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 (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss

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Isolde Saddler
Isolde Saddler

ADMIN - master of evolution
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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss   (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss - Page 2 Icon_minitimeDim 13 Sep 2015 - 19:17

No matter where I sleep You are haunting me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There's nothing that I'd take back But it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout. I breath out loud You bleed, we crawl like animals But when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes Dancing on my chest No matter where I sleep You are haunting me. But I'm already there, I'm already there Wherever there is you I will be there too — silhouettes.

Isolde aurait voulu pouvoir changer le point de vu de Cesare sur le monde. Elle aurait voulu qu’il la comprenne et peut-être qu’il finisse par accepter ses choix, parce que ça aurait simplifié tellement de choses. Mais elle ne pouvait pas, c’était impossible et il était certainement temps qu’elle s’en rende compte. C’était un fossé qui s’était creusé entre eux deux. A une époque pourtant, elle avait cru qu’ils avaient tellement de choses en commun, qu’ils pourraient encore en avoir d’autres encore. Elle avait cru en eux. Maintenant, il n’y avait plus vraiment d’eux. Ils s’éloignaient de l’autre un peu plus chaque jour et il n’y avait probablement rien qui puisse changer ça. Il y avait ce bébé pourtant, c’était le leur. Le fruit de leur amour passé, mais elle doutait que ça vienne changer quelque chose à leur histoire. C’était trop tard peut-être. Ils avaient trop attendu avant de mettre les choses au clair et le temps qui s’était écoulé n’avait rien de bon à leur apporter. Tout ce qu’il y avait pu avoir entre eux était terminé. Il n’y avait plus rien à sauver et sans doute qu’elle perdait un temps précieux en lui courant après au beau milieu de cette fête foraine. Mais au moins, ils auront eu l’occasion de mettre des mots sur les non-dits et peut-être que ça les aiderait à passer à autre chose. Bien qu’elle ait parfois tendance à douter que ça puisse véritablement être possible. Cesare était ancré en elle bien plus qu’elle ne l’aurait voulu, bien plus qu’elle ne voulait bien l’admettre.

« Nan, c’est pas comme ça que je pense Cesare. » Elle leva les yeux au ciel. Non, elle ne trouvait pas ça normal de devoir tuer quelqu’un, encore moins le père de Cesare. Elle ne voulait pas ça. C’était les hunters qui avaient choisi de les pousser sur cette voie. Les chasseurs qu’elle avait tués jusqu’à présent, elle les avait tués pour sauver sa peau. Mais non, contrairement à ce qu’on pouvait penser, elle ne partait pas le soir à la traque des hunters pour tuer le premier qui lui tombait sous la main. Certains le faisait, sans doute et elle ne trouvait même pas la force de les blâmer. Pour un chasseur de tués, combien de mutants innocents on sauvait ? Ce n’était pas les mutants qui avaient choisi cette situation, c’était les hunters qui leur avaient imposés, c’était la guerre et malheureusement, on ne faisait pas la guerre avec des bouquets de roses. « Ce que je fais aussi, c’est sauver des personnes en danger, leur offrir un refuge, leur donner une chance de pouvoir se défendre contre ceux qui veulent les tuer. On est pas juste des terroristes qui s’éclatent à tout faire exploser. Notre combat ne s’arrête pas à quelques bâtiments réduits en cendres. » Ce n’était que la face visible de l’iceberg, ces explosions qui faisaient parler d’elles, ces explosions qui rappelaient aussi bien aux hunters qu’aux mutants qu’ils étaient là et qu’ils étaient prêts à se battre. « Et oui, j’apprendrai à ma fille à se battre, parce que j’ai pas envie de retrouver son corps au fond d’un fossé. Y a une différence entre apprendre à se défendre et apprendre à tuer.» Elle n’avait pas l’intention d’apprendre à son enfant à tuer, elle ne voulait pas en faire une machine de guerre, elle voulait la protéger et il n’y avait pas de mal à ça. Les hunters, c’était différent, ils apprenaient à leurs enfants à devenir des hunters, ça impliquait forcément faire d’eux des tueurs. Ce n’était pas ses plans. « Alors laisse pas ton passé définir qui tu es ! Tout le monde peut changer, même la pire ordure peut changer ! » Du moment qu’il n’avait pas de grave problèmes psychologique, sinon là ça pouvait devenir compliqué, mais elle était presque sûre que Cesare n’avait pas de grave troubles mentaux. « J’crois pas qu’on vienne au monde complètement défini, on peut toujours changer. » C’était l’une des caractéristiques de l’être humain d’après elle et pas besoin de se noyer dans les cours de philosophie pour en arriver à penser comme ça. Pour elle, changer c’était possible. D’autant plus quand on n’était pas d’accord avec son passé, avec les choses qu’on avait pu faire. « Et je sais très bien qu’un jour je finirai par payer les conséquences de mes actes. » Mais elle s’en fichait. Ça valait mieux de mourir au combat que de mourir en se tournant les pouces dans un coin ou après avoir passé sa vie à fuir et à se cacher. S’il fallait qu’elle se fasse prendre un jour, elle se battrait jusqu’au bout, elle garderait la tête haute jusqu’au bout. Elle croyait en son combat et ce n’était pas Cesare qui allait la faire changer d’avis. « Bien-sûr que c’est un choix ! Ils ont décidés de s’appeler Hunters ! Le nom parle de lui-même ! » Les chasseurs qu’ils chassent le caribou ou le mutant, ils avaient bien fait le choix de traquer et de tuer sa victime. Tuer était la finalité logique qu’ils avaient choisi d’appliquer. « C’était ta famille. Pourquoi tu utilises le passé ? Peut-être que j’ai raison et que tu as fini par comprendre que t’avais le choix. » Il avait été manipulé par sa famille, certes, mais est-ce qu’il n’avait pas réussi à s’en sortir maintenant ? Il l’avait dit lui-même, c’était sa famille. Le choix du passé n’était peut-être pas un hasard. Elle voulait que ce ne soit pas un hasard. Elle voulait tellement qu’il arrête de se comporter comme les abrutis qui lui servaient de parents et qu’il choisisse sa propre voie, parce que chasser le mutant ce n’était pas juste. « On fait tous des choses débiles. L’admettre c’est déjà un début je suppose. » Il fallait croire que les choses stupides qu’elle faisait avaient plus d’importance que celles que lui il avait pu faire parce qu’il en revenait toujours au même point. L’explosion de la mairie. Personne n’était mort, il y avait eu quelques blessés, mais rien de catastrophique, alors pas la peine d’en faire un drame. « J’ai tué personne. J’crois que c’est quand même une différence notable entre les hunters et moi. Je fais exploser un bâtiment vide, quand eux ils mettent le feu à une baraque avec une famille d’humains à l’intérieur. Je leur offre une protection Cesare ! On sauve des gens, on soigne leurs plaies, on leur offre un toit, on leur rapporte à manger ! On les oblige pas à se battre, on est prêts à se battre pour eux ! » Insurgency ce n’était pas juste ce qu’on pouvait voir, c’était bien plus que ça. Ils avaient tout un château, des chambres pour ceux qui ne voulaient pas ou qui ne pouvaient pas rentrer chez eux. C’était un groupe qui fonctionnait au delà des actions qu’ils pouvaient mener. « Y a des moments où on peut pas sauver des gens sans faire un peu de casse à côté. Les bâtiments, ça se reconstruit. » La mairie, elle finirait par renaitre de ses cendres, le laboratoire aussi, ce n’était pas un problème. Les bâtiments s’en remettraient, ce n’était pas le cas de la famille que les hunters avaient brûlée vifs. « Mais dans le fond, c’est pas vraiment utile de sauver des gens en sachant que dès qu’ils mettront le pied dehors, ils se feront abattre. On ne gagnera pas la guerre en restant en planqués comme des rats. » La guerre ne s’achèverait que lorsqu’une des deux armées seraient réduite à néant. Elle n’avait jamais tué pour d’autres raisons que pour se défendre, mais elle savait que ça allait devoir changer.

