Que je vous raconte mon histoire ? A quoi bon. Des pères déçus par leur progéniture, on en trouve probablement à tous les coins de rue. Mais si vous y tenez tant, commençons par le début.

C'est à Montpellier que je suis né, le 23 Juin 1959. Cadet d'une famille de six enfants et élevé dans un milieu très modeste, j'ai eu l'habitude de récupérer les vieux vêtements de mes frères, leurs uniformes d'école, leurs vieilles chaussures... J'ai appris très jeune à me contenter de bien peu, mon père tenait une petite épicerie et ma mère était couturière. Rien d'extraordinaire, mais rien de rabaissant pour autant. Seulement, dès mon plus jeune âge j'ai su me démarquer. J'étais le gamin réservé et studieux de la fratrie, celui qui préférait passer des heures à relire les vieux volumes de Jules Verne de ma mère plutôt que de sortir jouer au bord de la rivière. Les frivolités, ça n'a jamais été mon fort. Pour tout dire, je ne suis pas très proche de mes frères et sœurs. Ils sont trop médiocres à mes yeux, ils manquent tous cruellement d'ambition... Ce qu'ils sont devenus ? Je l'ignore. Ca ne m'intéresse pas.

Ce qui trouvait grâce à mes yeux, c'était les études. Je me targuais d'être le premier de ma classe, j'apprenais avec une facilité déconcertante et j'aimais ça. Tout ce savoir me donnait une influence jouissive sur mes camarades : Loin d'être l'intello qu'on rouait de coups à la récré pour se défouler, j'avais ma propre petite bande que je menais à la baguette, simplement grâce à ma force de conviction.
Alors les années se sont enchaînées. Je poursuivais mes années de collège puis de lycée, là où mes deux sœurs aînées avaient depuis longtemps abandonné l'espoir de savoir un jour faire la différence entre la Norvège et le Danemark. A présent, je me fichais bien de m'éloigner toujours plus de ma famille. Ils ne faisaient que freiner mon ascension, et je savais depuis tout petit que j'aspirais à mieux que la vie d'un petit artisan de province.

J'obtenais mon baccalauréat en 1977 avec mention, et quittais définitivement le domicile familial. Aux yeux de la loi à cette époque, je n'étais pas majeur, mais c'était bien le cadet de mes soucis. Dès mon plus jeune âge, je m'étais intéressé aux sciences dures, aux mathématiques, à la physique, et ma rencontre avec la biochimie en terminale avait été une révélation : J'aspirais à devenir chercheur en pharmacologie. Et j'obtiens toujours ce que je veux, par la force s'il le faut. Je montais alors à Paris et m'installais dans une minuscule chambre de bonne du 19ème arrondissement. Avec un dossier exemplaire comme le mien et les quelques économies que j'avais faites en travaillant l'été, j'entrais à la prestigieuse université Descartes, une branche de la Sorbonne. Je découvrais alors la vie parisienne, ses débauches, son luxe, son foisonnement artistique... C'est à cette époque que je me suis découvert un grand intérêt pour la peinture, et je passais presque tous mes samedis après-midi aux musées d'Orsay et du Louvre. Je m'imaginais déjà collectionnant des œuvres à plusieurs milliers de francs... Mais pour le moment, je n'étais qu'un modeste étudiant en pharmacologie, et je peinais à joindre les deux bouts avec mon petit salaire de serveur dans un bar miteux du 18ème.

Malgré ma facilité déconcertante à apprendre et retenir chaque information, je travaillais d'arrache-pied pendant plusieurs années pour toujours sortir premier de ma promotion. Déjà à cette époque je détestais l'échec et m'attachais à piétiner tous ceux qui tentaient de me détrôner.
A seulement 25 ans, j'obtenais mon doctorat en pharmacologie et me lançais enfin sur le terrible marché de l'emploi. Mes premières désillusions... Il me fallu plus d'un an à me faire une place à la hauteur de mon talent, et je me rendais alors compte que mes talents d'orateurs réussissaient plus à convaincre les recruteurs que mes qualités de chercheur. Ce que l'humain est risible, parfois...

