Sujet: together we will live forever (EVIE) Mer 23 Mar 2016 - 12:50
together we will live forever
I'M FOREVER CHASING AFTER TIME, BUT EVERYBODY DIES, DIES. IF I COULD BUY FOREVER AT A PRICE, I WOULD BUY IT TWICE, TWICE. BUT IF THE EARTH ENDS IN FIRE AND THE SEAS ARE FROZEN IN TIME, THERE'LL BE JUST ONE SURVIVOR, THE MEMORY THAT I WAS YOURS AND YOU WERE MINE (ambiance).
Le silence régnait en maître dans les couloirs de l'hôpital. En pleine nuit, le personnel était limité, les lumières tamisées et les patients endormis. Le petit monde du milieu hospitalier était apaisé, au moins pour quelques heures, au moins aux étages supérieurs du bâtiment, loin du chaos des urgences et de l'accueil. Le calme était rare entre les murs de l'hôpital de Radcliff, alors chacun en profitait à sa façon. Les infirmières et les médecins profitaient de leur pause pour discuter autour d'un café, les patients savouraient un repos bien mérité et la douceur du sommeil, loin de tous les troubles ressentis lors de leur état conscient. Un tel lieu en pleine nuit, cela avait un petit quelque chose de particulier – d'étrange, réservé à ceux qui n'avaient d'autre choix que d'y passer les plus sombres heures de la journée. Et ces heures s'écoulaient lentement, minute après minute, seconde après seconde, le tic-tac régulier des horloges étant le seul à noter le temps qui passait. Pour beaucoup de personnes, patients, médecins et visiteurs confondus, vingt-quatre heures passées dans le bâtiment pouvaient sembler durer une éternité et le quitter était un véritable soulagement. L'air ne paraissait jamais aussi frais qu'après un séjour à l'hôpital, les petits détails insignifiants du quotidien prenaient du sens et de l'importance, l'on réalisait à quel point la vie était précieuse... L'hôpital, c'était ce lieu où la vie et la mort luttaient perpétuellement, se disputaient le sort des êtres qui y mettaient les pieds, solidifiaient ou détruisaient des familles... On y entendait plus de prières que dans une église, et les médecins y étaient vénérés comme des dieux. C'était un lieu différent de tous les autres, un lieu où l'on ne se rendait qu'en cas d'extrême nécessité... et d'où l'on ne ressortait parfois pas. Certains ne bénéficiaient que d'un aller simple.
Adrian n'avait jamais aimé les hôpitaux. Enfant déjà, il traînait les pieds lorsqu'il fallait y aller, et ne faisait que se plaindre une fois qu'il y était. Ça avait toujours été plus fort que lui, ce milieu l'angoissait, l'étouffait. La seule fois où il s'y était rendu de plein gré et plein de bonne volonté, ça avait été pour la naissance d'Aurora. Ce jour là et celui de son mariage avaient été les plus beaux de sa vie, rien n'avait encore surpassé les sentiments qui l'avaient envahi quand il avait tenu sa fille dans ses bras pour la première fois. Elle lui avait semblé si petite, minuscule et fragile, et elle s'était accrochée avec force à ses mèches blondes... La petite Aurora était bien loin de ses parents, endormie dans son lit d'appoint installé dans la chambre de sa tante Susan. L'hôpital, la maternité mise à part, ce n'était pas un endroit pour une petite fille. Adrian n'aurait pas aimé qu'elle s'y trouve, elle était bien mieux chez sa tante, préservée de tous les maux qui accablaient ses parents. Des maux qui se suivaient de près, comme si une malédiction avait subitement frappé le couple Blackwood. Comme si en dépit de tout l'amour qu'ils se portaient, ils n'étaient pas faits pour être heureux. Si le destin n'était pas un concept inventé de toutes pièces, alors c'était un enfoiré de première catégorie. C'était à croire qu'ils s'aimaient trop pour avoir le droit d'être heureux, comme s'il fallait qu'ils souffrent encore et encore et encore pour compenser. Sauf que les Blackwood, ils étaient coriaces. Jusqu'à ce que la mort nous sépare, ça ne prenait pas avec eux.
Il aurait dû mourir. Il aurait dû mourir, mais il n'en avait tout simplement pas eu envie. Merde à la médecine, merde au karma, merde à l'univers tout entier – pas question de laisser Evie seule au monde. Adrian s'était accroché, même après avoir sombré dans l'inconscience, un profond coma duquel il ne serait peut-être jamais sorti s'il n'avait pas autant de bonnes raisons de continuer à vivre. D'abord, il y avait Evelyn. Evie, il n'y avait pas de mots assez forts pour décrire ce qu'il ressentait pour elle, ce qu'il était prêt à faire pour elle. Puis il y avait Aurora, le dernier petit éclat d'innocence de son existence, la prunelle de ses yeux. Et ce bébé qui n'avait pas encore vu le jour... Alors il se foutait bien de savoir que son heure était venue, il n'était pas d'accord. Il avait mieux à faire que de remplir une boite six pieds sous terre. Mourir, c'était trop facile. Mais vivre... vivre, ça demandait du courage, de la persévérance. Et puisque le courage se mêlait à la folie, Adrian en avait à revendre en plus d'être un parfait entêté. Ça expliquait sans doute pourquoi il était encore en vie alors que ses blessures auraient pu lui être fatales, alors qu'il s'était vidé de son sang sur le parquet du salon et dans les bras de la femme de sa vie. Et puis de toute façon, s'il fallait qu'il choisisse une façon de rendre l'âme, autant que ce soit dans ses bras à elle. Mais ce n'était pas arrivé. Même perdu dans les méandres sombres de l'inconscience, il continuait à s'accrocher à cette petite lueur qui refusait de s'éteindre, à cette voix adorée qui résonnait dans son esprit embrumé. Evie, il ne l'aimait pas à en mourir, il l'aimait au point de lutter contre la Faucheuse pour elle. Ils n'étaient pas faits pour être séparés, ils étaient les deux moitiés d'une seule et même âme.
