Sujet: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Jeu 28 Jan 2016 - 7:35
Don't tear me down for all I need
— adrian & evelyn —
I'm dying to catch my breath, Oh why don't I ever learn ? I've lost all my trust, though I've surely tried to turn it around. Can you still see the heart of me ? All my agony fades away when you hold me in your embrace. I'm here on the edge again, I wish I could let it go.
6h p.m. Evelyn donne un bain à la petite Aurora qui s'amusait à faire des bulles partout. 6h30 p.m. Elle lui lisait une histoire, sa préférée. Celle de Raiponce à la longue chevelure blonde comme la fillette, une histoire de princesse qu'elle-même avait toujours affectionné. 7h p.m. C'était l'heure du pyjama, lui enfilant une nuisette aux motifs de papillons. Un horaire routinier. Leur quotidien aux deux filles Blackwood. La petite maisonnée était bien rangée hormis les jouets de la petite qui traînait un peu partout sur le sol du salon. Evelyn se préparait à coucher sa fille, comme à chaque soir auparavant et tous les autres soirs à venir tant qu'elle serait encore bébé lorsqu'elle entendit tambouriner à la porte. Un fracas qui réveilla un peu plus l'enfant que même l'histoire n'avait pas réussit à totalement endormir. Maudissant les intrus, Evelyn déposa un baiser sur le front de la petite redressée dans son berceau avant d'aller répondre à la porte. C'était peut-être Adrian. Le connaissant, il aurait très bien pu se bourrer la gueule à quatre heures de l'après-midi et décider maintenant de se pointer à la maison dans l’espoir d'y être enfin accueilli de nouveau. Peut-être bien qu'il allait lui tenir un discours sans queue ni tête, la tête trop assommée par l'alcool. Il finirait probablement par perdre conscience sur le canapé en quelques minutes. Elle se préparait déjà avec son propre discours moralisateur, passant devant la cage de Meeko, assoupi et incroyablement sage pour un chiot de son âge. On cogna encore, cette fois plus fort. Presque agressivement, Evie fronçant alors les sourcils.
Ce n'était pas le genre d'Adrian d'être aussi vindicatif. Du moins, avec elle. Elle se montra alors plus prudente, approchant d'un pas lent jusqu'à la porte d'entrée. Elle jeta un coup d'oeil par la fenêtre pour apercevoir deux hommes revêtant le brassard rouge sur leur avant-bras. Le Gunpowder Squad. Ici ?! Est-ce que c'était le vieux Griske qui les avaient envoyés pour terminer le travail ? Immédiatement affolée, elle recula d'un pas. Deux pas. Ouvrez tout de suite ! Merci aux nouvelles règles de Lancaster, elle ne pouvait pas refuser. Ils avaient tous les droits à présent et pouvaient s'inviter sans autorisation pour faire les inspections qu'ils voulaient. Seulement, depuis son agression, depuis qu'elle se remettait difficilement de ses blessures, elle ne faisait plus confiance à personne. Encore moins à ceux qui portaient si fièrement le rouge sur leur bras. Toujours silencieuse, espérant qu'ils rebroussent chemin, elle fut surprise et affolée quand, au contraire, ils défoncèrent soudain la porte. Un coup violent et le battant céda alors que les deux hommes pénétraient à l'intérieur. Leur tournant immédiatement le dos, elle se jeta sur le comptoir de la cuisine qui donnait sur le salon pour attraper son téléphone portable avant de s'élancer vers la chambre de sa fille. Elle entendit les hommes vociférer à son encontre ainsi que le son de leur pas qui s'engageaient à sa suite. Il avait fallu que ce Roman lui tombe dessus, maintenant, tout le Squad se joignait à la partie ? Qu'avait-elle fait pour mériter tant de haine ? Vaccinée... elle était vaccinée. Elle avait cru que cela lui éviterait les ennuis, qu'elle serait plus en sécurité mais visiblement, même ce sérum n'arrivait pas à tenir ces tueurs loin d'elle et de sa famille. Meeko se mit à japer alors qu'elle claquait la porte de la chambre d'enfant derrière elle, plaqua un meuble contre la poignée pour empêcher les deux intrus d'entrer. Un premier coup dans la porte, et le meuble tint bon donnant assez de temps à l'ancienne mutante pour composer le numéro de téléphone d'Adrian. Elle aurait pu appeler la police bien sûr, mais elle savait trop bien qu'ils ne feraient rien pour elle, depuis que la majorité étaient complices du Squad. Sous leurs ordres même. Non, elle appela son mari. Pour qu'il trouve de l'aide, pour qu'il lui vienne en aide. Pour se rassurer aussi et entendre sa voix. La seule chose qui lui permettait de garder son sang froid.
Tremblante, elle réussit tout de même à composer son numéro avec une facilité déroutante face à la situation. Un premier coup sonna. Puis un deuxième. Faites qu'il décroche, s'il vous plaît. Faites qu'il décroche. Un troisième coup. Puis un quatrième. La belle commençait à désespérer, sa respiration entrecoupée et erratique alors que les deux chasseurs continuaient à marteler la porte. Et soudain, Adrian décrocha à l'autre bout du fils. Elle ne prit même pas le temps de le laisser répondre, dire quoi que ce soit déjà, les mots s'échappaient de ses lèvres comme si le temps lui était compté. C'qui était plutôt le cas, en fait. « Adrian, oh mon dieu, ils sont ici, à la maison ! Le Squad, ils -- » Coupée au milieu de sa phrase alors que la porte s'ouvrait avec éclats. Evelyn laissa tomber le téléphone tellement elle fut prise de court par la facilité avec laquelle ils étaient entrés. Déjà, Aurora se mettait à pleurer dans son dos et le cellulaire, toujours en appel, gisait sur le sol. Cependant, elle l'abandonna là, se jetant en avant pour empêcher les agresseurs de s'engager dans la petite chambre d'enfant. Elle devait les éloigner le plus possible d'Aurora. S'ils touchaient à un seul de ses cheveux... Elle se sentirait capable de mordre, frapper, griffer... tuer à cette simple idée.
Le compte à rebours commençait alors que la jeune femme réussissait à les bousculer un peu. Assez pour sortir de la chambre et qu'ils se jettent à sa poursuite. En quelques enjambés, l'un d'eux réussit à agripper Evelyn par le bras. Les minutes s'écoulaient alors que ça lui paraissait des heures. À se débattre, à se défaire une seconde pour être de nouveau coincée par l'un d'eux. Un coup du revers de la main heurta sa joue et lui fit perdre le sens de la réalité pour un court instant. Bientôt, elle s'effondra par terre alors que deux mains s'enroulaient autour de sa gorge. Voleuses de quelques bouffées d'air, l'empêchant de respirer. La brune essayait de délier ces doigts puissants qui comprimaient sa nuque d'une pression suffocante en vain. Incapable d'hurler. Incapable de respirer. Sa tête tournait, tambourinait alors que le sang affluait à ses tempes. Aurora continuait de pleurer à pleins poumons dans la chambre pendant que le deuxième intrus observait la lutte qui se déroulait par terre comme s'il s'agissait d'un spectacle des plus banals. Les forces la fuyaient alors que son coeur, lui, pompait à tout rompre au creux de sa poitrine que l'agresseur comprimait puisqu'il la surplombait de tout son être. Mais encore, elle se débattait, s'accrochant aux cris d'Aurora et à l'espoir de voir Adrian apparaître d'un instant à l'autre.
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Lun 1 Fév 2016 - 2:51
don't tear me down for all i need
I LOVE YOU ALSO MEANS I LOVE YOU MORE THAN ANYONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT NO ONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT I LOVE NO ONE ELSE, AND NEVER HAVE LOVED ANYONE ELSE, AND NEVER WILL LOVE ANYONE ELSE (ambiance).
Il lui avait fallu une éternité pour se calmer. Pour étouffer la colère qui bouillonnait en lui, pour chasser de ses pensées l'image du corps meurtri d'Evie et l'écho de ses sanglots. Il était pourtant tellement persuadé que les choses s'arrangeaient enfin. Tellement sûr qu'après avoir traversé l'enfer, ils auraient enfin droit à un peu de paix. Il s'était trompé, lourdement. À Radcliff, il n'y avait pas de paix, rien que du mauvais et du pire. Evie avait été agressée par un dingue, et ça aurait pu être pire. Ça aurait pu être pire parce qu'elle aurait pu mourir, tout s'était joué à quelques minutes, parce qu'elle avait eu les veines taillées, on avait tenté de la saigner comme un animal à l'abattoir. Adrian avait des pulsions meurtrières à chaque fois qu'il posait les yeux sur ses pansements, à chaque fois qu'il effleurait maladroitement un hématome et la sentait se tendre à son toucher. Elle souffrait, et il n'y avait rien qu'il puisse faire pour changer ça. Impuissant, il s'en remettait à la médecine pour assister Evie dans sa guérison, en priant tous les dieux de la création qu'il ne lui arrive plus rien, et que leur fille soit épargnée par les drames qui ne cessaient de les frapper. Un peu plus, et il les penserait maudits. Un peu plus, et il irait personnellement botter le cul de Lancaster pour obtenir une autorisation de quitter la ville. Radcliff représentait à présent tout ce qu'Adrian détestait, les souvenirs qu'il y avait étaient plus mauvais que bons, l'atmosphère y était nocive et étouffante... La seule chose qui les retenait réellement dans le Kentucky, c'était la quarantaine imposée par le maire, une quarantaine qui commençait sérieusement à agacer Adrian, qui rêvait de prendre sa femme et sa fille sous le bras pour retourner dans leur belle Alaska, là où les ours polaires et les caprices de la météo causaient davantage d'ennuis que la population. Plus le temps passait, et plus il mourait d'envie de retourner chez eux. Radcliff, ce n'était pas chez eux, ça ne l'avait jamais été. Du moins, ça avait cessé de l'être après la mort d'Amelia, après son incarcération, la première agression d'Evie.
