Sujet: Re: Mother Mary is a bird of prey [ft. Charlie] Mar 1 Sep 2015 - 23:06
Confidence pour Confidence
La mutante se contenta d’hausser les épaules à la réponse de Seth : elle n’abandonnerait jamais Roman de son plein gré, il le savait pertinemment, d’ailleurs il n’essaya même pas de l’en convaincre, et elle lui en était presque reconnaissante. C’était fatiguant pour elle de défendre l’indéfendable, d’expliquer aux gens de l’extérieur ce qui les liait, Roman et Elle : c’était quelque chose de différent de tout ce qui pouvait exister ailleurs, de plus fort, de plus pur, et c’était pour ça que tout le monde la traitait de folle. Si elle était folle, elle l’acceptait, tant que ça rendait Roman heureux. C’était tout ce qui comptait pour elle, depuis presque 10 ans. Peu importait les conséquences sur elle, sur sa vie, ses sentiments, ou ce qu’il en restait. Elle remua un peu pour trouver le bon angle pour caler sa tête sur l’épaule musculeuse de Seth, alors que ce dernier tendait le bras pour le glisser dans son dos, effleurant cicatrices et os vaguement saillants par la même occasion. Etonnamment, Charlie ne craignait pas le contact physique : cela surprenait souvent les gens, surtout ceux qui en savaient un peu plus que la moyenne sur elle, et pourtant, elle n’avait jamais fait de rejet de l’autre. Le fait d’en être privée pendant si longtemps n’avait pas altéré ses capacités à apprécier le toucher, les étreintes, la chaleur d’un corps contre le sien. Elle l’appréciait surement différemment, mais elle n’en avait jamais eu peur. Encore une bizarrerie purement charlienne.
- Me voilà sauvée alors, au moins jusqu’à ce que tu trouves un carton.* Elle éjecta ses chaussettes du bout de l’orteil, venant coller ses pieds froids contre ceux de Seth sur la table basse* T’as raison, baiser de la cendre, ça doit pas être dingue pour l’hygiène intime ….
Cette conversation ne ressemblait plus à rien, mais à cinq heures du matin, qui pourrait leur en vouloir ? Et puis elle doutait sérieusement que seth avoue un jour à qui que ce soit avoir héberger une mutante hunter chez lui, et l’avoir laisser sortir sans la moindre représaille. Les gens ne comprendraient pas. Les gens ne comprennent jamais rien de toute façon, quand ça leur demande de réfléchir une demi seconde de plus que d’ordinaire. Elle écouta rêveusement le trafiquant lui proposer de dormir, de discuter ou même de jouer aux cartes. Cette idée, aussi banale soit elle, lui tira un petit gloussement aigu :
- Tu vas te marrer, mais je sais même pas jouer à un seul jeu de cartes. Y en avait pas là où j’ai grandi, et une fois adulte… Personne à jamais penser à m’apprendre. J’ai jamais demandé tu me diras.
Elle bailla à nouveau, luttant toujours plus contre le sommeil, alors qu’elle posait son nez contre la peau de Seth, au creux de son cou. Il sentait bon, malgré le fait qu’il ait surement autant besoin d’une douche qu’elle. Il sentait le sable chaud, ce qui était assez logique si on y réfléchissait un peu, mais elle aimait bien. Elle aurait pu lui respirer la peau à grandes goulées, si on ne lui avait pas appris que ce n’était pas socialement acceptable. Encore une convention bien chiante ça :
- J’ai pas trop d’idées ou d’avis en fait, j’ai plus tendance à suivre le mouvement, en général. Tu veux faire quoi, toi ?
