vont pas revenir, dis ? » Mon papa, il a toujours réponse à tout. Même si je ne comprends pas souvent ses réponses, même s’il fait souvent peur, même s’il faut jamais le déranger.

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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeDim 23 Aoû 2015 - 0:46

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Malgré les apparences, Hippolyte était un père prévenant et extrêmement soucieux du bien être de ses enfants. Les démonstrations d'affection n'étaient pas son fort, et il n'aimait pas s'adonner à des jeux puérils comme cache-cache avec eux, mais tout cela n'enlève rien à l'attention qu'il leur portait. Comment aurait-il pu trouver logique l'idée de s'amuser avec ses enfants, quand lui-même n'avait jamais vu ses parents faire autre chose que travailler pour faire vivre leur foyer ? Il estimait qu'en mettant ses deux fils à l'abri du besoin et en leur offrant une protection et une éducation exemplaire, il était un bon père. Aussi était-il toujours aussi désarmé et démuni lorsque Marius faisait un cauchemar.

Comment rassurer ce petit bout d'homme quand lui-même ne faisait jamais ni rêves ni cauchemars ? Aussi loin qu'il se souvienne, Hippolyte n'avait rêvé de quoi que ce soit, et ne s'était jamais réveillé en nage après un cauchemar éprouvant. Peut-être était-ce du au manque total de féerie et d'évasion de son cerveau ? Toujours est-il qu'il ne savait quoi répondre à Marius, quelles cartes lui donner pour qu'il soit rassuré et fasse une bonne nuit. Si tout cela n'avait tenu qu'à lui, Hippolyte aurait renvoyé son fils au lit sans plus de cérémonie en le priant simplement de ne pas à nouveau salir ses draps. Mais il avait bien conscience qu'une telle attitude était inenvisageable pour un père, surtout pour un si petit enfant. Comment se mettre dans la peau d'un gamin quand on avait soi même grandit trop vite ? Un mystère qu'il ne parviendrait jamais à résoudre.

Lorsque les draps furent changés, Hippolyte retourna jusqu'à la salle de bain, où il s'assit pour écouter le récit de Marius. Il ne remarqua pas tout de suite le pyjama trempé qui gisait au sol, et alors qu'il fronçait les sourcils en tendant la main vers le doudou imbibé d'eau de Marius, celui-ci lui sauta au cou, le faisant sursauter. Hippolyte n'était pas friand des contacts physiques, et encore moins avec une crevette trempée.

« Marius ! Tu sais bien que je n'aime pas quand tu fais ça ! », dit-il en haussant le ton avant de se souvenir que Victoire et Martial étaient supposés dormir.

Poussant un soupir, et voyant que Marius avait simplement besoin du contact rassurant de son père, il prit sur lui et entoura le petit corps chétif de son fils de ses grands bras d'adulte. « Et toi tu n'étais pas là »... Il en ressentit presque une pointe de culpabilité. S'il ne rêvait pas, Hippolyte savait que les rêves étaient des reflets du subconscient humain, des angoisses, des joies et des événements quotidiens de la vie de tout un chacun. Etait-ce qui faisait peur à Marius ? Ou bien ce à quoi il était habitué ? A vrai dire, Hippolyte avait tant de travail qu'il ne pouvait s'accorder plus de quelques minutes par jour avec ses enfants. Malgré sa chemise trempée, il garda le petit contre lui.

« Mais tu vois bien que c'était un cauchemar... Martial va bien, et moi je suis là... Ecoute, Marius... »

Hippolyte desserra son étreinte et regarda Marius avec sérieux, comme il aurait regardé un homme adulte et responsable.

« Aucun clown ne viendra te dévorer dans ton sommeil, et tu sais pourquoi ? Souviens-toi de ce que je te dis à chaque fois que tu fais un cauchemar : Si ça a quatre pattes et que ça miaule, c'est un chat. Si ça a quinze paires de tentacules et que ça récite du Verlaine... C'est un monstre, et ça n'existe pas ! Est ce que les clowns dévorent les enfants ? »

Il esquissa alors un sourire, attendant patiemment que Marius réponde. Il utilisait toujours ce petit exemple simpliste et grotesque pour amener son fils à savoir lui-même s'il faisait un cauchemar ou non. Il suffisait de différencier la réalité d'un imaginaire détraqué et loufoque. Hippolyte se redressa alors, essayant de décoller la chemise trempée de son torse et de ses bras. Alors il remarqua le pyjama trempé et soupira.

« Marius ! Qu'est ce que c'est que ça ? Pourquoi ton pyjama est par terre et mouillé ? Et ton doudou ? Ah je te jure... Donne-le moi, il va avoir besoin d'être lavé, lui aussi... »

Il tendit alors la main, conscient que demander à un enfant de se séparer de son doudou revenait presque à l'abandonner sur le bord d'une route au début des vacances. Mais il ne céderait pas. Le laisser dormir avec une peluche détrempée et c'était la bronchite assurée le lendemain. Seulement... Allez expliquer cela à un enfant de cinq ans...

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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeLun 24 Aoû 2015 - 19:27