Adrian soupira longuement et écrasa sa cigarette dans le cendrier sur la table basse, recracha la fumée en balançant la tête en arrière, complètement avachi sur le canapé du salon. Son propre corps était encore douloureux après sa rencontre sanglante avec le Griske, mais la satisfaction d'avoir envoyé l'enfoiré six pieds sous terre lui faisait oublier le mal. Et puis, ce n'était pas comme si c'était la première fois qu'il se malmenait, il s'en foutait bien, il avait l'habitude. Sur ses genoux, le chat – toujours orphelin de nom – s'était roulé en boule et ronronnait comme un bienheureux, Adrian passait ses doigts sur sa fourrure inconsciemment, ses pensées encore et toujours dirigées vers Evie et Aurora. Il détestait les savoir seules, et pour une fois il maudissait son épouse qui s'était montrée plus têtue qu'une mule lorsqu'il lui avait demandé l'autorisation de retourner vivre avec elles, ne serait-ce que pour veiller sur elle, les protéger. Il était prêt à dormir sur le canapé s'il le fallait, peu lui importait, du moment qu'il était auprès d'elles. Mais non, madame était obstinée, elle « allait bien ». Adrian n'avait pas cru une seule seconde à son discours, il savait que la seule personne qu'elle tentait de rassurer était elle-même ; mais ce n'était pas exactement comme s'il pouvait la forcer à lui rouvrir la porte. Il en avait néanmoins perdu le sommeil, il passait ses nuits comme ses jours à ressasser, à se demander si elles allaient bien, à refréner ses envies de lui téléphoner tous les quarts d'heure pour s'en assurer. Son besoin de protéger sa femme et sa fille avait viré à l'obsession, il en avait conscience, tout comme il savait qu'après tout ce qu'ils avaient vécu, c'était justifié. Amelia était morte à Radcliff, Evie y avait été agressée deux fois, comment aurait-il pu dormir sur ses deux oreilles en sachant que le taux de criminalité en ville était presque plus élevé que dans les grandes métropoles du pays ? En sachant qu'Evie était une victime potentielle, simplement parce qu'elle était née avec un gène particulier ? Adrian avait beau essayer, il ne savait pas comment museler ses angoisses et ses pulsions protectrices, Evie et Aurora étaient trop importantes pour lui.
Il manqua de sursauter lorsque son portable sonna, il se redressa et le sortit de sa poche, et s'il sourit lorsqu'il vit qu'il s'agissait d'Evie, son cœur loupa une paire de battements lorsqu'il décrocha et entendit la voix aiguë et paniquée de la jeune femme. Adrian avait bondi sur ses pieds instinctivement, le félin chutant sur le tapis en miaulant d'agacement, mais l'esprit de son maître était déjà ailleurs. Evie. Aurora. Le Gunpowder Squad. Chez eux. Pendant une minute, Adrian fut comme pétrifié, incrédule – ce n'était pas possible, pas elles, pas encore. Le téléphone dut échapper à Evie, ne lui parvinrent plus que les pleurs hystériques de leur fille et les échos de mobilier que l'on fracassait. « Evie ? Evie ?! EVIE ?! » Tout se bouscula dans l'esprit d'Adrian, qui se jeta sur ses clés et son arme avant de se précipiter hors de chez lui comme un boulet de canon, la porte manqua de sauter des gonds lorsqu'elle claqua derrière lui. Le cœur cognant furieusement dans sa poitrine, il dévala les escaliers de l'immeuble, fonça à l'extérieur et fut derrière le volant de sa voiture plus rapidement que jamais. Au Diable les règles de la circulation, chaque seconde de perdue était une seconde qui pouvait coûter la vie à Evie, à Aurora, à toutes les deux. Les minutes qui le séparaient du Quartier Sud et de leur maison excentrée lui parurent durer des heures, arrivé dans le quartier il prit à peine le temps de se garer, la simple vue de la porte de chez eux défoncée lui souleva l'estomac, et c'est revolver en main qu'il se hâta à l'intérieur. « Evie ?! EVIE ?! » Ce ne fut pas Evie qui lui répondit, mais les larmoiements angoissés de leur fille, depuis la cuisine. Sans songer au danger il s'y précipita, et se retrouva avec le canon d'une arme pointé contre la poitrine après y avoir mis les pieds. « Tu t'arrêtes là. Et si tu veux pas que je repeigne ta cuisine avec la cervelle de ta femme, tu lâches ton arme. » Evie. Evie. Evie.
Ce fut tout juste si Adrian prêta attention à l'homme qui le menaçait. Il obéit aussitôt, lâchant son arme et la repoussant dans un coin de la cuisine du pied, toute son attention tournée vers Evie, assise sur une chaise à la table de la cuisine, serrant contre elle une Aurora terrorisée. Un frisson remonta le long de sa colonne lorsqu'il vit les marques apparentes de strangulation autour du coup de la jeune femme, dont il croisa le regard plein de larmes. « Assis. » Il lança un regard mauvais à l'homme qui lui avait désigné une chaise d'un signe de la tête, dévisagea celui qui se tenait derrière sa femme et sa fille. Il allait les tuer. Tous les deux, pour avoir osé toucher aux femmes de sa vie, pour avoir osé entrer chez eux et leur faire du mal. Dans une autre pièce, les jappements confus du chiot qu'il avait offert à Evie pour son anniversaire résonnaient de concert avec les pleurs d'Aurora. Raide sur la chaise, Adrian serra les poings et les mâchoires. « J'me disais bien que le nom de Blackwood me disait quelque chose. Tu travailles au bar de John. T'es un chasseur. » Il ne répondit rien, se contenta d'analyser la situation silencieusement. Ils étaient deux, la quarantaine. Tous les deux armés, les menaçant lui, Evie et Aurora de leurs armes. Ils étaient armés, ils portaient le brassard écarlate du Gunpowder Squad, mais leur attitude transpirait l'arrogance. Et ça... ça, il pouvait s'en servir contre eux. Ce serait un jeu dangereux, mais si cela les empêchait de blesser – ou pire – Evie et Aurora, alors ça valait tous les sacrifices du monde. Et Adrian était chez lui, il savait exactement où étaient dissimulées ses armes – Evie n'en avait pas la moindre idée, où il pourrait avoir l'avantage, comment... « T'es un chasseur, et tu te tapes une dégénérée. C'est à cause de mecs comme toi qu'ils continuent de se reproduire, pire que des rats. » Ta gueule, songea-t-il en soutenant le regard de l'homme qui le menaçait directement. « On va faire d'une pierre deux coups. Ou trois, hein. Puisque ta gosse doit être impure, elle aussi. Dommage, elle est mignonne... » TA GUEULE. Adrian était blême de colère, il serrait les poings à s'en faire blanchir les jointures. « Rah putain ! Si tu veux pas que j'aille la noyer dans la baignoire, fais-la taire, bordel ! » Adrian tourna son regard vers le second homme, songeant que lui, il allait le noyer dans son propre sang s'il osait toucher à un seul cheveu d'Aurora. Il inspira à fond.
« Evie. Evie, regarde-moi. EVELYN. Regarde-moi. Tout ira bien. Je te le promets, tout ira bien. Je suis là. Je suis là. » Lui vivant, il ne laisserait rien leur arriver. « Tu peux pas causer en anglais, connard ? » A chaque fois qu'il ouvrait la bouche, ce type creusait sa tombe. « Tu veux que la petite arrête de pleurer, non ?! » Sa langue maternelle avait toujours apaisé Aurora. Et Evie la comprenait suffisamment bien pour lui donner un certain avantage. « Evie, il y a un revolver sous la table. Je vais l'attraper, et je vais m'en servir. Je vais donner un coup de pied dans ta chaise, vous allez tomber. Je vais te faire mal, je suis désolé. » Il l'était sincèrement, mais il ne pouvait pas rester impuissant alors que ces deux enflures attendaient qu'ils leur donnent une excuse pour les tuer sans aucune forme de procès. « Tu ne m'attends pas. Tu te relèves et tu pars avec la petite. C'est pas une suggestion, Evie. C'est un ordre. » Il avait juste besoin de gagner du temps, de leur donner une chance de s'échapper. Il fut alors frappé par l'éventualité que c'était peut-être la dernière fois qu'il les voyait, il avait pratiquement toutes les chances d'y rester. Tant pis... Sa vie avait bien peu de valeur comparée aux leurs. « Evie, je t'aime. D'accord ? Je t'aime. » Il prit une profonde inspiration, glissa légèrement sur la chaise. « Vous avez pas mieux à foutre que venir emmerder une mère de famille sans histoires, hm ? Genre aller vous bourrer la gueule, comme vous en avez l'habitude ? C'est carrément pas le courage qui vous étouffe. Si ma femme était une mutante, vous croyez pas qu'elle vous aurait déjà refait le portrait en se servant de sa mutation ? C'est quoi la qualité principale pour bosser pour Lancaster, un QI en dessous de dix ? » Les provoquer, pour mieux détourner l'attention d'Evie. À présent qu'il y pensait, il se demandait pourquoi elle n'avait pas utilisé son don contre ses agresseurs. Quelque chose clochait. Un sifflement agacé échappa à l'homme qui se trouvait derrière Evie, qui fit quelques pas vers lui. Il était encore trop près d'elle à son goût, mais ça ferait l'affaire. « T'as une grande gueule, Blackwood, mais c'est pas ça qui sauvera vos peaux. » « Non, t'as raison. »
Adrian donna un grand coup de pied dans la chaise d'Evie, la faisant basculer et les précipitant elle et leur fille au sol. Il fit la grimace en entendant le bruit sourd que fit le corps déjà meurtri de la jeune femme en heurtant le sol, mais il ne pouvait pas se permettre d'y prêter attention. Il avait déjà saisi le revolver scotché sous la table, et avait profité des quelques instants de confusion générés par son action pour faire tomber l'homme qui lui faisait face en donnant un second coup de pied dans son genou, qui craqua bruyamment. L'autre avait déjà levé son arme pour tirer, mais Adrian fut plus rapide et se précipita sur lui pour le plaquer violemment contre le mur. L'autre était sonné et avait lâché son arme en trébuchant, mais il ne lui faudrait pas longtemps pour reprendre ses esprits et retrouver l'arme en question. « Evie, va-t-en ! Maintenant ! VA-T-EN ! » Je t'en prie, je t'en supplie, va-t-en. Aux prises avec son adversaire, Adrian ne pouvait pas la relever et l'éloigner. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était lui donner du temps, un peu de temps... Un premier coup dans ses côtes déjà abîmées lui coupa le souffle, un second dans l'estomac le fit grogner de douleur mais il ne lâcha pas l'homme ; ni l'un ni l'autre ne pouvaient se servir de leur arme, c'était toujours ça. Il riposta en envoyant son genou dans l'entrejambe du chasseur avant de faire craquer son poignet d'un geste brusque et sec, mais hélas pas suffisamment pour lui faire lâcher le revolver. Au sol, l'autre commençait à reprendre ses esprits. « EVELYN ! Sortez d'ici ! Partez ! Je ne suis pas loin derrière, j'te le promets ! » C'était un mensonge. Il le savait. Elle le savait. Mais c'était un mensonge qui faisait nettement moins mal que la vérité, un mensonge auquel elle devait croire, ne serait-ce que pour sauver leur fille, qui hurlait et hurlait et hurlait. « Pars, Evie ! Pars ! »
les dialogues en italique sont en norvégien.