Ils étaient deux points de vus opposés, deux forces qui n’étaient pas compatibles et pourtant, elle ne s’était jamais sentie aussi bien que lorsqu’elle avait pu se réfugier dans ses bras. Ça semblait remonter à des années plus tôt. Pourtant ce qu’étaient que quelques mois, de trop longs mois, trop épuisants. Ce qu’ils avaient été appartenait au passé maintenant, aussi dur que ça puisse être, il fallait passer à autre chose, puisque jamais ils ne retrouveraient ça. Pourtant, encore maintenant, la blonde aurait voulu trouver refuge dans les bras de Cesare. Pouvoir souffler quelques instants, pouvoir oublier ses responsabilités le temps d’une étreinte. Mais elle ne pouvait pas. La main qu’il posa contre sa joue la fit frissonner. « Et bien, chaque fois que j’aurais l’impression d’être en danger, je regarderai dans mon dos si j’te vois pas, caché dans l’ombre. Comme batman. » Elle sourit légèrement, ce n’était qu’une plaisanterie, parce qu’il ne serait pas toujours là. Il ne pourrait pas. Il ne la sauverait pas à tous les coups. « Je demanderai jamais à personne de tuer quelqu’un pour moi. » Ce n’était pas non plus l’idée d’insurgency. Elle ne donnait à personne l’ordre d’abattre quelqu’un pour lui faire plaisir. Celui qu’elle voulait vraiment mort de toute façon, c’était Thaddeus et elle voulait avoir le plaisir de le tuer de ses propres mains, même si ça devait être la dernière chose qu’elle ferait de sa vie. « Tu vois peut-être que le meilleur de moi alors, parce que j’ai toujours été du genre à taper dans le tas. Mais t’as raison, garde juste le meilleur. C’est mieux. Je suppose. » C’était ce qu’elle s’efforçait de faire à chaque fois qu’elle pensait à lui, parce qu’elle ne voulait pas qu’il soit celui qui ait tué ses amis, comme il ne voulait pas qu’elle soit celle qui avait monté Insurgency. Elle soupira légèrement, en regardant Cesare s’éloigner une nouvelle fois. Elle aurait dû le laisser partir cette fois et pourtant, elle s’en sentait incapable. Elle avait cette envie qui lui tordait les tripes et à laquelle elle se sentait trop faible pour résister. A chaque nouveau pas qu’elle faisait, elle sentait une pression lui écraser la poitrine. Elle soupira à nouveau avant de passer rapidement ses mains contre des joues pour essuyer les quelques larmes qui avaient fini par couler contre ses joues, même si elle avait lutté avec force pour les retenir. Elle le pouvait pas rester en place. Elle prit son courage à deux mains pour se mettre à courir derrière lui, rattrapant la distance qui les séparait pour lui attraper le bras afin qu’il s’arrête et se retourne vers elle. Elle était stupide. Mais il y avait des choses comme ça, contre lesquelles il était particulièrement difficile de lutter. Elle ne lâcha pas son bras, s’y accrochant alors qu’elle se dressait sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Quelques secondes qui la projetèrent dans un passé qu’elle aurait voulu pouvoir revivre. Quelques secondes pendant lesquelles, il n’y avait plus de mutants, plus de hunters, plus d’insurgency, juste eux deux et c’était parfait comme ça. Mais elle fini par lâcher ses lèvres retombant sur ses pieds. « Tu vois, on fait tous des choses débiles. » Que ce soit débile, elle s’en fichait en cet instant, elle en avait eu envie et elle pouvait toujours se défendre en disant qu’elle était enceinte, qu’elle résistait difficilement à ses envies, mais la vérité c’était, qu’au fond d’elle, elle n’avait pas envie de passer à autre chose. Elle voulait rester avec lui, malgré leur différence et les conflits qui pouvaient les opposer. Elle voulait rester à ses côtés parce que tout semblait plus simple comme ça, mais ce n’était qu’une illusion, après tout, l’amour rendrait aveugle et ça en était bien là la preuve.

Spoiler:
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss   (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss - Page 2 Icon_minitimeMar 15 Sep 2015 - 23:09


and the cries from the strangers out at night
in the dark and i'm right on the middle mark, i'm just in the tier of everything that rides below the surface. and i'm short of the others dreams of being golden. and on top, it's not what you painted in my head there's so much there instead of all the colors that i saw. we all are living in a dream but life ain't what it seems. and all these sorrows i have seen, they lead me to believe that everything's a mess w/isolde saddler & cesare demaggio.

Des fantômes continuaient de vivre dans le sillage de Cesare ; ils le pourchassaient inlassablement, éveillé ou endormi, leur présence ravivée par les événements récents. La façon dont le monde avait changé à ses yeux, le rappel des conséquences de ses actes, les petites piques envoyées par Isolde à chaque fois que leurs chemins se croisaient – Cesare, jetant un œil hasardeux sur les dossiers amassés par ses parents, ceux qu’il avait réussi à piquer juste avant d’être déshonoré à leurs yeux. Il avait cru avoir réussi à les mettre derrière lui ; les visages de son passé, ceux qu’il avait tués, ceux qu’il avait vu agoniser de bien des manières différentes. Le chaos de Radcliff n’était pas un cas isolé au milieu d’un monde en paix : les chasseurs frappaient partout – les DeMaggio eux-mêmes, avaient frappé partout. Et dans tout cela, c’était l’enfance, la conscience, l’âme du fils prodigue qui avait été sacrifiée. Rares étaient les choses qu’il connaissait, finalement, sur ce qui avait poussé son père sur le chemin de la chasse : il savait que l’héritage chasseur de sa famille remontait plus loin encore que son paternel – au moins jusqu’à son grand-père. Mais qu’est-ce qui avait bien pu déclencher tout cela ? Des décennies et des générations de malheur. Lui, Aria, leur cousine, leurs parents ; tous des produits fabriqués par la survivance d’une haine à l’état pur : bien loin des sentiments qu’Ekrem avait vendus à ses enfants à leurs débuts – jamais ils n’avaient sauvé le monde. Personne n’avait sauvé Skylar ; ils l’avaient simplement bannie de leur existence, d’une bien cruelle façon, la faisant passer pour morte plutôt que d’envisager l’acceptation. Ce qu’Isolde avait réussi à faire, l’effet qu’elle avait eu sur lui – il avait parfois cru que c’était un genre de magie, un baume capable de panser ses plaies, une boussole pour l’orienter sur un chemin obscur sur lequel il s’était perdu depuis bien trop longtemps déjà. Le Destin avait bien été cruel à son égard : le faire devenir un transmutant vingt ans trop tard, avec ces dizaines de vies pesant sur sa conscience, et une aversion profondément ancrée dans sa chair. Parce qu’il avait été un DeMaggio, et qu’aucun DeMaggio digne de ce nom ne pouvait s’acoquiner d’un dégénéré – alors en devenir un. Il y avait bien des vies, que Cesare avait enviées, dans un coin de son esprit, parfois sans même s’en rendre compte : peut-être bien la vie de la blonde avait été l’une de celles-ci, quand bien même elle serait incapable de voir ce qu’il lui envierait. Elle avait perdu ses deux parents. Il avait encore les siens. Le problème était bien plus profond, bien plus compliqué que tout cela : que donnerait-il, lui, pour ne jamais avoir eu ses géniteurs ? Cruelle façon de voir les choses ; et pourtant, peut-être bien que sa vie aurait été plus facile, de cette façon-là. Seul. Seul ; il avait parfois trouvé cela compliqué à vivre, d’être complètement paumé, livré à ses seuls instincts pour s’en sortir. Aujourd’hui, la solitude était devenue sa compagnie favorite, le silence pesant que lui imposait l’absence des uns et des autres. Isolde et ses reproches. Aria et ses autres reproches. Les autres et le gigantesque fossé qu’il avait franchi, quelque part dans sa vie, entre l’existence de chasseur, et l’errance dans laquelle il se noyait désormais.

Qu’était-il ? Avait-il seulement fait un choix ? Oui, peut-être que Cesare préférait aujourd’hui crever que de s’ajouter sur les mains des quantités de sang innocent ; l’usure, sans doute – l’effet claquant d’années passées à être un bon soldat presque sans aucune capacité à raisonner. Il savait bien que là était son tort, et que ce ne serait sans doute pas un prétexte, le jour où il affronterait quelque justice que ce soit, sortie d’ici ou d’ailleurs. Il ne croyait pas au Paradis – ni même en Dieu, alors à quoi bon ? Les jugements se faisaient ici, à la bouche de sa cadette. A la bouche de la blonde en face de lui. Non, elle ne comprenait pas. Ils ne comprenaient pas ; la triste réalité qu’ils fuyaient en de grandes enjambées : aucun n’était apte à comprendre le monde de l’autre, quand bien même la jeune femme nageait en plein dans celui qui avait fait de l’enfant né Cesare DeMaggio, un tueur de masses. Il le savait, tout autant qu’elle fuyait cette réalité ; et les conséquences de cette déferlante de haine ne seraient que des cendres, du sang, des victimes collatérales, amassées dans l’indifférence la plus totale. « Arrête Isolde, arrête. Me dis pas que c’est pas comme ça que tu penses alors que c’est exactement c’que t’as dit y’a deux minutes et demi. T’as passé les dernières minutes à essayer d’me faire croire que c’était normal de faire exploser la ville parce que les chasseurs l’ont cherché ! » et qu’est-ce qu’il pouvait faire, pour lui faire voir les choses ? Qu’est-ce qu’il pouvait faire pour empêcher Isolde de devenir une bombe nucléaire qui détruirait irrémédiablement plus de vies que ce qu’elle imaginait ?! Il avait beau retourner le problème dans tous les sens, aucune réponse ne venait à lui pour simplifier les choses – et les mots seuls ne suffisaient pas. Il n’y avait que l’expérience, furieuse justicière, qui pointait son nez bien trop tard, avec cette putain de conscience – la vérité, qui viendrait fracturer le petit monde bien construit de la blonde, alors même qu’elle n’aura fini par amasser que des cadavres dans son sillage. Certainement pas ceux de ses ennemis – ceux des habituelles victimes de la guerre, les pions que les uns et les autres bougeaient à leur guise. Ce soir, demain – dans dix ans, la réalité reviendrait bien vite frapper la transmutante : ce n’était pourtant pas ce qu’il voulait. Pas pour elle. Toute aveugle qu’elle était, cela semblait pourtant une cause vaine, brasser du vent : Isolde était dévorée par cette cause sortie de nulle part. Qui avait bien pu la pousser à faire ça ? A devenir un bras armé dans une guerre qui la dépassait tellement ?! La haine se mêla brutalement à tous les autres sentiments qui combattaient brutalement en Cesare – la haine pour l’idiot qui avait décidé d’utiliser Isolde d’une quelconque manière pour justifier ce qu’il se passait, aujourd’hui à Radcliff. De la même manière que l’animosité des DeMaggio à l’égard des dégénérés avait détruit la vie de Cesare, le schéma allait se répéter sur la génération future. Qu’il le veuille ou non. A cause d’Isolde ; Isolde, celle qu’il aurait cru ne jamais voir tomber dans ce cercle vicieux.

