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 warm me up, be my friend (locki & tessa)

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MessageSujet: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeMer 6 Mai 2015 - 22:35

Une nouvelle semaine était passée dans cette maudite ville, une nouvelle semaine sans valeur ni sens. Depuis qu’elle était arrivée à Radcliff, Tessa avait l’impression d’être en prison, bien plus sûrement que lorsque qu’elle était enfermée entre quatre murs au Centre. Elle pouvait aller où elle le souhaitait, quand elle le souhaitait, elle pouvait faire tout ce qui lui chantait, on lui avait dit qu’elle était libre … Alors c’était ça, la liberté ? C’était sans doute bon pour tous ces gens qui marchaient dans la rue, qui étaient nés ici et qui possédaient une maison, un chien, une voiture, toutes ces choses qu’elle-même ne pouvait que rêver. D’un coup de carte bancaire ils achetaient ce qu’ils désiraient, il leur suffisait d’imprimer quelques papiers et de raconter leur vie pour obtenir n’importe quel emploi. C’était ça, leur liberté. Mais elle ? Que possédait-elle de tout ça ? Elle avait les poches aussi vides que le ventre … ou la tête. Elle ne parvenait pas à entrer dans cette vie qui semblait couler de source pour tous ceux qu’elle croisait. Elle n’osait pas relever les yeux au risque qu’on la remarque et qu’on se rende compte qu’elle n’était finalement rien de plus qu’une étrangère, une intruse ici où tout roulait si parfaitement bien … Elle ne parvenait pas à trouver de vrai travail où elle puisse s’épanouir – ou tout simplement gagner sa vie, elle avait peur qu’on lui demande ses papiers, elle avait faim, elle avait froid. Mais par-dessus tout, elle était seule. Abandonnée par celui qui l’avait libérée, trahie par celui qui l’avait conduite jusqu’ici, et rongée par l’absurde espoir de retrouver son frère jumeau tout en sachant qu’il était mort et enterré depuis des mois. Ce n’était pas la vie rêvée qu’on lui avait vanté, c’était un enfer et elle regrettait de s’être laissé berner si facilement. La captivité était douce à côté de cette vie trop cruellement réelle.

Mais c’était un peu tard pour regretter le Centre, même si elle en rêvait – cauchemardait – toutes les nuits sans exception. Il fallait bien faire face, d’une manière ou d’une autre, si elle comptait rester en vie. Mourir, ça ne l’intéressait pas. Quoi qu’elle ait vécu jusqu’à maintenant, aussi dur que ce soit de se lever chaque matin, elle ne pouvait pas baisser les bras aussi vite. Elle avait pris quelques habitudes qu’elle essayait d’entretenir, pour faire comme les autres. Elle se forçait à quitter sa chambre de motel pas trop tard le matin, elle cherchait du travail, elle flânait au parc, elle lisait dans les coins de librairie jusqu’à ce qu’on la déloge, elle salivait devant les devantures de pâtisseries … Et elle s’était mise au sport. Elle avait été étonnée de voir le nombre de personnes qui entraient chaque jour dans la salle de sport qui se trouvait non loin de son motel, et elle avait fini par y entrer, elle aussi. Elle s’était faufilée devant l’accueil sans que personne ne lui demande de carte de membre et en avait très largement profité par la suite. Elle n’avait pas fait de sport depuis son adolescence, en Angleterre, autant dire qu’elle n’avait plus aucune base, mais elle avait fait de son mieux. Elle s’était rendue compte qu’après quelques heures passées à transpirer, elle dormait bien mieux le soir. Le plus intéressant avait été de découvrir la boxe : en frappant sur un sac de sable inerte, elle avait le droit de laisser échapper des choses honteuses qu’elle avait tenté de retenir enfermées en elle. Elle avait envie de frapper, ça lui manquait. Elle avait tant frappé, au Centre … Mais ici, c’était interdit. On ne frappait pas les gens sans raison. Il n’y avait que ce sac qu’elle pouvait bourrer de coups de poings, sans qu’on ne la regarde bizarrement. Et c’était terriblement agréable ! Elle se défoulait sans vergogne, ça l’apaisait beaucoup, et surtout cela calmait les démangeaisons au bout de ses doigts … Ses pouvoirs semblaient se calmer un peu quand elle boxait, c’était une bonne chose. Elle ne savait plus par quel bout les prendre, ces temps-ci.