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Mer 17 Fév 2016 - 1:28
Don't tear me down for all I need
— adrian & evelyn —
I'm dying to catch my breath, Oh why don't I ever learn ? I've lost all my trust, though I've surely tried to turn it around. Can you still see the heart of me ? All my agony fades away when you hold me in your embrace. I'm here on the edge again, I wish I could let it go.
Elle avait tourné de l'oeil. Elle avait vu l'air fuir lentement ses poumons brûlants. Elle était impuissante, les doigts de l'homme enroulés autour de sa gorge jusqu'à ce qu'il grogne de rage, agacé par Aurora qui pleurait à s'en époumoner. Il relâcha au final la mère, mais restait menaçant, la surplombait, appuyait d'un genou sur sa poitrine. Elle peinait encore à respirer et entre ses dents, l'agresseur lui ordonna d'aller chercher la petite fille. Qu'elle ferme sa petite gueule. Bousculée, repoussée comme si elle était couverte de suie et des pires immondices qu'ils risquaient de voir se propager à eux, elle retrouva bien vite la chambre d'Aurora et l'attrapa dans ses bras. Telle un bouclier, elle la serrait contre sa poitrine malgré la douleur qui continuait à lui élancer le cou. C'était rien cette douleur-là à l'idée qu'ils pourraient faire du mal à sa fille. Ils installèrent la table devant elle, se mirent à lui poser des tas de questions qu'elle n'écoutait qu'à moitié avec la petite qui hurlait contre elle en plus du chien qui jappait et grognait. Et déjà, les maux de tête l'envahissaient, leur rendez-vous quotidien venait de sonner, apparemment. Heureusement, elle n'avait pas fait exposer la maison. Ses pouvoirs étaient bel et bien disparus, détruits par les gouttes du vaccin qu'elle s'était affligé. Quand elle avait croisé la route du Griske, dont elle portait encore les marques sur ses bras, elle aurait pu faire exploser le quartier tout autour d'eux. Maintenant, bien qu'ses pouvoirs lui seraient utiles, elle remerciait les dieux que le vaccin fonctionne enfin correctement. Elle ne se serait jamais pardonné s'il était arrivé malheur à Aurora à cause d'un pouvoir qui décidait de n'en faire qu'à sa tête, comme elle avait été impuissante à s'contrôler quelques semaines plus tôt. Ouais, elle aurait pu s'en servir pour se défendre contre les deux agents de Lancaster, mais à quel prix ? S'tuer, les tuer ainsi que sa fille. Anéantir le quartier, et envoyer les voisins dans la tombe avec elle également.
Ça la répugnait alors que les chasseurs semblaient essayer de la provoquer. Avoir une raison de l'abattre sur le champ alors qu'ils pointaient leur fusil sur elles. Evelyn tentait de rester calme malgré les larmes qui avaient décidés de franchir malgré tout les frontières de ses yeux rougis. Les larmes coulaient de façon incontrôlables mais elle évitait de sangloter et d'inquiéter encore plus sa fille déjà affolée dans ses bras. Elle faisait tout pour garder le contrôle de ses émotions bien que c'était difficile. De gagner des secondes, des minutes - ce qui lui semblait des heures - dans l'espoir de voir apparaître le géant blond au milieu de la porte défoncée. Ce qui ne tarda pas à arriver. Seul, sans personne pour l'appuyer face à deux d'ses collègues qui osaient s'en prendre à elle. Hurlant son surnom et le coeur d'Evie manqua un battement, incapable de répondre pour l'attirer à elle, l'avertir du danger. Les mots s'étranglaient dans sa gorge, et la panique l'envahit quand elle vit l'un des chasseurs pointer le canon de son arme au torse de son époux. Là où battait son coeur, rien que pour elle. Heureusement, aucun coup ne partit, Adrian coopéra comme l'ancienne mutante l'avait supplié du regard. Non, elle ne pouvait pas le perdre. Tout comme elle ne pouvait pas perdre Aurora. Elle ne s'en remettrait pas.
La simple pensée que leur douce famille risquait de s'éteindre aujourd'hui lui tira un sanglot incontrôlable alors que les deux agresseurs obligeaient Adrian à venir s'asseoir face à elle, impuissant. Sa voix s'éleva dans cette langue unique qu'elle s'était évertuée à apprendre un minimum. Le norvégien d'origine de son époux. Elle captait l'essentiel de ses paroles. Des mots pour la rassurer, la calmer. Evie. Evie, regarde-moi. EVELYN. Regarde-moi. Tout ira bien. Je te le promets, tout ira bien. Je suis là. Je suis là. Rien... même les deux chasseurs à l'autre bout de la ville n'arriverait à totalement l'apaiser mais déjà, elle sentait ses membres cesser de trembler au son de la voix si familière de son mari. Elle n'aurait jamais dû l'appeler. Le voir comme ça, en danger à cause d'elle et de son don disparu, de ses problèmes de mutante. Elle n'aurait pas dû, non. Elle s'affolait de le voir dans cette situation. Entre les interactions de son époux avec les hommes du Squad, elle chercha le réconfort dans les yeux du grand blond. Dans sa voix, sa simple présence. Jamais il ne lui avait manqué plus que maintenant, alors que leurs vies étaient en danger, qu'on voulait les séparer définitivement, par la Mort. La seule chose qui pouvait apparemment briser leur mariage. Je promets de t'aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare. Elle se rappelait encore avoir prononcé ses mots et voir ce moment arrivé lui tirait plus de larmes encore pour en assécher ses lèvres du même coup. La gorge aride, brûlante de l'envie d'hurler et de lâcher toutes les émotions qui la submergeait. Il était hors de question que la mort les sépare, elle ne pouvait s'faire à l'idée.
Même six pieds sous terre, elle savait que son âme finirait par retrouver la sienne. Ce fut plus fort qu'elle, Evie coupa l'un des chasseurs pour lancer tomber dans le norvégien qu'elle connaissait peu, mais assez pour placer ses quelques mots qui se battaient à la frontière de ses lèvres craquelées. « Je t'aime, Adrian. J'peux pas te perdre. Je t'aime. J'ai besoin de toi. » Il y avait tant d'autres choses qu'elle mourait de lui dire mais que la situation l'empêchait de réellement s'exprimer. Elle voulait qu'il sache. Qu'elle l'aimait... À tel point que ça faisait mal, chaque respiration loin de lui. Ou encore la simple idée qu'elle puisse le perdre. Une vision d'horreur qui la réveillait souvent au milieu de la nuit et que se matérialisait lentement sous ses yeux. Elle regrettait déjà de l'avoir foutu à la porte. Elle regrettait de ne pas pouvoir passer chaque seconde de cette vie maudite à ses côtés. Elle regrettait surtout qu'elle n'aurait pas la chance de lui dire tout cela, toutes ses belles paroles remplies d'amour qui se propageaient comme une traînée de poudre à ses neurones.