L’agacement le fit souffler bruyamment en réponse aux paroles de sa vis-à-vis ; y avait-il, une différence entre se défendre et tuer ? Quelque part, dans les lignes de conduite du monde des chasseurs, il était question de défendre l’humanité d’un fléau nouveau. Ils tuaient, pourtant. Est-ce que sa fille – leur fille allait devenir une tueuse, alors ?! Il ne pouvait pas l’accepter, il ne voulait pas l’accepter ; et dire que depuis des jours déjà, Cesare avait embrassé le devoir de s’éloigner d’Isolde et de la vie grandissant en elle pour ne jamais transformer leur futur en ce qu’il avait connu, lui. Etait-ce déjà trop tard ? Il ne voulait pas le croire ; Isolde ne pouvait pas nuire à sa fille tout autant qu’Ekrem avait nui à ses progénitures. Impossible. Jamais. « C’est qui, qui dit où est la différence entre se défendre et tuer ?! Elle est où la différence entre tuer quelqu’un qui t’attaque en premier et tuer pour rien ? Si t’oses croire que c’est pas tout autant des êtres humains que ta fille va tuer à cause de toi, t’as dépassé tous les niveaux de connerie possibles et imaginables. » il se rapprocha d’Isolde à nouveau, alimenté par le sentiment de tourner en rond, encore et encore, sur les mêmes débats, les mêmes paroles qu’elle contredisait d’une phrase à l’autre. « Mon passé, c’est mon passé. Et tu sais quoi ?! T’as un sacré toupet de dire ça, toi ! Toi qui t’es lancée dans une mission suicide/meurtre A CAUSE de ton passé ! Ouais, les gens changent : j’connais une fille, qui étais prête à voir le meilleur de moi, qui m’a aidé à voir les choses enfin de la bonne manière – cette même fille, qui maintenant s’est lancée en pleine guerre sans même avoir la moindre idée de c’que sa bonne cause va dev’nir ! Et si même la pire ordure peut changer, alors pourquoi tu veux tuer Lancaster, hein ?! Lui c’est l’exception, c’est ça ? Tu choisis aussi les exceptions, p’tètre ? » et à nouveau, il avait envie de la secouer, de la supplier, de lui hurler dessus ; pourquoi est-ce que rien de ce qu’il disait ne pouvait avoir le moindre écho dans l’esprit d’Isolde ? « Nan, Isolde, justement, non ! Tu sais pas c’que ça fait, de payer les conséquences de ses choix ! Tu crois que j’parle de prison ?! Que j’parle d’un procès ou même du fait de crever ?! » il avait tellement d’autres inquiétudes pour elle ; la guerre, pure et dure – tuer, de la pire manière qui soit ; tout ça, ça amenait un tout autre genre de justice à laquelle elle n’avait jamais été confrontée. Cette justice qui différenciait les vrais monstres, sans âme ni conscience, des gens comme elle ; des gens qui avaient quelque chose. Une lumière en eux, quelque chose que ce qu’elle faisait allait étouffer à petit feu – et ça, il ne pouvait pas l’accepter. « Tu veux que j’te supplie, Isolde, c’est ça ? J’t’en supplie, fais pas ça. J’sais qui tu es, j’sais que tu veux sauver les autres, les transmutants et que tu veux qu’ils aient un monde juste. C’est pas c’que tu leur donneras en agissant comme t’as commencé à le faire, là ! Tu commences par exploser des bâtiments, mais ça s’arrête où ?! Elle est où la limite ? Tu crois que le premier DeMaggio serait fier de c’qu’on est devenus ? » il voulait croire que non ; que tout avait déraillé avec le temps, que le problème était devenu plus important, plus destructeur au fil des générations. Et que certains de ses ancêtres, quelque part, se retournaient dans leur tombe à l’idée de ce qu’était leur nom désormais. Mort. Détresse. Trahison. Meurtre. « J’t’ai dit que tu savais rien, et j’remercierai jamais assez qui tu veux pour ça… Parce que tu sais pas, non. Tu sais pas c’qui fait qui j’suis. C’que ça fait de tuer des gens ; dans n’importe quelle condition. Tu s’ras jamais mieux que les hunters si tu fais comme eux… et t’as pas idée de c’que ça fait, de plonger dans les ténèbres comme celles que j’ai connues. » et elle avait été celle qui avait plongé dans les abysses juste pour l’en sortir, au-dessus de tout ça, tellement meilleure que tout ce qu’il avait connu dans sa vie. Même sa sœur, sa petite sœur, ce bébé qu’il avait tenu dans ses bras quelques jours après sa naissance ; était une tueuse, son âme entachée par le sang de dizaines de victimes. Isolde était mieux qu’eux, mieux que lui. Mieux que les hunters. Il serait prêt à tout, tout ce qui était possible, impossible et imaginable, pour inverser cette tendance, la noirceur qui grignotait peu à peu la jeune femme. « Tu peux trouver une solution, j’sais que tu peux. On peut trouver une solution, si tu veux. Mais y’a des choses, que tu peux pas effacer. » il en connaissait un rayon, sur ce genres de choses, des estafilades sur le trait net d’une destinée. La limite entre le bien et le mal. Plier les lois.

Etait-il seulement la bonne personne, pour tenter de secourir Isolde des ténèbres ? Bien souvent, face à la jeune femme, à ses reproches, ou même avant qu’elle ne sache ce qu’il était en réalité, il avait porté en lui le sentiment d’être les ténèbres. Un de ces démons desquels la blonde aurait dû se tenir éloignée au possible – maintes fois pourtant, tout autant qu’ils étaient différents, tout autant qu’ils étaient incompatibles dans la construction de leur destinée, Cesare s’était retrouvé incapable de la laisser derrière lui. Incapable de laisser tomber. Même quand elle le détestait. Même quand elle le chassait de son existence. Contre vents et marées, une vieille tragédie ressortie aux temps modernes : seraient-ils ceux qu’ils étaient, si ce n’était pas si compliqué ? La vie normale d’un gamin lambda avait glissé entre les doigts du fils DeMaggio depuis bien longtemps déjà. Son choix – presque son seul choix, ç’avait été Isolde. Il avait été destructeur, sans doute ; il avait ruiné des vies par dizaines. Isolde avait toujours été la chose claire, nette dans cette tempête – était-il égoïste, de ne pas vouloir que cela change ? De ne pas vouloir la perdre ? Pas après tout ça, lui répétait inlassablement le palpitant entre ses côtes. « J’vois pas le meilleur en toi, Isolde. J’sais ce que c’est, un tueur. Et j’sais que tu seras jamais comme ça, j’te laisserai pas devenir comme ça. » une promesse, quand bien même elle pouvait prendre ces mots pour des murmures échangés au détour d’une fête foraine, un décor bien grotesque pour leurs règlements de compte. Pour se regarder dans le blanc des yeux, renouer avec un passé qui leur avait semblé s’être envolé dans l’oubli : ils étaient pourtant toujours là, ce Cesare, cette Isolde, capables de lire entre les lignes. Capables de frissonner sous un même contact ; deux parts d’une seule âme, qui, à défaut de se fuir, s’entrechoquaient avec force – à grands coups de larmes, comme celles dont il vit le reflet, droit dans les yeux d’Isolde, ses prunelles si cristallines dans lesquelles il avait cru voir tout le monde à sa disposition. Il avait été si bon, le temps où il avait cru que tout aurait pu être facile – enfin. La nostalgie n’était pas de ces sentiments qu’il trainait aisément, aussi, peut-être lâchement, préféra-t-il fuir leur entrevue, ces derniers mots semés entre eux ; l’espoir que quelque chose ait fait écho dans les entrailles de la transmutante. Fuyait-il les conséquences de ses mots ? Les conséquences de ses actes ? L’envie irrépressible de ne plus jamais s’éloigner ? Le devoir de débarrasser la jeune femme de tous les démons qui menaçaient de l’engloutir droit vers la route de l’Enfer ? Il était encore perdu, semant quelques pas entre eux, lorsque la main d’Isolde le retint – avec une certaine douceur, cette saveur d’antan, l’arôme des jours perdus. L’illusion qu’ils les retrouvaient, au moment où ses lèvres savourèrent le goût d’autrefois – serait-il un jour capable d’oublier, à quoi ressemblaient les baisers d’Isolde ? Les impressions qu’il éveilla, revinrent comme une électricité, l’animant à nouveau, au moment où il laissa glisser une main sur la joue de la blonde, l’autre trouvant une prise au creux de ses reins, mue par le désir de la rapprocher de lui, la sentir contre lui, comme quand le monde avait tourné rond. Un vague retour en arrière, une bribe de ce qu’ils avaient perdu – peut-être – jusqu’à ce qu’elle ne brise leur baiser, explosant l’illusion en petits morceaux, pour un retour à la réalité bien cruel. L’explosion avait toujours eu lieu, quelque chose ne ressemblait plus à autrefois. Et oui, c’était débile. Débile, comme le doigt qu’il laissa s’égarer à nouveau, dessinant les contours de la mâchoire d’Isolde, juste sous la lumière de quelques éclats de vie, à quelques pas de là. « Ouais... » reconnut-il, presque d’un air absent : et, peut-être pour rétablir l’équilibre de leurs erreurs, il aurait dû la relâcher, enfin, la laisser partir. Etait-ce un adieu ? Curieusement, il avait l’impression que ce baiser en avait eu les arômes. Etait-ce autre chose ? Cesare savait simplement, qu’il aurait pu passer des heures, à trouver les mèches blondes de sa chevelure, pour y glisser le bout de ses doigts : seraient-ils capables, de trouver une quelconque consolation silencieuse, ici et maintenant ? Le DeMaggio l’espérait, priait pour saisir la force de disparaître, dans une pseudo-étreinte avec Isolde. L’aimer, rendait pourtant, l’acte de partir si difficile. « T’es tellement débile. » reconnut-il, dans un ricanement amer ; débile parce qu’elle avait rendu tout plus compliqué tout à coup. Partir, rester. L’un et l’autre lui semblaient tout autant impossibles désormais. Son existence avait pourtant été faite de choix difficiles : il avait été construit et éduqué pour connaître ça. Avec elle, tout était différent.
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Isolde Saddler
Isolde Saddler