J'avais tout juste 26 ans quand je rencontrais Jeanne, une ravissante et redoutable jeune pharmacienne. C'était la fille de mon patron, et probablement l'héritière la plus riche de toute la profession. Fort heureusement pour moi, son père était vieillissant, et ses dernières actions et ventes avaient été un fiasco. Et parce que je n'ai jamais prétendu être quelqu'un d'honnête, je rachetais des parts de ladite entreprise au fur et à mesure, au cours d'enchères douteuses et non déclarées. Le résultat me convenait néanmoins : Il y avait mon nom sur ses actions, et je possédais bientôt plus de parts dans cette société que mon patron.

Par ailleurs, je fréquentais Jeanne depuis quelques mois, et ce fut en quelque sorte le coup de foudre. Enfin... C'est vite dit. Disons plutôt que je la fréquentais dans le seul but de racheter l'entreprise de son père, et qu'elle était le moyen idéal pour parvenir à mes fins. Je n'avais simplement pas prévu qu'elle me plairait à ce point. De fil en aiguille, nous en vînmes à parler de mariage et, à seulement 27 ans, j'étais le nouveau directeur de l'entreprise la plus foisonnante du pays, grâce à mon mariage avec Jeanne. Je ne prétends pas avoir jamais été un époux exemplaire. Je n'ai jamais montré un amour inconditionnel vis à vis de mon épouse, je ne lui apporte pas de fleurs tous les soirs, et n'éprouve pas le besoin de lui faire cuire des gaufres le matin. Les sentiments c'est pour les enfants, j'ai depuis longtemps dépassé ce stade. Seulement j'ai tout de même de l'affection pour cette femme, affection que j'espère réciproque, car après toutes ces années nous continuons notre vie ensemble. Souffre-t-elle de ce manque de romantisme ? Je n'en sais rien. Elle ne m'en a jamais parlé, et après tout elle mène sa vie, moi la mienne. Ca me suffit.

Par mon mariage, je me retrouvais alors lié à une longue lignée de hunter. Quand Jeanne m'en parlait pour la première fois, je craignais d'avoir épousé une folle... Les mutants étaient encore peu connus, à l'époque, aussi je peinais à la croire. Ce n'est que lorsqu'elle m'emmena chasser avec elle que je compris. Notre monde était gangrené par des parasites, des montres aux gènes et au métabolisme différents... Il ne m'en fallu pas plus pour accepter l'idée qu'il fallait détruire cette menace, sans quoi c'est eux qui nous détruiraient. J'endurais alors le redoutable et long entraînement pour rejoindre leurs rangs, me pliant bien malgré moi aux ordres de mon épouse. L'entraînement fut long et fastidieux, mais comme pour tout j'étais un apprenti studieux. J'abattais mon premier mutant d'une balle dans la tête à tout juste 28 ans, et n'ai pas cessé de m'adonner à ce sport sanglant depuis. Ce que l'on ressent lorsque l'on prend une vie ? Pas de la peur. Ni de l'excitation. Du soulagement. La certitude que l'on a fait le bon choix et que l'on protège les siens. Je n'éprouve ni répugnance ni plaisir à faire ce que je fais. Je chasse parce que c'est une nécessité.

Je n'ai réellement commencé à ressentir de vrais sentiments pour un autre être humain qu'à la naissance de mes deux fils. L'annonce de la grossesse de Jeanne m'avait déjà retourné, mais voir ces deux petits visages aux traits pourtant si grossiers m'avait empli d'un sentiment de fierté et de complétude que je n'avais jamais ressenti jusque là. Ces deux petites choses si fragiles, si petites, si frêles... Je me sentais enfin prêt à défendre quelqu'un envers et contre tout. Nous appelâmes le premier Martial, et le second Marius, comme mon père. Deux fiers Caesar qui rendraient leur père fier d'eux, j'en avais la certitude !

