Décrivez l'apparition de votre don et la façon dont vous le maitrisez à l'heure actuelle
C'est arrivé tardivement. Je ne pensais pas faire partie de la population des transmutants, je pensais être un être humain comme les autres, aucunement doué d'un don extraordinaire. Puis, j'ai perdu mon petit frère, non pas qu'il ait perdu la vie mais il a été adopté alors que moi et Alvin sommes restés de notre côté. Cette séparation a été brutale, violente et particulièrement douloureuse pour moi. C'est après cela que j'ai commencé à développer mon don. Pour être tout à fait honnête, au départ, j'ai juste cru que je perdais les pédales, j'ai juste cru que je pensais comprendre des choses alors que je ne les comprenais pas puis, c'est devenu plus clair jusqu'à être limpide et j'ai compris ce que j'étais, qui j'étais. Je l'ai tout de suite dit à Alvin et même si je n'ai jamais utilisé mon don sur sa personne, nous avons passé des moments assez intenses tandis qu'il me regardait toucher une machine et comprendre son fonctionnement sans même en lire le manuel. Puis, j'ai commencé à perdre la vue et quand j'ai réalisé que plus mon don se développait, plus ma vue diminuait, j'ai compris que c'était lié. Finalement, quand j'ai fini par maîtriser complètement mon don, quand j'ai fini par être véritablement capable de comprendre profondément chaque personne ou chose que je touchais, je suis devenu complètement et définitivement aveugle. J'ai dû réapprendre à vivre ainsi. Aujourd'hui, il me suffit d'un simple toucher, et les choses m'apparaissent clairement : c'est juste facile de comprendre et de savoir. Parfois cela prend quelques secondes, parfois cela est plus long, cela dépend de la personne et cela dépend de l'objet. Une chose est certaine : grâce à ce don, je sais plus de choses que je n'aurais jamais pu en apprendre au cours de ma vie. D'ailleurs, heureusement que j'ai ce savoir et que je peux continuer à l'agrandir : c'est bien la seule chose qui compense ma cécité.

avez-vous déjà eu affaire à un ou plusieurs hunters ?
Oui, mais non pas parce qu'ils me poursuivaient car mon don est très, très bien caché. En fait, les Hunters que j'ai pu rencontrer par le passé, je les ai rencontrés parce que mon frère et moi devions travailler pour eux. Est-ce que je pense que ce qu'ils font est abominable ? Bien sûr, je suis contre l'idée que l'on détruise des personnes sous prétexte que ces personnes sont différentes et potentiellement dangereuses. Je ne crois pas qu'un transmutant soit forcément plus dangereux qu'un être humain, au contraire. Certains humains, dans l'histoire, on fait des choses terribles et ils n'avaient aucun pouvoir. Maintenant, je ne m'élève par contre les Hunters pour la bonne et simple raison qu'ils payent très bien ceux qu'ils engagent et l'argent, j'en ai besoin pour être certain que mon frère ne manque de rien. Il s'agit là de relations d'affaires alors je ne dois pas laisser ce que je peux ressentir entrer en ligne de compte mais si un jour, Alvin et moi devions arrêter ce que nous faisons, je crois sincèrement que les choses seraient différentes.

utilisez-vous beaucoup votre don ?
Oui, énormément, au quotidien. Je suis avide de connaissances, c'est comme une drogue pour moi alors, dès que cela m'est possible, j'apprends et je le fais grâce à mon don, c'est pour cela que je l'utilise beaucoup. Il est également fort pratique pour connaître les émotions et intentions des gens donc, quand je pense avoir besoin de l'utiliser, je l'utilise dans ce sens. Ceci dit, ce n'est pas sans conséquence. Au-delà de ma cécité qui elle est irréversible, lorsque j'utilise vraiment trop mon don au cours d'une même journée, je finis dans ces cas-là avec une migraine absolument abominable, sans aucun doute parce que mon cerveau emmagasine trop d'informations d'un seul coup. Quelques heures de sommeil suffisent en général pour calmer la migraine mais quand cela arrive, je reste quelques jours sans abuser de mon don. J'ai, récemment, saigné du nez après avoir utilisé mon don sans m'être véritablement remis d'une migraine et il est hors de question que je tente le Diable.

que pensez-vous de l’émergence du groupe de rebelles anti-hunters nommé Uprising ?
Je suis partagé. Il y a une partie de moi qui estime qu'ils ne devraient pas chercher à nuire aux Hunters puisque ces derniers peuvent me rapporter de l'argent, mais il y a une autre partie, une partie plus humaine, plus sensible, qui pense qu'ils ont raison de prendre les armes. C'est à double tranchant. Ceci dit, certains transmutants sont véritablement dangereux et prennent un vrai plaisir à être dangereux alors... En réalité, je pense qu'il faudrait qu'il subsiste certains Hunters mais non pas pour éliminer tous les transmutants, mais juste pour s'assurer que les plus puissants et les plus dangereux ne soient pas une menace. Peut-être que le groupe de rebelles parviendra à faire cela même si d'après ce que j'en sais, ils ne sont pas là pour ça pour le moment.