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SUR TH DEPUIS : 15/02/2015
MessageSujet: Re: (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss   (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss - Page 2 Icon_minitimeMer 16 Sep 2015 - 17:27

No matter where I sleep You are haunting me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There's nothing that I'd take back But it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout. I breath out loud You bleed, we crawl like animals But when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes Dancing on my chest No matter where I sleep You are haunting me. But I'm already there, I'm already there Wherever there is you I will be there too — silhouettes.

Ils auraient au moins le mérite d’avoir essayé de se comprendre, d’échanger le fond de leurs pensées. Même si, au final ce serait un échec et qu’ils ne partiraient pas de cette fête foraine en ayant retrouvé ce qu’ils avaient eu dans le passé. Cette chose qui les avait unis pendant quelques mois et qu’ils avaient perdue à présent. C’était fini maintenant qu’ils étaient sur deux longueurs complètement différentes. Ils avaient choisi une qui leur était propre et ni l’un ni l’autre n’arrivait à pousser l’autre à le rejoindre. C’était terminé et elle le savait depuis un moment. Mais elle avait continué à s’accrocher aux brides de leur passé commun, parce que, malgré le mal que Cesare avait fait, il avait été la seule personne qui lui restait quand Anthea était morte. Elle aurait voulu pouvoir s’accrocher encore plus, maintenant qu’elle savait qu’il ne l’avait pas fait que dans un élan de psychopathe, qu’au fond, un jour elle pourrait se retrouver dans une situation semblable et elle choisirait de la même façon que lui. Mais, c’était à peine si elle savait à quoi s’accrocher à présent. Peut-être qu’il était temps de lâcher prise et pour de bon cette fois, parce que dans le fond, c’était peine perdue. Ils ne se comprenaient pas, dès qu’ils s’adressaient la parole c’était pour se disputer, c’était comme ça aujourd’hui, ça le sera toujours demain et il n’y avait rien qu’ils puissent faire pour arranger les choses. Il était hors de question pour Isolde de lui donner raison, elle croyait en ce qu’elle faisait et elle n’allait pas abandonné simplement parce que lui, il ne comprenait pas. C’était un combat qu’elle avait choisi de mener jusqu’au bout, qu’importaient les conséquences. Elle connaissait les risques qu’elle prenait et elle les assumait. C’était déjà trop tard pour faire marche arrière et de toute façon, elle n’en avait pas envie.

Elle soupira, tout ça n’avait ni queue ni tête, elle aurait dû le laisser partir pour mettre un terme à cette conversation. Ils ne s’en sortiraient jamais. Qu’importaient les mots qu’ils pouvaient utiliser, qu’importaient les efforts qu’ils pouvaient faire, jamais ça ne ferait avancer les choses entre eux deux. Elle n’aurait plus de voix à la fin de la soirée et les choses en seraient toujours au même point. Elle savait ce qu’elle avait dit et surtout, elle savait très bien comment elle voyait les choses. C’était lui qui ne voulait pas comprendre et face à ça elle était impuissante et fatiguée. Ça n’avait aucun intérêt de continuer de dans sens. « J’ai dit que j’aurais aimé pouvoir faire les choses différemment. J’sais bien que c’est pas la logique des choses. Mais y a un moment où on est obligés de riposter ! » C’était ce qu’elle faisait, parce que laisser les transmutants se faire massacrer sans réagir, ce n’était pas normal. Ce n’était pas normal d’en arriver là, c’était certain. Mais il le fallait et elle ne le faisait pas de gaieté de cœur simplement parce qu’elle adorait faire exploser des bâtiments. Elle le faisait parce qu’il fallait faire quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. Elle avait choisi de tenter quelque chose pour montrer aux hunters que ce n’était plus possible de rester là à rien faire pendant qu’ils massacraient des gens. Mais ce n’était pas normal d’en arriver là. Ça n’aurait pas dû être elle qui choisisse d’agir comme elle l’avait fait. Il aurait fallu que ce soit le gouvernement, les autorités, mais si ce n’était pas elle qui bougeait, ce ne serait personne. Peut-être que Cesare aurait préféré que ce soit quelqu’un d’autre, mais personne n’avait vraiment bougé le petit doigt avant qu’elle se décide à faire sauter la mairie. Personne, même pas uprising. Juste elle qui en avait marre de rester les bras croisés face à ce système qui n’avait plus aucun sens. C’était ce que devenait le monde qui l’avait poussée à agir comme ça et maintenant qu’elle s’était engagée dans ce combat elle ne pouvait pas et elle ne voulait pas revenir en arrière. Si elle pouvait sauver quelques transmutants alors c’était un combat qui en valait la peine. Si elle pouvait inciter des gens à se rebeller contre les hunters plutôt qu’à se cacher comme des rats, c’était déjà une victoire. Elle savait qu’Insurgency en valait la peine et il n’y avait rien dans les propos de Cesare qui pourrait la faire changer d’avis.