Malheureusement, elle s’était fait remarquer à la salle de sport, on avait fini par lui demander sa carte de membre, et n’en ayant pas à présenter, elle avait du quitter les lieux sans espoir de retour. Elle avait haussé les épaules, s’était dit que ce n’était pas très grave, mais après deux jours à perdre le sommeil, elle s’était vue devenir folle. Elle avait besoin de sa dose quotidienne de défoulement, sinon comment allait-elle tenir le coup ? Qu’allait-elle devenir ? Que faire ? La solution s’était imposée alors qu’elle tournait comme une âme en peine dans le parc de la ville, en voyant tous les joggeurs tourner autour du lac à petites foulées. Elle n’avait pas besoin d’aller dans un lieu payant, elle pouvait se défouler ici même. Et la voici qui se mit à courir à la suite des autres sportifs, toute contente de trouver une alternative à sa boxe habituelle. Mais la course à pied n’avait rien à voir avec la boxe, et très rapidement, le souffle de Tessa se fit court, ses poumons la brûlèrent, et un point douloureux apparut comme un coup de poignard dans ses côtes. Chancelante, elle dut s’arrêter avant même d’avoir achevé son premier tour de lac, peinant à avaler l’oxygène qui lui manquait. Les mains sur les genoux, cassée en deux, elle regarda avec désespoir les autres coureurs la dépasser, tête haute. De véritables machines.
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeJeu 7 Mai 2015 - 2:29

✩ kings and queens
lockhart & tessa



Courir, c’était vite devenu le moyen le moins coûteux et le moins contraignant pour canaliser toutes les mauvaises choses que je gardais enfouies. Quand je suis arrivé à Radcliff, ç’a été la porte de sortie de mon stress et de mon anxiété. D’une grande part, à tout le moins. Mais il a suffi d’une paire de baskets. Une paire de baskets, un survêtement, et j’ai pu m’échapper de ma triste réalité. Courir, c’était un peu comme si à chaque pas, je voulais m’envoler, ou m’enfuir. Loin de ma vie, loin de mon quotidien. Ça devient douloureux, parfois. Les jambes lourdes, le souffle court. Mais c’est ça, aussi, vouloir partir loin de tout ce qu’on a toujours connu. Ça fait souffrir. Je sais de quoi je parle. Et c’est le prix à payer. Un bien faible prix, pour tout ce qu’on a à y gagner.

Aujourd’hui, je cours. J’ai décidé d’évacuer toute mon anxiété, toute ma frustration, après mon rendez-vous chez mon psy. J’étais dispersé. J’ai vu cette jolie blonde, ressemblant terriblement à Abigail. Je l’ai vue, et je me suis senti me liquéfier sur place, comme d’ordinaire. Le stress qui monte, les souvenirs qui reviennent en flèche, qui me submergent, m’étouffent. J’avais été déconcentré, et ma séance avec mon psychologue avait été insupportable. Une fois rentré chez moi, j’avais jeté un ou deux livres par terre, avant de décider de mettre mes baskets et d’aller courir. Les pauvres livres ne m’avaient rien fait et ne méritaient certainement pas ça. J’avais voulu les laisser en paix. Éviter à mes autres personnalités d’être tentées de reprendre le dessus. Alors j’avais fui. Je les avais fuies.

Ça faisait presque vingt minutes déjà que je trottinais. Le carambar que j’avais englouti avant de partir avait depuis longtemps terminé de fondre sur ma langue. J’avais manqué d’avaler de travers la petite boule qu’il m’en restait au fond de la bouche au bout de quelques minutes, mais j’avais été sauf. Je m’étais contenté de la garder coincée sous ma langue et de finir de la laisser fondre, en tournant vers le centre d’entraînement canin. J’avais l’habitude de le couper pour rejoindre le parc, un peu plus loin. J’ai dû changer mes plans une fois devant, en entendant le concert d’aboiement et en apercevant la pancarte « concours canin – de 11h à 18h ». J’avais rebroussé chemin pour prendre un petit rallongement, sans m’en trouver particulièrement chamboulé dans mes projets. Ma promenade durerait seulement trois ou quatre minutes de plus.

Il faisait beau. Pas bien chaud, certes. Mais le soleil ne se privait pas d’adoucir la température, et de rendre la petite sortie beaucoup plus agréable. J’étais arrivé au lac. Un petit tour, deux si j’étais encore suffisamment en forme après le premier, et je rentrerais. J’aurais bien mérité ma fin de journée au calme, et ça allait faire l’affaire pour contenir mes nerfs. Ce ne serait bien entendu pas radical. Ça ne l’était jamais. Il y avait toujours le risque d’avoir une frustration intense, une contrariété immense, au courant de la soirée. Seul un thaumaturge m’aurait empêché de perdre les pédales à longueur de temps. Mais ce faiseur de miracles n’était pas encore né. Alors je me contentais d’apprivoiser au maximum mes émotions, et de prendre le moins de risques possibles.