PAYS : Franceuh ! DISPONIBILITÉ : Jamais ! Je peux jamais RP ! Mais je m'inscris quand même   Je passerai tous les jours et j'devrais pouvoir vous pondre un ou deux RP par semaine : VOILA   .VOTRE AVIS SUR TH : C'est moche, comme vous   Non mais en vrai j'adore hein    COMMENT AVEZ VOUS CONNU LE FORUM : BAZZAAAAAAAAAART   PERSONNAGE : C'est le scénario d'Alvin : j'viens jouer le Big Bro histoire de remettre les deux coquins dans l'droit chemin, way, way    VOYEZ VOUS DES CHOSES A AMÉLIORER ? : Nah, j'aime comme c'est, changez rien sinon j'vais pleurer    UN DERNIER MOT ? : MORDUUUUUUUUUUUUU !!! (pardon, j'ai trop regardé Kaamelott   )

Ma main épouse la courbe délicate de sa hanche, mes doigts frôlent la peau dont la douceur est si exquise qu'elle m'en fait frissonner. Je la sens se mouvoir sous mes tendres caresses et bientôt, ses doigts viennent se perdre dans mes cheveux puis sur ma nuque. Elle m'amène à elle et dépose un tendre baiser sur mes lèvres. C'est finalement sur son visage que mes doigts se posent, frôlant délicatement chaque petite parcelle de peau, épousant chaque forme pour mieux la visualiser dans mon esprit : c'est la seule façon pour moi de me faire une idée de ce à quoi elle peut ressembler, ne pouvant pas la voir. Elle fait bientôt de même avant de laisser échapper un petit rire. Un sourire étire mes lèvres : voilà qu'elle s'amuse de faire la même chose que moi alors qu'elle-même n'est absolument pas aveugle. Pourquoi pas ? Si cela peut lui donner une idée de la façon dont je peux moi la percevoir... Ceci dit...

« Tu as fermé les yeux ?
- Quoi ?
- Pour toucher mon visage, tu as fermé les yeux ?
- Oui.
- Et ?
- C'est... Je ne sais pas. »

Nouveau sourire de ma part : c'est forcément quelque peu déstabilisant mais en même temps, elle ne fait jamais qu'imaginer ce que cela pourrait faire, elle ne sait pas. Je pose mes mains sur les siennes, les embrasse et la fait cesser avant de me redresser. Aucune animosité ni colère dans mon geste. Je me redresse et me penche pour tâtonner au sol et récupère mes affaires.

« Je ne voulais pas te vexer, désolée.
- Tu ne m'as pas vexé du tout. Je ne peux pas trop m'attarder, c'est tout. »

rC'est la pure vérité : Alvin m'attend, j'ai déjà beaucoup trop tardé mais j'ai passé un tel agréable moment avec cette demoiselle que j'ai voulu le prolonger. D'ordinaire, je ne reste pas aussi longtemps chez quelqu'un mais elle a ce petit quelque chose qui m'a donné envie de rester un peu plus. Je suis cependant arrivé au bout du temps qu'il m'est possible de lui accorder.

« Tu reviendras ? »

Je me fige alors que je viens d'enfiler mon pantalon. Je fronce les sourcils et laisse échapper un soupir avant de secouer négativement la tête.

« Pourquoi ?
- Parce que je ne reviens jamais. » je lui réponds le plus sincèrement du monde.

Je ne reviens jamais non. Chaque femme ou homme avec qui je partage des instants intimes, je ne les revois jamais. Quelques heures, une nuit entière peut-être mais jamais plus.

« Pourquoi ? » répète-t-elle en venant poser ses mains sur mes épaules.

C'est un geste tendre qui me fait sourire. Je tourne d'ailleurs légèrement la tête pour venir déposer un baiser sur le bout de ses doigts.

« Parce que c'est comme ça.
- Aucune attache ?
- Aucune non. »

Au moins elle a compris.