Elle leva les yeux au ciel, exaspérée, tout comme lui. Pourquoi est-ce qu’il ne voulait pas voir le danger du monde dans lequel ils vivaient, ou alors est-ce qu’il pensait vraiment qu’il y avait un moyen d’y échapper ? Elle pouvait se cacher, on la retrouverait, elle pouvoir fuir, on la retrouverait. Et ce n’était pas une vie. Elle n’allait pas passer sa vie planquée Dieu seul savait où simplement parce que ça semblait plus juste que de buter un type voulant la tuer. C’était presque comme si elle était la méchante de l’histoire. Elle n’avait jamais rien demandé à personne pourtant. Elle n’avait rien fait de mal avant qu’un hunter débarque dans son hôtel et essaie de la tuer. Qu’il tue son père parce qu’il essayait de la protéger. Combien de fois est-ce qu’elle serait morte, tuée par un hunter si elle n’avait pas apprit à se défendre ? C’était ça le quotidien des mutants, lutter pour survivre. Ils pouvaient bien ne rien demander à personne et essayer de faire leurs vies tranquillement dans leur coin, ça ne changeait rien aux yeux des hunters. « Du coup p’t’être que j’aurais mieux fait d’avorter, ça lui aurait évité de vivre un certain nombre d’années avant de se faire descendre en sortant de la boulangerie ! C’est pas de ma faute à moi si le monde est pourris, mais faut bien faire avec, faut survivre et on survit pas si on sait pas comment se défendre contre ces timbrés. » L’innocence, c’était bien beau, mais ça n’allait sauver personne. C’était bien les mutants innocents qui tombaient les premiers, parce qu’ils étaient des cibles faciles, parce qu’ils avaient peur et qu’ils ne savaient pas résister. Tout le monde méritait d’avoir une chance de savoir se défendre si on leur tombait dessus sinon quoi ? On s’assoie gentiment à leurs pieds en attendant qu’ils nous tirent une balle dans la tête ; ou pire, puisqu’ils aimaient faire souffrir. Ce n’était pas envisageable. Ce n’était pas comme ça qu’elle finirait, ce n’était pas comme ça que sa fille finirait. « J’suis pas celle qui a besoin de laisser son passé pourri derrière elle ! Et ma cause, qu’elle te plaise ou non est forcément meilleure que de rester à rien foutre pendant que les notre se font tuer. Qu’est-ce que je devrais faire hein ? Fermer les yeux sur ce qui se passe dehors ? Comme les trois quarts de la population mondiale ? Attendre qu’on frappe chez moi pour le descendre pour ce que je suis ? La fille que t’as rencontré y a quelques mois, elle était déjà pas d’accord avec ça ! Ça n’a pas changé, tout ce qui a changé c’est le nombre de morts d’accumulant. Des cadavres, encore et encore et personne qui fait rien. Pourquoi est-ce qu’y a personne qui fait rien ? Pourquoi est-ce qu’on laisse les hunters tuer des gens en faisant comme si c’était normal ? Pourquoi est-ce qu’il a fallu que je fasse exploser un building pour que les gens commencent à vouloir faire quelque chose ? » Trop de questions auxquelles elle n’avait pas de réponses, mais Cesare lui, il semblait qu’il avait réponse à tout, alors, elle l’écoutait qu’il vienne lui dire pourquoi sa cause était si pourrie et que le reste du monde était si normal comme il était. « Parce que tant que Lancaster continuera à vivre, on risquera d’entendre parler de familles brûlées vives aux infos. C’type est allé trop loin. » Il n’y avait pas de retour en arrière possible pour un type pareil. Il y avait quelque chose au fond du regard de Cesare qui lui permettait de dire qu’il y avait encore du bon quelque part en lui, elle y avait toujours cru. Mais Lancaster, il n’y avait bien que le mal au fond de ses prunelles. Rien n’arrêterait ce type à part la mort. « J’en ai rien à foutre des conséquences, j’peux plus rester les bras croisés à regarder ce monde s’effondrer et mes voisins crever pour de la merde. » C’était ce qui était en train de se passer jour après jour et elle en avait marre. Les conséquences, elle le accepterait, mais au moins, elle aurait la fierté de s’être battue. « Vaut mieux vivre debout que de mourir à genoux, c’bien ce qu’on dit non ? » C’était sa vision des choses, qu’elle partageait avec ceux qui dans l’histoire avaient décidé d’agir pour changer les choses. « Arrête de me faire passer pour la méchante de l’histoire. J’ai l’impression d’être le diable en personne parce que j’ai fais explosé une putain de mairie et un labo de merde. C’est eux qu’il faut blâmer. Pas moi ! Des limites, j’en ai ! Jvais pas m’amuser à aller torturer des hunters pour le plaisir ou pour trouver un vaccin anti-connerie ! Jvais pas aller brûler une famille d’innocents pour leur faire porter le chapeau. Jvais pas demandé à faire construire des murs en ville pour les empêcher de se mêler à la population comme s’ils étaient porteurs d’une maladie mortelle et contagieuse. Mais jvais me battre pour sauver ma peau et pour ceux qui ont besoin d’aide. » Des limites, eux ils n’en avaient pas c’était certain et pourtant ce n’était pas contre eux à qui Cesare venait faire tous les reproches du monde. « Jsais ce que ça fait de tuer quelqu’un Cesare. Jsais ce que ça fait de sentir une nuque se briser entre mes doigts. Va pas croire que j’ai jamais fait ça, juste pour pouvoir continuer à m’idéaliser d’un côté et me faire passer pour un monstre de l’autre. » Elle avait bien été obligée d’en tuer des chasseurs, parce que c’était eux ou elle, parce que ça valait mieux que de laisser quelqu’un comme Mikael les torturer. Il fallait que Cesare choisisse, soit elle était la Isolde toute gentille qui n’avait jamais tué personne, soit elle était le monstre qui faisait explosé des bâtiments. Elle ne pouvait pas être les deux à la fois. « J’ai déjà trouvé une solution et j’essaie ardemment de faire en sorte que ça ne se termine pas en bain de sang. Parce que c’est pas ce que je veux. J’vais essayer autant que je peux. J’ai recadré des transmutants qui voulait faire pire que tout ce que j’ai fais jusqu’à présent. J’fais tout ce que je peux pour éviter le pire. Mais ça ne dépend pas que de moi. » Ce qu’elle voulait c’était un monde en paix, mais il y avait les hunters, toujours à leur poste pour que les choses se transforment en cauchemars. « Tu vois, cette fête foraine, elle a lieu tous les ans à Radcliff, j’viens ici depuis que je suis toute petite, j’aime cette fête. J’regarde les enfants qui s’amusent et qui rigolent et c’est comme un petit cocon de paix. Chaque année en venant ici, j’oubliais le reste, les disputes, les tracas, c’était comme si les problèmes ne comptaient. C’était mon petit lieu de paix. Jvais rien faire ce soir, parce que je veux pas être celle qui viendra briser ce cocon. Mais y aura forcément quelque chose et si c’est pas moi, ce sera probablement les hunters. Parce que les p’tits cocons de paix eux, ça les intéresse pas. Eux ils s’en fichent. Pas moi. » L’issue du combat ne dépendait pas d’elle. C’était les hunters qui avaient les cartes en mains et eux qui décidaient de foutre en l’air une petite fête foraine. Ou toute tentative qu’Insurgency pourrait mettre en place pour faire les choses autrement. « Qu’importe mes solutions ou celles qu’on pourrait trouver ensemble. Ce sera toujours eux qui choisiront l’issue de cette guerre. » Parce que c’étaient eux qui frappaient en premiers, toujours. Si c’était dans le sang que ça devait se terminer, ce serait parce qu’ils l’auraient choisi. Pas elle, elle ne faisait que répondre après tout et ce n’était plus que sa patience qui était mise à rude épreuve aujourd’hui. On récolte ce qu’on sème, alors il fallait bien à un moment riposter contre les hunters, s’ils continuaient comme ça, il faudrait bien. Et ils continueraient comme ça. « Mais si jamais un jour tu trouves une solution, je suis prête à écouter. » Parce que c’était ça aussi Insurgency, un groupe qui cherchait des solutions ensemble et bien souvent ils s’accordaient sur un point : il fallait empêcher les hunters ne continuer à les massacrer. Comment faire, c’était une question qui passait de nombreuses lèvres, mais offrir une réponse correcte était compliquée.

Personne n’empêcherait pas le pire d’arriver, ni lui, ni elle. Les seuls qui en étaient encore capables, c’était les hunters, mais eux, ils n’arrêteraient jamais rien alors c’était trop tard pour essayer de la protéger, trop tard pour lui faire une promesse qu’il ne pourrait jamais tenir. « Bonne chance alors. » Elle n’y croyait pas elle. Parce qu’elle voyait le monde s’effondrer et qu’elle avait sa propre vision des choses. Parce qu’elle avait cette rage qui coulait au fond de ses veines et qui lui ordonnait de faire quelque chose pour changer les choses. Il ne comprenait pas. Tant pis, ce n’était pas ça qui allait l’arrêter. Parce qu’elle croyait dur comme fer en ce qu’elle faisait et que rien ni personne n’était à même de lui retirer ses convictions. Parce qu’elle avait toujours eu l’âme d’une justicière, mais le monde était arrivé à un tel point de chaos que la justice n’était plus qu’une illusion. C’était la vengeance qui prônait aujourd’hui. C’était rendre un coup dès qu’on en prenait un. Isolde aurait pu laisser Cesare s’en aller comme ça, mais elle avait la sensation que cette discussion était un terme définitif à leur histoire. C’était la page qui se tournait sur tout ce qu’ils avaient pu être et elle ne voulait pas que ça se termine comme ça. Alors, elle l’avait rattrapé, elle l’avait retenu. Une dernière fois. Pour l’embrasser comme pour bien marquer les choses. C’était le dernier baiser qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de partager avant ça. C’était quelques secondes qui permettaient d’oublier tout le reste. Quelques secondes si appréciables, mais qui devaient s’arrêter à un moment. Et voilà le retour à la réalité, le monde qui s’agite à côté d’eux, la vraie vie qui reprend, loin des rêveries qui avaient pu s’imposer à elle le temps d’un simple baiser. « Nan, je suis enceinte, la frontière est mince, mais elle existe. » Elle haussa légèrement les épaules un petit sourire sur les lèvres. Sa grossesse elle s’en servait d’excuse pour tout, alors pourquoi pas pour ça aussi. Et puis c’était plus facile à dire que nan, je suis amoureuse. Les sentiments n’avaient plus d’importance en cet instant de toute façon. Ce n’étaient pas eux qui leur permettraient de trouver un terrain d’entente. Ils étaient présents, mais ils étaient vains.
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Cesare DeMaggio
Cesare DeMaggio

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MessageSujet: Re: (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss   (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss - Page 2 Icon_minitimeSam 19 Sep 2015 - 15:10


and the cries from the strangers out at night
in the dark and i'm right on the middle mark, i'm just in the tier of everything that rides below the surface. and i'm short of the others dreams of being golden. and on top, it's not what you painted in my head there's so much there instead of all the colors that i saw. we all are living in a dream but life ain't what it seems. and all these sorrows i have seen, they lead me to believe that everything's a mess w/isolde saddler & cesare demaggio.