Au tournant d’un petit virage, je l’aperçus. Elle venait de s’arrêter, et de laisser tomber ses paumes sur ses genoux. Elle se plia en deux, l’air visiblement terrassée par un point de côté. Je fis abstraction de mon bon rythme, que je n’avais pas spécialement envie de perdre, et je m’arrêtai un peu derrière elle. Cœur battant, souffle court, malgré ma bonne endurance. Je finis les quelques mètres qui nous séparaient en marchant, la regardant. J’étais en nage, mais elle avait l’air beaucoup plus mal en point que moi. Et je pouvais sans grande peine deviner sa souffrance, pour l’avoir si souvent partagée.

« Faut pas que tu t’arrêtes. Faut que tu marches, en respirant amplement. »

Une bonne vieille technique. Peu importe à quel point on a mal. Il faut continuer à marcher. C’est comme ça que ça passe. Le diaphragme trouvera plus facilement son rythme si elle marche.

Je lui souris, passe une main sur mon front, la laisse retomber le long de mon corps. D’après ce que j’avais pu voir durant toutes ces heures à s’entraîner, cette petite était une dure à cuire. J’espérais qu’il allait falloir bien plus qu’un point de côté pour l’achever.

{ points comptabilisés }


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeVen 29 Mai 2015 - 20:14

Ca faisait tellement mal ! Tessa n’arrivait pas à respirer, quels que soient ses efforts. Ses poumons semblaient s’être embrasés dans sa poitrine, et il y avait ce point qui la pliait en deux, l’empêchant de se redresser ou d’espérer prendre de plus grandes inspirations … Nom d’un chien, elle n’avait pas été aussi physiquement mal depuis des lustres ! Quelle idée avait-elle eu de se mettre à courir, alors qu’elle n’avait aucun entraînement et aucune endurance ? Elle n’avait pas du tout pensé que ça puisse être aussi dur. Tout le monde autour d’elle semblait y parvenir sans aucun effort, et elle ne comprenait pas pourquoi cela ne marchait pas sur elle. Mais les faits étaient là, et elle se tenait les genoux, courbée en deux, happant désespérément l’air comme un poisson échoué sur la grève, tandis que tous les joggeurs passaient à côté d’elle sans lui prêter attention. Vaillants et fiers, ils étaient tout le contraire de ce qu’elle pouvait être actuellement. Elle les enviait, mais elle leur jetait à tous des regards noirs, comme pour les maudire d’être si doués là où elle échouait aussi lamentablement. Quelle poisse, elle qui était si heureuse d’avoir trouvé une parade à son expulsion de la salle de sport !

Une voix retentit soudain au-dessus de Tessa, et elle releva la tête sans se redresser. La station pliée était la seule qu’elle pouvait supporter de toute façon. Réussirait-elle à remarcher correctement un jour ? Nul ne le savait, et sûrement pas elle. « Faut pas que tu t’arrêtes. Faut que tu marches, en respirant amplement. » La jeune femme observa l’homme qui lui avait adressé la parole, peu habituée à ce qu’on lui parle ainsi sans qu’elle ne demande rien. Il était en sueur, et son souffle était court, mais rien de comparable avec ce qu’elle pouvait être en train d’expérimenter. Il maîtrisait son corps, visiblement … Et il avait arrêté sa course pour lui parler. Elle fronça légèrement les sourcils, son visage lui disait quelque chose. Elle l’avait déjà croisé quelque part, sans doute à Radcliff, mais elle ne se souvenait généralement pas des traits des inconnus qu’elle croisait aux détours des rues de la ville. Sa mémoire était très mauvaise, d’autant plus quand elle ne prêtait pas attention aux gens. « Je ne … peux … pas ! » Geignit-elle entre deux inspirations. Comment voulait-il qu’elle se remette à marcher ? Ses muscles ne pouvaient plus la porter, ses jambes flageolaient tant qu’elle avait peur de s’écrouler si elle tentait de faire un pas. Et puis, il y avait toujours ce point de côté qui la transperçait à chaque inspiration. Pourtant, elle fit de son mieux pour se redresser encore un peu, et elle essaya de se remettre à marcher. L’homme était un vrai coureur, il devait savoir de quoi il parlait, et elle voulait bien lui faire confiance … Si elle y parvenait. Le souffle toujours erratique, elle essaya de respirer comme il le lui avait conseillé, mais elle grimaça en sentant l’air glacé entrer trop vivement dans ses poumons en feu. Elle continua pourtant de marcher, un pas mal assuré après l’autre, les mains agrippées à ses hanches comme si ce soutien pouvait lui apporter le moindre réconfort.