Les deux officiers agissaient comme des ordures mais Evie ne répondait pas à leurs piques et insultes. Elle laissait Adrian s'en charger alors qu'il profitait de l'avantage de sa langue natale pour lui dire de s'enfuir, qu'il allait la secouer mais que c'était le seul moyen. Dans un instinct, Evelyn avait secoué la tête bien qu'elle savait que c'était la chose à faire. Ils devaient se battre, contre le monde, l'univers entier qui essayait de les séparer. Et contre ses deux types d'abord. Il fallait mettre la petite à l'abri également. D'autant plus qu'un mal de tête violent tambourinait aux tempes de la brune qui lui donnait envie de hurler. Sa patience mise à rude épreuve. Alors, elle ravalait ses larmes, ravalait ses craintes et essayait de contrôler son coeur rebelle qui s'emballait dans sa poitrine et cognait violemment à ses cotes jusqu'à lui donner la nausée. Ou bien c'était la drogue laissée par l’adrénaline. L'instinct de survie. Son instinct de mère aussi, prête à tout pour sauver Aurora contre vents et marées. Le désir de protéger Adrian aussi, alors qu'elle était la seule responsable du danger qu'il courait présentement. Elle aurait dû savoir qu'il débarquerait, rageur, la violence au coeur pour la sauver. Tête la première dans la gueule du loup. Le mieux qu'elle pouvait faire, c'était d'écouter, de respecter son plan. Protéger Aurora. Cependant, l'idée qu'il ne s'en sortirait pas planait à ses esprits comme un doucereux diable venu la tenter. Chuchotant les pires scénarios d'horreur à ses oreilles, diablotin bien installé sur son épaule. Alors, son coeur qu'elle s'évertuait à contrôler les battements s'emballait encore plus quand elle comprit que le temps était venu alors que les agresseurs se moquaient une dernière fois. L'ancienne mutante voyait bien qu'Adrian ne semblait pas comprendre pourquoi elle n'avait pas utilisé son pouvoir pour se défendre mais ce n'était pas le temps de s'expliquer. C'était différent de sa première agression par les mutants. Différent de celle par le Griske. Elle était totalement impuissante, vide de toute énergie pour la sortir de ce mauvais pas. Uniquement les tremblements et les maux de tête.
Et la fraction de seconde où elle comprit qu'Adrian allait enfin frapper dans sa chaise, elle planta son regard dans le sien et cessa de respirer. Oui, elle savait ce qu'elle avait à faire, par contre, elle fut légèrement sonnée quand son corps déjà meurtri heurta le sol violemment. Parce qu'elle avait amorti la chute de sa fille, l'avait recouverte de ses bras pour s'assurer qu'elle ne se blesse pas. Aurora se mit à hurler de plus bel, ce qui n'aida pas à la mère de garder son calme. Tout se passait si vite, elle ne comprit pas tout de suite les paroles de son mari. Lui qui lui hurlait de s'enfuir alors qu'il sautait sur les deux hommes déboussolés par ce qui venait de se passer ainsi que par la vivacité du mari et père protecteur. Il fallut un moment à Evie pour retrouver ses esprits, plus précisément quand elle entendit au dessus du vacarme la voix d'Adrian. « EVELYN ! Sortez d'ici ! Partez ! Je ne suis pas loin derrière, j'te le promets ! » Elle releva les yeux sur lui, et s'il n'était pas trop occupé par les assaillants, il aurait pu voir toute la douleur que ce mensonge provoquait en elle. Elle savait bien qu'il ne pourrait pas la suivre, au pris avec les deux hommes. Les coups s'échangeait et l'ancienne mutante avait tellement l'impression d'être impuissante. Elle eut pourtant la force de se relever après un instant et déjà, elle se précipitait à l'extérieur. Un coup de feu partit et fit éclater le mur à ses côtés sans la toucher. Ce fut une motivation suffisante pour accélérer et disparaître par la porte, tous ses sens en alerte. Elle courait aussi vite qu'elle le pouvait. Avec désespoir et l'angoisse aux tripes. Rapidement, elle se retrouva dans la cour alors qu'elle entendait toujours les bruits de lutte à l'intérieur, priant pour ne pas entendre de nouveaux coups de feu, suivis de silence. Jetant au coup d'oeil autour d'elle, tout ce dont elle pensait à présent était de mettre Aurora en sécurité. Elle allait se jeter vers la voiture, démarrer et conduire à toute vitesse le plus loin possible, chez sa soeur ou Scarlett mais soudain, elle le sentait. Au fond d'elle... ce pouvoir disparut qui risquait, comme lors de sa rencontre avec le Griske, d'exploser. Non... Non ! Pas maintenant. Pas avec sa fille dans ses bras. Pourtant, elle sentait bien le bourdonnement familier qui venait avec les fluctuations d'énergie qui cherchaient à s'emparer de son corps comme avec un conduit.
Finalement, elle aurait bien dû laisser Roman lui foutre une balle dans la tête... Rien de tout cela n'arriverait. Adrian ne serait pas en train de se battre pour sa vie et elle ne serait pas sur le point d'exploser avec sa fille lovée au creux de ses bras. Elle se précipita vers la petite remise où elle rangeait ses outils de jardinage et d'aménagement paysager. Le mieux maintenant pour Aurora était de la cacher, de la garder loin d'elle. Elle ouvrit la porte pratiquement en la défonçant et se dirigea vers le fond de la remise. Dans un coin, à l'abri des regards et entre deux paniers, elle déposa la petite qui pleurait. D'une voix qu'elle voulait rassurante, pour apaiser l'enfant, qui ne voulait pas quitter ses bras, Evelyn lui caressa les cheveux. Avec le plus de tendresse dont elle n'avait jamais fait preuve malgré la situation alarmante des vibrations qu'elle sentait presser contre elle violemment. « Chut, chut chut. Tout va bien Aurora. Maman est là. Regarde, je vais te cacher ici, comme le jeu que tu aimes jouer avec Peter. » Les larmes menaçaient de s'échapper une nouvelle fois de ses yeux humides alors qu'elle souriait pourtant à sa fille qui la regardait inquiète. Ses cris s'apaisaient lentement et Evelyn réussit à l'asseoir confortablement dans le coin. « Faut pas faire de bruit et rester cachée, ma puce. Regarde, tu as monsieur Galop pour te tenir compagnie. » La mère attrapa le petit cheval de bois maladroitement sculpté dans un bois clair que son père lui avait envoyé d'Alaska pour la fillette. « Maman reviens bien vite. Il faut que tu restes cachée, monsieur Galop va te protéger. » Aurora semblait se calmer malgré ses grands yeux bleus rougis par ses pleurs. Elle se mit à gazouiller en attrapant le cheval de bois et Evie déposa un baiser sur son front à la peau si douce dans un sanglot qu'elle seule ne perçut. L'attention de la petite tournée vers le jouet, la jeune femme se redressa et tourna le dos à sa fille.
Elle n'avait jamais rien fait de plus douloureux de toute sa vie, incapable de retenir les larmes qui coulaient maintenant sur ses joues. Elle verrouilla la remise et se précipita vers la rue pour fuir le plus loin possible de la maison. Mais quand elle arriva devant le voisin, elle entendit un coup de feu à l'intérieur. Son coeur se stoppa alors qu'elle se retournait. « ADRIAN ! » Et d'un seul coup, une onde de choc s'échappa de chaque membres de son corps venant endommager la maison du couple qui vivaient à côté de chez elle. Mais elle n'y faisait pas attention, l'explosion risquait de se reproduire et s'était bien ce qu'elle comptait. Si elle devait mourir... Si Adrian devait mourir, elle allait amener les deux chasseurs avec eux. Elle se précipita dans la maison et dès qu'elle posa le pied à l'intérieur, l'air se mit à vibrer encore plus violemment. Jamais elle n'avait autant tremblé, un effet de son pouvoir dont elle perdait le contrôle. Un des chasseurs apparemment encore debout la vit, alors qu'elle ne voyait son époux nulle part. Elle se cacha derrière le divan du salon alors qu'elle avait attiré l'attention de l'attaquant et attendait, priant qu'Adrian était en vie, que cette simple diversion suffirait à le débarrasser de ce hunter-là. Priant aussi qu'une nouvelle explosion ne vienne pas souffler la maison, sauf si son époux gisait sans vie dans la cuisine.
Dans ce cas-là, elle n'avait aucun problème de se voir perdre le contrôle et de tout faire exploser autour d'elle.
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Ven 19 Fév 2016 - 20:27
don't tear me down for all i need
I LOVE YOU ALSO MEANS I LOVE YOU MORE THAN ANYONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT NO ONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT I LOVE NO ONE ELSE, AND NEVER HAVE LOVED ANYONE ELSE, AND NEVER WILL LOVE ANYONE ELSE (ambiance).
Pars, Evie. Pars. Il fallait qu'elle s'en aille loin d'ici. Qu'elle prenne leur fille et qu'elle la conduise en sécurité, avant que ces Hunters n'aient ne serait-ce que l'occasion de les prendre en chasse. Si elle ne reprenait pas rapidement ses esprits, l'un de ces types risquait de se détourner de lui pour mieux s'en prendre à elles de nouveau, et ça... Ça n'était même pas une chose à laquelle Adrian voulait penser. Parce qu'il savait que tout ce qu'ils voulaient c'était les tuer, les tuer alors qu'elles ne demandaient rien à personne, les tuer alors qu'elles étaient aussi innocentes qu'il était possible de l'être. Un coup de feu partit, le cœur d'Adrian manqua un battement, et si la balle n'avait fait qu'atterrir dans le mur du salon, il ne fut pas soulagé pour autant. Ce ne fut que lorsque la jeune femme se décida finalement à prendre la fuite qu'il fut capable de se concentrer entièrement sur son adversaire – et l'autre qui se relevait déjà. Les choses s'annonçaient plutôt mal pour Adrian, pas besoin d'être un génie pour le deviner. Peut-être aurait-il pu prendre le dessus rapidement s'il avait été au maximum de ses capacités physiques, mais il ne l'était pas. Son corps était déjà douloureux, meurtri par sa rencontre avec Griske, et ce qui aurait pu n'être qu'un désagrément passager dans son quotidien menaçait à présent de lui coûter cher, trop cher. Pourtant, il savait que s'il laissait ces deux types s'en sortir, il condamnait Evie et Aurora. Elles pourraient fuir aussi loin qu'elles le pouvaient, s'ils vivaient, ils les retrouvaient. Pour Adrian, ce n'était pas une option envisageable, alors il allait se battre comme un fauve pour leur faire la peau, quitte à y laisser la sienne. Oh, il n'avait pas envie de mourir. Pas une seule seconde. Mais entre son existence minable et celles des deux femmes de sa vie, le choix était vite fait. Il se sacrifierait volontiers pour elles, mille fois s'il le fallait. Parce que si il les perdait, il perdait tout. Alors il allait lutter la rage au ventre pour les empêcher de se lancer après Evie, lutter pour les empêcher de le tuer, lutter pour les emporter dans la tombe avec lui s'il n'y avait aucune autre issue possible. Ça en vaudrait la peine... ça en valait la peine.