tout ce qui est petit est mignon...  
Je sais qu’il n’aime pas vraiment ça. Je le sens bien : mon Papa il n’est pas comme les autres, il nous prend la main mais rarement dans ses bras. Mais je l’aime bien quand même parce que je sais qu’il m’aime bien aussi. Même s’il le dit pas vraiment. De toute façon, c’est mon papa, donc il m’aime forcément. Et en plus, Martial il est gentil, donc il aime bien Martial et comme je suis le même que Martial, il m’aime bien aussi. Normalement. Dans tous les cas, même si je sais qu’il n’aime pas vraiment ça, j’ai trop besoin d’un câlin pour ne pas sauter à son cou. Même si je suis trempé. J’ai encore peur que le clown me saute dessus, alors si je suis tout contre mon papa, il ne pourra pas me manger et mon papa le fera partir. « Marius ! Tu sais bien que je n'aime pas quand tu fais ça ! » Je rentre la tête dans mes épaules en m’accrochant encore plus. Voilà, je le savais. « Mais j’ai peur. » Il m’a dit d’être courageux, mais voilà, il me protège. C’est ma façon d’être courageux. Et ses deux bras se referment sur moi comme deux grandes ailes d’un graaand, très grand hibou qui me fait un câlin. J’ai les yeux qui se ferment parce que je sens que je vais dormir et que tout est fini, et que…« Mais tu vois bien que c'était un cauchemar... Martial va bien, et moi je suis là... Ecoute, Marius... » Je me mordille la lèvre lorsqu’il me décolle de lui pour me regarder comme un grand. Je me mordille encore plus la lèvre. J’aime pas quand il me regarde comme ça. Ca fait peur. Et j’ai peur de pas faire ce qu’il faut faire et qu’il soit tout triste comme quand j’ai colorié sur le mur pour le rendre plus joli. Non, là, il n’était pas triste, il était juste pas content. Pas content du tout. « Papa ? » « Aucun clown ne viendra te dévorer dans ton sommeil, et tu sais pourquoi ? Souviens-toi de ce que je te dis à chaque fois que tu fais un cauchemar : Si ça a quatre pattes et que ça miaule, c'est un chat. Si ça a quinze paires de tentacules et que ça récite du Verlaine... C'est un monstre, et ça n'existe pas ! Est ce que les clowns dévorent les enfants ? » J’ai un petit sourire, pas très rassuré, pour répondre à mon Papa. « Mais les clowns, ils existent vraiment, hein ? Et les monstres aussi. A l’école, y’a Sebastien qui a dit qu’il avait vu un monstre sous son lit et que son papa, il était venu le chasser avec un balai pour le protéger. » Je me mordille encore la lèvre en gigotant pour descendre de ses bras et récupérer Merlin. Je regarde mon papa avec de grands yeux. « Tu crois que le clown il peut passer par la fenêtre ? » Parce que le clown, je suis sûr qu’il existe. Parce que je l’ai vu dans mon cauchemar, et qu’il était vachement réel, parce qu’à l’école, y’a Thomas qui a dit qu’il avait vu un film où y’avait un clown qui enlevait les enfants. Thomas, c’est un grand qui est en CM2. Moi je suis encore un petit. Même si je suis au CP et que j’apprends à écrire. Et les grands, ils ont toujours raison. Enfin… souvent. Je tends la main pour attraper Merlin. C’est mon papa-hibou, Merlin, parce qu’il m’enveloppe avec ses grandes ailes quand mon vrai papa il est au téléphone et qu’il peut pas.

Mince. J’aurais pas du faire ça. Parce que Papa il me lâche et il se lève, et parce qu’il voit Merlin. Et qu’il voit qu’il est mouillé. Je le cache précipitamment derrière moi. « Marius ! Qu'est ce que c'est que ça ? Pourquoi ton pyjama est par terre et mouillé ? Et ton doudou ? Ah je te jure... Donne-le moi, il va avoir besoin d'être lavé, lui aussi... » J’ouvre encore plus grand les yeux que tout à l’heure. Donner Merlin ? « NAAAAAAAAN » Mon petit cri strident résonne dans la salle de bain. Je serre le poing et de mon autre main, je ramasse mon pyjama mouillé pour le tendre à Papa. De toute manière, je l’ai lavé Merlin. Il a juste besoin d’être séché comme moi, hein ? « J’ai oublié d’enlever mon pyjama avant de rentrer dans le bain. » Je suis tout penaud, tout mal à l’aise. Pas Merlin, me prends pas mon Merlin. « Merlin, il est tout propre, j’te jure ! Croix bois croix d’fer ! Je l’ai lavé comme ça il peut revenir dormir avec moi ! » La porte pas très bien refermée se rouvre et un courant d’air froid me fait trembler et je sautille sur mes pieds. « J’ai froid ! » Allez, Papa, oublie Merlin.

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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeJeu 3 Sep 2015 - 6:02


Tout ce qui est petit est mignon


Les premiers bruits d'agitations réveillèrent Victoire sans trop de surprise. Prête à sortir du lit, elle serait bien sortie pour aller voir ce qui arrivait à Marius car la nuit, c'était toujours Marius qui avait un problème. Martial dormait bien, la plupart du temps. Ceci dit la voix d'Hippolyte résonna aisément dans l'immense appartement parisien, comme si toutes les peintures ici avaient décidés de faire passer l'écho. Quand ils avaient acheté cet endroit, on leur avait promis une isolation parfaite, mais un aussi grand endroit couvert de toiles au lieu de meubles ne pouvait que raisonner au moindre bruit. La petite silhouette de Martial, son aîné, apparut dans l'encadrement de la porte, visiblement inquiet, suivit de la grande ombre d'Hippolyte qui l'encouragea à retourner se coucher. Victoire se leva pour poser une main doucereuse sur l'épaule du petit garçon.

"Écoutes ton père Martial, ton frère va bien et toi tu as une longue nuit de sommeil devant toi."

Elle lui frotta gentiment le nez avec le rebord de la manche de sa chemise de nuit avant de le raccompagner dans sa chambre. Martial n'était pas désobéissant, et Victoire n'eut qu'à le border et poser ses lèvres sur son front pour qu'il se tourne sur le côté et s'évertue à se rendormir.

Il aurait probablement pu sans le cri strident poussé par son jumeau depuis la salle de bain. Victoire eut un peu de peine à le recoucher, en lui promettant d'aller voir elle-même ce qu'il s'était passé. C'était de toute façon ce qu'elle comptait faire, le cri ayant le pouvoir de glacer le sang de n'importe quelle mère un tant soit peu attentive.