Le premier son qu'il perçut, avant d'avoir ouvert les yeux, fut le bip régulier des machines auxquelles il était relié et il eut l'impression que ça lui crevait les tympans. Puis il y eut les battements de son cœur qui semblaient résonner dans son crâne, sa respiration légèrement sifflante et celle de quelqu'un à côté de lui. Il fallut plusieurs minutes à Adrian pour retrouver ses esprits, et de longues secondes pour trouver la force d'ouvrir les yeux. Un voile flou recouvrait sa vision, il dut battre des paupières plusieurs fois pour s'en débarrasser et la première chose qu'il vit fut le plafond blanc de sa chambre. Lentement, ses membres s'éveillèrent à leur tour, il retrouva les sensations de son corps et surtout, la douleur atténuée par la morphine mais encore omniprésente. Tournant légèrement la tête sur le côté, il vit tous les appareils qui s'étaient chargés de le maintenir en vie pendant ses longues journées passées dans le coma – combien ? – et réalisa avec un certain agacement que des canules avaient été posées pour l'aider à respirer. À peine conscient, il avait déjà envie de foutre le camp, mais c'était sans compter sur les électrodes, perfusions et autres choses dont les noms lui échappaient auxquelles il était relié. Passé la compréhension de sa propre situation, il eut un petit sursaut qui envoyé une décharge électrique à travers tout son corps – où était Evie, sa précieuse Evie ? Adrian tourna la tête de l'autre côté et la trouva là, recroquevillée dans un fauteuil, la tête reposant sur l'accoudoir, les bras noués autour de son ventre et une couverture posée sur ses épaules. Même endormie, elle avait l'air épuisée, comme si elle avait passé des heures, peut-être même des journées entières, à le veiller. Si son visage portait encore la trace de quelques hématomes, elle semblait aller relativement bien et puisque son ventre était toujours rebondi, Adrian pensait pouvoir affirmer qu'elle n'avait pas perdu leur bébé.
Comme un parfait abruti, il tenta de se redresser et regretta cette idée après avoir lâché un petit grognement de douleur. Il remonta la main le long de son abdomen et cela lui suffit pour comprendre que ses entrailles avaient été comme retournées, et c'était sans prendre en compte la douleur de ses côtes cassées, fêlées – il n'en savait trop rien et pour le moment ça importait peu. La seule chose qu'il voulait c'était entendre la voix d'Evie. Alors il serra les dents et glissa doucement sur le matelas pour pouvoir tendre le bras et effleurer sa joue tiède, qu'il caressa avec tendresse malgré ses doigts tremblants jusqu'à ce qu'elle ouvre les yeux. Il afficha alors un sourire fatigué mais victorieux ; ils étaient en vie tous les deux, encore une fois ils avaient été plus forts que le reste du monde. « Hey toi... » Sa voix était rauque et cassée, il avait la gorge sèche. « Est-ce que... est-ce que tu vas bien ? » Sans doute était-ce parfaitement ridicule de lui demander à elle si elle allait bien, alors que c'était lui qui venait de sortir du coma. Mais quoi qu'il arrive, quoi qu'il lui arrive, Evie restait la seule chose qui importait réellement, et tant pis si elle le trouvait bête. Depuis le temps, n'avait-elle pas encore compris qu'il ne vivait que pour elle ?
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Jeu 28 Avr 2016 - 0:53
together we will live forever
— adrian & evelyn —
« i try to picture memories we made on these cold and lonely nights, sometimes it's hard to see your face. soon, my baby, when i return i swear we'll make up every moment to erase the morning sun. and i don't know what i'd do if i lost you. and what in the world would i do without you ? » w/ theshinytoys.
Voilà une semaine qu'elle vivait à l'hôpital. L'établissement était devenu sa deuxième demeure. Le seul endroit où elle voulait être. Aux côtés de son époux, plongé dans un sommeil de mort. Car même s'il avait l'air paisible, le coma duquel il était prisonnier la ramenait trop souvent à cette journée où elle avait cru le voir mourir dans ses bras. Tant qu'il ne serait pas réveillé, et ce même si les médecins le disaient hors de danger, elle n'allait jamais cesser de craindre de le voir rendre son dernier souffle à tout moment. Sa soeur s'inquiétait pour elle, Scarlett aussi mais heureusement, les deux rousses étaient là pour elle. Susan avait accepté de s'occuper d'Aurora pendant que la Blackwood s'éternisait au chevet de son époux. Puis après ce qui s'était passé dans leur maison en bordure de la ville, elle se disait que de voir Aurora avec sa soeur serait plus sûr. Loin d'elle et d'Adrian, Aurora pourrait avoir un semblant de vie normal, sans avoir à l'inquiéter instinctivement avec ce qui se passait dans la vie de ses parents. À chaque fois qu'Evelyn repensait à l'attaque, elle tremblait. Les maux de tête revenaient faire leur visite habituelle et elle n'en était débarrassée qu'une fois qu'elle trouvait sommeil.
Heureusement, depuis cette journée pleine de violence, son pouvoir ne s'était plus manifesté. Le vaccin semblait enfin faire son effet définitif. Elle osait espérer que plus jamais, elle n'allait causer d'accidents. Faire exploser la ville, avec Adrian et Aurora parmi ses habitants... elle ne se le pardonnerait jamais. Cette peur planait toujours au dessus de sa tête, tout comme celle de voir Adrian mourir sur ce lit d'hôpital. Des complications étaient si vite arrivées et elle savait que son époux ne se ménageait pas. Son corps était couvert de bleus et de plaies. Des cicatrices permanentes qui prouvait la violence des derniers mois et à quel point le jeune homme s'était laissé embarqué dans ce cercle vicieux. Une violence qui avait poussé l'ancienne mutante à le renvoyer de la maison - sans pour autant divorcer. Ça jamais, l'idée ne lui avait même pas traversé l'esprit. Elle l'aimait, l'aimerait toujours. Elle n'avait simplement pas pu accepter qu'il laisse plus de sang tâcher leur petit foyer. Surtout avec Aurora dans leur vie désormais. Maintenant, de le voir dans ce lit, couvert de tubes et de pansements, elle se disait que jamais elle n'avait eu plus tort. Jamais elle n'aurait dû le mettre à la porte. Elle aurait dû l'apaiser. Trouver un moyen de guérir son coeur meurtri par le deuil. Cependant, cela avait été difficile pour la brune qui avait elle-même dû se remettre de la mort d'Amelia. Puis de l'attaque qu'elle avait subi. Et une autre, puis une troisième.
Les tentatives sur sa vie allaient en se multipliant et pourtant c'était son époux qui était à l'article de la mort. Jamais elle ne pourrait se le pardonner. Peut-être que si elle ne l'avait pas obligé à quitter la maison... peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé. Peut-être. Elle ne pouvait savoir, elle n'était pas clairvoyante. Juste une épouse inquiète et malade d'amour pour le grand blond qu'elle ne lâchait pas d'une semelle à présent. Elle avalait les cafés un à la suite de l'autre, mangeait à peine sauf ce que Scarlett lui obligeait à avaler. Elle ne sortait pratiquement pas dehors de peur qu'il se réveille et qu'elle ne soit pas à ses côtés. Elle avait aussi été forcée d'aller à quelques rendez-vous pour sa grossesse et s'assurer que tout allait bien. C'était peut-être la seule bonne nouvelle qu'il y avait dans sa vie. Car de ce côté-là, et malgré l'agression sauvage des hunters, il n'y aurait aucune conséquence. Sauf si bien sûr, elle continuait à dépérir au chevet de son mari ainsi recroquevillée sur la petite chaise aux côtés du lit. « Hey toi... » Ce fut sa voix faible, venue d'un autre monde qui ramena Evie à la réalité. Perdue dans ses rêves, surtout des cauchemars en réalité, elle ouvrit lentement les yeux. Incertaine qu'elle venait bien d'entendre la voix d'Adrian, elle crut d'abord à un vilain tour de son esprit. Seulement, elle sentit bien vite la douce caresse de ses doigts sur sa joue, alors qu'elle avait le front appuyé sur son lit d'hôpital.