Qui avait tort, qui avait raison ? Il ne prétendait pas être la voix de la sagesse – avec son curriculum vitae, il était difficile pour quelqu’un comme Cesare de prétendre pouvoir approcher la raison. Elle lui échappait tout le temps, à chaque fois qu’il se retrouvait sur le terrain, soit face à un paquet de chasseurs, soit face à un transmutant capable de faire des trucs complètement fous. Un visage du passé, ou un nouveau facies, qui se révélait très vite être ennemi. Plus souvent qu’allié, en tout cas. A Radcliff, tout le monde agissait pour son propre intérêt maintenant : c’était à ça, que la ville était réduite désormais – la méfiance planait dans l’air, alimentée par chaque apparition du maire ; ou chaque fête en plein milieu de la place centrale. Y avait-il quelqu’un, ici, qui s’était rendu à cette fête foraine l’esprit tranquille, sans ressasser les événements passés de la fête des Fondateurs ? Et à qui se devait cette panique ? Aux hunters, peut-être ?! C’était ce que la blonde en face de lui répondrait volontiers, rejetant toutes les fautes de l’univers sur ses ennemis de toujours. Aveuglement. A une époque, tout ce qui avait déraillé dans la vie du DeMaggio, avait été d’la faute des dégénérés et de leur existence. Une façon de voir le monde. Une façon de s’paumer, dévoré par la haine. Il savait à quoi se raccrocher, lui ; il savait qu’il y avait plus à Isolde que ce qu’il y avait en lui, en sa famille, et en tous les gens qui avaient un jour gravité dans sa vie. L’aveuglement n’était que passager, et tôt ou tard, la révélation ferait mal : ce serait comme se fracasser contre un mur de briques épaisses – il parlait d’expérience, et celle-ci coulait encore profondément dans ses veines, alimentant chacune des journées qu’il vivait, ici, à Radcliff. Quitter la ville n’y changerait rien. Laisser tomber la blonde, faire demi-tour et passer son chemin, n’y changerait rien non plus. Isolde n’était pas encore perdue, il le savait au plus profond de lui, décryptant chacune des attitudes de son interlocutrice comme un des instincts, un des prétextes qui aurait pu pousser son propre père à agir, dans le camp opposé. Transmutants, chasseurs : pour avoir oscillé entre les deux camps, Cesare savait au combien ils pouvaient être similaires. Humains, jusqu’au bout des ongles, avec les mêmes défauts chacun, Isolde ne faisait pas exception – l’impuissance qui pulsait dans les veines du DeMaggio, pourtant, n’aidait pas à apaiser la tension : qu’y avait-il d’autre à faire, que de s’emporter si facilement face au mur de résistance de la blonde ? Elle ressemblait à Aria, encore une fois : ils n’arrivaient eux aussi, qu’à communiquer à grands coups de cris et de rancœurs balancées en pleine gueule – c’était ça, la guerre, ça détruisait tout sur son passage, et c’était compliqué de faire avec. Mauvaise foi se mélangeait avec la vieille colère qu’ils n’avaient que trop refoulée : tantôt il levait les yeux au ciel, repoussant les arguments de la jeune femme dans un coin de son esprit. Et elle lui rendait bien la pareille, faisant la même chose avec exactement la même désinvolture. Ouais, y’avait eu un temps, où Isolde et lui avaient été capables d’entretenir des conversations posées et construites, des vraies conversations, qui avaient maintenu l’illusion, qu’ils étaient quelque chose.

Déchirés, détruits, réduits en charpies, voilà ce qu’ils étaient désormais : leur eux avait valsé en fumée, avec les cendres de l’entrepôt, et tous les cadavres amoncelées sur le chemin de leur survivance. A quoi bon essayer de sauver les débris ? Ils n’en avaient pas le temps, pas la possibilité, dans une moitié de monde qui se soulevait contre l’autre – Radcliff, cette ville pourrie, n’était définitivement pas le bon décor pour leur recherche désespérée de ce qu’ils avaient été. « Ouais, t’es tellement illuminée sur la situation ! Et y’a des gamins qui peuvent crever écrasés par un bus en sortant de l’école, c’est quoi alors ton truc, tous les parents devraient avorter ? Ecoute-toi un peu Isolde ! Tu dis que t’es mieux que les hunters et en même temps tu t’vantes d’attaquer d’la même façon qu’eux ! J’ai été des deux côtés – des deux putains de côtés de cette frontière qu’vous croyez tous totalement infranchissable ! – j’sais que de bien des manières, t’es meilleure que tous les gens que j’ai connus dans toute ma vie. C’est pas une question d’être toute gentille ou l’diable – parce que si, tu peux parfaitement être les deux, à partir du moment où tu sais où t’arrêter ! » mais Isolde, elle perdait pieds ; Isolde, elle devenait ce boulet de canon lancé à pleine allure sur le reste du monde – quelque part, au milieu de la foule, elle visait Thaddeus Lancaster – quelle juste cause – mais autour, les victimes collatérales commençaient à s’effacer à son esprit. Comme c’que les chasseurs pensaient, si souvent : sauver le monde, effacer les menaces qu’on jugeait nous-mêmes comme dangereuses, et peu importaient les conséquences. Ses semblables, sa famille, ceux qui avaient été, un temps durant, ses amis ; il le savait, ils seraient capables de cramer cette ville jusqu’aux cendres pour avoir une poignée de transmutants. Mais Isolde, elle paraissait être capable de faire exploser chaque petit bâtiment les entourant pour faire une égratignure à l’épaule du maire. Mais la transmutante était têtue – déterminée, dirait-on pour transformer ça en un compliment – il le savait pour avoir expérimenté sa rage tout autant que son amour. Isolde était Isolde. Et Cesare abdiquait, poussant un profond soupir, une main passant sur son visage : comme un effort presque insurmontable, il ravala son agacement, plaçant ses mains à plat, juste entre eux, comme si ça pouvait faire fuir toute vague négative entre eux. « C’est bon, j’ai jamais remis en question c’que tu voulais faire – j’te rappelle que j’étais à tes côtés, pendant des mois alors que tu te préparais à sauver des transmutants. Je sais que c’est c’que tu veux faire depuis le début. Mais t’mettre à la hauteur des chasseurs ? Faire comme eux ? » il la dévisagea, un instant, comme pour appuyer sur les mots qu’il allait prononcer. « Le soir de ton explosion, y’a ma sœur qui est rentrée pour m’voir, j’lui ai recousu au moins trois blessures – et elle était même pas à proximité de ta putain de mairie. Que tu l’veuilles ou non, qu’ils soient sortis à temps ou non, y’avait des gens dans l’bâtiment que t’as fait exploser, Isolde ! Et j’peux te jurer, qu’une fille comme ma sœur, tu la rangerais volontiers dans les gens qu’tu veux tant aider – et probablement qu’même toi, tu veux pas autant tuer Lancaster qu’elle. Tu vois, l’monde il est pas tout blanc, ou tout noir et tu peux être partie des meilleures intentions possibles et imaginables, y’a des gens qui en ont pâti, et si tu commences à croire que c’est normal, c’est qu’tu commences à totalement perdre pieds. » et il aurait voulu attraper les poignets d’Isolde pour qu’elle le regarde droit dans les yeux, pour que ses prunelles puissent profondément imprimer dans l’esprit de la blonde ce qu’il lui disait.