Et pourtant... Dieu seul sait à quel point je me fourvoyais à l'époque. Dès l'enfance, je remarquais qu'ils étaient différents. Martial était calme, là où Marius était un enfant très actif. Mais je ne me faisais pas encore de soucis... Ce n'est que lorsque Marius a commencé à me tenir tête ou à lancer des insultes à tout va que j'ai compris : Ce gamin allait me donner du fil à retordre. Là où son frère était malléable, intelligent, studieux et poli, son cadet passait son temps à se faire remarquer, enchaînait bêtise sur bêtise et faisait tout pour me provoquer.
J'ai pourtant donné une éducation stricte à mes enfants, leur interdisant l'abrutissement de la télé, des jeux vidéo et autres activités frivoles... Je ne leur autorisais qu'une chose à chacun : Le violon pour Martial, le handball pour Marius. C'était amplement suffisant. Je les plaçais dans les meilleures écoles parisiennes, les présentait fièrement lors de réceptions mondaines... Mais rien à faire. Ce petit ingrat de Marius a toujours tout fait pour me ridiculiser ou salir notre nom. Il n'avait pas dix ans que déjà, on pouvait sentir la déception sur mon visage quand je le regardais.

Dès lors, j'ai cessé de me battre pour faire rentrer Marius dans le moule. Je préférais donner à Martial toutes les clés pour devenir l'homme d'affaire que je voyais en lui. Il était le fils que tout père rêve d'avoir. Un enfant calme, obéissant, poli, sérieux... Jamais un mot plus haut que l'autre. Parfois, lorsque son frère faisait une bêtise, il préférait se dénoncer que le voir prendre une correction pourtant bien méritée. Si je fermais les yeux sur cette loyauté que je trouvais dangereuse pour son développement, je n'étais pas dupe. Il n'y a jamais eu que Marius pour mettre de l'eau de javel dans la coloration capillaire de sa mère ou des grenouilles encore vivante dans le potage du soir... Je me demande parfois ce que j'ai fais au ciel pour mériter autant d'impertinence.

A leur entrée au collège, les choses se dégradèrent encore plus. Plus les mois passaient, et plus le regard que je portais sur Martial s'emplissait de fierté quand je jetais un regard dédaigneux et déçu à Marius. Il ne voulait pas faire d'efforts ? Soit. S'il fallait jouer au con il ne serait pas gagnant. Lorsqu'il fut renvoyé du collège, je cessais totalement de voir en lui un fils. Ce n'était plus qu'un étranger et un parasite, à mes yeux. Du moins je tentais de m'en persuader. Pour leur bien à tous les deux, je les séparais, inscrivant le cadet dans un internat militaire qui, je l'espérais, saurait le remettre dans le droit chemin.

Et bien non ! Même la discipline d'un soldat n'a su calmer le sale caractère de Marius ! Chaque week end, lorsqu'il rentrait, c'était la guerre entre nous. Je ne me souviens pas avoir passé un seul dimanche tranquille. Les repas étaient devenus une corvée, nous nous hurlions dessus à longueur de journée, et je préférais alors m'enfermer un peu plus dans le travail plutôt que d'endurer les injures incessantes de mon fils. En parallèle, je commençais à former Martial pour faire de lui un hunter. Et comme je l'espérais, je ne fus pas déçu. Il était aussi accompli dans son entraînement que dans ses études. Chaque après-midi lorsqu'il quittait le collège, nous passions deux heures à nous exercer, et bien que conscient de ne lui avoir rien épargné, je pense avoir fais de lui un meilleur chasseur que je ne le serai jamais. Ces moments passés avec Martial, je les chérissais autant que je redoutais les confrontations avec Marius. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas leurs attitudes diamétralement opposées. Ai-je raté quelque chose ? Probablement... Dans les mois qui suivirent, les vols répétés de Marius dans les dortoirs de son internat amenèrent le psychologue du collège a le diagnostiquer cleptomane. Décidément, ce gamin m'en voulait, et je comprenais à présent pourquoi je ne retrouvais jamais mes boutons de manchettes ou mes chaussettes. Mais pour une fois, je ne lui en voulais pas. Peut-être à cause du diagnostique clinique, qui le rendait en quelque sorte impuissant face à cela ? Ou une forme de culpabilité que je peinais à ressentir ? Je l'ignore. Peut-être suis-je simplement fatigué de toujours tout lui reprocher.