Marius lui causait des soucis, et pas parce que c'était un garçon épuisant. Mais elle le voyait bien, depuis quelques mois, qu'il n'était pas tout à faire normal. Hippolyte ne voyait rien, du moins il ne lui en avait jamais parlé, et ce n'était pas pour la rassurer. Pour le moment, la jeune mère ne voulait rien faire, rien dire, et surtout faire comme si cela n'existait pas. Elle essayait de faire taire sa conscience, la même qui lui avait dit de tuer Alexandre il y a des années, et pour le moment, cela marchait. Il lui suffisait de fermer les yeux sur la nature de son fils, et se dire qu'elle était en train d'halluciner. Cela marcherait, cela devait marcher, tout simplement parce qu'elle ignorait quoi faire dans le cas contraire.

Il lui juste fallut tendre l'oreille pour entendre Marius parler de Merlin sa peluche. Un nom singulier pour un hibou. Elle est à mi chemin de la salle de bain quand elle entends la petite voix de son fils expliqué qu'il a oublié d'enlever son pyjama avant d'entrer dans le bain. Elle eut un bref sourire, c'était tellement digne de son fils, ça.

Victoire finit par apparaître dans l'encadrement de la porte, voyant ensuite la mine déconfite de son mari, devant un têtard qui sautille. Pour toute réponse, elle rigola: la scène est juste parfaite. Entre Marius nu comme un ver qui s'agite, et Hippolyte, la chemise trempée, et l'air mi goguenard, mi indécis sur la marche à suivre.  Saisissant une serviette propre à côté, elle s'avança vers eux, toujours en riant, sans trop d'éclat, certes, mais en riant. Entendre rire Victoire n'était pas si rare, mais rarement aussi sincèrement. Hippolyte y arrivait sans trop de peine, mais elle montrait aussi rarement ce genre de partie d'elle à ses enfants. Probablement une histoire singulière de montrer l'exemple, ou plus simplement, elle en était incapable.

"Vous en faites du bruit: On vous entends à l'autre bout du couloir. " Fit-elle en passant une serviette autour de Marius et en lui débarbouillant allègrement le visage et les cheveux. "Voilà, on a pas plus chaud une fois sec, Marius?" Fit-elle sur un ton léger, avant de se pencher sur l'objet de la discorde : Merlin.

Effectivement, le petit hibou était aussi mouillé qu'une soupe et dormir avec serait une pneumonie assurée pour le jeune garçon. Aussi bien, elle posa son doigt sur la bedaine du doudou, sans même appuyer dessus, le bruit qu'il fit rappela sans problème une éponge que l'on essore.

"Et lui? Tu ne penses pas qu'il serait mieux une fois séché ? Si il attrape un rhume, tu seras bien embêté."


Elle ignorait d'où ce genre de paroles lui venait. Comment elle pouvait dire des choses pareilles à Marius ou à Martial, jamais on n'avait tenté de la rassurer quand elle était jeunes. C'était dur, plus dur qu'elle ne l'aurait cru, mais aussi étrangement sincère et véritable, bien que maladroit et rarement très efficace. Elle voulait au moins que ses enfants aient ce qu'elle n'a jamais eu, quitte à ce que cela soit perclus de défaut. Son père n'aimait pas qu'on la maternelle. Cela ferait d'elle une faible. Il aurait préféré probablement engagé un bourreau pour sa fille qu'une nourrice, l'ennui était que l'époque n'autorisait plus ce genre de traitement, et si il avait pu faire tout ce qu'il voulait à Victoire, devant des gouvernantes, cela lui aurait probablement valut une belle place en cours d'assise.


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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeSam 24 Oct 2015 - 23:40

Tout ce qui est petit est mignon...
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Hippolyte soupira profondément, tout en essorant les manches de sa chemise trempées. Il avait beau tenter de masquer son mécontentement, le regard sévère qu'il jetait à Marius parlait pour lui. Il ne comprenait tout simplement par les enfants. Ou plutôt, c'était un homme bien trop rationnel, bien trop focalisé sur des faits vérifiés et approuvés et d'autres relevant purement et simplement du mythe pour comprendre ce que lui disait son fils. Les monstres n'existaient pas, ce n'était que des faibles racontées aux enfants pour leur faire peur... A quoi bon ? Pourquoi chercher à ancrer des peurs d'enfant dans la réalité ? C'était stupide. Il fallait tuer ces croyances dans l'oeuf, avant que Marius ne se persuade que l'existence d'une créature monstrueuse sous son lit. Il leva les yeux au ciel en entendant parler du père du petit Sébastien, qui chassait les monstres à coups de balai. Quel idiot, lui aussi... Un empoté, voilà ce qu'il était. En bon père qu'il pensait être, Hippolyte n'aimait pas que qui que ce soit mette dans le crâne de ces enfants de telles affabulations.

« Marius... Je t'ai déjà dis que les monstres n'existaient pas. Il n'y a rien d'autre sous ton lit que tes jouets, et réfléchis un peu... Quel intérêt aurait un monstre à se glisser sous ton lit ? »

Mais le petit semblait terrifié par ce qu'il avait vu dans son cauchemar, et se demandait déjà si un clown n'allait pas passer par le fenêtre. Hippolyte écarquilla les yeux, peinant de plus en plus à saisir le sens du discours de Marius.

« Que... Un clown ? Mais pourquoi voudrais-tu qu'un clown passe par la fenêtre ? Les clowns sont censés faire rire, pas peur ! Mais ne t'en fais pas, si ça peut te rassurer, je refermerai ta fenêtre tout à l'heure pour être sûr qu'aucun clown ou je ne sais quoi puisse entrer dans ta chambre. Tu es rassuré ? »

Mais à nouveau, Hippolyte s'énerva en découvrant le pyjama trempé de Marius, inondant le carrelage d'ordinaire impeccable de la salle de bain, et surtout sa peluche, gorgée d'eau dans la baignoire. Tout était bon pour le lavage, qu'il le veuille ou non ! Il lança alors un regard sévère à Marius, celui qu'il lui faisait à chaque fois que le petit commettait une faute.