Ses grands yeux maintenant bien ouverts, elle se redressa lentement pour réaliser qu'Adrian était réveillé. « Est-ce que... est-ce que tu vas bien ? » Un sourire lumineux éclaira les lèvres d'Evie sans qu'elle n'ait à forcer. Même la fatigue qui l'enveloppait n'arrivait pas à effacer la joie qui illuminait ses traits fatigués. Il était réveillé. Enfin, elle pouvait plonger son regard dans ses iris bleus clairs et y voir la vie. Les seuls yeux qui arrivaient à faire battre son coeur simplement d'la façon dont il la regardait. Elle eut un petit rire exaspéré face à sa question. Même dans cet état, il trouvait le moyen de ne penser qu'à elle. Juste elle. Et bien, ça tombait bien car dans sa situation, elle ferait pareil. Aucune blessure, aucun état lamentable ne l'empêcherait de s'inquiéter pour cet homme qui obsédait ses pensées chaque seconde de ses jours éveillés et même jusque dans ses rêves les plus fous. Attrapant sa main et la serrant doucement entre ses doigts fins, elle resta ainsi quelques secondes à profiter de cette caresse si inespérée. « Ne t'inquiètes pas pour moi, l'important, c'est toi. Comment tu te sens ? » Après une semaine à le voir dans un état à deux doigts de la mort dans ce lit d'hôpital, jamais elle n'avait eu aussi peur de le perdre. Alors avant même qu'il puisse répondre quoi que ce soit, elle s'était dressée contre le lit et glissa ses doigts sur le contour de son visage.
Incapable de se retenir, elle vint déposer une centaine de baisers sur son visage. Sa joue, son front, sa pommette, son nez, le coin de sa bouche, puis ses lèvres. Doucement et frénétiquement. Cherchant à rattraper les quelques mois de séparation qu'elle leur avait imposé par une attaque de tendresse sur chaque parcelle de son doux visage qu'elle pouvait atteindre du bout des lèvres. « J'ai eu si peur, Adrian. Je t'aime. Je t'aime t'as aucune idée, je pouvais pas te perdre. Je pouvais pas... » Elle souriait à en avoir mal aux lèvres en même temps que ses yeux s'humidifiaient sous l'émotion qui l'envahissait. Elle avait déjà si hâte d'appeler sa soeur pour lui dire la bonne nouvelle. Et Scarlett aussi. Elle avait hâte qu'Aurora retrouve son père. Elle se retenait aussi de ne pas le serrer contre elle si fort à en briser ses côtes mais comme il était déjà hospitalisé, elle ne voulait pas tenter le destin. Submergée par l'émotion, elle en oubliait presque de le laisser respirer et d'assimiler son nouvel environnement. Mais c'était bien ce qui arrivait quand on se retrouvait devant un couple qui avait besoin de l'autre pour respirer. Adrian était son oxygène, ni plus ni moins et jamais cela n'avait été plus évident que maintenant. Avoir failli le perdre, c'était une claque au visage pour lui rappeler qu'elle ne pouvait pas vivre sans lui alors maintenant qu'il était réveillé, il se retrouvait avec une épouse des plus envahissantes sur le dos.
Dernière édition par Evelyn Blackwood le Ven 20 Mai 2016 - 19:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Mer 4 Mai 2016 - 22:38
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I'M FOREVER CHASING AFTER TIME, BUT EVERYBODY DIES, DIES. IF I COULD BUY FOREVER AT A PRICE, I WOULD BUY IT TWICE, TWICE. BUT IF THE EARTH ENDS IN FIRE AND THE SEAS ARE FROZEN IN TIME, THERE'LL BE JUST ONE SURVIVOR, THE MEMORY THAT I WAS YOURS AND YOU WERE MINE (ambiance).
Ce n'était pas la première fois qu'Adrian se réveillait dans un lit d'hôpital, Evie à son chevet. Il n'était pas toujours rentré d'Irak ou d'Afghanistan entier, mais c'était véritablement la première fois qu'il passait si près de la mort, dans une guerre d'un tout autre genre. Une guerre qu'il avait trop longtemps menée depuis le mauvais front, il ne s'en était rendu compte que lorsqu'il avait retrouvé des inconnus chez lui, braquant de leurs armes sa femme et sa fille. Il regrettait tellement son aveuglement, ses erreurs, tout ce qu'il avait pu dire et faire ces sept dernières années. Il avait eu de la chance qu'Evie accepte de rester à ses côtés malgré tout, alors qu'il était devenu un homme bien différent de celui qu'elle avait accepté d'épouser dix ans plus tôt. Elle s'était accrochée à lui, à eux, à leur mariage, à tout ce qu'ils avaient construit ensemble. Et tout ça, il avait manqué de le perdre à cause de la folie d'hommes qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Adrian battit des paupières longuement pour chasser le voile de flou qui recouvrait sa vision, et l'empêchait à son plus grand regret d'admirer complètement les traits délicats d'Evie. Combien de temps était-il resté inconscient, plongé dans un profond coma ? Combien d'heures avait-elle passé à son chevet, à le sangloter doucement et à le supplier de se réveiller ? Adrian soupira doucement, profitant des caresses de son épouse sur son visage, ce contact étant pour lui le plus rassurant d'entre tous. « Tu devrais pourtant savoir, depuis le temps, que m'inquiéter pour toi est ce que je fais de mieux. » Et ça ne changerait pas, jamais. Surtout pas après ce qui avait failli lui arriver. Adrian ne comprenait vraiment pas que l'on puisse vouloir s'en prendre à elle, la plus douce d'entre toutes. Il ne l'avait toujours connue qu'ainsi, délicate, attentionnée, aimante. Comment pouvait-on ne pas le voir ? Evie n'était pas une mutante, c'était un ange – son ange gardien. Sans elle, il n'était rien, il le savait depuis bien longtemps, mais ne s'en souvenait jamais aussi bien qu'à chaque fois qu'on tentait de la lui arracher. Et à chaque fois, ça le rendait dingue, il perdait le contrôle de ses actes et de ses émotions, devenait une bête sauvage et furieuse, obsédée par le besoin de la protéger.