Etonnamment, l’homme était resté auprès d’elle sans repartir dans sa course, et elle lui jeta un regard en coin avant de reposer son regard sur le chemin devant elle, de peur qu’il ne croise son regard. Pourquoi n’avait-il pas déjà disparu ? Que voulait-il ? S’il cherchait à faire la conversation, il avait mal choisi sa compagne, elle ne pourrait sans doute plus aligner trois mots avant des heures, quand sa gorge cesserait de lui faire si mal et que sa respiration se serait calmée. Tessa n’était plus habituée aux contacts humains, et elle ne savait pas ce qu’on devait dire à un homme qui vous aidait dans la rue sans qu’on n’ait rien demandé. Un remerciement, peut-être ? C’était la moindre des choses ! « Merci. » Elle le remerciait de s’être arrêté pour elle, il était le premier à le faire depuis bien longtemps. A nouveau, elle le regarda de côté, mal à l’aise. Elle aurait voulu avoir une conversation plus fournie que ça, mais elle n’en était pas capable, que ce soit physiquement, ou même intellectuellement. Parler aux inconnus, ce n’était pas son fort. Parler tout court, d’ailleurs. Mais alors qu’elle posait ses yeux sur son visage, elle se souvint soudain du lieu où elle l’avait déjà croisé. « Vous êtes un boxeur ! » S’exclama-t-elle soudain en se redressant vivement, ce qui eut pour résultat de raviver la douleur dans son flanc. Elle fronça le nez et se tassa à nouveau en massant son point de côté, mais cela n’entacha pas son enthousiasme. « Je vous ai vu … à la salle de sport ! » Haleta-t-elle. Elle était si contente de s’en souvenir ! Elle l’avait déjà vu boxer à côté d’elle. Ils ne s’étaient jamais adressé la parole, bien sûr, mais qu’il pratique ce sport qui lui faisait tant de bien – beaucoup plus que la course ! – la plongeait dans une joie toute enfantine. « C’est drôle ! »
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeLun 8 Juin 2015 - 14:17

✩ marchin' to the city
lockhart & tessa


Elle était visiblement mal en point, et les quelques premiers mots qu’elle put articuler le confirmèrent sans attendre. Pourtant, je ne me décourageai pas. En fait, j’avais pitié pour elle. Pas de la mauvaise pitié, non. Une certaine empathie, plus qu’autre chose. Je me souvenais très bien de ces premières longues courses que j’avais pu prendre, et de la sensation de brûlure intense, de la gorge jusqu’au fond des poumons, de cette déchirure lancinante au creux des côtes, et de la sensation qu’on va mourir là, bêtement. Alors que c’est juste un point de côté. Juste un truc, censé passer. Mais avec le temps, on apprend à se maîtriser. On apprend à les éviter, à contrôler sa respiration, et on finit par en oublier ce problème, pour s’attaquer à d’autres. Les crampes, par exemple.

Elle fit tout de même un effort pour se redresser. Tenta quelques pas, les mains appuyées sur les hanches. Discrètement, je la suivis. Très lentement. Sans être trop proche non plus. Je voulais m’assurer qu’elle n’allait pas faire un malaise. Qu’elle n’allait pas tomber, se tordre la cheville ou se cogner la tête contre un banc ou une racine. Qu’elle allait retrouver son souffle, et pouvoir rentrer chez elle, même si ce devait être plutôt en marchant qu’en courant. Je voulais garder un œil sur elle, comme j’essayais toujours de garder sur tout le monde. Je l’avais déjà vue s’entraîner. Souvent. Une présence rassurante. Une habitude comme une autre. Il ne m’en avait jamais fallu beaucoup pour m’attacher aux gens. À tort ou à raison.

Elle me remercia, et je me contentai de lui adresser un léger sourire, baissant les yeux vers le chemin, veillant à ne pas trébucher sur un quelconque obstacle invisible. J’avais tendance à avoir deux pieds gauches, lorsqu’il s’agissait d’établir le contact avec quelqu’un. J’aurais pu l’éviter, et je le savais. J’aurais pu repartir en sens inverse, ou même simplement continuer ma course en lui souhaitant bon courage. Mais sans savoir vraiment pourquoi, je restais. J’attendais. Sans la noyer sous les paroles. Sans la presser de questions, ou lui donner d’autres conseils magiques. De toute manière, je n’en avais plus en réserve.

« Y a pas de quoi. »

C’était un murmure fin, agrémenté d’un petit sourire. Ça me faisait plaisir de l’aider. Si ça pouvait l’aider.