« Marius, ne joue pas avec ma patience ! Donne-moi ton doudou immédiatement ! Il est plein d'eau, tu vas attraper du mal ! Si tu ne me le donnes pas tout de suite, tu retournes au lit et je laisserai ta fenêtre ouverte pour le clown ! »

Qu'était-il en train de raconter comme âneries ? Fallait-il en venir aux mensonges pour que Marius se décide enfin à lui donner sa peluche ? Hippolyte s'apprêtait à saisir Merlin, mais le rire de Victoire, derrière lui, l'interrompit dans son mouvement. Il se tourna vers elle, lui lançant un regard noir. C'était donc si drôle de le voir ainsi, trempé et tentant de faire entendre raison à une petite crevette blonde et surexcitée ?

« Ce n'est vraiment pas drôle, Victoire... »

Rapidement, son épouse saisit une serviette éponge et en couvrit la tête de Marius pour le sécher un peu. Pendant ce temps, Hippolyte se releva, attrapa le pyjama du bout des doigts et le jeta dans le sac de linge sale. Une moins une bonne chose de faite. Il haussa un sourcil en entendant Victoire. Une peluche ? Attraper un rhume ? C'était ridicule... Mais si cela pouvait permettre à Marius de changer d'avis... Peut-être Hippolyte était-il trop rationnel et terre à terre pour pour pouvoir faire entendre raison à son fils, finalement.

« Tu devrais écouter ta mère, Marius... Tu crois que Merlin serait content, si tu le laissais attraper un rhume cette nuit ? Laisse-nous le laver, et tu le retrouveras demain soir... »

Il s'agenouilla à nouveau près de la baignoire, coulant un regard affectueux en direction de Victoire. Elle était décidément la plus douce et la plus compréhensive d'eux deux, celle qui savait trouver les mots justes pour parler à Martial et Marius, et qui savait lui traduire les propos enfantin des deux petits. Sans elle, il n'aurait probablement pas su comment leur donner l'affection qu'il gardait pourtant profondément enfouie en lui. Se doutait-il qu'il vivait les derniers mois d'une vie de famille presque normale et équilibrée ? Certainement pas. Tout ce dont il était sûr à cet instant, c'était que Marius allait attraper du mal s'il restait dans la baignoire, et qu'il était hors de question qu'il dorme avec une peluche détrempée.

« Si tu veux, j'irai t'acheter une nouvelle peluche demain... Mais ce soir il faudra te passer de Merlin. »

Malgré son ton calme, il restait ferme et inflexible. Si Marius persistait à vouloir retourner au lit avec sa peluche, il serait obligé de sévir. Et il n'en avait aucune envie.
     
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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeMar 27 Oct 2015 - 11:17

tout ce qui est petit est mignon...  
« Marius... Je t'ai déjà dis que les monstres n'existaient pas. Il n'y a rien d'autre sous ton lit que tes jouets, et réfléchis un peu... Quel intérêt aurait un monstre à se glisser sous ton lit ? » J’ouvre grands les yeux. Quel intérêt aurait un monstre à me glisser sous mon lit ? C’est un monstre, il veut me faire peur, c’est tout normal. Je me mords la lèvre. « Je sais pas. Pour me manger ? » Ca me semble logique mais vu que ça ne semble pas logique à mon papa, je ne sais plus trop quoi en penser. Je me mords encore plus la lèvre, gigote, descends des bras de mon père pour aller récupérer mon doudou. S’il me dit qu’il n’y a pas de monstre sous mon lit, d’accord, mais et les clowns ? Thomas, il a dit que les clowns ça mangeait les enfants et que parfois ça entrait par la fenêtre et que… « Que... Un clown ? Mais pourquoi voudrais-tu qu'un clown passe par la fenêtre ? Les clowns sont censés faire rire, pas peur ! Mais ne t'en fais pas, si ça peut te rassurer, je refermerai ta fenêtre tout à l'heure pour être sûr qu'aucun clown ou je ne sais quoi puisse entrer dans ta chambre. Tu es rassuré ? » Mes petites mains potelées attrapent les ailes de Merlin pour les triturer de nervosité. Je ne veux pas le lâcher, je ne veux pas que Papa me le prenne. C’est mon doudou à moi, c’est mon oiseau, il est à moi c’est le mien. « Voui. » Une petite voix. Pas tout à fait convaincue, pas tout à fait rassuré.

Un cri. C’est mon réflexe lorsqu’il me parle de m’enlever Merlin de mes mains. C’est le mien, c’est le mien à moi, s’il veut un doudou, il a qu’à s’en acheter un je ne lui prêterai pas. Déjà que prêter Merlin à Martial, c’est compliqué pour moi, alors à quelqu’un d’autre… Mon nan résonne dans la salle de bain, dans le couloir. Je préfère faire diversion, tendre mon pyjama mouillé à mon papa, fronçant les sourcils et lui jeta un regard noir en réponse à celui qu’il me fait. J’aime pas son regard sévère qui me donne envie de me faire tout petit, mais j’aime encore moins l’idée de me séparer de mon hibou. « Marius, ne joue pas avec ma patience ! Donne-moi ton doudou immédiatement ! Il est plein d'eau, tu vas attraper du mal ! Si tu ne me le donnes pas tout de suite, tu retournes au lit et je laisserai ta fenêtre ouverte pour le clown ! » J’ouvre la bouche tout en grand de terreur. Je regarde mon hibou, je le serre tout contre moi en sentant la peluche froide dégouliner sur ma peau. J’ai froid mais pas question que… mais les clowns… « Nan, Papa, fais pas çaaaa… » Je sautille. Et un rire me fait m’immobiliser immédiatement et tourner ma tête vers la porte. C’est Maman qui rit comme ça. Je n’ai pas l’habitude de la voir rire, j’ai l’impression parfois que la nuit a quelque chose de magique et de chouette. « Ce n'est vraiment pas drôle, Victoire... » Je suis bien d’accord avec Papa, ça n’a rien de drôle, il veut kidnapper mon hibou et… elle m’attrape m’enveloppe dans une serviette propre. Je me recroqueville dedans sautant dans les bras de Maman pour récupérer un câlin. "Vous en faites du bruit: On vous entends à l'autre bout du couloir. Voilà, on a pas plus chaud une fois sec, Marius?" Je souffle par le nez lorsqu’elle passe la serviette sur mon visage, secoue la tête pour qu’elle laisse mes cheveux tranquilles, serre toujours fort le poing autour de l’aile de Merlin.