Elle leva ses grands yeux vers Seth avec un air sincèrement intéressé. C’était marrant d’être avec lui comme ça, ce n’était pas désagréable, loin de là. En réalité, elle aurait bien aimé resté sagement dans ses bras, elle aurait même pu lui réclamer des gratouilles dans sa chevelure blonde, si ils avaient été autres choses que des ennemis mortels. Elle l’aurait probablement embrassé pour le remercier, et ils se seraient endormis comme de presque amants. Le lendemain ils auraient pris leur douche ensemble en rigolant, elle serait sortie de l’appartement en prétextant aller chercher le petit déjeuner au starbuck du coin et ne serait jamais revenue, ou seulement des semaines plus tard, et sans café ni sous vêtements. Mais voilà, Seth n’était pas de ceux dont elle pouvait se jouer à sa guise, plus maintenant. Il ne serait plus jamais dupe et, à vrai dire ce soir, elle n’avait même plus envie de le rouler. Comme quoi, les miracles arrivent parfois …
Seth Koraha
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Sujet: Re: Mother Mary is a bird of prey [ft. Charlie] Dim 6 Sep 2015 - 2:05
Until Dawn
Seth était étonnamment détendu. Peut-être était-ce la fatigue ou le stress des derniers jours qui avait fini par endormir sa méfiance, mais en tout cas, il était à mille lieux de se trouver dans le même état de nerfs que lorsqu’il avait revu Charlie plus tôt dans la soirée. Il était bien loin de la colère sourde et grondante qui l’avait saisi aux tripes lorsqu’il avait posé ses yeux sur la jeune blonde, bien des années après qu’il l’ait vue pour la dernière fois. Si la ville n’avait pas été en quarantaine forcée, s’il n’y avait pas eu de couvre-feu, s’il n’y avait pas eu de hunters sanguinaires rôdant dans les rues, prêts à tuer le moindre mutant qui aurait eu le malheur de croiser leur route, alors ces retrouvailles se seraient terminées dans la violence sans l’ombre d’un doute. Il aurait essayé de tuer Charlie, Charlie aurait essayé de le tuer, et au final ils auraient été chanceux de s’en sortir en vie ou entiers. Ils seraient restés ennemis, rien de plus et rien de moins, l’homme de sable prisonnier de ses souvenirs et de sa rancune tenace, et la demoiselle aux cheveux claires obéissant aux ordres d’un maître qui l’avait tellement brisée qu’elle ne savait plus rien faire d’autre que de lui obéir. Quelque part au fond de lui, le trafiquant était désolé pour elle ; c’était un vrai gâchis, parce qu’elle n’était pas méchante, loin de là. Au contraire, elle s’était montrée de relativement bonne compagnie durant la dernière demi-heure, à tel point qu’il était difficile de croire qu’elle était réellement le chien de chasse des hunters, prête à traquer et éliminer tous les mutants qui auraient le malheur de croiser sa route parce que c’était ce qu’on lui avait dit de faire. La différence entre ces deux facettes de sa personnalité était flagrante, et il n’était pas bien difficile de savoir laquelle des deux Seth préférait. Il lui avait ouvert les portes de l’une de ses planques, il avait cuisiné des pâtes pour tous les deux et maintenant il la laissait se blottir contre lui, le nez dans son cou, tandis qu’ils étaient affalés dans son canapé, rattrapés par la fatigue et le stress qui avait fini par s’envoler. Il aurait presque pu s’endormir comme ça, et il était assez sûr qu’elle était dans le même état que lui. Tant mieux : si elle était aussi épuisée qu’il l’était, elle n’essaierait pas de le tuer dans son sommeil. Il proposa néanmoins une partie de cartes, au cas où elle souhaite faire autre chose.
- Tu vas te marrer, mais je sais même pas jouer à un seul jeu de cartes. Y en avait pas là où j’ai grandi, et une fois adulte… Personne à jamais penser à m’apprendre. J’ai jamais demandé tu me diras.
Le Calédonien pencha la tête sur le côté. C’était loin d’être idiot, ce qu’elle disait : après tout, avec la vie qu’elle avait dû avoir, elle n’avait certainement pas eu le temps de se poser quelques heures avec quelqu’un de sympathique qui lui aurait appris les règles de tel ou tel jeu de cartes. Elle avait dû être formée à monter et démonter une arme rapidement ou à reconnaître les points vitaux d’une cible plutôt que d’être rôdée à la belote ou au poker. Personnellement, il se débrouillait plutôt bien à ce jeu de bluff ; si l’occasion se présentait un jour, si jamais une nouvelle trêve avait lieu par miracle, peut-être lui enseignerait-il certains de ses tours.
- C’est con, y a des jeux marrants. J’t’apprendrai si tu veux, à l’occasion.
Il n’avait aucune idée de si cette occasion se présenterait un jour. Peut-être qu’elle arriverait plus tôt que prévu, peut-être que l’un des deux quitterait la ville avant que ça n’arrive, peut-être que l’un d’entre eux mourrait avant qu’ils n’aient pu battre les cartes au moins une fois. La vie n’était pas clémente, pas avec eux, et il n’en fallait pas beaucoup pour que l’issue de leur prochaine entrevue se trouve à la pointe d’un couteau ou dans un barillet rempli. Dès qu’ils seraient repartis de cet appartement, ils redeviendraient des adversaires. Seth se demandait s’ils seraient jamais autre chose que ça ; le moment qu’ils étaient en train de passer prouvait que rien n’était gravé dans le marbre. Mais face à l’influence de Roman Griske, quelques heures passées pourraient-elles réellement changer quelque chose ? Il en doutait fortement, pour ne pas dire qu’il n’y croyait pas une seconde. Mais les miracles arrivaient parfois : il n’y avait qu’à poser les yeux sur le duo pour en avoir la preuve.