Un instant, j’eus peur que la situation ne devienne étrange. Qu’elle souhaitât mon départ. Un peu d’air. Mais finalement, son visage s’éclaira. Et elle me resitua. Je la regardai, lui souris.

« Boxeur est peut-être un bien grand mot… Mais je m’entraîne, oui. »

Je n’avais rien d’un expert. C’était un simple moyen comme un autre pour passer mes nerfs, canaliser ces autres personnalités agitées qui se démenaient au fond de mon crâne, cherchant sans cesse à reprendre le contrôle ou à me pervertir. Et jusqu’à présent, la technique de la boxe marchait plutôt bien. Mais elle n’avait pas à connaître les tréfonds de l’histoire. En réalité, je n’avais aucunement l’intention de l’importuner avec ça. C’était une question d’embêter les gens avec mes soucis, plutôt que de la honte.

« Enfin, je m’entraînais. J’ai plus le droit de rentrer, maintenant. »

J’ai marmonné. Mes doigts sont allés gratter mon crâne, tandis que je fronçais les sourcils. Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit ça. Ça ne la regarde pas vraiment. Mais plus que ça, j’ai peur de l’embêter, ou qu’elle croie que je veux qu’elle me pose des questions.

« Enfin, je trouverai une autre salle de sport. »

Je tournai la tête vers elle, lui souriant.

« Vous avez plus l’habitude de frapper des sacs que de faire des joggings matinaux, à ce que je vois. Enfin, j’en sais rien, mais au premier coup d’œil… »

C’est pas méchant. Mais elle commence à reprendre des couleurs. Le blanc sur ses joues rosit doucement. Elle a l’air de respirer un peu plus facilement. Si elle peut parler, c’est qu’il y a du progrès, non ?

J’ignore pourquoi, mais sa présence me fait du bien. Un bien léger. Une détente simple. Je n’arrive pas à me l’expliquer. Mais je crois qu’il y a de ces interludes, dans nos journées, qui nous permettent de reprendre notre souffle. Le plaisir des petites choses. Et le partage de ces petits plaisirs, de ces petites choses. Et je crois que cette fille faisait partie de mes petites pauses. De mes petits repères, calmes et rassérénants.

Il n’y a rien de tel pour se sentir vivant. Et humain.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeSam 27 Juin 2015 - 14:15

Il suffisait de pas grand-chose pour que l’humeur de Tessa change soudain. Elle pouvait se montrer méfiante, réservée avec la plupart des gens, mais un tout petit détail pouvait la rendre expansive et enthousiaste. Du moins, dans les limites de son petit être malmené, qui n’avait plus trop idée de ce qu’un réel enthousiaste pouvait être. Mais reconnaître cet homme comme étant un des boxeurs qu’elle avait vu plusieurs fois s’entraîner à ses côtés, sans échanger un seul mot, lui semblait une joyeuse coïncidence. Il venait de l’aider, il restait auprès d’elle, et ils avaient la boxe en commun, cela faisait bien assez de points positifs pour qu’elle se sente bien mieux et qu’elle ait envie de parler. Elle se sentait un peu moins gauche, un peu moins associable, et elle en oubliait qui elle était. Elle était une ado qui sortait du lycée, non ? Ou quelque chose dans ce style. A quelques années près. Une ado qui avait loupé beaucoup de cours de sport à en juger par son endurance. Mais son souffle revenait petit à petit, très lentement, à mesure que la brûlure dans ses poumons s’estompait. « Boxeur est peut-être un bien grand mot… Mais je m’entraîne, oui. » Ca lui suffisait amplement, à vrai dire. Elle aurait été plus intimidée s’il avait été un vrai boxeur, avec le nez cassé, des épaules de deux fois son gabarit à elle, et des mains plus grosses que sa tête. « Enfin, je m’entraînais. J’ai plus le droit de rentrer, maintenant. » Tessa ouvrit de grands yeux stupéfaits. Elle ne s’attendait vraiment pas à ce qu’il ait été viré de la salle de sport comme elle, il avait l’air si propre sur lui ! Elle n’aurait jamais cru qu’il serait entré dans la salle sans payer. « Vous non plus vous n’aviez pas d’abonnement ? » S’exclama-t-elle sans songer une seule seconde qu’il puisse avoir une autre raison que celle-ci. « Moi aussi, ils m’ont mise dehors … » Ajouta-t-elle d’un ton piteux. Elle n’en était pas très fière, et ce n’était pas quelque chose qu’elle aurait avoué spontanément en temps normal, mais puisqu’il était dans le même cas qu’elle, elle n’y avait même pas réfléchi avant d’en parler. « Enfin, je trouverai une autre salle de sport. » Sans doute qu’il pouvait le faire, oui … Mais elle-même avait été pas mal échaudée par cette première expérience et n’avait plus trop envie de tester l’entrée en douce dans un autre établissement. Mais elle était d’accord pour reconnaître que s’il aimait la boxe, il ne fallait pas qu’il s’arrête là.