Il repoussa violemment le chasseur contre le mur opposé, l'y plaqua avec tant de force que l'homme lâcha son arme, et Adrian en profita pour écraser son poing sur sa mâchoire. Il ne perdit pas une seconde, pas même pour reprendre son souffle, et frappa de nouveau le Hunter, cette fois-ci en pleine poitrine pour lui couper le souffle. Il renchérit en envoyant son genou dans son estomac, lui écrasa la tête contre le mur, lui brisa le nez d'un nouveau coup de poing... Trop concentré sur cet homme là, il n'avait pas vu l'autre se relever, n'avait pas pu anticiper son attaque. Il n'eut pas le temps de se défendre lorsqu'il l'attrapa brusquement par les épaules pour le tirer en arrière ; Adrian atterrit lourdement sur la table de la cuisine, qui se brisa sous le coup de l'impact et de son poids réunis. Sonné, Adrian tenta portant de se relever aussitôt, pour en être empêché d'un coup de pied en pleine mâchoire. Sa tête cogna contre le carrelage, il grogna de douleur, cracha un mélange peu appétissant de sang et de salive. « Eh bah alors Blackwood, ça va pas ? T'as pas l'air bien... » Bon sang, mais est-ce qu'il allait se décider à la fermer, ce connard ? « Ça doit être ta sale gueule qui me revient pas. » Il le dévisageait avec une telle haine que si un regard avait pu tuer, le chasseur serait tombé raide mort à ses pieds – ce qui l'aurait bien arrangé. Ses poumons le brûlaient, il avait l'impression d'avoir avalé des braises, et l'odeur de l'hémoglobine était entêtante. Le second homme, celui au nez cassé, s'était redressé en s'appuyant au comptoir de la cuisine, et il dut y trouver quelque chose de très drôle puisqu'il éclata d'un rire grave, ce qui fit hausser un sourcil à Adrian. « J'suppose que les félicitations sont de rigueur. » Il avait dû se cogner la tête plus fort qu'il ne le pensait, parce qu'il ne suivait pas. Un sifflement agacé lui échappa quand le type lui balança une boite de comprimés à la figure, et Adrian dut faire un effort de concentration pour en étudier l'étiquette. Il blêmit à une telle vitesse que cela fit rire le duo, son rythme cardiaque accéléra furieusement. Entre ses doigts écorchés, il tenait une boite de vitamines prénatales. Le déclic ne se fit pas tout de suite dans son cerveau – parce que ce n'était pas possible. Ce n'était pas possible, Evie ne pouvait pas être enceinte, ils n'avaient pas partagé le même lit depuis des mois... Mais il y avait eu cette fois, chez lui, sur son canapé. Si ça avait suffi pour qu'Evie tombe de nouveau enceinte ? La date de prescription des comprimés ne laissait pas place au doute, il y avait le nom de Scarlett sur la boite... Adrian n'était pas stupide, il savait qu'il ne suffisait parfois que d'une fois. Alors pourquoi est-ce qu'Evie ne lui avait rien dit ? Est-ce que le bébé n'allait pas bien, à cause de son agression ? Les questions se bousculaient dans son esprit, l'incompréhension se mêlait à la panique.
« Fais pas cette tête... t'as peur qu'il soit pas de toi, peut-être ? » « Ta gueule. » « T'inquiète pas, va... Ce gosse verra jamais le jour, de toute façon. Je vais m'en assurer personnellement. » Ce fut la menace de trop pour Adrian, celle qui le transforma en véritable bête sauvage et furieuse. Il attrapa un éclat de bois et bondit comme un félin sur le premier homme qui lui faisait face, pour le planter dans son abdomen comme il l'aurait fait avec un poignard, et il tourna et enfonça sa lame improvisée dans les entrailles du Hunter qui avait brusquement perdu son sens de l'humour. Il laissa retomber son corps secoué de violents spasmes au sol, il allait peut-être s'étouffer avec son sang avant de mourir de l'hémorragie ; tant pis pour lui. Adrian fit volte-face lorsqu'il entendit le cliquetis caractéristique du revolver dont on retirait la sécurité, et eut tout juste le temps de se pencher pour éviter la balle. Mais le coup de feu avait claqué, un sifflement désagréable perturba son ouïe pendant quelques secondes, il n'eut toutefois pas le temps d'y prêter la moindre attention. Il se jeta sur l'homme avant qu'il ne tire à nouveau, mais l'homme le repoussa sèchement et il alla cogner contre l'armoire de la cuisine, et s'écroula au sol de façon tout à fait pathétique. Il se redressa à genoux, haletant comme s'il était sur le point de cracher ses poumons, et grimaça lorsqu'il se retrouva avec le canon de l'arme contre la tempe. Alors quand l'homme s'écarta soudain, Adrian ne comprit pas vraiment pourquoi il laissait passer une aussi belle occasion de l'achever. Lui, ça l'arrangeait bien, mais stratégiquement parlant, c'était ridicule. « Madame est de retour... Bouge pas, je reviens. » « LA TOUCHE PAS ! » Il ne se demanda pas pourquoi Evie était revenue. C'était pour lui, parce qu'elle l'aimait autant qu'il l'aimait. Et pour une fois, ça ne lui fit pas plaisir, il aurait préféré la savoir loin d'ici, loin d'eux... Vainement, il tenta de se relever. « Si tu la touches, je te jure que je te – » « Ta gueule, Blackwood. » Il fut sonné d'un violent coup de pied en plein visage, il retomba lourdement au sol, le sang battant à ses tempes alors qu'il luttait pour garder les yeux ouverts et surtout, surtout pour ne pas perdre conscience. Il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit, parce que s'il tournait de l'œil... Il crut entendre Evie hurler, et ce fut comme s'il avait été frappé par la foudre. Adrian se releva, ses membres lui faisaient souffrir un véritable martyr mais il ignora la douleur, repoussa les limites du supportable pour se précipiter dans le salon.
L'air vibrait, instinctivement il savait ce que cela signifiait. Evie était en train de perdre le contrôle de sa mutation, parce qu'elle avait peur, parce que le Hunter s'était jeté sur elle et l'avait attrapée par les cheveux pour l'envoyer violemment contre une commode, contre laquelle elle cogna – et Adrian écarquilla les yeux d'effroi parce qu'il crut qu'elle avait pris le coin du meuble dans l'estomac. Mortifié, il se jeta sur l'homme avant qu'il n'ait eu le temps de frapper Evie une nouvelle fois, et ce fut sur la table basse en verre du salon qu'ils atterrirent. Les éclats de verre entaillèrent sa peau, il envoya son coude dans la mâchoire du Hunter, se releva. Il peinait à tenir debout, peinait à respirer, il était couvert de sang et de sueur, sa vision se brouillait. Il était à bout de forces, à bout de nerfs, et la seconde qu'il prit pour reprendre son souffle fut celle de trop, l'homme s'était relevé son poing s'était écrasé contre sa pommette qui avait craqué sous l'impact, puis il l'avait écarté de son chemin comme l'on repoussait un enfant ennuyeux. « Tu m'emmerdes, Blackwood. » Adrian le vit récupérer son arme, et la pointer vers Evie. Non. Il bougea avec une rapidité que l'on n'aurait pas soupçonnée chez un homme dans son état et se glissa entre la jeune femme et l'arme. Le coup claqua dans l'air, et quand le Hunter voulut tirer à nouveau, il fut bien embarrassé de découvrir son chargeur vide. Une dernière décharge d'adrénaline lui permit de plaquer l'homme au sol après s'être jeté sur lui comme un fou, et il le frappa avec une telle violence que ses phalanges craquaient après chaque coup. « Je t'avais dit de pas la toucher !! JE T'AVAIS DIT DE PAS LA TOUCHER ! » Peut-être que le cœur de l'homme avait déjà lâché, qu'il s'était déjà étouffé parce qu'il lui avait broyé la trachée... Ça ne l'empêcha pas de récupérer l'arme, de la coller sur son front et de presser la détente. Il était furieux, à tel point qu'il avait oublié qu'Evie était là, qu'elle voyait tout.
Le silence retomba brutalement, perturbé uniquement par la respiration sifflante d'Adrian et les sanglots étouffés d'Evie. « Evie... » Incapable de se relever, il la rejoignit presque en rampant, et la redressa pour l'attirer contre lui. « C'est fini... C'est fini, Evie, c'est fini... » Alors pourquoi avait-il la désagréable impression que cela ne faisait que commencer ? De ses mains tremblantes, il saisit le visage de la jeune femme, essuya ses larmes du mieux qu'il le put. « La petite... Evie, où est Aurora ? La petite... » Leur fille, où était-elle ? Il ne la voyait nulle part, et ça l'angoissait même s'il savait qu'Evie ne serait pas revenue pour lui avant d'avoir mis leur fille en sécurité. Il ne serait pas rassuré tant que la petite ne serait pas sous ses yeux, saine et sauve. En attendant, c'était Evie qui l'obsédait, Evie qu'il détailla des pieds à la tête à la recherche de la moindre plaie, et il posa sa paume contre son ventre, qu'il sentait déjà légèrement arrondi. « Tu m'as rien dit... pourquoi tu m'as rien dit... ? » Il cligna des yeux lentement, ses paupières lui semblaient peser une tonne. Une saveur salée et métallique envahit son palais et il dut s'écarter d'Evie pour vomir son propre sang, presque recroquevillé comme un enfant. Quelque chose clochait. Sa main glissa sur son tee-shirt, et il la retira poisseuse de sang. Il se redressa et hoqueta de douleur en relevant le vêtement, constatant avec un effroi à peine contenu la plaie qui saignait abondamment, juste au dessus de son nombril. Quand le Hunter avait tiré, il avait manqué Evie. C'était tout ce qui avait compté sur l'instant, ça et en finir avec lui. La peur, l'adrénaline... Il n'avait pas réalisé que c'était dans son corps à lui que la balle s'était logée. Ce n'était pas la première fois qu'il était ainsi blessé... Mais ce serait peut-être la dernière. Parce qu'il sentait ses forces le quitter à une vitesse hallucinante, et qu'avant d'avoir pu articuler le moindre mot, il s'était écroulé sur le parquet, des étoiles dansant devant ses yeux. Adrian se demanda très sérieusement s'il n'était pas en train de mourir dans son salon, sous les yeux d'Evie. Evie qui était au bord de la crise de nerfs, Evie qui était enceinte... Evie qui avait besoin de lui. Mourir, là, ce serait trop con. Il ne pouvait pas l'abandonner comme ça, il fallait qu'il se batte, parce que jusqu'à ce que la mort nous sépare, ça ne lui convenait pas, pas du tout.