Si ces deux années furent difficiles à vivre, j'étais loin d'imaginer que le bel empire que j'avais construit était sur le point de vaciller. En 2002, nos laboratoires développèrent un médicament révolutionnaire contre la malaria, et celui-ci fut lancé avant la fin de l'année. Seulement, pressés par les actionnaires, nous n'avions pas terminé tous les tests... Vous croyez qu'il n'y a que dans les films qu'un médicament non achevé se révèle être un désastre ? Je vous affirme en connaissance de cause que non. On nous rapporta plus d'une centaine de décès dus à la prise du médicament. Les patients développaient une forme de méningite extrêmement virulente et passaient l'arme à gauche en moins de deux jours. Un scandale éclata, et pour la première fois je n'étais pas vraiment ravi de voir ma tête à la une de tous les journaux. Les familles des victimes portèrent plainte, et sans ma fortune et l'appui de mes avocats, mon entreprise aurait coulé en seulement quelques semaines. Peu habitué à subir les échecs, j'accusais difficilement le coup et me renfermais un peu plus sur moi-même.

Bien que cela répugna, je quittais la France avec ma femme et mes deux fils, sans éprouver le moindre remord à l'idée de délocaliser totalement mon entreprise aux Etats-Unis. Un scandale de plus ou de moins, de toute façon... Le point positif de l'histoire, c'est que Marius était suffisamment content d'être à nouveau avec son frère pour ne plus me prendre la tête tous les week-end. Ils entrèrent au lycée tandis que nous nous installions à Radcliff, loin de l'agitation parisienne ou des grandes villes américaines. Le cadre idéal pour veiller davantage à leur éducation et reprendre mes affaires.

Je n'ai jamais vraiment réussi à accuser le coup. Cet échec résonne toujours comme un glas à mes oreilles, me rappelant que mon précieux empire est aussi fragile qu'un château de cartes. A vrai dire, il est toujours plus facile de détruire quelque chose que de le construire, et je choisissais alors de suivre la sécurité plutôt que les paillettes. Les labos continuaient à développer des remèdes moins révolutionnaires que celui pour la malaria, mais autrement plus stables et sûrs. Et parce que j'avais plus de temps, je m'adonnais davantage à la chasse. Je me découvrais un plaisir certain pour la traque, glaner des informations était presque devenu un jeu, et j'aimais finir ce petit jeu de piste en cernant totalement ma proie avant de l'abattre. Je découvrais aussi que la population de mutants de cette ville était impressionnante. Ce qui ne m'aidait pas à penser ma famille en sécurité.

En 2009, Martial choisi la voie du droit, faisant ma fierté, tandis que je laissais Marius faire la seule chose qu'il savait faire avec brio : Courir après un ballon... Et là encore, il sembla prendre un malin plaisir à me décevoir. Alors qu'il avait enfin reçu des propositions d'équipes professionnelles, prêtes à l'engager, il m'annonça qu'il se désintéressait du sport et laissait tomber. J'aurais pu lui accorder enfin un regard de fierté s'il m'avait annoncé son acceptation au sein d'une équipe... Au lieu de cela, il me déçu une fois de plus. La fois de trop, dira-t-on. Je ne reconnaissais pas mon sang en cet individu, sinon un enchaînement de contrariétés et de conflits. Je le coupais les vivre avant de le mettre à la porte, le laissant se débrouiller seul avec son ego surdimensionné. Il était hors de question que je continue à perdre mon argent pour un enfant pourri gâté qui n'avait jamais ressentit la moindre gratitude à mon égard.