- J’ai pas trop d’idées ou d’avis en fait, j’ai plus tendance à suivre le mouvement, en général. Tu veux faire quoi, toi ?
Le mutant haussa les épaules une nouvelle fois avant de porter sa main libre devant sa bouche, ne retenant pas un bâillement qui lui tira presque une larme. Il rêvait de pouvoir s’allonger et de se reposer des mois qui venaient de passer et avaient été bien plus riches en évènements qu’il ne l’aurait cru. Un peu de repos ne ferait de mal à personne ; entre les hunters énervés comme des épagneuls pendant une chasse à courre et les mutants exténués par une vie de fuite et de peur, il ne savait pas qui craquerait en premier, mais il ne doutait pas un seul instant que l’issue serait marquante pour toutes les mauvaises raisons possibles. En attendant, il céda à l’appel de son lit et soupira longuement.
- Franchement ? J’suis crevé, et toi aussi. J’pense que dormir est une bonne idée, parce que je suis pas sûr d’être franchement réactif pour quoi que ce soit d’autre, et toi, vu tes cernes, ça doit être pareil.
Il lui frotta le bras distraitement, sans y penser vraiment, puis la fit se lever avec lui. Il recula la table basse, puis déplia le canapé et le transforma en lit où ils tiendraient tous les deux pour peu qu’ils se serrent un peu. Il alla chercher une couette et deux oreillers, les balança vaguement sur le lit tout juste fait et alla s’étaler dessus en soupirant d’aise. Calé du côté du mur, il se débarrassa de ses chaussures avant de se caler sous la couette et de s’étirer comme un gros félin.
- Avant de te coucher, éteint la lumière s’teuplait, l’interrupteur est à côté de la porte.
Il attendit qu’elle s’exécute et qu’elle vienne s’allonger à son tour avant de changer de position, se couchant de telle sorte à ce que l’un et l’autre aient suffisamment d’espace. C’était assez rare qu’il se retrouve dans un lit avec quelqu’un sans tenter quoi que ce soit de physique. Peut-être que l’envie lui prendrait d’ici quelques minutes, mais pour le moment, c’était tout à fait platoniquement qu’il laissait Charlie se coucher contre lui. Comme quoi, les miracles pouvaient arriver deux fois dans la même soirée.
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Sujet: Re: Mother Mary is a bird of prey [ft. Charlie] Dim 6 Sep 2015 - 20:02
Kiss me Goodnight
La promesse de Seth la fit vaguement sourire, autant que ses muscles zygomatiques fatigués le permettaient : Elle savait que ce genre de promesses ne se tenait jamais, et encore moins entre deux personnes comme eux. Demain dès qu’elle fermerait la porte de l’appartement derrière elle, cette parenthèse de calme et de presque douceur se fermerait avec elle, et elle devrait tâcher de la rayer de sa mémoire pour que cela ne parasite pas ses prochaines missions. Seth ne lui apprendrait pas plus le poker que la belote ou la couinche, il changerait de trottoir s’il la croisait dans la rue, ferait mine de ne pas la voir, et ferait même demi tour si jamais Roman était à ses cotés. C’était comme ça, elle ne se faisait pas d’illusion, mais néanmoins, elle trouvait ça gentil de sa part de faire « comme si ».