Si seulement. Ils se fuyaient tout autant que leurs arguments, sans doute. « T’es pas la méchante de l’histoire – mais les autres, j’en ai rien à foutre. Si tu l’as pas encore compris, j’vois pas c’que j’peux faire de plus. J’ai jamais dit que Lancaster était une victime, ou qu’y fallait le laisser faire. Ou même que j’voulais la vie que t’as eue, pour… notre fille. Mais j’veux pas non plus qu’elle connaisse la mienne. Et crois-moi, tu veux pas devenir ça. Mais qu’est-c’qu’y’a bougé, hein, depuis que t’as fait exploser l’hôtel de ville ? Est-c’qu’y’a des manifestations pro-mutants ? Est-c’qu’à part dans ta p’tite équipe bien planquée, y’a des gens qui décident de faire quelque chose ? Ouais, y’a un putain de barrage autour de la ville, un couvre-feu et tout l’monde a la trouille de s’rendre à une fête en centre-ville. Et va savoir c’qu’y va se passer ce soir. Mais t’as aidé qui, quand t’as jugé bon d’faire exploser la place centrale pour faire passer ton message ? T’as aidé des gens ou tu t’es juste passée les nerfs, franchement ? » ouais, les transmutants étaient du côté des transmutants, et les chasseurs restaient du côté des chasseurs. Définitivement, rien n’avait changé. Ce qu’il savait, au plus profond de lui, c’était que jamais cet ordre pré-établi ne changerait : mais qu’est-ce qu’Isolde avait pu éveiller, à l’égard des transmutants dans l’esprit des gens qui, eux n’avaient rien demandé ? Des humains qui eux, n’avaient pas eu de gamin dégénéré, mais qui avaient quand même crevé dans le croisé des deux feux ? « Dis pas n’importe quoi, Lancaster et ses chasseurs, tu crois qu’ils sont combien ? Plus nombreux que toute la population de cette ville ?! Y’a des gens, qui, aujourd’hui, détestent tout autant les transmutants qu’les chasseurs et que l’maire de cette ville. Mais ouais, t’attends pas à faire changer des gens comme mes parents, c’est pas près d’arriver. Faut que t’arrêtes de t’concentrer juste sur les transmutants ou les chasseurs, parce que crois-moi, t’as largement d’quoi faire si tu veux renverser Lancaster en bonne et due forme. Mais pour ça, c’est vrai, faudrait pas qu’ils te voient comme une meurtrière, toi aussi. Y’a d’autres gens à côté, et si tu penses tant aux innocents qu’y’a à côté de cette vendetta, c’est sur eux qu’tu devrais te concentrer au moment de poser tes bombes. » qui sait, peut-être bien que leur fille sera, par un miracle de la nature inattendu, une humaine totalement banale. Et alors quoi ?! Où serait-elle là-dedans ? « J’te jure que tu sais pas c’que c’est, de tuer un innocent et d’en laisser des dizaines sur ton chemin. J’te parle pas de tuer pour sauver sa vie- » il avait découvert que c’était les fantômes du passé les plus faciles à écarter. « Tu dis que les hunters sont tarés pour être les juges et les exécuteurs en même temps – c’est c’que tu m’as dit dans cette base militaire, Isolde, et en même temps t’as appelé les gens comme moi des monstres. Tu veux pas dev’nir comme ça, peu importe c’que Lancaster fait, parce que ouais, t’es mieux qu’eux. » elle était mieux que lui. Et ne pas avoir du sang sur les mains, des démons au fond de l’esprit, c’était ce qui lui permettrait de tenir sa fille dans ses bras, lorsqu’elle viendrait au monde. « Que tout c’que j’ai été voué à devenir. » Les morts, l’hémoglobine, porter le malheur – irrémédiablement, il n’était plus en phase avec une existence normale et banale qui pourrait se dessiner, à un angle de rue, quelque part pour lui, si cette guerre venait à finir, un jour. Tant de si et de possibilités manquées : Cesare DeMaggio n’avait jamais appréhendé l’éventualité d’avoir une vie normale. Vide de sens – aurait-il jugé, à une autre époque. Avant Isolde ; la blonde et tous les idéaux qu’elle avait fait germer dans son esprit. Il était une cause perdue – elle ne l’était pas : peut-être était-ce là, la différence si importante qui les séparait qu’ils le veuillent ou non. Mais il préférait la perdre, que la voir le rejoindre dans le chaos.

Parce que ouais, elle était enceinte – et elle méritait mieux que lui. Elle méritait mieux que d’être à la tête d’une armée vengeresse – mais ça, ce n’était pas à lui de décider. Sauver le reste du monde, ç’avait toujours été une préoccupation, une volonté brûlant au fond des prunelles froides de la jeune femme. Peut-être était-ce aussi pour ça qu’il l’avait aimée : ça faisait d’Isolde, Isolde. Presque par caprice, il aurait voulu pouvoir être assez stupide et imprudent pour déposer un autre baiser sur les lèvres d’Isolde – se sustenter des bribes de bonheur qu’elle lui offrait. Repousser la dernière fois. Ils le savaient tous les deux, malgré l’indicible, malgré leurs regards se noyant l’un dans l’autre. Il le savait, maintenant : c’était de cette Isolde dont il avait besoin dans son existence, non pas quelqu’un qui valsait avec le chaos. Si seulement : il était pourtant le pire ennemis de tous, un trou noir happant toutes les âmes qui s’y approchaient de trop près. Elle jouait avec le feu, et il ferait ce qu’il pouvait, pour la sortir de là : jour et nuit, nuit et jour. Qu’elle le veuille ou non. « Prends soin de toi, Isolde. » et il relâcha son étreinte : comme ça. Comme si c’était la chose la plus facile qui soit ; s’attarder aurait été un délice coupable. L’acte qui l’aurait condamné, sans doute. Ouais, Isolde était enceinte, elle, et lui, il n’avait pas l’excuse des hormones ou du cocktail d’émotions. Il n’avait pourtant pas prononcé l’au revoir fatidique, faisant volte-face dans le silence, reprenant cette marche mécanique qui les avait tant éloignés de leur point de départ. Il devait la laisser derrière, quelque part à mi-chemin entre la lumière et l’ombre qui l’avait déjà dévoré lui, depuis bien longtemps ; parce qu’il le savait, au fond de ses entrailles, au fond de son cœur gelé. Sans lui, Isolde n’aurait jamais franchi quelques pas fatidiques vers l’enfer. Sans lui, elle n’aurait jamais tant perdu.  
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Isolde Saddler
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MessageSujet: Re: (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss   (event | isolde), if your goal was to love, you scored an epic miss - Page 2 Icon_minitimeDim 20 Sep 2015 - 19:59

No matter where I sleep You are haunting me.
— cesare demaggio & isolde saddler —
There's nothing that I'd take back But it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout. I breath out loud You bleed, we crawl like animals But when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes Dancing on my chest No matter where I sleep You are haunting me. But I'm already there, I'm already there Wherever there is you I will be there too — silhouettes.

La situation entre Cesare et Isolde s’était compliquée avec le temps. Avec chaque jour qui s’était écoulé après l’explosion qui avait tué ses amis. Leurs amis. Le fossé qui s’était creusé à cette époque là, semblait à présent trop grand pour être bouché. Elle pouvait lui pardonner, elle pouvait comprendre son acte, mais qu’est-ce que ça viendrait changer entre eux deux ? Ils étaient partis trop loin, chacun de leur côté pour pouvoir se rattraper un jour. Elle s’était perdue dans des idées pleines de rages et de vengeance et il semblait à présent que la sortir de là était impossible. Elle avait tellement de haine en elle qu’elle se devait de la faire exploser pour ne pas devenir complètement cinglée. Elle aimait Cesare, mais elle n’était pas prête à renoncer à tout ce qu’elle avait commencé à construire. Ni pour lui, ni pour personne. Elle croyait que c’était la bonne chose à faire, elle en était persuadée, parce que le monde prenait une tournure qui faisait qu’il fallait agir. Elle ne pouvait pas contempler les choses s’effondrer encore longtemps. Elle ne pouvait pas s’endormir paisiblement le soir en pensant à tous les mutants qu’on allait abattre dans la nuit. A tous les gamins qui comme elle, allait finir par perdre leurs parents, leurs amis, leurs espoirs. Elle voulait changer les choses et à force de réfléchir, elle était arrivée à la triste conclusion, qu’il n’y avait pas cent soixante solutions au problème. Il fallait prendre la situation comme une guerre et penser comme en temps de guerre. Elle n’était pas militaire, elle n’avait pas été formée en tant que telle. Elle n’était qu’une petite policière parmi tant d’autres, mais elle voulait une armée pour pouvoir lutter contre l’oppression des hunters, elle voulait diriger un combat qui la dépassait peut-être, mais un combat qui lui semblait juste. Et ça, Cesare ne semblait pas vouloir le comprendre, ou pas vouloir l’admettre, parce qu’il ne la voyait pas comme ça, comme ce qu’elle était devenue à force d’encaisser trop de rage et de déception. Elle s’était endurcie et il faudrait bien qu’il l’accepte à un moment où à un autre, parce que c’était ce qu’elle était à présent, ce qu’elle avait toujours été dans le fond, mais avant elle n’avait pas eu le courage de vraiment s’exprimer. Ce qu’elle était, c’était ce qu’il fallait être pour lutter contre toute cette merde, pour y survivre aussi longtemps que possible sans finir au fond d’un asile de fou après une tentative de suicide. Qu’il ne la comprenne pas, ce n’était pas grave, ça n’avait plus d’importance, de toute façon, c’était trop tard pour eux deux. Il n’y avait plus de marche arrière possible à présent.