« Jamais ?
- Non.
- Oh... 
- Quoi ?
- Rien c'est juste... Je trouve ça triste, c'est tout. »

Je hausse les épaules et ne répond rien. Je n'ai jamais trouvé ça triste. En fait, je n'y ai jamais véritablement songé. Ma priorité a toujours été mes frères, puis uniquement Alvin quand Ren est parti et que nous l'avons complètement perdu. Je forme ce duo avec lui, je ne peux pas vivre sans lui comme lui ne peut pas vivre sans moi alors, non, il n'y a aucune attache avec quelqu'un d'autre que ce soit une femme ou un homme, c'est comme ça, c'est tout. Il n'y a pas d'autre place dans mon cœur. Je ne crois pas que cela puisse changer un jour mais est-ce que cela est triste ? Elle me fait douter maintenant qu'elle a dit.

« Je suis désolée, je ne voulais pas gâcher la soirée.
- Tu n'as rien gâché, ne t'en fais pas. »

Elle reste silencieuse, ne bouge plus et je pose doucement ma main sur la sienne avant d'activer mon don silencieusement, histoire de comprendre ce qui peut lui passer par la tête en cet instant. Ses paroles ne tardent pas à faire écho à ses intentions.

« Tu ne veux pas rester encore un peu ? J'aimerais... »

Elle hésite et moi je ne dis rien, je la laisse hésiter, je la laisse se torturer intérieurement pour savoir si elle va oser ou non à me poser les questions qu'elle a envie de me poser.

« J'aimerais bien que tu me parles de toi.
- Pourquoi donc ? »

Nouveau silence de sa part, nouvelle hésitation.

« Parce que j'aimerais bien en savoir plus sur toi, c'est tout.
- Cela ne t'avancera à rien.
- J'ai toujours été de nature curieuse. »

Oh ça, je l'ai bien compris, bien mieux qu'elle s'en doute. Je reste à mon tour silencieux, hésitant : répondre à des questions et lui dévoiler des faits sur moi ? Je ne sais pas, ça n'est jamais arrivé. Ceci dit, je n'ai jamais non plus passé autant de temps dans les bras de quelqu'un. Elle m'a offert plus que ce que je n'avais espéré, elle m'a apporté beaucoup en quelques heures et même si c'était éphémère, je m'en souviendrai. Et moi, que lui ai-je apporté ? Du plaisir sans aucun doute mais cela s'arrête là puisque je nous impose que cela s'arrête là. Alors, satisfaire sa curiosité... Ma foi, pourquoi pas. Au moins, je ne la laisserai pas complètement sans rien. Je viens donc m'adosser contre la tête de lit et croise les bras en esquissant un sourire.

« D'accord, voyons si je peux satisfaire ta curiosité. Que veux-tu savoir ? »

Plus aucun contact avec elle alors, durant le silence qui suit, je ne peux absolument pas savoir ce qu'elle va dire mais finalement, je préfère être surpris : je ne le suis pas toujours alors de temps en temps, c'est plutôt agréable.

« Tu m'as dit que tu vivais avec ton frère et que tu avais toujours vécu avec lui. La façon dont tu l'as dit, c'est comme si vous n'avez pas eu de parents ni rien... »

Voilà qu'elle commence fort. Elle ne peut cependant pas savoir que le sujet est délicat et douloureux. Je prends une profonde inspiration.

« Nos parents sont mors quand j'avais huit ans. Après ça, nous nous sommes retrouvés seuls, mes deux frères et moi. Oui, j'ai deux frères, pas un seul. » j'ajoute rapidement en imaginant qu'elle doit être surprise par ce fait, puisque je n'ai parlé brièvement que d'Alvin tout à l'heure. « Ren, le plus jeune de nous trois, a été adopté quand j'avais dix-sept ans. Nous ne l'avons jamais revu. Après cela, ça a été Alvin et moi et ce sera toujours Alvin et moi. Je serai toujours là pour et il sera toujours là pour moi, c'est ainsi.
- Oh... Je suis désolée...
- Ne le soit pas, tu m'as posé une question, je t'ai répondu. Tu ne pouvais pas savoir.
- Oui... »

Je la sens cependant contrariée : j'ai beau ne pas la voir, je sens bien que l'atmosphère est plus tendue.

« Tout va bien Amelia. » je lui assure en lui adressant un sourire. « Tu veux savoir autre chose ? »

Elle se racle la gorge.