Je regarde avec méfiance la main de Maman s’approcher du ventre de mon hibou. Le bruit me fait sourire, j’essaye de cacher mon sourire coquin : il est vraiment tout mouillé. Mais il est propre, donc c’est pas grave et en plus, il sent bon le savon. "Et lui? Tu ne penses pas qu'il serait mieux une fois séché ? Si il attrape un rhume, tu seras bien embêté." Je recule, serrant comme je peux et serviette et doudou, pour les maintenir loin de mes parents. Merlin, un rhume ? « Tu devrais écouter ta mère, Marius... Tu crois que Merlin serait content, si tu le laissais attraper un rhume cette nuit ? Laisse-nous le laver, et tu le retrouveras demain soir... » Je secoue la tête. Têtu. C’est mon papa qui dit ça, et ma nounou aussi : têtu comme une mule. Et ils disent aussi que ça promet pour le futur même si je ne sais pas trop ce qu’ils entendent par là. « Mais… c’est un doudou, il peut pas attraper froid. Vous êtes stupides ou quoi ? » Je ne comprends pas les adultes et comme toujours, j'articule ce que je pense sans aucun filtre. Si Merlin il peut attraper froid, il peut aussi avoir mal quand je lui marche dessus ou quand je lui mange l’oreille, et comme il a pas mal, il ne peut pas attraper froid. « Si tu veux, j'irai t'acheter une nouvelle peluche demain... Mais ce soir il faudra te passer de Merlin. » Je lève la tête et un petit menton insolent en direction de mon père. « Nan. »

Je sais que c’est pas bien et que c’est pas poli et que c’est insolent de dire ça. Mais je veux pas lâcher Merlin parce que j’ai peur de ne plus le revoir après. « Veux pas un autre. » J’essaye de copier la détermination de mon papa lorsqu’il me dit non, parce que peut-être que ça va marcher. Vu que ça marche avec moi quand il le fait. Maman, elle, elle fait presque moins peur que mon papa, alors c’est pour ça que je saute dans ses bras pour être protégé de la réaction de mon papa face à mon nan. Je ne me rends pas compte que je suis bien plus léger que normalement lorsque je m’accroche à son cou. « Maman, veux pas un autre, veux que Merlin. »  

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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeJeu 7 Jan 2016 - 5:00


Tout ce qui est petit est mignon


Tout ceci le dépassait, et tout ceci l'avait dépasser bein trop rapidement, ils le savaient bien tout les deux. Si il avait été plus agé qu'elle quand elle était tombée enceinte, il était déjà pas le plus adroit des deux a jongler avec des sentiments. Si Victoire avait réussit par un miracle sans nom a apprendre le débuts des ficelles d'un instinct maternel, on ne pouvait pas en dire autant du pauvre Hippolyte. Non pas qu'il restait de glace devant ses enfants, ou que sa naissance lui avait fait ni chaud ni froid. Il pourrait aisément le prétendre si il l'avait souhaité, mais Victoire le connaissait. Non, non. Pour lui ce n'était pas naturel, ça n'était pas écrit dans un livre, et les enfants n'étaient pas fourni avec une notice, à son plus grand dam. Victoire n'avait jamais eu peluche ni poupée, on ne lui avait jamais caressé les cheveux en lui souhaitant bonne nuit, elle n'avait jamais eu un adulte penché au dessus d'elle, tremblant à l'idée qu'elle attrape un rhume. Toutes ces choses, elle les vivait pas procuration avec ses propres enfants. Elle connaissait tellement de mères, souvent des pseudo amies qui ne savaient rien d'elle, dévouées à leur progénitures corps et âme. Elle aurait fait bien pâle comparaison contrairement à ses femmes partageant la moindre petite photo stupide de leur môme a qui voudrait bien les voir. Ce serait mentir de prétendre qu'elle était la mère la plus présente, la plus enjouée, et celle qui savait parfaitement comment gérer ses enfants. Victoire n'était pas tout ça, et elle ne pouvait pas se forcer. Elle savait juste qu'elle les aimait sincèrement, et qu'elle refusait de le moindre de ses enfants soit subit à un semblant de l'enfance qu'elle avait eu.

Elle comprenait son mari, et ne lui reprochait jamais de ne pas être le meilleur père du monde. Il avait sa propre façon de gérer sa paternité, c'était spécial, mais les enfants étaient aimés et en sécurité. Il parlait un peu fort, ne savait jamais quoi faire, mais si Victoire semblait gérer un peu mieux, elle n'en menait souvent pas mieux large.

Marius s'était lové contre elle alors qu'Hippolyte lui adressa un regard à la fois furieux et perplexe. Elle n'avait pas pu s'en empêché, la situation était juste hilarante à ses yeux. Son fils avait eu le premier réflexe possible dans ce genre de situation, et Victoire, piteusement, y reconnu l'instinct de survie que son père lui avait apprit. Elle détestait ça. Mais elle était ravie de voir que même si ses fils avaient hérités de la tignasse blonde de son père, et auraient probablement des traits en commun avec lui, ils n'hériterait en rien de son caractère. Du moins elle le souhaitait de toute son âme, autant qu'elle ne supporterait pas de devenir cet ersatz d'être humain.

Hippolyte a cet étrange réflexe d'essayer de faire comme elle, et elle voit bien dans ces yeux que cela lui semble absurde et parfaitement stupide. D'ailleurs personne n'est dupe, Marius réplique du tac au tac, aussi peu impressionné que possible. Grand dieu, on pourrait presque penser que ces deux là sont parents.