« Vous avez plus l’habitude de frapper des sacs que de faire des joggings matinaux, à ce que je vois. Enfin, j’en sais rien, mais au premier coup d’œil… » Elle releva les yeux vers lui, un peu surprise, et vit son sourire amical, son air absolument innocent. Il n’y avait là rien qui puisse la rendre soupçonneuse, et elle hocha la tête. « C’est la première fois depuis … hm, des années, que je n’ai pas couru. Je suis rouillée, mais je pensais que ça irait facilement, à force de voir tout le monde courir aussi facilement ! » Elle prononça ces derniers mots avec un ton de reproche, comme si elle en voulait au monde entier de lui avoir menti. Elle se faisait toujours tant d’illusions sur ces choses auxquelles elle n’était plus habituée ! Ce n’était pas dirigé contre lui, loin de là, juste contre cette naïveté qui la faisait croire à tout et n’importe quoi. « Alors que boxer, c’est plus facile, ça ne demande pas de technique ou d’endurance, juste de la volonté. » Elle continua à marcher et se perdit quelques secondes dans la contemplation de la terre sous ses pieds, le temps de rassembler ses pensées, avant de relever une nouvelle fois la tête vers lui. « Vous savez, c’est cette sensation de tout expulser, de pouvoir se libérer sans qu’on ne vous dise rien … Ca ne fait pas du tout le même effet, de courir, en fait. Frapper les sacs c’est … » Elle serra les poings dans un geste convulsif, dans sa tête résonnant le son d’un os en train de craquer sous ses coups. C’était ça, la véritable libération, le plaisir de laisser libre court à ses pulsions et de pouvoir frapper de tout son soûl …

Tessa rougit soudainement en prenant conscience de ses pensées, et elle desserra les poings rapidement. Elle jeta un coup d’œil à l’homme à côté d’elle, espérant de tout son cœur qu’il n’avait rien vu – et surtout, rien compris. Elle avait honte de s’être laissé aller à de telles pensées. « Je ne dis pas que j’aime frapper, hein ! Ce n’est pas pour la violence du geste, c’est pour … C’est pour … Je ne sais pas comment dire, mais vous voyez de quoi je veux parler ? » Elle le regarda avec de grands yeux suppliants, dans l’espoir qu’il comprenne ce qu’elle ne savait pas exprimer. Et pour cause : la seule chose qui motivait ses poings, c’était le souvenir de toutes ces fois où elle s’était battue, souvent pour tuer son adversaire. Et on ne pouvait pas franchement dire qu’il n’y avait rien de violent là-dedans … Mais elle n’avait aucune envie qu’il la regarde comme une bête assoiffée de sang. S’il aimait la boxe, lui qui semblait si gentil, c’était sans doute pour de meilleures raisons qu’elle.
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeJeu 20 Aoû 2015 - 14:49

✩ victims of ourselves
lockhart & tessa


Je grimaçai légèrement lorsqu’elle parla d’un abonnement. Ça n’avait rien à voir. J’avais bien pris une carte, et je l’avais finalement payée dans le vide, puisqu’ils ne comptaient pas me rembourser. Mais comment lui expliquer ce qui s’était passé, alors ? Comment lui expliquer que j’avais cogné de tout mon soûl sur une amie qui m’avait un peu cherché, parce que je n’étais pas vraiment moi-même ? Comment lui faire comprendre que c’était un autre qui avait failli battre Mila à mort, et que moi je n’y étais pour rien. Elle m’aurait sûrement fui comme la peste. Ou ri au nez. On ne croit pas les gens qui prétendent que ce n’était pas eux qui agissaient. On les traite de cinglés, et on passe sa route. Elle serait repartie en courant aussi sec. Mais je ne peux pas lui dire non plus que c’est moi qui ai cogné. Je ne peux décemment pas. Parce que ce n’était pas moi. Et je refuse de me présenter au même niveau que Ripper.

Alors je me reprends rapidement, et j’esquisse un petit sourire. Je me frotte l’arrière de la tête, cherchant comment simplifier dans les règles de l’art ce qui s’est passé, sans qu’elle me prenne pour un cinglé ou qu’elle n’appelle à l’aide. Au final je hausse un peu les épaules.