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Jeu 3 Mar 2016 - 21:09
Don't tear me down for all I need
— adrian & evelyn —
I'm dying to catch my breath, Oh why don't I ever learn ? I've lost all my trust, though I've surely tried to turn it around. Can you still see the heart of me ? All my agony fades away when you hold me in your embrace. I'm here on the edge again, I wish I could let it go.
Le monde leur échappait. L'univers voulait les séparer. Mais Evelyn ne pouvait s'y résoudre. Elle ne laisserait personne se poser entre eux sans se battre. Elle avait été agressée par deux fois. Elle avait souffert et pleuré et laissé le monde s'écraser. La violence l'emporter. Aujourd'hui, était une autre de ses journées où le karma s'acharnait sur elle. Sur eux. Était-ce la façon de les punir, d'essayer de vouloir s'aimer envers et conte tous ? Les vibrations d'énergie autour d'elle fluctuaient tellement qu'elle craignait de faire exploser la maison mais rien ne se produisait. Seulement la voix de l'un des agresseurs qui l'avait remarqué entrer. Elle se cachait derrière le divan, tête baissée, recroquevillée sur elle-même... Soudain, elle entendit Adrian hurler de ne pas la toucher. Il était en vie. Le soulagement qu'elle sentit jusqu'au creux de ses entrailles était l'une des sensations les plus enivrantes qu'elle avait jamais ressenti. Il était en vie... Et elle entendit un violent coup au passage. Elle passa la tête par dessus le meuble pour voir son époux, blessé et assommé sur le plancher de la cuisine. Pour une première fois de sa vie, Evelyn sentit la colère ravager son coeur. Pour une première fois de sa vie, elle avait envie de faire mal au chasseur qui avait osé frapper Adrian. Mais que pouvait-elle faire ? Elle ne savait pas se battre, pas même manier une arme.
Son don, elle le sentait pulser en elle mais disparaître lentement, comme une dernière étincelle d'un feu mourant qui vient s'éteindre sur le sable froid. Les vibrations disparaissaient autour d'elle, l'air cessa de s'électrifier d'énergie et le calme semblait revenir alors que le hunter se retournait contre elle. Il s'avançait et elle lâcha un cri pour s'éloigner le plus possible de lui, attrapant au passage un bibelot sur la table qu'elle agrippa comme seule arme pour se défendre. Mais elle n'eut pas le temps de s'en servir, l'homme agrippait sa chevelure chocolat pour la projeter contre la commode qu'elle heurta avec force dans un gémissement de douleur. Son pouvoir eut un dernier sursaut de vie avec qu'elle envoyait une onde de choc vers le chasseur mais le manqua de peu pour fracasser le plafond. Puis, plus rien. Elle était étendue sur le sol, ses hanches douloureuses sous le choc de sa rencontre avec le meuble et elle avait plaqué ses mains sur son ventre dans un instinct pour protéger le bébé y grandissant lentement. Elle avait déjà eu peur de perdre Aurora. Elle avait déjà peur de perdre ce bébé. Il était hors de question que cet homme s'en prenait à la vie qui grandissait en elle.
Elle se recula donc le plus possible pour l'empêcher de la frapper de nouveau mais son époux se jetait soudain sur l'agresseur. Sorti de nulle part, comme un fauve. Comme un animal sauvage même, l'amenant se fracasser sur la table en verre du salon. Un regain d'énergie qui n'était pas assez visiblement parce qu'Adrian sembla sonné et se fit gratifier d'un nouveau coup au visage qui arracha une plainte à Evelyn, comme si elle pouvait ressentir tout ce que lui pouvait ressentir. Il avait mal, et elle se faisait mal aussi. Unis jusque dans leurs âmes. Pourtant, elle restait acculée au meuble, restant le plus loin possible de la bagarre car elle savait qu'elle ne pouvait rien. En fait, elle savait qu'elle ne ferait que déconcentrer davantage Adrian si elle venait s'interposer. Cependant, quand elle vit l'agresseur lever un pistolet sur elle, son coeur s'arrêta. Et se désintégra quand elle entendit un coup de feu partir... mais ne jamais l'atteindre. Son mari s'était interposé et se jetait sur l'inconnu avec la fureur d'un enragé. Le regard fou, la voix forte et les coups encore plus puissants. Une tellement violence se déversait sur le corps rapidement sans vie du chasseur qu'Evie en était paralysée.
Sous ses yeux, elle voyait Adrian fracasser le visage de l'homme si sauvage que quelques éclaboussures de sang giclèrent sur le visage de l'ancienne mutante qui ne prit même pas la peine de l'essuyer tellement elle était sidérée par la vision d'un Adrian si violent. Elle n'osait qu'à peine respirer, secouée seulement de sanglots... « C'est fini... C'est fini, Evie, c'est fini... » Adrian s'était ensuite glissé jusqu'à elle, qui peinait à assimiler ce qui venait de se passer. Tout avait défilé si vite... elle n'arrivait pas à refaire la scène dans sa tête. Seulement la vision du sang... sur lequel son regard était planté jusqu'à ce que son mari n'attire son attention dans son regard bleu, devenu aussi doux qu'elle ne l'avait jamais connu. Il n'avait plus rien de la bête qui venait de réduire l'attaquant en chair sanglante. Il avait beau essayer de sécher ses larmes, elles coulaient toutes seules sur ses joues, incapable de supporter la vue de ce qui venait de se passer. « La petite... Evie, où est Aurora ? La petite... » Et comme s'il savait, sa main passa sur son ventre qu'elle sentait déjà gonfler de la vie de leur nouvel enfant. Bébé dont elle n'avait rien dit tant qu'elle ne serait pas certaine qu'elle ne le perdrait pas suite à l'attaque du Griske. « Tu m'as rien dit... pourquoi tu m'as rien dit... ? » Evie ne comprenait pas comment il avait pu deviner jusqu'à ce que son regard glisse sur le carton de pilules prénatales que lui avait donné Scarlett.
La brune allait répondre, essayer de le rassurer, qu'ils en parleraient une fois la situation calmée. Car elle n'avait pas envie d'annoncer officiellement à son époux qu'elle était enceinte ici, au milieu de la salle de séjour au sol recouvert du sang des deux chasseurs. Et probablement un peu de celui du grand blond. Elle secoua la tête, comme pour reprendre ses esprits en ouvrant la bouche pour répondre quelque chose, n'importe quoi, lorsque soudain, Adrian parut faible, vomissant aussitôt l'hémoglobine rouge d'entre ses lèvres. Elle plaqua ses mains sur les larges épaules du Blackwood mais il se défila, se redressant et titubant pour dévoiler une plaie sanglante sur son abdomen. La balle... Il avait été atteint. Sa plus grande crainte se matérialisant sous ses yeux, elle ne put s'empêcher de lâcher un cri désespéré quand il s'effondra sur le sol. Entre la vie et la mort. « ADRIAN ! Non, je t'en prie, me fais pas ça. Adrian. Ne t'endors pas. » Elle s'était jetée contre lui, pour le serrer contre elle, lui faire connaître sa présence. Elle n'allait nulle part. Elle ne le laisserait pas crever comme ça. Pas maintenant. Jamais. Elle ne le supporterait pas. « Non. Non... J'ai besoin de toi. Non, me fais pas ça. » Elle se répétait, les seuls mots qu'elle arrivait à articuler. Ne me fais pas ça.