Et là, le couperet tombe. Marius affirme qu'il est parfaitement hors de question qu'il cède Merlin ce soir, même devant la dernière proposition de son père. Un seul et simple “nan”, et encore une fois, on voit bien que les chiens ne font pas des chats. Victoire sent déjà la colère gronder chez son mari, et elle préfère lui couper l'herbe sous le pied tout de suite plutôt que de voir le carnage qui est sur le poin de se préparer. Elle tourne gentiment la tête de Marius vers elle avec ses mains.

“D'accord, tu as raison, il ne peut pas attraper froid. Par contre toi tu peux.”

La négociation est toujours longue et difficile, mais en tâtonnant on y arrive toujours. Sauf qu'elle a apprit tout ça avec son père, dont la méthode principale consister à arracher des ongles un à un, avant de passer aux doigts, aux yeux, et enfin tout ce qu'il dépassait. Elle soupira intérieurement. Pourquoi son paternel surgissait de sa mémoire même dans les moments les plus anodins de son existence ?...

“Si tu dors avec Merlin ce soir, Marius, tu vas attraper froid, et tu vas être malade demain matin. Tu ne penses pas que Merlin va beaucoup s'en vouloir si tu tombes malade à cause de lui ? Il va beaucoup s'en vouloir, je ne suis pas sûre qu'il soit d'accord.”



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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeVen 15 Jan 2016 - 1:09

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Hippolyte n'aimait pas qu'on le contrarie. A vrai dire, il n'avait jamais aimé cela. Dès l'enfance, il avait tenu tête à ses professeurs lorsqu'ils avaient tenté de lui apprendre à écrire de la main droite. Il avait décidé qu'il serait gaucher, et était aussi têtu dans tous les aspects de sa vie. Ses parents avaient souhaité qu'il reprenne leur petit commerce ? Il avait refusé. Il était le plus futé de la fratrie, il pensait être destiné à des plus grandes choses qu'une petite boutique perdue dans la campagne du sud de la France. Et il avait eu raison, finalement. Il était à la tête de la plus grosse entreprise pharmaceutique de France et n'en était pas peu fier. Aussi, il supportait très mal qu'on le contredise ou qu'on lui tienne tête. Or, à tout juste cinq ans, Marius était déjà un spécialiste en la matière. Il refusait de manger ses brocolis à table, quand l'heure du coucher venait, il se mettait à courir partout – du moins encore plus qu'en temps normal – il avait décrété que le chat de son père lui en voulait et lui en faisait voir des vertes et des pas mûres... Vraiment, Marius était un enfant certes joyeux, très réactif et curieux, mais il était aussi hyperactif au possible. Un vrai cauchemar pour son père qui aimait le calme et la quiétude.
Seulement, là où Hippolyte ne laissait jamais son cerveau de surdoué se reposer, Marius faisait de même... De façon beaucoup plus générale, bruyante et sauvage. En général, les caprices du petit se terminait par des réprimandes et des larmes, et Hippolyte voulait à tout prix éviter cela cette fois.

Seulement ça, c'était sans compte l'acharnement que mettait Marius à le contredire. Et lorsqu'il lâcha à ses parents qu'ils étaient stupides, Hippolyte aurait pu s'émerveiller de la vivacité d'esprit du petit qui, à son jeune âge, ne confondait déjà plus rêve et réalité en croyant sa peluche vivante, mais il ne retint finalement que le mot « stupide ». Son regard se fit plus dur, plus froid et il se mit à gronder.

« Marius ! Surveille ton langage ! Excuse-toi immédiatement ! »

Et il ne plaisantait pas. A vrai dire, Hippolyte ne plaisantait jamais, et surtout pas avec la santé de ses enfants. Et si leur santé devait passer par une punition, alors il le ferait. Seulement, Victoire couvait bien trop le petit, le maternait et minimisait les risques qu'il avait d'attraper une pneumonie. Ou peut-être était-ce Hippolyte qui avait tendance à trop vite s'inquiéter et à surprotéger ses enfants. Il jeta un regard tout aussi sévère à son épouse, qui ébouriffait les cheveux de Marius comme si la situation était parfaitement normale. Elle ne l'était pas. Du tout. Lassé, Hippolyte leva les yeux au ciel en l'entendant à nouveau comparer Merlin à une personne douée de vie et de sentiments. C'était une peluche, bon sang ! Un amas de coton et de fausse fourrure cousus en forme de hibou ! Ce n'était en aucun cas une personne ! L'esprit d'Hippolyte manquait cruellement de magie, et c'était bien là tout le problème avec de si jeunes enfants.

« Victoire... », commença-t-il avant qu'une idée ne germe dans son esprit.

Chose rare, un sourire se dessina sur les lèvres d'Hippolyte tandis qu'il se levait pour retirer la bonde de la baignoire et laisser s'évacuer l'eau.

« J'ai une idée, Marius... Tu vas venir avec papa au salon, et je vais te lire une histoire en attendant que Merlin soit sec. D'accord ? »

N'allez pas croire qu'Hippolyte n'avait pas une idée derrière la tête... Il espérait bien que Marius s'endormirait au milieu de son récit, et qu'il pourrait ainsi le remettre au lit et prendre Merlin pour le mettre à laver. C'était certes assez fourbe, mais ça lui éviter de devoir disputer Marius. Hippolyte était peut-être sévère et intransigeant, mais il n'aimait pas voir le petit visage rond de son fils déformé par les larmes et la tristesse. Alors il tendit à Victoire le pyjama propre de Marius pour qu'elle l'aide à l'enfiler, et s'éclipsa dans leur chambre à coucher pour troquer sa chemise trempée contre une propre et sèche. Lorsqu'il revint dans la salle de bain, le petit était en pyjama mais n'avait toujours pas lâché sa peluche détrempée.

« Retourne te coucher, Victoire, j'arrive dans un moment...», murmura-t-il en déposant un baiser sur ses lèvres.