« Non non, j’avais un abonnement. Qu’ils ne me rembourseront pas, d’ailleurs. C’est juste que… Je me suis battu. En gros. Ils m’ont mis dehors après ça. »

C’était extrêmement résumé, et un tantinet déformé. Mais l’idée était là, et je pense qu’elle la comprendra. Enfin, je l’espère. Et que surtout, elle ne me jugera pas trop.

Elle me faisait sourire si naturellement que c’en était presque étonnant. Elle avait un côté léger et enthousiaste pour si peu que ça m’en mettait du baume au cœur, sans trop savoir pourquoi. Pas de regard de travers, pas de jugement hâtif. Au contraire, elle semblait presque avoir peur que moi je ne la juge. Ce qui était absurde. Je me gardais bien de juger les gens, étant donné la difficulté que eux auraient à me juger dans mon intégralité. Je détestais qu’on ne me voie que sous une seule facette ; sauf si c’était celle que j’étais en train de présenter actuellement.

« Courir, ça ne demande pas de technique. Ça demande juste un peu de volonté pour ne pas s’arrêter définitivement de courir après un point de côté ou une course un peu dure. Mais plus on en fait, plus facile c’est. Enfin, je crois. »

En fait, j’en sais pas grand-chose. Mais c’est ce que certaines personnes m’avaient dit. C’est pour ça que j’avais persévéré. Et puis, ça me faisait du bien. Ça me fatiguait, ça m’épuisait les nerfs. J’me sentais mieux, après m’être dépensé comme ça.

« Je vois ce que vous voulez dire. Boxer ça défoule. »

Parce qu’on a malgré tout beaucoup de violence en nous. Alors on s’acharne. On défonce un sac et après on se sent mieux. Vidé. On s’imagine tout du long que c’est quelqu’un qu’on déteste, même si c’est mal. Même si la violence n’est pas une solution. Mais ça fait tellement de bien qu’on s’en fout, des bonnes mœurs et des bons principes. Tout ce qui compte, c’est de faire du mal, même si ce n’est qu’à un simple sac de sable.

« Tant que ça reste sur des sacs, c’est pas bien grave, de toute façon. Ou même si c’est sur le ring, ça va. Sinon, on se fait virer, de toute façon. »

Le truc, c’est de pas faire comme moi. De pas cogner des gens hors du ring, complètement gratuitement. De pas leur refaire le portrait juste parce qu’ils ont été un peu insolents et irrespectueux. J’aurais pas dû m’abaisser à ça. Mais c’était pas moi. Et Ripper ne s’abaisse jamais à rien. Il se contente d’être brutal. D’être lui-même.

« Moi ça me permet d’être plus calme, en tout cas, et plus serein. Courir ça me fatigue physiquement, mais ça fait pas tout à fait le même effet. »

Je pense qu’elle voit ce que je veux dire. Quoique vu son point de côté et sa difficulté à courir, je dirais même que pour elle, les effets de la course et de la boxe n’ont strictement rien à voir. Le tout, c’est de s’habituer.


(c) elephant song.
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MessageSujet: Re: warm me up, be my friend (locki & tessa)   warm me up, be my friend (locki & tessa) Icon_minitimeJeu 10 Sep 2015 - 22:34

« Non non, j’avais un abonnement. Qu’ils ne me rembourseront pas, d’ailleurs. C’est juste que… Je me suis battu. En gros. Ils m’ont mis dehors après ça. » Tessa se sentit presque déçue quand il rectifia ce qu’elle avait tout d’abord imaginé. Il n’était pas comme elle, il n’était pas venu en hors la loi dans le club de sport pour profiter de la salle sans payer. Son explication lui semblait moins intéressante comme ça, mais elle se demanda tout de même dans quelles circonstances il s’était battu. Elle ne l’imaginait pas du tout en train de frapper sur quelqu’un en chair et en os ! Même si elle l’avait déjà vu des tas de fois se défouler sur un sac de sable, c’était tout à fait différent. Mais elle ne douta pas une seconde qu’il avait du avoir une excellente raison pour se battre. Son côté romanesque lui souffla tout de suite l’idée qu’il ait pu se battre pour défendre l’honneur d’une femme, et elle se sentit rougir, comprenant d’elle-même à quel point ce genre d’idée était ridicule. « Et vous n’avez pas le droit d’y retourner ? C’est incroyable ça ! Je ne savais pas qu’ils avaient le droit de vous interdire l’accès à leur salle juste à cause d’une bagarre. » Pour Tessa, qui imaginait la scène d’une façon assez soft, il était impensable qu’il ne puisse pas retourner dans la salle de sport après ça. Mais elle était loin de pouvoir imaginer la réalité derrière le résumé somme tout assez succinct que lui avait fait son interlocuteur. « Vous devriez peut-être vous plaindre, ça m’a l’air assez injuste tout ça. » Tessa ne connaissait plus de la vie que son côté injuste, et tout ce qu’elle avait vécu dernièrement était un tel fatras de calamités qu’elle avait tendance à positiver plus que de raison quand il s’agissait des autres personnes. Dans une vie normale, tout ce qu’elle avait vécu ne pouvait pas exister. Dans une vie normale, il suffisait de se plaindre à un responsable, et si on était dans son bon droit, on finissait toujours par obtenir réparation. Elle, elle n’avait pas eu cette chance, mais elle était tombée sur un cas particulièrement ardu. Son vis-à-vis semblait si gentil – et si normal ! – qu’il aurait forcément gain de cause s’il essayait de s’expliquer. C’était du moins ce qu’elle pensait.