- Ouais, pourquoi pas, à l’occasion…
Elle ne put qu’acquiescer à la réplique suivante du mutant, son bâillement entrainant inévitablement la naissance d’un autre chez Charlie, qui avait l’impression que son corps se liquéfiait de fatigue alors que ses yeux se faisaient lourds de sommeil. Dormir, quelle bonne idée. Bon, elle n’était pas chez elle, mais après tout, elle n’avait pas vraiment de chez elle, alors ça ne la dérangeait pas plus que ça. Elle pencha pensivement la tête vers la main de Seth qui lui caressait le bras, sans réagir, se pinçant simplement un peu plus les lèvres avant de se redresser lentement pour s’écarter du chemin, laissant à Seth le soin de préparer le couchage de fortune, alors qu’elle se trainait d’un pas lent dans la minuscule salle de bain, attrapant son sac sur le sol au passage : elle avait beau être une machine de mort, se coucher sans se laver les dents, ça ne se faisait pas. Elle en profita aussi pour se délester de son soutien-gorge – qui dort avec, dites le moi ? - et de son jean pour se présenter dans le salon où le canapé lit l’appelait avec insistance. Elle obéit à Seth, puis se dirigea vers lui en tâtonnant, manquant de se cogner l’orteil contre un coin de porte avant de s’affaler sur le lit avec un ronronnement de satisfaction. Elle se décala un peu pour lui laisser de la place, souriant malgré elle de cette situation pour le moins improbable : à croire qu’ils étaient faits pour se retrouver au lit ensemble, quelle que soit la situation de base. Elle remonta la couette sur elle, frissonnant soudain : avec la dépense calorique phénoménale de la soirée, son pauvre plat de pâtes ne suffisait pas à faire remonter sa température corporelle, et la couette n’était pas si épaisse, compte tenu de son age probablement avancée. Déterminée à ne pas mourir d’hypothermie, elle tapa sur l’épaule du Calédonien dans le noir, attendant qu’il se retourne pour coller son petit gabarit contre celui, bien plus imposant et surtout bien plus chaud, de Seth, passant ses bras aussi pâles que glacés sous les siens à la recherche de la moindre once de chaleur supplémentaire. Devinant la surprise du mutant, elle marmonna ce qui lui paraissait être une raison totalement logique à son comportement :
- J’ai froid.
Son index dessinait des formes incertaines dans le dos du mutant, alors qu’elle s’attardait parfois sur les cicatrices qu’elle pouvait y sentir. Elle songea qu’il en avait moins qu’elle, mais surement plus que la plupart des gens, pour une simple et bonne raison. La plupart des gens n’avait pas rencontré Roman. Bien sur, elle elle méritait ses marques, mais Seth, lui, avait il forcément à souffrir pour sa condition ? Elle se prit à songer que ce qu’elle avait fait, des années auparavant, en le séduisant pour mieux le piéger, n’avait pas été quelque chose de … De bien. Elle n’avait pas eu le choix, bien sur, mais si elle l’avait eu, l’aurait elle fait ? En respirant le parfum chaud et réconfortant de Seth, le doute la saisit un instant, avant qu’elle pousse un soupir las, son nez calé à présent dans le creux de la clavicule de ce dernier :
- Tu sais, quand je partirais demain matin, je ne le dirais à personne, qu’on s’est revu. Je te le promets.
Personne, Seth se douterait bien que cela ne voulait pas vraiment dire ça. Personne, c’était en réalité quelqu’un qu’ils connaissaient bien, tous les deux. Et le fait qu’elle puisse lui promettre de ne jamais mentionner leurs « retrouvailles », c’était quelque chose de fort à ses yeux de monstre. Peut être qu’il ne s’en rendrait pas compte, mais ce n’était pas grave, rien que pour elle-même, c’était déjà quelque chose. Elle sourit dans l’obscurité, et déposa un baiser léger sur l’épaule du mutant. Rien de suggestif, rien d’intrigant, tout juste perceptible.
Elle n’avait plus froid.
Seth Koraha
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Sujet: Re: Mother Mary is a bird of prey [ft. Charlie] Lun 7 Sep 2015 - 0:22
Tomorrow Never Knows
Enfin allongé dans son lit, Seth put enfin laisser se détendre ses muscles. Il sentit toutes les vertèbres de son dos se remettre en place, ce qui lui fit se dire qu’il devrait peut-être ralentir un peu les acrobaties durant les jours à venir. Il avait atteint ses limites plus d’une fois ces derniers temps, un changement de rythme ne serait-ce que pour une petite semaine ne lui ferait pas de mal. Il y réfléchirait demain en fonction de ses courbatures. Pour le moment, il se contentait d’être enfin calé sous sa couette. Il ne se redressa que pour mieux ôter son t-shirt et l’envoyer voler à travers la pièce, le faisant atterrir sur une chaise – ce qui était un miracle maintenant que tout était plongé dans la pénombre. A travers les stores couvrant les fenêtres qui n’étaient pas couvertes par quelque rideau, la faible lumière provenant de l’extérieur parvenait à filtrer, donnant à l’appartement une ambiance très particulière. Le soleil ne se lèverait pas avant encore trois bonnes heures, ce qui semblait rendre le moment encore plus figé dans le temps. Il ne manquait plus que la neige tombant derrière la vitre et deux tasses de chocolat chaud vide pour avoir un joli tableau hivernal. L’homme de sable se rallongea et soupira d’aise, laissant Charlie s’installer à côté de lui. Il ferma les yeux et resta ainsi quelques instants, couché sur le dos, jusqu’à sentir quelques petits tapotements sur son épaule. Il haussa un sourcil et tourna la tête vers la jeune femme avant de se mettre sur le côté. Quelle ne fut pas sa surprise de la sentir se coller contre lui et passer les bras autour de son torse, posant les mains dans son dos. Malgré leur proximité sur le canapé, il ne s’était pas attendu à ce câlin parfaitement inopiné. Peut-être se douta-t-elle de sa réaction, car elle justifia son geste d’une petite voix, presque un murmure.