Les baisers pressés d'Evie faisaient battre son cœur plus vite, Adrian glissa un bras autour de la jeune femme pour la serrer contre lui, peu lui importait la douleur qui irradiait son corps. « Evie... Je suis désolé... Fallait que je vous sauve, je pouvais pas les laisser vous faire du mal. Fallait que je vous sauve, à n'importe quel prix. Toi et la petite, vous êtes tout ce qui compte pour moi. Tout le reste peut aller se faire foutre... » Et les autres pouvaient aller au Diable. « Je t'aime, Evie. Sans toi, je pourrais pas vivre, j'arrive même pas à supporter d'être séparé de toi quelques jours... S'il t'était arrivé quelque chose, je n'aurais jamais pu me le pardonner. » Adrian ne regrettait pas une seule seconde d'avoir tué leurs agresseurs. Il avait fait ce qu'il avait eu à faire, ces morts là ne pèseraient certainement pas sur sa conscience. « Mais je l'avoue, me faire tirer dessus ne faisait pas vraiment partie de mon plan... » Un petit rire le secoua brièvement, avant qu'il ne grimace, ayant involontairement réveillé la douleur dans sa poitrine. Il réalisait tout juste qu'il ignorait l'étendue des dégâts, ignorait s'il garderait des séquelles de ses blessures. Au moins, il sentait tous ses membres et était capable de les bouger, c'était plutôt une bonne nouvelle. Il se soucierait de son propre état plus tard, il en aurait de toute façon bien le temps. Quelque chose lui disait qu'il n'était pas prêt de faire ses adieux à son lit d'hôpital, pas après n'être passé qu'à un cheveu de la mort. Autant dire que la perspective de passer des semaines alité ne l'enchantait pas, parce que cela voudrait dire qu'il devrait laisser Evie et Aurora seules – encore. Et après ce qu'il venait de leur arriver, il n'en était pas question. Si on ne le laissait pas sortir de l'hôpital, il devrait demander à des personnes de confiance de veiller sur elles, mais combien le feraient sans poser de questions ? Peut-être Joren. Peut-être Jim. Nathaniel, ce n'était même pas une option qu'il envisageait, parce que son aîné semblait avoir disparu de la circulation. Disparaître quand les autres Blackwood avaient besoin de lui, c'était du Nathaniel typique, Adrian n'était pas étonné. Simplement déçu, mais cela non plus n'était pas une nouveauté.
Sa main glissa le long de la taille d'Evie, et quand elle rencontra son ventre, le sourire d'Adrian se fana. « Tu es enceinte. » Et elle ne lui avait rien dit. Il n'était pas idiot, le calcul était vite fait, elle était tombée enceinte le jour où elle était passée chez lui pour y déposer Aurora, et que les choses avaient pris une tournure différente de celle qu'ils avaient envisagée. Depuis, il ne l'avait plus touchée et bon sang... ce qu'elle pouvait lui manquer. Avoir un second enfant, ils le voulaient tous les deux, mais les circonstances étaient loin d'être idéales, d'autant plus qu'Aurora était à peine sortie du berceau. Mais elle était enceinte, ils allaient être parents pour la seconde fois d'ici quelques mois et pour le moment, Adrian ne savait pas quoi en penser, c'était l'information de trop pour son esprit encore embrumé par le coma, la douleur et les médicaments. « T'as pas répondu à ma question, Evie... Est-ce que tu vas bien ? Le... le bébé ? Et Aurora ? » Il se rappelait sans mal des pleurs terrifiés de sa fille, de ses yeux rougis par les larmes et des tremblements de son petit corps. Elle aussi, il aurait aimé la serrer dans ses bras, la rassurer, lui dire que tout irait bien. Elle devait être avec Susan, ou peut-être avec Scarlett, loin de l'hôpital et si c'était pour le mieux, Adrian aurait voulu qu'elle soit là elle aussi. « Avec qui est-ce que tu restes, en ce moment ? » Et où ? Pour le jeune homme, il semblait évident qu'elle n'était pas retournée chez eux, pas alors qu'ils avaient laissé deux cadavres derrière eux, et une maison en ruines. Et c'était sans compter sur les terribles souvenirs qui étaient à présent associés au lieu, et qui ne les quitteraient plus jamais.
Adrian soupira une nouvelle fois, et lorsqu'il tenta péniblement de se redresser, un grognement de douleur lui échappa. Il avait l'impression qu'on retournait ses entrailles au moindre mouvement, et chaque respiration lui donnait l'impression que l'on enfonçait des milliers d'aiguilles dans ses poumons. Il détestait cette sensation d'impuissance, tout ce qu'il voulait c'était s'asseoir, mais son corps ne semblait pas décider à obtempérer. Rien de bien étonnant lorsque l'on sortait tout juste du coma, mais Adrian n'était pas connu pour sa grande patience. « Evie, je comprends pas... Pourquoi t'as pas utilisé ta mutation pour te défendre ? Je te reproche rien, c'est juste... Pourquoi ? » Il aurait accouru tout aussi vite, mais il ne comprenait pas pourquoi la jeune femme n'avait pas fait usage de son pouvoir pour les défendre, leur fille et elle. Si elle le voulait, elle pouvait être un millier de fois plus puissant que lui, alors pourquoi... ? Avait-elle été tétanisée par la peur ? Après tout, elle n'était pas habituée avec la violence comme il l'était. Ce qui était naturel pour lui ne l'était pas pour elle – et fort heureusement. Mais Adrian était étreint par une drôle d'impression, un mauvais pressentiment qui grandissait à mesure que le silence d'Evie s'allongeait.
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Ven 20 Mai 2016 - 5:21
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« i try to picture memories we made on these cold and lonely nights, sometimes it's hard to see your face. soon, my baby, when i return i swear we'll make up every moment to erase the morning sun. and i don't know what i'd do if i lost you. and what in the world would i do without you ? » w/ theshinytoys.
De le savoir enfin réveillé, Evie avait envie de pleurer. Elle avait envie de sourire, de remercier leur bonne étoile. Une semaine à le voir si immobile et sans vie dans un lit d'hôpital... elle avait sentit le désespoir la gagner bien plus que la fatigue de ne pas dormir dans un vrai lit la plupart du temps. Peut-être bien qu'elle avait été une mauvaise mère de laisser sa fille avec Susan tout ce temps mais la belle ne s'en préoccupait pas. Il n'y avait qu'Adrian qui comptait et qui plus est, elle savait qu'Aurora était entre d'excellentes mains. Elle pouvait donc se consacrer entièrement à veiller sur son époux. Peu importe la fatigue, peu importe la faim ou les maux de tête dû aux maux de tête qui l'accablaient depuis le vaccin, elle ne quittait pas son poste. C'était fait, c'était elle qui semblait être à l'armée, et investie d'une mission. Sauf qu'heureusement, Adrian avait ouvert les yeux. Il reprenait conscience et une nouvelle lueur d'espoir faisait battre le coeur trop longtemps comprimé de la belle. « Tu devrais pourtant savoir, depuis le temps, que m'inquiéter pour toi est ce que je fais de mieux. » Evie lui souriait bêtement, sachant très bien qu'elle ne pouvait pas argumenter avec cela. Ce qui était valable pour lui l'était tout autant pour elle et bientôt, elle le couvrit d'une pluie de baisers parsemés sur chacun de ses traits qu'elle pouvait atteindre en faisant bien attention de ne pas l'incommoder. Parfois, elle en oubliait que c'était un grand garçon et qu'il était plus imposant que la majorité des hommes. Il la serra bien vite dans ses bras même si elle perçut un petit grincement de douleur. Elle détestait qu'il se fasse mal ainsi mais elle savait que si elle s'indignait, il allait trouver un moyen de l'adoucir et de n'en faire toujours qu'à sa tête.
