Sujet: we happy few, we band of brothers - ft. tobbias Mer 20 Mai 2015 - 22:04
we band of brothers
Quand le réveil de Viktor sonna ce matin, il s’éveilla avec la conscience qu’il n’était pas seul dans son appartement. Malheureusement, la présence étrangère n’était pas celle d’Ellie, ni de Merry, ni même d’un animal blessé qu’il aurait ramené chez lui pour le surveiller pendant la soirée. Ou plutôt si, son invité ressemblait le plus à cette dernière catégorie. Depuis quelques temps, un lointain cousin de Viktor, un dénommé Tobbias Kane, faisait son nid chez lui. De quelques années son aîné, il était pourtant le protégé de son cousin, vivant chez lui le temps qu’il s’habitue à Radcliff. Même si, depuis qu’il l’avait rencontré, le vétéran se disait surtout que c’était la ville qui devrait s’habituer à son nouvel occupant. Toby était… particulier, pour le moins dire. Sa déception quand il avait découvert que Viktor n’était qu’un humain lambda, et un humain handicapé qui plus est, avait été plus que palpable. Ses idéaux fermement pro-mutants ne l’avaient visiblement pas préparé à avoir un cousin « normal ». Cependant, il avait beau observer l’homme ténébreux qui avait élu domicile dans sa chambre d’ami, il ne parvenait toujours pas à lui détecter une quelconque mutation ; ajoutez à cela l’étrange avertissement qu’un ancien camarade, désormais CIA, lui avait envoyé, et Viktor doutait de plus en plus de la véritable situation de son cousin.
Quoi qu’il en soit, en cet instant, sa priorité était de leur préparer le petit déjeuner. Attrapant sa béquille appuyée contre la table de chevet, Viktor s’assit sur le bord de son lit et s’en servit pour se relever. Il aurait pu mettre sa prothèse directement, mais il n’aimait pas s’en servir aussi tôt le matin, et surtout pas avant de s’être douché. Il n’en avait pas besoin pour faire une omelette, non plus. Passant le seuil de sa chambre, il jeta un coup d’œil sur le salon : Toby ne s’était pas endormi sur le canapé, cette fois-ci. Son nouveau colocataire semblait être en pleine convalescence, et fatiguait très rapidement. Nombreuses étaient les fois où le vétérinaire était rentré de sa clinique pour le trouve complètement hors d’état dans un fauteuil, souvent dans des contorsions qui l’obligaient à suffoquer un rire, afin de ne pas le réveiller. Cette nuit-ci, au moins, il avait réussi à se traîner jusqu’à son lit. Subitement, les yeux de Viktor se plissèrent : sur la table basse, des restes de grignotage. Il n’était pas l’homme le plus maniaque, mais il fallait avouer que ce genre de détails ne lui faisait pas grandement plaisir. « Dire que je voulais un frère quand j’étais plus jeune… » grommela-t-il, ramassant les sachets de chips vides que Tobbias avaient laissés sur sa table basse. Les déchets en main, il fit les quelques pas le menant à sa cuisine, et les plaça dans la poubelle. Puis, il ouvrit le frigo et sortit de quoi faire deux belles omelettes. La poêle chauffa rapidement, et il ne fallut pas plus d’une dizaines de minutes avant qu’il ne place deux omelettes dorées sur leurs assiettes, parsemant la sienne de ciboulette et de saumon fumé.
Viktor tendit l’oreille un instant, et entendit le bruit de la douche. L’instant d’après, ce fut les grognements de son estomac qui attirèrent l’attention de son ouïe, et le décidèrent à ne pas attendre son cousin pour manger. Il fit d’ailleurs bien : quand il plaça le couvert et l’assiette dans le lave-vaisselle, ce dernier n’était toujours pas sorti. Visiblement, il avait besoin que Viktor l’aide à se réveiller. « Toby, sors de la douche, t’as pas suffisamment de cheveux pour y passer trois heures ! » lança-t-il donc, tandis que son poing tambourinait contre sa porte. Il entendit quelques grognements emmitouflés – qu’il soupçonnait d’être des grossièretés, et la porte s’ouvrit. Le vétéran lança un sourire radieux à Tobbias, qui n’était de toute évidence pas content d’être dérangé. « Y a une omelette de prête, si t’as faim. » dit-il, au moment de s’engouffrer dans la salle de bains à son tour. Une demi-heure et plusieurs interprétations plus ou moins fausses de Madonna plus tard, il sortit la salle de bains pour se diriger vers sa chambre. Que la porte soit entrebâillée fut son premier indice ; et quand, ayant enfilé son caleçon et son T-shirt, il se tourna pour attraper sa prothèse, il s’aperçut que celle-ci manquait. Je dis bien manquait, et non ‘était tombée’ ou ‘avait roulée sous le lit’, choses qu’il vérifia bien évidemment en premier. Mais il dût bien vite se rendre à l’évidence : quelqu’un lui jouait des tours ; Et vu le nombre total d’occupants de l’appartement, il n’avait pas beaucoup de personnes sur la liste des suspects. « Tobbias… Où t’as mis ma prothèse ? » Son ton était bas, grondant comme le tonnerre encore lointain. Oublier de jeter ses paquets de chips à la poubelle parce qu’il était fatigué ou malade, c’était une chose ; prendre des heures sous la douche, une autre ; mais cacher la prothèse électronique du mutant, ce n’était pas du tout dans le même registre.