S'il ne dormait jamais plus de trois ou quatre heures par nuit, il savait que ce n'était pas le cas de son épouse. Armé d'un livre de contes illustrés, Hippolyte tendit la main à Marius pour qu'il la saisisse et prit le chemin du salon avant de s'installer dans le canapé. Il alluma une petite lampe de chevet et posa le livre sur la table.

« Alors... Laquelle lit-on, ce soir ? »
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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeDim 24 Jan 2016 - 16:33

tout ce qui est petit est mignon...  
« Marius ! Surveille ton langage ! Excuse-toi immédiatement ! »

Je fais un pas en arrière, je me rapproche des bras de Maman en me recroquevillant sous la grosse voix et le regard pas content de mon papa. Si je n’avais pas Merlin dans mon petit poing… je m’excuserais. Je pleurerais aussi. Sauf que là… Je regarde mon père. Je regarde ma mère. Je regarde Merlin. Non. Non. Non. J’ai cinq ans. Je sais compter jusqu’à douze, je sais pas faire mes lacets, je hurle plus que je ne parle, je fais de la peinture avec mes doigts et je fais pipi au lit parce que je fais des cauchemars. Mais je sais aussi dire non, je sais aussi relever mon menton et regarder mon père dans les yeux. Dormir sans Merlin ? C’est non. Je sais que c’est pas bien, je sais aussi que c’est pas poli, que c’est être un solent que de dire non comme ça, mais je resserre ma petite poigne sur mon hibou trempé. C’est un doudou, juste un doudou. Et c’est mon doudou. Pas question d’en avoir un autre. Mon petit visage est buté, ma petite bouche est fermée dans une moue déterminée et je me réfugie dans les bras de Maman pour me cacher de la réaction de Papa. Maman, toi qui es gentille, dis le à Papa que je peux dormir avec mon Merlin. Lorsqu’elle attrape mon menton pour me faire tourner la tête, je la regarde avec de grands yeux, le poing toujours serré sur l’aile de Merlin de peur qu’on veuille me le prendre de force. “D'accord, tu as raison, il ne peut pas attraper froid. Par contre toi tu peux.” J’ai la lèvre inférieure qui tremblote, je serre davantage mes bras autour du cou de ma Maman. « Mais c’est Merlin… » ma petite voix se loge dans sa nuque comme pour tenter de la convaincre. “Si tu dors avec Merlin ce soir, Marius, tu vas attraper froid, et tu vas être malade demain matin. Tu ne penses pas que Merlin va beaucoup s'en vouloir si tu tombes malade à cause de lui ? Il va beaucoup s'en vouloir, je ne suis pas sûre qu'il soit d'accord.” Je secoue la tête en me tortillant dans ses bras, déjà parce que j’ai froid, ensuite parce que je suis bien lorsque je suis lové comme ça contre elle. Je suis en sécurité. Les bras de ma maman, c’est comme les bras de mon papa, c’est comme les ailes de mon hibou. Je commence même à m’y endormir, à me réinstaller pour chercher mon pouce même si je sais que papa n’aime pas quand je suce mon pouce. « Victoire... » La voix de Papa me fait ouvrir les yeux, je l’entends bouger, je ne peux pas m’empêcher de me tortiller à nouveau pour le regarder, Merlin glissant entre Maman et moi. « J'ai une idée, Marius... Tu vas venir avec papa au salon, et je vais te lire une histoire en attendant que Merlin soit sec. D'accord ? »

J’ouvre grand les yeux, soudain bien plus réveiller qu’il y a quelques secondes. Dans le salon ? Une histoire ? Merlin sec ? Je fronce les sourcils avant d’acquiescer d’une petite voix endormie. « Voui, je veux bien » Je le regarde sortir de la salle de bain. « Tu crois qu’il va me lire l’histoire de Bouba ? » Je chuchote à Maman, comme un secret. Bouba, je l’aime bien, c’est un ours, et il est bien Bouba. Sauf que Papa il dit que ce sont que des histoires stupides et insipides, et Papa il aime pas que je veuille lire Bouba, même si j’arrive à comprendre les mots maintenant. J’attrape le bas de mon pyjama, j’essaye de l’enfiler. « Ce serait cool que Papa, il me lise Bouba. A l’école, y’a Max qui dit que Bouba c’est pour les bébés, mais je sais que Bouba c’est pas pour les bébés, et de toute manière, Max il a sept ans, c’est un grand, et moi je suis un petit parce que j’ai que cinq ans, et même que Martial aussi il aime bien Bouba, et si Papa il me lit Bouba, tu crois qu’on pourra aller chercher Martial pour qu’il ait l’histoire aussi ? Parce que Martial, il aime bien Bouba, et qu’en » Je suis obligé de m’arrêter dans mon babillage lorsque Maman m’aide à enfiler le haut de mon pyjama parce que je me concentre pour ne pas lâcher Merlin. « Et qu’en plus, j’suis sûr qu’il dort pas, parce que tout à l’heure, il dormait pas, mais c’est pas de sa faute, hein Je me mords la lèvre en terminant précipitamment. « parce que c’est moi qui l’ai réveillé parce que j’ai fait un cauchemar tout à l’heure, et qu’il y avait un clown, et que Papa il était pas là, et que le clown il… » Je m’aperçois que Papa est de retour et je me souviens de ce qu’il a dit sur les clowns. Je termine d’une petite voix. « le clown il voulait me manger. »