Elle était faible avec Adrian, et elle le savait. La seule fois qu'elle s'était montrée ferme, elle l'avait foutu à la porte et jamais il ne lui avait plus manqué. « Evie... Je suis désolé... Fallait que je vous sauve, je pouvais pas les laisser vous faire du mal. Fallait que je vous sauve, à n'importe quel prix. Toi et la petite, vous êtes tout ce qui compte pour moi. Tout le reste peut aller se faire foutre... Je t'aime, Evie. Sans toi, je pourrais pas vivre, j'arrive même pas à supporter d'être séparé de toi quelques jours... S'il t'était arrivé quelque chose, je n'aurais jamais pu me le pardonner. » La Blackwood comprit bien vite qu'il s'excusait surtout pour la violence qu'il avait fait déverser sur les chasseurs. Jamais elle n'avait vu Adrian dans cet état. Jamais elle n'avait eu à être témoin de sa violence. Pourtant, ça n'entâchait en rien l'image qu'elle avait de lui. « Mais je l'avoue, me faire tirer dessus ne faisait pas vraiment partie de mon plan... » Il essaya de faire de l'humour mais elle le vit bien vite serrer les mâchoires face à l'élancement qui déchirait son torse, là où elle devinait que la balle l'avait atteint. La brune posa sa main sur son épaule pour l'intimer à rester tranquille. De toute façon, même s'il était réveillé, elle ne comptait aller nulle part. « Il n' y a pas à t'excuser Adrian. Tu es en vie, c'est tout ce qui m'importe... Si tu étais mort... si tu étais mort, là t'aurais eu besoin de l'éternité pour te faire pardonner parce que je m'en serais jamais remise. » Elle marqua une pause pour venir déposer un doux baiser sur son front. « Je me fiche du passé. Je t'aime, Adrian, je t'adore. Rien peut changer ça. Pas même d'être séparée de toi pendant quelques mois. Pas même ce qui s'est passé à la maison. »
Elle s'arrêta alors qu'il passait la main sur son ventre, là où grandissait déjà leur futur enfant. Evie eut un sourire de sentir sa large main sur son ventre bien que le jeune homme, lui, avait l'air perturbé. « Tu es enceinte. » Elle passa la main dans les longs cheveux blonds de son mari avec tendresse, venant elle aussi mettre la main sur son ventre. « Oui... j'attendais le bon moment pour te le dire. » C'est à dire d'être certaine qu'elle ne perdrait pas l'enfant après l'agression du Griske et maintenant des deux autres hunters. Mais Scarlett était catégorique, elle se portait parfaitement bien... à croire que son petit corps chétif était plus résistant qu'il n'y paraissait. « T'as pas répondu à ma question, Evie... Est-ce que tu vas bien ? Le... le bébé ? Et Aurora ? Avec qui est-ce que tu restes, en ce moment ? » Tant de questions, Evie ne savait pas exactement par où commencer. Elle voulait rassurer son époux, le calmer et l'apaiser. Alors, elle lui sourit le plus tendrement du monde en posant son regard dans le sien. « Je vais bien, Adrian. Ne t'en fais pas pour moi, les médecins disent que je suis hors de danger, et le bébé aussi. Scarlett m'a tout de suite mise en congé maternité mais pour le reste, je me porte parfaitement bien. Aurora aussi va bien, les deux hommes ne lui ont pas fait de mal. Elle est avec ma soeur en ce moment, c'est là que nous vivons. Pour le moment. » Et elle ne croyait pas retourner à la maison. Jamais. Elle renfermait trop de mauvais souvenirs.
Pour le moment, elle allait donc se contenter de l'appartement de sa soeur. Alors qu'il s'inquiétait pour elles, c'était plutôt de lui qu'il devrait faire attention. Ce qu'il ne faisait pas, surtout quand il essaya de se redresser. Il était tellement têtu, Evie n'était même pas étonnée de le voir grincer à nouveau des dents quand il essaya visiblement de s'asseoir. Cependant, elle ne le laissa pas faire et s'installa sur le lit avec lui pour se rapprocher et le protéger du reste du monde de sa proximité rassurante. « Evie, je comprends pas... Pourquoi t'as pas utilisé ta mutation pour te défendre ? Je te reproche rien, c'est juste... Pourquoi ? » Cette question-là, la jeune femme en resta muette. Elle ne savait pas quoi lui répondre sans lui avouer la dure vérité. Elle avait eu peur que sa haine des mutants se transpose sur elle. Elle avait eu peur de le perdre alors, elle avait préféré se débarrasser de son pouvoir et éviter une telle situation. Lui éviter de choisir entre elle et sa guerre aux mutants. Cette question, elle la redoutait depuis une semaine et elle savait qu'Adrian n'était pas idiot. Il aurait remarqué que quelque chose clochait. Bien que son don avait réapparu soudainement et hors de contrôle, ça n'avait été que bref alors qu'en temps normal, elle aurait facilement put se défendre en faisant éclater la gueule des deux hunters par des décharges d'énergie pures. Tout ce qu'elle avait réussi à faire ce jour-là, c'était abîmer la maison des voisins. Elle se mordilla la lèvre, incertaine de vouloir tout lui raconter. Cependant, elle savait qu'elle allait devoir lui expliquer, et hors de question de lui mentir.