Mais aussitôt qu'elle avait laissé tombé ce murmure dans un sanglot, elle courut à la chambre de bébé où elle se rappelait avoir laissé son cellulaire. Son esprit soudain lucide comme elle ne l'avait jamais été, elle signala le numéro de Scarlett pour qu'elle leur envoie une ambulance, des gens de confiance qui allaient pouvoir sauver la vie de son mari. Les mots s'étaient mélangés sur sa langue, elle n'était même pas certaine que son amie avait compris une seule chose de ce qu'elle disait mais au final, elle avait acquiescé, envoyant de l'aide. Evie était déjà de retour aux côtés du blond quand elle raccrocha, laissant tomber mollement le portable à côté d'elle. Ses yeux se posant sur Adrian avec horreur, tristesse, agonie et remplis de larmes. Sans attendre, elle passait déjà ses bras autour de ses épaules pour le ramener contre son sein. Le serrant si fort qu'elle pourrait l'étouffer. Et comme Scarlett lui avait dit au téléphone, Evie entreprit d'essayer d'arrêter l'hémorragie. Ses doigts glissèrent sur la plaie du jeune homme et elle tenta d'empêcher le sang de s'y échapper. Bientôt, elle avait l'impression de porter un gant rouge tellement le liquide carmin s'écoulait. « Reste avec moi, Adrian. » Elle se permit un sourire rassurant au milieu des larmes qui coulaient sur ses joues. « Oui, Adrian. On va... On va avoir un autre enfant. Mais tu dois rester éveillé d'abord. » Il devait savoir, il devait se battre. La pensée d'Aurora lui avait permis de survivre à l'attaque de Roman quelques temps plus tôt, elle voulait que son époux ait une raison de plus de se battre. Un nouvel enfant. « Aurora va bien, elle est cachée, et elle aura de la compagnie de quelques mois. »
Hors de question qu'elle aille chercher la petite maintenant. Pas alors que son père était recouvert de sang et agonisant. Elle la savait en sécurité dans la remise, ça lui suffisait. Cependant, en ce moment, toutes les pensées de la brune étaient tournées sur le jeune homme. Malgré l'horreur de la situation, elle souriait. Malgré ses joues rougis et les sanglots qui s'entrechoquaient dans sa voix, et sa respiration erratique, elle lui souriait. Pour se rassurer, et le rassurer. Pour qu'il reste éveillé le plus longtemps possible accroché à ses lèvres. « Accroche-toi. Je t'aime Adrian. Je t'aime. » Et elle l'enserra encore plus fort. Plus fermement comme si elle cherchait à empêcher la Mort de le lui arracher. Et s'était elle qui s'accrochait. À son chandail, à son corps entier qu'elle sentait faiblir entre ses doigts. Pour la première fois de sa vie, il avait l'air si petit... Et s'était à elle d'être forte, ravalant sa détresse pour rester à ses côtés et ne pas le laisser rendre son dernier souffle. Jamais. Elle lui interdisait ; message qui se voyait dans chacun des muscles de son corps recroquevillé contre le sien.
Passants de la brutalité de l'attaque à la douceur des étreintes de la brune. Deux univers si opposés mais c'était bien le seul acte à présent dans le théâtre de ce salon dévasté...
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Lun 7 Mar 2016 - 15:47
don't tear me down for all i need
I LOVE YOU ALSO MEANS I LOVE YOU MORE THAN ANYONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT NO ONE LOVES YOU, OR HAS LOVED YOU, OR WILL LOVE YOU, AND ALSO, I LOVE YOU IN A WAY THAT I LOVE NO ONE ELSE, AND NEVER HAVE LOVED ANYONE ELSE, AND NEVER WILL LOVE ANYONE ELSE (ambiance).
Tout foutait le camp. À commencer par sa vie. Il n'y avait plus que l'odeur entêtante et la saveur amère de sa propre hémoglobine, qui envahissait sa gorge et ruisselait de ses lèvres dont la teinte rosée avait viré à un mauve pâle qui ne présageait rien de bon. Les étoiles qui dansaient sous ses paupières closes agressaient ses rétines, il avait l'impression d'avoir une tonne d'acier sur la poitrine tant il lui était difficile de respirer, et il avait froid. Horriblement froid. Adrian n'était pourtant pas frileux. Il était habitué aux grands froids de l'Alaska, à ses mètres de neige, son gel, son blizzard... Il n'avait jamais craint le climat de cette contrée reculée des États-Unis. Mais il avait froid, il tremblait de tous ses membres, et il avait vu suffisamment de camarades soldats s'éteindre lentement – en plein désert – pour savoir ce que cela signifiait. Lui aussi, il était en train de mourir. Cette pensée le terrifiait, pas parce qu'il avait peur de crever comme un imbécile sur le parquet de son salon, mais parce qu'il n'avait pas le droit. Non, il n'avait pas le droit de mourir, Evie avait besoin de lui. Aurora avait besoin de lui. Le bébé avait besoin de lui. Adrian avait trois excellentes raisons de se battre, de rester en vie ; Evie, Aurora, le bébé. Il luttait contre l'endormissement, luttait contre l'envie impérieuse de laisser ses dernières forces lui échapper. Mourir, c'était facile. Vivre, ça ne l'était jamais. Survivre, encore moins. Mais s'il devait vraiment y passer, alors autant que ce soit comme ça, après s'être assuré que les deux femmes de sa vie soient saines et sauves. Il aurait au moins fait ça de bien dans sa vie, les protéger, les sauver. Depuis qu'Amelia était morte, ça avait été son unique obsession, la seule chose qui avait compté. Il avait eu la terrible impression d'avoir échoué quand il avait retrouvé Evie étendue sur son lit d'hôpital, le poignet tailladé par ce malade de Griske. Alors, il l'avait vengée. Mais là... Là, il l'avait sauvée. Peut-être qu'il allait y laisser sa propre vie, mais il était heureux que la balle se soit fichée dans son corps à lui, et non dans le sien. Elle portait quelque chose de bien trop précieux en elle pour être blessée de cette façon. Elle était trop précieuse.
Elle. Evie. Son Evie. Il l'aimait... Il l'aimait à en crever, littéralement. Il n'y avait rien qu'il n'aurait pas fait pour elle, rien. Elle était tout pour lui, sa force et sa faiblesse, son âme toute entière, celle qui faisait battre son cœur malmené par les épreuves depuis des années. Adrian s'était souvent demandé ce qu'une merveille comme Evelyn Anderson pouvait bien faire avec un type comme lui, mais au final il s'en foutait. Il s'en foutait parce qu'ils s'aimaient depuis toujours, ils s'aimaient tellement qu'ils étaient incapable de vivre l'un sans l'autre. Evie était son oxygène, il avait plus besoin d'elle qu'il n'avait besoin d'air, il avait su que c'était elle qu'il voulait le jour où il avait été en mesure de comprendre ce qu'était l'amour. Elle était sa femme, la mère de ses enfants – le pluriel peinait à s'imposer dans son esprit de plus en plus embrumé, son âme-sœur, tout simplement. L'idée de mourir était moins angoissante que celle de ne plus pouvoir la voir, de la laisser derrière lui, seule et le cœur brisé... Bordel, ouvre les yeux, espèce de con. Adrian rouvrit les yeux en même temps qu'un violent spasme secouait son corps et qu'un hurlement douloureux lui échappait alors qu'Evie le prenait dans ses bras pour l'enlacer étroitement. Sa respiration était de plus en plus sifflante, ses tremblements incontrôlés et incontrôlables. La main d'Evie se posa contre sa plaie pour tenter d'endiguer l'hémorragie, Adrian quant à lui parvint à lever le bras pour s'accrocher au chemisier de la jeune femme, s'accrocher à elle avec la force du désespoir. « Evie... Evie... E... » Il s'étrangla avec le prénom, une violente quinte de toux le secoua et il s'en voulut aussitôt de l'avoir éclaboussé de quelques gouttes de son sang. Mais il fallait qu'il le lui dise, au cas où. Que ces mots là soient les derniers. « Je t'aime... Evie, je... J'suis désolé... pour tout... Je... » Il dut prendre une profonde inspiration, tressaillit violemment. « Jeg... Jeg elsker deg... » Elle saurait. Elle savait.
Son cœur battait à un rythme furieux, pompait de moins en moins de sang car malgré tous ses efforts, Evie ne parvenait pas à contenir le saignement. Adrian devait lutter pour garder les yeux ouverts, battre des paupières lui demandait un effort considérable, mais il s'accrochait au regard d'Evie, à ses iris azurés comme si sa vie en dépendait – non, elle en dépendait. Accroche-toi. Seigneur, ce qu'il essayait. Il se battait comme un Diable pour ne pas rendre son dernier souffle, pour ne pas se laisser aller, mettre un point définitif à toutes ses souffrances. Il avait encore trop de belles raisons de vivre pour mourir, ce serait égoïste et lâche de quitter Evie et leurs enfants maintenant. Il devait s'accrocher, pour qu'Aurora ne grandisse pas en n'ayant qu'un vague souvenir de qui était son père, pour que leur second enfant ne naisse pas à moitié orphelin. Quant à l'idée d'abandonner Evie, seule et dévastée, avec deux bébés sur les bras, elle lui était insupportable. Qui veillerait sur elle, sur eux, s'il mourait ? C'était son devoir, sa responsabilité. Je t'aime, Adrian. Un léger sourire étira ses lèvres pâles, ses doigts se resserrèrent sur le chemisier d'Evie et il fit un effort qui lui parut sur l'instant surhumain pour ouvrir complètement les yeux. Chaque respiration était plus douloureuse que la précédente, comme si ses poumons étaient percés de milliers d'aiguilles, sa vision était floue... Le voilà qui pleurait, lui aussi. Les larmes roulaient sur ses joues froides, traçant de tristes sillons à travers le sang qui maculait son visage. Je t'aime. « T'es tellement belle, Evie... T'es tellement belle... » Elle avait toujours été la seule à trouver grâce à ses yeux. Ses traits, il les connaissait par cœur, comme son odeur, les courbes de son corps, le son de sa voix...
Trente deux ans. Trente deux ans qu'ils se connaissaient, se fréquentaient, s'aimaient. Qu'il puisse mourir et elle continuer à vivre avait quelque chose de dérangeant, quelque chose qui ne semblait pas naturel. Mais Evie, elle était plus forte qu'il ne pourrait jamais l'être, il l'avait toujours pensé. S'il mourait dans ses bras... Elle trouverait la force de s'en remettre, de survivre. Il le faudrait, pour leurs enfants. Elle n'aurait pas le choix... Parce qu'il allait mourir, ça semblait évident. Qu'il le veuille ou non, ça n'y changerait rien, il ne pourrait pas lutter éternellement contre l'inévitable. Au moins, il lui aurait dit ce qui comptait le plus, c'était une piètre consolation mais c'était mieux que rien. Il aurait eu la chance d'admirer une dernière fois son visage, en sachant qu'il l'avait sauvée. Non. Ce n'était pas assez, ce n'était pas suffisant. « Evie... pardonne-moi, pardonne-moi... » De t'avoir fait tant souffrir pendant des années. De ne pas avoir été un bon mari, ni un bon père. De te laisser... Incapable de s'accrocher plus longtemps à elle, Adrian vit sa main retomber lourdement au sol, et il ne parvint pas à la relever. C'était presque terminé, il le sentait. Il avait tellement de regrets que ça le rendait malade de chagrin. Evie, leurs enfants, ses parents, Amelia, Cecily, Nathaniel... Quelques mauvaises décisions avaient tout gâché, tout foutu en l'air. Et il allait en remettre une couche en allant remplir la tombe à côté de celle de sa jumelle. « Promets-moi... promets-moi de... » Il fut incapable de terminer sa phrase. Ses lèvres cessèrent de remuer, ses paupières se fermèrent contre son gré. Sa respiration se fit plus lente et silencieuse. Son rythme cardiaque s'apaisa, chacun des battements de son cœur en miettes menaçant d'être le dernier.