- J’ai froid.
Le Calédonien la regarda un moment, ne voyant plus qu’une masse de cheveux clairs juste sous son nez, puis haussa les épaules et changea la position de ses bras de sorte à ce qu’elle ne lui coupe pas la circulation mais aussi qu’elle n’ait pas la tête posée contre un os. Il finit par trouver rapidement comment se tenir sans que ça ne les gêne ni l’un ni l’autre. Il s’était endormi bien des fois comme ça, avec un amant d’un soir ou une compagne de plus longue date, mais très rarement avec quelqu’un qu’il comptait enlacer sans arrière penser. Et pourtant, la jeune mutante était là, blottie contre lui, ses doigts passant dans son dos.
- T’es glacée, ouais. Profite.
Il pouvant sentir son index s’arrêter sur quelques unes des cicatrices qui marbraient sa peau ça et là. Ce n’était pas aussi impressionnant que les siennes, mais il avait gagné un certain nombre de marques durant son existence, que ce soit durant sa captivité en Norvège ou pendant ses coups qui avaient mal tourné, ou simplement pendant une bagarre qui s’était révélée plus violente que prévue. Il n’avait pas honte de ses cicatrices ; il ne voyait pas pourquoi il aurait dû. Elles faisaient partie de lui, et rien ne pourrait jamais changer ça.
- Tu sais, quand je partirais demain matin, je ne le dirais à personne, qu’on s’est revu. Je te le promets.
Seth resta silencieux un moment. Personne, ça incluait beaucoup de monde, mais surtout Roman Griske. Personne, ça voulait dire qu’elle cacherait délibérément à l’homme qu’elle suivait aveuglément qu’elle avait retrouvé la jolie pièce de collection qu’il convoitait tant. En un sens, c’était un mensonge par omission, un acte de désobéissance. Et si elle le faisait vraiment, alors ça voulait dire que tout n’était pas perdu pour elle, quelque part. Mais il ne comptait pas non plus la changer du jour au lendemain. Pour ça, il aurait fallu qu’ils aient du temps, et du temps ils n’en avaient pas. Ils n’auraient que quelques heures, juste une nuit à dormir comme ça, enlacés, à attendre que le danger s’éloigne. Et ça ne suffisait pas à rendre sa liberté d’agir et de penser à quelqu’un. Alors ils resteraient ennemis dès que leurs routes se sépareraient de nouveau. Et Charlie emporterait ce secret avec elle, sans jamais rien en dire, pas plus que Seth n’irait clamer qu’il l’avait vue et hébergée ce soir-là.
- Merci Charlie. J’te revaudrai ça.
Le léger baiser sur son épaule lui arracha finalement un sourire, et il l’embrassa gentiment sur le haut du crâne, à travers sa chevelure si claire. Il ferma les yeux et inspira tranquillement son parfum, comme pour l’aider à fixer le moment dans sa mémoire, pour qu’il puisse se souvenir que Charlie Monroe n’était pas seulement la jeune femme qui l’avait vendu à son pire cauchemar, mais qu’elle était aussi et surtout une personne à part entière, capable de sympathie et de gentillesse à sa manière, aussi étrange fut-elle. Qui sait, peut-être qu’un jour, elle serait tout le temps comme ça. Et ce jour-là serait celui où il serait heureux de pouvoir la considérer comme une amie. Il la câlina doucement, sans brusquerie, jusqu’à s’endormir à son tour, peu de temps après elle. Et il se souviendrait de cette nuit bien plus qu’il ne voudrait l’admettre.
[RP CLOS ]
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Sujet: Re: Mother Mary is a bird of prey [ft. Charlie]