Ils étaient partis trop loin et tout ce qu’ils faisaient à présent, c’était remuer du vent. Parce qu’elle n’avait pas envie de baisser les armes et que c’était réciproque. Ils se battaient comme deux gamins incapables de se mettre d’accords. Ils n’y arriveraient jamais. Leurs avis étaient trop différents, leurs motivations l’étaient également, alors ils pouvaient y passer la nuit, la journée ou même toute la semaine à venir, ça ne changerait rien. Isolde se savait trop entêtée pour changer d’avis et elle n’en avait pas l’intention, même face aux meilleurs arguments du monde. Parce qu’Insurgency c’était son combat et elle voulait le mener à bien. Parce qu’elle savait que c’était une solution et non un problème et parce qu’il fallait bien que quelqu’un ose se mouiller pour faire quelque chose. « Y a une différence entre être fauché par un bus et être assassiné à cause de nos gênes. D’un côté, ça peut être un accident, de l’autre c’est un génocide. » Et elle ne disait pas qu’il fallait avorter pour éviter le pire, elle ne l’avait pas fait. Ce qu’elle disait c’était qu’elle voulait donner à sa fille les moyens de s’en sortir, parce que si elle était prête à la laisser crever sans s’en soucier, là elle aurait très bien pu avorter. « C’que je dis, c’est que j’vais pas mettre mon enfant au monde sans lui donner les clefs pour survivre à ce qu’il l’attend. » Et ce qui l’attendait, ça ne dépendait pas d’elle, ce n’était pas elle qui l’avait choisi. C’était les hunters et leur motivation à tuer chacun des transmutants qui croiseraient leur route, enfant ou non, dangereux ou non. « J’me vante pas, mais si je dois choisir entre tuer ou être tuée, le choix est vite fait ! » Ou quoi, il fallait juste s’enfuir pour rester en vie ? Parce que ça la rendait meilleure ? Elle n’allait pas passer sa vie à fuir, c’était hors de question. Elle avait choisi de se battre, elle le ferait. » Okay, disons ça alors, j’suis les deux ! Qui est-ce que ça intéresse ? Toi. Et après ? Moi je m’en fiche, et rien de ce que tu diras va changer ça. » Ils tournaient autour du pot depuis de longues minutes déjà et pourtant, c’était bien ça qu’elle aurait dû dire depuis le début. Rien de ce qu’il pourrait dire n’allait changer ce qu’elle pensait, rien n’allait changer l’objectif qu’elle s’était fixé. Parce qu’il était inscrit au fond de ses tripes, parce qu’il était ancré en elle et qu’il faudrait bien plus que les paroles de Cesare pour lui retirer ça. Elle ne savait même pas si c’était possible de trouver quelque chose pour la faire changer d’avis à présent. « J’suis désolée pour ta sœur et pour les autres personnes qui ont pu être blessés cette nuit là. Mais j’crois pas que cette explosion ce soit le pire truc au monde. Je voulais réveiller les gens, ça a marché. J’vais pas dire que je m’en fiche des gens qui on été blessés, parce que c’est pas vrai, je suis désolée, je le suis vraiment. Mais je regrette pas ce que j’ai fais. » Il y avait bien un blessé dans le lot pour lequel elle n’était pas désolée et c’était Lancaster. Lui, s’il avait pu mourir, le monde ne s’en porterait que mieux. Ça aussi elle le pensait.

« Si j’avais des années pour faire les choses, p’t’être que j’aurais choisi de les faire différemment. Mais je n’ai que des mois et les mois ça passe vite, trop vite. Alors faut frapper fort et vite. Ma petite équipe plein planquée, elle s’agrandit chaque jour et elle essaie de faire quelque chose là où les gens se tournent les pouces. L’explosion de la mairie, elle a servi à ça, montrer aux gens qu’y en avait qui étaient prêts à se battre et ce sont les gens qui ont compris ça qui m’ont convaincue de créer ce groupe. Parce que t’y crois peut-être pas toi, mais c’est pas le cas de tout le monde. » Elle n’en serait pas là si personne n’y avait cru, si tout le monde avait simplement été comme Cesare, persuadé qu’elle ne faisait que du mal. Sans Mikael, sans Lyudmila, y aurait pas d’Insurgency, juste elle qui lutterait toute seule dans son coin et peut-être qu’elle aurait déjà abandonné, incapable de tout gérer toute seule avec son ventre imposant. Mais elle n’était pas toute seule alors c’était bien ça qui pouvait faire la différence. Un soupire puis elle leva les yeux au ciel. « On en revient toujours au même Cesare. On ne va nulle part. Quand bien même on passerait la nuit à parler la nuit à parler. Parce que là, jvais te répondre que l’explosion du labo, c’était bien pour sauver des innocents et tu trouveras encore le moyen de dire que c’était inutile, ou stupide ou … qu’importe. » Et franchement, elle n’avait pas envie d’y passer la nuit. Ils trouvaient en rond. Des innocents elle en sauvait, fallait pas croire qu’elle posait juste des bombes pour s’amuser. Mais il ne voulait pas le comprendre ça. Elle pouvait bien le répéter mille fois, ça ne changerait rien, alors pourquoi est-ce qu’elle s’acharnait ? Pour avoir le dernier mot sans doute, parce que c’était elle tout craché ça, mais les minutes s’égrainées et même ça, ça lui paraissait futile. Une grande première pour une fille comme elle. « On tue pas d’innocents, mais je suis presque sûre d’avoir déjà dit ça aussi. C’est pas le but. » C’était les hunters qui étaient visés, juste les hunters et jusqu’à présent, il n’y avait pas d’innocents qui avaient été perdu dans le processus, alors pourquoi est-ce qu’il voulait croire que ça finirait par arriver ? Il ne voyait pas le futur aux dernières nouvelles. « C’que je veux c’est me battre, alors je vais me battre, peu importe que ce que je dois devenir ou c’que tu crois que j’vais devenir ! » Elle ne savait pas ce qui allait se passer, pas plus qu’il ne le savait, alors en plus de tourner en rond, cette conversation était vaine, perdue d’avance. « Y a un seul homme qui aurait pu me convaincre que ça en valait pas la peine. Un seul homme qui me connaissait assez pour pouvoir dire que j’ai changé. Il est mort pour moi. » Elle parlait de son père bien évidemment, sa mort avait était le point de départ de toute la haine qu’elle avait en elle aujourd’hui. Les hunters, elle s’en était peu souciée pendant un moment, puis ils avaient tué son père et ça avait tout changé. « Ils l’ont tué. La dernière chose qu’il m’a dit c’était que je devais pas les laisser gagner, alors je les laisserais pas gagner. Tant pis pour les conséquences. » Tout avait commencé avec les paroles de son père et cette fureur que sa mort avait laissé en elle. Elle détestait les hunters plus que tout au monde pour ce qu’ils avaient fait et jamais ils ne s’arrêtaient juste parce que les hunters luttaient pour montrer leur bonne foi. Tout le monde avait un monstre, pour Isolde c’était eux, les hunters. Mais si eux, ils étaient persuadés que le monstre c’était elle et ceux qui étaient comme elle, alors elle le serait. Si c’était ce qu’il fallait pour gagner cette guerre, elle serait un monstre, tant pis pour ce que Cesare pouvait en penser.

Il pouvait penser ce qu’il voulait, ça n’avait pas d’importance, ou du moins, ça n’en avait plus, parce qu’il y avait toujours ce fossé qui faisait qu’ils étaient trop loin l’un de l’autre à présent. Pourtant, elle l’avait aimé. Sincèrement, avec la passion et tout ce qui allait avec. Elle s’était dit qu’avec lui elle pourrait être heureuse. Mais ça n’avait été qu’un rêve dont elle avait fini par se réveiller, parce qu’au fond, aucun d’eux ne croyait en pas possibilité de retrouver une vie normale. Ils avaient leurs fantômes, leurs combats et leurs déceptions, et c’était tout ce qui restait à présent. La vie normale, c’était un songe qu’elle pouvait tout au plus effleurer du bout des doigts, mais ce n’était pas pour elle. Ça n’avait jamais été pour elle. Son histoire, elle était inscrite dans ses gènes, sur une mutation qui ne plaisait pas à tout le monde. Elle lança un denier regard à Cesare avant d’acquiescer. « Toi aussi. » Et voilà, c’était terminé. Il s’éloigner de nouveau, et elle restait là, planté au même endroit. Elle n’allait pas le retenir, pas cette fois, elle l’avait déjà trop fait pour pas grand-chose. La seule fois qui avait vraiment compté, ça avait été la dernière, ce baiser qu’elle lui avait volé. C’était probablement la seule chose qu’il y avait à retenir de la soirée. Le reste, ça n’avait été que du vent. Des paroles échangées pour ne finalement pas dire grand-chose. Deux points de vus qui s’étaient opposés sans jamais trouver de juste milieu. Elle fixa encore un peu la silhouette du jeune homme avant d’enfoncer ses mains dans les poches de sa veste et e partir de son côté. Il fallait filer, ils allaient brûler le pantin. C’était pour faire partir les mauvais esprits de l’hiver qu’ils disaient avant. Maintenant, c’était une tradition, rien de plus. Mais, si seulement ça avait pu faire partir les mauvais esprits, peut-être que le monde aurait eu une chance d’être en paix.

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