Le silence se prolongea et finalement, elle soupira et détourna les yeux pour éviter le regard clair de son époux. « Je... Je n'ai plus mon pouvoir. Je me suis vaccinée. » Elle se stoppa, déchirée par ce qu'elle était sur le point de lui avouer. Lentement, elle reporta son regard sur le visage d'Adrian, déchirée d'y lire l'incompréhension. « J'ai volé l'une de tes doses de NH25. J'avais... j'avais peur de te perdre. » Parce que j'étais une mutante et que tu te faisais un devoir de les chasser pour venger Amelia. Ça... elle n'arriva pas à l'articuler bien que son regard attristé en disant plus long que les mots. Elle ne voulait pas l'accabler de tout cela mais elle ne pouvait pas lui mentir. Elle ne pouvait plus garder ce secret. Elle se gardait bien cependant de lui parler des effets secondaires. Pas tout de suite, pas alors qu'il devait encaisser non seulement la nouvelle de sa grossesse mais aussi de sa vaccination. Elle savait que le sujet finirait par y arriver mais pour le moment, elle se contenta d'un... « Mais ce n'est pas grave. L'important c'est que tu es en vie. » Tentative plutôt maladroite d'essayer de changer de sujet, de le rassurer et de ne pas le faire culpabiliser. Parce ce qu'elle le connaissait parfaitement bien son Adrian. Il allait se sentir coupable du choix qu'elle avait fait. Et c'était la dernière chose qu'elle souhaitait. Il en avait déjà assez à supporter comme ça... Elle ne voulait pas qu'il ajoute sa vaccination au poids qu'elle devinait déjà sur ses épaules.
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Dim 19 Juin 2016 - 17:41
together we will live forever
I'M FOREVER CHASING AFTER TIME, BUT EVERYBODY DIES, DIES. IF I COULD BUY FOREVER AT A PRICE, I WOULD BUY IT TWICE, TWICE. BUT IF THE EARTH ENDS IN FIRE AND THE SEAS ARE FROZEN IN TIME, THERE'LL BE JUST ONE SURVIVOR, THE MEMORY THAT I WAS YOURS AND YOU WERE MINE (ambiance).
Evie et Aurora étaient en vie, mais l'impression d'avoir échoué ne quittait pas Adrian. Il aurait aimé leur épargner toute cette violence, toute cette peur... Il aurait aimé être là pour elles avant qu'Evie ne l'appelle à l'aide. S'il ne l'avait pas été, c'était parce qu'il avait laissé sa propre peine s'emparer de lui à tel point qu'il avait cru bon de se transformer en une espèce de justicier... A quoi cela lui avait-il servi, sinon à éloigner son épouse et leur fille de lui ? Evie avait eu peur de ce qu'il risquait de devenir, et elle avait eu raison. Il avait laissé ses envies de vengeance – il n'avait jamais été question de justice – s'emparer de lui, et à cause de cela il avait bien manqué de tout perdre. Evie, Aurora, leur bébé... Ce bébé dont il n'avait pas eu la moindre idée jusqu'à ce que ce salopard de chasseur lui balance une boite de vitamines prénatales à la figure. Evie était enceinte, et cela changeait beaucoup de choses. Elle était enceinte, et il n'avait pas été là pour elle. La culpabilité qui l'étranglait déjà resserra son emprise autour de sa gorge, comment avait-il pu être aveugle et stupide au point de ne pas le remarquer ? Si les choses avaient été différentes, il aurait probablement sauté de joie... Mais pour le moment, il était simplement inquiet pour la santé d'Evie. Sa main reposait sur le ventre légèrement rebondi de la jeune femme ; il comprenait à quel point ils étaient passés près de la catastrophe. « Dès que je serai sorti d'ici, je te promets que je nous trouverai un nouvel endroit où vivre. Tous les quatre. » Il n'était pas question de retourner vivre dans leur maison, ils ne seraient pas capable d'oublier ce qui y était arrivé, ce qui avait failli arriver. Tant pis si cela avait été chez eux depuis qu'ils étaient à Radcliff, à présent les murs étaient tâchés de sang et Adrian savait que ces tâches là ne partaient jamais complètement. « Tu remercieras Scarlett de prendre soin de toi à ma place... » Un sourire triste étira les lèvres d'Adrian. Un congé maternité dès le début de la grossesse ne lui paraissait nullement exagéré. Evie avait traversé suffisamment d'épreuves pour que ce soit mérité. Et une fois qu'il serait sorti de ce maudit lit d'hôpital, Adrian se promettait de prendre soin d'elle, soin d'eux, comme il aurait dû continuer à le faire, au lieu de chasser des fantômes.
Incapable de s'asseoir, Adrian baissa les bras et laissa Evie s'installer auprès de lui, et il passa un bras autour d'elle pour la serrer contre lui, son front posé contre le sien. Il vivait littéralement pour leurs étreintes, pour les moments de tendresse qu'ils partageaient depuis qu'ils étaient enfants. Il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il aurait pu faire s'il l'avait perdue. Il serait devenu complètement fou de douleur, aurait mis la ville à feu et à sang jusqu'à avoir fait la peau de tous les chasseurs s'y trouvant, ou d'en crever. Vivre sans Evie n'était pas pour Adrian une option envisageable, et ne l'avait jamais été. Elle faisait partie de lui, au même titre que tous ses organes vitaux – peut-être même lui était-elle plus essentielle. Et il avait manqué de la perdre. Cela avait eu sur lui le même effet qu'un électrochoc, il ne serait plus question de prendre des risques inutilement, sa place était auprès de sa famille et nulle part ailleurs. Cependant, une question le tracassait. Pourquoi Evie n'avait-elle pas usé de sa mutation pour se défendre ? Adrian savait sa femme peu encline à utiliser son don, et pourtant il aurait cru qu'elle n'hésiterait pas à le faire pour protéger leurs enfants. À sa place, il n'aurait pas hésité un seul instant... Et pourtant, Evie n'en avait rien fait. Et plus son silence durait, moins Adrian était à l'aise, devinant qu'elle lui avait caché quelque chose et que ses révélations seraient loin de lui plaire. Qu'avait-il encore fait ? De quel crime s'était-il rendu responsable, sans en avoir le moindre doute ? C'était à croire que la liste de ses méfaits était interminable, qu'il n'était définitivement pas capable de faire le bien autour de lui.
Il sut qu'il avait raison d'avoir des craintes lorsque la jeune femme détourna le regard. Et s'il était déjà pâle, il devint plus blême qu'un mort quand elle commença à parler. Parler pour lui expliquer qu'elle n'avait plus sa mutation, qu'elle s'était volontairement vaccinée en lui volant une dose de NH25. Elle la lui avait volée, parce qu'elle avait eu peur de le perdre. Une jolie façon de lui dire qu'elle avait craint qu'il ne finisse par se retourner contre elle. Et elle osait lui dire que "ce n'était pas grave" ? Elle avait sacrifié une partie d'elle-même à cause de lui, et ce n'était "pas grave" ? Adrian secoua la tête, horrifié. « Non, Evie, ce n'est pas... Ce n'est pas rien, c'est... » Les mots lui manquaient. Comment justifier cet acte de désespoir ? Une fois de plus, tout était de sa faute et il n'y avait rien qu'il ne puisse faire pour changer le passé. Il mesurait pleinement la gravité de ses actions, leur impact sur ses proches et tout particulièrement sur sa femme. Pour lui, c'était comme si Evie s'était mutilée pour lui plaire, pour ne pas devenir l'une de ces choses qu'il haïssait. Elle avait eu peur de lui, peur de ce qu'il pourrait lui faire s'il en arrivait à la considérer comme une mutante qu'il fallait éliminer. « Jamais j'aurais pu... Jamais je pourrais te faire de mal, Evie. Encore moins te détester parce que tu es mutante, je... Je croyais que tu le savais, pourtant... » Ça lui crevait le cœur de constater qu'il avait changé au point qu'Evie puisse avoir des doutes sur ses sentiments pour elle. « Je t'aime plus que tout au monde, Evie. Et ça, ça ne changera jamais... Je suis désolée désolée... T'imagines même pas à quel point... » Cela faisait des années qu'il la faisait souffrir. Des années qu'elle acceptait de souffrir pour lui, alors qu'elle aurait pu décider qu'il n'en valait pas la peine, décider de vivre sa vie loin de lui. Il l'aurait mérité, après tout. Mais elle n'en avait rien fait, elle avait obéit aux commandements du mariage ; pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.