Il ne se rendait même pas compte du sacrifice que j'avais fais en acceptant de le voir exercer une profession aussi peu gratifiante que celle d'un sportif de haut niveau, alors que j'avais refusé à Martial un avenir brillant de violoniste. Tant d'années passées à tenter de le raisonner, un tel gâchis... Marius représentait alors mon second plus grand échec, dont je ne parvenais pas à défaire les nœuds pour nous réconcilier. Depuis son départ, je n'ai pas reparlé à mon fils. Je me suis cantonné à hisser Martial a un poste important, et le savoir avocat me comble de fierté. Je n'ai pourtant pas perdu Marius de vue, et le fait suivre à chacun de ses déplacements pour savoir ce qu'il est devenu. J'ai cru comprendre qu'il faisait des cascades pour le cinéma, maintenant... Quel imbécile...

Enfin, comme dit l'adage, jamais deux sans trois. J'avais vécu mon premier grand échec avec un médicament douteux, le second avec Marius... Il fallait bien que le troisième arrive. Quand Martial me présenta sa fiancée, j'étais plus enthousiaste que je ne l'aurais cru. C'était une jolie et gentille jeune femme, qui rendait mon fils heureux, je n'avais finalement pas besoin de plus que ça! Du moins jusqu'à ce que je découvre qui elle était réellement... Une mutante. Une abomination aux pouvoirs surnaturels, qui risquait non seulement de nuire à notre famille, mais surtout de faire douter Martial quant à sa mission de hunter. Je ne pouvais pourtant me résoudre à la tuer sans attirer les soupçons, et sans craindre de perdre la confiance de mon fils. Aussi, après l'avoir enlevée, j'effectuais quelques recherches sur sa mutation et la façon de l'en guérir. Fort heureusement, le NH24 venait tout juste de sortir, résolvant par la même occasion tous mes problèmes ! Je réussissais à m'en procurer sans trop de difficultés, et vaccinais la jeune femme, pour son propre bien et celui de Martial... Je comptais ensuite la faire disparaître de sa vie pour une raison X ou Y, m'assurant ainsi qu'elle ne lui nuirait plus jamais.

C'était sans compter les effets secondaires du vaccin... J'ignorais qu'elle était enceinte de Martial à ce moment-là, tout comme j'ignorais que l'injection provoquerait une fausse couche... A ce moment-là, je faisais un bien piètre pharmacien, et je m'étais laissé emporté par ma folie sans même me préoccuper de son état de santé. Moi qui protégeais et chérissais notre famille plus que tout, je venais de tuer l'héritier de mon propre fils. J'avais pris des dizaines de vies pendant mes traques, et jamais je n'avais ressentit la moindre culpabilité jusqu'à présent. C'était comme me poignarder volontairement...

Si je ne me suis jamais pardonné cette erreur, elle m'a servie de leçon. Tout d'abord parce que je me suis juré de ne plus jamais vacciner de mutant, mais surtout parce que Lexie est parvenue à s'échapper, et que j'ignore à présent où elle se trouve. Inconsciemment, je préférerais la savoir morte, ce qui l'empêcherait d'aller dire quoi que ce soit à Martial... Depuis, je la traque jour et nuit dans l'espoir de la retrouver, sans résultat jusqu'à présent. Je suis de près les actions de notre maire, Thaddeus Lancaster, dans l'espoir qu'il puisse enfin débarrasser cette ville des mutants, mais cela ne me ramène malheureusement pas la seule qui m'intéresse pour le moment...

On me dit souvent antipathique, glacial, sans scrupules... Je me fiche bien de ces appellations, j'ai l'esprit tranquille. Je ne ressens ni culpabilité à l'idée de tuer des monstres, ni lorsque je me lance dans des affaires peu recommandables, ou quand j'arnaque mon prochain. Tant que cela ne me nuis pas personnellement, je n'ai pas de limites. Et ça, Marius ne l'a jamais que trop compris. J'espère simplement que son frère n'ouvrira jamais les yeux à ce sujet.