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie) Dim 20 Mar 2016 - 16:04
Don't tear me down for all I need
— adrian & evelyn —
I'm dying to catch my breath, Oh why don't I ever learn ? I've lost all my trust, though I've surely tried to turn it around. Can you still see the heart of me ? All my agony fades away when you hold me in your embrace. I'm here on the edge again, I wish I could let it go.
Venir vivre à Radcliff avait carrément était la pire idée qu'elle avait pu avoir. Evie avait suivi Amelia, certes, mais elle aurait dû se contenter de rester au fin fond de son Alaska natale. Bien plus tolérants que dans ce trou à rats. Elle aurait dû convaincre son amie de ne pas aller vivre au Kentucky. Elle aurait... Elle aurait tout donné pour échanger son ancien pouvoir pour un de prémonitions... ce qui lui aurait permis de sauver non seulement la vie d'Amelia, mais aussi, celle d'Adrian qui était en train de mourir, juste là dans ses bras. Certes, elle n'aurait jamais rencontré Scarlett ou Malachi, mais tant d'autres choses auraient pu être évitées. Adrian n'aurait peut-être pas fait de la prison, il ne serait jamais devenu chasseur... et elle ne se serait peut-être jamais vaccinée. Toute sa vie se résumait qu'à ce moment où elle avait suivi Amelia ici et jamais elle n'avait regretté sa décision jusqu'à maintenant. Elle n'avait jamais particulièrement aimé Radcliff pour être honnête mais de voir l'homme de sa vie agoniser sur le sol de leur salon lui brûlait les entrailles, la faisait suffoquer. Son âme à l'agonie au même rythme que le corps de plus en plus faible et tremblant d'Adrian. Et elle le serrait si fort. Si désespérément qu'elle était presque certaine qu'elle arriverait à lui briser les os si c'était ce qu'elle voulait. Un paradoxe devant sa stature si imposante... Mais maintenant, il avait l'air si petit. Si vulnérable.
L'ancienne mutante devait être forte. Devait le garder réveillé le temps que les secours arrivent. Elle devait le sauver. Il ne devait pas rendre son dernier souffle. Elle ne s'en sortirait pas. Si il mourait, elle ne deviendrait plus qu'une coquille vide et sans vies. Sans vie, même si elle avait une bébé qui grandissait dans son ventre. Adrian, c'était son âme soeur, sa seule raison de vivre. Adrian, il était le seul qui comptait et jamais elle ne serait capable d'aller des enfants sans lui. Sans pleurer à chaque soir parce que son époux lui manquerait. Jamais elle ne pourrait refaire sa vie. Jamais elle ne s'en remettrait. Elle serait condamnée à souffrir pour le reste de ses jours et faire semblant que tout va bien pour le bien de ses enfants. Alors non, il était hors de question qu'il meurt. Jamais. Un immortel, voilà ce qu'il était. Dans son coeur, jamais il n'allait mourir, ça c'était une évidence. Il souffrait, elle souffrait. Le hurlement de douleur qui lâcha déchirant le coeur de sa femme. Elle voyait à son doigt l'anneau qui les unissaient l'un à l'autre. Preuve tangible de leur amour alors que de façon invisible, elle mourait à petit feu avec lui. Elle n'arrivait pas à retenir les larmes qui s'écoulaient de ses yeux même si elle s'efforçait de lui sourire pour le rassurer. La dernière chose qu'elle désirait c'était qu'il la voit démunie et désespérée.
Un sourire pour lui donner espoir là où il y en avait aucun. Elle le serra un peu plus fort quand il s'accrocha à son vêtement à son tour, leurs deux corps ne formant maintenant qu'une masse ensanglantée sur le sol. « Evie... Evie... E... » Il s'étrangla dans son propre sang qu'il toussa sur elle. Mais elle n'y fit pas attention. Tout ce qu'elle cherchait à faire était d'arrêter le saignement, l'empêcher de glisser dans les limbes avant que les secours arrivent. Elle était concentrée sur ses mots. Son prénom qu'il murmurait dans un dernier souffle... et le coeur de la brune qui hurlait à l'aide. D'une brûlure qui n'avait rien physique mais plus douloureuse que si on lui avait planté un couteau en pleine poitrine. « Je t'aime... Evie, je... J'suis désolé... pour tout... Je... Jeg... Jeg elsker deg... » Ils pleuraient tous les deux, les amants ensanglantés sur le salon de leur maison. « T'es tellement belle, Evie... T'es tellement belle... » Comment trouvait-il le moyen de la faire sourire encore alors qu'il était à l'article de la mort ? Il y avait bien que lui pour souligner sa beauté alors qu'il peinait à garder les yeux ouverts et ne pas s'abandonner aux mains de la mort. Parce que les seuls doigts qui avaient le droit de se poser sur lui, c'était les siens. À elle. La Faucheuse n'avait aucun droit sur lui et entrelacés ainsi, Evie espérait que le message allait passer. « Evie... pardonne-moi, pardonne-moi... » Non, elle refusait qu'il s'excuse. Ça ne voulait dire qu'une chose ; qu'il perdait sa bataille contre la mort.
Il n'avait pas le droit de s'excuser maintenant. Il n'avait pas besoin de le faire. Elle savait tout le mal qui le rongeait et ce n'était pas des excuses qu'elle voulait de lui. C'était lui qu'elle désirait. Tout simplement. Lui, bien vivant. Présent pour ce futur enfant qui grandissait dans son ventre se gonflant lentement. Elle le voyait mourir lentement entre ses bras et elle se mit à pleurer un peu plus, secouée d'un sanglot incontrôlable. « Promets-moi... promets-moi de... » Evie s'affola en le voyant fermer les yeux alors que sa respiration ralentissait dangereusement. « Adrian, NON ! Ouvre-les yeux, mon amour. OUVRE LES YEUX ! » Secouée de pleurs plus violents, hurlant pratiquement de détresse, elle enfouit son visage dans le creux du cou de grand blond, incapable de le regarder plus longtemps. Et même les yeux fermés, les larmes s'y échappaient au rythme de son coeur battant d'agonie. Il ne pouvait pas mourir, il n'avait pas le droit. L'univers ne pouvait pas leur faire ça. Pas après avoir passé tant de temps séparés seulement à cause de cette guerre ridicule entre mutants et chasseurs. Elle avait laissé ce conflit creuser un fossé entre eux, une distance les séparer mais jamais elle n'avait cessé de l'aimer et maintenant, elle n'aurait jamais l'occasion de le retrouver auprès d'elle. Et Aurora... elle n'arrivait pas à supporter l'idée que sa fille n'aurait plus de père. La gamine, complètement inconsciente de ce qui se passait dans le salon. Elle pleurait, la Blackwood, caressant le visage et les cheveux d'Adrian même s'il était à présent inconscient. « Reviens-moi, Adrian. J'peux pas. Je... Je peux pas vivre sans toi. » Elle continuait de lui murmurer quelques mots à l'oreille même s'il ne pouvait pas l'entendre lorsque soudain, elle pouvait deviner au loin des bruits de sirènes approcher. Puis des pas, et des paroles dans son dos.
Elle ne s'était pas retournée quand les secours étaient entrés, encore trop secouée par l'état dans lequel était plongé son époux. Impuissante, elle dû se séparer d'Adrian, lâcher son corps se vidant de toute vie pour laisser les ambulanciers tenter de le sauver. Un autre s'affairait à regarder son état à elle, mais Evie gardait le regard rivé sur son mari. « Adrian, s'il te plaît... S'il te plaît... » Un nouveau sanglot plus violent que les autres la secoua. Elle était clairement en état de choc, du moins, c'est ce qu'elle crut entendre l'homme qui essayait de l'aider à se relever lancer à ses collègues. Elle tremblait, pleurait, laissait tomber des râles d'agonie jusqu'à ce qu'elle tente un peu de se reprendre. Aurora. Elle devait aller chercher sa fille. Mais en même temps, elle ne pouvait pas détacher son regard d'Adrian que l'on mettait sur un brancard. Elle vit les secouristes l'emmener mais ses jambes à elle refusaient de se lever pour le suivre. Quand elle le vit disparaître par la porte d'entrée, elle se promit une chose ; s'il survivait, elle le reprendrait. Ne passerait plus aucune nuit sans s'endormir à ses côtés. L'urgentiste voulut l'amener avec lui à l'extérieur de la demeure mais Evelyn refusa. Aurora. Il restait encore sa fille à sauver. Innocente enfant à s'amuser dans la remise, inconsciente que son père était peut-être en train de rendre son dernier souffle dans une ambulance juste en face de la maison.
Inconsciente que sa mère, pleurait, tremblait, criait à l'idée qu'elle venait peut-être de perdre l'amour de sa vie. Son âme soeur.
— THE END —
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Sujet: Re: ≈ don't tear me down for all i need (adrian&evie)