« Retourne te coucher, Victoire, j'arrive dans un moment...» Je saute dans les bras de Maman pour lui faire un bisou, « Tu veux pas écouter l’histoire Maman ? », sans me rendre compte que je dois faire bien moins de la moitié de mon poids normal. Je redescends rapidement pour attraper la main de Papa, un peu intimidé. Lire une histoire avec Papa, c’est super rare parce qu’il est jamais là le soir quand on va dormir, parce qu’il travaille. Il travaille beaucoup mon Papa. On a le droit à une histoire le samedi parfois. Je trottine  derrière lui, bien moins bavard qu’avec Maman. Je me mordille la lèvre en me retenant de justesse de sautiller pour voir la couverture du livre qu’il a pris. Je grimpe comme un grand sur le canapé, m’assois sur les genoux de Papa et me pelotonne tout contre lui. Je m’en fiche qu’il fasse pas beaucoup de câlin, moi je lui en fais. Et Merlin aussi. « Alors... Laquelle lit-on, ce soir ? » Je m’installe tout confortablement, attrape mon pouce et l’aile toute mouillée de Merlin. « Bouba ? » Forcément, hein, je tente. Je regarde le livre, fronce les sourcils. « Ha… An… Anesèle… » J’essaye de lire, je suis les lettres du bout du doigt. « Anesèlégegretèle » Je déchiffre. « C’est celle avec les bonbons ? Je veux bien les bonbons, moi. J’aime bien les bonbons. Et tu sais que Cécile, elle a dit que les bonbons, bah c’était pas bon ? Et qu’on allait lui enlever une dent, et qu’en plus, ça faisait mal, et que du coup, elle voulait pas finir ses bonbons. Et du coup, bah, je lui ai pris le paquet, et j’ai mangé tous les bonbons . Et elle a même pas râlé, et… c’est l’histoire avec les bonbons ? » Je suce mon pouce en m’étirant avant de me recroqueviller contre Papa et de poser mes cheveux mouillés dans son cou. « Je veux bien celle là. »

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MessageSujet: Re: tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)    tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)  Icon_minitimeLun 4 Avr 2016 - 1:13

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Il existait peu de choses qu'Hippolyte ne comprenait pas. Peu de domaines dans lesquels il n'avait pas eu moins quelques connaissances de base. Mais s'il y avait bien une chose qui lui était étrangère et à laquelle il n'arrivait pas à se familiariser, c'était bien le langage des enfants. Et plus particulièrement celui de Marius. Il avait appris à parler après son frère, mais c'était clairement celui qui babillait le plus. Et si Victoire lui assurait que c'était la preuve d'une grande vivacité d'esprit et curiosité, Hippolyte était totalement désarmé face à cela. Trop d'informations incohérentes en même temps lui donnait simplement envie de corriger Marius dans ses remarques plutôt que de s'en attendrir. C'était à se demander parfois s'il ne tenait pas plus du cyborg que de l'humain. Malgré la distance qui le séparait de la salle de bain, Hippolyte entendait son fils piailler en racontant il ne savait trop quoi à sa mère... Bouba... Qui était ce Bouba ? Les seules histoires pour enfant qu'Hippolyte avait en tête, c'étaient celles de Blanche-Neige, Cendrillon ou du petit Poucet. Et étrangement, il leur préférait les versions édulcorées à la cruauté des récits originaux. S'il comptait endormir Marius, il allait devoir éviter de préciser comment finissait la mère de Blanche-Neige à la fin de l'histoire d'origine.

« Et bien je vais te raconter une vraie histoire pour les grands... Et je suis certain que Max ne la connaît pas, comme ça tu pourras lui dire que ton papa ne te prend pas pour un bébé... », dit-il en revenant dans la salle de bain avant d'attraper la main de Marius.« Maman veut sûrement retourner se coucher, il est tard... »

Et tard pour Marius également, que son père espérait pouvoir remettre au lit dans l'heure à venir, sans quoi il serait incapable de se lever pour aller à l'école le lendemain. Et il y avait quelque chose d'étonnant et de presque attendrissant, à les voir ainsi, installés dans le canapé en pleine nuit. Qu'Hippolyte soit aussi proche de ses enfants était déjà un phénomène rare, mais ce qui l'était encore plus, c'était de le voir spontanément proposer de lire une histoire à Marius. S'il y avait une intention plus fourbe derrière, le petit n'était pas censé s'en douter. Lorsqu'il fut assit dans le canapé, Hippolyte laissa grimper le petit crapaud gesticulant, grimaçant cependant en sentant la peluche imbibée d'eau lui tremper la chemise, et les cheveux humide de Marius dans son cou. Que ne fallait-il pas faire, franchement... Quelque part, il ne pouvait s'empêcher de sourire et de trouver le petit adorable. Son hyperactivité, c'était une chose, mais il avait bon fond, c'était un gamin plein de vie, jovial et terriblement affectueux. Et parfois, Hippolyte regrettait presque de ne pas être à même de rendre à Marius cette affection.

« C'est bien, tu commences à bien reconnaître les lettres, Marius ! »

Difficile pour ce fanatique de la réussite de ne pas être fier en voyant que son fils de cinq ans commençait à lire... Si ce n'est pas ça qui en ferait un prix Nobel de physique, c'était déjà une grande réussite.

« Elle a raison, Cécile... Les bonbons sont plein de sucre, et le sucre c'est mauvais pour les dents... Tu peux manger des bonbons, mais il faut bien te brosser les dents après, comme ça on ne t'arrachera jamais de dent... »

Ouvrant le livre, Hippolyte se rendit au sommaire pour trouver l'histoire d'Hansel et Gretel, et lorsqu'il trouva la bonne page, il proposa à Marius de lire l'histoire à deux. Si Marius continua de gigoter dans ses bras pendant quelques minutes, il ne tarda pas à se calmer, et à peine Hansel et Gretel avaient-ils commencé à grignoter quelques morceaux de la toiture de la maison en pain d'épice, que déjà la respiration du petit s'était faite plus profonde et régulière. Hippolyte continua sa lecture jusqu'à ce que la sorcière ne surprenne les deux enfants, puis il referma calmement le livre. Il porta Marius jusqu'à sa chambre, s'étonnant de le trouver aussi léger et se demandant soudain s'il mangeait suffisamment. Il fini par le déposer dans son lit, remonta la couette jusqu'à ses épaules pour qu'il n'ait pas froid, et récupéra Merlin pour le mettre à laver. Si tout se passait bien, Marius retrouverait son précieux hibou sagement installé devant son bol de céréales le lendemain matin.
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tout ce qui est petit est mignon... (hipporius, -22 ans)

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