« Courir, ça ne demande pas de technique. Ça demande juste un peu de volonté pour ne pas s’arrêter définitivement de courir après un point de côté ou une course un peu dure. Mais plus on en fait, plus facile c’est. Enfin, je crois. » Tessa hocha pensivement la tête. Ca se tenait, mais c’était désespérant de penser ainsi ! Elle savait pourtant bien qu’il fallait de l’entraînement pour s’améliorer, et que Rome ne s’était pas faite en un jour … Alors que boxer, elle y arrivait si facilement ! Elle ne voulait pas croire que toutes les fois où elle s’était battue dans l’arène pouvaient vraiment compter comme de l’entraînement, elle préférait penser que boxer était tout simplement plus facile, ou qu’elle était plus douée. « Je vois ce que vous voulez dire. Boxer ça défoule. » Cette fois, elle hocha la tête avec plus de conviction, son sourire prenant plus d’assurance. Elle était vraiment inquiète à l’idée qu’il la regarde de travers parce qu’elle aimait laisser exprimer de violentes pulsions en frappant les punching-balls. Elle avait la vague conscience que c’était mal, ce qu’elle ressentait, et elle était mortifiée à l’idée que qui que ce soit l’apprenne. « Tant que ça reste sur des sacs, c’est pas bien grave, de toute façon. Ou même si c’est sur le ring, ça va. Sinon, on se fait virer, de toute façon. » Une lueur de compassion apparut dans les yeux de Tessa face à l’amertume de son interlocuteur. Est-ce qu’il regrettait de s’être battu, ou seulement d’avoir été viré pour une raison aussi bête ? Elle aurait bien aimé le savoir, mais elle n’osait pas poser la question. « Et quand on veut se défendre, aussi. Ou pour défendre quelqu’un. Il y a d’autres raisons de frapper que seulement se défouler. Mais les autres ne le voient pas forcément comme ça. Ce n’est pas la violence du geste qui importe, mais la raison derrière. Et ça, ils ne peuvent pas le savoir. » Elle essayait de le rassurer lui, mais c’était surtout elle qui avait besoin de se rassurer. Ces paroles, elle se les était souvent répétées une fois sortie du centre, quand elle avait croisé des regards outrés après qu’elle ait laissé exploser sa colère sur de pauvres objets inanimés. Les autres, ils n’étaient pas dans sa tête, ils ne savaient pas pourquoi elle avait quelquefois un besoin irrépressible de frapper jusqu’à ce que ses poings lui fassent mal. Pour lui, c’était sans doute bien différent, mais il y avait sûrement une part de similitudes entre eux, même toute petite. S’il aimait la boxe, et s’il s’était battu au lieu de discuter, c’est qu’il avait ses raisons. « Moi ça me permet d’être plus calme, en tout cas, et plus serein. Courir ça me fatigue physiquement, mais ça fait pas tout à fait le même effet. » Tessa eut un petit sourire moqueur. « Ah, ça c’est sûr ! La torture non plus, ça ne fait pas tout à fait le même effet que la boxe ! » Le feu dans ses poumons, qui grâce au ciel commençait à s’estomper un peu au fil de leur marche, s’apparentait beaucoup à de la torture pour Tessa. Mais avec les encouragements de son gentil inconnu, elle avait quand même envie de s’accrocher et de ne pas abandonner tout de suite. « J’essayerai de mettre vos conseils en application, alors. Je vais y aller doucement, et j’espère vraiment que je finirais par courir comme vous. » Mais pour aujourd’hui, sa motivation était partie en fumée … « Je m’appelle Tessa au fait. Je suis ravie de vous avoir rencontré. » Elle ne voulait pas le quitter sans au moins s’être présentée, et elle espérait qu’il lui laisserait son prénom, lui aussi, avant qu’ils ne se séparent. Elle avait déjà bien assez abusé de son temps et de sa patience comme ça.
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