« T'aurais pas dû faire ça à cause de moi. » Si elle avait voulu se vacciner parce qu'elle en ressentait le besoin, il l'aurait laissée faire. Mais elle ne l'avait pas fait parce que son don était une contrainte personnelle, elle l'avait fait par crainte de le perdre. « Bon sang, Evie... Les effets secondaires de cette merde sont parfois tellement dangereux... Tu en as eu ? Tu en as ? » Il avait utilisé le NH25 à assez de reprises pour le savoir. Vacciner pour ne pas tuer, c'était un choix qu'il avait fait, mais il savait que le vaccin pouvait avoir des effets néfastes pour l'organisme. Surtout un organisme aussi fragile que le sien... Est-ce que quelqu'un avait été là pour elle lorsque c'était arrivé ? Susan ? Scarlett ? N'importe qui ? Il n'en savait rien, et ça lui rendait malade. Et au final, ça ne changeait rien, Evie s'était vaccinée et il n'existait aucun antidote. « Depuis... Depuis quand est-ce que tu n'as plus ta mutation ? » Un an, un mois, une semaine ? Quelle que soit sa réponse, Adrian n'avait rien vu. Il n'avait rien vu, trop aveuglé par sa propre colère, et à présent la culpabilité le rongeait.
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Lun 29 Aoû 2016 - 4:36
together we will live forever
— adrian & evelyn —
« i try to picture memories we made on these cold and lonely nights, sometimes it's hard to see your face. soon, my baby, when i return i swear we'll make up every moment to erase the morning sun. and i don't know what i'd do if i lost you. and what in the world would i do without you ? » w/ theshinytoys.
La vérité venait de tomber. Elle ne pouvait plus faire marche arrière. Elle était toujours honteuse de sa décision, regrettait les effets secondaires dévastateurs mais elle ne pouvait pas revenir dans le passé. C'était chose faite, elle ne pouvait pas reprendre le venin qui coulait dans ses veines. La révélation sembla déranger Adrian plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle n'avait pas pensé qu'il pourrait se sentir responsable d'un geste qu'ELLE avait décidé de commettre. Elle voulait tant qu'il cesse de s'en faire tant pour elle. Mais c'était Adrian. C'était pratiquement écrit dans son ADN d'être toujours inquiet de ce qu'elle pouvait vivre, subir. Évidemment qu'il allait se sentir responsable du vaccin, c'était le sien, c'était pour lui qu'elle avait supprimé son pouvoir. Tout de suite, elle regrettait. Elle regrettait absolument tout et sentait son coeur se comprimer dans sa poitrine devant le regard abattu que lui lançait son époux. « Je ne te reconnaissais plus... j'ai cru... j'ai cru que ce serait plus simple si je n'étais plus mutante. Adrian... ce n'est pas de ta faute, tu m'entends, c'était MA décision... dans l'espoir que tout redevienne comme avant sans histoires de chasseurs et de mutants. » Elle n'avait jamais eu peur qu'il se retourne contre elle, elle savait qu'il se tuerait bien avant de lever la main sur elle. Ce n'était pas ce qui l'avait poussé à faire une telle chose. Elle n'avait simplement pas voulu que son statut de mutante les éloignent tous les deux. Inconsciemment, ou d'une quelconque façon. Elle n'avait pas voulu que le destin les forcent à se retrouver dans des camps ennemis. Il aurait choisi la belle, elle le savait, il aurait abandonné les chasseurs si cela voulait dire se retrouver en conflit avec elle mais ce n'était pas une situation qu'elle avait désiré rencontrer tout simplement. Et sans son pouvoir, sans sa nature extraordinaire, personne n'allait pouvoir les opposer. Jamais.
Le regard sérieux et profondément ancré dans le sien qu'elle portait vers lui était des plus sincères. Elle ne voulait pas qu'il culpabilise. Elle ne voulait pas qu'il se sente responsable. Cependant... le pire restait à venir... « Je savais pour les effets secondaires. Je me disais que je pourrais passer par dessus. J'ai des maux de tête intenses et... des tremblements. Mais ce n'est pas le pire. » Elle frissonnait à penser au moment de faire exploser tout autour d'elle au moment où elle avait croisé le Griske. Quand elle avait endommagé la maison des voisins aussi. Les maux de têtes, les tremblements, elle pouvait faire avec... mais d'être un danger pour ceux qu'elle aimait, c'était la pire des conditions. Toute sa vie, elle s'était assurée de garder ses émotions en contrôle. De ne pas laisser la joie soudaine ou la colère l'envahir. D'un calme rassurant, et attitude posée, cela lui avait permis de garder son pouvoir sous contrôle. Mais avec ce vaccin, aucune discipline et même la plus grande volonté du monde ne pouvait pas la sauver de voir tout exploser autour d'elle. « Parfois, mon pouvoir revient. Incontrôlable, dangereux. J'ai tellement peur de faire mal à Aurora à cause de ça. Tu te souviens le fou qui m'a attaqué ? » Et tranché les veines au passage... « J'ai failli le tuer d'une explosion énergétique. » Un détail qu'elle n'avait jamais mentionné et l’explication pour laquelle le monstre s'en était pris à l'agneau. Et avait la chance incroyable que la brune avait, il avait fallu que la première fois où son don revenait pour lui jouer des mauvais tours, c'était le soir où elle rencontrait un hunter au sourire carnassier. Elle n'avait jamais voulu faire de mal à cet inconnu qui s'avérait aujourd'hui le monstre caché sous son lit à chaque instant du jour et de la nuit.