« Oui, hum... Est-ce que tu as...
- Quoi ?
- Tu as toujours été aveugle ou pas ?
- Non. J'ai perdu la vue juste avant d'avoir dix-huit ans en fait. Et ne me demande pas pourquoi ni comment : les médecins n'ont jamais trouvé la réponse. »

Je l'avais la réponse mais je ne pouvais pas leur donner, voilà tout.

« Et... Enfin, est-ce que ça te manque ?
- Chaque jour. Chaque jour j'aimerais pouvoir voir le soleil se lever, j'aimerais pouvoir regarder mon frère droit dans les yeux, voir quel homme il est aujourd'hui mais c'est impossible, c'est comme ça. D'autres ont vécu pire et vivent pire. Et puis, j'ai la chance de savoir beaucoup de choses, d'apprendre facilement : ça compense. Pas complètement mais ça compense. »

Je la sens se mouvoir sur le lit et elle vient glisser sa main dans la mienne.

« Tu es très courageux.
- Je ne crois pas être plus courageux qu'un autre. Disons que j'ai appris à accepter certaines choses, avec le temps.
- J'ai très envie de te revoir... »

Elle prononce ses mots après avoir rapproché son visage du mien : je sens son souffle sur mes lèvres, je sens son parfum vanillé et sucré.

« Mais tu ne me reverras pas, c'est comme ça. »

Je pose mes mains sur ses joues, vient déposer un baiser sur son front puis me détache d'elle pour finalement me relever.

« Si je te recroise, est-ce que je dois t'ignorer ou est-ce que je peux venir te saluer ? »

Tiens, c'est la première fois qu'on me pose la question. J'enfile ma chemise que je reboutonne tout en réfléchissant à sa question. C'est en arrivant au dernier bouton que je me décide.

« Tu feras ce que tu auras envie de faire. Ce n'est pas parce que je refuse de te revoir que je vais te donner l'ordre de m'ignorer. »

Je sens ma voix quelque peu froide lorsque je m'adresse à elle mais c'est parce que je n'aime pas la façon dont elle m'a posé la question, comme si j'étais là pour lui donner des ordres.

« D'accord. »

Lorsque la porte se referme derrière moi quelques minutes plus tard, je reste quelques instants sans bouger avant de soupirer et de remettre mes lunettes noires. Puis, je quitte l'immeuble non sans devoir faire un effort pour ne pas me retourner et c'est bien la première fois que cela m'arrive. Raison de plus pour filer vite fait et ne jamais revenir la voir : je ne veux pas m'attacher à quelqu'un d'autre qu'à Alvin car cela risquerait de tout foutre en l'air. Il est ma priorité et doit le rester, je l'ai promis sur la tombes de nos parents, je l'ai promis. J'ai promis davantage, j'ai promis aussi de veiller sur Ren mais il ne m'en a pas laissé le temps. Mais si j'ai échoué avec Ren, je n'échouerai pas avec Alvin, je me le suis refusé. C'est pour ça que je suis toujours resté à ses côtés, c'est pour ça que je suis devenu son tuteur quand j'ai eu l'âge, c'est pour ça que j'ai décidé de tout faire pour qu'il puisse vivre correctement et que je suis finalement devenu un type pas véritablement fréquentable quand on y réfléchit... J'ai beau ne pas me salir les mains sur le terrain, je ne suis pas moins l'instigateur de belles saloperies. Cependant, je fais face, je mets mes sentiments de côté, je mets ma conscience de côté et je fais ce que je dois faire, pour lui, rien que pour lui. Est-ce que cela fait de moi un monstre ? Peut-être mais je m'en contrefous tant que lui, il vit et qu'il vit bien. Je sais que je peux me montrer dur parfois, même avec lui justement mais tout ce que je fais, je le fais pour le protéger, c'est tout. Si aujourd'hui nous sommes ici, à Radcliff, c'est pour terminer d'accomplir le contrat qui nous a été confié parce que si nous ne le faisons pas, c'est ma vie et celle d'Alvin qui sera en danger et ça, c'est hors de question. Autant je me fous de mourir, autant je refuse qu'il arrive quoi que ce soit à mon frère. J'ai cependant un mauvais pressentiment. C'est quelque chose qui me ronge de l'intérieur, qui installe un certain malaise chez moi par moments, comme si cette ville allait être le terrain de changements et des changements terribles. Comme si nous étions, Alvin et moi, à un tournant de nos existences respectives. Tandis que je reporte sur mon visage une impassibilité totale, tandis que je remets mon masque habituel en place, mes pensées sont tournées vers ce malaise, vers cette certitude qu'il va se passer quelque chose.

J'ignore seulement à quel point j'ai raison.