Un monstre dont elle espérait qu'Adrian les avaient débarrassé. Evie n'était pas de nature violente mais dans un cas comme ce fou... peut-être... peut-être que c'était la meilleure solution. « Le pire... le pire de toute cette histoire c'est que je n'ai pas pu te protéger, ni Aurora. Avec mon pouvoir, j'aurais pu... Tu ne serais pas dans cet état. » S'il croyait être le seul à commettre des erreurs, le seul à être brisé de ce couple, il se trompait. Evie, elle pouvait voir comment il la regardait ; comme si elle était une sainte, la déesse qui régnait sur son univers, sans défaut aucun. Irréprochable. Pourtant, elle était humaine et elle aussi pouvait laisser tomber des mots comme « Tout est de ma faute. » de temps à autre, ce qu'elle fit doucement, en baissant la tête pour l'enfouir au creux du cou du jeune homme. Elle avait besoin de lui, de sa chaleur. Sentir sa présence contre elle bien qu'elle s'assurait de ne pas brusquer ses blessures encore dangereusement fraîches.
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Sujet: Re: together we will live forever (EVIE) Dim 25 Sep 2016 - 17:13
together we will live forever
I'M FOREVER CHASING AFTER TIME, BUT EVERYBODY DIES, DIES. IF I COULD BUY FOREVER AT A PRICE, I WOULD BUY IT TWICE, TWICE. BUT IF THE EARTH ENDS IN FIRE AND THE SEAS ARE FROZEN IN TIME, THERE'LL BE JUST ONE SURVIVOR, THE MEMORY THAT I WAS YOURS AND YOU WERE MINE (ambiance).
La pilule avait du mal à passer. Adrian ne pouvait tout simplement pas accepter qu'Evie se soit volontairement séparée d'une partie d'elle-même pour lui – non, à cause de lui. Il avait pourtant cru que c'était évident, jamais il ne toucherait à un seul de ses cheveux. Il avait toujours su qu'elle était mutante, et il avait tout de même choisi de l'aimer, l'épouser. Avait-il changé à ce point pour qu'elle décide de s'injecter le poison qu'était le NH25, dans l'espoir que tout redevienne comme avant ? Il avait pourtant cru... De toute évidence, il s'était trompé. Il avait cru avoir touché le fond quand Evie l'avait mis à la porte de chez eux, mais cette confession, c'était pire que tout. Il ne se sentait pas coupable, c'était pire que ça. Il avait honte, terriblement honte, d'avoir imposé tout ça à sa famille. Il regrettait tout, à commencer par le jour où il avait été assez stupide pour suivre Nathaniel dans sa quête de vengeance. Après ça, ça avait été la dégringolade et la vie de la famille Blackwood était devenue un véritable enfer. Il aurait été facile pour Adrian de tout mettre sur le dos de son frère, mais ça n'aurait pas été juste. Il était le seul responsable de ses actes et des décisions qu'il avait prises, il n'avait personne d'autre à blâmer que lui-même. « Non... Non, Evie... » Elle pourrait lui répéter un millier de fois que ce n'était pas de sa faute, ça ne l'empêcherait en rien de culpabiliser. Car même si Evie avait pris la décision seule, elle l'avait prise à cause de ce qu'il était devenu. Alors, c'était de sa faute à lui, et il ne pourrait jamais se le pardonner.
Adrian connaissait bien les effets secondaires du NH25, et c'était ce qui l'inquiétait le plus. Imaginer Evie souffrir des pires d'entre eux, c'était plus que sa conscience ne pouvait en supporter. Adrian ne détestait rien de plus que de voir Evie souffrante, et pour n'importe quelle raison. Même quand elle avait donné naissance à Aurora, ses hurlements de douleur avaient failli le rendre dingue. Et là, de savoir qu'elle avait souffert tout ce temps, seule... C'était trop pour lui, il avait envie de disparaître sous ses draps d'hôpital comme un enfant. Mais il n'en avait pas le droit, parce que ce qu'Evie avait fait, elle l'avait fait pour lui et leur famille, alors il se devait de l'écouter jusqu'au bout. « Bon sang, Evie... Est-ce que... Est-ce que tu as vu un médecin, pour tout ça ? Ne serait-ce que Scarlett ? » Il refusait de croire qu'elle ait pu accepter de souffrir en silence, rien que pour garder le secret, ne pas l'inquiéter. Adrian soupira longuement, les paupières closes. Il repensait à l'Alaska avec amertume ; tout était si simple lorsqu'ils étaient plus jeunes. Il avait cru que sa carrière militaire était l'enfer, il avait été loin de se douter que leur futur serait si compliqué, si sombre. Il maudissait le jour où on avait offert à Amelia un travail dans cette foutue ville – c'était de là que tout était parti. Sans ça, elle ne serait pas morte, il ne serait pas allé en prison pour l'avoir vengée, il ne serait pas devenu Hunter, Evie ne se serait pas vaccinée... « Evie. Ce n'était pas de ta faute. Ce type qui t'a agressée, c'était un dingue, un fou furieux. Que t'aies perdu le contrôle à cause de lui... T'as failli le tuer, et c'est tant mieux. » Si elle avait eu le contrôle total de ses pouvoirs ce soir là, peut-être aurait-elle pu se défendre correctement. Là aussi, tout ce qu'il avait pu faire, c'était la venger. Là encore, il avait eu un train de retard. Heureusement que le soir où elle l'avait appelé, il était arrivé à temps. Tout ce qui leur était arrivé... Ça avait créé un Effet Papillon, qui l'avait empêché d'être directement auprès de sa femme et sa fille lorsqu'elles avaient eu le plus besoin de lui. Et Evie se reprocher de ne pas avoir été capable de les protéger. C'était le monde à l'envers.
« Evie, arrête. Ça n'a jamais été à toi de me protéger, c'est et ce sera toujours ma responsabilité. C'est moi qui ai merdé, pas toi. Tout ce que t'as fait, tu l'as fait pour notre famille. T'as absolument rien à te reprocher. » Et à ce sujet, il était catégorique. Ce n'était pas de sa faute à elle, elle était la seule à avoir agi en adulte responsable ces cinq dernières années. Lui il avait enchaîné connerie après connerie, et il avait littéralement fallu qu'il passe à un cheveu de la mort pour réaliser à quel point il avait été stupide. Un nouveau soupir s'échappa d'entre ses lèvres pincées – c'était un véritable dialogue de sourds. Peut-être qu'en fin de compte, ce n'était ni de la faute d'Evie, ni de la sienne, mais ils continueraient tous les deux à vouloir assumer l'entière responsabilité de ce qui était arrivé. « T'inquiète pas. Ça va aller maintenant, je te le promets. » Malgré la douleur qui secouait tous ses membre, il enlaça Evie lorsqu'elle vint se blottir contre lui. Du mieux qu'il le put, il se décala sur son lit d'hôpital afin qu'elle ait assez de place pour venir s'allonger à côté de lui. « Ça va aller, Evie. On va rentrer chez nous, et tout rentrera dans l'ordre. » C'était tout ce qu'il voulait à présent, rentrer chez eux et reprendre une vie normale, une vie loin de la violence. Mais pour cela, il aurait fallu qu'ils quittent Radcliff. Définitivement.